Le mensuel de lâentrepreneur et de lâinstallateur
Une publication d'Embuild âą Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles âą Bureau de dĂ©pĂŽt Gent X âą âŹ6
DOSSIER : CONSTRUIRE EN SâADAPTANT
CHANGEMENT CLIMATIQUE
JOURNĂE CHANTIERS OUVERTS
270.000 visiteurs physiques et virtuels
LOBBYING
Les rĂ©sultats dâEmbuild sur la pĂ©riode 2019-2024
ROADSHOW
La cellule Energie dâEmbuild Wallonie est Ă votre service depuis 2006
AU
Magazine @fr.embuild /fr.embuild .embuild.be embuildBE
MAI JUIN 2024
Nous sommes prĂȘts Ă obtenir des rĂ©sultats pour le secteur aprĂšs les Ă©lections
Nous sommes impatients dâavoir un nouveau gouvernement fĂ©dĂ©ral. En attendant, il est bon de revenir sur les nombreux points que nous avons obtenus en tant que fĂ©dĂ©ration de la construction, entre 2019 et 2024, pour notre secteur auprĂšs du gouvernement Vivaldi et dans les importantes nĂ©gociations sociales avec nos syndicats. Vous pourrez lire certaines de ces rĂ©alisations dans ce magazine. Vous verrez que nous avons tout mis en Ćuvre pour soutenir les entreprises de construction et dâinstallation pendant ces derniĂšres annĂ©es, particuliĂšrement difficiles.
Nous ne nous reposons bien sĂ»r pas sur nos lauriers et nous mettons dĂ©jĂ tout en Ćuvre pour influencer la politique du prochain gouvernement fĂ©dĂ©ral. Nous nous concentrons sur trois grandes prioritĂ©s : le logement durable et abordable, plus dâinvestissements dans toutes sortes dâinfrastructures et l'activation vers l'emploi/jobs. Si nous voulons Ă©viter une crise du logement, il faut de toute urgence construire un grand nombre de logements supplĂ©mentaires dâici 2030. Le secteur de la construction est prĂȘt, mais il demande un soutien sous forme dâincitations fiscales et de primes pour ceux qui veulent construire. Il est essentiel de rendre Ă nouveau possible le taux de TVA de 6 % sur les dĂ©molitions-reconstructions pour les projets de vente. Ce nâest quâainsi que nous pourrons fournir les logements et appartements supplĂ©mentaires nĂ©cessaires.
Nous demandons Ă©galement dâaugmenter les investissements publics dans toutes
sortes dâinfrastructures de 2,9 % en 2023 Ă 4 % dâici la fin de la prochaine lĂ©gislature en 2029 et Ă 5 % en 2034. Cela est nĂ©cessaire non seulement pour compenser des dĂ©cennies de sous-investissement, mais aussi pour rĂ©pondre aux besoins du futur. Cette augmentation significative est mĂȘme possible dans le contexte budgĂ©taire actuel et avec les rĂšgles de stabilitĂ© budgĂ©taire. La plupart des autres pays europĂ©ens investissent en effet proportionnellement plus, voire beaucoup plus, dans leurs infrastructures, sont soumis aux mĂȘmes rĂšgles budgĂ©taires et imposent en outre moins de taxes. Nous appelons donc le futur gouvernement fĂ©dĂ©ral Ă faire les bons choix budgĂ©taires pour garantir ces investissements.
Enfin, nous attendons du gouvernement quâil insiste beaucoup plus sur lâactivation, la formation et la reconversion de tous ceux qui ne travaillent pas actuellement, mais qui le peuvent. Il y a environ 15.000 postes vacants dans la construction dans notre pays, et il sâagit dâun problĂšme structurel. Chez Embuild, nous faisons tout ce qui est possible par le bais de diverses campagnes dâimage pour convaincre les gens de prendre un emploi dans la construction, mais nous attendons Ă©galement davantage de la part des dĂ©cideurs politiques. Il est inacceptable que le secteur de la construction et de lâinstallation crie au manque de personnel alors quâil y a tant dâinactifs qui pourraient travailler.
« Nous nous concentrons sur trois grandes prioritĂ©s : le logement durable et abordable, plus dâinvestissements dans toutes sortes dâinfrastructures et lâactivation vers l'emploi/jobs. »
Niko Demeester  CEO Embuild
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 3 ĂDITO
3 â Edito
Nous sommes prĂȘts Ă obtenir des rĂ©sultats pour le secteur aprĂšs les Ă©lections.
7 â Point de vue rĂ©gional
La prioritĂ©, câest la construction !
ĂVĂNEMENT
8 â JournĂ©e Chantiers
Ouverts
270.000 visiteurs physiques et virtuels.
VOS INTĂRĂTS
12 â Lobbying
Quels sont les résultats obtenus par Embuild sur la période 2019-2024 ?
14 â Accidents de travail
Diminution de 5,7 % dans le secteur.
16 â Travail en Ă©quipes
Soyez prudent si vous utilisez la réduction des charges salariales !
18 â Classes dâagrĂ©ation
Les montants maximum des travaux ont augmenté de 20 %.
DOSSIER
21 â Introduction
Construire en sâadaptant au changement climatique.
22 â Buildwise
La construction doit sâadapter Ă trois risques majeurs.
QUELS SONT LES RĂSULTATS OBTENUS PAR EMBUILD SUR LA PĂRIODE 2019-2024 ?
Alors que nous sommes en pleine pĂ©riode dâĂ©lections, nous revenons sur la lĂ©gislature passĂ©e. Quâa pu obtenir Embuild du gouvernement fĂ©dĂ©ral et quels progrĂšs avons-nous pu nĂ©gocier avec les syndicats dans le cadre de notre important dialogue social ? Voici un aperçu des principales rĂ©alisations.
DOSSIER : CONSTRUIRE EN S'ADAPTANT AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
Comme toute la sociĂ©tĂ©, notre secteur devra faire face au changement climatique. Dans ce dossier, nous avons enquĂȘtĂ© pour savoir quels sont les risques majeurs pour la construction. Dans leur plan dâamĂ©nagement du territoire respectif, les rĂ©gions prennent dĂ©jĂ en compte cette problĂ©matique.
4 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 SOMMAIRE
DOSSIER CONSTRUIRE EN SâADAPTANT AU CHANGEMENT CLIMATIQUE Le mensuel de lâentrepreneur et de lâinstallateur Magazine @fr.embuild /fr.embuild .embuild.be embuildBE JOURNĂE CHANTIERS OUVERTS 270.000 visiteurs physiques LOBBYING Les rĂ©sultats dâEmbuild sur la pĂ©riode 2019-2024 ROADSHOW La cellule Energie dâEmbuild Wallonie est Ă votre service depuis 2006 MAI JUIN 2024
21 12
LA CELLULE ENERGIE DâEMBUILD WALLONIE EST Ă VOTRE SERVICE
DEPUIS 2006
En 2006, avec lâaide de la RĂ©gion wallonne, la cellule Energie dâEmbuild Wallonie avait Ă©tĂ© créée pour prĂ©parer et informer les entreprises au sujet de la rĂ©glementation PEB en prĂ©paration. Ă la base, lâenjeu Ă©tait principalement orientĂ© vers la construction neuve. Sur les derniĂšres annĂ©es, le dĂ©fi le plus important est devenu la rĂ©novation. La cellule Energie a rĂ©cemment organisĂ© un roadshow dans les associations locales pour expliquer ses missions et informer les entreprises.
LA CARRIĂRE DE PIERRE REDEVIENT NATURE
Cette annĂ©e, un projet inhabituel a participĂ© Ă la JournĂ©e Chantiers Ouverts (JCO) : la rĂ©affectation des anciennes graviĂšres dâArtilaval et Grondzorg Limburg, Ă Dilsen-Stokkem. Pour une fois, pas de travaux de construction ou dâinfrastructure, mais la crĂ©ation dâun espace naturel qui fera bientĂŽt partie du Parc National de la Haute Campine. Un projet passionnant, qui illustre comment lâapproche de la nature et de lâenvironnement a Ă©voluĂ© au cours des derniĂšres dĂ©cennies.
26 â Wallonie
Le SDT et des outils régionaux pour guider le secteur.
28 â Bruxelles
« Il faut dĂ©minĂ©raliser et vĂ©gĂ©taliser partout oĂč câest possible ».
30 â Flandre
⹠Le Plan flamand d'adaptation au climat est en cours d'exécution.
⹠Vlaamse waterbouwers trouve un écho sans cesse plus large.
SECTEURS & MĂTIERS
34 â Bruxelles/CoBrACE
SĂ©ance dâinformation sur les nouveautĂ©s.
36 â Bruxelles/MobilitĂ©
Une croisiÚre pour améliorer sa logistique.
37 â Patrimoine
Prix Patwal de Prométhéa : le lavoir de Sugny-Chalay.
38 â Roadshow
La cellule Energie dâEmbuild Wallonie est Ă votre service depuis 2006.
40 â EMEC
Devenez un pro du management !
42 â Salon Intermat
1.065 exposants et 127.500 visiteurs.
44 â Flanders Architecture Institute
Vos archives ne sont pas seulement importantes pour votre entreprise.
48 â Buildwise
âą C aler d es vitrages dans les rĂšgles de lâart.
âą Pose de fenĂȘtres en bois dans des murs cre ux.
PROJETS & ENTREPRISES
52 â Projet
La carriĂšre de pierre redevient nature.
54 â Avantages membres
Votre affiliation se rentabilise.
57 â MarchĂ© de la construction
âą Deceuninck
âą Wienerberger
50 â Marquant
⹠Embuild a rencontré le ministre Van Tigchelt.
âą Chiffre du mois.
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 5 SOMMAIRE
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Triez vos ïŹlms dâemballages plastiques et rapportez vos sacs gratuitement chez lâun des distributeurs participants. Plus dâinfos sur cleansitesystem.be
INITIATIVE
UNE
DE
La prioritĂ©, câest la construction !
Ălâheure oĂč vous lirez ces lignes, les Ă©lections rĂ©gionales du 9 juin auront probablement dĂ©jĂ eu lieu et la formation des futurs gouvernements rĂ©gionaux sera en cours. Embuild Wallonie et Embuild.Brussels lancent un appel urgent Ă l'ensemble des futurs dĂ©cideurs. Dans bon nombre de politiques, nous sommes Ă un moment charniĂšre. Et il est plus que jamais nĂ©cessaire que notre secteur, Ă travers sa fĂ©dĂ©ration professionnelle, soit activement impliquĂ© dans la dĂ©finition des dĂ©clarations de politique rĂ©gionale, Ă©tant donnĂ© que ces documents sont les feuilles de route de nos diffĂ©rents gouvernements pour les 5 prochaines annĂ©es.
Nos rĂ©gions sont confrontĂ©es Ă des dĂ©fis majeurs, qui exigent non seulement une prise de conscience, mais surtout des actions concrĂštes de la part des dĂ©cideurs politiques. Parmi ces dĂ©fis, nous pouvons notamment citer lâaccessibilitĂ© du logement, la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique des bĂątiments ou encore la transition circulaire. Autant de thĂšmes dans lesquels le secteur de la construction a un rĂŽle clĂ© et de moteur Ă jouer. Ce sont Ă©galement des domaines dans lesquels Embuild Wallonie et Embuild.Brussels ont acquis beaucoup de know-how, pour aider Ă dĂ©finir une vision politique pragmatique et rĂ©alisable, ancrĂ©e dans la rĂ©alitĂ© des entrepreneurs du secteur.
La pĂ©nurie de main-dâĆuvre qualifiĂ©e est un autre enjeu fondamental auquel nous faisons face. Ce manque de personnel spĂ©cialisĂ© compromet notre capacitĂ© Ă rĂ©pondre aux besoins croissants du marchĂ© et Ă maintenir les standards de qualitĂ© nĂ©cessaires. Enfin, le sous-investissement public chronique, notamment dans les
infrastructures, freine notre développement et notre contribution à l'économie régionale.
Le secteur de la construction doit donc impérativement rester une priorité stratégique pour les prochains gouvernements. Nous souhaitons continuer, voire renforcer les différents partenariats public-privé conclus avec notre fédération professionnelle. Via cette collaboration, nous pourrons continuer à convertir les défis en opportunités. Notre secteur a le potentiel de transformer nos régions, d'améliorer la qualité de vie de nos citoyens et de stimuler notre économie. Pour cela, nous avons besoin d'un engagement fort et d'un partenariat constructif avec les décideurs politiques.
En conclusion, nous exhortons les futurs gouvernements Ă inclure, de maniĂšre significative, notre secteur et ses propositions dans la dĂ©finition et la mise en Ćuvre de leurs politiques afin de dĂ©velopper, ensemble, un avenir durable, prospĂšre et Ă©quitable pour tous.
Hugues Kempeneers Directeur général
Embuild Wallonie
Laurent
Schiltz Secrétaire général Embuild.Brussels
« Nos régions sont confrontées à des défis majeurs, qui exigent non seulement une prise de conscience, mais surtout des actions concrÚtes de la part des décideurs politiques. »
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 7 POINT DE VUE RĂGIONAL
La Journée Chantiers Ouverts a été un grand succÚs avec 270.000 visiteurs physiques et
virtuels
Le programme de la journĂ©e incluait des grands travaux dâinfrastructure, des logements Ă faible consommation dâĂ©nergie, des rĂ©seaux de chaleur, des Ă©coles, des rĂ©novations circulaires et des reconstructions. Plusieurs de ces chantiers ont Ă©tĂ© visitĂ©s par des hommes politiques. Parmi eux David Clarinval, Vice-Premier ministre et ministre des Classes moyennes, des IndĂ©pendants, des PME ; Willy Borsus, Vice-prĂ©sident de la Wallonie et ministre de lâEconomie, et Adrien Dolimont, ministre wallon du Budget.
116 chantiers remarquables
Nos membres avaient rendu 116 chantiers remarquables accessibles au grand public, tant pour des visites physiques que virtuelles. « AprÚs tout, nous voulons faire découvrir notre secteur au plus grand nombre. C'est crucial car la construction et l'installation ont beaucoup évolué ces derniÚres années. Notre secteur joue un rÎle clé dans la transition climatique, dans le renouvellement
Le 26 mai dernier, Embuild organisait la 17e Ă©dition de la JournĂ©e Chantiers Ouverts, avec 116 chantiers remarquables ouverts au grand public. « Cette Ă©dition a Ă©tĂ© un franc succĂšs avec, malgrĂ© le temps instable, prĂšs de 55.000 visiteurs physiques et 215.000 visiteurs virtuels, ce qui est supĂ©rieur Ă lâannĂ©e derniĂšre », a indiquĂ© Niko Demeester, le CEO dâEmbuild. Le monde politique a Ă©galement manifestĂ© beaucoup dâintĂ©rĂȘt pour cet Ă©vĂ©nement.
â Le chantier de lâhĂŽpital CHwapi, Ă Tournai. Câest la SM GalĂšre, CIT Blaton, Dherte et Tradeco qui effectue les travaux.
â De g. Ă dr., François Cloos (directeur Embuild Luxembourg), le ministre wallon Willy Borsus et Christine Lhoste, directrice gĂ©nĂ©rale dâEmbuild. Ils sont prĂ©sents sur un chantier de logements sociaux, Ă Marche-en-Famenne, exĂ©cutĂ© par notre membre Picard Construct.
â Le chantier des Hauts-PrĂ©s, Ă Hamois, comporte un ensemble de cinq bĂątiments de PEB A++ en construction. Il est rĂ©alisĂ© par Macors.
â La JournĂ©e Chantiers Ouverts est un Ă©vĂ©nement national. Nos collĂšgues de la CommunautĂ© germanophone ont aussi participĂ© Ă cette journĂ©e. Ici, le chantier de lâĂ©cole primaire Maria Goretti, Ă Saint-Vith, rĂ©alisĂ© par lâentreprise Elsen.
â Le projet construction bois de la citĂ©-jardin du « Homborchveld », Ă Uccle. Il est rĂ©alisĂ© par les Ă©quipes de Valens.
â Le ministre fĂ©dĂ©ral David Clarinval Ă Ciney, sur un site oĂč lâon transforme et agrandit un bĂątiment de ferme en deux logements. Un projet de Chimsco Groupe.
â La JCO est aussi un moment trĂšs agrĂ©able Ă passer en famille.
8 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 Ă V Ă NEMENT
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LâĂ©coduc au-dessus du pĂ©riphĂ©rique de Bruxelles, Ă Hal. Il reliera deux parties du Bois de Hal, cĂ©lĂšbre dans le monde entier pour la floraison des jacinthes des bois violettes. Le projet est rĂ©alisĂ© par STADSBADER CONTRACTORS.
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 9
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de nos infrastructures, dans la construction de logements supplémentaires, dans la création d'emplois attractifs, bref dans la création de la prospérité. »
270.000 visiteurs
270.000 visiteurs ont participĂ© Ă cette 17eâĂ©dition de la JournĂ©e Chantiers Ouverts. 55.000 personnes l'ont fait sur place, sur un chantier mĂȘme, 215.000 l'ont fait virtuellement, derriĂšre leur ordinateur. En comparaison, l'annĂ©e derniĂšre, 60â000 personnes ont visitĂ© un chantier sur place et 190â000 ont choisi de le faire virtuellement. Cette JournĂ©e
Chantiers Ouverts a donc Ă©tĂ© un grand succĂšs. Sur le site journeechantiersouverts.be, ces chantiers peuvent dâailleurs toujours ĂȘtre visitĂ©s. En outre, les vidĂ©os publiĂ©es par Embuild avant la JournĂ©e Chantiers Ouverts ont Ă©galement Ă©tĂ© trĂšs populaires, avec un total de 2,2 millions de vues et un taux de visionnage de 50 %.
Flandre
En Flandre aussi, lâĂ©vĂ©nement a attirĂ© de nombreux politiciens : Jan Jambon, ministre-prĂ©sident flamand ; Annelies Verlinden, ministre de lâIntĂ©rieur ; Paul Van Tigchelt, ministre de la Justice ; Lydia Peeters, ministre flamande de la MobilitĂ© ; Matthias Diependaele, ministre flamand du Logement et Jo Brouns, ministre flamand de lâEconomie. Le vendredi prĂ©cĂ©dant lâĂ©vĂ©nement, des Ă©lĂšves de lâenseignement secondaire ont Ă©galement visitĂ© plusieurs chantiers en Brabant flamand (chĂąteau de Horst), en Flandre occidentale (bassin de construction de Zeebruges), en Flandre orientale (GroeneMeer, Ă Herzele) et Ă Bruxelles (maison de la VRT).
10 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 Ă V Ă NEMENT
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â Matthias Diependaele, le ministre flamand du Logement, sâest rendu sur le chantier du parking aĂ©rien de lâhĂŽpital universitaire de Gand, un chantier de Wyckaert.
â Le ministre-prĂ©sident flamand, Jan Jambon, a pris la parole sur le chantier de lâĂ©cluse Royers, Ă Anvers (Artes Roegiers). Parmi les auditeurs attentifs, se trouvaient Annelies Verlinden (ministre de lâIntĂ©rieur), Paul Van Tigchelt (ministre de la Justice) et Lydia Peeters (ministre flamande des Travaux publics). Ils ont Ă©tĂ© chaleureusement accueillis par notre CEO Niko Demeester (tout Ă droite sur la photo).
â En tant que Gantois de souche, notre nouveau prĂ©sident Christophe Maes ne pouvait pas manquer la visite du chantier de lâUZ Gent (au centre, avec le gilet fluorescent). Tout Ă droite, vous pouvez voir Caroline Deiteren, la nouvelle directrice gĂ©nĂ©rale dâEmbuild Vlaanderen. A cĂŽtĂ© dâelle, se tient Vincent Van Peteghem, le ministre des Finances.
â Chris Slaets, directeur dâEmbuild Limbourg (Ă gauche sur la photo), a accueilli Tom Vandeput (dĂ©putĂ© provincial de lâEconomie du Limbourg, au centre) et Jo Brouns (minister flamand du Travail, Ă droite) sur le chantier du parking du Bouwcampus (Democo).
â Cette annĂ©e encore, notre JournĂ©e Chantiers Ouverts a attirĂ© beaucoup dâattention mĂ©diatique. Niko Demeester donne ici une interview Ă Radio 2.
â Les travaux de lâĂ©cluse Royers Ă Anvers, lâun des principaux chantiers en termes dâinfrastructure.
â LâĂ©vĂ©nement a de nouveau attirĂ© un public nombreux. Voici la foule sur le chantier de BRUSK, un centre dâexposition Ă Bruges. Ce projet est un Design & Build de CIT Blaton.
â Le vendredi 24 mai, plus de 200 Ă©lĂšves de quatre Ă©coles secondaires ont pu visiter plusieurs chantiers dans le cadre de la JournĂ©e Chantiers Ouverts. Lâun de ces chantiers Ă©tait celui de la maison de la VRT, une collaboration entre Willemen Construct, Jan De Nul et EEG Group. Ces Ă©lĂšves ont Ă©tĂ© invitĂ©s par Toekomstbouwers, un projet dâEmbuild Vlaanderen et de Vlajo (Vlaamse Jonge Ondernemingen).
â La restauration du chĂąteau de Horst, connu grĂące Ă la bande dessinĂ©e Le Chevalier rouge, a Ă©galement attirĂ© de nombreux visiteurs (Denys).
â Traditionnellement, de nombreux projets de construction rĂ©sidentielle participent Ă la JournĂ©e Chantiers Ouverts. Nous mettons en lumiĂšre cet exemple remarquable. Ă Herderen-Riemst, Artur Interieur transforme une ancienne Ă©cole partiellement protĂ©gĂ©e en 13 logements.
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 2024 11 Ă V Ă NEMENT
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Quels sont les résultats obtenus par Embuild sur la période 2019-2024 ?
Alors que nous sommes en pleine pĂ©riode dâĂ©lections, nous revenons sur la lĂ©gislature passĂ©e. Quâa pu obtenir Embuild du gouvernement fĂ©dĂ©ral et quels progrĂšs avons-nous pu nĂ©gocier avec les syndicats dans le cadre de notre important dialogue social ? Voici un aperçu des principales rĂ©alisations.
Notre travail de lobbying fĂ©dĂ©ral et le dialogue social ont naturellement eu lieu dans un contexte difficile, oĂč les crises se sont succĂ©dĂ© lâune aprĂšs lâautre. Il y a dâabord eu la crise du coronavirus, immĂ©diatement suivie par la guerre en Ukraine et la crise Ă©nergĂ©tique qui en a dĂ©coulĂ©. Et enfin, mentionnons la guerre entre IsraĂ«l et la Palestine. Embuild a tout mis en Ćuvre pour soutenir les entreprises de construction et dâinstallation dans ces circonstances difficiles.
Corona
En mars 2020, le monde entier sâest soudainement retrouvĂ© en confinement. Le coronavirus a créé une situation inĂ©dite Ă lâĂ©chelle mondiale. Dans notre pays, le secteur de la construction a Ă©galement subi un lourd impact, mais Embuild est immĂ©diatement intervenue et la construction a Ă©tĂ© le premier secteur Ă conclure un protocole dâaccord avec les syndicats pour pouvoir reprendre le travail rapidement. En outre, il convient de souligner les rĂ©alisations suivantes obtenues par notre fĂ©dĂ©ration sectorielle au cours de la crise sanitaire :
â protocole pour le maintien de lâouverture des centrales Ă bĂ©ton et des commerces de matĂ©riaux de construction ;
â plan de relance de 6 milliards dâeuros, dont environ 3 milliards dâinvestissements dans la construction ;
â extension de la TVA Ă 6 % pour les dĂ©molitions-reconstructions, passant de 32âcentres urbains Ă tout le pays et pour les
ventes en 2021, 2022 et 2023 ;
â rĂ©duction des coĂ»ts salariaux via le prĂ©compte professionnel, augmentĂ©e de maniĂšre permanente Ă 18â% des rĂ©munĂ©rations imposables Ă partir de 2020â;
â augmentation de la dĂ©duction pour investissements (de 8 Ă 25â%) pour les investissements jusquâĂ fin 2022 ;
â rĂ©duction temporaire de lâavantage forfaitaire de sĂ©curitĂ© dâexistence de 30 ⏠par trimestre et par ouvrier ;
â suspension des acomptes de TVA ;
â report du paiement des impĂŽts, des cotisations ONSS, des cotisations des entreprises et des cotisations sociales des indĂ©pendants ;
â « bazooka » financier avec report des remboursements, rĂ©assurance des assurance-crĂ©dit et garantie pour les PME ;
â moratoire sur les faillites jusquâĂ fin janvier 2021 (pas de convocations possibles pour dettes fiscales et sociales) ;
â exonĂ©ration du remboursement de lâallocation complĂ©mentaire de chĂŽmage temporaire pour 2020-2021 ;
â simplification de la procĂ©dure de chĂŽmage temporaire, tant pour les ouvriers que pour les employĂ©s ;
â droit passerelle pour les indĂ©pendants.
Fiscal
Sur le plan fiscal Ă©galement, Embuild a bouclĂ© un certain nombre dâaccomplissements notables, au cours de la derniĂšre lĂ©gislature. Ainsi, la TVA de 6 % sur les dĂ©molitions-reconstructions a Ă©tĂ© :
12 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 2024 VOS INTĂRĂTS
â permanente pour les particuliers Ă partir de 2024 ;
â Ă©largie aux logements locatifs Ă partir de juin 2024 (lors de la publication de la loi en mai) ;
De plus, les dommages causĂ©s par les inondations de lâĂ©tĂ© 2021 sont couverts par la TVA de 6 % pour les dĂ©molitions-reconstructions et la reconstruction des logements endommagĂ©s peut se faire sur un autre terrain.
En outre, les mesures fiscales suivantes, obtenues sous lâimpulsion dâEmbuild, se dĂ©marquent Ă©galement :
â TVA de 6 % pour les pompes Ă chaleur, chauffe-eau solaires et panneaux solaires entre le 1er avril 2022 et le 31 dĂ©cembre 2023, prolongĂ©e pour les pompes Ă chaleur jusquâĂ fin 2024 ;
â suppression de lâattestation TVA pour les travaux de rĂ©novation de logements de plus de 10 ans ;
â augmentation du rĂ©gime fiscal avantageux pour les heures supplĂ©mentaires dans la construction de routes jusquâĂ 280 heures ;
â augmentation de la dĂ©duction pour investissements Ă 40 % pour les investissements Ă©nergĂ©tiques et respectueux de lâenvironnement et pour les investissements dans les transports sans Ă©missions de CO2
Social
Embuild a pris les devants dans le dialogue social. Ainsi, depuis dĂ©cembre 2021, il nây a pas eu dâaugmentation salariale structurelle en plus de lâindexation dans notre secteur. Mais ce nâest pas tout, comme en tĂ©moignent les rĂ©alisations suivantes :
â la prime pouvoir dâachat 2023-2024 sâappliquait uniquement aux entreprises ayant rĂ©alisĂ© de grands bĂ©nĂ©fices en 2022 ;
â une grande partie de la pension complĂ©mentaire pour les ouvriers est financĂ©e sans coĂ»ts supplĂ©mentaires pour lâemployeur ;
â les interventions pour la formation et lâĂ©quivalence des interventions pour la formation ont Ă©tĂ© augmentĂ©es et simplifiĂ©es ;
â le remboursement de lâoutplacement a Ă©tĂ© Ă©largi aux licenciements avec au moins 30âsemaines de prĂ©avis ;
â le droit individuel Ă la formation de 5 jours a Ă©tĂ© reportĂ© Ă 2030 ;
â depuis avril 2023, une formation de base en sĂ©curitĂ© est obligatoire pour tout le monde sur chantier ;
â il est dĂ©sormais possible de travailler 9,5 heures par jour au lieu de 9 heures ;
â le travail des Ă©tudiants le samedi a Ă©tĂ© Ă©largi aux jeunes qui ne suivent pas de formation en construction ;
â le travail du samedi a Ă©tĂ© Ă©tendu aux livraisons de matĂ©riaux de construction chez le client ;
â une campagne dâimage de dix ans « Nous construisons demain » a Ă©tĂ© lancĂ©e ;
â un deuxiĂšme Plan pour une Concurrence Loyale a Ă©tĂ© conclu.
Juridique
Enfin, Embuild a Ă©galement contribuĂ© Ă des amĂ©liorations significatives en matiĂšre de marchĂ©s publics, dâagrĂ©ation, dâĂ©quilibre en matiĂšre de protection des consommateurs et de lutte contre les entrepreneurs malhonnĂȘtes :
â la participation des PME aux marchĂ©s publics a Ă©tĂ© stimulĂ©e par des avances et des cautionnements plus souples, une indemnitĂ© de soumission et une vue claire sur le classement ;
â des rĂšgles de paiement plus strictes pour les marchĂ©s publics entreront en vigueur Ă partir de janvier 2025 : dĂ©lai de paiement par dĂ©faut raccourci Ă 30 jours, maximum 60 jours ;
â agrĂ©ation : les entrepreneurs et installateurs pourront exĂ©cuter des marchĂ©s publics jusquâĂ 20 % plus importants Ă partir du 1er juin 2024 ;
â loi sur le recouvrement des crĂ©ances des consommateurs : pas de limitation lĂ©gale des dĂ©lais de paiement ;
â plan dâaction pour un service de mĂ©diation de la construction ;
â application de la loi Breyne : contrĂŽle par lâinspection Ă©conomique ;
â lignes directrices Ă©quilibrĂ©es en matiĂšre de casco et de rĂ©novationâ;
â protection des sous-traitants en cas de recours extracontractuel (invoquer des moyens de dĂ©fense) ;
â lâinterdiction professionnelle des entrepreneurs malhonnĂȘtes devrait pouvoir ĂȘtre consultĂ©e plus rapidement et plus facilement.
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 13 LOBBYING
Le nombre dâaccidents de travail dans le secteur a diminuĂ© de 5,7 %
Notre secteur devient de plus en plus sĂ»r. Le nombre dâaccidents du travail, entraĂźnant au moins un jour dâincapacitĂ© de travail, a diminuĂ© de 5,7 %, entre 2021 et 2022, selon une analyse rĂ©alisĂ©e par Embuild sur la base des derniers chiffres de Fedris, lâagence fĂ©dĂ©rale des risques professionnels. Le nombre total dâaccidents du travail dans tous les secteurs a baissĂ© de 3,7 % durant la mĂȘme pĂ©riode. « Câest positif », dĂ©clare Niko Demeester, CEO dâEmbuild, « mais nous avons encore du pain sur la planche ».
Le 28 avril dernier, Ă lâoccasion de la JournĂ©e internationale de la SĂ©curitĂ© et du Bien-ĂȘtre au travail, notre fĂ©dĂ©ration sectorielle a organisĂ© un point presse sur le chantier de lâOosterweel, Ă Anvers. Et elle a pu apporter une bonne nouvelle : le nombre dâaccidents du travail dans le secteur de la construction et de lâinstallation est en baisse. En 2022, il a enregistrĂ© 7.867 accidents de travail avec au moins un jour dâincapacitĂ©. Câest 5,7 % de moins quâen 2021, lorsque lâon en dĂ©comptait 8.341.
En outre, lâactivitĂ© Ă©conomique au premier semestre 2021 avait Ă©tĂ© freinĂ©e par le coronavirus, ce qui accentue encore la baisse des accidents en 2022. Autre point marquant : le nombre total dâaccidents de travail avec un jour dâincapacitĂ© nâa baissĂ© que de 3,7â% durant cette mĂȘme pĂ©riode dans tous les secteurs (passant de 61.814 en 2021 Ă 59.813 en 2022), selon les chiffres de Fedris.
Au milieu du peloton européen
Pourtant, malgrĂ© des efforts lĂ©gitimes pour amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© sur les chantiers, la construction a toujours lâimage dâun secteur dangereux. Si on regarde cette thĂ©matique dâun point de vue europĂ©en, on constate que notre pays se situe au milieu du peloton en ce qui concerne le nombre dâaccidents de tra-
vail. Embuild veut amener notre pays dans le peloton de tĂȘte, Ă savoir lâIrlande, la SuĂšde, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Dans ces pays, les ouvriers de la construction sont deux fois moins susceptibles dâĂȘtre victimes dâun accident de travail.
Câest pourquoi le CEO dâEmbuild, NIKO DEMEESTER , a soulignĂ© que le secteur ne devait
Niko Demeester, le CEO dâEmbuild, a rĂ©pondu aux sollicitations de la presse, Ă lâoccasion de la JournĂ©e internationale de la SĂ©curitĂ© et du Bien-ĂȘtre au travail.
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2018 2019 2020 2021 2022 Accidents avec
jour dâincapacitĂ© dans la construction 9.182 8.899 7.678 8.341 7.867 Evolution -1,8% -3,1% -13,7% +8,6% -5,7% Accidents ayant
la mort dans la construction 18 9 13 13 8 Evolution +50% -50% +44,4% = -38,5%
au moins 1
entraßné
pas se reposer sur ses lauriers. « Chaque accident de travail est un accident de trop. Raison pour laquelle nous nous tournons rĂ©solument vers plus de sĂ©curitĂ© sur le chantier. Le secteur de la construction et de lâinstallation investit massivement dans la sĂ©curitĂ© et cette stratĂ©gie commence Ă porter ses fruits. Depuis le 15âavril 2023, toutes les personnes actives sur un chantier de construction doivent suivre une formation de base Ă la sĂ©curitĂ© de 8 heures. Il sâagit dâune mesure proposĂ©e par Embuild dans son plan pour la sĂ©curitĂ©. »
Il est important de noter que depuis la miavril, la pĂ©riode dite « de transition », durant laquelle les services dâinspection nâadoptaient quâun rĂŽle de coaching, est terminĂ©e. Ceux qui ne donnent pas cette formation risquent dĂ©sormais dâĂȘtre verbalisĂ©s. Et cela vaut non seulement pour lâindĂ©pendant ou pour le sous-traitant, mais aussi pour lâentrepreneur sâil sâavĂšre quâil a insuffisamment contrĂŽlĂ© la chaĂźne.
En outre, la fédération de la construction plaide pour obtenir des statistiques plus précises sur les accidents du travail dans le secteur. Les chiffres de Fedris ne comprennent pas les accidents impliquant des travailleurs indépendants et des travailleurs détachés, mais Embuild demande que ces accidents soient également enregistrés, afin de pouvoir obtenir une image complÚte et précise de la situation en matiÚre de sécurité.
Embuild souhaite Ă©galement que la sĂ©curitĂ© fasse lâobjet dâun poste distinct dans tous les marchĂ©s publics et que celui-ci soit exclu de la concurrence, afin quâon ne soit pas tentĂ© de rĂ©duire les mesures de sĂ©curitĂ© pour prĂ©senter une offre moins chĂšre.
Chantier de lâOosterweel
Chez RinkoniĂȘn Oosterweelknoop,
le
consortium qui mĂšne les travaux de lâĂ©changeur routier Oosterweel et qui comprend Artes Group, CIT Blaton, Stadsbader, Mobilis et Boskalis, la sĂ©curitĂ© est aussi une prioritĂ© absolue. « Lorsque nous parlons de sĂ©curitĂ©, nous parlons de personnes. Investir dans la sĂ©curitĂ©, câest investir dans nos collaborateurs. Ils sont notre principal capital. Nous devons donc, pour tout le monde, placer la sĂ©curitĂ© au centre de nos prĂ©occupations. Parfois, nous entendons lâargument selon lequel travailler en toute sĂ©curitĂ© est Ă©galement coĂ»teux et ralentirait le dĂ©roulement des travaux. Ce nâest pas correct : la sĂ©curitĂ© est la pierre angulaire de la qualitĂ© et de lâefficacitĂ©. Et le secteur de la construction n'Ă©chappe pas Ă la rĂšgle : un chantier sĂ»r est un chantier productif. Lorsque lâon parle du coĂ»t de la sĂ©curitĂ©, on nĂ©glige Ă tort le coĂ»t de lâabsence de sĂ©curitĂ©. Cela nâest pas mesurĂ© et difficile Ă dĂ©tecter. Câest pourquoi nous pensons quâil est essentiel dâintĂ©grer la sĂ©curitĂ© dĂšs la phase de prĂ©paration : rĂ©flĂ©chir Ă la maniĂšre dâexĂ©cuter les travaux implique de penser Ă une mĂ©thode dâexĂ©cution sĂ»re. Cela ne va pas lâun sans lâautre. Un bon plan de travail est un plan de travail sĂ»r », explique KOEN VERSYPT, directeur de projet chez RinkoniĂȘn.
SVEN SOMERS , directeur du projet Oosterweelknoop, chez le maĂźtre dâouvrage Lantis, considĂšre Ă©galement que la sĂ©curitĂ© sur le chantier de lâOosterweel est une prioritĂ© majeure. « Non seulement pour les personnes qui y travaillent quotidiennement, mais aussi pour les visiteurs occasionnels. Nous ne faisons aucun compromis en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et attendons de nos entrepreneurs quâils fassent tout leur possible pour crĂ©er des conditions de travail sĂ»res. LâĂ©volution que connaĂźt le secteur est positive et chez Lantis, nous plaçons la barre au moins aussi haut. »
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SĂCURITĂ
Le chantier de lâĂ©changeur routier Oosterweel est un projet phare Ă Anvers.
Soyez prudent si vous utilisez la réduction des charges salariales pour le travail en équipes !
GrĂące Ă Embuild, les entreprises de construction profitent dâune rĂ©duction des charges salariales pour les travaux effectuĂ©s en Ă©quipes sur un chantier. Ce systĂšme est trĂšs populaire chez les entrepreneurs. Mais attention, les contrĂŽles du SPF Finances sont sĂ©vĂšres, et peuvent entraĂźner de lourdes charges administratives.
Embuild a obtenu cette rĂ©duction des charges salariales aprĂšs des annĂ©es de lobbying. Nous avions constatĂ© que la main-d'Ćuvre belge Ă©tait exclue du marchĂ© du travail par la main-d'Ćuvre Ă©trangĂšre dĂ©tachĂ©e, moins chĂšre. La rĂ©duction des charges salariales rend la main-d'Ćuvre belge plus compĂ©titive, un bon point pour nos entreprises et pour lâemploi en gĂ©nĂ©ral.
La rĂ©duction des charges n'est pas octroyĂ©e sous forme d'une rĂ©duction des cotisations de sĂ©curitĂ© sociale. Elle fonctionne autrementâ: l'employeur retient le prĂ©compte professionnel sur le salaire de ses travailleurs selon les barĂšmes normaux, mais une partie du prĂ©compte retenu ne doit pas ĂȘtre reversĂ©e aux pouvoirs publics.
Conditions
Cette rĂ©duction nâest pas applicable dans toutes les circonstances. Pour cela, il faut respecter un certain nombre de conditions. Pour commencer, il doit sâagir dâun travail en Ă©quipes sur un chantier.
On vise ici des travaux sur un chantier avec une ou plusieurs Ă©quipes, comprenant au moins deux personnes, et qui effectuent un mĂȘme travail ou un travail complĂ©mentaire, tant en ce qui concerne son objet quâen ce qui concerne son ampleur.
Il existe une rĂ©duction des charges salariales semblable dans certains autres secteurs. Mais, pour la construction, il ne doit pas sâagir dâ« Ă©quipes successives ». Il suffit que deux personnes de lâentreprise de cons-
truction travaillent ensemble chez un client pour exĂ©cuter des travaux immobiliers. Les travaux exĂ©cutĂ©s dans lâentreprise ou en atelier nâentrent pas en ligne de compte. En outre, le salaire horaire brut du travailleur doit sâĂ©lever Ă au moins 16,67 âŹ. Il sâagit ici du montant pour lâannĂ©e 2024. Celuici sera indexĂ© chaque annĂ©e. Il est Ă©galement important de noter que depuis le 1er avril 2022, seules les entreprises qui respectent les obligations de dĂ©claration de travaux Ă lâONSS entrent en ligne de compte.
Lâavantage correspond Ă 18 % des rĂ©munĂ©rations imposables de tous les travailleurs occupĂ©s par Ă©quipes sur les chantiers. Les membres dâEmbuild peuvent trouver de plus amples informations sur cette rĂ©glementation dans la partie membres sur www.embuild.be. Cliquez donc sur BibliothĂšque â TVA et fiscalitĂ© â FiscalitĂ© salariale â Dispense de versement du prĂ©compte professionnel â Travail en Ă©quipe sur chantier.
Documents probants
LâidĂ©e derriĂšre cette rĂ©duction des charges salariales nâest pas particuliĂšrement compliquĂ©e. Toutefois, les contrĂŽles du SPF Finances peuvent entraĂźner de lourdes charges administratives. En effet, les conditions doivent ĂȘtre strictement appliquĂ©es, non seulement par le fisc mais aussi par les tribunaux.
Lâemployeur, qui souhaite faire usage de lâexonĂ©ration du prĂ©compte professionnel, doit pouvoir prouver quâil en a le droit. Il doit ĂȘtre en mesure de prĂ©senter tous les Ă©lĂ©ments factuels. Et ce nâest pas toujours facile.
Chaque condition exige ses propres preuves. Les entreprises les sauvegardent toutes Ă leur maniĂšre. Elles doivent pouvoir prĂ©senter les rĂšglements de travail, les CCT, les enregistrements du temps, les plannings, les horaires, les organigrammes, les fiches de salaire, les fiches de prestation, les profils de fonctionâŠLâenregistrement du chantier peut Ă©galement constituer un moyen de preuve. Il
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peut vite sâagir de centaines de documents, qui doivent ĂȘtre rassemblĂ©s et livrĂ©s de maniĂšre ordonnĂ©e.
Jurisprudence
De plus en plus, des outils tels qu'Excel, voire des logiciels d'analyse de donnĂ©es dĂ©diĂ©s, sont utilisĂ©s Ă cette fin. Mais ceux-ci ne constituent pas une garantie en eux-mĂȘmes. Non seulement, le fisc se montre sĂ©vĂšre, mais les tribunaux aussi imposent Ă©galement des lourdes charges de preuve Ă lâentrepreneur. Plusieurs cas le dĂ©montrent.
Dans un premier cas, l'entrepreneur a remis des fichiers Excel au fisc. Mais celuici nâa pas Ă©tĂ© convaincu de lâexactitude des donnĂ©es et a demandĂ© des preuves dĂ©taillĂ©es. Lâentreprise a pu fournir les documents suivants : le rĂšglement de travail, des dizaines de fiches comprenant des donnĂ©es-clĂ©s sur les contrats de travail, les fiches de salaire, les fiches de prestation complĂ©tĂ©es Ă la main et scannĂ©es, les fiches de travail avec les Ă©quipes et les chantiers, le nombre de jours de travail, la composition des Ă©quipes, lâemplacement des chantiers...
Mais le tribunal a relevĂ© des incohĂ©rences. Les donnĂ©es Excel ne correspondaient pas entiĂšrement aux piĂšces justificatives. Ainsi, certains travailleurs ont Ă©tĂ© affectĂ©s Ă certaines Ă©quipes et lieux, alors que dâautres documents contredisaient ces informations.
En conséquence, l'exemption a été refusée. La Cour a alors décidé que le fichier Excel
rassemble les données de maniÚre structurée, mais reste un moyen de preuve dérivé. Il ne remplace pas les preuves et les éléments sous-jacents et primaires.
DeuxiĂšme cas
Dans un autre cas, le montant de lâexonĂ©ration a Ă©tĂ© justifiĂ© sur la base dâune analyse de donnĂ©es effectuĂ©e par un fournisseur (un « tiers »). Ce dernier a conclu un accord avec le fisc sur lâanalyse des donnĂ©es et son utilisation. Les titres de fonction des travailleurs ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour lâanalyse des donnĂ©es. On a alors dĂ©duit que les travailleurs effectuaient des travaux dans des biens immobiliers. Mais tant le fisc que le tribunal ont estimĂ© que câĂ©tait insuffisant. D'autres documents devraient permettre de savoir quels travaux avaient Ă©tĂ© effectivement rĂ©alisĂ©s dans quels lieux et quelles missions avaient Ă©tĂ© effectuĂ©es pour des clients. Le tribunal a Ă©galement estimĂ© qu'il n'Ă©tait pas dĂ©montrĂ© que le travail Ă©tait effectuĂ© en Ă©quipes. Le simple fait que les travailleurs concernĂ©s soient prĂ©sents sur le mĂȘme chantier au mĂȘme moment n'implique pas qu'ils forment effectivement une Ă©quipe exĂ©cutant ensemble une tĂąche spĂ©cifique.
Les entreprises, qui veulent ĂȘtre exonĂ©rĂ©es, doivent donc ĂȘtre bien conscientes de la charge de la preuve qui leur incombe. Il ne suffit pas de se limiter Ă un aperçu gĂ©nĂ©ral dans Excel ou par le biais d'une analyse de donnĂ©es. Des documents concrets et des registres doivent prouver que les conditions sont remplies. Ces dossiers doivent ĂȘtre conservĂ©s mĂ©ticuleusement, car la charge de la preuve est lourde. Si la preuve n'est pas fournie, l'exemption sera refusĂ©e.
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FISCALITĂ
Les montants maximum des travaux que les entrepreneurs et installateurs peuvent exécuter augmentent de 20 %
Depuis le 1er juin 2024, les montants maximum pour lâexĂ©cution de travaux, dans le cadre d'un marchĂ© public, ont augmentĂ© de 20 %. Embuild sâest rudement battue pour que les coĂ»ts de construction en forte augmentation (surtout depuis le Covid et la guerre en Ukraine) soient dĂ©sormais pris en compte.
Une entreprise de construction qui souhaite participer Ă un marchĂ© public doit, comme vous le savez, rĂ©pondre aux conditions dâagrĂ©ation. Outre des conditions administratives, il faut Ă©galement prouver la capacitĂ© financiĂšre et technique. En fonction de leur coĂ»t, les travaux sont divisĂ©s en huit classes dâagrĂ©ation, en partant de
travaux infĂ©rieurs Ă 135.000â⏠(classe 1) Ă des travaux dont le coĂ»t nâexcĂšde pas 5.330.000â⏠(classe 7). Pour les travaux dĂ©passant ce montant, il existe une classe 8.
Le problĂšme Ă©tait que les montants des classes dâagrĂ©ation nâavaient pas Ă©tĂ© augmentĂ©s depuis 1991, alors que les coĂ»ts de construction ont fortement augmentĂ©, surtout ces derniĂšres annĂ©es. ConcrĂštement, une entreprise qui se trouvait dans une certaine classe dâagrĂ©ation nâĂ©tait souvent pas en mesure de se positionner sur un marchĂ© parce que celui-ci appartenait Ă une classe dâagrĂ©ation plus Ă©levĂ©e.
Câest pourquoi, depuis 2023, Embuild travaille dâarrache-pied sur ce dossier et se rĂ©jouit dâavoir pu obtenir un accord avec les autoritĂ©s publiques concernĂ©es pour augmenter de 20 % les montants maximum des travaux, qui peuvent ĂȘtre exĂ©cutĂ©s par classe dâagrĂ©ation, Ă partir du 1er juin. Plus prĂ©cisĂ©ment, une entreprise appartenant Ă la premiĂšre classe dâagrĂ©ation pourra dĂ©sormais exĂ©cuter des travaux dâun coĂ»t maximum de 162.000â⏠(au lieu de 135.000 actuellement)â; une entreprise appartenant Ă la classe 7 pourra dĂ©sormais exĂ©cuter des travaux dâun coĂ»t maximum de 6.396.000â⏠(au lieu de 5.330.000 actuellement). Il en va de mĂȘme pour les autres classes dâagrĂ©ation, vous pourrez dĂ©sormais rĂ©aliser des travaux jusquâĂ 20 % au-dessus de la limite de cette classe.
GrĂące Ă cela, les entreprises de construction et dâinstallation pourront Ă nouveau participer Ă leurs marchĂ©s habituels, pour lesquels elles nâĂ©taient plus Ă©ligibles ces derniĂšres annĂ©es, en raison de lâaugmentation des prix de construction. Selon Embuild, câest tout Ă fait logique, et câest bien la raison pour laquelle la fĂ©dĂ©ration sectorielle avait fait de ce dossier une prioritĂ© absolue. Les instances compĂ©tentes ont fixĂ© la date dâentrĂ©e en vigueur au 1er juin 2024.
18 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 2024 CLASSES D'AGRĂATION
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Construire en sâadaptant au changement climatique
Fortes pluies, inondations, canicules, sĂ©cheresses⊠LâactualitĂ© montre trĂšs rĂ©guliĂšrement que les effets dĂ©vastateurs du changement climatique sont dĂ©jĂ bien prĂ©sents. Comme toute la sociĂ©tĂ©, notre secteur devra y faire face. Dans ce dossier, nous avons enquĂȘtĂ© pour savoir quels sont les risques majeurs pour la construction et comment elle peut sây adapter. Nos collĂšgues de Buildwise ont rĂ©alisĂ© une premiĂšre approche technique trĂšs intĂ©ressante Ă ce sujet.
En Belgique, les trois rĂ©gions prennent dĂ©jĂ en compte ce changement climatique, notamment dans leur rĂ©glementation sur lâamĂ©nagement du territoire.
En Wallonie, on retrouve cette thĂ©matique dans le SchĂ©ma de dĂ©veloppement du territoire (SDT), rĂ©cemment mis Ă jour. Câest Ă©galement le cas Ă Bruxelles, avec lâadoption du nouveau RĂšglement rĂ©gional dâurbanisme (RRU), qui devrait ĂȘtre finalisĂ©e au dĂ©but de la prochaine lĂ©gislature. Et la Flandre a approuvĂ© son Plan dâadaptation au climat, en 2022.
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La construction doit sâadapter Ă trois risques majeurs
Nos collĂšgues de Buildwise ont rĂ©alisĂ© un magazine complet intitulĂ© : Adaptation des bĂątiments au changement climatique. Dans une petite trentaine de pages, ils ont abordĂ© les aspects importants du changement climatique pour le secteur de la construction. Embuild Magazine sâest entretenu avec Xavier Loncour, qui a contribuĂ© Ă cette Ă©dition spĂ©ciale, pour connaĂźtre les points essentiels Ă mettre en avant et retenir de ce prĂ©cieux travail exploratoire. La construction doit sâadapter Ă trois risques majeurs.
Le changement climatique est un fait. Le train est en marche et nâest pas prĂšs de sâarrĂȘter. Comme lâensemble de la sociĂ©tĂ©, notre secteur doit en tenir compte pour construire le monde de demain. «âCette Ă©dition spĂ©ciale est une premiĂšre approche, qui tente de rĂ©pondre Ă cette questionâ: le changement climatique, quâest-ce que ça veut dire pour la constructionâ? â», explique XAVIER LONCOUR
Atténuation et adaptation
« Il faut une rĂ©flexion gĂ©nĂ©rale impliquant des aspects comme lâurbanisme et lâamĂ©nagement du territoire. »
Selon le dossier, dĂšs le dĂ©part, il faut distinguer deux stratĂ©gies complĂ©mentaires pour faire face Ă ce changement. «âLa premiĂšre concerne les mesures dâattĂ©nuation, câest-Ă dire rĂ©duire les Ă©missions de CO2. Pour les entrepreneurs, ça veut dire isoler, rĂ©nover, installer des systĂšmes abandonnant les Ă©nergies fossiles pour faire place aux Ă©nergies renouvelables, placer des pompes Ă chaleur, construire durable et circulaireâŠLa deuxiĂšme implique les mesures dâadaptation. Il faut sâadapter mais Ă quoi ? Les modĂšles climatiques du futur existent, mais ne dĂ©crivent pas les Ă©vĂ©nements extrĂȘmes (canicules, fortes pluies, inondations), qui dĂ©terminent souvent les mĂ©thodes de dimensionnement actuelles. Câest lâincertitude et il est donc difficile de prĂ©voir et mettre Ă jour ces mĂ©thodes », indique-t-il.
Comment dĂšs lors sâadapter ? « Les mesures Ă privilĂ©gier sont les « mesures sans regrets » qui, quel que soit le changement Ă venir, seront bĂ©nĂ©fiques. On peut citer lâexemple des protections solaires, qui limitent la sur-
chauffe en Ă©tĂ© sans consommer dâĂ©nergie. Peu importe le nombre et lâampleur des canicules, elles seront toujours utiles. Dans la mesure du possible, il faut Ă©viter les maladaptations. Elles constituent une solution provisoire, qui rĂ©sout le problĂšme localement, mais pas globalement. Exemple : la climatisation maintient la tempĂ©rature Ă un niveau confortable dans le bĂątiment, mais contribue au rĂ©chauffement climatique avec les Ă©missions de CO2 qui sont liĂ©es Ă son fonctionnement. » Lâobjectif du dossier de nos confrĂšres est de montrer ce que peut faire le secteur aujourdâhui, dans ce contexte. Le GIEC (Groupe dâexperts international sur lâĂ©volution du climat) a identifiĂ© 127 risques liĂ©s au changement climatique. Pour la construction, trois risques majeurs existent : la gestion de lâeau, les inondations et la surchauffe dans les bĂątiments. La violence des vents fait encore dĂ©bat et nâa pas Ă©tĂ© abordĂ©e dans le dossier.
Gestion de lâeau
Dans ce travail, un gros focus est mis sur la gestion de lâeau, avec une petite dizaine dâarticles Ă ce sujet. En effet, le rĂ©chauffement climatique entraĂźne un dĂ©rĂšglement du cycle de lâeau, qui est susceptible de causer Ă la fois des pĂ©riodes de sĂ©cheresse, mais aussi des pĂ©riodes de pluie importantes pouvant entraĂźner des inondations.
« Je renvoie Ă la notion du trias aquatica. Un, le secteur devra veiller Ă utiliser lâeau de maniĂšre rationnelle, avec par exemple, des appareils Ă©conomes, la dĂ©tection des fuites ou
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lâoptimisation de la pression dans les installations sanitaires pour rĂ©duire la consommation dâeau. Deux, il devra maximiser lâutilisation circulaire de lâeau, en faisant principalement appel au rĂ©emploi des eaux pluviales et des eaux grises traitĂ©es pour rĂ©duire lâutilisation dâeau potable pour des usages qui ne le nĂ©cessitent pas. Des solutions comme de plus grandes citernes dâeau de pluie, des toitures vĂ©gĂ©talisĂ©es ou des systĂšmes adaptĂ©s peuvent contribuer Ă limiter lâĂ©vacuation dans les Ă©gouts et les gros dĂ©bits supportĂ©s par ces derniers en cas de violents orages. Certaines de ces solutions permettront aussi de mieux
surmonter les Ă©pisodes de sĂ©cheresse. Trois, la rĂ©alimentation des nappes phrĂ©atiques, en favorisant toutes les mesures dâinfiltration de lâeau dans le sol. Les pĂ©riodes de forte pluie et de sĂ©cheresse rendent ce point capital. Nos pouvoirs publics ont un rĂŽle essentiel Ă ce sujetâ: il faut arrĂȘter dâimpermĂ©abiliser les sols Ă outrance, car lâeau doit pouvoir sâinfiltrer. Au final, le secteur a plein de solutions Ă proposer pour sâattaquer Ă ce dĂ©fi. Des mesures prises uniquement Ă lâĂ©chelle individuelle seront insuffisantes. Il faut une rĂ©flexion gĂ©nĂ©rale impliquant des aspects comme lâurbanisme et lâamĂ©nagement du territoire, qui per-
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BUILDWISE
« Nous ne sommes quâau dĂ©but du chemin.
Lâadaptation
face au changement doit se faire avec lâappui de tous les acteurs, autoritĂ©s
mettront dâaugmenter lâĂ©chelle et dâamĂ©liorer notre rĂ©silience face aux Ă©volutions futures du climatâ», explique Xavier Loncour.
Inondations
Pour le chapitre inondations, parmi les nombreux projets menĂ©s, signalons que Buildwise a initiĂ© le projet FLOOD, qui Ă©labore des lignes directrices et des stratĂ©gies pour la construction et la rĂ©novation rĂ©sistantes Ă lâeau dans les zones inondables, en collaboration avec lâUC Louvain. « Diverses solutions sont dĂ©jĂ commercialisĂ©es pour amĂ©liorer la rĂ©sistance des bĂątiments aux inondations. Il existe une base de donnĂ©es disponible sur notre site internet, qui permet aux entrepreneurs de trouver toutes ces offres : barriĂšres Ă©tanches, clapets anti-refoulement, murs de soutĂšnement, portes et portes de garage, produits hydrofuges⊠»
Surchauffe dans les bĂątiments
publiques en
tĂȘte.
»
Cette édition spéciale de nos confrÚres est consultable sur le site www.buildwise.be.
Le changement climatique peut Ă©galement provoquer des perturbations au niveau de la stabilitĂ© des sols et impacter les fouilles et les fondations des bĂątiments. « Lorsquâil y a trop dâeau, les sols sensibles peuvent gonfler et Ă lâinverse, se rĂ©tracter en cas de sĂ©cheresse importante. De plus en plus, pour les bĂątiments avec des fondations peu profondes construits dans des zones sensibles, ces mouvements diffĂ©rentiels du sol peuvent engendrer des fissures, qui nĂ©cessitent alors des travaux importants. Nous avons consacrĂ© un article aux mesures prĂ©ventives spĂ©cifiques telles que la protection des pentes des talus contre les infiltrations dâeau, lâapprofondissement des fondations ou encore la mise en place dâun drain pĂ©riphĂ©rique Ă distance de lâhabitation concernĂ©e », souligne Xavier Loncour.
PrĂ©cisons que la protection des cĂŽtes ou lâĂ©rosion des pentes de cours dâeau nâont pas Ă©tĂ© Ă©voquĂ©es dans cette premiĂšre approche. Buildwise a Ă©galement publiĂ© un article dans son dossier spĂ©cial : Comment rendre une maçonnerie existante Ă©tanche aux inondations ? Le texte explique que bien quâelles jouent un rĂŽle essentiel sur le plan de la rĂ©sistance aux inondations des bĂątiments, les façades sont trop souvent nĂ©gligĂ©es lorsquâil sâagit de prendre des mesures en la matiĂšre. Elles sont moins Ă©tanches quâon ne le pense et la maçonnerie est capable de stocker des quantitĂ©s importantes dâhumiditĂ©, ce qui peut, par la suite, fortement retarder la rĂ©occupation du bĂątiment.
Concernant le troisiĂšme et dernier risque, nos confrĂšres consacrent un papier intitulĂ© : Gestion de la surchauffe : approche globale et solutions complĂ©mentaires. On y explique notamment lâimportance de munir les surfaces vitrĂ©es de protections extĂ©rieures efficaces, en prĂ©voyant une ventilation intensive. « En Belgique, par rapport au sud de lâEurope, on peut parler de tempĂ©rature acceptable, mĂȘme en cas de canicule. Une conception du bĂątiment bien rĂ©flĂ©chie dĂšs le dĂ©part, des fenĂȘtres ouvrables et des protections solaires extĂ©rieures fixes ou permanentes, idĂ©alement motorisĂ©es et automatisĂ©es, font dĂ©jĂ une Ă©norme diffĂ©rence. Ce type de mesure passive permet de se passer de la climâ, il faut bien fermer les fenĂȘtres aux heures les plus chaudes et les ouvrir la nuit, pour refroidir le bĂątiment lorsque câest possible. Ceci est valable pour une approche locale. Pour lâapproche globale, les autoritĂ©s publiques ont aussi leur rĂŽle Ă jouer pour encourager lâintroduction de verdure et dâombrage dans la ville, qui vont limiter le phĂ©nomĂšne dâĂźlots de chaleur⊠»
Enfin, le dossier de Buildwise consacre Ă©galement trois articles « conseils » sur les fortes chaleurs : Travailler sur chantier par temps chaudâ; Peintres, tenez compte du changement climatiqueâ! et BĂ©tonnage par temps chaud : adapter ses pratiques.
Conclusion
Dans sa conclusion, Buildwise insiste sur la notion de « rĂ©silience ». « Le secteur peut proposer des solutions pour commencer Ă sâadapter aux consĂ©quences du changement climatique. Et ce dossier en est la preuve. Mais une prise de conscience et un effort global sont nĂ©cessaires. Nous ne sommes quâau dĂ©but du chemin. Lâadaptation face au changement doit se faire avec lâappui de tous les acteurs, autoritĂ©s publiques en tĂȘte. La massification des solutions et une approche Ă lâĂ©chelle du territoire sont indispensables pour apporter plus de rĂ©silience. En influençant les choix et en adoptant les bonnes politiques, les autoritĂ©s publiques peuvent orienter le secteur dans la bonne direction, par exemple vers la verdurisation des villes ou le dĂ©ploiement dâinfrastructures collectives », conclut Xavier Loncour.
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Thomas Scorier succÚde à Johan Willemen et devient le nouveau président de Buildwise
Thomas Scorier, lâancien prĂ©sident dâEmbuild, reprend le flambeau de Johan Willemen (CEO de Willemen Groep) et devient le nouveau prĂ©sident de Buildwise. Le centre de connaissances et dâinnovation du monde de la construction lâa annoncĂ© lors de son Ă©vĂ©nement NEXT, en mai dernier, qui a rassemblĂ© plus de 400 professionnels de la construction pour rĂ©flĂ©chir Ă lâavenir du secteur.
Une page se tourne donc pour nos collĂšgues de Buildwise. Pendant neuf ans, Johan Willemen a travaillĂ© en Ă©troite collaboration avec les CEO Jan Venstermans et Olivier Vandooren. Sous sa prĂ©sidence, lâex-CSTC sâest transformĂ© en Buildwise et un nouveau siĂšge a Ă©tĂ© Ă©tabli Ă Zaventem. Il aura marquĂ© lâorganisation de son empreinte, et pas toujours dans les circonstances les plus faciles. « Ces derniĂšres annĂ©es, le secteur de la construction a beaucoup changĂ©. De plus, nous avons Ă©tĂ© confrontĂ©s aux consĂ©quences de la crise COVID, de la guerre en Ukraine et des inondations dans la vallĂ©e de la Vesdre en Wallonie », a indiquĂ© JOHAN WILLEMEN . « Des dĂ©fis pour lesquels le secteur devait pouvoir compter sur un centre de recherche et dâinnovation fort et rĂ©sistant. Et câest Buildwiseâ!â» «âLa construction est dans lâADN de Johan, tout comme elle lâest pour nous. Il a continuĂ© Ă nous mettre sur la bonne voie pour aider le milieu Ă relever les dĂ©fis qui lâattendent. Sa contribution peut difficilement ĂȘtre surestimĂ©e », a dĂ©clarĂ© OLIVIER VANDOOREN , le CEO de Buildwise.
Câest donc THOMAS SCORIER , ĂągĂ© de 60 ans, qui succĂšde Ă lâentrepreneur malinois. Lâancien prĂ©sident dâEmbuild est ingĂ©nieur industriel et CEO de TS Construct (Jodoigne), une entreprise de construction spĂ©cialisĂ©e dans la construction Ă ossature bois et le CLT (Cross Laminated Timber). Il a quittĂ© la prĂ©sidence de notre fĂ©dĂ©ration sectorielle, au dĂ©but de lâannĂ©e. « Johan Willemen, avec Olivier Vandooren, a jetĂ© les bases dâune Buildwise forte. Johan est un vĂ©ritable mentor
et je souhaite donc poursuivre son travail. Rendre nos entreprises de construction plus rentables et Ă lâĂ©preuve du temps, leur apprendre Ă regarder au-delĂ de leurs propres entreprises et projets pour collaborer plus efficacement, la durabilitĂ© et la circularitĂ©âŠil y a encore du pain sur la plancheâ!â», a dĂ©clarĂ© Thomas Scorier. « Thomas connaĂźt le secteur sur le bout des doigts et sâengage rĂ©ellement Ă fournir un maximum de soutien et dâinspiration non seulement aux grandes entreprises de construction, mais aussi Ă nos PME », a conclu Olivier Vandooren.
Thomas Scorier (à dr.), l'ancien président d'Embuild, reprend le flambeau de Johan Willemen (à g.) et devient le nouveau président de Buildwise.
BUILDWISE
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Le Schéma de développement du territoire et des outils régionaux pour guider le secteur
La construction devra tenir compte des spĂ©cificitĂ©s rĂ©gionales dans son adaptation au changement climatique. Avec le SchĂ©ma de dĂ©veloppement du territoire (SDT), mis Ă jour fin avril, la Wallonie sâest dotĂ©e dâun outil stratĂ©gique pour gĂ©rer lâĂ©volution de son territoire Ă lâhorizon 2050. Notre secteur doit le considĂ©rer comme un guide, qui donne les grandes orientations dâamĂ©nagement du territoire. Dâautres outils rĂ©gionaux existent, notamment concernant la reconstruction aprĂšs les inondations et la gestion des pluies.
L« VILLE OU VILLAGE à 10 MINUTES »
Dans le SDT, on trouve un modĂšle de centralitĂ© densifiĂ©e, une sorte dâamĂ©nagement du territoire du futur. Câest le schĂ©ma « ville ou village Ă 10 minutes ». Au dĂ©part de son logement ou de son lieu de travail, il doit ĂȘtre possible, Ă dix minutes Ă pied ou Ă vĂ©lo de : sâalimenter localement, se cultiver, se dĂ©penser, se soigner, sâapprovisionner, se dĂ©placer, sâaĂ©rer, travailler, apprendre et se rencontrer/sâentraider.
e SDT, adoptĂ© par le Gouvernement wallon en 1999, est lâun des outils phares du Code du dĂ©veloppement territorial (CoDT). Il sâappuie sur une analyse contextuelle rĂ©alisĂ©e et mise Ă jour rĂ©cemment Ă la demande du Gouvernement wallon par la ConfĂ©rence permanente de dĂ©veloppement territorial (CPDT). Le projet de territoire que dĂ©fend ce SDT rĂ©pond Ă 12 dĂ©fis. Lâun dâentre eux est : « Sâadapter aux effets du changement climatique et en diminuer les causes ».
Limiter lâartificialisation des sols
Cet outil stratĂ©gique a une vision avec six ambitions, dont lâoptimisation du territoire en limitant lâartificialisation, en freinant lâĂ©talement urbain Ă lâhorizon 2050 et en renforçant les centralitĂ©s. Le SDT a adoptĂ© lâobjectif de zĂ©ro artificialisation nette Ă lâhorizon 2050 (lâĂ©quivalent du ZAN français). On parle ici de lâutilisation des sols et de lâimpact de la construction sur le changement climatique. Pour protĂ©ger la nature, favoriser la biodiversitĂ© et diminuer les gaz Ă effet de serre via la captation du CO2 par le sol, il faudra rĂ©duire lâartificialisation des terres en densifiant et renforçant les centralitĂ©s villageoises ou urbaines (plus de logements, commerces et bureaux). Les activitĂ©s industrielles, de loisirs et les commerces dâarticles lourds pourront continuer de se dĂ©velopper Ă lâextĂ©rieur,
dans les espaces excentrĂ©s qui accueilleront des logements mais en densitĂ© plus faible. Il sâagira de chercher des lieux privilĂ©giĂ©s oĂč construire.
Lâobjectif de 2050 sera atteint en appliquant la sĂ©quence ERC : E (Eviter dâartificialiser les sols en rĂ©utilisant les bĂątiments existants), R (RĂ©duire lâimpact de lâartificialisation en recentrant lâurbanisation) et C (Compenser lâartificialisation en dĂ©sartificialisant les sols).
MICHEL DACHELET, inspecteur gĂ©nĂ©ral au dĂ©partement amĂ©nagement du territoire et urbanisme au SPW, pointe trois Ă©tapes/actions importantes dans cette stratĂ©gie sur 25âans. «âUn, il a fallu dĂ©terminer Ă quels critĂšres rĂ©pondent les centralitĂ©s et quây faire ? Câest la stratĂ©gie fixĂ©e par le SDT. Deux, les communes devront prendre leur sort en main et fixer ces centralitĂ©s. En effet, le SDT dĂ©finit les centralitĂ©s en premiĂšre approche, mais ce sont les communes qui doivent les dĂ©finir prĂ©cisĂ©ment en adoptant un SchĂ©ma de dĂ©veloppement communal (SDC). Et enfin trois, Ă lâapproche de 2050, il faudra prendre des actions concrĂštes pour aller vers zĂ©ro artificialisation et la prĂ©sence de 3 nouveaux logements sur 4 dans les centralitĂ©s.â»
Effets du changement climatique
Dans cette premiĂšre partie dâarticle, nous avons sensibilisĂ© le secteur aux rĂšgles en vigueur Ă lâhorizon 2050, pour ne pas augmen-
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DOSSIER
ter son impact sur le changement climatique, notamment au niveau de lâutilisation des sols. Dans la deuxiĂšme partie, nous parlons des schĂ©mas/outils mis en place pour faire face aux effets du changement climatique, et les catastrophes comme les inondations, les fortes pluies ou encore les sĂ©cheresses.
En rĂ©ponse aux inondations de juillet 2021 dans la vallĂ©e de la Vesdre, le Gouvernement wallon a Ă©laborĂ© deux types de schĂ©mas pour aider Ă la reconstruction et se prĂ©munir dâĂ©ventuelles futures catastrophes. Le premier est Ă lâĂ©chelle du bassin de la Vesdre et concerne une cinquantaine de communes. « Il vise Ă encourager une reconstruction rĂ©siliente et cohĂ©rente des territoires durement touchĂ©s. Il est, par exemple, proposĂ© de mieux encadrer lâurbanisation de ces terrains, de garder des zones dâexpansion de lâeau⊠En cas de besoin de rĂ©affectation des sols, les communes et la RĂ©gion peuvent modifier le plan de secteur, qui dĂ©finit les affectations du sol. Ce premier type de schĂ©ma pourrait aussi ĂȘtre utile pour les vallĂ©es fortement urbanisĂ©es comme lâOurthe ou la Dyle », indique Michel Dachelet.
Le second est un programme de dĂ©veloppement durable des quartiers. « Ce sont des petits schĂ©mas, partant dâun modĂšle hydrologique, qui concernent des quartiers sinistrĂ©s Ă Chaudfontaine, Esneux, LiĂšge, Limbourg, Pepinster, Rochefort, Theux, Trooz et Verviers. On y explique quels sont les endroits les plus sensibles pour la (re)construction et ce quâil est prĂ©fĂ©rable dâenvisager : dĂ©molir, reconstruire ou ne plus accepter de nouvelles constructions. Pour encadrer et aider les communes, des subventions Ă lâacquisition de bĂątiments existent afin que les autoritĂ©s locales dĂ©cident, elles-mĂȘmes, la meilleure option Ă envisager dans ces zones. »
La RĂ©gion a Ă©galement mis en place deux rĂ©fĂ©rentiels dâencadrement des permis. Lâun concerne la construction et les amĂ©nagements en zone inondable (alĂ©a faible, moyen ou Ă©levĂ©). « Les communes sont dans 95 % des cas responsables de lâoctroi des permis, mais les nouvelles dispositions du CoDT permettent aux fonctionnaires dĂ©lĂ©guĂ©s de suspendre la dĂ©cision dâune commune pour un permis dĂ©livrĂ© en zone inondable », prĂ©cise Michel Dachelet.
Lâautre vise une meilleure prise en compte de la gestion des eaux pluviales. Il sâagit de
limiter autant que possible la mise en mouvement des eaux de pluie rĂ©coltĂ©es sur des parcelles bĂąties ou non. Ceci doit permettre de rĂ©duire les impacts environnementaux et Ă©conomiques liĂ©s Ă la gestion de lâeau, ainsi que les risques dâinondation en aval du projet.
à noter que la cellule GISER (Gestion intégrée Sol Erosion Ruissellement) de la Région wallonne peut aider les communes dans la gestion des inondations, des eaux de pluie ou encore des coulées de boue.
Enfin, un mot sur la sĂ©cheresse. Comme Ă©crit plus haut dans cet article, le stop Ă lâĂ©talement urbain prĂ©voit de densifier les centralitĂ©s. Et qui dit densification dit plus grosse sensation de chaleur quand la tempĂ©rature grimpe. « Dans le SDT, on explique bien lâimportance des espaces verts et la verdurisation des centralitĂ©s pour attĂ©nuer ces effets de chaleur lors des canicules. La densification proposĂ©e est sage et raisonnable, lâenvironnement urbain doit rester vert. »
Conclusion
Le SchĂ©ma de dĂ©veloppement du territoire et les diffĂ©rents outils rĂ©gionaux vont donc aider le secteur Ă sâadapter aux changements climatiques. « Quand le Ministre Borsus a lancĂ© le SDT, il a souhaitĂ© associer plusieurs partenaires : lâex-CCW, lâUWE, lâUWA et lâUPSI. Nous avons alors compris que le secteur de la construction a besoin de prĂ©visibilitĂ© et de savoir prĂ©cisĂ©ment quoi et oĂč construire. Ces stratĂ©gies rĂ©gionales permettent de clarifier le dĂ©bat. Les constructeurs sont un des Ă©lĂ©ments de la solution pour faire face Ă ce changement climatique », conclut Michel Dachelet.
En rĂ©ponse aux inondations de juillet 2021, le Gouvernement wallon a Ă©laborĂ© deux types de schĂ©mas pour aider Ă la reconstruction et se prĂ©munir dâĂ©ventuelles futures catastrophes.
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WALLONIE
« Il faut dĂ©minĂ©raliser et vĂ©gĂ©taliser partout oĂč câest possible »
Quid de la situation Ă Bruxelles ? Notre capitale est Ă©galement fort impactĂ©e par les changements climatiques et cette situation exige de nos entrepreneurs quâils sâadaptent. Le Plan Air Climat Energie bruxellois (PACE) affirme dâailleurs la nĂ©cessitĂ© pour la rĂ©gion de faire face à « lâinĂ©vitable » et de sâadapter aux impacts du dĂ©rĂšglement climatique. Embuild Magazine a rencontrĂ© le Ministre Alain Maron (Ecolo), entre autres en charge de la Transition climatique, pour aborder les enjeux bruxellois Ă ce sujet.
ĂKrinkels a rĂ©alisĂ© la mĂ©tamorphose de la place Flagey, oĂč plus de 1.000 mÂČ ont Ă©tĂ© dĂ©minĂ©ralisĂ©s pour offrir un espace ombragĂ© et plus frais aux habitants du quartier.
Bruxelles, câest le RĂšglement RĂ©gional dâurbanisme (RRU), qui dĂ©finit les rĂšgles en matiĂšre de construction et dâamĂ©nagement du territoire. « Le projet de nouveau RRU, qui a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© sous cette lĂ©gisla-
© Krinkels
ture, intĂšgrera cet impĂ©ratif dâadaptation et de lutte contre le changement climatique, en droite ligne avec les objectifs fixĂ©s par le PACE, qui prĂ©voit de rĂ©duire les gaz Ă effet de serre de 47â% en 2030 par rapport Ă 2005. Ce nouveau RRU prĂ©voit notamment de renaturer la ville pour faire face aux canicules, aux inondations, aux sĂ©cheresses et Ă lâeffondrement de la biodiversitĂ©. Lâadoption de ce RRU devrait ĂȘtre finalisĂ©e au dĂ©but de la prochaine lĂ©gislature », souligne ALAIN MARON
Gestion intégrée des eaux pluviales
Premier point abordĂ© par le ministre : les prĂ©cipitations abondantes, qui exigent une gestion intĂ©grĂ©e des eaux pluviales pour Ă©viter les inondations. « On a encore tous en mĂ©moire celles de lâĂ©tĂ© 2021, en Wallonie, et Bruxelles aussi est concernĂ©e par cette problĂ©matique. Divers quartiers bruxellois, situĂ©s en fond de vallĂ©e, ont aussi Ă©tĂ© victimes dâinondations. Et les phĂ©nomĂšnes de fortes pluies vont ĂȘtre de plus en plus frĂ©quents. Dans une ville, oĂč le bĂ©ton domine, il est important que lâeau puisse trouver son chemin dans le sol et sây infiltrer plutĂŽt que dâaller saturer les Ă©gouts. Il faut dĂ©minĂ©raliser et vĂ©gĂ©taliser les espaces publics, câest complĂ©mentaire », explique le ministre.
On a construit une sĂ©rie de bassins dâorage au cours des derniĂšres dĂ©cennies, comme celui de la place Flagey. « Mais il sâagit de projets trĂšs coĂ»teux et qui finissent par renvoyer lâeau de pluie Ă lâĂ©gout comme un dĂ©chet. Il existe des solutions complĂ©mentaires moins chĂšres et plus Ă©cologiques, comme la remise Ă ciel ouvert de nos cours dâeau, par exemple les projets Ă lâĂ©tude pour la Senne au quartier Nord ou pour la Woluwe Ă Boitsfort, ou encore la crĂ©ation de jardins de pluie et de noues, ces petits fossĂ©s vĂ©gĂ©talisĂ©s qui recueillent provisoirement les eaux de ruissellement. Câest une nouvelle maniĂšre de concevoir les espaces publics et Bruxelles a capitalisĂ© une expertise
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importante dans ce domaine, ces derniÚres années », souligne Alain Maron.
Pour le bĂąti neuf, il prĂ©conise de ne raccorder aux Ă©gouts que les eaux usĂ©es. Les eaux de pluie, quant Ă elles, doivent plutĂŽt ĂȘtre rĂ©utilisĂ©es pour les usages domestiques quotidiens ou pour alimenter les toitures vertes, de plus en plus prĂ©sentes dans la capitale. Le surplus doit au maximum ĂȘtre rĂ©infiltrĂ© sur place. « Les toitures plates vĂ©gĂ©talisĂ©es contribuent Ă la gestion de lâeau de pluie, accueillent la faune et la flore urbaines et amĂ©liorent le microclimat. Elles sont mĂȘmes compatibles avec la pose de panneaux photovoltaĂŻques. »
Exemple de Douai
En mars 2023, avec Bruxelles Environnement et les ingĂ©nieurs de Bruxelles MobilitĂ©, le ministre bruxellois a visitĂ© la ville de Douai, en France. Depuis plus de 20 ans dĂ©jĂ , cette commune expĂ©rimente, avec succĂšs, la gestion intĂ©grĂ©e des eaux de pluie, notamment via la pose dâasphaltes ou de pavĂ©s drainants. « CâĂ©tait une visite trĂšs instructive. La municipalitĂ© a ainsi pu dĂ©connecter de nombreux espaces publics du rĂ©seau dâĂ©gouts. Elle a Ă©galement dĂ©minĂ©ralisĂ© certaines parties du territoire, câest une bonne combinaison. On expĂ©rimente aussi ces solutions Ă Bruxelles. Il existe plein de solutions pour concrĂ©tiser notre Plan de Gestion de lâEau (PGE), dont la gestion intĂ©grĂ©e des eaux de pluie, et le secteur de la construction maĂźtrise dĂ©jĂ beaucoup de techniques en la matiĂšre. »
Lutte contre les Ăźlots de chaleur
DeuxiĂšme thĂšme abordĂ© par Alain Maron : la lutte contre les Ăźlots de chaleur. « Dans les annĂ©es Ă venir, les canicules vont augmenter et notre ville doit sây prĂ©parer. Le mĂ©dia rĂ©gional bruxellois BX1 a dâailleurs rĂ©alisĂ© une sĂ©rie trĂšs intĂ©ressante Ă ce sujet : Bruxelles Ă 40 degrĂ©s », indique le ministre. « Jâen reviens Ă cette notion de dĂ©minĂ©ralisation, qui est trĂšs importante. Si vous prenez la place Rogier ou celle de la Monnaie, ce sont de parfaits exemples dâĂźlot de chaleur. Tous les Ă©lĂ©ments de leur construction (bĂ©ton, pierres, asphalteâŠ) accumulent la chaleur lors des canicules. Il est impensable dâencore concevoir ce genre de places Ă lâavenir. Il faut repenser lâamĂ©nagement des espaces publics, notamment en les vĂ©gĂ©talisant davantage. Les arbres sont des climatiseurs natu-
rels. Dans la forĂȘt de Soignes, lors de fortes chaleurs, il y a 3-4 degrĂ©s de diffĂ©rence avec le centre-ville. Il faut verduriser et dĂ©minĂ©raliser partout oĂč câest possible. »
Selon Alain Maron, les pouvoirs publics bruxellois vont dans cette direction. « Sous lâimpulsion du PACE, il faut continuer dans cette voie. Lorsque le nouveau RRU entrera en vigueur, lâenjeu sera dâaccĂ©lĂ©rer cette reconfiguration du territoire. Un bel exemple est la mĂ©tamorphose de la place Flagey, oĂč plus de 1.000 mÂČ ont Ă©tĂ© dĂ©minĂ©ralisĂ©s pour offrir un espace ombragĂ© et plus frais aux habitants du quartier. Câest Krinkels, lâun de vos affiliĂ©s, qui a rĂ©alisĂ© ces travaux. Les entrepreneurs, vos membres, ont lâexpertise en la matiĂšre. »
Selon une Ă©tude de Perspective.brussels Ă©tablie sur 40 ans, Bruxelles est considĂ©rĂ©e comme lâune des capitales les plus vertes dâEurope. « Nous disposons de beaucoup dâespaces verts dans la capitale », confirme le ministre, « mais ils sont inĂ©galement rĂ©partis. Un grand enjeu est de vĂ©gĂ©taliser davantage lâespace public, mais câest souvent un Ă©quilibre dĂ©licat Ă trouver avec la circulation automobile et le stationnement. »
Enfin, le ministre Ecolo a Ă©galement un mot sur les sĂ©cheresses. « Lâeau potable consommĂ©e Ă Bruxelles provient Ă 90-95 % de Wallonie. Câest une ressource essentielle qui peut ĂȘtre mise en pĂ©ril par les sĂ©cheresses ou les pollutions. Il convient donc de la prĂ©server et de lâĂ©conomiser. Et les Ă©lĂ©ments successifs de sĂ©cheresse, aussi en hiver, peuvent constituer un gros problĂšme pour lâapprovisionnement. En effet, ces sĂ©cheresses hivernales freinent la recharge des nappes phrĂ©atiques. Câest aussi un Ă©lĂ©ment Ă tenir Ă lâĆil dans notre adaptation Ă lâeau. »
Conclusion
Bruxelles a donc dĂ©jĂ commencĂ© sa mue pour sâadapter aux dĂ©rĂšglements climatiques. « Nous allons dans la bonne direction, mais il faut accĂ©lĂ©rer la transformation du territoire. Les plans fixent les objectifs, les pouvoirs publics insufflent une dynamique, les bureaux dâĂ©tudes Ă©laborent les solutions et enfin, vos membres exĂ©cutent tous ces travaux. Ce sont aussi de belles nouvelles opportunitĂ©s de marchĂ©s qui sâoffrent Ă eux et ils ont lâexpertise. Ils sont capables de le faire ! Bruxelles a besoin de votre secteur pour sâadapter au changement climatique », conclut Alain Maron.
«
Bruxelles a besoin de votre secteur pour sâadapter au changement climatique. »
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Le Plan flamand dâadaptation au climat est en cours dâexĂ©cution
En 2022, le Gouvernement flamand a approuvĂ© un plan dâadaptation au climat. Ce plan doit prĂ©parer la Flandre aux effets du changement climatique, Ă court terme (dâici 2030) et Ă plus long terme (dâici 2050). Le Blue Deal, qui est allĂ© de pair avec prĂšs dâun demi-milliard dâeuros dâinvestissements, est prĂ©sentĂ© comme le premier chapitre de ce plan. Il prĂ©cise la maniĂšre dont la Flandre sâattaquera aux problĂšmes dâinondation et de sĂ©cheresse, mais il ne contient pas dâestimations budgĂ©taires.
Si aucune mesure nâest prise, la proportion de bĂątiments confrontĂ©s Ă des excĂ©dents dâeau risque de passer de 4,5 % aujourdâhui Ă 7,8 % en 2050, en moyenne. Mais dans certaines villes et communes, 20 Ă 30 % des bĂątiments risquent dâĂȘtre exposĂ©s au risque dâexcĂ©dent dâeau.
Que va donc faire lâAutoritĂ© flamande Ă ce sujet ? Elle souhaite se concentrer principalement sur lâinfrastructure bleu-vert. Le terme « vert » ne se limite pas Ă ce que lâon entend classiquement par « nature », mais englobe Ă©galement les espaces verts urbains tels que les allĂ©es dâarbres, les parcs et les jardins publics. Le terme « bleu » ne se limite pas aux ruisseaux et aux riviĂšres. Il englobe Ă©galement les bassins tampons. Il convient de noter le principe appliquĂ© par la Flandre : « opter pour des mesures basĂ©es sur la nature lorsquâelle le peut et pour le gĂ©nie civil lorsquâelle le doit ». Ainsi, selon le plan dâadaptation au climat, le rehaussement des digues nâest pas un tabou et fait mĂȘme partie de la solution.
Conception et développement
La conception et le dĂ©veloppement des villes et des villages Ă lâĂ©preuve du climat deviennent la norme en Flandre. Les principes de base sont lâĂ©cologisation et le dĂ©bĂ©tonnage, un Ă©coulement retardĂ© et le tamponnage maximum des eaux (de
pluie), les parcs et autres espaces verts humides et la rĂ©duction de la pression sur le rĂ©seau dâĂ©gouts.
Le plan flamand dâadaptation au climat fait rĂ©fĂ©rence Ă une nouvelle rĂ©glementation rĂ©gionale sur les eaux de pluie, avec des volumes minimaux (plus Ă©levĂ©s) pour les citernes dâeau de pluie et de nouvelles normes pour les installations tampons et dâinfiltration, qui prennent en compte des pĂ©riodes de sĂ©cheresse et des prĂ©cipitations extrĂȘmes. Ce rĂšglement a Ă©tĂ© mis en Ćuvre en 2023. Lâutilisation circulaire de lâeau de pluie devient le point de dĂ©part. La collecte locale de lâeau par le biais de citernes dâeau de pluie, de tonneaux, de puits dâinfiltration, de toits verts, dâoueds, de bassins dâattente et de revĂȘtements permĂ©ables devrait soulager le rĂ©seau dâĂ©gouts, en cas de fortes prĂ©cipitations.
Inclusion de la nature et biodiversité
En collaboration avec le secteur de la construction, lâAutoritĂ© flamande Ă©labore un cadre dâĂ©valuation de la construction respectueuse de la nature pour les grands travaux dâinfrastructure. Embuild Vlaanderen a menĂ© un projet sur ce thĂšme jusquâĂ la fin de lâannĂ©e 2023. Dans le mĂȘme temps, le niveau bleu-vert devrait inciter non seulement les citoyens (au niveau des parcelles), mais aussi les utilisateurs professionnels Ă mettre en Ćuvre des mesures ciblĂ©es dâadaptation au climat et de renforcement de la biodiversitĂ©. Embuild Vlaanderen est Ă©galement trĂšs impliquĂ©e dans ce domaine.
Dans le cadre de la construction et de la rĂ©novation de nos infrastructures dâassainissement, lâaccent est Ă©videmment mis sur les eaux usĂ©es, mais une partie des coĂ»ts dâinvestissement est dĂ©sormais Ă©galement consacrĂ©e Ă lâĂ©vacuation et Ă la collecte des eaux pluviales. Lors de la rĂ©novation ou du rĂ©amĂ©nagement des Ă©gouts, les eaux de pluie doivent ĂȘtre sĂ©parĂ©es des eaux usĂ©es afin de ne pas se retrouver dans les Ă©gouts.
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Bassins hydrographiques et plan Sigma
Le plan flamand dâadaptation au climat sâappuie sur les plans de gestion des bassins hydrographiques 2022-2027, qui comprennent des plans de gestion des risques dâinondation. Ils conduisent Ă des mesures graduĂ©es pour lâensemble des bassins des cours dâeau concernĂ©s. Il convient tout particuliĂšrement de remarquer lâaccent croissant mis sur les interventions en amont pour garantir la sĂ©curitĂ© de lâeau, plus loin dans la vallĂ©e. Ces plans ont bel et bien Ă©tĂ© quantifiĂ©s. Ils ont Ă©tĂ© chiffrĂ©s Ă un investissement total de 4,7 milliards dâeuros pour 20222027, soit 2,1 milliards dâeuros de plus que les fonds disponibles jusquâĂ prĂ©sent.
En outre, le plan flamand dâadaptation au climat suppose la poursuite de la mise en Ćuvre du plan Sigma, qui protĂšge la Flandre des inondations de lâEscaut et de ses affluents et devrait ĂȘtre rĂ©alisĂ© dâici 2030. Ce plan a Ă©tĂ© lancĂ© en 1977, en rĂ©ponse Ă lâinondation de Ruisbroek, entre autres.
La rĂ©ponse Ă une question parlementaire de Stijn De Roo (CD&V) a rĂ©vĂ©lĂ© que le coĂ»t total du plan Sigma actualisĂ© peut ĂȘtre estimĂ© Ă environ 1,5 milliard dâeuros, mais quâau dĂ©but de
lâannĂ©e 2020, le total de tous les engagements budgĂ©taires au titre de ce plan sâĂ©levait seulement Ă environ 550 millions dâeuros. Au cours de la pĂ©riode 2014-2020, lâinvestissement annuel moyen dans la gestion de lâeau a Ă©tĂ© dâenviron 57 millions dâeuros. Depuis 2021, ce montant a Ă©tĂ© portĂ© Ă plus de 100 millions dâeuros. Selon le Plan flamand dâadaptation au climat, la mise en Ćuvre du Plan Sigma nĂ©cessite principalement lâamĂ©nagement de zones inondables supplĂ©mentaires et de zones dâimmersion temporaire avec des zones humides.
Vision cĂŽtiĂšre
Enfin, le Plan flamand dâadaptation au climat a proposĂ© une Vision cĂŽtiĂšre. Cette vision a Ă©tĂ© approuvĂ©e par le gouvernement flamand, en fĂ©vrier 2024. Dans ce plan, le gouvernement flamand propose de dĂ©placer la ligne cĂŽtiĂšre de 100 mĂštres en moyenne vers la mer, Ă long ou trĂšs long terme. Lâobjectif est de rehausser les plages petit Ă petit, par exemple avec du sable provenant de la mer. Cela permettra de libĂ©rer de lâespace pour des digues plus hautes et plus larges ou de crĂ©er un parc de plage allongĂ©. Les ports seront protĂ©gĂ©s par des murs anti tempĂȘtes, avec des Ă©cluses et des barriĂšres anti tempĂȘtes.
Vlaamse Waterbouwers trouve
un écho sans cesse plus large
Depuis 1996, une dizaine de sociĂ©tĂ©s flamandes dâingĂ©nierie hydraulique sont rĂ©unies au sein de Vlaamse Waterbouwers. Cette association dĂ©fend les intĂ©rĂȘts des entrepreneurs rĂ©alisant des travaux dâingĂ©nierie hydraulique, principalement sur les voies dâeau navigables. Nous nous sommes entretenus avec Jean-Baptiste Braet, qui prĂ©side actuellement lâassociation Vlaamse Waterbouwers.
De nos jours, les voies dâeau sont soumises Ă une pression considĂ©rable, en raison de lâalternance de sĂ©cheresses plus longues et de prĂ©cipitations extrĂȘmes. Par consĂ©quent, les partis politiques accordent dĂ©sormais plus dâattention Ă la problĂ©matique de la maĂźtrise de lâeau quâauparavant. « La prise de conscience de la nĂ©cessitĂ© de consacrer davantage de ressources Ă lâingĂ©nierie hydraulique
sâest fortement dĂ©veloppĂ©e. Cela ne sâexplique pas uniquement par le prĂ©cĂ©dent de la « bombe Ă eau » wallonne, en 2021. Dâautres rĂ©gions europĂ©ennes ont Ă©galement Ă©tĂ© touchĂ©es par des excĂ©dents dâeau plus frĂ©quents, ces derniĂšres annĂ©es. LâAutoritĂ© flamande a fait rĂ©aliser des calculs, selon lesquels une telle bombe Ă eau causerait 8 milliards dâeuros de dĂ©gĂąts en Flandre. La rĂ©gion de Gand et de ses environs, par exemple, serait particuliĂšrement exposĂ©e.
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 31 FLANDRE
RĂNOVATION Ă LA POINTE DE LA TECHNOLOGIE DâUNE ĂCLUSE Ă OOIGEM
LâĂ©cluse du canal Roulers-Ooigem date dĂ©jĂ des annĂ©es 1970. Aujourdâhui, cette Ă©cluse nĂ©cessite une rĂ©vision majeure. Lâentreprise Artes a Ă©tĂ© chargĂ©e des travaux dâingĂ©nierie et Ă©lectromĂ©caniques. Le remplacement de lâĂ©quipement Ă©lectromĂ©canique comprenait notamment les mises en marche des portes et des glissiĂšres, ainsi que les travaux de cĂąblage qui les accompagnaient. Au cours de sa rĂ©novation, lâouvrage a Ă©galement Ă©tĂ© prĂ©parĂ© Ă un fonctionnement Ă distance ultĂ©rieur.
CONSTRUCTION DâUN NOUVEAU MUR DE QUAI Ă BLANKENBERGE
Le nouveau mur de quai de 150 mĂštres devrait protĂ©ger Blankenberge et lâarriĂšre-pays des fortes tempĂȘtes. Ces travaux sâinscrivent dans le cadre du plan directeur intĂ©grĂ© pour la sĂ©curitĂ© cĂŽtiĂšre. Ce plan se fonde sur lâhypothĂšse dâune Ă©lĂ©vation du niveau de la mer de 30 cm jusquâen 2050.
«
Environ 50 % des retenues dâeau et 30 % des berges flamandes ont atteint la fin de leur durĂ©e de vie. »
JEAN-BAPTISTE BRAET
Lâintervention des compagnies dâassurance, dans ces dommages, Ă©tant plafonnĂ©e, câest principalement le contribuable qui devra y aller de sa poche », explique
JEAN-BAPTISTE BRAET
.
Mémorandum électoral propre
Cette annĂ©e encore, lâassociation Vlaamse Waterbouwers a publiĂ© son propre mĂ©morandum Ă©lectoral. Elle rĂ©clame, tout dâabord, les budgets nĂ©cessaires pour lâentretien et le renforcement des berges, afin dâĂ©viter quâune Ă©ventuelle « bombe Ă eau », en Flandre, ne devienne une « bombe Ă hydrogĂšne ». En outre, Vlaamse Waterbouwers demande au nouveau gouvernement dâinvestir dans les voies dâeau en tant que mode de transport durable. La voie dâeau est une alternative sĂ»re et durable au transport routier. Ses Ă©missions de CO2 sont nettement infĂ©rieures Ă celles du trafic routier. Mais avant cela, il est aussi important dâaccĂ©lĂ©rer le rattrapage du retard en matiĂšre dâentretien des infrastructures.
Le rĂ©seau de voies navigables de la Flandre, lâun des plus denses et des plus intensĂ©ment utilisĂ©s dâEurope, est en mauvais Ă©tat. « Environ 50 % des retenues dâeau et 30 % des berges flamandes ont atteint la fin de leur durĂ©e de vie. Câest ce que rĂ©vĂšle une Ă©tude de Deloitte, commandĂ©e par le dĂ©partement de la mobilitĂ© et des travaux publics (MOW). Mais pour le grand public, cette situation est moins visible que pour nos routes. LâAutoritĂ© flamande sâest donc attaquĂ©e en prioritĂ© aux « ponts en mauvais Ă©tat », au dĂ©triment de nos « berges en mauvais Ă©tat ». Le budget rĂ©gulier affectĂ© Ă leur prĂ©servation ne dĂ©passe pas environ 70 millions dâeuros par an. Ce montant devrait ĂȘtre portĂ© Ă 220 millions dâeuros par an », indique le prĂ©sident de lâassociation.
Jean-Baptiste Braet reconnaĂźt que lâĂ©lĂ©vation des digues nâest pas toujours la solution universelle pour lutter contre lâexcĂšs dâeau. La solution est souvent plurielle. Pour donner plus dâespace Ă lâeau, il faut souvent dĂ©placer des digues, afin dâassurer une protection suffisante de la zone environnante. Certains optent pour un « paysage Ă©ponge », comme solution Ă lâexcĂ©dent dâeau. Mais dans un sol argileux, par exemple, comme en Flandre occidentale, cette approche nâest pas rĂ©alisable.
Continuité des investissements
Lydia Peeters, lâactuelle ministre flamande de la MobilitĂ© et des Travaux publics, a pu consacrer des fonds supplĂ©mentaires aux infrastructures, grĂące aux budgets supplĂ©mentaires provenant de Vlaamse Veerkracht, mais une partie insuffisante de ces fonds a Ă©tĂ© affectĂ©e au rĂ©seau de voies navigables. Vlaamse Waterbouwers espĂšre donc une mise en Ćuvre rapide de lâidĂ©e de crĂ©er un fonds de sĂ©curitĂ© de lâeau, Ă©galement soutenue par la ministre Lydia Peeters. GrĂące Ă ce fonds, lâAutoritĂ© flamande poursuivra son investissement Ă long terme dans lâingĂ©nierie hydraulique au fil des lĂ©gislatures. Un tel fonds assurera la continuitĂ© nĂ©cessaire au secteur de lâingĂ©nierie hydraulique.
Enfin, Jean-Baptiste Braet espĂšre quâĂ lâavenir, lâAutoritĂ© flamande fera encore davantage appel Ă lâexpertise de Vlaamse Waterbouwers. En cas de situation de crise extrĂȘme, lâAutoritĂ© flamande pourrait faire appel aux entreprises dâingĂ©nierie hydraulique qui interviennent sur nos voies navigables depuis des annĂ©es dĂ©jĂ dans le cadre de contrats dâentretien annuels. En effet, elles disposent Ă la fois du savoir-faire et dâune capacitĂ© dâintervention rapide.
32 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 ASSOCIATION
© Artes
© Braet
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La RENOLUTION continue et fait évoluer la réglementation en matiÚre de bùti
Le Code Bruxellois de lâAir, du Climat et de la MaĂźtrise de lâEnergie (CoBrACE) a fait lâobjet de modifications rĂ©centes pour poursuivre les objectifs RENOLUTION. Le 14 mai dernier, les professionnels du secteur se sont rassemblĂ©s au sein des locaux dâEmbuild pour une session dâinformation sur ces nouveautĂ©s rĂ©glementaires en matiĂšre de construction et de rĂ©novation en RĂ©gion Bruxelles-Capitale. Retour sur cet Ă©vĂ©nement.
La session dâinformation Ă©tait divisĂ©e en deux parties. Bruxelles
Environnement a dâabord Ă©voquĂ© les Ă©volutions rĂ©glementaires.
Embuild.Brussels, en tant que partenaire actif de lâAlliance RENOLUTION et pilote de lâatelier Accompagnement de lâOffre, a ensuite prĂ©sentĂ© les implications de ces nouveautĂ©s ainsi que les aides disponibles pour les entreprises de construction.
Révision : sept grands points
ISABELLE ROLIN (Bruxelles Environnement), cheffe de sous-division PEB et pilote de lâAtelier RĂ©glementation au sein de lâAl liance RENOLUTION, a prĂ©sentĂ© les sept grands points de cette rĂ©vision. Quâen retenirâ?
Le premier concerne des objectifs de performance Ă©nergĂ©tique pour toutes les unitĂ©s PEB. La RĂ©gion a mis en place un objectif de performance Ă©nergĂ©tique en deux paliers. LâidĂ©e est de rĂ©nover en prioritĂ© les « passoires Ă©nergĂ©tiques ». Dans un premier temps, il sera nĂ©cessaire que chaque unitĂ© PEB atteigne une performance Ă©nergĂ©tique minimum de 275 kWh/(mÂČ.an) (PEB E ou meilleur). Ce premier objectif reprĂ©senterait 250.000 logements Ă rĂ©nover. Dans un deuxiĂšme temps, il faudrait atteindre une performance Ă©nergĂ©tique de 150 kWh/(mÂČ.an) (PEB C ou meilleur).
Des dérogations, dont les modalités sont encore à préciser, seront possibles pour adapter
lâobjectif PEB si nĂ©cessaire.
Le deuxiĂšme : un certificat PEB gĂ©nĂ©ralisĂ© et obligatoire pour toutes les unitĂ©s. JusquâĂ prĂ©sent obligatoire en cas de vente ou de location dâun logement ou de bureaux de plus de 500 mÂČ, le certificat PEB devra dĂ©sormais ĂȘtre Ă©tabli pour tous les biens, y compris ceux occupĂ©s par leurs propriĂ©taires et tous les bĂątiments tertiaires.
TroisiĂšmement, Ă©voquons des rĂšgles spĂ©cifiques pour les copropriĂ©tĂ©s. En cas de copropriĂ©tĂ©, l'association des copropriĂ©taires (ACP) devra dĂ©signer un ou une experte PEB pour Ă©tablir et mettre Ă jour les certificats PEB des logements et prĂ©parer un document de synthĂšse des travaux Ă effectuer sur les parties communes (toiture, façadesâŠ).
QuatriĂšme point : un objectif « zĂ©ro Ă©mission ». En ce qui concerne le parc immobilier tertiaire (hors industries) privĂ© ou public, ainsi que les projets neufs, ils devront tendre vers le niveau zĂ©ro Ă©mission, autrement dit une trĂšs haute performance Ă©nergĂ©tique avec une consommation dâĂ©nergie nulle ou trĂšs faible, sans Ă©mission de gaz Ă effet de serre Ă partir de combustibles fossiles sur site et quasi sans Ă©mission opĂ©rationnelle de gaz Ă effet de serre.
CinquiĂšme objectif : la sortie progressive des Ă©nergies fossiles. Pour rappel, il Ă©tait dĂ©jĂ dĂ©cidĂ© quâaprĂšs le 1er juin 2025, lâinstallation de chaudiĂšres au mazout sera interdite. Les chaudiĂšres au gaz, quant Ă elles, ne seront plus autorisĂ©es pour les constructions neuves et les projets de rĂ©novation assimilĂ©s Ă du neuf Ă partir du 1er janvier 2025, en 2030 pour les rĂ©novations lourdes.
Le sixiÚme point à retenir : un systÚme de sanctions. Deux régimes de sanctions sont prévus par la révision. En cas de non-respect des procédures, des sanctions pénales sont prévues (article 2.6.5. COBRACE). En ce qui concerne le non-respect des exigences de rénovation, des amendes administratives automatiques de 2,5⏠par écart de 1 kWh/ an de consommation en énergie primaire
34 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 SECTEURS & MĂTIERS
DES AIDES SONT DISPONIBLES POUR LES ENTREPRISES DE CONSTRUCTION
Primes RENOLUTION
Des questions sur le systÚme de primes à la rénovation ? Helpdesk RENOLUTION : renolution@embuild.be
Transition de votre entreprise
Se faire accompagner gratuitement pour rendre vos pratiques plus durables et circulaires ? Build Circular.brussels : info@buildcircular.brussels Ătre soutenu dans vos dĂ©marches dâinnovation ? C-tech : c-tech.brussels@buildwise.be
Se lancer dans la transition progressive du modĂšle dâaffaires vers plus de durabilitĂ© sociale et environnementale (TPE et PME) ? Shift my entreprise : shiftmyentreprise@igneos.eu
Recruter du personnel
Vous cherchez Ă recruter et former du personnel ? Notre cellule Enseignement-EmploiFormation, en collaboration avec Construcity, vous aidera : dimitri.laenen@embuild.be
Appels Ă projets
Trouver un financement pour un chantier de rénovation circulaire et durable ? RENOLAB.B : renolab.b@environnement.brussels
Trouver un financement pour un projet innovant qui lÚve des freins à la rénovation ? RENOLAB. ID : https://renolution.brussels/fr/renolabid
Questions techniques
Des questions techniques sur un projet de construction ? Facilitateur BĂątiment Durable : facilitateur@environnement.brussels
sont prévues, avec possibilité de faire valoir des circonstances atténuantes (article 2.6.1 et 2.6.1/1 COBRACE).
Enfin, le dernier concerne des Ă©chĂ©ances claires pour atteindre les diffĂ©rentes obligations. Des Ă©chĂ©ances claires ont Ă©tĂ© fixĂ©es, offrant tant aux professionnels, qu'aux citoyens des horizons par paliers pour entreprendre les actions nĂ©cessaires. Il reste au gouvernement Ă adopter deux arrĂȘtĂ©s dâexĂ©cution, dans les mois qui viennent, qui permettront de dĂ©finir les dates dâĂ©chĂ©ances prĂ©cises pour lâobligation de rĂ©novation et lâobligation dâobtention dâun certificat PEB.
Au cours de la soirée, Isabelle Rolin (Bruxelles Environnement) a expliqué les modifications récentes du CoBrACE.
UN PETIT RĂCAPITULATIF DES ĂCHĂANCES
Voici les moments-clés à retenir concernant les différentes obligations :
â Obligation de disposer dâun certificat PEB pour chaque unitĂ©, dans les 5 ans de lâentrĂ©e en vigueur de lâarrĂȘtĂ© dâexĂ©cution
â Obligation de rĂ©novation de lâunitĂ© PEB, aprĂšs 10 ans (atteindre min. 275 kWh/ (m2.an)) et 20 ans (atteindre min. 150 kWh/(m2.an)) de lâentrĂ©e en vigueur de lâarrĂȘtĂ© dâexĂ©cution
â Obligation de moyens renforcĂ©e au niveau de lâAssociation des copropriĂ©taires
â Ă partir de 2025 : interdiction de placement et remplacement de chaudiĂšre au gaz pour les projets neufs et assimilĂ©s Ă du neuf
â Ă partir de 2027 : atteindre les nouvelles exigences « zĂ©ro Ă©mission » et placement de systĂšme solaire renouvelable pour les projets neufs du secteur public
â Ă partir de 2030 : interdiction de placement et remplacement de chaudiĂšre au gaz pour les projets neufs, assimilĂ©s Ă du neuf et rĂ©novations lourdes
â Ă partir de 2030 : atteindre les nouvelles exigences « zĂ©ro Ă©mission » et placement de systĂšme solaire renouvelable pour tout projet neuf
Possibilité de dérogations pour motif technique, fonctionnel ou économique.
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 35 BRUXELLES/COBRACE
Une croisiÚre pour découvrir comment améliorer sa logistique
Le 18 avril dernier, la cellule MobilitĂ© dâEmbuild.Brussels, en collaboration avec le Port de Bruxelles, a organisĂ© lâĂ©vĂ©nement « Sustainable Logistics in Construction : Vision and Solution ». Durant une aprĂšs-midi, une cinquantaine de personnes ont pris part Ă une croisiĂšre sur le canal de Bruxelles. Objectif : dĂ©couvrir les services dâun centre de consolidation et explorer lâapprovisionnement des matĂ©riaux de construction par voie dâeau.
Saviez-vous quâentre 8 et 15â% des coĂ»ts de construction sont liĂ©s Ă la logistique construction ? Selon les derniers chiffres de Bruxelles MobilitĂ©, 16.000 camions diesel et 3.000 camionnettes diesel roulent quotidiennement dans Bruxel les. Le transport de matĂ©riaux de construction reprĂ©sente 26â% du fret urbain dans notre capitale. Conscient de cet impact sur lâenvironnement, le secteur cherche donc des pistes pour rĂ©duire son empreinte carbone.
Centre de consolidation
Des solutions existent pour dĂ©sengorger nos routes. Lors de cette croisiĂšre, les participants ont pu en apprendre davantage Ă
LE PORT DE BRUXELLES VEUT TRAVAILLER EN SYNERGIE AVEC
TOUS LES ACTEURS DU SECTEUR
Partie prenante de cet Ă©vĂ©nement, le Port de Bruxelles a soulignĂ© lâimportance de la collaboration avec notre secteur. « Pour le trafic global, environ 6 millions de tonnes de marchandises passent par le port. Pour le trafic propre (marchandises chargĂ©es et dĂ©chargĂ©es Ă Bruxelles), ce chiffre est de 4 millions, dont 60 % de matĂ©riaux de construction. Nous voulons donc travailler en synergie avec tous les acteurs du secteur, au BCCC au quai Vergote mais aussi ailleurs. Nous allons dâailleurs lancer un marchĂ© de concession de service, qui confirmera la vocation du premier BCCC dans son implantation actuelle et visera la crĂ©ation dâun deuxiĂšme centre de consolidation, au quai de Biestebroeck. Un appel Ă manifestation dâintĂ©rĂȘt (Request for Information) pour un terrain de 2 hectares, qui pourrait intĂ©resser la construction, est en cours. Et enfin, grande nouvelle, Ă partir du deuxiĂšme semestre 2024, le Port de Bruxelles deviendra trimodal eau-route-rail, avec une nouvelle connexion Ă la voie ferrĂ©e », explique GEOFFROY DRAPPIER, chef de projets au Port de Bruxelles.
ce sujet. Lâune dâentre elles est lâutilisation dâun centre de consolidation, comme celui qui se trouve actuellement au Port de Bruxelles (Brussels Construction Consolidation Centre), pour livrer des matĂ©riaux sur chantier « just in time/just in place ». « Au cours de lâĂ©vĂ©nement, Coventuris, expert en solutions innovantes dans la logistique et le transport, a prĂ©sentĂ© des centres de consolidation construction efficaces Ă lâĂ©tranger : Ă Stockholm, Londres et aux Pays-Bas. Pour la Belgique, Shipit a Ă©voquĂ© le BCCC et le chantier Kanal-Centre Pompidou, ancien garage CitroĂ«n, pour lequel 5 bateaux ont permis lâacheminement du matĂ©riel rĂ©utilisĂ© sur le chantier, Ă la place de prĂšs de 20 camions, ou encore la construction dâun bĂątiment sur le site de Tour & Taxis, qui a Ă©tĂ© livrĂ© en briques par un seul bateau pour Ă©viter 60 camions. Lâentreprise BPC a Ă©galement donnĂ© un retour dâexpĂ©rience avec une livraison just in time/just in place sur le chantier City Dox, grĂące Ă lâapplication du kitting », explique LAURENCE SAILLIEZ , conseillĂšre MobilitĂ©, Logistique et SĂ©curitĂ© routiĂšre chez Embuild.Brussels.
Stratégies régionales
Si lâentreprise de construction doit ĂȘtre convaincue de cette solution, il en va de mĂȘme pour le maĂźtre dâouvrage. Nextensa, promoteur immobilier, a donc aussi soulignĂ© lâimportance de son rĂŽle dans la dĂ©carbonation des projets de construction. Et Bopro a prĂ©sentĂ© une vision systĂ©mique de lâĂ©conomie circulaire appliquĂ©e Ă la ville dâaujourdâhui et aux projets de construction. « Cet Ă©vĂ©nement tĂ©moigne de la contribution prĂ©cieuse du secteur aux stratĂ©gies rĂ©gionales telles que Good Move, Green Deal Logistique, Shifting Economy et Renolution », conclut Laurence Sailliez.
36 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 MOBILITĂ/BRUXELLES
Le lavoir de Sugny-Chalay est le lauréat du prix Patwal 2023 de Prométhéa
Pour sa 7e Ă©dition, le Collectif dâentreprises mĂ©cĂšnes PATWAL de PromĂ©thĂ©a a fait le choix de soutenir financiĂšrement lâinitiative du ComitĂ© de lâenclave de SugnyPussemange-Bagimont. ReprĂ©sentĂ© par Robert de MĂ»elenaere, il a remis le 3 avril dernier un chĂšque de 10.000 ⏠au laurĂ©at pour financer le projet de sensibilisation et de restauration du lavoir de Sugny-Chalay, qui fait partie du patrimoine hydraulique de la Province de Namur.
Créé en 2016, le Collectif Patwal de PromĂ©thĂ©a regroupe des entreprises mĂ©cĂšnes, dont le but est de valoriser le patrimoine wallon et de sensibiliser le public Ă la nĂ©cessitĂ© de le prĂ©server. Ce collectif est constituĂ© dâentreprises soucieuses dâavoir un impact sur la sociĂ©tĂ©, et en particulier sur la prĂ©servation du patrimoine wallon et la sensibilisation des jeunes Ă ce patrimoine.
Le Prix PATWAL de PromĂ©thĂ©a est rendu possible grĂące au soutien, notamment, de nos affiliĂ©s BAJART SA, ETS DHERTE, ETS GOLINVAUX, MACORS SPRL, RC RENO, SOCATRA, ainsi que dâEmbuild Wallonie. Depuis sa crĂ©ation, on estime Ă 74.000⏠le mĂ©cĂ©nat financier gĂ©nĂ©rĂ© par ce collectif.
Lavoir atypique
Cette annĂ©e, la remise de prix s'est tenue au Centre d'InterprĂ©tation d'Art de Vresse-sur-Semois, en prĂ©sence dâArnaud Allard, le bourgmestre de la commune et de Jean-Marc Van Espen, DĂ©putĂ©-PrĂ©sident de la Province de Namur. Une dĂ©monstration dâune lessive d'Ă©poque et un petit concert d'accordĂ©on ont ensuite Ă©tĂ© organisĂ©s au lavoir mĂȘme.
Au bout du Chemin de la WĂšbe, en bordure de forĂȘt, sur les hauteurs de Sugny, se dresse le lavoir de Chalay. Il a Ă©tĂ© Ă©rigĂ© dans la premiĂšre moitiĂ© du 19e siĂšcle. Atypique, il intrigue le passant par son architecture. Plusieurs Ă©lĂ©ments du lavoir reprĂ©sentent une valeur patrimoniale : toit Ă croupettes, cinq bacs de lavage et de rinçage (rare sur la commune), Ăątre et banquettes. SituĂ© sur un chemin de promenade, il est merveilleusement placĂ© pour offrir un coin de fraicheur, de calme et de repos. DĂ©sireux de mettre en valeur le patrimoine du village, les Sugnygeois souhaitaient restaurer ce patrimoine Ă lâabandon.
Ce projet sâinscrit dans une initiative plus large dĂ©nommĂ©e la « Route de lâeau », qui veut mettre en lumiĂšre le patrimoine hydraulique de la Province de Namur. Sa restauration sâĂ©rige ainsi comme un pilier fondamental dans la prĂ©servation du patrimoine hydraulique rĂ©gional, alliant Ă la fois une dĂ©marche historique, environnementale et sociale au service de la communautĂ©.
Sensibiliser les générations futures
Le comitĂ© de lâenclave de Sugny-Pussemange-Bagimont a souhaitĂ© sensibiliser les gĂ©nĂ©rations futures Ă la qualitĂ© de ce patrimoine typique de la rĂ©gion. Câest ainsi que des jeunes de lâASBL « Revivre Ă Sugny », qui sâadresse Ă des jeunes porteurs de handicap, la jeunesse de Sugny ainsi que ceux du centre FĂ©dasil auront lâoccasion dâassister Ă une formation thĂ©orique abordant la notion du patrimoine hydraulique et le fonctionnement dâun lavoir. Une formation pratique est Ă©galement prĂ©vue. Elle les impliquera dans le nettoyage des murs, des joints, ainsi que la restauration des bacs. Cette activitĂ© permettra Ă ces jeunes de « vivre ensemble » une expĂ©rience liĂ©e au patrimoine.
Les lauréats ont reçu un chÚque de 10.000 ⏠pour financer le projet de sensibilisation et de restauration du lavoir de Sugny-Chalay.
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 37 PATRIMOINE
© photo Prométhéa
La cellule Energie dâEmbuild Wallonie est Ă votre service depuis 2006
En 2006, avec lâaide de la RĂ©gion wallonne, la cellule Energie dâEmbuild Wallonie avait Ă©tĂ© créée pour prĂ©parer et informer les entreprises au sujet de la rĂ©glementation PEB en prĂ©paration. Ă la base, lâenjeu Ă©tait principalement orientĂ© vers la construction neuve. Sur les derniĂšres annĂ©es, le dĂ©fi le plus important est devenu la rĂ©novation. La cellule Energie a rĂ©cemment organisĂ© un roadshow dans les associations locales pour expliquer ses missions et informer les entreprises.
Cela fait maintenant des annĂ©es que nos collĂšgues wallons de la cellule Energie sont au service des entrepreneurs pour les aider et les accompagner dans diffĂ©rentes matiĂšres liĂ©es Ă la transition Ă©nergĂ©tique. Ce thĂšme est capital quand on connaĂźt les ambitions europĂ©ennes et wallonnes en matiĂšre de rĂ©novation Ă©nergĂ©tique : tendre vers le label A pour lâensemble du bĂąti Ă lâhorizon 2050. Au dĂ©part destinĂ©e Ă prĂ©parer les membres Ă la nouvelle rĂ©glementation PEB, dont les prĂ©mices remontent Ă 1985 et qui sâest accĂ©lĂ©rĂ©e Ă partir de 2008, cette cellule a Ă©voluĂ© et le travail rĂ©alisĂ© par toute lâĂ©quipe bĂ©nĂ©ficie Ă lâensemble du secteur de la construction. Elle est subsidiĂ©e par la RĂ©gion wallonne, dans le cadre de lâAlliance Climat Emploi RĂ©novation (ACER) et du Plan de Relance. Dans ses actions, elle collabore intensivement avec le SPW, le cabinet du ministre wallon de lâEnergie, de nombreuses fĂ©dĂ©rations gravi-
38 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 SECTEURS & MĂTIERS
La cellule a organisé un roadshow pour expliquer ses services. Ici, la rencontre avec les membres à NamurBrabant wallon.
tant autour dâEmbuild, Buildwise, des universitĂ©s, des clustersâŠafin dâoffrir le meilleur service possible aux entreprises.
Trois objectifs principaux
Quatre personnes composent ce dĂ©partement, qui a pour cette annĂ©e 2024, trois objectifs principaux : la stimulation de lâoffre de travaux et la fluidification de la chaĂźne de valeur de la rĂ©novation ; lâaide personnalisĂ©e aux entreprises et enfin les actions de communication et dâinformation, dont les articles dâinformation dans Embuild Magazine. Pour le premier objectif, la cellule coordonne et anime la Plateforme Wallonne de lâIsolation (PWI), qui rĂ©unit une vingtaine dâentreprises spĂ©cialisĂ©es dans lâisolation thermique des bĂątiments. Diminuer les Ă©missions de CO2 passera par une bonne isolation du bĂąti. Professionnaliser le mĂ©tier dâisoleur est donc capital et câest ce Ă quoi sâengage cette plateforme. Toujours dans ce premier objectif, le dĂ©partement anime un groupe de travail entrepreneurs/auditeurs pour amĂ©liorer la communication et la collaboration entre entrepreneurs et auditeurs.
Pour rĂ©aliser le deuxiĂšme objectif « aide personnalisĂ©e aux entreprises », la cellule a mis sur pied un helpdesk pour accompagner les entreprises et leur permettre de maitriser au mieux les Ă©volutions lĂ©gislatives et innovations liĂ©es Ă lâimportance croissante de la performance Ă©nergĂ©tique des bĂątiments. Deux personnes (nicolas.spies@embuild.be et julien.aniset@embuild.be) sont disponibles pour vous aider dans plusieurs thĂ©matiques : rĂ©glementation PEB, technologies de production dâĂ©nergie renouvelable, adaptation des cahiers des charges des entreprises aux normes PEB, identification des besoins en formation, primes, plateformes locales de rĂ©novation, actions dĂ©veloppĂ©es dans le cadre de lâACER et Walloreno, communautĂ©s dâĂ©nergie, mobilitĂ© Ă©lectriqueâŠ
Enfin, le troisiĂšme objectif concerne les actions de communication et dâinformation sur toutes ces thĂ©matiques, via des confĂ©rences lors de salons, des visites de chantiers, des petits articles dans le flash dâEmbuild et des articles plus approfondis que vous pouvez lire dans Embuild Magazine. Les Ă©quipes de la cellule sâengagent aussi Ă communiquer vers lâextĂ©rieur, en renforçant significativement la prĂ©sence du message sur la rĂ©novation dans
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les médias, en communiquant vers les acteurs sur les actions en cours des pouvoirs publics et en partageant des exemples concrets.
Roadshow
Pour expliquer ses diffĂ©rentes missions et actions aux quatre coins de la Wallonie, la cellule a organisĂ© un roadshow dans les associations locales, au cours de ces derniers mois. Le thĂšme principal Ă©tait la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique. Des sessions dâinformation ont Ă©tĂ© organisĂ©es dans le Hainaut (26âfĂ©vrier), Ă Namur-Brabant wallon (29âfĂ©vrier), Ă LiĂšge-Verviers (7 mars) et Ă Libramont (21âmars). Ces sessions ont permis aux entreprises dâen apprendre davantage sur lâactualitĂ© lĂ©gislative, les derniers changements rĂ©glementaires, les principales actions menĂ©es par lâACER et les servies de la cellule Energie. Câest toujours bon Ă savoirâŠ
INFO : www.wallonie.embuild.be et https://energie.wallonie.be/
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 39 ROADSHOW
Avec EMEC, devenez un pro du management de votre entreprise de construction !
Créé en 1998, Ă lâinitiative de lâex-CCW et des centres IFAPME de LiĂšge et Charleroi, EMEC vient dâouvrir les inscriptions pour la 26e promotion de sa cĂ©lĂšbre formation « Management dâentreprise de construction », qui dĂ©marrera trĂšs prĂ©cisĂ©ment le 20 septembre 2024. Sophie Schröder, coordinatrice dâEMEC, rappelle lâintĂ©rĂȘt de suivre ce cursus de 300 heures.
Vous ĂȘtes indĂ©pendant(e), dĂ©jĂ gĂ©rant(e) â dĂ©butant(e) ou plus aguerri(e) â dâune PMEâ; vous ĂȘtes employĂ©(e) ou ouvrier, conjoint(e), fils ou fille dâentrepreneur ou bras droit du patron amenĂ©(e) Ă reprendre la direction de lâentreprise et vous souhaitez vous former dans la gestion quotidienne performante dâune entrepriseâ? Une seule adresse, EMECâ!
Sous lâimpulsion du secteur, ce centre de formation a vu le jour il y a 25 ans. « Ă lâĂ©poque, le secteur de la construction souhaitait se doter dâun outil professionnel pour soutenir les entreprises dans la gestion de leur business, par le biais de la formation. Il partait
UN CATALOGUE ET DES FORMATIONS SUR-MESURE
Nous avons mis le focus sur la formation phare dâEMEC. Mais outre ce cycle long en management, lâorganisme propose un catalogue trĂšs intĂ©ressant de formations courtes dans les domaines de la gestion, en lien avec le secteur. Pour consulter les formations disponibles, nous vous renvoyons vers le site internet dâEMEC www.emec.be, oĂč vous devez cliquer sur lâonglet Formations et ensuite Catalogue
EMEC propose Ă©galement des formations sur-mesure. « La demande est particuliĂšrement forte depuis deux-trois ans, surtout de la part des moyennes et grandes entreprises, qui cherchent des formules personnalisĂ©es, adaptĂ©es Ă leurs besoins et Ă leurs contraintes. Les thĂ©matiques les plus en vogue en ce moment sont liĂ©es au dĂ©veloppement de soft skills chez leurs collaborateurs, ouvriers ou employĂ©s, avec, par exemple, la gestion et la cohĂ©sion dâĂ©quipe, la gestion de conflits et la prĂ©vention de lâabsentĂ©isme », explique SOPHIE SCHRĂDER
INFO : info@emec.be â www.emec.be
dâun double constat : dâune part, le taux de faillite Ă©tait important au sein des PME et, dâautre part, beaucoup dâentreprises nâarrivaient pas Ă passer le cap de la succession, faute de compĂ©tences managĂ©riales avĂ©rĂ©es. Câest dans ce contexte quâont Ă©tĂ© créés EMEC et sa formation phare en management dâentreprise de construction », explique SOPHIE SCHRĂDER.
« Ă lâheure oĂč nous sommes, nous prĂ©parons notre 26e rentrĂ©e. Plus de 300 dirigeant(e)s du secteur ont dĂ©jĂ suivi ce cursus, dont 90â% de membres dâEmbuild. Cela reprĂ©sente environ 10 Ă 15 candidat(e)s par an. Nous privilĂ©gions les petits groupes pour garantir une formation interactive et offrir la possibilitĂ© Ă chacun(e) de partager son expĂ©rience et ses questionnements », prĂ©cise la coordinatrice.
Réponses rapides et efficaces
Pendant un an, de septembre Ă juin, les vendredis et quelques samedis, les candidats(e)s managers vont donc investir de leur temps pour parfaire leurs connaissances en un lieu gĂ©ographiquement central, aux Isnes (Gembloux). « Sâinscrire Ă cette formation est une dĂ©marche importante qui demande une Ă©norme motivation et une bonne organisation. En effet, cela implique de « sâextraire » de son entreprise un jour par semaine pendant un an, pour parfaire ses connaissances. La formation doit donc ĂȘtre trĂšs concrĂšte et apporter des rĂ©ponses et solutions rapides et efficaces face aux problĂ©matiques rencontrĂ©es par les participants dans la gestion quotidienne de leur entreprise », souligne Sophie Schröder.
Lors de ces 300 heures, un large panel de thĂ©matiques sont abordĂ©es : la comptabilitĂ©, la gestion financiĂšre, la fiscalitĂ©, la communication/marketing, la planification, la gestion de la qualitĂ©, les ressources humaines, le droit social, le droit de lâentreprise⊠« Une person-
40 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 SECTEURS & MĂTIERS
EMEC privilégie les petits groupes pour garantir une formation interactive et offrir la possibilité à chacun(e) de partager son expérience et ses questionnements.
ne Ă la tĂȘte dâune entreprise doit avoir une vue et une maĂźtrise Ă 360 degrĂ©s, câest le chef dâorchestre. Les matiĂšres proposĂ©es sont donc variĂ©es et articulĂ©es entre elles. Si nous constatons que quelquâun Ă©prouve des difficultĂ©s ou Ă©met des rĂ©serves dans tel ou tel domaine, nos formateurs sont lĂ pour les aider Ă lever ces freins. »
Les formateurs, parlons-en. Ce sont des experts qui proviennent du secteur ou en lien Ă©troit avec celui-ci et savent donc de quoi ils parlent. « Il sâagit principalement de conseillers dâEmbuild, de Buildwise, du rĂ©seau IFAPME, ou encore de notre partenaire Group S, pour le cours spĂ©cialisĂ© de droit social. »
Programme actualisé
Chaque annĂ©e, EMEC Ă©value son programme pour le mettre Ă jour, afin quâil colle parfaitement aux rĂ©alitĂ©s du secteur. « Nous avons Ă©galement un rĂŽle de sensibilisation et nous devons informer sur les grandes tendances de la construction et sur les mutations en cours. Il y a 15 ans, la notion de construction durable est ainsi apparue dans notre cycle et depuis environ 10 ans, nous abordons le numĂ©rique et le BIMâ», explique encore la coordinatrice.
Sachez encore que ce cycle dâune annĂ©e coĂ»te 5.700 ⏠si vous ĂȘtes membre dâEmbuild et 6.300 ⏠pour les non-membres. Ces droits dâinscription sont finançables au moyen des chĂšques-formationâ; les interventions sectorielles de Cefora (CP 200) et de Constructiv (CP 124) permettent aussi dâallĂ©ger les coĂ»ts. « Lâinvestissement en temps et financier est
important, mais il en vaut vraiment la peine. Nous retrouvons des personnes complĂštement mĂ©tamorphosĂ©es Ă la fin du cycle, prĂȘtes Ă gĂ©rer efficacement leur entreprise et Ă relever de grands dĂ©fis », conclut Sophie Schröder.
Témoignages
Pour conclure cet article, nous avons recueilli quelques tĂ©moignages de personnes qui ont participĂ© Ă cette formation. Elles confirment toutes lâintĂ©rĂȘt dây consacrer du temps. « Je recommanderais Ă 1000 % cette formation. C'est une expĂ©rience trĂšs enrichissante. J'ai appris Ă©normĂ©ment sur le monde de la construction et sur moi-mĂȘme. C'est une expĂ©rience humaine que je n'oublierai pas non plus. Elle permet de se structurer, de faire Ă©voluer nos entreprises et de se rendre compte oĂč lâon se situe dans le monde de la construction », indique ROMANNE DELMOTTE (Toitures Julien DOGNE).
« Tous les indĂ©pendants de la construction devraient faire cette formation ! On y voit des choses tellement importantes pour le bon fonctionnement de lâentreprise. Cela peut paraĂźtre difficile pour certains de consacrer une journĂ©e par semaine Ă se former, mais les bĂ©nĂ©fices que lâon en retire sont Ă©normes ! », souligne MĂLANIE MAYEUR (ID HOME CONSTRUCT).
« Cette formation est un condensĂ© d'apprentissage ciblĂ© et pertinentâ; tout ce dont j'avais besoin, moi novice, pour une meilleure idĂ©e de ce qu'est rĂ©ellement la vie d'un gestionnaire dans le bĂątiment », explique FRANĂOIS GRIGNARD (CPI TECHNOLOGIES).
« Nous retrouvons des personnes complĂštement mĂ©tamorphosĂ©es Ă la fin du cycle, prĂȘtes Ă gĂ©rer efficacement leur entreprise et Ă relever de grands dĂ©fis. »
SOPHIE SCHRĂDER
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 41 FORMATION
Intermat 2024 a accueilli 1.065 exposants et 127.500 visiteurs
Intermat, le salon B2B des solutions et technologies durables pour la construction, sâest dĂ©roulĂ© Ă Paris Nord Villepinte, du 24 au 27 avril derniers. Sur les quatre jours, lâĂ©vĂ©nement a attirĂ© 1.065 exposants, dont 68 % dâinternationaux et enregistrĂ© 127.500 visiteurs, dont 21 % dâinternationaux provenant de 130 pays. Parmi ces visiteurs, Embuild Magazine. Bilan et retour sur la visite dâun Ă©vĂ©nement phare dans le secteur de la construction international, dont Embuild est partenaire.
Jeudi 25 avril, le deuxiĂšme jour du salon. Nous arrivons un peu avant 9h Ă lâentrĂ©e du plus grand parc dâexposition de France. En voyant les centaines de visiteurs sortir du RER, on comprend rapidement lâampleur dâIntermat. Ce salon a une renommĂ©e qui va bien au-delĂ de la France et de sa capitale. Il est dâailleurs placĂ© sous le haut patronage du prĂ©sident de la RĂ©publique, Emmanuel Macron. Les professionnels de la construction viennent du monde entier pour dĂ©couvrir les nouvelles technologies disponibles sur les engins et Ă©quipements de chantier. Des navettes gratuites sont dâailleurs organisĂ©es pour rejoindre lâaĂ©roport Roissy-Charles de Gaulle, situĂ© Ă 7 km.
LâĂ©vĂ©nement est organisĂ© par la sociĂ©tĂ© Comexposium, en collaboration avec les cinq principales organisations professionnelles de la construction : FNTP (FĂ©dĂ©ration Nationale des Travaux Publics), la FFB (FĂ©dĂ©ration Française du BĂątiment), le DLR (FĂ©dĂ©ration des Distributeurs, Loueurs et RĂ©parateurs) ainsi que SEIMAT (Syndicat des Entreprises Internationales de MatĂ©riels de Construction et de Manutention) et EVOLIS (reprĂ©sentant des fabricants de machines et de biens dâĂ©quipement).
Décarbonation et numérisation
OrganisĂ©e tous les trois ans, lâĂ©dition 2021 avait Ă©tĂ© annulĂ©e, suite Ă la crise sanitaire. Le dernier Intermat avait donc eu lieu en 2018. Pour cette Ă©dition, les thĂšmes centraux Ă©taient la dĂ©carbonation et la numĂ©risation. Un tiers des visiteurs Ă©taient dâailleurs porteurs de projets dâinvestissement pour accĂ©lĂ©rer ces deux thĂ©matiques sur les chantiers. Lors de lâinauguration la veille, les cinq organisations avaient signĂ© le Manifeste « Les 4 clĂ©s pour accompagner la dĂ©carbonation des Ă©quipements de construction ».
Dans les différents halls de cet immense
42 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 SECTEURS & MĂTIERS
Intermat a lieu Ă Paris Nord Villepinte, le plus grand parc dâexposition de France.
palais dâexposition, lâoffre Ă©tait centrĂ©e autour de quatre piliers : Innovations, Energies, Nouvelles Ă©quations et Engagements. Ă lâextĂ©rieur, une zone de dĂ©monstration Ă©tait mise sur pied pour dĂ©couvrir les derniĂšres Ă©volutions en matiĂšre dâengins de chantier.
De nombreux sous-secteurs de la construction prĂ©sentaient leurs produits et innovations : bĂątiment, gĂ©nie civil et filiĂšre du bĂ©ton ; terrassement et dĂ©molition ; routes ; levage, manutention et transport ; sondage, forage et industrie des matĂ©riaux. Avec 1.065 exposants prĂ©sents, dont 68 % dâinternationaux, difficile ne pas trouver son bonheur ! 17 dâentre eux ont dâailleurs Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©s lors de la remise des Innovation Awards. Parmi les pays les plus reprĂ©sentĂ©s, les organisateurs ont citĂ© la Belgique, les Pays-Bas, lâItalie, lâAllemagne, le Royaume-Uni, la SuĂšde, la Finlande, les pays du Maghreb et la Turquie.
Exposants belges
Lors de notre visite, nous avons pu rencontrer quelques exposants belges. Ils étaient une petite vingtaine au total à avoir rejoint Paris pour exposer leurs produits dédiés à la construction.
CâĂ©tait notamment le cas de Bonneux Concrete Machinery, une PME basĂ©e Ă SaintTrond et qui a un bureau français, Ă Boeschepe dans le Nord de la France. Cette entreprise est le partenaire exclusif de Xanjer, fabricant de pompes Ă bĂ©ton et dâaccessoires, et ses activitĂ©s sâĂ©tendent en France et ses territoires dâoutre-mer, Allemagne et Scandinavie. Des nouvelles machines de pompage Ă©taient exposĂ©es lors dâIntermat.
ReprĂ©sentant dâEmbuild, nous sommes trĂšs bien accueillis par CRISTINA VREVEN , sur le stand. « Je vous connais bien. Il y a quelques annĂ©es, nous sommes partis avec Embuild Limbourg en Colombie pour un chouette voyage de rĂ©seautage », indique-t-elle, avant de parler dâIntermat. « En Belgique, nous avons lâhabitude de participer Ă Matexpo, qui attire surtout un public issu du Benelux. Intermat est encore plus international avec la prĂ©sence de nombreux exposants asiatiques, turcs ou encore des pays du MaghrebâŠNous sommes ici pour prĂ©senter notre nouvelle marque Xanjer et surtout pour faire plaisir Ă nos clients français, pour qui ce salon est un excellent moment de networking », explique Cristina. Ă noter que le World of Concrete Europe
Ă©tait organisĂ© lors de cette Ă©dition. Il sâagissait du rendez-vous europĂ©en de toute la filiĂšre bĂ©ton qui, via un espace dâexposition et un forum, montrait sa formidable dynamique dâinnovation.
Nous poursuivons notre aventure dans ces allĂ©es qui ne dĂ©semplissent pas. Dans le Village Start-Up, nous rencontrons la sociĂ©tĂ© HeronTrack, qui a dĂ©jĂ participĂ© Ă notre salon de la numĂ©risation Digital Construction Brussels. Cette PME est spĂ©cialisĂ©e dans le tracking dâoutillage, notamment dans le secteur de la construction. « Câest assez impressionnant dâĂȘtre prĂ©sent ici, au milieu de grands groupes internationaux. Pour nous, câest toujours intĂ©ressant de pouvoir participer Ă ce type de salon, car il permet de nous rendre compte des besoins du marchĂ© », explique GUERIC ROMMEL.
Notre Ă©tape suivante nous mĂšne vers TVH, acteur mondial des piĂšces dĂ©tachĂ©es pour chariots Ă©lĂ©vateurs, vĂ©hicules industriels, engins de chantier et machines agricoles. Cette entreprise belge, dont le siĂšge social se trouve Ă Waregem, est internationalement connue avec 81 succursales rĂ©parties dans le monde entier. On nous y explique quâIntermat est un salon important dans le monde des engins de la construction, mais quâun bilan dĂ©finitif ne peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© quâĂ la fin des quatre jours de lâĂ©vĂ©nement.
Signalons encore que nous avons pu Ă©changer avec des exposants chinois qui soulignaient lâimportance de nouer des contacts europĂ©ens lors du salon. Nous avons aussi discutĂ© avec Farouk Chiali, lâancien ministre algĂ©rien des Travaux publics et des Transports, notamment lors de la prĂ©sidence dâAbdelaziz Bouteflika. Inconditionnel de lâĂ©vĂ©nement depuis son lancement, il nous a expliquĂ© lâimportance dâĂȘtre prĂ©sent Ă Intermat, vu les nombreux travaux dâinfrastructure entrepris dans cette ancienne colonie française, qui a obtenu son indĂ©pendance en 1962.
30 % de contacts en plus !
Outre des ateliers, tables rondes, animationsâŠune confĂ©rence Ă©tait aussi organisĂ©e sur la reconstruction de lâUkraine : ReBuild Ukraine. Enfin, une information intĂ©ressante pour conclure. Selon lâorganisation, le nombre de contacts quotidiens rĂ©alisĂ©s par exposant est en augmentation de 30 %, par rapport Ă lâĂ©dition 2018. Que nous rĂ©servera la prochaine ? RĂ©ponse en avril 2027 !
NOS COLLĂGUES DE LA FIEC ĂTAIENT PRĂSENTS
DOMENICO CAMPOGRANDE, le directeur de nos collĂšgues de la FIEC (FĂ©dĂ©ration europĂ©enne de lâindustrie de la construction), Ă©tait prĂ©sent Ă lâĂ©vĂ©nement.
« Intermat a Ă©tĂ© une excellente occasion de voir comment les fabricants de machines et dâĂ©quipements intĂšgrent les nouvelles technologies et les nouvelles exigences dans leurs produits. Cela permet aux entreprises de construction, dâune part, dâidentifier les opportunitĂ©s dâinvestissement et de les planifier Ă lâavance et, dâautre part, dâenvisager de nouvelles possibilitĂ©s dâinnovation pour leurs propres structures et processus », indique-t-il.
Comme nous, il a Ă©tĂ© frappĂ© par la prĂ©sence dâacteurs non-europĂ©ens.
« Elle devrait faire réfléchir nos futurs décideurs sur les initiatives à mettre en place pour définir une réelle nouvelle économie industrielle européenne »
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 43 SALON DE LA CONSTRUCTION
Vos archives ne sont pas seulement importantes pour votre entreprise
Les entreprises de construction ne sont pas toujours conscientes de lâintĂ©rĂȘt collectif de leurs archives. Pourtant, elles gagnent en importance auprĂšs de nos chercheurs. Elles peuvent contenir des documents prĂ©cieux pour lâentreprise, mais aussi pour les chercheurs. Elles documentent la pratique de construction et donnent un aperçu de la rĂ©alitĂ© socio-Ă©conomique sous-jacente. Ces derniĂšres annĂ©es, Flanders Architecture Institute a collaborĂ© avec quelques entreprises de construction pour Ă©tudier la meilleure approche Ă adopter pour leurs archives.
En quoi les utilisateurs dâarchives sont-ils intĂ©ressĂ©s ?
Les archives des entreprises de construction sont avant tout utiles pour prĂ©parer et planifier de nouveaux projets de construction. Deux groupes dâutilisateurs Ă©vidents sont les historiens de la construction et les architectes de la restauration, qui Ă©tudient la structure ou lâhistoire dâun bĂątiment spĂ©cifique. Les entreprises de construction et les bureaux dâĂ©tudes tirent des informations techniques de ces archives pour prĂ©parer les dossiers relatifs Ă lâentretien ou Ă la rĂ©novation des bĂątiments. Aujourdâhui, les techniques de construction historiques suscitent Ă©galement beaucoup dâintĂ©rĂȘt, un thĂšme de plus en plus pertinent alors que la reconversion des bĂątiments devient de plus en plus importante. Les archives sont une source importante pour la crĂ©ation et lâillustration de publications occasionnelles. En outre, les groupes de recherche acadĂ©miques utilisent Ă©galement ces archives pour des recherches sur lâhistoire gĂ©nĂ©rale de la construction, en Belgique. Dâautres historiens voient les entreprises de construction comme des acteurs socio-Ă©conomiques importants. Les archives peuvent offrir un aperçu de thĂšmes tels que les conditions de travail, les rĂšgles de sĂ©curitĂ© et la migration. La comptabilitĂ© historique peut Ă©galement fournir un aperçu de la situation Ă©conomique dans laquelle une entreprise opĂ©rait.
44 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024
Collection Flanders Architecture Institute âCollection CommunautĂ© flamande, Anvers. SECTEURS & MĂTIERS
La construction du bĂątiment de lâusine Sidmar Ă Zelzate par lâentrepreneur Van Coillie (1965-1970).
La reconstruction de lâĂ©glise
Sainte-Catherine, Ă Hoogstraten (1950).
Qui collecte les archives des entreprises de construction ?
Collecter des archives nâest pas la mĂȘme chose que collecter de vieux documents. Dans une archive, câest lâensemble des documents qui est important. Ils ont tous Ă©tĂ© créés dans un contexte de travail. Cette cohĂ©rence entre les documents rend une archive prĂ©cieuse. Un vieux plan de construction est intĂ©ressant, mais il le devient davantage si nous disposons Ă©galement du dossier dâappel dâoffres, des rapports de chantier, des photos, des dessins dĂ©taillĂ©sâŠ
Les collecteurs dâarchives de construction sont principalement des institutions dâarchives publiques, qui crĂ©ent des collections dâarchives pour lâusage public. En Belgique, malheureusement, il nâexiste pas dâinstitution dâarchives qui se consacre exclusivement aux archives de construction. On trouve Ă©galement peu dâexemples au niveau international.
Environ 60 archives dâacteurs de la construction sont conservĂ©es dans des institutions dâarchives publiques en Belgique, dont 25 de taille substantielle. Il ne sâagit pas uniquement dâentreprises de construction, mais aussi dâarchives dâassociations. Les archives de lâEtat Ă Beveren, les Archives provinciales de Flandre Occidentale et les archives municipales et communales conservent la majoritĂ© de ces archives. Flanders Architecture Institute Ă Anvers et le CIVA Ă Bruxelles sont des archives dâarchitecture, qui se concentrent principalement sur les architectes et les designers. Les entreprises de construction sont plutĂŽt une exception dans leur collection. Depuis 2013, le CIVA conserve les archives importantes de
lâentreprise Blaton.
Une des principales raisons pour laquelle relativement peu dâarchives dâacteurs de la construction sont conservĂ©es est que cette catĂ©gorie dâorganisations a Ă©tĂ© sous-reprĂ©sentĂ©e dans la recherche sur lâhistoire de la construction. Mais, sous lâimpulsion de certains groupes de recherche, cette situation est en train de changer.
Comment fonctionne un transfert dâarchives ?
Le processus de transfert dâarchives implique le transfert de lâarchive ou une partie de celle-ci Ă une autre partie, gĂ©nĂ©ralement une institution dâarchives professionnelle. Deux options existent :
â DON MANUEL OU DONATION . Dans ce cas, lâinstitution dâarchives devient propriĂ©taire de lâarchive. Un don manuel nĂ©cessite simplement un document signĂ© par les deux parties. Une donation nĂ©cessite lâintervention dâun notaire ;
â DĂPĂT. Dans ce cas, lâentreprise de construction confie temporairement ses archives Ă une institution dâarchives. Lâentreprise de construction reste propriĂ©taire. Pour une institution dâarchives, lâacquisition dâune archive reprĂ©sente un investissement important. Par consĂ©quent, elle acceptera, seulement de maniĂšre trĂšs exceptionnelle, de prendre en dĂ©pĂŽt des archives..
Un bon accord de transfert dâarchives devrait inclure les Ă©lĂ©ments suivants :
â une liste sommaire des archives qui sont transfĂ©rĂ©es ;
â des modalitĂ©s de transport ;
« Les entreprises de construction sont des acteurs importants dans notre sociĂ©tĂ©. Leurs archives contiennent des informations essentielles pour mener des recherches sur lâhistoire des matĂ©riaux, la circularitĂ©, les conditions de travail, la migration⊠»
INGE BERTELS, chercheuse en Histoire de la Construction et doyenne de la FacultĂ© des Sciences du Design de lâUniversitĂ© dâAnvers.
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 2024 45
FLANDERS ARCHITECTURE INSTITUTE
Verstraete Vanhecke, Wilrijk.
© Collection CIVA, Bruxelles.
Le projet de façade de lâarchitecte Victor Horta pour le Palais des Beaux-Arts Ă Bruxelles, exĂ©cutĂ© par les entrepreneurs Armand et Emile Blaton (1922).
DEMANDEZ CONSEIL :
Avez-vous des questions sur oĂč vous pouvez vous adresser avec vos archives, souhaitez-vous des informations sur la valeur patrimoniale, ou avezvous besoin de soutien pour rendre vos archives accessibles ? Flanders Architecture Institute a pour mission de soutenir votre entreprise de construction dans ces domaines. Vous avez encore des questions, aprĂšs cette lecture ? Vous trouverez plus dâinformations et de conseils sur le site web du Flanders Architecture Institute Ă lâadresse vai.be/advies.
â des garanties de lâinstitution dâarchives quâelle gĂšrera les archives en bon pĂšre de famille et quâelle respectera la lĂ©gislation sur le droit dâauteur et la protection de la vie privĂ©e ;
â des accords sur la publicitĂ© des documentsâ; â des accords sur les droits de lâinstitution dâarchives. Que peut faire lâinstitution avec les archives ?
Si les archives sont relativement rĂ©centes, vĂ©rifiez soigneusement si des dĂ©clarations de confidentialitĂ© sâappliquent Ă certaines parties. Listez ces parties et convenez avec lâinstitution dâarchives que lâaccĂšs Ă ces parties ne sera possible quâavec votre autorisation.
Quelles archives transférer
?
Il nâest pas toujours nĂ©cessaire ni souhaitable de transfĂ©rer lâintĂ©gralitĂ© des archives. Lâacquisition dâun gros volume dâarchives nâest pas toujours rĂ©alisable pour une institution dâarchives. TransfĂ©rer une partie des archives peut donc ĂȘtre une bonne idĂ©e. Certaines sĂ©ries dâinformations mĂ©ritent une attention particuliĂšre, en raison de leur valeur patrimoniale Ă©vidente.
â ARCHIVES DâAVANT 1945
La Belgique est riche en entreprises de construction, dont lâhistoire remonte au dĂ©but du 20e siĂšcle, voire plus tĂŽt. Mais il est frappant de constater que les archives dâavant 1945 sont particuliĂšrement rares dans beaucoup de ces entreprises. Les acquisitions et les fusions ont souvent nui Ă la gestion des archives. Votre entreprise possĂšde-t-elle des plans, du matĂ©riel photographique, de la correspondance ou dâautres documents datant dâavant 1945 ? Dans ce cas, il sâagit de matĂ©riel rare et prĂ©cieux. Ne les jetez surtout pas et envisagez de les donner Ă une institution dâarchives publique.
Notez Ă©galement que lâanciennetĂ© de ces piĂšces nĂ©cessite une conservation professionnelle.
â COLLECTIONS DE PHOTOS
Un autre type dâinformation que nous rencontrons dans les entreprises de construction sont les collections de photos qui documentent les rĂ©alisations et les chantiers des entreprises. Il sâagit souvent de photos de bonne qualitĂ© prises par des photographes professionnels. Exemples : les collections de photos des entreprises Van Coillie et Van Laere, toutes deux conservĂ©es au Flanders Architecture Institute, ou la collection de photos de Serck, conservĂ©e au musĂ©e de lâIndustrie de Gand. Il sâagit de matĂ©riel important, qui est intensivement utilisĂ© dans la recherche et les publications sur lâhistoire de la construction.
Organiser soi-mĂȘme lâaccĂšs aux archives
De nombreuses entreprises prĂ©fĂšrent conserver leurs anciennes archives en interne. Par exemple, parce quâelles consultent souvent ces informations, ou parce quâelles mettent en place une action patrimoniale sur lâhistoire de lâentreprise. Dans ce cas, lâentreprise peut aussi organiser, elle-mĂȘme, lâaccĂšs aux archives pour des tiers. Voici quelques conseils :
â faites connaĂźtre les archives aux chercheurs sur des plateformes telles que lâArchiefhub du Flanders Architecture Institute (archiefhub.vai.be) ;
â Ă©tablissez de bons accords avec les visiteurs. Faites-leur signer un document dans lequel ils sâengagent Ă bien traiter les archives. Incluez Ă©ventuellement des accords sur la prise de reproductions ;
â prĂ©voyez une surveillance par un collaborateur.
46 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 SECTEURS & MĂTIERS
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Caler des vitrages dans les rĂšgles de lâart
Les rĂšgles de calage dâun vitrage en feuillure sont dĂ©crites dans la norme NBN EN 12488.
Les dimensions des cales, leur dureté et leur positionnement comptent parmi les sujets abordés par la norme.
Afin dâassurer les performances et la durabilitĂ© de la fenĂȘtre, un vitrage posĂ© en feuillure dans un chĂąssis doit ĂȘtre correctement calĂ©. Les principales rĂšgles Ă respecter consistent Ă garantir lâabsence de contact entre le verre et le chĂąssis, Ă rĂ©partir sur ce dernier les charges reprises par le vitrage et Ă assurer lâĂ©querrage de la menuiserie.
Pour ce faire, trois types de cales sont utilisées (voir figure 1) :
â les cales dâassise â les cales de positionnement â les espaceurs.
Dans la NIT 221, ces cales sont appelĂ©es, respectivement, cales de support, de distance et dâespacement.
Chacune de ces cales remplit une fonction particuliĂšre et a des exigences propres.
Les différents types de cales
LES CALES DâASSISE
Les cales dâassise assurent surtout une fonction mĂ©canique en transmettant au chĂąssis le poids propre du vitrage et les efforts de manĆuvre. Selon le type de manĆuvre, ces cales sont positionnĂ©es en parties horizontales et verticales (chĂąssis ouvrant; voir figure 2) ou uniquement en partie horizontale (chĂąssis fixe et coulissant, par exemple; voir figure 3).
Pour transmettre ces efforts, elles sont généralement en matériaux synthétiques durs tels que le polypropylÚne ou le polyamide. Les cales en bois ne sont pas recommandées dans le cas de verre à couches (ce qui est le cas
Fig. 1 Différents types de cales utilisés pour un vitrage posé en feuillure.
48 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 BUILDWISE
de la plupart des volumes de double et triple vitrage actuels) et de verre feuilletĂ©, et ce en raison dâun risque de dĂ©gradation des intercalaires par les tanins du bois.
Habituellement, leur épaisseur est de 4 ou 5 mm pour un double ou triple vitrage, en fonction de la surface de celui-ci.
La largeur de ces cales sera supĂ©rieure dâau moins 2 mm Ă lâĂ©paisseur du vitrage de sorte que celui-ci soit soutenu sur toute son Ă©paisseur.
La longueur de la cale ne doit pas ĂȘtre infĂ©rieure Ă 80 mm et dĂ©pend du poids du vitrage et de son transfert au fond de feuillure, de la rĂ©sistance Ă la compression du matĂ©riau ainsi que de la gĂ©omĂ©trie du chĂąssis et de la cale dâassise.
Enfin, ces cales sont au nombre de deux maximum et la distance minimale entre lâangle du vitrage et le bord le plus proche de la cale sera de 50 mm. Elle est gĂ©nĂ©ralement de 80 Ă 100 mm.
LES CALES DE POSITIONNEMENT
Les cales de positionnement nâont pas de fonction mĂ©canique, elles servent uni-
quement Ă positionner et Ă maintenir correctement le vitrage par rapport au fond de feuillure. Obligatoires (sauf dans le cas dâun chĂąssis fixe), elles sont utilisĂ©es pour Ă©viter le contact entre le verre et le fond de feuillure, notamment au droit des points de fermeture ou de suspension des ouvrants.
Comme les cales dâassise, elles sont principalement en matĂ©riaux synthĂ©tiques durs.
LES ESPACEURS
Les espaceurs servent Ă positionner et Ă maintenir correctement le vitrage par rapport Ă la contre-feuillure dâun cĂŽtĂ© et Ă la parclose de lâautre cĂŽtĂ©. Ceci permet dâassurer la constance de lâĂ©paisseur du joint entre le vitrage et le chĂąssis (dans le plan parallĂšle au vitrage).
En pratique, les espaceurs sont souvent mis en Ćuvre sous forme de fond de joint ou de profilĂ©s dâĂ©tanchĂ©itĂ© continus.
LE POSITIONNEMENT DES CALES EN FONCTION DU TYPE DE CHĂSSIS
Le positionnement des cales de vitrage en fonction du type de chĂąssis peut se faire suivant lâannexe C de la norme NBN EN 12488. Dans tous les cas, elles ne devront pas obstruer les orifices de drainage.
RĂ©sumĂ© dâun article paru en p. 8-10 du Buildwise Magazine 2021/6. Seul lâarticle original de Buildwise peut ĂȘtre citĂ© en rĂ©fĂ©rence.
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 49 BUILDWISE
Fig. 2 Positionnement des cales dâassise dans le cas dâun chĂąssis oscillobattant Ă un vantail.
Fig. 3 Positionnement des cales dâassise dans le cas dâun chĂąssis fixe.
Pose de fenĂȘtres en bois dans des murs creux
Les pompes Ă chaleur (PAC) ont fortement Ă©voluĂ© ces derniĂšres annĂ©es : leurs performances sâamĂ©liorent, leur prix diminue et de nombreux modĂšles peuvent dĂ©sormais fonctionner Ă plus haute tempĂ©rature. Pour maximiser leurs performances et faire plus dâĂ©conomies, quelques Ă©tapes clĂ©s sont Ă suivre attentivement.
Principe
Buildwise a publié récemment les NIT 286 et 288 relatives à la pose des menuiseries dans les murs creux.
En gĂ©nĂ©ral, il est plus avantageux de poser la fenĂȘtre avant dâisoler la coulisse et de mettre en Ćuvre le parement extĂ©rieur. En effet, en procĂ©dant de la sorte, il est plus facile dâappliquer la barriĂšre dâĂ©tanchĂ©itĂ© Ă lâeau du raccord de fenĂȘtre et de garantir un raccord correct entre lâisolation de la coulisse et la fenĂȘtre.
Cette technique est illustrĂ©e Ă la figureâ1. Elle consiste Ă prĂ©voir un prĂ©cadre autour du chĂąssis. Les deux Ă©lĂ©ments sont fixĂ©s mĂ©caniquement lâun Ă lâautre de façon Ă©tanche. Lâensemble est Ă son tour fixĂ© au gros Ćuvre. La figure 2 reprĂ©sente le dĂ©tail du raccord complet, câest-Ă -dire aprĂšs que les autres entrepreneurs ont appliquĂ© lâisolation et rĂ©alisĂ© le parement extĂ©rieur ainsi que les finitions intĂ©rieures. Ce dĂ©tail est conforme Ă la PEB.
Points importants
Examinons quelques points pratiques auxquels le menuisier doit faire attention.
ĂTANCHĂITĂ Ă LâAIR
Le prĂ©cadre Ă©tanche Ă lâair (voirââ Ă la figure 1) peut ĂȘtre constituĂ© de panneaux Ă base de bois ou de dĂ©rivĂ©s du bois (contreplaquĂ©, par exemple). Cependant, dâautres matĂ©riaux tels que la mousse PUR rigide recyclĂ©e sont Ă©galement envisageables.
Le raccord Ă©tanche Ă lâair entre le chĂąssis et le prĂ©cadre est rĂ©alisĂ© au moyen dâune bande de mousse comprimĂ©e ou dâune colle expansive (voir â Ă la figure 1). Il sera mis en Ćuvre avant que le prĂ©cadre ne soit fixĂ© mĂ©caniquement au chĂąssis.
Fig. 1 Pose dâune fenĂȘtre en bois au moyen dâun prĂ©cadre Ă©tanche Ă lâair avant isolation de la façade et rĂ©alisation du parement extĂ©rieur.
â BarriĂšre dâĂ©tanchĂ©itĂ© Ă lâeau du raccord de fenĂȘtre
â Joint adhĂ©sif ou mastic (expansif et Ă©tanche) / boudin hydrogonflant
â PrĂ©cadre Ă©tanche Ă lâair
â Mousse PUR
â Membrane dâĂ©tanchĂ©itĂ© Ă lâair (Ă placer par le menuisier si le maĂźtre dâouvrage en a fait la demande)
â Console de support pour le prĂ©cadre (si requis)
BUILDWISE
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Fig. 2 DĂ©tail complet dâune fenĂȘtre en bois avec appui de fenĂȘtre en pierre posĂ©e au moyen dâun prĂ©cadre Ă©tanche Ă lâair avant lâisolation de la coulisse et la rĂ©alisation du parement extĂ©rieur.
Quant Ă lâĂ©tanchĂ©itĂ© Ă lâair entre le prĂ©cadre (Ă©tanche Ă lâair) et le mur porteur, elle est assurĂ©e par une membrane dâĂ©tanchĂ©itĂ© Ă lâair (voir â Ă la figure 1). Le maĂźtre dâouvrage peut demander au menuisier de la poser.
IMPERMĂABILITĂ Ă LâEAU
La barriĂšre dâĂ©tanchĂ©itĂ© Ă lâeau, qui doit ĂȘtre appliquĂ©e sur la partie supĂ©rieure et les cĂŽtĂ©s du raccord de fenĂȘtre (voir â Ă la figureâ1), peut ĂȘtre constituĂ©e dâune membrane en EPDM. Cette barriĂšre peut ĂȘtre collĂ©e au mur intĂ©rieur et au chĂąssis.
PERFORMANCES THERMIQUES
Pour que les autres entrepreneurs puissent rĂ©aliser un raccord conforme Ă la PEB, le menuisier tiendra compte des points suivants. La conductivitĂ© thermique λ du matĂ©riau du prĂ©cadre doit ĂȘtre infĂ©rieure ou Ă©gale Ă 0,2âW/m.K. Câest le cas des panneaux Ă base de bois. La rĂ©sistance thermique âRâ du prĂ©cadre sera, quant Ă elle, au moins Ă©gale Ă 1,5 m2.K/W. En prĂ©sence dâun prĂ©cadre en contreplaquĂ©, une rĂ©sistance R â„ 1,5 correspond Ă une profondeur (df ) â„ 30 cm. Si la profondeur est infĂ©rieure Ă 30 cm, le prĂ©cadre sera constituĂ© dâun matĂ©riau prĂ©sentant de meilleures performances thermiques (conductivitĂ© thermique infĂ©rieure).
La longueur de contact entre le chĂąssis et le prĂ©cadre (dcontact) doit correspondre au moins Ă la moitiĂ© de lâĂ©paisseur du profilĂ© de la fenĂȘtre.
RĂ©sumĂ© dâun article paru en p. 12-13 du Buildwise Magazine 2022/5 (mars-avril 2022). Seul lâarticle original de Buildwise peut ĂȘtre citĂ© en rĂ©fĂ©rence.
Gardez une longueur d'avance en tant que menuisier grĂące aux nouvelles directives de pose de nos Notes dâinformation technique (NIT) 286 et 288, qui reprennent les toutes derniĂšres exigences en matiĂšre d'enveloppe du bĂątiment. Des aspects gĂ©nĂ©raux aux fiches de dĂ©tails techniques spĂ©cifiques pour les chĂąssis en bois, en PVC et en aluminium, nous avons pensĂ© Ă tout ! Pour un aperçu complet, consultez notre site https://buildwise.direct/posevitrage-menuiseriecampagne.
EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 51 BUILDWISE
La carriĂšre de pierre redevient nature
Cette annĂ©e, un projet inhabituel a participĂ© Ă la JournĂ©e Chantiers Ouverts (JCO) : la rĂ©affectation des anciennes graviĂšres dâArtilaval et Grondzorg Limburg, Ă DilsenStokkem. Pour une fois, pas de travaux de construction ou dâinfrastructure, mais la crĂ©ation dâun espace naturel qui fera bientĂŽt partie du Parc National de la Haute Campine. Un projet passionnant, qui illustre comment lâapproche de la nature et de lâenvironnement a Ă©voluĂ© au cours des derniĂšres dĂ©cennies.
Le projet a Ă©tĂ© inscrit Ă JCO par notre membre De Coster Dominique sa de Houthalen-Helchteren, nous a racontĂ© ROB DE COSTER , le co-gĂ©rant. « Nous sommes une entreprise familiale avec environ 80 personnes, spĂ©cialisĂ©es dans les techniques de sol, de dĂ©molition, dâinfrastructure et de fondation. Nous faisons partie dâun groupe plus important comprenant notamment Martens Wegenbouw, qui se concentre sur les travaux dâinfrastructure, et Deco Recycling, qui rĂ©alise divers travaux de recyclage tels que le tri et le broyage des granulats de dĂ©bris purs et contaminĂ©s », explique Rob De Coster.
Lâune des deux carriĂšres appartenait Ă Grondzorg Limburg (GZL), une entreprise rachetĂ©e par notre interlocuteur. Lâautre carriĂšre est la propriĂ©tĂ© dâArtilaval, qui fait partie du groupe incluant notamment Bioterra sa.
Gravier
Lâhistoire de ce lieu est aussi celle de notre vision dâexploitation des ressources naturelles. Les carriĂšres se situent en bordure du Plateau Campinois, non loin de la Meuse. Dans ces rĂ©gions, lâextraction de gravier remonte Ă Mathusalem. « Les deux carriĂšres avaient un permis dâexploitation pour lâextraction de gravier, mais elles Ă©taient Ă©puisĂ©es. La question Ă©tait de savoir ce quâil fallait en faire Ă lâavenir, aprĂšs lâarrĂȘt de lâexploitation. En principe, une destination aprĂšs la cessation des activitĂ©s avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© fixĂ©e, Ă savoir la rĂ©crĂ©ation. Dans les annĂ©es 1990, la ville de Dilsen-Stokkem a donc proposĂ© dây installer un circuit de motocross. Mais heureusement, cette idĂ©e nâa pas trouvĂ© de soutien », indique Rob De Coster.
Parc National
La cause en Ă©tait un concours de circonstances et surtout un changement dâĂ©poque, explique Johan Rutten de la sociĂ©tĂ© J.R. ECOnsult. Ce consultant en environnement a accompagnĂ© Grondzorg Limburg et Artilaval dans la rĂ©affectation de la carriĂšre et lâobtention ainsi que lâexĂ©cution de diffĂ©rents permis. Il connaĂźt le territoire depuis une trentaine dâannĂ©es. « Un autre pouvoir local est arrivĂ© Ă Dilsem-Stokkem et il ne voyait plus lâutilitĂ© dâun circuit de motocross. Plus gĂ©nĂ©ralement, une nouvelle vision de lâextraction de gravier le long de la Meuse avait Ă©mergĂ©, qui a Ă©tĂ© ancrĂ©e dans un nouveau dĂ©cret sur le gravier. Les protestations contre les dommages causĂ©s au paysage se faisaient de plus en plus nombreuses. Un consensus sâest formĂ© sur le fait que la rĂ©affectation en tant que zone naturelle ou Ă©ventuellement en terres agricoles devait prendre une place plus importante », explique Johan Rutten.
De plus, entre-temps, le Paysage rĂ©gional Campine et Pays de la Meuse a Ă©tĂ© créé, une asbl qui associe nature et paysage de haute qualitĂ© Ă un tourisme durable. Au sein de cette organisation, une vieille idĂ©e a Ă©tĂ© concrĂ©tisĂ©e. DĂšs 1912, le professeur Jean Massart, un pionnier bruxellois de la protection de la nature, avait proposĂ© de crĂ©er un parc naturel dans la rĂ©gion. Avec presquâun siĂšcle de retard, cela sâest enfin rĂ©alisĂ©. En 2006, le Parc National de la Haute Campine - le premier parc national du pays - a Ă©tĂ© officiellement inaugurĂ©.
Etant donné que les carriÚres se trouvent à proximité immédiate du Parc National, cela a créé une nouvelle situation. Il a été décidé de les intégrer dans le Parc National.
Les carriĂšres de gravier vues dâen haut
Les carriÚres seront intégrées dans le Parc National de la Haute Campine, une attraction touristique dans le Limbourg
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Remblayage
Notre membre De Coster Dominique sa et Bioterra ont ainsi pu commencer Ă travailler. «âLe permis prĂ©voyait la finition des carriĂšres endĂ©ans les dix ans, mais cela sâest avĂ©rĂ© irrĂ©alisable. La crise bancaire et ses consĂ©quences ont principalement causĂ© des retards considĂ©rables dans lâapprovisionnement en matĂ©riaux de sol. De plus, il fallait dâabord extraire quelques centaines de milliers de mÂł de sable pour lâindustrie de la construction. Celui-ci Ă©tait notamment utilisĂ© comme matiĂšre premiĂšre pour les briques et pour des projets de construction limbourgeois. Ensuite, nous devions Ă nouveau remplir la carriĂšre. Sur ce point, nous avions un « match » parfait. Les entrepreneurs limbourgeois ont en effet des excĂ©dents de terre et voulaient sâen dĂ©barrasser de maniĂšre Ă©cologiquement correcte. Cela pouvait se faire chez nous », explique Rob De Coster. Un obstacle est tout de mĂȘme apparu. Pour une destination en tant que zone naturelle, le sol doit rĂ©pondre Ă des critĂšres environnementaux stricts. « Pour la rĂ©affectation, un plan dâexĂ©cution spatial rĂ©gional (PESR) a Ă©tĂ© Ă©tabli, avec une base scientifique pour un cadre normatif strict mais rĂ©alisable. En 2012, un PESR a Ă©tĂ© dĂ©finitivement approuvĂ© par le ministre Muyters, et en 2013, les permis nĂ©cessaires ont Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©s », souligne Johan Rutten.
Restauration de la nature
Les travaux dâextraction et de remblayage ont nĂ©cessitĂ© une coordination approfondie, mais se sont ensuite dĂ©roulĂ©s de maniĂšre concomitante. « Techniquement, une entreprise comme la nĂŽtre ne rencontre aucun problĂšme. Nous avons des annĂ©es dâexpĂ©rience dans ce domaine. Nous devons suivre les travaux de maniĂšre trĂšs rigoureuse, selon un cadre dĂ©fini par le gouvernement flamand. Nous sommes obligĂ©s de rĂ©aliser des rapports rĂ©-
guliers Ă ce sujet. Un avantage est que nous travaillons au-dessus du niveau de la nappe phrĂ©atique, ce qui Ă©limine tout risque de contamination des eaux souterraines, car il y a encore une couche protectrice dâun mĂštre et demi sous le sol des carriĂšres », indique Rob De Coster.
Il y a longtemps, lorsque lâextraction des carriĂšres a commencĂ©, une couche de terre sableuse au-dessus du gravier a dâabord Ă©tĂ© enlevĂ©e. Ce matĂ©riau Ă©tait encore Ă proximitĂ© et a Ă©tĂ© rĂ©utilisĂ© pour la finition de la carriĂšre. « Le dĂ©veloppement souhaitĂ© de la nature a Ă©tĂ© Ă©tabli en concertation avec lâAgence Nature et ForĂȘts. Lâobjectif Ă©cologique est de restaurer au maximum la lande typique de cette rĂ©gion, complĂ©tĂ©e par une zone pouvant se reboiser spontanĂ©ment. Câest pourquoi la terre de bruyĂšre et les dĂ©chets de fauchage des landes voisines sont utilisĂ©es comme couverture du sol. Ce matĂ©riau est riche en graines et en rĂ©sidus de plantes, ce qui donne toutes les chances au dĂ©veloppement de la vĂ©gĂ©tation de lande, Ă condition de mener des mesures de gestion ciblĂ©es, comme le pĂąturage par des moutons », indique Johan Rutten.
Valeur ajoutée
Rob De Coster est plutĂŽt fier que ce projet ait participĂ© Ă la JournĂ©e Chantiers Ouverts. « Les terrassiers nâont pas une trĂšs bonne rĂ©putation auprĂšs du grand public. Il est agrĂ©able de pouvoir montrer, avec ce projet, quâil y a aussi un autre aspect aux travaux de terrassement. Nous pouvons crĂ©er une valeur ajoutĂ©e pour la sociĂ©tĂ©. Nous pouvons contribuer Ă la prĂ©servation de la biodiversitĂ©. Beaucoup de gens ne le rĂ©alisent pas, mais pour moi, cela a toujours Ă©tĂ© une Ă©vidence. »
En 2030, les deux carriÚres seront définitivement intégrées dans le Parc National de la Haute Campine.
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Le paysage typique de la bruyÚre est restauré avec des plantes locales de la région.
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Le journal des travaux permet d'avoir une vue d'ensemble du dĂ©roulement des travaux et des dĂ©cisions prises, de mĂȘme que des instructions donnĂ©es par le pouvoir adjudicateur et le concepteur du projet. Il est tenu Ă jour en permanence sur le chantier jusqu'Ă la rĂ©ception
provisoire du marché.
L'administration, l'entrepreneur et le concepteur de l'ouvrage reçoivent généralement chaque semaine une copie des éléments qui ont été ajoutés au journal durant la semaine écoulée.
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MARCHĂ DE LA CONSTRUCTION
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EMBUILD A RENCONTRĂ LE MINISTRE VAN TIGCHELT
Le travail de lobbying dâEmbuild se poursuit sans relĂąche. Le 14 mai, notre CEO Niko Demeester a rencontrĂ© le ministre de la Justice Paul van Tigchelt (Open VLD) sur un chantier de construction de notre membre Van Poppel, Ă Malines. Lâadministrateur dĂ©lĂ©guĂ© Bob Van Poppel a expliquĂ© au ministre
les problĂšmes auxquels un entrepreneur est confrontĂ© lors des projets de construction. Mais il a Ă©galement montrĂ© quâil est possible de construire de maniĂšre plus respectueuse de lâenvironnement, par exemple en utilisant des batteries Ă la place de gĂ©nĂ©rateurs bruyants et malodorants.
LâannĂ©e derniĂšre, 2.230 entreprises ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©es en faillite dans le secteur de la construction. Câest 14,2 % de plus quâen 2022, lorsque 1.953 entreprises ont dĂ» dĂ©poser le bilan. Avec ce chiffre, 2023 a Ă©tĂ© une annĂ©e record. Il nây avait pas eu plus de 2.000 faillites dans notre secteur depuis 2013. Ă lâĂ©poque, il y en avait eu 2.065. Dans lâensemble de lâĂ©conomie, il y a eu 10.243 faillites lâannĂ©e derniĂšre, soit 10,2 % de plus que lâannĂ©e prĂ©cĂ©dente. La construction a donc reprĂ©sentĂ© plus dâun cinquiĂšme de toutes les faillites en 2023. De plus, le nombre de faillites dans ce secteur a augmentĂ© plus rapidement que dans lâensemble de lâĂ©conomie.
De gauche Ă droite :
Ă lâapproche des Ă©lections, Niko Demeester a soulignĂ© les cinq principales exigences du secteur de la construction : une TVA de 6 % sur les dĂ©molitionsreconstructions, la capacitĂ© dâemprunt des mĂ©nages, de meilleures procĂ©dures de demandes de permis, des investissements publics plus Ă©levĂ©s et enfin, les
2.230
stops locaux Ă lâĂ©talement urbain et les schĂ©mas politiques locaux qui freinent la construction. Il a insistĂ© sur le fait que ces derniers ne doivent pas ĂȘtre trop restrictifs et a averti que nous nous dirigeons vers une crise du logement comme aux Pays-Bas si nous ne faisons pas attention.
Le ministre a Ă©coutĂ© trĂšs attentivement et a demandĂ© ce que pourrait amĂ©liorer la politique. Dans sa rĂ©action, il a plaidĂ© pour une rĂ©glementation moins dĂ©taillĂ©e. Enfin, il a rĂ©itĂ©rĂ© la demande de lâOpen VLD dâinscrire le droit dâentreprendre dans la constitution.
Depuis avril 2023, un certain nombre de mesures gouvernementales, qui avaient un effet modĂ©rateur sur les faillites, ont expirĂ©. Pendant la crise du coronavirus, des mesures de soutien Ă©taient en vigueur au niveau fĂ©dĂ©ral, rĂ©gional et local. Des exemples incluent les plans de paiement Ă lâONSS, le chĂŽmage temporaire pour cause de force majeure en raison du coronavirus et les mesures de soutien pour les entreprises pendant la crise Ă©nergĂ©tique.
58 EMBUILD MAGAZINE âą 05-06 | 2024 MARQUANT
Niko Demeester, Bob Van Poppel, Paul Van Tigchelt et enfin, Liselotte, une collaboratrice du ministre.
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