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RANDO ESTIVALE MÊME EN HIVER !

Rodolphe a 48 ans. Il adore la montagne et fait beaucoup de randonnée en été. Cette année, il a réalisé le Tour du Mont-Blanc, un superbe parcours d’une semaine avec 5 à 6 heures de marche par jour. Malheureusement, il termine les deux dernières étapes avec une grosse douleur au pied qui le fait boiter… et lui gâche tout le plaisir !

Le Doc : Votre IRM confirme le diagnostic évoqué à l’issue de nos échanges et de votre examen clinique. Vous avez une fracture de fatigue du col du deuxième métatarsien.

Rodolphe : Une fracture de fatigue ! Mais qu’est-ce que c’est ?

Le Doc : Quand vous imposez des contraintes à un os, vous provoquez des fissures microscopiques. Au repos, le tissu osseux se répare. Il se reconstruit même plus solide qu’avant comme pour parer à une nouvelle agression mécanique. C’est le fameux rythme décompensation/surcompensation qui explique bon nombre de progrès induits par l’entraînement. De fait, les randonneurs assidus et les coureurs de fond possèdent un squelette plus dense et plus résistant que les sédentaires. Cependant, lorsque le stress mécanique est trop grand, lorsque le temps de repos est insuffisant, les fissures sont plus importantes et ne parviennent pas à consolider entre deux sessions. Elles finissent par se rejoindre pour constituer une réelle fracture qui disloque la structure osseuse !

Rodolphe : … mais pourquoi ça m’arrive à moi ? Alors que je marche 30 minutes tous les jours !

Le Doc : Ah, les fameuses 30 minutes de marche active par jour ! Un message institutionnel censé vous procurer la santé ! Il est essentiellement fondé sur la grande étude de Framingham, où furent observés les paramètres physiologiques des habitants de cette petite ville états-unienne pendant plusieurs années ! Et il est vrai qu’on détecte, à partir de cette charge de travail, « le début du commencement des prémices des bienfaits métaboliques » ! Vous comprenez d’emblée que cette recommandation reste un humble compromis sociologique et statistique conçu pour être accessible à tous ! D’ailleurs, si les effets collectifs sont bien mesurables, les effets individuels le sont beaucoup moins ! Bref, ça ne vous prépare pas à crapahuter toute la journée dans la montagne avec un sac à dos, une semaine durant ! Votre os n’était pas suffisamment solide ! Il était juste prêt à marcher 30 minutes par jour sur le macadam…

LA FRACTURE DE FATIGUE EST UNE BLESSURE

FRÉQUENTE DU RANDONNEUR OCCASIONNEL

Rodolphe : Et pourquoi cette lésion ? À cet endroit ?

Le Doc : Votre os a fonctionné comme un fusible ! Il a été particulièrement sollicité sur les irrégularités de terrain et sur le relief. Les métatarsiens sont les petites baguettes osseuses qui relient les orteils à la cheville. Ils agissent comme un clavier pour épouser les aspérités du sol. Le deuxième, celui que vous avez cassé, est souvent le plus long. Quand vous montez, pour épouser la pente, vous mettez vos doigts de pied en extension, vous tordez un peu la partie étroite de votre second métatarsien. À la manière d’un petit fil de fer contorsionné, il a fini par casser. Revêtement accidenté et beaucoup de dénivelé, deux paramètres auxquels vous n’étiez pas adapté ! Tout est cohérent !

Rodolphe : Comment me soigner ? Il est nécessaire de mettre un plâtre ?

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