Cunta Balle 005

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CUNTA BALLE n°5

L’EDITO

Edito P

remiers baisers

Découvrir les Mousquetaires, pour le supporter monégasque que je suis, fut comme un premier baiser. Tout à la fois passion et transgression... Une véritable baffe, régulièrement claquée par les écrits ô combien créatifs de cette fine équipe de bretteurs patentés. On ne peut qu’admirer ces hommes qui, depuis maintenant dix longues années, ont emprunté la voie la plus difficile qu’il soit : celle de la contestation, au nom de l’honneur, de valeurs chevaleresques et d’un amour sans faille à leurs couleurs, avec pour seule arme le pouvoir des mots. Il eût été si facile de suivre le troupeau et d’avaler les couleuvres, si facile de se plier à la bonne morale bien pensante, de se soumettre à la pensée unique « sans faille » et sans libre arbitre. Bien sûr, cette liberté de ton n’a pas été du goût de tout le monde. Et ils sont nombreux, des insignifiants aux puissants, à s’être penchés sur leur cas, dégainant la faucille au moindre faux pas. Ils ont eut leur os à ronger avec la fermeture du site en 2010 et ont senti le vent du boulet quand,

un an plus tard, les portes de la taverne ont grincé à nouveau. Car malgré une histoire chargée de hauts et de bas, la petite flamme qui brille au fond du coeur des Mousquetaires ne s’est jamais éteinte, alimentée par leur passion, leur honneur, et leur bravoure. Et 10 ans après la création de la confrérie, le site frémit toujours, les épées au chaud dans leurs fourreaux, et ces vaillants bras prêts à jouter quand le besoin s’en fera sentir. Et même si le cheptel végète depuis une saison en Ligue 2, ils seront toujours là pour défendre leurs valeurs, pour ce cheptel qui ne le mérite pas toujours, pour ces dirigeants qui n’ont pas souvent fait ce qu’il fallait, pour ces supporters qui les couvrent d’honneur en passant lire leurs articles, pour tous ceux qui mettent de leur argent de poche pour aider l’ASM, pour la gloire de ce club à diagonale tant aimé... Daghe les Mousquetaires !

Un anonyme, parmi tant d'autres...

Sommaire Page 4-9 - Cunta Vrac Page 10-11 - Des câpres et des pets Pages 12-13 - Best of dubinettes Pages 14-19 - Actus Pages 20-21 - L’avenir du Louis II Page 22-25 - 10 ans de Mousquetaires Pages 26-31 - 10 ans d’AS Monaco Pages 32-35 - 10 ans de légendes Pages 36-37 - 10 ans de records Pages 38-41 - 24h chrono présidentiel Page 42 - 10 bonnes raisons de continuer à supporter

Ils ont vaillamment participé à ce numéro de Cunta Balle : Cyrano, Guido Falxius, Orto, Semtex, Señor Potté, Takuan Dodo

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CUNTA VRAC

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Vie de Monaco Ludo G. : Aujourd’hui, durant le match, je fais tout le travail, dribble la défense et élimine le gardien avec une passe en retrait pour un coéquipier, qui n’a plus qu’à pousser la balle au fond. Malheureusement, c’était pour Terence Makengo. C’est un spectateur qui est reparti avec le ballon. VDM. Johann C. : Aujourd’hui, mon équipe mène 2-1 face au Havre. Petter Hansson récupère un ballon facile devant la surface. Il fait un air dégagement, perd la balle, et Le Havre égalise. VDM. Wougney : Aujourd’hui, je veux me faire floquer un maillot de Monaco. Je n’ai plus le choix qu’entre Dumont, Helstad, Vahirua et Malonga. VDM.

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L’interview au lait de brebis Si j’étais un objet… Je suis un défenseur, donc je dirai un grand bouclier spartiate qui permet de se défendre, mais aussi d’attaquer. Si j’étais une voiture... Un Monster Truck, une grosse bagnole pas très rapide et fofolle qui défonce tout sur son passage. Si j’étais un plat... Une Feta Salakis, au bon piment qui arrache la tronche. Si j’étais une légende… Je serais celle de Léonidas, et des 300.

Si j’étais une chanson… Je serais une chanson militaire, celle qu’on chante avant d’aller à la bataille. Si j’étais un bruit… Je serais le bruit du protège tibia d’un adversaire rompant sous mes crampons. Si j’étais un cri... AHOU !!! AHOU !!! AHOU !!!

Si j’étais un film… Je serais 300, quelle question.

Si j’étais une couleur… Je serais le rouge, évidemment, Monaco, le sang, tout ça…

Si j’étais un livre... L’art de la guerre, c’est très sympa en livre de chevet !

Si j’étais une devise… Je serais « ne rien lacher, jamais… Même si c’est le mollet de l’adversaire ».

Le portrait robot : Giuly 2% Speedy Gonzales Le temps a fait son oeuvre et celui que l’on appelait communément « la mobylette » n’a plus autant d’essence qu’avant. Pire, son radiateur a même souvent frôlé la surchauffe. 37% Jack Sparrow Débonnaire, paresseux, joyeux et pourtant toujours présent dans les moments clés, Giuly tient du capitaine du Black Pearl. Tout comme le boucanier, le lutin est amateur de rhum et de belles donzelles. Demandez donc à Domenech… 61% Passe-Partout Forcément, avec son 1m64 sous la toise, le Corse aurait pu prétendre au rôle du chanteur/coureur de fond de Fort Boyard. Avec Salli, a.k.a Passe-Temps, il a même reformé le mythique duo. Il n’aurait plus manqué que Ronaldo, le vrai, pour faire La Boule…

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Les tweets de Terence Makengo Prier, s’entrainer, shopping, twitter, manger, bbm, dormir. 6 Janvier 12

Nouveau Préparateur physique un espagnol … Jamais fais un 15-15 aussi difficile de ma vie !!! K.O Edgar salli mets des poupées sur son casier il fait peur lui je rigole pas avc ca moi mdrrr 2 Janvier / 4 Avril 12

Je pourrais dire que j ai jouer aux cotes de nicolas nkoulou meme si j ai du mal a croire que c est un 90 !!

Visite d’un ancien monégasque à respecter aujourd’hui : François Modesto toujours de bonne humeur !!

23 Février 12

11 Avril 12

Monaco gagne , paris gagne quoi de plus ?! @ASMousquetaires Ben que Nice perde ... Ce qui est le cas :) ils vont descendre eux 14 Janvier 12

«ca va frère», ah on est la tu connais et toi frero, «ah ppr tu connais les bails hein ras gros» voila le dialogue aujourd’hui des jeunes !! (j’en ai mal à la tête) 12 Janvier 12

On vit dans un monde ou perdre son blackberry est plus dramatique que perdre sa virginité ... 1 Mars 12

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C est pas en enfer que tu vas aller toi c est en roumanie #H La voisine de tsonga elle est chelou qd meme #pubkinder 12/15 Janvier 12

Talons pr les femmes c’est magnifique mais si tu sais pas marcher avec ne forces pas please !!!!! Ya des meufs qui savent meme pas faire leur lit mais qui savent tout faire au lit #grandnimportequoi A toutes celle qui veulent un chéri je leur répondrais prenez donc un ferrero rocher c’est meilleur ! Les meufs qui cherchent des princes, c’est 1,95 € au rayon confiserie ! 6/16/19/20 Janvier 12

J en veux même aux oignons de faire pleurer ma mère ! 16 Mars 12

Quand c’est trop c’est tropico ! 1 Mai 12

Les nymphos aiment faire les courses pcq y a souvent une queue immense ... 8 Mars 12

J’allais donner 10e a un sdf mais sa pancarte disait vous pourriez etre a ma place alors j’ai garder mes 10e au cas ou j’etais a la sienne ! 24 Janvier 12

bonne nuit a tous et continuer de copier coller tout ce que je mets sur vos sites ! je m’en fou ! 12 Janvier 12

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Bref, j’étais vice-président de l’ASM tête à deux mains. Puis j’ai repris le téléphone. J’ai composé le numéro. Je suis tombé sur la section ASM Yoga. J’ai raccroché mon téléphone. Je me suis pris la tête à deux mains. « Putain, c’est dur d’être vice-président. »

Bref, en décembre dernier, on m’a mis au placard. Avant, j’étais vice-président de l’ASM. Après que le Palais ait fait démissionner le président précédent, ils se sont mis à chercher quelqu’un de confiance pour diriger le club. Je leur ai dit : « Vous savez, en ce moment, je ne fais pas grand-chose… » Ils n’ont pas compris. Je leur ai dit : « Et puis je suis déjà président de la section amateure, alors l’un dans l’autre, c’est du même au pareil. » Ils n’ont pas compris. Je leur ai dit : « Tiens, j’ai croisé Jan Koller l’autre jour à la FNAC. » Ils m’ont dit : « Ça te dirai d’être vice-président du club ? » Je leur ai dit : « Oui, mais qui c’est qui va tenir la boutique pendant ce temps-là ? » Ils m’ont dit : « Tu n’as qu’à faire les deux ! » Je les ai regardés, ils m’ont regardé. J’avais le sourire. Ils n’ont pas compris. J’ai dit « Banco ». J’ai toujours pas compris pourquoi. J’ai donc été intronisé à la tête du meilleur club de foot de la Principauté. J’ai dit « il est où mon bureau » au moins 268 fois en 3 ans. Un jour, j’ai voulu appelé la secrétaire. J’ai pris mon téléphone. J’ai composé le numéro. Ça n’a pas marché. J’ai reposé le téléphone, je me suis pris la

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À peine arrivé, j’ai reçu une grosse enveloppe à mon nom. Je suis allé voir ma secrétaire. « Vous avez vu, il y a des gens qui savent déjà que je suis vice-président. » Elle m’a regardé, je l’ai regardée, elle m’a regardé. J’ai souri, tout fier en brandissant l’enveloppe. Elle s’est mise à pleurer. J’ai pas compris pourquoi. Dans l’enveloppe, il y avait plein de feuilles. J’ai fait : « Oulala, toutes ces feuilles », puis j’ai mis tout ça de côté. Mais j’ai gardé l’enveloppe, car il y avait marqué « Monsieur le vice-président». Un jour, le chef comptable est venu me voir. Il est jeune et il sait beaucoup de choses. D’ailleurs, je le soupçonne d’avoir voulu me piéger sur différents sujets. Il m’a dit : « Sur Internet, tout le monde dit que vous avez reçu la pétition des Mousquetaires qui demandaient le départ de Ricardo. » Mais cette fois-ci, j’ai su quoi répondre. « Non, je n’ai jamais reçu de type avec un chapeau à plume, avec des flatulences et souhaitant un pastis. » Il est parti en hurlant, j’ai pas compris pourquoi. Un jour, un noir au nom imprononçable est venu dans mon bureau. C’était un joueur de foot qui venait du Nigeria. Je me suis exclamé : « Ahah, s’il vient de si loin, c’est qu’il doit être si bon ! » J’ai voulu lui faire signer un contrat. Je me suis coupé avec le papier. J’ai remué la main. Je me suis demandé pourquoi on remue la main quand on se coupe avec du papier. J’ai réfléchi trois minutes en fermant les yeux. J’ai pas trouvé. Puis je me suis demandé pourquoi est-ce qu’on se coupait avec du papier. J’ai à nouveau secoué la main. J’ai pas compris pourquoi. Quand j’ai ouvert les yeux, le joueur était déjà parti.


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Quand on a vu le salaire de l’entraîneur, on s’est dit qu’il ne fallait pas le prolonger. « Il ne faut pas le prolonger hein Etienne... » Puis quand on a vu le salaire que demandait son remplaçant, on a s’est dit qu’on aurait peut-être dû le prolonger tout compte fait. Ensuite, Etienne m’a dit : « Il faut faire des économies ». J’ai dit : « Ok, prenons ma femme pour la communication. » Il m’a dit : « Tu es sûr ? » J’ai dit : « Oui, elle aura un salaire et arrêtera de me piquer la carte bleue. Je vais en faire de belles des économies. » Il semblait perplexe. Pour le rassurer, j’ai dit : « Et puis elle a une solide expérience dans la communication : elle était vendeuse de transats sur la plage à côté. » Il m’a répondu : « Benco » puis s’est enfuit dans le couloir en se prenant la tête à deux mains. J’ai pas compris. Un jour, un ami belge du club est venu dans mon bureau : « J’ai un super joueur pour l’ASM. » Il avait trouvé une perle rare. « Il s’appelle Dieumerci Mbokani ». Dieu merci, on était sauvé ! Il m’a dit : « Tu le prends ? » J’ai dit « Banco ». Il m’a dit : « Ça fera 7 millions d’€uros. » J’ai dit « Banco ». Il m’a dit : « Et ça c’est mes 10% de commission. » J’ai dit : « Ça va, c’est pas beaucoup. » J’ai fait les chèques. On s’est serré la main. Il m’a regardé, je l’ai regardé, il m’a regardé. Il a souri. J’ai pas compris.

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Plus tard, Etienne est passé me voir : « On l’avait pas viré le recruteur belge qui vient de sortir de ton bureau ? » A la fin du mois de mai, on a perdu contre l’Olympique Lyonnais. Tout le monde était triste. Je comprenais pas. Je me suis tourné vers Etienne : « On a eu chaud ! » Il m’a regardé. J’ai dit : « Heureusement que Lens, Arles et Avignon sont derrière nous ». Il m’a regardé. A fermé les yeux. M’a re-regardé. Il était triste. Je lui ai tapé dans le dos : « Ben oui, sinon, on descendait tout droit en ligue deux ! » Il s’est pris la tête à deux mains, et s’est mis à pleurer. J’ai pas compris. Six mois plus tard, on a fait une réunion avec des types. Ils voulaient racheter le club. Il y en avait qu’un seul qui parlait français. Les autres disaient des trucs. Je comprenais pas. Ils ont dit d’autres trucs, je comprenais toujours pas. J’ai dit : « On se boit un café ? ». Ils m’ont regardé, je les ai regardé, ils m’ont regardé, j’ai regardé la pile de documents sur table, ils ont regardé le type avec un fusil mitrailleur à l’entrée. J’ai dit « Benco ». Ils ont pas compris. Ils ont racheté le club. J’ai été viré. Bref, j’étais vice-président de l’ASM...

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DES CÂPRES ET DES PETS

Des Câpres et des Pets Ce numéro de Cunta Balle est le premier depuis la réouverture du site des Mousquetaires. Une très belle occasion pour compiler les meilleurs extraits publiés par notre nouvelle équipe ces derniers mois. Candidature au poste d’entraîneur [...] Monsieur le Président, Vous n‘avez jamais entendu parler de moi, mais étant donné vos connaissances en matière de football, je pourrais vous dire que j’ai gagné 2 fois la Coupe du Monde avec le Canada que vous me croiriez sur parole. [...] Ode à l’infirmière [...] Ton royaume s’est bâti petit à petit, Et dans ce monde de foot, tu as beaucoup d’amis, De Muratori à Malonga, ton cœur généreux Apporte une présence à tous ces malheureux. [...] 10 raisons de croire à un sauvetage

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[...] 7- Parce qu’on est neuvièmes sur les premières mi-temps uniquement, et que l’on a un président suffisamment riche pour faire réduire le temps réglementaire des matchs restants... 8- Parce que si on vient de former une équipe internationale, c’est pas pour aller en National. 9- Parce que si on gagne pas, Smolentsev va leur arracher les noix ! 10- Parce que même les ewoks ont réussi à battre les stormtroopers... [...]

Sabordage ! [...] Amis supporters, fidèles lecteurs, notre club est bel et bien sur une pente savonneuse, sur laquelle le plus célèbre banquier de la place est probablement en train de doucement verser de la vaseline histoire de rendre la chute encore plus inexorable. Les faits sont là. Et l’histoire n’est pas là pour nous rassurer. [...] Marama, un rouge et blanc, aigri [...] Vous voyez de qui je veux parler ? Non ? Aller un petit effort. Oui, voilà, c’est bien lui. Le Pagayeur fou. L’énième erreur de casting pré-russe. Le prêt de ce joueur vieillissant qui, du haut de ses 31 ans, demeure en déclin constant depuis son départ de chez les Merlus. Celui-là même qui, durant la première partie de saison, a joué les Park Chu-Young du pauvre. Même gabarit, même vitesse, même capacité d’élimination, même placement aléatoire sur un côté par le coach, mais une activité et une combativité beaucoup moins débordantes. Enfin, tout ça, c’était quand il n’était pas blessé, évidemment. [...] Nous nous sommes tant aimés [...] Que vont dire mes enfants maintenant ? Comment leur faire croire que tu étais si belle dans tes habits de Princesse et si forte que tu suscitais envie et jalousie dans toute la France et même en Europe ? Mais voilà, quand la tête ne va pas, plus rien ne va. Tu as commencé à avoir les idées troubles, à ne penser qu’au lendemain sans te projeter plus loin, à manquer sérieusement de discernement dans tes choix pour finir par ne prendre que les mauvaises décisions. Mais cela passait et j’étais toujours à tes côtés car nous nous aimions tant. [...]


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DES CÂPRES ET DES PETS

Bref, je suis supporter de l’AS Monaco [...] J’ai éternué. Un mec de la tribune en face m’a dit : « A tes souhaits ! ». Je lui ai dit : « Merci ! ». Il m’a répondu : « De rien ! ». Puis on s’est fait engueuler par le gardien adverse qui s’entendait plus ronfler. On s’est pris un but, l’équipe a pas réagi. J’ai crié « Réveillez-voouuus ! » en me cachant dans ma veste, l’équipe a pas réagi. Un mec a crié « Ricardoooo… » puis plus rien, l’équipe a pas réagi. L’entraîneur a fait rentrer Malonga… l’équipe a pas réagi non plus. On a perdu le match et on est dernier, l’équipe a pas réagi. [...] Indignez-vous ! [...] Tu vois, je viens de te coller un passage de Wikipédia concernant les chauves-souris, et ça ne t’a même pas choqué. Et ce pourquoi ? Parce que l’ASM ne fait plus rêver. L’ASM n’intéresse plus personne. L’ASM est un désastre, ce club sombre à une vitesse vertigineuse, et tout le monde s’en fout ! Les responsables de notre malheur, ça fait plusieurs saisons qu’on les connait. Aubéry, Franzi, Bella, ces actionnaires qui s’accrochent à leur petit prestige, allant même jusqu’à bloquer la venue d’investisseurs étrangers, probable seule solution pour rendre à l’ASM son prestige. [...] Les mensonges du grand ordonnateur [...] Le long empoisonnement de ce club jadis « grand », désormais au bord de l’explosion : vous l’avez soutenu, vous l’avez encouragé. En court-circuitant toute tentative de dénonciation de la médiocrité (pétition anti-Ricardo, discrimination dans la désignation du train pour monter à Paris, confortable pour les planqués, dépotoir pour les supporters de base, banderoles critiquant la politique du club censurées, pressions sur l’ancien site des Mousquetaires...). En dénigrant tous ces supporters dont le seul crime a été que de ne pas supporter de voir leur club s’enfoncer dans les abîmes. En considérant le fan engagé tel un consommateur écervelé, ayant l’obligation de mettre de côté sa capacité de réflexion et son libre arbitre, au profit

d’une moralité dégoulinante, d’un « soutien sans faille », d’un encouragement nonstop envers les escrocs qui font passer au club tous les jours un peu plus l’arme à gauche. [...] Bref, les Mousquetaires ont 10 ans [...] En 10 ans, les Mousquetaires ont fermé, puis ré-ouvert, puis refermé, puis réré-ouvert. Un jour on nous a dit : «Les Cahiers du foot, c’est un peu comme les Mousquetaires en fait ». On était fiers. On a vu des gens avec les écharpes Mousquetaires au Stade de France, on était ravis. On a vu notre pétition contre Ricardo relayée dans l’Equipe et d’autres médias, on était euphoriques. Puis certaines personnes au club ne voyaient pas d’un bon oeil les vérités qu’on exposait, on était aux anges. [...] 24h chrono en direct du cheptel [...] 10:00 : début de l’entrainement. Giuly fait des tours de terrain depuis 30 minutes afin de montrer à son entraîneur qu’il est encore prêt physiquement. 10:05 : Hansson arrive à La Turbie en nage. Il n’aura jamais couru aussi vite. En fait c’est la première fois de sa vie qu’il court. 10:10 : Tristan Dingome a réussi à débloquer ses cheveux de la portière de sa voiture. Il commence la séance. 10:15 : Giuly est aux soins. 10:30 : Sur une sortie à l’emporte pièce de Danijel Subasic, Nampalys Mendy marque de la tête. Petter Hansson, qui était à son marquage, explique que le jeu aérien n’est pas son fort. Personne ne le contredit mais tout le monde cherche néanmoins quel est son domaine de prédilection. 10:40 : On décide d’amener un ballon en plus pour que Nacer Barazite puisse jouer dans son coin. [...]

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BEST OF DUBINETTES 2011/2012


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ACTUS : LE MAINTIEN

On est en Ligue 2 !! Et voilà, c’est fait ! L’équipe a lutté, les supporters ont souffert, mais la récompense est arrivée, le graal est enfin atteint : l’AS Monaco est en Ligue 2 ! Oui messieurs dames, en Ligue 2 ! Inconcevable à l’époque où l’on végétait en finale de la Ligue des Champions, cette performance unique dans l’histoire récente du club est à marquer d’une pierre blanche, que dis-je d’un menhir blanc et rouge, avec une diagonale. Pour ce faire, nos brillants décideurs ont eu un flair extrêmement fin, et ont fait jouer à fond leurs réseaux pour nous apporter ce dont manquait cruellement l’équipe de la saison précédente. - Afolabi, alias Robocop, un défenseur fait de métal rouillé dont les couinements à chaque pas ont perturbé les attaquants adverses. - Mais louons aussi la venue d’Helstad, du lourd, du très lourd à la pointe de notre attaque. Aussi vif qu’un troupeau de rhinocéros en plein galop, il a aussi pris sous sa coupe les jeunes, comme Makengo, qui ont suivi son exemple toute la saison. - Quant à Vahirua, son légendaire coup de pagaie a fait frémir tous les supporters qui étaient situés derrière le banc de touche. Malheureusement, et alors que les résultats portaient enfin leurs fruits, la pression et le stress ont eu raison de nos décideurs. Ils ont dû passer le flambeau en cours d’année à une équipe de Russes dont le compte en banque et les connaissances footballistiques ne nous rassurent pas vraiment quant à l’avenir du club en Ligue 2. Nous ne pouvons que comprendre ce départ, les obligations inhérentes au très haut niveau, fortement liées aux résultats, la pression des tribunes du Louis II, parfois injustement vindicatives, n’importe quel être humain, aussi doué et dévoué soit-il, serait à un

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moment donné forcément tombé, las, vaincu. C’est tout à leur honneur, ils sont partis en pleine gloire. Ils sont partis nous laissant rêveurs avec un effectif de haut niveau, les Chabbert, Hansson, Dumont, Yatabaré, tous aussi pétris de talents les uns que les autres, venus rejoindre le projet sportif intimement lié à la personnalité combative et passionnée de nos dirigeants. Nous sommes en Ligue 2, merci à eux ! Réjouissons-nous donc dès aujourd’hui : nous sommes en Ligue 2. Réjouissons-nous, festoyons, profitons de ces instants, car nous ne savons absolument pas de quoi demain sera fait...


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ACTUS : LE MERCATO

L’armée mexicaine A Monaco, il n’y a actuellement aucun joueur mexicain. Mais une armée mexicaine, c’est en quelque sorte le cas. 18 nationalités sont représentées dans le cheptel qui a porté le maillot de l’équipe pro en 2011/2012. La preuve.

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24 Pays-Bas : Barazite Allemagne : Wolf Norvège : Helstad Suède : Hansson Croatie : Subasic Hongrie : Koman Roumanie : Niculae Grèce : Tzavellas, Tziolis France : Appiah, Assana, Carrasso, Chabbert, Coulibaly, Diaz, Dingome, Dumont, Eysseric, Germain, Giuly, Kurzawa, Labor, Makengo, Malcuit, Mangani, Marester, Mendy, Muratori, Nimani, Phojo, Pinteaux, Sourzac, Vahirua

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1 1 Cameroun : Moukandjo, Salli Côte d’Ivoire : Koné / Congo : Malonga Mali : Yatabaré / Maroc : Dirar Nigeria : Afolabi / Sénégal : Touré Brésil : Adriano / Uruguay : Kagelmacher

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ACTUS : LE RACHAT

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C’est en faisant n’importe quoi... ... qu’on devient n’importe qui. Rémi Gaillard est un visionnaire en ce qui concerne l’AS Monaco. Son slogan représente bien ce qui s’est passé ces dernières saisons du côté de l’équipe dirigeante monégasque. Alors imaginez que Dmitry Rybolovlev n’ait pas racheté le club... Parce que Rémi Gaillard a été assez fou pour incarner Mario dans son kart en pleinville, on s’est dit que ça aurait bien pu se produire dans les rues de la Principauté. Bienvenue à toutes et à tous pour suivre en direct la première édition du Monaco Kart Tour. Découpé en sept portions, démarrant de la Turbie Meuh Meuh jusqu’au Louis Sec Sec, le MKT a été mis en place afin de purger le cheptel après la terrible descente en Ligue 2. Ainsi, seul le podium se verra honoré d’une accession à l’échelon supérieur. Cette terrible sélection naturelle mettra à l’épreuve Messieurs Aubéry, Bella, Franzi, Banide, Buisine, Giuly et Hansson. On me signale dans l’oreillette que les pilotes en ont terminé avec le tour de chauffe et sont en place sur la grille de départ. A noter que le seul Giuly a décidé de concourir sur une puissante moto. La tension est à son comble et l’ensemble du paddock se toise du regard, attendant avec impatience le feu vert. Premier coup de théâtre, et comme l’on pouvait malheureusement s’y attendre, les sept pilotes sont victimes d’un faux départ. Voilà qui promet ! M. De Bontin, présent pour l’occasion dans les gradins, ne manque d’ailleurs pas de glousser entre

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deux « Get the fuck outta here Franzi ! ». Après ce premier souci, les concurrents descendent sans trop de difficultés la première chicane bien connue de Fabien Barthez et autre Willy Sagnol. On peut d’ores et déjà apercevoir un premier accrochage entre Buisine et Aubéry. Le second, grâce à un tableau à l’huile subtilement jeté sur la piste, manque de faire partir le premier en tête-à-queue. La portion initiale est parcourue sans encombre et les participants entrent maintenant sur le Pic MC. C’est donc le moment de faire un point sur le classement. Franzi est en tête, suivi d’Aubéry, Banide, Giuly, Buisine et Hansson, dont la vitesse n’est pas le fort et qui est déjà relégué à plusieurs secondes.


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ACTUS : LE RACHAT

vraisemblance, il s’agirait d’un ancien joueur. Oh my god !!! They killed Piqui !!! Le safety-car, conduit par Aubameyang, fait son entrée alors que le directeur de course se questionne sur la suite à donner à ce MKT. Contre toute attente, ce dernier décide de continuer la course avec l’entrée d’un nouveau participant et ami. M. Simone débarque donc dans la troisième portion au volant d’une voiture trois pièces. Très logiquement, le gominé part de la dernière place non sans avoir déclaré qu’il n’était pas un pilote. Curieux.

Le Pic MC est connu pour ses très nombreuses routes sinueuses, les concurrents n’ont donc la possibilité de doubler que grâce à de subtiles manœuvres. Ou en se mettant des bâtons dans les roues. A ce petit jeu, Aubéry est le premier à se signaler en jetant un stock de ballons Puma invendus en direction de ses poursuivants. Malheureusement pour lui, cela a autant d’efficacité qu’un Mbokani face au but… Banide profite du moment de dépit de son viceprésident pour se glisser en deuxième place et se retrouve maintenant encerclé par MM. Franzi et Aubéry. Les deux dirigeants, qui semblent liés par un pacte de non-agression, font tout pour empêcher le joyeux Laurent de les empêcher de tourner en rond. Quasiment à l’entrée du Quartier Larvotto, les deux compères le poussent violemment sur les flancs. Banide n’a plus aucune adhérence et est projeté sur les rambardes. Un passant se promenant tranquillement est heurté par le kart de l’entraîneur. Selon toute

Suite à cette portion pleine de rebondissements, les participants font leur entrée dans la Mine SBM, lieu de débauche connu et reconnu. Si les premiers pilotes passent sans difficultés le premier virage, Simone est en difficulté. Le nouveau concurrent est obligé de slalomer entre de multiples peaux de bananes qui jonchent le sol. Ces pièges ne sont pas lancés par un participant mais par M. Courbis, assis face à un bandit manchot ! Attrapé par la sécurité, le sémillant sudiste déclare : « Ce collectionneur de Playboy ne mérite pas sa place ! J’avais déjà enfilé ma combinaison et me voila hors-course… Il doit payer ! » L’Italien n’est pas le seul en difficulté dans ce dédale de tables et autres machines à sous. Attiré par l’appât du gain, Aubéry perd un temps fou à miser sur les grosses cotes. Auparavant

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ACTU : LE RACHAT

en deuxième position, le peintre rétrograde à la cinquième place et ne reprend sa route qu’après s’être rendu compte qu’Hansson lui était passé devant. Chose plus qu’improbable, nous en conviendrons.

A l’entrée du Château de Malizia, Franzi caracole toujours en tête. Le Président est suivi de près par Giuly, avantagé par sa Harley dans les étroits corridors de la Mine SBM. Derrière le duo de tête apparaissent Buisine puis Hansson. Aubéry et Simone ferment la marche. Alors que tous les participants passent sous les escaliers à double révolution, le viceprésident emprunte un autre chemin sur les conseils d’un groupe d’Ultras en bord de piste ! Aubéry se retrouve alors dans de sombres et exigus tunnels, ne lui laissait d’autre choix que de continuer sur le même chemin. Pendant son avancée, le peintre du dimanche croise Michel Pastor. Ce dernier, bave aux lèvres, est affairé à retrouver ses prisonniers, manifestement libérés contre son gré par de vaillants Mousquetaires… Après avoir croisé quelques cadavres de Big Mac gisant ça et là, le pilote retrouve la lumière du jour et s’intercale entre Franzi et Giuly après un dernier virage jonché de savons explosifs.

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Alors que les autres pilotes bataillent, Hansson est encore plus lent qu’à l’accoutumée. Le Suédois, de toute façon loin derrière, s’arrête lentement sur le bas-côté. Cette panne sèche met fin à la course du mannequin vedette de Polident, certainement celle de trop… Le Suédois annonce dans la foulée qu’il range son volant et quitte le milieu sur cet échec.

Plus prudente, le reste de la grille dispose du carburant nécessaire pour terminer la course. Cependant les coups bas s’étant multipliés, les Monégasques manquent de munitions. Arrivés dans le Supermarché Monacoco, Aubéry profite l’occasion pour se recharger en bananes avant l’affrontement final. C’est un énième coup de théâtre. Un des participants, certes vil, préfère mettre de côté la course pour pouvoir se livrer à sa guerre de pouvoir ! Il faut dire que le peintre a redoublé d’efforts pour évincer le reste de la grille et n’y est pas allé de main morte. Auparavant en deuxième position, il conclut la portion à une modeste, et dangereuse, quatrième place.


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Entrés dans le Louis Sec Sec, les pilotes ne sont plus qu’à un tour de piste d’un soulageant succès ou d’une cruelle, et méritée, défaite. En tête tout au long de la course, Franzi franchit la ligne d’arrivée le premier. Le Président n’a, il est vrai, pas vraiment été inquiété par les multiples jets de peaux de bananes de certains de ses poursuivants, faisant montre d’une précision digne de Camel Meriem. Pour une fois dans sa carrière, la théorie de la quantité plutôt que la qualité d’Aubéry a porté ses fruits. Déjà en train de fêter sa place sur le podium avec une roue, Giuly perd le contrôle de son puissant deux-roues et part en tête à queue à quelques encablures de l’arrivée. Il est rapidement dépassé par le peintre qui en profite pour lui faire la nique, tout fier de son coup de poker gagnant. Après s’être diaboliquement fait oublier depuis le départ, Bella jaillit devant le motard et s’empare de la troisième et dernière place du podium. Médusé et attristé par le résultat final, le public du stade applaudit mollement entre deux sanglots.

La ligne d’arrivée étant maintenant franchie, la remise des prix peut s’effectuer. C’est sans compter sur un nouveau rebondissement… Gêné par la quatrième position de Giuly, le directeur de course prend le micro pour faire une annonce exceptionnelle : le podium est agrandi et ce sont les quatre premiers qui s’envoleront vers la Ligue 1. Dans un sourire, le capitaine asémiste toise les autres participants et étreint son sauveur.

ACTU : LE RACHAT

Alors que la remise des trophées touche à sa fin, la cérémonie est perturbée par un spectateur auparavant étonnement calme et désormais très bruyant. Depuis les gradins, un homme s’esclaffe sous le regard réprobateur de ses voisins, qui ne comprennent pas pareille joie à la vue du résultat. Même son fidèle acolyte, tout de vert vêtu, ne semble comprendre telle folie. Le grand barbu qui a fait connaître notre fameuse taverne, mousquet à la main, se redresse et hurle mystérieusement : « Vérifiez bien l’itinéraire initial ! » Surpris et inquiets, les vainqueurs et le directeur de course s’affairent et vérifient les règles du Monaco Kart Tour. Les visages déformés par l’effroi, ils se rendent compte qu’ils ont pris l’ensemble des circuits en mode miroir. Et qu’ils iront donc en… National.

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LOUIS II

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Nos projets pour le Louis II Souvent, un club de football est associé à un stade. L’immense Santiago Bernabeu pour le Real Madrid, le mythique Old Trafford pour Manchester United, le... bucolique Roudourou pour Guingamp. C’est donc pour cela que l’on a l’habitude d’identifier notre cheptel bien aimé à notre cher Stade Louis II et sa (presque) verte prairie. Chez les Mousquetaires, on s’est préparé à tout. Plein de fois, on a imaginé l’ASM sur le toit du monde, côtoyant les grands d’Europe en allant même jusqu’à les faire tomber dans son jardin, en 2004. Mais on a aussi pensé au pire, lorsqu’on était dans les bas-fonds de la Ligue 2. Au point même de se préparer à la descente en National et à la possible mort du club, laissant notre beau Castel Louis II orphelin de ses chèvres. Voila pourquoi, soucieux de ne pas laisser tant de place inutilisée, nous avons cherché des projets de reconversion pour l’enceinte princière. Voici le résultat.

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LOUIS II

- Transformer le Pesage en solarium pour l’été, l’exposition étant idéale pour profiter des plaisirs du soleil. - Organiser un immense cache-cache dans les couloirs du stade, s’y perdre étant chose aisée. Cela donnerait l’opportunité de créer une Ligue Professionnelle de cache-cache, discipline qui pourrait être présentée aux prochains Jeux-Olympiques. - Inonder la pelouse pour en faire un parc aquatique. Comme ça, descendre un tobogan géant depuis le haut de la tribune de presse ne sera plus un rêve d’enfant. - Créer un practice de golf. Parce que le golf de Monte Carlo est à l’autre bout du pays. 10 000 points pour viser l’arche du milieu. - Ouvrir une discothèque géante en plein air. On a la sono, les projecteurs et la buvette, manque que la boule à facettes. C’est les joueurs qui seraient ravis. - Monter un club d’escalade sur les arches du Louis II. - Créer un potager géant à la place de notre pelouse qui n’est pas très verte. Puisqu’il y a plus de terre que d’herbe, profitons-en pour faire pousser divers fruits et légumes et promouvons le label du « Consommez monégasque ». - Créer un pâturage sur notre pelouse bien rodée : testé et approuvé avec des chèvres en crampons depuis huit ans ! - Installer un théâtre antique, avec Diarra dans le rôle du malade imaginaire, Dumont dans le rôle de Tartuffe et Mme Aubéry dans «les femmes savantes» . - Raser le stade et y construire des immeubles, pour faciliter la vie au projet d’extension en mer qui a du mal à sortir de terre. - Créer une extension au Musée Océanographique, et mettre sous verre Touré, Koman, Kagelmacher et Subasic : footballeurs, espèce en voie de disparition sur le Rocher. - Bâtir une reproduction du Kremlin, pour rendre hommage au brillant, très inspiré, magnanime, créatif, et super beau gosse président Rybo (slurp).

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10 ANS

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de mousquetaires

En collaboration avec Jartagnan, créateur du site

Le 11 avril 2002 dans une chambre d’étudiant d’Aix-en-Provence, un jeune Monégasque, au terme d’une nuit blanche comme seuls les geeks en connaissent (ordinateur, ordinateur, foot manager, ordinateur, et quelques cannettes de Perrier), lançait sur la toile un site sur l’AS Monaco. Avec un design extra-terrestre, moche, et ne proposant aucune information... Le site des Mousquetaires était né.

En hommage à Christophe Marotte, alias mcm75, ancien éminent Mousquetaire décédé en 2009.

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Le but premier du site était de se lancer à corps et à cris contre le vil Cardinal de C, qui en deux saisons avait précipité le radeau monégasque vers les récifs de la médiocrité. Par deux mercatos extrêmement mal gérés, il a remplacé les piliers de l’équipe championne de France 2000 (Trezeguet, Sagnol, Lamouchi, Barthez) par des bouses ne sachant probablement rien faire d’autre que de brouter le gris gazon du Louis II (Bierhof, Jugovic, Domoraud…). Bien entendu, elles étaient payées au même tarif. Ces Mousquetaires-là étaient entrés en résistance, avec comme seule arme l’humour, la gaudriole, et un certain sens du second degré. Au menu, du texte, en quantité fort limitée, mais surtout des trucages, parodiant leurs principales cibles, le Cardinal de C, ainsi que le vil Marco Simone, accusé de complot envers la couronne pour avoir fomenté diverses tentatives de putschs à l’encontre de l’entraîneur et du reste de l’équipe. Entre autres. A l’époque, les visites étaient peu nombreuses, et pour cause, la communauté monégasque sur le net n’en était qu’à ses prémisses : le site officiel n’était qu’une vaste blague bloquée à l’heure du transfert de Barthez à Manchester (ça a duré pratiquement 5 ans comme cela). Le site Allezmonaco.com a été une des premières références en terme d’actu et de contenu, notamment parce qu’il était le seul à proposer un forum libre où se sont déroulées les premières joutes des Mousquetaires contre cette plèbe vouant un culte aveugle à des idoles de jadis. A cette époque, deux sites indépendants avaient vu le jour peu de temps avant les Mousquetaires : ASMFC.com et ASMfoot.net.

Et pendant ce temps-là ... Mendy, 9 ans, jouait encore avec son caca. ... Wolf pouvait désormais aller au casino de Monaco du haut de ses 18 ans révolus. ... Giuly n’avait qu’une ligne à son palmarès, sur les 10 actuelles. ... Hansson avait encore 90% de sa dentition. ... Jean Petit avait déjà les cheveux blancs.

10 ANS DE MOUSQUETAIRES

Avril 2003, la première évolution du site voyait le jour. Fini le design tenant au moyen d’agrafes et de trombones. Grâce à l’aide des compétences du gestionnaire d’un site ami, Cyberasm.org, le site prenait un sacré virage. Fini le fond de commerce basé uniquement sur des trucages plus ou moins bien réussis. L’heure était aux articles, aux délires écrits, à l’étalage de bons mots : les Mousquetaires mettaient enfin une plume à leur chapeau. A noter que si les designs ont changés pendant les années suivantes, le code original lui n’a pas bougé pendant 5 ans, preuve en est de la fiabilité de ce « don » particulièrement rentable de la part de messire Franquito. Avec leur plume acérée et leur capacité à repousser toujours plus loin les limites du délire, les quatre Mousquetaires de l’époque (Jartagnan, L’amoureux, le Cadet et Topbiboun) ont posé les bases de ce qui fait désormais la renommée du site : cette volonté immuable de tout faire passer sous le joug de l’humour, cette capacité constante et inusable dans l’art du contre-pied, et en parallèle, cette volonté de mettre les groles dans le plat pour faire ressortir les vrais problèmes. La victoire en Coupe de la Ligue, et le sacrifice du Sundae qui a précédé, ont été le début d’une vrai grande aventure pour ces quatrelà, une aventure basée sur l’amitié et la rigolade. La saison suivante a été la plus belle, la plus riche en travail et en émotions. Une finale de Ligue des Champions, une moyenne d’un peu plus d’un article tous les deux jours. Grâce à cette activité sans précédent, les

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Mousquetaires se sont faits un nom. Les quelques 30 clampins qui se pointaient sur le site à ses débuts ont été multipliés par 5 ou 6, en deux ans. Mais plus que le volume, c’est la qualité des visiteurs qui impressionnait : Jartagnan a signé quelques billets bien sentis dans le cadre du programme de match distribué à domicile, suite à une invitation d’un de ces « visiteurs » fan depuis la première heure. Puis ce sont Les Cahiers du Foot qui se sont intéressés aux Mousquetaires, à la fin d’un de leurs tous premiers magazines papiers. Un an de mise en place, deux ans pour construire la légende et, alors que la bulle Internet prenait son envol, les Mousquetaires étaient une place forte incontournable de la communauté monégasque. En bien, comme en mal.

Les saisons s’enchainaient, les présidents se succédaient, les entraîneurs valsaient, le cheptel s’enfonçait, et les Mousquetaires continuaient leur bonhomme de chemin. Poussant toujours plus loin leur plume, vilipendant sans relâche les responsables de cette lente agonie, et pour oublier que leur club de cœur, si haut il y a peu, voguait désormais comme un bateau ivre, ils se sont lancés dans différents projets toujours plus fous les uns que les autres. Pour contenter la plèbe qui s’entassait tous les jours un peu plus sur le site, les Mousquetaires, parmi lesquels sont venus se greffer au fil des ans messires Wougney, El mouetta, Taz ou bien encore Dubinou, redoublaient d’imagination.

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Les dubinettes venaient s’ajouter aux écrits, les typesses fleurissaient en une, toutes voiles dehors, la boutique ouvrait ses portes, avec des produits encore plus décalés que les écrits, les comptes-rendus repoussaient les limites de la créativité, les Mousquetaires devant raconter des matchs oscillant entre l’insipide et le tristement médiocre, voire le très très mauvais. Mais les pizzas d’une sombre auberge monégasque et des litres de limoncello venaient à bout de l’ennui, jusqu’au bout de la nuit. Les Mousquetaires, vaillants, s’opposaient tous les jours un peu plus à cette gestion du pire qui était le quotidien de l’AS Monaco, récoltant des grincements de dents d’un côté, mais aussi une pléiade de bons mots de la part des lecteurs. S’ils sont bien moins nombreux qu’à l’époque Ligue des champions, ils sont restés fidèles et élogieux. Parmi les différents bons mots qui ont été collectés sur le Livre d’or ou directement sur la Taverne des Mousquetaires (on vous parle d’une époque où Twitter et Facebook n’existaient pas), plusieurs sont à noter. Le « Les Mousquetaires, c’est le site le plus drôle et le plus sérieux de la toile monégasque », ou encore le « un jour, je suis tombé sur un site qui ressemblait vachement aux Mousquetaires : ça s’appelait Les Cahiers du Foot ». C’est à ce jour le plus beau compliment que l’on n’ait jamais fait aux Mousquetaires.


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10 ANS DE MOUSQUETAIRES

mis la clé sous la porte le 30 juin 2010, devant un parterre de fans dégoûtés… Et pourtant, 10 ans après la création du site, telle n’est pas notre fierté que de célébrer cet anniversaire avec toute la communauté monégasque, même avec la fange de ceux qui ne nous aiment pas. À ceux-là, nous ne pouvons que tendre à nouveau la main et leur dire : les Mousquetaires ne meurent jamais. Après une phase d’apprentissage et de gloire, puis une phase de lente agonie et la confirmation du potentiel délire de cette fine équipe d’escrimeurs, la troisième phase de la vie du site a été la plus exposée, la plus virulente. Le cheptel, avec l’arrivée de Ricardo, ne flirtait plus avec l’Europe, mais plutôt avec les bas-fonds. Pire, le coach brésilien accumulait les records de médiocrité (pire défaite à domicile, plus grand nombre de buts encaissés, plus petit nombre de victoires…). Face à cela, le sang des Mousquetaires n’a fait qu’un tour, et ils ont lancé une pétition pour demander sa tête. Appuyée par les réseaux sociaux (Facebook notamment), relayée par ASMfoot, la pétition a explosé toutes les espérances, et L’Equipe, Nice Matin et surtout Monaco Hebdo se sont faits le relais de la colère des Mousquetaires. Ainsi en pleine lumière, ils se sont retrouvés face à face avec les représentants du club, qui n’y sont pas allés avec le dos de la cuillère, les traitants de « scélérats ». Un quolibet passé depuis à la postérité de tous ces termes propres au site, et qui fleurissent désormais dans chaque conversation de supporter, tel que le « cheptel », ou les joueurs qui jouent « en tongues ». Un an plus tard, la pression du club, l’érosion du rier, la fatigue physique et mentale, le manque de temps et le faible intérêt pour la merde proposée par le cheptel tous les week-ends ont fini par démotiver l’ensemble de la troupe. Elle a

Le site a été suspendu pendant un trimestre, en 2005, faute à la déprime du greffier. Mais le contingent des proches supporters est venu le tirer du fin fond des nimbes pour reprendre du service, argumentant que le rier est une thérapie. C’est un peu la même chose qui s’est passée l’été dernier, un petit groupe bien motivé a tambouriné sur le Facebook du « créateur » pendant des mois, a sué sang et eau pour prouver sa valeur. Il s’est ainsi vu confier les clés du camion le 9 septembre dernier. Un beau camion rouge et blanc, chargé de plumes et d’épées, des armes aiguisées afin de pouvoir servir encore pendant les dix prochaines années, saisons folles qui s’annoncent des plus palpitantes !

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10 ans d’AS Monaco De 2002/2003 à 2011/2012, dix saisons se sont écoulées depuis la création de la confrérie des Mousquetaires. Avec des hauts, et des bas. Retour sur les évènements qui ont marqué l’histoire récente de l’AS Monaco.

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2002/2003 : le dernier trophée même garni d’un trophée (le dernier en date), avec une belle victoire en Coupe de la Ligue. L’homme : Shabani Nonda, le si décrié avantcentre de l’ASM, a terminé meilleur buteur du championnat avec 26 buts. Après une 15e place l’année précédente et avec un effectif miné, composé des « perles » Domoraud, Jugovic et autres Nyarko, le second exercice de l’ère Deschamps est ainsi apparu comme une excellente surprise. Leader dès la première journée après une probante victoire à Troyes, l’ASM a joué les trouble-fêtes jusqu’à l’avant-dernière journée, étant la seule équipe à pouvoir suivre le rythme du champion en titre lyonnais. Résultat final, une deuxième place avec 19 victoires et +33. Le palmarès asémiste s’est

Le fait marquant : La pluie s’est abattue sur Saint-Denis et les supporters munegu qui étaient à la terrasse du McDo. Ils ont dû fuir se réfugier en tribune. Parmi eux, El Cadetiño était triste. Rien de plus terrible que de voir cet être plein de rier regardant par ses yeux humides la poubelle dans laquelle il venait de déposer son Sundae, là où les autres avaient envoyé valdinguer leurs boîtes vides. Mais personne ne savait que ce sacrifice allait avoir des effets des plus inopinés. Le champion : Lyon

2003/2004 : c’est féerie Le genou en vrac de Nonda a permis à Monaco d’engager Fernando Morientes en toute fin de mercato. L’attaquant espagnol a marqué de toute sa classe la fantastique épopée en Ligue des Champions. En position d’outsiders, les Monégasques ont déjoué tous les pronostics en éliminant de grands noms comme le Real des Galactiques ou Chelsea. Le rêve s’est achevé brutalement en finale contre Porto et Mourinho. Cette si belle C1 a toutefois coûté beaucoup d’énergie, Monaco finissant la saison sans aucun titre. Et ce malgré 10 points d’avance en janvier.

L’homme : A son grand regret, Zinedine Zidane a été un des acteurs majeurs de l’épopée en C1. En confessant à Ludovic Giuly que ses coéquipiers étaient « cuits » à la mi-temps du match retour face au Real Madrid, il a redonné confiance au cheptel. Le fait marquant : Fin janvier, la cheville de Giuly a croisé la semelle d’Heinze, alors au PSG. Blessé sur le choc, le capitaine ne s’en est jamais vraiment remis et a rechuté à force de compenser. Au plus mauvais moment, en finale de C1. Il a même raté l’Euro. Le champion : Lyon

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2004/2005 : relooking extrême capilotractés au possible (3412 en début de saison par exemple), la troisième place de l’ASM est un moindre mal. Avec seulement cinq défaites en 38 journées.

Après une saison qui a laissé pendant très longtemps un goût amer à tous les supporters, on attendait beaucoup du cheptel munegu newlook, remastérisé par le duo Pastor-Brianti, les nouveaux hommes forts de l’ASM. Avec la perte des 4 fantastiques de la ligne d’attaque (Prso, Morientes, Giuly, Rothen) et l’arrivée de la première vague de l’armée mexicaine (Saviola, Chevanton, Kallon), avec des schémas tactiques

L’homme : Fernando Morientes, le demi-dieu de l’an passé a longtemps été annoncé du côté du Rocher, tant durant l’été qu’au mercato d’hiver. Il a fini par filer à l’anglaise à Liverpool. Et vu sa fin de carrière en eau de boudin, pas sûr que ce fut une si mauvaise chose… Le fait marquant : La défaite (3-4) de l’ASM à domicile face à Nice après avoir mené (3-0) a été le tournant de la saison, mais a aussi choqué pour longtemps les mémoires collectives. Il parait même que certains font encore des cauchemars en pensant à Victor Agali. Le champion : Lyon

2005/2006 : la der des der Qualifié pour le tour préliminaire de Ligue des Champions, le cheptel a défié le Betis Séville. Sans recrue majeure vu que les dirigeants ont voulu attendre de se qualifier pour être ambitieux. Mais Meriem a raté le penalty de la qualif’ malgré un but du Filou Maoulida. Résultat, « l’attaquant de classe internationale » de Deschamps a été Olivier Kapo… Avec un effectif encore affaibli, l’ASM a terminé 10e en championnat, avec 13 succès, 13 nuls et 12 revers. L’homme : Après seulement sept journées de championnat et quatre défaites à la clé, Didier Deschamps a fait ses valises. Il a démissionné pour ne pas être viré et a laissé sa place à Francesco Guidolin. Cet évènement a signé la fin d’une ère, pour la première aventure de DD sur un banc.

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Le fait marquant : Eliminé en tour préliminaire de C1, Monaco a dû se contenter de la C3 et a chuté en huitième

de finale. Dans la grisâtre ville industrielle de Bâle, le match aller a vu des Monégasques au fond du trou (0-1). Et incapables d’en sortir au retour (1-1). Et ce 23 février, c’est le dernier match de Coupe d’Europe de l’ASM à ce jour… Le champion : Lyon


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10 ANS D’AS MONACO

2006/2007 : Banide acte I L’homme : Laszlo Bölöni n’a pas marqué l’histoire de l’ASM, et heureusement. Si cela avait été le cas, ça aurait probablement été par une saison catastrophique. En 10 journées, il a réussi à repartir la tête basse sept fois. Non sans s’être mis à dos plusieurs joueurs majeurs.

Propulsé sur le banc après 10 journées, Laurent Banide a réussi son premier passage à la tête de l’équipe première. Au club depuis de nombreuses années, le fils de Gérard n’a subi que six défaites en 28 matchs. Il a pris l’équipe à la 19e place, il l’a laissée à la 9e. Avec une différence de buts positive (+7) que seules trois équipes ont battue. Avec 12 points de mieux que la zone rouge et sept de moins que le podium.

Le fait marquant : Pour le premier match de Banide, Monaco s’est déplacé à Nantes. Le cheptel, 19e, jouait alors le 20e. Dès la première demi-heure, les Canaris ont fait cuicui par un sombre Argentin, Julio Rossi. Les quelques supporters monégasques présents se sont alors dits qu’en cas de deuxième but, ils partiraient sans même attendre la fin du match. Mais les deux équipes ont fait durer le plaisir pour leur faire boire le calice jusqu’à la lie. Roma a même arrêté un penalty de Diallo. Le champion : Lyon

2007/2008 : jeu, set et match Alors qu’il a demandé deux jours de réflexion pour continuer l’aventure sans son adjoint, Laurent Banide est rembarré par les dirigeants. Eux sont allés chercher Ricardo. La saison est des plus irrégulières, la nouvelle recrue, Nene, étant la seule véritable satisfaction. Un temps menacée par la zone rouge, l’ASM finit 12e avec 13 victoires et 17 défaites. La saison n’est d’ailleurs même pas encore terminée que Pastor démissionne et cède sa place à De Bontin.

celui de Ricardo, rien n’est impossible. Contre Bordeaux, le cheptel a subi sa plus lourde défaite de l’histoire au stade Louis II (0-6). On se serait cru au Masters 1000 de Monte Carlo. Les supporters déboussolés qu’on était rigolaient même à la vue (ou à l’écoute) des derniers buts girondins. C’était nerveux. Le champion : Lyon

L’homme : Flavio Roma a disputé là sa dernière saison complète sur le Rocher, probablement la moins bonne. Relégué sur le banc par Ruffier lors de la suivante, il était alors un capitaine las du cheptel. C’est que le gardien italien était là depuis 2001 et a passé le cap des 200 matchs en rouge et blanc. Le fait marquant : Quand le score est de (0-0) à la mi-temps, il est difficile de s’attendre à un tel carton. Mais avec Monaco, surtout

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10 ANS D’AS MONACO

2008/2009 : la classe à l’américaine Avec 45 points, Ricardo a terminé 11e. Banide, avec un point de moins seulement, a été relégué deux ans après. Pas de jeu, une armée mexicaine en guise de cheptel, avec des noirs, des blancs, des gris, des jaunes, des rouges, des verts sur le terrain. Et en guise de cerise sur le gâteau, une nouvelle défaite (3-4) à domicile après avoir mené (3-0), contre Bordeaux. Plus les saisons sont passées, plus le club du Rocher s’est enfoncé.

Le fait marquant : Dans ce marasme, les Mousquetaires se sont faits un nom dans la presse grâce (ou à cause) de leur pétition monstre contre Ricardo, qui enchainait les records de médiocrité. Cette soudaine célébrité n’a pas eu que des bienfaits, loin s’en faut… Champion : Bordeaux

L’homme : Jérôme de Bontin, évidemment. L’éphémère président franco-américain a réussi en une saison à se mettre à dos tout le monde : des recrutements extravagants (Adu, Müller), une politique interne sans classe (licenciement d’Ettori), des relations avec les supporters malsaines (il a même traité certains de « chiens qui aboient »), et bien sur une équipe pathétique sur le terrain. La grande classe !

2009/2010 : farouche la « Vieille Dame » Après de longues années de disette, les vaillants supporters monégasques se sont de nouveau mis à rêver de gloire et de succès. Pas grâce à la Ligue 1, avec trois défaites sur le score de (4-0) et une huitième place anonyme. Mais en Coupe de France, après une véritable épopée. Les Rouges et Blancs ont atteint la finale au stade de France face au PSG. Malheureusement, c’est là que le parcours a brutalement pris fin, sur un but d’Hoarau en prolongation. Cristallisant les espoirs de beaucoup, Nene est passé à côté du match alors que son transfert à Paris était déjà bouclé depuis janvier… L’homme : En seulement six mois, Moussa Maazou a considérablement aidé l’ASM malgré ses qualités plutôt monocordes. Il a inscrit cinq buts en 18 matchs de championnat, mais surtout trois en quatre rencontres de Coupe de France. Etant décisif à chaque tour des huitièmes aux demies, contre Bordeaux, contre Sochaux, et contre Lens. Mais après son départ, le désert. Même s’il n’a rien à envier à Messi et Ronaldo.

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Le fait marquant : A l’orée de cette saison, tout a changé au presque. En coulisses, De Bontin s’est retiré pour que Franzi et Aubéry prennent le pouvoir... jusqu’en janvier 2012. Sur le banc également, Guy Lacombe est arrivé. Il a amené le cheptel aux portes de l’Europe, mais aussi dans les bas-fonds du championnat quelques mois plus tard. Le champion : Marseille


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10 ANS D’AS MONACO

2010/2011 : le péril jeune Orphelin de Nene et avec un Ruffier moins tranchant, Monaco a vécu une saison noire. Affaibli par un début de saison catastrophique, Moustache a dû quitter le banc asémiste après une énième déconvenue à Chambéry. Le pompier Banide a une nouvelle fois été appelé à la rescousse, sans succès. Face à Lyon (0-2), Droopy a subi les évènements sur son banc, assistant à la descente officielle de son club. Avec 44 points au compteur, du jamais vu… L’homme : Annoncé comme LA recrue phare du mercato hivernal, Mahamadou Diarra était censé stabiliser le milieu et apporter leadership et expérience. Grassement payé, le Malien a plus côtoyé l’infirmerie monégasque que les vertes prairies de L1. L’ancien Madrilène s’est même permis contre Nice de vertement critiquer Ruffier, son capitaine abandonné (ohé ohé).

Le fait marquant : Opposés à Saint-Etienne en finale de Gambardella, les jeunes Rouges et Blancs ont glané le premier trophée de leur carrière. Malheureusement, ce succès s’est accompagné d’une descente de l’équipe A… comme lors de la dernière victoire en 1972. Le champion : Lille

2011/2012 : voooodkaaaa ! Partis sur les mêmes bases mirobolantes que la saison passée, les hommes de Banide se sont retrouvés à la 19e place de L2 à la trêve. Dos au mur, le Prince Albert s’est alors décidé à vendre son club à un investisseur étranger, Rybolovlev. L’oligarque russe s’est empressé de remodeler le club et, à grands coups de chèques, a renforcé le cheptel avec pas moins de neuf recrues. Mercenaires ou non, ceux-ci ont réussi leur mission et ont même réussi à faire rêver des supporters au bord du suicide quelques semaines plus tôt. L’homme : Signe de sa toute nouvelle puissance financière démesurée, l’AS Monaco

a engagé Dirar pour six millions d’euros. Soit, peu ou prou, le budget de certains clubs de L2… A titre de comparaison, la recrue la plus onéreuse du mercato estival a été Yatabaré, venu contre un million. Le fait marquant : Pour la première fois de sa longue et glorieuse histoire, l’équipe azuréenne est passée aux mains de personnes extérieures à la Principauté. Alors au bord de l’implosion, Monaco a finalement succombé aux charmes des pétrodollars en décembre après avoir repoussé leurs avances six mois plus tôt. Le champion : Bastia

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10 ANS DE LEGENDES

Berthod L’ex-espoir est devenu un titulaire incontestable de l’infirmerie. C’était le seul endroit où ses approximations, ses relances hasardeuses et ses centres au 14e poteau faisaient le moins de mal.

Ruffier Ce ne sont pas les Mousquetaires qui ont mis Ruffier dans leur équipe type, c’est lui qui a voulu y être. A Monaco il n’a pris qu’un but, il était à terre les yeux bandés et menotté à son poteau. Et il a touché le ballon...

Mongongu Il était plus maître dans l’art capillaire que dans celui de la course, c’est qu’il avait pas envie le bougre, l’UMP c’est pas pour lui. C’est à cause de ça que le Milan attend toujours sa flèche d’argent.

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10 ans de Müller Le vénal Suisse levait le pied à l’entraînement pour pas être pris dans le groupe, et vu son état lorsqu’il est arrivé, qu’il lève le pied était déjà un exploit. En même temps, il voulait prendre sa retraite...

Costa Au niveau graphique, il était difficile de le faire figurer dans son rond central chéri, on s’en excuse. Mais on n’oublie pas que le club a donné plus d’argent pour l’avoir que n’en voulait Sao Paulo...

Puygrenier La chute vertigineuse : il est passé en quelques mois du Goldorak défenseur de la terre monégasque au statut de paysan découpeur d’adversaires, et encore, quand il arrivait à les toucher.


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10 ANS DE LEGENDES

légendes Durant ces dix longues et belles années, de nombreux joueurs se sont succédés sur le Rocher, faisant les choux gras des Mousquetaires. Il était incontournable de dégager une équipe type de nos têtes de turc.

Mollo Croix rond carré, croix croix, haut bas haut bas... Une manette de jeux vidéo estampillée CR7 montée sur un melon au comportement douteux, ça donne une sorte de joueur qui n’y va jamais mollo...

Nimani Meriem Le loveur de jeu aura mené la danse durant quatre saisons, une danse langoureuse, molle, pleine d’approximations, une danse sevillanne en hommage aux espoirs déçus.

Avant, il courait vite. Mais ça, c’était avant. Depuis, son corps le lâche régulièrement, pas forcément aidé par une hygiène à base de Big mac, de Happy Meal, de Sunday au chocolat et de Haribo fraises.

Pino Coutadeur Annoncé comme le nouveau dépositaire du jeu asémiste suite au départ de Meriem, il n’a pas déçu. Il a même fait mieux que son prédécesseur, noyant tous nos espoirs sous des tonnes de Nutella.

Débarqué de Colombie pour régaler la Coke d’Azur, il a été soutenu par Ricardo qui voulait le voir sniffer les lignes blanches et piquer ses adversaires. Mais c’est juste son avenir qui partira en fumée...

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CUNTA BALLE n°5

10 ANS DE LEGENDES

Alonso Piquionne Oh my god !!! They killed Piqui !!! Durant ces (vraiment trop) longues années, on lui en a mis plein la gueule. Forcément, en marchant sur le terrain, il était plus exposé. Par contre, ça l’a pas aidé à retrouver sa vache.

Excellent comédien adepte de l’art de la simulation, ce gringo de la plancha a réussi à se faire passer pour un joueur de foot pendant des années. Mais, il a fini par se faire surprendre à l’heure de la sieste.

Mbokani Il a le jeu de Didier Drogba. Enfin, il avait. Et puis seulement face à des plots en Belgique. Une fois à Monaco, ce buteur muet était tout juste assez sobre pour jouer au FC l’hopital...

Diarra En cinq mois de salaire sur le Rocher, il a coûté plus que le transfert de Touré ou celui de Subasic. Par contre, pour le voir sur le terrain (et bon en plus), c’est autre chose. Vous vous êtes vengés au D. Maboul ?

Adu On le pensait bon, c’était que dans les jeux vidéos. C’est d’ailleurs uniquement avec une manette qu’on peut dégager en corner derrière soi. D’ailleurs, Adu en rit encore, mais on sait toujours pas pourquoi.

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Feindouno Et alors ? Tu viens plus aux soirées ? On a fait une soirée Pascal Feindouno, je te raconte pas, il était vraiment pas fatigué du match qu’il a pas joué, alors les tirs au buts, il les a tous marqués !


CUNTA BALLE n°5

En fait, il y en a eu tellement qu’il était trop difficile de se limiter à 11 chèvres. Du coup on a pu constituer un deuxième cheptel de choc.

10 ANS DE LEGENDES

Oshadogan L’idole de tout un peuple. Il est venu, il s’est blessé, il a joué huit matchs en deux saisons, mais il a eu le temps de se faire une place au soleil dans nos coeurs. Ô Tata Dayo, merci pour tout !

Sambou Surnommé Massemoi-le-bambou par une fange extrémiste des tribunes premières du stade Louis II, il a marqué plus de buts de la tête que Nimani. Malheureusement, il avait le même jeu défensif aussi...

Hansson Il est venu prendre le poste de Golgoth laissé par Puygrenier, affichant sa puissance et sa fougue. Il a fini par jouer avec lui, dans une défense 100% slow motion. Avant d’enchaîner par une préparation à la retraite en Ligue 2.

Chabbert Une paire de mouffles, les cheveux au vent, il est venu passer une retraite tranquille à l’ombre du Ruffier en fleur. Il est devenu titulaire en L2, montrant pourquoi tous les bancs ont la marque de son postérieur.

Traoré Il nous a été vendu comme un finaliste de la Ligue des Champions avec les Reds, sans nous dire qu’en fait, il avait juste plus de présence physique qu’un courant d’air. A presque failli nous faire regretter Berthod.

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10 ANS DE RECORDS

Quand le compteur s’affole En 10 saisons, il y en a eu des joueurs, des matchs, des buts et même des records. De quoi conserver les statistiques les plus marquantes.

551 8,4 309 223 37 8 et 6 104 1,74M 115,5M et 162,7M 36 ... 1e/95e

Comme le nombre de points marqués en 10 ans, soit 55 en moyenne. Le 500e a été engrangé contre Boulogne-sur-Mer à la première journée de la saison dernière. Le meilleur total est 75 en 2003/2004, le plus faible de 44 en 2010/2011.

Comme la place moyenne de fin de saison. Avec des pics à 2 en 2002/2003 et 18 en 2010/2011.

Comme le nombre total de joueurs en 10 ans. De 24 en 2004/2005 à 43 en 2011/2012.

Comme le nombre de matchs disputés en rouge et blanc par le joueur le plus utilisé sur cette période, Flavio Roma. Il devance Saint François-Joseph Modesto (207), Gaël Givet (204), Lucas Bernardi (203). Arrive ensuite Diego Perez (181).

Comme le nombre de buts du meilleur buteur cumulé depuis 2002, Ludovic Giuly. Dado Prso (31) mais surtout Shabani Nonda ne sont pas loin derrière (34). Ce dernier a réussi le meilleur total sur une saison (28), devant Fernando Morientes (22).

Comme le nombre d’entraîneurs et de présidents différents sur les 10 années que nous avons vécues.

Comme le nombre de buts encaissés dans le dernier quart d’heure. Soit 26% sur 17% du temps d’un match.

Comme le nombre total de supporters recencés au Louis II, avec 9159 de moyenne par saison. Le top : 11183 de moyenne en 2005/2006. Le flop : 4602 en 2011/2012. Comme les euros dépensés et encaissés sur le marché des transferts en 10 ans.

Comme le nombre de nationalités différentes de joueurs qui ont évolué avec l’ASM depuis 2002. Le record est de 18 différentes pour la saison dernière, alors qu’il n’y en avait « que » 10 en 2003/2004.

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Comme les minutes des buts les plus rapide et tardif inscrits par l’ASM. La 1e pour Jan Koller en 2007 et Ernesto Chevanton en 2005. La 95e pour Valère Germain en août 2011.

Durant ces 10 saisons et 380 matchs, on a pu voir 142 victoires, 125 nuls et 113 défaites. Ainsi que 461 buts inscrits et 398 buts encaissés. Mais aussi 781 cartons jaunes (soit 2 par match) et 54 cartons rouges (soit un tous les 7 matchs). Vous en voulez plus ?


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10 ANS DE RECORDS

Les séries record

4 6 7 10 14 15

Comme le nombre de défaites en championnat. C’était en mars 2008.

Comme le nombre de victoires en championnat. C’était entre novembre et décembre 2003.

Comme le nombre de victoires décembre 2004 et janvier 2005.

toutes

compétitions

confondues.

C’était

entre

Comme le nombre de matchs sans victoire en championnat. C’était en 2011/2012. Comme le nombre de matchs de L1 à l’extérieur sans victoire. C’était entre 2010 et 2011. Comme le nombre de matchs sans défaite en championnat. C’était en 2003/2004.

Mais aussi...

456 5,28 158 157 892 14 587 284 240

Comme le nombre de « Ricardo on s’emmerde ! » (tous depuis la tribune première se dit-il). C’est qu’il y a de quoi. C’est lors de ses deux saisons comme coach qu’il y a eu le plus faible nombre de buts, pour le meilleur buteur de l’ASM en première division. Sept buts pour Piquionne et Ménez en 2007/2008 et Licata en 2008/2009. Comme le pourcentage de places réellement payées (et encore, on a pris en compte les supporters adverses).

4723 13

Comme le nombre de shorts asémistes portés (Perez en mettait deux par mi-temps pour amortir ses tacles sur le sable).

... tonnes. Comme la quantité de petits fours ingurgités en loges (Le cardinal de C a effectivement raté très peu de matchs). Comme le (grand) nombre d’insultes proférées, dont 6890 pour le seul Colleter.

Comme le nombre de tubes de pommade passée par le CSM (dont 70% à partir de 2008).

Comme le nombre de mouettes décédées, dont 173 imputables au seul Chevanton.

Comme le nombre de dentiers perdus. C’est que le 14e a finalement été retrouvé dans une rigole suite à un tacle de Tzavellas.

17

Comme le nombre de brins d’herbe qui ont pu être recencés sur le terrain du Louis II. Le reste, c’est du sable.

512 ?

Comme le nombre de bulles dans une flûte de champagne. Maître Pascal Feindouno a confirmé.

Comme le nombre de crises cardiaques (celles de Ricardo ne sont pas prises en compte). Comme le nombre de burgers avalés par Nimani. On a arrêté de compter...

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24H CHRONO

24h chrono présidentiel En moins de 10 ans, six présidents différents se sont succédés à la tête de l’AS Monaco. Du Cardinal de C. à Dmitry R., en passant par Pierre S., Michel P., Jérôme de B. ou encore Etienne F. Retrouver tous ces protagonistes dans une seule et même journée.

5:00 - Michel P. se réveille en sursaut, plein de 7:30 sueur. Il vient de faire un cauchemar horrible : il a rêvé qu’il était à nouveau le président de l’AS Monaco...

6:54 - Le Cardinal de C. se réveille doucement.

Il ouvre un oeil, puis l’autre. Puis se retourne. Son grand waterbed de neuf mètres carré bouge dangereusement. Il tend le bras, mais pas assez, et celui-ci retombe mollement, causant de nouveaux remous. Il renouvelle l’opération, s’étire au maximum... Et attrappe le ponpon en bas de la ficelle, tirant dessus sauvagement. A l’autre bout de son palais, une clochette retentit...

- Les coeurs de l’armée rouge retentissent au large du Larvotto. Dmitry R. n’est pas encore levé qu’une soubrette blonde aux seins nus lui apporte son café-vodka et le journal L’Equipe.

8:20

- Etienne F. se rase. Il réfléchit intensément à comment faire pour que l’on ne fasse plus jamais appel à lui pour s’occuper de l’AS Monaco. Se faire foudroyer, ou se faire écraser par un bus peut-être. Voire se faire opérer pour changer de sexe et s’envoler pour Rio, où il deviendrait l’une des plus célèbres danseuses trans du continent sud-américain. «Franzina» ça lui plait bien. Il envisage toutes les possibilités.

9:01 - Pierre S. arrive à son bureau. Il entre en

courant dans le hall, les bras levés et les larmes aux yeux. Il jette sa cravate à sa secrétaire, blasée de ce cérémonial quotidien. Il faut vraiment qu’il passe à autre chose...

9:30 - Dmitry R. est à son bureau au Stade

Louis II et vient de voir une ombre passer. C’est le fantôme d’Etienne F., âme en peine qui hante encore les lieux de son supplice.

9:45 - Le Cardinal de C. se met sur son balcon 7:00 - Gérard B. se réveille avec la rage et la

bave aux lèvres. Il est énervé sans réellement savoir pourquoi. Mais une chose est sûre, ça va chier !!

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et regarde le panorama sur la mer, une tasse de thé dans la main. Il jette un petit morceau de biscuit par terre et deux oiseaux se précipitent pour le gober. Devant la fougue du volatile qui emporte la mise, le Cardinal se lève, et applaudit...


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24H CHRONO

discussion qui se trame. « Alors pour notre restructuration, nous allons suivre les conseils de notre juriste, monsieur Fernando... » Sur ce dernier bon mot, Pierre S. se leva comme un seul homme « MORIENTES ! Et gooooooooooooal ! On est finaaaaaaalle ! » Puis il se rassoit, sous les yeux désemparés de son auditoire.

15:06 - Gérard B. est furax. Le lampadaire a voilé sa roue avant, qui est désormais inutilisable. Il se venge en donnant de grands coups de pieds au luminaire.

15:17 - A genoux dans le jardin en bas de chez 10:06 - Michel A. se floque un maillot « vice-

président » dans son arrière boutique. Il le regarde avec tristesse, puis le jette sur la pile de maillots identiques qu’il a amassés au fond de son magasin.

13:32 (7:32 heure de New-York) - Jérôme de

B. petit déjeune des corn flakes, des pancakes et des muffins, dans son pyjama blanc rayé de rouge.... Mais avec 50 étoiles tout de même.

lui, Etienne F. cherche frénétiquement depuis une demi-heure son téléphone. Il le trouve enfin, tout crotté de terre. Il écoute alors tout tremblant le message vocal qu’on lui a laissé : « Cher monsieur, dans le cadre de nos promotions pour les abonnements en loges pour les matchs de la saison... » Etienne F. raccroche le combiné et se met à pleurer.

13:33 (7:33 heure de New-York) - Jérôme de B. est poké sur Facebook. « Good morning mister president. Your Freddy. »

14:46 - Etienne F. reçoit un appel sur son

portable. « Damned ! C’est le numéro du standard de l’ASM ». Il raccroche instantanément et lance son téléphone par la fenêtre.

14:46 - Gérard B. sur son scooter, voit plon-

ger un iPhone depuis le balcon du quatrième étage. Perturbé par le projectile, il dévie de sa trajectoire et se retrouve face à une énorme Mercedes immatriculée en Russie. Il fait une embardée, évite le dit véhicule, tape dans le trottoir et finit en glissade jusqu’au pied d’un lampadaire.

14:57

- En plein conseil d’administration, Pierre S. est rêveur. Il écoute à demi-mot la

15:28 - Le cardinal de C. se rend chez son apothicaire à bord de son carrosse tiré par deux chevaux. Il croise Gérard B. au pied de son maudit lampadaire. « Diantre, que ce manant est singulier. Il me rappelle Patrick Valéry à la grande époque, quand il déboulait sur son coté, prêt à mordre l’attaquant adverse... Que c’est cocasse ! »

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24H CHRONO

CUNTA BALLE n°5

21:42 - Sur son Yacht, Dimitry R. s’interroge :

« Pourquoi moi doit prendre ce Fred B. comme capitaine sur bateau de moi ? - Patron, c’est parce que la loi monégasque est comme ça, on était obligé. - Moi pas aimer. Lui pas vraiment capitaine. Moi vouloir venger... »

21:43 - Gérard B. s’énerve. Il commence à attaquer les barreaux de sa cellule avec les dents, puis court dans tous les sens en criant : « Patrovich ! Patrovich ! Patrovich ! »

15:34

- La Police intervient pour embarquer un délinquant fou furieux au visage rouge écarlate. Selon les témoins, il était en train de mordre le pied d’un lampadaire qui l’aurait soidisant « agressé ».

16:34 (10:34 heure de New-York) - Jérôme

de B. va pour prendre son Hummer afin de se rendre au bureau mais s’aperçoit que le chiwawa des voisins est encore en train d’uriner sur son pneu avant gauche. N’écoutant que son courage, il dégage la bestiole scélérate d’un maitre penalty qui envoie à une quarantaine de mètres le contrevenant. Regardant le clebard s’écraser, Jérôme s’exclame : « Les chiens aboient, mais le train bancal passe toujours... »

16:34 (10:35 heure de New-York) - Jérôme de B. reçoit un tweet : @FreddyAdu Nice shoot dear mister Boss !

17:06 - Pierre S. tente de s’échapper des plus discrètement de son bureau... avant de se faire rattraper par la sécurité. Il voulait rejoindre les joueurs de l’ASM avant leur départ en stage pour vivre au plus près du groupe.

18:56 - Le Cardinal de C. prend son bain. Son

valet entre dans la salle d’eau et le constate en peignoir et slip kangourou dans l’immense baignoire, un verre de champagne à la main... encore...

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21:45 - Dimitry R., à bord de son yacht au large de Fontvieille, appelle Ludovic G. sur son portable : « Avant, tu étais capitaine. Mais ça, c’était avant... »

22:56 - Après avoir regardé pour la 2935e

fois le reportage « Le périple rouge », Pierre S. va se coucher, en chantonnant « On est finale, on est finale, on est, on est, on est finale... »

23:12 - Etienne F. ferme sa porte à clé. Puis

le verrou de sécurité. Puis il met la chaîne. Puis bloque le cadenas numérique. Puis valide le verrou à empreintes digitales. Puis lève le pont levis,et fait tomber la herse devant la porte de sa chambre. Ainsi tranquille, il peut s’endormir sans que personne de l’AS Monaco ne puisse venir le déranger.

23:46 - Etienne F. se réveille en sursaut ! Il avait laissé une fenêtre ouverte !


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24H CHRONO

00:06 (18:06 heure de New-York) - Jérôme 01:38 - Nouveau coup de fil de Dimitry R. : de B. se lève des toilettes et se retourne pour tirer la chasse d’eau. Son livre lui échappe des mains et son marque page signé par José Cobos tombe dans l’eau bouillonnante. « Shit ! Il avait de si beaux cheveux. »

« Alors, il a choisi quoi ? - Il a choisi la mort monsieur Président. Trop difficile expliquer lui où est Krasnodar. - D’accord. Il ira donc à Krasnodar pour apprendre géographie... »

00:08 (18:08 heure de New-York) - Jérome 2:38 - Le téléphone portable d’Etienne F. se de B. reçoit un SMS : « Great three point mister Air président ! F.A. »

met à vibrer... Ce dernier planque sa tête sous son oreiller, et se met à pleurer doucement...

01:34

04:17 (22:17 heure de New-York) - Jérôme

- Dimitry R. reçoit un coup de fil : « - Patron, nous avons ramassé votre joueur hongrois à la sortie du Jimmy’z. Que devons nous faire ? - Facile. Toi propose lui la mort... Ou un transfert au FK Krasnodar. - Da. »

de B. enfile son bonnet de nuit et se glisse sous sa couette. Au bout d’un moment, il sent son lit bouger. Il se retourne et hurle de terreur. Un petit noir tout souriant était là, sur son coussin, et le regardait en rigolant : « Have a good night mister President ! »

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CUNTA BALLE n°5

10 BONNES RAISONS

10 bonnes raisons de... continuer à supporter l’ASM Parce qu’après avoir vu des Puygrenier, Feindouno et autres Piquionne ça ne peut qu’aller mieux (et puis Hansson est en fin de contrat !).

Parce que la vodka, c’est bon. Parce que le caviar c’est quand même autre chose que le pâté rose...

Parce qu’on ne veut pas avoir d’histoires avec le KGB.

Parce que même nos cacas sont rouges et blancs.

Parce que les supporters adverses traitent l’ASM de «riche» depuis des années, mais maintenant c’est vrai. Plus besoin d’expliquer qu’on est endetté.

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Parce que notre diagonale rouge et blanche, elle a quand même beaucoup plus de gueule que la dégueulasse copie rayée du gueux voisin. Parce qu’on est toujours le dernier club français finaliste de la Ligue des Champions et c’est pas près de changer.

Parce que ça va être bon d’écraser le football français, surtout quand on imagine la tronche d’Aulas.


Parce qu’un pour tous et tous pour uns !


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