SEPTEMBRE 2023
Vol. 37, n°3
Prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles pour le secteur des services automobiles
APPLIQUER L’ANTIROUILLE DANS UN LIEU
AMÉNAGÉ, TOUT LE MONDE Y GAGNE 4
Des idées inspirantes pour vos dialogues de sécurité 3
Un véhicule électrique aussi ça se dépanne ! 5
PIERRE LANGEVIN
sommaire sommaire
3 Des idées inspirantes pour vos dialogues de sécurité
4 Appliquer l'antirouille dans un lieu aménagé, tout le monde y gagne
6 Un véhicule électrique aussi ça se dépanne !
8 Asthme professionnel et isocyanates : tout un mélange !
10 Une recherche pour mieux comprendre ce qui influence le levage sécuritaire des véhicules
12 Top 10 des nonconformités sur les chariots élévateurs
14 Améliorer la culture de la santé et la sécurité au travail, un gage de succès
Notre mission
AUTO PRÉVENTION se donne comme mission d’accompagner les travailleurs et les employeurs du secteur des services automobiles dans la prise en charge de la santé et de la sécurité du travail afin de prévenir et d’éliminer les risques d’accidents et de maladies professionnelles. Pour y parvenir, AUTO PRÉVENTION offre divers services, sans frais, dont :
• La formation;
• L'information;
• La recherche et le développement;
• Les conseils et l'assistance technique;
• D'autres activités de sensibilisation aux bonnes pratiques.
AUTOPRÉVENTION vise à être un partenaire incontournable reconnu pour son leadership et ses actions en matière de prévention des lésions professionnelles en milieu de travail.
1 800 363-2344
DIRECTRICE GÉNÉRALE Sylvie Mallette
COPRÉSIDENT PATRONAL Guy Letellier (ASPMQ)
COPRÉSIDENT SYNDICAL Éric Boudreault (Unifor, section locale 4511)
TRÉSORIER Denis Mélançon (ASA)
ASSOCIATIONS MEMBRES ET LEURS REPRÉSENTANTS
AUTOPRÉVENTION
Association des industries de l’automobile du Canada, division Québec (AIA)
Mario Comtois
ASSOCIATION SECTORIELLE SERVICES AUTOMOBILES
Association des marchands Canadian Tire du Québec
Jean-François Deshaies
Association des professionnels du dépannage du Québec (APDQ)
Réjean Breton
Association des recycleurs de pièces d’autos et de camions (ARPAC)
Simon Matte
Association des services de l’automobile inc. du Québec (ASA)
Denis Mélançon
Association des spécialistes de pneu et mécanique du Québec inc. (ASPMQ)
Guy Letellier
Corporation des carrossiers professionnels du Québec (CCPQ)
Luc Fillion
Corporation des concessionnaires d’automobiles du Québec (CCAQ)
Céline Servant
Fédération démocratique de la métallurgie, des mines et des produits chimiques (CSD)
Dany Caron • Marc Cloutier
Fédération de l’industrie manufacturière (FIM – CSN)
Claude Bernier • André Giguère
Unifor Québec
Jean-Yves Filion • Gaétan Legault
Unifor, section locale 4511
Patrick Caisse • Éric Boudreault
RÉDACTRICE EN CHEF Inès Tchakima tchakima@autoprevention.org
COLLABORATEURS François Bélanger, Martine Charette, Alexandre Cormier, Karine Dionne, Jonathan Fortier, Jocelyn Jargot, Marianne Laforte, Samuel Laverdière, Marie-Andrée Pâquet, Geneviève Taillefer.
La revue électronique AUTOPRÉVENTION est publiée trimestriellement par :
AUTOPRÉVENTION
4605, boul. Lapinière, bureau 150, Brossard (Québec) J4Z 3T5
Téléphone : 450 672-9330 ou 1 800 363-2344
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ISSN 2817-6200
2 AUTOPRÉVENTION
autoprevention.org
gestion
Des idées inspirantes pour vos dialogues de sécurité
par Karine Dionne et Jonathan Fortier conseillers en prévention
Le dialogue de sécurité est une excellente activité de prévention pour livrer de l’information et discuter avec les travailleurs. Cependant, les gens qui animent ces réunions se plaignent parfois d’être en panne d’inspiration concernant les sujets à discuter. Afin de leur faciliter la tâche, nous vous proposons une liste d’éléments pertinents à aborder lors de prochains dialogues avec les travailleurs.
• Présenter le programme de prévention ou le plan d’action, les membres du comité de santé et de sécurité (CSS) (s’il y a lieu), la politique SST, etc.
• Raconter un événement tragique dans l’actualité ou résumer les conclusions d’un rapport d’accident grave récemment publié par la CNESST.
• Revenir sur un comportement dangereux ou une mauvaise pratique observés dans le milieu de travail (ex : un travailleur qui monte sur les fourches d’un chariot élévateur).
• Présenter le plan des mesures d’urgence, faire un rappel sur le point de rassemblement, revenir sur le compte rendu de l’exercice d’évacuation annuel. Aussi, mentionner qui sont les secouristes de l’entreprise et l’endroit où leurs noms sont affichés, rappeler la pertinence de remplir le rapport d’accident et l’importance de maintenir les sorties de secours dégagées en tout temps, etc.
• Parler des risques présents dans l’entreprise identifiés par le CSS.
• Faire le point sur des éléments amenés lors d’une formation et valider la compréhension des travailleurs et la conformité de l’entreprise.
• Faire un rappel ou un renforcement concernant les équipements de protection individuelle (bottes, lunettes, protecteurs auditifs, dossard, etc.) à porter lors du quart de travail.
SOURCES :
• Présenter les « tolérances zéro » de la CNESST : chute de hauteur de plus de trois mètres, chute de hauteur à partir d’une échelle, contact avec une pièce en mouvement d’une machine, etc.
• Aborder un sujet saisonnier (ex : travailler à la chaleur l’été, travailler au froid l’hiver, risques de blessures lors de la saison des pneus, etc.).
• Discuter des causes d’un accident de travail survenu dans l’entreprise suite à l’enquête, des mesures correctives identifiées pour éviter que cela ne se reproduise ainsi que des leçons apprises.
• Faire un retour sur le déroulement du CSS (sujets discutés, actions en cours, actions complétées, etc.).
• Discuter de tous autres sujets connexes à la santé et la sécurité.
Bref, il n’est pas sorcier de faire un dialogue de sécurité. Il suffit simplement d’un peu de préparation afin de renforcer l’impact de votre intervention.
1 cnesst.gouv.qc.ca/fr/preventionsecurite/santepsychologique/risquespsychosociauxliesautravail
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PIERRE LANGEVIN 3 SEPTEMBRE 2023
Appliquer l’antirouille dans un lieu aménagé, tout le monde y gagne
Vous appliquez de l’antirouille à partir d’une baie de travail et cela dérange les autres travailleurs? Vous hésitez à aménager une ventilation et à implanter des mesures de prévention puisque le produit utilisé est écologique et sans danger? Pourtant, la pulvérisation d’antirouille comporte des risques d’incendie et d’explosion, d’exposition respiratoire et cutanée et de glissade. Faisons le point pour mieux comprendre et gérer tous ces risques.
RISQUES D’INCENDIE ET D’EXPLOSION
Qu’il soit écologique ou traditionnel, l’antirouille n’est jamais appliqué sous sa forme liquide originale, mais est plutôt pulvérisé. Ce procédé émet des milliers de petites gouttelettes combustibles dans l’air, comparables à de la poussière de bois. Cela peut créer une atmosphère explosive s’il y a présence d’une source d’ignition (meulage, soudage, oxycoupage, etc.) dans un rayon de moins de 20 pieds (NFPA 33, art. 14.1 Standard for spray application using flammable or combustible materials).
Pour bien contrôler les paramètres environnementaux, le poste d’antirouille doit être doté d’une ventilation locale et isolé des autres opérations par une paroi ou un rideau.
RISQUES D’EXPOSITION AU PRODUIT
La présence de milliers de gouttelettes d’antirouille a pour effet de multiplier le contact avec les voies respiratoires et cutanées. On peut obtenir la liste des effets à la santé en consultant la section 11 (données toxicologiques) de la fiche de données de sécurité (FDS) du produit. On doit privilégier un antirouille exempt de solvants ou de composés organiques volatils (COV) en consultant la section 3 de la FDS (composition/information sur les ingrédients) et le répertoire toxicologique - CNESST.
Même si la FDS n’en fait pas mention, les brouillards d’huile sont des émissions fugitives qui sont soumises à des limites d’exposition. Au Québec, l’article 40 du Règlement sur la santé et la sécurité du travail prévoit des limites d’exposition journalière de 10 mg/m3 pour les brouillards d’huile végétale et de 5 mg/m 3 pour les brouillards d’huile minérale.
On privilégie un antirouille à base d’huile végétale puisque sa limite d’exposition plus élevée indique qu’elle est moins nocive que l’huile minérale.
4 AUTO
PRÉVENTION
PIERRE LANGEVIN PIERRE
M. Mathieu Gosselin, contrôleur d’atelier et M. Mario Zannoni, préposé antirouille chez Sherbrooke Toyota, consultent la FDS de leur antirouille à base d’huile végétale.
LANGEVIN
par Geneviève Taillefer, conseillère en prévention et Martine Charette, conseillère en hygiène industrielle
santé
Poste d’antirouille chez Sherbrooke Toyota
Le mode d’application de l’antirouille constitue un danger même si le produit est dit «bio» ou «écologique».
LA PROTECTION RESPIRATOIRE
Lors d’un procédé de pulvérisation, la ventilation ne permet pas de capter au point d’émission, les particules d’huile émises dans l’air, ce qui rend nécessaire le port d’une protection respiratoire. Le type de protection varie selon le produit utilisé. Vos choix doivent être intégrés dans un programme de protection respiratoire conformément aux exigences légales du RSST, article 45.1.
Antirouille sans solvant ou COV
Demi masque réutilisable avec filtre P100 ou masque jetable P100.
Antirouille avec solvants ou COV
Demi masque réutilisable avec cartouches pour vapeurs organiques et préfiltres P100.
La lettre P dans P100 signifie que le filtre est à l'épreuve des particules contenant de l'huile, contrairement aux filtres de catégorie N (aucune résistance) et R (résistance limitée à 8 heures).
LA PROTECTION CUTANÉE
Les brouillards d’huile obstruent les pores de la peau, ce qui peut entraîner des éruptions cutanées ou des pertes de poils (cheveux). De plus, les antirouilles contiennent des additifs qui causent des irritations. Pour prévenir l’exposition cutanée, on protège tout le corps avec une combinaison, des gants, une visière ou des lunettes de sécurité.
RISQUES DE GLISSADE ET DE CHUTE DU VÉHICULE
La pulvérisation d’antirouille rend le plancher huileux à risque de glissade. Un entretien rigoureux des planchers, des patins du pont élévateur, et le port de chaussures ou couvre chaussures à semelles antidérapantes permettront de réduire ce risque.
UNE ENTREPRISE
QUI A PRIS LES DEVANTS
Chez Sherbrooke Toyota, la santé et la sécurité du personnel ont été considérées en priorité pour l’aménagement d’une baie dédiée à l’antirouille.
«L’application d’antirouille n’est pas une tâche appréciée des travailleurs. On n’a donc pas hésité à investir pour garder notre monde» nous dit M. Guy Robillard, directeur du service chez Sherbrooke Toyota.
Leur consultant en ventilation a proposé un design pourvu d’une captation au sol et au plafond et d’un éclairage étanche, ce qui
permet de contrôler le risque incendie et de maintenir une meilleure qualité de l’air. Le poste d’antirouille a été aménagé dans un bâtiment séparé des opérations de mécanique et de carrosserie, loin de toute opération de meulage, soudage et oxycoupage. De plus, un rideau isole le poste de travail des activités d’esthétique. La facilité d’entretien des lieux a également été considérée. Le choix d’un nettoyant à plancher efficace et l’utilisation d’une pellicule plastique pour recouvrir les bras pivotants du pont élévateur éliminent les opérations de frottage exigeantes pour les articulations.
En considérant les aspects de santé et de sécurité, il est possible de réaliser des activités d’antirouille de manière sécuritaire pour tous.
PIERRE LANGEVIN santé
PIERRE LANGEVIN
5 SEPTEMBRE 2023
Un véhicule électrique aussi ça se dépanne !
par Jocelyn Jargot, conseiller en prévention
Avec le nombre grandissant de véhicules électriques et hybrides (VÉ) circulant sur nos routes, la fréquence des pannes et des accidents dans lesquels ils sont impliqués ne peut qu’augmenter. Ainsi les professionnels du remorquage sont plus que jamais concernés par cette nouvelle réalité. En terme de sécurité du travail cela implique que les opérateurs de dépanneuses sont désormais exposés aux risques spécifiques de ces véhicules et ce, pour l’ensemble des situations possibles.
LES
RISQUES DES VÉHICULES
ÉLECTRIQUES EN CAS DE PANNE ET D’ACCIDENT
Un VÉ carrossable et en bon état présente peu de risques supplémentaires pour la sécurité qu’un véhicule à carburant. Toutefois, des méthodes particulières de remorquage s’imposent pour éviter de provoquer des bris. En cas d’accident, d’immersion ou de sortie de route, des risques moins habituels peuvent surgir : en particulier le risque électrique, le risque chimique et le risque incendie. Pour ces raisons, il est primordial que les opérateurs de dépanneuse soient sensibilisés aux dangers, que les méthodes et équipements de travail soient adaptés pour effectuer un travail sécuritaire et efficace et que les informations spécifiques au véhicule soient accessibles. Nous allons dresser ici un portrait général des points importants à retenir.
TYPES DE RISQUES EXEMPLES PARTICULIERS AUX VÉ
Risque électrique
Une composante alimentée par la batterie haute tension qui a subi un choc ou un câble dénudé peuvent comporter un danger de choc électrique.
LA DÉPANNEUSE
Risque incendie
Un courtcircuit dans la batterie haute tension peut entraîner un phénomène appelé « emballement thermique » qui se terminera par un incendie très difficile à contrôler.
Risque chimique
Une exposition à une fuite d’électrolyte de batterie LiIon présente un danger de brûlure sévère de la peau ou des yeux.
Tous les VÉ devraient être déplacés de préférence au moyen d’une dépanneuse à plateforme ou avec un chariot de transport comme sur la photo. Les roues motrices d’un VÉ ayant la capacité de générer de l’électricité par leur simple rotation, déplacer un VÉ sur ses roues pourrait créer des dommages ou provoquer un incendie. Il faut donc toujours consulter la section remorquage du manuel du propriétaire pour vérifier la méthode recommandée. À ce propos il est parfois permis de déplacer un VÉ les roues au sol, mais dans ces cas il y a une vitesse et une distance à ne pas dépasser et il se peut qu’une programmation de mise au neutre soit requise
6 AUTOPRÉVENTION sécurité
AUTO PRÉVENTION
Utilisation d’un chariot de transport permettant d’éviter que les roues motrices ne tournent lors du remorquage
préalablement. Faute d’informations spécifiques au modèle, année et fabricant du VÉ, il est préférable de s’en tenir aux principales méthodes dont voici un résumé.
X x
LES ÉQUIPEMENTS DE PROTECTION
AWD TRACTION PROPULSION
X X X x X x x x X
Se fier au manuel
X X X X X X x x x
Dépendant de la sévérité de l’accident ou de la panne, il peut être nécessaire pour l’opérateur de porter différents équipements de protection individuelle (ÉPI) à certaines étapes de la procédure de dépannage. Par exemple dans les cas les plus sévères le port des équipements de protection individuelle (EPI) suivants peut être requis :
• Chaussures de sécurité munies de semelles isolantes (symbole Ω);
• Gants isolants Classe 0 (1000V) protégés d’un gant de cuir pour les opérations de retrait du coupe circuit principal (personne formée seulement);
• Protection des yeux en cas de fuite d’électrolytes.
LE RISQUE D’EMBALLEMENT THERMIQUE
Si la batterie haute tension est impactée et déformée il y a un risque de feu par emballement thermique, une réaction qui peut mettre plusieurs minutes, voire plusieurs heures à se manifester. Il faudra surveiller : odeurs, fumée, chaleur et autres indices. Il vaut mieux rester à distance et contacter les pompiers. Ces feux sont très difficiles à éteindre et vous ne pourrez pas intervenir avec de simples extincteurs ABC. Il est possible qu’un emballement thermique se produise pendant le transport, ce qui nécessite une surveillance accrue du véhicule. Le risque sera ensuite transféré à la fourrière ou tout autre endroit où vous déposerez le véhicule. Il faudra respecter une quarantaine de deux jours (48 heures) qui peut se résumer en une distance de sécurité de 50 pieds ou 15 m des bâtiments et autres véhicules ou encore par une zone protégée avec des blocs de béton ou tout autre moyen équivalent. Il sera aussi important d’identifier le risque lorsque le véhicule sera entreposé.
Il sera aussi important d’identifier les risques lorsque le véhicule sera entreposé.
CONCLUSION
Dépanner un véhicule électrique accidenté nécessite des connaissances particulières. Il existe des procédures et des équipements spécifiques pour intervenir avec les VÉ. Une formation de sensibilisation a été développée pour informer les professionnels du remorquage à propos de cette nouvelle réalité. Des travailleurs informés sauront plus facilement éviter de poser des gestes dangereux. Un risque mal connu ou sousestimé et le manque d’expérience augmentent la probabilité que survienne un accident. Pensez prévention !
sécurité
AUTO PRÉVENTION
AUTO PRÉVENTION
STATEWIDE TOWING INC. 7 SEPTEMBRE 2023
Isoler le véhicule est un point important à la fourrière
santé
Asthme professionnel et isocyanates : tout un mélange!
par Marianne Laforte,
L’asthme professionnel est causé par l’exposition des travailleurs à des substances irritantes pour les voies respiratoires ou à une réaction allergique à un sensibilisant respiratoire. Dans le secteur des services automobiles, les isocyantates sont l’un des agents sensibilisants qu'on retrouve le plus.
Cette maladie irréversible peut sérieusement affecter la qualité de vie des travailleurs atteints. Dans certains cas, un changement de carrière peut même s’avérer nécessaire. Voyons ensemble comment reconnaître les signes et les symptômes de l’asthme professionnel et les moyens de prévention pour l’éviter.
UNE BOUFFÉE À LA FOIS
L’asthme professionnel est un syndrome respiratoire qui amène un rétrécissement des conduits d’air dans les poumons, provoqué par une réaction inflammatoire des bronches.
Il faut savoir que les travailleurs ne réagiront pas tous de la même façon face à l’exposition à un sensibilisant respiratoire. L’asthme peut apparaître à la suite d'une seule exposition à une grande quantité de produit ou après de petites expositions répétées. Il peut aussi se manifester après plusieurs mois ou plusieurs années d’exposition. Dans tous les cas, l’asthme est irréversible
muscles relâchés resserrement musculaire
Symptômes associés à l’asthme professionnel
• Toux
• Respiration sifflante ou difficile
• Sécrétions abondantes
• Souffle court, sensation d’être essoufflé
Mais attention, ces symptômes sont généralement présents en soirée. Certaines personnes peuvent mettre des mois avant de faire le lien avec le travail.
inflammation
Bronche normale Bronche asthmatique Bronche asthmatique lors d'une crise
poumonquebec.ca/maladie/asthme/questcequeasthme.php
et une crise peut se déclencher en présence d’une infime quantité du produit allergène. Le développement de l’asthme professionnel peut être affecté par des facteurs tels que la prédisposition personnelle aux allergies, être fumeur, la durée et le degré d’exposition à un agent sensibilisant.
Au début de la maladie, on peut constater une diminution des symptômes durant les fins de semaine, les congés et les vacances.
Ces indices peuvent aider à faire un lien avec le travail. En cas de doute, communiquez avec les équipes de santé au travail de votre CISSS ou CIUSSS . Si vous consultez un médecin, veuillez apporter la fiche de données de sécurité d’un des produits contenant des isocyanates.
TOUT LE PERSONNEL Y EST EXPOSÉ
Que vous soyez peintre, débosseleur, conseiller technique ou même affecté à des tâches administratives ou de gestion, le risque d’asthme professionnel est présent.
Surtout si les tâches d’application d’apprêt se font hors des aires d’application à rideau ou des chambres à peinture.
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conseillère en prévention par Samuel Laverdière, conseiller en hygiène industrielle
AUTOPRÉVENTION
METTRE TOUTES LES CHANCES DE SON CÔTÉ
santé 1 ÉLIMINATION À LA SOURCE
La meilleure stratégie de prévention, c’est d’éliminer le produit à la source et le remplacer par un autre produit moins dangereux. Dans le cas des isocyanates, il est seulement possible d’éliminer les apprêts avec la technologie UV. Dans le cas des vernis, il n’y a pas de technologie de remplacement qui offre la même durabilité que les produits à base d’isocyanates sur le marché à l’heure actuelle.
2 PROTECTION COLLECTIVE ET INDIVIDUELLE
L’article 42 du RSST indique que l’exposition aux isocyanates doit être réduite au minimum, y compris quand elle est inférieure aux valeurs limites d’exposition de l’Annexe 1 Il est donc primordial de travailler avec les équipements de protection adéquats même quand l’exposition est inférieure aux valeurs limites d’exposition.
En salle de mélange*
Protection collective Protection individuelle
• Ventilation générale
• Ventilation à la table de mélange
• Masque avec cartouches pour vapeurs organiques COV (boîtier de couleur noir) –requis en absence de ventilation à la table de mélange
Application d’apprêt
• Aire d’application à rideaux utilisée en mode évacuation extérieure
• Masque ou cagoule à adduction d’air
Application de vernis en cabine de peinture
• Cabine à peinture ventilée
• Masque ou cagoule à adduction d’air
*En salle de mélange, la protection respiratoire comme le masque à cartouche est recommandée si votre table de mélange de peinture n’est pas ventilée. Lorsqu’une ventilation derrière la table est présente et suffisante, le masque n’est pas requis.
POURQUOI LA PROTECTION INDIVIDUELLE CHANGE SELON LE TYPE D’APPLICATION?
Liants ou (Acrylique,résines
Pour avoir plus d’information, veuillez consulter notre fiche technique sur les autres risques reliés à la préparation et la pulvérisation de produits de finition automobile.
les durcisseurs, activateurs ou catalyseurs des revêtements à deux composantes en peinture et en revêtement de caisses. Selon la réglementation en vigueur, l’exposition aux isocyanates doit être réduite au minimum Ils sont Irritants pour les yeux, peau et les voies respiratoires Sensibilisants respiratoires et cutanés L’exposition peut causer une réaction allergique, l’asthme professionnel, chez 5% 10% des personnes exposées, même si les isocyanates sont présents en faible quantité. La maladie peut se manifester après plusieurs mois ou années d’exposition. L’asthme professionnel est irréversible et peut obliger un changement de carrière. Symptômes toux, sécrétions abondantes, respiration sifflante, etc. Ces symptômes apparaissent en présence d’exposition et disparaissent le soir ou en l’absence d’exposition. Des tests médicaux permettent d’identifier les personnes sensibilisées. Solvants et diluants* Par contact dermatoses et assèchement de la peau Parinhalationdesvapeurs atteintesausystèmenerveuxcentral,dontperted’appétit,irritabilité,nausées,étourdissements
La pulvérisation augmente la dispersion des vapeurs et des particules dans l’air. De ce fait, elle accentue l’exposition des travailleurs, favorisant l’apparition de la maladie. L’utilisation d’un masque complet ou d’une cagoule à adduction d’air protège adéquatement les travailleurs pour ainsi réduire au minimum l’exposition telle que requise par la réglementation. Mais attention, certains masques ne conviennent pas à tous les utilisateurs et à toutes les situations de travail. En effet, la taille du masque et du harnais de tête doivent convenir au visage et à la tête de chaque utilisateur. De plus, les travailleurs portant une barbe ou une moustache ne pourront pas utiliser un masque complet ou un demi masque ajusté au visage, mais devront plutôt opter pour une cagoule ou un casque à visière avec bavette recouvrant les épaules. Il est obligatoire de mettre en place un programme de protection respiratoire (voir exemple ). Le demimasque quant à lui, ne protège pas toute la peau et les yeux du travailleur, il faudra donc dans ce cas, protéger les yeux avec des lunettes étanches et la peau du visage avec une visière.
SEPTEMBRE 2023
AUTO PRÉVENTION
La pulvérisation La pulvérisation permet de disperser un liquide sous forme de très fines gouttelettes. Ce procédé permet un étalement uniforme du produit, mais augmente considérablement les dangers en vaporisant dans l’air des produits inflammables et dangereux pour la santé. Les chambres de mélange et les cabines de pulvérisation de peinture sont classées comme étant des lieux dangereux, en raison de la présence de vapeurs inflammables Dangers pour la santé Isocyanates* Les isocyanates sont une famille de produits chimiques souvent présents dans
époxy, uréthane, acrylates, etc.)* Dermatosesdecontactavecleproduitliquideoulespoussières lors du sablage de revêtement sec. Certains peuvent être dessensibilisantscutanés,menant desréactionsallergiques comme l’eczéma. Pigments* Souvent à base de métaux lourds (chrome, zinc, cadmium, oxydesdetitane),lespigmentsontdiverseffetssurlesorganes vitauxtelsquelefoie,lesreins,lespoumonsousurlessystèmes sanguin ou nerveux. Contrainte ergonomique Le maintien de postures statiques ou non neutres, le poids ou la configuration des équipements, hauteur ou l’angle dessurfaces pulvériserpeuventfaireaugmenterlesrisquesde développerdestroublesmusculosquelettiques(voirledossier technique Ergonomie Troublesmusculosquelettiques»). Dangers pour la sécurité PULVÉRISATION ET PRÉPARATION DES PRODUITS DE FINITION AUTOMOBILE Peinture, apprêts, vernis, revêtement de caisses FICHE TECHNIQUE BESOIN D’AIDE ? N’hésitez pas contacter un conseiller d’Auto Prévention. Auto Prévention avril L’information contenue document doit être complétée documents produits par L’information les normes les règlements sommaire. Seuls les textes officiels fournissent l’information complète. UTOPRÉVENTION 1autoprevention.org 800 363-2344 CodedeconstructionduQuébec,chapitre Électricité.[B-1.1,r.2] 2 Règlementsurlasantéet sécuritédutravail(S-2.1, 13),Québec2019 Règlementsurlasantéetlasécuritédutravail SectionVII Vapeursetgazinflammables.Québec s.n.,2019.[S-2.1, 13] Lapeinturedesvéhicules Guided'évaluationdesateliers carrosserie StandardforSprayApplicationusingFlammableorCombustibleMaterials(NFPA33-16) FlammableandCombustibleLiquidsCode(NFPA30) Loisur santéet sécuritédutravail(S-2.1) RecommendedPracticesonStaticElectricity(NFPA77) Guide appareils protectionrespiratoireutilisésauQuébec Choix,entretienetutilisationdesappareilsdeprotectionrespiratoires(CSAZ94.4-11) Aircomprimérespirable productionetdistribution(CSAZ180.1-13) Codenationaldepréventiondesincendies Code du bâtiment Seréférer fichesdedonnéesdesécuritédesproduitsemployéspourconnaître compositiondesproduits utilisés,leurspropriétés leurseffetspossiblessur santé. Protection de la peau et des yeux Porter une combinaison complète couvrant tout corps et la tête durant la pulvérisation. Les gants minces en nitrile permettent une bonne dextérité, mais ils doivent être changés régulièrement. Des lunettes de protection doivent être portées en tout temps, sauf durant l’utilisation d’un masque complet, d’une cagoule ou d’un casque avec visière. Attention de mettre le capuchon par-dessus le masque complet pour ne pas nuire l'étanchéité du masque. ILLUSTRATIONS ANDRÉ MISE À LA APPROUVÉETERRE FicheTechnique_Pulverisation-2.indd 28-04-20 9
sécurité
PONT ÉLÉVATEUR HORS TERRE À 2 COLONNES (HT2C)
par François Bélanger, conseiller en prévention
Un jeune travailleur de 18 ans a perdu la vie en 2014 lorsqu’une minifourgonnette est tombée d’un pont élévateur. Suite à cet événement, Auto Prévention a mis en place le Groupe de prévention MaximeFortier composé de plusieurs acteurs du milieu. C’est ce comité qui a fait une demande à l’Institut de recherche RobertSauvé en santé et sécurité du travail (IRSST) afin d’y voir plus clair sur la sécurité des ponts élévateurs hors terre à 2 colonnes (HT2C), soit le type de pont le plus impliqué dans des événements suite au sondage réalisé dans le cadre du projet de recherche avec l'IRSST.
L’équipe de recherche de l’IRSST a étudié, sous les angles de sécurité et d’ergonomie, les différents aspects du levage des véhicules afin de mieux comprendre pourquoi des véhicules chutent de ce type de pont élévateur. Les résultats de ces travaux ont mené à un rapport de recherche, une fiche synthèse qui sera bientôt disponible et une conférence web (40 min).
Cette étude nous apporte des données scientifiques d’intérêt pour bien comprendre les différents enjeux sur la stabilité du véhicule et sur le travail des techniciens.
VOICI QUELQUES FAITS SAILLANTS
• La responsabilité est partagée : toutes les personnes du secteur doivent s’impliquer;
• Les personnes qui répartissent le travail ont un rôle important à jouer ! Par exemple : refuser les véhicules trop lourds ou trop rouillés; répartir le travail en s’assurant que le véhicule, le pont, le travail à faire et l’expérience du technicien sont compatibles;
• Pour les gros véhicules, comme les « pickups », considérer que la capacité de levage du pont ne suffit pas;
• Le risque de glissement du véhicule sur les patins est réel. Il faut choisir les bons patins et bien les placer (ex. : point de levage bien centré);
• Attention à l’usure du pont : elle peut augmenter les risques lors du levage.
ATTENTION AUX GROS VÉHICULES !
Il s’agit d’une préoccupation importante dans le secteur et le rapport de recherche identifie certains éléments importants à ce sujet. La configuration allongée des camionnettes et des fourgonnettes fait en sorte qu’une grande proportion du véhicule est dans le vide lorsqu’il est soulevé. Le long « porteà faux » d’une camionnette avec un chargement au coffre, peut surcharger les bras arrières du pont élévateur et favoriser l’apparition d’un mouvement de balancement (oscillation du véhicule). En plus d’accentuer le risque de chute du véhicule, ces phénomènes peuvent conduire à de l’usure prématurée du pont élévateur.
10 AUTOPRÉVENTION
Une recherche pour mieux comprendre ce qui influence le levage sécuritaire des véhicules
RICHARD DUSSAULT
sécurité
Instrumentation pour mesurer les forces appliquées au niveau des quatre patins.
Il a été démontré par l’IRSST que le poids d’une camionnette vide (Ford F 150) repose à 46% sur les bras avant et 54% sur les bras arrière du pont élévateur. Si on fait simplement ajouter une charge d’environ 200 kg dans la caisse, on se retrouve alors avec 71 % du poids qui repose sur les deux bras arrière du pont élévateur.
C’est l’équivalent d’avoir une petite voiture (1000 kg) sur chacun des bras arrière! Il est donc important d’utiliser un pont élévateur avec une capacité offrant une marge de sécurité plus importante pour compenser ce phénomène. Certains techniciens vont aussi avancer davantage ces types de véhicules pour diminuer l’extension des bras arrière et donc diminuer la flexion. C’est évidemment du « cas par cas » et chaque situation doit être analysée afin de trouver le meilleur équilibre.
déclare un participant de l’étude.
Camionnette vide équilibre du poids sur les patins
Camionnette chargée patins arrière surchargés
Éléments à considérer par l’employeur pour le levage des plus gros véhicules :
• Laisser le temps nécessaire pour lever les véhicules plus risqués;
• Favoriser l’entraide entre les travailleurs;
• Fournir tous les équipements nécessaires (ex. patins, adaptateurs pour patins, chandelles);
• Prendre des décisions : lever ou pas ? Si oui, sur quel type de pont.
LES PETITS VÉHICULES
NE SONT PAS SANS RISQUES !
Selon les résultats des tests, il faut aussi faire attention à la soussollicitation des bras du pont élévateur particulièrement pour les plus petits véhicules. Effectivement, un bras
trop peu chargé, suite à une usure (déformation), pourrait avoir tendance à pivoter sous le véhicule. L’usure du pont est donc un phénomène à ne pas négliger concernant la répartition des forces entre les quatre bras. Ultimement c’est au technicien d’effectuer le levage, mais le choix/achat du pont, la répartition du travail, la sensibilisation du client à décharger son véhicule, la méthode choisie par l’employeur pour favoriser l’entretien du pont sont des exemples d’éléments qui peuvent favoriser un levage plus sécuritaire.
Répartition du poids sur les patins pour un véhicule compact sur un pont usé
Merci à l’équipe de l’IRSST pour leur précieuse collaboration.
« Un pickup... c’est la guerre des étoiles 8. Chaque pickup est unique dans son genre. »
IRSST 11 SEPTEMBRE 2023
sécurité
Top 10 des non-conformités sur les chariots élévateurs
par Jonathan Fortier, conseiller en prévention
Les chariots élévateurs sont présents chez plusieurs membres d’Auto Prévention. Ce n’est pas un hasard si notre formation « Conduite sécuritaire des chariots élévateurs » est l’une de nos formations les plus populaires. De plus, la portion pratique de cette formation amène nos conseillers en prévention à se rendre dans les milieux de travail. Cela permet de constater plusieurs anomalies sur les véhicules utilisés par les travailleurs. Voici une liste non exhaustive des éléments non conformes les plus souvent observés :
PHARES AVANTS DÉFECTUEUX
Les phares ne servent que lorsque les déplacements du chariot ont lieu dans un environnement sombre. Toutefois, il est important qu’ils fonctionnent adéquatement lorsqu’on en a besoin, que ce soit lors de l’entrée dans une remorque ou encore lors d’une sortie à l’extérieur avant le lever ou après le coucher du soleil.
KLAXON NON FONCTIONNEL
La norme ASME B56.1 est claire à ce sujet, un klaxon ou tout autre avertissement sonore pouvant être commandé par le cariste, doivent être présents et fonctionnels sur le chariot élévateur.
PNEUS TROP USÉS OU FISSURÉS
Les pneus des chariots élévateurs ont une durée de vie relativement longue dépendamment de la surface et du nombre de déplacements effectués dans une journée. Trop souvent, il arrive de constater que les pneus des véhicules sont pratiquement lisses, que la broche du pneu est visible ou encore que des morceaux de caoutchouc ont été arrachés.
ABSENCE D’ALARME DE RECUL OU AUTRE DISPOSITIF
D’AVERTISSEMENT DE POSITION
En présence de travailleurs près du chariot élévateur selon la norme ASME B56.1, il est fortement recommandé que des dispositifs d’avertissement de position tel que l’alarme de recul, le gyrophare ou encore la lumière bleue soient présents et fonctionnels. Ils permettent de signaler la présence du chariot à l’approche de piétons.
INSPECTION ET ENTRETIEN DE COMPOSANTES
DÉFAILLANTES
(fuites, fissures, graissages, batteries)
L’inspection des chariots élévateurs est primordiale afin de s’assurer du bon fonctionnement du véhicule et pour éviter de potentiels accidents. Il arrive fréquemment que des fuites soient présentes, que les chaînes servant au levage manquent de lubrification ou encore qu’il y ait présence en abondance de vertdegris sur les batteries.
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JONATHAN FORTIER JONATHAN FORTIER
PLATEFORME NON CONFORME
Les chariots élévateurs de type magasinier (order picker) requièrent souvent une plateforme supplémentaire afin que les caristes puissent circuler et manipuler de la marchandise du palettier à la plateforme. Toutefois, rares sont celles qui sont conformes. Les plateformes doivent être munies d’une plaque certifiant la capacité de poids permise et être pourvues de gardecorps aux endroits où il y a un risque de chute. Par exemple, une palette de bois ne peut servir à supporter un travailleur et ce, même si une palette supplémentaire la recouvre.
TROUS DANS LES FOURCHES, ACCESSOIRES ARTISANAUX
Sans l’approbation du fabricant ou la certification d’un ingénieur qualifié, aucune modification ne devrait être apportée sur un chariot élévateur. Cela inclut les trous dans les fourches ou encore toute autre soudure ou boulonnage de crochet ou autres accessoires qui ne sont pas d’origine sur le véhicule.
PLAQUE SIGNALÉTIQUE ILLISIBLE OU ABSENTE
La plaque signalétique du chariot élévateur n’est pas optionnelle! C’est bien écrit dans la norme que la capacité de levage du chariot élévateur doit être connue et indiquée sur le véhicule. Pour toutes sortes de raisons, il arrive parfois que l’information ne soit plus disponible (ex. contact avec un produit agresseur, chariot repeint, égratignures, etc.). Il est donc important de remédier à la situation pour demeurer conforme.
SIÈGE ENDOMMAGÉ ET CEINTURE DE SÉCURITÉ NON FONCTIONNELLE OU CONTOURNÉE
Pour être sécuritaire, le chariot élévateur doit obligatoirement être muni d’une ceinture de sécurité. Celleci doit s’attacher sans difficulté. C’estàdire que le mécanisme rétractable ne doit pas se bloquer et la ceinture ne doit pas non plus comporter de nœuds. Certains constructeurs équipent leurs véhicules de dispositifs faisant en sorte que le chariot ne se déplace pas si la ceinture n’est pas bouclée. Malheureusement, ce dispositif est souvent contourné. À noter que le siège doit aussi être en bon état.
PÉDALES NON RECOUVERTES D’UNE SURFACE ANTIDÉRAPANTE
Encore une fois, il s’agit d’un élément présent dans la norme ASME B56.1. Peu de gens le savent mais c’est un prérequis d’avoir un recouvrement antidérapant sur les pédales du chariot. Avec l’utilisation au fil des années, il est normal que le caoutchouc s’abime et disparaisse. Il faut simplement s’assurer de le remplacer lorsque cela survient.
Quelques minutes seulement suffisent à réaliser l’exercice et elles pourraient vous éviter un accident de travail
Ce qu’il vous faut retenir de ce palmarès, c’est que le secret d’un chariot élévateur sécuritaire et conforme à la norme, passe avant tout par des inspections quotidiennes rigoureuses, assidues et auxquelles on donne suite. Comment procéder? Simplement en prenant en charge les réparations à effectuer. Pour cela, il suffit de mettre en place une règle interne concernant les inspections et les réparations et ensuite s’assurer de faire un suivi. Quand on y pense, quelques minutes seulement suffisent à réaliser l’exercice et elles pourraient vous éviter un accident de travail.
sécurité
JONATHAN FORTIER
FORTIER 13 SEPTEMBRE 2023
JONATHAN
Améliorer la culture de la santé et la sécurité au travail, un gage de succès
par Alexandre Cormier, conseiller en prévention
Pour une entreprise, il existe deux façons d’aborder la santé et la sécurité du travail (SST). D’un côté, une entreprise qui ignore la réglementation SST, qui ne pose aucune action concrète pour prévenir les accidents et espère seulement ne pas avoir une visite d’un inspecteur de la CNESST. À l’opposé, une entreprise pour qui la SST est une valeur essentielle, qui prend des décisions d’entreprise en fonction de cela et qui pose des actions afin de prévenir les accidents de travail. Selon vous, laquelle de ces deux entreprises est plus susceptible d'avoir un accident grave? La réponse est évidente. L’élément qui les distingue est la culture de prévention en santé et sécurité du travail.
UNE CULTURE DE PRÉVENTION EN SANTÉ ET SÉCURITÉ DU TRAVAIL, C’EST QUOI?
C’est un ensemble de valeurs communes, de croyances, d’attitudes et de pratiques de travail qui servent à assurer la santé et la sécurité des travailleurs. Le but est donc de prévenir les accidents de travail, les mala dies professionnelles et de mettre l’emphase sur la prévention plutôt que de réagir une fois qu’un accident de travail a lieu.
QUELS SONT LES AVANTAGES D’UNE BONNE CULTURE DE PRÉVENTION SST POUR L’ENTREPRISE?
• Protéger ses employés en diminuant le nombre d’accidents, lequel s’élève à 1811 en 2020 pour le secteur des services automobiles1. Cette pratique permet d’éviter la souffrance, les conséquences physiques, psychologiques et sociales sur la vie des travailleurs et de leurs proches.
• Augmenter la productivité de l’entreprise en réduisant la perte de temps et les coûts. S’il y a moins d’accident, il y a moins de temps d’arrêt en production. Selon la CNESST le coût moyen d’une lésion dans le secteur s’établit à 12 751 $. Une étude européenne
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menée par l’association internationale de la sécurité sociale auprès de 300 entreprises de 15 pays différents a conclu que l’on peut espérer un retour d’environ 3,30 $ pour chaque dollar investi2
• Augmenter l’attractivité de l’entreprise
Une entreprise qui est plus saine en santé et sécurité aura une attractivité plus grande pour les nouveaux employés et une meilleure rétention des employés actuels. Cela devient un avantage concurrentiel dans le marché du travail volatil actuel.
• Renforcer le sentiment de cohésion
En établissant la santé et la sécurité des employés comme principale valeur de l’entreprise, ceuxci se sentiront bien de travailler pour cette entreprise qui les respecte en tant qu’être humain, se rallieront à cette cause et ils auront plus tendance à redonner à celleci.
COMMENT IMPLANTER UNE CULTURE DE SST DANS L’ENTREPRISE
1
L’établir comme valeur essentielle : Se soucier de la santé et de la sécurité de quelqu’un c’est le respecter en tant qu’être humain. Audelà de l’entreprise et des questions financières rattachées à celleci, l’être humain prime. Sans employés, l’entreprise ne peut fonctionner ni prospérer.
4 Se rendre sur le terrain : La SST est trop souvent relayée aux bureaux seulement. Pour qu’elle soit vivante, elle doit être ressentie, communiquée et affichée sur le terrain également.
2
Former les employés : Il est important de prendre le temps d’expliquer au personnel de l’entreprise leurs rôles et responsabilités conférés par la loi. Il est également capital de leur expliquer les risques présents dans l’entreprise et les façons de se protéger face à ceuxci.
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Intégrer la santé et la sécurité lors des activités quotidiennes et des réunions. Pour qu’elle soit prise au sérieux, la SST doit avoir sa place dans les réunions et discussions au même titre que les finances ou l’administration.
SOURCES :
5 Identifier des ambassadeurs et les impliquer dans la démarche : En général, les gens passionnés sont passionnants, peu importe leur champ d’expertise. Si vous êtes capables de vous trouver des alliés en santé et sécurité dans l’entreprise, cela décuplera son pouvoir au sein de l’organisation. Il y a un adage qui dit que deux têtes valent mieux qu’une, c’est particulièrement vrai en santé et sécurité. Personne ne peut tout connaître et plus il y a de personnes qui ont la connaissance, meilleure devrait être le filet de sécurité de l’entreprise. Ce n’est pas pour rien que l’expression « c’est l’affaire de tous » est autant collée au monde de la santé et sécurité du travail!
6 Avoir une communication ouverte : Une communication fluide et bidirectionnelle est essentielle pour promouvoir une culture de prévention. Les employés doivent être informés régulièrement des risques identifiés, des mesures de prévention mises en place et des résultats en matière de sécurité et ceuxci doivent pouvoir partager leurs découvertes. Un comité de santé et de sécurité efficace est un outil indispensable.
7 Un processus d’amélioration en continue : Une culture de prévention encourage l’apprentissage et l’amélioration en continu en matière de santé et de sécurité. Il faut donc revoir nos processus et nos procédures régulièrement pour viser l’excellence.
8 Agir maintenant : On peut penser que l’amélioration de la culture de la santé et de la sécurité de l’entreprise est un processus ardu mais comme le veut le dicton : un éléphant se mange une bouchée à la fois. Chaque action concrète posée en santé et sécurité est un pas dans la bonne direction de la prise en charge et de la diminution des accidents et des maladies professionnelles.
1 centredoc.cnesst.gouv.qc.ca/pdf/Rapports_annuels_CSST_et_annexes_statistiques/CNESST_Statistiques_annuelles_2020.pdf
2 azergo.fr/guidesconseils/lesconseilsergo/tmsetretoursurinvestissementrentabilitepreventionrisquesprofessionnels/
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SEPTEMBRE 2023
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