Les droits humains n'ont pas de prix

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LE M NDE

no 13 - Décembre 2022
POUR LE CORPS ENSEIGNANT INÉGALITÉS Les droits
n’ont
INFORMATIONS
humains
pas de prix

INFORMATIONS POUR LE CORPS ENSEIGNANT

SOMMAIRE

PROF ÉLÈVE

INFORMATIONS POUR LE CORPS ENSEIGNANT

Introduction PAGES 3 À 8 Récapitulatif des compétences PAGES 9 À 11

SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES TOUS NIVEAUX

S’INFORMER Photolangage PAGES 12 ET 13

SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES m

S’INFORMER « Mouna » PAGE 14

S’INFORMER BD « L’histoire d’Esmeralda, couturière au Bangladesh » PAGE 15

S’INFORMER La règle des 5 R PAGE 16

CRÉER Le nœud papillon PAGE 17

CRÉER L’éponge Tawashi PAGE 18

SE MOBILISER Sensibilise ton école avec un atelier de fabrication PAGE 18

SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES mm

S’INFORMER BD : « Le trajet du jeans » PAGE 19

S’INFORMER Jeu « D’où vient mon jeans ? » PAGE 20

CRÉER Jeu de la cocotte PAGE 22

SE MOBILISER Atelier pochoir PAGE 24

SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES mmm

S’INFORMER Récit : « Des hommes et du minerai : les creuseurs du Haut-Katanga PAGE 25

S’INFORMER Jeu « d’où vient mon smartphone ? » PAGE 26

S’INFORMER Jeu de la bobine PAGE 27

S’INFORMER Salaire minimal contre salaire vital PAGE 31

S’INFORMER Jeu « Qui est le plus riche ? Le pays ou les entreprises ? » PAGE 33

S’INFORMER Le défaut de fabrication du t-shirt PAGE 34

CRÉER La chorégraphie de la couture PAGE 35

CRÉER Logo-busting PAGE 36

SE MOBILISER Bourse aux vêtement dans l’école PAGE 37

POUR ALLER PLUS LOIN PAGE 38

FICHES ÉLÈVE TOUS NIVEAUX PHOTOLANGAGE

FICHES ÉLÈVE m

S’INFORMER BD « L’histoire d’Esmeralda, couturière au Bangladesh » FICHE 1 S’INFORMER La règle des 5 R FICHE 2 CRÉER Nœud papillon FICHE 3 CRÉER Éponge Tawashi FICHE 4

FICHES ÉLÈVE mm

S’INFORMER BD : « Le trajet du jeans » FICHES 1 ET 2 S’INFORMER Jeu « D’où vient mon jeans ? » FICHES 3 À 5 CRÉER Jeu de la cocotte FICHE 6 SE MOBILISER Atelier pochoir FICHE 7

FICHES ÉLÈVE mmm

S’INFORMER Récit : « Des hommes et du minerai : les creuseurs du Haut-Katanga FICHES 1 ET 2 S’INFORMER Jeu « d’où vient mon smartphone ? » FICHES 3 À 6 S’INFORMER Jeu de la bobine FICHES 7 À 14 S’INFORMER Salaire minimal contre salaire vital FICHE 15 S’INFORMER Le défaut de fabrication du t-shirt FICHE 16

Les droits humains n’ont pas de prix - Le Monde en Classe no 13 - Décembre 2022

INÉGALITÉS PROF PAGE 2

INTRODUCTION

Les droits humains n’ont

pas de prix

Jamais le monde n’a été plus interconnecté qu’il ne l’est aujourd’hui. Nous nous habillons, nous téléphonons, nous mangeons et cela entraîne des impacts sociaux et environnementaux tout autour de la planète. Comment sont produites ces marchandises du quotidien ? Quels impacts ontelles ? Comment nous relient-elles aux travailleurs et travailleuses des pays du Sud ? Comment seraitil possible de produire de façon plus respectueuse des droits humains et de l’environnement ?

Ce numéro a pour ambition d’amener les enfants à prendre conscience des impacts de nos modes de consommation et de la façon dont ceux-ci nous relient au monde globalisé. Nous nous pencherons plus précisément sur les secteurs numérique/ technologique et de l’industrie textile.

Le système « Made in Monde »… À la fin du 20e siècle s’est enclenché un processus de décomposition internationale des processus de production débouchant sur une hypermondialisation. De multiples raisons permettent de l’expliquer : la chute de l’URSS, la révolution internet, la multiplication d’accords de

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commerce bilatéraux de libre-échange (sécurisant les intérêts des multinationales et augmentant la compétition entre entreprises) et enfin et surtout, la fragmentation des chaînes de production de façon à produire le moins cher possible 1 .

En effet, jusque dans les années 1970, toutes les étapes de production d’un objet étaient encore concentrées en un seul endroit. Mais depuis, les entreprises ont découpé ces étapes de production (conception, extraction, transformation, fabrication de biens intermédiaires, transport, assemblage, marketing, vente…) en différents lieux, afin de produire aux coûts les plus bas possibles. C’est la délocalisation vers des pays asiatiques et d’Europe de l’Est où la main-d’œuvre est moins chère et abondante (les fameux « ateliers du monde ») et où les normes environnementales, sanitaires ou fiscales sont plus faibles. C’est la multiplication des fournisseurs, des filiales et des sous-traitants par la « maison mère ».

1. Arnaud Zacharie, Refonder le commerce mondial : du libre-échange à l‘échange durable, Bruxelles, Éditions Liberté j’écris ton nom, Centre d’Action Laïque, p. 13.

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© Johanna de Tessiere

INTRODUCTION

Le résultat est que les produits sont aujourd’hui « Made in Monde » 2 : « des composants fabriqués dans différents endroits du monde sont acheminés jusqu’au lieu d’assemblage des produits, qui sont ensuite exportés vers les marchés de consommation » 3

… et ses dérives : violation des droits humains, impunité et « malédiction des ressources »

Cet ensemble de différentes étapes, que l’on appelle les chaînes de valeur mondiales, sont devenues de plus en plus complexes et opaques : une étude ayant analysé la chaîne de valeur de cinquante grandes multinationales démontre qu’elles n’emploient directement que 6 % de tous leurs employés à travers le monde (116 millions de personnes qui bénéficient de droits syndicaux). Parallèlement, les 94 % restants sont employés par des fournisseurs ou des entreprises soustraitantes, où les droits du travail sont très loin

2.

3. Arnaud Zacharie, Refonder le commerce mondial : du libre-échange à l‘échange durable, op-cit, p. 14.

d’être garantis 4. Il est ainsi très difficile de faire la lumière sur l’entièreté du chemin parcouru pour la production d’un produit (certaines entreprises elles-mêmes reconnaissent ne pas savoir ce qui se passe chez leurs sous-traitants).

Parallèlement à cela, le pouvoir financier et d’influence des firmes transnationales se sont vus renforcés à l’extrême (en particulier celui des entreprises « hyper-puissantes » et oligopolistiques dont le chiffre d’affaire est parfois supérieur au PIB annuel de dizaines de pays à faible revenu). La course à la réduction des coûts de production a néanmoins comme répercussion principale, de mettre la pression à la fois sur les droits des travailleurs et travailleuses, et sur l’environnement.

Or ce n’est plus un secret pour personne : un tel système de production et de consommation entraîne des violations des droits humains ainsi que des désastres écologiques. Et ce dans quasiment toutes les filières : que ce soit le secteur de l’industrie textile, celui de l’extraction de minerais ou encore de l’agroalimentaire, le nombre d’abus dénoncés est croissant.

4. « Scandal. Inside the global supply chains of 50 top compagnies. Frontlines Report 2016 », International Trade Uniuon Confederation mis en ligne sur www.ituc-csi.org, janvier 2016.

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Monde
Décembre
Suzanne Berger, Made in Monde, Les nouvelles frontières de l’économie internationale, Paris, Éditions du Seuil, 2006.
© Atomo Design – Source : Fair Wear Foundation
* Y compris tous les coûts de distribution dont le personnel, le loyer, le bénéfice du distributeur, la TVA, etc.

INTRODUCTION

Mais l’impunité reste reine : l’opacité des chaînes de valeur, l’absence de mécanismes de plainte efficaces ainsi que l’inexistence de règles contraignantes à l’échelle internationale rendent très complexe l’identification des responsabilités sociales et environnementales d’une entreprise multinationale, et donc également la possibilité pour les victimes de ces violations d’obtenir des réparations.

De plus, ce système fait de nous, consommateurs et consommatrices des pays riches, des complices, malgré nous, de violations de droits humains ou de pollutions de l’environnement. Personne ne cherche à acheter des produits qui seraient fabriqués par des enfants, produits par des personnes réduites au travail forcé ou au

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prix de graves pollutions. Pourtant, aujourd’hui, nul ne peut affirmer que ce n’est pas le cas pour les produits de consommation courante.

La majorité des « maisons mères » des grandes entreprises transnationales sont situées dans les pays riches. Celles-ci conservent les étapes de production les plus lucratives telles que la conception et le marketing, au bénéfice de leurs actionnaires qui imposent des taux de rentabilité très élevés. Quant aux pays à faible revenu, ils sont condamnés à se limiter à fournir les matières premières à faible valeur ajoutée. Cette forme d’échange inégal est parfois appelé la « malédiction des ressources ».

Pourtant, cette malédiction porte assez mal son nom car il n’y a aucune fatalité intrinsèque à un tel système. De réels changements sont, en plus d’être nécessaires et urgents, possibles. Le CNCD-11.11.11, la coupole d’organisations belges de la société civile, en a fait un thème de campagne dont la revendication principale est la mise en place d’une loi sur le devoir de vigilance des multinationales 5

5. Retrouvez toutes les informations sur le site de la campagne : www.devoirdevigilance.be

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Effondrement de l’usine textile Rana Plaza, 2013 © Clean Clothes Campaign © Yann Verbeke

pour leur imposer un devoir de vigilance 126 , c’est-à-dire l’obligation de prendre les mesures nécessaires pour (faire) respecterles droits humains et l’environnement dans toutes leurs activités et tout au long de leurs chaînes de valeur. C’est un processus que les entreprises doivent mettre en œuvre, continuellement, pour identifier, prévenir,

INTRODUCTION

LE DEVOIR DE VIGILANCE

IDENTIFICATION DES RISQUES / ABUS

PLAN DE VIGILANCE DE L’ENTREPRISE

droits humains, en particulier sociaux, et des normes environnementales tout au long de leur chaîne de valeur. Le devoir de vigilance implique donc deux obligations distinctes mais liées aux entreprises : faire preuve de diligence raisonnable (due diligence) et réparer les dommages causés (duty of care).

DIALOGUE PERMANENT AVEC TOUTES LES PARTIES (travailleurs et travailleuses, syndicats, populations affectées, ...)

ACTIONS DE PRÉVENTION / RÉPARATION

NORMES SOCIALES

DROITS HUMAINS

NORMES ENVIRONNEMENTALES

RENDRE DES COMPTES TRANSPARENCE

Source : Santiago Fischer, En finir avec les abus de droits humains commis par les entreprises. De la responsabilité sociale au devoir de vigilance, Bruxelles, WSM asbl, octobre 2019, p. 9, www.wsm.be/files/files/publicaties/fr/diligence-screen-FR.pdf, © Antoine Fallon (Blumix)

/ 126 Voir le Mémorandum du GT Corporate Accountability, « Fondements essentiels pour une loi belge sur le devoir de vigilance », oct obre 2020 : https://www.cncd.be/IMG/pdf/nlfr_memorandum_zorgplicht_final-27-11-2020.pdf.

Qu’est-ce que le devoir de vigilance ? Une loi sur le devoir de vigilance est une façon d’imposer aux entreprises transnationales de démontrer avoir pris toutes les mesures nécessaires pour assurer le respect des droits humains et des normes sociales et environnementales, à toutes les étapes de la chaîne de production. Il ne s’agit pas d’une revendication utopique. Preuve en est que certaines entreprises réalisent déjà ces contrôles de façon volontaire. De même, ce type de loi existe déjà dans plusieurs pays, comme en France ou en Allemagne, et est en discussion à différents niveaux : ONU, Union européenne ainsi qu’au niveau du Parlement belge.

Au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, sept sessions de négociations ont eu lieu depuis la création, en juin 2014, d’un Groupe de travail intergouvernemental chargé d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant, pour réglementer les activités

des sociétés transnationales et d’autres entreprises. L’enjeu de ce processus de négociations est d’établir une convention onusienne plus ambitieuse que les accords internationaux existants et qui offre une véritable solution face aux « obstacles graves et systémiques » auxquels sont confrontées les personnes victimes de violations des droits humains par des entreprises multinationales 6 . Au niveau européen, la Commission a proposé une législation qui doit maintenant être passée au crible du Parlement et des États membres 7 Le lobbying des multinationales cherche toutefois à en réduire la portée 8

6. Voir le site : www.ohchr.org > hcr bodies > IGWG on TNCs

7. Pour en savoir plus sur cette directive : www.justicepaix.be > publications > articles > Fini l’impunité des grandes entreprises : l’UE les obligera à rendre des comptes

8. « Off the hook? How business lobbies against liability for human rights and environmental abuses », Corporate Europe Observatory, ECCJ and Friends of the Earth Europe, mis en ligne le 17 juin 2021 : corporatejustice.org

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INÉGALITÉS

INTRODUCTION

REJOIGNEZ LA CAMPAGNE POUR UN DEVOIR DE VIGILANCE

Sans chercher à culpabiliser la consommation des enfants et adolescents, nous pensons qu’il est important d’amener cette prise de conscience dès le plus jeune âge, afin qu’ils puissent être, d’ores et déjà, conscients du rôle – et du pouvoir –que chaque citoyen·ne détient en tant que consommateur·rice.

www.devoirdevigilance.be

Conscientiser les plus jeunes : planter les graines d’une génération de consommateur·rice·s conscient·e·s D’autant plus à l’heure du dérèglement climatique, des inégalités mondiales croissantes et des pandémies, ce respect des droits sociaux et environnementaux par les entreprises transnationales pourrait être une clef pour enclencher la transition dont nous avons tant besoin. Ce numéro vous propose des pistes pédagogiques afin d’aborder en classe le système de production de certains objets de notre quotidien et leurs impacts.

Les NIVEAUX m et mm se penchent sur les impacts de l’industrie textile à travers de petites histoires et proposent une série de pistes de solutions. Le thème de l’industrie textile est également abordé au NIVEAU mmm à travers une adaptation du jeu de la bobine. Le chemin parcouru par nos smartphones est également abordé lors de ce niveau 9 .

9. Le niveau des séquences pédagogiques est référencé par des étoiles : m (1er cycle), mm (2e cycle) et mmm (3e cycle). Néanmoins, il s’agit d’indications générales que les enseignant·e·s sont bien sûr libres d’adapter à leur classe.

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Le saviez-vous ? Les énergies dites renouvelables sont grandes consommatrices de minerais. À l’heure où l’urgence d’une transition énergétique demande d’abandonner impérativement les énergies fossiles telles que le charbon ou le pétrole, les énergies dites « renouvelables » ont la côte. Mais c’est sans compter que nos éoliennes, nos panneaux solaires ou encore nos batteries électriques sont de grandes voraces de minerais. Par exemple, une voiture électrique consomme 10 fois plus de minerais qu’une voiture thermique, dont certains sont très rares (disponibilité limitée). Ces minerais se trouvent pour la plupart dans des pays Suds (RDC, Brésil, Pérou par exemple). Leur extraction engendre des conséquences sociales et environnementales importantes sur les populations locales. Celles-ci ne pourront donc pas purement et simplement remplacer les énergies fossiles. Face à ce constat, une réflexion pour plus de sobriété sur nos modes de vie énergivores est à débuter !

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© Johanna de Tessiere

GLOSSAIRE

Chaîne de valeur

La chaîne de valeur désigne l’ensemble des étapes de production d’un produit, de sa matière première à son exposition en rayon. C’est cette chaîne de valeur qui serait l’objet central du « devoir de vigilance » (due diligence). Actuellement, nombreuses sont les étapes qui ont un bilan social et environnemental très lourd ; contrôler le respect de critères stricts tout au long de cette chaîne de valeur permettrait de les rendre plus durables et éthiques.

Multinationale

Une entreprise multinationale est une entreprise implantée dans plusieurs pays. Son siège se situe souvent dans les pays développés ou émergents, ou dans des paradis fiscaux ; tandis que ses centres de production sont très souvent délocalisés dans les pays du Sud où la main d’œuvre est moins chère et les normes sociales et environnementales moins strictes.

Sous-traitant

On parle de sous-traitance lorsqu’une entreprise demande à une autre entreprise de réaliser une partie de sa production. Derrière une marque se cachent souvent des centaines de fournisseurs sous-traitants qui fabriquent une partie du produit fini. Elles-mêmes sous-traitent souvent à d’autres une partie de leur production et ainsi de suite. C’est en général au bout de la chaîne que se trouvent les pires violations des droits humains.

Salaire vital

Crime d’écocide

Être en mesure de condamner les atteintes graves portées à l’environnement. La Belgique a fin 2021, adopté une résolution s’engageant à déposer un amendement à la CPI (Cour pénale internationale) afin d’intégrer le crime d’écocide au statut de Rome. Au niveau européen, une bataille est également engagée pour que la directive sur la criminalité environnementale intègre ce crime. En juillet 2022, l’assemblée générale des Nations Unies a adopté une résolution déclarant que le droit à un environnement propre, sain et durable est un droit humain universel.

Devoir de vigilance

Obligation de prendre les mesures pour garantir le respect des droits humains et de l’environnement tout au long des chaînes de production dans le but de prévenir et atténuer les impacts négatifs engendrés par les activités des multinationales et celles de leurs fournisseurs et sous-traitants.

Un salaire vital correspond à une rémunération gagnée en une durée normale de travail qui couvre les besoins essentiels du travailleur et sa famille (se loger, se nourrir, se vêtir, se soigner, accéder à l’éducation) et lui procure un revenu discrétionnaire qui lui permet d’éventuellement épargner. Ce dernier élément est souvent très important, particulièrement dans les pays où la sécurité sociale n’existe pas.

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Le Monde en
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© Elisa Fiore / Clean Clothes Campaign © Stefanne Prijot

RÉCAPITULATIF DES COMPÉTENCES

NIVEAU m

Compétences

Français

Objectifs

Savoir lire

– Lire un récit court (bande dessinée), et répondre à des questions.

– Relier un texte à sa représentation imagée.

– Comprendre des consignes.

Savoir parler

– Prendre la parole pour partager ses idées et donner son avis.

Savoir écouter

– Écouter un récit, percevoir le sens global de l’histoire et répondre à des questions.

Histoire et géographie, interculturalité

Philosophie et citoyenneté

– Situer le Sénégal sur la carte du monde.

– Situer le Bangladesh sur la carte du monde.

– Découvrir d’autres façons de vivre avec l’histoire de Mouna.

– Comprendre l’injustice des conditions de travail dans l’industrie textile.

– Faire le lien entre travail décent et protection, conditions de travail agréables.

– Comprendre les notions de coopérative et de solidarité avec l’histoire de Mouna.

– Faire le lien entre notre consommation et les situations d’injustice.

– Exprimer son ressenti sur les impacts de l’industrie de l’habillement.

– Découvrir et mettre en pratique des pistes d’action pour agir contre la surconsommation.

Éducation artistique

Mathématique

– Mettre le recyclage en pratique à travers la fabrication d’une éponge Tawashi ou d’un nœud papillon.

– Mesurer avec une règle afin de fabriquer son métier à tisser pour la réalisation de l’éponge Tawashi.

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RÉCAPITULATIF DES COMPÉTENCES

NIVEAU mm

Compétences

Français

Objectifs

Savoir lire

– Lire un récit court (bande dessinée), dégager sa trame narrative et comprendre l’implicite.

– Relier un texte à sa représentation imagée.

Savoir écrire

– Écrire la suite de l’histoire du jeans fabriqué par Esmeralda.

Savoir parler

– Émettre des hypothèses. Confirmer ou infirmer celles-ci.

– Prendre position et faire part de ses réflexion à l’ensemble de la classe.

– Discuter en groupe, argumenter.

– Jouer au Quiz de la cocotte et sensibiliser d’autres camarades grâce à son jeu.

Savoir écouter

– Savoir replacer dans le bon ordre différentes phrases retraçant le trajet du jeans.

Histoire et géographie, interculturalité

Philosophie et citoyenneté

– Situer sur une carte différents pays en fonction de l’étape de fabrication du jeans.

– Comprendre que la fabrication du jeans est mondiale.

– Comprendre les impacts de l’industrie textile sur les travailleurs et travailleuses et sur l’environnement.

– Faire le lien entre notre consommation et les situations d’injustice.

– Exprimer son ressenti sur les impacts de l’industrie de l’habillement.

– Découvrir et mettre en pratique des pistes d’action pour agir contre la surconsommation.

Mathématique

Éducation artistique

– Calculer le nombre de kilomètres parcourus par un jeans pour sa fabrication (dizaine de milliers).

– Réaliser sa propre cocotte et sensibiliser autour de soi.

– Mettre le recyclage en pratique à travers la fabrication d’une éponge Tawashi ou d’un nœud papillon.

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humains n’ont

RÉCAPITULATIF DES COMPÉTENCES

NIVEAU mmm

Compétences

Français

Objectifs

Savoir lire

– Lire un récit court (bande dessinée), dégager sa trame narrative et comprendre l’implicite.

– Lire un récit long, en dégager l’implicite, le remettre en contexte et le transposer à un autre type de support : une carte du monde.

– Lire une « carte identité » et réussir à l’incarner, l’expliquer aux autres avec ses propres mots.

Savoir parler

– Émettre des hypothèses. Confirmer ou infirmer celles-ci.

– Prendre position et faire part de ses réflexions à l’ensemble de la classe.

– Discuter en groupe, argumenter.

Savoir écouter

– Comprendre son lien avec la « carte-identité » d’un·e camarade de classe et se positionner par rapport à celle-ci.

Histoire et géographie, interculturalité

– Situer sur une carte différents pays en fonction de l’étape de fabrication du jeans : Pakistan, Chine, Inde, Bangladesh, Indonésie…

– Situer sur une carte différents pays en fonction de l’étape de fabrication du smartphone : Congo, Chine, USA…

– Saisir à travers le jeu de la ficelle, le système de fabrication mondiale de nos vêtements.

Philosophie et citoyenneté

– Comprendre les impacts de l’industrie textile sur les travailleurs et travailleuses et sur l’environnement.

– Comprendre les conditions de vie des creuseurs au Katanga et le lien avec la consommation de GSM.

– Faire le lien entre notre consommation et les situations d’injustice.

– Exprimer son ressenti sur les impacts de l’industrie de l’habillement et du secteur du numérique.

– Découvrir et mettre en pratique des pistes d’action pour agir contre la surconsommation.

– Comprendre la différence entre salaire vital et salaire minimal.

– Découvrir la toute-puissance des entreprises multinationales qui sont parfois plus riches que des pays.

– Réfléchir et découvrir des pistes d’actions pour changer les choses.

Mathématique

– Calculer ses achats en fonction d’un budget : jongler avec l’addition et la soustraction, la division et la multiplication.

– Rendre compte des proportions à travers la distribution du revenu d’un t-shirt.

– Représenter la richesse d’une entreprise et la richesse mondiale à l’aide de cubes et légos.

Éducation artistique

– Réaliser sa propre cocotte et sensibiliser autour de soi.

– Mettre le recyclage en pratique à travers la fabrication d’une éponge Tawashi ou d’un nœud papillon.

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TOUS NIVEAUX

S’INFORMER

Photolangage

OBJECTIF : Introduire la notion de chaîne de production et ses impacts sociaux et environnementaux.

DURÉE : 30 – 40 minutes

MATÉRIEL : Photolangage : PHOTOS 1 À 10

1. Sur base de photos proposées dans ce photolangage, les enfants sont invités à s’exprimer librement sur les images qu’ils voient. Ces premiers échanges permettront d’entrer dans la thématique :

Demandez aux élèves de choisir une photo et d’expliquer pourquoi ils l’ont choisie :

– Qu’est-ce qu’elle t’évoque ? À quoi penses-tu en voyant la photo ? Peux-tu l’expliquer ?

Sondez les connaissances des élèves :

– Pouvez-vous relier une photo à une autre ? Pouvez-vous dire dans quels pays a été prise l’image ? Selon vous, de quoi parlent toutes ces photos ?

Invitez les enfants à partager leurs connaissances sur ce qu’ils voient dans les photos. Sur base de ces interactions, inscrivez les mots-clefs qui ressortent des échanges et inscrivez-les au tableau :

Champ de coton Pollution Déchets

Fabrication

Consommation

Droits des travailleurs Seconde main Syndicat

2. Il est possible de recomposer une histoire en mettant les images dans un certains ordre. Cela vous permet d’introduire la notion de « chaîne de production » ou, dit plus simplement, de « chemin/ circuit de fabrication » de certains de nos objets que nous utilisons tous les jours.

Les droits humains n’ont pas de prix -

Commencez à questionner vos élèves sur leur consommation :

– Pourquoi achetons-nous tous des vêtements ? Où est-ce qu’ils achètent leurs vêtements ? Est-ce qu’ils ont déjà appris à réparer un vêtement ? Que font-ils quand un pantalon est trop petit ou abimé ?

Ces échanges sont donc une première amorce. Approfondissez la thématique en vous penchant sur la fabrication de ces objets et ses conséquences à travers les séquences pédagogiques suivantes.

1. Magasin de seconde main Récupérer et valoriser nos vieux vêtements, c’est ce que font les magasins de seconde main. Plutôt que d’acheter neuf un vêtement qui sera vite démodé, il existe mille et une façon de se réapproprier un style ! En s’habillant en seconde main, on agit pour la planète et les droits humains car pas de gaspillage, pas de déchet et pas d’achat d’habit neuf.

2. Le filage

Le filage du coton est une des nombreuses étapes de confection d’un vêtement. Le coton récolté est alors transformé en fil. Une fois ces bobines de fil créées, on pourra leur donner une couleur et commencer la confection en tant que telle.

3. La culture du coton

Le cotonnier est une plante ancestrale, cultivée depuis plus de 5 000 ans. Aujourd’hui c’est une culture extrêmement polluante. Elle utilise 24 % de l’ensemble des pesticides utilisés dans le monde. Certains de ces produits chimiques sont considérés comme « très dangereux » voire « extrêmement dangereux », ce qui a un impact sur l’environnement (et notamment l’eau), mais aussi sur la santé des travailleurs et travailleuses. (amaigrissement, infertilité)

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INÉGALITÉS
PÉDAGOGIQUES
Monde en Classe no 13
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TOUS NIVEAUX

4. Les ateliers de confection

Un atelier de confection de vêtements à Dacca, au Bangladesh. Les conditions de travail sont difficiles (12 h par jour) et le salaire ne permet pas de répondre aux besoins fondamentaux des travailleurs et travailleuses.

5. Les syndicats

Face aux conditions de travail indignes, les travailleurs et travailleuses s’organisent en syndicats pour exiger le respect de leurs droits : salaire décent, protection sociale, etc. Les horaires longs et éprouvants empêchent de facto les employé·e·s de s’organiser. Mais dans de nombreux pays, des entraves ou des interdictions de s’organiser collectivement ou de participer à des négociations sont faites aux travailleurs et travailleuses.

6. Pollution de l’eau

L’industrie textile entraine une grande pollution des eaux à différentes étapes de fabrication : que ce soit à travers l’usage de pesticides pour la culture du coton mais aussi, notamment la teinture : la teinture des textiles est responsable de 20 % de la pollution de l’eau douce dans le monde. 100 à 150 litres d’eau sont nécessaires à la teinture d’un kilo de textile.

7. La catastrophe du Rana Plaza

Le 24 avril 2013, le Rana Plaza, un immeuble de la banlieue de Dacca, capitale du Bangladesh, s’effondre, faisant plus de 1100 morts. Cet immeuble abritait des ateliers de confection où des milliers de personnes travaillaient chaque jour pour des entreprises sous-traitantes de grandes marques mondialement connues telles que Primark, H&M ou Mango. Cette catastrophe révèle le pire de la fast fashion : le non-entretien des bâtiments et les conditions de travail insalubres pour une course à la production la moins chère, même au prix de la vie de travailleurs et travailleuses.

8. La mer d’Aral

La mer d’Aral est aujourd’hui presque entièrement asséchée. En cause ? La plante de coton, qui pour être cultivée, a besoin d’énormément d’eau. C’est dans cette région que se trouvent 73 % du coton mondial irrigué. Or, les fleuves qui alimentaient cette mer ont été détournés vers les cultures de coton. Pour fabriquer un jeans, il faut 1 kg de coton. Cela représente 5 000 à 10 000 litres d’eau (environ 285 douches). La mer d’Aral est devenue l’un des symboles des catastrophes environnementales liées à l’industrie textile. En plus d’un éco-système, ce sont aussi des villages et le moyen de subsistance de milliers de personnes qui ont désormais disparu.

9. La 2e industrie la plus polluante au monde Grande consommatrice d’eau, de pesticides, d’engrais et de produits chimiques divers, l’industrie textile a un impact dévastateur sur l’environnement. Elle est la deuxième industrie la plus polluante du monde après le pétrole. Elle produit notamment 92 millions de tonnes de déchets par an.

10. L’achat en magasin

Nous ne portons que 20 % de ce qui se trouve dans notre garde-robe ! Beaucoup d’habits sont vite oubliés ou délaissés après leur achat. C’est ce qu’on appelle la tendance au « fast-fashion ».. Dans le monde, 130 milliards de vêtements sont produits chaque année, mais un ménage belge en jette en moyenne 15 kg par an !

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NIVEAU m

S’INFORMER Lecture du livre « Mouna »

OBJECTIF : Introduire en classe la thématique du travail décent et l’importance de la solidarité.

DURÉE : 30 min + 15 min de discussion

MATÉRIEL : Se procurer le livre « Mouna » de Florence Ducatteau et Dominique Mertens 10 et/ou projeter le pdf du livre devant toute la classe.

À la fin de l’histoire, une série de questions de compréhension ainsi que des petits exercices peuvent être repris en classe. Voici une série de questions que vous pouvez reprendre :

– Comment s’appelle l’amie de Mouna ? Pourquoi ne peut-elle pas aller à l’école ? L’amie de Mouna s’appelle Mati. Mati ne peut pas aller à l’école car elle doit aider sa maman en allant chercher de l’eau.

– Quel est le métier de la maman de Mouna ? Où travaille-t-elle au début de l’histoire ?

La maman de Mouna est couturière. Elle travaille dans un atelier de couture.

– Et la maman de Mati, où travaille-telle ? Comment s’appelle son métier ? La maman de Mati travaille à la coopérative, où elle partage un champ avec d’autres femmes. Elle est agricultrice.

– Pourquoi la maman de Mouna perd-elle son travail chez Monsieur Seydou ? Pourquoi dit-elle qu’elle n’a pas de protection ?

Le livre pour enfants « Mouna » raconte l’histoire de la famille de Mouna, vivant au Sénégal. La maman de Mouna fait face à des conditions de travail difficiles et se retrouve sans travail du jour au lendemain. Elle rejoint alors la coopérative du village et se lance dans la fabrication artisanale de vêtements. Ce petit livre, avec ses magnifiques illustrations, permet d’amener en classe le thème du travail décent, de l’injustice à laquelle sont confrontées les travailleuses, notamment par le manque de protection (contrat d’emploi). Mais on y découvre aussi ce qu’est une coopérative, ce qui permet de comprendre qu’en étant solidaires, on est plus fort.

Mr Seydou a dit qu’il n’avait plus besoin du travail de la maman de Mouna. Elle n’a pas pu protester car elle n’avait pas de contrat et donc pas de protection.

– Quelle solution Mouna va-t-elle trouver pour aider sa maman ? Mouna se dit que sa maman pourrait travailler à la coopérative en fabriquant et vendant des vêtements.

– C’est quoi une coopérative ? Une coopérative est un groupe de personnes qui se mettent ensemble pour former une association et coopérer. Ils travaillent ensemble ; sont ainsi plus fort·e·s et peuvent s’entraider les un·e·s les autres.

10. En achetant ce livre, vous soutenez les projets de développement de l’Opération 11.11.11 dans les pays du sud.

– Où est-ce que la maman de Mouna doit aller vendre ses vêtements ? Pourquoi doit-elle aller jusque-là ? Elle doit aller jusqu’à la capitale, Dakar, car c’est en ville que les gens ont assez d’argent pour acheter les beaux vêtements qu’elle fabrique.

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droits humains n’ont pas de prix -

NIVEAU m

– Finalement, grâce à la coopérative, est-ce que la maman de Mouna réussit à s’en sortir ? Comment ? Grâce à la coopérative, la maman de Mouna a reçu une machine pour coudre. Elle partage l’argent gagné grâce à la vente de ses vêtements en ville avec les membres de la coopérative et tout le monde a ainsi assez pour vivre.

– Quel est le rêve de la maman de Mouna ? La maman de Mouna rêve que ses vêtements soient présentés au défilé de mode de Dakar.

– Que voudrait faire Mouna quand elle sera grande ? Et son frère Babacar ? Mouna voudrait devenir cheffe d’entreprise. Et Babacar lui, devenir le lion qui traque les serpents.

Grande consommatrice d’eau, de pesticides, d’engrais et de produits chimiques divers ; son impact sur l’environnement est dévastateur.

BD

« L’histoire

d’Esmeralda, couturière au Bangladesh »

OBJECTIF : Aborder les impacts sociaux et environnementaux de l’industrie textile.

DURÉE : 15 minutes pour lire en classe + 15 minutes de discussions

MATÉRIEL : BD « Esmeralda couturière au Bangladesh » FICHE m 1

Plus, plus, toujours plus de vêtements vendus dans nos pays. Si la surconsommation de vêtements permet aux grandes marques et distributeurs de l’habillement d’augmenter leur chiffre d’affaires ; celle-ci ne profite malheureusement pas aux personnes qui les fabriquent.

Non seulement, l’industrie du textile ne respecte pas les droits humains mais elle ne respecte pas non plus l’environnement. En effet, l’industrie du textile est la plus polluante après celle du pétrole (elle est notamment responsable de 20 % de la pollution des eaux douces au niveau mondial).

Les droits humains n’ont pas de prix -

Si la chaîne de production est difficile à décortiquer avec les plus jeunes, nous pensons qu’il est possible de faire prendre conscience des conséquences et réfléchir à certaines pistes de solutions. Car oui, nous pouvons changer notre manière de nous habiller et de consommer.

1. Introduisez la session en demandant aux élèves s’ils savent comment sont fabriqués leurs vêtements. Proposez-leur de regarder l’étiquette de leur pantalon ou de leur t-shirt pour voir d’où il vient. Expliquez que vous allez aujourd’hui essayer de comprendre comment sont fabriqués nos vêtements, quels problèmes créent cette fabrication et quelles solutions il est possible d’y apporter.

2. Faites lire la BD à vos élèves et discutez avec eux des éléments qu’ils ont compris.

– Comment s’appelle celle qui raconte l’histoire ? D’où vient-elle ? Esmeralda nous raconte son histoire. Elle vient de la Capitale du Bangladesh, un pays d’Asie où beaucoup de personnes travaillent dans la fabrication de vêtements.

Remarque : Lorsque les enfants ont vérifié l’étiquette de leurs vêtements, combien indiquaient le Bangladesh et furent donc potentiellement fabriqués par Esmeralda ?

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PÉDAGOGIQUES
S’INFORMER

NIVEAU m

– Qu’est-ce qu’elle fait comme métier ?

Esmeralda est couturière. Elle fabrique des pantalons.

– Pourquoi dit-elle qu’il s’agit d’un travail difficile ?

Esmeralda doit travailler plus de 10 heures par jour, donc c’est très fatigant. Les produits chimiques qu’elle utilise pour donner une couleur aux pantalons sont mauvais pour la santé. En plus, elle est très mal payée, elle ne gagne pas assez pour subvenir aux besoins de toute la famille.

– Pourquoi est-ce que la fabrication d’un jeans est aussi mauvais pour la nature ?

C’est mauvais pour la nature car les produits chimiques qu’on utilise pour donner une couleur aux pantalons, sont ensuite rejetés dans les rivières. Cela crée donc une grande pollution.

– Pourquoi Esmeralda dit-elle que les gens qui achètent ne savent pas comment les couturières sont traitées ?

La publicité ne raconte pas ces choses-là. On n’a pas l’impression que la fabrication de vêtements crée ces problèmes.

– À votre avis, que peut-on faire ici en Belgique pour aider Esmeralda et ses collègues ?

Faites un brainstorming d’idées avec vos élèves. Notez au tableau leurs idées puis passer à la séquence pédagogique suivante afin de découvrir la règle des 5R.

S’INFORMER

n’ont pas de prix

de vêtements

Séquence inspirée par le dossier thématique d’Oxfam – Magasins du monde, « Prêt à porter, n’importe quoi ? »

OBJECTIF : Découvrir des pistes de solutions à notre échelle pour lutter contre les conséquences négatives de l’industrie textile : la règle des 5 R. Durée : 15 minutes MATÉRIEL : FICHE m 2

Il s’agit ici pour les enfants de comprendre une série d’actions qu’ils peuvent faire pour moins consommer de vêtements neufs. En effet, selon des études, nous ne portons que 20 % de ce qui se trouve dans notre garde-robe ! Beaucoup d’habits sont vite oubliés ou délaissés après leur achat. C’est ce qu’on appelle la tendance au « fastfashion ». Un modèle de production qui vise à produire à très bas coût et de façon accélérée.

À titre d’exemple, l’enseigne Zara lance 12 000 nouveaux produits chaque année, soit une nouvelle collection tous les 15 jours. Pas étonnant qu’à ce rythme un ménage belge jette en moyenne 12 kg de vêtements par an ! Dans le monde, 130 milliards de vêtements sont produits chaque année. Et ces vêtements ne sont pas consommés par sept milliards d’individus. Beaucoup de personnes n’ont pas les moyens de s’acheter les produits de ces enseignes et continuent de se vêtir de façon artisanale. Un tel modèle, avec ce volume de production phénoménal, a d’énormes impacts sociaux et environnementaux.

Une alternative s’appelle la « slow fashion » et peut déjà se mettre en place à l’échelle de chacun·e grâce à quelques petites actions simples.

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Les droits humains
-
La règle des 5 R pour lutter contre la surconsommation

NIVEAU m

Après avoir lu et créé une discussion sur l’histoire d’Esmeralda, essayez d’aborder les pistes de solutions. Discutez avec vos élèves :

– Quelles actions pouvons-nous mettre en place pour moins consommer de vêtements ?

Notez leurs idées au tableau. Puis, proposezleur de faire l’exercice de la FICHE m 2 en lisant le message d’Esmeralda. Cet exercice contient les actions qu’on peut tou·te·s réaliser, petits et grands, pour moins gaspiller d’habits neufs ! Ces questions sont souvent résumées par ce que l’on appelle la règle des 5 R’. Expliquer cette règle en détaillant avec vos élèves les questions à se poser :

Réfléchir : avant d’acheter un nouveau vêtement, réfléchis : en as-tu vraiment besoin ? Vas-tu le mettre souvent ?

Réduire : en achetant moins mais mieux ! À la place d’un pantalon qui ne tiendra pas un an, investis dans un bon modèle, que tu porteras pendant des années. L’occasion aussi d’investir dans des vêtements plus respectueux de l’environnement et des travailleurs.

Recycler : un vêtement trop déchiré, trop taché, trop usé ? Tu peux le garder pour les travaux salissants ou le transformer : un jeans transformé peut devenir un super sac par exemple !

CRÉER

La création d’un nœud papillon

Séquence adaptée d’un dossier d’Oxfam – Magasins du monde

OBJECTIFS : Apprendre à recycler, réutiliser, transformer, plutôt que de jeter.

DURÉE : 30 minutes environ MATÉRIEL : FICHE m 3, des restes de tissus/ vêtements fins, une paire de ciseaux, du fil et une aiguille (ou une agrafeuse).

Rappelez à vos élèves les conseils d’Esmeralda et la règle des 5 R. Pour aider Esmeralda et toutes les personnes qui travaillent dans la fabrication de vêtements, il est important de moins en acheter. Pour ça, plutôt que d’acheter neuf, on peut réparer, voire réutiliser ou transformer.

Réparer : as-tu des habits abimés ? Demande à quelqu’un de t’aider à recoudre un bouton, recoller une semelle, personnaliser un pull pour cacher un trou.

Réutiliser : bonne nouvelle, un vêtement peut changer de propriétaire ! Les filer à tes frères et sœurs quand le vêtement devient trop petit, trocs de vêtements, vide-dressings, magasins de seconde-main, location de vêtements…

Les droits humains n’ont pas de prix -

Cette séquence vous propose de mettre en pratique ces idées. Demandez aux élèves d’apporter des vieux tissus, qu’ils avaient, par exemple, l’intention de jeter car trop abimés. Vous pouvez aussi vous-même organiser une récolte en allant demander aux autres classes. À ce moment-là, dites à vos élèves d’expliquer aux autres classes, pourquoi ils cherchent à récupérer des tissus plutôt que ceux-ci n’aillent à la poubelle.

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PÉDAGOGIQUES

NIVEAU m

Cet exercice consiste à créer un nœud papillon : comme quoi, à partir de vieux bouts de tissu, on peut faire quelque chose de très chic à porter !

On peut utiliser ce nœud papillon de diverses manières : l’attacher sur un sac pour le customiser, le coudre sur un t-shirt pour cacher un trou…

Le déroulé de fabrication du nœud papillon se trouve à la FICHE m 3. Vous pouvez expliquer ce déroulé à vos élèves par vous-même, soit décider de photocopier la fiche afin que chacun puisse avoir la « recette » sous la main.

CRÉER

La fabrication d’une éponge Tawashi

Le déroulé de fabrication de l'éponge Tawashi se trouve à la FICHE m 4. Vous pouvez expliquer ce déroulé à vos élèves par vous-même, soit décider de photocopier la fiche afin que chacun puisse avoir la « recette » sous la main.

Utilisation : nœud papillon classique, à attacher sur un sac pour le customiser, à coudre sur un t-shirt pour cacher un trou, etc. Découpez un rectangle entre 8 et 15cm de largeur et entre 15 et 30cm de longueur. Conseil #1 : pour faciliter la découpe du tissu, demandez à quelqu’un de tendre le tissu pendant que vous passez avec les ciseaux. Conseil #2 : choisissez plutôt un tissu fin.

SE MOBILISER

Pliez les côtés de la longueur vers le centre. Ils doivent se chevaucher un peu. Repassez avec vos mains sur les plis.

OBJECTIF : Se mettre en action à son échelle contre la surconsommation et sensibiliser les autres.

DURÉE : Ce type de projet peut se mettre en place sur plusieurs semaines.

MATÉRIEL : FICHES m 3 ET m 4

Faites de même avec les côtés de la largeur.

Séquence adaptée d’un dossier d’Oxfam – Magasins du monde.

Pliez votre rectangle de tissu en accordéon dans la longueur en le maintenant avec vos doigts. (Possibilité de déjà faire un petit point de couture au centre de la longueur pour le faire tenir.)

OBJECTIF : Apprendre à recycler, réutiliser, transformer, plutôt que de jeter.

DURÉE : 40 minutes

MATÉRIEL : FICHE m 4 ; pour le métier à tisser : une planche en bois, 20 grands clous (4 ou 5 cm de long), une équerre graduée, un marteau et un crayon ; pour l’éponge : des ciseaux (pour tissu), des vieux vêtements dans une matière non « effilochable ».

CREATION DE 1 2 3 4 5 6

Découpez un nouveau morceau de tissu de 10 cm de long et 2.5 cm de large et repliez les côtés de la longueur vers le centre en insistant bien sur les plis.

Vous avez travaillé le thème de la surconsommation et de ses impacts avec vos élèves. Vos élèves ont appris à recycler des vieux vêtements en les transformant en un nœud papillon, une éponge Tawashi… et peut-être même d’autres choses encore.

Enroulez le tissu autour de votre nœud papillon et cousez-le (ou mettez une agrafe) à l’arrière du nœud. Enfin, coupez le tissu en excès.

Une éponge tawashi, d’origine japonaise, est une éponge écologique, économique, réutilisable et faite à partir de tissus de récupération. Cette éponge, plus durable qu’une éponge traditionnelle et lavable en machine, est simple à réaliser.

Alors, proposez à vos élèves d’organiser une action de sensibilisation à l’attention de toutes les autres classes de l’école : Munissez-vous de vos nœuds papillon et passez dans les classes expliquer aux élèves que vous leur proposez de les rejoindre pour un atelier de fabrication. Pour cela, chaque élève peut venir avec un vieux vêtement. Votre classe va leur apprendre à ne pas les gaspiller et les transformer en de nouvelles choses, chics ou utiles ! Bientôt, toute l’école luttera contre le gaspillage de vêtements !

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Sensibilise ton école avec un atelier de fabrication

NIVEAU mm

S’INFORMER

Le trajet du jeans

OBJECTIF : Comprendre le parcours du jeans, du champ de coton au magasin. Appréhender les impacts sociaux et environnementaux de sa chaîne de production.

DURÉE : 15 minutes de lecture + 15 minutes de discussion.

MATÉRIEL : FICHES mm 1 ET 2, punaises et petit fil, carte du monde

1. Introduisez la session en demandant aux élèves s’ils savent comment sont fabriqués leurs vêtements. Proposez-leur de regarder l’étiquette de leur pantalon ou de leur t-shirt pour voir d’où il vient. Expliquez que vous allez aujourd’hui essayer de comprendre comment sont fabriqués les vêtements, quels problèmes créent cette fabrication et quelles solutions il est possible d’y apporter.

2. Distribuez aux élèves la BD des FICHES mm 1 ET 2. Les élèves la lisent, individuellement ou par groupe de deux. Celle-ci raconte, à travers le témoignage d’Esmeralda, le chemin de fabrication d’un jeans, de la plante de coton à la vente en magasin. Demandez ensuite à vos élèves de discuter de l’histoire avec leur voisin·e. Donnez-leur une série de questions auxquelles ils doivent essayer de répondre :

Quels sont les problèmes que rencontrent les employé·e·s ? Trouvent-ils qu’ils sont bien traités ?

Quels sont les problèmes pour la nature ? Selon ce qu’ils ont compris, qu’est-ce qui crée la pollution ?

– Pourquoi les personnes qui fabriquent les vêtements sont-elles mal payées ? Trouvent-ils que cela soit juste ?

– Est-ce qu’ils pensent que les pantalons ont toujours été fabriqués comme cela ?

Proposez ensuite une mise en commun et notez leurs réponses au tableau.

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humains n’ont pas
prix

NIVEAU mm

Quelques éléments de contenu à connaître pour animer cette séquence :

Les conditions de travail : environ 75 millions de travailleurs et travailleuses dans le monde produisent nos vêtements et 85 % sont des femmes. La quasi-totalité de ces personnes ne gagne pas un salaire décent. Elles sont littéralement exploitées : leur salaire devrait être multiplié par deux à cinq fois, en fonction des régions pour atteindre un salaire vital, c’est-à-dire un salaire qui leur permette de vivre dignement : se nourrir, se loger, se soigner… En plus, la protection sociale dans ces pays n’existe souvent pas. Les horaires de travail varient parfois entre 10 à 12 heures par jour (notamment au Bangladesh), six à sept jours sur sept. Un autre droit souvent réprimé est celui de se syndiquer.

L’impact environnemental : la plante de coton, pour être cultivée, a besoin de beaucoup d’eau. On attribue d’ailleurs à cette culture la disparition progressive de la Mer d’Aral car c’est là que se trouvent 73 % du coton mondial irrigué. Or, les fleuves qui alimentaient cette mer ont été détournés vers les cultures de coton. Pour fabriquer un jeans, il faut 1 kg de coton. Cela représente 5 000 à 10 000 litres d’eau, 75 grammes de pesticides et 2 kg d’engrais chimiques. La culture de coton, fibre textile la plus utilisée, est ainsi responsable de la consommation de 25 % des insecticides et 11 % des pesticides utilisés dans le monde alors qu’elle n’occupe seulement que 2,5 % de la surface de la planète.

Les étapes suivantes de la fabrication du jeans amènent toute une série d’autres pollutions. L’usage de produits toxiques provoquent des dégâts irréversibles pour l’environnement, sans parler des dangers qu’ils représentent pour la santé des travailleurs et travailleuses. Notamment par un mauvais traitement des eaux dans de nombreux pays, l’industrie textile est considérée comme responsable de 20 % de la pollution mondiale d’eau douce.

Une autre source importante de pollution provient des milliers de kilomètres parcourus par les matières premières utilisées pour la confection des vêtements. En effet, les différentes étapes de la confection des vêtements se situent dans des pays différents, souvent très éloignés. Cette division géographique du travail a pour seul but de diminuer les coûts de production,

notamment pour trouver la main d’œuvre la moins chère possible. Au final, la distance parcourue par un jeans de la plante de coton au magasin varie de 19 000 km à 65 000 km selon les études. À l’heure du réchauffement climatique, l’industrie textile est responsable d’environ 5 % des gaz à effet de serre.

S’INFORMER

Jeu : « D’où

vient

mon jeans ? »

OBJECTIF : Retracer le chemin de fabrication du jeans. Calculer le nombre de kilomètres nécessaires à sa fabrication.

DURÉE : 30 minutes

MATÉRIEL : FICHES mm 3 À 5 photocopiées, une grande carte ou un planisphère, ciseaux, aimants pour accrocher au tableau.

À la suite d’une première réflexion via la BD « Le trajet du jeans » FICHES mm 1 ET 2, approfondissez la thématique avec la séquence qui suit. Si vous le souhaitez, faites entrer vos élèves dans le petit scénario suivant :

1. Expliquez aux élèves qu’Esmeralda, la travailleuse dans une usine textile dont ils ont lu l’histoire en BD, vous a envoyé des images. Expliquez que vous êtes entré·e en contact avec elle lors de son enquête sur les conditions de fabrication d’un jeans au Bangladesh. Elle a bien voulu témoigner, mais par crainte que le témoignage soit intercepté, elle a préféré envoyer son témoignage en plusieurs morceaux.

L’enseignant·e demande donc aux participant·e·s de l’aider à reconstituer le témoignage d’Esmeralda. Distribuez à chaque groupe d’élèves (de 4-5 élèves idéalement) les photocopies des FICHES mm 3 À 5.

2. D’abord, demandez aux élèves de découper les photos ainsi que les messages descriptifs. Vous pouvez aussi sauter cette étape et distribuer une enveloppe contenant les photos et les descriptions déjà découpées à chaque groupe d’élèves.

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ou

3. Demandez à chaque groupe de relier une photo à sa phrase descriptive : à quelle étape de la fabrication du jeans la photo correspond-t-elle ? Il y a 10 photos et 9 descriptions (la dernière description, correspond à deux photos : celle du tas de vêtements (gaspillage, on jette sans recycler) et la poubelle bleue (on amène ses vêtements vers des poubelles qui permettent de récupérer les vêtements pour de nouveaux usages).

4. Une fois cette étape réalisée dans chaque groupe, demandez-leur d’essayer de mettre les images et leur description dans le bon ordre.

5. Faites venir les groupes chacun à leur tour, au tableau. Le premier groupe indique ce qu’il pense être la première étape et explique avec ses mots ce qu’il s’y passe. Si vous disposez d’une carte du monde assez grande, vous pouvez l’utiliser et demander aux groupes de directement accrocher la photo de l’étape de fabrication sur le pays auquel elle correspond. Continuez ainsi jusqu’à la dernière étape.

Réponse des étapes :

Culture du coton transformation en fil (le filage) teinture du fil à transformation en tissu confection du jeans traitement du pantalon en jeans achat du pantalon en jeans utilisation du jeans direction la poubelle.

Débrief : demandez à vos élèves :

– Combien de pays le jeans traverset-il avant d’arriver dans un magasin de Belgique ?

Il traverse 7 pays si l’on compte la Belgique comme pays d’achat du vêtement.

– Combien de kilomètres a-t-il parcouru avant d’arriver dans un magasin ?

Au total des six vignettes indiquant des kilomètres sur les FICHES mm 4 ET 5, on compte 31 596 km.

Concluez : pour fabriquer un jeans, beaucoup d’étapes sont nécessaires et se réalisent dans des pays et continents différents ; on est passé du Kazakhstan à la Chine, à la Grèce, à la Pologne, etc. Les trajets se font généralement avec des gros bateaux (parfois des avions). Ce parcours est aussi valable pour la plupart de nos autres vêtements : t-shirts, pulls, robes, manteaux, etc.

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n’ont

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Ici nous vivons en Belgique, mais évidemment, si la distance est encore plus grande parce qu’on habite aux États-Unis par exemple, le parcours lui reste globalement le même.

On observe que c’est le monde entier qui est mobilisé pour la fabrication du jeans, et ça, c’est assez récent. Avant, le jeans était entièrement fabriqué à Nîmes (en France), et depuis plus ou moins l’époque de vos grands-parents (années 1960-70) la mondialisation s’est mise en place.

On a commencé à produire des choses loin de son pays d’utilisation. Ce n’est pas comme ça depuis toujours. Qui plus est, ça va de plus en plus vite, la mode change de plus en plus vite (voir l’explication de la fast fashion PAGE 16).

Pour terminer, vous pouvez demander aux élèves d’imaginer la fin de vie du jeans. En effet, l’histoire d’Esmeralda s’arrête lorsque le pantalon est acheté.

– Mais que se passe-t-il ensuite ? Une fois que le pantalon est porté, lavé, utilisé et qu’il devient vieux, comment se passe selon eux la fin de la vie du pantalon ? Que vaudrait-il mieux faire avec nos vieux habits ? Proposez aux élèves de raconter, en dessin, la fin de la bande dessinée en expliquant comment le jeans finit son chemin une fois usé.

Pour passer à la pratique, vous pouvez également proposer à vos élèves de réaliser les activités de création de nœuds papillon ou d’éponges Tawashi proposées dans les FICHES m 3 ET m 4

CRÉER

Le jeu de la cocotte sur les droits humains

Séquence pédagogique d’un outil d’Oxfam – Magasins du monde adaptée à la thématique de ce Monde en classe

OBJECTIF : Connaître une série de chiffres clefs sur les impacts sociaux et environnementaux de l’industrie textile, mais aussi une série de solutions. Sensibiliser d’autres élèves grâce à sa cocotte.

DURÉE : 45 minutes pour la fabrication de la cocotte + tester le jeu.

MATÉRIEL : FICHE mm 6

Cette séquence propose aux élèves de créer leur propre cocotte : sauf que cette fois, ce grand classique des cours de récréation va devenir un objet de sensibilisation sur la face cachée du t-shirt !

1. Expliquez aux enfants que si l’histoire d’Esmeralda parlait du chemin de la fabrication du jeans, l’histoire est la même pour la fabrication de nos pulls, nos t-shirts et même nos petites culottes, cela se passe de la même manière !

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2. La FICHE mm 6 propose aux élèves de fabriquer leur propre cocotte. Si les explications de pliage sur la fiche ne sont pas claires, vous trouverez aisément des tutoriels sur internet vous expliquant le déroulé à suivre.

Une fois la cocotte construite, les élèves peuvent ensuite y jouer ensemble :

Un enfant demande à son camarade de choisir un chiffre entre 1 et 10.

Séparez les 2 pouces des 2 index, ça compte pour 1.

Rapprochez vos 4 doigts, séparez maintenant l’index et le pouce de gauche d’un côté et l’index et le pouce de droite de l’autre, ça compte pour 2.

Et ainsi de suite jusqu’au chiffre annoncé par votre camarade de classe.

Arrivé au bon chiffre, ne bougez plus les doigts. Vous pouvez alors demander à votre camarade de choisir parmi les 4 dessins qu’il voit au centre de la cocotte.

Dépliez le jeu pour voir la question. Lisez la question à haute voix à votre camarade qui devra essayer de trouver la bonne réponse parmi les réponses multiples.

Question : Quelles règles suivre pour diminuer sa consommation de vêtements ?

Réponses : Fais deviner les verbes suivants en mimant : Réfléchir, Réduire, Réutiliser, Réparer, Recycler

Question : 1 t-shirt fabriqué = combien de douches ?

A. 5 B. 40 C. 70

Question : 1 t-shirt parcourt combien de km pour être fabriqué et porté ?

A. 19 000 km

B. 1 000 km

C. 6 000 km

L’équivalent de 19 trajets de la Belgique jusqu’à Marseille !

Question : Combien d’heures par jour en moyenne travaille une couturière au Bangladesh ? A. 8 h B. 12 h Presque le double de ta journée à l’école !

Question : Combien gagne une couturière sur un t-shirt vendu 29 € ? A. 20 € B. 5 € C. 0,18 €

Question : Combien de kg de vêtements sont jetés chaque année par un ménage en Belgique ? A. 3kg B. 8 kg C. 12 kg C’est beaucoup trop ! C’est l’équivalent de 4 cartables !

Question : Que faire avec des chaussettes trouées ? A. Une éponge Tawashi B. Bon pour la poubelle C. Décorer ma chambre

Question : Quand tu as besoin d’un nouveau t-shirt, tu pourrais : A. Aller dans un magasin de seconde-main B. Demander à un·e cousin·e un chouette t-shirt qui n’est plus à sa taille C. Échanger des vêtements avec des ami·e·s

Toutes les solutions sont bonnes pour essayer de réutiliser, afin de réduire sa consommation de produits/objets neufs !

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NIVEAU mm

SE MOBILISER

Atelier pochoir

OBJECTIF : Comprendre le logo de la campagne « Les droits humains n’ont pas de prix ». Diffuser le message dans et en-dehors de l’école en créant son propre t-shirt.

DURÉE : Environ 30 min

MATÉRIEL : FICHE mm 7 qui sera votre modèle de pochoir (visuel imprimé), ciseau / cutter, éponges, peintures textiles, carton, t-shirt de couleur unie, bassine et eau pour rincer.

Après avoir compris les injustices qui se cachent derrière le jeans ou le t-shirt, les élèves peuvent s’engager pour défendre un monde plus juste et durable. La proposition est ici de :

1. Dans un premier temps, distribuez aux élèves le logo sur la FICHE mm 7. Ce logo (simplifié) est celui de la campagne menée par le CNCD-11.11.11 pour un devoir de vigilance.

Discutez de ce que ce logo représente :

– Comprenez-vous ce dessin ? Qu’est-ce que cela vous évoque ? Expliquez-leur que le slogan qui l’accompagne est : « les droits humains n’ont pas de prix ».

– Savez-vous ce que sont les droits des humains ? Demandez-leur de donner des exemples et notezles au tableau.

– Pourquoi faut-il les défendre ? Selon vous, est-ce que les personnes comme Esmeralda ont accès à tous ces droits ?

2. Ces droits ne sont pas respectés partout. Pour faire partie de la campagne et revendiquer des droits pour tout le monde, proposez aux élèves de réaliser un pochoir avec le modèle de la FICHE mm 7. Ils peuvent ensuite à l’aide de peinture, apposer ce logo sur différents supports.

Déroulé de fabrication proposé :

Prendre le visuel imprimé sur la FICHE mm 7.

Découper le contour du motif à l’intérieur pour réaliser le pochoir.

Placer un carton sous le t-shirt et et déposer le pochoir sur le t-shirt.

Tamponner la couleur avec des morceaux d’éponges.

Retirer le pochoir avec délicatesse pour éviter les coulées de couleurs.

Mettre à sécher à plat. Rincer les éponges et recommencer !

Remarque : Il est possible d’utiliser un autre support qu’un t-shirt bien sûr. Où les élèves souhaitent-ils diffuser le message du logo ?

3. Proposez à vos élèves de réfléchir en groupe à un logo qui pourrait selon eux défendre différentes causes qu’ils viennent d’observer. Ils peuvent alors créer leur propre pochoir à l’aide de crayons pour dessiner sur un bout de carton. Voici une série d’exemples de slogan sur lesquels ils peuvent se baser pour imaginer un dessin.

« Stop à la pollution des eaux »

« Stop à l’esclavage moderne »

« Pour un salaire digne ! »

n’ont

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droits humains
pas de prix -

NIVEAU mmm

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Récit :

Des hommes et du

minerai :

les creuseurs du Haut-Katanga

OBJECTIF : Entrer, grâce à une histoire, dans la réalité de travail des creuseurs du Katanga.

DURÉE : 25 min

MATÉRIEL : FICHES mmm 1 ET 2

Les élèves découvrent le récit « Des hommes et des minerais » avec leur professeur·e. L’histoire de Sanga raconte le difficile métier de creuseur en République Démocratique du Congo. Dans la suite de ce récit, les élèves pourront en savoir plus sur ces minerais qui composent nos GSM ainsi que sur l’ensemble du circuit de fabrication de ceux-ci.

D’abord, les élèvent répondent oralement aux questions suivantes :

– Où vit Sanga ? Dans quelle région ? Dans quel pays ? Sur quel continent se trouve ce pays ? Sanga vit dans la région du Katanga, en République Démocratique du Congo. Ce pays se trouve en Afrique.

– Quel est le métier de Sanga ? En quoi cela consiste-t-il ? Qu’est-ce qu’il extrait de la terre ? Sanga est creuseur, ce qui est la même chose que mineur. Il creuse la terre pour essayer de trouver des minerais, comme le cobalt, l’or…

– À quoi servent ces minerais ? Ces minerais servent à la fabrication des GSM. On les retrouve dans la batterie, l’écran, le boitier, etc. Pour un GSM, plus de 25 extraits de minerais sont nécessaires.

– Est-ce que c’est un métier facile ? Quels problèmes rencontrent les creuseurs ?

Ils travaillent jour et nuit. C’est un travail difficile et dangereux. Ils peuvent avoir de graves problèmes de santé. Ils ne savent pas non plus s’ils vont gagner assez d’argent ou pas, car cela dépend de ce qu’ils trouvent.

– Qui achète les minerais pour ensuite fabriquer les téléphones ? Ce sont les grandes entreprises telles que Samsung, Apple, Huawei qui achètent ces minerais pour ensuite fabriquer des téléphones qu’elles vendent dans le monde entier.

– Comment est-ce que Sanga et les autres creuseurs s’organisent pour essayer de mieux vivre ?

Les creuseurs ont formé une coopérative. Une coopérative est un groupe de personnes qui se mettent ensemble pour former une organisation. Ils travaillent ensemble, ainsi ils sont plus forts et peuvent s’aider les uns les autres.

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NIVEAU mmm

Expliquer ce qu’est un minerai : Après la lecture du micro-récit et une discussion en classe sur les conditions de vie des creuseurs, il apparaît important de faire en sorte que vos élèves comprennent de façon plus concrète ce qu’est un minerai. L’idée est également de saisir l’impact environnemental énorme qui se cache derrière l’extraction de ceux-ci.

Expliquez que les minerais sont différents types de métaux qu’on trouve dans les roches du sol. Pour extraire le minerai, on doit d’abord écraser la roche pour ensuite la traiter avec des produits chimiques grâce auxquels on arrive à détacher le métal de la roche.

Ces différents types de minerais ont différentes propriétés servant au fonctionnement du téléphone. Bien qu’on ait besoin de toutes petites quantités de métaux dans chaque téléphone, l’impact écologique est très lourd : par exemple, on estime que pour 1 tonne de cuivre, on extrait 99 tonnes de matière superflue. Pour produire, utiliser et éliminer un seul téléphone, il faut environ 70 kilos de matière première. Cette masse est appelée le « sac à dos écologique » et correspond à 600 fois le poids d’un smartphone.

Demandez aux élèves de regarder autour d’eux :

– Est-ce qu’ils voient des métaux utilisés dans la salle ? Quels objets contiennent du métal ?

Ils en connaissent très probablement plusieurs, notez-les au tableau. Faites remarquer à quel point on peut en trouver partout.

– Connaissent-ils certaines fonctions de ces métaux ?

Expliquez, par exemple, que le cuivre ou l’argent sont des métaux très conducteurs (ils permettent de « faire voyager » l’électricité). Ils sont donc très utiles pour les circuits électriques.

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Jeu « D’où vient mon smartphone ? »

OBJECTIF : Comprendre et retracer le trajet d’un smartphone, de la mine au magasin, jusqu’à la poubelle.

DURÉE : 30 min MATÉRIEL : FICHES mmm 3 À 6 photocopiées

Après avoir découvert le récit de Sanga et les conditions de vie des creuseurs, annoncez à vos élèves que vous allez vous pencher plus en détails sur le chemin de fabrication du GSM.

Divisez la classe en petits groupes d'environ 3 ou 4 élèves et distribuez-leur les photocopies des FICHES mmm 3 À 6. Laissez-leur quelques minutes pour lire les différentes étapes proposées. Demandez leur alors de relier chaque photo à sa description et de les replacer dans l'ordre du trajet que parcourt le GSM.

Après quelques minutes pour l’exercice, faites une correction en classe.

Voici l’ordre : 1. Conception d’un nouveau smartphone 2. Ouverture de mines 3. Extraction des minerais des mines 4. Achat et transformation des matières premières 5. Achats par les entreprises des métaux et composants nécessaires 6. Transport des marchandises 7. Fabrication en usine du smartphone 8. Transport vers les magasins 9. Publicité pour les nouveaux smartphones 10. Vente aux clients 11. Utilisation du smartphone 12. À la poubelle/dans la nature 13. Collecté et recyclé 14. Réutilisé

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NIVEAU mmm

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Jeu de la bobine

Séquence pédagogique créée en collaboration avec Sophie Duponcheel d’Oxfam – Magasins du monde

OBJECTIFS : Faire prendre conscience des impacts de l’industrie textile sur l’environnement : sur les êtres humains, l’air, l’eau, la faune et la flore, le climat, le sol ainsi que les interactions entre tous ces facteurs.

– Renforcer les capacités à établir des liens entre des enjeux « Nord » et « Sud », entre la consommation et ses impacts écologiques et/ou sociaux.

– Ouvrir des perspectives d’actions alternatives au modèle actuel, tant au niveau individuel que collectif.

DURÉE : 50 min

MATÉRIEL : Bobine ou ficelle d’au moins 8 mètres, les cartes-identité découpées à partir des FICHES mmm 7 À 14

Prérequis : Sans besoin de prérequis particuliers, il peut être intéressant d’avoir lu la BD « Le trajet du jeans » FICHES mm 1 ET 2 afin d’avoir en tête le chemin parcouru par le jeans. Si cette séquence se base sur le t-shirt, la chaîne de valeur ainsi que ses impacts sont similaires.

Déroulement : Introduisez la thématique en partant du t-shirt. Proposez à vos élèves d’imaginer l’histoire vécue par leur t-shirt (sautez cette étape si vous avez au préalable travaillé la BD « Le trajet du jeans »).

1. Introduction : Vous pouvez par exemple introduire par cette mise en situation : « Je suis arrivé dans un grand magasin un jour d’avril 2022. Je suis resté quelques jours en rayon, ensuite quelqu’un m’a pris par les épaules, a passé sa tête à travers mon col et me voilà parti pour une armoire avec d’autres amis à moi. Une nouvelle vie commence pour moi, sera-t-elle courte ? Longue ? Je ne sais pas encore. J’aimerais écrire le début de ma vie, peux-tu l’imaginer ? »

A. Où étais-je avant d’arriver en magasin ?

B. Où ai-je été fabriqué ?

C. À partir de quelle matière première ai-je été fabriqué ?

D. Qui m’a confectionné ?

Petit truc : Proposez-leur de regarder l’étiquette de leur pantalon ou de leur t-shirt pour voir d’où il vient.

2. Modélisation

Distribuez les cartes-identité. En fonction du nombre d’élèves, faites des couples (2 élèves par identité).

Dans un premier temps, prenez quelques minutes pour que chaque couple s’approprie son identité. Assurez-vous que chaque carte-identité soit bien comprise.

Ensuite les élèves vont débuter la modélisation en commençant par un premier petit jeu dont le but sera de connaitre un maximum de personnages. Ici en quelques minutes, chaque couple d’élèves doit trouver au minimum 3 autres identités avec lesquelles ils se sentent reliés. Ils doivent être capables d’expliquer le lien entre chaque identité (Qu’est-ce qui les relie ? Qu’est-ce qui les rapproche ? Quel est leur point commun ? Leur différence ?). Sur ces trois identités trouvées, ils peuvent aussi réfléchir de laquelle ils sont le plus « proches » (proche géographiquement ou proche par l’activité exercée, les deux sont valables).

Pour ce premier exercice, plusieurs options : Speedating des identités : Faire deux cercles. Le cercle extérieur tourne et chaque élève se présente à l’autre élève et inversement. L’objectif est que les élèves puissent découvrir de façon très claire, plusieurs identités du jeu.

Jeu de touche-touche : Même but que la proposition ci-dessus. Chaque fois que deux enfants se touchent, ils se présentent entre eux et s’ils ont l’impression d’être en lien, ils s’échangent un symbole de leurs identités respectives. Puis ils partent chacun à la rencontre de quelqu’un d’autre.

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Pour faciliter cet exercice, sont surlignés en gras des mots-clés qui désignent des thématiques particulières (travail forcé, racisme, pollution…).

Les élèves peuvent repérer un thème en commun et essayer de définir en quoi consiste ce lien. Le contenu de ces thématiques est notamment détaillé ci-dessous.

Après un temps déterminé (suffisamment long pour que chacun ait pu identifier 2 ou 3 identités avec lesquelles des liens existent), on peut alors faire la modélisation de la ficelle :

– Tracez 3 cercles concentriques au sol et placez chaque couple d’élèves en fonction de leurs identités, dans le cercle correspondant (une couleur a été attribuée aux cartes identités en fonction de leur appartenance à un cercle). Installez le nombre de chaises adéquat dans chaque cercle.

Cercle 1 = Garde-robe

Cercle 2 = Organisateurs

Cercle 3 = Impacts / conséquences

– En partant du 1er cercle, l’une des deux cartesidentité du 1er cercle explique son identité à voix haute à toute la classe. Idéalement, les élèves réussissent à incarner leur identité et l’expliquer

Imp acts / conséquences

avec leurs propres mots. Mais ils peuvent aussi décider de simplement lire leur carte. Les autres élèves essaient de deviner quelle est son identité.

– Ensuite quelqu’un du 2e cercle qui se sent en lien avec le t-shirt fait de même. Plusieurs élèves auront déjà considéré lors du premier exercice qu’ils étaient en lien avec cette première identité et se manifesteront. L’animateur·rice relie les deux cartes-identité avec la ficelle. Et ainsi de suite jusqu’à ce que toutes les cartes-identité soient reliées. Vous voyez alors apparaître le système de l’industrie textile et ses interconnexions.

Remarque : Il est tout à fait possible de réaliser la modélisation « ficelle » sans passer par le moment de présentation détaillée de chaque carte auparavant. Alors la modélisation se déroule de la même façon : après que le t-shirt se soit présenté, demandez aux autres élèves : qui se sent en lien/ proche de cette identité ?

Autre option de modélisation : on se rassemble autour d’une grande affiche où le monde est représenté, où on peut placer les identités sur la carte, dessiner/tracer et expliquer les liens que les enfants ont trouvés.

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NIVEAU mmm Organisateurs SAYORA, OUZBÉKISTAN Garde-robe PUB PÉTROLE EAU AIR MYTHILI, OUVRIÈRE EN INDE JADE, UN ÉLÈVE DE 6e SECONDAIRE JULIE, EMPLOYÉE D’UNE CHAÎNE DE VÊTEMENT PRIMARK RISMA, COUTURIÈRE INDONÉSIE MAGASIN PRÉFÉRÉ CHEF D’ENTREPRISE PLANTE DE COTON GOUVERNEMENT JANAKI, VICTIME DU SYSTÈME SUMANGALI T-SHIRT T-SHIRT DONT PERSONNE N’A VOULU

NIVEAU mmm

3. Débrief du jeu de la bobine :

Une fois la modélisation réalisée, plusieurs manières sont possibles pour faire ressentir à la classe le fait que tous les éléments (cartesidentité) font partie d’un système connecté. Entamez le débrief en proposant de :

Demandez aux identités qui se sentent fortes, puissantes de se mettre debout sur leur chaise.

– Que remarquent-ils ? À l’inverse, les élèves aux identités impactées par ce système peuvent à leur tour se mettre debout sur la chaise, que remarque-t-on à nouveau ?

Ensuite, vous pouvez demander aux élèves de déposer la ficelle et leur carte-identité à l’endroit où ils se trouvent. Disposez la classe debout en cercle autour du système représenté par la ficelle et demandez-leur d’observer.

– Quelles remarques peut-on faire ? Qu’est-ce que ça évoque aux élèves ?

Enfin, distribuez à chacun·e des post-it. Sur ces post-it, demandez aux élèves de réfléchir à des solutions pour modifier ce système mis en place. Une fois la solution écrite, ils peuvent placer le post-it à l’endroit du système où cette solution pourrait apparaître.

Pour finir la réflexion de votre groupe, vous pouvez également proposer ces quelques pistes : – Proposer d’écrire leur étiquette idéale de t-shirt. – Créer des t-shirts de revendications. Les élèves réfléchissent en groupe aux messages de revendications à mettre dessus. Ils écrivent ensuite sur le t-shirt et le gardent en classe (voir l’atelier Logobusting PAGE 36).

4. Quelques informations sur les conséquences de l’industrie textile :

L’industrie textile reproduit une série d’oppressions que vous pouvez faire ressortir avec votre classe : exploitation économique, oppression de genre, et destruction de l’environnement sont autant d’impacts à discuter.

Conséquences sociales :

Le système capitaliste est une machinerie bien rodée : il repose sur la production des biens, mais également sur la consommation de ces derniers. Et pour que les consommateurs consomment, leurs désirs sont transformés en besoins par le biais de la publicité. Afin d’attirer la clientèle de manière régulière en magasin, les entreprises de mode proposent sans cesse des nouveautés à bas prix, parfois plus d’une collection par semaine ! C’est ce que l’on appelle la « fast-fashion ». Mais cette idéologie du « toujours plus, toujours plus vite, toujours moins cher » a des impacts désastreux, tant au niveau écologique qu’humain. D’une part, si les prix sont cassés, c’est notamment parce que la main d’œuvre est exploitée et que la qualité du vêtement est médiocre. Concrètement, le coût « visible » d’un t-shirt cache un coût « invisible ». Si nous achetons un tee-shirt à trois euros dans une grande enseigne, c’est que d’autres – tout au long de la chaîne de production – ont payé la différence à notre place : salaire minimum bien en-dessous du salaire vital, journées de travail de plus de 12 h, conditions de travail insalubres et dangereuses (la catastrophe du Rana Plaza en est l’illustration la plus dramatique).

Il faut aussi souligner le rôle des femmes dans ce circuit du vêtement : en effet 80 % des travailleurs du textile sont en réalité des travailleuses. De façon plus globale, les femmes sont employées par les secteurs les plus à risques et souvent de façon informelle. En 2017, 40 millions de personnes furent victimes de violations de droits humains. De ces 40 millions, environ 70 % étaient des femmes et des enfants.

Conséquences environnementales :

Dans le même temps, il existe un coût environnemental déguisé. L’impact environnemental du transport de ces biens qui viennent du bout du monde mais aussi la pollution engendrée par la production de ceux-ci. Notamment en ce qui concerne la pollution des eaux, que ce soit à travers l’usage de pesticides ou de l’irrigation ; ou encore via le rejet des produits chimiques utilisés pour donner une teinture aux vêtements.

La mer d’Aral est emblématique de ces conséquences environnementales désastreuses : anciennement, elle était la 4e plus grande réserve d’eau salée du monde.

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D’une superficie de 68 000 km², c’était une réserve de poissons essentielle pour la région. Dans les années 1950, Staline a développé la culture du coton dans le Sud de l’URSS. En Ouzbékistan, 4 millions d’hectares y ont été dédiés. Chaque hectare nécessitant 12 000 mètres cubes d’eau et chaque kilo de coton nécessitant en moyenne 8 500 litres pour sa production. Les deux rivières qui alimentaient la mer d’Aral (Amou Daria et Syr Daria) ont été détournées pour l’irrigation. Par conséquent, plus de 70 % de la mer d’Aral ont disparu en 30 ans ; et avec elle, les plantes, poissons et animaux.

D’autre part, dans un système où le vêtement est perçu comme un accessoire jetable à usage unique, il perd rapidement son attrait. Les marques n’arrivent donc pas à écouler leurs stocks et en viennent à brûler, jeter ou détruire les invendus. Par conséquence, les vêtements passés de mode qui dorment au fond de nos placards ne seront généralement ni revendus, ni réutilisés, ni recyclés une fois que l’on aura décidé de s’en séparer : ils finissent inéluctablement à la décharge.

Tous ces éléments font de l’industrie textile l’une des industries les plus polluantes au monde.

Des chiffres pour exemplifier aux enfants :

Pour fabriquer 1 jeans et 1 t-shirt, on utilise autant d’eau qu’un enfant pourrait en boire durant 13 ans !

Pour fabriquer 1 t-shirt, on a besoin de l’équivalent en eau de 70 douches.

Pour être fabriqué, 1 jeans parcourt 1,5 fois le tour de la Terre.

La culture du coton utilise ¼ de l’ensemble des pesticides utilisés dans le monde.

La teinture des textiles est responsable de 20 % de la pollution de l’eau douce dans le monde.

Dans l’industrie du vêtement, 4/5e des travailleurs sont des femmes.

5. Solutions et pistes d’actions

Les solutions :

Le 2e main

Acheter du coton bio

Le slow fashion

La règle des 5 R : Faites un lien avec l’exercice de la FICHE m 2

Des pistes d’actions illustrées pour vos élèves :

À Liège, une classe de cinquième et sixième primaire réalise que seulement 1 % du prix des maillots des Diables Rouges revient aux personnes qui les ont confectionnés. Indigné·e·s, les enfants se mobilisent et rédigent une lettre à la Fédération du Football et aux joueurs pour faire changer les choses. Ils sont aussi à l’origine d’une pétition pour que cela ne se reproduise plus !

Découvrez leur histoire grâce à cette vidéo : www.rtc.be > video > des élèves dénoncent les conditions de fabrication des maillots des diables rouges

Défil’éco de l’école Leon Ferrer et l’ASBL Assistance à l’Enfance organise, depuis 2013, des défilés sur base d’objets de récupération et ce, pour la bonne cause. Les bénéfices du défilé sont reversés aux associations participantes.

Les magasins du monde Oxfam vendent des articles produits équitablement dans différentes régions du monde. L’ASBL vise une meilleure conscientisation des citoyen·ne·s par rapport à leurs achats quotidiens. De plus, Oxfam vend des vêtements de seconde main leur donnant ainsi une seconde vie. De nombreux·ses bénévoles s’y investissent quotidiennement pour permettre à ces boutiques éthiques et sociales de perdurer. On retrouve également des magasins Oxfam dans les écoles secondaires : les JM’s (les Jeunes Magasins du monde Oxfam).

Bon à savoir :

Le collectif Éthique sur l’étiquette se bat chaque jour pour le respect des droits humains au travail dans le monde, et pour une meilleure information des consommateur·rices de mode. Fashion Revolution, connu pour son hashtag #WhoMadeMyClothes, lutte pour que l’industrie textile s’engage pour une mode plus juste.

L’application mobile Clear Fashion vous permet également de savoir ce qui se cache sous l’étiquettes de vos vêtements.

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Salaire minimal contre salaire vital

OBJECTIF : Comprendre la signification de salaire vital. Comprendre la difficulté des choix que doivent opérer les travailleur·euse·s au quotidien, pour survivre.

DURÉE : 30 minutes

MATÉRIEL : FICHE mmm 15

Grâce aux BD ou au RÉCIT, les élèves ont pu découvrir les conditions de travail difficiles des travailleur·euse·s du textile ou de l’extraction minière. Cette séquence propose de se pencher sur les questions de salaire : en effet, la délocalisation est la méthode des grandes entreprises pour minimiser leurs coûts en employant la maind’œuvre la moins chère du monde. Payé·e·s au salaire minimum, ces employé·e·s ne gagnent pas assez pour subvenir à leurs besoins de base. Récemment par exemple, une entreprise comme H&M envisage même de déplacer une partie de sa production textile dans un pays comme l’Éthiopie, où le salaire minimum n’existe même pas !

Face à cela, un salaire dit « vital » doit permettre la satisfaction des besoins fondamentaux du travailleur et de sa famille : loyer, énergie, alimentation, eau potable, habillement, santé, protection sociale, éducation, transports, épargne. Dans des pays où la couverture sociale est quasiment inexistante, atteindre ce salaire est une nécessité et une des revendications premières des syndicats et autres organisations de défense des travailleur·euse·s.

Cette séquence vise à faire comprendre aux élèves la différence entre ces deux types de revenus.

1. Divisez votre classe en petits groupes de 4 élèves, et donnez-leur une FICHE mmm 15 par groupe.

2. Mettez vos élèves en situation et divisez les groupes en deux cas de figure : chaque groupe représente une couturière, comme Risma ou Esmeralda. Expliquez qu’une moitié des groupes représente des couturières payées au salaire minimum du Bangladesh : chaque groupe a donc un budget de 50 € par mois. L’autre moitié du groupe reçoit un salaire dit « vital » de 250 €.

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© Atomo Design – Source : AchaACT

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La FICHE mmm 15 présente une série de dépenses possible sur le mois. Demandez à chaque groupe de discuter entre eux pour se mettre d’accord sur les dépenses qu’ils vont prioriser. Chaque groupe doit pousser son budget au maximum mais sans le dépasser.

3. Laissez au groupe une dizaine de minutes afin de discuter et se mettre d’accord sur quelles dépenses prioriser.

4. Faites un retour en plénière : comparez les réponses des groupes et notez les différences au tableau.

5. Discutez en classe :

– Que remarque-t-on ? Quelles sont les principales différences entre les deux types de salaire ? Comment pensez-vous que les travailleur·euse·s qui reçoivent un salaire minimum peuvent se débrouiller ?

6. Proposez aux groupes de réfléchir à des solutions alternatives aux différents domaines qui sont impayables pour les personnes touchant le salaire minimum.

– Quels loisirs proposeriez-vous qui soient sans frais ? Comment vous procureriez-vous un cahier pour l’école de votre enfant, ou comment trouveriezvous de nouveaux vêtements pour remplacer ceux usés ?

7. Concluez en demandant :

– Finalement, comprennent-ils donc ce qu’on entend par salaire vital ? Que doit donc permettre à chaque travailleur·euse un salaire vital, décent ?

Le salaire vital doit donc permettre à une personne de répondre à un ensemble de besoins dits vitaux. C’est donc un salaire permettant une vie digne et décente. Parmi ces besoins, on retrouve : La nourriture estimée à 50 % des dépenses du ménage.

Le loyer, les soins de santé, l’éducation, les vêtements et le transport, représentant environ 40 % des dépenses du ménage.

Enfin 10 % doivent pouvoir être attribués à l’épargne.

Ce salaire vital, calculé en fonction du coût de la vie dans chaque pays, est valable pour différentes configurations de ménage : 1 travailleur·euse + 2 adultes à sa charge OU 1 travailleur·euse + 1 adulte + 2 enfants OU 1 travailleur·euse + 4 enfants.

Que ce soit en Europe de l’Est ou en Asie, de nombreux pays ont toujours des salaires minimum qui sont bien en-dessous du salaire vital. Et à cet égard, rares sont les entreprises qui s’engagent d’elles-mêmes sur la voie d’un salaire décent pour leurs employé·e·s.

Le saviez-vous ? Un salaire vital, c’est payable ! Est-il possible de payer un salaire vital aux travailleurs de l’habillement sans faire exploser le prix pour l’acheteur final ? Selon « Climbing the ladder to living wages », une étude de la Fair Wear Foundation, pour un t-shirt produit en Inde, toutes autres données restant constantes, une augmentation des salaires à hauteur d’un salaire vital induirait une augmentation dérisoire du prix au détail (moins de 1 %). Certes, mettre en œuvre un salaire vital nécessite certainement de relever des défis réels mais l’impact sur les coûts de production n’est pas le plus important. www.salairevital.org

Source : AchaACT

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Jeu « Qui est le plus riche ? Le pays ou les entreprises ? »

Adapté d’une exposition d’Oxfam – Magasins du monde « ça va supermarché ! »

OBJECTIF : Montrer que les grandes entreprises sont de véritables puissances économiques (comparées à certains États). Elles ont donc les moyens d’améliorer leurs pratiques.

DURÉE : 15 minutes

MATÉRIEL : Utiliser des pièces des briques de Lego, des plots ou des cubes.

Déroulé :

1. L’enseignant·e explique qu’on va comparer la puissance financière de pays et de grandes entreprises. Pour cela, on va comparer la richesse annuelle d’un pays (PIB) et la richesse annuelle d’une entreprise (le chiffre d’affaires ou CA annuel) 11

2. L’enseignant·e présente 3 cas de comparaison. Idéalement, pour chaque comparaison, vous pouvez montrer un panneau avec le logo de l’entreprise et un panneau avec le nom et drapeau du pays.

3. L’enseignant·e demande aux élèves d’estimer chaque fois lequel des 2 est le plus grand entre la richesse du pays et la richesse de l’entreprise et de répartir les briques. Expliquez qu’on parle ici en milliards de dollars.

4. Après chaque comparaison, l’enseignant·e donne les vrais chiffres et corrige avec les briques. Réalisez 2 ou 3 cas selon le temps dont vous disposez.

Une brique représente 10 milliards $.

Cambodge (25 milliards $ en 2018) = 2 briques (et demi)

Lidl (93 milliards $ en 2018) = 9 briques

Croatie (61 milliards $ 2018) = 6 briques

Samsung (223,4 milliards $ 2017) = 22 briques

Niger (9 milliards $ 2018) = 1 brique

Mars (18milliards $ 2018) = 2 briques

5. L’enseignant·e conclut en disant : Certaines entreprises génèrent énormément d’argent et représentent des empires économiques.

Ils ont tout à fait les moyens de mieux respecter les travailleur·euse·s et l’environnement (sans forcément augmenter les prix de leurs produits). Et ce n’est pourtant pas le cas pour le moment !

Il faut donc une loi qui obligerait les entreprises à rendre des comptes sur la manière dont sont fabriqués les biens qu’elles vendent.

Infos pour aller plus loin :

PIB d’un pays :

C’est une des manières de mesurer la richesse au sein d’un pays. Cet indicateur mesure la production de richesses (= biens et services) réalisée en un an sur le territoire national par tous les agents économiques : familles, entreprises, associations, secteur public. Son évolution sur une période permet de mesurer la croissance économique.

Chiffre d’affaire d’une entreprise :

11. Les notions de PIB ou de CA ne sont pas enseignée, parlez donc simplement de « richesse » en expliquant que c’est l’argent gagné sur une année par un pays ou par une entreprise.

C’est le total des ventes réalisées par une entreprise sur l’ensemble de ses produits et services sur un an. C’est un indicateur qui permet d’avoir une idée de la richesse et du « poids » d’une entreprise. Ainsi, une comparaison pertinente peut se dresser avec le produit intérieur brut (PIB), principal indicateur du poids économique d’un pays, qui correspond à une « production de richesse »

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d’une façon quelque peu analogue aux chiffres d’affaire d’une entreprise.

Samsung

Travail des enfants

Une enquête menée en 2012 par l’ONG China Labor Watch révèle un travail massif d’enfants chez les sous-traitants de Samsung en Chine, ainsi que des violations de règles de sécurité.

Conditions de travail

La justice brésilienne a intenté un procès à Samsung en 2013 à propos des conditions de travail « déplorables » dans ses usines implantées au Brésil. Des journées de 15 heures, le manque de sièges dans la ligne d’assemblage, l’absence de pauses et de congés et des situations de harcèlement sont les principales raisons de cette mise en cause. Selon les autorités, un travailleur n’a que 65 secondes pour assembler une télévision et 6 secondes pour emballer un téléphone mobile.

des enfants dans la filière du chocolat, pris en 2001 sous la pression du Congrès des États-Unis, n’a pas été tenu en 2005 ni lors des échéances successives de 2008 et 2010, et qu’il ne le sera pas non plus en 2020.

Lidl

Conditions de travail

Lidl est régulièrement décriée au sujet de ses conditions de travail en Allemagne comme en France. En mars 2008, le grand magazine hebdomadaire allemand Stern révèle que les dirigeants des magasins Lidl espionnent leurs employés par l’intermédiaire de détectives, de caméras vidéo illégales, et d’enregistrements audio.

S’INFORMER

Le défaut de fabrication du t-shirt

OBJECTIF : Comprendre l’inégalité qui se cache derrière les revenus d’un t-shirt. DURÉE : 30 minutes MATÉRIEL : FICHE mmm 16

Mars

Travail forcé et travail des enfants En 2015, le groupe Mars a été attaqué en justice aux États-Unis à la suite de la révélation de faits de travail des enfants et d’esclavage dans les plantations de cacao. En 2019, Mars annonce qu’il ne peut pas garantir que ses produits chocolatés sont exempts de travail d’enfants esclaves car la traçabilité n’est assurée que sur 24 % de ses achats. Le Washington Post souligne que l’engagement de mettre fin sous 4 ans à l’esclavage

Donnez le petit texte FICHE mmm 16 aux élèves. Risma, personnage du jeu de la bobine, explique la répartition de l’argent lorsqu’un t-shirt est acheté 29 €. L’idée de cet exercice est que les élèves découvrent le « défaut de fabrication » dont parle Risma, à savoir : sur les 29 € du prix du t-shirt, seuls 0,18 cents reviennent à la couturière. Cette proportion infime par rapport au profit des marques et des autres intermédiaires montre l’exploitation dont sont victimes les travailleuses

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INÉGALITÉS
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SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
Les droits humains n’ont pas de prix -

NIVEAU mmm

Une option est d’utiliser des graines ou des billes afin de retracer où va l’argent du t-shirt. Dans ce cas, prenez 29 € représentés à l’aide de billets, bouchons, billes… Divisez votre classe en petits groupes de 5 élèves et demandez-leur de réaliser le chemin parcouru par l’argent lorsqu’une personne achète un t-shirt 29 €.

Répartissez les rôles entre : consommateur magasins et marques autres intermédiaires de production transports couturière

Une autre option possible est que les élèves colorient individuellement le t-shirt de la FICHE mmm 16 en suivant les proportions évoquées par Esmeralda. Ils calculent le revenu qui revient à Risma.

CRÉER

La chorégraphie de la couture

OBJECTIF : Expérience physique, immersive qui fait appel à d’autres sens pour comprendre la réalité des conditions de travail en usine.

DURÉE : 10 à 20 minutes

MATÉRIEL : Vidéo de l’artiste Vivien Tauchmann : zkm.de > Collection & Archives> Video & audio > Vivien Tauchmann > Self-As-Other-Training: Textiles, son, bruitage d'un atelier de confection : à trouver sur internet.

L’artiste Vivien Tauchmann réalise cette performance reproduisant les mouvements des travailleuses du textile. Il s’agit de mouvements répétitifs issus de la pratique de la couture. Vous pouvez proposer à votre classe de regarder cette vidéo et d’essayer ensuite de réaliser les gestes qui miment le travail que les couturières réalisent durant plus de 12 heures par jour. Vous pouvez accompagner l'exercice de son/ bruitage d'un atelier de confection. Ceux-ci sont disponibles via différents sites internet.

Proposez ensuite à l’ensemble de la classe d’exprimer leur ressenti :

– Qui gagne le moins ? Qui gagne le plus ? Trouvent-ils cela juste ?

Les droits humains n’ont pas de prix -

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Le Monde en Classe no 13 - Décembre 2022
Source : AchACT.be
29€ 20,61 € Marque et magasin 3,39 € Intermédiares et transports 0,18 € Salaire de la couturière 4,82 € Autres coûts de production

NIVEAU mmm

1. Apprenez une séquence de gestes à votre classe.

2. Expliquez-leur que vous mimez des gestes que doivent réaliser les couturières pendant plus de 12 heures par jour.

3. Proposez leur qu’ensemble, avec le bruitage en fond, vous répétiez ces gestes durant 5 bonnes minutes.

4. Demandez-leur ensuite :

– Sont-ils déjà fatigués après 5 minutes ?

– Seraient-ils capables de tenir durant plus de 12 heures ? Trouvent-ils cela facile ?

– Qu’est-ce que cet exercice crée comme sentiment, comme émotion ?

1. Introduisez l’animation : Montrez tour à tour des images d’oiseaux et de logos de marques : par exemple un rouge-gorge, puis le sigle Nike. Un martin-pêcheur, puis le sigle Adidas. Une hirondelle, puis le sigle d’Apple.

Demandez :

– Qui peut dire quel est cet oiseau ? Qui peut dire quelle est cette marque ? La plupart des images de marques vont être reconnues, tandis que les oiseaux le seront beaucoup moins.

2. Demandez à vos élèves :

CRÉER

Logobusting

Séquence pédagogique adaptée du site d’AchACT qui propose ce déroulé d’atelier.

– Pourquoi selon eux, connaissonsnous mieux les logos des marques que les noms des oiseaux ? Pourquoi reconnaissons-nous le logo d’Adidas automatiquement mais que nous allons avoir beaucoup plus de mal à reconnaître un type d’arbre ? La publicité nous imprègne tellement que nous connaissons mieux les marques que la nature. Nous avons perdu cette connaissance, mais par contre, notre cerveau reconnaît automatiquement les logos des grandes marques d’habillement, ou de téléphone.

OBJECTIF : Prendre conscience de l’impact de la PUB sur nos esprits. Agir pour dénoncer les impacts sociaux et environnementaux vus précédemment.

DURÉE : 20 à 50 minutes.

MATÉRIEL : Image d’arbres ou d’oiseaux ; images de logos de marques, cartons, cutter, crayons, marqueurs pour la création des pochoirs.

Cette activité vous propose de détourner les logos d’Adidas, Fila, Asics, New Balance, Puma, etc. Une manière originale de dénoncer, en images, les responsabilités des plus grandes marques de sport par rapport à leurs travailleurs. Le détournement de l’image peut s’accompagner de l’écrit. Ainsi, les slogans des marques peuvent être repensés dans un contexte non conventionnel, tel que « faisons la nique à Nike », « on a du fil à retordre ».

3. Processus de création de l’atelier logobusting :

Réalisation de pochoirs des marques de sport : Adidas, Nike, Asics, Reebok… pour cela, il suffit de chercher les logos sur le net et de les imprimer en format suffisamment grand sur une page A4. On colle l’image du logo sur un papier cartonné (pas trop épais). Ensuite, on découpe les formes des logos à l’aide d’un cutter.

Une fois la forme découpée, il est possible de détourner les logos soit en remplissant l’intérieur de la zone vide partiellement ou totalement.

Une autre possibilité est d’imprimer sur une feuille, le dessin du logo en transparence. Dès lors, il est aisé de le détourner directement. On dessine alors directement sur cette feuille, au-dessus du logo à moitié visible. L’avantage est la facilité

n’ont pas de prix -

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SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES
Les droits humains

NIVEAU mmm

et la rapidité, l’inconvénient est qu’il faut que le dessin du logo détourné recouvre la totalité du logo en filigrane.

SE MOBILISER Bourse aux

dans l’école

vêtements

OBJECTIF : Après une prise de conscience des impacts de l’industrie textile, agir pour réduire son impact.

DURÉE : Cette bourse aux vêtements peut être ponctuelle ou bien avoir lieu plusieurs fois par an.

MATÉRIEL : 2-3 vêtements par élèves, des tables et des penderies, un lieu où réaliser l’évènement.

Une série d’impressions en noir et blanc des logos est intéressante à avoir afin que chaque participant ait une vision claire et précise du logo de la marque.

L’idée est de se procurer de nouveaux vêtements gratuitement sans abîmer la planète ! Pour cela, l’activité propose aux élèves de la classe d’apporter chacun 2-3 vêtements (max) sympas qu’ils ne mettent plus.

Chacun pourra alors échanger un vêtement contre un autre. D’où l’importance d’apporter des vêtements en bon état qui puissent faire plaisir à d’autres.

Déroulé, quelques points d’attention :

1. Décider pour qui se fera la bourse aux vêtements : toute l’école, les élèves et/ou les parents ?

2. Décider du fonctionnement : chacun amène un vêtement, reçoit un ticket et peut repartir avec un autre vêtement (un vêtement = un ticket).

3. Décider de l’organisation : Où amener ses vêtements ? Quand amener ses vêtements ? Combien de vêtements ? Qui vérifie les vêtements qui arrivent ?

4. Inviter et informer les élèves des autres classes

5. Créer des affiches (ou toute autre création : dessin, poèmes, etc.) avec les élèves de la classe pour sensibiliser les autres élèves : « de nouveaux vêtements sans abîmer la planète ! »

6. Se procurer des tickets pour faciliter le troc (1 vêtement = 1 ticket).

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de prix - Le Monde en Classe no 13 - Décembre 2022
humains n’ont pas
© Lisa 5201 – iStock

POUR ALLER PLUS LOIN

DES OUTILS PÉDAGOGIQUES :

La mallette « [In]égalités Mondiales » du CNCD-11.11.11 (15 ans et +). Commandezla gratuitement sur www.cncd.be/mallettepedagogique-inegalites-mondiales

« Focus on diamond » (15 ans et +) : www.justicepaix.be/focus-on-diamond/ Dossier pédagogique « Derrière nos écrans : les enjeux de l’exploitation minière » : www.justicepaix.be/derriere-nos-ecrans-lesenjeux-de-l-exploitation-miniere/

WEB-DOCUMENTAIRES ET VIDÉOS :

«  Sans terre, sans droit, les creuseurs du Katanga », un web-reportage au cœur de la mine : http://webdoc.solsoc.be/creuseursdukatanga/

« Qu’est-ce que le devoir de vigilance des entreprises ? », une vidéo par European Coalition for Corporate Justice sur www.youtube.com

«  5 trucs pour punir une multinationale [loi sur le devoir de vigilance] », une vidéo de Partager C’est Sympa sur www.youtube.com

« Téléphone mobile les faces sombres », Le Dessous de cartes, par Arte sur www.youtube. com

ARTICLES :

« Les minerais de sang, la contre-enquête », www.moustique.be, 10 novembre 2015

DOCUMENTAIRES :

« L’empire du silence », de Thierry Michel, 2022

« We will win peace » de Concept 81, en location sur vimeo.com/ondemand

« Le Monde selon H&M », un film de Marie Maurice, sur www.youtube.com (sur la chaîne Notre Monde)

« Caoutchouc Rouge, rouge Coltan », un film d'animation de Jean Pierre Griezn sur youtube.com (sur la chaîne Emissions Regards).

« La vie d'une petite culotte et de celles qui la fabriquent », un documentaire de Stéfanne Prijot.

PODCAST :

« La Fast fashion, quelles sont les conséquences ? », Émission Zoom Zoom Zen du mercredi 21 septembre 2022 sur France Inter : www.radiofrance.fr > franceinter > podcasts >

Les droits humains n’ont pas de prix -

DES SOLUTIONS À

PROMOUVOIR :

Acheter moins pour éviter la surconsommation et le gaspillage

Participer à des ateliers de transformation des vêtements (« upcycling »)

Entretenir ses vêtements pour qu’ils vivent plus longtemps et ainsi prendre soin de notre planète, www.ecoconso.be/ Soutenir la campagne pour un devoir de vigilance, https://www.devoirdevigilance.be/ Soutenir la campagne Asia Floor Age Alliance pour un salaire vital dans le secteur textile, https://asia.floorwage.org/ Devenir Achacteur ! Ici, on passe les marques à la loupe, on est tenu au courant des victoires des travailleurs·euse·s dans l’habillement, on signe des pétitions, on participe à des actions citoyennes, des expos, des films, on trouve des guides pour consommateur·rice·s ainsi que pour entreprises… www.achact.be/achacteurs Suivre et soutenir la campagne Clean Clothes, https://cleanclothes.org/ Participer à la FASHION REVOLUTION WEEK la semaine du 24 avril chaque année, menée par un mouvement international qui commémore l’effondrement du Rana Plaza au Bangladesh, via de multiples actions citoyennes, www.facebook. com/fashionrevolutionbelgium.org/ Rejoindre la campagne internationale de Greenpeace « Detox My Fashion », www.greenpeace.org/international/act/detox/ S’informer sur les pratiques salariales et sociales de ses marques préférées, www.fashionchecker.org

Les repair cafés sont des ateliers consacrés à la réparation d’objets. Pour une liste de ceux-ci : https://repairtogether.be/repair-cafes/ Les donneries sont un système de dons d’objets utiles dont on n’a plus besoin, afin d’en faire profiter d’autres. Un répertoire de ces différents lieux est disponible ici : https://asblrcr. be/cartographie/

INÉGALITÉS PROF PAGE 38 INFORMATIONS POUR LE CORPS ENSEIGNANT
Le Monde en Classe no 13 - Décembre 2022
zoom-zoom-zen

POUR ALLER PLUS LOIN

Remerciements :

www.devoirdevigilance.be

Ce numéro est le fruit de nombreuses collaborations. Un immense merci à Sophie Duponcheel (Oxfam – Magasins du monde) pour sa collaboration essentielle à la rédaction de ce numéro. Merci également à Stéfanne Prijot (Réalisatrice du film : « La vie d'une petite culotte et de celles qui la fabriquent »), Johanna de Tessière (Collectif HUMA), Denis Clérin (AchACT), et Nora Gosse (Annoncer la couleur) pour leur aide généreuse lors de la recherche d'images et de photos. Merci enfin à Pascale De Dobbeleer pour ses précieuses relectures.

Coordination et rédaction : Maxime Ronveaux Illustration : Jérémy Van Houtte – Graphisme : Élise Debouny et Louise Laurent Éditeur Responsable : Arnaud Zacharie, quai du commerce 9, 1000 Bruxelles.

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droits humains n’ont pas de prix
1 Oxfam © Lenscap Photography - Shutterstock
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© Stefanne Prijot
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© Stefanne Prijot
6 © Yann Verbeke
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© Dhaka Bangladesh 2010 Elisa Fiore Clean Clothes Campaign
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© Stefanne Prijot
7 © AchACT
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© Stefanne Prijot
9 © Ernest Rose- Shutterstock
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- Shutterstock
© Julius Kielaitis

Esmeralda couturière au Bangladesh

ÉLÈVE FICHE 1 Les droits humains n’ont pas de prix - Le Monde en Classe no 13 - Décembre 2022 INÉGALITÉS m

La règle des 5 R

Lis les conseils d’Esmeralda et relie chaque mot à la bonne image.

Maintenant que je t’ai raconté mon histoire, laisse-moi te donner des conseils pour acheter moins de pantalons. J’appelle ça la règle des 5 R.

v

Réfléchir

Avant d’acheter un nouveau vêtement, réfléchis : en as-tu vraiment besoin ? Vas-tu le mettre souvent ?

Réduire

Il vaut mieux acheter un pantalon de bonne qualité pour qu’il tienne plus longtemps. Du coup on a moins besoin d’acheter de vêtements neufs !

Réparer

v v

Tu as des habits abimés ? Demande à quelqu’un de t’aider à recoudre un bouton, ou un patch au trou de ton pantalon.

Réutiliser

Un vêtement trop petit ou que tu n’aimes plus ? Tu peux le donner à un ami, l’échanger contre un autre, le revendre dans un magasin de seconde main…

Recycler

Un vêtement trop déchiré, trop taché, trop usé ? Tu peux le garder pour les travaux salissants ou le transformer : un jeans peut devenir un super sac par exemple !

v v v v v v

v

ÉLÈVE FICHE 2 Les
Le Monde en Classe no 13 - Décembre 2022 INÉGALITÉS m S’INFORMER
droits humains n’ont pas de prix -

CREATION DE

CREATION DE

CRÉER

Nœud papillon

CREATION DE

Réalise ton propre nœud papillon avec des vieux tissus.

CREATION DE

1 - Découpe un rectangle de tissu. entre 8 et 15cm de largeur entre 15 et 30cm de longueur

attacher sur un sac pour t-shirt pour cacher

2 - Plie les côtés de la longueur vers le centre. Ils doivent se chevaucher un peu.

Utilisation : nœud papillon classique, à attacher sur un sac pour le customiser, à coudre sur un t-shirt pour cacher un trou, etc.

Conseil 1 : pour faciliter le découpage du tissu, demande à quelqu’un de tendre le tissu pendant que tu passes avec les ciseaux.

Conseil 2 : choisis plutôt un tissu fin.

Utilisation : papillon classique, à attacher sur un sac pour customiser, à coudre sur un t-shirt pour cacher trou, etc.

Repasse avec tes mains sur les plis.

Découpez un rectangle entre 8 et 15cm de largeur et entre 15 et 30cm de longueur. Conseil #1 : pour faciliter la découpe du tissu, demandez à quelqu’un de tendre le tissu pendant que vous passez avec les ciseaux.

entre 8 et 15cm de 30cm de longueur. faciliter la découpe du quelqu’un de tendre le passez avec les plutôt un tissu fin. longueur vers le centre. chevaucher un peu. Repassez plis. les côtés de la largeur. de tissu en accoren le maintenant (Possibilité de déjà faire couture au centre de la tenir.)

Découpez un rectangle entre 8 et 15cm de largeur et entre 15 et 30cm de longueur. Conseil #1 : pour faciliter la découpe du tissu, demandez à quelqu’un de tendre le tissu pendant que vous passez avec les ciseaux.

Conseil #2 : choisissez plutôt un tissu fin.

4 - Plie ton rectangle de tissu en accordéon dans la longueur en le maintenant avec tes doigts.

Conseil #2 : choisissez plutôt un tissu fin.

Pliez les côtés de la longueur vers le centre. Ils doivent se chevaucher un peu. Repassez avec vos mains sur les plis.

Utilisation : nœud papillon classique, à attacher sur un sac pour le customiser, à coudre sur un t-shirt pour cacher un trou, etc.Découpezunrectangle entre 8 et 15cm de largeur et entre 15 et 30cm de longueur. Conseil #1 : pour faciliter la découpe du tissu, demandez à quelqu’un de tendre le tissu pendant que vous passez avec les ciseaux. Conseil #2 : choisissez plutôt un tissu fin.

Pliez les côtés de la longueur vers le centre. Ils doivent se chevaucher un peu. Repassez avec vos mains sur les plis.

3 - Fais la même chose avec les côtés de la largeur. (Possibilité de déjà faire un petit point de couture au centre de la longueur pour le faire tenir.)

Faites de même avec les côtés de la largeur.

Faites de même avec les côtés de la largeur.

Pliez votre rectangle de tissu en accordéon dans la longueur en le maintenant avec vos doigts. (Possibilité de déjà faire un petit point de couture au centre de la longueur pour le faire tenir.)

Pliezlescôtésdelalongueur vers le centre. Ils doivent se chevaucher un peu. Repassez avec vos mains sur les plis. Faitesdemêmeaveclescôtésdelalargeur.

Pliez votre rectangle de tissu en accor- déon dans la longueur en le maintenant avec vos doigts. (Possibilité de déjà faire un petit point de couture au centre de la longueur pour le faire tenir.)

morceau de tissu de de large et repliez vers le centre en plis.

Découpez un nouveau morceau de tissu de 10 cm de long et 2.5 cm de large et repliez les côtés de la longueur vers le centre en insistant bien sur les plis.

Découpez un nouveau morceau de tissu de 10 cm de long et 2.5 cm de large et repliez les côtés de la longueur vers le centre en insistant bien sur les plis.

5 - Découpe un nouveau morceau de tissu de 10 cm de long et 2,5 cm de large et replie les côtés de la longueur vers le centre en insistant bien sur les plis.

autour de votre nœud (ou mettez une nœud. Enfin, coupez

Enroulez le tissu autour de votre nœud papillon et cousez-le (ou mettez une agrafe) à l’arrière du nœud. Enfin, coupez le tissu en excès.

Enroulez le tissu autour de votre nœud papillon et cousez-le (ou mettez une agrafe) à l’arrière du nœud. Enfin, coupez le tissu en excès.

2 4

6

Pliez votre rectangle de tissu en accordéon dans la longueur en le maintenant avec vos doigts. (Possibilité de déjà faire un petit point de couture au centre de la longueur pour le faire tenir.)

Découpez un nouveau morceau de tissu de 10 cm de long et 2.5 cm de large et repliez les côtés de la longueur vers le centre en insistant bien sur les plis.

Enroulez le tissu autour de votre nœud papillon et cousez-le (ou mettez une agrafe) à l’arrière du nœud. Enfin, coupez en excès.

3

6 - Enroule le tissu autour de ton nœud papillon et cous-le (ou mets une agrafe) à l’arrière du nœud. Enfin, coupe le tissu qui est en trop.

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Pliez votre rectangle de tissu en accorles côtés de la longueur vers le centre en
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Éponge Tawashi

Réalise ton éponge Tawashi avec des vieux vêtements (collants, chaussettes, manches de t-shirt à manches longues, leggings).

1 - Trace avec l’équerre un carré de 14 cm de côté. Place un point à 3 cm du coin, puis 4 autres points tous les 2 cm (soit à 3 cm, 5 cm, 7 cm, 9 cm et à 11 cm). Fais la même chose sur tous les côtés.

2 - Plante les clous là où tu as marqué les points.

3 - Découpe 10 bandelettes d’environ 2cm de large dans une manche, une chaussette ou un legging. Il faut obtenir 10 anneaux, d’à peu près la même taille.

Accroche dans un sens chaque bandelette sur le métier à tisser en les passant dans les clous.

4 - Puis tisse dans l’autre sens : pour cela, pars du clou d’en haut puis va jusqu’au clou en face ; MAIS en passant une fois par-dessous, puis par-dessus, et ainsi de suite.

Fais la même chose avec les 4 autres anneaux restants mais en inversant le tissage à chaque fois (je commence une fois par-dessus, une autre fois par-dessous).

5 - Une fois le tissage fini, rabas les boucles en décrochant un anneau de son clou et en le passant dans l’anneau suivant. Ainsi de suite jusqu’à la fin.

6 - Une fois le tour terminé, fais un nœud et c’est fini !

ÉLÈVE FICHE 4 Les
Le Monde en Classe no 13 - Décembre 2022 INÉGALITÉS m CRÉER
droits humains n’ont pas de prix -

Le trajet du jeans

Salut ! Je m’appelle Esmeralda, j’ai 18 ans et je vis au Bangladesh, dans la capitale Dacca. Mon métier est de

fabriquer des pantalons, je suis couturière. Nous fabriquons des « jeans » qui sont ensuite vendus dans le monde entier.

La première chose dont on a besoin pour fabriquer un jeans, c’est du coton. Le coton est une plante qui est cultivée au Kazakhstan ou en Ouzbékistan.

La plante de coton, pour pousser, a besoin de beaucoup d’eau, et malheureusement les agriculteurs utilisent beaucoup de pesticides qui polluent la terre.

Sais-tu comment est fabriqué un jeans ? Avant d’arriver dans un magasin de Belgique, il fait un long voyage !

moi te raconter…

Quant à moi, le gouvernement m’a obligé à travailler dans ces champs, je ne peux pas partir.

Le coton est ensuite transporté en Chine, où la plante de coton va être transformée en bobine de fil

Comme ma famille a très peu d’argent, j’ai été obligée d’aller travailler à 15 ans dans une entreprise de filage du coton. Nous sommes traitées comme des esclaves, nous travaillons 6 jours sur 7 pour un salaire de misère.

ÉLÈVE FICHE 1 Les droits humains n’ont pas de prix - Le Monde en Classe no 13 - Décembre 2022 INÉGALITÉS mm
Laisse- Sayora Janaki Esmeralda

Ensuite, ce fil part aux Philippines, dans d’autres usines où l’on donne une couleur aux fils de coton.

Souvent en bleu pour les jeans évidemment !

Beaucoup de produits chimiques sont utilisés. Toute la journée on respire donc des substances toxiques pour la santé.

Mythili

Tous ces produits, une fois utilisés, sont jetés dans les rivières ce qui crée une pollution énorme !

Par la suite, le fil atterri en Pologne, où il est transformé en tissus ; c’est ce que l’on appelle le tissage.

Puis, on retourne en Asie, chez moi au Bangladesh, où des ouvrières passent leurs journées dans des ateliers de couture. Nous travaillons plus de 12 h par jour mais notre salaire ne nous permet pas de faire vivre notre famille.

C’est aussi dangereux, car l’usine n’est pas bien entretenue et risque de s’effondrer. C’est arrivé dans plusieurs usines, près de chez moi.

Ensuite, le jeans part pour la Grèce, où le jeans subit un traitement à la pierre ponce venue de Turquie.

On donne au pantalon son aspect « délavé » ou « usé » très à la mode !

Enfin, le jeans est envoyé dans les magasins que vous connaissez : H&M, Zara, Levis... Toutes ces marques font la même chose !

Et c’est la même chose pour les autres vêtements : pulls, t-shirts…

Ces marques gagnent beaucoup d’argent ! Par contre, toutes les personnes qui fabriquent les jeans pour elles sont très mal payées et sont en danger…

Est-ce que cela te paraît juste ?

ÉLÈVE FICHE 2 mm Les
- Le Monde en Classe no 13 - Décembre 2022 INÉGALITÉS
droits humains n’ont pas de prix

Jeu « D’où vient mon jeans ? »

Découpe les images et les textes, relie chaque image à sa description et remets-les dans le bon ordre.

ÉLÈVE FICHE 3 Les droits humains n’ont pas de prix - Le Monde en Classe no 13 - Décembre 2022 INÉGALITÉS mm S’INFORMER

CULTURE DU COTON

Son coton est cultivé au Kazakhstan

TRANSFORMATION EN FIL (LE FILAGE)

C’est en Chine, sur des machines européennes que le coton est transformé en fil

4900 km 1960 km

TEINTURE DU FIL

Direction les Philippines : les fils y sont colorés avec de la teinture.

TRANSFORMATION EN TISSU

Une fois teints (colorés), c’est en Pologne que les fils sont transformés en tissus. C’est l’étape de tissage.

9820 km 6544 km

ÉLÈVE FICHE 4 Les droits humains
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n’ont pas de prix

CONFECTION DU JEANS

Puis, direction le Bangladesh où des ouvriers et ouvrières sont derrière leur machine pour coudre le jeans

Lors de cette étape de couture, la doublure et les boutons viennent d’Europe.

TRAITEMENT DU PANTALON EN JEANS

Ensuite, le jeans brut part pour la Grèce, où il subit un traitement dans de grosses machines industrielles, à l’aide de pierres ponces* venues de Turquie. Cette étape permet de donner un aspect délavé ou usé au jean.

*La pierre ponce est une pierre naturelle issue de la roche des volcans.

6517 km 1855 km

ACHAT DU PANTALON EN JEANS

Ensuite le jeans arrive en Belgique pour être vendu aux consommateur·rice·s.

UTILISATION DU JEANS

Le jeans est porté, lavé et repassé régulièrement.

DIRECTION LA POUBELLE

Le jeans n’est plus porté en moyenne après 4 ans, et est donc jeté aux ordures ménagères ou donné à une collecte de vêtements. En moyenne, un.e belge jette 15 kilos de vêtements par an. L’équivalent de 4 cartables bien remplis ou le poids d’un enfant de 4 ans.

ÉLÈVE FICHE 5 Les droits
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humains n’ont pas de prix

Jeu de la cocotte

Un t-shirt fabriqué = combien de douches ?

A. 5 B. 40 C. 70

Un t-shirt parcourt combien de km pour être fabriqué et porté ?

Quand tu as besoin d’un nouveau t-shirt, tu pourrais : A. Aller dans un magasin de seconde main B. Demander à un·e cousin·e un chouette t-shirt qui n’est plus à sa taille C. Échanger des vêtements avec des ami·e·s Toutes les solutions sont bonnes pour essayer de réutiliser, afin de réduire sa consommation d’objets neufs !

A. Une éponge Tawashi B. Bonnes pour la poubelle C. Décorer sa chambre

Quelles 5 règles suivre pour diminuer sa consommation de vêtements ? Réfléchir, Réduire, Réutiliser, Réparer, Recycler Que faire avec des chaussettes trouées ?

A. 19 000 km  B. 1000 km C 6000 km L’équivalent de 19 trajets jusqu’à Marseille !

de ta journée à l’école !

Presque le double

une couturière au Bangladesh ? A. 8h B. 10h C. 12h

B. 5 € C. 0.18 €

Combien de kg de vêtements sont jetés chaque année par un ménage en Belgique ? A. 3kg B. 8 kg C. 15 kg C’est l’équivalent de 4 cartables !

moyenne travaille

A. 20 €

t-shirt vendu 29 € ?

Combien d’heures par jour en

Combien gagne une couturière sur un

1 - Découpe le carré puis plie les 4 coins vers le centre.

2 - Retourne la feuille et plie à nouveau les coins.

3 - Plie en 2, ouvre, et replie dans l’autre sens.

4 - Glisse tes doigts dans les fentes, ta cocotte est prête.

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Atelier pochoir

Découpe les contours du logo en suivant les pointillés. Une fois le logo découpé, cette fiche peut te servir de pochoir.

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SE MOBILISER

Des hommes et du minerai : les creuseurs du Haut-Katanga*

Jambo à toutes et tous ! Je m’appelle Sanga et je viens de la province du Katanga, à l’est du Congo. C’est une région connue pour la richesse de son sol. Car dans le sol, on trouve des minerais très précieux, comme le cuivre, le cobalt, l’or… Tous des ingrédients qui permettent de fabriquer  ce petit objet que tout le monde utilise : le GSM !

Ah les GSM, que ces petits objets sont pratiques ! Aujourd’hui, on peut tout faire avec : téléphoner, jouer, et même regarder des vidéos. Oui, mais est-ce que vous savez seulement comment ils sont fabriqués ? Ces petites merveilles technologiques font un long voyage avant d’arriver dans vos mains. Et ce chemin n’est pas toujours très beau à voir…

Ce long voyage commence chez moi, en République Démocratique du Congo. Ici, il y a peu de travail, et c’est donc difficile de gagner correctement sa vie. Dans la région, l’activité principale s’appelle le « creusage ». Le travail consiste à creuser des galeries pour aller à la recherche des minerais. C’est un peu comme creuser un puits. Et, comme on allait chercher le charbon dans les mines en Belgique; ici, nous creusons pour trouver du cobalt, du coltan, du cuivre, de l’or, … Chaque téléphone a besoin de petits morceaux de ces minerais pour fonctionner, sans eux, les GSM n’existeraient pas !

Sur un site comme le nôtre, il y a 3.000 puits et dans chaque puits travaillent 10 creuseurs environ. Plus on travaille ensemble, plus on peut creuser profond et aller chercher le minerai loin, à 30 mètres de profondeur par exemple. Cela peut être dangereux, de descendre si profond sous terre, on ne voit plus grand-chose, même avec nos petites lampes de poche. Et parfois, il y a des éboulements.

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*Inspiré
des témoignages réels disponibles sur : http://webdoc.solsoc.be/creuseursdukatanga/

On travaille dur car on se relaie pour travailler jour et nuit. Souvent des creuseurs qui tombent malades : à force de respirer trop de poussière ; ou alors, ils ont des problèmes aux yeux, au dos… Creuser, c’est aussi mauvais pour les sols et les rivières. Les produits que nous utilisons sont parfois très polluants.

Lorsque nos sacs sont remplis des minerais que nous avons trouvés, nous allons les vendre au centre de négoce : là, il y a une balance qui pèse la quantité de minerais. Un sac normal peut peser 130 à 140 kilos. Mais parfois le marchand du centre de négoce va nous payer seulement le prix d’un sac de 100 kilos.

J’ai choisi de devenir creuseur car quand j’ai fini mes études, je ne trouvais pas d’emploi. En étant creuseur, on peut réussir à gagner sa vie mais cela dépend beaucoup de la chance, si le trou creusé va contenir beaucoup de minerais ou non. Parfois, je peux gagner 1 000 dollars, mais d’autres mois je ne vais en gagner que 100$. Un creuseur gagne en moyenne 500 dollars par mois. Cet argent, ce n’est pas beaucoup mais cela permet de faire vivre sa famille, de nourrir et de vêtir mes enfants, c’est mieux que d’être sans emploi.

Les minerais que nous trouvons, sont achetés par des grandes entreprises qui les emmènent vers des usines de fabrication et d’assemblage des téléphones, bien souvent en Asie. Une fois assemblés, les téléphones vont être envoyés dans les magasins du monde entier. Lors de la vente en magasin, ces GSM coûtent chers, et les grandes marques comme Samsung, Nokia, Huawei, gagnent beaucoup d’argent. Tout cet argent, nous les creuseurs n’en voyons pas la couleur, nous ne sommes pas pris en considération par ces grandes marques qui nous exploitent.

C’est pour cela aussi que nous avons décidé de créer des associations qu’on appelle « coopératives ». Chacun donne un peu de son salaire dans un pot commun. Grâce à cette solidarité, lorsque quelqu’un doit aller voir un médecin, la personne qui en a besoin peut avoir l’argent nécessaire. C’est en s’entraidant, qu’on est plus fort !

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Jeu « D’où vient mon smartphone ? »

Découpe les images et les textes, relie chaque image à sa description et remets-les dans le bon ordre.

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PUBLICITÉ POUR LES NOUVEAUX SMARTPHONES

Des centaines de publicités inondent nos écrans et notre quotidien pour nous pousser à acheter les smartphones.

OUVERTURE DE MINES

De nombreuses matières premières se trouvent dans les mines et nécessitent d’être extraites pour être utilisées.

ACHAT ET COMMERCE DES MINERAIS

Les minerais sont achetés à la mine par un·e négociant·e, qui les amène jusqu’à des comptoirs d’achats. Ces matières premières sont ensuite transformées en métaux dans des usines avant d’être revendues.

FABRICATION EN USINE DU SMARTPHONE

Les différentes pièces sont assemblées afin de constituer le smartphone. Le travail est réalisé « à la chaîne » dans de grandes usines asiatiques.

CONCEPTION D’UN NOUVEAU SMARTPHONE

Des personnes qui travaillent dans de grandes entreprises, imaginent de nouveaux modèles de smartphone. Les entreprises ne cessent de vouloir développer de nouvelles technologies.

TRANSPORT DES MARCHANDISES

Les métaux sont acheminés par bateau vers les usines de fabrication et d’assemblage situées le plus souvent en Asie.

ACHATS PAR LES MULTINATIONALES DES MÉTAUX ET COMPOSANTS NÉCESSAIRES

Les métaux transformés et les composants nécessaires à l’assemblage et à la fabrication des smartphones sont achetés par les grandes entreprises de GSM.

EXTRACTION DES MINERAIS

L’or, le cuivre, le fer, le coltan, etc. sont autant de minerais extraits des mines pour fabriquer les matériaux nécessaires au smartphone.

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TRANSPORT VERS LES MAGASINS

Les produits sont transportés à travers le monde. Ils sont d’abord stockés dans des entrepôts avant d’être envoyés vers les grands magasins ou de plus petits commerces. On considère qu’il faut 4 tours du monde pour fabriquer un smartphone.

UTILISATION DU SMARTPHONE

En Europe, 95 % des jeunes disposent d’un GSM ou d’un smartphone et passent en moyenne 2H par jour devant leur petit écran. C’est environ une journée par semaine ! En Belgique nous changeons de GSM tous les 18 mois environ…

COLLECTÉ ET RECYCLÉ

La collecte des smartphones usagés s’organise afin de permettre un recyclage des matériaux. En Belgique, c’est Recupel qui se charge de collecter les smartphones (via des points de collecte ou dans les parcs à conteneurs) et de les recycler. Actuellement, 1 à 2 % seulement de tous les GSM sont recyclés dans le monde.

À LA POUBELLE/DANS LA NATURE

La durée d’utilisation moyenne d’un téléphone est d’un an et demi à peine. Chez les jeunes, la moyenne se situe même aux alentours d’un an. Après, un téléphone sur 6 serait jeté à la poubelle !

VENTE AUX CLIENTS

Les produits sont vendus par les supermarchés ou les petits commerces grâce à la publicité. Dans le monde, un téléphone est vendu toutes les 30 secondes.

RÉUTILISÉ

Il est possible de faire réparer son smartphone pour prolonger sa durée de vie. On peut aussi le donner à un·e proche ou dans un magasin de seconde main.

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JE SUIS UN T-SHIRT

DONT PERSONNE N’A VOULU

On me produit en milliers d’exemplaires et je ne finis donc pas toujours par être acheté par quelqu’un. Avec la mode, les collections changent très vite (parfois tous les 15 jours) ! Du coup, il faut qu’on laisse notre place dans les rayons aux nouveaux venus. Plutôt que d’être vendu en seconde main, je finis souvent à la poubelle, sans même avoir été porté une fois !

JE SUIS UN T-SHIRT

Avant d’arriver en magasin, je traverse de nombreux pays pour être fabriqué. Je ne coûte pas cher, seulement quelques euros, car les personnes qui me fabriquent (surtout des femmes) sont très mal payées. Je pollue aussi, car on utilise beaucoup de pesticides et d’eau pour planter le coton avec lequel on me fabrique.

En plus, j’ai une durée de vie très courte : 100 Milliards de t-shirts sont achetés chaque année mais la moitié est jetée en moins d’un an. En Belgique, une famille jette en moyenne 15 kilos de vêtements par an. Quel gâchis !

JE SUIS VOTRE MAGASIN DE VÊTEMENTS PRÉFÉRÉS

Chez moi, vous pouvez acheter tout ce que vous souhaitez ! Je veille à satisfaire tous vos désirs. Je ne renonce à rien pour vous plaire ; je surfe sur les modes, je change régulièrement mes rayons, je fais très souvent des soldes et des promotions.

Le jeans, le t-shirt, l’écharpe, le sac à main, la casquette, l’accessoire de vos rêves à tout petit prix, c’est chez moi que vous le trouverez.

JE SUIS LA PUBLICITÉ

Je m’insinue partout chez vous, en vous, au plus profond de votre personne, je vous transforme en consommateur et consommatrice de tous les produits vendus dans le monde.

On me retrouve à la télévision, sur les smartphones, sur l’ordinateur, dans les journaux, dans la rue, je suis partout !

J’aide les grandes entreprises et les grandes marques (comme Nike, Adidas, H&M, Zara…) à vendre leurs produits.

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JE SUIS LE GOUVERNEMENT

Nous sommes le gouvernement de la Belgique. On aimerait bien réussir à imposer des règles aux grandes entreprises pour qu’elles respectent les droits des employé·e·s et protègent l’environnement. Mais, c’est très difficile car ces entreprises sont très puissantes !

De l’Ouzbékistan jusqu’à la Belgique, il est très difficile d’aller vérifier qu’elles respectent les personnes qui travaillent et la nature à toutes les étapes de fabrication.

JE SUIS UN CHEF D’UNE GRANDE ENTREPRISE DE VÊTEMENT

Je m’appelle Patrick, je suis le directeur d’une grande marque de vêtement. Mon entreprise vend des t-shirts partout sur la planète ! Mon objectif : faire le plus d’argent possible. C’est pour cela qu’il est plus facile de fabriquer nos vêtements en Asie, car on peut payer les travailleuses beaucoup moins cher et on n’est pas obligé de faire attention à l’environnement. Les gouvernements des pays nous laissent faire et au besoin, j’ai les moyens de les convaincre.

JE SUIS L’EAU

Je suis l’eau des mers, des océans et des cours d’eau.

Je suis très utilisée pour irriguer les champs de coton, qui ont besoin de milliers de litres pour pousser !

Je suis très fort polluée à cause des produits chimiques utilisés pour colorer les vêtements, ce qui rend malade les animaux qui vivent chez moi.

Je m’épuise de jour en jour.

JE SUIS L’AIR DE LA PLANÈTE

Je suis indispensable pour les êtres humains et les animaux.

Je me sens de plus en plus fatigué, chargé de gaz à effet de serre et de produits chimiques. L’industrie de la mode est en partie responsable de ma dégradation.

Il faut dire que les vêtements que les êtres humains achètent parcourent beaucoup de km ; pour un jeans, c’est jusqu’à 1,5 fois le tour de la terre !

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JE SUIS LE PÉTROLE

Je suis très utile et même indispensable depuis un siècle pour les êtres humains.

L’agriculture intensive dépend complètement de moi pour la fabrication des engrais chimiques, des pesticides qu’elle utilise dans ses champs. Mais je permets aussi de fabriquer le plastique qui se trouve partout. Sans parler que c’est grâce à moi qu’on fait de l’essence !

Le problème, c’est que lorsqu’on me brûle je produis des gaz à effet de serre. Je suis donc une des principales causes du réchauffement climatique ! Et en plus, mes réserves s’épuisent.

JE SUIS UNE PLANTE DE COTON

On me cultive principalement en Inde et en Ouzbékistan.

J’ai besoin de grandes quantités d’eau pour pousser. Par exemple, pour produire un t-shirt, il faut 70 douches d’eau  ; c’est ce que boit une personne adulte en trois ans …

En plus, ma culture est très polluante ; ¼ des pesticides vendus dans le monde sont pour moi.

JE SUIS JULIE, EMPLOYÉE D’UNE CHAÎNE DE VÊTEMENTS EN BELGIQUE (PRIMARK)

La marque qui m’emploie affiche des prix cassés toute l’année. Pour faire plaisir aux consommateurs ? Nous faire plaisir à nous, les employé·e·s, par contre, non !

Horaires difficiles, ambiance de travail stressante, rythme de travail très dur… me plaindre ? Pas question, je crains trop de perdre mon boulot. Et puis, là où les vêtements sont fabriqués, cela semble encore plus dur. J’ai trouvé des messages d’appel à l’aide sur l’étiquette de plusieurs vêtements !

JE SUIS JADE, UN ÉLÈVE DE 6E SECONDAIRE

Avec mes potes, après les cours, on aime bien se promener en ville. On fait souvent les boutiques même si on n’a pas toujours des sous. Mais bon ça va, pour 5 € on peut se trouver un chouette t-shirt !

C’est vrai que ce n’est pas de la super bonne qualité. Après quelques lavages, cela ne ressemble plus à grand-chose. Mais comme ce n’est pas cher, ce n’est pas grave. J’achète souvent des nouveaux vêtements, parce que c’est important de rester à la mode !

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ÉLÈVE FICHE 13 mmm Les droits humains n’ont pas de prix - Le Monde en Classe no 13 - Décembre 2022 INÉGALITÉS

JE SUIS JANAKI, VICTIME DU SYSTÈME SUMANGALI

Je suis une fille de 15 ans et je vis en Inde. Comme ma famille a très peu d’argent pour payer mon mariage, on m’a obligé à aller travailler 3 ans dans une entreprise de filage du coton. On nous paie 37 € par mois, payés à la fin du contrat. C’est de l’esclavage moderne !

On travaille 6 jours sur 7, souvent les chefs nous harcèlent. Nous dormons à 30 dans un dortoir et nous devons avoir une autorisation pour sortir. Nous avons donc très peu de contact avec l’extérieur.

JE SUIS SAYORA, D’OUZBÉKISTAN

Quand j’ai eu 14 ans, j’ai dû quitter l’école pour aller travailler à la récolte de coton. C’est le gouvernement de mon pays qui m’a forcée à y aller. On serait 1 million de personnes à faire du travail forcé en Ouzbékistan. On doit au minimum ramasser 60 kilos de coton par jour, mais notre salaire est misérable.

Pour faire pousser le coton, on utilise beaucoup d’engrais chimiques et de pesticides qui empoisonnent les eaux et les sols et qui abîment aussi ma santé. Je n’ose rien dire car sinon, le gouvernement risque de ne plus me donner de salaire.

JE SUIS RISMA, COUTURIÈRE EN INDONÉSIE

J’ai trois enfants que j’élève seule car je suis divorcée. Je voudrais qu’ils puissent aller à l’école pour ne pas devoir faire le même métier que moi. Chaque jour, je me lève à 4 h du matin pour préparer le petit déjeuner et faire le ménage jusque 6h, puis je pars au travail, où je fabrique des vêtements qui partent ensuite vers l’Europe. Je ne rentre jamais avant 19 h 30. C’est difficile car les conditions de travail sont très mauvaises et notre salaire très bas, insuffisant pour toute ma petite famille. Avec d’autres employés, nous avons créé un syndicat, c’est-àdire un groupe de personnes qui revendique ses droits. En effet, les chefs d’entreprises profitaient de nous et gagnaient tous les bénéfices ! Nous ne voulions pas nous laisser faire.

JE SUIS MYTHILI, OUVRIÈRE EN INDE

Je travaille dans une usine de teinture des vêtements. Ici, les femmes sont moins bien payées que les hommes. Les conditions de travail sont difficiles.

Pour donner leurs couleurs aux t-shirts, beaucoup de produits chimiques sont utilisés. Toute la journée, on respire donc des substances toxiques pour la santé. En plus, tous les produits chimiques, une fois utilisés, sont écoulés dans les rivières ; ce qui crée une pollution énorme ! Moi, je suis encore jeune mais j’ai peur de tomber très malade.

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Salaire minimal contre salaire vital

Tu es une couturière. Avec ton mari et tes deux enfants, vous formez une famille de 4. Quels seraient tes choix pour subvenir aux besoins de ta famille avec le montant de ton revenu ?

CHOIX DES DÉPENSES PRIX MES DÉPENSES

y Nourriture « Trois repas par jour pour 4, cela coûte cher mais c’est nécessaire »

y Loyer « Notre appartement n’est pas bien grand ni en très bon état, mais il vaut mieux ça que de se retrouver dans la rue ! »

y Soins santé « Je me suis blessée à la main avec la machine à coudre mais tant pis je me soignerai moi-même. Par contre, ma fille de 11 ans est malade ; j’aimerais bien aller voir un médecin »

y Éducation « Les enfants entrent en secondaire, ils ont besoin de nouveaux cahiers, de bics et de nouveaux crayons ! »

y Vêtements « Mes enfants grandissent si vite ! Il faudrait que je leur trouve de nouveaux habits. Et les miens sont usés »

y Transports « Nous habitons en périphérie du centre-ville. Il faut donc que nous puissions prendre le bus pour aller à l’école et moi au travail »

y Faire des économies « J’aimerais que mes enfants puissent faire de grandes études plus tard. Pour y arriver, il faut que nous économisions chaque mois. »

y Loisirs « Nous adorons aller au cinéma en famille de temps en temps ! »

y 15 € = un repas par jour durant un mois, toujours le même. ou y 125 € = 3 repas par jours durant un mois, de qualité et varié y 25 € = un appartement insalubre. ou y 50 € = un appartement en bon état. y 15 € = consultation d’un médecin pour enfant malade. y 10 € = points de suture pour la blessure à la main. y 10 € = fournitures scolaires . y 10 € = vêtements y 5 € = bus y 25 € = économies pour les études y 10 € = cinéma

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TOTAL
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Le défaut de fabrication du t-shirt

J’ai enquêté pour savoir où allait l’argent d’un t-shirt, lorsqu’il est acheté ! Et savez-vous ce que j’ai découvert ?

J’ai trouvé qu’il y avait un gros défaut de fabrication.

Si une personne achète un t-shirt à 29 € : 20,61 € reviennent à la marque et au magasin qui le vend ;  4,82 € servent à payer le coton, la transformation du coton en fil, les produits chimiques pour la teinture ; 3,39 € reviennent à payer pour les transports en bateau, camion…

Colorie le t-shirt en indiquant quelle part va à qui. Quel est selon toi, le défaut de fabrication dont parle Risma ?

Combien reste-t-il pour me payer moi, la couturière du t-shirt ?

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29 € €

Le CNCD-11.11.11 regroupe près de nonante organisations actives dans le domaine de la solidarité internationale, parmi lesquelles des ONG et des syndicats. Il a pour mission la sensibilisation, le plaidoyer politique et la récolte de fonds (Opération 11.11.11).

Abonnement gratuit www.cncd.be/le monde en classe

Le Monde en Classe, kesako ?

Le Monde en Classe est un outil semestriel d’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire. Il permet d’aborder, avec les élèves de l’enseignement primaire, des grands enjeux mondiaux tels que les inégalités mondiales, l’agriculture et l’alimentation, les migrations et les changements climatiques.

Dans chaque dossier, nous partons de la réalité de communautés du Sud et de leurs liens avec les pays du Nord. Nous y abordons certaines situations difficiles liées à ces enjeux mondiaux, qu’ils soient de nature politique, économique, sociale, historique ou autre. Nous les introduisons généralement à travers des histoires illustrées. Celles-ci correspondent à trois niveaux de complexité qui couvrent les besoins de l’enseignement primaire. Ces niveaux sont symbolisés par des étoiles m

Ces histoires sont le point de départ de séquences pédagogiques. Chaque dossier en propose ainsi l’exploitation, et ce, sur des modes différents : s’informer, créer, se mobiliser. Les élèves plus agé·e·s seront amené·e·s à réfléchir aux problèmes concrets des communautés du Sud illustrés dans le récit, et à quelle solution leur donner. Ils découvriront aussi les réponses réelles apportées par les associations locales du Sud avec lesquelles travaillent nos ONG membres.

Et comme ce genre de situation n’est bien souvent qu’un exemple parmi des milliers d’autres, nous amenons les élèves à prendre conscience de la dimension souvent planétaire du problème qu’iels découvrent. Ce faisant, iels se dotent d’acquis nécessaires pour exercer leur rôle de « citoyen·ne·s du monde ».

Un dossier du Monde en Classe se compose de fiches « PROF » et de fiches « ÉLÈVE ». Les premières offrent à l’enseignant·e des informations et des propositions de séquences pédagogiques à faire en utilisant les fiches « ÉLÈVE ». Les fiches « ÉLÈVE » sont à photocopier et distribuer aux élèves. Elles comportent les histoires à lire et des supports graphiques pour les activités de type s’informer, créer et se mobiliser

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