DermActu189 / Décembre-Janvier 2024

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JDP 2023 :

CORRÉLATION ANATOMO-CLINIQUE SUR 10 CAS : LICHEN PLAN ET DERMATOSES LICHENOÏDES

MUQUEUSES BUCCALES ET GÉNITALES

GERDA :

D.I.Y DANS LES COSMÉTIQUES ET RÉACTIONS CUTANÉES INDÉSIRABLES

APERÇU PRATIQUE : TESTS CUTANÉS AVEC DES PRODUITS APPORTÉS PAR LES PATIENTS

COMPTE RENDU

DU SYMPOSIUM DERMO-ESTHÉTIQUE UZ BRUSSEL

ANTIBIOTIC STEWARDSHIP : LES 4 D DU TRAITEMENT ANTIMICROBIEN

N° 189 | DÉCEMBRE - JANVIER 2024
© Лилия Захарчук / Adobe Stock
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ÉDITORIAL

LA SOBRIÉTÉ SERAIT-ELLE

LA MEILLEURE ALLIÉE DE LA PEAU ?

“Un verre d’alcool, deux, trois par semaine ? “Il n’y a pas de seuil de consommation d’alcool qui soit sécuritaire” et encore moins “bon pour la santé”. Sur ce point, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tout comme le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) sont très clairs. Chargé de revoir les lignes directrices sur la consommation d’alcool, le CCDUS a récemment resserré la vis. Terminée en effet, la recommandation de 2 verres standards (ou unités) par jour avec un maximum de 10 par semaine pour les femmes et de 3 verres quotidiens jusqu’à concurrence de 15 unités hebdomadaires pour les hommes. À ces seuils bien définis, le centre canadien préfère à présent proposer un “continuum de risque” en fonction de la quantité d’alcool consommée par semaine afin que le consommateur puisse “faire des choix éclairés”. À lui donc de prendre conscience que 1 ou 2 verres standards par semaine, cela représente (déjà) un risque faible; de 3 à 6 verres standards par semaine, on se situe à un risque modéré et, au-delà de 7 verres hebdomadaires, le risque devient de plus en plus élevé, que ce soit de cancer, maladie cardiovasculaire ou hépatique, AVC, hypertension, dépression… En Belgique, les recommandations en vigueur à l’heure actuelle ont été émises en 2018 par le Conseil supérieur de la santé (CSS). Selon cet avis, “pour limiter les risques pour la santé liés à la consommation d’alcool”, il s’agit de “limiter sa consommation d’alcool, car toute consommation d’alcool a un impact sur la santé ; ne pas consommer d’alcool avant 18 ans ; ne pas boire plus de 10 unités standards d’alcool par semaine (sans distinction de sexe), à répartir sur plusieurs jours ; prévoir plusieurs jours dans la semaine sans alcool ; pour les femmes enceintes, celles qui souhaitent le devenir et les femmes qui allaitent, ne pas boire de boissons alcoolisées”

En dermatologie, la consommation d’alcool peut aussi avoir des répercussions cutanés diverses. Même si la plupart ne sont pas spécifiques, elles sont importantes à connaitre car elles doivent faire évoquer le problème sous-jacent. Ceci permet une meilleure prise en charge du patient, d’autant plus qu’une surconsommation d’alcool a une prévalence élevée au cours au cours de maladies cutanées chroniques, avec atteinte diffuse du tégument ou des zones exposées au regard d’autrui. L’alcool consommé de façon aigue ou chronique peut entrainer des modifications vasculaires facilement observables au niveau de la peau. Divers signes et symptômes cutanés sont révélateurs d’une atteinte hépatique. Une hémostase perturbée, une atteinte pancréatique des carences nutritionnelles (vitamines B, Zinc, …) souvent associées à l’alcoolisme peuvent aussi se traduire par des lésions cutanées.

De plus, la prévalence de l’abus d’alcool est élevée au cours des maladies cutanées inflammatoires chroniques. Elle peut s’expliquer par une importante dégradation de la qualité de vie de ces patients. La consommation d’alcool pourrait être une méthode immédiate pour soulager le stress, l’anxiété sociale, la gêne et la faible estime de soi liés aux troubles cutanés. Dans une étude portant sur 609 patients consultant dans un centre hospitalier, la consommation d’alcool concernait 33.3 % des patients atteints d’eczéma chronique, et 30, 6 % des patients psoriasiques. Chez les patients atteints d’hidrosadénite supurée, il a été rapporté une consommation d’alcool, d’opioïdes et de cannabis deux fois plus fréquentes, l’alcool étant la substance la plus consommée. Dans de nombreuses situations l’alcool aggrave l’évolution de la maladie cutanée, il peut également aggraver l’évolution les comorbidités comme par exemple des complications cardiovasculaires. Par l’aggravation des comor-

3 Décembre Janvier 2024

bidités liées à ces pathologies inflammatoires, ces patients ont un risque accru de mortalité.

Le psoriasis est l’exemple le plus connu des maladies inflammatoires chroniques auto-immunitaires où l’abus d’alcool joue un rôle important dans la pathogénie des poussées.

En effet, il serait capable d’aggraver l’inflammation cutanée en affectant à la fois l’immunité innée et l’immunité adaptative. L’alcool stimulerait la prolifération des lymphocytes et des kératinocytes ainsi que la production de pro-inflammatoires cytokines.

Certaines études cliniques ont montré un lien positif entre la consommation d’alcool et l’étendue du psoriasis. Une étude sur 1 203 patientes hospitalisées avec différents sous-types de psoriasis a montré une relation entre l’indice de gravité du psoriasis (PASI) et le niveau d’alcool consommé. Plus le niveau d’alcool consommé était important plus le niveau de gravité du psoriasis était élevé.

De plus chez ces patients, lorsqu’une atteinte hépatique s’est développée, les options PUVA-thérapie, le méthotrexate l’acitrétine sont contre-indiqués.

Une étude menée en 2017 à l’Université de Kobe au Japon a permis de mettre en lumière les effets d’une consommation excessive d’alcool sur le vieillissement de l’organisme en général. Les excès d’alcool ont entrainé un raccourcissement des télomères, régions hautement répétitives de l’ADN, situées à l’extrémité de chaque chromosome. Pour rappel, la fonction des télomères est avant tout de protéger la séquence d’ADN ; même s’ils raccourcissent naturellement avec le temps qui passe et l’avancée de l’âge, l’alcool accélère ce phénomène ce qui engendre un vieillissement cutané prématuré.

Le 1er février, la campagne « Tournée Minérale » démarrera sa 8ème édition, avec toujours le même concept : inviter les Belges à faire une pause dans leur consommation d’alcool pendant tout le mois de février. Comme l’explique Martin de Duve, directeur d’Univers Santé qui coordonne la campagne francophone, “la

Tournée Minérale banalise l’idée qu’on peut se passer d’alcool à certains moments, y compris des moments festifs. Elle contribue ainsi à diminuer la pression globale à la consommation”.

Ne pas boire pendant un mois permet de faire le point sur sa consommation mais aussi de la diminuer (même sur du plus long terme!). En effet, une étude menée par l’UGent suite à l’édition de 2022 montre qu’en moyenne, les participants avaient réduit leur consommation d’alcool de 20 % six mois après avoir fait la Tournée Minérale. « Les effets d’une pause sans alcool sont durables », en conclut Martin de Duve.

Cette année, l’accent de la campagne est placé sur le rôle des prestataires de soins et donc, de tous les médecins. En Belgique, 8 personnes sur 10 boivent de l’alcool. Comme le dit Raymond Gueibe, psychiatre : « L’alcoolisme est une maladie et elle peut arriver à n’importe qui ! Le glissement vers la dépendance ne se fait pas en un jour, mais de petits pas en petits pas, d’un verre à l’autre !»

Envie de promouvoir la campagne? Commandez gratuitement des affiches, des flyers et des badges. Une vidéo muette est aussi à votre disposition pour les écrans de vos salles d’attente.

Suivez « Tournée Minérale Belgique » sur les réseaux sociaux (Facebook et Instagram) ou via le site web et la newsletter

RÉFÉRENCES :

Al Jefri K, Newbury-Birch D et al.-High prevalence of alcohol use disorders in patients with inflammatory skin diseases. Br J Dermatol Vénéréol,2019, 146, 143-159

Pierard-Franchimont C, Pierard GE, Delvenne P et al.- le syndrome psoriasis avec ses comorbidités. Rev Med Liège, 2014, 69, 555-559

• Pierard-Franchimont C, Nikkels AF, Pierard GE-l’alcool et la peau Revue Médicale de Liège, 74 (1), p. 1-6

SVANSTRÖM C. & al. Psoriasis and alcohol. Psoriasis: Targets and Therapy (2019).

• Goodman GD et al. Impact of Smoking and Alcohol Use on Facial Aging in Women: Results of a Large Multinational, Multiracial, Cross-sectional Survey. J Clin Aesthet Dermatol. (2019).

4 Décembre Janvier 2024 ÉDITORIAL

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1. DÉNOMINATION DU MÉDICAMENT : Otezla 10 mg comprimés pelliculés. Otezla 20 mg comprimés pelliculés. Otezla 30 mg comprimés pelliculés. 2. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE : Otezla 10 mg comprimés pelliculés : Chaque comprimé pelliculé contient 10 mg d’aprémilast. Excipient(s) à effet notoire : Chaque comprimé pelliculé contient 57 mg de lactose (sous forme de lactose monohydraté). Otezla 20 mg comprimés pelliculés Chaque comprimé pelliculé contient 20 mg d’aprémilast. Excipient(s) à effet notoire : Chaque comprimé pelliculé contient 114 mg de lactose (sous forme de lactose monohydraté). Otezla 30 mg comprimés pelliculés : Chaque comprimé pelliculé contient 30 mg d’aprémilast. Excipient(s) à effet notoire : Chaque comprimé pelliculé contient 171 mg de lactose (sous forme de lactose monohydraté). Pour la liste complète des excipients, voir rubrique 6.1. 3. FORME PHARMACEUTIQUE : Comprimé pelliculé (comprimé). Otezla 10 mg comprimés pelliculés : Comprimé pelliculé de 10 mg rose en forme de losange d’une longueur de 8 mm portant la mention « APR » gravée sur une face et « 10 » sur l’autre face. Otezla 20 mg comprimés : pelliculés : Comprimé pelliculé de 20 mg marron en forme de losange d’une longueur de 10 mm portant la mention « APR » gravée sur une face et « 20 » sur l’autre face. Otezla 30 mg comprimés pelliculés : Comprimé pelliculé de 30 mg beige en forme de losange d’une longueur de 12 mm portant la mention « APR » gravée sur une face et « 30 » sur l’autre face. 4. INFORMATIONS CLINIQUES : 4.1 Indications thérapeutiques : Rhumatisme psoriasique : Otezla, seul ou en association avec un traitement de fond antirhumatismal (DMARD), est indiqué dans le traitement du rhumatisme psoriasique (RP) actif chez les patients adultes ayant présenté une réponse insuffisante ou une intolérance à un traitement de fond antérieur (voir rubrique 5.1). Psoriasis : Otezla est indiqué dans le traitement du psoriasis en plaques chronique modéré à sévère chez les patients adultes en cas d’échec, ou de contre-indication, ou d’intolérance aux autres traitements systémiques dont la ciclosporine, le méthotrexate ou la photothérapie UVA + psoralène (PUVA thérapie). Maladie de Behçet : Otezla est indiqué pour le traitement de patients adultes atteints d’ulcères buccaux associés à la maladie de Behçet (MB) qui sont éligibles à un traitement systémique. 4.2 Posologie et mode d’administration : Le traitement par Otezla doit être initié par des spécialistes expérimentés dans le diagnostic et le traitement du psoriasis, du rhumatisme psoriasique ou de la maladie Behçet. Posologie : La dose recommandée d’aprémilast est de 30 mg prise par voie orale deux fois par jour à environ 12 heures d’intervalle (matin et soir), sans conditions de prise alimentaire. Un schéma d’initiation du traitement doit être appliqué comme indiqué dans le tableau 1. Aucun nouveau schéma d’initiation n’est nécessaire après ce schéma initial. Tableau 1. Schéma d’initiation du traitement : Jour 1 : Matin : 10 mg ; Jour 2 : Matin : 10 mg. Soir : 10 mg ; Jour 3 : Matin : 10 mg. Soir : 20 mg ; Jour 4 : Matin : 20 mg. Soir : 20 mg ; Jour 5 : 20 mg. Soir : 30 mg ; À partir du jour 6 : Matin : 30 mg. Soir : 30 mg. Si un patient oublie de prendre une dose, celle-ci doit être prise le plus rapidement possible. S’il est presque l’heure de la prochaine dose, la dose oubliée ne doit pas être prise et la prochaine dose doit être prise au moment habituel. Au cours des études pivots, l’amélioration la plus importante a été observée au cours des 24 premières semaines de traitement pour le RP et le PSOR, et au cours des 12 premières semaines de traitement pour la MB. En l’absence de signes de bénéfice thérapeutique après cette période, la poursuite du traitement doit être reconsidérée. La réponse du patient au traitement doit être évaluée régulièrement. Populations particulières : Sujets âgés : Aucune adaptation posologique n’est nécessaire pour cette population de patients (voir rubriques 4.8 et 5.2). Patients atteints d’insuffisance rénale : Aucune adaptation posologique n’est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance rénale légère ou modérée. La dose d’aprémilast doit être diminuée à 30 mg une fois par jour chez les patients présentant une insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 mL/min estimée par l’équation de Cockroft-Gault). Pour le schéma d’initiation du traitement dans ce groupe, il est recommandé de prendre la dose d’aprémilast en utilisant le schéma posologique du matin seulement présenté dans le tableau 1 et d’omettre les doses du soir (voir rubrique 5.2). Patients atteints d’insuffisance hépatique : Aucune adaptation posologique n’est nécessaire chez les patients présentant une insuffisance hépatique (voir rubrique 5.2). Population pédiatrique : La sécurité et l’efficacité de l’aprémilast chez les enfants âgés de 0 à 17 ans n’ont pas été établies. Aucune donnée n’est disponible. Mode d’administration : Otezla est administré par voie orale. Les comprimés pelliculés doivent être avalés entiers et peuvent être pris au cours ou en dehors des repas. 4.3 Contre-indications : Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients mentionnés à la rubrique 6.1. Grossesse (voir rubrique 4.6). 4.8 Effets indésirables : Résumé du profi de sécurité : Les effets indésirables les plus fréquemment rapportés avec l’aprémilast dans le RP et le PSOR sont des affections gastro-intestinales (GI), incluant diarrhée (15,7 %) et nausées (13,9 %). Les autres effets indésirables les plus fréquemment rapportés sont des infections des voies respiratoires supérieures (8,4 %), des céphalées (7,9 %) et des céphalées de tension (7,2 %) et sont dans la majorité des cas d’intensité légère à modérée. Les effets indésirables les plus fréquemment signalés avec l’aprémilast dans la MB sont la diarrhée (41,3 %), les nausées (19,2 %), les céphalées (14,4 %), l’infection des voies respiratoires supérieures (11,5 %), les douleurs abdominales supérieures (8,7 %), les vomissements (8,7 %) et les douleurs dorsales (7,7 %) et sont pour la plupart d’intensité légère à modérée. Les effets indésirables gastro-intestinaux sont généralement survenus au cours des 2 premières semaines de traitement et se sont généralement résorbés en 4 semaines. Des réactions d’hypersensibilité sont observées peu fréquemment (voir rubrique 4.3). Liste tabulée des effets indésirables : Les effets indésirables observés chez les patients traités par l’aprémilast sont présentés ci-dessous par classe de systèmes d’organes (SOC) et fréquence. Au sein de chaque SOC et groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés suivant un ordre décroissant de gravité. Les effets indésirables ont été déterminés à partir des données du programme de développement clinique de l’aprémilast et des données acquises depuis la commercialisation. Les fréquences des effets indésirables sont celles rapportées dans les groupes traités par l’aprémilast dans les quatre études de phase III menées dans le rhumatisme psoriasique (n = 1 945) ou dans les deux études de phase III menées dans le psoriasis (n = 1 184), et dans l’étude de phase III menée dans la maladie de Behçet (n = 207) (le tableau 2 présente la fréquence la plus élevée observée dans chaque regroupement de données). Les fréquences sont définies comme : très fréquent (≥ 1/10) ; fréquent (≥ 1/100, < 1/10) ; peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100) ; rare (≥ 1/10 000, < 1/1 000) ; fréquence indéterminée (ne peut être estimée sur la base des données disponibles). Tableau 2. Synthèse des effets indésirables rapportés lors du traitement du rhumatisme psoriasique (RP), du psoriasis (PSOR) et de la maladie Behçet (MB) : Classe de Systèmes d’Organes, Fréquence, Effet indésirable. Infections et infestations : Très fréquent : Infections des

NOUVEAU : EXTENSION DE REMBOURSEMENT l‘arthrite psoriasique4 les ulcères buccaux associés à la maladie de Behçet4 le psoriasis modéré à sévère4 Patients avec un PASI ou BSA >10°

dans le traitement du psoriasis en plaques limité (PASI et/ou BSA ≤10) ayant un impact élevé sur la qualité de vie1-3*

De plus, OTEZLA® est également remboursé dans

voies respiratoires supérieuresa ; Fréquent : Bronchite, Rhinopharyngite*. Affections du système immunitaire : Peu fréquent : Hypersensibilité. Troubles du métabolisme et de la nutrition : Fréquent : Appétit diminué*. Affections psychiatriques : Fréquent : Insomnie, Dépression ; Peu fréquent : Idées et comportements suicidaires. Affections du système nerveux : Très fréquent : Céphalées*,a ; Fréquent : Migraine*, Céphalées de tension*. Affections respiratoires, thoraciques et médiastinales : Fréquent : Toux. Affections gastro-intestinales : Très fréquent : Diarrhée*, Nausées* ; Fréquent : Vomissements*, Dyspepsie, Selles fréquentes, Douleur abdominale haute*, Reflux gastro-œsophagien ; Peu fréquent : Hémorragie gastro-intestinale. Affections de la peau et du tissu sous-cutané : Peu fréquent : Rash, Urticaire ; Fréquence indéterminée : Angiœdème. Affections musculo-squelettiques et systémiques : Fréquent : Dorsalgie*. Troubles généraux et anomalies au site d’administration : Fréquent : Fatigue. Investigations : Peu fréquent : Perte de poids. * Au moins un de ces effets indésirables a été rapporté comme grave. a Fréquence signalée comme étant fréquente dans le RP et le PSOR. Description de certains effets indésirables : Affections psychiatriques : Dans les études cliniques et depuis la commercialisation, des cas peu fréquents d’idées et de comportements suicidaires ont été rapportés; des cas de suicide ont été signalés après la commercialisation. Les patients et soignants doivent être avertis qu’ils doivent informer le médecin en cas d’idées suicidaires (voir rubrique 4.4). Perte de poids : Le poids des patients a été mesuré de façon systématique dans les études cliniques. La perte de poids moyenne observée chez les patients atteints de RP et de PSOR traités par l’aprémilast pendant une durée allant jusqu’à 52 semaines a été de 1,99 kg. Au total, 14,3 % des patients traités par l’aprémilast ont présenté une perte de poids de 5 à 10 %, tandis qu’une perte de poids de plus de 10 % a été rapportée chez 5,7 % des patients. La perte de poids n’a eu de répercussions cliniques significatives chez aucun de ces patients. Au total chez 0,1 % des patients, le traitement par l’aprémilast a été arrêté en raison de l’effet indésirable de perte de poids. La perte de poids moyenne observée chez les patients atteints de MB traités par l’aprémilast pendant 52 semaines était de 0,52 kg. Au total, 11,8 % des patients recevant l’aprémilast ont observé une perte de poids de 5 à 10 %, tandis que 3,8 % des patients recevant l’aprémilast ont observé une perte de poids supérieure à 10 %. Aucun de ces patients n’a eu de conséquences cliniques manifestes à la suite d’une perte de poids. Aucun des patients n’a abandonné l’étude en raison d’un effet indésirable de la diminution du poids. Se reporter à la mise en garde supplémentaire à la rubrique 4.4 concernant les patients présentant une insuffisance pondérale au début du traitement. Populations particulières : Patients âgés : D’après les données acquises depuis la commercialisation, les sujets âgés de 65 ans et plus pourraient avoir un risque plus élevé de complications de type diarrhée, nausées et vomissements sévères (voir rubrique 4.4). Patients insuffisants hépatiques : La sécurité de l’aprémilast n’a pas été évaluée chez les patients atteints de rhumatisme psoriasique, de psoriasis ou de la maladie de Behçet présentant une insuffisance hépatique. Patients insuffisants rénaux : Dans les études cliniques menées dans le RP, le PSOR ou la MB, le profi de sécurité observé chez les patients présentant une insuffisance rénale légère était comparable à celui observé chez les patients ayant une fonction rénale normale. La sécurité de l’aprémilast n’a pas été évaluée dans les études cliniques chez les patients atteints de rhumatisme psoriasique, de psoriasis ou de la maladie de Behçet présentant une insuffisance rénale modérée ou sévère. Déclaration des effets indésirables suspectés : La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport bénéfice/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via le système national de déclaration : Belgique : Agence fédérale des médicaments et des produits de santé - Division Vigilance ; EUROSTATION II ; Place Victor Horta, 40/40 ; B-1060 Bruxelles ; www.afmps.be ; adversedrugreactions@fagg-afmps. be Luxembourg : Centre Régional de Pharmacovigilance de Nancy ; crpv@chru-nancy.fr ; Tél : +33 3 83 65 60 85 / 87 ; Fax : +33 3 83 65 61 33 ou Division de la Pharmacie et des Médicaments ; Direction de la Santé à Luxembourg ; pharmacovigilance@ms.etat.lu ; Tél : +352 247 85592 ; Fax : +352 247 95615. 7. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ : Amgen Europe B.V., Minervum 7061, 4817 ZK Breda, Pays-Bas. Représentant local : Amgen s.a., Telecomlaan 5-7, B-1831 Diegem, tél : 02/775.27.11. 8. NUMÉRO(S) D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHÉ : EU/1/14/981/001-002. Statut légal de délivrance : Médicament sur prescription médicale. Date de mise à jour du RCP abrégé : avril 2020. Prix public

* Otezla® est remboursé à partir du 1er février 2023 pour les patients avec une présence de psoriasis en plaques modéré à sévère défini par un score BSA (Body Surface Area) ≤ 10% et/ou un PASI (psoriasis Area and Severity Index) ≤10, avec une atteinte de: régions visibles, grandes parties du cuir chevelu, parties génitales, paumes des mains et/ou plantes des pieds; avec un score DLQI(Dermatology Life Quality Index) > 10; malgré un traitement préalable adéquat ayant comporté, à moins d’une intolérance constatée et documentée ou d’une contre-indication existante documentée pour ceux-ci les traitement systémiques suivants: photothérapie adéquate; méthotrexate (à une dose minimale de 15 mg/semaine pendant au moins 3 mois) ET ciclosporine (à une dose minimale de 2,5 mg/kg pendant au moins 2 mois) ET dimethylfumarate (au moins 2 mois).3 ° Conditions relatives à une surface corporelle cutanée définie par un BSA > 10% ou un PASI > 10, malgré un traitement préalable adéquat ayant comporté, une photothérapie ET du méthotrexate à une dose minimum de 15 mg/semaine pendant au moins 3 mois ET de la ciclosporine à une dose minimum de 2,5 mg/kg pendant au moins 2 mois.4

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1. Mrowietz U, et al. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2022;00:1–8. https://doi.org/10.1111/jdv.18689. 2. Otezla® Résumé des caractéristiques du produit, dernière version. 3. Décision du ministre des Affaires sociales et de la Santé publique (05/12/2022). 4. https://inami.fgov.be dernière consultation 1er février 2023. E.R. Amgen s.a. Telecomlaan 5-7, 1831 Diegem - BEL-407-1222-80009 (v1.0) - Date de création : 16 décembre 2022
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La sobriété serait-elle la meilleure alliée de la peau ?

Nathalie

Drainage, diagnostic, « drug », durée : les 4 « D » du traitement antimicrobien en dermatologie ambulatoire

Nicolas DAUBY

JDP 2023 : Lichen plan et dermatoses lichenoïdes

Florence BOURLOND

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« Do-it-yourself » (D.I.Y) : Une tendance que l’on retrouve dans les cosmétiques !

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Imprimé 100% climat neutre
15 20 3 Editorial
SOMMAIRE
11 Science news 12 Antibiotic stewardship
EVRARD
15 JDP 2023
20 JDP
2023
Florence
26 Science News 27 Gerda
BOURLOND
8 Décembre Janvier 2024

Ce médicament fait l’objet d’une surveillance supplémentaire qui permettra l’identi cation rapide de nouvelles informations relatives à la sécurité. Les professionnels de la santé déclarent tout effet indésirable suspecté. Voir «Effets indésirables» pour les modalités de déclaration des effets indésirables. DENOMINATION DU MEDICAMENT Adtralza 150 mg solution injectable en seringue préremplie ; Adtralza 300 mg solution injectable en stylo prérempli. COMPOSITION QUALITATIVE ET QUANTITATIVE Adtralza 150 mg solution injectable en seringue préremplie : Chaque seringue préremplie contient 150 mg de tralokinumab dans 1 ml de solution (150 mg/ml). Adtralza 300 mg solution injectable en stylo prérempli : Chaque stylo prérempli contient 300 mg de tralokinumab dans 2 ml de solution (150 mg/ml). Le tralokinumab est produit dans des cellules de myélome de souris grâce à la technologie de l’ADN recombinant. FORME PHARMACEUTIQUE Solution injectable (injection). Solution limpide à opalescente, incolore à jaune pâle, avec un pH de 5,5 et une osmolarité d’environ 280 mOsm/l. INDICATIONS THERAPEUTIQUES Adtralza est indiqué dans le traitement de la dermatite atopique modérée à sévère de l’adulte et de l’adolescent à partir de 12 ans qui nécessitent un traitement systémique. POSOLOGIE ET MODE D’ADMINISTRATION Le traitement doit être instauré par des professionnels de santé expérimentés dans le diagnostic et le traitement de la dermatite atopique. Posologie : La dose recommandée de tralokinumab pour les patients adultes et les adolescents à partir de 12 ans est une dose initiale de 600 mg de la manière suivante: quatre injections de 150 mg en seringues préremplies ou deux injections de 300 mg en stylos préremplis. Cette dose initiale est suivie d’une injection de 300 mg administrée toutes les 2 semaines de la manière suivante: deux injections de 150 mg en seringues préremplies ou une injection de 300 mg en stylo prérempli. Une administration toutes les quatre semaines peut être envisagée par le prescripteur pour les patients dont la peau est blanchie ou presque blanchie après 16 semaines de traitement. La probabilité de maintenir une peau blanchie ou presque blanchie peut être diminuée avec une administration toutes les 4 semaines (voir rubrique 5.1 du RCP complet). Un arrêt du traitement doit être envisagé chez les patients n’ayant pas présenté de réponse après 16 semaines de traitement. Certains patients présentant initialement une réponse partielle peuvent béné cier d’une amélioration de la réponse par la suite en poursuivant le traitement toutes les deux semaines au-delà de 16 semaines. Le tralokinumab peut être utilisé avec ou sans corticostéroïdes topiques. L’utilisation de corticostéroïdes topiques, lorsqu’elle est appropriée, peut apporter un effet complémentaire à l’efcacité globale du tralokinumab (voir rubrique 5.1 du RCP complet). Les inhibiteurs de la calcineurine topiques peuvent être utilisés, mais ils doivent être limités aux zones sensibles, telles que le visage, le cou, les zones intertrigineuses et les parties génitales. Dose oubliée : En cas d’oubli d’une dose, celle-ci devra être administrée dès que possible. Par la suite, le schéma d’administration devra être repris à la date prévue habituellement. Populations particulières : Sujets âgés Aucun ajustement posologique n’est recommandé chez les patients âgés (voir rubrique 5.2 du RCP complet). Les données disponibles chez les patients de plus de 75 ans sont limitées. Insufsance rénale : Aucun ajustement posologique n’est nécessaire chez les patients présentant une insuf sance rénale. Les données disponibles chez les patients présentant une insuf sance rénale sévère sont très limitées (voir rubrique 5.2 du RCP complet). Insu sance hépatique : Aucun ajustement posologique n’est nécessaire chez les patients présentant une insuf sance hépatique. Les données disponibles chez les patients présentant une insuf sance hépatique modérée ou sévère sont très limitées (voir rubrique 5.2 du RCP complet). Poids corporel élevé : Chez les patients de poids corporel élevé (> 100 kg), dont la peau est blanchie ou presque blanchie après 16 semaines de traitement, la réduction de la posologie à une administration toutes les 4 semaines peut ne pas être appropriée (voir rubrique 5.2 du RCP complet). Population pédiatrique La sécurité et l’ef cacité du tralokinumab chez les enfants âgés de moins de 12 ans n’ont pas encore été établies. Aucune donnée n’est disponible. Mode d’administration : Voie sous-cutanée. La seringue préremplie ou le stylo prérempli ne doivent pas être secoués. Après avoir sorti les seringues préremplies ou les stylos préremplis du réfrigérateur, il est conseillé d’attendre qu’elles/ils reviennent à température ambiante en patientant 30 minutes avant de réaliser l’injection avec la seringue préremplie, 45 minutes avant de réaliser l’injection avec le stylo prérempli. Le tralokinumab est administré par injection sous-cutanée dans la cuisse ou l’abdomen, à l’exception d’une zone de 5 centimètres autour du nombril. L’injection peut également être effectuée dans le haut du bras si elle n’est pas réalisée par le patient lui-même. Pour la dose initiale de 600 mg, quatre seringues préremplies de 150 mg ou deux stylos préremplis de 300 mg doivent être administrés consécutivement en choisissant des sites d’injection différents dans la même zone du corps. Il est recommandé de changer de site d’injection à chaque injection. Le tralokinumab ne doit pas être injecté dans des zones où la peau est sensible, endommagée, ou présente des contusions ou des cicatrices. Un patient peut s’injecter le tralokinumab lui-même ou un soignant peut lui administrer le tralokinumab si le professionnel de santé juge que cela est approprié. Une formation adéquate des patients et/ou des soignants à l’administration du tralokinumab devra être assurée avant utilisation. Des Instructions d’utilisation détaillées sont présentées à la n de la notice. CONTRE-INDICATIONS Hypersensibilité à la substance active ou à l’un des excipients. EFFETS INDESIRABLES Résumé du pro l de sécurité : Les effets indésirables les plus fréquents sont des infections des voies respiratoires supérieures (23,4% ; principalement signalées comme des rhumes ordinaires), des réactions au site d’injection (7,2%), des conjonctivites (5,4%) et des conjonctivites allergiques (2,0%). Tableau des e ets indésirables : Les effets indésirables observés dans les essais cliniques sont présentés par classe de systèmes d’organes et par fréquence, selon les catégories suivantes : très fréquent (≥ 1/10) ; fréquent (≥ 1/100, < 1/10) ; peu fréquent (≥ 1/1 000, < 1/100) ; rare (≥ 1/10 000, < 1/1 000) ; très rare (< 1/10 000). Au sein de chaque groupe de fréquence, les effets indésirables sont présentés par ordre décroissant de gravité. Ces fréquences sont basées sur la période de traitement initiale de 16 semaines dans l’ensemble des 5 études portant sur des patients atteints de dermatite atopique. Liste des effets indésirables : Infections et infestations : Très fréquent : Infections des voies respiratoires supérieures. Fréquent : Conjonctivite. Affections hématologiques et du système lymphatique : Fréquent : Éosinophilie. Affections oculaires : Fréquent : Conjonctivite allergique. Peu fréquent : Kératite.

REMBOURSÉ POUR LES ADOLESCENTS*

Le premier traitement biologique qui cible spéci quement la neutralisation de l’IL-13, une cytokine clé dans la dermatite atopique1,2

Même dosage chez les adultes et les adolescents

*pour les adolescents âgés de 12 à 17 ans atteints d’une dermatite atopique sévère non contrôlée, malgré un traitement adéquat combinant un traitement pharmacologique topique continu (pendant minimum 4 mois au cours des 12 derniers mois)

Troubles généraux et anomalies au site d’administration : Fréquent : Réactions au site d’injection. La sécurité à long terme du tralokinumab a été évaluée dans 2 études en monothérapie jusqu’à 52 semaines et dans 1 étude en association aux corticostéroïdes topiques jusqu’à 32 semaines. Le pro l de sécurité du tralokinumab à 52 semaines et à 32 semaines, respectivement, correspondait au pro l de sécurité observé jusqu’à la semaine 16. Description de certains e ets indésirables : Conjonctivite et événements liés : Une conjonctivite est survenue plus fréquemment chez les patients atteints de dermatite atopique traités par tralokinumab (5,4%) que chez ceux ayant reçu le placebo (1,9%), au cours de la période de traitement initiale de 16 semaines dans l’ensemble des 5 études. Une conjonctivite a été rapportée plus fréquemment chez les patients présentant une dermatite atopique sévère que chez les patients présentant une dermatite atopique modérée, à la fois dans le groupe de patients traités par tralokinumab (6,0% contre 3,3% ; période de traitement initiale) et dans le groupe de patients ayant reçu le placebo (2,2% contre 0,8% ; période de traitement initiale). La plupart des patients ont guéri ou étaient en cours de guérison pendant la période de traitement. Une kératite a été signalée chez 0,5% des patients traités par tralokinumab, au cours de la période de traitement initiale. Parmi ces cas, la moitié était classée comme kératoconjonctivites, toutes étaient non graves et de sévérité légère à modérée, et aucune n’a entraîné l’arrêt du traitement. Éosinophilie Des effets indésirables tels que des éosinophilies ont été signalés chez 1,3% des patients traités par tralokinumab et 0,3% des patients ayant reçu le placebo, au cours de la période de traitement initiale de 16 semaines dans l’ensemble des 5 études. Les patients traités par tralokinumab ont présenté une augmentation initiale moyenne de leur taux d’éosinophiles par rapport à l’inclusion, plus importante que les patients ayant reçu le placebo. Une éosinophilie (≥ 5 000 cellules/µl) a été mesurée chez 1,2% des patients traités par tralokinumab et 0,3% des patients ayant reçu le placebo, au cours de la période de traitement initiale. Toutefois, cette augmentation chez les patients traités par tralokinumab était transitoire et le taux moyen d’éosinophiles est revenu à sa valeur à l’inclusion lors de la poursuite du traitement. Le pro l de sécurité pour les patients présentant une éosinophilie était comparable au pro l de sécurité de tous les patients. Eczéma herpétiforme : Des cas d’eczéma herpétiforme ont été signalés chez 0,3% des patients traités par tralokinumab et 1,5% des patients du groupe placebo, au cours de la période de traitement initiale de 16 semaines dans l’ensemble des 5 études portant sur la dermatite atopique. Quelle que soit la durée de traitement dans ces 5 études, tous les événements d’eczéma herpétiforme signalés dans le groupe tralokinumab étaient non-graves, aucun n’était grave, et un seul événement chez un patient a conduit à l’arrêt dé nitif du traitement. Immunogénicité : Comme avec toutes les protéines thérapeutiques, il existe un risque d’immunogénicité avec le tralokinumab. Les réponses en anticorps anti-médicament (Anti-drug-antibody, ADA) n’ont pas eu d’impact sur l’exposition, la sécurité ou l’ef cacité du tralokinumab. Dans les études ECZTRA 1, ECZTRA 2, ECZTRA 3 et dans l’étude sur la réponse vaccinale, l’incidence des ADA jusqu’à 16 semaines était de 1,4% chez les patients traités par tralokinumab et de 1,3% chez les patients ayant reçu le placebo ; des anticorps neutralisants ont été observés chez 0,1% des patients traités par tralokinumab et 0,2% des patients ayant reçu le placebo. Quelles que soient les durées des études, l’incidence des ADA chez les patients traités par tralokinumab était de 4,6% ; 0,9% des patients a présenté des ADA persistants et 1,0% des patients a présenté des anticorps neutralisants. Réactions au site d’injection : Des réactions au site d’injection (incluant douleur et rougeur) sont apparues plus fréquemment chez les patients ayant reçu le tralokinumab (7,2%) que ceux ayant reçu le placebo (3,0%) au cours de la période de traitement initiale de 16 semaines dans l’ensemble des 5 études. Quelle que soit la durée de traitement dans ces 5 études portant sur la dermatite atopique, la grande majorité (99%) des réactions au site d’injection étaient d’intensité légère à modérée, et peu de patients (< 1%) ont interrompu le traitement par tralokinumab. La plupart des réactions au site d’injection signalées étaient de courte durée et approximativement 76% d’entre elles se sont résolues après 1 à 5 jours. Population pédiatrique : La sécurité du tralokinumab a été évaluée dans une étude chez 289 patients âgés de 12 à 17 ans atteints de dermatite atopique modérée à sévère (ECZTRA 6). Le pro l de sécurité du tralokinumab chez ces patients suivis pendant la période de traitement initiale de 16 semaines et la période à long terme de 52 semaines était semblable au pro l de sécurité constaté dans les études chez les adultes. Cependant, une fréquence plus faible de sujets avec des conjonctivites a été observée avec le tralokinumab chez les adolescents (1,0%) que chez les adultes (5,4%), et contrairement à chez l’adulte, la fréquence des conjonctivites allergiques était similaire pour le tralokinumab et le placebo chez les patients adolescents. Déclaration des e ets indésirables suspectés : La déclaration des effets indésirables suspectés après autorisation du médicament est importante. Elle permet une surveillance continue du rapport béné ce/risque du médicament. Les professionnels de santé déclarent tout effet indésirable suspecté via : Belgique : Agence fédérale des médicaments et des produits de santé, Division Vigilance, Avenue Galilée 5/03, 1210 Bruxelles ou Boîte Postale 97, B-1000 Bruxelles, Madou, Site internet: www.noti eruneffetindesirable.be, e-mail: adr@afmps.be. Luxembourg : Centre Régional de Pharmacovigilance de Nancy ou Division de la Pharmacie et des Médicaments de la Direction de la santé, site internet: www.guichet.lu/pharmacovigilance. TITULAIRE DE L’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE LEO Pharma A/S. NUMERO D’AUTORISATION DE MISE SUR LE MARCHE EU/1/21/1554/001-005. DELIVRANCE Sur prescription médicale. DATE DE MISE A JOUR DU TEXTE 09/2023. Des informations détaillées sur ce

médicament sont disponibles sur le site internet de l’Agence européenne des médicaments http://www.ema.europa.eu. Pour plus d’information, consultez le texte complet du RCP, qui est disponible chez le représentant local : LEO Pharma nv sa, Duwijckstraat 17, 2500 Lier, Belgique, tél : +32 3 740 78 68, e mail: leo-pharma.be@leo-pharma.com. Références: 1.RCP Adtralza®, Oct 2022 2.Bieber T, et al. Allergy. 2020;75:54-62. ©LEO Pharma SEPT 2023 MAT-69081 All LEO Pharma trademarks mentioned belong to the LEO Pharma group. LEO Pharma nv/sa Duwijckstraat 17, 2500 Lier, België
Adtralza® PP: 1274,63€
4 Seringues préremplies (150mg/1ml)

30

Tests cutanés produits apportés

Tests cutanés avec des produits apportés par les patients : un aperçu pratique An

36

Lichen scléreux génital

Echanges franco-canadiens autour des muqueuses génitales

Florence BOURLOND

Science news 41 Congrès UZ

La 9é édition du symposium dermato-esthétique de Bruxelles

44

Dermatologie pédriatrique

Diagnostic différentiel des dermatoses des paupières

Sophie GOLSTEIN

46

Dermatologie pédriatrique

Particularités topographiques du pied

Sophie GOLSTEIN

48 Reportage

La vie après la transplantation

50 Reportage

L’urée, l’ingrédient unique pour les peaux sèches

52 Reportage

Peaux sèches à très sèches : les 3 héros de l’hiver qui changent la vie

GOOSSENS
40
54 News 30 41 46 10 Décembre Janvier 2024
SOMMAIRE

Le collagène fait barrage aux tumeurs cutanées

Le type de cancer de la peau le plus fréquent se développe préférentiellement du côté des oreilles, des plis du nez, plutôt que sur le dos. Un facteur environnemental amènerait les cellules oncogènes à donner naissance à des tumeurs à certains endroits plutôt qu’à d’autres

Cette découverte vient d’être faite par des chercheurs du laboratoire des cellules souches et du cancer du Pr Cédric Blanpain, à l’Université libre de Bruxelles.

Le collagène, cette protéine fibreuse qui donne une structure aux tissus, en serait la cause. Une densité trop faible de collagène dans la peau favoriserait la transformation de cellules oncogènes (mutées) en une tumeur. Alors qu’une densité élevée de cette protéine ferait barrière à la formation d’un carcinome basocellulaire.

« On a remarqué que pour la peau des oreilles, où la densité de collagène est plus faible, les cellules oncogènes se développent en profondeur dans le derme et y produisent des tumeurs », explique le Pr Blanpain. « Alors qu’en ce qui concerne la peau du dos, les cellules oncogènes s’étendent en surface, sans pénétrer dans le derme, et restent inoffensives.». « Notre étude démontre que la composition de l’environnement extracellulaire régule la compétence régionale à donner naissance à un cancer », indique le Pr Blanpain. « Nos données sont pertinentes pour comprendre la formation du cancer chez l’être humain. Les futures études seront importantes pour identifier dans d’autres tissus les facteurs qui favorisent ou limitent la formation de tumeurs. Comme les cellules adipeuses, les muscles, les vaisseaux sanguins.

Chlorhexidine : notifications de réactions allergiques graves

Devant une augmentation du nombre de déclarations de réactions allergiques graves associées à la chlorhexidine, l’agence du médicament français (ANSM) préconise de ne pas utiliser cet antiseptique comme le premier désinfectant à domicile. « Nous observons une augmentation constante du nombre de déclarations de réactions allergiques graves associées à la chlorhexidine », indique l’ANSM. L’agence précise que « de telles réactions, qui restent rares, surviennent généralement dans l’heure qui suit l’utilisation de la chlorhexidine. Elles se manifestent par de l’urticaire, un gonflement du visage et des difficultés respiratoires, voire un choc anaphylactique ». La chlorhexidine entre dans la composition de nombreux produits. Elle s’utilise comme antiseptique, essentiellement en usage cutané ou sous forme de bains de bouche, de solutions pour pulvérisation buccale, de comprimés à sucer, de collyres, ou de gels urologiques. Enfin, elle est présente dans des produits d’hygiène (certains dentifrices par exemple) et dans certains cosmétiques (utilisée parfois comme conservateur). « Le lavage à l’eau claire et au savon est le geste à effectuer en priorité pour nettoyer une plaie superficielle », ajoute-t-elle. Selon le type de soin réalisé, la povidone iodée, les dérivés chlorés (hypochlorite de sodium) et l’alcool modifié font partie des alternatives à la chlorhexidine qui peuvent être proposées. En Belgique, il n’y a pas eu d’observation d’une augmentation du nombre de cas de réactions allergiques graves associées aux médicaments à base de chlorhexidine, assure l’AFMPS, qui reconnait que, comme tous les médicaments, cette substance peut provoquer des effets indésirables.

Une étude Cochrane évalue les différents traitements de la pelade

63 études ont été sélectionnées (données probantes jusqu’en juillet 2022), elles ont testé 47 thérapies différentes auprès de 4817 personnes atteintes alopecia areata (AA),alopecia totalis (AT) et l’alopecia universalis (AU). Parmi les 12 comparaisons considérées comme les plus pertinentes pour la pratique clinique, la repousse des cheveux à court terme ≥ 75 % (de 12 à 26 semaines de suivi) a été évaluée dans 14 études et la repousse à long terme ≥ 75 % (après 26 semaines de suivi) a été évaluée dans deux études. Une seule étude a évalué le bien-être (qualité de vie) et 22 études ont évalué les événements indésirables graves (bien que seulement quatre d’entre elles aient rapporté au moins un événement indésirable grave).

Le baricitinib comparé à un placebo augmente la repousse des cheveux ≥ 75 % (à court et à long terme-Haut degré de probabilité). Les données probantes sont très incertaines quant à l’effet des stimulants topiques de la croissance capillaire (minoxidil) sur la repousse des cheveux à court terme ≥ 75 % par rapport au placebo, car les résultats varient largement d’une étude à l’autre. Il n’est pas certain si d’autres traitements comparés à un placebo ou à d’autres médicaments ont un effet sur la repousse des cheveux, et nous ne sommes pas confiants des données probantes car les résultats des études varient considérablement et portent sur un petit nombre de personnes.

Quatre études évaluant les immunosuppresseurs dupilumab, baricitinib et ruxolitinib topique ont rapporté 30 événements indésirables graves (23 dans le groupe traitement et 7 dans le groupe placebo) sur un total de 1332 participants. Dans tous les cas, les auteurs n’ont pas établi de relation directe entre les événements indésirables graves et les thérapies évaluées. Il n’y a pas eu de décès, d’infections graves ou de cas de cancer. D’après les données probantes disponibles, ces traitements sont susceptibles de n’avoir que peu ou pas d’effet sur les événements indésirables graves. Il n’est pas clairement établi si la ciclosporine orale a un effet sur la qualité de vie.

Réf. : https://www.cochrane.org/fr/CD013719/SKIN_quels-sont-les-benefices-et-les-risques-des-differents-traitements-de-la-pelade-ou-alopecia-areata

11 Décembre Janvier 2024 SCIENCE NEWS

DRAINAGE, DIAGNOSTIC, ‘DRUG’, DURÉE : LES 4 ‘D’ DU TRAITEMENT ANTIMICROBIEN EN DERMATOLOGIE AMBULATOIRE

INTRODUCTION

La résistance aux antibiotiques est une menace importante sur la santé publique humaine. On estime qu’en 2050, il y aura plus de décès causés par des infections à germes multi-résistants que par cancers. Actuellement, 35.000 personnes décèdent chaque année d’infection causée par des bactéries multi résistantes en Europe, dont 600 en Belgique(1).

Il y a une corrélation directe entre les taux de résistance dans une population et le volume de la prescription antibiotique en médecine ambulatoire. Les antibiotiques peuvent également présenter des effets indésirables potentiellement graves tels que colite à Clostridium difficile, des réactions d’hypersensibilité, et des interactions médicamenteuses insoupçonnées. Enfin, la prescription d’antibiotique a également un coût important pour la sécurité sociale(2).

On regroupe sous le nom de ‘bonne gestion de l’antibiothérapie’ ou antibiotic stewardship les interventions destinées à promouvoir la bonne utilisation des antibiotiques, en vue de diminuer leur impact sur l’émergence des antibiorésistances mais également leur impact économique.

Pour 2030, l’Union Européenne a fixé comme objectifs une diminution de 20% de la prescription des antibiotiques en médecine humaines. En Belgique, l’INAMI vise une réduction de 40% en médecine générale(3).

Le but de cet article est de revoir les opportunités de bonne gestion des antibiotiques en pratique courante en dermatologie en insistant sur les 4 D :

1. Drainage : importance du drainage dans la prise en charge des abcès

2. Diagnostic : importance du bon diagnostic afin de (ne pas) prescrire le bon antibiotique

3. Drogue : choix approprié de l’antibiotique, en tenant compte du spectre le plus étroit mais également des effets secondaires potentiels

4. Durée : choisir la bonne durée, généralement la plus courte possible.

Les stratégies de bonne gouvernance en antibiothérapie reposent également sur 2 autres D : Dose et dé-escalade, que nous n’aborderons pas ici(4).

DRAINAGE : DANS LES

ABCÈS À S. AUREUS UN ANTIBIOTIQUE EST ASSOCIÉ À UN MEILLEUR TAUX DE GUÉRISON

Les abcès cutanés sont majoritairement causés par S. aureus Historiquement, certaines recommandations préconisaient un traitement par incision et drainage simple dans le cas d’abcès à S. aureus de petite taille. Deux larges essais cliniques américains ont montré un avantage à combiner une antibiothérapie à l’incision et au drainage. Dans un premier essai, où 45.3% des participant avaient une culture positive à Staphylocoque doré résistant à la méthiciline (SARM ou MRSA), un traitement antibiotique par trimethoprim-sulfamethoxazole (Bactrim ®) était associé à une guérison à 7 jours de 92.9% comparé à 85.7% dans le groupe placebo. Le traitement antibiotique était également associé à un taux plus bas de drainage secondaire, de nouvelle infection à d’autre site et d’infection chez les membres de la famille(5). Dans un second essai clinique comparant traitement antibiotique par Bactrim ®, clindamycine ou placebo dans les abcès à S. aureus de petite taille (≤ 5 cm de diamètre), un traitement par antibiotique était associé à un taux de guérison plus élevé(6). A noter un taux d’effets secondaires plus important avec la clindamycine (21.9%) qu’avec le Bactrim (11.1%) ou le placebo (12.5%).

12 Décembre Janvier 2024 ANTIBIOTIC STEWARDSHIP

En ce qui concerne la durée de traitement, la Haute Autorité de Santé (HAS) française, en concertation avec la société de pathologie infectieuse de langue française et la société française de dermatologie, recommande un traitement antibiotique de courte durée pour les abcès cutanés après drainage, une tendance générale dans le traitement des infections bactériennes (voir plus loin)(7).

DIAGNOSTIC : IMPORTANCE DU DERMATOLOGUE DANS LA PRISE EN CHARGE DES CELLULITES DU MEMBRE INFÉRIEUR

Des affections inflammatoires des membres inférieures, parfois bilatérales, sont souvent étiquetées de“cellulite” d’origine infectieuse, motivant un traitement antibiotique inutile, voire des hospitalisations pour traitement intraveineux(8). Le mauvais diagnostic de cellulite des membres inférieurs, est associé aux Etats-Unis avec un nombre élevé d’hospitalisations non-nécessaires (50.000 à 130.000 / an), un coût sociétal élevé (entre 195 et 515 millions / an) et 9000 infections nosocomiales/ an(9). Le rôle critique du dermatologue a été souligné par plusieurs études(10). Dans un essai ayant inclus des patients en pratique ambulatoire, diagnostiqué par un médecin de première ligne, l’avis d’un dermatologue avait permis d’améliorer significativement la prise en charge en cas de suspicion initiale de cellulite. Alors que dans le groupe sans intervention de dermatologue, tous les patients ont été diagnostiqués avec une cellulite et prescrit un antibiotique, seuls 33% des patients évalués par un dermatologue avaient une cellulite d’origine infectieuse(11). Des collaborations proches entre médecins de première ligne ou d’urgence et dermatologue pourraient donc améliorer la prise en charge des suspicions de cellulite et diminuer ainsi des prescriptions inutiles d’antibiotiques et des hospitalisations(10).

‘DRUG’: LE SPECTRE ANTIBIOTIQUE DOIT

ÊTRE ÉTROIT DANS LES CELLULITES

Une étude réalisée au Pays Bas au sein de consultations ambulatoires de 3 hôpitaux a montré que les prescriptions dans les infections de la peau et des tissus mous étaient souvent inappropriées et ne suivaient pas les recommandations. La principale raison était le choix trop fréquent de l’amoxiciline-clavulanate (Augmentin®)(12). On rappellera que pour des infections de type cellulite ou érysipèle (ou dermohypodermite bactérienne non nécrosante), le principal germe responsable est le streptocoque de groupe A (ou Streptocoque pyogenes), pour lequel un traitement par pénicilline ou dérivés est suffisant. En Belgique, la BAPCOC, responsable de l’écriture des recommandations de bonne utilisation des antimicrobiens en pratique ambulatoire, considérant la difficulté de distinguer une infection à S. pyogenes et S. aureus recommande un traitement par flucloxacilline(13).

L’utilisation d’antibiotiques à large spectre comme l’Augmentin® doit être réservé à des situations particulières comme les morsures de chien. En effet, l’Augmentin® est devenu un des antibiotiques les plus prescrit au niveau mondial, y compris en Belgique(14), avec en corollaire une augmentation importante des taux de résistance de bacilles gram négatifs (Klebsiella pneumoniae et Escherischia coli)(15).

‘DRUG’: ATTENTION À L’ÉMERGENCE DE LA RÉSISTANCE À L’ACIDE

FUSIDIQUE DANS LA PRISE EN CHARGE DE L’IMPÉTIGO

Depuis plusieurs années, des clones de S. aureus associés à l’impetigo et possédant un gène de résistance à l’acide fusidique (Fucidin ®) ont émergé mondialement. Le lien entre la prescription de Fucidin ® et l’émergence de ces clones a été démontré(16). En Belgique, le centre national de référence des S. aureus a réalisé une étude entre février 2020 et janvier 2021 sur des souches de S. aureus identifiées dans des infections de la peau et des tissus mous. Sur 518 souches récoltées, 6% étaient MRSA et 15.6% (n=81) résistant à l’acide fusidique. A noter, 4 souches parmi celle résistante à l’acide fusidique également résistante à la mupirocine (Bactroban ®), qui est utilisé comme alternative dans le traitement des infections cutanées à S. aureus. Le clone résistant à l’acide fusidique a été principalement identifié dans les souches isolées chez des enfants (âge médian 9.5 ans ; 79% < 16 ans) avec des lésions d’impétigo (95.7%), principalement localisé au niveau de la tête et du cou. De manière importante, il faut noter qu’il n’y a pas de traitement antibiotique topique disponible pour les souches résistantes à l’acide fusidique et à la mupirocine. En Grande Bretagne, c’est un traitement anti septique (peroxyde d’hydrogène 1% en crème qui est proposé)(17). En Belgique, la mupirocine est réservée à la décontamination du SARM. En cas de lésions étendues, d’échec du traitement local, d’adénopathies ou de symptômes systémiques, l’utilisation d’antibiotiques per os est recommandée (flucloxacilline)(13). Il convient donc d’être prudent avec la prescription de Fucidin ® en pratique ambulatoire afin d’éviter la sélection de ces clones résistants pour lesquels les options thérapeutiques sont limitées.

‘DRUG’:

FAVORISER LA VOIE TOPIQUE POUR LES ANTIFONGIQUES

Entre 2010 et 2017, la dermatologie était la première spécialité, après la médecine générale, responsable de la prescription d’antifongiques en Belgique. Les dérivés azolés administrés par voie systémique (comme le fluconazole ou Diflucan ®) étaient les antifongiques les plus prescrits en termes de nombre de boîtes(18). La BAPCOC mentionne l’importance de privilégier un traitement topique pour les infections fongiques

13 Décembre Janvier 2024 ANTIBIOTIC STEWARDSHIP

localisées(13). Un traitement systémique par dérivés azolés tel que le fluconazole ne doit être envisagé qu’en cas d’échec du traitement local. L’utilisation de dérivés azolés systémiques a en effet un coût important par rapport à la voie topique.

‘DRUG’: ÉVITER LES ANTIBIOTIQUES

DANS LE TRAITEMENT DE L’ACNÉ

Les tétracyclines sont les antibiotiques les plus prescrits par les dermatologues aux Etats-Unis pour des traitements de longue durée (>28 jours). L’exposition à une tétracycline (doxycycline 100 mg) est associée à l’émergence de souches de Staphylocoque résistant à la doxycycline au niveau de la peau(19). Le CDC américain promeut l’utilisation d’alternative aux antibiotiques dans la prise en charge de l’acné vulgaire ou de limiter la durée de l’exposition aux antibiotiques, en alternance avec d’autres médicaments non antimicrobiens(20). Ceci rejoint la recommandation de la BAPCOC qui rappelle que le traitement avec des agents autres que les antibiotiques est le traitement de base de tout type d’acné et doit également être associé si un traitement antibiotique est instauré, afin de prévenir le développement de la résistance et d’augmenter l’effet du traitement (13).

DURÉE : “SHORTER IS BETTER” EST

LA NOUVELLE TENDANCE DANS

LE TRAITEMENT ANTIBIOTIQUE

Le traitement court d’antibiotique est la nouvelle norme, basé sur différents essais cliniques randomisés qui ont montré la non-infériorité de traitement court comparés à des traitements dits standard (10 jours)(21). Ceci a été montré dans différentes études pour des infections de la peau et des tissus mous(22,23). La haute autorité de la santé recommande un traitement de maximum 7 jours(7). Etonnamment, la BAPCOC recommande toujours un traitement de 10 jours(13).

CONCLUSIONS

La prescription d’antibiotiques en ambulatoire reste au-dessus de la moyenne européenne en Belgique, contribuant ainsi au développement de l’antibiorésistance dans la population(14). Les antibiotiques représentent un bien commun qu’il faut absolument préserver. Plusieurs interventions sont possibles en pratique ambulatoire en dermatologie afin de diminuer ou améliorer la prescription d’antibiotiques.

Une collaboration étroite avec la première ligne (médecine générale ou service d’urgence) permettrait d’améliorer la prise en charge des patients avec des affections mimant des cellulites infectieuses, évitant ainsi des prescriptions inutiles d’antibiotiques(10). Le choix d’un spectre étroit et une durée courte doit faire partie de la routine dans les infections de type cellulite(7). L’émergence de clones de S. aureus résistants à l’acide fusidique (Fucidin ®) montre qu’un usage prudent des antibiotiques à usage topique est également nécessaire(16). Le traitement antibiotique dans l’acné, prolongé, doit être évité si possible. Enfin, le traitement topique dans les infections fongiques superficielles doit être favorisé.

RÉFÉRENCES

1. ECDC. Simulation exercise on preparedness for cross-border spread of healthcare-associated drug-resistant bacteria [Internet]. 2023 [cité 3 janv 2024]. Disponible sur: https://www.ecdc.europa.eu/en/news-events/simulationexercise-preparedness-cross-border-spread-healthcare-associated-drug

2. Llor C, Bjerrum L. Antimicrobial resistance: risk associated with antibiotic overuse and initiatives to reduce the problem. Ther Adv Drug Saf. déc 2014;5(6):229-41.

3. Nouveaux indicateurs pour davantage de soins appropriés relatifs au comportement des médecins généralistes en matière de prescription d’antibiotiques | INAMI [Internet]. [cité 3 janv 2024]. Disponible sur: https:// www.inami.fgov.be/fr/presse/nouveaux-indicateurs-pour-davantage-de-soinsappropries-relatifs-au-comportement-des-medecins-generalistes-en-matierede-prescription-d-antibiotiques

4. Morency-Potvin P, Schwartz DN, Weinstein RA. Antimicrobial Stewardship: How the Microbiology Laboratory Can Right the Ship. Clin Microbiol Rev. janv 2017;30(1):381-407.

5. Talan DA, Mower WR, Krishnadasan A, Abrahamian FM, Lovecchio F, Karras DJ, et al. Trimethoprim–Sulfamethoxazole versus Placebo for Uncomplicated Skin Abscess. N Engl J Med. 3 mars 2016;374(9):823-32.

6. Daum RS, Miller LG, Immergluck L, Fritz S, Creech CB, Young D, et al. A PlaceboControlled Trial of Antibiotics for Smaller Skin Abscesses. N Engl J Med. 29 juin 2017;376(26):2545-55.

7. Recommandation de Bonne Pratique. Prise en charge des infections cutanées bactériennes courantes; Société de pathologie infectieuse de langue française–Société française de dermatologie–Haute Autorité de santé [Internet]. 2019 [cité 2 janv 2024]. Disponible sur: https://www.has-sante.fr/jcms/c_2911903/ fr/prise-en-charge-des-infections-cutanees-bacteriennes-courantes-fiche-desynthese

8. Cutler TS, Jannat-Khah DP, Kam B, Mages KC, Evans AT. Prevalence of misdiagnosis of cellulitis: A systematic review and meta-analysis. J Hosp Med. 2023;18(3):254-61.

9. Weng QY, Raff AB, Cohen JM, Gunasekera N, Okhovat JP, Vedak P, et al. Costs and Consequences Associated With Misdiagnosed Lower Extremity Cellulitis. JAMA Dermatol. 1 févr 2017;153(2):141-6.

10. Hughey LC. The Impact Dermatologists Can Have on Misdiagnosis of Cellulitis and Overuse of Antibiotics: Closing the Gap. JAMA Dermatol. 1 oct 2014;150(10):1061.

11. Arakaki RY, Strazzula L, Woo E, Kroshinsky D. The impact of dermatology consultation on diagnostic accuracy and antibiotic use among patients with suspected cellulitis seen at outpatient internal medicine offices: a randomized clinical trial. JAMA Dermatol. oct 2014;150(10):1056-61.

12. van den Broek AK, van Hest RM, Lettinga KD, Jimmink A, Lauw FN, Visser CE, et al. The appropriateness of antimicrobial use in the outpatient clinics of three hospitals in the Netherlands. Antimicrob Resist Infect Control. 22 févr 2020;9(1):40.

13. BAPCOC. Guide belge de traitement anti-infectieux en pratique ambulatoire [Internet]. SPF Santé Publique; 2022. Disponible sur: /https:// organesdeconcertation.sante.belgique.be/sites/default/files/content/bapcoc_ guide_traitement_antiinfectieux_2022.pdf

14. BELMAP. One Health report on antimicrobial use and resistance in Belgium 2023 [Internet]. [cité 2 janv 2024]. Disponible sur: https://belmap2023.shinyapps.io/ belmap2023_app/

15. Ramsey EG, Royer J, Bookstaver PB, Justo JA, Kohn J, Albrecht H, et al. Seasonal variation in antimicrobial resistance rates of communityacquired Escherichia coli bloodstream isolates. Int J Antimicrob Agents. juill 2019;54(1):1-7.

16. Williamson DA, Monecke S, Heffernan H, Ritchie SR, Roberts SA, Upton A, et al. High Usage of Topical Fusidic Acid and Rapid Clonal Expansion of Fusidic Acid–Resistant Staphylococcus aureus: A Cautionary Tale. Clin Infect Dis. 15 nov 2014;59(10):1451-4.

17. NICE. Impetigo: antimicrobial prescribing [Internet]. NICE; 2020 [cité 2 janv 2024]. Disponible sur: https://www.nice.org.uk/guidance/ng153

18. Becker P, Lecerf P, Claereboudt J, Devleesschauwer B, Packeu A, Hendrickx M. Superficial mycoses in Belgium: Burden, costs and antifungal drugs consumption. Mycoses. mai 2020;63(5):500-8.

19. Jo JH, Harkins CP, Schwardt NH, Portillo JA, NISC COMPARATIVE SEQUENCING PROGRAM, Zimmerman MD, et al. Alterations of human skin microbiome and expansion of antimicrobial resistance after systemic antibiotics. Sci Transl Med. 22 déc 2021;13(625):eabd8077.

20. MacGibeny MA, Jo JH, Kong HH. Antibiotic stewardship in dermatology: reducing the risk of prolonged antimicrobial resistance in skin. JAMA Dermatol. 1 sept 2022;158(9):989-91.

21. Spellberg B, Rice LB. Duration of Antibiotic Therapy: Shorter Is Better. Ann Intern Med. 6 août 2019;171(3):210-1.

22. Hepburn MJ, Dooley DP, Skidmore PJ, Ellis MW, Starnes WF, Hasewinkle WC. Comparison of short-course (5 days) and standard (10 days) treatment for uncomplicated cellulitis. Arch Intern Med. 9 août 2004;164(15):1669-74.

23. Moran GJ, Fang E, Corey GR, Das AF, De Anda C, Prokocimer P. Tedizolid for 6 days versus linezolid for 10 days for acute bacterial skin and skin-structure infections (ESTABLISH-2): a randomised, double-blind, phase 3, non-inferiority trial. Lancet Infect Dis. août 2014;14(8):696-705.

14 Décembre Janvier 2024 ANTIBIOTIC STEWARDSHIP

JDP 2023 : LICHEN PLAN ET DERMATOSES LICHÉNOÏDES

Lors des Journées Dermatologiques de Paris, depuis maintenant 5 ans, le Professeur Cribier anime avec le Docteur Doutre une séance de corrélation anatomo-clinique sur dix cas concernant un même groupe de pathologies. Cette année, il s’agissait du lichen plan et des dermatoses lichénoïdes.

Cette séance est toujours particulièrement intéressante avec la preuve, s’il le fallait encore, de l’importance capitale d’un bon examen clinique dermatologique et la plus-value apportée par l’anatomopathologiste.

Compte-rendu de cette session par Florence Bourlond, Dermatologie, Centre Hospitalier de Luxembourg, Luxembourg

Les pathologies du spectre « lichen » sont des maladies inflammatoires chroniques avec de multiples formes cliniques, parfois typiques parfois un peu moins. L’atteinte des phanères ou des muqueuses est possible, elle peut même être isolée ce qui peut complexifier le diagnostic. Au microscope, on observe une dermatose de l’interface. Il y a un infiltrat inflammatoire lymphocytaire entre le derme et l’épiderme. Cette interface est agressée par l’infiltrat entrainant soit une hypertrophie soit une atrophie de l’épiderme. L’acanthose est hypertrophique (l’acanthose serait hyperplasique s’il y avait trop de cellules). La couche granuleuse est particulièrement épaissie. L’infiltrat inflammatoire est rectiligne et bien délimité, avec une tendance à monter dans l’épiderme et à créer des corps cytoïdes de Civatte, surtout présents dans les couches basses de l’épiderme.

LICHEN PLAN

Des associations sont discutées entre lichen plan (LP) et virus de l’hépatite C (HCV), dépression et anxiété, maladies auto-immunes, atteinte cardio-vasculaire.

La prise en charge dépendra principalement de la surface atteinte, de la présence d’une atteinte muqueuse (Image 1) ou phanérienne (Image 2) et de l’état général du patient. Les traitements locaux et systémiques peuvent être associés. La première ligne de traitement repose sur l’utilisation des Image 1

15 Décembre Janvier 2024 JDP 2023

corticoïdes topiques (J Dermatol 2023 Le Cleach) ou en injections intra lésionnelles, notamment pour les lichens très hypertrophiques. 72% de rémission complète à 16 semaines est constatée avec les dermocorticoïdes.

Plusieurs traitements systémiques peuvent être proposés : une corticothérapie per os ou en injections intra musculaires,

• de l’acitrétine (qui a l’autorisation de mise sur le marché pour le lichen sévère en deuxième intention) ;

• la photothérapie PUVA ou UVB associée ou non à l’acitrétine ;

• le méthotrexate, la ciclosporine … Actuellement, la place des inhibiteurs JAK est envisagée.

LICHEN PLAN PIGMENTOGÈNE

Il s’agit de lésions planes brunâtres sur les zones photo exposées chez un patient de phototype foncé, sans phase inflammatoire préalable ressentie par les patients (Image 3).

Il n’y a pas (ou peu) de phase érythémateuse préalable, qui sera dès lors peu prurigineuse (contrairement au LP), cela évolue pendant des mois ou des années, avec une gêne esthétique pour les patients.

Il existe une deuxième forme topographique : le LP pigmentogène inversé qui est localisé aux plis, avec un examen histologique similaire.

Plus le patient a la peau foncée, plus il y aura des dépôts mélaniques dans le derme « en cicatrice » Dans le LP pigmentogène, on ne voit que les dépôts d’incontinence pigmentaire.

Il s’agit d’une forme difficile à traiter. Au niveau topique, nous pouvons prescrire des corticoïdes ou inhibiteurs de la calcineurine. Pour les traitements systémiques, de nombreuses molécules ont été essayées : hydroxychloroquine, isotrétinoïne, mycophénolate mofétil, acide tranexamique 250-500 mg/j (peu d’études et non contrôlées).

Les deux principaux diagnostics différentiels sont :

• la dermatose cendrée ou erythema dyschromicum perstans atteignant également les phototypes 4-5 avec des macules ou plaques pigmentées, érythémateuses initialement, surtout sur le tronc et les membres, avec parfois même l’atteinte du cou et du visage.

• la mélanose de Riehl : atteinte des zones photo-exposées chez un patient de phototype foncé.

Il n’existe pas de différence histologique entre ces trois entités.

KÉRATOSE LICHÉNOÏDE

Il s’agit d’une lésion unique papuleuse, plus ou moins infiltrée, principalement chez la femme de 50-60 ans. L’examen microscopique est assez similaire à un LP. Ce diagnostic est très peu évoqué sur base clinique (Vincek Int J Dermatol 2019).

Dans les rares cas de kératose lichénoïde chronique, il y a une atteinte faciale assez caractéristique, décrite par Kaposi initialement. Les lésions des pieds et mains sont striées et probablement pas exclusivement à cause du grattage. A la biopsie, c’est à la fois lichénoïde et psoriasiforme.

Des formes familiales ont été décrites avec des mutations gain de fonction de NLRP1 (protéine régulatrice de l’inflammasome, entrainant la libération d’IL1β et d’IL18).

LICHEN PLAN PILAIRE

A l’examen microscopique, on observe une hyperkératose avec atrophie des gaines, hypertrophie kératinocytaire dans le follicule lui-même et au sein de l’épiderme (en cas de biopsie précoce). L’infiltrat descend très bas autour du follicule dont les cellules réagissent en donnant une hypertrophie cellulaire avec la quantité cellulaire qui diminue : ceci est typique du LP.

A l’examen clinique, on constate un érythème un peu plus violacé du cuir chevelu avec engainement kératosique de la base des tiges pilaires. Il est fondamental d’effectuer un examen clinique cutané complet pour chercher d’autres localisations du LP.

Le traitement repose sur l’application locale ou injections intra lésionnelles de corticoïdes.

Pour les traitements systémiques, on peut discuter de la corticothérapie per os, la ciclosporine, le méthotrexate, le mycophénolate mofétil, la dapsone, la thalidomide, les anti-paludéens de synthèse. Dans tous les cas, il faut traiter rapidement pour ne pas arriver à un stade cicatriciel.

Une forme particulière est l’alopécie frontale fibrosante (AFF). Il y a un recul de la ligne d’implantation frontale du cuir chevelu avec parfois également une atteinte rétro-auriculaire ou de la nuque. L’atteinte des sourcils est très fréquente et peut être initiale. Les autres zones pileuses peuvent être concernées. Dans certains cas d’AFF, il y a des papules faciales associées.

LICHEN PEMPHIGOÏDE

A l’histologie, il y a une bulle typique de pemphigoïde bulleuse (PB) et du lichen plan typique à côté.

Actuellement, le LP a été décrit en association avec différentes maladies bulleuses auto-immunes (MBAI). Dans la majorité des cas, il s’agit d’une PB mais cela peut être aussi : pemphigoïde des muqueuses, épidermolyse bulleuse acquise, dermatose à IgA linéaire. Souvent, le patient a d’abord le LP et les bulles sont

16 Décembre Janvier 2024 JDP 2023
Image 2

localisées sur lésions pré existantes de LP mais elles peuvent aussi être à distance.

On peut identifier l’anticorps anti-BP180 mais avec un épitope différent de celui de la PB, l’immunofluorescence indirecte est souvent négative. Lors de l’immunofluorescence en peau clivée, le dépôt est sur le toit de la bulle.

Il est important de bien différencier cette entité clinique du LP bulleux où les bulles ne siègent que sur les lésions de LP. En effet, dans ces cas de LP associé à une MBAI, il faut traiter le LP et la MBAI et pas que le LP.

TOXIDERMIE LICHÉNOÏDE

La liste des médicaments inducteurs est non exhaustive :

• anciens médicaments : sels d’or, D-pénicillamine (dont la dernière indication est la maladie de Wilson),

• médicaments actuels : β-bloquants, inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, diurétiques, anti-inflammatoires non stéroïdiens, anti-paludéens de synthèse, anti-tuberculeux, anti-TNFa, inhibiteurs de la tyrosine kinase, inhibiteurs de checkpoint… Quelques cas sont décrits avec le dupilumab (qui, paradoxalement, peut être utilisé pour traiter le LP).

Au microscope, l’infiltrat n’est pas bien limité, il y a des nécroses kératinocytaires notamment haut situées dans l’épiderme, les éosinophiles sont rares mais à rechercher. Il s’agit ici des trois arguments qui plaident en faveur d’une toxidermie lichénoïde. D’un point de vue clinique, l’éruption est souvent polymorphe, il y a moins de stries de Wickham, l’atteinte des muqueuses ou des phanères est rare (Image 4). Les tests épicutanés ne sont pas toujours pertinents.

La régression est longue après l’arrêt du médicament incriminé (quelques semaines). La chronologie d’apparition est également longue, de quelques jours à quelques mois. Dans la plupart des cas, il n’y a pas de menace du pronostic vital, car il n’y a pas d’atteinte de muqueuses. Donc, selon le médicament, il faut essayer de traiter les symptômes et de poursuivre le médicament.

LICHEN PLAN BUCCAL

Le signe clinique principal est une gingivite érosive

A l’examen histologique, il y a un décollement muqueux avec un infiltrat lichénoïde et beaucoup de plasmocytes. De façon surprenante, dans la bouche, il n’y a quasiment pas de lymphocytes alors que dans la peau, c’est un infiltrat quasiment exclusivement lymphocytaire.

Le traitement repose sur une corticothérapie locale ou du tacrolimus topique. Si nécessaire, il faut proposer une corticothérapie générale voire un autre immunosuppresseur.

Il y a de nombreuses formes cliniques de LP buccal : réticulé typique, leucoplasique, érosif. Dans ces cas, il faut toujours rechercher une cause médicamenteuse et des facteurs locaux dont le mercure des amalgames dentaires (très discuté).

LICHEN PLAN UNGUÉAL

Il existe une atteinte unguéale dans 10% des cas de LP, atteinte surtout des mains plus que des pieds, elle peut être monodacty-

Image 3
17 Décembre Janvier 2024 JDP 2023
Image 4

lique. Selon la localisation précise du LP dans l’appareil unguéal, les manifestations cliniques seront différentes. Il y a néanmoins une tendance destructrice du processus inflammatoire (comme pour la localisation au cuir chevelu) avec une potentielle évolution vers un ptérygion dorsal et une anonychie motivant un diagnostic précoce.

SYNDROME DE CHEVAUCHEMENT

LUPUS LICHEN (JAAD 2023 JICHA)

Il y a des signes cliniques et histologiques évocateurs à la fois de LP et de lupus mais avec un bilan biologique immunologique évocateur de lupus. Il existe aussi probablement une variante spéciale de lupus qui ressemble au LP, mais sans anomalie biologique.

Enfin, il y a différentes entités cliniques qui « portent le nom » de lichen. Mais sont-elles véritablement des lichens? Ou s’agit-il d’une erreur ou abus de langage?

Lichen striatus : possible atteinte unguéale associée. Infiltrat lichénoïde à l’histologie mais avec des éléments de spongiose et un infiltrat péri sudoral qui signe le diagnostic. Il faut dès lors maintenir cette appellation (Image 4).

Lichen amyloïde : atteinte de la face antérieure des jambes, très papuleuse, excessivement prurigineuse. A l’histologie, ce n’est

pas lichénoïde. Dans les amyloses cutanées discrètes, le rouge Congo peut être négatif, donc il faut préférer la thioflavine. C’est une amylose papuleuse et non un lichen amyloïde.

Lichen myxoedémateux : lésions micro papuleuses de couleur chair, sur les poignets ou le dos des mains, peuvent évoluer vers un aspect de sclérose oedémateuse. A l’histologie, ce n’est pas du tout lichénoïde, il n’y a pas d’agression de la jonction, il faut faire un bleu alcian. On parle de mucinose papuleuse.

Lichen aureus : lésions violacées, parfois papuleuses. L’infiltrat peut être lichénoïde au microscope, lymphocytaire et histiocytaire, causant un élargissement des papilles, avec parfois quelques hématies. On parle de de capillarite purpurique

Lichen scléro-atrophique cutané : white spot disease. Hyalinose du derme superficiel qui pousse l’infiltrat lymphocytaire vers la profondeur, associée à une dermite de l’interface et une agression dermo-épidermique.

Lichen nitidus : semis de petites papules à la limite de la visibilité. Infiltra lympho-histiocytaire qui élargit les papilles et refoule les crêtes épidermiques. Il peut y avoir une atrophie ou une hypertrophie.

18 Décembre Janvier 2024 JDP 2023
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Dr FORTON

DERMATOLOGIST, Brussels

The key role of Demodex in the causal network of Rosacea.

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JDP 2023 : MUQUEUSES BUCCALES ET GÉNITALES : REGARDS CROISÉS

Une séance extrêmement intéressante a permis une comparaison des muqueuses buccales et génitales féminines et masculines en présentant les variantes physiologiques de la norme, les « dynies » et le lichen plan et/ou scléreux.

Les orateurs étaient les Docteurs Mathab Samimi pour la muqueuse buccale, Gaëlle Quéreux pour la muqueuse génitale féminine et Jean-Noël Dauendorffer pour la muqueuse génitale masculine. Compte-rendu de cette session par Florence Bourlond, Dermatologie, Centre Hospitalier de Luxembourg, Luxembourg

1) VARIANTES PHYSIOLOGIQUES

MUQUEUSE BUCCALE

Il existe quatre types de papilles linguales :

• filiformes : petites ponctuations kératosiques sur toute la face dorsale de la langue

• fongiformes : petites pointes érythémateuses de la pointe et des bords de la langue

• calciformes : une demi-douzaine de papules rosées du V lingual

• foliées : petites structures rosées charnues mamelonnées de la partie postérieure de la langue, elles peuvent gonfler un peu dans le décours d’un épisode infectieux de la sphère ORL

Dans la langue plicaturée (ou scrotale ou fissurée), il n’y a pas de vraie fissure, cette particularité est quasiment toujours isolée mais peut-être associée à un psoriasis ou au rare syndrome de Melkersson Rosenthal.

Le torus palatin est une exostose osseuse physiologique, c’est une papule ferme médiane. Sur l’arcade mandibulaire, son équivalent est le torus mandibulaire.

La gencive libre est celle en regard du collet dentaire, le reste est appelé gencive attachée

Certains patients peuvent avoir des parafonctions orales. Il s’agit de mouvements répétés, non contrôlés, qui entrainent

Image 1

des diapneusies et éventuellement un mucocèle (rupture du canal excréteur d’une glande salivaire accessoire). Le mucocèle

20 Décembre Janvier 2024 JDP 2023

disparait et pas la diapneusie qui peut se localiser en regard d’une dent manquante, par exemple.

Une pigmentation diffuse entrainant un palais noir, pouvant également atteindre les gencives, surtout la gencive attachée et parfois les papilles fongiformes, s’observe exclusivement chez des patients de phototype 3 ou plus.

En cas de kératinisation des papilles filiformes, on parle de langue noire villeuse.

Les lacs veineux peuvent atteindre la muqueuse jugale ou les bords de la langue (langue caviar).

La ligne de morsure peut se terminer à la commissure labiale avec un triangle dont le sommet se poursuit par la ligne de mordillement sur la muqueuse jugale.

MUQUEUSE GÉNITALE FÉMININE

50% des femmes auront des petites lèvres qui dépassent les grandes lèvres, les lèvres sont très souvent asymétriques.

Les papilles vestibulaires sont de petites papules filiformes en « doigt de gant », elles sont arrondies et souples, de disposition symétrique.

Les angiokératomes sont acquis après 30-40 ans, ce sont des papules noires violacées (Image 1).

MUQUEUSE GÉNITALE MASCULINE

La puberté précoce chez le petit garçon est souvent organique avec, entre autres, le risque d’une tumeur cérébrale; alors que chez la petite fille, la puberté précoce est la plupart du temps normale.

Le gland scrotal ou glans penis plicatum est l’équivalent génital de la langue scrotale.

Un prépuce long est un facteur de risque de la balanite non spécifique et aussi de la balanite de Zoon, qui sont liées à la macération d’urine entre le gland et le prépuce.

Le frein court peut être une source de dyspareunie, de fissure post-coïtale, de rupture du frein avec hémorragie. On peut en faire une simple section au laser sous anesthésie locale. En cas d’angiokératomes unilatéraux, il faut exclure à l’examen clinique un varicocèle, il s’agit de la cause la plus fréquente d’infertilité chez l’homme.

Une hyperpigmentation du raphé médian est observée chez plus de 80% des hommes, indépendamment de leur phototype. Cette entité est différente de l’hyperpigmentation diffuse génitale (qui doit faire évoquer une maladie d’Addison ou des séquelles post chimiothérapie).

2) LES SYNDROMES DOULOUREUX

GLOSSODYNIE

Cette situation est beaucoup plus fréquente chez la femme de plus de 50-60 ans avec un terrain dépressif. Il y a souvent un facteur déclenchant avec un début brutal de la symptomatologie (geste dentaire, repas chaud…)

Elle se localise sur le tiers ou les 2/3 antérieurs de la langue ou sur le palais derrière les incisives ou, éventuellement, un peu partout dans la cavité buccale. Il s’agit d’une douleur de rythme 1.

Tableau 1. Bilan stomatodynie

Lésions visibles ?

Test au sucre normal ?

Rythme type 3 ?

Médicaments ?

Examens para cliniques anormaux ?

Stomatodynie primaire

Il y a une multitude de signes associés : sécheresse buccale, mauvais goût, sensation de blocage pour avaler la salive mais pas pour l’alimentation. Il y a également plein de signes fonctionnels, beaucoup plus que chez les patientes avec un lichen plan buccal (Mignogna J Orofac Pain 2011).

Il faut exclure un reflux gastro-oesophagien et toujours exclure une cause neurologique en cas de douleur unilatérale

Stomatite? Erosions? Langue géographique?

Xérostomie ?

Cause allergique ? -> patch test

Cause médicamenteuse ?

Cause métabolique / nutritionnelle ? - glycémie, TSH - NFS, ferrite, B9, B12, Zn

Amélioration après traitement ?

non non non non non non oui oui oui oui oui
21 Décembre Janvier 2024 JDP 2023

Tableau 2. Types de douleurs Type 1

Fréquence

Evolution

Tous les jours

Absente le matin

Augmente la journée

Maximum le soir

Pas de réveil

Mieux avec alimentation

Prévalence

Il y a des causes systémiques de stomatodynie à aspect buccal normal : maladie de Parkinson, diabète, dysthyroïdies, anémie et carences, médicaments (Tableau 1 - Bilan de stomatodynie).

On a décrit trois types de douleurs (Tableau 2).

Le type 3 concerne des douleurs avec parfois des intervalles libres de quelques jours ou semaines. C’est l’unique cas où l’on peut envisager une véritable allergie de contact. Des allergies de contact révélées uniquement par une stomatodynie, c’est très rare voire inexistant, il n’y a que quelques papiers qui décrivent cela.

Parmi les médicaments, les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine et les sartans peuvent induire des dysgueusies donc on peut admettre qu’ils peuvent probablement induire une stomatodynie.

Chez les hommes, la glossodynie est observée quasiment toujours après une prise de risque sexuelle, ce n’est pas le cas chez la femme.

VULVODYNIE

La vulvodynie est un diagnostic qui peut être évoqué lorsque la douleur évolue depuis plus de trois mois sans cause identifiable, avec souvent des facteurs associés. Elle est principalement localisée au vestibule mais peut être généralisée. Elle est spontanée ou apparait dans le décours de frottements (rapports sexuels, vêtements…)

Tous les jours

Constante dans la journée

Périodiques / intermittentes

Constante dans la journée

Age / sexe

Psychologique

Rythme douleurs

Délai consultation

Traitement commun

Evolution

Sécheresse, carences

Femme, ménopause

Stéréotypé

Assez rapide

Les facteurs associés sont, entre autres : infections urinaires ou fongiques, syndrome dépressif, syndrome algique. L’examen clinique est sans particularité, si on applique un coton-tige en particulier sur le vestibule, on déclenche la douleur.

La prise en charge est difficile. On peut proposer un anesthésique local, soit uniquement pour les rapports sexuels ou quotidiennement. Les lubrifiants sont à recommander pour les rapports sexuels.

De plus, il est important de proposer une prise en charge psychologique de soutien.

PÉNODYNIE

Cette affection est aussi appelée syndrome douloureux pénien. Il n’y a ni origine urétrale ni origine infectieuse ou autre trouvée.

C’est un diagnostic d’élimination.

En cas de douleur unilatérale ou avec paresthésies, il faut penser à une douleur neuropathique. Il peut aussi être utile d’effectuer une échographie vésico-prostatique pour exclure une douleur projetée.

Pour le traitement, l’Emla® est plus dosée que la xylocaïne en gel oral. Dans de rares cas, si un traitement systémique est nécessaire, on peut proposer l’amitriptyline entre autres.

Tout âge

Oui, mais différent

Très long Rapide

Antidépresseurs (Laroxyl®), soutien psychologique

Longue, être patient, à l’écoute

Type 2 Type 3
+++ +++ +
Tableau 3. Différences et similitudes entre les « dynies » Bouche Vulve
Physiopathologie Complexe, douleur « nociplastique » Élément déclencheur Geste dentaire Infection (candidose ++) Prostatite, adultère Allergie ? Rare Non Médicament imputable Rare Non Bilan
Pénis
Non
Non
22 Décembre Janvier 2024 JDP 2023

3) LICHEN

LICHEN PLAN BUCCAL

Dans les formes typiques avec des réticulations blanchâtres sur le versant muqueux des joues ou sur la langue, la biopsie n’est pas obligatoire. S’il n’y a qu’une leucokératose sans réticulation, il faut effectuer une biopsie sur la zone blanche. Il en va de même face à des ulcérations ou bulles, où il faudra faire deux biopsies pour histologie standard et immunofluorescence directe (en peau saine).

Il faut aussi penser à un facteur inducteur dont un médicament ou du matériel de contact.

La sérologie HCV est recommandée mais pas obligatoire. Comme toujours en dermatologie, l’examen cutané complet est indiqué, dont un examen de la muqueuse génitale. Il existe de rares formes de localisation pharyngée, ophtalmologique, oesophagienne.

De nombreux médicaments ont été incriminés comme étant inducteurs de LP buccal : anti-inflammatoires non stéroïdiens, anti-PD1 et anti-PDL1, imatinib, anti-TNFa, interféron, méthyldopa, D-pénicillamine…

Il peut être utile d’orienter vers un dentiste et d’insister sur une hygiène orale optimale.

Pour la prise en charge, les corticoïdes locaux doivent être appliqués en période de poussées sans traitement proactif. Le corticoïde peut être inclus dans une pâte adhésive (dont Stomahesive ou corega, en remplacement de l’orabase). Sinon, on peut envisager des comprimés effervescents de prednisone avec des bains de bouche. On traite la poussée pendant un à trois mois.

Si besoin, en deuxième ligne (après avoir exclu un facteur aggravant, dont des lésions dentaires post traumatiques ou infectieuses), on peut proposer du tacrolimus topique 0,1% deux applications par jour pendant huit semaines; voire du Plaquenil® (ou du méthotrexate, ou Cellcept®…)

Dans tous les cas, il faut poursuivre la surveillance clinique pour dépister une potentielle dégénérescence en carcinome épidermoïde (CE), surtout dans les formes érosives atrophiques, ou chez les patients tabagiques ou alcooliques. Un CE développé sur LP a tendance à être moins agressif qu’un CE développé chez un patient tabagique.

LICHEN PLAN GÉNITAL

Le lichen plan vulvaire est beaucoup plus rare. La forme leucoplasique est rare, la forme érosive est la plus fréquente (85% des cas) avec souvent une atteinte vaginale associée et des autres muqueuses.

L’évolution cicatricielle est possible, il faut exclure une maladie bulleuse auto-immune. Le risque de développer un CE est rare, même dans les formes érosives.

Le traitement est décevant. Il faut essayer les dermocorticoïdes, voire un traitement systémique (corticoïdes, méthotrexate, Plaquenil®)

LICHEN SCLÉREUX GÉNITAL

Il y a deux pics d’incidence : l’enfance avant la puberté (Image

2) et la péri ménopause. Les patientes auront plus de dysthyroïdie et de diabète. Dans 12% des cas, on note une composante familiale.

Le prurit est majeur, c’est ce critère qui motive la consultation, parfois accompagné de brûlures en cas de fissures, voire des saignements lors des rapports sexuels.

Il n’y a jamais d’atteinte vaginale mais souvent une atteinte péri anale

A l’examen clinique, on remarque des zones blanches scléreuses, aspect porcelaine, des hémorragies sous-muqueuses, une hyperpigmentation post inflammatoire.

Dans la phase plus tardive, il peut y avoir un effacement des petites lèvres et leur fusion avec les grandes lèvres (synéchies); une atrophie ou un encapuchonnement clitoridien. La sténose orificielle est exceptionnelle mais une bride de la fourchette postérieure est moins rare.

Lors de la consultation, il faut bien expliquer la notion de maladie chronique, on n’en guérit pas mais on la prend en charge. Il faut également aborder le risque de carcinome épidermoïde qui justifie le suivi clinique.

Le traitement repose sur l’application de propionate de clobétasol 1x/j pendant trois mois puis on peut évaluer un traitement d’entretien. L’éducation de la patiente à gérer elle-même sa maladie est indispensable.

LICHEN SCLÉREUX DU PÉNIS

Le lichen scléreux (LS) n’atteint que des hommes non circoncis, à tout âge.

Différents aspects cliniques ont été décrits : • hyperplasique,

23 Décembre Janvier 2024 JDP 2023
Image 2

• vitiligo mais avec sclérose,

• hémorragies sous-épithéliales,

• érythème lors de la phase inflammatoire,

• pigmenté (moins que dans le LP),

• atrophique,

• bulleux notamment en post-coïtal,

• avec atrophie des papules perlées.

Il peut y avoir un phimosis, soit partiel : toujours possible de décalotter, soit complet : impossible de décalotter (lors de la flaccidité et de l’érection).

Le LS chez l’homme n’est pas prurigineux

Si le patient consulte pour une déviation du jet urinaire, il faut

exclure un LS du méat. Il faut donc effectuer un examen clinique avec écartement des lèvres du méat.

Si une biopsie cutanée est nécessaire, elle sera effectuée sur le prépuce, l’acte est moins douloureux, il y a moins de saignement et de risques de cicatrices. Un bilan auto-immun n’est pas recommandé.

Le traitement repose sur la corticothérapie locale, le soir pendant trois mois puis deux fois par semaine pendant six mois. En cas d’échec, la posthectomie permet d’éliminer le LS du prépuce mais il faut poursuivre le suivi clinique pour l’atteinte du gland. Le tacrolimus peut être proposé en deuxième intention (article à paraitre dans le JEADV prochainement).

Tableau 4. Lichen scléreux génital, différences et similitudes entre hommes et femmes

Fréquence

Biopsie

Atteinte anale

Prurit

Traitement

Durée

Non, si typique

Dermocorticoïdes, efficaces

Plus courte ?

LICHEN PLAN DU PÉNIS

Le lichen plan (LP) du pénis est plus rare (Image 3). Comme le LS, le LP est plus fréquent chez le patient non circoncis, il y a 25% d’atteinte génitale chez les hommes avec un LP ailleurs. Le LP n’est pas prurigineux sauf en cas de localisation scrotale, il peut être douloureux dans la forme érosive. L’association d’une forme de LP buccal avec une atteinte génitale est rare mais un examen clinique complet est indispensable. Différentes séquelles sont possibles :

• hyperpigmentation post inflammatoire,

• synéchies et adhérences du sillon balano-préputial (le LP en est la première cause),

• balanite de Zoon

Dans le bilan biologique, la sérologie de l’hépatite C et la fonction thyroïdienne seront vérifiées.

Sur le pénis, le LP est moins pourvoyeur de carcinome épidermoïde (CE) que le LS. Par ailleurs, il y a plus de CE chez l’homme en cas de LP oral que de LP du pénis.

Pour le LP, les dermocorticoïdes seront appliqués moins longtemps : environ deux mois et le traitement d’entretien n’est pas systématique. La photothérapie est contre-indiquée au niveau génital (risque de carcinome).

Femme Homme
+++ +
Physiopathologie Auto-immunité Macération
Fréquente Rare
+++
Image 3
24 Décembre Janvier 2024 JDP 2023

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Sources : 1. Test à la capsaïcine, sous contrôle dermatologique, 44 sujets de 24 à 63 ans, avec une peau hypersensible. Test à la capsaïcine : L’irritation de la peau a été créée par l’application répétée de concentrations de capsaïcine de C1 (3,16 x 10-5%) à C5 (3,16 x 10-3%) pour l’ensemble du panel. Application de Toleriane Dermallergo Crème pendant 4 semaines, 2 fois par jour. -29% de rougeurs dès la première application. Réduction continue des rougeurs à J28 (-15%) et J35 (-14%). 2. Application de Toleriane Dermallergo Crème, 2 fois par jour. Évaluation sous contrôle dermatologique, 49 sujets avec une peau hypersensible.

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Approbation de l’EMA pour le lebrikizumab dans le traitement de la dermatite atopique modérée à sévère

L’approbation par la CE du lebrikizumab pour les personnes souffrant de MA modérée à sévère est basée sur trois études pivots de phase 3, dont ADvocate 1 et ADvocate 2, évaluant le lebrikizumab en monothérapie, et ADhere, évaluant le lebrikizumab en association avec des corticostéroïdes topiques (TCS), chez des patients adultes et adolescents atteints de dermatite atopique modérée à sévère. Le lebrikizumab a démontré une efficacité clinique précoce en monothérapie à la semaine 16, réduisant l’étendue et la gravité de la maladie d’au moins 75 % (EASI-75) chez près de 6 patients sur 10. En association avec des corticostéroïdes topiques, cet objectif a été atteint chez près de 7 patients sur 10. Près de 80 % des répondeurs à la semaine 16 qui ont poursuivi le traitement par lebrikizumab en monothérapie ou en association avec le TCS pendant une période allant jusqu’à deux ans ont constaté une clairance cutanée soutenue, un soulagement des démangeaisons et une réduction de la gravité de la maladie grâce à une administration d’entretien mensuelle. Le programme de développement clinique de phase 3 a également évalué le profil de sécurité du lebrikizumab. La plupart des événements indésirables dans les études étaient de gravité légère ou modérée et n’ont pas conduit à l’arrêt du traitement. Les effets indésirables les plus fréquents étaient la conjonctivite, les réactions au site d’injection, la conjonctivite allergique et la sécheresse oculaire.

Efficacité et sécurité du ligelizumab dans le traitement de l’urticaire chronique spontanée

Les résultats de deux études de phase 3, PEARL-1 et PEARL-2, de conception identique multicentriques randomisées en double aveugle ayant évalué le traitement par ligelizumab chez des patients souffrant d’UCS rebelle aux antihistaminiques, en le comparant à un placebo ou à l’omalizumab ont été publiés dans le Lancet. Entre le 17 octobre 2018 et le 26 octobre 2021, 2 057 patients (dont 1 480 femmes ; 72 %) âgés d’au moins 12 ans souffrant d’une UCS modérée à sévère non contrôlée par les anti H1 ont été recrutés dans 347 établissements de 46 pays et ont été randomisés 3 :3 :3 : 1 pour recevoir ligelizumab 72 mg (n=614), ligelizumab 120 mg (n=616), omalizumab 300mg (n=618) ou un placebo (n=209) toutes les 4 semaines pendant 52 semaines (les patients du groupe placebo ont été mis sous ligelizumab 120 mg à partir de la semaine 24). Le critère principal de jugement était la modification, par rapport à la valeur initiale, du score hebdomadaire d’activité de l’urticaire (Urticaria Activity Score UAS7) à la semaine 12. L’UAS 7 moyen se situait initialement entre 29,27 et 31,10. A la semaine 12, on notait (dans PEARL I et II respectivement) une diminution de ce score de 8 et 10 dans les groupes Lig 72 mg vs placebo, une différence de 0,7 et 0,4 dans les groupes Lig 72 mg versus omalizumab, une diminution du score de 10 et 11,1 dans les groupes Lig 120 mg vs placebo, et une différence de 0,7 et de -0,7, dans les groupes Lig 120 mg versus omalizumab.

Les deux posologies de ligelizumab testées se sont donc révélées supérieures au placebo mais pas à l’omalizumab (p<0,0001). Comme dans les études de phase 2b, l’amélioration de l’UAS 7 a été constatée dès la semaine 4 dans les groupes de traitement actif par Lig. Cela a été également le cas pour le groupe placebo secondairement traité par Lig à la semaine 24. Une proportion importante de patients a bénéficié d’une réponse complète à la semaine 12 à la fois sous ligelizumab et sous omalizumab (34 à 44 %). Au total, ces deux études de phase 3 ne confirment pas les résultats des essais de phase 2b qui suggéraient la supériorité du ligelizumab sur l’omalizumab en traitement d’appoint de l’urticaire chronique spontanée mais elles illustrent l’efficacité significativement plus importante du ligelizumab par rapport au placebo.

Réf. : Maurer M et coll. : Efficacy and safety of ligelizumab in adults and adolescents with chronic spontaneous urticaria: results of two phase 3 randomised controlled trials. Lancet 2023 ; publication avancée en ligne le 23 novembre. doi.org/10.1016/S0140-6736(23)01684-7

Une revue systématique des symptômes cutanés atypiques de la maladie pieds-mains-bouche chez les enfants

La maladie main-pied-bouche (SPMB) est une maladie infectieuse infantile courante. Les manifestations cutanées atypiques, souvent associées au virus coxsackie A6 (CVA6), ont été signalées pour la première fois en 2008, avec de plus en plus de cas rapportés dans le monde depuis. Les lésions atypiques de cette pathologie impliquent souvent des sites situés au-delà des paumes et des plantes de pieds et ont tendance à avoir une morphologie polymorphe inhabituelle. Une revue systématique de la littérature a été réalisée pour résumer les caractéristiques cliniques de ces SPMB atypiques. Quatre-vingt-cinq études se rapportant à des SPMB qualifiés d’inhabituels ou atypiques ont été identifiées regroupant 1 359 patients d’un âge moyen de 2,4 ans (19 jours à 18 ans) et avec une prédominance masculine (61 % de petits garçons). Cent neuf avaient une affection dermatologique signalée, le plus souvent une dermatite atopique. Différentes présentations de la maladie y sont rapportées : hormis les classiques vésicules (53 %), on trouve aussi des papules (49 %), des bulles (36 %) et des macules (20 %). Sont aussi décrits des tableaux évoquant un syndrome de Kaposi Juliusberg (eczema herpeticum ; 19 %), des pétéchies et purpuras (7 %) et des Gianotti-Crosti (4 %).Par ailleurs, ces éruptions atypiques ont tendance à « déborder » les localisations classiques, se répandant sur les bras et les jambes (47 %), le visage (45 %), les fesses (28 %), le tronc (27 %) ! Deux pour cent avaient des lésions généralisées. Des signes associés étaient constatés pour 546 cas : le plus souvent fièvre (74 %), pharyngite, toux. Le virus Coxsackie A6 a été identifié dans 63 % des cas où la recherche a été effectuée (N = 908) et des entérovirus non typés dans 26 %.

Les symptômes ont disparu spontanément en 3 à 70 jours. Quarante pour cent des patients ont été hospitalisés et 16 % ont reçu un traitement actif par aciclovir, antibiotiques (y compris en intraveineux) ou corticoïdes topiques. Les complications les plus souvent signalées ont été, dans les deux ou trois semaines suivantes, des anomalies des ongles (21 % des cas) à type d’onychomadèse et de lignes de Beau et une desquamation (4 %).

Réf. : Starkey SY et coll. : Atypical cutaneous findings of hand-footmouth disease in children: A systematic review. Pediatr Dermatol., 2023

26 Décembre Janvier 2024 SCIENCE NEWS

Service dermatologie, Hôpital universitaire d’Anvers (UZA) et Université d’Anvers

“DO-IT-YOURSELF” (D.I.Y) : UNE TENDANCE QUE L’ON RETROUVE DANS LES COSMÉTIQUES !

Résumé d’une conférence présentée au 44ème congrès du GERDA à Rouen, France (1).

Le “Do It Yourself”, qui consiste à fabriquer soi-même de nombreux produits pour cuisiner, jardiner et décorer, est devenu un véritable engouement. Plus récemment, de nombreux consommateurs, attirés par divers médias sociaux (par exemple TikTok, YouTube, Instagram), ont également commencé à fabriquer (et parfois à vendre) des cosmétiques, souvent en partant du principe que “ce que l’on fait soi-même à la maison est également plus sûr pour la peau que ce que produit l’industrie”. Cependant, de nombreuses réactions cutanées indésirables, y compris l’allergie de contact, se cachent au détour de ces produits.

LES COSMÉTIQUES D.I.Y. : SOUVENT FORMULÉS AVEC DES PLANTES, DES HERBES, DES JUS DE PLANTES ET D’HUILES

La réglementation européenne définit qu’un produit cosmétique est “toute substance ou mélange destiné à être appliqué sur la peau, les cheveux, les ongles, les lèvres, les organes génitaux externes, les dents et les muqueuses buccales en vue de les nettoyer, de les parfumer, d’en modifier l’aspect, de les protéger, de les maintenir en bon état ou de corriger les odeurs corporelles”. Outre les cosmétiques classiques, fabriqués industriellement, parfois labellisés “bio” ou “naturels” parce qu’ils contiennent de nombreux extraits de plantes ou d’huiles essentielles, il existe aujourd’hui de nombreuses formulations (et même des kits prêts à l’emploi !) qui permettent aux consommateurs (y compris les enfants !) de fabriquer eux-mêmes leurs cosmétiques, le plus souvent (mais pas exclusivement) à base d’ingrédients “naturels” tels que des plantes (ex. Composites, et autres), des épices de cuisine (ex. cannelle, menthe), des jus de fruits et de légumes (ex. agrumes, carotte), différentes huiles et graisses (ex. beurre de karité, cire d’abeille, etc.), qui - malheureusement - ont parfois un potentiel sensibilisant et/ou irritant. D’autres produits n’ont même aucun effet, alors qu’ils devraient normalement

Figure 1 : Jeune patiente présentant une dermatite de contact allergique aérogène sévère des paupières et une dermatite allergique systémique des plis du corps, due à la présence de “linalool” dans “l’huile de lavande” utilisée dans les cosmétiques D.I.Y. et dans les vaporisateurs électroniques présents dans la chambre à coucher.

protéger la peau (par exemple, les “laits solaires” à base de jus de carotte sans aucune valeur photo-protectrice...). De manière sporadique, on signale également des intoxications dues par exemple aux pesticides contenus dans des “shampooings anti-poux faits maison”, ou à l’atropine après l’ingestion d’un dentifrice fait maison à base de plantes contenant des alcaloïdes toxiques.

LES EFFETS INDÉSIRABLES DERMATOLOGIQUES PROVOQUÉS PAR LES COSMÉTIQUES D.I.Y. : UNE ANTHOLOGIE

En dehors de rares intoxications ou infections cutanées (par exemple les mycoses de la peau provoquées par les cosmétiques D.I.Y. sans conservateurs), les effets indésirables les plus fréquents sont principalement des réactions d’irritation et des dermatites allergiques de contact. Voici quelques exemples de ces deux dernières catégories :

27 Décembre Janvier 2024 GERDA
De plus en plus de consommateurs partent du principe que ce que l'on fait à la maison est plus sûr pour la peau que ce que produit l'industrie.
Cependant on observe de nombreuses réactions indésirables

• des irritations cutanées graves, voire des brûlures, dues par exemple à la manipulation sans protection d’alcalins puissants tels que l’hydroxyde de sodium ou de potassium, qui, pour être clair, n’ont aucun potentiel de sensibilisation et ne doivent donc jamais être testés.

• dermatite de contact allergique (et aussi irritation cutanée) due au jus et au zeste de citron utilisés dans les cosmétiques maison pour traiter la chute des cheveux et l’eczéma séborrhéique, ou réactions cutanées graves similaires dues au miel et à la cannelle utilisés dans les masques et les gommages pour le visage. Chez beaucoup de ces patients, le patch test avec le baume du Pérou (un marqueur de l’allergie de contact aux parfums et aux fragrances) se révèle positif.

• dermatite allergique de contact (ainsi que l’irritation de la peau) due aux huiles essentielles de lavande, d’arbre à thé (Melaleuca alternifolia), de bois de rose, de carotte, de pamplemousse, de citron et de menthe. En 2020, à l’UZA, nous avons suivi une jeune femme atteinte d’eczéma atopique qui s’est fortement aggravé après une exposition aérogène à l’huile de lavande, appliquée par les parents dans des cosmétiques D.I.Y. et également dans un vaporisateur électronique présent dans la chambre à coucher.

L’inhalation de vapeurs de lavande a provoqué non seulement une dermatite de contact directe et aérogène (avec un grave gonflement des paupières) [figure 1], mais aussi une dermatite de contact dite “systémique” (affectant les plis du corps, ressemblant à une poussée d’eczéma atopique).

• Dermatite de contact allergique au jus de feuilles d’Aloe vera (Aloe barbadensis) pour soulager une insuffisance veineuse périphérique.

• Outre la sensibilisation percutanée de type IV, une allergie de type I peut également se produire, par exemple

aux protéines végétales et animales, telles que le blé, l’avoine, l’œuf, le lait de jument et d’ânesse. L’exposition systémique ultérieure peut alors provoquer des réactions d’hypersensibilité de type immédiat. Des exemples ont été rapportés : œdème de Quincke après avoir bu du lait d’ânesse et de jument et urticaire généralisée après avoir mangé des œufs chez des patients qui, respectivement, avaient incorporé à plusieurs reprises du lait d’ânesse, du lait de jument et du blanc d’œuf dans des produits cosmétiques D.I.Y. destinés à être utilisés sur la peau...

• phytophotodermatose, (principalement) phototoxique (et, dans une très faible mesure, éventuellement photoallergique) due, par exemple, aux furocoumarines contenues dans les agrumes, les feuilles de figuier, les feuilles de thé et les huiles essentielles appliquées dans les laits solaires “faits maison” (entraînant parfois une phototoxicité et des brûlures graves). Très souvent, il s’agit de lésions cutanées linéaires (typiques) qui laissent une hyperpigmentation proéminente après guérison.

En conclusion, chez les patients présentant des éruptions cutanées soudaines et prurigineuses, il est important d’être attentif aux réactions d’irritation et/ou d’eczéma de contact aux cosmétiques D.I.Y., et de poser des questions de façon pro-active à ce sujet. Les patch tests peuvent généralement être effectués avec le produit lui-même, les ingrédients individuels (correctement dilués !), et lorsque le soleil est suspecté d’être un cofacteur, il est utile d’envisager également des photo-patch tests. Outre la série standard (avec le baume du Pérou et d’autres marqueurs de dépistage (arômes, …), il peut également être intéressant de tester une “série de parfums”, une “série de boulangerie” et/ ou une “série de plantes”.

REFERENCE

1. Herman, A. DIY cosmetics and contact allergies. In: Progrès en DermatoAllergologie, Rouen 2023, 44th update course. John Libbey Eurotext, 2023: 77-85.

28 Décembre Janvier 2024 GERDA

TESTS CUTANÉS PRODUITS APPORTÉS

TESTS CUTANÉS AVEC DES PRODUITS APPORTÉS PAR LES PATIENTS : UN APERÇU PRATIQUE

Basé sur un article récemment publié (1)

Les patch tests constituent la référence dans le cadre de l’examen d’une suspicion de dermatite de contact allergique (DCA), avec des lectures aux jours 2, 4, et si possible 7 après l’application. Outre les préparations commercialisées pour les patch tests, des tests cutanés avec les produits du patient sont essentiels, en particulier chez les enfants qui sont moins exposés et pour lesquels l’espace disponible pour les tests est limité. Cela nécessite parfois d’autres méthodes de test épicutané que les tests par patch. Voici un aperçu de la manière dont ces produits peuvent être testés dans la pratique quotidienne.

1. CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES SUR LES TESTS CUTANÉS DES PROPRES PRODUITS

Il ne faut jamais tester des produits dont le contenu est totalement inconnu !

Les produits ménagers contenant des acides ou des alcalis forts, tels que les nettoyants pour les toilettes ou le four, les détergents pour lave-vaisselle, ainsi que le ciment, l’essence, certains pesticides et, d’une manière générale, les produits chimiques hautement irritants ou toxiques ne doivent pas non plus être appliqués sur un patch afin d’éviter des réactions hautement irritatives ou corrosifs, ou même des effets secondaires systémiques. En outre, lors des tests avec des produits liés à l’activité professionnelle, le risque de sensibilisation active doit toujours être pris en compte et des dilutions dans des excipients appropriés doivent être envisagées. En effet, il s’agit généralement de mélanges chimiques complexes, pour lesquels il convient de consulter la littérature existante et les ouvrages de référence (2), et/ou de collaborer avec des chimistes et/ou des pharmaciens pour évaluer la faisabilité des tests épicutanés.

Dans certains cas, des modifications du test épicutané classique, notamment le patch test, et/ou des études supplémentaires peuvent être envisagées :

• Test semi-open ou semi-ouvert : cette méthode de test est très pratique car elle peut être réalisée immédiatement lorsque le patient consulte. Elle consiste à appliquer directement, à l’aide d’un coton tige, une petite quantité (c’est-à-dire une goutte ou ~0,05 ml) du produit sur une surface cutanée d’au moins 1 cm 2. Après évaporation complète (ou tamponnement à sec), la zone de test est recouverte d’un ruban adhésif en papier (par exemple Micropore®, 3M). Les critères de lecture sont les mêmes que pour les patch tests (occlusifs).

• Le “Repeated Open Application Test” (ROAT) : ce test consiste à appliquer un produit (ou un ingrédient) sur la face intérieure de l’avant-bras deux fois par jour pendant au moins 10 jours, ou jusqu’à ce qu’une réaction papulo-vésiculeuse ou folliculaire se produise, parfois avec une extension locale d’au moins 25 % de la zone d’application. Ce test est généralement réalisé pour les produits cosmétiques sans rinçage ou les collyres, pour lesquels les tests épicutanés peuvent être faussement négatifs. Les produits à rincer correctement dilués et les produits professionnels (avec lesquels on entre en contact pendant le travail, dont le pH est acceptable [4-9] et dont la composition chimique est connue) peuvent aussi être testés de cette manière.

• ‘Glove Repeated Application Test’ (GRAT) (décrit par des chercheurs français) : cette méthode consiste à appliquer un morceau de gant suspecté ainsi que de gants alternatifs (3x3 cm) sur la face intérieure de l’avant-bras, fixé par un bandage non adhésif, pendant environ 10 minutes, 8 heures par jour (c’est-à-dire toute la nuit) pendant 10 jours consécutifs. Cette

30 Décembre Janvier 2024

méthode semble plus fiable qu’un test épicutané unique avec des morceaux de gants suspects.

Remarques : tant dans les patch tests que dans les tests semi-ouverts, des réactions faussement négatives peuvent se produire parce que les allergènes éventuellement présents peuvent être trop dilués pour provoquer une réaction cutanée lors d’une seule application. Toutefois, les résultats d’un ROAT n’excluent pas toujours une réaction d’irritation, à moins qu’une réaction d’eczéma ne se produise également en dehors du champ d’application strict.

• Des patch tests à l’aide d’extraits sont plus difficiles à réaliser dans un cabinet privé : le produit suspecté est placé dans un récipient, entièrement immergé dans un solvant (acétone, eau ou éthanol) et extrait pendant un certain temps, généralement au moyen d’un bain à ultrasons, produisant un liquide contenant les composants (concentrés). L’extrait filtré peut ensuite être testé en patch, souvent après une nouvelle concentration par évaporation du solvant. Une fois le résidu complètement évaporé, il est d’abord redissous dans 0,5 à 1 ml de solvant avant d’être testé sur un patch. Le solvant d’extraction idéal et le temps d’extraction dépendent du matériau et peuvent parfois être retrouvés dans la littérature. Les tests effectués avec des extraits semblent plus sensibles que ceux effectués avec des matériaux testés “tels quels” (par exemple, des gants).

• Scratch patch test : ce test consiste à effectuer un patch test sur une surface cutanée sèche, désinfectée à l’alcool et égratignée. À l’aide d’une aiguille de calibre 30, la peau est d’abord grattée selon un schéma parallèle, droit et diagonal (la pression doit être suffisante pour endommager la couche cornée sans provoquer de piqûres sanguines). Il est applicable par exemple pour les collyres et autres médicaments (y compris systémiques).

• Strip patch test : il consiste à appliquer du ruban adhésif (par exemple Transpore Surgical Tape®, 3M) sur la peau 10 fois ou plus avant d’effectuer le patch test. Appliqué par exemple pour les gouttes ophtalmiques et d’autres médicaments (également systémiques)

• Booster patch test : lorsqu’une réponse à un test épicutané est douteuse (+ ?), le patch test peut être réappliqué au même endroit. Cela peut donner un résultat positif plus net (+, ++, ou +++) en raison de l’amplification (“boosting”) de la réponse immunitaire.

• Série de dilutions généralement dans un excipient liquide (par exemple 1 %, 0,32 %, 0,1 %, 0,032 %, 0,01 %, 0,0032 %, 0,001 % et 0,00032 %) d’un produit ou d’un ingrédient : peut être utilisé pour distinguer une réaction allergique d’une réaction irritante (réaction faussement positive). Dans le cas de l’allergie de contact, on observe une diminution progressive de l’intensité de la réaction à mesure que la concentration diminue ; dans le cas de l’irritation, une réaction “positive” disparaît généralement de manière importante lorsque la concentration est réduite.

2. COSMÉTIQUES

• Les cosmétiques dits “sans rinçage” peuvent être appliqués tels quels dans une chambre : crèmes de jour et de nuit, crèmes pour les yeux, lotions pour le corps, crèmes solaires, produits de maquillage, laits et lotions nettoyants “sans rinçage” (ou 20% dans l’eau), gels pour les cheveux, déodorants, lingettes humides (telles quelles sur une bande de papier), eaux de toilette et parfums - mais pas d’huiles essentielles non diluées !).

• Les exceptions sont le mascara waterproof et les démaquillants “biphasiques” utilisés à cet effet (avec une phase aqueuse et une phase huileuse), voire certains “fonds de teint” qui contiennent des solvants irritants, tels que l’isohexadécane, l’isododécane ou l’isoparaffine, qui, si testés en patch, provoquent des réactions d’irritation (cliniquement, ce type de produits peut causer une dermatite de contact irritative). Ces produits doivent toujours être testés semi-ouverts, tout comme les produits “à rincer”, tels que les shampooings, les mousses de bain, les savons liquides, les savons à raser (parfois également dilués à 1-10% dans l’eau), les aprèsshampooings, les teintures capillaires, les vernis à ongles et les dentifrices (Fig. 1), qui, en cas de suspicion de faux négatif, doivent également être testés dilués à 5-50% dans de la vaseline ou éventuellement “tels quels” (mais de légères réactions d’irritation sont possibles !).

3. PRODUITS DE CONSOMMATION NON COSMÉTIQUES

• Les détergents ménagers (par exemple les liquides de vaisselle ou les nettoyants universels) ne sont généralement pas testés, contrairement à leurs ingrédients, tels que les parfums et les conservateurs, généralement présents dans les gammes commercialisées.

• Peintures et adhésifs : ces produits entrent souvent en contact avec la peau lorsqu’ils sont manipulés et peuvent être testés en semi-ouvert.

• Matériaux solides : des morceaux de gants, de textiles, de chaussures (Fig. 2) et de bandages hygiéniques sont testés sur une chambre patch ou sur un ruban de papier “tel quel” au dos ou à l’extérieur des bras, si possible humidifiés en trois exemplaires avec de l’eau, de l’éthanol et de l’acétone, et cela avec l’intérieur et l’extérieur et avec chaque partie séparément, car les allergènes peuvent y différer voire y migrer. Parfois, des raclures (par exemple de montures de lunettes ou d’autres objets en plastique) sont testées dans une petite quantité de vaseline sur un patch, sur le dos ou sur la face externe des bras. Avec le métal ou d’autres matériaux solides, il est important de faire attention aux bords tranchants. Il est conseillé d’effectuer des lectures tardives (J7 ou parfois même plus tard) et/ou de laisser les morceaux/ raclures pendant 3-4 jours au lieu des 2 jours habituellement recommandés (sauf si des démangeaisons sont ressenties plus tôt), car les allergènes faiblement concentrés, éventuellement “fixés”, peuvent mettre plus de temps à quitter le matériau et à pénétrer dans la peau.

En ce qui concerne les gants, le “Glove Repeated Application Test” (GRAT), similaire au ROAT, semble être plus

31 Décembre Janvier 2024 TESTS CUTANÉS PRODUITS APPORTÉS

sensible que de tester (uniquement) des morceaux de gants “testés en tant que tels”. L’étape suivante consiste à tester des extraits.

4. MÉDICAMENTS SYSTÉMIQUES, DÉSINFECTANTS ET ALIMENTS

• Médicaments systémiques (par exemple, comprimés, solutions intraveineuses, sirops antitussifs et compléments alimentaires) : lorsqu’une réaction allergique retardée est suspectée, des patch tests peuvent être réalisés même en cas d’éruption médicamenteuse sévère (SCAR, par exemple avec éosinophilie et symptômes systémiques [DRESS], pustulose exanthématique aiguë généralisée [PEAG] ou nécrolyse épidermique toxique/syndrome de Stevens-Johnson [NET/ SJS]).

Idéalement, il faudrait tester 10 % du principe actif dans de la vaseline 4 à 6 semaines après la disparition de l’éruption (et généralement 6 mois pour le DRESS). A défaut, une alternative consiste à tester les comprimés commercialisés à 30% dans de la vaseline, voire un patch-test avec un comprimé écrasé mélangé à un minimum de vaseline. D’autres excipients (eau, éthanol) sont également parfois envisagés, en fonction de la solubilité du médicament.

En ce qui concerne le site de test, il existe le cas spécifique d’une éruption médicamenteuse fixe (EPF) (Fig.3.a), où le médicament suspecté doit être testé sur un site cutané résiduel (pigmenté) de l’éruption médicamenteuse, c’est-à-dire là où se trouvent les cellules T mémoires (Fig.3. b.).

Lors de l’obtention d’une réaction cutanée positive, en particulier s’il s’agit d’un nouveau médicament, un nombre suffisant de contrôles doit être effectué.

Les patch tests réalisés avec des médicaments peuvent s’avérer faussement négatifs ; d’autres tests cutanés (par exemple des prick-tests et/ou des tests intradermiques, avec des lectures tardives) doivent être envisagés au cas par cas (par exemple dans les éruptions maculopapuleuses et dans certains cas même de SCAR comme le DRESS) ; dans le cas du NET/ SJS, cette méthode n’est pas recommandée et semble aussi moins approprié dans le cas des EPFs.

• Médicaments topiques : ils peuvent être testés sur un patch “tel quel”. En présence d’irritants, comme le peroxyde de benzoyle ou la trétinoïne, un ROAT et/ou une série de dilutions peut s’avérer nécessaire. Les lectures tardives (D7) sont importantes pour ne pas passer à côté d’une allergie de contact, en particulier pour les crèmes et pommades à corticostéroïdes topiques, ainsi que pour les préparations contenant des aminoglycosides. Les collyres et les gels oculaires, testés en patch, entraînent souvent des réactions faussement négatives. Il est donc utile d’envisager également des tests de scratch-patch ou de strippatch, des ROATs ou même des tests d’utilisation sur le site d’origine.

• Désinfectants : antiseptiques (par exemple à base d’éthanol ou d’isopropanol) : peuvent généralement être testés “tels quels” s’ils sont utilisés comme produit “leave on”. Si un rinçage est nécessaire, un test semi-ouvert est conseillé. Les désinfectants, utilisés pour les surfaces et l’équipement,

nécessitent un contrôle du pH : s’ils sont acceptables et que le contact avec la peau peut avoir lieu, un test semi-ouvert peut être conseillé (Fig. 4).

• Aliments : outre l’ACD, ils peuvent également provoquer une urticaire de contact et/ou une dermatite de contact aux protéines (PCD), pour lesquelles des tests prick ou de grattage avec lecture immédiate sont effectués (3). La DCP étant un mécanisme mixte (type I et IV), les tests épicutanés peuvent parfois donner lieu à une réaction retardée (par exemple à la mangue).

5. PRODUITS RELATIFS À LA PROFESSION

• Près d’un cinquième des DCA professionnels ne peuvent être diagnostiqués qu’en effectuant des tests avec des produits utilisés sur le lieu de travail, dont il est souvent très difficile, voire impossible, de connaître exactement les composants qu’ils contiennent. Il est donc important de consulter d’abord les fiches de données de sécurité (FDS), dans lesquelles les composants portant la mention H315 (“peut provoquer une irritation de la peau”) ou surtout H317 (“peut provoquer une réaction allergique”) sont les plus courants. Il est également utile de vérifier les synonymes des composants mentionnés dans la FDS ou sur les étiquettes des produits, de rechercher le numéro CAS d’un produit chimique (c’està-dire un identifiant numérique unique indépendamment des synonymes), ou de consulter des bases de données (par exemple https://pubchem.ncbi.nlm.nih.gov/).

Malheureusement, les données figurant sur les FDS sont rarement complètes (par exemple, la présence de méthacrylates dans les adhésifs anaérobies n’est pas mentionnée).

• Souvent, les produits pour lesquels un contact direct avec la peau est possible peuvent être testés semi-ouverts après vérification du contenu (Fig. 5.). Pour les tests épicutanés, il convient de procéder à des dilutions dans les excipients décrits dans la littérature ou selon les recommandations de de Groot (2). La concentration pour tester (la somme de) certains composants dans la préparation finalement obtenue ne doit pas dépasser les concentrations de test recommandées (par exemple, acrylates max. 0,1 %, méthacrylates max. 2 %).

• Pour un produit à base d’eau, le pH doit toujours être contrôlé (acceptable entre 4 et 9). Dans certaines cliniques, des tampons sont utilisés pour ajuster le pH si nécessaire : en effet, la dilution du produit ne corrige pas le pH, car il faudrait des dilutions très élevées pour l’ajuster, ce qui entraînerait une surdilution des sensibilisants potentiels.

Lors des tests avec des produits professionnels (potentiellement irritants), pour lesquels il existe peu de lignes directrices, l’application sur la partie supérieure du bras (plutôt que sur le dos) peut être conseillée, en supposant initialement des lectures D1 plutôt que D2. En outre, une série de dilutions en série peut être utilisée, comme c’est généralement le cas pour les nouveaux allergènes et pour certains produits chimiques ayant à la fois des propriétés irritantes et sensibilisantes, par exemple le chlorure de benzalkonium.

• En ce qui concerne les fluides pour le travail des métaux (huiles de coupe), celles à base d’eau non utilisés (non dilués)

32 Décembre Janvier 2024 TESTS CUTANÉS PRODUITS APPORTÉS

1. Test semi-ouvert positif pour un dentifrice.

Fig. 3.a. Érythème pigmenté fixe après ingestion de tetrazepam

Fig. 3.b. Patchtest positif sur le site précédemment affecté (le même patient)

2. Tests positifs avec des morceaux de chaussures.

Fig. 4. Test semi-ouvert positif à un désinfectant utilisé par une pédicure.

Fig. 5. Test semi-ouvert positif à un isocyanate alifatique (présent entre autres dans des adhésifs polyuréthane).

Fig.
33
Fig.
TESTS CUTANÉS PRODUITS APPORTÉS
Décembre Janvier 2024

doivent être dilués à 5 % dans de l’eau (vérifier d’abord le pH), tandis que les produits à base d’huile peuvent être testés à 50 % dans de l’huile d’olive. Il est important de tester également les fluides “utilisés” en semi-ouvert, car ils peuvent contenir divers additifs (par exemple des métaux, des biocides, des parfums et des dérivés du “tall oil” [résine/ colophane]), qui ne sont pas nécessairement présents dans les produits non utilisés. Si le test semi-ouvert reste faussement négatif, un test épicutané sur la partie supérieure du bras peut éventuellement être envisagé.

• La poudre ou la poussière du lieu de travail (dont la nature est connue) peut être collée sur un ruban de papier et testée en semi-ouvert, ou sur un patch dans une chambre humidifiée à l’eau, bien qu’il faille tenir compte des réactions faussement négatives.

• Les résines telles que l’époxy, le polyester et le polyuréthane, ce derniercomposé d’isocyanates, sont généralement diluées conformément aux recommandations, au cas où les tests épicutanés avec les séries ne sont pas concluants. Des tests semi-ouverts avec une quantité minimale peuvent également

s’avérer utiles, en particulier lorsque le contact direct avec la peau n’a pas été exclu.

6. VÉGÉTAUX ET BOIS

• Différentes parties de plantes (fleur, tige, feuille, racine) sont testées en semi-ouvert, mais la prudence est de mise car certaines plantes peuvent provoquer de fortes réactions d’irritation, voire une sensibilisation active. Il est conseillé de consulter des bases de données informatives (par ex. https:// www.botanical-dermatology-database.info) ou consulter des collègues qui ont plus d’expérience en la matière.

• Les bois tropicaux peuvent être testés semi-ouverts, ou en patch jusqu’à 10% dans de la vaseline, mais toujours au risque de réactions allergiques positives fortes et en partie toxiques, même de sensibilisation primaire.

CONCLUSION

Parfois, des méthodes de test autres que les patch tests sont nécessaires pour tester les produits suspectés d’être à l’origine de la dermatite de contact allergique et apportés par le patient. Comme décrit ci-dessus, ces tests doivent être effectués avec prudence et les recommandations de la littérature ou des collègues experts doivent être suivies pour éviter les réactions d’irritation ou même la sensibilisation active. Les produits totalement inconnus ne doivent jamais être testés et des contrôles du pH des produits à base d’eau sont nécessaires.

RÉFÉRENCES

1. Dendooven E, Goossens A, Aerts O. Patch testing patient’s own products: a practical overview for clinicians. Current Allergy & Clinical Immunology 2023; 36 (2): 1-7.

2. de Groot A. Patch testing. Test Concentrations and Vehicles for 5200 Chemicals. 5th ed. acdegroot publising; Wapserveen, The Netherlands, 2022.

3. Goossens A. Dermatite de contact aux protéines. Dermactu 2023, mai-juin, pp.10-14.

Fig. 6.a. Patient présentant une dermatite allergique de contact due à Hedera helix Arborescens (lierre de brousse)
34 Décembre Janvier 2024 TESTS CUTANÉS PRODUITS APPORTÉS
Fig. 6.b. Test positif à cette plante chez la même patiente.

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Dermatite atopique3,4,5

Xérose de la peau noire10

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1 IQVIA data – Germany, Austria, Belgium, Bulgaria, Czech Republic, France, Greece, Italy, Poland, Portugal, Slovakia, Spain, - Class 83B1 (Beauty Products for family use) –Atopy market - in pharmacy - 2022 - in volume. 2 Lire attentivement la notice avant utilisation. 3 G.S. Tiplica, et al. The regular use of an emollient improves symptoms of atopic dermatitis in children: a randomized controlled study. J Eur Acad Dermatol Venereol, 2018; DOI : 10.1111/jdv.14849. 4 4 Boralevi F., et al. Long-term emollient therapy improves xerosis in children with atopic dermatitis. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2014; 28(11): 1456-62. 5 Tiplica G. S., et al. Prevention of Flares in Children with Atopic Dermatitis with Regular Use of an Emollient Containing Glycerol and Paraffin: A Randomized Controlled Study. Pediatric Dermatology 1–8, 2017; May;34(3):282-289. 6 Balaskas E., et al. Randomized, double-blind study with glycerol and paraffin in uremic xerosis. Clin J Am Soc Nephrol. 2011; 6(4): 748-52. 7 Blanchet-Bardon C., et al. Association of glycerol and paraffin in the treatment of ichthyosis in children: an international, multicentric, randomized, controlled, double-blind study. J Eur AcadDermatol Venereol. 2012; 26(8):1014-9. 8 Martini J., et al. A. Efficacy of an emollient cream in the treatment of xerosis in diabetic foot: a double-blind, randomized, vehicle controlled clinical trial. J Eur Acad Dermatol Venereol 2017. DOI: 10.1111/jdv.14095. 9 Cristaudo A., et al. Efficacy of an emollient dermoprotective cream in the treatment of elderly skin affected by xerosis. G Ital Dermatol Venereol. 2015; 150:297-302. 1 10 Boralevi F., et al. Regression of cutaneous xerosis with emollient treatment in sub-Saharan African patients. Int J Dermatol. 2017 Apr;56(4):467-473. doi:10.1111/ijd.13454. Epub 2017 Feb 16. 1 11 Technical file skin moisture

B98 CR301. 20230088

Clinical evaluation report
barrier dressing PR0562
DT-062-680-04 Study N°11 - n°DC569

Service dermatologie, Luxembourg

ECHANGES FRANCOCANADIENS AUTOUR DES MUQUEUSES GÉNITALES

Lors de chaque édition des Journées Dermatologiques de Paris, un pays est à l’honneur. Pour l’année 2023, il s’agissait du Canada. A cette occasion, le mercredi 06/12/2023, a eu lieu une session intitulée « cas cliniques franco-canadiens en pathologie génitale masculine et féminine », session coordonnée par le Docteur Dauendorffer En voici un compte-rendu.

Le Docteur Patrick Cyr, dermatologue canadien, nous a parlé de muqueuse génitale masculine et tout particulièrement de l’érythème pigmenté fixe et du lichen scléreux.

L’érythème pigmenté fixe (EPF) est une toxidermie qui peut atteindre la peau et/ou les muqueuses, constituée par une lésion unique ou un nombre limité (Image 1). Lors de la phase aiguë, on constate une macule ou papule érythémateuse, ovale, circonscrite, avec parfois un décollement ou une érosion. Lors de la phase subaiguë ou chronique, il y a une hyperpigmentation post inflammatoire. Lors des éventuelles récidives, les lésions apparaissent, entre autres, sur les mêmes sites.

Le tropisme génital est fréquent chez l’homme, et la forme bulleuse est plus fréquente en cas de lésions génitales. Le délai d’apparition est de moins de deux semaines pour la première exposition au médicament puis moins de 24 heures lors d’une prochaine exposition. Parmi les médicaments imputables, nous pouvons retenir, entre autres :

• antibiotiques : cotrimoxazole, tétracyclines, quinolones, pénicilline

• antalgiques : paracétamol, anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

• médicaments émergents : antifongiques azolés dont fluconazole, inhibiteurs PDE5 dont tadalafil, inhibiteurs SGLT2

• vaccins, dont contre le Covid

Chez les hommes ayant un EPF avec atteinte génitale, il faut tout particulièrement exclure la prise d’AINS, de sulfamidés, de tétracyclines. De plus, il y a des cas décrits d’EPF « par procuration », notamment en cas d’atteinte génitale, donc il faut également demander les médicaments pris par les partenaires.

Le lichen scléreux (LS) est le plus souvent asymptomatique en début d’évolution (alors que la femme a rapidement du prurit). Une hypothèse physiopathologique serait une étiologie irritative en lien avec la stagnation de l’urine dans le sillon balano-préputial. Une atteinte du périnée et de la zone périanale est rare chez l’homme.

Les facteurs de risque de LS chez l’homme sont : non circoncision, pénis enfoui, anomalies congénitales de l’urètre. Les symptômes principaux sont : douleurs à l’érection, dyspareunie, incapacité à décalotter, douleurs et brûlures mictionnelles.

Selon la localisation du LS, les signes cliniques diffèrent. La localisation primaire du LS chez l’homme est le prépuce, qui peut être hypopigmenté, avoir un aspect rétracté avec une bande constrictive. Le LS peut se localiser exclusivement au frein Pour l’atteinte du sillon balano-préputial, le sillon peut s’effacer ou s’amenuiser. Le gland peut être érythémateux ou hypopigmenté (porcelaine), voire de rares formes hyperplasiques (attention au diagnostic différentiel de néoplasie épithéliale). Il est également possible de visualiser des hémorragies sous-muqueuses et un effacement des papules perlées du pénis.

Les dermocorticoïdes sont la référence thérapeutique dans

36 Décembre Janvier 2024
LICHEN SCLEREUX GENITAL

la phase d’attaque. En cas d’échec de ce traitement, on peut passer à un autre dermocorticoïde ou au tacrolimus topique.

Les autres thérapies n’ont pas de franche évidence. L’approche chirurgicale se discute au cas par cas.

Ensuite, le Docteur Ashley Hill nous a proposé un résumé des différents sous-types de lichen plan pouvant atteindre les parties génitales féminines.

Il y a différents types de lichen plan (LP) vulvaire : classique, hypertrophique ou érosif.

Il s’agit principalement de patientes de 50-60 ans avec une symptomatologie intermittente : brûlures ou prurit sont les symptômes les plus fréquents. Dans les cas de LP, il faut rechercher ne atteinte buccale surtout en cas de LP vulvaire érosif. Dans la forme hypertrophique, l’atteinte est symétrique et souvent une forme érosive est associée ou même un lichen scléreux (qui n’atteint pas les parties pileuses de la vulve).

Le LP érosif peut entrainer des modifications architecturales. Une atteinte vaginale est possible, il est donc conseillé d’adresser la patiente au gynécologue pour un examen au spéculum (si la patiente le tolère). Il faut évoquer le diagnostic différentiel des HSIL. La vulvite de Zoon est souvent plus orangée et purpurique

Les données sont insuffisantes pour établir un éventuel risque plus élevé de néoplasie pour les femmes ayant un LP vulvaire (comme c’est le cas dans les LS).

Il faut traiter l’incontinence urinaire, surtout dans le LP éro-

sif qui peut être « entretenu » par l’incontinence. Il faut aussi toujours bien évaluer le vagin et les autres muqueuses, surtout face à un LP érosif.

La papillomatose vestibulaire est une variante de la normale, il y a de petites papules molles couleur chair, discrètes, avec une disposition symétrique

Par la suite, le Docteur Dauendorffer a effectué un « tour d’horizon » des balanites érythémateuses.

Dans le lichen scléreux génital, le phimosis est souvent hypochrome. Si le phimosis est plutôt inflammatoire érythémateux, le Docteur Dauendorffer conseille de faire un prélèvement pour analyses bactériologique et mycologique. Cet examen complémentaire doit être effectué lors d’une poussée et sans aucune application topique ou toilette préalable.

En cas de balano-posthite candidosique aiguë, le patient aura principalement des pustules. Le traitement de la forme aiguë repose sur un imidazolé en première intention, ou le ciclopirox ou la terbinafine. Dans les formes chroniques, le gland est érythémateux et parfois squameux.

Le traitement de la forme chronique repose sur l’administration de fluconazole 100mg/jour 7 à 10 jours. Il faut faire une glycémie pour exclure un diabète

Chez les hommes ayant une candidose sans cause claire d’immunosuppression, le diabète est à exclure (pas spécialement chez la femme).

37 Décembre Janvier 2024
LICHEN SCLEREUX GENITAL

LICHEN SCLEREUX

Le lichen scléreux génital est le plus souvent asymptomatique chez l'homme

La dapaglifozine (inhibiteur SGLT-2) peut induire des balano-posthites, qui ne sont donc pas liées au diabète mais à son traitement. Dans ce cas, nous pouvons prescrire une dose d’orofluco® 150mg.

Pour la prévention des récidives, nous pouvons prescrire du fluconazole 150mg par semaine pendant six mois ou effectuer une posthectomie à visée préventive. Il n’est pas nécessaire de traiter de façon systématique le partenaire, il ne s’agit pas d’une infection sexuellement transmissible.

Il faut penser à la maladie de Bowen et à la papulose bowénoïde lorsque le patient se plaint de fissures post-coïtales.

Le risque de transformation est plus élevé en cas de maladie de Bowen que lors d’une papulose bowénoïde.

Pour la papulose bowénoïde, le traitement est surtout conservateur, car le risque de transformation est faible (sauf chez le patient immunodéprimé), la régression spontanée est possible et les lésions sont principalement multifocales. Les différents traitements, comme pour les condylomes, sont la cryothérapie, le laser CO2, l’électrocoagulation, l’imiquimod.

Pour les lésions HPV induites, il faut que le patient effectue un bilan IST et nous devons conseiller à la partenaire d’aller chez le gynécologue.

Pour les balanites non spécifiques, la non circoncision est un facteur de risque, car les résidus d’urine peuvent entrainer de l’inflammation. Il faut conseiller une bonne hygiène au patient : ni trop, ni trop peu d’hygiène. Cette forme de balanite est spontanément résolutive en quelques heures à jours.

Enfin, pour clôturer cette session internationale, le Docteur Sandra Ly a exposé quelques cas cliniques de pathologie génitale féminine.

La candidose récidivante est fréquente, surtout chez les femmes de 25-34 ans, notamment dans le décours d’une grossesse. Il faut évoquer ce diagnostic face à un prurit récidivant et rythmé. L’érythème est mal délimité, avec des contours flous et une extension périnéale. Les signes cutanés dominent sur le versant muqueux, il n’y a pas de leucorrhée. L’érythème est principalement localisé en bas des grandes lèvres, il y a parfois une petite desquamation périphérique avec potentiellement des pustules ou des érosions. Les fissures sont fréquentes voire un oedème des petites lèvres.

Le psoriasis génital atteint surtout les zones cutanées pileuses (grandes lèvres et pubis), avec des contours nets

En cas de suspicion de pathologie infectieuse, il faut faire un prélèvement là où ça gratte et pas dans le vagin. La biopsie cutanée risque de ne pas être concluante dans les candidoses récidivantes, il faut dès lors prélever et non pas faire une biopsie. Chez les femmes ménopausées, il faut éventuellement exclure un diabète et penser aux anti-SGLT2.

La carence en fer est discutée et débattue, le Docteur Ly propose de la rechercher en situation de post partum, de stérilet non hormonal ou chez des patientes vegan.

Dans certains cas, le Candida albicans est résistant au fluconazole, donc on peut prescrire de l’amphotéricine B ou micafungine ou des gélules vaginales d’acide borique (pas pendant la grossesse).

L’ulcère de Lipschutz est possible chez les jeunes filles n’ayant pas eu de rapport sexuel préalable, c’est douloureux. Il y a souvent des prodromes : état pseudo-grippal avec fièvre, asthénie, odynophagie, myalgies. Il faut faire les sérologies dont EBV (et éliminer une hémopathie maligne surtout une neutropénie).

L’EBV est le plus souvent une primo-infection, on constate surtout des IgM anti-VCA. La contamination se fait par les urines ou par voie hématogène, c’est probablement la réponse immune cytotoxique qui explique l’ulcération.

Face à ce type d’ulcération aiguë de la vulve, il faut éliminer une syphilis. Selon les antécédents familiaux et éventuellement une autre localisation, il faut aussi penser à une maladie de Behçet. Pour la prise en charge, il faut faire attention à l’association corticoïdes topiques et calcipotriol sur la zone génitale, car c’est très irritant.

38 Décembre Janvier 2024
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Une étude de phase II du cemiplimab en néoadjuvant pour le carcinome épidermoïde cutané (CSCC) de stade II à IV

Cette étude multicentrique non randomisée de phase II comportait 2 parties. Dans la partie 1, les patients atteints d’un CEC résécable de stade II-IV (M0) ont reçu 350 mg de cemiplimab en néoadjuvant toutes les 3 semaines (Q3W) pour un maximum de 4 doses, suivies d’une chirurgie à visée curative. Dans la partie 2, les patients ont reçu une dose adjuvante de cemiplimab pendant 48 semaines au maximum, une radiothérapie ou une simple surveillance. L’EFS (temps écoulé entre la première dose de cemiplimab néoadjuvant et la progression de la maladie empêchant la chirurgie, l’incapacité de procéder à une résection complète, la récidive de la maladie ou le décès quelle qu’en soit la cause), la DFS (temps écoulé entre la chirurgie et la récidive du CEC ou le décès quelle qu’en soit la cause) et l’OS ont été évalués par la méthode de Kaplan-Meier.  Au 1er décembre 2022, la durée médiane du suivi était de 18,7 mois (1,3-30,4 mois) pour les 79 patients. Parmi les 70 patients opérés, les choix les plus fréquents pour les soins ultérieurs étaient la surveillance seule (n=32), le cemiplimab (n=16), ou la RT (n=17) ou autre (Tab.1). Aucun des 40 patients présentant une réponse pathologique complète (pCR) et 1 des 10 patients avec réponse histologique majeure (MPR) ont récidivé. L’EFS estimée à 12 mois était de 89 % (IC à 95 %: 79-94 %) pour tous les patients et de 95 % (IC à 95 %: 81-99 %) pour les patients avec pCR. Parmi les 70 patients ayant subi une intervention chirurgicale, la DFS à 12 mois était de 92 % (IC à 95 % : 82-97 %). Pour l’ensemble des 79 patients, le taux estimé de SG à 12 mois était de 92 % (IC à 95 % : 8396 %). La fréquence des effets indésirables graves liés au traitement était de 19% chez les 79 patients inclus. Chez les 16 patients ayant reçu du cemiplimab dans la partie 2, deux événements indésirables graves ont été observés : une cardiomyopathie de grade 3 et une hypophysite de grade 3. Il n’y avait pas de décès lié au traitement. Chez les patients atteints d’un CEC de stade II-IV résécable, le cemiplimab en néoadjuvant l’efficacité à un an présente une survie de 89 % sans évènement, une absence de récidive chez les 40 patients en réponse complète pathologique, et 92% de survie à 1 an. Un essai de phase 3 va être initié.

Réf. : A phase II study of neoadjuvant cemiplimab for stage II to IV cutaneous squamous cell carcinoma (CSCC): One-year follow-up.

Neil Gross et al. ESMO 2023

Laser CO2 fractionné versus laser CO2 fractionné en sus du traitement médical topique dans le traitement du psoriasis des ongles

Dans cette étude, le traitement du psoriasis des ongles au laser CO2 fractionné, seul ou en association avec un traitement topique à base notamment de corticoïde, a montré une amélioration significative du score NAPSI à la fin de la période de suivi. Il n’y a pas eu de différence statistiquement significative entre les deux groupes en ce qui concerne le score NAPSI moyen, le score moyen de la matrice de l’ongle, le score moyen du lit de l’ongle ou l’amélioration de l’onycholyse après le traitement. En outre, les différences entre les deux groupes en ce qui concerne le score de satisfaction des patients et le score du médecin en aveugle n’étaient pas statistiquement significatives. En ce qui concerne les effets secondaires, le niveau de douleur sur l’échelle visuelle analogique (EVA) a montré une moyenne de 3,3 ± 2,1, ce qui est tolérable.

Il est essentiel, pour évaluer correctement l’amélioration de l’ongle, de laisser suffisamment de temps aux tablettes unguéales de se développer à partir de la matrice et être visiblement appréciables par l’observateur (9 mois dans cette étude).

Le mécanisme d’action exact du laser CO2 dans l’amélioration de la dystrophie unguéale peut être expliqué par la destruction des tissus jusqu’au derme conduisant à l’ablation des tissus, ce qui peut stimuler le rajeunissement et le remodelage du lit anormal de l’ongle. On pense également que la vaporisation et l’exfoliation du tissu de l’ongle induisent un remodelage diffus de l’ongle. Le laser CO2 fractionné peut également améliorer la pénétration des stéroïdes topiques dans le lit et la matrice de l’ongle à travers les zones de destruction.

L’inflammation initiale qui suit le traitement au laser CO2 fractionné et la libération de plusieurs métalloprotéinases matricielles (MMP) peuvent être responsables de la dégradation du collagène mature, qui est ensuite remplacé par du collagène nouvellement formé dans le derme, ce qui entraîne un remodelage du lit de l’ongle et, par conséquent, une amélioration de la plaque de l’ongle

Réf. : Dina A. El Sharkawy, Mohamed H.M. EL-Komy, Rehab M. Sobhi, Noura M. Abdel Raouf and Aya Fahim. Dermatol Surg. 2023;49(6):570-574.

Efficacité du delgocitinib topique dans l’eczéma chronique des mains

Les résultats de la phase 3 de l’étude DELTA 2 évaluant la crème de delgocitinib pour les adultes souffrant d’eczéma chronique des mains modéré et sévère ont été présentés au congrès de l’EADV 2023. Les résultats de cette étude randomisée, en double aveugle, ont démontré que la crème de delgocitinib, inhibiteur topique de la voie JAK-STAT (iJAK), comparativement à la crème véhicule, améliore de façon statistiquement significative l’eczéma chronique des mains modéré à sévère, une évaluation clinique réalisée auprès des patients et des cliniciens. Une analyse supplémentaire de DELTA 2 a conclu que l’application biquotidienne de delgocitinib en crème chez des adultes atteints d’un eczéma chronique modérée à sévère entraînait une exposition systémique minimale sur une période de 16 semaines, confirmant le profil d’innocuité de cet iJAK topique.

Réf. : Schliemann S et al. Efficacy and safety of delgocitinib cream in adults with moderate to severe chronic hand eczema: results of the Phase 3 DELTA 2 trial. Poster Presentation #P0395. EADV Congress 2023, Berlin, Germany, 11-14 octobre 2023.

40 Décembre Janvier 2024
SCIENCE NEWS

LA 9e ÉDITION DU SYMPOSIUM DERMATOESTHÉTIQUE DE BRUXELLES 41

Le symposium dermato-esthétique, organisé par le professeur Jan Gutermuth et le docteur Samira Baharlou de l’UZ Brussel, a été une nouvelle fois un énorme succès, par son nombre de participants (plus de 180 participants) et la qualité des présentations. Cette 9ème édition s’est déroulée le samedi 25 novembre 2023 au Bowling Stones à Wemmel avec pour thème : “The lower face, great expectations from both sides (physician & patient) !”. Des experts de diverses spécialités ont partagé leurs connaissances et leur expérience en matière d’esthétique. Vous trouverez ci-dessous les points importants de ces présentations intéressantes.

ANATOMY AND AGING OF THE LOWER FACE.

Dr M. Büttner - Chirurgie maxillo-faciale, UZ Brussel

Le symposium a débuté avec une conférence très intéressante du Dr Büttner sur l’anatomie du bas du visage et l’influence du vieillissement sur cette zone. Il y a plusieurs siècles déjà, le concept des proportions idéales du visage et du corps a été décrit par Léonard de Vinci selon la “règle des tiers”. Cette

règle est toujours la clé de la beauté idéale. Le visage peut être divisé en trois parties : de la racine des cheveux à la glabelle, de la glabelle à la base du nez et de la base du nez au menton. Une répartition égale de ces trois régions permet d’obtenir un visage harmonieux et attrayant. Lors de l’examen clinique du patient, il est également important de prendre en compte des points de référence tels que le plan facial horizontal et vertical, l’angle de la mâchoire et la “ligne de Ricketts”. Le Dr Büttner a ensuite évoqué les effets du vieillissement sur les différentes structures sous-cutanées, notamment les coussins graisseux,

Décembre Janvier 2024 CONGRES UZ

les ligaments, les muscles et les os. D’une part, on constate une perte de masse graisseuse et osseuse entraînant une perte de volume au niveau du visage. D’autre part, un excès de graisse et de peau peut se produire au niveau du cou. Les muscles du visage deviennent progressivement hypertoniques et jouent un rôle majeur dans le développement des rides. Il est important de connaître les effets du vieillissement sur ces structures, car ces questions seront abordées dans les traitements esthétiques visant à rajeunir le visage.

IMPACT OF THE LOWER FACE AND BEAUTY PERCEPTION.

Dr. L. Wauters - Chirurgie maxillo-faciale, Centre médical de Meise

Le docteur Wauters a présenté son approche systématique de l’harmonisation de la partie inférieure du visage. Elle a souligné l’importance d’évaluer et de traiter de haut en bas, en considérant que les changements dans la partie supérieure du visage affecteront la partie inférieure. Ensuite, en travaillant de l’extérieur vers l’intérieur, l’ajout de volume aux côtés latéraux du visage entraînera un effet de lifting naturel. Enfin, à l’aide de quelques cas, elle a illustré son approche selon le principe suivant : “projection - hauteur - soutien - étirement”. Elle a montré que, dans certains cas, le meilleur résultat est obtenu par un traitement chirurgical. Il est donc important de connaître les limites des produits de comblement et de savoir quand il est préférable de recourir à une correction chirurgicale.

LASER AND ENERGY-BASED DEVICES, CHALLENGE AND OPPORTUNITY !

Dr. C. Diercksens – Dermatologie, Dermatology Centre Brussels

La demande des patients pour des alternatives non chirurgicales entraîne une augmentation de l’offre de lasers et de dispositifs à base d’énergie. Mais à quoi peuvent servir ces appareils et quels résultats peut-on en attendre ? Les irrégularités de la texture de la peau, les rides et les cicatrices peuvent être traitées à l’aide d’un “laser de resurfaçage”, qui stimule la production de collagène dans la peau. Il existe deux types de lasers de resurfaçage : le laser ablatif, où la couche supérieure de la peau est abrasée par évaporation, et le laser non ablatif, où la couche supérieure de la peau reste intacte. Ce dernier a un processus de guérison plus court mais aussi un effet moins prononcé. Les lésions vasculaires et les taches pigmentaires, qui apparaissent fréquemment avec le vieillissement de la peau, peuvent être traitées à l’aide de lasers vasculaires, de lasers pigmentaires ou de lasers à lumière pulsée (IPL). Les patients souffrant d’un excès de graisse sous le menton peuvent bénéficier de la cryolipolyse. Enfin, le Dr Diercksens parle des nouveaux dispositifs de resserrement de la peau : la radiofréquence par microneedling fractionné et les ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU). Ces appareils stimulent la production de collagène et le remodelage de la peau, ce qui entraîne un effet tenseur et volumateur. La gamme croissante d’appareils à base d’énergie rend difficile le choix du meilleur traitement. La clé d’un résultat réussi consiste toutefois

42 Décembre Janvier 2024 CONGRES UZ

à combiner différentes modalités de traitement, en équilibrant l’efficacité par rapport à la durée du processus de guérison et aux risques potentiels, en concertation avec le patient.

INJECTABLES, DOES AND DON’TS !

P. Cuvelier – Médecin esthétique, Centre de la Fontaine, Loverval

Le Dr. Cuvelier a présenté les résultats pratiques qu’il a obtenus avec les injectables en utilisant les codes MD. Il a illustré son approche systématique selon la règle “fondation - contourraffinement”. Il s’agit d’utiliser des produits de comblement pour assurer d’abord une bonne base, puis de travailler sur le contour du visage, comme le menton ou les tempes, et enfin d’affiner les lèvres. La communication avec le patient reste ici très importante pour trouver un compromis entre le projet idéal du médecin et celui adapté au budget du patient.

SURGERY, WHEN AND HOW ?

D. Las – Chirurgie Maxillo-faciale, Hôpitaux de l’Europe Bruxelles

Notre visage est notre identité, mais il joue aussi un rôle fonctionnel et social. Malgré l’essor des produits injectables et des dispositifs à base d’énergie, la chirurgie reste le meilleur traitement pour certaines indications. Par exemple, la récession de la mâchoire peut entraîner des difficultés respiratoires, et les patients apprécieront la restauration de la fonctionnalité après l’opération. D’autres “signaux d’alarme” indiquent la nécessité d’un traitement chirurgical, notamment une déviation de l’occlusion, une déviation de la fermeture des lèvres et une peau

d’orange au niveau du menton. Outre la faisabilité, les souhaits personnels du patient jouent un rôle important, influencés par la culture et les idéaux de beauté actuels.

PERIORAL & LIPS, A REALISTIC APPROACH ?

Dr. S. Baharlou, Dermatologie, Universitair Ziekenhuis Brussel

Enfin, le Dr Baharlou a donné une conférence sur la zone périorale et les lèvres, une région qui préoccupe de plus en plus la population féminine. Des lèvres pleines, et en particulier un bord vermillon plus haut, sont associées à une plus grande attractivité et à une apparence plus jeune. Outre le volume des lèvres, il est important de tenir compte des points de repère spécifiques, de la projection des lèvres, de la forme du sourire et des dents. Il convient d’être prudent lors de l’utilisation de produits de comblement au niveau de la région péribuccale, compte tenu de la proximité de l’artère faciale et du risque de complications vasculaires. Il est extrêmement important d’informer clairement le patient sur les symptômes d’alarme des complications potentielles. Les produits de comblement à base d’acide hyaluronique, mais aussi la célèbre toxine botulique, ont leur place dans le traitement de caractéristiques péribuccales spécifiques, telles que le “gummy smile”, le “cobblestone chin” et les “smokers lines”. Enfin, les rides et irrégularités périorales peuvent être traitées par peeling et microneedling, une option de traitement sûre et à faible impact.

Après cette magnifique neuvième édition, le Pr Gutermuth et le Dr Baharlou attendent avec impatience le dixième anniversaire qui aura lieu l’année prochaine. Ils comptent déjà sur votre présence nombreuse !

43 Décembre Janvier 2024 CONGRES UZ

Service de

Hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL DES DERMATOSES DES PAUPIÈRES

D'après une présentation du Docteur Lilia Bekel, lors du séminaire de dermatologie pédiatrique à l'hôpital Necker (SDPHN 2023).

Les pathologies palpébrales sont un motif fréquent de consultation en dermatologie.

La liste reprise ci-dessous est loin d’être exhaustive. On retiendra les diagnostiques principaux suivants :

1. DERMATOSES ŒDÉMATEUSES

DES PAUPIÈRES

L’étiologie d’un œdème palpébral pose un défi en raison de la variété des maladies potentiellement impliquées, ainsi que de leur possible interconnexion. Lorsque l’œdème palpébral est bilatéral, il faut d’abord envisager une origine immuno-allergique. En revanche, si le gonflement est unilatéral, il convient de considérer en premier lieu une cause infectieuse locale.

L’atteinte cutanée concerne 20% des cas de lupus néonatal, les anomalies biologiques asymptomatiques (hépatiques et/ou hématologiques – anémie ou thrombocytopénie -) 40% des cas et l’atteinte cardiaque 2% des cas (bloc auriculo-ventriculaire ou BAV). Cette dernière fait toute la sévérité de la pathologie. Les atteintes systémiques et cutanées sont transitoires. En revanche, l’atteinte cardiaque est définitive.

Les lésions cutanées apparaissent très précocement, parfois moins de 2 jours après l’exposition solaire. La durée est variable, mais généralement on observe une résolution des lésions dans les 12 premiers mois de l’enfant. Le visage et le cuir chevelu sont les zones atteintes de façon prépondérante.

Le signe de Hoagland est un œdème symétrique des paupières supérieures. Il a été décrit pour la première fois en 1952 par R. J. Hoagland. La prévalence va jusqu’à 50% des cas de primo-infection à EBV. Il s’agit d’un gonflement palpébral en S des paupières supérieures, observé dans la phase précoce de la mononucléose et qui disparaît autour de J5. Il n’est pas associé à une conjonctivite ni à une inflammation des paupières.

2. DERMATOSES

INFLAMMATOIRES

a. Maladies systémiques : la dermatomyosite et syndromes de chevauchement, le lupus néonatal

Les enfants nés de mère présentant des autoanticorps dirigés contre les ribonucléo-protéines appelées SSA/Ro ou SSB/La, peuvent développer un lupus néonatal.

La fréquence du BAV chez les femmes enceintes ayant une connectivite associée à un anticorps anti-SSA/Ro est estimée à 1-2% et le risque de récurrence à chaque grossesse est de 10 à 17%, d’où l’importance du suivi chez ces mamans.

Concernant la prise en charge cutanée, il faut insister sur la photo-protection et sur les traitements par dermocorticoïdes éventuellement si besoin.

Dans 20% des cas, les patients garderont des séquelles cutanées (télangiectasies, hyperpigmentation, hypopigmentation).

b. Vascularites : œdème aigu hémorragique

L’ œdème aigu hémorragique est une vascularite bénigne survenant spécifiquement chez le nourrisson. Cliniquement, on observe des macules purpuriques ou ecchymotiques arrondies, souvent en cocardes de 1 à 5 cm de diamètre, symétriques, des membres inférieurs, des extrémités, sur le siège et le visage (joues, oreilles et paupières +++). Cette atteinte spectaculaire contraste avec un très bon état général. La guérison est spontanée.

L’âge moyen de survenue est de 11 mois (80% des enfants ont entre 6 et 24 mois). Les atteintes extra-cutanées sont rares, transitoires et sans gravité. Le diagnostic reste clinique. La biopsie cutanée n’est pas indispensable. Si elle est réalisée en cas de doute, on observe une vascularite leucocytoclasique des vaisseaux de petits calibres du derme avec

44 Décembre Janvier 2024 DERMATOLOGIE PEDIATRIQUE

un dépôt d’IgA en immunofluorescence directe dans 25% des cas.

c. Dermatite atopique, eczéma de contact

Lorsque l’on traite un eczéma des paupières, il est indispensable d’évaluer tous les topiques qui sont appliqués sur les paupières, afin d’éliminer un eczéma de contact qui péjorerait la dermatite atopique. On se concentrera également sur ce qui pourrait être manuporté (ex : vernis à ongles). Les paupières étant très fines, elles sont propices aux eczéma de contact. On peut utiliser les dermocorticoïdes sur les paupières, avec prudence et il faut rechercher la dose minimale efficace. Les preuves de relation entre les corticostéroïdes topiques et le glaucome sont mitigées.

Il existe des facteurs spécifiques de risque d’augmentation de la pression intraoculaire qui sont l’âge (< 10 ans ou > 40 ans), la myopie, le diabète, une maladie du tissu conjonctif, des antécédents de chirurgie réfractive ou un antécédent familial ou personnel de glaucome à angle ouvert. Chez ces patients, il faudra être plus vigilant et bien coopérer avec l’ophtalmologue et les adresser au moindre doute.

Tout refus du traitement à cause de la peur des dermocorticoïdes sur les paupières peut entraîner des complications de la dermatite atopique et donc augmenter le risque de morbidité oculaire. En dehors des traitements, les complications générales de la dermatite atopique sur l’œil sont la blépharite (6% des patients), la kératoconjonctivite, le kératocône, le glaucome, la cataracte, le décollement de la rétine et les infections à HSV. Pour toutes ces raisons, il est indispensable de traiter ces patients. Comme alternative au traitement par dermocorticoïdes, on retrouve les inhibiteurs de la calcineurine. Il n’ont a pas d’effet sur la pression intraoculaire et n’entraient pas de risque accru de surinfections virales. Leur utilisation est souvent associée à de légers picotements, brûlures et démangeaisons au site d’application. Ils peuvent être utilisés à partir de l’âge de 2 ans.

3. DERMATOSES INFECTIEUSES

a. Bactériennes : impétigo staphylococcique ou streptococcique

b. Fongiques : dermatophytie

Dans les dermatophyties avec atteinte du poil, on peut avoir un échec des traitements locaux et avoir besoin d’un traitement général, d’où l’importance de faire un prélèvement mycologique avant de traiter.

c. Parasitaire : phtiriase

Les poux sont des ectoparasites hématophages spécifiques de l’homme. On en distingue trois sortes : les poux de tête (Pediculus humanus var capitis), les poux pubiens (Phtirus pubis) et les poux du corps (Pediculus humanus var corporis)

L’étiologie d’un œdème palpébral pose un défi en raison de la variété des maladies potentiellement impliquées, ainsi que de leur possible interconnexion

La phtiriase ciliaire est une blépharite à Phtirius pubis, parasite strictement humain.

Chez l’adulte, une atteinte pubienne est souvent associée. L’atteinte pédiatrique est rare du fait de l’absence de poils pubiens dans cette tranche d’âge.

La phtiriase ciliaire se manifeste principalement par un prurit palpébral. A l’examen clinique, on observe les lentes du parasite enduisant les cils, des croutes à la base des cils et une blépharite peut être associée.

Lorsque l’on suspecte une phtiriase ciliaire, l’examen parasitologique est capital car il va permettre de confirmer le diagnostic avec l’identification de l’espèce.

Il faudra avoir en tête la question du sévice sexuel mais ce n’est pas forcément associé à de la maltraitance chez l’enfant, puisque la contamination se fait par le biais de vêtements ou de literie infectés.

Le traitement n’est pas simple. ; il faut essayer de retirer les lentes mécaniquement mais c’est souvent très difficile. Il faut souvent l’associer à un traitement chimique (vaseline salicylée par exemple).

L’enquête de l’entourage est nécessaire afin de détecter la source de contamination et de prévenir les réinfestations.

Pour conclure, les dermatoses des paupières représentent parfois le signe unique ou inaugural d’une maladie systémique. L’examen clinique de l’ensemble du tégument est bien sûr capital pour avancer dans la démarche diagnostic.

45 Décembre Janvier 2024 DERMATOLOGIE PEDIATRIQUE

Service de dermatologie, Hôpital universitaire des enfants Reine Fabiola

PARTICULARITÉS

TOPOGRAPHIQUES DU PIED

D'après une présentation du Docteur Bataille, lors du séminaire de dermatologie pédiatrique à l'hôpital Necker (SDPHN 2023).

Le pied est l’extrémité inférieure du corps humain, est relié à la jambe et permet la station verticale, ainsi que la marche.

Il est sollicité en permanence chez les enfants. Des pathologies et des traitements liés à ces pathologies peuvent être invasifs; il faut sémiologiquement regarder les lésions et discuter le diagnostic afin de proposer ou non un traitement.

LA SYPHILIS CONGÉNITALE

La syphilis congénitale reste rare dans les pays industrialisés, car il existe un dépistage dans le premier trimestre de grossesse. La transmission se fait de la mère au fœtus par la voie transplacentaire. Le risque de transmission dépend du terme de la grossesse, et il est maximal en 2ème partie de grossesse. Si le traitement est réalisé en début de grossesse, le risque de contamination est quasi nul. Les risques de la syphilis congénitale sont la fausse couche/mort fœtale in utéro (30-40%), des accouchements prématurées (30-40%), la mortalité périnatale est de 20% et le risque de séquelles graves atteint 20%.

La syphilis congénitale précoce - <2 ans Les enfants peuvent développer précocement la syphilis congénitale. Dans cette situation, nous observerons principalement des signes dermatologiques, comme le “coryza syphilitique”, le “pemphigus

palmoplantaire ou pemphigus syphilitique” (qui sont ces bulles au niveau des plantes des pieds et des paumes des mains), des “syphilides papuleuses et érosives” (que l’on peut voir sur l’ensemble du tégument). Il peut y avoir d’autres signes dermatologiques, des signes osseux et viscéraux (l’ostéochondrite syphilitique).D’autres organes peuvent être atteints, se manifestant par un ictère néonatal précoce, une hépato-splénomégalie, des adénopathies diffuses, une atteinte méningée latente, une anémie, une protéinurie, un syndrome néphrotique, …

La syphilis congénitale tardive - >4 ans Il existe des formes plus tardives. Les enfants naissent sans symptomatologie, et développent les lésions après 4 ans. Dans ce cas-ci, il y a peu de signes dermatologiques. On voit principalement des signes ophtalmologiques avec une kératite interstitielle (dans 50% des cas), des signes dentaires et stomatologiques avec des dystrophies dentaires. Dans 5% des cas, la surdité est une complication de la syphilis tardive. D’autres symptomatologies sont décrites : l’hydarthrose du genou, la périostite chronique, des affections rénales, hépatiques, neurologiques, …

LA PEMPHIGOÏDE BULLEUSE DU NOURRISSON

C’est une pathologie rare, que l’on voit principalement chez la personne âgée, mais il existe des cas chez l’enfant. Il y deux pics chez l’enfant : un avant l’âge de 1 an et le deuxième autour de 8 ans. Dans les formes infantiles, on observe cliniquement des bulles palmoplantaires dites “en grappes de raisin”, sans atteinte muqueuse (ou très légère). Le pronostic est très bon, avec une rémission complète des lésions après le traitement. Le traitement de première intention repose sur l’utilisation de dermocorticoïdes, comme chez l’adulte.

46 Décembre Janvier 2024 DERMATOLOGIE PEDIATRIQUE

Dans les formes néonatales, il faut toujours rechercher des anticorps maternels.

L’ÉPIDERMOLYSE BULLEUSE HÉRÉDITAIRE SIMPLEX

Lorsqu’un enfant présente des bulles récidivantes sur les mains et sur la plante des pieds après l’acquisition de la marche, cela doit nous faire évoquer une épidermolyse bulleuse héréditaire simplex. Il s’agit d’une forme localisée, peu symptomatique, qui donne des bulles sur les zones de frottements.

L’HIDRADÉNITE PLANTAIRE IDIOPATHIQUE

Il s’agit d’une entité qui se manifeste chez les enfants en bonne santé, qui peut être spontanée ou apparaître après un traumatisme plantaire (marche prolongée ou pratique sportive avec hypersudation). L’évolution est systématiquement bénigne en quelques jours. Cliniquement, on observe des lésions nodulaires, érythémateuses, de petites tailles.

Dans le diagnostic différentiels de cette pathologie, on retrouve les engelures (qui se retrouvent plutôt sur la face dorsale des doigts), l’érythème polymorphe (avec une disposition annulaire avec des cocardes).

LA

FIBROMATOSE

DIGITALE INFANTILE

Ce sont des nodules de couleur chaire, qui peuvent être rosés et érythémateux. C’est une pathologie qui peut être congénitale ou apparaître, dans la majorité des cas, dans la première année de vie. L’histoire naturelle de cette pathologie évolue en trois phases : la croissance lente dans le premier mois, une croissance rapide (10-14 mois) et enfin une évolution spontanément favorable avec généralement une disparition des lésions. Généralement, ces lésions sont asymptomatiques; il y a de rares cas de formes mutilantes qui ont été décrites. La règle est l’abstention thérapeutique. Si on se retrouve face à des formes mutilantes, des injections de corticoïdes ou la chirurgie peuvent être proposés (il faut savoir qu’il y a de forts risques de récidive après la chirurgie).

Les diagnostics différentiels sont les fibromatoses plantaires (mais sémiologiquement on arrive très bien à faire la différence

car elles sont rares chez l’enfant, l’incidence augmente avec l’âge et il n’y a pas de régression spontanée), les chéloïdes (dans ce cas-là, il y a dans la grande majorité des cas un contexte traumatique), les autres fibromatoses juvéniles avec le fibrome des gaines tendineuses et le fibrome aponévrotique calcifiant (la localisation est souvent évocatrice), les hamartomes avec les hamartomes conjonctifs et les nodules adipeux plantaires congénitaux et enfin les tumeurs malignes tel que le fibrosarcome infantile.

LE FIBROSARCOME INFANTILE

Il s’agit d’une pathologie qui survient dans les deux premières années de vie. Cliniquement, ce sont des nodules violacés qui s’ulcèrent en leur centre, qui prédominent au niveau des membres. Le diagnostic se pose par IRM, biopsie et par diagnostic moléculaire (gène de fusion ETV6-NTRK3). Il peut se compliquer d’une CIVD et rarement de métastases (<10% des cas). Le traitement est chirurgical (récidive locale fréquente), avec le développement ces dernières années d’une thérapie ciblée qui est en cours d’étude de phase III (inhibiteur de TRK - larotrectinib). La survie est bonne, de 90% à 10 ans. Les diagnostics différentiels sont essentiellement les lésions vasculaires congénitales.

LES NODULES ADIPEUX PLANTAIRES CONGÉNITAUX

Ces lésions sont soit congénitales, soit apparaissent dans les premiers mois de vie. Leur croissance est proportionnelle au développement de l’enfant. Elles sont asymptomatiques et ne gênent pas le développement de la marche; la règle est donc l’abstention thérapeutique. Cette entité n’est pas décrite chez l’adulte, la régression spontanée avec le temps est donc supposée.

47 Décembre Janvier 2024 DERMATOLOGIE PEDIATRIQUE

LA VIE APRÈS

LA TRANSPLANTATION

Lorsqu’un patient porteur d’un nouveau rein a demandé au professeur Monbaliu en 2006 s’il pouvait remonter le Mont Ventoux à vélo, la réponse a été aussi simple que surprenante. “Bien sûr, et je viendrai avec vous.” Cela a conduit à la création de Transplantoux, une organisation à but non lucratif qui encourage les patients greffés à faire de l’exercice.

REMONTER LE VENTOUX

AVEC UN CŒUR NEUF

Le Mont Ventoux est le symbole de la montagne que nous pourrions tous rencontrer ou heurter. Les donneurs d’organes n’ont pas atteint le sommet de leur montagne, mais offrent aux receveurs la possibilité de gravir la leur.

Aujourd’hui, Transplantoux, nom issu de la fusion Transplantation + Ventoux est une association à but non lucratif qui organise diverses activités physiques tout au long de l’année.

Ces activités varient en intensité afin d’être accessibles et agréables pour tous les bénéficiaires, quel que soit leur niveau de forme physique actuel. : “Avec des greffés pratiquant des activités sportives et impliquant leur famille, leurs amis et leurs encadrants médicaux, Transplantoux est un exemple pour la société. Nous rassemblons les gens et les laissons dépasser leurs propres limites dans leurs limites physiques et capacités mentales ». explique le Prof. Dr. Diethard Monbaliu, fondateur et président de Transplantoux

Tous les deux ans, après plus de six mois de préparation physique, les membres Transplantoux les plus en forme physiquement gravissent la mythique montagne française du Mont Ventoux à vélo ou à pied dans un environnement sûr et chaleureux créé par la présence de leurs encadrants médicaux, de leur famille et amis. Il fallait une initiative comme Transplantoux. « Pour quelqu’un qui a eu une crise cardiaque, il y a eu tout un processus de rééducation. Il n’y avait presque rien pour les patients transplantés. Alors qu’une telle intervention est une atteinte au corps. Il y a les conséquences de la défaillance d’un organe, mais l’impact psychologique est également lourd. C’est pourquoi, nous avons étudié comment le sport durable peut avoir un impact sur le processus de guérison.’ Lors des manifestations sportives organisées par l’asbl, les patients sont généralement accompagnés par un médecin, un physiothérapeute ou une infirmière. Les activités peuvent être ancrées localement ou peuvent être organisées pendant des événements plus grands.

L’ACTIVITÉ PHYSIQUE POUR TOUS

L’activité physique est un paramètre clé de la prise en charge, de l’annonce de la maladie jusqu’à la revalidation post-greffe et doit faire partie intégrante du quotidien, au même titre que le traitement médicamenteux. Le stretching, la gymnastique (douce), la marche, les escaliers, la course à pied et le vélo (loisir) sont de loin les exercices qui assurent un épanouissement à faible risque. Les recommandations consistent à combiner des exercices d’endurance (ex : marche, escaliers, course à pied, vélo) et des exercices de renforcement musculaire. Transplantoux vise également à améliorer les résultats à long terme après la transplantation en stimulant, assimilant et menant des recherches scientifiques multidisciplinaires sur le rôle de l’activité physique avant et après la transplantation

“Mais nous voulons aussi sensibiliser, notamment en stimulant la recherche scientifique sur les effets positifs de l’exercice et du sport sur diverses maladies”, explique Monbaliu. “Et nous essayons de convaincre le gouvernement d’investir davantage dans ce domaine.”

AU-DELÀ DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE

Transplantoux sensibilise au don d’organes, met les receveurs en contact avec leurs pairs et les motive à mener une vie saine et active. L’approche se veut également holistique. .

Le don d’organes est la base sur laquelle la nouvelle vie de nombreuses personnes repose. Pour donner une seconde chance au plus grand nombre de personnes possible, Transplantoux veut SENSIBILISER en permanence sur le don d’organes et la transplantation d’organes, avec respect pour le donneur qui donne sa vie.

C’est pourquoi Transplantoux veut ENCOURAGER les transplantés à mener une vie saine, à faire de l’exercice et à faire du sport. Le rôle de la sédentarité n’est pas une fable

Une recherche multidisciplinaire est nécessaire pour améliorer les résultats à long terme après une transplantation d’organe.

48 Décembre Janvier 2024 REPORTAGE

BIO

Diethard Monbaliu est né à Ostende en 1971. Il a étudié à la KU Leuven. Il est aujourd’hui chirurgien transplanteur spécialisé dans le foie, les reins, l’intestin grêle et le pancréas. Il mène des recherches, entre autres, sur la préservation des organes grâce à des machines et sur l’importance du sport et de l’exercice dans le processus de récupération. En 2008, il fonde l’asbl Transplantoux pour inciter les greffés à faire de l’exercice.

Transplantoux s’engage à STIMULER la recherche scientifique et se charge de l’annonce et la diffusion de ces résultats.

Transplantoux veut RÉUNIR des gens. Transplantoux réunit les autres transplantés, la famille, les amis, mais aussi la famille du donneur et son entourage. Ils sont unis dans leur motivation à rester en bonne santé, à faire de l’exercice ensemble et à montrer du respect pour le donneur qui a donné sa vie

Une organisation comme Transplantoux ne saurait se passer de sponsors qui l’aident à soutenir ses activités par des conseils et des actions.

Eau Thermale Avène est l’un de nos sponsors, particulièrement engagé dans la prévention des cancers de la peau. En effet, il existe une incidence plus élevée de cancer cutané après une transplantation rénale (taux 7x plus important). Les deux facteurs les plus importants dans le développement des carcinomes cutanés chez les transplantés sont l’exposition solaire et l’immunosuppression. Il existe une nette prédominance des carcinomes spinocellulaires (s) par rapport aux basocellulaires chez les transplantés contrairement à une population témoin non immunodéprimée ; les Iésions sont volontiers multiples’ avec une distribution anatomique prédominant sur les zones exposées’ comme dans la population témoin. La fréquence du mélanome malin serait 2 à 5 fois. plus élevée chez 1e transplanté d’organe par rapport à des témoins appariés quant à l’âge’ au phototype et à l’exposition solaire; Les mesures préventives consistent en une formation pédagogique, en évitant le soleil et en traitant les kératoses.

Patient/Participant/Gagnant de médaille sur le World Transplant Games qui se protégeait contre le soleil en Australie avec Avène

Pourquoi cette collaboration avec Transplantoux ?

« Chez Pierre Fabre, explique ….. notre modèle d’entreprise repose sur trois piliers : Prévention - Traitement - Soutien. Nous faisons de la prévention avec notre protection solaire, nous traitons les patients avec nos médicaments oncologiques ou notre dispositif médical Sunsimed® et nous soutenons les professionnels de la santé dans l’orientation et la sensibilisation des patients et des consommateurs, comme avec Transplantoux. Ce partenariat a s’inscrit parfaitement dans le cadre de notre mission : “Chaque fois que nous prenons soin d’une personne, nous rendons le monde meilleur”.

A propos des cancers cutanés

Les cancers cutanés, notamment les carcinomes spinocellulaires, sont les cancers les plus fréquents chez les greffés d’organe solide avec une augmentation de l’incidence à distance de la transplantation et à terme plus de la moitié des patients greffés sont concernés. Les cancers cutanés représentent à long terme un facteur de morbidité important puisque le risque de ce type de cancer augmente avec la durée de l’immunosuppression. Le délai d’apparition dépend de l’âge au moment de la transplantation, du type de peau, de l’exposition au soleil et de l’immunosuppression.Le type de transplantation d’organes est également un facteur dans le risque de développement tumoral.

Les patients peuvent présenter différentes variétés de cancers cutanés incluant le mélanome, la maladie de Kaposi et d’autres tumeurs plus rares, mais 95 % des cancers cutanés développés par les patients transplantés sont des carcinomes. La majorité des patients vont développer des carcinomes multiples comportant non seulement des carcinomes spinocellulaires mais aussi des carcinomes basocellulaires L’augmentation des carcinomes avec le temps se fait sur un mode linéaire pour les carcinomes basocellulaires et exponentiel pour les carcinomes spinocellulaires ce qui conduit à une inversion des rapports carcinomes spinocellulaires/ basocellulaires observés dans la population non immunodéprimée Fréquemment, les patients ont également d’autres lésions dysplasiques à caractère multiple, essentiellement des kératoses pré-épithéliomateuses et des maladies de Bowen (correspondant à un carcinome in situ) qui peuvent se transformer en carcinome spinocellulaire et des kératoacanthomes.

49
Janvier 2024 REPORTAGE
Décembre

L’URÉE, L’INGRÉDIENT UNIQUE POUR LES PEAUX SÈCHES

Chaque inconfort de peau nécessite un soin spécifique, pour réparer les peaux sèches, l’urée est un actif incontournable. C’est pourquoi cet ingrédient se trouve dans la formule du nouveau lait hydratant Lipikar Urea 10% de La Roche-Posay.

43% DE LA POPULATION SOUFFRE DE PEAU SÈCHE

La sécheresse cutanée est due à différents facteurs corrélés les uns aux autres, induisant un cercle vicieux:

• la fragilisation de la barrière cutanée est due à un manque de lipides épidermiques.

• cette fragilisation entraîne une plus grande évaporation de l’eau épidermique ainsi qu’un déficit de facteurs hygroscopiques capables de retenir l’eau.

• ce déficit intrinsèque de facteurs hygroscopiques, entraîne une sécheresse épidermique, car il cause une altération de l’activité des protéines de desquamation épidermique. En effet, le manque d’eau cause une mauvaise circulation et une mauvaise synthèse de ces protéines.

La desquamation du Stratum Corneum se fait alors par amas de cornéocytes de surface, provoquant une fragilisation de la barrière cutanée.

— La déshydratation épidermique est responsable d’une desquamation anormale de la peau, entrainant une déficience de l’activité des enzymes de desquamation. —

L’ÉTIOLOGIE DE LA PEAU SÈCHE

Plusieurs facteurs peuvent causer une peau sèche:

• une prédisposition génétique: la xérose désigne une peau sèche, l’ichtyose est une peau très sèche, écailleuse sur de grandes surfaces, difficile à traiter, pathologique et qui correspond à une dermatose caractérisée par un déficit génétique de la synthèse de profilaggrine.

• des expositions solaires trop fréquentes et trop prolongées

• des facteurs environnementaux: froid, vent, chaleur extrême

• le vieillissement: la xérose sénile affecte plus de 50 % des personnes âgées de plus de 65 ans, le plus souvent la sécheresse se situe au niveau des jambes et du tronc, mais elle peut être présente sur tout le corps.

• une dermatose comme le psoriasis, la dermatite atopique, …

• la kératose pilaire (KP) est une affection cutanée génétique fréquente et bénigne qui provoque des bouchons kératiniques dans l’orifice folliculaire, principalement sur les bras et les jambes, associés à des degrés variables d’érythème périfolliculaire, de sécheresse et de rugosité. Elle touche environ 40 % des adultes et 50 à 80 % des adolescents.

50 Décembre Janvier 2024 REPORTAGE

NATURE ET ORIGINE DE L’URÉE

DANS LA PEAU

L’urée, encore appelée carbamide est le diamide de l’acide carbonique. Cette petite molécule est naturellement présente dans l’organisme et résulte de la dégradation des protéines. Au niveau de la peau, l’urée représente 7% de la composition du N.M.F. (Natural Moisturizing Factor).

Le N.M.F est présent dans les cornéocytes et a pour fonction d’hydrater les cellules qui s’y trouvent. Il regroupe un ensemble de facteurs hygroscopiques, capables de capter l’eau dont: des acides aminés libres, du PCA (acide pyrrolidone carboxylique), de l’urée, des lactates, des sels minéraux, des sucres (fructose, mannose, galactose, glucose). L’urée présente dans les NMFs des cornéocytes provient de deux sources: la transpiration et la dégradation de l’arginine par l’arginase en ornithine et en urée durant le processus de kératinisation. Le contenu total en urée dans une peau normale est de 1%.

— Bien qu’il y ait une corrélation entre la quantité d’urée dans la peau et certaines pathologies telles que la xérose ou la dermatite atopique, ce manque d’urée n’est pas la cause principale de ces sécheresses extrêmes. Cependant, l’utilisation de crèmes cosmétqiues à base d’urée permet d’améliorer ces cas de sécheresse. —

PRINCIPE D’ACTION DE L’URÉE

DANS LA PEAU

Lors de l’ultime phase de kératinisation, la filaggrine se dégrade progressivement et libère des acides aminés qui constituent le N.M.F. Cette dégradation est régulée par des protéases (enzymes), elles-mêmes sous la dépendance du pourcentage d’eau dans le stratum corneum. Parmi les acides aminés formés, il en est un en particulier qui fournit l’urée que l’on trouve dans le N.M.F.: l’arginine. La dégradation de l’arginine conduit à la formation d’ornithine et d’urée, qui se fixe à l’eau et qui régule les enzymes de dégradation, les protéases. L’urée est donc ainsi un véritable régulateur de l’hydratation.

DEUX ACTIONS DIFFÉRENTES

EN FONCTION DE

LA DOSE

Par sa capacité à fixer l’eau, l’urée va donc être un véritable régulateur des protéases. Les protéases vont jouer sur 2 sites d’action:

• Celles qui interviennent sur la dégradation de la filaggrine et donc sur la formation du N.M.F.

• Celles qui interviennent sur la dégradation de la cornéodesmosine (protéine de jonctions cellulaires entre kératinocytes).

Par sa capacité à activer les protéases, l’urée peut donc être pro-hydratante ou pro-kératolytique en fonction de la dose et de l’environnement.

Les propriétés hydratantes de l’urée se manifestent dès une faible dose (0.5 à 4 %), surtout en présence d’humectants comme l'urée. Les propriétés kératolytiques ou kérato-régulatrices de l’urée se manifestent à plus forte concentration, à savoir 10% et plus.

LIPIKAR LAIT UREA 10%:

LA SOLUTION DES LABORATOIRES

LA ROCHE POSAY POUR RÉPARER ET APAISER LES

PEAUX SÈCHES

Ce soin cosmétique aide immédiatement à réduire tous les signes de peau sèche. Il est principalement formulé avec des ingrédients ciblant la xérose:

• L’urée: cet actif a un effet kératolytique naturel qui favorise le renouvellement cellulaire, lisse la peau et maintient l’hydratation de la peau, la fonction barrière cutanée est préservée.

• L’hépes: ce composant organique a un effet kératolytique et améliore l’hydratation.

• L’allantoine: cet ingrédient apaise les sensations d’irritation, favorise le renouvellement cellulaire naturel et hydrate intensément la peau en retenant l’eau.

• Le beurre de karité: il est une source équilibrée d’acides gras. Il hydrate intensément la peau en retenant l’eau et renforce la barrière cutanée.

1) Testé sous contrôle dermatologique.

2) Un lait pour le corps qui prend en charge divers signes de peau sèche, rugueuse, squameuse, qui tiraille et qui démange.

3) Ce lait atténue la sécheresse et les rugosités jusqu’à 48 heures*.

4) Testé cliniquement sur les peaux sujettes à la kératose pilaire, à la xérose et au psoriasis.

5) Adapté aux peaux très sèches, rugueuses et squameuses. Pour les enfants dès 3 ans, les adultes et les seniors.

COMMENT LA CONSEILLER ?

Prélever une noisette de crème pour chaque partie du corps (à l’exception du visage) et l’appliquer sur une peau propre et sèche une ou deux fois par jour pour lui rendre sa douceur et sa souplesse. Les recherches cliniques* ont montré un effet anti-irritation d’une durée de 48 heures.

Efficacité prouvée: diminution immédiate de 98% de la sécheresse **

* Étude clinique menée auprès de 49 personnes, application pendant 14 jours et mesure 2 jours après la dernière application.

** Étude clinique sur 54 sujets après 1 utilisation

51 Décembre Janvier 2024 REPORTAGE

PEAUX SECHES A TRÈS SECHES :

LES 3 PRODUITS HEROS DE L’HIVER D'EUCERIN

Depuis plus de 100 ans, Eucerin se dédie aux soins dermo-cosm é tiques, menant des recherches pionnières dans le domaine de la peau et développant des soins de la peau innovants, cliniquement prouvés comme étant efficaces et offrant une haute tolérance. Les produits Eucerin protègent la peau et la rendent belle et éclatante de santé. Mais cela va bien au-delà : les problèmes de peau n’affectent pas uniquement l’épiderme des personnes concernées, mais pour ces personnes cela a souvent un impact sur leur amour propre et leur état mental, et donc sur la qualité de leur vie.

« Nous avons la conviction que les soins dermo-cosmétiques ont le pouvoir de changer la vie. C’est notre mission, notre raison d’être», déclarait d’ailleurs Cornelius Becker, Global Head chez Eucerin.

Et pour améliorer la qualité de vie (et de la peau) cet hiver, Eucerin met à l’honneur en ce moment trois de ses gammes de soin et trois « produits-héros » pour affronter les frimas.

LA SOLUTION EUCERIN

Pour ce faire, Eucerin propose plusieurs soins pour les peaux sèches et très sèches, sensibles, rugueuses ou atopiques, dans trois de ses gammes pH5, UreaRepair PLUS et AtopiControl.

1. EUCERIN PH5

La gamme Eucerin pH5 a été spécialement formulée pour répondre aux besoins des peaux sèches et sensibles. Le système unique Eucerin pH Balance System respecte le niveau de pH optimal de la peau et aide à renforcer les défenses naturelles de celle-ci, la rendant plus résistante face aux agressions extérieures et réduisant sa sensibilité. De nombreux produits présents dans la gamme pH5 contiennent également du Dexpanthénol.

Avoir une peau en bonne santé constitue la meilleure défense de l’organisme contre les agressions extérieures. Lorsque la peau est sèche et sensible, sa fonction barrière est compromise et elle est sujette à davantage de sécheresse et de sensibilité.

Tous les produits de la gamme protègent la peau contre le dessèchement, favorisent une hydratation durable et lui donnent un aspect et une sensation de douceur et de souplesse.

Le héros de saison : le Lait Corporel pH5

Ce Lait Corporel pour le corps très doux régénère la peau et prévient son dessèchement, activant ses défenses naturelles.

Le complexe pH5 Balance System préserve les défenses naturelles de la peau. L’association de tampon citrate pH5 et d’agents lavants extra doux protège les enzymes naturelles de la peau et renforce sa barrière protectrice.

52 Décembre Janvier 2024 REPORTAGE

2. EUCERIN

UREAREPAIR PLUS Ici la gamme Eucerin UreaRepair PLUS a pour mission d’apporter un apaisement immédiat des signes de peau sèche et ce pour 48 heures1 !

La peau sèche ou rugueuse représente plus de 40 % des causes de visites chez les dermatologues, les causes principales sont une hydratation insuffisante et un mauvais fonctionnement de la barrière naturelle de la peau qui entraînent une carence en lipides et un déficit en Urée et en Facteurs Naturels d’Hydratation (NMF) qui fixent les molécules d’eau dans la peau.

Tous les produits UreaRepair PLUS d’Eucerin sont formulés avec une combinaison unique d’ingrédients : des Céramides et d’autres lipides qui forment une enveloppe lipidique pour renforcer la barrière cutanée et la protéger de la perte insensible en eau. De l’urée et d’autres Facteurs Naturels d'Hydratation (NMF) pour soutenir la capacité de rétention d’eau de la peau et augmenter sa teneur en eau.

Il a été cliniquement prouvé que les formules ressourcent la peau en lipides et en eau pour un soulagement et hydratation immédiat. Les signes d’une peau sèche sont aussi retardés de 48 heures1. UreaRepair PLUS rend la peau lisse, souple et douce au toucher.

Le produit héros : l'Émollient 10% d'Urée UreaRepair PLUS Cet émollient pour le corps, léger mais très efficace, combine trois actions pour hydrater en profondeur et soulager les peaux sèches, rugueuses et tiraillées.

3. EUCERIN ATOPICONTROL

Et voici la gamme de soins adaptés aux différentes phases pour la peau à tendance atopique d’Eucerin;

Parce qu’il n’existe aucun remède connu contre la dermatite atopique, l’objectif principal des soins quotidiens de la peau atopique est de prolonger la phase non aiguë. Lors d’une poussée, la priorité est d’apaiser et de calmer la peau le plus rapidement possible. Eucerin AtopiControl offre des soins adaptés aux différentes phases dont la peau à tendance atopique a besoin.

La plupart des produits de la gamme contiennent un complexe unique d’ingrédients actifs à base de Licochalcone A apaisante et de Céramides renforçant la barrière cutanée.

Tous les produits sont cliniquement et dermatologiquement prouvés pour donner des résultats tout en étant doux pour la peau à tendance atopique. La recherche montre que la Crème Calmante Intensive AtopiControl d'Eucerin2 et que le Baume AtopiControl d'Eucerin2 favorisent également une bonne nuit de sommeil et améliorent la qualité de vie.

Le produit héros des peaux atopiques l’hiver : Le Baume AtopiControl

Un baume pour le corps à usage quotidien à base de Licochalcone A, de Céramides et de Beurre de Karité pour le soin des peaux à tendance atopique qui apaise les sensations de démangeaisons et renforce la barrière cutanée.

RÉFÉRENCES :

1 Étude clinique et auto-évaluation, 31 à 33 participants selon le produit. Ne concerne pas les produits nettoyants (Gel Nettoyant 5% d'Urée et Mousse Lavante à l'Urée)

2 Beiersdorf AG, PiU, Italie, avril/mai 2019

53 Décembre Janvier 2024 REPORTAGE

La norme d’or de l’hydratation

De nombreuses personnes souffrent d’une peau sèche qui démange, qui est rugueuse ou qui tiraille. En réponse à ces besoins spécifiques, les Laboratoires Dermatologiques Eucerin ont développé une gamme corporelle très complète : Eucerin UreaRepair PLUS. Les formules de cette gamme sont basées sur l’urée Natural Moisturising Factor (NMF), connue sous le nom de “Gold Standard” pour le soin des peaux sèches, et contiennent de 5 à 30 % d’urée, selon le type de peau et la zone du corps. La lotion Eucerin UreaRepair PLUS avec 10 % d’urée, produit phare de la gamme, améliore l’hydratation de la peau de 92 % (étude Eucerin Real-World-Evidence, 2016-2018 auprès de 1 343 patients de six pays). Un produit qui apporte une hydratation intensive et durable.

Effet kératolytique naturel

Saviez-vous que 43 % de la population souffre de peau sèche, que 1,4 milliard de personnes sont concernées par la xérose sénile, que 75 % ne la traitent pas et que 50 à 80 % des adultes présentent des signes de kératose pilaire et en ont honte ? Pour soigner la peau sèche, il faut soutenir la fonction de barrière, augmenter la capacité de stockage de l’eau et lisser la surface. Cela peut se faire grâce à l’urée, un ingrédient clé pour une hydratation suffisante et le maintien de l’intégrité de la barrière cutanée. Le lait corporel Lipikar Lait Urea 10% de La Roche-Posay contient 10% d’urée, qui a également un effet kératolytique naturel pour favoriser le renouvellement cellulaire et lisser la peau. D’autres ingrédients tels que l’hepes, l’allantoïne et le beurre de karité aident à traiter et à soulager les signes de la peau sèche, rugueuse, squameuse, qui tiraille et qui démange.

Une synergie particulière

CeraVe propose une solution pour améliorer la fonction de barrière cutanée avec son nouveau sérum hydratant à l’acide hyaluronique contenant trois céramides essentiels. Ce sérum présente une synergie spéciale avec les trois céramides essentielles de CeraVe, identiques à ceux de la peau, et l’acide hyaluronique (AH) pour hydrater la peau et restaurer la barrière cutanée. Cela permet d’éviter la perte d’eau transépidermique. Alors que de nombreux produits de soin contiennent de l’AH, les produits CeraVe sont les seuls à combiner les céramides avec la technologie MVE (Multi Vesicular Emulsion), ce qui les rend extrêmement efficaces pour aider à restaurer la barrière cutanée. Le sérum apporte une hydratation supplémentaire qui retient l’humidité jusqu’à 24 heures et aide à protéger la peau de la déshydratation.

54 Décembre Janvier 2024 NEWS

Nouveau sérum restaurateur intense

Fidèle à sa mission d’aider les patients à retrouver une peau saine et équilibrée, Eau Thermale Avène étend sa gamme Cicalfate+ grâce à une nouvelle référence visage à utiliser quotidiennement.

Le Sérum Restaurateur Intense Cicalfate+ vise à : Réparer la barrière cutanée en 1 jour*

• Restaurer la capacité d’auto-réparation de la peau en seulement trois semaines**.

Son secret ? Un cocktail d’efficacité :

• Le TRP regulin™, un actif breveté qui agit sur l’expression de l’InterLeukin-8, une citokyne pro-inflammatoire et diminue ainsi la réactivité cutanée et les sensations d’inconfort.

• La Pro-vitamine B5 dosée à 1%, la juste concentration pour renforcer le film hydrolipidique et restaurer la barrière cutanée des peaux fragilisées ou irritées.

85% d’Eau Thermale d’Avène apaisante. Ici ultra-concentrée, avec une composition unique qui participe à l’équilibre du microbiome cutané.

→ Une formule

 haute tolérance adaptée à tous les types de peaux.

 élaboré sans parfum, sans silicones et sans alcool

→ Une texture

 gel-lacté et ultra légère

 au fini velours

*Evaluation de la réparation de la barrière cutanée après altération aux détergents sur explants de peau humaine.

** Restauration de la barrière cutanée

Soutenir le pouvoir réparateur de la peau sèche, craquelée ou irritée

Le Baume Réparateur Aquaphor d'Eucerin sans eau forme une barrière protectrice douce, semi-occlusive et protectrice sur la peau, ce qui favorise le transfert naturel de vapeur d'eau et d'oxygène vers et depuis la peau, permettant à celle-ci de "respirer" et de soutenir sa fonction de barrière protectrice naturelle. Le Baume Aquaphor contient de la Glycérine et du Panthénol. La Glycérine est un hydratant efficace qui attire l'eau et aide à la maintenir dans la peau.

Aquaphor d’Eucerin offre une gamme de produits, composée de baumes pour le corps et les lèvres. Tous sont formulés avec du Panthénol, de la Glycérine et du Bisabolol.

Juste dose de nutriments essentiels pour lutter contre la chute passagère des cheveux

Il est dans l’ADN des Laboratoires Dermatologiques Ducray d’être à la pointe des avancées de la science pour apporter des réponses toujours plus poussées à nos patients. Les dernières recherches scientifiques concernant la chute réactionnelle ont montré que l’approche IN & OUT est aujourd’hui la plus efficace pour enrayer ce phénomène physiologique. Elle repose sur une approche globale, qui traite de l’intérieur et de l’extérieur, toutes les causes de la chute réactionnelle. En 2023, ANACAPS TRI-ACTIV (complément alimentaire) va encore plus loin dans l’action antichute avec une nouvelle formule upgradée. La nouvelle formule ‘IN’ antichute passagère délivre la juste dose de nutriments essentiels pour lutter contre la chute passagère due au stress, à un régime ou à la période post-partum. Elle couvre 100% des besoins nutritionnels en fer pour aider à réduire la fatigue. La force, la résistance et la vitalité sont reboostées par les vitamines B3, B6 et la biotine. En plus, la formule contient un complexe cystéine et méthionine qui renforce la kératine et de la vitamine E qui protège le bulbe pileux des radicaux libres. La chevelure retrouve densité et santé. En prime les ongles sont renforcés.

55 Décembre Janvier 2024 NEWS

APAISEMENT IMMÉDIAT

DE LA PEAU SÈCHE + 48 H

PEAU TRÈS SÈCHE, RUGUEUSE, SENSATIONS DE TIRAILLEMENTS

UreaRepair PLUS Émollient 10% d'Urée

❙ Apaisement immédiat et pendant 48h des signes de la peau sèche tels que la rugosité, l'apparence squameuse et les sensations de tiraillements

❙ Élimine en douceur les cellules mortes et adoucit la peau

❙ La peau est plus résistante et la réapparition des signes de la peau sèche est retardée

❙ Résultat : +92% d’hydratation en plus*

URÉE + FACTEURS NATURELS D'HYDRATATION

Retiennent l’eau dans les couches superficielles de l’épiderme

Soutiennent le pouvoir protecteur de la barrière lipidique

Améliore le réseau d’hydratation dans les couches profondes de l’épiderme

Convient aux peaux très sèches, aux personnes sujettes au psoriasis, au diabète ou à des kératoses pilaires

*Mesure par cornéométrie, augmentation de 92% des valeurs obtenues en comparaison à une zone non traitée après 2 semaines d’application régulière, 44 participants.
DISPONIBLE EXCLUSIVEMENT EN PHARMACIE ET PARAPHARMACIE
PLUS
UreaRepair
250 ml | CNK 2816-049 400 ml | CNK 2816-056 PLUS CÉRAMIDES NMF GLUCO-GLYCÉROL CÉRAMIDES NMF GLUCO-GLYCÉROL
CÉRAMIDES GLUCO-GLYCÉROL
EUCERIN.BE | EUCERIN BELGIUM

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