Embuild Magazine FR novembre 2025

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1.300 professionnels se sont donné rendez-vous à la 8e édition NOVEMBRE 2025

Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur Une publication d'Embuild • Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles • Bureau de dépôt Gent X • €6

DOSSIER : LA GESTION DES DÉCHETS SUR CHANTIER

ÉNERGIE & HABITAT/BATIRENO

Le secteur de la construction en pleine mutation : les défis décryptés

RÈGLEMENT DE TRAVAIL

C’est le moment de finaliser votre calendrier 2026 !

DIGITAL CONSTRUCTION BRUSSELS

Miracle de Noël recherché

Une procession d’Echternach. C’est ainsi qu’on peut le mieux décrire la recherche des 10 milliards d’euros par le gouvernement fédéral pour redresser le budget. D’ici Noël, un accord doit être trouvé, sinon ce sera sans doute déjà « game over » pour Arizona. Entretemps, les propositions pour combler le trou budgétaire circulent sans arrêt. Certaines d’entre elles ont un impact très négatif sur le secteur de la construction et de l’installation, et nous ne manquons pas de le faire clairement savoir au Premier ministre Bart De Wever et à ses vice-premiers à chaque occasion.

Prenons, par exemple, le plan visant à augmenter la TVA. Plusieurs scenarii sont sur la table. L’un harmonise les taux de 6 % et 12 % à 9 %, ce qui rendrait la rénovation et la démolition-reconstruction nettement plus chères. L’autre prévoit une hausse linéaire d’un point de pourcentage pour tous les taux de TVA. Conséquence : la rénovation et la démolition-reconstruction passeraient de 6 % à 7 %, le logement social de 12 % à 13 %, et la construction neuve de 21 % à 22 %. D’un seul coup, le logement social deviendrait donc plus cher pour tout le monde.

Pas besoin d’être un expert pour comprendre que ces scenarii sont contre-productifs en matière de TVA. Ce qui semble être, sur papier, une manière simple de trouver des revenus supplémentaires risque, en réalité, de se transformer en une opération déficitaire. Pour les familles, les entreprises et les autorités, elles-mêmes. Une augmentation de la TVA rend le logement plus cher, ralentit la vague de rénovations nécessaire et

érode, en même temps, les recettes fiscales.

Et pourtant, les incitations fiscales fonctionnent bel et bien. Le taux de TVA de 6 % sur la démolition-reconstruction, qui s’applique depuis cet été également aux projets de vente, porte déjà ses fruits. Plus de la moitié des constructeurs de logements et des promoteurs immobiliers constatent déjà un intérêt croissant de la part des particuliers, et huit sur dix s’attendent, grâce à cette mesure, à pouvoir réaliser davantage de projets. Le soutien fiscal est donc rentable. Point.

Une autre proposition menace directement notre secteur : le plan visant à faire supporter aux employeurs la totalité des six premiers mois d’incapacité de travail, au lieu d’un seul mois actuellement. Une charge irréalisable pour les PME. Une maladie de longue durée pourrait alors vider le budget annuel d’une petite entreprise. Et cela dans un pays comme le nôtre, où le coût du travail figure déjà parmi les plus élevés d’Europe. Pure folie.

Il est compréhensible que l’effort budgétaire nécessaire soit important. Mais faire peser encore plus de charges sur nos entreprises n’est certainement pas la solution. Un miracle de Noël ? Il serait plus que bienvenu…pour la dinde.

« Une augmentation de la TVA semble être, sur papier, une manière simple de trouver des revenus supplémentaires, mais risque en réalité, de se transformer en une opération déficitaire. »

3 ● Édito

Miracle de Noël recherché.

7 ● Point de vue régional

Un budget wallon qui garde le cap, sans freiner la construction.

ÉVÉNEMENT

8 ● Digital Construction Brussels

1.300 professionnels se sont donné rendez-vous à la 8e édition.

VOS INTÉRÊTS

10 ● Règlement de travail

C’est le moment de finaliser votre calendrier 2026 !

12 ● My Constructiv

Une application pour trouver des informations sur vos ouvriers.

DOSSIER

15 ● Introduction

La gestion des déchets sur chantier.

16 ● Région wallonne

Vers une gestion responsable et performante des déchets de construction.

18 ● (CD)2

Un projet wallon pour promouvoir le tri.

19 ● Bruxelles

Le cadre réglementaire « Brudalex » a connu plusieurs évolutions.

1.300 PROFESSIONNELS SE SONT DONNÉ RENDEZ-VOUS À DIGITAL CONSTRUCTION BRUSSELS C’est désormais un rendez-vous incontournable que beaucoup d’entre vous mettent dans leur agenda. Le traditionnel salon Digital Construction Brussels s’est tenu au Brussels Kart Expo de Grand-Bigard, le 21 octobre dernier. 58 exposants ont participé à cette 8e édition, qui a réuni environ 1.300 professionnels. Embuild Magazine a parcouru les allées du salon pour prendre l’ambiance de cet événement consacré aux outils numériques pour les entreprises de construction et d’installation.

DOSSIER : LA GESTION DES DÉCHETS SUR CHANTIER

Trier correctement les déchets de construction représente un enjeu sectoriel majeur. Ce dossier examine, entre autres, les différentes législations qui existent dans les Régions à ce sujet. Nous vous présentons également d’intéressants projets qui assurent la promotion d’un bon tri sur chantier avec des pratiques innovantes et qui doivent faire écho partout.

LE SECTEUR DE LA CONSTRUCTION EN PLEINE MUTATION : LES DÉFIS DÉCRYPTÉS

Dans le cadre du salon Énergie & Habitat/Batireno qui s’est tenu à Namur Expo le 17 octobre dernier. Embuild Wallonie a organisé une conférence intitulée : « Le secteur de la construction en pleine mutation : les défis décryptés ». Retour sur cette séance d’information enrichissante à plus d’un titre et dans laquelle le thème de la transition énergétique était central.

À CHARLEROI, LA LIGNE DE MÉTRO M5 NE SERA BIENTÔT PLUS FANTÔME

Certains n’y croient peut-être pas encore, à Charleroi. Mais la célèbre ligne de métro fantôme M5, qui part du centre vers l’est de la ville et inutilisée depuis 1986, va être opérationnelle dans le courant de l’année 2027. Pour avoir un aperçu des travaux de rénovation en cours dans les différentes stations, Embuild Hainaut a organisé une visite de deux d’entre elles avec l’entreprise Duchêne Bâtiment (Groupe Eiffage), qui a réalisé une partie du chantier, notamment les finitions.

20 ● ReloAD

Un nouveau service pour mieux trier les déchets de construction à Bruxelles.

22 ● Flandre

Neuvième version du Vlarema : un tri supplémentaire pour les déchets sur les chantiers.

24 ● VSOR

L’association ne s’oppose pas à la réglementation, mais s’interroge sur sa pratique.

SECTEURS & MÉTIERS

26 ● Solar Xpo

Quelles mesures pour la décarbonation des entreprises en Wallonie ?

28 ● Énergie & Habitat/ Batireno

Le secteur de la construction en pleine mutation : les défis décryptés.

32 ● Patrimoine wallon

Démarrage de la nouvelle « Alliance

Patrimoine - Emploi ».

36 ● Cefora

Le partenaire de formation des employés de la CP 200 depuis 35 ans.

38 ● Prométhéa

Une soirée de gala mémorable pour fêter 40 ans de promotion du mécénat.

40 ● Buildwise

• Les pompes à chaleur, vues par Buildwise.

• Importance de la qualité de l’air intérieur, y compris dans les logements existants.

PROJETS & ENTREPRISES

44 ● Projet

À Charleroi, la ligne de métro M5 ne sera bientôt plus fantôme.

46 ● Avantages membres

Votre affiliation se rentabilise.

49 ● Marché de la construction

• ABAX

• Group S

50 ● Marquant

• Christop he Maes, président d’Embuild, est décédé.

• Chiffre du mois.

Un budget wallon qui garde le cap, sans freiner la construction

On craignait un budget de rigueur, on a finalement un budget de stabilité. Dans le contexte actuel, c’est une bonne nouvelle. Le Gouvernement wallon a choisi de continuer à redresser ses finances, tout en maintenant le soutien à l’économie réelle. Cette trajectoire est ce dont notre secteur avait besoin.

La première bonne nouvelle, c’est que les budgets du logement et des primes à la rénovation sont préservés. Cela signifie que les chantiers de rénovation énergétique, les projets de logements publics ou privés et les programmes d’amélioration du bâti wallon peuvent se poursuivre sereinement. Après ce qu’on a vécu ces derniers mois, ce maintien des dispositifs représente une vraie réponse à notre demande de stabilité.

Autre évolution positive : le budget confirme la mise en œuvre de l’Agence wallonne de l’Habitation. L’idée est simple : rassembler, simplifier et rendre la politique du logement plus lisible et plus efficace. C’est une bonne chose, à la fois pour les citoyens et pour les entreprises qui travaillent dans le logement. Le secteur a d’ailleurs réaffirmé sa volonté de s’impliquer activement dans les projets, en s’inscrivant dans une démarche de collaboration public-privé.

Le Gouvernement wallon veut également accélérer la réalisation des grands projets d’infrastructure, en permettant la délivrance plus rapide de permis pour certains chantiers stratégiques : routes, énergie, reconversion de friches industrielles… Cette simplification permettra d’avancer plus vite sur le terrain et de relancer l’investissement public.

Même la légère augmentation du prélèvement kilométrique pour les poids lourds doit être comprise comme une mesure d’investissement. Les montants récoltés iront directement à la SOFICO pour financer nos infrastructures routières. En d’autres termes, cet ajustement permettra d’entretenir et de moderniser le réseau dont dépend toute notre activité. Des moyens ont également été annoncés pour la construction de nouvelles crèches.

Mais tout n’est pas rose. La réforme du financement des investissements communaux accorde une marge de manœuvre trop importante aux communes, ce qui comporte le risque que les montants soient utilisés à d’autres fins, comme le remboursement de la dette. Le budget prévoit également une réduction des aides à la formation, et c’est un vrai point d’attention. Notre secteur est l’un de ceux qui investissent le plus dans la formation. Nous avons besoin d’un cadre public qui continue à encourager et à soutenir cet effort collectif, pas à le fragiliser.

Au final, ce budget 2026 ne bouleverse pas les équilibres, mais il les consolide. Il sécurise les politiques de rénovation et il accélère les réformes structurelles utiles. C’est un budget de continuité et de cohérence. Dans une période où beaucoup de secteurs subissent des incertitudes, la construction bénéficie enfin d’un cadre stable et prévisible. À nous d’en faire un tremplin pour continuer à bâtir, à innover et à faire avancer la Wallonie.

« Ce budget 2026 sécurise les politiques de rénovation et il accélère les réformes structurelles utiles. »

1.300 professionnels se sont donné rendez-vous à Digital Construction Brussels

C’est désormais un rendez-vous incontournable que beaucoup d’entre vous mettent dans leur agenda. Le traditionnel salon Digital Construction Brussels s’est tenu au Brussels Kart Expo de Grand-Bigard, le 21 octobre dernier. 58 exposants ont participé à cette 8e édition, qui a réuni environ 1.300 professionnels.

Embuild Magazine a parcouru les allées du salon pour prendre l’ambiance de cet événement consacré aux outils numériques pour les entreprises de construction et d’installation.

Si chaque année, on retrouve les exposants habituels, une nouvelle édition permet aussi de voir des autres noms et des nouvelles têtes dans l’univers de la numérisation.

C’est notamment le cas de la société Contracto, qui participait pour la première fois à l’événement. Contracto est un outil d’intelligence artificielle qui permet une analyse des cahiers des charges et des contrats plus précise et plus rapide. « Notre outil donne la possibilité aux entreprises de construction d’aller plus vite et d’éviter les erreurs et ambiguïtés contractuelles, qui peuvent engendrer des conflits fastidieux sur chantier. Il permet aussi de trouver de nouvelles opportunités », explique MALO MISSON, le co-fondateur. « On se focalise sur les entreprises de construction donc ce salon est l’endroit où nous devions être. Je dois dire que c’est assez positif pour une première. On n’a pas le temps de s’ennuyer et nous sommes assez contents d’être présents. »

Plateforme multi bancaire

L’entreprise Isabel participait également pour la première fois à Digital Construction Brussels. Isabel est une plateforme multi bancaire en ligne qui permet aux entrepreneurs de gérer facilement leurs comptes détenus dans différentes banques. « Il s’agit de la plateforme Isabel 6 à destination du B2B. Nous proposons également la possibilité d’intégrer Isabel 6 dans les softwares, comme l’ERP, utilisés par les entreprises de construction qui font partie de nos nombreux clients », explique IDA

« Je dois dire que c’est assez positif pour une première. On n’a pas le temps de s’ennuyer et nous sommes assez contents d’être présents. »

MAZIYATEKE . Customer Success Account chez Isabel. « Comme il s’agissait d’une première, nous ne savions pas trop à quoi nous attendre. C’est très bien organisé et c’est intéressant de rencontrer des partenaires et d’autres exposants. On a constaté que ce sont surtout les hommes de métier qui viennent à ce salon. Pour nous, ce serait pas mal de rencontrer les financiers actifs dans les entreprises de construction. »

Sur le stand de Buildwise, acteur majeur de ce salon au même titre que Techlink, BART VAN DE POL , researcher au sein de notre centre d’innovation de la construction, échange avec des visiteurs. Nous l’interpellons après sa discussion. Comment ça se passe cette année ? « De nombreux séminaires et conférences sont

La société Contracto participait pour la première fois à l’événement.

exposants ont participé à cette 8e édition, qui a réuni environ 1.300 professionnels.

organisés, notamment sur l’IA et le BIM. Je constate que les gens vont écouter ces séances d’information, et ensuite ils viennent poser des questions et se renseigner sur notre stand. Cela fonctionne très bien », indique-t-il.

Systèmes d’information géographique

Autre nouveau exposant cette année : Esri BeLux. Esri est une société américaine qui a développé plus de 400 logiciels de systèmes d’information géographique (SIG), notamment ArcGIS, le principal logiciel de cartographie et d’analyse spatiale. Il s’agit d’une technologie puissante de système d’information géographique qui offre des outils pour capturer, visualiser, éditer, gérer, analyser et partager des données dans le contexte de la localisation. Elle inclut l’accès à des milliers de jeux de données et de cartes sélectionnés, pouvant être explorés et utilisés pour l’analyse et l’obtention de renseignements. « Pour le secteur de la construction, nos logiciels permettent de tout savoir sur l’environnement spatial du chantier et de mieux comprendre l’impact d’un bâtiment dans son environnement. Par exemple, il permet de voir où peuvent voler les drones. Nos logiciels sont aussi utilisés pour des travaux dans le sous-sol, comme cela a été le cas sur la liaison Oosterweel, à Anvers ou encore pour des travaux de construction d’éoliennes dans la mer », explique

BERGERS , Business Consultant chez Esri Belux, qui vend les solutions de la société américaine en Belgique et au Luxembourg. Important à signaler : le BIM et le SIG ne doivent pas être vus comme concurrentiels, mais bien complémentaires. Le BIM se

concentre sur le design détaillé et la construction d’un ouvrage alors que le SIG ajoute une couche géographique, spatiale et donc contextuelle. C’est en tout cas l’avis d’une entreprise comme BESIX, qui a utilisé les deux solutions dans le célèbre projet R4WO du ring de Gand. Le SIG pour analyser l’environnement spatial et le BIM pour les éléments de conception comme la détection de conflits et la planification des phases.

« Je constate que les gens vont écouter ces séances d’information, et ensuite ils viennent poser des questions et se renseigner sur notre stand. »

Madaster

Signalons encore que cette année, le salon accueillait le Madaster Connect Belgique, un moment fort, axé sur la circularité dans la construction, et qui permettait de rassembler les acteurs du secteur et renforcer les liens entre toutes les parties prenantes, de l’architecte au fabricant de matériaux.

Une nouvelle plateforme en ligne Madaster a notamment été présentée, elle offre une solution concrète et innovante qui permet à tous les acteurs d’un projet de construction de mieux comprendre et gérer les matériaux dans leurs projets. Dans cet outil, on retrouve le passeport matériaux, qui donne un aperçu clair et détaillé des matériaux utilisés, de leur performance environnementale et de leur potentiel de réemploi. C’est l’architecte de renommé internationale Thomas Rau qui est à la base de ce concept Madaster. Il était présent au salon et a expliqué sa vision « circulaire » de la construction, qui prône la transparence dans les bâtiments, afin de mieux identifier les matériaux qui y sont présents et leur potentiel de réemploi.

Nombre record de visiteurs

Le mot de la fin revenait à KRISTEL DEKEMPENEER , qui s’occupe d’organiser l’événement chez Embuild. « Cette année encore, l’édition de Digital Construction Brussels a été couronnée de succès, avec un nombre record de visiteurs. Les exposants ont pu rentrer chez eux satisfaits, après avoir noué de nombreux nouveaux contacts. » Nous vous fixons d’ores et déjà rendez-vous l’année prochaine pour la 9e édition.

Cette année, le salon accueillait le Madaster Connect Belgique, un moment fort, axé sur la circularité dans la construction.
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Bart van de Pol est researcher chez Buildwise.

C’est le moment de finaliser

votre

calendrier 2026 !

Chaque année avant le 15 décembre, toutes les dates de fermeture collective de l’année suivante (vacances annuelles, remplacement de jours fériés et jours de repos) doivent être communiquées aux travailleurs. Cette communication fait l’objet d’un affichage dans l’entreprise. Elle est reprise comme annexe au règlement de travail, annexe qui sera aussi communiquée au Contrôle des lois sociales vu qu’elle fait partie du règlement de travail. Cette communication peut être faite par voie électronique via l’application https://reglementdetravail.belgique.be.

Vacances annuelles

Commençons cet article par les vacances annuelles. Les modalités de fixation de ces vacances sont définies par la réglementation. Un système de cascade est prévu. Les commissions paritaires ont jusqu’au 31 décembre de l’année qui précède pour décider d’une fermeture collective

pour l’ensemble des entreprises. À défaut de décision au niveau de la commission paritaire, les décisions sont prises dans les entreprises. Une fermeture collective se décide en accord avec la délégation syndicale ou, en l’absence de délégation syndicale, avec les travailleurs eux-mêmes. À défaut de décision de fermeture collective, c’est

un régime de congés individuels qui s’applique. La CP de la construction ne fixe plus de période de fermeture collective depuis de nombreuses années. Des recommandations sont néanmoins convenues au niveau local entre organisations patronales et syndicales. Ces recommandations ne sont pas contraignantes, mais sont généralement suivies par les entreprises. Concrètement, cela signifie que l’entreprise qui souhaite fermer à une autre période ou appliquer une période de fermeture collective plus courte (2 semaines p.ex.) peut bien évidemment le faire avec l’accord des travailleurs ou de la délégation syndicale, si elle existe dans l’entreprise.

Remplacement de jours fériés

Un jour férié qui coïncide avec un dimanche ou un jour habituel d'inactivité doit être remplacé par un jour habituel d'activité. Pour la décision de remplacement, la réglementation prévoit également un système de cascade. Les CP peuvent fixer le jour de remplacement. Elles doivent dans ce cas communiquer leur décision avant le 1er octobre de l’année qui précède au ministre de l’Emploi pour que cette décision soit rendue obligatoire par arrêté royal. À défaut de décision paritaire, la décision peut être prise au niveau de l’entreprise, en concertation avec la délégation syndicale ou, à défaut de délégation syndicale, avec les travailleurs. Enfin, il est aussi possible de ne rien décider au niveau de l’entreprise. Dans ce cas, le jour de remplacement est fixé au premier jour habituel d'activité qui suit ce jour férié.

Ces dernières années, la tendance au niveau de la CP de la construction était de fixer les jours de remplacement pour l’ensemble du pays. En 2026, deux jours fériés coïncident avec un jour d’inactivité et doivent être remplacées par un jour d’activité. Pour le dimanche 1er novembre, la CP de la construction a fixé le jour de remplacement au lundi 2 novembre.

Pour le samedi 15 août, la CP de la Construction (CP 124) a supprimé le jour de remplacement collectif, laissant aux entreprises la liberté de fixer une date à leur niveau. La CP recommande toutefois que les entreprises fixent le jour de remplacement au vendredi 30 octobre 2026 dans la partie francophone du pays et au mardi 3 novembre 2026 dans la partie néerlandophone. Il s’agit d’une recommandation que l’entreprise peut suivre ou pas. Si vous ne fixez rien, le 15 août est remplacé automatiquement par le lundi 17 août.

Dates des jours de repos

Lors de la fixation des jours de repos pour réduction de la durée du travail pour les années 2023-2026, la réforme des rythmes scolaires, en Fédération Wallonie-Bruxelles, n’avait pas encore vu le jour. Depuis, la réforme a eu pour conséquence que, en 2026, deux jours de repos (les 7 et 8 avril 2026) tombent en dehors des vacances scolaires francophones.

Pour répondre aux nombreuses demandes d’adapter les dates, deux régimes différents seront d’application pour l’année 2026 : le régime A et le régime B.

La localisation de l’unité d’établissement dont dépend l’ouvrier détermine le régime applicable. En règle, le régime A (7 et 8 avril) s’applique dans la Région flamande et dans les communes de la Communauté germanophone. Le régime B (29 et 30 avril) s’applique dans la Région wallonne (à l’exception des communes relevant de la Communauté germanophone). Au niveau de l’entreprise, il est possible d’opter pour l’autre régime. Cela nécessite un accord à conclure pour le 1er décembre avec la délégation syndicale si elle existe. En l’absence d’accord ou de délégation syndicale, l’employeur décide et affiche sa décision dans l’entreprise avant le 15 décembre.

Pour les unités d’établissement situées dans la Région de Bruxelles-Capitale, il appartient à l’entreprise de choisir le régime applicable (A ou B). Ce choix doit également se faire en accord avec la délégation syndicale, si elle existe pour le 1er décembre. En l’absence d’accord ou de délégation syndicale, l’employeur décide et affiche sa décision dans l’entreprise avant le 15 décembre. Les autres dates des jours de repos 2026 ne sont pas modifiées.

INFOS : Le calendrier construction 2026 est disponible sur notre site web www.embuild.be. Cliquez sur Chiffres et données et ensuite Calendrier construction

My Constructiv, une application pour trouver des informations sur vos ouvriers

Constructiv, le fonds sectoriel du secteur de la construction, a développé, en collaboration avec Embuild et les autres partenaires sociaux, l’application My Constructiv dans laquelle vous pouvez, en tant qu’employeur dans le secteur de la construction, rapidement trouver des informations sur vos ouvriers et certains avantages sectoriels auxquels vous et vos ouvriers avez droit. Il existe également une version à laquelle vos ouvriers peuvent se connecter afin de consulter leurs propres données (voir encadré).

Pour trouver ces informations sur vos ouvriers, il y a deux possibilités : soit vous les consultez via un ordinateur, soit vous téléchargez l’application sur votre smartphone/iPhone. Si vous le faites via votre ordinateur, surfez sur https://my.constructiv. be/. Si vous procédez via votre téléphone, téléchargez l’application sur votre smartphone/ iPhone. Les utilisateurs Android peuvent retrouver et installer l’application My Constructiv dans Google Play Store. Pour les utilisateurs Apple, ce sera dans l’App Store.

La connexion se fait de manière sécurisée via itsme. Vous n’avez pas encore installé itsme ? Téléchargez également l’application sur votre téléphone. Vous utilisez un ordinateur ? Dans ce cas, vous pouvez aussi vous connecter via un lecteur de carte eID.

Important : afin de pouvoir consulter les données au nom de votre employeur, vous devez d’abord obtenir le rôle MyConstructiv. Cette attribution doit être effectuée en ligne par un représentant légal de l’entreprise sur le site web de Ma Gestion des rôles Egov

Quelles informations ?

Quelle sont les informations que je peux consulter dans cette application ? Tout d’abord, celles relatives à la sécurité de base. Depuis 2022, vos ouvriers sont obligés de suivre une formation de base en sécurité de minimum

« Important : afin de pouvoir consulter les données au nom de votre employeur, vous devez d’abord obtenir le rôle My Constructiv. »

IL EXISTE AUSSI UNE VERSION POUR LES TRAVAILLEURS

L’application My Constructiv n’est pas réservée qu’aux employeurs. En effet, il existe aussi une version pour les ouvriers. Ceux-ci peuvent consulter leurs données en se connectant en tant que travailleur via l’app ou sur PC (pas de rôle MyConstructiv requis). Les ouvriers ont accès aux informations concernant leurs formations et leur pension complémentaire dans le secteur de la construction (situation actuelle). Un lien est également disponible vers les applications d’AG Insurance (assurance hospitalisation) et de l’ONEM (eC3.2).

huit heures. Dans certains cas, un ouvrier peut être dispensé de suivre cette formation de base en sécurité. My Constructiv indique si vos ouvriers sont ou pas en ordre par rapport à l’obligation de suivre cette formation. Ensuite, vous trouverez aussi dans l’application des informations sur les formations. Se recycler et apprendre de nouvelles compétences reste crucial dans le secteur. Via My Constructiv, vous pouvez voir les formations que vos ouvriers ont suivies via Constructiv durant les cinq dernières années. Vous voyez d’ailleurs aussi qui de vos ouvriers a participé à ces formations.

Vous pouvez aussi consulter des informations sur les jours de repos. Pour compenser la semaine de travail de 40 heures, vos ouvriers ont droit à un certain nombre de jours de repos compensatoires construction. Ils reçoivent une indemnité pour ceux-ci. Quels ouvriers ont droit à cette indemnité ? My Constructiv vous en offre un aperçu. Vous y retrouvez aussi le montant auquel ils ont droit.

Evoquons aussi les données sur le remboursement du salaire garanti. Les employeurs, qui ont moins de 20 collaborateurs en service (code d’importance 1, 2 ou 3) qui sont affiliés à un Office patronal de Compensation (OPC), ont droit à un remboursement du salaire garanti qu’ils ont payé aux ouvriers,

L’application contient tout une série d’informations intéressantes sur vos ouvriers.

qui sont en incapacité de travail pour cause de maladie ou d’accident de droit commun.

Dans l’application, vous pouvez voir : si vous avez droit au remboursement du salaire garanti (Informations d’affiliation), les attestations médicales que vous avez déjà transmises à l’OPC auquel vous êtes affilié pour demander le remboursement du salaire garanti, et le montant auquel vous avez droit après avoir introduit une attestation médicale

Enfin, les timbres. Tous les ouvriers employés dans le secteur ont droit à des timbres fidélité. Vous voulez savoir quels ouvriers ont droit à quel montant ? Vous trouverez l’aperçu dans My Constructiv. Les ouvriers, qui exécutent principalement des travaux extérieurs (employés sous l’indice ONSS 024 ou 054), ont également droit à des timbres intempéries. Vous pouvez aussi voir un aperçu pour eux dans l’application.

Il peut être pratique de pouvoir imprimer un aperçu des jours de repos et/ou des timbres. Ce n’est pas encore possible pour l’instant, mais cette fonctionnalité est en cours de développement pour que cela le soit à l’avenir.

Version démo

Vous souhaitez un aperçu visuel de cette application ? Vous avez raison et c’est possible. Pour avoir une idée de ce que vous pouvez consulter dans My Constructiv, vous pouvez ouvrir la version démo sans devoir vous connecter (seulement dans la version app).

INFOS : Vous avez une autre question sur le contenu de My Constructiv ? Prenez contact avec votre association Embuild locale. Elle se fera un plaisir de vous aider. Vous avez un problème technique avec My Constructiv ? Dans ce cas, mieux vaut prendre contact avec Constructiv. Le mieux est de le faire par e-mail à l’adresse MyConstructiv@ constructiv.be. Décrivez clairement votre problème et ajoutez si nécessaire des captures d’écran pour l’illustrer.

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Votre pension d’indépendant : les chiffres parlent d’eux-mêmes

Travailler en tant qu’indépendant offre de nombreux avantages : diversité, responsabilités, défis et surtout liberté. Vous décidez vous-même de la manière dont vous façonnez votre entreprise et vous construisez votre projet avec passion. Cette autonomie est précisément ce qui rend l’entrepreneuriat si attrayant. Mais vous êtes-vous déjà demandé à quoi ressemblera votre situation financière une fois à la pension ? Une pension limitée peut sérieusement restreindre cette précieuse liberté.

LE FOSSÉ DES PENSIONS : LES CHIFFRES MONTRENT UNE DIFFÉRENCE NETTE

Les différences entre les pensions légales des différents statuts sont considérables :

• La pension brute moyenne d’un fonctionnaire s’élève à 3.458 euros,

• Celle d’un salarié à 1.677 euros,

• Et celle d’un indépendant à 1.222 euros.

De plus, près de 80 % des salariés se constituent une pension complémentaire, contre seulement 56 % des indépendants.

(Source : pensionstat.be)

POURQUOI LES INDÉPENDANTS ACCUSENT UN

DOUBLE RETARD

Bien que l’écart ait été partiellement comblé ces dernières années, la pension légale des indépendants reste nettement inférieure à celle des salariés et des fonctionnaires.

Les indépendants ne bénéficient pas seulement d’une pension légale plus faible, ils se constituent aussi généralement moins de pension complémentaire que les autres statuts. Pour les salariés, une pension complémentaire fait souvent automatiquement partie du package salarial : les employeurs souscrivent des plans de pension collectifs, sans que le salarié ait à prendre l’initiative. Aujourd’hui, il est essentiel pour tout le monde – et certainement donc aussi pour les indépendants –de se constituer une pension complémentaire.

Chez les indépendants, cette responsabilité repose entièrement sur leurs épaules. Mais par manque de connaissances, en raison d’un revenu trop faible ou irrégulier, ou parce que la retraite semble encore lointaine et donc pas prioritaire, trop peu d’indépendants prennent les choses en main.

NE PAS ATTENDRE POUR CONSTRUIRE SA PENSION COMPLÉMENTAIRE

Beaucoup d’indépendants commencent trop tard à se constituer une pension complémentaire, souvent autour de la cinquantaine. À ce moment-là, il ne reste souvent plus que dix à quinze ans avant l’âge de la retraite, ce qui limite le temps pour constituer un capital substantiel.

La bonne nouvelle ? Il existe plusieurs possibilités pour se constituer une pension complémentaire et ainsi préserver son niveau de vie après la retraite. De plus, ces solutions offrent déjà aujourd’hui des avantages financiers et fiscaux.

Découvrez les solutions pour construire votre pension complémentaire ou demandez sans engagement l’avis d’un expert !

À VOS CÔTÉS, PRO ET PRIVÉ

La gestion des déchets sur chantier

Au quotidien, les nombreux chantiers de construction à travers tout le pays génèrent une quantité importante de déchets. Dans une optique de durabilité, il est capital d’en assurer une bonne gestion, car une grande partie de ces déchets peut être recyclée, réemployée ou encore valorisée. Les trier correctement représente donc un enjeu majeur. Ce dossier examine, entre autres, les différentes législations qui existent dans les Régions à ce sujet. Embuild Wallonie met en garde contre une réglementation trop complexe, tandis que la Flandre, selon Embuild Vlaanderen, dispose déjà d’une réglementation de ce type. À Bruxelles, le cadre réglementaire « Brudalex » a beaucoup évolué.

Nous vous présentons également d’intéressants projets qui assurent la promotion d’un bon tri sur chantier avec des pratiques innovantes et qui doivent faire écho partout.

Vers une gestion responsable et performante des déchets de construction en Wallonie

Chaque année, le secteur de la construction wallonne génère près de 12 millions de tonnes de déchets. Pour limiter leur impact, la prévention dès la conception d’un projet, le tri, une gestion rigoureuse et une valorisation efficace sont essentiels. Ces pratiques permettent déjà d’atteindre des taux de recyclage supérieurs à 90 % pour les déchets inertes, de favoriser le développement de filières locales et de réduire les coûts pour les entreprises.

Une gestion optimisée des déchets contribue directement aux objectifs de la Région wallonne et à la transition vers une économie plus durable et responsable. Pour y parvenir, le tri est le maître-mot. Il est en effet la condition sine qua non d’un recyclage de qualité. Depuis plusieurs années déjà, la réglementation wallonne impose un tri de certains flux de déchets. De plus, les déchets inertes de construction et de démolition sont interdits de mise en centre d’enfouissement technique depuis 2004, induisant dès lors leur séparation le plus en amont possible en vue d’un recyclage.

Mais au-delà de la contrainte réglementaire, le tri constitue surtout un levier stratégique. En séparant correctement les flux (béton, métaux, bois, plastiques, …), les entreprises s’assurent que ces matériaux pourront rejoindre et développer des filières de recyclage performantes et produire à nouveau des matières de qualité.

À l’inverse, un tri négligé dégrade fortement la valeur des déchets. L’exemple de l’amiante illustre l’enjeu : si elle n’est pas identifiée et retirée avant travaux, elle peut contaminer un conteneur entier de gravats. Résultat : non seulement la totalité du lot doit être traitée comme déchet dangereux, mais tout recyclage devient impossible. Les coûts explosent et les risques pour la santé s’aggravent.

Mais l’importance d’un tri soigné ne se limite pas aux déchets dangereux. Ainsi, le verre plat peut être recyclé quasiment à l’in-

fini, à condition d’être séparé proprement et exempt de contamination par d’autres matériaux. Dans ce cas, il peut être refondu pour redevenir du verre plat, avec une consommation énergétique réduite et sans extraction de nouvelles ressources.

Ces deux exemples démontrent qu’une séparation correcte des flux est essentielle, non seulement pour éviter les contaminations, mais aussi pour préserver le potentiel circulaire des matériaux de haute qualité.

« La Wallonie a placé la gestion des déchets de construction au cœur de sa Déclaration de Politique Régionale (DPR). »

Être ambitieux mais rester pragmatique

La Wallonie a placé la gestion des déchets de construction au cœur de sa Déclaration de Politique Régionale (DPR). Pour engager pleinement cette transition complexe mais incontournable, le secteur encourage le Gouvernement wallon à collaborer et à élaborer une stratégie concertée, conforme aux exigences européennes et qui conjugue ambition environnementale et pragmatisme opérationnel pour nos entreprises.

Embuild Wallonie rappelle quatre priorités. La première est un tri proportionné et au bon endroit : encourager le tri là où il est techniquement et économiquement pertinent, tout en évitant d’imposer des exigences irréalistes, notamment sur les petits chantiers. Les centres de tri professionnels sont appelés à jouer un rôle central en complément du tri sur chantier.

La deuxième : une traçabilité et une numérisation. Il est important de mettre en place des outils numériques simples et harmonisés pour assurer un suivi rigoureux des déchets, sans surcharger administrativement les entreprises.

Troisièmement, le développement de filières de recyclage : soutenir le développement et l’industrialisation de la gestion des déchets tout en créant des débouchés locaux pour des matériaux aujourd’hui sous-valorisés (plâtre, isolants, terres cuites, …).

Enfin, la dernière priorité concerne une mise en œuvre progressive et accompagnée. Il est important de prévoir une entrée en vigueur graduelle, liée à la mise en place d’outils et de logistiques de gestion, à la formation des acteurs et à l’exemplarité des marchés publics.

Des outils concrets pour les entreprises

Cette stratégie s’appuie sur plusieurs outils pratiques déjà disponibles. Nous en avons pointé quatre.

Le premier est le Plan wallon Déchets-Ressources (PWD-R), qui définit la vision globale et les objectifs de réduction, de valorisation et de circularité à l’échelle de la Région.

Le second est le plan particulier de gestion des déchets de chantier, exigé dans certains marchés publics via le Cahier des Charges-Type-Bâtiments (CCTB). Il aide à organiser concrètement la gestion des déchets : identification des flux attendus, modes de collecte, transport et traitement.

L’inventaire déchets-matériaux est le troisième. Il est réalisé en amont d’un projet, identifie les matériaux présents, leurs potentiels de réemploi ou de recyclage, et les contraintes associées. Bien utilisé, c’est un véritable outil de planification qui ne doit pas être vu comme une simple formalité pour le donneur d’ordre.

Enfin, la plateforme dechetsdeconstruction.be, développée par Buildwise avec le soutien de la Wallonie, met à disposition des fiches pratiques par type de déchet : critères de tri, filières de valorisation disponibles, consignes réglementaires. Un support opérationnel précieux pour les entreprises confrontées à la diversité des flux.

Conclusion

La gestion des déchets ne doit pas être vue comme une contrainte réglementaire : elle est un facteur de compétitivité et d’innovation. Comme vous avez pu le lire, le tri sur chantier est primordial pour optimiser cette gestion, un objectif au cœur des ambitions de la Région wallonne. Embuild Wallonie a d’ailleurs pointé quatre priorités pour aider à réussir cet objectif, et des outils, explicités dans cet article, existent à ce sujet pour vous aider. Les entreprises, qui ont compris l’importance de cette thématique et s’impliquent dans une meilleure prévention et gestion de leurs déchets, seront demain les mieux placées pour répondre aux ambitions environnementales de la Wallonie. Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul. Embuild Wallonie, via sa cellule Environnement soutenue par la Région wallonne, vous accompagne dans cette transition. INFO : sophie.ibrahim@embuild.be

La Région wallonne affiche une ambition politique claire : renforcer significativement le recyclage et évoluer vers une économie davantage circulaire et responsable. Cette transition doit toutefois s’inscrire dans un cadre réaliste, applicable et économiquement soutenable pour les entreprises. Pour qu’elle soit véritablement efficace et atteigne ses objectifs, il est essentiel d’éviter une surréglementation et de soutenir les acteurs, afin qu’ils puissent surmonter les obstacles, tout en identifiant les bénéfices et les opportunités à saisir.

Le projet (CD)2 vise à promouvoir le tri des déchets sur chantier

En Région wallonne, le projet (CD)² - Circulation des Déchets de Construction et de Démolition - vise à promouvoir les bonnes pratiques de tri et de logistique des déchets, afin de les envoyer vers les filières de recyclage. Lancé en octobre 2022, il a permis aux acteurs de vingt chantiers pilotes de toutes tailles de tester des solutions de gestion innovante des déchets et de logistique, et de renforcer les filières de recyclage. Explications avec Eléonore de Roissart, la coordinatrice du projet chez Buildwise.

Le plâtre, la laine de verre et de roche, les tuiles/briques en terre cuite, le PVC, les emballages, le bitume…tous ces déchets peuvent trouver une seconde vie chez des producteurs/recycleurs. « La construction représente près d’un tiers des déchets produits en Europe. En Belgique, cela équivaut à environ 20 millions de tonnes par an, dont une grande partie pourrait être recyclée en nouveaux produits, si la gestion sur chantier et la logistique le permettent. Ce sont sur ces leviers que s’est concentré le projet (CD)² : organiser le secteur en partant de l’implémentation des bonnes pratiques de tri sélectif sur le chantier, jusqu’à l’acheminement vers les sites de recyclage, tout en testant des solutions de logistique innovantes », explique ELÉONORE DE ROISSART.

Trois acteurs clés

Le projet (CD)² a rassemblé les trois acteurs clés de la chaîne - entreprises de construction, logisticiens et industriels - autour d’un objectif commun : rendre le tri, la collecte et le recyclage des matériaux plus efficaces, économiquement viables et accessibles. Son consortium rassemble Buildwise, Embuild Wallonie, Galère, Cogetrina SA (Groupe Dufour), Knauf, Wienerberger, Saint-Gobain, Denuo (fédération belge des entreprises actives dans le traitement et le recyclage des déchets) et BMP-PMC (fédération des producteurs belges de matériaux de construction), avec le soutien de la Wallonie et financé par l’Union européenne – NextGenerationEU.

Filières de recyclage méconnues

L’élan pour innover dans le tri sur chantier et promouvoir le recyclage est bien là : la réduction de l’empreinte environnementale pour les entrepreneurs, la motivation de l’innovation

pour les acteurs de la logistique et la législation qui évolue pour les producteurs et qui les force à se tenir prêts.

Pourtant, si les filières de recyclage sont fonctionnelles, elles sont encore trop méconnues. La base de données www.dechetsdeconstruction. be centralise les informations nécessaires sur les flux de déchets acceptés, leurs critères d’acceptation, la logistique disponible et la localisation des sites de recyclage. « D’où l’intérêt du projet (CD)² : tester ces filières sur des chantiers pilotes. Concrètement, nous avons testé différentes solutions sur chantier, notamment l’estimation des déchets, l’utilisation de conteneurs compartimentés ou de petite taille et la présence d’un ouvrier valoriste. Les résultats montrent qu’avec un tri correct sur place, les déchets sont conformes aux critères des filières, à condition de changer des habitudes bien ancrées et de sensibiliser les équipes à l’importance de ces pratiques. En parallèle, le projet a exploré de nouvelles approches logistiques pour optimiser la circulation des matériaux et limiter les coûts. La collecte régulière, la logistique inverse, les petits parcs de collecte dans les négoces ou la collaboration entre chantiers voisins permettent de mutualiser les volumes et d’optimiser les transports », explique la coordinatrice du projet.

À

Bruxelles,

le cadre réglementaire « Brudalex» a connu plusieurs évolutions

À Bruxelles, le secteur de la construction et de la démolition produit 30 % des déchets bruxellois, soit environ 1.297.000 tonnes par an. Ces dernières années, le cadre réglementaire « Brudalex » concernant la gestion des déchets, dont ceux de la construction, a significativement évolué avec plusieurs mises à jour, entraînant des impacts pour le secteur. Outre cette réglementation, il existe également un protocole de déconstruction. Il s’agit d’un guide de bonnes pratiques visant à améliorer la qualité des déchets issus de la démolition.

Dans la Région de Bruxelles-Capitale, l’arrêté régissant la gestion des déchets est connu sous le nom de Brudalex. En 2022, il a reçu une première mise à jour. Elle a introduit de nombreuses mesures, et certaines d’entre elles ont un impact direct sur les entreprises et chantiers bruxellois. En effet, « Brudalex 2 » impose le tri de certains nouveaux flux de déchets dans tous les bâtiments professionnels (bureaux, ateliers, dépôts, …).

Ces flux incluent notamment les déchets alimentaires, métalliques, de bois, de plastique rigide, de frigolite, de films plastiques, de liens de cerclage en plastique et les gravats. Cette obligation de tri s’applique également aux chantiers, mais uniquement ceux soumis à autorisa-

BESOIN D’INFORMATIONS ?

CONTACTEZ BUILD CIRCULAR.BRUSSELS !

Vous avez une question sur la réglementation des déchets en Région de Bruxelles-Capitale ? Vous souhaitez vous former pour améliorer la gestion et le tri de vos déchets ? Vous avez besoin d’un accompagnement pour mieux identifier les matériaux qui ont un potentiel de réemploi et contribuer à l’économie circulaire ? Le programme Build Circular.Brussels est gratuit pour les entreprises actives à Bruxelles et est présent pour répondre à vos questions et vous accompagner sur toutes les thématiques de la circularité telles que les déchets ou le réemploi. Plus d’informations et contact sur www.buildcircular.brussels.

Brudalex 3

En 2025, une autre mise à jour de Brudalex, « Brudalex 3 », a été publiée. Celle-ci impacte principalement le secteur de la construction et de la démolition puisqu’elle concerne la gestion des granulats recyclés et des terres excavées. Cet arrêté sépare, d’une part les granulats recyclés travaillés avec un liant ou ne se mélangeant pas avec le sol, et d’autre part les terres excavées et les granulats recyclés utilisés dans ou sur le sol. Pour ces deux catégories de déchets, l’arrêté prévoit un système de traçabilité suivi par des organismes de gestion agréés et des conditions d’utilisation permettant à terme la sortie du statut de déchet en Région bruxelloise. L’objectif affiché de ce nouvel arrêté est donc de permettre une meilleure circularité de ces déchets.

« La procédure de traçabilité sera entièrement en vigueur en 2027, et nous travaillons maintenant avec la Région pour que son application soit la plus pragmatique et opérationnelle possible », explique QUENTIN MAILLARD, coordinateur de la cellule Environnement chez Embuild.Brussels.

Protocole de déconstruction

En parallèle à ces nouvelles réglementations, la Région bruxelloise a travaillé, en collaboration avec Buildwise, afin de proposer un protocole de déconstruction, en 2022. Il s’agit d’un guide de bonnes pratiques, destiné à l’ensemble de la chaîne de valeur, du maître d’ouvrage au collecteur de déchets en passant par l’entrepreneur. Ce guide vise à améliorer la qualité des déchets issus de la démolition en identifiant et écartant les déchets ayant un potentiel de contamination et en favorisant une harmonisation avec les autres Régions. Cette meilleure qualité des déchets permet ainsi un recyclage de haute qualité de la fraction pierreuse et ainsi une meilleure circularité des déchets issus de la démolition.

ReloAD : un nouveau service pour mieux trier les déchets de construction à Bruxelles

À Bruxelles, la gestion des déchets reste un casse-tête pour les entreprises : manque d’espace, flux multiples, contraintes réglementaires…Le nouveau service ReloAD, soutenu par Embuild.Brussels, entend transformer cette complexité en opportunité. Il est innovant et vise à améliorer le tri des déchets de construction directement sur les chantiers. Sa présentation officielle a eu lieu le 16 octobre dernier chez notre partenaire Shipit, un service de logistique à Bruxelles.

Comme déjà écrit en page précédente, le secteur de la construction et de la démolition bruxellois produit environ 1.297.000 tonnes de déchets par an. Si 96 % de ce volume est recyclé, plus de 50.000 tonnes de matériaux légers – isolants, plastiques ou polystyrène – échappent encore à la valorisation. Souvent déposés dans des conteneurs « tout-venant », ils sont contaminés et deviennent inexploitables pour un recyclage de qualité.

Les entreprises peuvent donc encore améliorer leur gestion des déchets, mais les solutions clé en main restent rares. Elles doivent trouver, elles-mêmes, des alternatives. Le tri post-chantier, souvent pratiqué, ne répond pas toujours aux standards des filières. Parallèlement, les producteurs, tenus d’intégrer davantage de matières recyclées, peinent à s’approvisionner en déchets de qualité. Un double blocage qui freine l’économie circulaire. « Sur le terrain, nous jonglons quotidiennement entre les exigences réglementaires, les contraintes d’espace sur les chantiers urbains et la pression des délais. Trier correctement les déchets dans ces conditions mobilise des ressources considérables », a témoigné MARC VANDERICK , responsable Durabilité, Qualité et Environnement chez Louis De Waele.

Besoin d’un service opérationnel

Suite à ce type de retours de terrain,

Embuild.Brussels a rassemblé plusieurs acteurs de la chaîne de valeur des déchets de construction, afin de réfléchir ensemble à une solution. L’écosystème bruxellois s’est rapidement mis d’accord sur le besoin d’un service opérationnel à destination des entrepreneurs et collecteurs : ReloAD. Porté par Shipit, Vanheede et SmartLife ; avec le soutien de Embuild.Brussels, Buildwise, Louis De Waele, Bruxelles Environnement et Valipac ; ce service propose une approche concrète, structurée et collective du tri à la source.

Le 16 octobre dernier, Shipit a ouvert les portes de son dépôt pour le lancement officiel de ReloAD, en partenariat avec Embuild. Brussels et le groupe Vanheede.

Objectif : présenter aux entreprises un service clé en main combinant stations de tri modulables, logistique inverse et traçabilité

« Sur le terrain, nous jonglons quotidiennement entre les exigences réglementaires, les contraintes d’espace sur les chantiers urbains et la pression des délais. »

UNE ÉTUDE RÉALISÉE PAR SHIPIT ET BUILDWISE

ENCOURAGE AU TRI

L’étude “From container to knowledge: insights from construction waste for the Brussels construction sector”, réalisée par Shipit et Buildwise, a analysé les données liées à la gestion des déchets de 60 chantiers bruxellois. L’étude montre qu’un chantier produit 80 kg/m2 de déchets pour du résidentiel ou 40 kg/m2 pour des bureaux, par exemple. Il en ressort également que 70 % des déchets de chantier à Bruxelles ne sont pas triés alors même que trier les déchets avec un minimum de 4 flux permettrait une réduction immédiate de 50 % des coûts de collecte. Des résultats qui encouragent à faciliter le tri sur chantier.

L’équipe ReloAD (de g. à dr.) : Jeremy Boomer (Smartlife), Gilles Godissart (Vanheede), Mark Goossenaerts (Shipit), Marc Vanderick (Louis De Waele), Marion Anbergen (Embuild.Brussels), William Dockx (Shipit) et Rémy Robijns (CIT Blaton).

INFO : Vous pouvez contacter Shipit à l’adresse suivante planning.bru@shipit.be

complète des flux. L’événement a rassemblé de nombreux acteurs concernés, notamment les producteurs partenaires ayant d’ores et déjà pris part à l’initiative. Parmi ceux-ci : Knauf, Xella, STO, Pierret, Deceuninck, Wienerberger, Reynaers et AGC testeront la qualité des déchets collectés par ce nouveau service en vue de les réintroduire dans leur chaîne de production.

Stations de tri

Concrètement, ReloAD propose d’installer sur les chantiers des stations de tri composées de big bags et de contenants adaptés aux différents flux de déchets. Ces contenants sont collectés lors des livraisons de matériaux, grâce à la logistique inverse, puis acheminés au Centre de Consolidation de la Construction (CCC). Sur place, ils sont massifiés dans des conteneurs monoflux avant d’être valorisés dans des filières spécifiques.

Le prototype de la station de tri et les tarifs ont été dévoilés par Vanheede en avant-première lors de l’événement, illustrant une approche concrète et opérationnelle. Le groupe Vanheede Environmental apporte son expérience en matière de gestion des déchets et couvre l’ensemble du territoire belge.

Logistique inverse

À l’origine de ce projet : une série d’ateliers de concertation pilotés par Embuild.Brussels réunissant entrepreneurs, logisticiens, acteurs du recyclage, administrations, Buildwise…

« Le frein logistique étant central, nous avons donc cherché une solution avec le Centre de Consolidation de la Construction afin de mutualiser les trajets pour en faire une force », explique MARION ANBERGEN , conseillère

construction circulaire chez Embuild.Brussels. Plutôt que d’envoyer des camions à vide, la logistique inverse permet de rentabiliser chaque trajet et d’optimiser les coûts pour les entreprises. Le CCC, situé le long du canal, offre en plus un espace central pour massifier les flux et une organisation simplifiée. En résumé, quels sont les services proposés par ReloAD ? Une étude pré-chantier de vos livraisons et déchets, des stations de tri modulables adaptées à vos contraintes, la formation des équipes et un contrôle qualité sur site, la collecte “just in place” synchronisée avec les livraisons, la pesée et la traçabilité des flux via le Centre de Consolidation bruxellois et un reporting détaillé sur les volumes et les filières de recyclage.

Opportunité pour toutes les entreprises

En facilitant le tri à la source et en simplifiant la gestion quotidienne des déchets, ReloAD permet aux moyennes et grandes entreprises de construction de répondre aux exigences environnementales sans complexifier leurs opérations. Cette solution offre aussi une visibilité accrue sur la destination réelle des matériaux et leur contribution à l’économie circulaire.

Pour les grandes entreprises, il s’agit d’une opportunité stratégique : anticiper les futures obligations réglementaires, réduire leurs coûts logistiques et renforcer leur image environnementale. À l’avenir, le projet aimerait étudier l’accessibilité du service pour les petits chantiers également.

ReloAD est dès aujourd’hui accessible aux entreprises intéressées. Pour ce faire, n’hésitez pas à prendre contact directement avec Shipit.

Neuvième version du Vlarema : un tri supplémentaire pour les déchets sur les chantiers

En 2024 est entrée en vigueur en Flandre la neuvième version du Vlarema (le règlement flamand pour la gestion durable des cycles des matériaux et des déchets). Cette version prévoit un certain nombre de flux de déchets à trier à la source (c’est-à-dire déjà sur le chantier). Le Gouvernement flamand a clairement opté pour un tri sélectif à la source. Les entrepreneurs, démolisseurs et transformateurs de déchets de construction et de démolition soutiennent ce principe. Mais dans le même temps, ils se posent de sérieuses questions concernant sa faisabilité et son applicabilité.

Beaucoup de catégories de déchets de construction et de démolition peuvent être réutilisées ou recyclées. Mais pour que cela soit possible, ces déchets doivent être suffisamment « purs ». L’OVAM (l’Agence publique des déchets en Flandre) opte clairement pour un « tri sélectif à la source » assez approfondi, car elle estime qu'il est possible de recycler davantage de déchets en les triant déjà par catégorie sur le chantier.

Quels sont les déchets que l'entrepreneur et le démolisseur doivent trier à la source ?

Il convient ici de distinguer trois groupes de flux de déchets :

A LES DÉCHETS DE CONSTRUCTION ET DE DÉMOLITION

Ce groupe de déchets comprend :

● d'une part, des déchets émis lors des travaux de construction et provenant des matériaux de construction utilisés (excepté leur emballage) ;

● d'autre part, des déchets générés lors des opérations de démolition, de rénovation et de démantèlement (après l'enlèvement de tous les éléments détachés qui ne font pas partie de la structure).

Il s’agit très concrètement des déchets suivants que l’entrepreneur ou le démolisseur doivent déjà trier sur le chantier :

● les déchets inertes qui peuvent être constitués de béton, de maçonnerie ou de gravats ;

● les déchets de bois ;

● le verre plat ;

● les plastiques durs recyclables ;

● les déchets métalliques ;

● les parties polluées des déchets de construction et de démolition que les responsables du traitement des déchets ne peuvent pas trier par la suite, comme les déchets de cheminée ;

● les matériaux de fondation qui ne peuvent pas être traités conformément au règlement unique sur les matériaux recyclés, y compris le ballast de chemin de fer.

Depuis le 1er juin 2024, les entrepreneurs ou démolisseurs doivent également trier les déchets suivants : béton cellulaire, gravats d'asphalte non goudronné, plaques de plâtre et blocs de plâtre. À partir du 1er janvier 2027, les trois flux suivants devront être triés : la laine de verre, la laine de roche et les matériaux bitumineux de toiture ou d'étanchéité.

B LES DÉCHETS QUI NE SONT PAS DES DÉCHETS DE CONSTRUCTION ET DE DÉMOLITION

Les déchets suivants ne sont pas des déchets de construction et de démolition et doivent donc également être collectés et traités séparément :

● les emballages des matériaux de construction (comme les films d'emballage, le carton, …) ;

● les déchets verts (provenant par exemple des toitures vertes) ;

● les éléments non fixés qui doivent être retirés avant la démolition proprement dite, tels que les meubles et les tapis non fixés, ... ;

● les déchets à trier séparément qui ne sont pas liés au processus de construction, comme les déchets ménagers, les déchets alimentaires, … ;

Le tri au centre de tri.
Le tri sur chantier.

● les déchets résiduels qui ne font pas partie de la structure, les mouchoirs sales, les emballages souillés, …

C LES DÉCHETS DANGEREUX

Enfin, les substances dangereuses, comme les produits d'étanchéité, les peintures et pots de peinture et les tubes TL, entre autres, doivent également être triées à la source. Le tri à la source est également requis pour :

● l’huile usagée ;

● les piles ou batteries,

● les petits déchets dangereux ;

● les déchets contenant de l'amiante-ciment et les matériaux suspects contenant de l'amiante ;

● les équipements et les conteneurs jetés contenant des substances appauvrissant la couche d'ozone ou rejetant des gaz à effet de serre ;

● les déchets d'équipements électriques et électroniques.

Un rôle mutuel pour l’entrepreneur et les collecteurs, négociants ou courtiers de déchets

Toute personne physique ou entreprise qui produit des déchets est un producteur de déchets. En pratique, il s'agit généralement de l'entrepreneur (d'un chantier de construction, de démontage et/ou de démolition) ou du particulier qui rénove lui-même. Sachez que les modalités d'élimination des déchets de construction et de démolition diffèrent selon qu'il s'agit de particuliers ou de professionnels. Cet article se concentre sur les producteurs de déchets professionnels.

En tant que producteur de déchets, vous pouvez toujours contacter le collecteur, négociant ou courtier ou l’établissement agréé pour obtenir de plus amples informations sur les déchets à collecter séparément. Chaque collecteur ou établissement agréé doit informer le producteur de déchets, individuellement et de manière démontrable, des déchets qu'il doit collecter séparément et des parties que le conteneur ou le bigbag de déchets de construction et de démolition mélangés peut contenir.

Une exception au tri à la source

Dans certains cas, le tri à la source n'est pas possible. Les déchets de construction et de démolition mélangés sont la partie des déchets de construction et de démolition qui n'est pas proposée ou triée séparément.

Vlarema 9 prévoit une exception au tri à la source dans les conditions suivantes :

● si la quantité totale de déchets de construction et de démolition mélangés est inférieure à 40 m 3 ;

● si l'espace disponible pour les récipients de collecte est de 40 m 2 au maximum ;

● si, en raison de contraintes de sécurité, de stabilité ou de mise en œuvre technique ou de danger pour les travailleurs (sous réserve de l'avis motivé d'un coordinateur de sécurité).

Premier choix : refuser le mélange de déchets de construction et de démolition

Si un entrepreneur fait appel à un collecteur pour ses conteneurs de déchets de construction et de démolition mélangés, celui-ci effectuera une inspection visuelle du conteneur en vue de sa collecte sur le chantier. Ce contrôle visuel se passe à la surface. Si le collecteur constate, lors de ces contrôles, des déchets qui font l’objet d’une « tolérance zéro », il devra les refuser. C'est du moins ce que dit la brochure de l'OVAM sur le sujet.

Le collecteur vous notifie la non-conformité et vous demande de retirer les déchets défectueux du conteneur. La tolérance zéro s'applique en particulier aux déchets dangereux, aux déchets d'équipements électriques et électroniques, aux petits déchets dangereux, à l'amiante-ciment, aux matériaux contenant de l'amiante et aux matériaux suspects contenant de l'amiante.

Deuxième choix : l’accepter

En outre, il existe des catégories de déchets pour lesquelles le collecteur établit une non-conformité mais pour lesquelles il n'y a pas de tolérance zéro, comme pour les déchets immobiliers et les déchets d'emballage, entre autres. Dans ce cas, il peut choisir d’accepter ces déchets ou non. Toutefois, s’il accepte les déchets de construction et de démolition mélangés collectés de manière incorrecte, il est responsable du tri ultérieur.

Un deuxième contrôle visuel des déchets de construction et de démolition mélangés est effectué après l’arrivée dans l'installation de tri, où le transformateur vérifie l'ensemble du contenu des déchets de construction et de démolition mélangés en vue d'une présentation séparée des déchets. En cas d'erreur, le collecteur établira à nouveau une non-conformité et vous en serez informé en tant que producteur de déchets.

VSOR ne s’oppose pas à la réglementation, mais s’interroge sur sa pratique

Dino Henderickx, directeur de VSOR (Association des entreprises de démolition, de démontage et de recyclage), ne s’oppose pas aux principes de la nouvelle réglementation Vlarema de 2024. Mais il s'interroge sur sa faisabilité pratique. Explications.

C« Le gouvernement devrait également tenir compte du fait que les centres de tri sont devenus si performants qu'ils peuvent séparer de nombreux flux de déchets par la suite. »

e qu'un démolisseur peut valoriser, comme la ferraille et les gravats de pierre, il le trie dans tous les cas. Le gouvernement devrait également tenir compte du fait que les centres de tri sont devenus si performants qu'ils peuvent séparer de nombreux flux de déchets par la suite. En outre, les chauffeurs ne sont pas les personnes qui devraient commencer à déterminer si quelque chose est conforme ou non. Ils ne sont pas formés pour cela, ne parlent souvent pas la langue pour communiquer de manière adéquate avec les personnes présentes sur le chantier, et ne devraient certainement pas assumer un rôle de contrôle de l'application de la législation. Leur tâche principale est d'assurer un transport correct et sûr, et ils ont déjà fort à faire en raison des larges charges administratives auxquelles ils sont confrontés, ainsi que de la complexité des systèmes et des protocoles qu'ils doivent gérer et contrôler. C'est une autre raison pour laquelle il convient que le contrôle ait lieu lorsque les déchets de construction et de démolition mélangés sont acceptés et traités au dépôt et/ou par le collecteur.

Non-conformités, PV et amendes

Le Vlarema actuel conduit à des non-conformités inutiles et potentiellement à de nombreux PV et amendes par la suite. L'application de la législation se concentre principalement sur les établissements de classe 1 (grandes installations de tri et de concassage) et donc pas sur les chantiers de construction, où l'on pourrait bientôt découvrir que certaines règles de tri sont peu pratiques ou inutiles. Cela varie d'un chantier à l'autre, dépend des conditions locales et ne doit donc pas être

généralisé.

DINO HENDERICKX donne les exemples suivants. « Les sacs de ciment en papier sont considérés comme des emballages et ne sont donc pas autorisés dans les conteneurs de papier et de carton. Mais ensuite, ils iront de toute façon dans les centres de tri. Une armoire en bois laissée en vrac dans un bâtiment à démolir doit être jetée séparément comme un déchet ménager. Mais une fois que cette même armoire est boulonnée de quelque manière que ce soit sur des murs, elle fait partie des déchets de construction et de démolition. Les flux de déchets peuvent être collectés dans de grands sacs. Mais ces grands sacs ne sont pas recyclables », explique-t-il. « Le béton cellulaire est l'un des flux figurant sur la liste des 29 matériaux qui doivent être triés à la source et donc jetés séparément. Cependant, il n’y a actuellement pas de transformateurs qui acceptent le béton cellulaire. De plus, tous ensemble, ils ne peuvent traiter que 20.000 tonnes par an. Mais les quantités de béton cellulaire déjà libérées lors de la démolition sont considérablement plus élevées. Les collecteurs sont donc obligés de collecter, eux-mêmes, dans leurs dépôts ou les collecteurs empilent d'importants stocks de béton cellulaire sur leurs chantiers. »

Une surcharge administrative

Le secteur est désormais submergé de formulaires à remplir, de plans et de rapports à élaborer. Par exemple, depuis 2024, les entreprises de construction et de démolition doivent élaborer un plan de gestion des déchets pour leurs chantiers. Les grands collecteurs ont dû embaucher du personnel supplémentaire en raison des nouvelles exigences administra-

tives. Fondamentalement, les réglementations flamandes actuelles sont basées sur une méfiance à l'égard des producteurs de déchets et des collecteurs. Selon Dino Henderickx, le gouvernement flamand devrait plutôt s'appuyer sur des engagements de résultats plutôt que sur des engagements de moyens détaillés.

Embuild Vlaanderen reconnaît et soutient les préoccupations de VSOR. L’association affirme également qu'il est important que l'économie circulaire vise la qualité des flux de déchets. Dans ce contexte, le tri à la source est essentiel. L'objectif politique connexe de réduction des résidus combustibles mérite d'être soutenu. Mais en même temps, Embuild Vlaanderen reconnaît que la réglementation actuelle est trop stricte et que, entre autres, la multitude de non-conformités crée des effets secondaires indésirables.

Vers une réglementation sectorielle

STEVEN DECLERCQ , conseiller en droit de l'environnement et en politique environne-

mentale chez Embuild Vlaanderen, conclut. « Les obligations administratives toujours plus nombreuses et le fait qu'il n'existe pas de solution suffisamment circulaire pour tous les flux, qui doivent être séparés à la source, sapent le soutien et ne nous rapprochent pas des conditions de concurrence équitables dont le secteur a absolument besoin. Mais dans le cadre du projet Regelrecht, par lequel le gouvernement flamand vise une simplification administrative et qui comprend également un tri à la source des déchets de construction et de démolition axé sur les résultats, le secteur espère utiliser une approche de construction pour parvenir à une évaluation et à une réglementation sectorielle adaptée. »

16.000 Entreprises de construction

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Quelles mesures pour la décarbonation des entreprises en Wallonie ?

Le 25 septembre dernier, dans le cadre du salon Solar Xpo qui s’est tenu au WEX à Marche-en-Famenne, Embuild Wallonie a participé aux Petits-déjeuners de l’Energie. Le thème de la conférence était : « La décarbonation des entreprises. Quelles sont les mesures en faveur de la transition énergétique des entreprises en Wallonie ? ». Hugues Kempeneers, le directeur général de notre entité régionale wallonne, a donné son point de vue sur le sujet du jour.

Sylviane Bilgischer, la cheffe de cabinet adjointe en charge de l’Energie de la ministre Cécile Neven a indiqué que la transition énergétique était un défi collectif très important pour les entreprises.

C’est Sylviane Bilgischer, cheffe de cabinet adjointe en charge de l’Energie de la ministre Cécile Neven (Energie, Plan Air-Climat, Logement et Aéroports), qui a introduit la conférence. Elle a indiqué que la transition énergétique était un défi collectif très important, qui offrait une série d’opportunités d’investissements aux entreprises pour réduire leurs coûts énergétiques.

« Le gouvernement wallon a mis plusieurs dispositifs en place divisés en deux grands axes : l’accompagnement des entreprises et le financement de projets », a-t-elle indiqué.

Dans l’axe accompagnement, la cheffe de cabinet adjointe a évoqué quatre grands mécanismes : le référent bas carbone pour aider gratuitement les entreprises à identifier leur potentiel en matière de transition bas carbone,

les Facilitateurs Energie qui sont aussi des conseillers pour répondre à des questions précises des entreprises, le dispositif AMUREBA pour la réalisation d’audits énergétiques, et enfin WalEnergie et ses équipes d’ingénieurs qui vont proposer un accompagnement clésur-porte aux grandes entreprises.

Dans l’axe financement, elle a souligné deux mécanismes : les aides GREEN pour encourager les investissements dans l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, et les prêts Easy’Green jusqu’à 1 million d’€ pour les projets de réduction d’empreinte carbone.

Travaux politiques en cours

Cette transition énergétique est l’un des gros objectifs du gouvernement wallon. « La priorité est la définition d’un nouveau mix énergétique wallon et pour cela, il faut une vision intégrée », a indiqué SYLVIANE BILGISCHER

Avant de citer les différents travaux en cours pour assurer cette transition. « Nous sommes occupés à réformer le décret sur les communautés d’énergie. Le partage d’énergie est difficile à mettre en place, et nous y travaillons, de même que sur les mécanismes d’aide et de soutien à la rénovation énergétique. Je citerai aussi la Convention Carbone, qui remplace les anciens Accords de Branche, qui est un accord entre des entreprises et le gouvernement wallon pour atteindre la neutralité carbone. 250 entreprises sont actuellement fortement engagées dans ce processus. Nous travaillons aussi activement sur la réglementation pour la captation du CO2 pour le transporter vers des sites de stockage ou de valorisation. Enfin,

Dans son exposé, le directeur général d’Embuild Wallonie Hugues Kempeneers a parlé de plusieurs défis au sujet de la thématique du jour.

« Le gouvernement wallon a mis plusieurs dispositifs en place divisés en deux grands

axes : l’accompagnement des entreprises et le financement de projets. »

face aux problèmes de saturation du réseau électrique, nous mettons en place un cadre sur la flexibilité en prélèvement pour moduler la consommation d’électricité et éviter les surcharges ». Et d’adresser un dernier message au monde entrepreneurial. « Je peux vous assurer qu’on soutient les entreprises et qu’on redéploye le secteur industriel en Wallonie. Pour réussir cette transition, nous avons besoin de vous ! »

Hugues Kempeneers

Dans son exposé, le directeur général d’Embuild Wallonie HUGUES KEMPENEERS a parlé de plusieurs défis au sujet de la thématique du jour. Selon lui, le premier est celui de la production. « En Belgique, on consomme plus qu’on ne produit. Il faudrait déjà inverser cette tendance », a-t-il souligné. Produire plus et local. « J’aime toujours parler de ce taux de fuite. Sur un chantier wallon, 40 % des investissements partent dans l’économie wallonne et 60 % ailleurs, à Bruxelles, en Flandre ou à l’étranger. En Flandre, c’est l’inverse. Nous avons des solutions locales et l’entreprise Belga Solar qui va présenter ses produits en est un bel exemple », a-t-il indiqué.

Le second est l’accessibilité. « J’assistais encore récemment à une conférence sur les friches industrielles. La première préoccupation des investisseurs est de savoir si ces terrains sont connectés avec le réseau. En Wallonie, nous avons des terrains disponibles, mais il y a un grand besoin de renforcer le réseau électrique et d’avoir un réseau fort et structuré, notamment pour l’électrification des activités commerciales, industrielles et tertiaires », a indiqué Hugues Kempeneers.

Et puis, il y a le défi financier. Avec comme l’a expliqué Sylviane Bilgischer, l’existence de plusieurs incitants pour promouvoir la transition énergétique. « Oui, des solutions et des

aides existent ! », a-t-il insisté.

Selon le directeur général d’Embuild Wallonie, ces défis engendrent aussi des opportunités. « Il faut les saisir ! Comme celles d’imposer la production d’énergie renouvelable au niveau des bâtiments. L’AGW PEB, qui a été publié ce mois de septembre, fait d’ailleurs la part belle à ces énergies renouvelables dans les bâtiments résidentiels et le tertiaire neufs (et assimilés). Et il y a aussi l’opportunité de développer le réseau », a-t-il affirmé.

Tweed

La conférence s’est poursuivie avec un exposé de Cédric Brüll, directeur du cluster Tweed (Technologie Wallonne Energie – Environnement et Développement durable). Il s’agit d’une organisation wallonne rassemblant plus de 250 entreprises actives dans le secteur de l’énergie durable. Selon Tweed, les leviers de la décarbonation des entreprises sont : l’efficacité et la performance énergétique, l’électrification des procédés, l’utilisation de nouveaux vecteurs (biomasse, hydrogène, e-fuels, géothermie…), la capture du carbone et son stockage ou utilisation, l’agrandissement du périmètre d’action et l’évolution du cadre régulatoire et les compétences et le capital humain.

CÉDRIC BRÜLL a évoqué quatre grands défis. « Il y a des challenges autour des réseaux d’électricité et autour des réseaux d’énergie thermique et de la chaleur durable. Il faut booster le potentiel des énergies renouvelables et le rendre disponible à la consommation par les entreprises. Il faut augmenter de 250 % la production d’électricité renouvelable d’ici 2030 : doubler la capacité de l’éolien et tripler la capacité du solaire. Enfin, il y a besoin de nouvelles infrastructures pour l’hydrogène bas carbone et la capture, le transport, le stockage et l’usage du CO2 »

La séance s’est terminée par une présentation de Sébastien Mahieu au sujet des solutions de Belga Solar, producteur de panneaux solaires et BIPV (Building Integrated Photovoltaïcs) et installateur de panneaux solaires, bornes de recharge et batteries. Kévin Joris a, quant à lui, présenté Helios Group, spécialisé dans les énergies renouvelables et particulièrement actif dans le développement de projets photovoltaïques ou de communautés d’énergie, en Wallonie. Bref, du local et encore du local. Le directeur d’Embuild Wallonie aura sûrement apprécié.

Le secteur de la construction en pleine mutation : les défis décryptés

Dans le cadre du salon Énergie & Habitat/Batireno qui s’est tenu à Namur Expo

le 17 octobre dernier, Embuild Wallonie a organisé une conférence intitulée : « Le secteur de la construction en pleine mutation : les défis décryptés ». Retour sur cette séance d’information enrichissante à plus d’un titre et dans laquelle le thème de la transition énergétique était central.

Cécile Neven, ministre wallonne de l’Energie, du Plan Air-Climat, des Aéroports et du Logement.

CÉCILE NEVEN , ministre wallonne de l’Energie, du Plan Air-Climat, des Aéroports et du Logement a introduit la conférence. Elle a notamment souligné que l’objectif de la directive PEB4 d’amener le parc de logements wallons au label PEB A pour l’horizon 2050 était un défi de taille, surtout quand on sait que plus d’un logement sur deux est une passoire, en Wallonie. Pour y arriver, des aides sont indispensables. Problème : elles sont multiples et il est très difficile pour le citoyen de s’y retrouver. « La Wallonie a le système le plus avantageux. Bruxelles ne propose plus rien et la Flandre a diminué ses aides. Nous travaillons donc à un nouveau régime basé sur trois piliers : la sim-

plification, le ciblage et l’accompagnement », a-t-elle indiqué. « Cette transition énergétique et tous ces travaux ne se feront pas sans le secteur, qui fait face à trois défis : la formation, la numérisation et l’innovation. Avec l’ensemble de mes collègues, je vous promets que nous allons collaborer intensivement avec le secteur de la construction », a notamment indiqué Cécile Neven.

Transition énergétique

L’exposé de NICOLAS SPIES , conseiller senior Energie & Rénovation chez Embuild Wallonie, était centré sur la transition énergétique. Il a montré que nous étions encore beaucoup trop dépendants des énergies fossiles. Les statistiques publiées par le SPF Economie montrent que 71 % de la consommation d’énergie primaire, en 2023, provient des énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon). Ce chiffre est de 12,4 % pour les énergies renouvelables. « La voie principale, actuellement privilégiée, pour mener la transition énergétique est l’électrification. Il y a notamment deux défis : remplacer les installations de chauffage au gaz et au mazout par des pompes à chaleur ou des systèmes à la biomasse, ce qui représente beaucoup de contraintes techniques pour le secteur, et remplacer les véhicules diesel/essence par des électriques », a-t-il indiqué. « Le nucléaire occupait encore une place importante dans la production d’électricité en Belgique en 2023, près de 40 % selon le SPF Economie, alors qu’il n’y aura plus que deux réacteurs sur sept qui fonctionneront en Belgique à la fin de l’année. Pour le moment, nous importons beaucoup d’électricité de France. »

La solution pour diminuer cette dépendance à l’énergie nucléaire passera notamment par le recours aux énergies renouvelables. Le Plan Air Climat Energie prévoit d’ailleurs de doubler la production avec un objectif de 28-29 % à l’horizon 2030. Nicolas Spies a abordé plusieurs solutions en la matière : l’éolien, le photovoltaïque, la biomasse, les pompes à chaleur, la géothermie, les réseaux d’énergie thermique (réseaux de chaleur), les communautés d’énergie, le stockage batteries et pompage/turbinage… « En 2026, les nouvelles exigences PEB prévoient 35 % d’énergie renouvelable pour les bâtiments neufs et assimilés, 15 % pour les bâtiments de plus de 1.000 m² et l’interdiction des chaudières à mazout. Depuis 2021, les constructions neuves respectent les exigences QZEN (Quasi Zéro Energie). À partir de 2030, les bâtiments neufs et assimilés devront être ZEN (Zéro Emission) », a-t-il indiqué.

Qualité de l’environnement intérieur

C’est ensuite VINCENT DETEMMERMAN , Public Affairs Manager chez Velux, qui a pris la parole. Il a abordé l’importance de la qualité de l’environnement intérieur, en lien avec la directive PEB, qui définit cette qualité de l’environnement intérieur comme « le résultat d’une évaluation des conditions à l’intérieur d’un bâtiment influençant la santé et le bienêtre des occupants… » Les quatre paramètres de l’environnement intérieur sont : l’environnement thermique, la qualité de l’air intérieur, l’éclairage (dont la lumière naturelle) et l’acoustique.

Selon lui, si la réglementation PEB couvre certains aspects du confort thermique et la ventilation, elle n’aborde pas assez les autres paramètres qui impactent le bien-être et la santé de l’humain dans le bâtiment, alors qu’il existe des normes à ce sujet. Bien-être et santé sont deux leviers qui vont motiver une personne à rénover son bien, davantage encore qu’améliorer le label PEB. « Pourquoi se soucier de la qualité de l’environnement intérieur ? », a-t-il interrogé. « Un bâtiment sain est une priorité, il faut privilégier une conception intelligente d’un logement, et jouer sur les leviers du confort et de la santé qui fonctionnent. Il faut tenir compte de l’humain et construire des bâtiments résilients pour le futur avec la nature et non plus contre

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elle, comme cela a longtemps été le cas », a-til indiqué.

Cluster Eco-construction

ANNE-MICHÈLE JANSSEN , la directrice du cluster Eco-construction, a ensuite rappelé les avantages des éco-matériaux dans cette transition énergétique. Pour rappel, le cluster réunit 300 experts wallons (architectes, ingénieurs, producteurs et chercheurs) pour promouvoir les matériaux durables. Les éco-matériaux regroupent les biosourcés (issus de la biomasse végétale ou animale comme le bois, le chanvre, le lin, la paille, la laine de mouton…), les géosourcés (issus de ressources minérales peu transformées comme la pierre, la terre crue…), les recyclés (issus de déchets de matières revalorisées comme le papier, le verre…) et les mixtes (chaux-chanvre/boispaille-terre…). « On aurait tendance à croire qu’ils ne sont utilisés que pour isoler les bâtiments, mais c’est faux. Ils peuvent être structurels, isolants, de finition ou non

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« Cette transition énergétique et tous ces travaux ne se feront pas sans le secteur, qui fait face à trois défis : la formation, la numérisation et l’innovation. »

porteurs, selon leur usage », a souligné Anne-Michèle Janssen.

« Un bâtiment sain est une priorité, il faut privilégier une conception intelligente d’un logement, et jouer sur les leviers du confort et de la santé qui fonctionnent. »

Le secteur de la construction wallonne représente une part importante des émissions de gaz à effet de serre (22 %) et de la consommation énergétique (38 %). L’écoconstruction vise à réduire ces impacts en optimisant la performance énergétique et environnementale des bâtiments. « De plus, ces éco-matériaux isolants offrent une meilleure inertie thermique et diminuent la surchauffe estivale », a précisé la directrice du cluster. Le potentiel des producteurs wallons est énorme : de 39 % actuellement, ils peuvent couvrir jusqu’à 81 % des besoins d’isolation des bâtiments wallons.

Accompagnement d’Embuild Wallonie

Dans cette transition énergétique, les entreprises ne sont pas seules. « Le rôle d’Embuild Wallonie est de rendre cette transition énergétique concrète, accessible, cohérente et juste. Nos cinq mots-clés sont : soutenir, faciliter, accompagner, adapter et mobiliser », a indiqué HÉLÈNE DELLOGE , manager Environnement, Energie et Durabilité chez Embuild Wallonie. « Face aux nombreux défis économiques, environnementaux, sociétaux et réglementaires à relever, nos priorités d’action sont : massifier et accélérer les rénovations, assurer une collaboration efficace, accompagner les professionnels et fixer des objectifs réglementaires clairs. »

En collaboration avec la Région wallonne, Embuild Wallonie s’investit dans plusieurs projets wallons dans ce cadre, certains ayant déjà été évoqués dans Embuild Magazine :

Reno+ (massifier et accélérer la rénovation par des trains de rénovation), Renobatex RENOMUT (solutions de financement innovantes), Renobatex APARE (auto-rénovation accompagnée), Interreg Build-value (promotion des éco-matériaux pour une décarbonation de la rénovation). « Embuild Wallonie mobilise les acteurs de manière collective, identifie et teste de nouveaux business model, développe des outils utiles aux entreprises, identifie les besoins en compétences professionnelles et collabore de manière intersectorielle. Nous jouons le rôle de catalyseur de la transition énergétique du secteur de la construction », a expliqué Hélène Delloge.

Conclusion

Lors de la conclusion de cette conférence, le directeur général d’Embuild Wallonie, HUGUES KEMPENEERS, a rappelé les quatre défis que rencontre le secteur. « Un, le besoin de main-d’œuvre. La construction wallonne compte 62.000 travailleurs et recherche d’urgence 6.000 personnes pour faire face aux nombreux projets de rénovation à réaliser à l’avenir. Deux, la rénovation du bâti wallon est une immense tâche. Sur 1.600.000 logements, moins de 1,5 % ont le label A. Il faut donc rénover 20 logements toutes les heures. Trois, la commande publique avec l’intégration d’innovations dans ce type de marchés. Ce n’est pas assez le cas actuellement. Et quatre, l’accès à l’énergie et au réseau. Certains projets sont bloqués faute de possibilité de se connecter au réseau. C’est un vrai problème qui freine le développement économique de la Wallonie et il faut un groupe de travail à ce sujet, afin de régler ce problème crucial. »

Vincent Detemmerman, Public Affairs Manager chez Velux.
Anne-Michèle Janssen, la directrice du cluster Eco-construction.

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Démarrage de la nouvelle « Alliance PatrimoineEmploi »

Ce 12 novembre 2025 s’est donné le coup d’envoi, à la Paix-Dieu à Amay, de la nouvelle « Alliance Patrimoine-Emploi » 2.0, issue d’un partenariat étroit entre les autorités wallonnes et les acteurs privés du patrimoine, dont le secteur de la construction. Avec l’ambition de répondre aux nombreux défis du patrimoine wallon.

Souvenez-vous, le 18 février dernier, un colloque organisé par Embuild Wallonie et l’Union wallonne des architectes (UWA), à Fosses-la-Ville, mettait en lumière l’importance du secteur du patrimoine comme levier d’activité économique en Wallonie : 50.000 biens repris à l’inventaire du patrimoine immobilier dont 4.200 classés, 350 entreprises de construction agréées D23 ou D24… (voir pp.30-31-32 de notre édition d’avril).

Lors de ce colloque, Embuild Wallonie, en tandem avec le Groupement professionnel de la restauration du patrimoine (GPRP) de la Fédération des entrepreneurs généraux de la construction, avait présenté son mémorandum « patrimoine » et avait plaidé pour la relance de l’Alliance Patrimoine-Emploi de 2016, qui contenait de nombreuses résolutions (à raviver) en matière de formation, de modes de financement et d’organisation des marchés publics en matière de patrimoine, notamment pour soutenir et faciliter l’accès des PME aux marchés concernés.

En résonance avec la DPR

L’Association royale des demeures historiques et jardins de Belgique (ARDHJB) avait également émis, au colloque de Fosses-laVille, des idées très concrètes (et d’ailleurs très convergentes avec les positions des constructeurs), comme l’adoption en Wallonie du « Monumentenwacht » ainsi que l’exonération des droits de succession et de donation à étendre aux dépendances non-classées, ou

« Les besoins identifiés en 2016 - à savoir la stimulation de l’emploi et de la formation dans la construction, l’amélioration de la qualité sur les chantiers patrimoniaux et la diversification des sources de financementsont toujours d’actualité. »

encore l’amélioration des clauses techniques en marchés publics et privés. Ces appels entrent en résonance avec la Déclaration de Politique régionale (DPR) 2024 du nouveau Gouvernement wallon qui appelle à déployer des « alliances stratégiques » en patrimoine impliquant notamment les secteurs de la construction, de la formation, de la culture et du tourisme.

En conclusion de ce colloque, la ministre du patrimoine, Valérie Lescrenier, avait donc exprimé sa forte volonté de collaboration avec les parties prenantes, notamment pour renforcer la formation des acteurs, faciliter les financements alternatifs, ainsi que poursuivre l’optimisation de l’Agence wallonne du patrimoine (AWaP) et du Code du patrimoine (CoPat).

« Alliance PatrimoineEmploi » 2.0

Dans la foulée de ce colloque, les astres étaient donc alignés entre acteurs publics et privés pour relancer la dynamique de l’Alliance Patrimoine-Emploi. Après une évaluation de sa version 2016, mais également au vu des évolutions du contexte juridique et économique depuis lors, il est apparu nécessaire au Gouvernement wallon d’actualiser la démarche par le lancement d’une nouvelle Alliance Patrimoine-Emploi 2.0.

Les besoins identifiés en 2016 - à savoir la stimulation de l’emploi et de la formation dans la construction, l’amélioration de la qualité sur les chantiers patrimoniaux et la diversification des sources de financement -

sont toujours d’actualité. Mais de nouveaux besoins sont venus s’y rajouter, vu l’évolution des enjeux sociétaux : les enjeux énergétiques, qui doivent être intégrés aux projets de rénovation ; la nécessité d’une réaffectation viable économiquement comme levier de pérennisation du patrimoine ; l’amélioration de l’efficience et de l’orientation « usager » de l’AWaP, devant mieux jouer son rôle de facilitateur ; l’entrée en vigueur (à autopsier et optimiser) du nouveau CoPat et enfin l’implication accrue du secteur privé.

Quatre tables-rondes

C’est sur cette base que le Gouvernement wallon, à l’initiative du cabinet de la ministre Valérie Lescrenier, a élaboré le programme de l’Alliance Patrimoine-Emploi 2.0 autour de quatre tables rondes à organiser d’ici fin 2026 par l’AWaP et les organismes publics compétents, en concertation avec les différents partenaires privés concernés, au premier rang desquels Embuild Wallonie/GPRP, l’UWA, l’ARDHJB et plusieurs autres tout aussi stratégiques (Buildwise, Prométhéa, Constructiv, UPSI…).

La table-ronde n°1, consacrée au thème « Emploi, formation, promotion des métiers

du patrimoine », s’est déroulée ce 12 novembre à la Paix-Dieu à Amay, en présence de Valérie Lescrenier, ministre wallonne du Patrimoine, et d’une trentaine d’experts. Elle a permis de dresser un premier état des lieux des besoins en compétences en vue de co-construire des pistes d’action concrètes pour la filière patrimoine.

En effet, les métiers liés à la restauration mobilisent des savoir-faire spécifiques qui s’acquièrent surtout par une formation approfondie et/ou une transmission intergénérationnelle. Ces compétences sont aujourd’hui sous pression, vu les pénuries de profils qualifiés (maçons, couvreurs, gestionnaires de chantier…). Notre secteur souhaite donc renforcer l’offre de formation (initiale et continue) via plusieurs leviers : formation en alternance et en entreprise (notamment le tutorat), partenariats entre centres de formation et entreprises, parcours de formation continue adaptés à la saisonnalité des activités, sans oublier de renforcer les compétences des formateurs… En outre, le secteur recommande d’intégrer, dans les marchés publics, des critères qualitatifs valorisant l’expérience, les références et les compétences des opérateurs, et plaide pour poursuivre les

Le coup d’envoi de la nouvelle « Alliance
Patrimoine-Emploi »
2.0 a été donné à la Paix-Dieu, à Amay.

campagnes d'attractivité des métiers techniques.

En février, la table-ronde n°2 abordera les aspects économiques et financiers. Outre le renforcement des effets de levier entre tourisme, culture et patrimoine, on y évoquera le potentiel des financements alternatifs. D’une part pour la reconversion de biens patrimoniaux en lien avec les professionnels du secteur immobilier (moyennant une réévaluation éventuelle du corpus des biens classés pour accélérer et faciliter les process). D’autre part pour étendre à de nouveaux types de biens les dispositifs fiscaux d’exonération conditionnée des droits de succession et de donation… Et « last but not least » pour stimuler le mécénat, avec l’expertise de Prométhéa…

Au printemps, la table-ronde n°3 étudiera les aspects techniques, l’énergie et la durabilité. On y présentera le « Monumentenwacht » (dispositif qui fonctionne bien aux Pays-Bas et en Flandre pour l’analyse des besoins d’entretien préventif et de restauration des biens) et les aides au diagnostic. On réfléchira (avec l’appui de Buildwise) à l’intégration adéquate de la dimension énergétique et de la PEB dans les restaurations, à l’amélioration des clauses techniques et cahiers des charges, à l’arrivée de nouveaux matériaux et d’innovations techniques, à l’intégration de l’intelligence artificielle dans les process…

Enfin, à l’automne prochain, la table ronde n°4 abordera les marchés publics et privés du patrimoine, en visant d’améliorer l’accessibilité des PME aux marchés publics, la qualité des clauses administratives et techniques, l’équilibre des références de bonne exécution, la pratique des pièces d’épreuve, les critères d’attribution pour valoriser le savoir-faire des entreprises spécialisées locales… Du côté des marchés privés, on évaluera si le nouveau CoPat stimule et accélère la commande de travaux pour les propriétaires privés par ses nouveaux dispositifs (procédures simplifiées et accélérées, fixation de délais maximum, simplification des demandes de subventions…).

Actions priorisées

Vu l’ampleur de la matière, les actions seront sans doute priorisées pour chaque thématique. Dans ses futures éditions, votre magazine reviendra sur les conclusions des tables rondes et de cette Alliance Patrimoine-Emploi 2.0.

La table-ronde n°1, consacrée au thème

« Emploi, formation, promotion des métiers du patrimoine », s’est déroulée ce 12 novembre à la Paix-Dieu à Amay, en présence de Valérie Lescrenier, ministre wallonne du Patrimoine, et d’une trentaine d’experts.

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E-FACTURATION 2026 : UNE OBLIGATION ? OUI. UN SOUCI ? NON.

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Cefora, le partenaire de formation des employés de la CP 200 depuis 35 ans

Depuis 35 ans, Cefora est le partenaire de formation des employés de la CP 200, dont ceux actifs dans le secteur de la construction. « Cefora est gérée par les partenaires sociaux et Embuild est bien évidemment représentée. Il ne s’agit pas d’un partenaire externe, mais d’un partenaire naturel », souligne Olivier Lambert, le directeur général de l’asbl, pour montrer les liens forts qui nous unissent.

Si Embuild Wallonie vient d’organiser un événement pour fêter ses 35 ans, l’asbl Cefora souffle aussi ses 35 bougies cette année. « J’insiste sur ces 35 ans, car cela veut dire que nous sommes de la même génération qu’Embuild Wallonie, et que nous avons aussi connu toutes les évolutions du secteur », indique OLIVIER LAMBERT. « À l’occasion de cet anniversaire, on en profite pour faire le point. Comment travaillait un employé de la construction en 1990 par rapport à maintenant ? Depuis toutes ces années, on a assisté à une montée en puissance de l’informatique. Pour les deviseurs et gestionnaires de chantier, le plan numérique a remplacé le plan papier et les métiers ont fortement évolué, ce qui exige de nouvelles compétences. Depuis une dizaine d’années, on assiste aussi à l’essor du BIM et actuellement, l’intelligence artificielle accélère profondément le travail. L’évolution est très rapide et avec Embuild, nous adaptons notre offre », indique le directeur général de Cefora.

Catalogue

Cette offre est présente dans un catalogue structuré en trois axes. Le premier concerne les compétences générales dont tout le monde a besoin : les langues, Excel, le développement personnel, la gestion du stress…On retrouve les compétences métiers ou rôles dans le deuxième axe, celles liées aux fonctions présentes dans toutes les entreprises : RH, comptables, informaticiens, vendeurs, acheteurs, ... Et enfin, les compétences sectorielles spécifiques à un secteur. « Pour la construction, nous finançons ces formations et l’offre est chez

Une grande partie du catalogue de Cefora concerne des formations d’une journée.

Embuild. C’est elle qui développe le catalogue sectoriel. Notre site internet va d’ailleurs renvoyer vers Embuild concernant ces formations », précise Olivier Lambert. Un constat actuel : l’intelligence artificielle (IA) est omniprésente dans les trois axes. « En mai, nous avons organisé la semaine de l’IA et plus de 20.000 participants ont suivi nos webinaires à ce sujet. C’est le plus gros succès d’un événement de formation sur ce thème en Belgique et ce sujet est au cœur des préoccupations dans notre secteur. On voit son importance à tous les niveaux, que ce soit dans les langues, les métiers des ressources humaines et dans les compétences sectorielles. Si vous prenez les outils de gestion d’un chantier, par exemple, on y retrouve l’intelligence artificielle. »

Croissance des entreprises

Avec Embuild, Cefora réfléchit constamment à l’évolution de son catalogue. « On a parfois l’impression qu’il ne s’adresse qu’aux grandes entreprises, mais c’est faux. Il est ouvert à tout le monde. En discutant régulièrement avec des acteurs de la construction, je constate que l’un des enjeux est la croissance des entreprises. Ce sont souvent des petites structures qui souhaitent s’agrandir. Notre offre va permettre de répondre à ces enjeux. Nous l’adaptons constamment en voyant qui sont nos utilisateurs », indique le directeur général.

L’oreille de Cefora est d’autant plus attentive à la construction qu’il s’agit du plus gros sous-secteur de la CP 200. « Il représente 10 % des employés, soit 52.000 employés. On parle de 11.000 entreprises belges : 2.800 en Wallonie, 7.200 en Flandre et 1.000 à Bruxelles. »

Formations courtes

Pour une entreprise, envoyer ses employés en formation peut parfois constituer un frein. Ou une perte de temps. Or le temps, on ne vous l’apprend pas, c’est de l’argent. « Elle peut penser que c’est du temps investi à autre chose que la productivité. Mais elle ne doit pas le voir comme ça, c’est un investissement pour le futur et pour rendre son employé encore plus compétent par rapport à une société qui évolue sans cesse. En 1990, un employé qui a commencé sa carrière à 25 ans a 60 ans aujourd’hui. Il lui reste encore au moins sept ans à travailler, il doit évoluer. Nous sommes cependant bien conscients de cette donnée du temps. Une grande partie de

Olivier Lambert est le directeur général de Cefora, le partenaire de formation d’Embuild depuis 35 ans.

notre catalogue concerne donc des formations d’une journée. Nous avons aussi développé des formats courts sous forme de webinaires. Je le répète, nous sommes à l’écoute et nous nous adaptons », indique Olivier Lambert. L’organisme de formation propose également d’autres services, comme des primes à la formation. « Si l’entreprise a recours à un prestataire de formation autre que Cefora, elle peut récupérer un certain montant du coût. Il s’agit d’un forfait qui peut aller jusqu’à 90 € par jour par employé. » Signalons aussi que notre partenaire cherche des entreprises qui accueillent des demandeurs d’emploi pour former en alternance.

Notoriété, pertinence et présence

« Pour la construction, nous finançons ces formations et l’offre est chez Embuild. C’est elle qui développe le catalogue sectoriel. »

Lors du Rendez-vous de la construction wallonne qui s’était déroulé au château de Seneffe en 2021, Olivier Lambert était présent sur scène pour présenter les services de Cefora. Il avait interpellé le public en demandant aux entreprises présentes dans la salle de lever le bras si elles utilisaient les offres de l’organisme de formation. Résultat : peu de bras en l’air. « Nous ne pouvons pas accepter que des entreprises qui nous financent n’utilisent pas nos services et nous travaillons sur trois axes pour mieux communiquer. Le premier est la notoriété, nous sommes conscients que nous devons davantage être connus, notamment au sein des petites structures, et nous y travaillons avec Embuild. Le deuxième est la pertinence, notre offre doit répondre aux besoins. Et enfin le dernier concerne la présence et l’accessibilité. Nos formations se donnent partout. Chaque jour, 40 formations sont organisées par Cefora en Belgique et 85.000 nouveaux participants nous ont rejoints en 2025. Nous communiquons beaucoup sur le développement d’une culture de la formation en entreprise. Dans un monde ultra concurrentiel comme aujourd’hui, c’est capital et il n’y a plus d’excuses pour ne pas se former. L’IA ne va pas prendre le job d’un employé. En revanche, celui qui la maîtrisera aura toujours une longueur d’avance par rapport à celui qui ne sait pas l’utiliser. »

Cefora fête donc ses 35 années de collaboration avec Embuild. « Et j’espère que nous sommes repartis pour 35 suivantes, jusqu’en 2060 », sourit Olivier Lambert. Et de conclure. « Je ne le répéterai jamais assez : formez-vous ! »

Prométhéa

fête 40 ans de promotion du mécénat lors

d’une mémorable soirée de gala

Fondée en 1985, Prométhéa, l’association de promotion du mécénat pour la culture et le patrimoine, fête cette année sa 40ème année d’existence. Pour célébrer ce digne anniversaire, l’asbl a organisé le 13 octobre dernier une soirée de gala exceptionnelle à la Maison de la Poste, sur le site de Tour et Taxis à Bruxelles. L’événement a rassemblé plus de 300 personnes, arborant pour la plupart une touche « arty », issues d’entreprises mécènes et d’institutions culturelles, ainsi que Delen Private Bank et la Loterie Nationale, partenaires fidèles et engagés.

Photos ©Bryan Nicola Maxwell

Quelques chiffres pour comprendre l’objectif de Prométhéa. L’asbl fédère 140 entreprises et 7 collectifs d’entreprises mécènes, mobilisant annuellement plus de 700.000 € pour soutenir la culture et le patrimoine. Ses actions se traduisent par des projets concrets et exemplaires, un accompagnement renforcé des acteurs culturels et l’octroi des Prix Caïus, qui mettent en lumière la vitalité des collaborations entre entreprises et monde culturel. Ce 40e anniversaire valait bien une soirée mémorable. Et le moins que l’on puisse écrire est qu’elle l’a été. En effet, l’événement a été riche, tant en moments de partage qu’en émotions culturelles, grâce aux artistes qui ont enchanté la soirée par leur talent, à savoir « Le Rythme des Fourmis » (une prouesse autant rythmique que physique), LéoiIspir, futur candidat au Concours Reine Élisabeth, et enfin les jeunes danseurs du Junior Ballet Project.

Cagnotte supplémentaire

Grâce à la vente des tables et au soutien des partenaires de la soirée, une cagnotte de 100.567 € a été récoltée et sera dédiée au soutien des projets accompagnés par l’association via sa plateforme de financement participatif "Prométhéa For Culture", dédiée au crowdgiving et au mécénat de compétences. Ce dispositif a pour objectif de donner un véritable coup d’accélérateur aux campagnes de financement accompagnées par l’asbl. « À 40 ans, Prométhéa se veut plus que jamais un

catalyseur de rencontres, de financements et de synergies entre entreprises et monde culturel, en Belgique », a insisté ROBERT DE MÛELENAERE , président du conseil d’administration de l’asbl. « Cetanniversairesymbolise ainsi une mobilisation continue en faveur du secteur culturel et patrimonial et constitue une nouvelle étape pour renforcer l’impact du mécénat, attirer de nouveaux acteurs et générer des fonds supplémentaires ».

Plusieurs histoires

Plusieurs histoires récentes illustrent les différentes actions de Prométhéa. La restauration des vitraux du hall d’honneur de l’Université Zénobe Gramme à Charleroi, classés « Patrimoine exceptionnel de Wallonie », a été rendue possible grâce à Prométhéa et quatre entreprises mécènes. À Tournai, le projet « Art & Culture à l’hôpital » du CHwapi a franchi un cap décisif grâce au Prix Akcess, offrant aux patients et soignants des moments artistiques au cœur de l’hôpital. Le bureau d’études Greisch démontre l’importance du mécénat de compétences en mettant son expertise d’ingénierie au service d’œuvres monumentales comme le Mosasaure hyperréaliste de Zephyr, à Liège, ou le futur Moby Train de François Schuiten et Pierre Matter. Mentionnons par ailleurs le Collectif Patwal qui octroie chaque année son Prix à des initiatives valorisant le patrimoine wallon (voir à ce sujet l’article publié dans l’édition d’octobre page 40).

Au-delà des projets financés, Prométhéa poursuit sa mission d’accompagnement avec

« À 40 ans, Prométhéa se veut plus que jamais un catalyseur de rencontres, de financements et de synergies entre entreprises et monde culturel, en Belgique. »

La soirée de gala s’est tenue à la Maison de la Poste, sur le site de

Robert de Mûelenaere (à dr.), président, Nadia Abbès (2è à partir de la dr.), directrice générale, et l’équipe de Prométhéa savourent la réussite de ce bel anniversaire.

LE MÉCÉNAT, UNE SOURCE BIENVENUE DE FINANCEMENT ALTERNATIF

Pour les propriétaires de biens patrimoniaux et les porteurs de projets culturels, le mécénat est une source de financement alternative bienvenue face à l’austérité des budgets publics. Dans un mémorandum envoyé avant les élections aux partis politiques, Prométhéa avait émis des propositions concrètes pour promouvoir le mécénat d’entreprise en soulignant la nécessité d’un cadre légal et fiscal spécifique au mécénat, distinct du don ou du sponsoring, afin de soutenir et stimuler l’engagement des entreprises.

Message bien reçu puisque le mécénat est désormais mentionné dans les Déclarations de politique communautaire et régionale. « Ainsi, en Wallonie, la nouvelle Alliance Patrimoine-Emploi 2.0, relancée dans la foulée de la Déclaration de politique régionale par le nouveau gouvernement wallon en partenariat notamment avec Embuild Wallonie, notre Groupement professionnel de restauration du patrimoine, l’Association des Demeures historiques et jardins de Belgique ainsi que Prométhéa, prévoit explicitement la facilitation du financement alternatif et des dispositifs fiscaux pour l’entretien du patrimoine », témoigne Francis Carnoy, conseiller général d’Embuild et administrateur de Prométhéa. (cfr notre article en pp.32-34 du présent magazine).

Selon une étude réalisée en 2019 à la demande de Prométhéa, et qui sera bientôt actualisée, près d’une entreprise sur deux (48 %) en Belgique pratique le mécénat. Non seulement des grandes entreprises (76 %), mais également des PME (50 %) et des TPE (44 %). Les entreprises offrent, en moyenne, des contributions de l’ordre de 4.000 € pour les TPE, 10.000 € pour les PME et 15.000 € pour les grandes entreprises. Parmi les disciplines soutenues en mécénat, outre la culture et le patrimoine, on trouve aussi des initiatives sportives, des projets humanitaires et des projets sociaux. « Beaucoupd’entreprisesdeconstructionpratiquenteneffet dumécénatsociétal,enpartenariatavecdesorganismesdédiésàdesactivités sociales,humanitairesouculturelles,etcemécénatsectorielfaitd’ailleursl’objet des Awards annuels de l’Embuild Foundation », rappelle Francis Carnoy, qui précise que le mécénat d’entreprise n’est pas seulement financier, mais s’effectue aussi en nature ou en compétences.

son École du mécénat, qui forme et coache près de 200 opérateurs culturels par an.

Départ de Nadia Abbès

Au cours de la soirée, Robert de Mûelenaere a annoncé le départ prochain de Nadia Abbès, directrice générale de Prométhéa, qui, après cinq années consacrées au développement de l’association, a décidé de quitter ses fonctions fin novembre pour relever de nouveaux défis professionnels.

Arrivée à la tête de Prométhéa en 2021, Nadia Abbès a œuvré sans relâche à la reconstruction, à la transformation et au rayonnement de l’asbl. Parmi les réalisations majeures de l’équipe sous sa direction, le président a notamment rappelé le lancement de la plateforme de crowdgiving et de mécénat de compétences, l’accroissement de la visibilité de Prométhéa au niveau national et international, la consolidation du lien avec la Loterie Nationale, l’inscription du mécénat culturel et patrimonial dans les Déclarations de politique communautaire et régionale... « Prométhéa aura toujours une place particulière dans mon parcours », a expliqué NADIA ABBÈS avec émotion. « J’ai eu la chance de porter des projets qui font sens pour la société et je quitte l’association avec l’assurance que mes valeurs de créativité et d’audace continueront à vivre, grâce à l’engagement de chacun. »

Robert de Mûelenaere a publiquement remercié Nadia Abbès pour son énergie, son implication et sa vision « qui ont permis à Prométhéa de franchir des étapes déterminantes ces dernières années », en se déclarant « confiant dans la capacité du Conseil d’administration et de l’équipe de Prométhéa d’assurer la continuité et de poursuivre les ambitions qu’elle a insufflées ».

Tour et Taxis à Bruxelles.

Les pompes à chaleur, vues par Buildwise

Le dernier Innovation Paper de Buildwise vient de paraître. Ce guide propose une approche intégrée et pragmatique, illustrée de cas concrets, pour accompagner l’entrepreneur à chaque étape de la rénovation avec pompe à chaleur (PAC), en tenant compte des contraintes techniques, économiques et réglementaires.

Ce document de référence présente de façon synthétique les enjeux, les étapes-clés et les recommandations pour réussir l’intégration d’une pompe à chaleur dans un projet de rénovation, en particulier dans le contexte du logement individuel et de la petite copropriété.

Atouts et contraintes des PAC

Les pompes à chaleur permettent de décarboner le chauffage et offrent une haute efficacité énergétique, avec des coefficients de performance (COP) pouvant atteindre 4, restituant 4 fois plus d’énergie thermique qu’elles n’en consomment en électricité. Toutefois, leurs performances diminuent lorsque la température extérieure baisse ou lorsque le système de chauffage fonctionne à haute température. L’intégration d’une PAC est optimale dans des bâtiments isolés, avec des émetteurs compatibles avec un régime basse température (plancher chauffant à 35 °C ou radiateurs à 45 °C, p. ex.).

Processus de rénovation : étapes pratiques

La rénovation doit commencer par l’isolation et l’étanchéité à l’air de l’enveloppe, puis par l’adaptation du chauffage à basse température. Le document détaille trois cas types :

● rénovation globale : isolation + PAC + adaptation des radiateurs existants

● rénovation du chauffage seul dans une enveloppe déjà performante

● rénovation partielle et système hybride (PAC + chaudière existante), évolutif selon les futures améliorations de l’isolation.

Le dimensionnement s’appuie sur un calcul des déperditions thermiques et sur une évaluation des puissances des émetteurs selon le régime choisi. Les radiateurs sous-dimensionnés à basse température exigent une adaptation ou un remplacement par des modèles plus puissants ou des ventilo-convecteurs. Un appoint électrique est conseillé pour les cas spécifiques (salle de bain, p. ex.).

Le guide regorge d’illustrations parlantes, comme celle-ci.

Technologie et installation hydraulique

Les PAC ont vu leurs performances évoluer grâce à de nouveaux compresseurs, échangeurs surdimensionnés et fluides frigorigènes à faible impact environnemental (propane notamment). Des schémas précis sont proposés pour le raccordement, avec solution directe ou découplage hydraulique si les débits exigés dépassent les capacités du réseau existant. Le nettoyage des conduites et la protection contre l’encrassement (séparateur de boue, etc.) sont indispensables avant implantation.

Gestion du bruit et prescriptions acoustiques

Le bruit est un enjeu majeur pour les logements mitoyens ou en cœur urbain. Le document insiste sur le choix d’une PAC silencieuse, le positionnement optimal de l’unité extérieure, la pose d’écrans antibruit et l’utilisation de systèmes d’absorption des vibrations pour limiter la nuisance sonore, dans le respect des normes belges (maximum 40 dB en limite de parcelle la nuit).

Résumé de l’Innovation

Paper n° 53 ‘Le défi des pompes à chaleur en rénovation’. Seul le texte original de Buildwise peut être cité en référence.

Connexion électrique

La vérification de la compatibilité de la PAC avec l’installation existante est fondamentale (type de raccordement, puissance disponible, choix du câblage et des disjoncteurs, conformité RGIE). La coordination entre chauffagiste et électricien s’avère nécessaire pour garantir la performance, la sécurité et la conformité de l’installation.

CONSEILS PRATIQUES

POUR L’ENTREPRENEUR

● Privilégier la baisse du régime de température pour optimiser les performances de la PAC.

● Dimensionner précisément la PAC en fonction des besoins réels suite à l’isolation.

● Adapter ou remplacer les émetteurs si besoin, prévoir des solutions hybrides si la rénovation de l’enveloppe est progressive.

● Nettoyer et diagnostiquer l’état du réseau hydraulique avant raccordement.

● Respecter les recommandations acoustiques dès la conception pour éviter tout litige.

● Collaborer étroitement avec l’électricien et suivre les normes en vigueur pour le raccordement électrique.

TIREZ LE MEILLEUR PARTI DES POMPES À CHALEUR EN RÉNOVATION

Les pompes à chaleur offrent des opportunités intéressantes pour les projets de rénovation, à condition qu’elles soient correctement installées. C’est pourquoi Buildwise, en collaboration avec des partenaires du secteur, a rédigé un nouveau document de référence sur les défis les plus courants et leurs solutions. Vous y trouverez toutes les informations nécessaires pour choisir la pompe à chaleur adaptée et l’installer sans problème. Découvrez-le ici : https://buildwise.direct/pompes-a-chaleur-en-renovation

Importance de la qualité de l’air intérieur, y compris dans les logements existants

La qualité de l’air intérieur est un sujet complexe qui ne se limite pas aux problèmes d’humidité et aux locaux de service d’une habitation. Dans les logements existants, on sous-estime encore souvent les besoins en ventilation, pourtant essentiels pour assurer une qualité de l’air acceptable. Le monitoring réalisé dans le cadre de l’étude Prio-Climat souligne le rôle crucial de la ventilation dans les pièces habitables telles que les chambres à coucher et les séjours.

Il ne faut pas négliger la qualité de l’air à l’intérieur des logements. En effet, elle peut entraîner un inconfort ainsi que des problèmes de santé à long terme. Or, dans les logements, l’air est susceptible d’être vicié, entre autres, par :

● des bio-effluents émis par les personnes (dont le CO2 est un bon indicateur)

● des polluants émis par les matériaux de construction et le mobilier

● le développement de moisissures associé à une humidité trop élevée.

Bien que certaines pièces ne présentent pas de signes visibles de mauvaise qualité de l’air (présence d’humidité, par exemple), il n’est pas garanti que l’air y soit de bonne qualité.

Monitoring dans 14 maisons

Certaines maisons étaient équipées d’un système de ventilation mécanique de type D (double flux mécanique). D’autres ne possédaient aucun système de ventilation ou étaient équipées de dispositifs de ventilation très sommaires (seulement quelques grilles ou extracteurs) non conformes à la norme NBN D 50-001.

La norme NBN EN 16798-1 classe la qualité de l’air en quatre catégories : haute (I), moyenne (II), modérée (III) et faible (IV).

Celles-ci sont définies en fonction du niveau de concentration en CO 2 par rapport à l’air extérieur.

Le monitoring souligne l’influence du système de ventilation sur la qualité de l’air intérieur. Les maisons munies d’un système D présentent globalement une meilleure qualité d’air que celles dépourvues de système de ventilation ou équipées de dispositifs de ventilation très sommaires.

Ainsi, on observe à la figure 1 que les séjours et les chambres à coucher des maisons avec un système D relèvent largement des catégories I et II.

En revanche, comme l’illustre la figure 2, la qualité de l’air est nettement moins bonne

1 | Évaluation de la qualité de l’air mesurée dans six maisons équipées d’un système D (double flux mécanique).

2 | Évaluation de la qualité de l’air mesurée dans huit maisons sans système de ventilation ou équipées de dispositifs de ventilation très sommaires.

dans les séjours et, plus particulièrement, dans les chambres à coucher des maisons sans système de ventilation ou dotées de dispositifs de ventilation très sommaires.

De manière générale, la qualité de l’air dans les séjours s’est avérée meilleure que dans les chambres à coucher. Différents éléments peuvent expliquer la sensibilité moins marquée des séjours aux problèmes de qualité de l’air :

● contrairement à une chambre à coucher, le séjour est une pièce que l’on occupe habituellement moins longtemps et son

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volume est habituellement supérieur à celui d’une chambre

● les possibilités de renouvellement indirect de l’air sont souvent plus nombreuses que pour une chambre à coucher (utilisation de la hotte dans une cuisine ouverte, ouverture de la porte d’entrée directement dans le séjour, ouverture d’une porte vers une terrasse ou un jardin, …).

Lors de l’étude Prio-Climat, nous avons identifié plusieurs systèmes de ventilation innovants basés autant sur le système D (double flux mécanique) que sur le système C (alimentation naturelle et évacuation mécanique).

Ces systèmes garantissent une ventilation efficace dans les chambres à coucher et sont plus faciles à installer en cas de rénovation.

Ils sont décrits en détail dans l’article Buildwise 2021/06.09.

Résumé d’un article paru en p. 8-9 du Buildwise Magazine 2022/4.

Seul l’article original de Buildwise peut être cité en référence.

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À Charleroi, la ligne de métro M5 ne sera bientôt plus fantôme

Certains n’y croient peut-être pas encore, à Charleroi. Mais la célèbre ligne de métro fantôme M5, qui part du centre vers l’est de la ville et inutilisée depuis 1986, va être opérationnelle dans le courant de l’année 2027. Pour avoir un aperçu des travaux de rénovation en cours dans les différentes stations, Embuild Hainaut a organisé une visite de deux d’entre elles avec l’entreprise Duchêne Bâtiment (Groupe Eiffage), qui a réalisé une partie du chantier, notamment les finitions.

C’est une très bonne nouvelle pour la capitale du « Pays Noir ». Dans quelques mois, les citoyens carolos, qui doivent sans doute se pincer pour y croire, pourront monter dans le métro de la célèbre ligne M5, au départ du centre-ville (station Waterloo) vers le nouveau Grand Hôpital de Charleroi (nouvelle station Les Viviers). Construit dans les années 80, le tracé d’environ 7 kilomètres a été abandonné et n’a donc jamais été fonctionnel, malgré la réalisation complète de quatre stations (Neuville, Yernaux, Pensée et Centenaire) et du gros-œuvre pour deux d’entre elles (Champeau et Roctiau). Ne dit-on pas que le Hainaut est la terre du surréalisme ?

Mais ce surréalisme est bientôt de l’histoire ancienne. En effet, sous l’impulsion de fonds européens, 100 millions d’euros (60 millions de fonds européens + solde financé par l’Opérateur de Transport de Wallonie), le projet a été relancé il y a quelques années et prévoit, entre autres, la rénovation des stations et la création de deux nouvelles : Corbeau et Les Viviers. Au total, le tracé en comprendra huit (voir carte), et la prolongation d’un tunnel a été nécessaire pour relier les deux dernières. Le maître d’ouvrage est l’Opérateur de Transport de Wallonie (OTW) et l’architecte ABR Architecture Urbanisme.

Remise en état et mise aux normes

Cette visite, organisée par nos collègues hennuyers, concernait la rénovation des stations Centenaire et Pensée, soit deux des six existantes à rénover. C’est DAVID DENI , le gestionnaire de chantier chez Duchêne Bâtiment,

qui a servi de guide au départ de la station sous-terraine Centenaire, pour expliquer les travaux de finition réalisés sur les différents sites à nos nombreux membres présents et attentifs.

Comme il l’a indiqué, les principales missions sur ces stations étaient la remise en état des infrastructures existantes, la mise aux normes PMR et de sécurité incendie et la réhabilitation de certaines bouches d’accès. « Le projet global prévoit la révision de tous les parachèvements, un nouvel éclairage de quai, de nouveaux escalators et de nouveaux ascenseurs, ainsi qu’un large volet « abords ». Le premier défi était, et l’est encore aujourd’hui, l’accès à certaines de ces stations laissées à l’abandon depuis une quarantaine d’années. Vous pouvez vous imaginer l’état dans lequel on les a retrouvées. Ici, à la station Centenaire, nous avons dû créer la bouche d’entrée, car il n’y en avait pas. Dans cette station, nous avons posé un bardage blanc sur les murs et l’ensemble des plafonds a été peint en noir. Les carrelages de l’ancien quai ont sauté et ont été remplacés, et les zones assises rénovées. On y trouvera également une grande fresque murale co-réalisée par un artiste carolo », a expliqué David Deni.

Pensée : la station chère au bourgmestre

La deuxième partie de la visite s’est tenue à la station Pensée, souvent considérée comme la plus originale avec sa trajectoire courbe et sa toiture remarquable en bois. Dans cette station, notre membre a procédé au même type de travaux qu’à Centenaire : révision de tous les parachèvements, un nouvel éclairage de quai, un nouvel escalator et un nouvel ascenseur.

David Deni (au fond à dr. de la photo), le gestionnaire de chantier chez Duchêne Bâtiment, a servi de guide au départ de la station sousterraine Centenaire.

↑↑

La ligne M5, qui part du centre (station Waterloo) vers l’est de la ville et le nouveau Grand Hôpital de Charleroi (Les Viviers), va être opérationnelle dans le courant de l’année 2027.

Dans la station Centenaire, un bardage blanc a été posé sur les murs et l’ensemble des plafonds a été peint en noir.

Image : Le TEC

« Le projet global prévoit la révision de tous les parachèvements, un nouvel éclairage de quai, de nouveaux escalators et de nouveaux ascenseurs, ainsi qu’un large volet « abords ». »

Le bourgmestre de Charleroi Thomas Dermine (au centre) a expliqué que la station Pensée, souvent considérée comme la plus originale avec sa trajectoire courbe et sa toiture remarquable en bois, lui rappelait de nombreux souvenirs d’enfance. À gauche de la photo, Murielle Brynart, la directrice d’Embuild Hainaut.

« Ici la bouche d’entrée était existante et nous l’avons réhabilitée avec une structure métallique. Nous avons complètement rénové la toiture de la station avec des ardoises. Autre élément intéressant à signaler : l’aménagement de zones de plantation latérales qui est étudié afin de permettre une rétention temporaire des eaux de pluie, et qui donnera un « côté nature » à cette station. Une attention particulière a aussi été apportée aux différents niveaux finis du quai, qui doivent impérativement correspondre au niveau de sortie des passagers du métro. Tout a donc été remanié dans ce sens », a indiqué David Deni.

Lors de la partie académique de la visite, le bourgmestre de Charleroi THOMAS DERMINE a notamment expliqué que cette station lui rappelait de nombreux souvenirs d’enfance. « Je suis originaire de ce quartier de Monceausur-Sambre et je venais jouer dans cette station fantôme lorsque j’étais gamin. Vous connaissez sans doute tous le métro fantôme de Charleroi via le célèbre « journal des travaux inutiles ». Cette ligne avait été conçue dans les années 70 avec la perspective que Charleroi allait continuer à grandir et avait besoin d’infrastructures de mobilité. Mais ça n’a pas été le cas. Quand j’ai appris qu’un budget avait été alloué pour la relancer, j’étais encore au fédéral et j’en ai

presque eu les larmes aux yeux. C’était nécessaire, car le quartier se densifie et les personnes plus âgées pourront se rendre plus facilement à l’hôpital situé au bout de la ligne. C’est une très bonne nouvelle pour Charleroi. Merci à Embuild d’avoir organisé cette visite pour mettre ces travaux en avant », a-t-il indiqué.

Deadline : 31 décembre 2025

Tous ces travaux de rénovation devront être terminés pour le 31 décembre 2025. En 2026, on procèdera à des tests sur la ligne, et l’ouverture est normalement prévue pour avril 2027. « Nous avons commencé en septembre 2023 et le timing était aussi un vrai défi, car il s’agit de travaux dans 8 stations avec chacune leur particularité. Outre des travaux de parachèvement, nous avons également conçu un nouveau bâtiment technique, qui alimentera certaines stations, et rénové une passerelle sur voie entre les stations Centenaire et Champeau », a indiqué le gestionnaire de chantier. Et de conclure. « C’est une immense fierté d’avoir contribué au relancement d’un tel projet. » Après tous ces travaux, la ligne de métro M5 ne sera bientôt plus fantôme. Et grâce à l’expertise du Groupe Eiffage, on peut désormais placer ce projet dans la rubrique du journal des travaux…utiles.

La bouche d’entrée de la station Pensée était existante et a été réhabilitée avec une structure métallique.

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Christophe Maes, président d’Embuild, est décédé

Le 12 octobre, Christophe Maes est décédé. Il avait 64 ans. Sa nécrologie parle de lui comme d’un « entrepreneur dans l’âme ». Christophe Maes a commencé sa carrière dans la construction avec son père Roland, son frère Tony et sa sœur Sophie, dans l’entreprise familiale Maes. Par la suite, il est devenu administrateur familial de l’entreprise « Algemene Bouw Maes nv », ainsi que d’« Alides », la société immobilière qui appartient également à la famille Maes. Dans le

2.619

même temps, il était également administrateur délégué de « Messiaen nv ».

En mars 2023, il avait été élu président national d’Embuild. Mais son implication dans notre organisation remonte à bien plus loin. Par exemple, il a été le président d’Embuild Oost-Vlaanderen de 2007 à 2011. Entre 2011 et 2015, il a été président d’Embuild Vlaanderen et de 2015 à 2018, président de la Fédération des Entrepreneurs généraux de la Construction.

Avec Christophe Maes, Embuild perd un président chaleureux, engagé et inspirant. Il avait le don de pouvoir relier les différentes personnes et savait comment enthousiasmer les autres pour qu’ils élaborent ensemble des solutions d’avenir. « Son intégrité, son professionnalisme et son humanité ont fait de lui un président exceptionnel et il laissera une trace durable au sein de notre association, ainsi que dans la communauté de la construction tout entière », déclare Niko Demeester, administrateur délégué d’Embuild.

Embuild a, entre-temps, nommé le vice-président Michel Vanderstraeten pour reprendre les fonctions de Christophe Maes ad interim. En décembre, Embuild élira un nouveau président qui terminera le mandat de Christophe jusqu'en mars 2027.

Christophe Maes est décédé à l’âge de 64 ans. Il avait été élu président national d’Embuild en mars 2023.

faillites dans le secteur de la construction en 2024

En 2024, 2.619 entreprises du secteur de la construction ont été déclarées en faillite en Belgique, soit une augmentation de 17,4 % par rapport à l'année précédente, où le nombre de faillites s'élevait à 2.230. Il s'agit d'un nouveau record historique dans le secteur de la construction, le plus élevé depuis 2013. Dans l'ensemble de l'économie belge, 11.067 entreprises ont fait faillite en 2024, ce qui repré-

sente une augmentation de 8 % par rapport à 2023 (10.243 faillites).

En 2024, 94 % des entreprises de construction déclarées en faillite comptaient de 0 à 4 travailleurs. En outre, 5 % des entreprises de construction en faillite employaient de 5 à 19 personnes et 1 % de 20 à 99 personnes. Aucune faillite n'a été signalée parmi les entreprises de construction employant 100 personnes ou plus cette année-là. Contrairement à l'ensemble de l'économie où 14 entreprises employant 100 personnes ou plus ont été déclarées en faillite en 2024.

Embuild soutient toutes les entreprises de la construction

Un entrepreneur membre d’Embuild - l’ex-Confédération

Construction – peut dormir sur ses deux oreilles. Il ne trouvera pas de meilleur partenaire pour :

• Être conseillé

• Être informé

• Être soutenu

• Voir ses intérêts défendus

• Réseauter

• Promouvoir son entreprise auprès du grand public entre autres via buildyourhome.be

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