Un petit garçon des années 60 décrit avec tendresse et drôlerie l’arrivée en famille d’accueil, la campagne d’Annecy, le tuteur, la nourrice, les cantonniers et les autres « mômes », ces « perdants magnifiques » qui usent avec lui leurs fonds de culotte sur le perron. Pour un enfant de trois ans qui se retrouve en nourrice, c’est le lieu de l’attente et de la solitude, et pour l’enfant qui grandit, le lieu des rencontres, de l’apprentissage et de la difficulté d’être, le lieu où l’on rêve de retrouver les marches du foyer familial.
Avec cette langue si particulière, affranchie, simple et lucide, très proche de l’oralité, Dominique Fabre nous replonge un peu plus profondément dans l’univers de Ma vie d’Edgar (le roman bouleversant paru au Serpent à plumes en 1998).
Conjuguée au présent éternel de l’enfance, la prose poétique de Dominique Fabre nous entraîne doucement vers ces marches, où, bien naturellement, on se surprend à rêver.