Pilotine N° 002

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MÉTIERVIE DE PORT

PORTUAIRE

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riginaire de Vogan près de Hahotoé (village où l’on extrait le phosphate au Togo) le Commandant du PAL, Assiobo Mawuénam a la mer en lui depuis sa plus tendre enfance. Né à Douala au Cameroun, où il passa sa petite enfance, le jeune Mawuénam passe la majorité de son temps en dehors de l’école à rêver à la conquête du monde à bord des avions. C’est certainement de là que lui vient ce goût pour les grands espaces aériens qui sera reconverti plus tard vers ceux marins, par la force des choses. Après son BAC scientifique (Série C4), l’opportunité de rentrer dans une école marine se présente, le jeune bachelier la saisit, c’est le début d’une fabuleuse histoire de pilote marin ! Assiobo Mawuénam réussit brillamment son concours d’entrée à l’école des Sciences et techniques de la mer d’Abidjan en Côte d’Ivoire. Après 3 ans d’études il obtient un diplôme de Lieutenant au Long Cours, option Pont. Le jeune officier va parcourir les mers du monde pendant 36 mois, condition sis ne qua non qui boucle la première phase de sa formation. Et quand on lui demande dans laquelle il a préféré naviguer, « toutes sont égales », répond-il avec nostalgie. Ce n’est qu’après ce passionnant et dur périple, qu’il reviendra à Abidjan terminer ses études pour l’obtention d’un diplôme de Capitaine au Long Cours. La passion d’abord, ce qu’il aime avant tout, c’est la mer ! Il commence sa carrière en 1980 sur des navires M/S HODO et M/S PIC D’AGOU de la Société Togolaise de Navigation Maritime (SOTONAM) en tant que 3ème et 2ème Officier. De 1990 à 1991, le voilà 2ème Officier à bord du navire PROJECT AMERICAS de la compagnie Hollandaise Mammoet. Assiobo sera, aussi, le 2ème Officier à bord du navire JUDITH BORCHARD, de la compagnie Ahlers Shipping de Belgique avant de devenir pilote du port de Lomé à partir de 1993 et Commandant de 2005 jusqu’en juin 2015, où il est admis à la retraite.

pour le pilote qui l’effectue que pour le commandant du port. La préservation des vies humaines, des installations portuaires et marchandises et autres, constitue notre défit quotidien », explique le Commandant. Pour lui, c’est un métier difficile à grandes responsabilités que l’on ne peut faire que s’il est passionné, puisqu’il faut s’investir à 100%. Un bon commandant du port, souligne M. Assiobo Mawuénam, doit être avant tout un bon pilote. Il doit non seulement donner le bon exemple, mais il doit surtout savoir apprécier les manœuvres de ses collaborateurs pilotes depuis son bureau et intervenir en cas de besoin. Enfin il doit pouvoir concilier ces tâches techniques à celles administratives avec leurs contraintes. Ces derniers en plus des risques liés à ce poste : le stress reçurent, l’astreinte à la confidentialité, le travail sous pression, etc. renforcent la personnalité surtout face au danger. En juin dernier, il est admis à la retraite, à priori pour se reposer. « Mais si on peut se rendre utile, pourquoi ne pas mettre ses expériences au service de l’humanité ? », questionne l’infatigable commandant du PAL. Le commandant Assiobo Mawuénam est du genre à avoir les yeux qui pétillent quand on parle de navires et de mer : « Regardez par la fenêtre, ouvrez bien les yeux. Plusieurs bateaux accostent et parmi eux il y a peut être le plus grand de 330 m de long ! Vous pouvez le visiter d’ailleurs, si vous avez le temps, allons-y !... », nous invite-t-il. Je trouve cela touchant qu’après toutes ces années de fonction en mer, notamment au port, de parler de façon aussi passionnée de son travail et d’arriver encore à s’émouvoir devant son quotidien ! C’est rassurant en même temps. Je surmonterai ma grande peur, monter à bord d’un navire, un de ces jours sur un bateau aux commandes de notre commandant ! Mais pour l’heure, toute l’équipe le félicite pour son admission à la retraite.

Le commandant Assiobo parle sans détachement de ses activités au quotidien au Port. Quand on tient la destinée d’un port, estime-t-il, il faut travailler assidument et prendre les bonnes décisions en fonction des événements, quelque soient les éléments. En tant que commandant du port, il œuvre à coordonner les activités des différents services placés sous son autorité : L’organisation et la gestion des opérations d’assistance aux navires (pilotage), l’organisation de la sécurité et la protection de l’environnement maritime, et la maintenance des engins flottants (remorqueurs, pilotines, etc.). « Mes interlocuteurs privilégiés dans cette tache sont les armateurs et affréteurs par le truchement de leurs représentants locaux que sont les agents consignateurs. Toute manœuvre de pilotage est un grand moment tant

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LA PILOTINE N°002 juillet 2015

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