2 minute read

Être femme architecte

Next Article
Vie étudiante

Vie étudiante

À l’occasion de la journée de lutte pour le droit des femmes le 8 mars, DH se propose de faire un état des lieux sur ce que signifie être femme architecte aujourd’hui. Nous nous sommes appuyés sur l’enquête statistique Archigraphie, menée par l’Ordre des Architectes, publiée en 2018 et qui pourra enrichir vos réflexions sur notre profession.

Aujourd’hui en tant qu’étudiant nous pouvons nous réjouir, les ENSA françaises comptent 46% de femmes, soit une quasi-parité. Au cours des années 2000, un tournant s’est opéré, la proportion d’étudiantes a nettement augmenté. Mais on assiste à l’heure actuelle à un contraste fort entre milieu scolaire et professionnel.

Advertisement

Malgré la part croissante de femmes au sein de la profession, le revenu moyen des femmes reste bien inférieur à celui des hommes. En 2016, le revenu moyen des hommes était de 48 745 euros contre 28 734 euros pour les femmes, soit près de la moitié. Cet écart s’explique en partie par le fait que les femmes soit en moyenne plus jeunes et touchent ainsi un revenu plus faible du fait de leur moindre expérience.

Mais au delà de cette différence d’âge, celles-ci choisissent de pratiquer l’architecture de façon différente de leurs collègues masculins.

Au cours de leur carrière, elles s’orientent vers des postes dans la fonction publique ou en tant qu’auto-entrepreneur qui leurs permettent de concilier vie professionnelle et vie familiale, où elles continuent à porter d’avantage de responsabilités. Ainsi les femmes demeurent peu nombreuses chez les architectes libéraux et associés, qui représentent 90% des architectes et sont aujourd’hui près de 25% dans ces deux catégories d’activités.

En minorité, il arrive qu’elles soient reléguées à des postes de second plan, loins des prises de décisions et des chantiers, sur lesquelles elles ne sont pas toujours les bienvenues. Les femmes architectes ont-elles les mêmes chances que leurs collègues masculins ? Choisissent-elles sciemment cette position de retrait ou subissent-elles les clichés d’une société, qui quoi qu’on en pense, demeure toujours très patriarcale ?

Il va sans dire que l’on compte aujourd’hui un grand nombre de femmes architectes compétentes, qui innovent et conçoivent une architecture de qualité. Celles-ci pratiquent notre métier avec passion et désinvolture, au détriment parfois de leur vie personnelle. Mais nous, étudiants en architecture, combien d’entre elles connaissons-nous réellement ?

De ce manque de visibilité sont nés les prix féminins d’architecture, qui visent à les mettre en lumière mais qui demeurent controversés au sein de la profession, certains jugeant que si elles sont dotées d’autant de talent que les hommes alors il ne doit pas y avoir de prix qui leur soit exclusivement réservé. Débat à suivre.

Raphaelle De Priester

This article is from: