Embuild Magazine mai-juin 2024

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Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur

Une publication d'Embuild ‱ Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles ‱ Bureau de dĂ©pĂŽt Gent X ‱ €6

DOSSIER : CONSTRUIRE EN S’ADAPTANT

CHANGEMENT CLIMATIQUE

JOURNÉE CHANTIERS OUVERTS

270.000 visiteurs physiques et virtuels

LOBBYING

Les rĂ©sultats d’Embuild sur la pĂ©riode 2019-2024

ROADSHOW

La cellule Energie d’Embuild Wallonie est à votre service depuis 2006

AU
Magazine @fr.embuild /fr.embuild .embuild.be embuildBE
MAI JUIN 2024

Nous sommes prĂȘts Ă  obtenir des rĂ©sultats pour le secteur aprĂšs les Ă©lections

Nous sommes impatients d’avoir un nouveau gouvernement fĂ©dĂ©ral. En attendant, il est bon de revenir sur les nombreux points que nous avons obtenus en tant que fĂ©dĂ©ration de la construction, entre 2019 et 2024, pour notre secteur auprĂšs du gouvernement Vivaldi et dans les importantes nĂ©gociations sociales avec nos syndicats. Vous pourrez lire certaines de ces rĂ©alisations dans ce magazine. Vous verrez que nous avons tout mis en Ɠuvre pour soutenir les entreprises de construction et d’installation pendant ces derniĂšres annĂ©es, particuliĂšrement difficiles.

Nous ne nous reposons bien sĂ»r pas sur nos lauriers et nous mettons dĂ©jĂ  tout en Ɠuvre pour influencer la politique du prochain gouvernement fĂ©dĂ©ral. Nous nous concentrons sur trois grandes prioritĂ©s : le logement durable et abordable, plus d’investissements dans toutes sortes d’infrastructures et l'activation vers l'emploi/jobs. Si nous voulons Ă©viter une crise du logement, il faut de toute urgence construire un grand nombre de logements supplĂ©mentaires d’ici 2030. Le secteur de la construction est prĂȘt, mais il demande un soutien sous forme d’incitations fiscales et de primes pour ceux qui veulent construire. Il est essentiel de rendre Ă  nouveau possible le taux de TVA de 6 % sur les dĂ©molitions-reconstructions pour les projets de vente. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons fournir les logements et appartements supplĂ©mentaires nĂ©cessaires.

Nous demandons Ă©galement d’augmenter les investissements publics dans toutes

sortes d’infrastructures de 2,9 % en 2023 Ă  4 % d’ici la fin de la prochaine lĂ©gislature en 2029 et Ă  5 % en 2034. Cela est nĂ©cessaire non seulement pour compenser des dĂ©cennies de sous-investissement, mais aussi pour rĂ©pondre aux besoins du futur. Cette augmentation significative est mĂȘme possible dans le contexte budgĂ©taire actuel et avec les rĂšgles de stabilitĂ© budgĂ©taire. La plupart des autres pays europĂ©ens investissent en effet proportionnellement plus, voire beaucoup plus, dans leurs infrastructures, sont soumis aux mĂȘmes rĂšgles budgĂ©taires et imposent en outre moins de taxes. Nous appelons donc le futur gouvernement fĂ©dĂ©ral Ă  faire les bons choix budgĂ©taires pour garantir ces investissements.

Enfin, nous attendons du gouvernement qu’il insiste beaucoup plus sur l’activation, la formation et la reconversion de tous ceux qui ne travaillent pas actuellement, mais qui le peuvent. Il y a environ 15.000 postes vacants dans la construction dans notre pays, et il s’agit d’un problĂšme structurel. Chez Embuild, nous faisons tout ce qui est possible par le bais de diverses campagnes d’image pour convaincre les gens de prendre un emploi dans la construction, mais nous attendons Ă©galement davantage de la part des dĂ©cideurs politiques. Il est inacceptable que le secteur de la construction et de l’installation crie au manque de personnel alors qu’il y a tant d’inactifs qui pourraient travailler.

« Nous nous concentrons sur trois grandes prioritĂ©s : le logement durable et abordable, plus d’investissements dans toutes sortes d’infrastructures et l’activation vers l'emploi/jobs. »

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 3 ÉDITO

3 ● Edito

Nous sommes prĂȘts Ă  obtenir des rĂ©sultats pour le secteur aprĂšs les Ă©lections.

7 ● Point de vue rĂ©gional

La prioritĂ©, c’est la construction !

ÉVÉNEMENT

8 ● JournĂ©e Chantiers

Ouverts

270.000 visiteurs physiques et virtuels.

VOS INTÉRÊTS

12 ● Lobbying

Quels sont les résultats obtenus par Embuild sur la période 2019-2024 ?

14 ● Accidents de travail

Diminution de 5,7 % dans le secteur.

16 ● Travail en Ă©quipes

Soyez prudent si vous utilisez la réduction des charges salariales !

18 ● Classes d’agrĂ©ation

Les montants maximum des travaux ont augmenté de 20 %.

DOSSIER

21 ● Introduction

Construire en s’adaptant au changement climatique.

22 ● Buildwise

La construction doit s’adapter à trois risques majeurs.

QUELS SONT LES RÉSULTATS OBTENUS PAR EMBUILD SUR LA PÉRIODE 2019-2024 ?

Alors que nous sommes en pleine pĂ©riode d’élections, nous revenons sur la lĂ©gislature passĂ©e. Qu’a pu obtenir Embuild du gouvernement fĂ©dĂ©ral et quels progrĂšs avons-nous pu nĂ©gocier avec les syndicats dans le cadre de notre important dialogue social ? Voici un aperçu des principales rĂ©alisations.

DOSSIER : CONSTRUIRE EN S'ADAPTANT AU CHANGEMENT CLIMATIQUE

Comme toute la sociĂ©tĂ©, notre secteur devra faire face au changement climatique. Dans ce dossier, nous avons enquĂȘtĂ© pour savoir quels sont les risques majeurs pour la construction. Dans leur plan d’amĂ©nagement du territoire respectif, les rĂ©gions prennent dĂ©jĂ  en compte cette problĂ©matique.

4 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 SOMMAIRE
DOSSIER CONSTRUIRE EN S’ADAPTANT AU CHANGEMENT CLIMATIQUE Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur Magazine @fr.embuild /fr.embuild .embuild.be embuildBE JOURNÉE CHANTIERS OUVERTS 270.000 visiteurs physiques LOBBYING Les rĂ©sultats d’Embuild sur la pĂ©riode 2019-2024 ROADSHOW La cellule Energie d’Embuild Wallonie est Ă  votre service depuis 2006 MAI JUIN 2024
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LA CELLULE ENERGIE D’EMBUILD WALLONIE EST À VOTRE SERVICE

DEPUIS 2006

En 2006, avec l’aide de la RĂ©gion wallonne, la cellule Energie d’Embuild Wallonie avait Ă©tĂ© créée pour prĂ©parer et informer les entreprises au sujet de la rĂ©glementation PEB en prĂ©paration. À la base, l’enjeu Ă©tait principalement orientĂ© vers la construction neuve. Sur les derniĂšres annĂ©es, le dĂ©fi le plus important est devenu la rĂ©novation. La cellule Energie a rĂ©cemment organisĂ© un roadshow dans les associations locales pour expliquer ses missions et informer les entreprises.

LA CARRIÈRE DE PIERRE REDEVIENT NATURE

Cette annĂ©e, un projet inhabituel a participĂ© Ă  la JournĂ©e Chantiers Ouverts (JCO) : la rĂ©affectation des anciennes graviĂšres d’Artilaval et Grondzorg Limburg, Ă  Dilsen-Stokkem. Pour une fois, pas de travaux de construction ou d’infrastructure, mais la crĂ©ation d’un espace naturel qui fera bientĂŽt partie du Parc National de la Haute Campine. Un projet passionnant, qui illustre comment l’approche de la nature et de l’environnement a Ă©voluĂ© au cours des derniĂšres dĂ©cennies.

26 ● Wallonie

Le SDT et des outils régionaux pour guider le secteur.

28 ● Bruxelles

« Il faut dĂ©minĂ©raliser et vĂ©gĂ©taliser partout oĂč c’est possible ».

30 ● Flandre

‱ Le Plan flamand d'adaptation au climat est en cours d'exĂ©cution.

‱ Vlaamse waterbouwers trouve un Ă©cho sans cesse plus large.

SECTEURS & MÉTIERS

34 ● Bruxelles/CoBrACE

SĂ©ance d’information sur les nouveautĂ©s.

36 ● Bruxelles/MobilitĂ©

Une croisiÚre pour améliorer sa logistique.

37 ● Patrimoine

Prix Patwal de Prométhéa : le lavoir de Sugny-Chalay.

38 ● Roadshow

La cellule Energie d’Embuild Wallonie est à votre service depuis 2006.

40 ● EMEC

Devenez un pro du management !

42 ● Salon Intermat

1.065 exposants et 127.500 visiteurs.

44 ● Flanders Architecture Institute

Vos archives ne sont pas seulement importantes pour votre entreprise.

48 ● Buildwise

‱ C aler d es vitrages dans les rùgles de l’art.

‱ Pose de fenĂȘtres en bois dans des murs cre ux.

PROJETS & ENTREPRISES

52 ● Projet

La carriĂšre de pierre redevient nature.

54 ● Avantages membres

Votre affiliation se rentabilise.

57 ● MarchĂ© de la construction

‱ Deceuninck

‱ Wienerberger

50 ● Marquant

‱ Embuild a rencontrĂ© le ministre Van Tigchelt.

‱ Chiffre du mois.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 5 SOMMAIRE
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INITIATIVE
UNE
DE

La prioritĂ©, c’est la construction !

Àl’heure oĂč vous lirez ces lignes, les Ă©lections rĂ©gionales du 9 juin auront probablement dĂ©jĂ  eu lieu et la formation des futurs gouvernements rĂ©gionaux sera en cours. Embuild Wallonie et Embuild.Brussels lancent un appel urgent Ă  l'ensemble des futurs dĂ©cideurs. Dans bon nombre de politiques, nous sommes Ă  un moment charniĂšre. Et il est plus que jamais nĂ©cessaire que notre secteur, Ă  travers sa fĂ©dĂ©ration professionnelle, soit activement impliquĂ© dans la dĂ©finition des dĂ©clarations de politique rĂ©gionale, Ă©tant donnĂ© que ces documents sont les feuilles de route de nos diffĂ©rents gouvernements pour les 5 prochaines annĂ©es.

Nos rĂ©gions sont confrontĂ©es Ă  des dĂ©fis majeurs, qui exigent non seulement une prise de conscience, mais surtout des actions concrĂštes de la part des dĂ©cideurs politiques. Parmi ces dĂ©fis, nous pouvons notamment citer l’accessibilitĂ© du logement, la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique des bĂątiments ou encore la transition circulaire. Autant de thĂšmes dans lesquels le secteur de la construction a un rĂŽle clĂ© et de moteur Ă  jouer. Ce sont Ă©galement des domaines dans lesquels Embuild Wallonie et Embuild.Brussels ont acquis beaucoup de know-how, pour aider Ă  dĂ©finir une vision politique pragmatique et rĂ©alisable, ancrĂ©e dans la rĂ©alitĂ© des entrepreneurs du secteur.

La pĂ©nurie de main-d’Ɠuvre qualifiĂ©e est un autre enjeu fondamental auquel nous faisons face. Ce manque de personnel spĂ©cialisĂ© compromet notre capacitĂ© Ă  rĂ©pondre aux besoins croissants du marchĂ© et Ă  maintenir les standards de qualitĂ© nĂ©cessaires. Enfin, le sous-investissement public chronique, notamment dans les

infrastructures, freine notre développement et notre contribution à l'économie régionale.

Le secteur de la construction doit donc impérativement rester une priorité stratégique pour les prochains gouvernements. Nous souhaitons continuer, voire renforcer les différents partenariats public-privé conclus avec notre fédération professionnelle. Via cette collaboration, nous pourrons continuer à convertir les défis en opportunités. Notre secteur a le potentiel de transformer nos régions, d'améliorer la qualité de vie de nos citoyens et de stimuler notre économie. Pour cela, nous avons besoin d'un engagement fort et d'un partenariat constructif avec les décideurs politiques.

En conclusion, nous exhortons les futurs gouvernements Ă  inclure, de maniĂšre significative, notre secteur et ses propositions dans la dĂ©finition et la mise en Ɠuvre de leurs politiques afin de dĂ©velopper, ensemble, un avenir durable, prospĂšre et Ă©quitable pour tous.

Laurent

« Nos régions sont confrontées à des défis majeurs, qui exigent non seulement une prise de conscience, mais surtout des actions concrÚtes de la part des décideurs politiques. »

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 7 POINT DE VUE RÉGIONAL

La Journée Chantiers Ouverts a été un grand succÚs avec 270.000 visiteurs physiques et

virtuels

Le programme de la journĂ©e incluait des grands travaux d’infrastructure, des logements Ă  faible consommation d’énergie, des rĂ©seaux de chaleur, des Ă©coles, des rĂ©novations circulaires et des reconstructions. Plusieurs de ces chantiers ont Ă©tĂ© visitĂ©s par des hommes politiques. Parmi eux David Clarinval, Vice-Premier ministre et ministre des Classes moyennes, des IndĂ©pendants, des PME ; Willy Borsus, Vice-prĂ©sident de la Wallonie et ministre de l’Economie, et Adrien Dolimont, ministre wallon du Budget.

116 chantiers remarquables

Nos membres avaient rendu 116 chantiers remarquables accessibles au grand public, tant pour des visites physiques que virtuelles. « AprÚs tout, nous voulons faire découvrir notre secteur au plus grand nombre. C'est crucial car la construction et l'installation ont beaucoup évolué ces derniÚres années. Notre secteur joue un rÎle clé dans la transition climatique, dans le renouvellement

Le 26 mai dernier, Embuild organisait la 17e Ă©dition de la JournĂ©e Chantiers Ouverts, avec 116 chantiers remarquables ouverts au grand public. « Cette Ă©dition a Ă©tĂ© un franc succĂšs avec, malgrĂ© le temps instable, prĂšs de 55.000 visiteurs physiques et 215.000 visiteurs virtuels, ce qui est supĂ©rieur Ă  l’annĂ©e derniĂšre », a indiquĂ© Niko Demeester, le CEO d’Embuild. Le monde politique a Ă©galement manifestĂ© beaucoup d’intĂ©rĂȘt pour cet Ă©vĂ©nement.

➊ Le chantier de l’hîpital CHwapi, à Tournai. C’est la SM Galùre, CIT Blaton, Dherte et Tradeco qui effectue les travaux.

➋ De g. Ă  dr., François Cloos (directeur Embuild Luxembourg), le ministre wallon Willy Borsus et Christine Lhoste, directrice gĂ©nĂ©rale d’Embuild. Ils sont prĂ©sents sur un chantier de logements sociaux, Ă  Marche-en-Famenne, exĂ©cutĂ© par notre membre Picard Construct.

➌ Le chantier des Hauts-PrĂ©s, Ă  Hamois, comporte un ensemble de cinq bĂątiments de PEB A++ en construction. Il est rĂ©alisĂ© par Macors.

➍ La JournĂ©e Chantiers Ouverts est un Ă©vĂ©nement national. Nos collĂšgues de la CommunautĂ© germanophone ont aussi participĂ© Ă  cette journĂ©e. Ici, le chantier de l’école primaire Maria Goretti, Ă  Saint-Vith, rĂ©alisĂ© par l’entreprise Elsen.

➎ Le projet construction bois de la citĂ©-jardin du « Homborchveld », Ă  Uccle. Il est rĂ©alisĂ© par les Ă©quipes de Valens.

➏ Le ministre fĂ©dĂ©ral David Clarinval Ă  Ciney, sur un site oĂč l’on transforme et agrandit un bĂątiment de ferme en deux logements. Un projet de Chimsco Groupe.

➐ La JCO est aussi un moment trĂšs agrĂ©able Ă  passer en famille.

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L’écoduc au-dessus du pĂ©riphĂ©rique de Bruxelles, Ă  Hal. Il reliera deux parties du Bois de Hal, cĂ©lĂšbre dans le monde entier pour la floraison des jacinthes des bois violettes. Le projet est rĂ©alisĂ© par STADSBADER CONTRACTORS.

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de nos infrastructures, dans la construction de logements supplémentaires, dans la création d'emplois attractifs, bref dans la création de la prospérité. »

270.000 visiteurs

270.000 visiteurs ont participĂ© Ă  cette 17e édition de la JournĂ©e Chantiers Ouverts. 55.000 personnes l'ont fait sur place, sur un chantier mĂȘme, 215.000 l'ont fait virtuellement, derriĂšre leur ordinateur. En comparaison, l'annĂ©e derniĂšre, 60 000 personnes ont visitĂ© un chantier sur place et 190 000 ont choisi de le faire virtuellement. Cette JournĂ©e

Chantiers Ouverts a donc Ă©tĂ© un grand succĂšs. Sur le site journeechantiersouverts.be, ces chantiers peuvent d’ailleurs toujours ĂȘtre visitĂ©s. En outre, les vidĂ©os publiĂ©es par Embuild avant la JournĂ©e Chantiers Ouverts ont Ă©galement Ă©tĂ© trĂšs populaires, avec un total de 2,2 millions de vues et un taux de visionnage de 50 %.

Flandre

En Flandre aussi, l’évĂ©nement a attirĂ© de nombreux politiciens : Jan Jambon, ministre-prĂ©sident flamand ; Annelies Verlinden, ministre de l’IntĂ©rieur ; Paul Van Tigchelt, ministre de la Justice ; Lydia Peeters, ministre flamande de la MobilitĂ© ; Matthias Diependaele, ministre flamand du Logement et Jo Brouns, ministre flamand de l’Economie. Le vendredi prĂ©cĂ©dant l’évĂ©nement, des Ă©lĂšves de l’enseignement secondaire ont Ă©galement visitĂ© plusieurs chantiers en Brabant flamand (chĂąteau de Horst), en Flandre occidentale (bassin de construction de Zeebruges), en Flandre orientale (GroeneMeer, Ă  Herzele) et Ă  Bruxelles (maison de la VRT).

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➊ Matthias Diependaele, le ministre flamand du Logement, s’est rendu sur le chantier du parking aĂ©rien de l’hĂŽpital universitaire de Gand, un chantier de Wyckaert.

➋ Le ministre-prĂ©sident flamand, Jan Jambon, a pris la parole sur le chantier de l’écluse Royers, Ă  Anvers (Artes Roegiers). Parmi les auditeurs attentifs, se trouvaient Annelies Verlinden (ministre de l’IntĂ©rieur), Paul Van Tigchelt (ministre de la Justice) et Lydia Peeters (ministre flamande des Travaux publics). Ils ont Ă©tĂ© chaleureusement accueillis par notre CEO Niko Demeester (tout Ă  droite sur la photo).

➌ En tant que Gantois de souche, notre nouveau prĂ©sident Christophe Maes ne pouvait pas manquer la visite du chantier de l’UZ Gent (au centre, avec le gilet fluorescent). Tout Ă  droite, vous pouvez voir Caroline Deiteren, la nouvelle directrice gĂ©nĂ©rale d’Embuild Vlaanderen. A cĂŽtĂ© d’elle, se tient Vincent Van Peteghem, le ministre des Finances.

➍ Chris Slaets, directeur d’Embuild Limbourg (Ă  gauche sur la photo), a accueilli Tom Vandeput (dĂ©putĂ© provincial de l’Economie du Limbourg, au centre) et Jo Brouns (minister flamand du Travail, Ă  droite) sur le chantier du parking du Bouwcampus (Democo).

➎ Cette annĂ©e encore, notre JournĂ©e Chantiers Ouverts a attirĂ© beaucoup d’attention mĂ©diatique. Niko Demeester donne ici une interview Ă  Radio 2.

➏ Les travaux de l’écluse Royers Ă  Anvers, l’un des principaux chantiers en termes d’infrastructure.

➐ L’évĂ©nement a de nouveau attirĂ© un public nombreux. Voici la foule sur le chantier de BRUSK, un centre d’exposition Ă  Bruges. Ce projet est un Design & Build de CIT Blaton.

➑ Le vendredi 24 mai, plus de 200 Ă©lĂšves de quatre Ă©coles secondaires ont pu visiter plusieurs chantiers dans le cadre de la JournĂ©e Chantiers Ouverts. L’un de ces chantiers Ă©tait celui de la maison de la VRT, une collaboration entre Willemen Construct, Jan De Nul et EEG Group. Ces Ă©lĂšves ont Ă©tĂ© invitĂ©s par Toekomstbouwers, un projet d’Embuild Vlaanderen et de Vlajo (Vlaamse Jonge Ondernemingen).

➒ La restauration du chĂąteau de Horst, connu grĂące Ă  la bande dessinĂ©e Le Chevalier rouge, a Ă©galement attirĂ© de nombreux visiteurs (Denys).

➓ Traditionnellement, de nombreux projets de construction rĂ©sidentielle participent Ă  la JournĂ©e Chantiers Ouverts. Nous mettons en lumiĂšre cet exemple remarquable. À Herderen-Riemst, Artur Interieur transforme une ancienne Ă©cole partiellement protĂ©gĂ©e en 13 logements.

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Quels sont les résultats obtenus par Embuild sur la période 2019-2024 ?

Alors que nous sommes en pleine pĂ©riode d’élections, nous revenons sur la lĂ©gislature passĂ©e. Qu’a pu obtenir Embuild du gouvernement fĂ©dĂ©ral et quels progrĂšs avons-nous pu nĂ©gocier avec les syndicats dans le cadre de notre important dialogue social ? Voici un aperçu des principales rĂ©alisations.

Notre travail de lobbying fĂ©dĂ©ral et le dialogue social ont naturellement eu lieu dans un contexte difficile, oĂč les crises se sont succĂ©dĂ© l’une aprĂšs l’autre. Il y a d’abord eu la crise du coronavirus, immĂ©diatement suivie par la guerre en Ukraine et la crise Ă©nergĂ©tique qui en a dĂ©coulĂ©. Et enfin, mentionnons la guerre entre IsraĂ«l et la Palestine. Embuild a tout mis en Ɠuvre pour soutenir les entreprises de construction et d’installation dans ces circonstances difficiles.

Corona

En mars 2020, le monde entier s’est soudainement retrouvĂ© en confinement. Le coronavirus a créé une situation inĂ©dite Ă  l’échelle mondiale. Dans notre pays, le secteur de la construction a Ă©galement subi un lourd impact, mais Embuild est immĂ©diatement intervenue et la construction a Ă©tĂ© le premier secteur Ă  conclure un protocole d’accord avec les syndicats pour pouvoir reprendre le travail rapidement. En outre, il convient de souligner les rĂ©alisations suivantes obtenues par notre fĂ©dĂ©ration sectorielle au cours de la crise sanitaire :

● protocole pour le maintien de l’ouverture des centrales Ă  bĂ©ton et des commerces de matĂ©riaux de construction ;

● plan de relance de 6 milliards d’euros, dont environ 3 milliards d’investissements dans la construction ;

● extension de la TVA Ă  6 % pour les dĂ©molitions-reconstructions, passant de 32 centres urbains Ă  tout le pays et pour les

ventes en 2021, 2022 et 2023 ;

● rĂ©duction des coĂ»ts salariaux via le prĂ©compte professionnel, augmentĂ©e de maniĂšre permanente Ă  18 % des rĂ©munĂ©rations imposables Ă  partir de 2020 ;

● augmentation de la dĂ©duction pour investissements (de 8 Ă  25 %) pour les investissements jusqu’à fin 2022 ;

● rĂ©duction temporaire de l’avantage forfaitaire de sĂ©curitĂ© d’existence de 30 € par trimestre et par ouvrier ;

● suspension des acomptes de TVA ;

● report du paiement des impĂŽts, des cotisations ONSS, des cotisations des entreprises et des cotisations sociales des indĂ©pendants ;

● « bazooka » financier avec report des remboursements, rĂ©assurance des assurance-crĂ©dit et garantie pour les PME ;

● moratoire sur les faillites jusqu’à fin janvier 2021 (pas de convocations possibles pour dettes fiscales et sociales) ;

● exonĂ©ration du remboursement de l’allocation complĂ©mentaire de chĂŽmage temporaire pour 2020-2021 ;

● simplification de la procĂ©dure de chĂŽmage temporaire, tant pour les ouvriers que pour les employĂ©s ;

● droit passerelle pour les indĂ©pendants.

Fiscal

Sur le plan fiscal Ă©galement, Embuild a bouclĂ© un certain nombre d’accomplissements notables, au cours de la derniĂšre lĂ©gislature. Ainsi, la TVA de 6 % sur les dĂ©molitions-reconstructions a Ă©tĂ© :

12 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 2024 VOS INTÉRÊTS

● permanente pour les particuliers à partir de 2024 ;

● Ă©largie aux logements locatifs Ă  partir de juin 2024 (lors de la publication de la loi en mai) ;

De plus, les dommages causĂ©s par les inondations de l’étĂ© 2021 sont couverts par la TVA de 6 % pour les dĂ©molitions-reconstructions et la reconstruction des logements endommagĂ©s peut se faire sur un autre terrain.

En outre, les mesures fiscales suivantes, obtenues sous l’impulsion d’Embuild, se dĂ©marquent Ă©galement :

● TVA de 6 % pour les pompes Ă  chaleur, chauffe-eau solaires et panneaux solaires entre le 1er avril 2022 et le 31 dĂ©cembre 2023, prolongĂ©e pour les pompes Ă  chaleur jusqu’à fin 2024 ;

● suppression de l’attestation TVA pour les travaux de rĂ©novation de logements de plus de 10 ans ;

● augmentation du rĂ©gime fiscal avantageux pour les heures supplĂ©mentaires dans la construction de routes jusqu’à 280 heures ;

● augmentation de la dĂ©duction pour investissements Ă  40 % pour les investissements Ă©nergĂ©tiques et respectueux de l’environnement et pour les investissements dans les transports sans Ă©missions de CO2

Social

Embuild a pris les devants dans le dialogue social. Ainsi, depuis dĂ©cembre 2021, il n’y a pas eu d’augmentation salariale structurelle en plus de l’indexation dans notre secteur. Mais ce n’est pas tout, comme en tĂ©moignent les rĂ©alisations suivantes :

● la prime pouvoir d’achat 2023-2024 s’appliquait uniquement aux entreprises ayant rĂ©alisĂ© de grands bĂ©nĂ©fices en 2022 ;

● une grande partie de la pension complĂ©mentaire pour les ouvriers est financĂ©e sans coĂ»ts supplĂ©mentaires pour l’employeur ;

● les interventions pour la formation et l’équivalence des interventions pour la formation ont Ă©tĂ© augmentĂ©es et simplifiĂ©es ;

● le remboursement de l’outplacement a Ă©tĂ© Ă©largi aux licenciements avec au moins 30 semaines de prĂ©avis ;

● le droit individuel Ă  la formation de 5 jours a Ă©tĂ© reportĂ© Ă  2030 ;

● depuis avril 2023, une formation de base en sĂ©curitĂ© est obligatoire pour tout le monde sur chantier ;

● il est dĂ©sormais possible de travailler 9,5 heures par jour au lieu de 9 heures ;

● le travail des Ă©tudiants le samedi a Ă©tĂ© Ă©largi aux jeunes qui ne suivent pas de formation en construction ;

● le travail du samedi a Ă©tĂ© Ă©tendu aux livraisons de matĂ©riaux de construction chez le client ;

● une campagne d’image de dix ans « Nous construisons demain » a Ă©tĂ© lancĂ©e ;

● un deuxiĂšme Plan pour une Concurrence Loyale a Ă©tĂ© conclu.

Juridique

Enfin, Embuild a Ă©galement contribuĂ© Ă  des amĂ©liorations significatives en matiĂšre de marchĂ©s publics, d’agrĂ©ation, d’équilibre en matiĂšre de protection des consommateurs et de lutte contre les entrepreneurs malhonnĂȘtes :

● la participation des PME aux marchĂ©s publics a Ă©tĂ© stimulĂ©e par des avances et des cautionnements plus souples, une indemnitĂ© de soumission et une vue claire sur le classement ;

● des rĂšgles de paiement plus strictes pour les marchĂ©s publics entreront en vigueur Ă  partir de janvier 2025 : dĂ©lai de paiement par dĂ©faut raccourci Ă  30 jours, maximum 60 jours ;

● agrĂ©ation : les entrepreneurs et installateurs pourront exĂ©cuter des marchĂ©s publics jusqu’à 20 % plus importants Ă  partir du 1er juin 2024 ;

● loi sur le recouvrement des crĂ©ances des consommateurs : pas de limitation lĂ©gale des dĂ©lais de paiement ;

● plan d’action pour un service de mĂ©diation de la construction ;

● application de la loi Breyne : contrĂŽle par l’inspection Ă©conomique ;

● lignes directrices Ă©quilibrĂ©es en matiĂšre de casco et de rĂ©novation ;

● protection des sous-traitants en cas de recours extracontractuel (invoquer des moyens de dĂ©fense) ;

● l’interdiction professionnelle des entrepreneurs malhonnĂȘtes devrait pouvoir ĂȘtre consultĂ©e plus rapidement et plus facilement.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 13 LOBBYING

Le nombre d’accidents de travail dans le secteur a diminuĂ© de 5,7 %

Notre secteur devient de plus en plus sĂ»r. Le nombre d’accidents du travail, entraĂźnant au moins un jour d’incapacitĂ© de travail, a diminuĂ© de 5,7 %, entre 2021 et 2022, selon une analyse rĂ©alisĂ©e par Embuild sur la base des derniers chiffres de Fedris, l’agence fĂ©dĂ©rale des risques professionnels. Le nombre total d’accidents du travail dans tous les secteurs a baissĂ© de 3,7 % durant la mĂȘme pĂ©riode. « C’est positif », dĂ©clare Niko Demeester, CEO d’Embuild, « mais nous avons encore du pain sur la planche ».

Le 28 avril dernier, Ă  l’occasion de la JournĂ©e internationale de la SĂ©curitĂ© et du Bien-ĂȘtre au travail, notre fĂ©dĂ©ration sectorielle a organisĂ© un point presse sur le chantier de l’Oosterweel, Ă  Anvers. Et elle a pu apporter une bonne nouvelle : le nombre d’accidents du travail dans le secteur de la construction et de l’installation est en baisse. En 2022, il a enregistrĂ© 7.867 accidents de travail avec au moins un jour d’incapacitĂ©. C’est 5,7 % de moins qu’en 2021, lorsque l’on en dĂ©comptait 8.341.

En outre, l’activitĂ© Ă©conomique au premier semestre 2021 avait Ă©tĂ© freinĂ©e par le coronavirus, ce qui accentue encore la baisse des accidents en 2022. Autre point marquant : le nombre total d’accidents de travail avec un jour d’incapacitĂ© n’a baissĂ© que de 3,7 % durant cette mĂȘme pĂ©riode dans tous les secteurs (passant de 61.814 en 2021 Ă  59.813 en 2022), selon les chiffres de Fedris.

Au milieu du peloton européen

Pourtant, malgrĂ© des efforts lĂ©gitimes pour amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© sur les chantiers, la construction a toujours l’image d’un secteur dangereux. Si on regarde cette thĂ©matique d’un point de vue europĂ©en, on constate que notre pays se situe au milieu du peloton en ce qui concerne le nombre d’accidents de tra-

vail. Embuild veut amener notre pays dans le peloton de tĂȘte, Ă  savoir l’Irlande, la SuĂšde, les Pays-Bas et le Royaume-Uni. Dans ces pays, les ouvriers de la construction sont deux fois moins susceptibles d’ĂȘtre victimes d’un accident de travail.

C’est pourquoi le CEO d’Embuild, NIKO DEMEESTER , a soulignĂ© que le secteur ne devait

Niko Demeester, le CEO d’Embuild, a rĂ©pondu aux sollicitations de la presse, Ă  l’occasion de la JournĂ©e internationale de la SĂ©curitĂ© et du Bien-ĂȘtre au travail.

14 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 VOS INTÉRÊTS
2018 2019 2020 2021 2022 Accidents avec
jour d’incapacitĂ© dans la construction 9.182 8.899 7.678 8.341 7.867 Evolution -1,8% -3,1% -13,7% +8,6% -5,7% Accidents ayant
la mort dans la construction 18 9 13 13 8 Evolution +50% -50% +44,4% = -38,5%
au moins 1
entraßné

pas se reposer sur ses lauriers. « Chaque accident de travail est un accident de trop. Raison pour laquelle nous nous tournons rĂ©solument vers plus de sĂ©curitĂ© sur le chantier. Le secteur de la construction et de l’installation investit massivement dans la sĂ©curitĂ© et cette stratĂ©gie commence Ă  porter ses fruits. Depuis le 15 avril 2023, toutes les personnes actives sur un chantier de construction doivent suivre une formation de base Ă  la sĂ©curitĂ© de 8 heures. Il s’agit d’une mesure proposĂ©e par Embuild dans son plan pour la sĂ©curitĂ©. »

Il est important de noter que depuis la miavril, la pĂ©riode dite « de transition », durant laquelle les services d’inspection n’adoptaient qu’un rĂŽle de coaching, est terminĂ©e. Ceux qui ne donnent pas cette formation risquent dĂ©sormais d’ĂȘtre verbalisĂ©s. Et cela vaut non seulement pour l’indĂ©pendant ou pour le sous-traitant, mais aussi pour l’entrepreneur s’il s’avĂšre qu’il a insuffisamment contrĂŽlĂ© la chaĂźne.

En outre, la fédération de la construction plaide pour obtenir des statistiques plus précises sur les accidents du travail dans le secteur. Les chiffres de Fedris ne comprennent pas les accidents impliquant des travailleurs indépendants et des travailleurs détachés, mais Embuild demande que ces accidents soient également enregistrés, afin de pouvoir obtenir une image complÚte et précise de la situation en matiÚre de sécurité.

Embuild souhaite Ă©galement que la sĂ©curitĂ© fasse l’objet d’un poste distinct dans tous les marchĂ©s publics et que celui-ci soit exclu de la concurrence, afin qu’on ne soit pas tentĂ© de rĂ©duire les mesures de sĂ©curitĂ© pour prĂ©senter une offre moins chĂšre.

Chantier de l’Oosterweel

Chez RinkoniĂȘn Oosterweelknoop,

consortium qui mĂšne les travaux de l’échangeur routier Oosterweel et qui comprend Artes Group, CIT Blaton, Stadsbader, Mobilis et Boskalis, la sĂ©curitĂ© est aussi une prioritĂ© absolue. « Lorsque nous parlons de sĂ©curitĂ©, nous parlons de personnes. Investir dans la sĂ©curitĂ©, c’est investir dans nos collaborateurs. Ils sont notre principal capital. Nous devons donc, pour tout le monde, placer la sĂ©curitĂ© au centre de nos prĂ©occupations. Parfois, nous entendons l’argument selon lequel travailler en toute sĂ©curitĂ© est Ă©galement coĂ»teux et ralentirait le dĂ©roulement des travaux. Ce n’est pas correct : la sĂ©curitĂ© est la pierre angulaire de la qualitĂ© et de l’efficacitĂ©. Et le secteur de la construction n'Ă©chappe pas Ă  la rĂšgle : un chantier sĂ»r est un chantier productif. Lorsque l’on parle du coĂ»t de la sĂ©curitĂ©, on nĂ©glige Ă  tort le coĂ»t de l’absence de sĂ©curitĂ©. Cela n’est pas mesurĂ© et difficile Ă  dĂ©tecter. C’est pourquoi nous pensons qu’il est essentiel d’intĂ©grer la sĂ©curitĂ© dĂšs la phase de prĂ©paration : rĂ©flĂ©chir Ă  la maniĂšre d’exĂ©cuter les travaux implique de penser Ă  une mĂ©thode d’exĂ©cution sĂ»re. Cela ne va pas l’un sans l’autre. Un bon plan de travail est un plan de travail sĂ»r », explique KOEN VERSYPT, directeur de projet chez RinkoniĂȘn.

SVEN SOMERS , directeur du projet Oosterweelknoop, chez le maĂźtre d’ouvrage Lantis, considĂšre Ă©galement que la sĂ©curitĂ© sur le chantier de l’Oosterweel est une prioritĂ© majeure. « Non seulement pour les personnes qui y travaillent quotidiennement, mais aussi pour les visiteurs occasionnels. Nous ne faisons aucun compromis en matiĂšre de sĂ©curitĂ© et attendons de nos entrepreneurs qu’ils fassent tout leur possible pour crĂ©er des conditions de travail sĂ»res. L’évolution que connaĂźt le secteur est positive et chez Lantis, nous plaçons la barre au moins aussi haut. »

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 15
SÉCURITÉ
Le chantier de l’échangeur routier Oosterweel est un projet phare Ă  Anvers.

Soyez prudent si vous utilisez la réduction des charges salariales pour le travail en équipes !

GrĂące Ă  Embuild, les entreprises de construction profitent d’une rĂ©duction des charges salariales pour les travaux effectuĂ©s en Ă©quipes sur un chantier. Ce systĂšme est trĂšs populaire chez les entrepreneurs. Mais attention, les contrĂŽles du SPF Finances sont sĂ©vĂšres, et peuvent entraĂźner de lourdes charges administratives.

Embuild a obtenu cette rĂ©duction des charges salariales aprĂšs des annĂ©es de lobbying. Nous avions constatĂ© que la main-d'Ɠuvre belge Ă©tait exclue du marchĂ© du travail par la main-d'Ɠuvre Ă©trangĂšre dĂ©tachĂ©e, moins chĂšre. La rĂ©duction des charges salariales rend la main-d'Ɠuvre belge plus compĂ©titive, un bon point pour nos entreprises et pour l’emploi en gĂ©nĂ©ral.

La rĂ©duction des charges n'est pas octroyĂ©e sous forme d'une rĂ©duction des cotisations de sĂ©curitĂ© sociale. Elle fonctionne autrement : l'employeur retient le prĂ©compte professionnel sur le salaire de ses travailleurs selon les barĂšmes normaux, mais une partie du prĂ©compte retenu ne doit pas ĂȘtre reversĂ©e aux pouvoirs publics.

Conditions

Cette rĂ©duction n’est pas applicable dans toutes les circonstances. Pour cela, il faut respecter un certain nombre de conditions. Pour commencer, il doit s’agir d’un travail en Ă©quipes sur un chantier.

On vise ici des travaux sur un chantier avec une ou plusieurs Ă©quipes, comprenant au moins deux personnes, et qui effectuent un mĂȘme travail ou un travail complĂ©mentaire, tant en ce qui concerne son objet qu’en ce qui concerne son ampleur.

Il existe une rĂ©duction des charges salariales semblable dans certains autres secteurs. Mais, pour la construction, il ne doit pas s’agir d’« Ă©quipes successives ». Il suffit que deux personnes de l’entreprise de cons-

truction travaillent ensemble chez un client pour exĂ©cuter des travaux immobiliers. Les travaux exĂ©cutĂ©s dans l’entreprise ou en atelier n’entrent pas en ligne de compte. En outre, le salaire horaire brut du travailleur doit s’élever Ă  au moins 16,67 €. Il s’agit ici du montant pour l’annĂ©e 2024. Celuici sera indexĂ© chaque annĂ©e. Il est Ă©galement important de noter que depuis le 1er avril 2022, seules les entreprises qui respectent les obligations de dĂ©claration de travaux Ă  l’ONSS entrent en ligne de compte.

L’avantage correspond Ă  18 % des rĂ©munĂ©rations imposables de tous les travailleurs occupĂ©s par Ă©quipes sur les chantiers. Les membres d’Embuild peuvent trouver de plus amples informations sur cette rĂ©glementation dans la partie membres sur www.embuild.be. Cliquez donc sur BibliothĂšque – TVA et fiscalitĂ© – FiscalitĂ© salariale – Dispense de versement du prĂ©compte professionnel – Travail en Ă©quipe sur chantier.

Documents probants

L’idĂ©e derriĂšre cette rĂ©duction des charges salariales n’est pas particuliĂšrement compliquĂ©e. Toutefois, les contrĂŽles du SPF Finances peuvent entraĂźner de lourdes charges administratives. En effet, les conditions doivent ĂȘtre strictement appliquĂ©es, non seulement par le fisc mais aussi par les tribunaux.

L’employeur, qui souhaite faire usage de l’exonĂ©ration du prĂ©compte professionnel, doit pouvoir prouver qu’il en a le droit. Il doit ĂȘtre en mesure de prĂ©senter tous les Ă©lĂ©ments factuels. Et ce n’est pas toujours facile.

Chaque condition exige ses propres preuves. Les entreprises les sauvegardent toutes Ă  leur maniĂšre. Elles doivent pouvoir prĂ©senter les rĂšglements de travail, les CCT, les enregistrements du temps, les plannings, les horaires, les organigrammes, les fiches de salaire, les fiches de prestation, les profils de fonction
L’enregistrement du chantier peut Ă©galement constituer un moyen de preuve. Il

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peut vite s’agir de centaines de documents, qui doivent ĂȘtre rassemblĂ©s et livrĂ©s de maniĂšre ordonnĂ©e.

Jurisprudence

De plus en plus, des outils tels qu'Excel, voire des logiciels d'analyse de donnĂ©es dĂ©diĂ©s, sont utilisĂ©s Ă  cette fin. Mais ceux-ci ne constituent pas une garantie en eux-mĂȘmes. Non seulement, le fisc se montre sĂ©vĂšre, mais les tribunaux aussi imposent Ă©galement des lourdes charges de preuve Ă  l’entrepreneur. Plusieurs cas le dĂ©montrent.

Dans un premier cas, l'entrepreneur a remis des fichiers Excel au fisc. Mais celuici n’a pas Ă©tĂ© convaincu de l’exactitude des donnĂ©es et a demandĂ© des preuves dĂ©taillĂ©es. L’entreprise a pu fournir les documents suivants : le rĂšglement de travail, des dizaines de fiches comprenant des donnĂ©es-clĂ©s sur les contrats de travail, les fiches de salaire, les fiches de prestation complĂ©tĂ©es Ă  la main et scannĂ©es, les fiches de travail avec les Ă©quipes et les chantiers, le nombre de jours de travail, la composition des Ă©quipes, l’emplacement des chantiers...

Mais le tribunal a relevĂ© des incohĂ©rences. Les donnĂ©es Excel ne correspondaient pas entiĂšrement aux piĂšces justificatives. Ainsi, certains travailleurs ont Ă©tĂ© affectĂ©s Ă  certaines Ă©quipes et lieux, alors que d’autres documents contredisaient ces informations.

En conséquence, l'exemption a été refusée. La Cour a alors décidé que le fichier Excel

rassemble les données de maniÚre structurée, mais reste un moyen de preuve dérivé. Il ne remplace pas les preuves et les éléments sous-jacents et primaires.

DeuxiĂšme cas

Dans un autre cas, le montant de l’exonĂ©ration a Ă©tĂ© justifiĂ© sur la base d’une analyse de donnĂ©es effectuĂ©e par un fournisseur (un « tiers »). Ce dernier a conclu un accord avec le fisc sur l’analyse des donnĂ©es et son utilisation. Les titres de fonction des travailleurs ont Ă©tĂ© utilisĂ©s pour l’analyse des donnĂ©es. On a alors dĂ©duit que les travailleurs effectuaient des travaux dans des biens immobiliers. Mais tant le fisc que le tribunal ont estimĂ© que c’était insuffisant. D'autres documents devraient permettre de savoir quels travaux avaient Ă©tĂ© effectivement rĂ©alisĂ©s dans quels lieux et quelles missions avaient Ă©tĂ© effectuĂ©es pour des clients. Le tribunal a Ă©galement estimĂ© qu'il n'Ă©tait pas dĂ©montrĂ© que le travail Ă©tait effectuĂ© en Ă©quipes. Le simple fait que les travailleurs concernĂ©s soient prĂ©sents sur le mĂȘme chantier au mĂȘme moment n'implique pas qu'ils forment effectivement une Ă©quipe exĂ©cutant ensemble une tĂąche spĂ©cifique.

Les entreprises, qui veulent ĂȘtre exonĂ©rĂ©es, doivent donc ĂȘtre bien conscientes de la charge de la preuve qui leur incombe. Il ne suffit pas de se limiter Ă  un aperçu gĂ©nĂ©ral dans Excel ou par le biais d'une analyse de donnĂ©es. Des documents concrets et des registres doivent prouver que les conditions sont remplies. Ces dossiers doivent ĂȘtre conservĂ©s mĂ©ticuleusement, car la charge de la preuve est lourde. Si la preuve n'est pas fournie, l'exemption sera refusĂ©e.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 2024 17
FISCALITÉ

Les montants maximum des travaux que les entrepreneurs et installateurs peuvent exécuter augmentent de 20 %

Depuis le 1er juin 2024, les montants maximum pour l’exĂ©cution de travaux, dans le cadre d'un marchĂ© public, ont augmentĂ© de 20 %. Embuild s’est rudement battue pour que les coĂ»ts de construction en forte augmentation (surtout depuis le Covid et la guerre en Ukraine) soient dĂ©sormais pris en compte.

Une entreprise de construction qui souhaite participer Ă  un marchĂ© public doit, comme vous le savez, rĂ©pondre aux conditions d’agrĂ©ation. Outre des conditions administratives, il faut Ă©galement prouver la capacitĂ© financiĂšre et technique. En fonction de leur coĂ»t, les travaux sont divisĂ©s en huit classes d’agrĂ©ation, en partant de

travaux infĂ©rieurs Ă  135.000 € (classe 1) Ă  des travaux dont le coĂ»t n’excĂšde pas 5.330.000 € (classe 7). Pour les travaux dĂ©passant ce montant, il existe une classe 8.

Le problĂšme Ă©tait que les montants des classes d’agrĂ©ation n’avaient pas Ă©tĂ© augmentĂ©s depuis 1991, alors que les coĂ»ts de construction ont fortement augmentĂ©, surtout ces derniĂšres annĂ©es. ConcrĂštement, une entreprise qui se trouvait dans une certaine classe d’agrĂ©ation n’était souvent pas en mesure de se positionner sur un marchĂ© parce que celui-ci appartenait Ă  une classe d’agrĂ©ation plus Ă©levĂ©e.

C’est pourquoi, depuis 2023, Embuild travaille d’arrache-pied sur ce dossier et se rĂ©jouit d’avoir pu obtenir un accord avec les autoritĂ©s publiques concernĂ©es pour augmenter de 20 % les montants maximum des travaux, qui peuvent ĂȘtre exĂ©cutĂ©s par classe d’agrĂ©ation, Ă  partir du 1er juin. Plus prĂ©cisĂ©ment, une entreprise appartenant Ă  la premiĂšre classe d’agrĂ©ation pourra dĂ©sormais exĂ©cuter des travaux d’un coĂ»t maximum de 162.000 € (au lieu de 135.000 actuellement) ; une entreprise appartenant Ă  la classe 7 pourra dĂ©sormais exĂ©cuter des travaux d’un coĂ»t maximum de 6.396.000 € (au lieu de 5.330.000 actuellement). Il en va de mĂȘme pour les autres classes d’agrĂ©ation, vous pourrez dĂ©sormais rĂ©aliser des travaux jusqu’à 20 % au-dessus de la limite de cette classe.

GrĂące Ă  cela, les entreprises de construction et d’installation pourront Ă  nouveau participer Ă  leurs marchĂ©s habituels, pour lesquels elles n’étaient plus Ă©ligibles ces derniĂšres annĂ©es, en raison de l’augmentation des prix de construction. Selon Embuild, c’est tout Ă  fait logique, et c’est bien la raison pour laquelle la fĂ©dĂ©ration sectorielle avait fait de ce dossier une prioritĂ© absolue. Les instances compĂ©tentes ont fixĂ© la date d’entrĂ©e en vigueur au 1er juin 2024.

18 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 2024 CLASSES D'AGRÉATION

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Construire en s’adaptant au changement climatique

Fortes pluies, inondations, canicules, sĂ©cheresses
 L’actualitĂ© montre trĂšs rĂ©guliĂšrement que les effets dĂ©vastateurs du changement climatique sont dĂ©jĂ  bien prĂ©sents. Comme toute la sociĂ©tĂ©, notre secteur devra y faire face. Dans ce dossier, nous avons enquĂȘtĂ© pour savoir quels sont les risques majeurs pour la construction et comment elle peut s’y adapter. Nos collĂšgues de Buildwise ont rĂ©alisĂ© une premiĂšre approche technique trĂšs intĂ©ressante Ă  ce sujet.

En Belgique, les trois rĂ©gions prennent dĂ©jĂ  en compte ce changement climatique, notamment dans leur rĂ©glementation sur l’amĂ©nagement du territoire.

En Wallonie, on retrouve cette thĂ©matique dans le SchĂ©ma de dĂ©veloppement du territoire (SDT), rĂ©cemment mis Ă  jour. C’est Ă©galement le cas Ă  Bruxelles, avec l’adoption du nouveau RĂšglement rĂ©gional d’urbanisme (RRU), qui devrait ĂȘtre finalisĂ©e au dĂ©but de la prochaine lĂ©gislature. Et la Flandre a approuvĂ© son Plan d’adaptation au climat, en 2022.

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La construction doit s’adapter à trois risques majeurs

Nos collĂšgues de Buildwise ont rĂ©alisĂ© un magazine complet intitulĂ© : Adaptation des bĂątiments au changement climatique. Dans une petite trentaine de pages, ils ont abordĂ© les aspects importants du changement climatique pour le secteur de la construction. Embuild Magazine s’est entretenu avec Xavier Loncour, qui a contribuĂ© Ă  cette Ă©dition spĂ©ciale, pour connaĂźtre les points essentiels Ă  mettre en avant et retenir de ce prĂ©cieux travail exploratoire. La construction doit s’adapter Ă  trois risques majeurs.

Le changement climatique est un fait. Le train est en marche et n’est pas prĂšs de s’arrĂȘter. Comme l’ensemble de la sociĂ©tĂ©, notre secteur doit en tenir compte pour construire le monde de demain. « Cette Ă©dition spĂ©ciale est une premiĂšre approche, qui tente de rĂ©pondre Ă  cette question : le changement climatique, qu’est-ce que ça veut dire pour la construction ?  », explique XAVIER LONCOUR

Atténuation et adaptation

« Il faut une rĂ©flexion gĂ©nĂ©rale impliquant des aspects comme l’urbanisme et l’amĂ©nagement du territoire. »

Selon le dossier, dĂšs le dĂ©part, il faut distinguer deux stratĂ©gies complĂ©mentaires pour faire face Ă  ce changement. « La premiĂšre concerne les mesures d’attĂ©nuation, c’est-Ă dire rĂ©duire les Ă©missions de CO2. Pour les entrepreneurs, ça veut dire isoler, rĂ©nover, installer des systĂšmes abandonnant les Ă©nergies fossiles pour faire place aux Ă©nergies renouvelables, placer des pompes Ă  chaleur, construire durable et circulaire
La deuxiĂšme implique les mesures d’adaptation. Il faut s’adapter mais Ă  quoi ? Les modĂšles climatiques du futur existent, mais ne dĂ©crivent pas les Ă©vĂ©nements extrĂȘmes (canicules, fortes pluies, inondations), qui dĂ©terminent souvent les mĂ©thodes de dimensionnement actuelles. C’est l’incertitude et il est donc difficile de prĂ©voir et mettre Ă  jour ces mĂ©thodes », indique-t-il.

Comment dĂšs lors s’adapter ? « Les mesures Ă  privilĂ©gier sont les « mesures sans regrets » qui, quel que soit le changement Ă  venir, seront bĂ©nĂ©fiques. On peut citer l’exemple des protections solaires, qui limitent la sur-

chauffe en Ă©tĂ© sans consommer d’énergie. Peu importe le nombre et l’ampleur des canicules, elles seront toujours utiles. Dans la mesure du possible, il faut Ă©viter les maladaptations. Elles constituent une solution provisoire, qui rĂ©sout le problĂšme localement, mais pas globalement. Exemple : la climatisation maintient la tempĂ©rature Ă  un niveau confortable dans le bĂątiment, mais contribue au rĂ©chauffement climatique avec les Ă©missions de CO2 qui sont liĂ©es Ă  son fonctionnement. » L’objectif du dossier de nos confrĂšres est de montrer ce que peut faire le secteur aujourd’hui, dans ce contexte. Le GIEC (Groupe d’experts international sur l’évolution du climat) a identifiĂ© 127 risques liĂ©s au changement climatique. Pour la construction, trois risques majeurs existent : la gestion de l’eau, les inondations et la surchauffe dans les bĂątiments. La violence des vents fait encore dĂ©bat et n’a pas Ă©tĂ© abordĂ©e dans le dossier.

Gestion de l’eau

Dans ce travail, un gros focus est mis sur la gestion de l’eau, avec une petite dizaine d’articles Ă  ce sujet. En effet, le rĂ©chauffement climatique entraĂźne un dĂ©rĂšglement du cycle de l’eau, qui est susceptible de causer Ă  la fois des pĂ©riodes de sĂ©cheresse, mais aussi des pĂ©riodes de pluie importantes pouvant entraĂźner des inondations.

« Je renvoie Ă  la notion du trias aquatica. Un, le secteur devra veiller Ă  utiliser l’eau de maniĂšre rationnelle, avec par exemple, des appareils Ă©conomes, la dĂ©tection des fuites ou

22 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 DOSSIER

l’optimisation de la pression dans les installations sanitaires pour rĂ©duire la consommation d’eau. Deux, il devra maximiser l’utilisation circulaire de l’eau, en faisant principalement appel au rĂ©emploi des eaux pluviales et des eaux grises traitĂ©es pour rĂ©duire l’utilisation d’eau potable pour des usages qui ne le nĂ©cessitent pas. Des solutions comme de plus grandes citernes d’eau de pluie, des toitures vĂ©gĂ©talisĂ©es ou des systĂšmes adaptĂ©s peuvent contribuer Ă  limiter l’évacuation dans les Ă©gouts et les gros dĂ©bits supportĂ©s par ces derniers en cas de violents orages. Certaines de ces solutions permettront aussi de mieux

surmonter les Ă©pisodes de sĂ©cheresse. Trois, la rĂ©alimentation des nappes phrĂ©atiques, en favorisant toutes les mesures d’infiltration de l’eau dans le sol. Les pĂ©riodes de forte pluie et de sĂ©cheresse rendent ce point capital. Nos pouvoirs publics ont un rĂŽle essentiel Ă  ce sujet : il faut arrĂȘter d’impermĂ©abiliser les sols Ă  outrance, car l’eau doit pouvoir s’infiltrer. Au final, le secteur a plein de solutions Ă  proposer pour s’attaquer Ă  ce dĂ©fi. Des mesures prises uniquement Ă  l’échelle individuelle seront insuffisantes. Il faut une rĂ©flexion gĂ©nĂ©rale impliquant des aspects comme l’urbanisme et l’amĂ©nagement du territoire, qui per-

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 2024 23
BUILDWISE
« Nous ne sommes qu’au dĂ©but du chemin.

L’adaptation

face au changement doit se faire avec l’appui de tous les acteurs, autoritĂ©s

mettront d’augmenter l’échelle et d’amĂ©liorer notre rĂ©silience face aux Ă©volutions futures du climat », explique Xavier Loncour.

Inondations

Pour le chapitre inondations, parmi les nombreux projets menĂ©s, signalons que Buildwise a initiĂ© le projet FLOOD, qui Ă©labore des lignes directrices et des stratĂ©gies pour la construction et la rĂ©novation rĂ©sistantes Ă  l’eau dans les zones inondables, en collaboration avec l’UC Louvain. « Diverses solutions sont dĂ©jĂ  commercialisĂ©es pour amĂ©liorer la rĂ©sistance des bĂątiments aux inondations. Il existe une base de donnĂ©es disponible sur notre site internet, qui permet aux entrepreneurs de trouver toutes ces offres : barriĂšres Ă©tanches, clapets anti-refoulement, murs de soutĂšnement, portes et portes de garage, produits hydrofuges
 »

Surchauffe dans les bĂątiments

publiques en

tĂȘte.

»

Cette édition spéciale de nos confrÚres est consultable sur le site www.buildwise.be.

Le changement climatique peut Ă©galement provoquer des perturbations au niveau de la stabilitĂ© des sols et impacter les fouilles et les fondations des bĂątiments. « Lorsqu’il y a trop d’eau, les sols sensibles peuvent gonfler et Ă  l’inverse, se rĂ©tracter en cas de sĂ©cheresse importante. De plus en plus, pour les bĂątiments avec des fondations peu profondes construits dans des zones sensibles, ces mouvements diffĂ©rentiels du sol peuvent engendrer des fissures, qui nĂ©cessitent alors des travaux importants. Nous avons consacrĂ© un article aux mesures prĂ©ventives spĂ©cifiques telles que la protection des pentes des talus contre les infiltrations d’eau, l’approfondissement des fondations ou encore la mise en place d’un drain pĂ©riphĂ©rique Ă  distance de l’habitation concernĂ©e », souligne Xavier Loncour.

PrĂ©cisons que la protection des cĂŽtes ou l’érosion des pentes de cours d’eau n’ont pas Ă©tĂ© Ă©voquĂ©es dans cette premiĂšre approche. Buildwise a Ă©galement publiĂ© un article dans son dossier spĂ©cial : Comment rendre une maçonnerie existante Ă©tanche aux inondations ? Le texte explique que bien qu’elles jouent un rĂŽle essentiel sur le plan de la rĂ©sistance aux inondations des bĂątiments, les façades sont trop souvent nĂ©gligĂ©es lorsqu’il s’agit de prendre des mesures en la matiĂšre. Elles sont moins Ă©tanches qu’on ne le pense et la maçonnerie est capable de stocker des quantitĂ©s importantes d’humiditĂ©, ce qui peut, par la suite, fortement retarder la rĂ©occupation du bĂątiment.

Concernant le troisiĂšme et dernier risque, nos confrĂšres consacrent un papier intitulĂ© : Gestion de la surchauffe : approche globale et solutions complĂ©mentaires. On y explique notamment l’importance de munir les surfaces vitrĂ©es de protections extĂ©rieures efficaces, en prĂ©voyant une ventilation intensive. « En Belgique, par rapport au sud de l’Europe, on peut parler de tempĂ©rature acceptable, mĂȘme en cas de canicule. Une conception du bĂątiment bien rĂ©flĂ©chie dĂšs le dĂ©part, des fenĂȘtres ouvrables et des protections solaires extĂ©rieures fixes ou permanentes, idĂ©alement motorisĂ©es et automatisĂ©es, font dĂ©jĂ  une Ă©norme diffĂ©rence. Ce type de mesure passive permet de se passer de la clim’, il faut bien fermer les fenĂȘtres aux heures les plus chaudes et les ouvrir la nuit, pour refroidir le bĂątiment lorsque c’est possible. Ceci est valable pour une approche locale. Pour l’approche globale, les autoritĂ©s publiques ont aussi leur rĂŽle Ă  jouer pour encourager l’introduction de verdure et d’ombrage dans la ville, qui vont limiter le phĂ©nomĂšne d’ülots de chaleur
 »

Enfin, le dossier de Buildwise consacre Ă©galement trois articles « conseils » sur les fortes chaleurs : Travailler sur chantier par temps chaud ; Peintres, tenez compte du changement climatique ! et BĂ©tonnage par temps chaud : adapter ses pratiques.

Conclusion

Dans sa conclusion, Buildwise insiste sur la notion de « rĂ©silience ». « Le secteur peut proposer des solutions pour commencer Ă  s’adapter aux consĂ©quences du changement climatique. Et ce dossier en est la preuve. Mais une prise de conscience et un effort global sont nĂ©cessaires. Nous ne sommes qu’au dĂ©but du chemin. L’adaptation face au changement doit se faire avec l’appui de tous les acteurs, autoritĂ©s publiques en tĂȘte. La massification des solutions et une approche Ă  l’échelle du territoire sont indispensables pour apporter plus de rĂ©silience. En influençant les choix et en adoptant les bonnes politiques, les autoritĂ©s publiques peuvent orienter le secteur dans la bonne direction, par exemple vers la verdurisation des villes ou le dĂ©ploiement d’infrastructures collectives », conclut Xavier Loncour.

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Thomas Scorier succÚde à Johan Willemen et devient le nouveau président de Buildwise

Thomas Scorier, l’ancien prĂ©sident d’Embuild, reprend le flambeau de Johan Willemen (CEO de Willemen Groep) et devient le nouveau prĂ©sident de Buildwise. Le centre de connaissances et d’innovation du monde de la construction l’a annoncĂ© lors de son Ă©vĂ©nement NEXT, en mai dernier, qui a rassemblĂ© plus de 400 professionnels de la construction pour rĂ©flĂ©chir Ă  l’avenir du secteur.

Une page se tourne donc pour nos collĂšgues de Buildwise. Pendant neuf ans, Johan Willemen a travaillĂ© en Ă©troite collaboration avec les CEO Jan Venstermans et Olivier Vandooren. Sous sa prĂ©sidence, l’ex-CSTC s’est transformĂ© en Buildwise et un nouveau siĂšge a Ă©tĂ© Ă©tabli Ă  Zaventem. Il aura marquĂ© l’organisation de son empreinte, et pas toujours dans les circonstances les plus faciles. « Ces derniĂšres annĂ©es, le secteur de la construction a beaucoup changĂ©. De plus, nous avons Ă©tĂ© confrontĂ©s aux consĂ©quences de la crise COVID, de la guerre en Ukraine et des inondations dans la vallĂ©e de la Vesdre en Wallonie », a indiquĂ© JOHAN WILLEMEN . « Des dĂ©fis pour lesquels le secteur devait pouvoir compter sur un centre de recherche et d’innovation fort et rĂ©sistant. Et c’est Buildwise ! » « La construction est dans l’ADN de Johan, tout comme elle l’est pour nous. Il a continuĂ© Ă  nous mettre sur la bonne voie pour aider le milieu Ă  relever les dĂ©fis qui l’attendent. Sa contribution peut difficilement ĂȘtre surestimĂ©e », a dĂ©clarĂ© OLIVIER VANDOOREN , le CEO de Buildwise.

C’est donc THOMAS SCORIER , ĂągĂ© de 60 ans, qui succĂšde Ă  l’entrepreneur malinois. L’ancien prĂ©sident d’Embuild est ingĂ©nieur industriel et CEO de TS Construct (Jodoigne), une entreprise de construction spĂ©cialisĂ©e dans la construction Ă  ossature bois et le CLT (Cross Laminated Timber). Il a quittĂ© la prĂ©sidence de notre fĂ©dĂ©ration sectorielle, au dĂ©but de l’annĂ©e. « Johan Willemen, avec Olivier Vandooren, a jetĂ© les bases d’une Buildwise forte. Johan est un vĂ©ritable mentor

et je souhaite donc poursuivre son travail. Rendre nos entreprises de construction plus rentables et Ă  l’épreuve du temps, leur apprendre Ă  regarder au-delĂ  de leurs propres entreprises et projets pour collaborer plus efficacement, la durabilitĂ© et la circularité il y a encore du pain sur la planche ! », a dĂ©clarĂ© Thomas Scorier. « Thomas connaĂźt le secteur sur le bout des doigts et s’engage rĂ©ellement Ă  fournir un maximum de soutien et d’inspiration non seulement aux grandes entreprises de construction, mais aussi Ă  nos PME », a conclu Olivier Vandooren.

Thomas Scorier (à dr.), l'ancien président d'Embuild, reprend le flambeau de Johan Willemen (à g.) et devient le nouveau président de Buildwise.

BUILDWISE
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Le Schéma de développement du territoire et des outils régionaux pour guider le secteur

La construction devra tenir compte des spĂ©cificitĂ©s rĂ©gionales dans son adaptation au changement climatique. Avec le SchĂ©ma de dĂ©veloppement du territoire (SDT), mis Ă  jour fin avril, la Wallonie s’est dotĂ©e d’un outil stratĂ©gique pour gĂ©rer l’évolution de son territoire Ă  l’horizon 2050. Notre secteur doit le considĂ©rer comme un guide, qui donne les grandes orientations d’amĂ©nagement du territoire. D’autres outils rĂ©gionaux existent, notamment concernant la reconstruction aprĂšs les inondations et la gestion des pluies.

L« VILLE OU VILLAGE À 10 MINUTES »

Dans le SDT, on trouve un modĂšle de centralitĂ© densifiĂ©e, une sorte d’amĂ©nagement du territoire du futur. C’est le schĂ©ma « ville ou village Ă  10 minutes ». Au dĂ©part de son logement ou de son lieu de travail, il doit ĂȘtre possible, Ă  dix minutes Ă  pied ou Ă  vĂ©lo de : s’alimenter localement, se cultiver, se dĂ©penser, se soigner, s’approvisionner, se dĂ©placer, s’aĂ©rer, travailler, apprendre et se rencontrer/s’entraider.

e SDT, adoptĂ© par le Gouvernement wallon en 1999, est l’un des outils phares du Code du dĂ©veloppement territorial (CoDT). Il s’appuie sur une analyse contextuelle rĂ©alisĂ©e et mise Ă  jour rĂ©cemment Ă  la demande du Gouvernement wallon par la ConfĂ©rence permanente de dĂ©veloppement territorial (CPDT). Le projet de territoire que dĂ©fend ce SDT rĂ©pond Ă  12 dĂ©fis. L’un d’entre eux est : « S’adapter aux effets du changement climatique et en diminuer les causes ».

Limiter l’artificialisation des sols

Cet outil stratĂ©gique a une vision avec six ambitions, dont l’optimisation du territoire en limitant l’artificialisation, en freinant l’étalement urbain Ă  l’horizon 2050 et en renforçant les centralitĂ©s. Le SDT a adoptĂ© l’objectif de zĂ©ro artificialisation nette Ă  l’horizon 2050 (l’équivalent du ZAN français). On parle ici de l’utilisation des sols et de l’impact de la construction sur le changement climatique. Pour protĂ©ger la nature, favoriser la biodiversitĂ© et diminuer les gaz Ă  effet de serre via la captation du CO2 par le sol, il faudra rĂ©duire l’artificialisation des terres en densifiant et renforçant les centralitĂ©s villageoises ou urbaines (plus de logements, commerces et bureaux). Les activitĂ©s industrielles, de loisirs et les commerces d’articles lourds pourront continuer de se dĂ©velopper Ă  l’extĂ©rieur,

dans les espaces excentrĂ©s qui accueilleront des logements mais en densitĂ© plus faible. Il s’agira de chercher des lieux privilĂ©giĂ©s oĂč construire.

L’objectif de 2050 sera atteint en appliquant la sĂ©quence ERC : E (Eviter d’artificialiser les sols en rĂ©utilisant les bĂątiments existants), R (RĂ©duire l’impact de l’artificialisation en recentrant l’urbanisation) et C (Compenser l’artificialisation en dĂ©sartificialisant les sols).

MICHEL DACHELET, inspecteur gĂ©nĂ©ral au dĂ©partement amĂ©nagement du territoire et urbanisme au SPW, pointe trois Ă©tapes/actions importantes dans cette stratĂ©gie sur 25 ans. « Un, il a fallu dĂ©terminer Ă  quels critĂšres rĂ©pondent les centralitĂ©s et qu’y faire ? C’est la stratĂ©gie fixĂ©e par le SDT. Deux, les communes devront prendre leur sort en main et fixer ces centralitĂ©s. En effet, le SDT dĂ©finit les centralitĂ©s en premiĂšre approche, mais ce sont les communes qui doivent les dĂ©finir prĂ©cisĂ©ment en adoptant un SchĂ©ma de dĂ©veloppement communal (SDC). Et enfin trois, Ă  l’approche de 2050, il faudra prendre des actions concrĂštes pour aller vers zĂ©ro artificialisation et la prĂ©sence de 3 nouveaux logements sur 4 dans les centralitĂ©s. »

Effets du changement climatique

Dans cette premiĂšre partie d’article, nous avons sensibilisĂ© le secteur aux rĂšgles en vigueur Ă  l’horizon 2050, pour ne pas augmen-

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DOSSIER

ter son impact sur le changement climatique, notamment au niveau de l’utilisation des sols. Dans la deuxiĂšme partie, nous parlons des schĂ©mas/outils mis en place pour faire face aux effets du changement climatique, et les catastrophes comme les inondations, les fortes pluies ou encore les sĂ©cheresses.

En rĂ©ponse aux inondations de juillet 2021 dans la vallĂ©e de la Vesdre, le Gouvernement wallon a Ă©laborĂ© deux types de schĂ©mas pour aider Ă  la reconstruction et se prĂ©munir d’éventuelles futures catastrophes. Le premier est Ă  l’échelle du bassin de la Vesdre et concerne une cinquantaine de communes. « Il vise Ă  encourager une reconstruction rĂ©siliente et cohĂ©rente des territoires durement touchĂ©s. Il est, par exemple, proposĂ© de mieux encadrer l’urbanisation de ces terrains, de garder des zones d’expansion de l’eau
 En cas de besoin de rĂ©affectation des sols, les communes et la RĂ©gion peuvent modifier le plan de secteur, qui dĂ©finit les affectations du sol. Ce premier type de schĂ©ma pourrait aussi ĂȘtre utile pour les vallĂ©es fortement urbanisĂ©es comme l’Ourthe ou la Dyle », indique Michel Dachelet.

Le second est un programme de dĂ©veloppement durable des quartiers. « Ce sont des petits schĂ©mas, partant d’un modĂšle hydrologique, qui concernent des quartiers sinistrĂ©s Ă  Chaudfontaine, Esneux, LiĂšge, Limbourg, Pepinster, Rochefort, Theux, Trooz et Verviers. On y explique quels sont les endroits les plus sensibles pour la (re)construction et ce qu’il est prĂ©fĂ©rable d’envisager : dĂ©molir, reconstruire ou ne plus accepter de nouvelles constructions. Pour encadrer et aider les communes, des subventions Ă  l’acquisition de bĂątiments existent afin que les autoritĂ©s locales dĂ©cident, elles-mĂȘmes, la meilleure option Ă  envisager dans ces zones. »

La RĂ©gion a Ă©galement mis en place deux rĂ©fĂ©rentiels d’encadrement des permis. L’un concerne la construction et les amĂ©nagements en zone inondable (alĂ©a faible, moyen ou Ă©levĂ©). « Les communes sont dans 95 % des cas responsables de l’octroi des permis, mais les nouvelles dispositions du CoDT permettent aux fonctionnaires dĂ©lĂ©guĂ©s de suspendre la dĂ©cision d’une commune pour un permis dĂ©livrĂ© en zone inondable », prĂ©cise Michel Dachelet.

L’autre vise une meilleure prise en compte de la gestion des eaux pluviales. Il s’agit de

limiter autant que possible la mise en mouvement des eaux de pluie rĂ©coltĂ©es sur des parcelles bĂąties ou non. Ceci doit permettre de rĂ©duire les impacts environnementaux et Ă©conomiques liĂ©s Ă  la gestion de l’eau, ainsi que les risques d’inondation en aval du projet.

À noter que la cellule GISER (Gestion intĂ©grĂ©e Sol Erosion Ruissellement) de la RĂ©gion wallonne peut aider les communes dans la gestion des inondations, des eaux de pluie ou encore des coulĂ©es de boue.

Enfin, un mot sur la sĂ©cheresse. Comme Ă©crit plus haut dans cet article, le stop Ă  l’étalement urbain prĂ©voit de densifier les centralitĂ©s. Et qui dit densification dit plus grosse sensation de chaleur quand la tempĂ©rature grimpe. « Dans le SDT, on explique bien l’importance des espaces verts et la verdurisation des centralitĂ©s pour attĂ©nuer ces effets de chaleur lors des canicules. La densification proposĂ©e est sage et raisonnable, l’environnement urbain doit rester vert. »

Conclusion

Le SchĂ©ma de dĂ©veloppement du territoire et les diffĂ©rents outils rĂ©gionaux vont donc aider le secteur Ă  s’adapter aux changements climatiques. « Quand le Ministre Borsus a lancĂ© le SDT, il a souhaitĂ© associer plusieurs partenaires : l’ex-CCW, l’UWE, l’UWA et l’UPSI. Nous avons alors compris que le secteur de la construction a besoin de prĂ©visibilitĂ© et de savoir prĂ©cisĂ©ment quoi et oĂč construire. Ces stratĂ©gies rĂ©gionales permettent de clarifier le dĂ©bat. Les constructeurs sont un des Ă©lĂ©ments de la solution pour faire face Ă  ce changement climatique », conclut Michel Dachelet.

En rĂ©ponse aux inondations de juillet 2021, le Gouvernement wallon a Ă©laborĂ© deux types de schĂ©mas pour aider Ă  la reconstruction et se prĂ©munir d’éventuelles futures catastrophes.

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WALLONIE

« Il faut dĂ©minĂ©raliser et vĂ©gĂ©taliser partout oĂč c’est possible »

Quid de la situation Ă  Bruxelles ? Notre capitale est Ă©galement fort impactĂ©e par les changements climatiques et cette situation exige de nos entrepreneurs qu’ils s’adaptent. Le Plan Air Climat Energie bruxellois (PACE) affirme d’ailleurs la nĂ©cessitĂ© pour la rĂ©gion de faire face Ă  « l’inĂ©vitable » et de s’adapter aux impacts du dĂ©rĂšglement climatique. Embuild Magazine a rencontrĂ© le Ministre Alain Maron (Ecolo), entre autres en charge de la Transition climatique, pour aborder les enjeux bruxellois Ă  ce sujet.

ÀKrinkels a rĂ©alisĂ© la mĂ©tamorphose de la place Flagey, oĂč plus de 1.000 mÂČ ont Ă©tĂ© dĂ©minĂ©ralisĂ©s pour offrir un espace ombragĂ© et plus frais aux habitants du quartier.

Bruxelles, c’est le RĂšglement RĂ©gional d’urbanisme (RRU), qui dĂ©finit les rĂšgles en matiĂšre de construction et d’amĂ©nagement du territoire. « Le projet de nouveau RRU, qui a Ă©tĂ© Ă©laborĂ© sous cette lĂ©gisla-

© Krinkels

ture, intĂšgrera cet impĂ©ratif d’adaptation et de lutte contre le changement climatique, en droite ligne avec les objectifs fixĂ©s par le PACE, qui prĂ©voit de rĂ©duire les gaz Ă  effet de serre de 47 % en 2030 par rapport Ă  2005. Ce nouveau RRU prĂ©voit notamment de renaturer la ville pour faire face aux canicules, aux inondations, aux sĂ©cheresses et Ă  l’effondrement de la biodiversitĂ©. L’adoption de ce RRU devrait ĂȘtre finalisĂ©e au dĂ©but de la prochaine lĂ©gislature », souligne ALAIN MARON

Gestion intégrée des eaux pluviales

Premier point abordĂ© par le ministre : les prĂ©cipitations abondantes, qui exigent une gestion intĂ©grĂ©e des eaux pluviales pour Ă©viter les inondations. « On a encore tous en mĂ©moire celles de l’étĂ© 2021, en Wallonie, et Bruxelles aussi est concernĂ©e par cette problĂ©matique. Divers quartiers bruxellois, situĂ©s en fond de vallĂ©e, ont aussi Ă©tĂ© victimes d’inondations. Et les phĂ©nomĂšnes de fortes pluies vont ĂȘtre de plus en plus frĂ©quents. Dans une ville, oĂč le bĂ©ton domine, il est important que l’eau puisse trouver son chemin dans le sol et s’y infiltrer plutĂŽt que d’aller saturer les Ă©gouts. Il faut dĂ©minĂ©raliser et vĂ©gĂ©taliser les espaces publics, c’est complĂ©mentaire », explique le ministre.

On a construit une sĂ©rie de bassins d’orage au cours des derniĂšres dĂ©cennies, comme celui de la place Flagey. « Mais il s’agit de projets trĂšs coĂ»teux et qui finissent par renvoyer l’eau de pluie Ă  l’égout comme un dĂ©chet. Il existe des solutions complĂ©mentaires moins chĂšres et plus Ă©cologiques, comme la remise Ă  ciel ouvert de nos cours d’eau, par exemple les projets Ă  l’étude pour la Senne au quartier Nord ou pour la Woluwe Ă  Boitsfort, ou encore la crĂ©ation de jardins de pluie et de noues, ces petits fossĂ©s vĂ©gĂ©talisĂ©s qui recueillent provisoirement les eaux de ruissellement. C’est une nouvelle maniĂšre de concevoir les espaces publics et Bruxelles a capitalisĂ© une expertise

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importante dans ce domaine, ces derniÚres années », souligne Alain Maron.

Pour le bĂąti neuf, il prĂ©conise de ne raccorder aux Ă©gouts que les eaux usĂ©es. Les eaux de pluie, quant Ă  elles, doivent plutĂŽt ĂȘtre rĂ©utilisĂ©es pour les usages domestiques quotidiens ou pour alimenter les toitures vertes, de plus en plus prĂ©sentes dans la capitale. Le surplus doit au maximum ĂȘtre rĂ©infiltrĂ© sur place. « Les toitures plates vĂ©gĂ©talisĂ©es contribuent Ă  la gestion de l’eau de pluie, accueillent la faune et la flore urbaines et amĂ©liorent le microclimat. Elles sont mĂȘmes compatibles avec la pose de panneaux photovoltaĂŻques. »

Exemple de Douai

En mars 2023, avec Bruxelles Environnement et les ingĂ©nieurs de Bruxelles MobilitĂ©, le ministre bruxellois a visitĂ© la ville de Douai, en France. Depuis plus de 20 ans dĂ©jĂ , cette commune expĂ©rimente, avec succĂšs, la gestion intĂ©grĂ©e des eaux de pluie, notamment via la pose d’asphaltes ou de pavĂ©s drainants. « C’était une visite trĂšs instructive. La municipalitĂ© a ainsi pu dĂ©connecter de nombreux espaces publics du rĂ©seau d’égouts. Elle a Ă©galement dĂ©minĂ©ralisĂ© certaines parties du territoire, c’est une bonne combinaison. On expĂ©rimente aussi ces solutions Ă  Bruxelles. Il existe plein de solutions pour concrĂ©tiser notre Plan de Gestion de l’Eau (PGE), dont la gestion intĂ©grĂ©e des eaux de pluie, et le secteur de la construction maĂźtrise dĂ©jĂ  beaucoup de techniques en la matiĂšre. »

Lutte contre les Ăźlots de chaleur

DeuxiĂšme thĂšme abordĂ© par Alain Maron : la lutte contre les Ăźlots de chaleur. « Dans les annĂ©es Ă  venir, les canicules vont augmenter et notre ville doit s’y prĂ©parer. Le mĂ©dia rĂ©gional bruxellois BX1 a d’ailleurs rĂ©alisĂ© une sĂ©rie trĂšs intĂ©ressante Ă  ce sujet : Bruxelles Ă  40 degrĂ©s », indique le ministre. « J’en reviens Ă  cette notion de dĂ©minĂ©ralisation, qui est trĂšs importante. Si vous prenez la place Rogier ou celle de la Monnaie, ce sont de parfaits exemples d’ülot de chaleur. Tous les Ă©lĂ©ments de leur construction (bĂ©ton, pierres, asphalte
) accumulent la chaleur lors des canicules. Il est impensable d’encore concevoir ce genre de places Ă  l’avenir. Il faut repenser l’amĂ©nagement des espaces publics, notamment en les vĂ©gĂ©talisant davantage. Les arbres sont des climatiseurs natu-

rels. Dans la forĂȘt de Soignes, lors de fortes chaleurs, il y a 3-4 degrĂ©s de diffĂ©rence avec le centre-ville. Il faut verduriser et dĂ©minĂ©raliser partout oĂč c’est possible. »

Selon Alain Maron, les pouvoirs publics bruxellois vont dans cette direction. « Sous l’impulsion du PACE, il faut continuer dans cette voie. Lorsque le nouveau RRU entrera en vigueur, l’enjeu sera d’accĂ©lĂ©rer cette reconfiguration du territoire. Un bel exemple est la mĂ©tamorphose de la place Flagey, oĂč plus de 1.000 mÂČ ont Ă©tĂ© dĂ©minĂ©ralisĂ©s pour offrir un espace ombragĂ© et plus frais aux habitants du quartier. C’est Krinkels, l’un de vos affiliĂ©s, qui a rĂ©alisĂ© ces travaux. Les entrepreneurs, vos membres, ont l’expertise en la matiĂšre. »

Selon une Ă©tude de Perspective.brussels Ă©tablie sur 40 ans, Bruxelles est considĂ©rĂ©e comme l’une des capitales les plus vertes d’Europe. « Nous disposons de beaucoup d’espaces verts dans la capitale », confirme le ministre, « mais ils sont inĂ©galement rĂ©partis. Un grand enjeu est de vĂ©gĂ©taliser davantage l’espace public, mais c’est souvent un Ă©quilibre dĂ©licat Ă  trouver avec la circulation automobile et le stationnement. »

Enfin, le ministre Ecolo a Ă©galement un mot sur les sĂ©cheresses. « L’eau potable consommĂ©e Ă  Bruxelles provient Ă  90-95 % de Wallonie. C’est une ressource essentielle qui peut ĂȘtre mise en pĂ©ril par les sĂ©cheresses ou les pollutions. Il convient donc de la prĂ©server et de l’économiser. Et les Ă©lĂ©ments successifs de sĂ©cheresse, aussi en hiver, peuvent constituer un gros problĂšme pour l’approvisionnement. En effet, ces sĂ©cheresses hivernales freinent la recharge des nappes phrĂ©atiques. C’est aussi un Ă©lĂ©ment Ă  tenir Ă  l’Ɠil dans notre adaptation Ă  l’eau. »

Conclusion

Bruxelles a donc dĂ©jĂ  commencĂ© sa mue pour s’adapter aux dĂ©rĂšglements climatiques. « Nous allons dans la bonne direction, mais il faut accĂ©lĂ©rer la transformation du territoire. Les plans fixent les objectifs, les pouvoirs publics insufflent une dynamique, les bureaux d’études Ă©laborent les solutions et enfin, vos membres exĂ©cutent tous ces travaux. Ce sont aussi de belles nouvelles opportunitĂ©s de marchĂ©s qui s’offrent Ă  eux et ils ont l’expertise. Ils sont capables de le faire ! Bruxelles a besoin de votre secteur pour s’adapter au changement climatique », conclut Alain Maron.

«

Bruxelles a besoin de votre secteur pour s’adapter au changement climatique. »

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Le Plan flamand d’adaptation au climat est en cours d’exĂ©cution

En 2022, le Gouvernement flamand a approuvĂ© un plan d’adaptation au climat. Ce plan doit prĂ©parer la Flandre aux effets du changement climatique, Ă  court terme (d’ici 2030) et Ă  plus long terme (d’ici 2050). Le Blue Deal, qui est allĂ© de pair avec prĂšs d’un demi-milliard d’euros d’investissements, est prĂ©sentĂ© comme le premier chapitre de ce plan. Il prĂ©cise la maniĂšre dont la Flandre s’attaquera aux problĂšmes d’inondation et de sĂ©cheresse, mais il ne contient pas d’estimations budgĂ©taires.

Si aucune mesure n’est prise, la proportion de bĂątiments confrontĂ©s Ă  des excĂ©dents d’eau risque de passer de 4,5 % aujourd’hui Ă  7,8 % en 2050, en moyenne. Mais dans certaines villes et communes, 20 Ă  30 % des bĂątiments risquent d’ĂȘtre exposĂ©s au risque d’excĂ©dent d’eau.

Que va donc faire l’AutoritĂ© flamande Ă  ce sujet ? Elle souhaite se concentrer principalement sur l’infrastructure bleu-vert. Le terme « vert » ne se limite pas Ă  ce que l’on entend classiquement par « nature », mais englobe Ă©galement les espaces verts urbains tels que les allĂ©es d’arbres, les parcs et les jardins publics. Le terme « bleu » ne se limite pas aux ruisseaux et aux riviĂšres. Il englobe Ă©galement les bassins tampons. Il convient de noter le principe appliquĂ© par la Flandre : « opter pour des mesures basĂ©es sur la nature lorsqu’elle le peut et pour le gĂ©nie civil lorsqu’elle le doit ». Ainsi, selon le plan d’adaptation au climat, le rehaussement des digues n’est pas un tabou et fait mĂȘme partie de la solution.

Conception et développement

La conception et le dĂ©veloppement des villes et des villages Ă  l’épreuve du climat deviennent la norme en Flandre. Les principes de base sont l’écologisation et le dĂ©bĂ©tonnage, un Ă©coulement retardĂ© et le tamponnage maximum des eaux (de

pluie), les parcs et autres espaces verts humides et la rĂ©duction de la pression sur le rĂ©seau d’égouts.

Le plan flamand d’adaptation au climat fait rĂ©fĂ©rence Ă  une nouvelle rĂ©glementation rĂ©gionale sur les eaux de pluie, avec des volumes minimaux (plus Ă©levĂ©s) pour les citernes d’eau de pluie et de nouvelles normes pour les installations tampons et d’infiltration, qui prennent en compte des pĂ©riodes de sĂ©cheresse et des prĂ©cipitations extrĂȘmes. Ce rĂšglement a Ă©tĂ© mis en Ɠuvre en 2023. L’utilisation circulaire de l’eau de pluie devient le point de dĂ©part. La collecte locale de l’eau par le biais de citernes d’eau de pluie, de tonneaux, de puits d’infiltration, de toits verts, d’oueds, de bassins d’attente et de revĂȘtements permĂ©ables devrait soulager le rĂ©seau d’égouts, en cas de fortes prĂ©cipitations.

Inclusion de la nature et biodiversité

En collaboration avec le secteur de la construction, l’AutoritĂ© flamande Ă©labore un cadre d’évaluation de la construction respectueuse de la nature pour les grands travaux d’infrastructure. Embuild Vlaanderen a menĂ© un projet sur ce thĂšme jusqu’à la fin de l’annĂ©e 2023. Dans le mĂȘme temps, le niveau bleu-vert devrait inciter non seulement les citoyens (au niveau des parcelles), mais aussi les utilisateurs professionnels Ă  mettre en Ɠuvre des mesures ciblĂ©es d’adaptation au climat et de renforcement de la biodiversitĂ©. Embuild Vlaanderen est Ă©galement trĂšs impliquĂ©e dans ce domaine.

Dans le cadre de la construction et de la rĂ©novation de nos infrastructures d’assainissement, l’accent est Ă©videmment mis sur les eaux usĂ©es, mais une partie des coĂ»ts d’investissement est dĂ©sormais Ă©galement consacrĂ©e Ă  l’évacuation et Ă  la collecte des eaux pluviales. Lors de la rĂ©novation ou du rĂ©amĂ©nagement des Ă©gouts, les eaux de pluie doivent ĂȘtre sĂ©parĂ©es des eaux usĂ©es afin de ne pas se retrouver dans les Ă©gouts.

30 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 DOSSIER

Bassins hydrographiques et plan Sigma

Le plan flamand d’adaptation au climat s’appuie sur les plans de gestion des bassins hydrographiques 2022-2027, qui comprennent des plans de gestion des risques d’inondation. Ils conduisent Ă  des mesures graduĂ©es pour l’ensemble des bassins des cours d’eau concernĂ©s. Il convient tout particuliĂšrement de remarquer l’accent croissant mis sur les interventions en amont pour garantir la sĂ©curitĂ© de l’eau, plus loin dans la vallĂ©e. Ces plans ont bel et bien Ă©tĂ© quantifiĂ©s. Ils ont Ă©tĂ© chiffrĂ©s Ă  un investissement total de 4,7 milliards d’euros pour 20222027, soit 2,1 milliards d’euros de plus que les fonds disponibles jusqu’à prĂ©sent.

En outre, le plan flamand d’adaptation au climat suppose la poursuite de la mise en Ɠuvre du plan Sigma, qui protĂšge la Flandre des inondations de l’Escaut et de ses affluents et devrait ĂȘtre rĂ©alisĂ© d’ici 2030. Ce plan a Ă©tĂ© lancĂ© en 1977, en rĂ©ponse Ă  l’inondation de Ruisbroek, entre autres.

La rĂ©ponse Ă  une question parlementaire de Stijn De Roo (CD&V) a rĂ©vĂ©lĂ© que le coĂ»t total du plan Sigma actualisĂ© peut ĂȘtre estimĂ© Ă  environ 1,5 milliard d’euros, mais qu’au dĂ©but de

l’annĂ©e 2020, le total de tous les engagements budgĂ©taires au titre de ce plan s’élevait seulement Ă  environ 550 millions d’euros. Au cours de la pĂ©riode 2014-2020, l’investissement annuel moyen dans la gestion de l’eau a Ă©tĂ© d’environ 57 millions d’euros. Depuis 2021, ce montant a Ă©tĂ© portĂ© Ă  plus de 100 millions d’euros. Selon le Plan flamand d’adaptation au climat, la mise en Ɠuvre du Plan Sigma nĂ©cessite principalement l’amĂ©nagement de zones inondables supplĂ©mentaires et de zones d’immersion temporaire avec des zones humides.

Vision cĂŽtiĂšre

Enfin, le Plan flamand d’adaptation au climat a proposĂ© une Vision cĂŽtiĂšre. Cette vision a Ă©tĂ© approuvĂ©e par le gouvernement flamand, en fĂ©vrier 2024. Dans ce plan, le gouvernement flamand propose de dĂ©placer la ligne cĂŽtiĂšre de 100 mĂštres en moyenne vers la mer, Ă  long ou trĂšs long terme. L’objectif est de rehausser les plages petit Ă  petit, par exemple avec du sable provenant de la mer. Cela permettra de libĂ©rer de l’espace pour des digues plus hautes et plus larges ou de crĂ©er un parc de plage allongĂ©. Les ports seront protĂ©gĂ©s par des murs anti tempĂȘtes, avec des Ă©cluses et des barriĂšres anti tempĂȘtes.

Vlaamse Waterbouwers trouve

un écho sans cesse plus large

Depuis 1996, une dizaine de sociĂ©tĂ©s flamandes d’ingĂ©nierie hydraulique sont rĂ©unies au sein de Vlaamse Waterbouwers. Cette association dĂ©fend les intĂ©rĂȘts des entrepreneurs rĂ©alisant des travaux d’ingĂ©nierie hydraulique, principalement sur les voies d’eau navigables. Nous nous sommes entretenus avec Jean-Baptiste Braet, qui prĂ©side actuellement l’association Vlaamse Waterbouwers.

De nos jours, les voies d’eau sont soumises Ă  une pression considĂ©rable, en raison de l’alternance de sĂ©cheresses plus longues et de prĂ©cipitations extrĂȘmes. Par consĂ©quent, les partis politiques accordent dĂ©sormais plus d’attention Ă  la problĂ©matique de la maĂźtrise de l’eau qu’auparavant. « La prise de conscience de la nĂ©cessitĂ© de consacrer davantage de ressources Ă  l’ingĂ©nierie hydraulique

s’est fortement dĂ©veloppĂ©e. Cela ne s’explique pas uniquement par le prĂ©cĂ©dent de la « bombe Ă  eau » wallonne, en 2021. D’autres rĂ©gions europĂ©ennes ont Ă©galement Ă©tĂ© touchĂ©es par des excĂ©dents d’eau plus frĂ©quents, ces derniĂšres annĂ©es. L’AutoritĂ© flamande a fait rĂ©aliser des calculs, selon lesquels une telle bombe Ă  eau causerait 8 milliards d’euros de dĂ©gĂąts en Flandre. La rĂ©gion de Gand et de ses environs, par exemple, serait particuliĂšrement exposĂ©e.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 31 FLANDRE

RÉNOVATION À LA POINTE DE LA TECHNOLOGIE D’UNE ÉCLUSE À OOIGEM

L’écluse du canal Roulers-Ooigem date dĂ©jĂ  des annĂ©es 1970. Aujourd’hui, cette Ă©cluse nĂ©cessite une rĂ©vision majeure. L’entreprise Artes a Ă©tĂ© chargĂ©e des travaux d’ingĂ©nierie et Ă©lectromĂ©caniques. Le remplacement de l’équipement Ă©lectromĂ©canique comprenait notamment les mises en marche des portes et des glissiĂšres, ainsi que les travaux de cĂąblage qui les accompagnaient. Au cours de sa rĂ©novation, l’ouvrage a Ă©galement Ă©tĂ© prĂ©parĂ© Ă  un fonctionnement Ă  distance ultĂ©rieur.

CONSTRUCTION D’UN NOUVEAU MUR DE QUAI À BLANKENBERGE

Le nouveau mur de quai de 150 mĂštres devrait protĂ©ger Blankenberge et l’arriĂšre-pays des fortes tempĂȘtes. Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du plan directeur intĂ©grĂ© pour la sĂ©curitĂ© cĂŽtiĂšre. Ce plan se fonde sur l’hypothĂšse d’une Ă©lĂ©vation du niveau de la mer de 30 cm jusqu’en 2050.

«

Environ 50 % des retenues d’eau et 30 % des berges flamandes ont atteint la fin de leur durĂ©e de vie. »

JEAN-BAPTISTE BRAET

L’intervention des compagnies d’assurance, dans ces dommages, Ă©tant plafonnĂ©e, c’est principalement le contribuable qui devra y aller de sa poche », explique

.

Mémorandum électoral propre

Cette annĂ©e encore, l’association Vlaamse Waterbouwers a publiĂ© son propre mĂ©morandum Ă©lectoral. Elle rĂ©clame, tout d’abord, les budgets nĂ©cessaires pour l’entretien et le renforcement des berges, afin d’éviter qu’une Ă©ventuelle « bombe Ă  eau », en Flandre, ne devienne une « bombe Ă  hydrogĂšne ». En outre, Vlaamse Waterbouwers demande au nouveau gouvernement d’investir dans les voies d’eau en tant que mode de transport durable. La voie d’eau est une alternative sĂ»re et durable au transport routier. Ses Ă©missions de CO2 sont nettement infĂ©rieures Ă  celles du trafic routier. Mais avant cela, il est aussi important d’accĂ©lĂ©rer le rattrapage du retard en matiĂšre d’entretien des infrastructures.

Le rĂ©seau de voies navigables de la Flandre, l’un des plus denses et des plus intensĂ©ment utilisĂ©s d’Europe, est en mauvais Ă©tat. « Environ 50 % des retenues d’eau et 30 % des berges flamandes ont atteint la fin de leur durĂ©e de vie. C’est ce que rĂ©vĂšle une Ă©tude de Deloitte, commandĂ©e par le dĂ©partement de la mobilitĂ© et des travaux publics (MOW). Mais pour le grand public, cette situation est moins visible que pour nos routes. L’AutoritĂ© flamande s’est donc attaquĂ©e en prioritĂ© aux « ponts en mauvais Ă©tat », au dĂ©triment de nos « berges en mauvais Ă©tat ». Le budget rĂ©gulier affectĂ© Ă  leur prĂ©servation ne dĂ©passe pas environ 70 millions d’euros par an. Ce montant devrait ĂȘtre portĂ© Ă  220 millions d’euros par an », indique le prĂ©sident de l’association.

Jean-Baptiste Braet reconnaĂźt que l’élĂ©vation des digues n’est pas toujours la solution universelle pour lutter contre l’excĂšs d’eau. La solution est souvent plurielle. Pour donner plus d’espace Ă  l’eau, il faut souvent dĂ©placer des digues, afin d’assurer une protection suffisante de la zone environnante. Certains optent pour un « paysage Ă©ponge », comme solution Ă  l’excĂ©dent d’eau. Mais dans un sol argileux, par exemple, comme en Flandre occidentale, cette approche n’est pas rĂ©alisable.

Continuité des investissements

Lydia Peeters, l’actuelle ministre flamande de la MobilitĂ© et des Travaux publics, a pu consacrer des fonds supplĂ©mentaires aux infrastructures, grĂące aux budgets supplĂ©mentaires provenant de Vlaamse Veerkracht, mais une partie insuffisante de ces fonds a Ă©tĂ© affectĂ©e au rĂ©seau de voies navigables. Vlaamse Waterbouwers espĂšre donc une mise en Ɠuvre rapide de l’idĂ©e de crĂ©er un fonds de sĂ©curitĂ© de l’eau, Ă©galement soutenue par la ministre Lydia Peeters. GrĂące Ă  ce fonds, l’AutoritĂ© flamande poursuivra son investissement Ă  long terme dans l’ingĂ©nierie hydraulique au fil des lĂ©gislatures. Un tel fonds assurera la continuitĂ© nĂ©cessaire au secteur de l’ingĂ©nierie hydraulique.

Enfin, Jean-Baptiste Braet espĂšre qu’à l’avenir, l’AutoritĂ© flamande fera encore davantage appel Ă  l’expertise de Vlaamse Waterbouwers. En cas de situation de crise extrĂȘme, l’AutoritĂ© flamande pourrait faire appel aux entreprises d’ingĂ©nierie hydraulique qui interviennent sur nos voies navigables depuis des annĂ©es dĂ©jĂ  dans le cadre de contrats d’entretien annuels. En effet, elles disposent Ă  la fois du savoir-faire et d’une capacitĂ© d’intervention rapide.

32 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 ASSOCIATION
© Artes
© Braet

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La RENOLUTION continue et fait évoluer la réglementation en matiÚre de bùti

Le Code Bruxellois de l’Air, du Climat et de la MaĂźtrise de l’Energie (CoBrACE) a fait l’objet de modifications rĂ©centes pour poursuivre les objectifs RENOLUTION. Le 14 mai dernier, les professionnels du secteur se sont rassemblĂ©s au sein des locaux d’Embuild pour une session d’information sur ces nouveautĂ©s rĂ©glementaires en matiĂšre de construction et de rĂ©novation en RĂ©gion Bruxelles-Capitale. Retour sur cet Ă©vĂ©nement.

La session d’information Ă©tait divisĂ©e en deux parties. Bruxelles

Environnement a d’abord Ă©voquĂ© les Ă©volutions rĂ©glementaires.

Embuild.Brussels, en tant que partenaire actif de l’Alliance RENOLUTION et pilote de l’atelier Accompagnement de l’Offre, a ensuite prĂ©sentĂ© les implications de ces nouveautĂ©s ainsi que les aides disponibles pour les entreprises de construction.

Révision : sept grands points

ISABELLE ROLIN (Bruxelles Environnement), cheffe de sous-division PEB et pilote de l’Atelier RĂ©glementation au sein de l’Al liance RENOLUTION, a prĂ©sentĂ© les sept grands points de cette rĂ©vision. Qu’en retenir ?

Le premier concerne des objectifs de performance Ă©nergĂ©tique pour toutes les unitĂ©s PEB. La RĂ©gion a mis en place un objectif de performance Ă©nergĂ©tique en deux paliers. L’idĂ©e est de rĂ©nover en prioritĂ© les « passoires Ă©nergĂ©tiques ». Dans un premier temps, il sera nĂ©cessaire que chaque unitĂ© PEB atteigne une performance Ă©nergĂ©tique minimum de 275 kWh/(mÂČ.an) (PEB E ou meilleur). Ce premier objectif reprĂ©senterait 250.000 logements Ă  rĂ©nover. Dans un deuxiĂšme temps, il faudrait atteindre une performance Ă©nergĂ©tique de 150 kWh/(mÂČ.an) (PEB C ou meilleur).

Des dérogations, dont les modalités sont encore à préciser, seront possibles pour adapter

l’objectif PEB si nĂ©cessaire.

Le deuxiĂšme : un certificat PEB gĂ©nĂ©ralisĂ© et obligatoire pour toutes les unitĂ©s. Jusqu’à prĂ©sent obligatoire en cas de vente ou de location d’un logement ou de bureaux de plus de 500 mÂČ, le certificat PEB devra dĂ©sormais ĂȘtre Ă©tabli pour tous les biens, y compris ceux occupĂ©s par leurs propriĂ©taires et tous les bĂątiments tertiaires.

TroisiĂšmement, Ă©voquons des rĂšgles spĂ©cifiques pour les copropriĂ©tĂ©s. En cas de copropriĂ©tĂ©, l'association des copropriĂ©taires (ACP) devra dĂ©signer un ou une experte PEB pour Ă©tablir et mettre Ă  jour les certificats PEB des logements et prĂ©parer un document de synthĂšse des travaux Ă  effectuer sur les parties communes (toiture, façades
).

QuatriĂšme point : un objectif « zĂ©ro Ă©mission ». En ce qui concerne le parc immobilier tertiaire (hors industries) privĂ© ou public, ainsi que les projets neufs, ils devront tendre vers le niveau zĂ©ro Ă©mission, autrement dit une trĂšs haute performance Ă©nergĂ©tique avec une consommation d’énergie nulle ou trĂšs faible, sans Ă©mission de gaz Ă  effet de serre Ă  partir de combustibles fossiles sur site et quasi sans Ă©mission opĂ©rationnelle de gaz Ă  effet de serre.

CinquiĂšme objectif : la sortie progressive des Ă©nergies fossiles. Pour rappel, il Ă©tait dĂ©jĂ  dĂ©cidĂ© qu’aprĂšs le 1er juin 2025, l’installation de chaudiĂšres au mazout sera interdite. Les chaudiĂšres au gaz, quant Ă  elles, ne seront plus autorisĂ©es pour les constructions neuves et les projets de rĂ©novation assimilĂ©s Ă  du neuf Ă  partir du 1er janvier 2025, en 2030 pour les rĂ©novations lourdes.

Le sixiĂšme point Ă  retenir : un systĂšme de sanctions. Deux rĂ©gimes de sanctions sont prĂ©vus par la rĂ©vision. En cas de non-respect des procĂ©dures, des sanctions pĂ©nales sont prĂ©vues (article 2.6.5. COBRACE). En ce qui concerne le non-respect des exigences de rĂ©novation, des amendes administratives automatiques de 2,5€ par Ă©cart de 1 kWh/ an de consommation en Ă©nergie primaire

34 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS

DES AIDES SONT DISPONIBLES POUR LES ENTREPRISES DE CONSTRUCTION

Primes RENOLUTION

Des questions sur le systÚme de primes à la rénovation ? Helpdesk RENOLUTION : renolution@embuild.be

Transition de votre entreprise

Se faire accompagner gratuitement pour rendre vos pratiques plus durables et circulaires ? Build Circular.brussels : info@buildcircular.brussels Être soutenu dans vos dĂ©marches d’innovation ? C-tech : c-tech.brussels@buildwise.be

Se lancer dans la transition progressive du modĂšle d’affaires vers plus de durabilitĂ© sociale et environnementale (TPE et PME) ? Shift my entreprise : shiftmyentreprise@igneos.eu

Recruter du personnel

Vous cherchez Ă  recruter et former du personnel ? Notre cellule Enseignement-EmploiFormation, en collaboration avec Construcity, vous aidera : dimitri.laenen@embuild.be

Appels Ă  projets

Trouver un financement pour un chantier de rénovation circulaire et durable ? RENOLAB.B : renolab.b@environnement.brussels

Trouver un financement pour un projet innovant qui lÚve des freins à la rénovation ? RENOLAB. ID : https://renolution.brussels/fr/renolabid

Questions techniques

Des questions techniques sur un projet de construction ? Facilitateur BĂątiment Durable : facilitateur@environnement.brussels

sont prévues, avec possibilité de faire valoir des circonstances atténuantes (article 2.6.1 et 2.6.1/1 COBRACE).

Enfin, le dernier concerne des Ă©chĂ©ances claires pour atteindre les diffĂ©rentes obligations. Des Ă©chĂ©ances claires ont Ă©tĂ© fixĂ©es, offrant tant aux professionnels, qu'aux citoyens des horizons par paliers pour entreprendre les actions nĂ©cessaires. Il reste au gouvernement Ă  adopter deux arrĂȘtĂ©s d’exĂ©cution, dans les mois qui viennent, qui permettront de dĂ©finir les dates d’échĂ©ances prĂ©cises pour l’obligation de rĂ©novation et l’obligation d’obtention d’un certificat PEB.

Au cours de la soirée, Isabelle Rolin (Bruxelles Environnement) a expliqué les modifications récentes du CoBrACE.

UN PETIT RÉCAPITULATIF DES ÉCHÉANCES

Voici les moments-clés à retenir concernant les différentes obligations :

● Obligation de disposer d’un certificat PEB pour chaque unitĂ©, dans les 5 ans de l’entrĂ©e en vigueur de l’arrĂȘtĂ© d’exĂ©cution

● Obligation de rĂ©novation de l’unitĂ© PEB, aprĂšs 10 ans (atteindre min. 275 kWh/ (m2.an)) et 20 ans (atteindre min. 150 kWh/(m2.an)) de l’entrĂ©e en vigueur de l’arrĂȘtĂ© d’exĂ©cution

● Obligation de moyens renforcĂ©e au niveau de l’Association des copropriĂ©taires

● À partir de 2025 : interdiction de placement et remplacement de chaudiĂšre au gaz pour les projets neufs et assimilĂ©s Ă  du neuf

● À partir de 2027 : atteindre les nouvelles exigences « zĂ©ro Ă©mission » et placement de systĂšme solaire renouvelable pour les projets neufs du secteur public

● À partir de 2030 : interdiction de placement et remplacement de chaudiĂšre au gaz pour les projets neufs, assimilĂ©s Ă  du neuf et rĂ©novations lourdes

● À partir de 2030 : atteindre les nouvelles exigences « zĂ©ro Ă©mission » et placement de systĂšme solaire renouvelable pour tout projet neuf

Possibilité de dérogations pour motif technique, fonctionnel ou économique.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 35 BRUXELLES/COBRACE

Une croisiÚre pour découvrir comment améliorer sa logistique

Le 18 avril dernier, la cellule MobilitĂ© d’Embuild.Brussels, en collaboration avec le Port de Bruxelles, a organisĂ© l’évĂ©nement « Sustainable Logistics in Construction : Vision and Solution ». Durant une aprĂšs-midi, une cinquantaine de personnes ont pris part Ă  une croisiĂšre sur le canal de Bruxelles. Objectif : dĂ©couvrir les services d’un centre de consolidation et explorer l’approvisionnement des matĂ©riaux de construction par voie d’eau.

Saviez-vous qu’entre 8 et 15 % des coĂ»ts de construction sont liĂ©s Ă  la logistique construction ? Selon les derniers chiffres de Bruxelles MobilitĂ©, 16.000 camions diesel et 3.000 camionnettes diesel roulent quotidiennement dans Bruxel les. Le transport de matĂ©riaux de construction reprĂ©sente 26 % du fret urbain dans notre capitale. Conscient de cet impact sur l’environnement, le secteur cherche donc des pistes pour rĂ©duire son empreinte carbone.

Centre de consolidation

Des solutions existent pour désengorger nos routes. Lors de cette croisiÚre, les participants ont pu en apprendre davantage à

LE PORT DE BRUXELLES VEUT TRAVAILLER EN SYNERGIE AVEC

TOUS LES ACTEURS DU SECTEUR

Partie prenante de cet Ă©vĂ©nement, le Port de Bruxelles a soulignĂ© l’importance de la collaboration avec notre secteur. « Pour le trafic global, environ 6 millions de tonnes de marchandises passent par le port. Pour le trafic propre (marchandises chargĂ©es et dĂ©chargĂ©es Ă  Bruxelles), ce chiffre est de 4 millions, dont 60 % de matĂ©riaux de construction. Nous voulons donc travailler en synergie avec tous les acteurs du secteur, au BCCC au quai Vergote mais aussi ailleurs. Nous allons d’ailleurs lancer un marchĂ© de concession de service, qui confirmera la vocation du premier BCCC dans son implantation actuelle et visera la crĂ©ation d’un deuxiĂšme centre de consolidation, au quai de Biestebroeck. Un appel Ă  manifestation d’intĂ©rĂȘt (Request for Information) pour un terrain de 2 hectares, qui pourrait intĂ©resser la construction, est en cours. Et enfin, grande nouvelle, Ă  partir du deuxiĂšme semestre 2024, le Port de Bruxelles deviendra trimodal eau-route-rail, avec une nouvelle connexion Ă  la voie ferrĂ©e », explique GEOFFROY DRAPPIER, chef de projets au Port de Bruxelles.

ce sujet. L’une d’entre elles est l’utilisation d’un centre de consolidation, comme celui qui se trouve actuellement au Port de Bruxelles (Brussels Construction Consolidation Centre), pour livrer des matĂ©riaux sur chantier « just in time/just in place ». « Au cours de l’évĂ©nement, Coventuris, expert en solutions innovantes dans la logistique et le transport, a prĂ©sentĂ© des centres de consolidation construction efficaces Ă  l’étranger : Ă  Stockholm, Londres et aux Pays-Bas. Pour la Belgique, Shipit a Ă©voquĂ© le BCCC et le chantier Kanal-Centre Pompidou, ancien garage CitroĂ«n, pour lequel 5 bateaux ont permis l’acheminement du matĂ©riel rĂ©utilisĂ© sur le chantier, Ă  la place de prĂšs de 20 camions, ou encore la construction d’un bĂątiment sur le site de Tour & Taxis, qui a Ă©tĂ© livrĂ© en briques par un seul bateau pour Ă©viter 60 camions. L’entreprise BPC a Ă©galement donnĂ© un retour d’expĂ©rience avec une livraison just in time/just in place sur le chantier City Dox, grĂące Ă  l’application du kitting », explique LAURENCE SAILLIEZ , conseillĂšre MobilitĂ©, Logistique et SĂ©curitĂ© routiĂšre chez Embuild.Brussels.

Stratégies régionales

Si l’entreprise de construction doit ĂȘtre convaincue de cette solution, il en va de mĂȘme pour le maĂźtre d’ouvrage. Nextensa, promoteur immobilier, a donc aussi soulignĂ© l’importance de son rĂŽle dans la dĂ©carbonation des projets de construction. Et Bopro a prĂ©sentĂ© une vision systĂ©mique de l’économie circulaire appliquĂ©e Ă  la ville d’aujourd’hui et aux projets de construction. « Cet Ă©vĂ©nement tĂ©moigne de la contribution prĂ©cieuse du secteur aux stratĂ©gies rĂ©gionales telles que Good Move, Green Deal Logistique, Shifting Economy et Renolution », conclut Laurence Sailliez.

36 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 MOBILITÉ/BRUXELLES

Le lavoir de Sugny-Chalay est le lauréat du prix Patwal 2023 de Prométhéa

Pour sa 7e Ă©dition, le Collectif d’entreprises mĂ©cĂšnes PATWAL de PromĂ©thĂ©a a fait le choix de soutenir financiĂšrement l’initiative du ComitĂ© de l’enclave de SugnyPussemange-Bagimont. ReprĂ©sentĂ© par Robert de MĂ»elenaere, il a remis le 3 avril dernier un chĂšque de 10.000 € au laurĂ©at pour financer le projet de sensibilisation et de restauration du lavoir de Sugny-Chalay, qui fait partie du patrimoine hydraulique de la Province de Namur.

Créé en 2016, le Collectif Patwal de PromĂ©thĂ©a regroupe des entreprises mĂ©cĂšnes, dont le but est de valoriser le patrimoine wallon et de sensibiliser le public Ă  la nĂ©cessitĂ© de le prĂ©server. Ce collectif est constituĂ© d’entreprises soucieuses d’avoir un impact sur la sociĂ©tĂ©, et en particulier sur la prĂ©servation du patrimoine wallon et la sensibilisation des jeunes Ă  ce patrimoine.

Le Prix PATWAL de PromĂ©thĂ©a est rendu possible grĂące au soutien, notamment, de nos affiliĂ©s BAJART SA, ETS DHERTE, ETS GOLINVAUX, MACORS SPRL, RC RENO, SOCATRA, ainsi que d’Embuild Wallonie. Depuis sa crĂ©ation, on estime Ă  74.000€ le mĂ©cĂ©nat financier gĂ©nĂ©rĂ© par ce collectif.

Lavoir atypique

Cette annĂ©e, la remise de prix s'est tenue au Centre d'InterprĂ©tation d'Art de Vresse-sur-Semois, en prĂ©sence d’Arnaud Allard, le bourgmestre de la commune et de Jean-Marc Van Espen, DĂ©putĂ©-PrĂ©sident de la Province de Namur. Une dĂ©monstration d’une lessive d'Ă©poque et un petit concert d'accordĂ©on ont ensuite Ă©tĂ© organisĂ©s au lavoir mĂȘme.

Au bout du Chemin de la WĂšbe, en bordure de forĂȘt, sur les hauteurs de Sugny, se dresse le lavoir de Chalay. Il a Ă©tĂ© Ă©rigĂ© dans la premiĂšre moitiĂ© du 19e siĂšcle. Atypique, il intrigue le passant par son architecture. Plusieurs Ă©lĂ©ments du lavoir reprĂ©sentent une valeur patrimoniale : toit Ă  croupettes, cinq bacs de lavage et de rinçage (rare sur la commune), Ăątre et banquettes. SituĂ© sur un chemin de promenade, il est merveilleusement placĂ© pour offrir un coin de fraicheur, de calme et de repos. DĂ©sireux de mettre en valeur le patrimoine du village, les Sugnygeois souhaitaient restaurer ce patrimoine Ă  l’abandon.

Ce projet s’inscrit dans une initiative plus large dĂ©nommĂ©e la « Route de l’eau », qui veut mettre en lumiĂšre le patrimoine hydraulique de la Province de Namur. Sa restauration s’érige ainsi comme un pilier fondamental dans la prĂ©servation du patrimoine hydraulique rĂ©gional, alliant Ă  la fois une dĂ©marche historique, environnementale et sociale au service de la communautĂ©.

Sensibiliser les générations futures

Le comitĂ© de l’enclave de Sugny-Pussemange-Bagimont a souhaitĂ© sensibiliser les gĂ©nĂ©rations futures Ă  la qualitĂ© de ce patrimoine typique de la rĂ©gion. C’est ainsi que des jeunes de l’ASBL « Revivre Ă  Sugny », qui s’adresse Ă  des jeunes porteurs de handicap, la jeunesse de Sugny ainsi que ceux du centre FĂ©dasil auront l’occasion d’assister Ă  une formation thĂ©orique abordant la notion du patrimoine hydraulique et le fonctionnement d’un lavoir. Une formation pratique est Ă©galement prĂ©vue. Elle les impliquera dans le nettoyage des murs, des joints, ainsi que la restauration des bacs. Cette activitĂ© permettra Ă  ces jeunes de « vivre ensemble » une expĂ©rience liĂ©e au patrimoine.

Les laurĂ©ats ont reçu un chĂšque de 10.000 € pour financer le projet de sensibilisation et de restauration du lavoir de Sugny-Chalay.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 37 PATRIMOINE
© photo Prométhéa

La cellule Energie d’Embuild Wallonie est à votre service depuis 2006

En 2006, avec l’aide de la RĂ©gion wallonne, la cellule Energie d’Embuild Wallonie avait Ă©tĂ© créée pour prĂ©parer et informer les entreprises au sujet de la rĂ©glementation PEB en prĂ©paration. À la base, l’enjeu Ă©tait principalement orientĂ© vers la construction neuve. Sur les derniĂšres annĂ©es, le dĂ©fi le plus important est devenu la rĂ©novation. La cellule Energie a rĂ©cemment organisĂ© un roadshow dans les associations locales pour expliquer ses missions et informer les entreprises.

Cela fait maintenant des annĂ©es que nos collĂšgues wallons de la cellule Energie sont au service des entrepreneurs pour les aider et les accompagner dans diffĂ©rentes matiĂšres liĂ©es Ă  la transition Ă©nergĂ©tique. Ce thĂšme est capital quand on connaĂźt les ambitions europĂ©ennes et wallonnes en matiĂšre de rĂ©novation Ă©nergĂ©tique : tendre vers le label A pour l’ensemble du bĂąti Ă  l’horizon 2050. Au dĂ©part destinĂ©e Ă  prĂ©parer les membres Ă  la nouvelle rĂ©glementation PEB, dont les prĂ©mices remontent Ă  1985 et qui s’est accĂ©lĂ©rĂ©e Ă  partir de 2008, cette cellule a Ă©voluĂ© et le travail rĂ©alisĂ© par toute l’équipe bĂ©nĂ©ficie Ă  l’ensemble du secteur de la construction. Elle est subsidiĂ©e par la RĂ©gion wallonne, dans le cadre de l’Alliance Climat Emploi RĂ©novation (ACER) et du Plan de Relance. Dans ses actions, elle collabore intensivement avec le SPW, le cabinet du ministre wallon de l’Energie, de nombreuses fĂ©dĂ©rations gravi-

38 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS
La cellule a organisé un roadshow pour expliquer ses services. Ici, la rencontre avec les membres à NamurBrabant wallon.

tant autour d’Embuild, Buildwise, des universitĂ©s, des clusters
afin d’offrir le meilleur service possible aux entreprises.

Trois objectifs principaux

Quatre personnes composent ce dĂ©partement, qui a pour cette annĂ©e 2024, trois objectifs principaux : la stimulation de l’offre de travaux et la fluidification de la chaĂźne de valeur de la rĂ©novation ; l’aide personnalisĂ©e aux entreprises et enfin les actions de communication et d’information, dont les articles d’information dans Embuild Magazine. Pour le premier objectif, la cellule coordonne et anime la Plateforme Wallonne de l’Isolation (PWI), qui rĂ©unit une vingtaine d’entreprises spĂ©cialisĂ©es dans l’isolation thermique des bĂątiments. Diminuer les Ă©missions de CO2 passera par une bonne isolation du bĂąti. Professionnaliser le mĂ©tier d’isoleur est donc capital et c’est ce Ă  quoi s’engage cette plateforme. Toujours dans ce premier objectif, le dĂ©partement anime un groupe de travail entrepreneurs/auditeurs pour amĂ©liorer la communication et la collaboration entre entrepreneurs et auditeurs.

Pour rĂ©aliser le deuxiĂšme objectif « aide personnalisĂ©e aux entreprises », la cellule a mis sur pied un helpdesk pour accompagner les entreprises et leur permettre de maitriser au mieux les Ă©volutions lĂ©gislatives et innovations liĂ©es Ă  l’importance croissante de la performance Ă©nergĂ©tique des bĂątiments. Deux personnes (nicolas.spies@embuild.be et julien.aniset@embuild.be) sont disponibles pour vous aider dans plusieurs thĂ©matiques : rĂ©glementation PEB, technologies de production d’énergie renouvelable, adaptation des cahiers des charges des entreprises aux normes PEB, identification des besoins en formation, primes, plateformes locales de rĂ©novation, actions dĂ©veloppĂ©es dans le cadre de l’ACER et Walloreno, communautĂ©s d’énergie, mobilitĂ© Ă©lectrique


Enfin, le troisiĂšme objectif concerne les actions de communication et d’information sur toutes ces thĂ©matiques, via des confĂ©rences lors de salons, des visites de chantiers, des petits articles dans le flash d’Embuild et des articles plus approfondis que vous pouvez lire dans Embuild Magazine. Les Ă©quipes de la cellule s’engagent aussi Ă  communiquer vers l’extĂ©rieur, en renforçant significativement la prĂ©sence du message sur la rĂ©novation dans

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les médias, en communiquant vers les acteurs sur les actions en cours des pouvoirs publics et en partageant des exemples concrets.

Roadshow

Pour expliquer ses diffĂ©rentes missions et actions aux quatre coins de la Wallonie, la cellule a organisĂ© un roadshow dans les associations locales, au cours de ces derniers mois. Le thĂšme principal Ă©tait la rĂ©novation Ă©nergĂ©tique. Des sessions d’information ont Ă©tĂ© organisĂ©es dans le Hainaut (26 fĂ©vrier), Ă  Namur-Brabant wallon (29 fĂ©vrier), Ă  LiĂšge-Verviers (7 mars) et Ă  Libramont (21 mars). Ces sessions ont permis aux entreprises d’en apprendre davantage sur l’actualitĂ© lĂ©gislative, les derniers changements rĂ©glementaires, les principales actions menĂ©es par l’ACER et les servies de la cellule Energie. C’est toujours bon Ă  savoir


INFO : www.wallonie.embuild.be et https://energie.wallonie.be/

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 39 ROADSHOW

Avec EMEC, devenez un pro du management de votre entreprise de construction !

Créé en 1998, Ă  l’initiative de l’ex-CCW et des centres IFAPME de LiĂšge et Charleroi, EMEC vient d’ouvrir les inscriptions pour la 26e promotion de sa cĂ©lĂšbre formation « Management d’entreprise de construction », qui dĂ©marrera trĂšs prĂ©cisĂ©ment le 20 septembre 2024. Sophie Schröder, coordinatrice d’EMEC, rappelle l’intĂ©rĂȘt de suivre ce cursus de 300 heures.

Vous ĂȘtes indĂ©pendant(e), dĂ©jĂ  gĂ©rant(e) – dĂ©butant(e) ou plus aguerri(e) – d’une PME ; vous ĂȘtes employĂ©(e) ou ouvrier, conjoint(e), fils ou fille d’entrepreneur ou bras droit du patron amenĂ©(e) Ă  reprendre la direction de l’entreprise et vous souhaitez vous former dans la gestion quotidienne performante d’une entreprise ? Une seule adresse, EMEC !

Sous l’impulsion du secteur, ce centre de formation a vu le jour il y a 25 ans. « À l’époque, le secteur de la construction souhaitait se doter d’un outil professionnel pour soutenir les entreprises dans la gestion de leur business, par le biais de la formation. Il partait

UN CATALOGUE ET DES FORMATIONS SUR-MESURE

Nous avons mis le focus sur la formation phare d’EMEC. Mais outre ce cycle long en management, l’organisme propose un catalogue trĂšs intĂ©ressant de formations courtes dans les domaines de la gestion, en lien avec le secteur. Pour consulter les formations disponibles, nous vous renvoyons vers le site internet d’EMEC www.emec.be, oĂč vous devez cliquer sur l’onglet Formations et ensuite Catalogue

EMEC propose Ă©galement des formations sur-mesure. « La demande est particuliĂšrement forte depuis deux-trois ans, surtout de la part des moyennes et grandes entreprises, qui cherchent des formules personnalisĂ©es, adaptĂ©es Ă  leurs besoins et Ă  leurs contraintes. Les thĂ©matiques les plus en vogue en ce moment sont liĂ©es au dĂ©veloppement de soft skills chez leurs collaborateurs, ouvriers ou employĂ©s, avec, par exemple, la gestion et la cohĂ©sion d’équipe, la gestion de conflits et la prĂ©vention de l’absentĂ©isme », explique SOPHIE SCHRÖDER

INFO : info@emec.be – www.emec.be

d’un double constat : d’une part, le taux de faillite Ă©tait important au sein des PME et, d’autre part, beaucoup d’entreprises n’arrivaient pas Ă  passer le cap de la succession, faute de compĂ©tences managĂ©riales avĂ©rĂ©es. C’est dans ce contexte qu’ont Ă©tĂ© créés EMEC et sa formation phare en management d’entreprise de construction », explique SOPHIE SCHRÖDER.

« À l’heure oĂč nous sommes, nous prĂ©parons notre 26e rentrĂ©e. Plus de 300 dirigeant(e)s du secteur ont dĂ©jĂ  suivi ce cursus, dont 90 % de membres d’Embuild. Cela reprĂ©sente environ 10 Ă  15 candidat(e)s par an. Nous privilĂ©gions les petits groupes pour garantir une formation interactive et offrir la possibilitĂ© Ă  chacun(e) de partager son expĂ©rience et ses questionnements », prĂ©cise la coordinatrice.

Réponses rapides et efficaces

Pendant un an, de septembre Ă  juin, les vendredis et quelques samedis, les candidats(e)s managers vont donc investir de leur temps pour parfaire leurs connaissances en un lieu gĂ©ographiquement central, aux Isnes (Gembloux). « S’inscrire Ă  cette formation est une dĂ©marche importante qui demande une Ă©norme motivation et une bonne organisation. En effet, cela implique de « s’extraire » de son entreprise un jour par semaine pendant un an, pour parfaire ses connaissances. La formation doit donc ĂȘtre trĂšs concrĂšte et apporter des rĂ©ponses et solutions rapides et efficaces face aux problĂ©matiques rencontrĂ©es par les participants dans la gestion quotidienne de leur entreprise », souligne Sophie Schröder.

Lors de ces 300 heures, un large panel de thĂ©matiques sont abordĂ©es : la comptabilitĂ©, la gestion financiĂšre, la fiscalitĂ©, la communication/marketing, la planification, la gestion de la qualitĂ©, les ressources humaines, le droit social, le droit de l’entreprise
 « Une person-

40 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS

EMEC privilégie les petits groupes pour garantir une formation interactive et offrir la possibilité à chacun(e) de partager son expérience et ses questionnements.

ne Ă  la tĂȘte d’une entreprise doit avoir une vue et une maĂźtrise Ă  360 degrĂ©s, c’est le chef d’orchestre. Les matiĂšres proposĂ©es sont donc variĂ©es et articulĂ©es entre elles. Si nous constatons que quelqu’un Ă©prouve des difficultĂ©s ou Ă©met des rĂ©serves dans tel ou tel domaine, nos formateurs sont lĂ  pour les aider Ă  lever ces freins. »

Les formateurs, parlons-en. Ce sont des experts qui proviennent du secteur ou en lien Ă©troit avec celui-ci et savent donc de quoi ils parlent. « Il s’agit principalement de conseillers d’Embuild, de Buildwise, du rĂ©seau IFAPME, ou encore de notre partenaire Group S, pour le cours spĂ©cialisĂ© de droit social. »

Programme actualisé

Chaque annĂ©e, EMEC Ă©value son programme pour le mettre Ă  jour, afin qu’il colle parfaitement aux rĂ©alitĂ©s du secteur. « Nous avons Ă©galement un rĂŽle de sensibilisation et nous devons informer sur les grandes tendances de la construction et sur les mutations en cours. Il y a 15 ans, la notion de construction durable est ainsi apparue dans notre cycle et depuis environ 10 ans, nous abordons le numĂ©rique et le BIM », explique encore la coordinatrice.

Sachez encore que ce cycle d’une annĂ©e coĂ»te 5.700 € si vous ĂȘtes membre d’Embuild et 6.300 € pour les non-membres. Ces droits d’inscription sont finançables au moyen des chĂšques-formation ; les interventions sectorielles de Cefora (CP 200) et de Constructiv (CP 124) permettent aussi d’allĂ©ger les coĂ»ts. « L’investissement en temps et financier est

important, mais il en vaut vraiment la peine. Nous retrouvons des personnes complĂštement mĂ©tamorphosĂ©es Ă  la fin du cycle, prĂȘtes Ă  gĂ©rer efficacement leur entreprise et Ă  relever de grands dĂ©fis », conclut Sophie Schröder.

Témoignages

Pour conclure cet article, nous avons recueilli quelques tĂ©moignages de personnes qui ont participĂ© Ă  cette formation. Elles confirment toutes l’intĂ©rĂȘt d’y consacrer du temps. « Je recommanderais Ă  1000 % cette formation. C'est une expĂ©rience trĂšs enrichissante. J'ai appris Ă©normĂ©ment sur le monde de la construction et sur moi-mĂȘme. C'est une expĂ©rience humaine que je n'oublierai pas non plus. Elle permet de se structurer, de faire Ă©voluer nos entreprises et de se rendre compte oĂč l’on se situe dans le monde de la construction », indique ROMANNE DELMOTTE (Toitures Julien DOGNE).

« Tous les indĂ©pendants de la construction devraient faire cette formation ! On y voit des choses tellement importantes pour le bon fonctionnement de l’entreprise. Cela peut paraĂźtre difficile pour certains de consacrer une journĂ©e par semaine Ă  se former, mais les bĂ©nĂ©fices que l’on en retire sont Ă©normes ! », souligne MÉLANIE MAYEUR (ID HOME CONSTRUCT).

« Cette formation est un condensĂ© d'apprentissage ciblĂ© et pertinent ; tout ce dont j'avais besoin, moi novice, pour une meilleure idĂ©e de ce qu'est rĂ©ellement la vie d'un gestionnaire dans le bĂątiment », explique FRANÇOIS GRIGNARD (CPI TECHNOLOGIES).

« Nous retrouvons des personnes complĂštement mĂ©tamorphosĂ©es Ă  la fin du cycle, prĂȘtes Ă  gĂ©rer efficacement leur entreprise et Ă  relever de grands dĂ©fis. »

SOPHIE SCHRÖDER

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 41 FORMATION

Intermat 2024 a accueilli 1.065 exposants et 127.500 visiteurs

Intermat, le salon B2B des solutions et technologies durables pour la construction, s’est dĂ©roulĂ© Ă  Paris Nord Villepinte, du 24 au 27 avril derniers. Sur les quatre jours, l’évĂ©nement a attirĂ© 1.065 exposants, dont 68 % d’internationaux et enregistrĂ© 127.500 visiteurs, dont 21 % d’internationaux provenant de 130 pays. Parmi ces visiteurs, Embuild Magazine. Bilan et retour sur la visite d’un Ă©vĂ©nement phare dans le secteur de la construction international, dont Embuild est partenaire.

Jeudi 25 avril, le deuxiĂšme jour du salon. Nous arrivons un peu avant 9h Ă  l’entrĂ©e du plus grand parc d’exposition de France. En voyant les centaines de visiteurs sortir du RER, on comprend rapidement l’ampleur d’Intermat. Ce salon a une renommĂ©e qui va bien au-delĂ  de la France et de sa capitale. Il est d’ailleurs placĂ© sous le haut patronage du prĂ©sident de la RĂ©publique, Emmanuel Macron. Les professionnels de la construction viennent du monde entier pour dĂ©couvrir les nouvelles technologies disponibles sur les engins et Ă©quipements de chantier. Des navettes gratuites sont d’ailleurs organisĂ©es pour rejoindre l’aĂ©roport Roissy-Charles de Gaulle, situĂ© Ă  7 km.

L’évĂ©nement est organisĂ© par la sociĂ©tĂ© Comexposium, en collaboration avec les cinq principales organisations professionnelles de la construction : FNTP (FĂ©dĂ©ration Nationale des Travaux Publics), la FFB (FĂ©dĂ©ration Française du BĂątiment), le DLR (FĂ©dĂ©ration des Distributeurs, Loueurs et RĂ©parateurs) ainsi que SEIMAT (Syndicat des Entreprises Internationales de MatĂ©riels de Construction et de Manutention) et EVOLIS (reprĂ©sentant des fabricants de machines et de biens d’équipement).

Décarbonation et numérisation

OrganisĂ©e tous les trois ans, l’édition 2021 avait Ă©tĂ© annulĂ©e, suite Ă  la crise sanitaire. Le dernier Intermat avait donc eu lieu en 2018. Pour cette Ă©dition, les thĂšmes centraux Ă©taient la dĂ©carbonation et la numĂ©risation. Un tiers des visiteurs Ă©taient d’ailleurs porteurs de projets d’investissement pour accĂ©lĂ©rer ces deux thĂ©matiques sur les chantiers. Lors de l’inauguration la veille, les cinq organisations avaient signĂ© le Manifeste « Les 4 clĂ©s pour accompagner la dĂ©carbonation des Ă©quipements de construction ».

Dans les différents halls de cet immense

42 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS
Intermat a lieu à Paris Nord Villepinte, le plus grand parc d’exposition de France.

palais d’exposition, l’offre Ă©tait centrĂ©e autour de quatre piliers : Innovations, Energies, Nouvelles Ă©quations et Engagements. À l’extĂ©rieur, une zone de dĂ©monstration Ă©tait mise sur pied pour dĂ©couvrir les derniĂšres Ă©volutions en matiĂšre d’engins de chantier.

De nombreux sous-secteurs de la construction prĂ©sentaient leurs produits et innovations : bĂątiment, gĂ©nie civil et filiĂšre du bĂ©ton ; terrassement et dĂ©molition ; routes ; levage, manutention et transport ; sondage, forage et industrie des matĂ©riaux. Avec 1.065 exposants prĂ©sents, dont 68 % d’internationaux, difficile ne pas trouver son bonheur ! 17 d’entre eux ont d’ailleurs Ă©tĂ© rĂ©compensĂ©s lors de la remise des Innovation Awards. Parmi les pays les plus reprĂ©sentĂ©s, les organisateurs ont citĂ© la Belgique, les Pays-Bas, l’Italie, l’Allemagne, le Royaume-Uni, la SuĂšde, la Finlande, les pays du Maghreb et la Turquie.

Exposants belges

Lors de notre visite, nous avons pu rencontrer quelques exposants belges. Ils étaient une petite vingtaine au total à avoir rejoint Paris pour exposer leurs produits dédiés à la construction.

C’était notamment le cas de Bonneux Concrete Machinery, une PME basĂ©e Ă  SaintTrond et qui a un bureau français, Ă  Boeschepe dans le Nord de la France. Cette entreprise est le partenaire exclusif de Xanjer, fabricant de pompes Ă  bĂ©ton et d’accessoires, et ses activitĂ©s s’étendent en France et ses territoires d’outre-mer, Allemagne et Scandinavie. Des nouvelles machines de pompage Ă©taient exposĂ©es lors d’Intermat.

ReprĂ©sentant d’Embuild, nous sommes trĂšs bien accueillis par CRISTINA VREVEN , sur le stand. « Je vous connais bien. Il y a quelques annĂ©es, nous sommes partis avec Embuild Limbourg en Colombie pour un chouette voyage de rĂ©seautage », indique-t-elle, avant de parler d’Intermat. « En Belgique, nous avons l’habitude de participer Ă  Matexpo, qui attire surtout un public issu du Benelux. Intermat est encore plus international avec la prĂ©sence de nombreux exposants asiatiques, turcs ou encore des pays du Maghreb
Nous sommes ici pour prĂ©senter notre nouvelle marque Xanjer et surtout pour faire plaisir Ă  nos clients français, pour qui ce salon est un excellent moment de networking », explique Cristina. À noter que le World of Concrete Europe

Ă©tait organisĂ© lors de cette Ă©dition. Il s’agissait du rendez-vous europĂ©en de toute la filiĂšre bĂ©ton qui, via un espace d’exposition et un forum, montrait sa formidable dynamique d’innovation.

Nous poursuivons notre aventure dans ces allĂ©es qui ne dĂ©semplissent pas. Dans le Village Start-Up, nous rencontrons la sociĂ©tĂ© HeronTrack, qui a dĂ©jĂ  participĂ© Ă  notre salon de la numĂ©risation Digital Construction Brussels. Cette PME est spĂ©cialisĂ©e dans le tracking d’outillage, notamment dans le secteur de la construction. « C’est assez impressionnant d’ĂȘtre prĂ©sent ici, au milieu de grands groupes internationaux. Pour nous, c’est toujours intĂ©ressant de pouvoir participer Ă  ce type de salon, car il permet de nous rendre compte des besoins du marchĂ© », explique GUERIC ROMMEL.

Notre Ă©tape suivante nous mĂšne vers TVH, acteur mondial des piĂšces dĂ©tachĂ©es pour chariots Ă©lĂ©vateurs, vĂ©hicules industriels, engins de chantier et machines agricoles. Cette entreprise belge, dont le siĂšge social se trouve Ă  Waregem, est internationalement connue avec 81 succursales rĂ©parties dans le monde entier. On nous y explique qu’Intermat est un salon important dans le monde des engins de la construction, mais qu’un bilan dĂ©finitif ne peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© qu’à la fin des quatre jours de l’évĂ©nement.

Signalons encore que nous avons pu Ă©changer avec des exposants chinois qui soulignaient l’importance de nouer des contacts europĂ©ens lors du salon. Nous avons aussi discutĂ© avec Farouk Chiali, l’ancien ministre algĂ©rien des Travaux publics et des Transports, notamment lors de la prĂ©sidence d’Abdelaziz Bouteflika. Inconditionnel de l’évĂ©nement depuis son lancement, il nous a expliquĂ© l’importance d’ĂȘtre prĂ©sent Ă  Intermat, vu les nombreux travaux d’infrastructure entrepris dans cette ancienne colonie française, qui a obtenu son indĂ©pendance en 1962.

30 % de contacts en plus !

Outre des ateliers, tables rondes, animations
une confĂ©rence Ă©tait aussi organisĂ©e sur la reconstruction de l’Ukraine : ReBuild Ukraine. Enfin, une information intĂ©ressante pour conclure. Selon l’organisation, le nombre de contacts quotidiens rĂ©alisĂ©s par exposant est en augmentation de 30 %, par rapport Ă  l’édition 2018. Que nous rĂ©servera la prochaine ? RĂ©ponse en avril 2027 !

NOS COLLÈGUES DE LA FIEC ÉTAIENT PRÉSENTS

DOMENICO CAMPOGRANDE, le directeur de nos collĂšgues de la FIEC (FĂ©dĂ©ration europĂ©enne de l’industrie de la construction), Ă©tait prĂ©sent Ă  l’évĂ©nement.

« Intermat a Ă©tĂ© une excellente occasion de voir comment les fabricants de machines et d’équipements intĂšgrent les nouvelles technologies et les nouvelles exigences dans leurs produits. Cela permet aux entreprises de construction, d’une part, d’identifier les opportunitĂ©s d’investissement et de les planifier Ă  l’avance et, d’autre part, d’envisager de nouvelles possibilitĂ©s d’innovation pour leurs propres structures et processus », indique-t-il.

Comme nous, il a Ă©tĂ© frappĂ© par la prĂ©sence d’acteurs non-europĂ©ens.

« Elle devrait faire réfléchir nos futurs décideurs sur les initiatives à mettre en place pour définir une réelle nouvelle économie industrielle européenne »

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 43 SALON DE LA CONSTRUCTION

Vos archives ne sont pas seulement importantes pour votre entreprise

Les entreprises de construction ne sont pas toujours conscientes de l’intĂ©rĂȘt collectif de leurs archives. Pourtant, elles gagnent en importance auprĂšs de nos chercheurs. Elles peuvent contenir des documents prĂ©cieux pour l’entreprise, mais aussi pour les chercheurs. Elles documentent la pratique de construction et donnent un aperçu de la rĂ©alitĂ© socio-Ă©conomique sous-jacente. Ces derniĂšres annĂ©es, Flanders Architecture Institute a collaborĂ© avec quelques entreprises de construction pour Ă©tudier la meilleure approche Ă  adopter pour leurs archives.

En quoi les utilisateurs d’archives sont-ils intĂ©ressĂ©s ?

Les archives des entreprises de construction sont avant tout utiles pour prĂ©parer et planifier de nouveaux projets de construction. Deux groupes d’utilisateurs Ă©vidents sont les historiens de la construction et les architectes de la restauration, qui Ă©tudient la structure ou l’histoire d’un bĂątiment spĂ©cifique. Les entreprises de construction et les bureaux d’études tirent des informations techniques de ces archives pour prĂ©parer les dossiers relatifs Ă  l’entretien ou Ă  la rĂ©novation des bĂątiments. Aujourd’hui, les techniques de construction historiques suscitent Ă©galement beaucoup d’intĂ©rĂȘt, un thĂšme de plus en plus pertinent alors que la reconversion des bĂątiments devient de plus en plus importante. Les archives sont une source importante pour la crĂ©ation et l’illustration de publications occasionnelles. En outre, les groupes de recherche acadĂ©miques utilisent Ă©galement ces archives pour des recherches sur l’histoire gĂ©nĂ©rale de la construction, en Belgique. D’autres historiens voient les entreprises de construction comme des acteurs socio-Ă©conomiques importants. Les archives peuvent offrir un aperçu de thĂšmes tels que les conditions de travail, les rĂšgles de sĂ©curitĂ© et la migration. La comptabilitĂ© historique peut Ă©galement fournir un aperçu de la situation Ă©conomique dans laquelle une entreprise opĂ©rait.

44 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024
Collection Flanders Architecture Institute –Collection CommunautĂ© flamande, Anvers. SECTEURS & MÉTIERS
La construction du bñtiment de l’usine Sidmar à Zelzate par l’entrepreneur Van Coillie (1965-1970).

La reconstruction de l’église

Sainte-Catherine, Ă  Hoogstraten (1950).

Qui collecte les archives des entreprises de construction ?

Collecter des archives n’est pas la mĂȘme chose que collecter de vieux documents. Dans une archive, c’est l’ensemble des documents qui est important. Ils ont tous Ă©tĂ© créés dans un contexte de travail. Cette cohĂ©rence entre les documents rend une archive prĂ©cieuse. Un vieux plan de construction est intĂ©ressant, mais il le devient davantage si nous disposons Ă©galement du dossier d’appel d’offres, des rapports de chantier, des photos, des dessins dĂ©taillĂ©s


Les collecteurs d’archives de construction sont principalement des institutions d’archives publiques, qui crĂ©ent des collections d’archives pour l’usage public. En Belgique, malheureusement, il n’existe pas d’institution d’archives qui se consacre exclusivement aux archives de construction. On trouve Ă©galement peu d’exemples au niveau international.

Environ 60 archives d’acteurs de la construction sont conservĂ©es dans des institutions d’archives publiques en Belgique, dont 25 de taille substantielle. Il ne s’agit pas uniquement d’entreprises de construction, mais aussi d’archives d’associations. Les archives de l’Etat Ă  Beveren, les Archives provinciales de Flandre Occidentale et les archives municipales et communales conservent la majoritĂ© de ces archives. Flanders Architecture Institute Ă  Anvers et le CIVA Ă  Bruxelles sont des archives d’architecture, qui se concentrent principalement sur les architectes et les designers. Les entreprises de construction sont plutĂŽt une exception dans leur collection. Depuis 2013, le CIVA conserve les archives importantes de

l’entreprise Blaton.

Une des principales raisons pour laquelle relativement peu d’archives d’acteurs de la construction sont conservĂ©es est que cette catĂ©gorie d’organisations a Ă©tĂ© sous-reprĂ©sentĂ©e dans la recherche sur l’histoire de la construction. Mais, sous l’impulsion de certains groupes de recherche, cette situation est en train de changer.

Comment fonctionne un transfert d’archives ?

Le processus de transfert d’archives implique le transfert de l’archive ou une partie de celle-ci Ă  une autre partie, gĂ©nĂ©ralement une institution d’archives professionnelle. Deux options existent :

● DON MANUEL OU DONATION . Dans ce cas, l’institution d’archives devient propriĂ©taire de l’archive. Un don manuel nĂ©cessite simplement un document signĂ© par les deux parties. Une donation nĂ©cessite l’intervention d’un notaire ;

● DÉPÔT. Dans ce cas, l’entreprise de construction confie temporairement ses archives Ă  une institution d’archives. L’entreprise de construction reste propriĂ©taire. Pour une institution d’archives, l’acquisition d’une archive reprĂ©sente un investissement important. Par consĂ©quent, elle acceptera, seulement de maniĂšre trĂšs exceptionnelle, de prendre en dĂ©pĂŽt des archives..

Un bon accord de transfert d’archives devrait inclure les Ă©lĂ©ments suivants :

● une liste sommaire des archives qui sont transfĂ©rĂ©es ;

● des modalitĂ©s de transport ;

« Les entreprises de construction sont des acteurs importants dans notre sociĂ©tĂ©. Leurs archives contiennent des informations essentielles pour mener des recherches sur l’histoire des matĂ©riaux, la circularitĂ©, les conditions de travail, la migration
 »

INGE BERTELS, chercheuse en Histoire de la Construction et doyenne de la FacultĂ© des Sciences du Design de l’UniversitĂ© d’Anvers.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 2024 45
FLANDERS ARCHITECTURE INSTITUTE
Verstraete Vanhecke, Wilrijk.

© Collection CIVA, Bruxelles.

Le projet de façade de l’architecte Victor Horta pour le Palais des Beaux-Arts Ă  Bruxelles, exĂ©cutĂ© par les entrepreneurs Armand et Emile Blaton (1922).

DEMANDEZ CONSEIL :

Avez-vous des questions sur oĂč vous pouvez vous adresser avec vos archives, souhaitez-vous des informations sur la valeur patrimoniale, ou avezvous besoin de soutien pour rendre vos archives accessibles ? Flanders Architecture Institute a pour mission de soutenir votre entreprise de construction dans ces domaines. Vous avez encore des questions, aprĂšs cette lecture ? Vous trouverez plus d’informations et de conseils sur le site web du Flanders Architecture Institute Ă  l’adresse vai.be/advies.

● des garanties de l’institution d’archives qu’elle gĂšrera les archives en bon pĂšre de famille et qu’elle respectera la lĂ©gislation sur le droit d’auteur et la protection de la vie privĂ©e ;

● des accords sur la publicitĂ© des documents ; ● des accords sur les droits de l’institution d’archives. Que peut faire l’institution avec les archives ?

Si les archives sont relativement rĂ©centes, vĂ©rifiez soigneusement si des dĂ©clarations de confidentialitĂ© s’appliquent Ă  certaines parties. Listez ces parties et convenez avec l’institution d’archives que l’accĂšs Ă  ces parties ne sera possible qu’avec votre autorisation.

Quelles archives transférer

?

Il n’est pas toujours nĂ©cessaire ni souhaitable de transfĂ©rer l’intĂ©gralitĂ© des archives. L’acquisition d’un gros volume d’archives n’est pas toujours rĂ©alisable pour une institution d’archives. TransfĂ©rer une partie des archives peut donc ĂȘtre une bonne idĂ©e. Certaines sĂ©ries d’informations mĂ©ritent une attention particuliĂšre, en raison de leur valeur patrimoniale Ă©vidente.

● ARCHIVES D’AVANT 1945

La Belgique est riche en entreprises de construction, dont l’histoire remonte au dĂ©but du 20e siĂšcle, voire plus tĂŽt. Mais il est frappant de constater que les archives d’avant 1945 sont particuliĂšrement rares dans beaucoup de ces entreprises. Les acquisitions et les fusions ont souvent nui Ă  la gestion des archives. Votre entreprise possĂšde-t-elle des plans, du matĂ©riel photographique, de la correspondance ou d’autres documents datant d’avant 1945 ? Dans ce cas, il s’agit de matĂ©riel rare et prĂ©cieux. Ne les jetez surtout pas et envisagez de les donner Ă  une institution d’archives publique.

Notez Ă©galement que l’anciennetĂ© de ces piĂšces nĂ©cessite une conservation professionnelle.

● COLLECTIONS DE PHOTOS

Un autre type d’information que nous rencontrons dans les entreprises de construction sont les collections de photos qui documentent les rĂ©alisations et les chantiers des entreprises. Il s’agit souvent de photos de bonne qualitĂ© prises par des photographes professionnels. Exemples : les collections de photos des entreprises Van Coillie et Van Laere, toutes deux conservĂ©es au Flanders Architecture Institute, ou la collection de photos de Serck, conservĂ©e au musĂ©e de l’Industrie de Gand. Il s’agit de matĂ©riel important, qui est intensivement utilisĂ© dans la recherche et les publications sur l’histoire de la construction.

Organiser soi-mĂȘme l’accĂšs aux archives

De nombreuses entreprises prĂ©fĂšrent conserver leurs anciennes archives en interne. Par exemple, parce qu’elles consultent souvent ces informations, ou parce qu’elles mettent en place une action patrimoniale sur l’histoire de l’entreprise. Dans ce cas, l’entreprise peut aussi organiser, elle-mĂȘme, l’accĂšs aux archives pour des tiers. Voici quelques conseils :

● faites connaütre les archives aux chercheurs sur des plateformes telles que l’Archiefhub du Flanders Architecture Institute (archiefhub.vai.be) ;

● Ă©tablissez de bons accords avec les visiteurs. Faites-leur signer un document dans lequel ils s’engagent Ă  bien traiter les archives. Incluez Ă©ventuellement des accords sur la prise de reproductions ;

● prĂ©voyez une surveillance par un collaborateur.

46 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS

VOTRE ENGAGEMENT

SOCIAL EST PAYANT

Vous entreprenez ou soutenez un projet sociĂ©tal ? Les Embuild Foundation Awards rĂ©compensent l’engagement sociĂ©tal des entreprises de construction qui collaborent avec des partenaires externes actifs dans un domaine sociĂ©tal.

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Caler des vitrages dans les rùgles de l’art

Les rĂšgles de calage d’un vitrage en feuillure sont dĂ©crites dans la norme NBN EN 12488.

Les dimensions des cales, leur dureté et leur positionnement comptent parmi les sujets abordés par la norme.

Afin d’assurer les performances et la durabilitĂ© de la fenĂȘtre, un vitrage posĂ© en feuillure dans un chĂąssis doit ĂȘtre correctement calĂ©. Les principales rĂšgles Ă  respecter consistent Ă  garantir l’absence de contact entre le verre et le chĂąssis, Ă  rĂ©partir sur ce dernier les charges reprises par le vitrage et Ă  assurer l’équerrage de la menuiserie.

Pour ce faire, trois types de cales sont utilisées (voir figure 1) :

● les cales d’assise ● les cales de positionnement ● les espaceurs.

Dans la NIT 221, ces cales sont appelĂ©es, respectivement, cales de support, de distance et d’espacement.

Chacune de ces cales remplit une fonction particuliĂšre et a des exigences propres.

Les différents types de cales

LES CALES D’ASSISE

Les cales d’assise assurent surtout une fonction mĂ©canique en transmettant au chĂąssis le poids propre du vitrage et les efforts de manƓuvre. Selon le type de manƓuvre, ces cales sont positionnĂ©es en parties horizontales et verticales (chĂąssis ouvrant; voir figure 2) ou uniquement en partie horizontale (chĂąssis fixe et coulissant, par exemple; voir figure 3).

Pour transmettre ces efforts, elles sont généralement en matériaux synthétiques durs tels que le polypropylÚne ou le polyamide. Les cales en bois ne sont pas recommandées dans le cas de verre à couches (ce qui est le cas

Fig. 1 Différents types de cales utilisés pour un vitrage posé en feuillure.

48 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 BUILDWISE

de la plupart des volumes de double et triple vitrage actuels) et de verre feuilletĂ©, et ce en raison d’un risque de dĂ©gradation des intercalaires par les tanins du bois.

Habituellement, leur épaisseur est de 4 ou 5 mm pour un double ou triple vitrage, en fonction de la surface de celui-ci.

La largeur de ces cales sera supĂ©rieure d’au moins 2 mm Ă  l’épaisseur du vitrage de sorte que celui-ci soit soutenu sur toute son Ă©paisseur.

La longueur de la cale ne doit pas ĂȘtre infĂ©rieure Ă  80 mm et dĂ©pend du poids du vitrage et de son transfert au fond de feuillure, de la rĂ©sistance Ă  la compression du matĂ©riau ainsi que de la gĂ©omĂ©trie du chĂąssis et de la cale d’assise.

Enfin, ces cales sont au nombre de deux maximum et la distance minimale entre l’angle du vitrage et le bord le plus proche de la cale sera de 50 mm. Elle est gĂ©nĂ©ralement de 80 Ă  100 mm.

LES CALES DE POSITIONNEMENT

Les cales de positionnement n’ont pas de fonction mĂ©canique, elles servent uni-

quement Ă  positionner et Ă  maintenir correctement le vitrage par rapport au fond de feuillure. Obligatoires (sauf dans le cas d’un chĂąssis fixe), elles sont utilisĂ©es pour Ă©viter le contact entre le verre et le fond de feuillure, notamment au droit des points de fermeture ou de suspension des ouvrants.

Comme les cales d’assise, elles sont principalement en matĂ©riaux synthĂ©tiques durs.

LES ESPACEURS

Les espaceurs servent Ă  positionner et Ă  maintenir correctement le vitrage par rapport Ă  la contre-feuillure d’un cĂŽtĂ© et Ă  la parclose de l’autre cĂŽtĂ©. Ceci permet d’assurer la constance de l’épaisseur du joint entre le vitrage et le chĂąssis (dans le plan parallĂšle au vitrage).

En pratique, les espaceurs sont souvent mis en Ɠuvre sous forme de fond de joint ou de profilĂ©s d’étanchĂ©itĂ© continus.

LE POSITIONNEMENT DES CALES EN FONCTION DU TYPE DE CHÂSSIS

Le positionnement des cales de vitrage en fonction du type de chñssis peut se faire suivant l’annexe C de la norme NBN EN 12488. Dans tous les cas, elles ne devront pas obstruer les orifices de drainage.

RĂ©sumĂ© d’un article paru en p. 8-10 du Buildwise Magazine 2021/6. Seul l’article original de Buildwise peut ĂȘtre citĂ© en rĂ©fĂ©rence.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 49 BUILDWISE
Fig. 2 Positionnement des cales d’assise dans le cas d’un chñssis oscillobattant à un vantail. Fig. 3 Positionnement des cales d’assise dans le cas d’un chñssis fixe.

Pose de fenĂȘtres en bois dans des murs creux

Les pompes Ă  chaleur (PAC) ont fortement Ă©voluĂ© ces derniĂšres annĂ©es : leurs performances s’amĂ©liorent, leur prix diminue et de nombreux modĂšles peuvent dĂ©sormais fonctionner Ă  plus haute tempĂ©rature. Pour maximiser leurs performances et faire plus d’économies, quelques Ă©tapes clĂ©s sont Ă  suivre attentivement.

Principe

Buildwise a publié récemment les NIT 286 et 288 relatives à la pose des menuiseries dans les murs creux.

En gĂ©nĂ©ral, il est plus avantageux de poser la fenĂȘtre avant d’isoler la coulisse et de mettre en Ɠuvre le parement extĂ©rieur. En effet, en procĂ©dant de la sorte, il est plus facile d’appliquer la barriĂšre d’étanchĂ©itĂ© Ă  l’eau du raccord de fenĂȘtre et de garantir un raccord correct entre l’isolation de la coulisse et la fenĂȘtre.

Cette technique est illustrĂ©e Ă  la figure 1. Elle consiste Ă  prĂ©voir un prĂ©cadre autour du chĂąssis. Les deux Ă©lĂ©ments sont fixĂ©s mĂ©caniquement l’un Ă  l’autre de façon Ă©tanche. L’ensemble est Ă  son tour fixĂ© au gros Ɠuvre. La figure 2 reprĂ©sente le dĂ©tail du raccord complet, c’est-Ă -dire aprĂšs que les autres entrepreneurs ont appliquĂ© l’isolation et rĂ©alisĂ© le parement extĂ©rieur ainsi que les finitions intĂ©rieures. Ce dĂ©tail est conforme Ă  la PEB.

Points importants

Examinons quelques points pratiques auxquels le menuisier doit faire attention.

ÉTANCHÉITÉ À L’AIR

Le prĂ©cadre Ă©tanche Ă  l’air (voir ➌ Ă  la figure 1) peut ĂȘtre constituĂ© de panneaux Ă  base de bois ou de dĂ©rivĂ©s du bois (contreplaquĂ©, par exemple). Cependant, d’autres matĂ©riaux tels que la mousse PUR rigide recyclĂ©e sont Ă©galement envisageables.

Le raccord Ă©tanche Ă  l’air entre le chĂąssis et le prĂ©cadre est rĂ©alisĂ© au moyen d’une bande de mousse comprimĂ©e ou d’une colle expansive (voir ➋ Ă  la figure 1). Il sera mis en Ɠuvre avant que le prĂ©cadre ne soit fixĂ© mĂ©caniquement au chĂąssis.

Fig. 1 Pose d’une fenĂȘtre en bois au moyen d’un prĂ©cadre Ă©tanche Ă  l’air avant isolation de la façade et rĂ©alisation du parement extĂ©rieur.

➊ BarriĂšre d’étanchĂ©itĂ© Ă  l’eau du raccord de fenĂȘtre

➋ Joint adhĂ©sif ou mastic (expansif et Ă©tanche) / boudin hydrogonflant

➌ PrĂ©cadre Ă©tanche Ă  l’air

➍ Mousse PUR

➎ Membrane d’étanchĂ©itĂ© Ă  l’air (Ă  placer par le menuisier si le maĂźtre d’ouvrage en a fait la demande)

➏ Console de support pour le prĂ©cadre (si requis)

BUILDWISE
➊ ➋
➏
➌ ➍ ➎
50 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024

Fig. 2 DĂ©tail complet d’une fenĂȘtre en bois avec appui de fenĂȘtre en pierre posĂ©e au moyen d’un prĂ©cadre Ă©tanche Ă  l’air avant l’isolation de la coulisse et la rĂ©alisation du parement extĂ©rieur.

Quant Ă  l’étanchĂ©itĂ© Ă  l’air entre le prĂ©cadre (Ă©tanche Ă  l’air) et le mur porteur, elle est assurĂ©e par une membrane d’étanchĂ©itĂ© Ă  l’air (voir ➎ Ă  la figure 1). Le maĂźtre d’ouvrage peut demander au menuisier de la poser.

IMPERMÉABILITÉ À L’EAU

La barriĂšre d’étanchĂ©itĂ© Ă  l’eau, qui doit ĂȘtre appliquĂ©e sur la partie supĂ©rieure et les cĂŽtĂ©s du raccord de fenĂȘtre (voir ➊ Ă  la figure 1), peut ĂȘtre constituĂ©e d’une membrane en EPDM. Cette barriĂšre peut ĂȘtre collĂ©e au mur intĂ©rieur et au chĂąssis.

PERFORMANCES THERMIQUES

Pour que les autres entrepreneurs puissent rĂ©aliser un raccord conforme Ă  la PEB, le menuisier tiendra compte des points suivants. La conductivitĂ© thermique λ du matĂ©riau du prĂ©cadre doit ĂȘtre infĂ©rieure ou Ă©gale Ă  0,2 W/m.K. C’est le cas des panneaux Ă  base de bois. La rĂ©sistance thermique ‘R’ du prĂ©cadre sera, quant Ă  elle, au moins Ă©gale Ă  1,5 m2.K/W. En prĂ©sence d’un prĂ©cadre en contreplaquĂ©, une rĂ©sistance R ≄ 1,5 correspond Ă  une profondeur (df ) ≄ 30 cm. Si la profondeur est infĂ©rieure Ă  30 cm, le prĂ©cadre sera constituĂ© d’un matĂ©riau prĂ©sentant de meilleures performances thermiques (conductivitĂ© thermique infĂ©rieure).

La longueur de contact entre le chĂąssis et le prĂ©cadre (dcontact) doit correspondre au moins Ă  la moitiĂ© de l’épaisseur du profilĂ© de la fenĂȘtre.

RĂ©sumĂ© d’un article paru en p. 12-13 du Buildwise Magazine 2022/5 (mars-avril 2022). Seul l’article original de Buildwise peut ĂȘtre citĂ© en rĂ©fĂ©rence.

Gardez une longueur d'avance en tant que menuisier grĂące aux nouvelles directives de pose de nos Notes d’information technique (NIT) 286 et 288, qui reprennent les toutes derniĂšres exigences en matiĂšre d'enveloppe du bĂątiment. Des aspects gĂ©nĂ©raux aux fiches de dĂ©tails techniques spĂ©cifiques pour les chĂąssis en bois, en PVC et en aluminium, nous avons pensĂ© Ă  tout ! Pour un aperçu complet, consultez notre site https://buildwise.direct/posevitrage-menuiseriecampagne.

EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 51 BUILDWISE

La carriĂšre de pierre redevient nature

Cette annĂ©e, un projet inhabituel a participĂ© Ă  la JournĂ©e Chantiers Ouverts (JCO) : la rĂ©affectation des anciennes graviĂšres d’Artilaval et Grondzorg Limburg, Ă  DilsenStokkem. Pour une fois, pas de travaux de construction ou d’infrastructure, mais la crĂ©ation d’un espace naturel qui fera bientĂŽt partie du Parc National de la Haute Campine. Un projet passionnant, qui illustre comment l’approche de la nature et de l’environnement a Ă©voluĂ© au cours des derniĂšres dĂ©cennies.

Le projet a Ă©tĂ© inscrit Ă  JCO par notre membre De Coster Dominique sa de Houthalen-Helchteren, nous a racontĂ© ROB DE COSTER , le co-gĂ©rant. « Nous sommes une entreprise familiale avec environ 80 personnes, spĂ©cialisĂ©es dans les techniques de sol, de dĂ©molition, d’infrastructure et de fondation. Nous faisons partie d’un groupe plus important comprenant notamment Martens Wegenbouw, qui se concentre sur les travaux d’infrastructure, et Deco Recycling, qui rĂ©alise divers travaux de recyclage tels que le tri et le broyage des granulats de dĂ©bris purs et contaminĂ©s », explique Rob De Coster.

L’une des deux carriĂšres appartenait Ă  Grondzorg Limburg (GZL), une entreprise rachetĂ©e par notre interlocuteur. L’autre carriĂšre est la propriĂ©tĂ© d’Artilaval, qui fait partie du groupe incluant notamment Bioterra sa.

Gravier

L’histoire de ce lieu est aussi celle de notre vision d’exploitation des ressources naturelles. Les carriĂšres se situent en bordure du Plateau Campinois, non loin de la Meuse. Dans ces rĂ©gions, l’extraction de gravier remonte Ă  Mathusalem. « Les deux carriĂšres avaient un permis d’exploitation pour l’extraction de gravier, mais elles Ă©taient Ă©puisĂ©es. La question Ă©tait de savoir ce qu’il fallait en faire Ă  l’avenir, aprĂšs l’arrĂȘt de l’exploitation. En principe, une destination aprĂšs la cessation des activitĂ©s avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© fixĂ©e, Ă  savoir la rĂ©crĂ©ation. Dans les annĂ©es 1990, la ville de Dilsen-Stokkem a donc proposĂ© d’y installer un circuit de motocross. Mais heureusement, cette idĂ©e n’a pas trouvĂ© de soutien », indique Rob De Coster.

Parc National

La cause en Ă©tait un concours de circonstances et surtout un changement d’époque, explique Johan Rutten de la sociĂ©tĂ© J.R. ECOnsult. Ce consultant en environnement a accompagnĂ© Grondzorg Limburg et Artilaval dans la rĂ©affectation de la carriĂšre et l’obtention ainsi que l’exĂ©cution de diffĂ©rents permis. Il connaĂźt le territoire depuis une trentaine d’annĂ©es. « Un autre pouvoir local est arrivĂ© Ă  Dilsem-Stokkem et il ne voyait plus l’utilitĂ© d’un circuit de motocross. Plus gĂ©nĂ©ralement, une nouvelle vision de l’extraction de gravier le long de la Meuse avait Ă©mergĂ©, qui a Ă©tĂ© ancrĂ©e dans un nouveau dĂ©cret sur le gravier. Les protestations contre les dommages causĂ©s au paysage se faisaient de plus en plus nombreuses. Un consensus s’est formĂ© sur le fait que la rĂ©affectation en tant que zone naturelle ou Ă©ventuellement en terres agricoles devait prendre une place plus importante », explique Johan Rutten.

De plus, entre-temps, le Paysage rĂ©gional Campine et Pays de la Meuse a Ă©tĂ© créé, une asbl qui associe nature et paysage de haute qualitĂ© Ă  un tourisme durable. Au sein de cette organisation, une vieille idĂ©e a Ă©tĂ© concrĂ©tisĂ©e. DĂšs 1912, le professeur Jean Massart, un pionnier bruxellois de la protection de la nature, avait proposĂ© de crĂ©er un parc naturel dans la rĂ©gion. Avec presqu’un siĂšcle de retard, cela s’est enfin rĂ©alisĂ©. En 2006, le Parc National de la Haute Campine - le premier parc national du pays - a Ă©tĂ© officiellement inaugurĂ©.

Etant donné que les carriÚres se trouvent à proximité immédiate du Parc National, cela a créé une nouvelle situation. Il a été décidé de les intégrer dans le Parc National.

Les carriùres de gravier vues d’en haut

Les carriÚres seront intégrées dans le Parc National de la Haute Campine, une attraction touristique dans le Limbourg

52 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 PROJET

Remblayage

Notre membre De Coster Dominique sa et Bioterra ont ainsi pu commencer Ă  travailler. « Le permis prĂ©voyait la finition des carriĂšres endĂ©ans les dix ans, mais cela s’est avĂ©rĂ© irrĂ©alisable. La crise bancaire et ses consĂ©quences ont principalement causĂ© des retards considĂ©rables dans l’approvisionnement en matĂ©riaux de sol. De plus, il fallait d’abord extraire quelques centaines de milliers de mÂł de sable pour l’industrie de la construction. Celui-ci Ă©tait notamment utilisĂ© comme matiĂšre premiĂšre pour les briques et pour des projets de construction limbourgeois. Ensuite, nous devions Ă  nouveau remplir la carriĂšre. Sur ce point, nous avions un « match » parfait. Les entrepreneurs limbourgeois ont en effet des excĂ©dents de terre et voulaient s’en dĂ©barrasser de maniĂšre Ă©cologiquement correcte. Cela pouvait se faire chez nous », explique Rob De Coster. Un obstacle est tout de mĂȘme apparu. Pour une destination en tant que zone naturelle, le sol doit rĂ©pondre Ă  des critĂšres environnementaux stricts. « Pour la rĂ©affectation, un plan d’exĂ©cution spatial rĂ©gional (PESR) a Ă©tĂ© Ă©tabli, avec une base scientifique pour un cadre normatif strict mais rĂ©alisable. En 2012, un PESR a Ă©tĂ© dĂ©finitivement approuvĂ© par le ministre Muyters, et en 2013, les permis nĂ©cessaires ont Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©s », souligne Johan Rutten.

Restauration de la nature

Les travaux d’extraction et de remblayage ont nĂ©cessitĂ© une coordination approfondie, mais se sont ensuite dĂ©roulĂ©s de maniĂšre concomitante. « Techniquement, une entreprise comme la nĂŽtre ne rencontre aucun problĂšme. Nous avons des annĂ©es d’expĂ©rience dans ce domaine. Nous devons suivre les travaux de maniĂšre trĂšs rigoureuse, selon un cadre dĂ©fini par le gouvernement flamand. Nous sommes obligĂ©s de rĂ©aliser des rapports rĂ©-

guliers Ă  ce sujet. Un avantage est que nous travaillons au-dessus du niveau de la nappe phrĂ©atique, ce qui Ă©limine tout risque de contamination des eaux souterraines, car il y a encore une couche protectrice d’un mĂštre et demi sous le sol des carriĂšres », indique Rob De Coster.

Il y a longtemps, lorsque l’extraction des carriĂšres a commencĂ©, une couche de terre sableuse au-dessus du gravier a d’abord Ă©tĂ© enlevĂ©e. Ce matĂ©riau Ă©tait encore Ă  proximitĂ© et a Ă©tĂ© rĂ©utilisĂ© pour la finition de la carriĂšre. « Le dĂ©veloppement souhaitĂ© de la nature a Ă©tĂ© Ă©tabli en concertation avec l’Agence Nature et ForĂȘts. L’objectif Ă©cologique est de restaurer au maximum la lande typique de cette rĂ©gion, complĂ©tĂ©e par une zone pouvant se reboiser spontanĂ©ment. C’est pourquoi la terre de bruyĂšre et les dĂ©chets de fauchage des landes voisines sont utilisĂ©es comme couverture du sol. Ce matĂ©riau est riche en graines et en rĂ©sidus de plantes, ce qui donne toutes les chances au dĂ©veloppement de la vĂ©gĂ©tation de lande, Ă  condition de mener des mesures de gestion ciblĂ©es, comme le pĂąturage par des moutons », indique Johan Rutten.

Valeur ajoutée

Rob De Coster est plutĂŽt fier que ce projet ait participĂ© Ă  la JournĂ©e Chantiers Ouverts. « Les terrassiers n’ont pas une trĂšs bonne rĂ©putation auprĂšs du grand public. Il est agrĂ©able de pouvoir montrer, avec ce projet, qu’il y a aussi un autre aspect aux travaux de terrassement. Nous pouvons crĂ©er une valeur ajoutĂ©e pour la sociĂ©tĂ©. Nous pouvons contribuer Ă  la prĂ©servation de la biodiversitĂ©. Beaucoup de gens ne le rĂ©alisent pas, mais pour moi, cela a toujours Ă©tĂ© une Ă©vidence. »

En 2030, les deux carriÚres seront définitivement intégrées dans le Parc National de la Haute Campine.

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Le paysage typique de la bruyÚre est restauré avec des plantes locales de la région.
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© Peter Strigencz Survey Peter Strigencz Peter Strigencz

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EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 57

EMBUILD A RENCONTRÉ LE MINISTRE VAN TIGCHELT

Le travail de lobbying d’Embuild se poursuit sans relĂąche. Le 14 mai, notre CEO Niko Demeester a rencontrĂ© le ministre de la Justice Paul van Tigchelt (Open VLD) sur un chantier de construction de notre membre Van Poppel, Ă  Malines. L’administrateur dĂ©lĂ©guĂ© Bob Van Poppel a expliquĂ© au ministre

les problĂšmes auxquels un entrepreneur est confrontĂ© lors des projets de construction. Mais il a Ă©galement montrĂ© qu’il est possible de construire de maniĂšre plus respectueuse de l’environnement, par exemple en utilisant des batteries Ă  la place de gĂ©nĂ©rateurs bruyants et malodorants.

L’annĂ©e derniĂšre, 2.230 entreprises ont Ă©tĂ© dĂ©clarĂ©es en faillite dans le secteur de la construction. C’est 14,2 % de plus qu’en 2022, lorsque 1.953 entreprises ont dĂ» dĂ©poser le bilan. Avec ce chiffre, 2023 a Ă©tĂ© une annĂ©e record. Il n’y avait pas eu plus de 2.000 faillites dans notre secteur depuis 2013. À l’époque, il y en avait eu 2.065. Dans l’ensemble de l’économie, il y a eu 10.243 faillites l’annĂ©e derniĂšre, soit 10,2 % de plus que l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. La construction a donc reprĂ©sentĂ© plus d’un cinquiĂšme de toutes les faillites en 2023. De plus, le nombre de faillites dans ce secteur a augmentĂ© plus rapidement que dans l’ensemble de l’économie.

De gauche Ă  droite :

À l’approche des Ă©lections, Niko Demeester a soulignĂ© les cinq principales exigences du secteur de la construction : une TVA de 6 % sur les dĂ©molitionsreconstructions, la capacitĂ© d’emprunt des mĂ©nages, de meilleures procĂ©dures de demandes de permis, des investissements publics plus Ă©levĂ©s et enfin, les

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stops locaux Ă  l’étalement urbain et les schĂ©mas politiques locaux qui freinent la construction. Il a insistĂ© sur le fait que ces derniers ne doivent pas ĂȘtre trop restrictifs et a averti que nous nous dirigeons vers une crise du logement comme aux Pays-Bas si nous ne faisons pas attention.

Le ministre a Ă©coutĂ© trĂšs attentivement et a demandĂ© ce que pourrait amĂ©liorer la politique. Dans sa rĂ©action, il a plaidĂ© pour une rĂ©glementation moins dĂ©taillĂ©e. Enfin, il a rĂ©itĂ©rĂ© la demande de l’Open VLD d’inscrire le droit d’entreprendre dans la constitution.

Depuis avril 2023, un certain nombre de mesures gouvernementales, qui avaient un effet modĂ©rateur sur les faillites, ont expirĂ©. Pendant la crise du coronavirus, des mesures de soutien Ă©taient en vigueur au niveau fĂ©dĂ©ral, rĂ©gional et local. Des exemples incluent les plans de paiement Ă  l’ONSS, le chĂŽmage temporaire pour cause de force majeure en raison du coronavirus et les mesures de soutien pour les entreprises pendant la crise Ă©nergĂ©tique.

58 EMBUILD MAGAZINE ‱ 05-06 | 2024 MARQUANT
Niko Demeester, Bob Van Poppel, Paul Van Tigchelt et enfin, Liselotte, une collaboratrice du ministre.

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