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FRANK BRUNO, UN SACRÉ BOUT DE VIE

À 18 ans, Frank Bruno se trouve en plein conflit du Liban, sur le porte-avions Foch Un avion de chasse écrase sa jambe droite. Verdict : amputation tibiale, un début de gangrène, quinze opérations et des souffrances infinies. Mais la vie est trop belle pour se plaindre. À travers ses défis sportifs, Frank Bruno prouve que des handicapés peuvent être d’immenses athlètes : ascension du Kilimandjaro, traversée de l’Atlantique à la rame, expédition de 5 500 km en kayak et à vélo, depuis l’océan Arctique jusqu’en Corsedu-Sud. 116 jours d’abnégation et de détermination pour arriver au bout de son rêve. Les malheurs qui nous arrivent ne sont pas des punitions mais des défis à relever.

Comment est née cette passion pour les défis que vous vous lancez ?

J’ai grandi avec des parents aventuriers qui voyageaient à travers le monde. Mon rêve était de monter sur la Calypsode JacquesYves Cousteau. Mon accident m’a fait déclarer inapte au sport et donc à toutes ces aventures que je rêvais d’accomplir. Je suis parvenu à devenir scaphandrier alors qu’on m’en empêchait à cause de mon handicap. Après avoir gravi parmi les plus hauts sommets du monde hors Himalaya, j’ai rencontré Bixente Lizarazu qui m’a suggéré de monter une association pour mettre à bien tous ces défis. « Bout de vie » (vie debout à l’envers…) est née en 2003 avec Bixente comme parrain. Le but de cette association est de faire venir de jeunes amputés en Corse pour qu’ils se rendent compte qu’ils peuvent vivre comme avant.

Que vous ont apporté tous ces défis ?

De la paix, du calme, de la zénitude… J’ai besoin que le monde m’aime, toutes ces expéditions et ces moments de solitude, on les réalise à cause de notre ego… Je suis allé chercher de la reconnaissance à travers tout ça.

Pourquoi souhaitez-vous partager votre expérience ?

J’ai fait de mon amputation une force terrible. La vie est remplie de souffrance, à nous d’en faire des expériences. Je fais des conférences pour partager tout ça, devant 700 personnes parfois ; sans mon accident je n’aurais jamais fait tout ça. Il faut sortir de sa zone de confort car tout peut s’arrêter à tout moment.

Qu’est-ce qui vous a marqué le plus dans vos aventures ?

À quel point on peut accepter et endurer les moments difficiles. En 2007, j’ai traversé la calotte polaire du Groenland d’est en ouest. Et comme je suis un kamikaze, je suis parti avec une nouvelle prothèse, ce qu’il ne faut jamais faire. Malheureusement, un accident fait que je perds hélicoptère et pilote. Je me retrouve à escalader plus de 1 400 m de dénivelé, ce qui n’était pas prévu et là mon genou double de volume à cause de la prothèse. J’ai surmonté la douleur en enchaînant les piqûres de morphine et mon médecin m’a dit que si je continuais, mon cœur n’allait pas le supporter. J’ai pris 24 heures de repos et j’ai commencé à parler à ma douleur… Un oiseau est arrivé sur mes affaires au moment de repartir dans ce désert de glace… C’était un moment magique ! Et là, le discours, il s’est fait avec ma blessure au moignon et je suis allé au bout du voyage en 34 jours.

Vous êtes ambassadeur Cimalp. Que représente cette reconnaissance pour vous ?

J’ai été ambassadeur de grandes boîtes mais c’étaient des usines à gaz où je ne connaissais personne. J’ai rencontré des gens de chez Cimalp par hasard et ça a marché. Cette marque me plaît car c’est français, familial et que j’y connais tout le monde. J’ai fait la traversée du mont Blanc grâce à eux et c’était génial. C’est une boîte de cœur et c’est vraiment sympa d’être avec eux.

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