OF - Juin 2025

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Récolter sans laisser de traces

Éconaud mise sur des machines de petite dimension pour minimiser sa trace en forêt.

UNE RELANCE ÉCLAIR À BARRETTE-CHAPAIS

OPITCIWAN MISE SUR LA BIOMASSE

TERRAX

LE NOUVEAU NIVEAU DE PRODUCTIVITÉ SCANNEZ

POUR VOIRPLUS

Présentation de notre chenille ultime tout terrain et toutes saisons, conçue pour augmenter la productivité dans n’importe quel environnement.Dotée d’un profil optimisé, elle offre la même résistance à la flexion que la Terra95 tout en réduisant le poids , garantissant une efficacité inégalée sans compromettre la solidité. Conçue pour être performante tout au long de l’année, elle dégage sans effort la neige et la boue, résiste aux terrains rocheux et offre une adhérence exceptionnelle avec des doubles pointe.

SCIERIE

L’usine qui ne fermait jamais

Malgré un feu en décembre 2022, Barette-Chapais a maintenu les opérations, tout en réalisant des investissements de 50 millions de dollars.

8 FORÊT

Le nouveau régime forestier en bref

La foresterie intensive et la régionalisation sont au menu.

10 ÉVÉNEMENT

Un congrès en pleine guerre tarifaire

1200 personnes se sont rassemblées lors du Congrès de Montréal sur le bois

12 FORÊT

Récolter sans laisser de traces

Éco Naud offre un service de récolte en minimisant les traces.

22 ÉCONOMIE

Nous ne gagnerons jamais la guerre du 2X4

Trump est-il l’électrochoc nécessaire pour nous détourner du 2x4?

SECTIONS SUR LA COUVERTURE

6 Champ libre

5-7 Nouvelles de l’industrie

28-29 Nouveaux équipements

30 Le dernier mot

Francis et Sylvain Naud, accompagnés de l’opérateur Sylvain Guilmin, devant l’abatteuse Malwa 980.

GUILLAUMEroy

groy@annexbusinessmedia.com

Un bon plan mal exécuté

Tout le monde attendait une réforme du régime forestier, mais le manque de consultation mine le projet.

Pour une rare fois, tous les acteurs de l’industrie forestière étaient sur la même longueur d’onde. Les industriels, les Premières nations, les groupes environnementaux, les élus, les syndicats s’entendaient tous pour dire que le statu quo était intenable.

Pour y remédier, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts a lancé un vaste processus de consultation avec la démarche des Tables de réflexion sur l’avenir de la forêt. Les discussions ont permis de faire des échanges pertinents et la table était mise pour réformer le régime.

Et c’est à ce moment où tout a semblé achopper, quand Québec a décidé de terminer le travail derrière les portes closes. Donner la parole aux intervenants une fois leur a semblé suffisant. Selon le gouvernement, nul besoin de consulter les principaux groupes d’intérêts sur des ébauches pour mieux ficeler le projet afin d’améliorer l’acceptabilité sociale.

Pourtant, Québec avait une belle opportunité entre les mains. Le concept de triade permet d’augmenter les superficies à protéger. La réforme du régime forestier aurait pu être une occasion en or d’annoncer, conjointement avec le ministère de l’Environnement, à la protection de vastes pans de territoire, dans le but d’atteindre un taux de protection de 30%. Par ailleurs, dans un souci de protéger les écosystèmes les plus représentatifs, les aires à protéger devraient être déterminées en premier.

En fait, le projet de loi vise à réduire l’empreinte de la récolte forestière sur le territoire, en récoltant plus de bois sur une plus petite superficie.

Le message de protection du territoire n’a pourtant pas percolé dans le message du MRNF,

et par conséquent, dans les médias par la suite. Ce qui ressort du projet de réforme est davantage le retour des clubs privés pour gérer la forêt.

Pourtant, on parle de créer des zones d’aménagement forestier prioritaire seulement sur une fraction du territoire. La ministre n’a pas voulu préciser quelle proportion serait dédiée à de telles zones en évoquant du bout des lèvres que ça pourrait être le tiers du territoire. Dans certains cas, ça pourrait être beaucoup moins. Peu importe la décision, définir le pourcentage du territoire dédié aux zones d’aménagement forestier prioritaire est primordial pour rassurer la population. En ne répondant pas à la question, la ministre n’a fait qu’exacerber les craintes du public.

Il faut définir des zones claires pour y faire de l’aménagement intensif, car il faut investir massivement pour augmenter le rendement forestier. Et comme il faut plusieurs décennies avant de récolter le fruit des investissements, on doit être sûr de pouvoir récolter la forêt. Si 20% ou 30% du territoire est dédié prioritairement à la foresterie, on est encore loin du compte où les forestières géraient 100% de la forêt québécoise. Si on compte 30% de superficies protégées et 40% de superficies multiusages sur un territoire immense comme le Québec, il y aura encore amplement d’espace pour tous les usagers.

En travaillant en silo, le MRNF n’a pas bien consulté les acteurs du milieu forestier et il n’a pas bien présenté sa réforme. Il n’est pas encore trop tard pour sauver les meubles, mais il faudra faire preuve d’écoute pour en arriver à en faire un projet de société pour les prochaines générations.

NOUVELLES

La pépinière

Tshitassinu reçoit

10

millions du programme 2 milliards d’arbres

La pépinière Tshitassinu a le vent dans les voiles avec l’annonce d’un financement de 10 millions de dollars du programme fédéral 2 milliards d’arbres. Grâce à cette annonce, des travaux commenceront au cours des prochaines semaines et il ne manque qu’une confirmation pour compléter le financement du projet de 49 millions de dollars.

Les promoteurs travaillent depuis deux ans avec le programme 2 milliards d’arbres pour faire valoir la pertinence de leur projet. Habituellement, le programme finance des projets de plantation d’arbres, mais dans ce cas-ci, ils ont accepté de financer des équipements et des infrastructures qui permettent de produire des plants forestiers. Les promoteurs ont aussi eu un autre coup de

pouce en obtenant 500 000 $ de l’Initiative de foresterie autochtone (IFA) de Ressources naturelles Canada.

Annoncé en 2023, le projet d’envergure a réussi à franchir plusieurs étapes importantes au cours des dernières années, notamment pour devenir membre de l’Office des producteurs de plants forestiers du Québec, ce qui permet de devenir un producteur de plants forestiers pour le reboisement en forêt publique.

La pépinière produira plus de 10 millions de plants par année dans un complexe intégré et automatisé de plants forestiers. Si tout fonctionne comme prévu, la pépinière sera terminée en janvier 2026.

DAMABOIS FERME UNE 2E USINE

Après la fermeture de l’usine de Cap-Chat en mars, Damabois a annoncé la fermeture de son usine de Saint-Jean-Port-Joli pour une période indéterminée. Cette fermeture découle des mesures de protection du caribou en vigueur dans la MRC de la Haute-Gaspésie.

Cette deuxième fermeture en quelques semaines entraîne la mise à pied de 11 travailleurs à Saint-Jean-Port-Joli.

« Les activités de Damabois sont entièrement intégrées : de la souche aux produits finis, de la récolte des billots en forêt à la commercialisation des produits transformés. Malheureusement, les problèmes d’approvisionnement provoqués par les mesures de protection du caribou sont donc en train de fragiliser tout notre réseau », déplore Martin Lavoie, président de Damabois.

25,5 M$ pour le programme Innovation Bois

Québec bonifie l’enveloppe du programme Innovation Bois de 25,5 millions de dollars. Ce financement sera offert jusqu’à l’épuisement du fonds. Des fonds sont disponibles pour des projets d’innovation dans les produits, dans la transformation ou dans la façon d’utiliser le bois. Un second volet concerne la valorisation de sous-produits.

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NOUVELLES

Un carburant d’aviation fait au Québec

Un projet ambitieux vise à construire une usine pilote unique en son genre pour produire du carburant d’aviation durable (SAF) et ainsi offrir de nouvelles alternatives aux raffineurs.

Alder Renewables et Bioénergie AE CôteNord ont lancé le Projet Avance, un partenariat stratégique visant la production de carburant d’avion à Port-Cartier, à partir de résidus forestiers. Ce nouveau projet permettra de mettre en place l’une des premières installations en Amérique du Nord utilisant de la biomasse.

« En transformant des résidus forestiers sous-utilisés et issus de sources durables en des carburants renouvelables à haute valeur ajoutée, nous proposons une solution permettant de réduire jusqu’à 80 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport au carburant d’aviation traditionnel », a déclaré Darren Fuller, chef des affaires commerciales chez

Alder Renewables.

Le Projet Avance déploiera la technologie exclusive d’Alder Renewables pour transformer l’huile de pyrolyse actuellement produite à l’usine de Bioénergie AE Côte-Nord, une coentreprise entre Produits Forestiers Arbec et le Groupe Rémabec.

Ce projet s’aligne avec le Plan d’action pour l’aviation du Canada, qui vise une production de 1 milliard de litres de SAF d’ici 2030.

ARBEC ACHÈTE L’USINE DE RIVIÈRE-AUX-RATS

Arbec Bois d’œuvre, une division de Rémabec, a acheté la scierie Rivière-aux-Rats, qui était la propriété de Produits forestiers Mauricie, une entreprise dont Domtar état coactionnaire.

La vente est conditionnelle au transfert des garanties d’approvisionnement de l’usine.

« Dès que possible, les équipes visiteront les installations afin d’évaluer les investissements à court terme qui pourront être consentis à l’usine, a soutenu Réjean Paré, le président de Rémabec par communiqué. Nous avons une vision de croissance et d’amélioration continue, et nous comptons mettre en place des actions concrètes ».

Chantiers Chibougamau

ferme deux usines à Val-d’Or

Chantiers Chibougamau a annoncé l’arrêt définitif des activités des usines de Val-d’Or et de Sullivan. Les installations étaient déjà fermées lorsque Chantier Chibougamau les a achetés à Interfor il y a quelques mois. L’entreprise voulait évaluer le potentiel de relance avant de prendre une décision.

La décision découle de l’absence de perspectives positives sur trois fronts : stagnation des marchés, pénurie de bois exacerbée par les feux de forêt de 2023 et les contraintes liées à la protection du caribou forestier, ainsi que l’incertitude persistante entourant les tarifs douaniers américains.

L’entreprise discute avec la Ville de Val-d’Or du devenir du site, actif industriel important doté d’une desserte ferroviaire. La possibilité de conserver les bâtiments pour un nouveau projet ou de subdiviser le terrain est à l’étude.

Deux coopératives forestières s’unissent pour former le

Groupe

UniVert

La Coopérative forestière de Girardville (CFG) et la Coopérative forestière de Petit-Paris (CFPP) s’unissent pour devenir le Groupe UniVert. Avec les cinq filiales qui s’y rattachent, ce sont plus de 1000 travailleurs qui collaboreront pour faire de

Québec aide Bois

Tremtech pour son projet d’agrandissement

En raison d’un manque d’espace, l’entreprise Bois Tremtech de Témiscouata-sur-le-Lac va de l’avant avec l’agrandissement et l’acquisition d’un bâtiment. Québec offre un soutien financier de près de 1 million de dollars pour un projet totalisant 1,75 million.

Bois Tremtech est une entreprise locale de transformation de bois de tremble. Elle fabrique des produits à destination du secteur manufacturier comme des planchers et des composants de cercueil.

L’entreprise a 20 ans d’existence et compte 16 employés. Elle s’approvisionne dans un rayon de 20 km et le bois est scié dans une usine de Rivière-Bleue selon Guillaume Michaud, le propriétaire associé de Bois Tremtech. Cet agrandissement doit permettre à l’entreprise d’élargir son marché.

la coopération une force durable dans le secteur forestier.

«Nous faisons bien plus qu’unir deux coopératives, a soutenu Stéphane Gagnon, le directeur général de Groupe UniVert. Le regroupement de CFG et de CFPP est une réponse forte, concrète et solidaire aux défis d’aujourd’hui et un engagement envers les travailleurs.»

Les cinq filiales associées aux deux coopératives sous différentes formes sont aussi intégrées au Groupe UniVert. On y retrouve l’entreprise Reboistech, spécialisée en sylviculture et en aménagement forestier depuis plus de 40 ans, Transport G Cinq S, une entreprise du transport forestier, Cuisine Franciska, une entreprise de services alimentaires dédiée aux camps forestiers, le Groupe Inter-Nations, une entreprise forestière issue d’un partenariat avec la communauté d’Obedjiwan, ainsi que Produits forestiers Petit-Paris (PFPP), une usine de sciage détenue en copropriété avec le Groupe Rémabec.

Le Groupe NBG investit 15M$ pour optimiser son usine

Le Groupe NBG investit 15 millions de dollars pour améliorer son usine située à Rivière-Bleue. Une subvention de 1,4M$ a été annoncée par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts et ministre responsable du Bas-Saint-Laurent, Maité Blanchette Vézina le 14 mars. Cette somme permettra notamment l’acquisition d’équipements innovants et de couvrir une partie des coûts de l’agrandissement du bâtiment.

La nouvelle a été partagée dans la partie de l’usine réalisée en 2024, tout juste avant l’hiver. C’est dans cet espace que seront installées les nouvelles machines qui automatiseront et bonifieront la production de produits finis de bois en seconde transformation. Elles optimiseront la récupération liée à la transformation primaire. D’autres annonces d’investissements, qui totaliseront 15M$, seront effectuées au fil des prochains mois chez NBG. L’annonce de 1,4M$ de Québec encourage l’organisation à poursuivre ses efforts en matière d’innovation. La subvention octroyée au Groupe NBG par le gouvernement du Québec provient du programme Innovation Bois.

FORÊT Politique

Le nouveau régime forestier  en bref

La foresterie intensive et la régionalisation sont au menu du nouveau régime forestier proposé.

Produire plus de bois dans certaines zones pour conserver davantage de forêts ailleurs. Tel est l’objectif du projet de loi déposé pour réformer le régime forestier, qui vise par ailleurs à régionaliser les décisions tout en implantant une planification forestière sur une période de 10 ans. De plus, le bureau de mise en marché des bois sera aboli et le prix du bois sera soumis à une tarification dynamique.

« Avec notre nouveau régime, on veut renverser cette tendance [de l’imprévisibilité]. On vient redonner à la filière forestière un environnement d’affaire qui va enfin fournir l’oxygène nécessaire pour avoir des communautés forestières qui sont dynamiques et des emplois payants dans nos régions partout au Québec », a soutenu Maïté Blanchette Vézina, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, lors d’une conférence de presse suivant le dépôt du projet de loi 97 à l’Assemblée nationale, visant à réformer le régime forestier.

MISER SUR LA TRIADE

Le gouvernement souhaite mettre en place le concept de triade, qui vise à séparer la forêt selon différents usages, soit la foresterie intensive, la conservation et les zones multiusages.

Ainsi, des zones seraient délimitées régionalement pour prioriser la production de bois, en misant sur la sylviculture

intensive, c’est-à-dire du reboisement et des travaux d’éclaircies récurrents. Les travaux de sylviculture, qui ont le potentiel de multiplier par quatre le rendement forestier, seraient redonnés à l’industrie forestière, a souligné la ministre. « Ça va permettre d’augmenter le rendement par hectare pour concentrer les impacts de l’industrie forestière », dit-elle.

La ministre n’a pas voulu préciser les pourcentages de territoire qui seront dédiés à chaque type de zonage, mais elle a tout de même mentionné que le concept de triade prévoyait de les séparer en tiers. Ces décisions devront être prises régionalement avec l’implantation d’aménagistes régionaux. « Chaque région a sa réalité distincte et il est important d’en tenir compte », a noté la ministre des Forêts.

RÉGIONALISER LES DÉCISIONS

Selon la ministre, la planification forestière des forêts au Saguenay ou en Abitibi ne doit pas se faire à Québec, mais bien dans les régions. « Maintenant, ça va se faire sur le terrain, avec l’aménagiste régional et les gens qui connaissent la forêt comme le fond de leur poche »

PLANIFIER À LONG TERME

La planification forestière se fera désormais sur un horizon de 10 ans pour améliorer la prévisibilité, ce qui permettra d’améliorer la compétitivité des entreprises forestières. La planification de la récolte sera transférée à l’industrie, pour améliorer l’efficience, note la ministre.

Une politique de consultation des Premières nations

Avec ce projet de loi, Québec souhaite aussi élaborer une politique de consultation particulière pour renforcer ses partenariats avec les communautés autochtones.

ABOLIR LE BMMB

Le bureau de mise en marché des bois (BMMB) sera aboli avec la refonte du régime forestier. « On veut détacher la tarification de la mise aux enchères », a mentionné la ministre, parlant plutôt de tarification dynamique. Le prix du bois variera donc selon l’état du marché pour permettre aux entreprises de demeurer compétitives. Des mises aux enchères

seront encore utilisées pour mettre en marché des bois sans preneurs.

PROTÉGER PLUS DE FORÊTS

En produisant plus de bois dans les zones d’intensification forestière, il sera possible de protéger plus de forêts, estime la ministre Blanchette-Vézina. « On a des objectifs ambitieux de conservation et c’est par le zonage qu’on va pouvoir y arriver », a-t-elle soutenu.

S’ADAPTER AUX CHANGEMENTS

CLIMATIQUES

« Avec le nouveau régime forestier, on va mettre en place un nouvel aménagement forestier qui va tenir compte pour la première fois des changements

climatiques », a mentionné Maïté Blanchette-Vézina. L’aménagement écosystémique sera donc remplacé par une gestion misant sur la résilience des forêts, plus adaptées pour maximiser les retombées économiques, sociales et environnementales.

DES LICENCES D’AMÉNAGEMENT DE 10 ANS

Les garanties d’approvisionnement sont remplacées par des licences d’aménagement forestier durable, valides pour 10 ans au lieu de 5 ans, donnant ainsi plus de prévisibilité à l’industrie. Ces nouvelles licences confient aux détenteurs la responsabilité de planifier et de réaliser l’aménagement de la forêt. Les détenteurs

de licences devront conclure des ententes pour coordonner les travaux entre eux.

REPENSER LES CHEMINS

FORESTIERS

Finalement, le nouveau régime forestier prévoit de repenser le réseau de chemins multiusages pour le rendre plus sécuritaire et pour appliquer le principe de l’utilisateur payeur.

Il reste encore plusieurs détails à éclaircir pour bien comprendre tous les tenants et aboutissants de ce projet de loi-cadre. Alors que les organisations forestières ont salué le projet, plusieurs organismes environnementaux, des syndicats, les Zecs, les pourvoiries et les Premières nations ont émis des doutes sérieux.

BOIS D’OEUVRE Événement

Un congrès en pleine guerre tarifaire

Malgré l’incertitude et les tarifs, 1200 personnes se sont rassemblées lors du Congrès de Montréal sur le bois, car peu importe ce qu’en pense le président Trump, les Américains ne produisent pas assez de bois pour suffire à leur besoin.

« Je pense que les gens avaient besoin de se voir pour faire une sorte de thérapie », lance Sven Gustavsson, directeur du Congrès de Montréal sur le bois (CMB). Ce dernier est heureux de voir que le CMB a encore une fois réalisé un nouveau record d’achalandage avec 1200 participants et 114 exposants.

Les conférences économiques ont été particulièrement prisées alors que sévit une guerre tarifaire imposée par les États-Unis.

« Les tarifs sont inflationnistes, point à la ligne », soutient Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de marches mondiaux CIBC. Ce dernier croit qu’il y aura une hausse significative de l’inflation aux États-Unis si les tarifs sont maintenus. « Avec une hausse de l’inflation, la FED devra maintenir les taux inchangés ou même les hausser », dit-il.

Ainsi, Benjamin Tal croit que Donald Trump ne pourra pas maintenir les tarifs, ou les menaces de tarifs, très longtemps. « L’économie américaine s’affaiblit et une guerre tarifaire ne fera qu’empirer les choses », dit-il. L’économiste croit que Donald Trump utilise les tarifs comme outil de négociation pour redéfinir les paramètres du marché. L’époque du libre-échange, sans tarif, est terminée, et après avoir négocié, il estime que les tarifs devraient être aux alentours de 10%.

Shai Dubey, professeur à l’Université Queen’s, a pour sa part présenté l’art de la négociation aux congressistes. Selon ce dernier, le contrôle des émotions est une clé pour bien négocier, car « les gens deviennent stupides quand ils sont en colère ». Peu importe les différences d’opinion, il faut apprendre à bâtir des relations solides, et de comprendre le point de vue de l’autre pour arriver à s’entendre. Et même lorsqu’une entente est conclue, il ne faut pas hésiter à relancer une négociation si les deux parties peuvent améliorer leur sort.

Même s’il manque plus de deux millions de logements aux États-Unis, les taux d’intérêt sont encore trop élevés pour inciter les Américains à acheter une nouvelle maison, a soutenu Amir Patel, le directeur exécutif de la foresterie à la CIBC. Fait à noter, les Américains conservent le même taux hypothécaire tout au long de leur contrat d’une durée de 30 ans. Ainsi, les ménages qui ont une maison à un taux de moins de 5% attendent de voir les taux baisser, alors que les taux sont à 6,9% en ce moment, remarque

Amir Patel. Si les taux d’intérêt ne baissent pas, la demande pour le bois pourrait stagner.

« Nous ne pensons pas que ce différend commercial sera résolu, a-t-il ajouté. La coalition du bois d’œuvre ne semble pas intéressée par des négociations à l’heure actuelle. Ce n’est pas surprenant, car l’administration actuelle leur a été favorable. »

Jérôme Pelletier, le vice-président de la division scierie de JD Irving, pense que le gouvernement canadien doit négocier une entente plutôt que d’essayer de se battre avec des outils légaux. « Avec l’arrivée d’un nouveau premier ministre au Canada, je crois qu’il y aura une fenêtre de négociation », a-t-il mentionné, ajoutant que le président Trump aime négocier.

Malgré la pression avec les tarifs, Luc Thériault, président de l’unité produits du bois chez Domtar, soutient que les Américains ont besoin du bois canadien. « Près de 25% de leur bois vient du Canada, dit-il. Ils ont besoin de notre bois. »

Les droits compensatoires et les tarifs ont un impact négatif sur l’industrie forestière, mais Luc Thériault s’inquiète davantage sur l’état de l’économie américaine et sur le marché de la construction. « Si les gens arrêtent de consommer, ça va être difficile pour notre industrie », dit-il, tout en demeurant confiant que la raison va finir par prévaloir. « Je ne pense pas que Trump va pouvoir maintenir ça très longtemps ».

LES AMÉRICAINS NE VEULENT PAS DE TARIFS

«Je ne pense pas que les tarifs ou les droits de douane soient une

bonne chose pour l’industrie et pour les consommateurs», mentionne Kyle Little, président directeur général de Sherwood Lumber, un grossiste de bois d’œuvre dans l’État de New York.

«Les États-Unis consomment 50 milliards de pieds-planches de bois d’œuvre par an, alors que nous n’en produisons que 36 milliards, remarque-t-il. Le Canada fournit 1 milliard de pieds-planches par mois, dont nous en avons besoin. Les infrastructures américaines ne sont pas suffisantes pour combler ce fossé.»

Kyle Little croit que le président Trump utilise le bois comme un «appât émotionnel» pour inviter les Canadiens à signer une nouvelle entente commerciale.

«Les tarifs entravent le commerce. Nous avons besoin d’un marché ouvert», estime aussi Charles DeLaTorre, président direc-

dernier n’achète pas de bois canadien, mais il croit tout de même que le libre marché est bénéfique pour l’industrie.

L’acheteur et transformateur de bois croit que le libre marché est bénéfique aux affaires. «Nous avons besoin de vous. Il est logique que nous soyons dans un partenariat coopératif», dit-il, en ajoutant que le libre marché élimine naturellement les entreprises moins performantes. Les tarifs font plutôt grimper les prix artificiellement, permettant à des entreprises moins performantes de tirer leur épingle du jeu.

DIFFICILE DE VENDRE...

Nyle Dry Kilns a déjà livré plusieurs séchoirs à bois dans les maritimes, et l’entreprise basée dans le Maine tentait de faire une percée au Québec, soutient un de ses représentants, Ingo Wallocha. Les menaces de tarifs compliquent toutefois les relations avec les

Benjamin Tal, CIBC : économiste en chef adjoint de marches mondiaux CIBC.
Luc Thériault Domtar : président de l’unité produits du bois chez Domtar,
Kyle Little : président et chef de la direction de Sherwood Lumber
Amir Patel : le directeur exécutif de la foresterie à la CIBC

FOREST Profil

Récolter sans laisser de traces

En misant sur de petites machines légères, Éco Naud offre un service de récolte en minimisant les traces.

Sylvain Naud, Sylvain

Guilmin et Francis Naud

discutent devant l’abatteuse Malwa 980.

Il y a deux ans, Sylvain et Francis Naud ont décidé de transformer leur entreprise forestière en misant sur des petites machines forestières Malwa. « J’avais une grosse machine multifonctionnelle, mais on voulait développer un marché de niche chez les propriétaires privés qui ne veulent pas voir de grosses machines », lance Sylvain Naud, 61 ans, propriétaire

d’Éco-Naud, Exploitation forestière. « On veut faire des opérations qui paraissent le moins possible, comme dans le temps où on récoltait avec des chevaux ».

Plusieurs propriétaires privés sont frileux à l’idée de récolter leurs terres et ils ne veulent rien savoir de voir des grosses machines faire des coupes totales, ajoute son fils Francis, 30 ans. « Ils préfèrent ne pas faire bûcher que de voir des grosses machines sur leurs terres », dit-il.

CHARMÉS PAR LES MACHINES MALWA

C’est en allant voir une démonstration de machine organisée par LogMax que Sylvain et Francis Naud

ont découvert les machines Malwa. « On ne connaissait pas ça pantoute », remarque Sylvain, qui est tombé sous le charme.

Au lieu de consommer près de 30 litres à l’heure, l’abatteuse Malwa 980, qui pèse 9800 kg, consomme seulement 10 litres à l’heure, avec sa tête LogMax 3000. Avec une largeur de 6,5 pieds, elle arrive à se faufiler entre les arbres.

« On démontre qu’on peut travailler efficacement avec des petites machines qui n’ont presque pas d’empreinte, en n’utilisant presque pas de carburant », soutient Sylvain. En moyenne, la récolte se chiffre à 10 mètres cubes par heure dans des peuplements avec des diamètres d’arbre de 12 à 18 pouces (30 à 45 cm).

Le transporteur Malwa 560C Combi, qui père

Le transporteur Malwa 560C Combi peut être transformé en abatteuse en une trentaine de minutes.

5700 kilogrammes, consomme pour sa part 5 à 7 litres à l’heure, mais il est un peu plus gros, avec une largeur de 7,5 pieds. Ce porteur est en fait un combo, car il peut être transformé en abatteuse, en changeant le grappin pour une tête LogMax 2000, spécialement conçue pour faire des éclaircies.

Au lieu d’avoir un gros transporteur avec une grosse capacité, le petit transporteur Malwa est plus rapide, peut faire plus de voyage. « À la fin de la journée, je transporte presqu’autant de bois », note Francis.

« Je n’ai même pas besoin d’un fardier pour déplacer les machines, parce que je peux les traîner avec mon pick-up », lance Sylvain Naud avec un large sourire.

RÉCOLTER LES FORÊTS D’AVENIR

Ces petites machines sont spécialement conçues pour faire de la coupe partielle et des éclaircies commerciales, soit des coupes prisées sur les terres forestières privées qui jouent aussi un rôle de boisé de villégiature.

Le volume de récolte est toujours adapté selon les désirs des propriétaires, remarque Sylvain Naud. « On appelle ça des « forêts d’avenir, parce que c’est des forêts que tu cultives et entretien comme un jardin, dit-il. Les propriétaires forestiers sont prêts à laisser de l’argent sur la table pour avoir une forêt bien aménagée. »

Depuis qu’ils ont commencé à utiliser leurs petites machines, le mot se passe dans Portneuf et

de plus en plus de propriétaires privés demandent leur service. « On fait des projets clés en main où l’on s’occupe des subventions offertes par le gouvernement », remarque Sylvain. « Quand on passe sur un terrain, les voisins nous appellent souvent pour avoir le même traitement ».

À travers les différents contrats, Sylvain et Francis Naud récoltent le bois sur leurs propres terres, soit sur un terrain de jeu de 2500 acres (1000 hectares).

RÉCOLTER LE GROS BOIS AUSSI

En plus des équipements Malwa, Éco-Naud a aussi conservé son gros kit, avec l’abatteuse Prentice munie d’une tête LogMax 5000 et le transporteur John Deere 1010. « C’est notre kit spécifique pour récolter plus de volume avec des arbres de plus gros diamètres », note Francis. Ces équipements permettent de notamment de récolter les forêts affectées par la maladie corticale du hêtre ou de faire du martelage.

Eco-Naud compte sur six employés pour réaliser les opérations de récolte. Comme c’est le cas pour plusieurs employeurs en forêt, le recrutement de main-d’œuvre n’est pas une tâche facile. Avec des machines neuves et l’opportunité de coucher à la maison tous les soirs, Éco-Naud arrive tout de même à trouver des employés.

Parmi ceux-ci, il y a Sylvain Guilmin, un opérateur d’origine française qui a commencé à travailler pour Éco-Naud en décembre 2024. « J’aime la philosophie de l’entreprise et la diversité du tra-

L’abatteuse Malwa 980, avec une tête LogMax 3000, consomme environ 10 litres par heure.

vail », dit-il.

« En développant le marché, on aimerait peutêtre ajouter un autre kit de petites machines pour avoir un total d’une dizaine d’employés », note Sylvain.

DÉVELOPPER DE NOUVEAUX DÉBOUCHÉS

En plus de développer le marché de la récolte à faible empreinte, Éco-Naud souhaite aussi développer d’autres débouchés pour les produits issus de la forêt. « On veut développer le marché de la biomasse, parce que c’est un marché d’avenir », note Sylvain. Pour l’instant, il manque d’acheteurs, mais il récolte quand même la biomasse forestière pour faire des tests, notamment pour la production de litière agricole.

L’opération n’est pas rentable pour l’instant, mais l’utilisation de petite machine permet de récolter à plus faible coût. Les branches de sapin et d’épinette sont aussi récoltées pour être vendues à Elixir, une entreprise qui produit des huiles essentielles.

La sensibilité des gens, la protection des sols et la réduction des gaz à effets de serre sont d’autres arguments qui penchent vers une utilisation accrue de petites machines en forêt, estime Sylvain Naud,

heureux d’avoir choisi de prendre ce virage pour l’avenir de l’entreprise qu’il souhaite léguer à son fils.« L’avenir est dans les petites machines à faible empreinte », conclut-il.

Sylvain Naud croit que l’avenir de la récolte en forêt privé se fera avec des petites machines.

L’usine qui ne fermait jamais

Même si un feu a détruit l’usine thermique en décembre 2022, Barette-Chapais a maintenu les opérations de la scierie, tout en réalisant des investissements de 50 millions de dollars.

Le 23 décembre 2022, l’usine thermique de la scierie

Barrette-Chapais a été ravagée par les flammes. « On a perdu notre source d’énergie pour le chauffage de l’usine et des séchoirs, en plus de perdre un séchoir », explique Yann Sellin, le directeur de la scierie.

Malgré cette perte majeure, la scierie a continué à fonctionner normalement. Les opérations de séchage ont été détournées vers des sous-traitants. La scierie a été en partie modifiée pour accommoder le transport. « On a réalisé tout ça sans qu’il n’y ait la moindre perte d’emploi », ajoute fièrement le DG. « Tout l’écosystème a continué de fonctionner. C’est la philosophie de l’entreprise depuis son ouverture il y a plus de 50 ans ».

Malgré les crises économiques, les droits antidumping, les feux de forêt, les pénuries de

main-d’œuvre, ou un incendie majeur, l’usine de Barrette-Chapais ne ferme pas. « Ça fait partie de notre ADN, note Yann Sellin. Même quand on est dans une tempête, on est suffisamment agile et efficace pour s’adapter et passer au travers. C’est ça qu’on apporte à nos entrepreneurs et à nos employés ». Les menaces de tarifs supplémentaires ne changeront rien à cette philosophie, même si 70% du bois produit est exporté aux États-Unis. « Les Américains ont besoin de notre bois et les meilleures usines vont survivre », ajoute-t-il. « On va s’adapter, comme toujours ».

REBÂTIR

EN UN TEMPS RECORD

Il n’aura fallu qu’un an pour reconstruire une usine thermique flambant neuve. « Ultimement, c’était un projet de fou, parce que remettre en fonction une

Yann Sellin devant la nouvelle centrale thermique.

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C’est Comact qui a fourni l’usine thermique. 85% des écorces produites par l’usine y sont valorisées.

usine comme celle-là en moins de 12 mois, c’est quasiment impossible », soutient Yann Sellin. En fait, un projet du genre aurait dû s’étaler sur au moins 24 mois.

D’entrée de jeu, Benoit Barette, le président, a pris la décision d’investir rapidement pour lancer la construction d’une nouvelle usine. C’est grâce au travail l’équipe interne et à la collaboration avec Comact, le fournisseur de la technologie de l’usine thermique de 10 MW, que le projet a pu se réaliser en un temps record.

« C’est un très gros projet réalisé dans un très court lapse de temps pour relancer la production le plus rapidement possible », mentionne Dominic Robitaille, directeur ingénierie séchoirs et système d’énergie chez Comact. Malgré les défis techniques, dont la faible densité du sol, le travail a été réalisé dans les temps prescrit, avec l’aide de Fabmec, qui a installé une partie des équipements.

C’était la première usine thermique réalisée par Comact depuis 2019, souligne ce dernier, avant d’ajouter que Comact a également fourni deux séchoirs en continu Deltech. « Au lieu de rebâtir un seul séchoir, on a décidé de modifier notre façon de faire en misant sur deux séchoirs en continu », note Yann Sellin, précisant que ces équipements remplacent désormais les cinq anciens séchoirs en lot (batch). Deux anciens séchoirs ont été conservés pour faire

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fondre les lattes de bois gelées.

Pourquoi avoir changé de mode de séchage? « Parce qu’on voulait quelque chose d’efficace, de moderne et de plus rapide », soutient le DG. Après un an d’opération, ce dernier constate que le procédé est plus facile et que et le taux d’humidité est désormais plus stable. « Le bois qui sort permet de réchauffer le bois qui rentre, et cet échange thermique permet d’équilibrer le séchage », explique-t-il. De plus, les séchoirs en continu consomment moins d’énergie, ce qui représente des économies.

En tout et partout, Barrette-Chapais a investi près de 50 millions de dollars dans ce projet, dont 32 millions pour l’usine thermique et 18 millions pour les séchoirs. Ces équipements permettent de brûler 85% de l’écorce générée sur le site et la balance est vendue à l’usine de cogénération Nexolia, également à Chapais. « On est très fiers du chemin parcouru », remarque Yann Sellin. « Les clients savent que notre production est stable et prévisible ».

LA PRODUCTION DE GRANULE MAINTENUE

Le maintien des activités de l’usine de sciage a permis de poursuivre la production de granules de bois de Granules 666. Chaque année, entre 180 000 et 200 000 tonnes de granules énergétiques

Les cinq anciens séchoirs « batch » ont été remplacés par deux séchoirs en continu Deltech.

Environ 9 millions d’arbres par année transitent dans la cour à bois de l’usine de Barrette-Chapais.

prennent le chemin de l’Angleterre, pour fournir l’usine de Drax. « On leur envoie un bateau tous les deux mois », remarque Yann Sellin, ajoutant que les granules sont préalablement stockées à

Avec une capacité de transformation d’environ un million de mètres cubes de bois par année, l’usine scie en moyenne 70% d’épinette noire, 25% de pin gris et 5 % de sapin. Environ 70% de l’approvisionnement arrive en longueur. « La forêt dicte quel équipement de récolte est le plus efficace, estime Yann Sellin. Dans le petit bois, c’est plus efficace de récolter le bois en longueur ». Après les feux de forêt et le feu de l’usine, de nouvelles aires protégées pour la protection du caribou forestier et la hausse anticipée des tarifs sur le bois d’œuvre menacent la scierie. « On va continuer de faire ce qu’on a toujours fait et on va s’adapter », estime le directeur général, qui demeure zen malgré les défis.

En fait, c’est l’attraction de la main-d’œuvre qui demeure le plus grand défi de l’entreprise située dans le Nord-du-Québec. « C’est difficile d’attirer et de retenir les travailleurs dans une région éloignée », dit-il. Pour attirer les travailleurs de l’Abitibi, du Saguenay-Lac-Saint-Jean et d’un peu partout au Québec, l’entreprise mise de plus en plus sur des horaires de sept jours de travail, suivi de sept jours de congé, ou d’une alternance 4-3, selon les préférences. Parmi les 360 travailleurs en usine, on retrouve aussi

FORÊT Scierie

Opitciwan : Une centrale à la biomasse comme levier de développement

L’annonce d’une nouvelle centrale à la biomasse permettra de solidifier les activités de l’usine de sciage.

Au lieu d’exporter son énergie, sous la forme d’écorces, et d’importer du diesel, Opitciwan misera sur un projet d’économie circulaire en produisant de l’énergie verte avec une centrale à la biomasse. Cette centrale, d’une puissance de 4,8 MW et d’une valeur de 70 millions de dollars, sera un véritable levier de dével-

oppement pour la communauté atikamekw, car elle créera de nouvelles opportunités d’emploi et un approvisionnement énergétique stable, tout en générant des revenus autonomes.

Les occasions de développement économique sont rares pour des communautés isolées comme c’est le cas à Opitciwan. Située à près de 200 km du village le plus près, la communauté atikamekw rêve depuis longtemps d’un projet porteur qui pourrait améliorer la situation socio-économique locale.

« C’est un jour historique qui va marquer la communauté d’Opitciwan pour les prochaines générations et qui restera dans nos mémoires longtemps, a soutenu le chef de la communauté Jean-Claude Mequish, lors de l’annonce du début des travaux de la nouvelle centrale de cogénération à la biomasse forestière, en août 2024. Cette centrale sera un véritable moteur de développement économique et social. Elle représente des opportunités d’emploi, de formation et d’amélioration de la qualité de vie pour nos membres. »

Avec la première pelletée de terre, Le Conseil des Atikamekw d’Opitciwan (CAO) et la Société en commandite Onimiskiw Opitciwan ont officialisé le début des travaux du projet de 70 millions de dollars, pour la construction d’une centrale d’une puissance de 4,8 MW. La mise en service de la centrale est prévue pour l’automne 2026. Les partenaires du projet ont signé un contrat d’approvisionnement d’une durée de 25 ans avec Hydro-Québec, avec possibilité de prolongation de 15 ans.

POUR ET PAR LA COMMUNAUTÉ

Près de 40 travailleurs seront nécessaires pendant la phase de con-

PAR GUILLAUME ROY
Gervais Goulet et Johnny Awashish.

struction, et une dizaine d’emplois seront créés pour l’opération de l’usine.

La centrale sera aussi une source de revenus directe pour la communauté, qui recevra 28 millions de dollars sur une période de 25 ans, en voyant les montants augmentés chaque année, au fur et à mesure ou le prêt réalisé pour l’investissement initial est remboursé.

Le projet de centrale à la biomasse pourrait être un point tournant dans l’histoire de la communauté, car tous les projets de développements étaient sur la glace, faute d’un approvisionnement stable en électricité. Pire encore, une stratégie de contingence forçait des arrêts d’approvisionnement en alternance.

UNE BONNE NOUVELLE POUR LA SCIERIE

La construction de la centrale de cogénération vient renforcer les bases de la scierie Opitciwan, en améliorant la rentabilité de vente des sous-produits.

« L’usine de cogénération viendra régler plusieurs problèmes de la scierie, explique Johnny Awashish, le responsable des ressources humaines de la scierie. On va maintenant pouvoir faire de l’argent en vendant notre écorce plutôt que la transporter sans faire de profit jusqu’à Chapais. En plus, l’énergie de la centrale va nous permettre de sécher notre bois et d’éviter des transferts. » Autrement dit, la scierie sera désormais beaucoup plus rentable.

La scierie investira également dans un nouveau séchoir qui sera alimenté par la chaleur thermique de la centrale, créant quatre

à 55% par le Conseil des Atikamekw d’Opitciwan et à 45% par Domtar.

Le directeur de la scierie, Gervais Goulet, se réjouit à l’idée d’ajouter un séchoir en continu aux opérations. « Ça va nous permettre de faire de belles synergies avec la centrale », dit-il, souhaitant continuer d’améliorer les opérations de l’usine.

Il faut dire que l’on retrouve encore beaucoup d’opérations manuelles dans l’usine, notamment pour créer un maximum d’emplois au sein de la communauté. Mais la difficulté à recruter de la main-d’œuvre et réalité économique force l’usine à investir pour se moderniser afin de produire.

Le choix du séchoir n’est pas encore arrêté, mais les administrateurs, comme Ken St-Gelais, songent déjà à faire des investissements dans l’optimisation, l’éboutage et le délignage.

Par la bande, Johnny Awashish espère que le conseil de bande

La pelletée de terre inaugurale de la centrale.

BOIS D’OEUVRE Économie

Nous

ne gagnerons jamais la guerre du 2X4

Trump est-il l’électrochoc nécessaire pour nous détourner du 2x4?

L’industrie forestière est habituée aux tarifs depuis fort longtemps. Le conflit du bois d’œuvre dure depuis plus de 43 ans, et pendant tout ce temps il n’y a pas eu 5 années de libre marché. Toutes les autres années, l’industrie forestière canadienne a subi des tarifs, des droits compensateurs, des droits antidumping, des taxes, des quotas, souvent deux ou trois de ces tarifs en mêmes temps.

À titre d’exemple, en 2001, les taxes et les droits antidumping s’élèvent à 31,88%. C’était il y a 24 ans !

Par ailleurs, le dernier Accord sur le bois d’œuvre résineux (ABR) est venu à échéance en 2015. Dès novembre 2016, la U.S. Lumber Coalition a déposé une plainte formelle auprès des autorités américaines, soit le Département du Commerce des États-Unis (DOC), pour concurrence déloyale de l’industrie canadienne et réclamait l’imposition de droits compensateurs (CVD) et antidumping (AD) sur tous les produits de bois d’œuvre résineux en provenance du Canada.

En gros, la U.S. Lumber Coalition, qui regroupe les propriétaires, les producteurs et les travailleurs (usines et forestiers) américains, prétend que les scieries canadiennes reçoivent des subventions gouvernementales, notamment des droits de récolte inférieurs aux prix du marché sur les terres publiques qui seraient évaluées, selon les études des autorités américaines, à une hauteur de 35%. Il est aussi à noter que cette coalition est supportée par plusieurs sénateurs américains et plusieurs membres

de la chambre des représentants.

En réponse aux tarifs imposés par les Américains, le Canada a entrepris une série de recours, soit en vertu du chapitre 19 de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), puis devant l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), et également auprès des instances de l’Accord Canada–ÉtatsUnis-Mexique (ACEUM). Mais jusqu’à présent les États-Unis font tout pour retarder les processus et rien n’est réglé et rien ne semble être sur le point de se régler dans un avenir à plus ou moins long terme. Présentement, les tarifs combinés des droits compensateurs et des droits antidumping s’élèvent à 14,5%. Les Américains se préparent à les faire passer à 34,5% d’ici la fin de l’année 2025. Et le président Trump menace même d’en rajouter une couche avec un autre 25%.

10 MILLIARDS DE DOLLARS GELÉS

Jusqu’à présent, les Américains ont perçu plus de 10 milliards de dollars en droits de douane depuis la fin de l’accord en 2015. Cet argent est pour l’instant « gelé » légalement et les producteurs canadiens espèrent toujours en récupérer une très grande partie, sinon la totalité.

Ce n’est toutefois pas la vision de la U.S. Lumber Coalition qui trouve scandaleux que le Canada souhaite récupérer cet argent pour renflouer les coffres des producteurs de bois d’œuvre canadiens.

D’ailleurs, Andrew Miller, le président propriétaire de Stimson Lumber Company et prési-

PAR

dent de la U.S. Lumber Coalition a récemment déclaré : « Nous rejetons catégoriquement l’utilisation de l’argent dû aux contribuables américains au profit du Canada et de son industrie du bois d’œuvre. Les droits d’importation perçus par le gouvernement américain appartiennent au public américain et ne constituent pas une caisse noire destinée à renflouer les acteurs canadiens malhonnêtes qui se livrent à des pratiques commerciales déloyales. »

Rappelons que lors du dernier accord en 2006, bien que le Canada ait gagné tous ses recours, les producteurs canadiens ont récupéré seulement 4 des 5 milliards de dollars US perçus par les autorités américaines. Sur le montant total conservé par les Américains, 500 millions de dollars américains ont été versés directement aux producteurs américains.

Évidemment, la U.S. Lumber Coalition supporte à 100% le président Trump et sa politique de tarifs. Considérant l’amour du président américain pour le mot « tarif » et son besoin de compenser ses éventuelles baisses d’impôts aux plus nantis, les producteurs canadiens risquent de ne pas revoir la couleur des milliards de dollars de droits de douane perçus par les autorités américaines.

LES ORIGINES CONTEMPORAINES DU CONFLIT DU BOIS

D’ŒUVRE

À la fin des années 1970, le secteur agricole états-unien vivait une grave récession qui touchait de nombreux agriculteurs du Midwest lourdement endettés. Des records de production avaient entraîné une surabondance de produits agricoles, ce qui avait fait baisser les prix. Cette surabondance, combinée à une baisse des exportations américaines de plus de 20 % entre 1981 et 1983 (suite à l’embargo de l’Union soviétique de 1979), avait fait grimper la dette agricole à 215 milliards de dollars en 1984, soit le double de ce qu’elle était en 1978. Plusieurs fermiers lourdement endettés étaient au bord de la faillite.

Afin de résoudre cette crise, la loi sur la sécurité alimentaire de 1985 (1985 Farm Bill) a été adoptée par le gouvernement du Président Reagan, notamment dans le but de favoriser les exportations. Un autre programme, appelé Conservation Reserve Program (CPR) a été instauré. Celui-ci prévoyait le versement d’une subvention annuelle de 30$ à 50$ l’acre les 15 premières années aux agriculteurs qui retiraient de la production agricole des terres écologiquement sensibles et les convertissaient notamment en plantations d’arbres dans l’optique d’améliorer la santé des gens et la qualité de l’environnement. Ce programme est d’ailleurs toujours en vigueur de nos jours.

Grâce à ce programme déjà en 1989, plus de 30 millions d’acres de terres agricoles avaient été convertis aux États-Unis en plantations, soit l’équivalent de 244 fois la superficie de l’île de Montréal.

Un grand nombre des terres agricoles converties l’ont été au sud des États-Unis en plantations en pins jaunes. Principalement dans les états du Mississippi, de l’Alabama, et de la Géorgie, mais aussi au Texas à l’ouest, et la Floride au sud.

Ces plantations sont aujourd’hui détenues par de très importants et influents propriétaires privés qui exercent un lobbying très organisé, notamment via la puissante U.S Lumber Coalition, et ce, que ce soit auprès des républicains ou des démocrates.

De plus, les dix plus importants propriétaires de terres forestières en Amérique du Nord possèdent ensemble 29,2 millions d’acres de forêt (12 millions d’hectares), dont plus du tiers de ces forêts se retrouvent au sud des États-Unis. À elle seule, la société Timber Investment Management Organisation (TIMO), qui gère des actifs forestiers pour le compte d’investisseurs institutionnels et de grands investisseurs privés, administre 14,7 millions d’acres de forêt.

DES USINES QUI POUSSENT COMME DES CHAMPIGNONS

Au cours des dix dernières années, un grand nombre de nouvelles « mégas » usines de sciage à la fine pointe de la technologie ont été inaugurés au sud des États-Unis, dont plusieurs par des entreprises canadiennes comme West Fraser, Interfor, et Canfor. Ils ont d’une certaine façon appliquée par anticipation ce que le président américain ne cesse maintenant de braguer, soit que les entreprises qui veulent éviter les tarifs n’ont qu’à venir s’installer aux États-Unis.

Par ailleurs, la U.S. Lumber Coalition souligne avec fermeté que depuis l’imposition de tarifs en 2016 par l’administration Trump, l’industrie du bois d’œuvre résineux des États-Unis a augmenté sa capacité de 9,2 milliards de pieds mesure de planche (PMP). La majeure partie de cet accroissement de la production provient du sud des États-Unis.

Ainsi la capacité de production des usines du sud des ÉtatsUnis est sur le point de dépasser la capacité de production du Canada au complet.

Ce qui fait dire au président de la U.S. Lumber Coalition que : « comme le Président Trump l’a dit à plusieurs reprises, nous n’avons pas besoin des importations de bois d’œuvre du Canada, qui font l’objet d’un commerce déloyal ».

Zoltan van Heyningen, directeur exécutif de l’U.S. Lumber Coalition mentionne pour sa part que : « Le Canada dispose aujourd’hui d’une capacité excédentaire de bois d’œuvre d’environ 8,7 milliards de pieds-planche et « dompe » sa production sur le marché américain en violation des lois commerciales ».

La production de bois est en hausse, car les Américains produisent désormais 72% du bois qu’ils consomment, alors que ce taux était de 60% par le passé. Malgré ces augmentations de production, les États-Unis ne sont pas encore autosuffisants. Les Américains ont encore besoin du bois canadien. Toutefois, les propriétaires américains de forêt privée ne veulent pas que le bois en provenance du Canada rentre en grande quantité et à bas prix, car ceci fait baisser les prix de leurs droits de coupe, et le rendement sur leurs investissements.

NOS ALLIÉS DE CIRCONSTANCES AMÉRICAINS

Les producteurs canadiens de bois d’œuvre n’ont pas que des « ennemis » aux États-Unis. Ils ont aussi des « alliés » de circon-

stance, nommément la : National Association of Home Builders (NAHB) qui représente les entrepreneurs en construction et rénovation résidentielles, et la National Lumber and Building Material Dealers Association (NLBMDA) qui représente plus de 6000 détaillants qui vendent le bois d’œuvre aux constructeurs de maisons, rénovateurs et consommateurs.

Publiquement, la mission de ces associations est de promouvoir l’accès à la propriété pour tous à un coût abordable. Mais en réalité, c’est de vendre des matériaux de construction de qualité, solide structurellement, et qui donnent des murs droits.

Le bois d’œuvre produit à partir des plantations de pins jaunes du sud des États-Unis est de piètre qualité. Il n’est pas recommandé pour construire les charpentes des maisons. Il est bon pour faire des patios et des clôtures.

Les pins jaunes des plantations du sud ont une croissance rapide, car ils poussent sur d’anciennes terres cultivables dont le sol est riche, et ils bénéficient d’un climat tempéré. Ils sont récoltés entre 20 et 30 ans d’âge, car les investisseurs privilégient un rendement à court terme moindre plutôt qu’un rendement à long terme plus important.

Ainsi, les pins jaunes du sud ont des anneaux de croissance distancés. Ils sont également plus lourds, car ils sont gorgés d’eau. Par conséquent, ils se tordent davantage, se déforment, se courbent, se tordent, se voilent, et se fendent plus facilement. Le phénomène est très rapporté dans les différents médias américains avec des titres tels que; « Why Lumber is so terrible »; « Avoid bad lumber at Home Depot », ou encore; « How to not buy crap lumber ».

C’est très différent avec les résineux des « forêts anciennes » du Canada où, en raison des hivers longs et rigoureux, la croissance des arbres est beaucoup plus lente. Le bois d’œuvre qui y est produit est plus léger et structurellement beaucoup plus solide. C’est pour cette raison que les constructeurs américains préfèrent ce matériau pour construire les immeubles résidentiels.

Par ailleurs, le bois d’œuvre fabriqué à partir des épinettes noires du Québec est particulièrement apprécié et reconnu pour ses qualités portantes.

RENDEMENTS ET COÛTS D’EXPLOITATION

Tous les coûts d’exploitation forestière sont nettement inférieurs dans les plantations de pins jaunes du sud des États-Unis que les arbres de la forêt publique du Québec. Ils coûtent en moy-

enne 51% de moins par mètre cube qu’au Québec (30,58$ sud-USA vs 62,27$ au Québec).

Au départ il faut considérer que ces plantations de pins jaunes sont sur d’anciennes terres-agricoles sur des terrains plus faciles d’accès que ceux de la forêt publique québécoise. Elles ne sont jamais loin des routes publiques. Les chemins forestiers ont au maximum de 2 à 3 kilomètres de long. Ce n’est donc pas nécessaire de développer et d’entretenir un important réseau de chemins forestiers. Et la construction des chemins se fait à des coûts minimes. Parfois nécessitant seulement un passage d’un bouteur pour faire une forme. De plus, en raison des terrains plus facile les coûts d’entretien et réparations des machines forestières sont nettement inférieurs et ces machines coûtent 30% moins cher qu’au Québec. Finalement il n’y a évidemment aucun coût additionnel relié au déneigement l’hiver.

Au Québec, on estime une distance moyenne de transport de 145 kilomètres pour chaque arbre, alors que cette distance dépasse rarement 65 kilomètres aux ÉtatsUnis, dont une majorité sur des routes

pavées. Ainsi, les coûts de transport sont inférieurs. De plus, il n’y a aucune dépense reliée à l’hébergement et aux campements, au sud des États-Unis.

Les plantations de pins jaunes du sud des États-Unis sont beaucoup plus productives que nos forêts publiques du Québec. On y récolte 123,5% plus de mètres cubes de bois à l’hectare.

UN MODÈLE À REVOIR

Le modèle québécois de l’industrie for-

Fêtent notre 50ième anniversaire, Wallingford’s

estière repose depuis plus d’un siècle en très grande partie sur la production de pâtes et papiers, et accessoirement sur la production de bois d’œuvre afin de fournir le plus rapidement possible les copeaux pour alimenter les papetières. En somme, le modèle mise sur la production de biens de commodité où le volume et les prix sont rois. Cette stratégie est maintenant vouée à l’échec.

De 2012 à 2021, la demande mondiale de papier journal a chuté de 58,40% alors que la demande nord-américaine chutait de 67,4%.

UNE GUERRE PERDUE, TARIFS OU PAS

Les pins jaunes des plantations du sud des États-Unis poussent beaucoup plus rapidement que nos épinettes de la forêt publique du Québec. Les coûts d’exploitation des plantations du sud sont nettement inférieurs à nos coûts d’exploitation de notre forêt publique. Les rendements à l’hectare sont beaucoup plus favorables dans les plantations du sud. Et il n’y aura évidemment jamais de tarifs qui seront appliqués sur le bois d’œuvre produit à partir des pins jaunes des plantations des

Entièrement automatisé

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nous demande de croire aux licornes en

d’automatiser nos usines, de construire par modules, d’utiliser le bois massif, de changer le code du bâtiment canadien pour construire en bois en hauteur sur 12 étages et plus, de standardiser les matériaux de construction à l’échelle nationale. Si nous voulons lutter contre la pénurie de logements partout au Québec et au Canada, aider au développement économique

ÉQUIPEMENTS Nouveaux

De nouvelles solutions pour la lubrification des chaînes de scie

Le système de graissage PONSSE est un nouvel accessoire en option pour les têtes d’abattage Ponsse, spécifiquement conçu pour la lubrification des chaînes de scie. Le système alimente la chaîne de scie en graisse à partir de cartouches vissables en fonction des paramètres de dosage définis dans le système d’information Opti 5G. Les cartouches de graisses, conservées au chaud, garantissent une lubrification efficace tout au long de la période de travail.

« Il s’agit d’une solution visant à faciliter le travail des opérateurs de machines forestières, en particulier par temps froid. Les cartouches de graisse remplacent le réservoir de graisse fixe dans la tête d›abattage : plus besoin de pomper de la graisse froide depuis un conteneur externe vers le réservoir ! Les cartouches se remplacent rapidement et en toute simplicité. Elles sont en outre faciles à transporter et peuvent être conservées dans la cabine ou dans un véhicule », détaille Toni Rajaniemi, Gestionnaire de projet chez Ponsse.

Le système de lubrification peut accueillir deux cartouches vissables et rechargeables de 400 grammes, qui assurent une autonomie d’environ 8 à 16 heures en fonction de l’intensité du sciage et des paramètres de dosage. Les paramètres de

dosage

peuvent être ajustés dans le système d’information

Opti 5G en fonction de la situation et des besoins.

Le système d’information avertit l’opérateur lorsqu’il est nécessaire de changer les cartouches. Le remplacement d’une cartouche est rapide, pour un temps d’immobilisation extrêmement réduit de la machine.

La gamme de produits Ponsse comprend des cartouches de graisse adaptées à divers besoins, telles que des graisses à base d’huile minérales ou une nouvelle graisse à base d’huile biodégradable. Le Système de graissage PONSSE est actuellement disponible pour les têtes d’abattage PONSSE H6, H7 et H8. Le Système de graissage peut également être installé en post-équipement.

Tigercat lance une tête d’abattage-ébranchage 544 plus légère

Le nouveau modèle 544 est la tête d’abattage-ébranchage pour abatteusesfaçonneuses à chenilles la moins lourde de Tigercat. Basée sur le design éprouvé de la 534, la 544 est une tête d’abattage-ébranchage à trois roues munie d’une configuration de bras de rouleaux triangulaire. Le châssis, les capots et le cadre d’inclinaison sont conçus pour résister aux conditions de fonctionnement rudes des transporteurs à chenilles. Ses quatre bras d’ébranchage en acier moulé, associés à des couteaux avant et arrière fixes, fournissent une excellente qualité d’ébranchage.

standard ou télescopique.

Conçue pour des arbres d’un diamètre allant de 15 à 50 cm, la 544 dispose d’une capacité de coupe maximale de 790 mm, ainsi que d’une ouverture de rouleau d’alimentation de 790 mm et d’une ouverture maximale du bras de couteau de 760 mm, pour s’adapter aux arbres plus grands qu’elle pourrait parfois rencontrer. Disponible avec une scie écimeuse en option d’une capacité de coupe de 560 mm, la 544 est idéale pour les applications de coupe sélective dans les peuplements de feuillus et de conifères de diamètre mixte. Avec un poids en ordre de marche allant de 1700 kg, avec rotateur et liaison standard, à 2140 kg, la tête peut être associée aux transporteurs de série H822 et H855 Tigercat munis de kits de flèche

La roue de mesure à actionnement hydraulique permet de maintenir un contact permanent et de réduire l’usure des composants. La mesure du diamètre sur les bras de rouleaux et les bras d’ébranchage avant permet d’augmenter la précision des mesures. Son système hydraulique à débit élevé efficace adapté aux transporteurs Tigercat permet d’offrir d’excellentes performances et d’importantes économies de carburant. Sur une sélection de transporteurs, vous pourrez ajouter en option une rotation continue à 360 degrés avec acheminement des flexibles par l’extrémité et une communication sans fil stable et puissante. Pour adapter la 544 à des applications spécifiques, vous pourrez faire votre choix parmi différentes options de rotateurs, de moteurs d’alimentation, de rouleaux d’alimentation, de bras de couteaux et de bras de rouleaux.

Les différentes fonctionnalités comprises dans le kit d’écorçage de la 544 permettent d’optimiser la productivité et la performance dans les applications de récolte d’eucalyptus. Les rouleaux d’alimentation et la géométrie du bras de rouleaux sont conçus pour écorcer, puis faire tourner les arbres pendant l’alimentation, améliorant ainsi la performance.

John Deere améliore ses équipements forestiers

John Deere présente de nouvelles fonctions d’assistance à l’opérateur et des améliorations sur ses abatteuses-groupeuses sur chenilles de la série 900 M, ses abatteuses-groupeuses sur chenilles de la série 900 MH et ses abatteuses-groupeuses à pelleteuse de la série 900 ML. En mettant l’accent sur la productivité du client, les mises à jour comprennent un système de déplacement dédié amélioré, qui a été mis à jour pour une plus grande efficacité et qui est maintenant une nouvelle caractéristique sur les machines de la série 900 M. En outre, la nouvelle fonctionnalité de retour au niveau et les améliorations apportées au train de roulement contribuent à accroître la durabilité. Ces mises à jour des fonctions d’assistance à l’opérateur contribuent à améliorer l’expérience globale du client dans des applications opérationnelles variables.

« Ces améliorations des performances et des fonctionnalités sont le fruit des retours d›expérience de nos clients, que nous intégrons en permanence dans nos machines », a déclaré Jim O’Halloran, responsable du marketing produit mondial chez John Deere. « Les nouvelles fonctions et améliorations apportées aux modèles de la série 900 permettent aux opérateurs d’optimiser leur efficacité grâce à des fonctionnalités simplifiées, pour une productivité exceptionnelle. »

Le système de déplacement dédié isole les fonctions de déplacement des autres fonctions de la machine. Le conducteur

peut ainsi se concentrer sur sa tâche en évitant que les opérations de flèche et d’orientation n’interfèrent et ne ralentissent les fonctions de translation. En outre, l’équilibre et la disponibilité de la puissance ont été optimisés et peuvent être réglés entre les fonctions supérieures et les fonctions de translation, ce qui permet de donner la priorité aux opérations nécessaires. Le déplacement dédiée est standard sur les abatteuses-empileuses 859M, 953M et 959M.

La nouvelle fonctionnalité de remise à niveau par simple pression d’une touche combine plusieurs réglages du système de mise à niveau en une seule commande de l’opérateur. Lorsque la machine se déplace sur une pente différente, la partie supérieure rotative peut être remise à niveau (en fonction des paramètres du système de mise à niveau) en utilisant une simple fonction de bouton sur le joystick. Les boutons individuels de commande de mise à niveau sont conservés. Cette nouvelle fonction d’assistance à l’opérateur a été associée au système John Deere Slope Monitoring, qui a fait ses preuves sur le terrain et qui mesure et affiche activement la pente du terrain à l’intention de l’opérateur.

OPINION Le dernier mot

Bâtir un avenir durable en soutenant mieux et plus les artisans de la forêt !

Le projet de loi visant à moderniser le régime forestier soulève un mélange d’espoir et de préoccupations.

Le projet de loi fut présenté lors de notre Assemblée générale annuelle à Québec le 25 avril dernier qui réunissait plus de 130 acteurs du secteur, principalement des entrepreneurs forestiers. Ce projet

En effet, l’intention d’instaurer une planification allongée et une régionalisation accrue de la prise de décision, notamment par le biais des aménagistes forestiers, correspond à certains de nos souhaits pour une meilleure prévisibilité tout comme un zonage du territoire public plus conciliant. Nous saluons aussi l’objectif d’une contribution accrue de la forêt privée ainsi que l’approche pour les chemins multiusages avec une gestion mieux concertée et un partage selon le principe d’utilisateur-payeur.

Le projet actuel apporte aussi des changements importants, notamment en sylviculture, et accorde davantage de place aux détenteurs de droits forestiers avec qui nos entrepreneurs forestiers transigent au quotidien. Cela nous semble valable pour autant que s’introduise une forme de filet pour équilibrer davantage les forces en présence et renforcer les assises d’une relation partenariale durable de gagnant-gagnant entre nous.

Notre plus grande déception dans ce qui fut avancé est l’absence de propositions claires et directes qui vont dans ce sens et pouvant apparaitre, à ce stade-ci, impactant sur l’environnement d’affaires de nos entrepreneurs forestiers. On le sait, ils prennent des risques importants avec des investissements colossaux en équipement et des coûts opérationnels élevés qui les poussent toujours à plus de productivité, mais il y a là des limites !

Force est de constater qu’au-delà d’une possible planification et coordination améliorée, le projet n’apporte guère d’éléments directs et clairs en lien avec les préoccupations de base des entrepreneurs forestiers, pilier de la chaine d’approvisionnement. Il est muet sur la plupart des points relevés dans notre mémoire d’avril 2024 et donne peu d’échos à nos

autres commentaires déjà transmis aux autorités du MRNF. De fait, bien interrogatifs, nous nous demandons comme groupe représentant les entrepreneurs forestiers:

« Seront-ils mieux placés avec la réforme pour aspirer réellement :

• à une plus grande reconnaissance de leur rôle, à des conditions d’exécution simplifiées et viables,

• à un accès facilité aux données de référence (ex. : taux horaire/type de machine), à une rémunération plus juste qui prend compte de l’ensemble des variables imposées (ex. : difficultés et particularités de l’activité et du secteur) et qui s’appuie sur des valeurs partagées d’un système moderne de mesurage impartial,

• à des garanties de paiement dans des délais raisonnables, à des mécanismes d’arbitrage établis,

• à des actions concertées pour stimuler la relève et former la main-d’œuvre,

• à une meilleure préparation face aux aléas climatiques ? »

Force est d’admettre qu’aucune de ces questions n’est abordée, aucune ne coche « oui » !

Selon nous, l’État québécois, en tant que gestionnaire du domaine forestier public, a la responsabilité, de garantir un environnement d’affaires sain et équilibré pour tous les acteurs.

S’abstenir d’intervenir par cette réforme dans les rapports entre les donneurs d’ouvrage (détenteurs de droits) et les entrepreneurs ne doit pas signifier l’absence d’un encadrement minimal et légal. Un cadre qui sait poser des exigences de transparence, de reddition de comptes et des mécanismes de recours.

Soutenir l’avenir durable de nos forêts québécoises, c’est aussi et beaucoup considérer les conditions d’exploitation de ceux qui la façonnent au quotidien !

Évidemment, nous sommes plus qu’interpellés par la santé de nos forêts et la pluralité de ses fonctions dans une perspective de cohabitation, de durabilité et de vitalité régionale, car nous en dépendons largement !

PAR BENOIT LASALLE, PRÉSIDENT DE L’AQEF

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OF - Juin 2025 by annexbusinessmedia - Issuu