Embuild Magazine avril 2024

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Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur

Une publication d'Embuild • Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles • Bureau de dépôt Gent X • €6

DOSSIER

DES ENTREPRISES

IN MEMORIAM

Marc Lefebvre, l’ex-président de la CCW, s’en est allé

ÉLECTIONS

Que proposent les partis politiques pour la construction ?

MOBILITÉ

Le stationnement pour les professionnels dans la Région bruxelloise

: LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
Magazine @fr.embuild /fr.embuild .embuild.be embuildBE
AVRIL 2024

Stop aux entrepreneurs et installateurs malhonnêtes !

Dà bien un projet de construction ou de rénovation, il faut quand même encore prendre de nombreuses mesures dans ce domaine.

e temps en temps, la presse véhicule une mauvaise image du secteur de la construction et de l’installation. On entend notamment parler d’entreprises malhonnêtes qui disparaissent après avoir facturé un acompte et qui laissent les consommateurs dans des logements inachevés. De tels abus sont évidemment totalement inacceptables et doivent être sévèrement sanctionnés. Ces cow-boys nuisent à l’ensemble du secteur, car la grande majorité des entreprises de construction travaillent dans le respect des règles. Les chiffres sont là pour le confirmer.

En 2023, plus de 100.000 projets de construction et de rénovation ont été réalisés avec permis. Il faut y ajouter les nombreuses rénovations qui ne devaient pas faire l’objet d’un permis. L’année dernière, l’inspection économique a reçu 333 plaintes. Ces plaintes concernent donc moins de 1 % de l’ensemble des projets. Presque tous les entrepreneurs et installateurs peuvent donc mener à bien un projet de construction ou de rénovation en gardant une bonne relation avec le client. Et il doit en être ainsi.

Même si la construction agit déjà beaucoup pour protéger les consommateurs (Commission de conciliation Construction, loi Breyne, responsabilité décennale, avancées vers un service de médiation Construction…) et que nous avons en tant que fédération sectorielle, avec www.buildyourhome.be, un site web destiné aux consommateurs avec toutes les informations pratiques, afin de mener

Nous souhaitons donc étendre l’interdiction professionnelle et la prononcer plus rapidement. Actuellement, un juge ne peut imposer une telle interdiction qu’après une déclaration de faillite. Cela prend beaucoup trop de temps. Ces interdictions professionnelles doivent être prononcées et publiées beaucoup plus rapidement. Ainsi, JustBan, une liste noire d’entrepreneurs malhonnêtes, peut se montrer utile pour le consommateur qui peut alors vérifier s’il s’engage avec un partenaire de confiance. Embuild demande également une interdiction professionnelle en cas de faillites répétées et d’infractions graves.

Une autre mesure que nous proposons pour lutter contre les entrepreneurs malhonnêtes est qu’en cas de faillite, une éventuelle remise des dettes résiduelles soit activement réexaminée par le tribunal. Il appartient alors au tribunal d’évaluer rigoureusement ces demandes de remise. De cette manière, les fraudeurs ne pourront pas créer rapidement une nouvelle entreprise pour commettre à nouveau des abus, et les consommateurs dupés auront plus de chances de récupérer une partie du montant qu’ils ont investi. Stop aux entrepreneurs et installateurs malhonnêtes!

« La construction agit déjà beaucoup pour protéger les consommateurs, mais il faut quand même encore prendre de nombreuses mesures dans ce domaine. »

EMBUILD MAGAZINE • 04 2024 3 ÉDITO

3 ● Édito

Stop aux entrepreneurs et installateurs malhonnêtes !

6 ● In memoriam

Marc Lefebvre, l’ex-président de la CCW, s’en est allé.

7 ● Point de vue régional

Crise du logement à Bruxelles : simplifier pour construire plus.

VOS INTÉRÊTS

8 ● Élections

Que proposent les partis politiques pour la construction ?

14 ● Fiscalité

Extension de la TVA à 6 % pour les démolitions-reconstructions de logements locatifs.

15 ● Enquête Embuild

Plus de la moitié des entreprises de construction et d’installation victimes de vols sur chantier.

DOSSIER

17 ● Introduction

La responsabilité sociétale des entreprises.

18 ● Réglementation

La directive européenne CSRD dans le droit belge dès juillet 2024.

20 ● Accompagnement

Embuild Wallonie aide ses membres à rédiger leur reporting sur la durabilité.

21 ● Embuild Foundation

L’ex-Aedificas s’inscrit dans le nouveau contexte de la RSE.

22 ● CFE

« Les objectifs de durabilité ne peuvent être atteints que par la collaboration ».

QUE PROPOSENT LES PARTIS POLITIQUES POUR LA CONSTRUCTION ?

Les élections européennes, fédérales et régionales auront lieu le 9 juin prochain. Embuild a adressé ses memoranda, pointant les priorités du secteur, aux différents partis politiques et à la presse. Lors de notre ForumConstruction, qui s’est tenu en février dernier, nous avons attentivement écouté les propositions des différentes formations politiques pour la construction. Dans cet article, après une analyse des différents programmes, nous avons pointé les passages qui intéressent notre secteur.

DOSSIER : LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES

À la base informelle, et nécessitant une volonté du management, la responsabilité sociétale des entreprises devient formelle, notamment avec la nouvelle réglementation européenne CSRD, qui impose de rédiger un rapport extra-financier de durabilité relatif aux impacts environnementaux, sociaux et éthiques de leur business. C’est le reporting ESG (Environmental, Social and Governance). Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul dans la rédaction de ce rapport. Embuild vous aide dans cette mission.

4 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 SOMMAIRE
DOSSIER LA RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE DES ENTREPRISES Le mensuel de l’entrepreneur et de l’installateur Magazine @fr.embuild /fr.embuild .embuild.be embuildBE IN MEMORIAM Marc Lefebvre, l’ex-président de la CCW, s’en est allé ÉLECTIONS Que proposent les partis politiques pour la construction ? MOBILITÉ Le stationnement pour les professionnels dans la Région bruxelloise AVRIL 2024
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COMMENT LES PROFESSIONNELS DOIVENT-ILS ET PEUVENT-ILS ENCORE SE STATIONNER DANS LA RÉGION BRUXELLOISE ?

Embuild.Brussels a récemment organisé un webinaire, en collaboration avec le CRR (Centre de recherches routières), parking.brussels, Bruxelles Mobilité et Green Deal Logistique Urbaine sur les procédures que les entreprises de construction et les professionnels de la Région bruxelloise peuvent suivre pour s'y stationner, ainsi que sur les tarifs applicables et la validité des permis.

L’EXTENSION DE LA MAISON DE REPOS DE BAILLONVILLE EST SIGNÉE PICARD CONSTRUCT

Selon Christie Morreale, la ministre wallonne de la Santé, le nombre de places dans les maisons de repos wallonnes augmente depuis 2011. En 2022, derniers chiffres disponibles, il y en avait 49.754. Compte tenu des perspectives du vieillissement de la population, l’objectif est de doubler ce chiffre d’ici 2050. Le projet d’extension de la maison de repos de Baillonville, réalisé par notre membre Picard Construct, s’inscrit donc parfaitement dans ce contexte.

24 ● Prométhéa

Le soutien à la culture et au patrimoine est un critère important de durabilité.

25 ● Mécénat de compétences

Restauration de la Maison Hannon.

26 ● ADEB-VBA

« Il faut avoir une approche sectorielle structurée au sujet de la CSRD ».

SECTEURS & MÉTIERS

28 ● Réseau des facilitateurs en construction durable et circulaire

Présentation à Bois & Habitat.

30 ● EDIH CONNECT

Plus d’une quarantaine d’entreprises accompagnées grâce au projet.

32 ● Primes à la rénovation

Référez-vous à la circulaire pour connaître les postes éligibles !

34 ● Mobilité

Le stationnement pour les professionnels dans la Région bruxelloise.

36 ● Flanders Architecture Institute

La gestion des archives dans une entreprise de construction (partie II).

39 ● Construlab

Cette initiative de l’ADEB-VBA a formé plus de 145 personnes.

40 ● Buildwise

• À chaque projet son détail !

• Nouvelle NIT 290 sur les détails de référence pour les enduits extérieurs sur maçonnerie et béton.

PROJETS & ENTREPRISES

44 ● Projet

L’extension de la maison de repos de Baillonville est signée Picard Construct.

46 ● Avantages membres

Votre affiliation se rentabilise.

48 ● Marché de la construction

• Techni-Mat

• Wienerberger

50 ● Marquant

• Le ministre Pierre-Yves Dermagne et Embuild en visite chez Buildwise.

• Chiffre du mois.

EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 5 SOMMAIRE
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© Christopher Roxs

Marc Lefebvre, l’ex-président de la CCW, s’en est allé

Marc Lefebvre était une figure emblématique de l’ex- Confédération Construction, particulièrement connu en Wallonie, puisqu’il avait été président de l’ex-CCW de 2008 à 2012. « Travailler avec un entrepreneur, ce n’est que du bonheur », tel était le slogan qu’il avait lancé au début de sa présidence, preuve de sa motivation à s’investir dans le secteur.

En 2010, c’est grâce à un inédit mécénat collectif d’entreprises impulsé par Marc Lefebvre que la Confédération Construction Wallonne avait obtenu le caïus pour le Patrimoine, décerné par Prométhéa, pour la restauration du mur d’enceinte du château de Lavaux-Sainte-Anne. Et c’est donc dans ce même endroit, la même année, que la CCW avait cé-

C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris le décès de Marc Lefebvre, le 18 mars dernier. Marc était une personne bien connue au sein de notre organisation professionnelle. La rédaction d’Embuild Magazine présente ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.

lébré ses 20 ans, en rassemblant de nombreux artistes pour un évènement culturel féérique comme seul Marc en avait le secret… Il a également contribué en 2012, par une habile diplomatie, au regroupement des quatre chambres hennuyères (Le Roeulx, Charleroi, Tournai et Mons) pour former la Confédération Construction Hainaut. Un long processus que Marc fut heureux de voir aboutir.

Directeur général de la CCW lors de sa présidence, Francis Carnoy garde un excellent souvenir de son ami Marc Lefebvre. « Nous étions fort liés, je me rendais souvent dans ses bureaux à Wavre ou sa résidence à Dinant pour préparer les dossiers difficiles, et son accueil était toujours chaleureux. Je me rappelle aussi d’un voyage avec lui au MIPIM, à Cannes, où les journées de travail se prolongeaient en networking festif une bonne partie de la nuit… ».

Outre la présidence de la CCW, il avait également exercé des mandats dans plusieurs institutions sectorielles : président de la Chambre royale de la construction du Brabant wallon, président de WorldSkills Belgium (mandat au cours duquel il a accueilli la reine Fabiola à Spa-Francorchamps), président de la coopérative Tradecowall, administrateur de la SCICC (société coopérative indépendante de cautionnement collectif), administrateur de la FEGC… Il était également très investi et attentif au développement de l’EMEC (Ecole des Managers des Entreprises de la Construction) et de l’asbl COQUAL (label de construction de qualité). Et jusqu’à récemment encore, il jouait un rôle très apprécié parmi les Belgian Senior Consultants.

Enfin, c’est Robert de Mûelenaere, ancien administrateur délégué de l’ex-Confédération Construction, qui a rappelé lors de ses funérailles à Genval le 25 mars, au nom de l’imposante délégation d’Embuild présente sur place, combien le souvenir de Marc restera à jamais gravé dans l’esprit de ceux qui l’ont connu.

6 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 IN MEMORIAM

Crise du logement à Bruxelles : simplifier pour construire plus

Tout doucement, la Région de Bruxelles-Capitale s’enfonce dans une crise aiguë du logement, couplée à un exode des classes moyennes. Cette crise est due à une augmentation des prix, liée principalement à un déséquilibre croissant entre l’offre de logements et la demande. Il n’y a plus suffisamment de logements mis sur le marché.

Cela fait de nombreuses années qu’Embuild met en garde contre l’inflation des taxes immobilières et la longueur inacceptable de délivrance des permis de bâtir. Ce phénomène a été également mis en exergue dans de nombreuses études, dont certaines commanditées par le Gouvernement bruxellois. Cinq ans et demi en moyenne pour obtenir un permis et des taxes d’occupation de la voirie plus chères que la location d’un appartement Avenue Louise. Peu à peu, les investisseurs commencent à se détourner de la capitale belge. Et ce sont les Bruxellois qui sont les dindons de la farce.

Que fait le Gouvernement bruxellois ? Il augmente encore les freins pour les investisseurs et les propriétaires, en alourdissant les charges d’urbanisme sur les projets de logements et en voulant imposer 25% de logements sociaux sur les projets de plus de 3.500 m2. Même la Société du Logement de la Région de Bruxelles-Capitale (SLRB) est opposée à cette mesure ! Selon la Région, cette mesure se justifie par la nécessité de trouver des solutions pour la crise du logement avec une augmentation moyenne des prix par quartier, entre 2018 et 2023,

de 27% et avec plus que 56.000 familles sur la liste d’attente d’un logement social.

Embuild n’est, bien entendu, pas opposée à la construction de logements sociaux. Au contraire. Elle a d’ailleurs collaboré intensivement avec la ministre du Logement et la SLRB pour imaginer de nouvelles façons de produire ce type de logement. Cela a même donné de très bons résultats, étant donné que nous avons presque quadruplé le nombre de logements sociaux construits pendant cette législature, grâce à ce partenariat public-privé. Néanmoins, la crise du logement ne se résoudra pas uniquement via le logement social. Il faut pouvoir construire davantage de logements, de tous segments confondus, et rapidement.

Ceci passera inévitablement par la mise en œuvre d’un grand chantier de simplification et d’accélération des procédures d’urbanisme. Les solutions existent et passeront notamment par une numérisation accrue. Ceci passera par de nouvelles politiques fiscales et d’investissement, avec à tout le moins un moratoire de plusieurs années sur de nouvelles taxes, et la mise en place de systèmes de financement avantageux pour les acquéreurs.

« Cela fait de nombreuses années qu’Embuild met en garde contre l’inflation des taxes immobilières et la longueur inacceptable de délivrance des permis de bâtir. »

EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 7 POINT DE VUE RÉGIONAL

Que proposent les partis politiques pour la construction ?

Précisons d’emblée, ce texte est loin d’être exhaustif et résume les propositions principales qui concernent directement ou indirectement le secteur. Lors de la rédaction de ces lignes, les programmes complets de tous les partis n’étaient pas encore disponibles. Nous avons donc compilé les informations dont nous disposions.

Propositions fiscales

1

TAUX DE TVA

Plusieurs partis proposent une réduction de la TVA, certains pour la démolition-reconstruction, d’autres pour les investissements énergétiques.

DÉFI souhaite une réduction de la TVA pour les investissements énergétiques, pour la démolition-reconstruction et pour les nouvelles constructions à condition que « des normes élevées » soient atteintes en termes d’efficacité énergétique et de durabilité. LES ENGAGÉS souhaitent une TVA de 6 % sur la démolition-déconstruction-reconstruction, si le projet offre une meilleure empreinte carbone, et sur les éco-matériaux dans le cadre d’une éco-construction neuve. Le MR veut un taux de TVA réduit à 12 % sur les logements neufs. La N-VA et le PS défendent également une TVA de 6 % sur la démolition-reconstruction.

2

INVESTISSEMENTS ÉNERGÉTIQUES

Des incitants fiscaux sont proposés lors de la mise en œuvre d’investissements énergétiques. Le MR souhaite une aide fiscale pour soutenir l’amélioration de la performance énergétique des logements. DÉFI souhaite encourager les rénovations énergétiques via une exonération du précompte immobilier et une fiscalité avantageuse.

8 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 VOS INTÉRÊTS

Les élections européennes, fédérales et régionales auront lieu le 9 juin prochain. Embuild a adressé ses memoranda, pointant les priorités du secteur, aux différents partis politiques et à la presse. Lors de notre ForumConstruction, qui s’est tenu en février dernier, nous avons attentivement écouté les propositions des différentes formations politiques pour la construction. Dans cet article, après une analyse des différents programmes, nous avons pointé les passages qui intéressent notre secteur.

EMBUILD MAGAZINE • 04 2024 9 ÉLECTIONS

3

FISCALITÉ (IMMOBILIÈRE) EN GÉNÉRAL

Presque tous les partis réitèrent les principes de la législature précédente : la fiscalité sur le travail doit diminuer avec l’abolition des niches fiscales et passer à d’autres impôts, qu’ils concernent l’immobilier ou non.

Le MR veut supprimer le précompte immobilier pour le propre logement, plafonné. LES ENGAGÉS veulent fusionner et taxer progressivement les revenus du travail et du capital, mais conserver le RC (à réviser) sans passer à l’évaluation du revenu réel. Le PS veut également réviser le revenu cadastral. ECOLO veut imposer les revenus locatifs réels et les plus-values. VOORUIT veut imposer les revenus locatifs réels et accorder une super réduction de 150 % pour les rénovations énergétiques des immeubles locatifs.

4

DROITS D’ENREGISTREMENT

De nombreux partis lancent des propositions de réduction des droits d’enregistrement, en particulier en Wallonie, afin de faire dépendre le niveau des droits et/ou des exonérations des investissements énergétiques et de se concentrer sur le premier logement.

DÉFI veut une indexation annuelle de l’abattement pour le logement propre et unique et une réduction en cas de location à une AIS. LES ENGAGÉS veulent une réduction – ou même une suppression – sur l’achat du premier logement et le remplacement par une taxe annuelle et une augmentation sur les logements autres que le premier logement.

Le MR veut réduire les droits d’enregistrement ou de donation sur les améliorations de plus de deux classes de PEB et un régime progressif sur plus de deux classes d’amélioration, ainsi qu’une réduction supplémentaire des droits d’enregistrement sur la première résidence et les rendre également transférables. Le MR souhaite également rendre les taux des droits d’enregistrement et de succession plus progressifs et abaisser les taux maximaux d’exonération du logement familial en cas d’héritage entre conjoints. L’OPEN VLD souhaite une nouvelle réduction des droits d’enregistrement.

Propositions en matière d’investissements publics

La plupart des partis évoquent assez largement la question des investissements de différentes natures (dans l’enseignement, la prévention, l’amélioration des performances énergé-

tiques de logements…). Par contre, la question spécifique des investissements publics est très peu évoquée.

PS et GROEN demandent, l’un et l’autre, de porter les investissements publics à 4% du PIB, comme le prévoit la déclaration gouvernementale de l’actuel gouvernement.

VOORUIT plaide pour une intensification des investissements publics, à concurrence de 1 % du PIB.

ECOLO appelle à un plan pluriannuel interfédéral d’investissements publics, de 15 milliards, pour renforcer des infrastructures stratégiques, entre autres en lien avec la transition écologique et énergétique, l'autonomie alimentaire ou l'adaptation au changement climatique.

LES ENGAGÉS demandent de revigorer les investissements publics pour stimuler le potentiel économique à long terme du pays.

10 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 VOS INTÉRÊTS

1

INVESTIR DANS LES BÂTIMENTS PUBLICS

L’amélioration des performances énergétiques des bâtiments figure dans tous les programmes de tous les partis politiques, mais en référant le plus souvent essentiellement aux seuls logements.

Le MR indique que l’Etat doit montrer l’exemple en rénovant ses bâtiments dans un but d’économie d’énergie et de réduction des dépenses énergétiques.

Le PS propose de développer une politique ambitieuse, visant la neutralité carbone des bâtiments publics à l’horizon 2050. Et il appelle à réaliser au plus vite les investissements nécessaires à cet effet.

VOORUIT évoque l’amélioration des bâtiments publics, en termes d’accessibilité, de connectivité…, mais pas au niveau des performances énergétiques.

2

INVESTIR DANS LES INFRASTRUCTURES FERROVIAIRES

Le modal shift en faveur du rail est évoqué par différents partis.

DÉFI , MR , ECOLO et GROEN réfèrent à la Vision Rail 2040 visant un quasi doublement de la part du rail et un minimum de 4 trains/h vers les grandes villes et 2 trains/h sur le reste du réseau. Par contre, une augmentation des investissements dans l’infrastructure ferroviaire est peu clairement évoquée.

ECOLO demande d’amplifier les investissements massifs dans l’offre ferroviaire afin d’atteindre les objectifs de la Vision Rail 2040.

Le PS appelle, entre autres, à octroyer des moyens publics suffisants à la SNCB et à Infrabel pour réaliser leurs objectifs ambitieux, via l’engagement du personnel et la réalisation des investissements nécessaires.

DÉFI et LES ENGAGÉS plaident pour l’accélération de la mise en œuvre du RER. Le PS indique rester attentif à l’aboutissement du RER. Le MR souhaite le financement complet et systématique du plan d'investissement pluriannuel (plan d’action pour le fret ferroviaire 2030).

Propositions juridiques

1

MARCHÉS PUBLICS

De manière générale le principe d’exemplarité des pouvoirs publics est invoqué par les partis francophones pour encourager la prise en compte dans les marchés publics de l’élément climatique.

● Intégrer et soutenir la circularité dans les marchés publics notamment au niveau des matériaux

ECOLO soutient l'utilisation de matériaux biosourcés locaux dans les marchés publics, ainsi que l’accélération du déploiement de l’économie circulaire. Il propose d’organiser l’identification des matériaux, grâce à une carte d’identité du bâtiment et de fixer des seuils minimaux de réemploi, en commençant par les projets publics.

LES ENGAGÉS proposent de mieux intégrer les éco-matériaux dans les critères utilisés dans le cadre de marchés publics, de mettre en place des normes sur les matériaux dans une idée de recyclage et de réutilisation des déchets de construction,

EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 11 ÉLECTIONS

et de faciliter l’accès aux agréments techniques et aux analyses de cycle de vie pour les entreprises de l’éco-construction.

DÉFI souhaite intégrer l’économie circulaire dans les marchés publics en proposant, d’une part, de créer un label en économie circulaire, mais aussi un guichet unique pour aider les entreprises, et d’autre part, de prévoir des objectifs chiffrés d’achat de biens « circulaires » par les pouvoirs publics.

Le PS propose de poursuivre le rôle d’impulsion des pouvoirs publics en matière de circularité, notamment au travers de marchés publics intégrant divers aspects de circularité.

De manière générale, le MR et le PS souhaitent soutenir l’économie circulaire en créant des filières locales, notamment en ce qui concerne les déchets de construction (MR).

● Promouvoir les marchés durables et les clauses sociales et environnementales dans les marchés publics

Le PS souhaite faire des marchés publics des outils de développement économique responsable. Il insiste sur la responsabilité écologique dans les marchés publics et le respect du principe DNSH. Il propose ainsi de généraliser les critères sociaux et environnementaux dans les marchés publics (pas seulement ceux de travaux mais aussi de services), de pénaliser les entreprises ayant un impact social et environnemental négatif et de faciliter la lisibilité des appels d’offre en proposant des cahiers des charges types. Un reporting de ces clauses est à faire pour identifier les bonnes pratiques et les partager entre pouvoirs adjudicateurs.

En matière environnementale, le MR estime que l’Etat doit montrer l’exemple en rénovant ses bâtiments dans un but d’économie d’énergie et de réduction des dépenses énergétiques. Concernant l’aspect plus social, le MR souhaite identifier les marchés publics propices à des sous-traitances à des ETA (entreprises de travail adapté).

ECOLO veut favoriser la durabilité des bâtiments et du secteur de la construction, notamment en favorisant la réutilisation, la transformation, le recyclage et le réemploi.

● Favoriser l’accès des PME et des entreprises locales aux marchés publics

LES ENGAGÉS souhaitent accompagner et former les TPE et PME actives dans la construction et la production de matériaux de construction afin qu’ils puissent s’approprier de nouvelles innovations techniques et maîtriser les outils nécessaires à la transition (TOTEM, dossier numérique du bâtiment…).

Le PS insiste sur l’accès des entreprises locales et des PME aux marchés publics notamment via des cahiers spéciaux des charges simplifiés et la mise en place de cellules d’accompagnement publiques mais aussi une meilleure information sur les appels d’offre et la mise en place de mécanismes de financement pour les PME pour accéder à des marchés de plus grande ampleur.

● Sensibilisation des pouvoirs adjudicateurs à leur rôle dans la commande publique

Le PS est le seul à proposer cette sensibilisation et formation des adjudicateurs sur leur rôle, au moyen de la commande publique, dans la relance économique régionale, la transition vers un développement durable et la promotion d’un meilleur accès des entreprises wallonnes. Il propose aussi la constitution d’une base de données pour mieux prospecter le marché régional et national.

2ADR (ALTERNATIVE DISPUTE RESOLUTION) : RÈGLEMENT ALTERNATIF DES CONFLITS

LES ENGAGÉS , le MR et la N-VA poussent pour la promotion des règlements amiables des conflits, notamment pour LES ENGAGÉS en les finançant mieux, en créant des chambres de règlement amiable auprès des tribunaux (comme le propose également le PS) et en privilégiant le recours à la médiation quand c’est possible. La N-VA privilégie même la médiation à la procédure dans les conflits avec les consommateurs. Et le MR souhaite en outre que ces solutions soient accessibles à tous.

Le PS propose de développer les modes alternatifs de règlement des litiges en droit public, c’est-à-dire devant les juridictions administratives comme le Conseil d’Etat.

Propositions sociales

1FLEXIBILITÉ

Le MR propose que, lors de débats sur des modalités d’or-

12 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 VOS INTÉRÊTS

ganisation du travail en entreprise (annualisation du temps de travail, travail du soir, du week-end et du dimanche…), à défaut d’accord entre employeur et délégation syndicale en entreprise endéans un certain délai de négociation (ex. 15 jours), l’employeur puisse organiser un référendum interne et, en cas d’obtention d’une majorité suffisante, mettre la décision en oeuvre au sein de l’entreprise sans plus devoir obtenir l’accord des syndicats.

L’OPEN VLD veut donner aux travailleurs et aux employeurs la liberté de convenir entre eux d'horaires de travail flexibles, en supprimant tous les obstacles à cet égard. Il souhaite également supprimer tout plafond pour les heures supplémentaires défiscalisées.

Le CD&V veut un dispositif structurel permettant aux travailleurs qui le souhaitent d'effectuer des heures supplémentaires d'une manière fiscalement et socialement favorable, avec constitution de droits sociaux.

ECOLO et GROEN souhaitent une réduction collective du temps de travail à 32 heures avec embauches compensatoires et maintien du salaire pour les bas et moyens revenus. Le surcoût pour l’employeur est compensé par une diminution des cotisations sociales, elle-même compensée pour l’État par l’économie réalisée sur les allocations de chômage et les maladies de longue durée liées au travail.

Le PS et VOORUIT plaident aussi pour une réduction collective du temps de travail à 32 heures avec embauches compensatoires et instaurer des règles plus strictes pour les heures supplémentaires (quota maximum, motif valable, sursalaire et récupération obligatoire).

2FORMATION

Par rapport à notre demande de revenir à l’ancien système des efforts collectifs de formation, aucun parti n’aborde la problématique de la formation selon cet angle.

ECOLO, GROEN et le CD&V souhaitent élargir le droit à 5 jours de formation à tous les travailleurs. Le PS veut étendre les 5 jours de droit individuel à la formation à l’ensemble des travailleurs avec ou sans emploi. Il veut aussi l’augmenter pour atteindre les 10 jours par an et imposer que ces formations soient organisées pendant les heures de travail.

Le MR veut encourager l’apprentissage au long de la carrière. Les 5 jours de formation pourraient être convertis en une somme mise à disposition du travailleur, qui serait responsabilisé dans le choix de la formation qu’il souhaiterait suivre au sein de son entreprise ou en dehors de celle-ci. L’entreprise serait encouragée dans l’organisation éventuelle de ces formations (formelles ou informelles) via un levier fiscal qui permettrait de récupérer tout ou partie de la somme versée dans le compte formation de son travailleur.

3DUMPING SOCIAL

Les quelques partis qui abordent cette thématique de la concurrence déloyale se prononcent en faveur d’un renforcement des inspections. Ainsi, notamment LES ENGAGÉS plaident pour une augmentation des effectifs de contrôle pour lutter contre la fraude sociale, veulent une meilleure coopération entre les différents services de contrôle. ECOLO veut aussi améliorer l’efficacité des contrôles. L’OPEN VLD veut que les contrôles soient mieux ciblés sur les véritables fraudeurs et éviter les contrôles superflus pour les entreprises qui respectent les règles.

Certains partis vont plus loin et vont à l’encontre de nos demandes. VOORUIT veut limiter la chaîne de sous-traitance dans les marchés privés, en appliquant les limitations qui existent dans le cadre des marchés publics. Il se prononce aussi en faveur d’un check-out dans les secteurs à risque comme la construction. Le PS veut limiter à deux le nombre de niveaux de sous-traitance tant dans les marchés publics que dans les marchés privés. Il demande également de généraliser le mécanisme de responsabilité solidaire à l’ensemble des niveaux de sous-traitance.

4

RÉDUCTION DES CHARGES

Aucun parti n’aborde la réduction des charges (2,70 €/ heure) dont nous avons besoin pour lutter à armes égales avec les détachés. Une réduction plus globale des charges fait partie d’une réforme fiscale dont l’objectif est d’aboutir à un montant net en poche plus important pour le travailleur (LES ENGAGÉS , DÉFI , MR , OPEN VLD et le CD&V), sans véritable incidence à la baisse sur le coût salarial.

En outre, PS -VOORUIT, ECOLO - GROEN veulent une réforme de la loi de 1996 sur la compétitivité des entreprises, afin de rendre la norme salariale indicative, de maintenir intégralement l’indexation automatique…. ce qui n’est pas de nature à améliorer la position compétitive des entreprises de construction.

EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 13 ÉLECTIONS

Extension de la TVA à 6 % pour les démolitions-reconstructions de logements locatifs

Fin mars dernier, le gouvernement fédéral a décidé d’étendre le taux réduit de TVA de 6% pour la démolition-reconstruction aux logements locatifs, pour répondre à la tension présente sur ce segment du marché. Au moment de rédiger ces lignes, le projet de texte de la nouvelle réglementation a été publié sur le site web de la Chambre, mais n’a pas encore été approuvé. Cette nouvelle mesure entrera en vigueur le premier jour du mois suivant sa publication au Moniteur belge.

Depuis le début de cette année, une règle générale et permanente pour les projets de démolition-reconstruction s’applique dans tout le pays. Cette réduction de la TVA de 21 % à 6 % s’applique aux particuliers qui font construire leur habitation propre et unique d’une surface habitable maximale de 200 m² et aux particuliers et/ ou personnes morales qui font construire des habitations destinées à être louées ultérieurement à long terme, dans le cadre d’une politique de logement social.

Grâce, entre autres, au travail de lobbying d’Embuild, ce taux réduit sera désormais étendu aux projets de démolition-reconstruction de logements locatifs particuliers, qui ne sont pas destinés au marché du logement social. De cette manière, le gouvernement souhaite stimuler considérablement l’offre de logements locatifs pour les ménages et les isolés dans le marché locatif tendu d’aujourd’hui.

Cette extension est accompagnée par une adaptation de la réglementation sur le taux réduit de TVA à 6 % pour les projets de démolition-reconstruction. Tout comme la réglementation générale en vigueur depuis cette année, trois conditions sociales importantes sont associées à cette mesure. Cette nouvelle catégorie de logements qui entre en ligne de compte pour le taux de TVA réduit de 6 % concerne des logements rénovés : ● avec une superficie totale habitable qui n’excède pas 200 m² ; ● qui sont destinés à être loués directement pour une durée d’au moins 15 ans ; ● à des particuliers qui y auront leur domicile sans délai.

I l n'est pas obligatoire que le maître d'ouvrage soit une personne physique. Les entreprises qui démolissent et reconstruisent pour louer entrent également en considération. D’autres éléments complémentaires sont importants à savoir. Voici les principaux :

● la nouvelle application vise exclusivement la démolition de bâtiments et la reconstruction de logements privés en excluant de son champ d’application les livraisons (les ventes) de logements neufs, même destinés à une location privée ;

● sont exclus du bénéfice du taux réduit les logements de vacances et les biens offerts en location comme seconde résidence ;

● la mesure vaut lorsque les logements locatifs sont loués au moins 15 ans. Bien sûr, il est possible de changer de locataire durant cette période, mais les logements ne peuvent être vendus ou utilisés à d’autres fins. Il est obligatoire d’établir un bail écrit et enregistrée pour un bien immobilier destiné à la résidence principale ;

● une déclaration doit être déposée auprès du SPF Finances avant que la TVA sur les opérations de démolition-reconstruction ne devienne exigible pour la première fois. Pour les projets en cours qui ont déjà commencé avant l’entrée en vigueur de cette nouvelle mesure, la déclaration pourra encore être soumise jusqu’au 31 mars 2025.

14 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 FISCALITÉ

Plus de la moitié des entreprises de construction et d’installation victimes de vols sur chantier

Récemment, Embuild a mené une enquête auprès de ses membres pour savoir si les vols sur chantier constituaient un problème majeur dans leurs activités au quotidien. Malheureusement, la réponse est oui…En effet, plus de la moitié des sondés indiquent avoir récemment été victimes d’un vol sur chantier. Mais la bonne nouvelle est que vous pouvez réduire le risque.

205 entreprises de construction et d’installation ont participé à l’enquête. 52 % d’entre elles ont déclaré un vol sur chantier au cours des douze derniers mois précédant cette enquête. Dans 39 % des cas, les entreprises ont même été confrontées à plusieurs vols, souvent des petits outils et des matériaux de construction. « Nous demandons donc aux entreprises de construction et d’installation de marquer toutes leurs machines, outils et matériaux », indique NIKO DEMEESTER , le CEO d’Embuild.

Selon les derniers chiffres de la police fédérale, 2777 vols sur chantier ont été signalés en 2022, soit 17 % de plus qu’en 2021 (2369 signalements). Ce sont surtout les petits outils et les petites machines (les foreuses, les scies ou les marteaux) qui sont volés (44 %), suivis par les matériaux de construction (30 %) et les gros outils et les grosses machines, comme les bétonnières et les machines de plafonnage (10 %). Les engins de chantier (3 %), comme les générateurs et les compresseurs, et les véhicules (1 %) sont rarement volés.

53 % des entreprises de construction confrontées à des vols sur chantier ont constaté une augmentation des vols des matériaux de construction ces dernières années. Cela n'est guère surprenant, puisque le prix des matériaux de construction a augmenté de 35 %, depuis le début de la crise du coronavirus en mars 2020. En d'autres termes, les matériaux de construction sont devenus une activité lucrative pour les voleurs.

Vols plus fréquemment signalés

Il est évident que le nombre réel de vols sur les chantiers est bien plus élevé que ne le mon-

trent les chiffres officiels. En effet, l’enquête montre que 34 % des victimes de vols de matériaux ne les signalent pas, et 29 % ne portent pas plainte en cas de vol de petits outils et de petites machines. Dans le même temps, une entreprise de construction et d'installation sur trois déclare plus les vols sur les chantiers qu’il y a cinq ans, et ce peu importe les objets volés. « Les vols sont plus fréquemment signalés qu’il y a cinq ans, mais ce n’est pas toujours systématique, alors que c’est recommandé. C’est le bon réflexe », assure Niko Demeester. « Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons avoir une idée complète de la problématique et que l’on pourra adopter une approche sévère à l’égard de ces vols ».

Les entreprises de construction peuvent tenter de prévenir le plus possible les vols, par exemple en prévoyant un système de marquage et de traçage. Cela ne se fait que pour les véhicules dans la majorité des cas (58 %), mais beaucoup moins pour les engins de chantier (43 %), les grosses machines (36 %) et les petites machines (26 %). Ce traçage a toutefois un effet dissuasif important sur les voleurs sur les chantiers.

Enfin, les entreprises de construction et d'installation prennent déjà de nombreuses mesures pour prévenir autant que possible les vols sur les chantiers :

● 49 % placent toujours une clôture autour du chantier, 33 % parfois

● 43 % placent parfois des caméras sur le chantier, 2 % toujours

● 42 % éclairent parfois le chantier la nuit, 15 % toujours

● 21% utilisent parfois un système de détection de mouvement sur le chantier

● 15 % font parfois appel à une société de surveillance, 1 % toujours

EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 15 ENQUÊTE EMBUILD

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La responsabilité sociétale des entreprises

Dans le contexte des 17 objectifs de développement durable de l’ONU, la responsabilité sociale des entreprises devient aujourd’hui la responsabilité sociétale des entreprises. À la base informelle, et nécessitant un engagement volontaire du management, cette responsabilité sociétale devient formelle. En effet, de nouvelles réglementations, notamment au niveau européen (CSRD), imposent aux entreprises de rédiger un rapport extra-financier de durabilité relatif aux impacts environnementaux, sociaux et éthiques de leur business. C’est le reporting ESG (Environmental, Social and Governance).

Embuild attire votre attention sur le fait que cela concerne toutes les tailles d’entreprises. En effet, une entreprise de construction aura besoin des informations de ses plus petits sous-traitants pour rédiger ce rapport. Rassurezvous, vous n’êtes pas seul dans cette mission. Notre organisation professionnelle est présente pour vous aider. S’engager dans le social, via « The Embuild Foundation» (ex-Aedificas), voire dans la culture et le patrimoine, via Prométhéa, constitue également des éléments intéressants à indiquer dans un rapport de durabilité.

EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 17 DOSSIER

La directive européenne CSRD dans le droit belge dès juillet 2024

La nouvelle directive européenne sur la publication d'informations en matière de durabilité (CSRD) a été publiée officiellement fin 2022. Le gouvernement belge a jusqu’au mois de juillet de cette année pour transposer cette directive dans le droit belge. Par ailleurs, un projet de loi est en cours d'élaboration. Avec cette législation, on passe d’une responsabilité sociétale des entreprises informelle à formelle.

Plusieurs entreprises de construction publient déjà des informations en matière de durabilité, dans le cadre d’une démarche « informelle » de RSE (responsabilité sociétale des entreprises) basée généralement sur les 17 SDG (Sustainable Development Goals) de l’ONU. Elles le font à leur manière, leurs rapports ne sont donc pas comparables.

Néanmoins, dans le cadre du Green Deal, la Commission européenne souhaite harmoniser les rapports extra-financiers des entreprises, et en particulier les aspects relatifs aux impacts socio-environnementaux, mais également améliorer la disponibilité et la qualité des informations publiées. La Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) a été publiée fin 2022. Au départ informelle, la RSE devient ainsi beaucoup plus formalisée (sans oublier la taxonomie, le DNSH…) et devient le socle de la politique ESG (normes environnementales, sociales et de gouvernance) pour les activités impactant la société et l’environnement.

Informations

Une entreprise concernée par l’obligation de rapport extra-financier devra identifier les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance de son activité au travers des impacts, des risques et des opportunités pour elle et son environnement.

L'interprétation technique de la CSRD sera basée sur les normes européennes d'information en matière de durabilité (ESRS, European Sustainability Reporting Standards). Ces normes couvrent non seulement les aspects en-

vironnementaux comme le changement climatique, la pollution, l’utilisation de l’eau et des matériaux, mais aussi les aspects sociaux, non seulement en ce qui concerne leurs propres collaborateurs mais aussi en ce qui concerne le travail dans toute la chaîne de valeur d'une entreprise et son impact sur la communauté.

L’entreprise doit indiquer comment son système de gouvernance prend en compte les enjeux de durabilité et comment ces enjeux sont intégrés au sein de sa stratégie. L’entreprise devra décrire comment elle identifie les effets, les risques et les opportunités en matière de durabilité. En outre, l’entreprise devra mesurer l’impact de la stratégie de responsabilité sociale au travers des indicateurs de performance (KPI).

Principe de double matérialité

La CSRD adopte le principe de la « double matérialité ». Ce principe signifie que l’entreprise concernée doit rendre compte non seulement de l'impact des changements environnementaux sur son activité, mais aussi de l'impact de ses opérations sur l'environnement (y compris les questions sociales et de gouvernance). « Par exemple, une entreprise de construction pourrait rencontrer certains risques relatifs au changement climatique, donc à la raréfaction des ressources et à la disponibilité des matériaux de construction. Mais le processus de construction dans son ensemble peut également participer à accélérer le changement climatique puisqu’il nécessite une quantité considérable de ressources », explique

18 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 DOSSIER

MARIE-LORRAINE BARETH , conseillère en affaires européennes chez Embuild.

Entreprises concernées

Le rapport CSRD sera tout d’abord obligatoire pour les très grandes entreprises cotées en bourse, les compagnies d’assurance et les établissements de crédit. Il s’agit d’entreprises qui franchissent deux des trois seuils suivants : plus de 500 travailleurs, plus de 40 millions euros de chiffre d'affaires et plus de 20 millions d’euros de bilan. Les entreprises devront présenter un rapport en 2025 sur la base de l’exercice comptable 2024.

Ensuite, le rapport CSRD entrera en vigueur pour les grandes entreprises européennes, cotées en bourse ou non, qui franchissent deux des seuils suivants : 250 travailleurs, 40 millions d'euros de chiffre d'affaires et 20 millions d'euros de bilan. Ces entreprises devront présenter un rapport en 2026 sur la base de l’exercice comptable 2025.

Enfin, toutes les entreprises cotées en bourse devront se conformer à l’obligation de publier des rapports extra-financiers, même s’il s’agit de PME. Mais les entreprises devront présenter un rapport en 2027 sur la base de l’exercice comptable 2026.

Griet Goossens, conseillère Environnement et climat chez Embuild Vlaanderen, prévient que les petites entreprises peuvent également

être concernées par la CSRD, même si c’est de manière indirecte. « Lorsque de plus petites entreprises travaillent en sous-traitance pour des entreprises qui relèvent du rapport CSRD, il y a de fortes chances que l’entrepreneur principal pour certains besoins liés au rapport fasse appel à des sous-traitants (plus petits) ».

Canevas

Le rapport de gestion publié tous les ans par l’entreprise concernée doit comporter un chapitre consacré aux rapports extra-financiers. Toutes les entreprises concernées devront respecter un format numérique européen. En outre, une tierce partie indépendante doit vérifier ces informations.

La CSRD établit un cadre commun pour la publication des rapports extra-financiers. Pour le moment, les critères sociaux et environnementaux de la CSRD sont en cours de développement. Dans le même temps, les critères de durabilité de la taxonomie sont établis. Cette directive définit les critères auxquels une activité d’une entreprise doit répondre pour être considérée comme durable. Il s’agit d’une sorte de grand dictionnaire pour de nombreux secteurs. L'objectif est d’accorder les critères de la taxonomie et de la CSRD.

Avantages et inconvénients

« La CSRD aidera à attirer des investisseurs et des clients dans notre secteur. En effet, l’harmonisation des informations disponibles permettra aux investisseurs et aux clients de comparer plus facilement les prestations environnementales, sociales et de gouvernance. De plus, c’est une chance unique de renforcer son image en adoptant les pratiques de durabilité. Mais un inconvénient potentiel est que le suivi des indicateurs de performance que l'entreprise doit examiner risque de nécessiter une importante collecte de données », conclut Marie-Lorraine Bareth.

Chez Embuild, Anne-Laure Lejeune, conseillère PME et développement durable, surveille la mise en œuvre de la directive en Belgique, notamment en consultation avec le cabinet du ministre David Clarinval et en collaboration avec le Commission de durabilité d'Embuild. Embuild participe également au Common SME ESG Data Survey Projet de Febelfin. Ce projet vise à développer une méthode uniforme et commune pour le partage des données ESG (Environnementales, sociales et

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RÉGLEMENTATION

Embuild Wallonie aide ses membres à rédiger leur reporting sur la durabilité

Embuild Wallonie veut aider et accompagner ses membres dans la rédaction de leur reporting sur la durabilité, conforme aux normes et obligations de la CSRD. Hugues Kempeneers, le directeur général d’Embuild Wallonie, pointe trois messages importants à ce sujet : l’appel à projets lancé avec la Ministre Céline Tellier, la collaboration avec Wallonie Entreprendre (WE) et l’importance de la CSRD aussi pour les petites entreprises.

Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul face à cette nouvelle réglementation européenne, basée sur la politique ESG (Environmental, Social and Governance). Consciente de l’importance que représente cette directive, Embuild Wallonie et Fevia (Fédération de l’industrie alimentaire belge) ont sollicité le monde politique, et plus particulièrement CÉLINE TELLIER , la Ministre wallonne de l’Environnement, en charge du développement durable, pour lancer un appel à projets afin de soutenir les entreprises wallonnes dans ces nouvelles obligations. « Et bonne nouvelle, deux de nos membres ont été sélectionnés pour participer

à ce projet-pilote : Enersol, à Herve, et Eloy, à Sprimont. Pendant environ un an, ils vont être accompagnés pour réaliser leur reporting sur ladurabilité.Àlafindecettepériode,lesrésultats seront rendus publics et bénéficieront à tout le secteur de la construction », explique HUGUES KEMPENEERS.

Collaboration avec WE

Outre cet appel à projets, Embuild Wallonie collabore également avec Wallonie Entreprendre pour proposer un accompagnement pro-actif des entreprises de construction. « La CSRD est d’une importance capitale et nous sommes actuellement en train de discuter avec la WE pour voir ce que nous pouvons mettre en place ensemble pour accompagner les acteurs économiques wallons, en ce qui nous concerne les entreprises de construxction, dans leur reporting sur la durabilité. »

Pas que les grandes entreprises !

Enfin, Hugues Kempeneers veut faire passer un message important au sujet de cette nouvelle réglementation. « Beaucoup de nos membres peuvent peut-être penser, à tort, que ça ne les concerne pas, car cette directive européenne ne vise que les grandes entreprises. C’est faux et archi-faux ! Je veux ici mettre le focus sur les sous-traitants. Lorsque les gros entrepreneurs de construction devront rédiger leur rapport sur la durabilité, ils vont interroger leurs sous-traitants pour obtenir des informations complètes. Les petites entreprises sont donc aussi concernées et devront s’investir à ce sujet, qu’elles le veuillent ou nous. J’insiste, la CSRD est l’affaire de tout le secteur de la construction, des grandes mais aussi des petites entreprises », conclut le directeur général d’Embuild Wallonie.

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ACCOMPAGNEMENT

The

Embuild Foundation, l’ex-Aedificas, s’inscrit dans le nouveau contexte de la RSE

Depuis 2011, l’ex-Confédération Construction sensibilise ses membres à la responsabilité sociale des entreprises, via sa fondation d’utilité publique Aedificas, qui récompense l’engagement social des entreprises de construction. Mise à l’arrêt pendant la crise sanitaire, elle reprend ses activités cette année, dans le nouveau contexte de la RSE, et avec un nouveau nom, qui renforce le lien avec notre organisation professionnelle, The Embuild Foundation.

Jusqu’à présent, ce dossier a évoqué la responsabilité sociétale « formelle » des entreprises. Avec The Embuild Foundation, on est dans la partie « informelle » de cette RSE. Sous son ancien nom Aedificas, cette fondation d’utilité publique a été créée en 2011 par l’ex-Confédération Construction et l’OPOC (Office Patronal d’Organisation et de Contrôle des régimes de sécurité d’existence).

Axes prioritaires

L’objectif de base était de récompenser l’engagement social des entreprises de construction qui aident ou collaborent avec des institutions externes actives dans le domaine social, via des awards.

Conformément à ses statuts, la fondation continuera à valoriser les engagements de type social et culturel, selon les axes prioritaires suivants : amélioration du bien-être et de la santé ; lutte contre le décrochage scolaire via l’éducation et la formation professionnelle ; réinsertion professionnelle et intégration des personnes défavorisées ; conservation/valorisation du patrimoine culturel ou architectural. À l’arrêt depuis 2020, la fondation reprend ses activités, cette année. « La volonté du conseil d’administration est de redémarrer les activités, à partir de 2024, avec un lien plus étroit avec Embuild. Aedificas devient donc « The Embuild Foundation » et souhaite mieux s’inscrire dans le nouveau contexte de la RSE », explique JEF LEMBRECHTS , le président.

Nouveau contexte

Quel est ce nouveau contexte ? Francis Carnoy, chargé de mission « The Embuild Foundation » par le CEO d’Embuild NIKO DEMEESTER , l’explique. « La responsabilité sociale devient aujourd’hui la responsabilité sociétale des en-

for Aedi cas

Embuild foundation

treprises, évolue désormais dans le contexte des 17 objectifs de développement durable de l’ONU et devient le socle de la politique ESG, qui concerne les normes environnementales, sociales et de gouvernance pour les activités impactant la société et l’environnement. Au départ, la RSE nécessite un engagement volontaire du management, la RSE informelle. Mais la RSE impliquera progressivement le respect de nouvelles réglementations au niveau régional, fédéral et européen, soit la RSE formelle : taxonomie, directive CSRD, DNSH… »

La RSE devient donc incontournable dans la stratégie et la gestion des entreprises pour le financement, le recrutement… Le concours Embuild Foundation peut constituer une approche préparatoire pour les entreprises voulant s’inscrire dans la RSE et ses engagements ESG. « Par conséquent, les engagements de type environnemental et gouvernance seront eux aussi appréciés par le jury », souligne FRANCIS CARNOY.

Enfin, le partenaire sociétal des tandems pourra aussi évoluer. « Outre les institutions de type caritatif ou social, il pourra s’agir plus largement de toute « entreprise active au niveau sociétal », y compris des organismes publics et des entreprises commerciales développant une activité complémentaire spécifique dans le domaine social et culturel », conclut Jef Lembrechts.

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FONDATION D’UTILITÉ PUBLIQUE
Jef Lembrechts est le président de "The Embuild Foundation". Francis Carnoy est chargé de la mission "The Embuild Foundation", par le CEO d'Embuild, Niko Demeester.

« Les objectifs de durabilité ne peuvent être atteints que par la collaboration »

CSO (Chief Sustainability Officer) du Groupe CFE, Isabelle De Bruyne a reçu le prix Sustainability Professionnal (professionnel de la durabilité), organisé par Time for Society et la FEB, en 2023. Après avoir travaillé pendant 17 ans sur différents projets (d’ingénieure de projet à manager et directrice), elle a été nommée première CSO du Groupe CFE, en mai 2019. Embuild Magazine s’est entretenu avec elle pour en savoir davantage sur cette fonction.

CFE est un groupe multidisciplinaire qui développe des bâtiments hautement durables, rend l’industrie intelligente et efficace et crée l’infrastructure pour l’énergie et la mobilité de demain. Le groupe opère non seulement en Belgique, mais aussi au Luxembourg et en Pologne. Cette diversité crée des défis supplémentaires, mais offre plutôt davantage d'opportunités.

« Je n’aurais jamais pu gagner ce prix sans le soutien et la détermination de tous mes collègues. »

L’année dernière, une employée du groupe a été mise à l’honneur pour son engagement dans la durabilité. Lorsqu’elle a reçu son prix, Isabelle De Bruyne a déclaré. « Je n’aurais jamais pu gagner ce prix sans le soutien et la détermination de tous mes collègues. Pour être couronné de succès, le développement durable doit être porté par l’ensemble de l’organisation. » Tout au long de l’entretien que nous avons eu avec elle, la coopération et le soutien étaient le fil conducteur.

Ambassadeurs du développement durable

« Pour donner forme à notre stratégie de développement durable, nous avons un ‘responsable durabilité’ dans chaque département de notre entreprise, qui agit comme ‘ambassadeur’ pour ce thème au sein de chaque Business Unit. Nous définissons, de manière centralisée, les thèmes de durabilité et les KPI (indicateurs clés de performance) à atteindre autour de ces thèmes. Chacune de nos Business Units définit concrètement ensuite la manière dont elle peut atteindre ces KPI. Par exemple, l’environnement dans lequel une entreprise polonaise opère est généralement plus axé sur les combustibles

fossiles qu’en Belgique. Nous devons en tenir compte », explique ISABELLE DE BRUYNE . Mais en même temps, les responsables de la durabilité s’inspirent mutuellement. « Depuis Bruxelles, nous agissons en tant que centre de connaissances dans le domaine de la durabilité. Mais si une certaine approche implique des coûts élevés, nous aimons d’abord travailler avec des projets pilotes. C’est ainsi que nous avons d’abord testé l’idée d’approvisionner nos chantiers à partir d’un centre de consolidation central ou ‘hub’, au Luxembourg. Entretemps, la même approche a déjà été appliquée à Bruxelles, avec un approvisionnement par voie fluviale. » Outre les nombreux contacts informels, tous les responsables de la durabilité du groupe se réunissent une fois par mois lors d’une réunion hybride. Ils constituent ainsi le « Sustainability Board » du groupe.

Faciliter et inspirer

Isabelle De Bruyne considère son rôle de CSO surtout comme celui d’une facilitatrice. « Grâce à mes nombreuses années d’expérience sur le terrain, je tiens fortement compte de la réalité de nos chantiers de construction dans nos indicateurs clés de performance et aussi pour définir des objectifs. Je sais, par expérience, que les choses doivent aller toujours plus vite et qu’il est devenu beaucoup plus difficile d’atteindre la qualité requise. En tant que CSO, je ne veux pas poser de problèmes, mais surtout proposer des solutions. Je veux aussi bien expliquer le pourquoi de nos indicateurs clés de performance et de nos objectifs. Mais en même temps, je veux aussi être inspi-

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DOSSIER

rée par nos collaborateurs sur nos chantiers. »

Le rapport annuel 2022 du Groupe CFE montre, entre autres, à quoi ressemblent ces indicateurs clés de durabilité. Il en ressort que le groupe veut réduire l’empreinte carbone de son parc automobile de 40 % d’ici à 2030. Il en va de même pour sa consommation énergétique. Parallèlement, CFE s’est engagé à ne plus rejeter les eaux de pompage dans le réseau d’assainissement d’ici 2030 et réduire sa production de déchets de 30 %.

Importance cruciale des données

« En tant qu’ingénieure, je crois fermement au pouvoir des données. Sans objectifs clairs et sans chiffres, nous ne pourrions rien accomplir. CFE dispose d’une application qui nous permet de suivre nos KPI en matière de développement durable par trimestre. »

Selon Isabelle De Bruyne, la directive européenne sur le reporting en matière de durabilité (CSRD) ne modifiera guère la vision et les objectifs de CFE. « La « double matérialité » de la directive (l’impact de l’entreprise sur le climat et l’impact du climat sur l’entreprise) a déjà été examinée par le groupe pour la première fois il y a quatre ans et de nouveau récemment en profondeur. Grâce à la CSRD, davantage de données internes seront divulguées à l’extérieur. Ces données devront être transparentes et passer le test de l’accréditation.

Des KPI seront ajoutés dans le domaine social, par exemple dans le domaine de la diversité. Pour cela, la CSO devra collaborer avec les responsables RH, tout comme elle devra coopérer avec les juristes du groupe pour l’aspect gouvernance. En termes de durabilité, CFE devra également garder un œil sur les exigences d’adjudication des maîtres d’ouvrage. Le groupe a l’avantage d’avoir son propre segment de développement immobilier et, en ce sens, de contribuer à la définition de la mission. Isabelle De Bruyne insiste toutefois sur le fait que la CSRD ne doit pas être un simple outil de reporting : la ligne directrice doit avant tout devenir un cadre politique inspirant pour les entreprises.

Forger des partenariats

Par ailleurs, Isabelle De Bruyne regarde au-delà du Groupe CFE. Elle trouve également l’inspiration dans des forums avec d’autres entreprises de construction. Elle participe aux

réunions SteerCo sur le développement durable de l’association des grandes entreprises de construction ADEB-VBA (voir à ce sujet pp. 26-27 de ce dossier). Elle fait également partie de l’Alliance belge pour la construction durable (BA4SC) et du Comité de vision de Buildwise. Un autre défi majeur consistera à guider les fournisseurs et les sous-traitants vers la saisie de données sur le développement durable. Au-delà des entreprises de construction, les industries du béton et du ciment, par exemple, suivent également le mouvement.

« Je ne veux pas me contenter d’observer le changement. Au contraire, je veux être le moteur du ‘changing for good’ (la devise de CFE). En tant que femme, mère, ingénieure, citoyenne…à partir de tous ces rôles et de toutes ces expériences, je m’engage pleinement dans mon rôle d’’artisan du changement’. Comme CSO du Groupe CFE, j’ai l’opportunité de contribuer à des projets importants qui ont un impact significatif sur la planète et sur les générations actuelles et futures. Mais cette ambition, je ne peux la réaliser seule. C’est ensemble que nous aurons plus d’impact. Les objectifs de durabilité ne peuvent être atteints que par la collaboration et les partenariats sont essentiels si nous voulons relever les grands défis d’aujourd’hui et de demain », conclut Isabelle De Bruyne.

Après avoir travaillé pendant 17 ans sur différents projets (d’ingénieure de projet à manager et directrice), Isabelle De Bruyne a été nommée première CSO du Groupe CFE, en mai 2019.

EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 23 ENTREPRISE

Le soutien à la culture et au patrimoine est un critère important de durabilité

Depuis 1985, l’asbl Prométhéa soutient le mécénat d’entreprise en faveur de la culture et du patrimoine. Le mécénat d'entreprise incarne des valeurs profondes telles que la solidarité, la collaboration et le partage. Prométhéa offre la possibilité de développer et de renforcer la politique d'engagement sociétal des entreprises.

« Ce sujet est brûlant et interpelle beaucoup d’entreprises », précise Anne Céline Burton, Business Developer chez Prométhéa.

En effet, si de nombreuses entreprises soutiennent déjà de manière informelle des initiatives sociétales de leur choix, toutes seront bientôt tenues de rédiger un document conforme à la directive sur les rapports de développement durable des entreprises (Corporate Sustainability Reporting Directive ou CSRD), dont l’objectif est d’instaurer un reporting extra-financier uniformisé à l’échelle de l’Union européenne. C’est une manière forte d’encourager les entreprises à évaluer leur impact sur la société. Elles peuvent s’appuyer sur les 17 Objectifs de Développement Durables (ODD), publiés en 2015 par l’ONU, qui proposent des actions concrètes pour parvenir à un monde meilleur et plus durable en 2030.

pour l’environnement, en améliorant l’empreinte carbone de cette institution. Je pense aussi à la rénovation de la Maison Hannon à Saint-Gilles, qui a eu un impact considérable sur la commune et la société dans son ensemble et peut s’inscrire, à ce titre, dans la norme ESRS S3 qui traite des ‘Communautés touchées’ (voir article p. 25 à ce sujet) », explique ANNE CÉLINE BURTON .

Actuellement, il n’existe pas encore de format officiel pour établir un rapport de durabilité. De plus, certaines initiatives sont mesurables mais d’autres le sont beaucoup moins.

Voir aussi l’interview croisée d’Hugues Kempeneers, directeur général d’Embuild Wallonie, et de Nadia Abbès, directrice de Prométhéa, dans notre édition de décembre 2023-janvier 2024. Plus d’infos sur Prométhéa : www.promethea.be

Mécénat financier, mécénat de compétences ou encore mécénat collectif, le soutien à la culture et au patrimoine participe de manière transversale à la réalisation de plusieurs ODD et peut être mentionné dans un rapport de durabilité, qui reprend les impacts, les risques et les opportunités des entreprises en matière environnement (E), sociale (S) et de gouvernance (G). Chacune de ces thématiques est déclinée en plusieurs normes (ESRS, 12 au total), élaborées par l’EFRAG.

« De nombreux projets que nous accompagnons peuvent être mentionnés dans un rapport extra-financier. Je pense notamment au Musée des Enfants à Ixelles, qui doit faire l’objet d’importants travaux de rénovation et d’isolation. Une entreprise qui apporterait son soutien, financier ou en compétences, pourrait se targuer d’œuvrer positivement

Dès lors, comment faire ? Plusieurs entreprises ont déjà pris le pli de rassembler leurs initiatives ESG dans un rapport de durabilité, en attendant qu’un format plus formel soit publié. De nouvelles entreprises (dont Greenomy, une scale-up bruxelloise) ont également développé des outils d’évaluation des critères ESG. À chacune de mettre en place une méthodologie simple et efficace, qui reflète son impact et ses valeurs.

Les membres de Prométhéa, dont Embuild, peuvent bénéficier d’un accompagnement pour inscrire leurs actions de mécénat dans les objectifs adéquats et dans leur rapport extrafinancier. « Le secteur de la construction a un rôle important à jouer dans toutes ces normes de durabilité et l’impact positif de la culture et du patrimoine sur la société n’est plus à démontrer. Il faut encourager les entreprises qui y contribuent », conclut Anne Céline Burton.

24 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 PROMÉTHÉA
Anne Céline Burton est Business Developer au sein de l’asbl Prométhéa.

Un mécénat de compétences pour la restauration de la Maison Hannon

La restauration de la façade de la célèbre Maison Hannon, à Saint-Gilles, est un bel exemple de mécénat de compétences. Elle a été réalisée par les équipes SocatraColen, mi-2023. « En tant qu’acteur engagé dans la ville, c’est très important pour nous de mettre en valeur le patrimoine bruxellois », explique Alexandre De Cesco, l’administrateur délégué de l’entreprise Socatra, membre d’Embuild. Ce projet a d’ailleurs reçu le prix Caïus du patrimoine, décerné par Prométhéa.

ÀSaint-Gilles, tout le monde ou presque connaît la Maison Hannon. Construite au début du 20e siècle par l’architecte Jules Brunfaut pour l’ingénieur Edouard Hannon, ce bâtiment fait partie du patrimoine bruxellois. Un patrimoine auquel l’entreprise de construction Socatra accorde une grande importance. « Nous sommes un acteur historique bruxellois très attaché à la culture et au patrimoine de la ville. L’année 2023 était celle de l’Art Nouveau et pour nous, il était très important de pouvoir participer à cette rénovation d’une pépite de l’Art Nouveau. La Maison Hannon a fait l’objet d’un article dans le Financial Times, c’est dire si elle est reconnue aussi à l’international », indique ALEXANDRE DE CESCO.

Installation de chantier offerte

C’est donc par l’entremise de l’asbl Prométhéa que notre affilié a proposé un mécénat de compétences pour les travaux à réaliser sur la façade de cette maison emblématique bruxelloise. Avec le temps, la demeure commençait à perdre de sa superbe et une rénovation s’imposait. « Ce sont les équipes « patrimoine » de Colen, notre société de restauration basée à Jodoigne, qui ont travaillé sur le projet. Nous nous occupions de l’enveloppe extérieure. Nous avions des tailleurs de pierre pour la façade, et des menuisiers qui ont également travaillé sur la toiture. Concrètement, nous avons offert l’installation de chantier, soit le matériel et l’encadrement par le gestionnaire et le conducteur de chantier spécialisés dans le patrimoine. Ces coûts représentaient 25 % du montant total de l’investissement », souligne l’administrateur délégué de Socatra. « C’est très motivant pour nos équipes de travailler

À Saint-Gilles, la Maison Hannon, une pépite de l’Art Nouveau, a été construite au début du 20e siècle par l’architecte Jules Brunfaut pour l’ingénieur Edouard Hannon.

sur de tels chantiers. En 2025, ce sera l’année Art Déco. Bruxelles est également reconnue dans ce domaine et nous espérons pouvoir encore contribuer à de nombreux projets de restauration en la matière. »

Campagne de crowdgiving

L’ensemble de la Maison Hannon, qui tient à cœur à la commune de Saint-Gilles, a été rénové grâce à une campagne de crowdgiving. L’objectif étant de mobiliser des fonds pour financer le chantier de restauration. Cette campagne a été soutenue par différents acteurs publics et privés. Au niveau mécénat, financier cette fois, citons VINCI Energies et le cabinet d’avocats ASAP.

La maison rénovée a été inaugurée le 1er juin 2023 et accueille de nombreux événements culturels aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, dans les jardins. C’est donc tout un quartier qui revit autour d’un lieu emblématique, grâce au savoir-faire et aux compétences d’un affilié d’Embuild.

EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 25 SOCATRA
© David Plas & Gregory De Leeuw

« Il faut avoir une approche sectorielle structurée au sujet de la CSRD»

La thématique de ce dossier intéresse et concerne particulièrement les grandes entreprises de construction. En effet, en tant que grands acteurs du secteur, elles doivent montrer l’exemple et la voie à suivre dans ce domaine. Embuild Magazine a donc interrogé Pierre-Alain Franck, le CEO de l’ADEB-VBA, l’association des grandes entreprises de construction, qui fait partie d’Embuild. Il nous a expliqué les différentes initiatives prises en la matière.

En 2022, l’ADEB a créé l’Alliance belge pour la construction durable (Belgian Alliance for Sustainable Construction/BA4SC). Cette alliance regroupe différents partenaires publics et privés de différents horizons mais aussi des acteurs sectoriels tels que Buildwise, le CRR, Febelcem, PMB, MOW (Mobiliteit en Openbare Werken), COPRO, ORI, BECI, SECO, l’UPSI et le SPW.

« Nous, en tant qu’ADEB, aimerions structurer cette information et nos membres souhaiteraient, à terme, pouvoir effectuer eux-mêmes ce reporting extrafinancier. »

Cette alliance a défini six priorités stratégiques liées à la durabilité : le mesurage et la réduction des émissions de CO2, le développement d’un outil similaire à Totem pour les infrastructures, la taxonomie, les certificats de durabilité, le développement d’un outil harmonisé pour la PEB et les cahiers des charges durables. « Au sein de l’ADEB, nous avons créé un « SteerCo », un comité durabilité, qui travaille sur ces six mêmes thèmes via différents groupes de travail. L’idée est de développer et d’échanger les bonnes pratiques entre membres avant d’aller les présenter au sein de l’alliance », explique

PIERRE-ALAIN FRANCK

Travail sur la double matérialité

La troisième priorité concerne donc la taxonomie, la classification des activités économiques ayant un effet favorable sur l’environnement. « Elle est étroitement liée à la CSRD, une

nouvelle législation sur laquelle nos membres et nous-mêmes sommes en train de travailler. La CSRD adopte le principe de la double matérialité et nous identifions actuellement les acteurs qui ont un impact sur nous et inversement. Il est important d’avoir une approche sectorielle structurée sur cette thématique car tout le monde doit utiliser le même cadre. Nous échangeons beaucoup d’informations, mais tout n’est pas encore très clair. Les membres ne savent pas toujours ce qu’ils doivent faire, car beaucoup de choses doivent encore être précisées concernant ce rapport sur la durabilité », indique le CEO de l’ADEB. « Actuellement, il y a beaucoup de consultants sur le marché, qui travaillent pour les entreprises de construction. Chacun se différencie avec ses propres méthodes et informations et c’est un vrai business. Nous, en tant qu’ADEB, aimerions structurer cette information et nos membres souhaiteraient, à

26 EMBUILD MAGAZINE • 04 2024 DOSSIER
Pierre-Alain Franck est le CEO de l'ADEB-VBA.

terme, pouvoir effectuer eux-mêmes ce reporting extra-financier. »

ESG

Et quid de la politique globale ESG au sein de l’ADEB ? « Les six thèmes évoqués sont pour la plupart liés à l’environnement. Nous avons d’ailleurs créé toute une série de groupes de travail au sein de notre association, dont un qui se nomme le Green Board/Environnement. À ce Green Board sont invités un ensemble d’experts, d’entreprises ou d’autorités qui partagent avec nos membres des solutions très concrètes pour réduire l’impact environnemental des projets de construction. Comment réduire l’utilisation d’eau, de matériaux, d’énergie…les sujets sont passionnants et ne manquent pas ! », indique Pierre-Alain Franck. « Au niveau du S de social, nous avons aussi un Board Ressources Humaines. On y travaille notamment sur la thématique

CONSTRUIRE

EN TOUTE SÉCURITÉ

de l’amélioration des conditions de travail dans l’entreprise. Enfin, en ce qui concerne le G de gouvernance, nous n’avons pas encore vraiment pris le sujet en main en tant que fédération, bien que le thème vive au sein de nos membres. »

Conclusion

La responsabilité sociétale des entreprises est donc au cœur des préoccupations de l’association des grandes entreprises de construction. Elle y travaille en étroite collaboration avec ses membres, via différents groupes de travail. « Ce qui me frappe est que la plupart ont compris le besoin d’améliorer les pratiques en entreprise pour aller vers plus de durabilité. Si on prend la thématique de la CSRD, les entreprises ont engagé des personnes externes pour s’occuper de ce dossier. Le processus est donc bien lancé et préoccupe nos membres. Notre rôle est de les rassembler afin qu’ils échangent sur leurs méthodes de travail, les outils existants et utilisés, afin d’avoir une approche sectorielle structurée au sujet de cette nouvelle législation. C’est la clé si on veut atteindre des objectifs tangibles à court, moyen et long terme  », conclut le CEO de l’ADEB.

EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 27 ADEB-VBA
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Engagez-vous

Une question sur la circularité ? Adressez-vous au réseau des facilitateurs en construction durable et circulaire !

Le 22 mars dernier, dans le cadre du salon Bois & Habitat, Embuild Wallonie a organisé une conférence sur le thème « Un nouveau réseau de facilitateurs pour vous aider dans vos démarches en construction/rénovation durable et circulaire ». Le cluster Eco-construction et le SPW ont également contribué à l’organisation de cette séance, qui a fait le point sur le recours au réseau, un peu moins d’un an après son lancement.

C’est ANNE-MICHÈLE JANSSEN , la directrice du cluster Eco-construction, qui a introduit la conférence. Elle a expliqué le contexte qui a amené le secteur de la construction à accorder une grande importance à la circularité et mettre sur pied ce réseau wallon de facilitateurs en construction durable et circulaire. « L’accroissement des standards de confort dans les sociétés industrielles a induit l’augmentation de la pollution et la consommation d’énergie et de ressources naturelles finies. Le temps « humain » a rattrapé et dépassé le temps « naturel », le seuil d’assimilation de la nature. Nous sommes dans une société de surproduction industrielle dans les régions du Nord et surexploitation des richesses dans les pays du Sud. Ce sont les profits à outrance qui priment sans tenir compte des conséquences et impacts », a-t-elle indiqué. La « première » marque d’intérêt officielle de cette problématique, au niveau international, remonte à la conférence mondiale sur l’environnement à Stockholm, en 1972. Ont suivi d’autres rendez-vous mondialement connus sur le développement durable et l’environnement comme Kyoto, Rio, Johannesburg et Paris en 2015, où a été signé un accord universel et contraignant permettant de lutter efficacement contre le changement climatique et d’impulser/accélérer la transition vers des sociétés et des économies résilientes et sobres en carbone.

Trois réponses politiques

Pour Anne-Michèle Janssen, il existe trois réponses politiques face à cette surconsommation et ce dérèglement climatique. La première est le système correctif basé sur « On pollue et on dépollue ». Ce système est fondé sur le principe que tout est indemnisable, compensable et remplaçable. Le corollaire est le principe du pollueur-payeur, « je paie donc je peux polluer ». Mais ce système a ses limites : tout n’est pas renouvelable, c’est parfois difficile d’identifier le pollueur et quelle définition donne-ton à pollution ?

Le deuxième est le système préventif où la connaissance scientifique entraîne la prévoyance et la prudence. Mais son efficacité s’arrête aux frontières connues du savoir et on ne peut pas prévoir l’inconnu : les effets des gaz à effet de serre, les nouvelles technologies…

Enfin, le troisième et dernier système est l’anticipatif, « le désenchantement du savoir absolu », avec le concept du risque incertain. Les conséquences irréparables sur l’environnement imposent que la protection de celui-ci devient une nécessité absolue, ce qui renvoie vers le principe du DNSH, Do No Signicant Harm, toute action sur l’environnement doit prouver un impact positif. « Par définition, la construction modifie un équilibre et construire est un acte qui va perturber l’environnement, il faut faire en sorte qu’il soit positif. En Belgique, la construction, ce sont 30 % des gaz à effet de serre émis, 37 % de l’énergie finale

28 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS

Anne-Michèle Janssen, la directrice du cluster Eco-construction, a expliqué le contexte qui a amené le secteur de la construction à accorder une grande importance à la circularité et mettre sur pied ce réseau.

Hélène Delloge, manager Environnement et Economie circulaire chez Embuild Wallonie, a présenté le réseau lors du salon Bois & Habitat.

et 15 millions de tonnes de déchets, soit 35 % des déchets », a indiqué Anne-Michèle Janssen.

Réseau

Pour promouvoir une autre manière de construire, le réseau wallon des facilitateurs en construction durable et circulaire a été mis en place par le SPW, en mai 2023. Il est constitué d’experts du secteur et vise à répondre gratuitement aux sollicitations des professionnels de la construction, désireux de s’inscrire dans une démarche responsable en matière d’impacts environnementaux. « Il s’adresse aussi bien aux entrepreneurs qu’aux pouvoirs publics devant passer un marché de services/ travaux ou encore aux auteurs de projets et architectes. Il accompagne ces acteurs vers des pratiques plus durables et circulaires et peut offrir une assistance technique sur les normes, matériaux biosourcés, éléments de réemploi, gestion des déchets…ou/et juridique concernant la réglementation environnementale, par exemple », a expliqué HÉLÈNE DELLOGE , manager Environnement et Economie circulaire chez Embuild Wallonie.

Comment procéder ? Si vous avez une question, vous envoyez votre demande à l’adresse suivante : facilitateurs.construction.durable@ icedd.be. Il s’agit de la première ligne et en fonction de votre demande, des experts techniques, juridiques ou financiers interviendront pour vous fournir une réponse la plus complète possible.

150 demandes

Depuis son lancement, il y a un peu moins d’un an, 150 demandes ont déjà été formulées à l’adresse du réseau. « Ce sont les pouvoirs publics wallons qui arrivent en tête avec 53 demandes. Suivent les auteurs de projets, architectes, bureaux d’études avec 50 demandes, les maîtres d’ouvrage privés avec 19 demandes et les professionnels du bâtiments/autres avec chacun 14 demandes », a précisé Hélène Delloge.

Les thématiques abordées sont nombreuses : l’analyse de la rénovation par rapport à la déconstruction/construction, le choix des matériaux, les déclarations environnementales des produits (EPD), la performance environnementale du bâtiment (utilisation de l’outil Totem), la mise en œuvre des meilleures pratiques disponibles, les déchets-ressources, les émissions CO2, l’énergie, l’eau, les terres à excaver, la biodiversité, le bruit/vibrations et le principe DNSH.

Principe DNSH

Ce principe européen du DNSH rencontre actuellement de l’engouement. Il vise à favoriser des investissements durables en respectant des lignes directrices dont la taxonomie verte, un système de classification définissant les activités économiques étant considérées comme écologiquement durables et contribuant de manière significative aux objectifs environnementaux. Pour être durable, votre activité doit contribuer à l’un des six objectifs environnementaux (atténuation du changement climatique, transition vers une économie circulaire, prévention de la pollution et contrôle, adaptation au changement climatique, utilisation durable de l’eau et des ressources marines et protection et restauration de la biodiversité et des écosystèmes) et ne pas avoir d’impact négatif sur les autres objectifs (DNSH). Elle doit aussi se conformer aux garanties minimales en matière de droits sociaux, du travail… « De nombreux marchés de travaux/services, ainsi que des appels à projets, sont financés dans le cadre du Plan National de Relance et de Résilience, lui-même soutenu par l’Europe. Ces projets sont donc visés par le principe du DNSH, tant lors de leur conception que de leur exécution. Le réseau est à votre disposition pour vous accompagner au respect de ce principe et à l’intégration de bonnes pratiques circulaires et durables dans vos activités », a indiqué Hélène Delloge.

EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 29 ENVIRONNEMENT

Plus d’une quarantaine d’entreprises accompagnées grâce au projet EDIH CONNECT

Depuis son lancement mi-2023, les accompagnements dans le cadre du projet

« EDIH CONNECT » ont permis d’aider une quarantaine d’entreprises de construction dans leur transformation numérique. Financée par la Région wallonne et l’UE, et supportée par l’AdN, cette initiative est coordonnée par Buildwise. Embuild Wallonie y participe et accompagne les entreprises qui souhaitent davantage numériser leurs activités.

Selon le dernier baromètre publié par l’Agence du Numérique (AdN), le secteur de la construction wallonne présente encore un niveau de maturité numérique faible. Les entreprises manquent d’informations, de compétences et d’accès au financement pour investir dans le numérique. Pourtant, de nombreuses technologies permettent de réduire le déficit structurel de productivité par rapport aux autres secteurs économiques, d’améliorer la sécurité des travailleurs et d’atteindre les objectifs énergétiques et de développement durable ambitieux. Le projet « EDIH CONNECT », qui cible les PME wallonnes de construction, a donc toute son utilité.

Screening des besoins

Les différents partenaires sont Embuild Wallonie, Buildwise, GreenWin, Jobs@skills, CeREF et l’UC Louvain. Ils sont complémentaires dans l’aide à apporter au développement numérique des entreprises. Le consortium a développé différents services, selon quatre axes essentiels inhérents aux EDIH : tester avant d’investir, aptitudes et compétences, écosystème d’innovation et soutien financier, afin de répondre aux besoins concrets des entreprises. « L’accompagnement que nous proposons est un screening complet

« Le service est gratuit et il est comptabilisé sous le régime des aides de minimis. Il prend la forme d’une rencontre d’environ 2h en entreprise. »

des besoins technologiques de l’entreprise. C’est une vue à 360 degrés. Nous les orientons et donnons des conseils en matière de logiciels, applications, cybersécurité, technologies pour chantier…Ce que nous constatons est un besoin flagrant d’outils de facturation et de devis », explique HENRI VANDENDRIES , conseiller Economie et Numérique chez Embuild Wallonie.

2h en entreprise

Comment se passe concrètement l’accompagnement ? « Le service est gratuit et il est comptabilisé sous le régime des aides de minimis. Il prend la forme d’une rencontre d’environ 2h en entreprise. En préambule, l’entreprise doit remplir un questionnaire afin d’évaluer sa maturité numérique et ainsi comprendre ses besoins. L’accompagnement permet de préciser le diagnostic des besoins de l’entreprise, afin de l’orienter au mieux soit via des conseils, des solutions spécifiques, des aides financières, des formations, ou en s’aidant de partenaires du projet, mais également de l’écosystème wallon. À l’issue de l’accompagnement, un diagnostic global, ainsi qu’un plan d’action sont remis à l’entreprise, avec une identification des priorités à court, moyen et long terme », explique MÉLANIE LÉONARD, coordinatrice numérique chez Embuild Wallonie.

Plus-value de chaque partenaire

Notons que chaque partenaire apporte une plus-value spécifique dans ce projet. Embuild Wallonie sensibilise et accompagne, Buildwise permet de tester et intégrer les technologies, grâce à son Expérience Center (hall de démonstration). Jobs@skills vise à faire remonter les besoins numériques du secteur pour créer les formations les plus pertinentes et enfin, GreenWin propose aussi un accompagnement en termes d’innovation et de réseautage.

30 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS
« J’ai été agréablement surprise de voir ce à quoi on a droit en tant que membre de l’organisation professionnelle »

Notre membre liégeois Difast Construct est spécialisé dans la toiture, le bardage et l’ossature bois. C’est lors du dernier Rendez-vous de la construction wallonne, au Val Saint-Lambert à Seraing, que CHLOÉ DE BRUYN ; qui s’occupe de l’administratif, des ressources humaines et de la comptabilité de cette entreprise ; a découvert le projet

EDIH CONNECT. « Le thème de la soirée était l’intelligence artificielle, mais pas mal de prestataires étaient mis en avant pour proposer différentes solutions numériques, lors de cet événement. Au cours de la soirée, j’ai fait connaissance avec ce projet d’accompagnement. Je me suis dit que ce serait bien de prendre un rendez-vous avec les collaborateurs d’Embuild, ce que j’ai fait par après. J’ai eu la visite de deux conseillers d’Embuild qui m’ont parfaitement informée sur les besoins dont je leur faisais part. J’ai été agréablement surprise de voir ce à quoi on a droit en tant que membre de l’organisation professionnelle », indique Chloé De Bruyn. « Actuellement, j’ai des programmes pour les devis, factures…qui fonctionnent séparément les uns des autres. Je souhaiterais avoir une base de données centrale. J’ai expliqué tout cela lors de leur visite et ils m’ont donné des informations et renseignements très intéressants en la matière. Des logiciels souvent méconnus existent pour faciliter ces tâches au quotidien des entreprises. »

La prochaine étape pour Chloé De Bruyn est de prendre contact avec un consultant de chez Buildwise, qui va se déplacer chez Difast Construct pour réaliser la démonstration d’un logiciel. « C’est très structuré et c’est agréable de constater que plusieurs fédérations participent à ce projet pour aider les entreprises de construction en matière de numérisation des processus. J’ai déjà visité des salons sur le numérique dans la construction, mais c’était pour des plus grosses entreprises et les logiciels compre-

« Je pense qu’il faut vraiment mettre en avant et communiquer sur EDIH CONNECT. »

naient trop de détails ou pas assez. Ici, c’est vraiment du sur-mesure avec un accompagnement gratuit. Je pense qu’il faut vraiment mettre en avant et communiquer sur EDIH CONNECT, car beaucoup de PME et d’indépendants ne connaissent peut-être pas, alors que le projet est très intéressant pour soulager notre travail au quotidien », conclut Chloé De Bruyn. Et vous, avez-vous déjà fait appel à ce projet pour vous aider ? Si non, vous savez ce qu’il vous reste à faire…

EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 31 NUMÉRISATION

Primes à la rénovation : référez-vous à la circulaire pour connaître les postes éligibles !

En Région wallonne, il existe différents systèmes de primes pour aider le citoyen à rénover son logement. L’entrepreneur a un rôle clé pour aiguiller ce dernier à les obtenir. Cet article vise à rappeler les différentes primes qui existent sur le marché et ce que l’on attend de l’expert en construction/rénovation à ce sujet. Important : il doit se référer à une circulaire pour connaître les postes éligibles aux différentes primes.

En Région wallonne, il existe trois systèmes de primes principaux : les primes Habitation avec audit obligatoire (passage d’un auditeur préalablement aux travaux), les primes Toiture et petits travaux sans audit obligatoire et les primes temporaires pour les appareils de chauffage et producteurs d’eau chaude sanitaire. Pour savoir quels sont les postes éligibles à l’obtention d’une prime, l’entrepreneur doit absolument se référer à une circulaire élaborée par la Région wallonne.

Conditions uniformisées et simplifiées

INFO :

La cellule Energie d’Embuild Wallonie, financée par l’ACER et le Plan de Relance, a mis en place un helpdesk pour répondre à vos questions en matière de primes, énergie et rénovation. Consultez le site wallonie.embuild.be. La circulaire est disponible sur le site energie.wallonie.be.

Dans un passé récent, il fallait respecter différents critères et valeurs, avec toute une série de calculs à réaliser, pour obtenir ce coup de pouce financier public. « Depuis le 1er juillet 2023, ce n’est plus le cas et les conditions d’octroi ont été uniformisées et simplifiées. Avant, par exemple, pour les primes avec audit, on parlait de kWh économisés. Désormais, pour toutes les primes, on parle d’€/m² ou de forfaits », indique JULIEN ANISET, conseiller Energie et Rénovation chez Embuild Wallonie.

Fini donc de réaliser différents calculs aux endroits nouvellement isolés du logement. On regarde désormais le coefficient de résistance thermique de l’isolant choisi, la valeur R. « En fonction de la valeur de votre isolant, vous savez si vous avez droit à une prime ou non. Par exemple, pour les toitures, la condition est un R=5 m².K/W et pour les murs, un R=4 m²K/W », explique Julien Aniset.

90 % de la facture

Une fois les conditions remplies, quel montant espérer obtenir pour isoler son loge-

ment ? « Les primes peuvent couvrir jusqu’à 90 % des postes éligibles de la facture. L’aide est donc considérable vu que le citoyen ne doit payer à terme que les 10 % restants des travaux. Mais attention, j’insiste encore sur l’importance de la circulaire à laquelle l’entrepreneur doit se référer pour voir les postes éligibles. Sur un montant de 15.000 €, il se peut, par exemple, que 5.000 € des postes ne soient pas éligibles aux primes (postes hors primes ou de convenance personnelle). L’entrepreneur doit bien informer son client à ce sujet. Son expertise est très importante pour éviter de mauvaises surprises lors de la note finale. L’idéal serait d’adapter son devis et sa facture en fonction de cette circulaire pour faciliter la compréhension du citoyen. » Quelques exemples de montants de base de primes Habitation (avec audit). Pour l’isolation des toitures, on parle de 50 €/m² et 65 €/m² si l’on utilise des matériaux biosourcés. Pour les murs, il s’agit de 22 €/m² et 30 €/m² avec utilisation de matériaux biosourcés. « Il s’agit de montants très intéressants ! De plus, en fonction de la catégorie de revenus du ménage, ces primes peuvent être multipliées jusqu’à six », précise le conseiller en Energie et Rénovation. Pour l’obtention des primes, l’entrepreneur doit compléter différents formulaires et annexes techniques avec les types de travaux réalisés. Il doit ensuite les renvoyer au client qui les transfère à l’administration. Notons encore que lors d’un audit, le citoyen n’est plus tenu de respecter l’ordre des travaux pour obtenir les primes. Mais deux postes restent obligatoires pour l’obtention des primes : la mise en conformité du gaz et de l’électricité. Par ailleurs, aussi, l’étape du rapport de suivi d’audit par bouquet de travaux a été supprimée.

32 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 ENERGIE

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Comment les professionnels doiventils et peuvent-ils encore se stationner dans la Région bruxelloise?

Embuild.Brussels a récemment organisé un webinaire, en collaboration avec le CRR (Centre de recherches routières), parking.brussels, Bruxelles Mobilité et Green Deal Logistique Urbaine sur les procédures que les entreprises de construction et les professionnels de la Région bruxelloise peuvent suivre pour s'y stationner, ainsi que sur les tarifs applicables et la validité des permis.

Cet événement en ligne visait à répondre à la réaction de certains entrepreneurs qui ne veulent plus venir travailler en Région bruxelloise, en raison des difficultés de stationnement. Le webinaire a débuté par une présentation de Pierre Vassart, le porte-parole de l’agence bruxelloise du station nement parking.brussels. Les communes bruxelloises sont responsables de leur politique de stationnement de manière autonome, mais la majorité d’entre elles ont transféré à cette agence le contrôle et l’attribution des cartes de résidents et des exemptions de stationnement.

Cartes de stationnement régionales et locales

Pour les utilisateurs professionnels, Pierre Vassart a établi une distinction entre les cartes de stationnement régionales et locales. Le terme « carte de stationnement » n’est pas

FORMULE

Carte régionale pour professionnels

Carte communale pour professionnels

Carte communale de visiteur à la demande de l’entrepreneur *

Carte communale de visiteur via le résident **

* Maximum 100 tours

PRIX

90 € par mois

à partir de 200 € par an

2,5 € (9 € à Ixelles et Koekelberg)

0 €

** Le résident paie 2,5 € pour 4h30 ou 5 € par jour

DURÉE

illimité

illimité par 4h30 par 4h30

tout à fait approprié, car il s’agit en fait d’un permis numérique. La carte régionale permet de se stationner dans toute la Région bruxelloise, tandis que la carte communale limite le stationnement à une seule commune. La carte d’intervention régionale pour les professionnels est destinée aux entreprises dont les activités nécessitent souvent de se stationner dans plusieurs communes de la Région bruxelloise.

La carte de stationnement régionale peut être demandée par les entreprises de la Région bruxelloise, mais aussi de l’extérieur, tandis que la carte communale ne peut être demandée que par une entreprise dont le siège social ou l’unité d’exploitation se trouve dans la même commune. La carte professionnelle communale est attribuée au forfait pour un an, tandis que la carte régionale peut être prise pour un mois seulement, et autant de fois que nécessaire.

Carte de visiteur comme alternative

Une autre solution consiste à utiliser la carte de visiteur que les résidents de la Région bruxelloise peuvent acquérir pour leurs visiteurs au prix de 2,50 € (0,60 € à Forest) par période de 4h30. Lors de la visite de l’entrepreneur, le résident lui communique un code sms que l’entrepreneur envoie au n°4411, suivi d’un espace puis du numéro de plaque. Cette solution est particulièrement utile pour les interventions de courte durée (moins de 4,5 heures). Dans ce cas, c’est le résident qui paie. À Ixelles, l’entrepreneur peut également demander une telle carte de visiteur. Il doit alors la payer lui-même.

En comparaison, Pierre Vassart a cité les coûts de stationnement si l’entrepreneur n’u-

34 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS

tilise pas les quatre options précitées avec une carte de stationnement. En zone grise, il devra alors payer sur place 8,8 € pour un stationnement de 2h et 22 € pour un stationnement de 4h30. En zone verte, le coût peut alors également être élevé : de 5,3 € pour 2h à 23,5 € pour 9h de stationnement. Dans les zones où un disque de stationnement bleu suffit, les entrepreneurs ne doivent rien payer, mais ne peuvent rester stationnés que 2h.

Pierre Vassart a également signalé que tous les frais de stationnement sont déductibles fiscalement. Pour les demandes d’interdiction temporaire de stationnement sur la voie publique avec panneaux de stationnement, par exemple pour le montage d’un échafaudage et la mise en place d’un conteneur à déchets, il a renvoyé aux autorités communales : ce sont elles qui en déterminent les conditions.

Comment demander les cartes ?

Pour obtenir la carte régionale de stationnement, vous devez remplir et signer un formulaire. Vous devez également fournir une copie du certificat d’immatriculation de la (des) voiture(s) et une copie de la carte d’identité du gérant, de l’exploitant ou de la personne responsable ou une procuration pour l’achat de la carte d’exonération.

Il est important de joindre un plan de transport de l’entreprise ou un équivalent approuvé. Le formulaire de demande de la carte d’exemption régionale « professionnels » et le plan de transport d’entreprise équivalent à remplir (pour les entreprises de moins de 100 travailleurs) se trouvent sur le site web https://parking.brussels. Ce dernier formulaire permet d’évaluer la politique de mobilité et de stationnement de l’entreprise ainsi que le comportement de ses travailleurs en matière de déplacements.

Enregistrement et contrôle

La carte de stationnement régionale pour les professionnels se présente toujours sous la forme d’une carte physique, mais elle est accompagnée d’un enregistrement numérique de la plaque d’immatriculation. La carte physique doit être placée de manière bien visible sur la face intérieure du pare-brise, vers le haut. La carte de stationnement communale est purement virtuelle, comme d’ailleurs les cartes de visiteur.

Le contrôle est effectué par des véhicules scanners et est très efficace, selon Pierre Vassart. Après qu’un agent ait pu vérifier les données, si la situation de stationnement n’est pas valable, une redevance de 40 € est envoyée.

Infractions courantes

Hinko van Geelen, chercheur senior au CRR, a ensuite détaillé un certain nombre d’infractions au code de la route qui sont plus courantes dans une zone densément peuplée comme la Région bruxelloise. Il a rappelé, entre autres, l’interdiction de stationner sur les pistes cyclables et les trottoirs, ainsi que sur les passages pour piétons ou trop près de ceux-ci. Le stationnement est également interdit sur les ralentisseurs et aux abords des carrefours. Il a également mis en garde contre le stationnement des remorques sur la voie publique pendant une période prolongée et lorsque des opérations de déchargement et de chargement sont nécessaires.

Vue d’ensemble numérique

Les présentations de Pierre Vassart et Hinko van Geelen ont été suivies de quelques questions. L’une d’entre elles, intéressante, concernait la demande d’une vue d’ensemble des parkings efficaces en Région bruxelloise. Parking.brussels a fait référence à la visionneuse de cartes proposée sur son site à l’adresse https://parking.brussels/fr/smart/observatoire-du-stationnement. Cette application web cartographique permet à chacun d’obtenir des informations géographiques actualisées sur les parkings.

Enfin, Laurence Sailliez, conseillère en Mobilité, Logistique et Sécurité routière chez Embuild.Brussels, a évoqué les services qu’Embuild.Brussels offre aux entrepreneurs dans ces domaines. Le site d’Embuild.Brussels contient déjà une FAQ détaillée sur des questions telles que limitations de vitesse, la logistique vers et depuis les chantiers, le regroupement de la logistique de chantier dans un centre de consolidation…Vous pouvez poser des questions sur ces sujets en les envoyant par mail à mobilite@embuild.be

INFO : Pour approfondir vos connaissances sur la sécurité routière et la réglementation en Région de BruxellesCapitale, afin d’améliorer vos déplacements et la sécurité pour tous, veuillez suivre https://embuild.brussels/ fr/training/94658.

EMBUILD MAGAZINE • 04 2024 35 MOBILITÉ

La gestion des archives dans une entreprise de construction

(partie II) –

les archives numériques et l’information

Au cours de son existence, chaque entreprise de construction crée une quantité considérable d’archives. Ces dernières années, Flanders Architecture Institute a collaboré avec des entreprises de construction, dont plusieurs bruxelloises, afin d’étudier la manière dont elles peuvent gérer efficacement leurs archives, et ce qu’il convient d’en faire. Dans le numéro précédent d’Embuild Magazine, vous avez pu lire un article d’introduction à ce sujet. Aujourd’hui, nous nous intéressons de plus près aux archives numériques.

LOrganisez votre gestion des archives

Une gestion efficace des archives est impossible sans une forme d’organisation. Développez un système et désignez une personne responsable au sein de l’équipe. Rappelez régulièrement à l’équipe les accords conclus en matière de gestion des archives et envisagez d’organiser chaque année une journée commune de nettoyage des archives.

es archives d’aujourd’hui sont numériques. Elles se composent de documents numériques et de systèmes d’information tels que des applications comptables, des plateformes de collaboration, des sites web… Ce qui est frappant, c’est que de nombreuses entreprises de construction ne considèrent pas encore les informations numériques de leur entreprise comme des archives. Dans de nombreux cas, nous constatons l’absence d’une politique d’information et d’archivage cohérente pour l’information numérique.

Prolifération numérique

En règle générale, les archives numériques sont moins bien gérées que les archives papier. Cela s’explique par la facilité avec laquelle nous créons, copions et partageons l’information numérique. En outre, le nombre de supports de stockage et de canaux contenant des informations numériques a considérablement augmenté au cours des deux dernières décennies. Quelques exemples :

● un ou plusieurs sites web ;

● les disques à mémoire partagée (‘disques’) ;

● les boîtes mails ;

● l’information numérique sur Dropbox, Google Drive, SharePoint… ;

● les médias sociaux ;

● des systèmes d’information tels que des applications comptables ; des outils de

surveillance de sites, des systèmes ERP… ; ● des étagères ou des tiroirs avec des CDROM, des disques durs… ; ●

Toutes ces possibilités entraînent une prolifération de l’information numérique. Il est de plus en plus difficile de contrôler toutes les informations qui circulent dans l’organisation.

Luttez contre la prolifération numérique : Pensez en séries !

Pour reprendre le contrôle de l’information numérique, il faut avant tout des accords clairs au sein de l’organisation.

Pour ce faire, il est judicieux de se tourner vers les conseils des spécialistes, comme les Archives de l’Etat. Cet institut recommande de structurer l’information sous forme de séries d’archives.

Il existe des séries de documents et des séries de dossiers. Les séries de dossiers sont les plus courantes : pensez aux dossiers de chantier, aux dossiers du personnel, aux dossiers de contentieux…Aujourd’hui, les séries de documents sont remplacées par des systèmes d’information. Autrefois, vous aviez la série du courrier entrant, aujourd’hui c’est la boîte mail.

Vous créez une vue d’ensemble de toutes vos séries en les classant dans une arbores-

36 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS

cence, selon les fonctions et les activités de votre organisation, par exemple de la manière suivante :

● Calculs

• dossiers d’appel d’offres

● Chantiers

• dossiers de chantier et dossiers as-built

● Communication & promotion

• Canaux de communication en ligne

• Canaux X (ex-Twitter)

• Sites web

Un plan de gestion de l’information

La prochaine étape consiste à lier les mesures politiques à toutes les séries. Pour ce faire, vous devez établir un plan de gestion de l’information. Vous pouvez déjà établir ce plan dans un document texte ou une feuille de calcul. Notez par série :

● l’endroit où l’information numérique est conservée ;

● qui est responsable de l’information ;

● la période de conservation légale obligatoire ;

● ce que vous souhaitez faire de l’information en temps voulu. Conserver ? Détruire ? Conserver un échantillon ?

Grâce à un plan de gestion de l’information, vous avez une vue d’ensemble des informations importantes de votre entreprise et vous pouvez enregistrer les tâches. La prolifération numérique est évitée. Le plan constitue également une base pour repenser les processus de travail et d’information. Notez que cela peut également être très utile pour vos informations sur papier.

Un emplacement de stockage central

Dans l’idéal, vous sauvegarderez toutes vos informations numériques, de manière ordonnée, dans un seul emplacement de stockage central. Cet emplacement est la plupart du temps composé de plusieurs médias de stockage (disques durs HDD, SSD, bandes…) accessibles via un réseau. Vous pouvez l’organiser directement, ou passer via un service cloud. Bien entendu, il n’est pas toujours possible de prévoir le même espace de stockage pour toutes les informations. Faites preuve de pragmatisme ! N’introduisez une nouvelle plateforme qu’après avoir soigneusement pesé le pour et le contre. Essayez également de toujours conserver une série dans le même espace de stockage. Si vous conservez les informations d’un chantier, pendant le projet, sur une plateforme de collaboration en ligne partagée par toutes les parties, archivez une copie du dossier de chantier après la

centralstorage

« Les collaborateurs vont et viennent. Même après le départ d’un collaborateur, il est important de retrouver les bonnes informations sur un projet. »

DIRK VANHECKE, administrateur délégué de Verstraete Vanhecke

EMBUILD MAGAZINE • 04 2024 37 FLANDERS ARCHITECTURE INSTITUTE
backup PDF PPT DWG DOC XLS PSD JPG VWX RVT
Flanders Architecture Institute
Elisa
Campion for
Elisa Campion for Flanders Architecture Institute

« Les archives numériques occupent beaucoup d’espace sur un serveur. Il est nécessaire de sensibiliser davantage à ce stockage numérique, ainsi qu’à la demande d’énergie et à la pression sur l’environnement qui y sont associées. »

INFO :

Ce texte est une contribution de Wim Lowet du Flanders Architecture Institute. Avez-vous encore des questions ? Surfez sur le site web du Flanders Architecture Institute sur vai.be/advies. Dans le prochain numéro d’Embuild Magazine, nous parlerons du transfert d’archives vers une institution de dépôt.

livraison. Pensez également aux e-mails. Veillez à ce que tous les courriers électroniques échangés avec le client ou des parties externes soient archivés dans le dossier de chantier.

Sécurisez vos informations

La sécurité de l’information devient de plus en plus importante. Un serveur peut tomber en panne, un collaborateur peut commettre une erreur ou un virus informatique peut corrompre de grandes quantités d’informations. Travaillez pour votre sécurité avec une assistance IT professionnelle. Une bonne politique de sauvegarde est indispensable en cas de problème. Là encore, la sécurité et les sauvegardes sont beaucoup plus faciles à implémenter si les informations sont conservées dans un nombre aussi réduit que possible d’emplacements de stockage différents.

Anciens supports de stockage numérique

Il est possible que votre entreprise possède encore des armoires contenant des CDROM, des disquettes ou des disques durs externes. Si vous pensez que ces informations doivent être conservées, il est grand temps de les transférer vers un lieu de stockage central. Les supports de stockage sont sujets à la dégradation, ce qui peut endommager les bits et les octets. De plus, les ordinateurs d’aujourd’hui ne sont plus équipés en standard des dispositifs de lecture nécessaires.

Pour les supports de stockage couramment utilisés, il est encore possible de trouver de bons dispositifs de lecture. Si vous disposez d’un support plus exotique, tel qu’un disque Jaz, adressez-vous à une entreprise spécialisée.

L’obsolescence numérique

Les informations numériques sont stockées dans des bases de données ou des fichiers informatiques. Les logiciels que nous utilisons pour créer et accéder à l’information

changent constamment, et généralement le format de fichier évolue avec eux. Le programme AutoCAD a connu 38 versions et 18 versions différentes du format de fichier DWG depuis sa première version en 1982. L’obsolescence numérique signifie que les logiciels disponibles d’aujourd’hui sont incapables de lire des fichiers d’un format obsolète. De nombreux facteurs de risque déterminent la vulnérabilité d’un format de fichier à l’obsolescence numérique. Les deux questions principales sont les suivantes :

● dans quelle mesure le producteur du logiciel offre-t-il une compatibilité ascendante pour la lecture des anciennes versions du format ?

● puis-je ouvrir le format de fichier du logiciel avec des programmes d’autres producteurs ?

Les formats de fichiers universels, tels que le format PDF, sont moins exposés au risque d’obsolescence numérique, car ils ne sont pas liés à un seul producteur de logiciels. Par contre, les formats de logiciels de CAO 3D et de BIM sont généralement détenus par une seule entreprise et dépendent donc d’elle. Ces formats sont considérés comme « à risque » par la communauté de la préservation numérique. Répartissez les risques ! De nombreuses entreprises partagent des informations de CAO en les exportant à l’avance au format PDF. Continuez à sauvegarder ce PDF. Vous aurez plus de chances de pouvoir accéder à un document PDF sans erreur, dans un avenir lointain.

Demandez conseil !

La prolifération des informations, la sécurité informatique et l’obsolescence numérique sont les principaux risques que vous devez prendre en compte en tant que gestionnaire de l’information numérique. Grâce à des accords clairs, vous pouvez déjà obtenir de nombreux résultats.

USB floppy CD-ROM SD card hard drive
38 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 SECTEURS & MÉTIERS
Elisa Campion for Flanders Architecture Institute

ConstruLab, créé par l’ADEB, a formé plus de 145 personnes

Un an après son lancement, à Berchem-Sainte-Agathe, le centre de formation des futurs bâtisseurs ConstruLab a formé plus de 145 personnes. Cette initiative a été créée par l’ADEB-VBA, l’association des grandes entreprises de construction. Certaines de ces personnes ont d’ailleurs déjà trouvé un emploi fixe chez des membres de cette association.

Dans notre secteur, la pénurie de main-d’œuvre est malheureusement présente à tous les niveaux. Et les grandes entreprises n’échappent pas à ce mal qui ronge le secteur. En 2021, l’ADEB-VBA avait d’ailleurs lancé une enquête à ce sujet auprès de ses membres. « Et cette enquête a révélé une grande pénurie d’ouvriers qualifiés. Les maçons, coffreurs, ferrailleurs, terrassiers et de nombreux autres métiers manuels font cruellement défaut, entraînant un retard pour pourvoir les postes vacants », explique STIJN DEGLAS , le directeur de Construlab.

C’est pour remédier à ce problème que Construlab a été lancé. Objectif ? Proposer des formations gratuites et courtes (20 jours), qui mettent l’accent sur le développement des compétences techniques et personnelles.

« Mais notre objectif n’est pas seulement d’enseigner des compétences, mais aussi de créer des opportunités d’emploi. À la fin de la formation, nous sommes heureux de présenter nos participants aux entreprises partenaires. En cas de correspondance entre les compétences des participants et les besoins des entreprises, ils peuvent commencer un nouvel emploi immédiatement », souligne le directeur.

Réalité du chantier

Coffreur (façonner la construction), assembleur (‘the fixer’), ferrailleur (l’homme/la femme de fer) ou encore maçon (le constructeur). Différents modules sont disponibles pour élargir ses connaissances sur chantier. « Nos formations sont développées, en collaboration avec des experts travaillant dans nos entreprises et sont continuellement testées par rapport à la pratique. Chez ConstruLab, nous voulons reproduire le plus fidèlement possible la réalité du chantier. Les formations accordentégalementbeaucoupd’attentionaux compétences personnelles telles que la ponc-

Il s’agit de formations gratuites et courtes (20 jours), qui mettent l’accent sur le développement des compétences techniques et personnelles.

tualité, la communication, la persévérance, le respect du temps, de la sécurité et des collègues », indique Stijn Deglas. Précisons que les participants ne reçoivent aucune intervention financière de ConstruLab pour se former. « C’est bien la preuve que ceux qui nous rejoignent le font sur base volontaire et que leur seule motivation est un emploi dans la construction. Bien que certains participants soient actifs sur chantiers, ConstruLab souhaite mettre son offre à disposition, via Embuild, de toutes les entreprises de construction en Belgique à la recherche de travailleurs motivés et qualifiés », conclut Stijn Deglas.

www.construlab.be ou info@construlab.be

EMBUILD MAGAZINE • 04 2024 39 FORMATION INFO
:
Les formations données au sein de ConstruLab veulent reproduire le plus fidèlement possible la réalité du chantier.

À chaque projet son détail !

Buildwise s’efforce de répondre aux besoins du secteur de la construction et, à cette fin, élargit sans cesse son panel de publications : en appui au Buildwise Magazine, aux Notes d’information technique (NIT) et aux Innovation Papers (IP), les détails constructifs en ligne constituent un précieux soutien pour les professionnels du secteur.

Projet, avant-projet, exécution ou expertise, à tout moment le professionnel de la construction est à la recherche de documents de référence fiables, que ce soit en construction neuve ou en rénovation. On cite souvent dans le secteur les articles du Buildwise Magazine. Depuis de très nombreuses années, on se réfère aussi aux réputées Notes d’information technique (NIT). Celles-ci, très souvent mentionnées dans les cahiers des charges, sont tellement bien connues qu’entrepreneurs ou auteurs de projets n’hésitent pas à les nommer par leurs numéros dans leurs échanges. Citons, par exemple, les NIT 244 et 280, les indispensables de la toiture plate.

Ces incontournables sont désormais accompagnées de leurs « petites sœurs » : les

Détail constructif

1347 : jonction d'un mur creux avec une terrasse accessible.

fiches détails constructifs accessibles sur www.buildwise.be. La base de données rassemblant ces fiches s’enrichit chaque jour de nouvelles entrées et, aujourd’hui, près de 500 détails types sont disponibles en ligne. Pour nombre d’entre eux, les informations qui les caractérisent sont issues de NIT existantes. Pour d’autres, elles sont le fruit de discussions menées dans les groupes de travail actifs au sein de Buildwise et sont diffusées en avant-première sur son site Internet.

Le format des fiches est facilement éditable et permet d’être en symbiose avec les dernières avancées et recherches traitées dans les laboratoires. Il permet également d’enrichir la base de données de points de vigilance technique, de croquis 3D, de vidéos,

40 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 BUILDWISE

Détail constructif 1425 : travaux de rénovation –jonction avec une dalle sur terre-plein.

d’hyperliens ou d’autres médias aidant à répondre aux exigences essentielles de la construction du 21e siècle (stabilité, isolation thermique, étanchéité à l’air, étanchéité à l’eau, incendie, acoustique, phasage des travaux, démontabilité, …).

Un exemple ? Prenons un cas de rénovation de façade par l’intérieur : vous vous demandez comment gérer l’éventuel pont thermique en pied de mur ou vous vous interrogez sur le phasage le plus pertinent pour les travaux ? La fiche générale 1388 vous orientera dans vos choix de principe et les fiches 1423 à 1425 compléteront votre dossier d’exécution. Vous y retrouverez des recommandations tant pour l’usage d’isolants classiques que pour la mise en œuvre d’isolants capillaires actifs.

Gageons que, très bientôt, vous discuterez sur chantier d’un détail d’acrotère en maçonnerie isolante avec la fiche 1072 sous les yeux ou de la pertinence d’un précadre pour la

Scannez le code

QR pour découvrir l’animation de la fiche 1347

pose des menuiseries en vous appuyant sur la fiche 1439. Peut-être aussi visionnerez-vous, avec votre équipe, l’animation de la fiche 1347 illustrant les étapes de mise en œuvre d’un raccord fenêtre-toiture terrasse ?

Une chose est sûre : vous et ces bestsellers deviendrez les acteurs d’une construction plus robuste et plus durable !

D’autres questions sur la planche ?

Naviguez sur la page web de l’Antenne Normes Smart Connect : elle héberge les 500 détails constructifs actuellement disponibles ainsi que diverses informations normatives ou réglementaires concernant la mise en œuvre des matériaux de construction. Ou alors, pointez directement l’encadré Détails constructifs de la page d’accueil de Buildwise et utilisez ensuite les filtres pour affiner vos recherches.

EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 41 BUILDWISE

Nouvelle NIT 290 sur les détails de référence pour les enduits extérieurs sur maçonnerie et béton

Récemment mise en ligne, la NIT 290 introduit et compile diverses fiches de détails présentées dans la base de données « Détails constructifs » sur le site Internet de Buildwise. Sept premières fiches nous montrent comment réaliser dans les règles de l'art des détails d'exécution de parois Monomurs.

Les détails de référence de la Note d’information technique 290 viennent compléter la NIT 289 consacrée aux principes de conception et de mise en œuvre des enduits extérieurs appliqués sur maçonnerie et béton. Ces détails – qui ont toute leur importance ! –ont été élaborés au sein des groupes de travail « Enduits extérieurs » et « Maçonnerie » sous l’égide du Comité technique (CT) « Travaux de plafonnage, de jointoyage et de façade ». Le SPF « Économie, PME, classes moyennes et énergie » soutient ce projet « Details Rendering » mené par Buildwise en 2023.

Sept types de raccord

Ce premier lot de sept fiches traite de raccords de l'enduit extérieur sur Monomur : raccord aux menuiseries, raccord à un acrotère, raccord en bas de versant, raccord à la rive, raccords différenciés en pied de mur, selon qu’on est en présence d’un volume protégé sur terre-plein ou sur cave non chauffée…

En quoi consiste une paroi en blocs Monomur ?

L’introduction de la NIT évoque cette conception et réalisation d’une paroi verticale dépourvue de couches de matériau d’isolation complémentaires, mais conforme aux exigences de la PEB ou plus strictes encore. On parle

Comment se procurer la NIT 290 ?

Il s’agit d’une « e-NIT », non disponible en version papier, mais seulement en ligne sur www.buildwise.be.

Pour tout renseignement : info@buildwise.be

en l’occurrence de la typologie « Monomur » et d’isolation thermique répartie (ITR), par opposition à l’isolation thermique par l’extérieur (ITE) ou par l’intérieur (ITI).

Certains éléments de maçonnerie combinent en effet les fonctions de portance et d’isolation thermique : blocs de béton cellulaire ou de granulats légers, blocs-treillis en terre cuite optimisés ou parfois remplis en usine d’un matériau d’isolation… Ces éléments isolants sont montés à joints minces (entre 0,5 et 3 mm). Leur résistance thermique, calculée selon la norme NBN EN 1745, dépend alors surtout des propriétés des éléments de maçonnerie, dont l’épaisseur et le caractère isolant thermique permet de répondre à des exigences énergétiques élevées sans devoir poser de matériau d’isolation complémentaire.

Compatibles avec le support, les enduits peuvent requérir l’application préalable d’un produit de prétraitement sur le support. Les enduits extérieurs égalisent le support et offrent une finition esthétique. Ils rendent aussi la paroi étanche à l’air et limitent la pénétration d’eau dans la paroi.

La mise en œuvre de la maçonnerie, de l’enduit intérieur et de l’enduit extérieur s’effectue selon les prescriptions des NIT 271, 284 et 289. La typologie est spécifique et requiert, de ce fait, des détails de raccord particuliers. Le gros œuvre doit être conçu et réalisé sachant que la maçonnerie constitue la couche d’isolation et que les nœuds constructifs doivent assurer la continuité de cette isolation, sans ponts thermiques et avec un enduit qui protège suffisamment des intempéries. D’où l’importance des détails de raccord de l’enduit extérieur aux autres éléments de la façade. Robustesse y comprise…

42 EMBUILD MAGAZINE • 04 2024 BUILDWISE
EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 43 BUILDWISE

L’extension de la maison de repos de Baillonville est signée Picard Construct

Selon Christie Morreale, ministre wallonne de la Santé, le nombre de places dans les maisons de repos wallonnes augmente depuis 2011. En 2022, derniers chiffres disponibles, il y en avait 49.754. Compte tenu des perspectives du vieillissement de la population, l’objectif est de doubler ce chiffre d’ici 2050. Le projet d’extension de la maison de repos de Baillonville, réalisé par notre membre Picard Construct, s’inscrit donc parfaitement dans ce contexte.

En quittant la célèbre Nationale 4 pour prendre la direction de Durbuy, après quelques kilomètres, vous traversez le petit village de Baillonville (commune de Somme-Leuze), situé dans la province de Namur. Pour la petite histoire, il se situe sur la rive gauche de l’Eau d’Heure, un affluent de l’Ourthe. C’est dans cette commune d’un peu plus de 600 habitants que se trouve la maison de repos Véronique. À côté d’un bâtiment opérationnel et accueillant des résidents depuis des années, se dresse une toute nouvelle construction récemment sortie de terre. Ce bâtiment est la nouvelle extension de la maison de vie et de soins, commandée par le groupe Aedifica, société immobilière spécialisée dans les maisons de repos, et exploitée par Vulpia, un réseau de maisons de vie et de soins et de résidences-services.

Première et deuxième phases

Dans ce cadre verdoyant très agréable, Embuild Magazine est accueilli par DAMIEN WYAUMONT, gestionnaire de chantiers au sein de l’entreprise familiale de classe 7 Picard Construct, basée à Tenneville, entre Marche-en-Famenne et Bastogne (province du Luxembourg). Il dirige ce projet d’extension depuis le mois de décembre 2022.

Avant de rentrer dans le vif du sujet, ses premiers mots font directement référence au bâtiment existant. « Il y a 7 à 8 ans, nous avions déjà construit la première phase de cet-

te maison de repos, pour le compte d’un privé. C’est gratifiant que l’entreprise ait été rappelée pour la seconde phase du projet. Pour nous, c’est la preuve d’un travail bien apprécié, une marque de confiance », indique-t-il.

Le home existant comporte 30 chambres et 8 résidences-services, dont 4 ont dû être démolies pour la réalisation du projet d’extension. Le nouveau projet compte 50 chambres et 12 résidences-services. « La résidence-service peut être considérée comme un petit appartement, plus spacieuse, idéale pour un couple qui souhaite bénéficier d’une certaine autonomie, comme cuisiner, et ne pas participer à tous les repas collectifs », explique le gestionnaire du chantier.

Lien avec le bardage en bois

L’architecte de ce projet est le Liégeois

LAURENT LEMAIRE . « Pour lui, c’était très important de réaliser un lien avec la maison de repos existante. Si on regarde le deuxième étage de l’extension, on voit un bardage en bois, qui fait le lien avec celui déjà présent sur le premier bâtiment. L’extension va du niveau – 1 à + 2 et, bien évidemment, il sera possible de passer de la première à la deuxième partie de la maison de repos à chaque étage. »

Trois critères importants

Les premiers coups de pioche du chantier ont débuté fin 2022. « Nous avons commencé par réaliser les fondations avec le terrassement et le coulage de béton, aussi bien pour le

Les blocs porteurs en silicocalcaire peuvent peser jusqu’à 200 kilos. Ils permettent une rapidité d’exécution, une équipe de deux hommes avec une grue peut monter jusqu’à 50 m²/jour.

À l’arrière de l’extension, un nouveau parking est aménagé. Sur cette photo, on voit aussi le bardage en bois qui lie l’ancien et le nouveau bâtiment.

44 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 PROJET
© Christopher
Roxs
« C’est gratifiant que l’entreprise ait été rappelée pour

la seconde phase du projet. »

Damien Wyaumont, gestionnaire de chantiers au sein de l’entreprise familiale de classe 7 Picard Construct, dirige ce projet d’extension depuis le mois de décembre 2022.

nouveau bâtiment que le parking construit à l’arrière, jusqu’à la fin du mois de janvier. Cette partie n’a pas été évidente car nous avons dû faire face à un sol en schiste très dur à casser », explique Damien Wyaumont. « Le gros-œuvre a démarré en février 2023. Il y avait trois critères importants sur ce projet. Le premier est la rapidité d’exécution. Nous avions 15 mois pour réaliser les travaux, soit un planning assez serré. Nous avons des équipes qui ont travaillé durant les congés du bâtiment, en juillet 2023, pour respecter les délais. Pour une question de rapidité d’exécution, l’auteur de projet a opté pour des blocs porteurs en silico-calcaire. Il s’agit de gros blocs collés, chacun pouvant peser jusqu’à 200 kilos. Ils permettent une rapidité d’exécution, une équipe de deux hommes avec une grue peut monter jusqu’à 50 m²/jour. D’autres critères comme l’acoustique et la stabilité du bâtiment sont à mettre en avant avec ce type de blocs. En six mois, aux environs de la fin du mois de juillet, le terrassement et le gros-œuvre étaient terminés. »

Résidences-services

au

deuxième étage

Dès le mois d’août, notre membre a pu s’occuper des travaux de toiture et de façade. Au niveau -1, c’est de la pierre bleue qui a été posée en façade, et pour les niveaux rez-dechaussée et première étage, c’est du classique crépi sur isolant blanc. Pour le deuxième étage, comme déjà indiqué dans cet article, le bardage en bois a été privilégié pour faire le lien avec le premier bâtiment.

Comment s’articulera l’occupation des étages ? « Au niveau -1, on trouvera les locaux

Le home existant comporte 30 chambres et 8 résidences-services, dont 4 ont dû être démolies pour la réalisation du projet d’extension. Le nouveau projet compte 50 chambres et 12 résidences-services.

techniques, les vestiaires/sanitaires pour le personnel soignant et la toute nouvelle cuisine, déplacée de l’ancien vers le nouveau bâtiment. Aux rez-de-chaussée et premier étage, ce sont les chambres et les résidences-services se trouvent au deuxième étage », précise le gestionnaire du chantier.

La nouvelle aile comporte deux cages d’escaliers et trois ascenseurs, des panneaux photovoltaïques seront installés sur la toiture et le bâtiment sera chauffé, via un système de chauffage classique alimenté par une chaudière à gaz collective enterrée. À l’arrière, près du nouveau parking, une nouvelle station d’épuration a également été installée. « Nous nous sommes occupés de la partie terrassement, gros-œuvre, parachèvements intérieurs et aménagements extérieurs. La menuiserie Huberty, qui fait également partie de Picard Construct, a géré la menuiserie intérieure. C’est un confrère qui s’est occupé des techniques spéciales et de l’HVAC. »

Inauguration en juin

Lors de notre visite à la fin du mois de mars, les échafaudages venaient d’être enlevés et les différentes équipes travaillaient aux finitions intérieures et extérieures, notamment l’aménagement du nouveau parking. Le bâtiment sera livré au mois de mai et une inauguration officielle est prévue en juin. « Ce projet prouve que Picard Construct peut s’occuper de tous types de chantiers. Je suis fier d’avoir pu y contribuer et de faire partie de cette entreprise familiale, qui accorde une grande importance au bien-être de tous ses collaborateurs », conclut Damien Wyaumont.

EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 45
© Christopher Roxs
46 EMBUILD MAGAZINE • 04 2024 RÉDUCTIONS AUX MEMBRES

Masque anti-poussière Norwear Pro P3 - FFP3

PROMO DU MOIS D’AVRIL 2024

Il existe différents types de protection respiratoire qui peuvent être appliqués lorsqu’une protection est nécessaire parce que l’air peut contenir des substances dangereuses : la protection respiratoire dépendante et la protection respiratoire autonome. Dans le cas d’une protection respiratoire dépandante, l’air ambiant est purifié à l’aide d’un filtre. Le choix de la bonne protection respiratoire nécessite une connaissance approfondie de la qualité de l’air et des substances dangereuses présentes dans l’environnement de travail. Le type de protection respiratoire à utiliser dépend de plusieurs paramètres.

Pour cette raison, Embuild propose différents masques, à savoir le FFP1 et le FFP2, avec ou sans filtre. Ce mois-ci, c’est le masque à quartz « Masque anti-poussière Norwear Pro P3 - FFP3 » qui est mis à l’honeur.

Prix de vente spécial – seulement pour le mois d’avril 2024

Prix membres : 5,36 €/pièce htva

Prix non-membres : 5,95 €/pièce htva

Ils peuvent être commandés via le site web www.embuild.be, e-shop catégorie “Sécurité” -> masques ou en envoyant un courriel à commandes@embuild.be

Embuild Magazine est le mensuel de l’asbl Embuild Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles

Editeur responsable : Filip Coveliers, Avenue des Arts 20, 1000 Bruxelles.

Bureau de dépôt : Gent X

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• Edition francophone : marc.gueret@embuild.be tél. 02 545 57 31

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• Embuild Bruxelles-Capitale morgane.cendoya@embuild.be tél. 02 545 58 29 • fax 02 545 59 06

Abonnements : claude.bernaerts@embuild.be tél. 02 545 56 88 • fax 02 545 59 00

Publicité : kristel.dekempeneer@embuild.be tél. 02 545 56 99 • fax 02 545 59 08,

Prix abonnement annuel

• Membres d'Embuild: compris dans la cotisation

• Non-membres : 137,80 euros (TVA et frais de port compris)

• Etranger : 300 euros (TVA et frais de port compris)

EMBUILD MAGAZINE • 04 2024 47 RÉDUCTIONS AUX MEMBRES Vot re mensuel Construction est dorénavant imprimé sur du papier issu de la gestion durable des forêts. Le label Forest Stewardship Council veille à
la préservation de l’écosystème forestier ainsi qu’au respect des droits sociaux des populations indigènes et des travailleurs forestiers.
Membre de WE MEDIA.

Ne manquez pas la troisième édition de Techni-Mat au Flanders Expo de Gand !

Techni-Mat est le rendez-vous incontournable des professionnels de la construction actifs dans l’infrastructure, la construction industrielle, le gros-œuvre et le génie civil. Il s’agit de la troisième édition de cet événement, qui se tiendra au Flanders Expo de Gand, les mercredi 15 et jeudi 16 mai.

Le salon se concentre sur : les solutions pour le béton, le bâtiment industriel, les espaces publics, la gestion et l’adoucissement des eaux pluviales, la transition énergétique, la réduction des émissions de CO2 , l’échelle de performance CO2 , la numérisation…Vous aurez l’occasion d’y découvrir les fabricants et distributeurs exclusifs de techniques et matériaux pour les fondations, les travaux industriels et structurels et les finitions extérieures, les matériaux et infrastructures pour les espaces publics et les techniques routières, les techniques et matériaux destinés au creusement de tunnels, à l'assainissement et à

la production et la distribution d'énergie.

Techni-Mat offre aussi une plate-forme précieuse pour le partage des connaissances, le réseautage et la découverte des derniers développements dans l'industrie de la construction. Ne manquez pas cette occasion d'améliorer votre expertise et d'entrer en contact avec des professionnels de votre secteur !

INFO : www.techni-mat.eu. L’entrée est gratuite via un enregistrement en ligne avec le code EMB5624.

Le fabricant de matériaux Wienerberger s’adapte au changement climatique

Face aux nombreuses conséquences du changement climatique (canicules, sécheresses, inondations…), le secteur doit s’adapter pour construire le monde de demain. Wienerberger veut montrer l’exemple dans cette construction adaptative. Le fabricant prend des mesures d’atténuation dans ses processus de production. « La politique de Wienerberger est axée sur la construction circulaire et l’engagement en faveur de la neutralité carbone. Nous aspirons à fermer les cycles au maximum, tant pour les matières premières que pour l’eau dans nos processus de production », explique KATRIEN NOTTEBAERT, la directrice commerciale.

Wienerberger propose une gamme complète de produits pour la construction adaptative à ce changement climatique. « Opter pour des matériaux de construction de couleur blanche ou claire contribue à garder des températures plus basses dans et au-

tour des bâtiments, lors des journées chaudes. Au niveau du toit plus spécifiquement, les couvertures blanches aident à réfléchir les rayons solaires et à réduire l’absorption de la chaleur via le toit. Permettant ainsi de lutter contre le réchauffement des bâtiments et, donc, de réduire les besoins en climatisation. Dans notre assortiment, nous proposons différentes tuiles blanches ou gris clair pour les toitures en pente. Leadax Roov est une solution pour les toitures plates. Une solution de surcroît circulaire grâce à la réutilisation pour sa production de films PVB issus de l’industrie verrière. Autre avantage bienvenu : la couleur blanche de la couverture de toit réduit non seulement l’effet d’îlot de chaleur, mais garantit également un rendement plus élevé des panneaux solaires installés sur le toit », indique Katrien Nottebaert. « Nous proposons aussi des produits à biodiversité positive pour créer un habitat approprié

aux plantes et animaux divers. Et ce au moyen d’éléments de construction tels que nichoirs et tuiles pour chauves-souris, abris pour hérissons, briques et tuiles de nidification pour oiseaux ou encore briques à insectes et à abeilles. »

Enfin, Wienerberger prend aussi des mesures pour adapter ses sites à la nouvelle réalité. L’an dernier, l’entreprise a finalisé un plan en faveur de la biodiversité pour chacun de ses quelque 200 sites de production à travers le monde.

INFO : www.wienerberger.com

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LE MINISTRE PIERRE-YVES DERMAGNE ET EMBUILD EN VISITE CHEZ BUILDWISE

Fin mars, Pierre-Yves Dermagne, le ministre fédéral de l’Economie, a visité le centre Buildwise de Limelette, en compagnie de représentants d’Embuild, dont le CEO Niko Demeester et Christine Lhoste, la directrice générale. Notre organisation professionnelle a profité de l’occasion pour lui remettre le mémorandum, pointant les priorités du secteur. Lors de cette rencontre, le ministre a indiqué que le dossier de l’agréation des entreprises avançait bien.

Pierre-Yves Dermagne était visiblement impressionné par ce qu’il a pu observer au sein du centre de recherche et d’innovation.

« C’est une visite absolument passionnante. Grâce à ces technologies et innovations, le secteur peut gagner en productivité sur le terrain et aussi rendre les emplois dans la construction moins pénibles. Ce centre est plus que nécessaire à la fois dans ses aspects recherche et développement, mais aussi en termes de diffusion de bonnes pratiques. L’investissement dans la recherche et le développement est essentiel pour la Belgique », a-t-il indiqué. Le ministre a profité de

l’occasion pour remercier les 300 collaborateurs d’Embuild et aussi ceux de Buildwise pour leur travail au quotidien. « Non seulement pour leur engagement pour le secteur, mais de manière plus générale pour la société dans son ensemble. Je m’engage, comme ministre de l’Economie et comme candidat aux prochaines élections, à faire en sorte que la construction soit un élément central de la politique économique et industrielle, en Belgique. C’est un secteur qui compte et dont on aura cruellement besoin dans les jours, semaines, mois et années à venir et donc on doit le soutenir », a-t-il encore déclaré.

Lors de la visite, Embuild l’a sollicité au sujet de l’agréation des entreprises. Il a indiqué que le dossier suivait bien son cours. « On va tout faire pour qu’il avance le plus rapidement possible. Nous avons eu de bons échanges avec Embuild et c’est un dossier qu’on doit faire aboutir assez vite. »

Séverine Waterbley, présidente du SPF Economie, a également participé à la visite. Elle a évoqué un « endroit passionnant qui est le futur de la construction, très moderne et inspirant.» Le SPF Economie est un partenaire du secteur. « On a une série de compétences qui vont de l’agréation des entrepreneurs

Le ministre Dermagne a reçu notre mémorandum lors de la visite du centre de recherche et d’innovation.

à l’extraction du sable, à la normalisation, aux prix normalisation…On a donc énormément de projets et l’intérêt ici était de voir l’évolution de ces différents projets, dont Buildwise, mais aussi avec le secteur. »

En 2023, la Belgique occupait la 13e place du classement mondial de la compétitivité établi par l’IMD. Il s’agit d’une amélioration significative par rapport à 2021 et 2022, où nous nous classions respectivement 24 e et 21 e La Belgique obtient de bons résultats en termes d’efficacité des entreprises (5 e rang en 2023, contre 20 e en 2021). Les infrastructures se classent au 10 e rang et les

performances économiques au 13e rang. En ce qui concerne l’efficacité des pouvoirs publics, nous sommes moins performants, puisque nous sommes classés 22e

Le classement mondial est dominé par le Danemark, suivi de l’Irlande et de la Suisse. Les Pays-Bas sont cinquièmes et le Venezuela occupe la dernière position sur 64 pays. Le World Competitiveness Yearbook (WCY) de l’IMD est publié depuis 1989. Il s’agit d’une référence mondiale, qui classe 64 pays en fonction de leurs performances économiques, de l’efficacité de leurs pouvoirs publics, de leurs entreprises et de leurs infrastructures.

50 EMBUILD MAGAZINE • 04 | 2024 MARQUANT
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© Mario Sohie (Buildwise)
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N U MÉ R I SA TION E ST ESSENTIELLE POUR LES ENTREPRENEURS QUI V EU LE N T SE PROFESSIONNALISER, ET EMBUILD DOIT LES PR É PARER À C E NOUVEAU DÉFI.
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