

Innover pour performer
Gabriel Leblond n’a pas hésité à miser sur la nouveauté, en achetant le premier transporteur Ecolog au Québec.


Dans ce numéro Décembre.2024

SCIERIE
Une coop qui mise sur la consolidation
La Coopérative forestière Ferland-Boileau achète la Scierie Lac-Saint-Jean
10 FORÊT
Ou est allée l’aide pour le bois brûlé?
Les producteurs forestiers ont-ils reçus leur part du gâteau?
20 FORÊT
Innover pour performer
Gabriel Leblond n’a pas hésité à acheter le premier transporteur Ecolog au Québec.
14 ÉVÉNEMENT
Mission réussie pour DEMO International 2024
Plus de 6000 personnes ont participé à l’événement.
SECTIONS SUR LA COUVERTURE
6 Champ libre
7-9 Nouvelles de l’industrie
28-29 Nouveaux équipements
30 Le dernier mot
Daphnée Leblanc et Gabriel Leblond posent devant le tout nouveau transporteur Ecolog 584 lors de DEMO International.


GUILLAUMEroy
groy@annexbusinessmedia.com
Un vent de consolidation
Le vent de consolidation qui souffle sur l’industrie forestière amènera-t-il plus de stabilité?
Les temps sont durs dans l’industrie forestière. Pour bâtir un avenir plus solide, les entreprises de toutes tailles cherchent à consolider leurs opérations, pour réaliser des économies d’échelles, mais aussi pour créer des synergies.
C’est notamment ce que souhaite faire la Coopérative forestière Ferland et Boileau en faisant l’acquisition de la Scierie Lac-Saint-Jean et de Bois Lac-Saint-Jean (p.24). Avec ces nouvelles installations, la coopérative, qui possède aussi la scierie Lignarex à La Baie, et l’usine Alexandre Côté à Scott, pourra optimiser la valeur de chaque bille de bois pour générer davantage de retombées.
Un groupe d’entreprise est en train de se former dans le nord du Lac-Saint-Jean aussi, alors que les coopératives forestières de Girardville et de Petit-Paris ont désormais le même directeur général, Stéphane Gagnon. Ce dernier, qui est aussi à la tête de reboitech, Transport G Cinq S, le Groupe Inter-Nations, Franciska et nos d’autres filiales, présente d’ailleurs sa vision de l’avenir durable de la foresterie dans cette édition (p.30).
Deux groupements forestiers ont aussi uni leurs efforts pour créer le Groupement forestier de Beauce. En se regroupant, les producteurs forestiers espèrent ainsi avoir un plus grand pouvoir de négociation.
Les géants ne sont pas en reste. Papier Excellence a acheté Domtar en 2021, puis Produits forestiers Résolu en 2022. En octobre dernier, les trois entreprises se sont unifiées sous le nom Domtar, qui possédait plus de 200 ans d’histoires.
Après avoir digéré Domtar et Résolu, le groupe regarde à nouveau les opportunités d’investissement. « On est des leaders en Amérique du Nord,
mais notre objectif est d’être un leader mondial », soutient Luc Thériault, président de l’unité commerciale Produits du bois chez Domtar. La transformation est bien avancée et on regarde pour les prochaines étapes d’investissement. On joue sur l’échiquier mondial plus que régional et on doit travailler dans un contexte de consolidation ».
La consolidation est non seulement incontournable, mais elle est souhaitable selon Ian Fillinger, président et PDG d’Interfor. « Plus nos entreprises travailleront ensemble pour stabiliser le marché, mieux l’industrie se portera », a-t-il soutenu lors du panel des PDG tenu pendant le Congrès de Montréal sur le bois en avril dernier.
Amar S. Doman, PDG de Doman Building Materials Group adondait dans le même sens. « En devenant plus grosses, les entreprises contribueront à créer plus de connaissances », dit-il.
Il ne faut pas voir la consolidation comme étant mauvaise a renchéri L.T. Gibson, PDG de US LBM. « La consolidation devrait nous aider à créer une chaîne de Valeur plus prévisible et plus simple, dont tout le monde pourra profiter », dit-il.
Ainsi, la consolidation pourrait être un outil pour limiter les fluctuations des prix de l’industrie, car une entreprise intégrée pourrait gérer toute la chaîne de valeur. Avec les investissements nécessaires pour automatiser l’industrie et maximiser les retombées de l’intelligence artificielle, les propriétaires devront piger grandement dans leur portefeuille.
Reste à voir si les promesses de la consolidation seront tenues, mais tout le monde pourrait profiter d’une industrie qui pourrait éviter les montagnes russes.
NOUVELLES
Produits forestiers Résolu et Papier Excellence prennent le nom de Domtar
Toutes les filiales du Groupe Papier Excellence forment désormais une seule entité. C’est ainsi que Produits forestiers Résolu, Paper Excellence et Domtar Corporation s’unissent sous le nom de Domtar.
Domtar adopte ainsi une nouvelle identité de marque qui symbolise l’histoire combinée, les valeurs partagées et la vision axée sur l’avenir des trois organisations. Tous les établissements de Produits forestiers Résolu, et de Papier Excellence, prendront l’identité visuelle Domtar, mais la transition prendra un certain temps.
Le nom Domtar a été choisi, car c’est l’entreprise qui portait la marque de commerce la plus forte, avec 200 ans d’histoire et de relation avec les clients.
« Avec une organisation entièrement intégrée, nous sommes mieux positionnés pour servir notre clientèle, renforcer nos relations avec nos principales parties prenantes et stimuler l’innovation dans l’ensemble de notre industrie », a commenté John D. Williams, président non exécutif du conseil de gestion de Domtar.
CHANTIERS CHIBOUGAMAU ACHÈTE TROIS USINES
D’INTERFOR POUR 30 MILLIONS
Chantiers Chibougamau fait l’acquisition des actifs de la Corporation Interfor au Québec pour un montant de 30 millions de dollars. L’entreprise met donc la main sur les scieries de Matagami et Val-d’Or ainsi que sur l’usine de Sullivan à Val-d’Or spécialisée dans les sommiers de lit.

Interfor a décidé de mettre fin à ses activités au Québec étant donné les baisses d’approvisionnement en bois décrété après les feux de forêt de l’été 2023. C’est ce qui a mené à la vente de ses trois usines et de son bureau de Montréal.
«Cette acquisition nous permet de sécuriser
Le
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Guillaume Roy RÉDACTEUR EN CHEF
Opérations Forestières et de scierie 514.425.0025 poste 23 groy@annexbusinessmedia.com
COLLABORATEURS: Louis Dupuis
ÉDITEUR DE GROUPE: Anne Beswick
RÉDACTION ET ADMISTRATION: C.P. 51058
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ABONNEMENT: Canada: 34.50 $ + taxes par année, 55.50 $ + taxes pour 2 ans, États-Unis: 78.50 $ CDN par année Autres pays: 108.00 $ CDN par année.
Toute copie addtionnelle: 5.50 $ pour le Canada et 6.00 $ pour les autres pays.
Opérations Forestiéres et de Scierie est publiée par Annex Business Media.
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l’entrée de 630 000 mètres cubes de bois en plus dans notre cycle de transformation», mentionne Frédéric Verreault, directeur exécutif au développement corporatif chez Chantiers Chibougamau.
L’approvisionnement supplémentaire lié à l’acquisition des usines permet une meilleure prévisibilité de livraison pour les différents matériaux de construction, mais aussi pour les copeaux pour la production de pâte Kraft et pour l’utilisation des résidus dans la production d’énergie. Les deux scieries ont une capacité de 255 millions de pieds-planches.
Groupement forestier de Beauce est né
Les Groupements forestiers Beauce-Sud et Chaudière s’unissent pour former le Groupement forestier de Beauce.Les membres des deux organisations ont voté
en faveur de ce regroupement en septembre, qui compte maintenant 2000 membres. Des discussions étaient en cours à de sujet depuis deux ans.
En se regroupant, l’entreprise aura un plus grand pouvoir de négociation auprès des scieries, en plus de consolider l’offre de service.
operationsforestieres.ca
NOUVELLES
Fermetures de scieries
La scierie Petit Paris a cessé définitivement ses opérations alors que deux usines de Produits forestiers Résolu, Produits forestiers Mauricie et Maniwaki, ont annoncé des fermetures temporaires.

C’est le 18 octobre dernier que la scierie Petit-Paris, à Saint-Ludgerde-Milot a cessé ses activités. Ainsi, 97 travailleurs de la Coopérative forestière de Petit Paris ont perdu leur emploi. Les espoirs de réouverture sont extrêmement minces et tout porte à croire que le village de Saint-Ludger-de-Milot va perdre son principal employeur pour de bon. Une fermeture temporaire
BID GROUP DEVIENT COMACT

BID Group a présenté sa nouvelle identité en tant que Comact. Cette transition représente un jalon important dans l’évolution de l’entreprise. Elle reflète son engagement envers l’innovation et l’excellence. Depuis ses débuts comme équipementier, Comact a joué un rôle déterminant en modelant l’industrie de la transformation du bois. De manière soutenue, l’entreprise a investi en recherche et développement, a relevé les défis de ses clients et s’est adaptée à leurs besoins changeants. Par la conclusion d’alliances stratégiques et l’acquisition de grandes marques, Comact s’est imposé comme joueur mondial et pionnier reconnu à la fois pour la performance de ses technologies et équipements et pour son engagement d’exception envers sa clientèle.
« La décision d’arborer l’identité Comact s’harmonise parfaitement avec notre planification stratégique, qui vise notre expansion en tant qu’équipementier aux technologies de pointe desservant des clients clés à travers le monde », a expliqué Alistair Cook, président et chef de la direction.
25 M$ pour promouvoir l’utilisation du bois dans la construction
Dans une décision rendue le 9 septembre, La Régie des marchés agricoles et alimentaires du Québec a accordé le droit exclusif au Syndicat des producteurs forestiers du Sud du Québec de coordonner la mise en marché du bois de sciage avec une agence de vente.
Une décision similaire a été
rendue à la fin juillet par le Syndicat des producteurs de bois de la Côte-du-Sud. Ces deux agences de ventes, qui représentent 14 600 producteurs forestiers, pourront désormais négocier les prix entre les producteurs et les industriels, en bénéficiant d’un meilleur rapport de force.
était en place depuis juin. Produits forestiers Résolu fermera les scieries de Rivière-auxRats et de Maniwaki à compter du 20 décembre. Ces fermetures toucheront 280 employés.
L’entreprise a pris cette décision en raison des conditions de marché défavorables et de l’augmentation récente de la taxe sur le bois d’œuvre résineux imposée par le Département du Commerce américain.
Caribou : les 465 M$ ne sont pas à la hauteur
Alors que le gouvernement fédéral a proposé une enveloppe de 465 millions de dollars pour améliorer la protection du territoire et du caribou forestier, le Conseil de l’industrie du Québec estime que ce montant ne fait pas le poids par rapport aux impacts estimés à 6,5 milliards de dollars sur 10 ans.
Le CIFQ évalue à près de 6,5 G$ l’impact sur 10 ans du manque à gagner du décret fédéral sur l’économie québécoise alors que, sans mesures de restauration ou de contrôle des prédateurs, les avantages du décret sur la probabilité de rétablissement du
caribou pour ces trois hardes sont loin d’être démontrés.
« Il faut arrêter d’opposer foresterie et protection. Pour le CIFQ et ses membres, ces deux objectifs sont possibles simultanément si la gestion forestière passe d’un mode extensif à un mode intensif et que l’État se donne les moyens pour y arriver, estime Jean-François Samray, le président-directeur général du CIFQ.. Le territoire forestier du Québec est suffisamment vaste pour trouver un équilibre entre les aires de conservation, de récolte, de villégiature et de production d’énergie verte. »

Hydromec inaugure sa succursale à Québec
Après avoir réalisé des investissements de 10 millions de dollars, Hydromec a inauguré sa nouvelle succursale de SaintAugustin-de-Desmaures avec une deux journées portes ouvertes les 25 et 26 octobre. Des centaines de clients s’y sont présentés et plus de 300 personnes ont célébrer lors d’une soirée organisée par Hydromec.
Le concessionnaire PONSSE depuis 2004, en a profité pour remercier ses nombreux clients qui lui ont permis de devenir le plus important fournisseur d’équipement forestier au Québec. Plusieurs partenaires de PONSSE étaient aussi sur place, dont dont les propriétaires Juha et Jarmo Vidgren, les dirigeants Juho Numela, président CEO, Marko Mattila, directeur ventes et service international, Eero Lukkarinen directeur pour le Canada et plusieurs autres pour célébrer 20 ans de coopération avec Hydromec.
Ce projet, est le résultat de plus de quinze années de réflexion et d’analyse.

Le président d’Hydromec, Jean Trottier, concrétise le rêve d’être le premier concessionnaire Ponsse au monde à avoir une salle de montre vitrée pour y présenter des équipements. La bâtisse construite en bois lamellé collé donne aussi un cachet unique, et offrant un environnement de rencontre lumineux et chaleureux, parfait pour de bonnes discussions.
Cette nouvelle succursale d’une superficie de 14500 pi2 offre un atelier
de réparation de 5 baies avec ponts roulants de 5 et 10 tonnes, ainsi qu’un département de pièces qui permettra d’avoir sur place toutes les pièces requises par notre clientèle locale. Des bureaux pour la vente, le service, une salle à diner avec vue unique ainsi qu’une salle de conférence pour 14 personnes font de cette succursale un endroit offrant un environnement de travail et rencontre enviable pour l’équipe d’Hydromec et les clients.


FORÊT Bois brulé

OÙ EST ALLÉE L’AIDE POUR LE BOIS BRÛLÉ?
PAR LOUIS DUPUIS, économiste, consultant et ancien banquier spécialisé dans le financement de machinerie lourde
Selon
les calculs du gouvernement,
36% de l’aide financière pour la récolte de bois brûlé devait aller aux
entrepreneurs forestiers.
En septembre 2023, le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) a annoncé le « Programme d’aide financière à la récupération des bois brûlés » (PAFRBB), qui présentait les Grilles
de taux par zone applicables à la récupération des bois affectés par les incendies de forêt. Ce plan accordait une aide financière de la forêt à l’usine, à toute personne ou tout organisme qui réalisait la récupération du bois, dont les entrepreneurs forestiers en récolte.
Une proportion d’environ 36% de cette aide financière était prévue pour les opérations de récolte réalisées par les entrepreneurs forestiers, afin de compenser la perte de production et de couvrir les coûts additionnels pour opérer dans des secteurs de bois brûlés. À titre d’exemple,
Les entrepreneurs forestiers devaient recevoir 36% de l’aide gouvernementale.
Selon les discussions avec plusieurs entrepreneurs forestiers qui ont récolté du bois brûlé, les plus « chanceux » ont reçu de leur donneur d’ouvrage 1$/m³ supplémentaire à leur tarif habituel,
si l’aide financière s’élevait à disons 10 $/m³ les entrepreneurs forestiers étaient en droit de recevoir 3,60$/m³.
Pour les entrepreneurs forestiers en récolte opérant dans ces secteurs désignés, ces tarifs devaient être additionnés à la tarification « normale » pour les secteurs en question. Par exemple, les entrepreneurs forestiers qui recevaient 23$/m³ auraient normalement vu leur rémunération rehaussée à 26,60$/m³ (23$ + 3,60$).
Cette aide financière (10$/m³ dans mon exemple) était versée essentiellement aux bénéficiaires de garantie d’approvisionnement (BGA) et aux enchérisseurs gagnants de lots mis en vente aux enchères par le BMMB avant la perturbation.
Un an après l’application du PAFRBB, est-ce que les entrepreneurs forestiers qui ont participé à la récupération du bois brûlé dans les zones identifiées ont réellement bénéficié de cette aide





Les industriels ont décidé d’administrer eux-mêmes, comme bon leur semble, un programme d’aide financière qui devait aussi venir en aide aux entrepreneurs forestiers.
financière? Si oui dans quelles proportions?
L’Association québécoise des entrepreneurs forestiers (AQEF) a mené un sondage a l’été 2024 auprès de ses membres. Quarante-cinq personnes ont répondu au sondage et 62% d’entre eux ont participé à la récupération du bois brûlé.
Voici les principaux résultats concernant le PAFRBB :
• 63 % connaissaient peu ou pas le programme de compensations existant
• 63 % ne savaient pas ce que leur donneur d’ouvrage recevait comme compensation
• 68 % n’ont pas négocié ni discuté de la part qui leur revenait
• 69 % ne savaient pas à quoi s’attendre comme rétribution avant de débuter
• 79 % n’ont pas eu la perception de recevoir leur juste part de la compensation versée
• 81 % sont d’avis que le gouvernement devrait exercer un plus grand contrôle dans la redistribution équitable des sommes reçues en compensation
• 85 % ne sont pas satisfaits des conditions obtenues
Selon les discussions avec plusieurs entrepreneurs forestiers qui ont récolté du bois brûlé, les plus « chanceux » ont reçu de leur donneur d’ouvrage 1$/m³ supplémentaire à leur tarif habituel, plus un montant forfaitaire hebdomadaire de190$ / machine pour le « lavage » de celle-ci. Pour un forestier possédant une abatteuse-façonneuse et un transporteur-autochargeur, avec une production hebdomadaire de 1000 m³ on parle ici 0,38$ additionnels par mètre cube pour le lavage des deux machines, soit un total de 1,38$/m³ ce qui
est bien loin du 3,60$/m³ additionnels calculé par le gouvernement en aide financière pour la récolte du bois brûlé par les entrepreneurs forestiers.
Ceci démontre que les industriels ont décidé d’administrer eux-mêmes, comme bon leur semble, un programme d’aide financière qui devait aussi venir en aide aux entrepreneurs forestiers. Cette situation mène à un « conflit d’intérêts » où une des parties prenantes est à la fois juge et partie. Dans le cas du PAFRBB ils ont jugé que presque la totalité de ce programme d’aide financière leur revenait, incluant la majeure partie des sommes prévues aux entrepreneurs forestiers.
Ceci démontre que le gouvernement a abdiqué à ses responsabilités, ses normes éthiques et ses règles de gouvernance pour s’en remettre entièrement au bon vouloir des industriels.
Lorsque le cas est rapporté aux fonctionnaires sur le terrain, ceux-ci se réfugient automatiquement vers la phrase classique, venant probablement de hauts fonctionnaires au ministère, à l’effet : « qu’ils ne se mêlent pas des négociations entre les entrepreneurs forestiers et les BGA ou les enchérisseurs gagnants des lots du BMMB ». Comme s’il y avait vraiment une négociation possible considérant que les forestiers n’ont aucun pouvoir de négociation.
Voici donc quelques suggestions et recommandations qui devraient être considérées sérieusement dans la refonte du régime forestier concernant les Programmes d’investissement dans les forêts publiques affectées par une perturbation naturelle ou anthropique.
SUGGESTIONS ET RECOMMANDATIONS
1. Dans un souci de transparence, d’équité et afin d’éviter une mauvaise interprétation, le MRNF devrait publier officiellement sur le site du BMMB une grille détaillée et ventilée de taux pour les différentes interventions (dont la récolte) pour chacune des zones admissibles au programme d’aide financière.
2. Le MRNF devrait également mettre en place des contrôles et effectuer des suivis pour s’assurer que l’aide qu’il a calculée se rend bien en totalité jusqu’à ceux qui exécutent les travaux.
L’auteur est économiste, associé et consultant depuis 2020 à la firme S. Guy Gauthier Évaluateur Inc., et possède plus de 30 ans d’expérience en financement commercial auprès de trois importantes institutions financières, où il était un spécialiste en financement de machinerie lourde, notamment pour l’industrie forestière.
LE GOUVERNEMENT A ABDIQUÉ À SES RESPONSABILITÉS, SES NORMES ÉTHIQUES ET SES RÈGLES DE GOUVERNANCE POUR S’EN REMETTRE ENTIÈREMENT AU BON VOULOIR DES INDUSTRIELS.





– Un petit dans la cour des grands
FARMA T6 est une remorque forestière moderne et compacte. Nos clients souhaitaient une grue plus longue sur la remorque T6, notre plus petit modèle de remorque forestière. La nouvelle conception renforcée de l‘estrade renforcée permet à la remorque de prendre en charge une grue de 5 mètres et une force de levage de 560 kg en extension maximale.
Avec cette nouvelle configuration, la remorque T6 est désormais une alliée solide et flexible sur le terrain.
FARMA T6 peut être équipée de grues C 3.8 à C 5.0. Les remorques FARMA T7 et T8 ont également été repensées et sont désormais compatibles avec des grues jusqu‘à C 6.3.
DEMO Reportage

Mission réussie pour DEMO International 2024
Plus de 6000 personnes se sont rassemblées pendant trois jours pour assister à des démonstrations en direct, mettant en vedette des machines d’une valeur de 100 millions de dollars sur 3,2 km de route forestière.
DEMO International a fait un retour en force au Québec avec son édition 2024 présentée à Venosta, en Outaouais. Organisé conjointement par le Canadian Woodlands Forum, SBC Cedar et Master Promotions. Pendant trois jours, cet événement qui a lieu tous les quatre ans a permis de présenter du matériel forestier de pointe. Les visiteurs ont pu
assister à des démonstrations en direct de machines d’exploitation forestière d’une valeur de 100 millions de dollars.
Sur 3,2 km de route forestière, les visiteurs ont pu voir une large gamme de machines en action, des abatteuses aux débusqueuses en passant par les dernières innovations en matière de technologie de
paillage. L’événement a attiré des milliers d’exploitants forestiers, de fabricants et de professionnels de la sylviculture de toute l’Amérique du Nord, désireux de voir comment les nouvelles technologies façonnent l’avenir des opérations forestières.
Les démonstrations en direct ont occupé le devant de la scène, avec des équipements fonctionnant en temps réel, ce qui a permis aux visiteurs d’évaluer directement les capacités et l’efficacité de ces machines. La disposition de l’événement a permis une expérience dynamique et engageante, présentant à la fois les dernières innovations en matière d’équipement et des modèles bien établis conçus pour le marché forestier canadien.
Les exposants qui présentaient leurs technologies en démonstration sur les pentes raides étaient très appréciés des visiteurs, car le terrain escarpé permettait de voir les machines dans l’environnement pour lequel elles ont été conçues.
Vous trouverez ci-dessous une liste de certains des équipements exposés à DEMO International 2024. Restez à l’affût, car nous partagerons du contenu supplémentaire dans les prochains jours et dans notre numéro de décembre du magazine Opérations forestières. Inscrivez-vous à notre infolettre pour ne rien manquer !
DES ABATTEUSES HYBRIDES
Logset a déjà vendu plus d’une centaine d’abatteuses hydrides en Europe et l’entreprise compte bien percer le marché nord-américain grâce à LN Machinerie avec les modèles 8H et 12H. Trois machines ont trouvé preneur jusqu’à maintenant et une étude est en cours pour étudier quels sont les gains en termes de réductions de gaz à effet de serre. Les gains économiques viennent avec les gains environnementaux, car ces machines consomment moins de carburant. Le moteur hybride permet notamment de venir en renfort au moteur à combustion pour maintenir la vitesse d’alimentation à 1500 RPM. www.logset.fi/produits


UN SCORPION GÉANT
Ponsse a présenté plusieurs machines, mais celle qui retenait le plus l’attention était la Scorpion Giant. Encore plus puissante que la Scorpion originale, elle peut être équipée d’une tête d’abattage H8, tout en offrant une meilleure traction et une plus grande
THE WOOD TRADE EVENT





Logset
Ponsse



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durée de vie du guide-chaîne et simplifier l’entretien. Fabriqué en Suède à l’aide d’une technologie et d’une ingénierie de pointe, le HarvX a été testé dans diverses conditions difficiles sur le terrain, où il a démontré de solides performances. Le guide est conçu pour réduire les vibrations, améliorer la précision de la coupe et accroître la longévité. En outre, la barre HarvX permet un montage plus rapide grâce à son extrémité ouverte, et elle comporte des trous de lubrification supplémentaires pour les systèmes à huile et à graisse.
www.olofsfors.com
CHARIOT ÉLÉVATEUR ÉLECTRIQUE
Vallée a dévoilé son chariot élévateur électrique 4DA25 XRT, une machine 4x4 articulée tout-terrain d’une capacité de 25 000 livres. Conçu pour les environnements exigeants, le chariot élévateur est doté d’une cabine ergonomique qui améliore la visibilité et le confort de l’opérateur. Alimenté par la batterie et le groupe motopropulseur électriques de Volvo Penta, le 4DA25 XRT n’émet aucune émission et son bruit de fonctionnement est réduit.
« Ce chariot élévateur n’est pas seulement écologique, avec zéro émission et un faible bruit de fonctionnement, mais il conserve également la durabilité robuste pour laquelle Vallée est connue », a déclaré Jean-Daniel Genest, PDG de Vallée. Les livraisons commenceront en 2026. www.vallee.ca
BROYER POUR ÉVITER LES FEUX
BRON a présenté ses broyeurs 300 et 450B, conçus pour des projets allant du débroussaillage des services publics aux coupe-feu et aux aménagements récréatifs.

Ces broyeurs sont dotés de transmissions finales robustes et de moteurs Cummins, avec l’option d’un train de roulement D6. Pour améliorer la facilité d’entretien, le compartiment moteur offre un accès élargi et la cabine s’incline pour plus de commodité.
En mettant l’accent sur le confort de l’opérateur, les broyeurs BRON sont équipés de commandes par joystick, d’une caméra de recul et d’une protection avancée de l’opérateur. Les chenilles oscillantes et la connexion de la tête flottante garantissent des performances en douceur sur les terrains accidentés. www.bronrwf.com
ACCESSOIRES
Empire Attachments a présenté une large gamme d’équipements de contrôle de la végétation. « Nous avons des équipements pour chaque problème de végétation envahissante, des énormes arbres dangereux au-dessus des lignes électriques à la coupe de l’herbe le long des autoroutes », a déclaré Jason Frigon, directeur de territoire.
En tant que distributeur national de Shearex, Empire Attachments a attiré la foule avec ses démonstrations en direct. « C’était fantastique de voir directement comment notre équipement a impressionné les participants. Les commentaires sur les performances et l’innovation étaient particulièrement encourageants », ajoute M. Frigon. L’événement a également généré des pistes et des opportunités de réseautage pour de futures collaborations. www.empireattachments.com
SOLUTION SAAS
Le Groupe PG a présenté sa nouvelle solution SaaS, Arrime, conçue pour

rationaliser les transactions de transport routier en vrac en permettant une documentation en temps réel. Développé à l’origine pour la création de connaissements dans l’industrie forestière, Arrime simplifie l’identification des détails clés de la transaction et permet l’ajout de photos et de coordonnées GPS.
Arrime élimine le besoin de documents papier et fournit une confirmation en temps réel, rendant les données telles que les enregistrements des balances de poids facilement accessibles. La solution est également conforme aux normes EUDR, une caractéristique essentielle pour les exportateurs.
www.groupepg.com
TECHNOLOGIE DE NUMÉRISATION DES ARBRES
Le Groupe Carvi, une start-up spécialisée dans les technologies forestières, a dévoilé son dispositif ScanTree lors du salon DEMO. Encore en développement et en cours de brevetage, ScanTree utilise des capteurs LiDAR et des caméras pour scanner l’environnement autour des abatteuses, en identifiant les caractéristiques clés des arbres telles que le diamètre, la hauteur et l’espèce. Ces données en temps réel aident les opérateurs à prendre des décisions éclairées, ce qui accroît la productivité et réduit la charge de travail mentale pendant les opérations d’abattage et d’éclaircie. ScanTree peut également suivre les volumes de bois pendant les opérations de bois long, fournissant des mesures précises pour une meilleure gestion des parcs à grumes. Le Groupe Carvi recherche des partenaires pour des projets pilotes afin d’affiner cette technologie innovante.
www.groupecarvi.com
Vallée
Bron
Empire Attachments

INNOVATION EN MATIÈRE DE PROTECTION CONTRE LES INCENDIES
FMDC Watermist Canada était présent à pour présenter son système de suppression des incendies Fogmaker. C’était une occasion unique pour faire des démonstrations d’extinction d’incendie en direct avec des scénarios réels, mettant en évidence l’efficacité du système. Le système se distingue comme étant le seul système d’extinction homologué ULC et approuvé FM pour l’équipement mobile lourd, offrant une suppression d’incendie à triple action. Il refroidit rapidement la zone, éteint le feu et empêche toute reprise de l’incendie. Le système utilise un suppresseur ECO1 sans fluor, respectueux de l’environnement, qui étouffe le combustible, empêchant ainsi toute nouvelle combustion. En outre, sa capacité à fonctionner dans n’importe quelle orientation garantit sa fonctionnalité, même en cas de renversement. www.fogmaker.com



Frontline Machinery a annoncé son expansion en tant que distributeur autorisé des broyeurs et déchiqueteurs CBI au Québec, à Terre-Neuve-et-Labrador, à l’Île-du-PrinceÉdouard, en Nouvelle-Écosse et au Nouveau-Brunswick. Cette expansion permet aux entreprises de l’est du Canada d’avoir accès à l’équipement de pointe et durable de CBI pour la transformation du bois et des matériaux, et de soutenir la production de biomasse et les efforts de durabilité dans la région. Le Québec étant le chef de file en matière d’énergie de la biomasse forestière et de bioénergie, l’ajout de l’équipement de CBI offre une occasion importante de croissance dans ces industries. www.frontline-machinery.com
Une

FMDC Watermist Canada
Frontline Machinery
FORÊT Récolte

INNOVER POUR PERFORMER
Pour améliorer ses performances, Gabriel Leblond n’a pas hésité à miser sur la nouveauté, en achetant le premier transporteur Ecolog au Québec.
Au volant de son transporteur Ecolog 584, Gabriel Leblond charge des billes de bois avec aisance dans le cadre d’une démonstration d’équipement présentée à DEMO International 2024 à Venosta.
Deux semaines plus tôt, il est devenu le premier
entrepreneur forestier à mettre la main sur un transporteur Ecolog au Québec.
« J’ai changé pour le service, parce que le garage est à 20 minutes de chez nous », lance l’homme qui habite à Saint-Gervais-de-Bellechasse, sur la Rive-Sud de Québec. Étant donné qu’il bûche
Daphnée Leblanc et Gabriel Leblond posent devant le tout nouveau transporteur Ecolog 584 lors de DEMO International.
dans Portneuf pour la scierie Dion, il passe devant le garage de SP Maskinen à Saint-Nicolas tous les jours, ce qui facilite le travail pour récupérer des pièces ou encore pour parler d’enjeux concernant la machinerie.
« Je peux appeler le boss directement si j’ai besoin d’une pièce et je sais que ça n’attendra pas au lendemain matin, dit-il. Ça vaut vraiment cher pour un forestier. »
Au-delà du service, la machine était à la hauteur de ses attentes. « C’est un beau porteur qui est bien fait, souligne l’homme à la tête des Entreprises forestières Gabchri. C’est terriblement fort et la traction est vraiment bonne. Sérieusement, les Suédois sont une coche au-dessus côté finition intérieure et pour le confort de l’opérateur ». Parmi les accessoires qu’il apprécie, il note certains détails comme le chauffage tactile, et même un petit fourneau pour chauffer son lunch. Le « cushion drive » améliore énormément le confort, ajoute-t-il.
« C’est comme quatre ballounes à l’azote, situées aux quatre coins de la cabine qui sert de suspension ». Parmi les
Gabriel Leblond a acheté le premier transporteur Ecolog au Québec.
autres points forts, il note le graissage automatique de la machine, qui facilite le travail. « C’est plein de petits détails qui font que la machine se démarque », dit-il.
Équipé de chaînes Suprême et d’un grappin Hultdins Supergrip 360S, le transporteur est équipé pour travailler dans les toutes les conditions de terrain. « C’est super bien adapté à mes besoins », note l’entrepreneur.
Des protections supplémentaires ont été ajoutées pour s’ajuster à la réalité québécoise, et des griffes ont été installées sur le panier, remarque Gabriel, qui a bâti une relation de confiance avec SP Maskinen.
GÉRER LE CHANGEMENT
En faisant cette acquisition, Gabriel a augmenté sa capacité de transport, passant d’un transporteur de 11 tonnes à 16






Le forestier est un maniaque de propreté et il a fait ajouté une brosse à botte sur sa machine.
tonnes. « On peut même le convertir en 18 tonnes », note Daphnée Leblanc, sa conjointe, qui s’implique à plein temps dans l’entreprise depuis mars 2024. Avec cette capacité supplémentaire, l’entrepreneur de 29 ans devra maintenant faire des choix pour optimiser ses opérations. « On pourrait faire virer la
bûcheuse jour et nuit ou acheter une deuxième bûcheuse », note Gabriel, qui préfère la 2e option s’il arrive à trouver un bon opérateur.
Pour l’instant, a récolte se fait avec l’aide d’une abatteuse John Deere 803 MH munie d’une tête LogMax 7000 extrême. Gabriel travaille avec un autre employé

du lundi au jeudi de 4h à 18h. La bûcheuse fonctionne parfois les vendredis et la fin de semaine et son père qui vient faire quelques chiffres de remplacement de temps à autre. Après avoir travaillé sur la bûcheuse pendant de nombreuses années, il a décidé de changer pour opérer le nouveau transporteur.
En mai 2024, il a également fait l’acquisition d’une pelle Linkbelt 145x4. « Avec la pelle, on peut faire nos propres chemins et faire des réparations au besoin », note Daphnée, en expliquant que l’entreprise prend des contrats au privé pendant la période du dégel au printemps.
« On a eu des camions de transport, mais on a tout vendu ça parce que ce n’était pas rentable pour nous, lance Gabriel. Je n’avais pas assez de trucks pour avoir du volume. J’aimais mieux laisser ça aux autres pour me concentrer dans la récolte, tout en faisant un peu de chemins. »
UNE MANIAQUE DE PROPRETÉ
En sortant de son transporteur, j’ai pu remarquer que Gabriel conduisait sa machine en chaussette. Il a pris le temps de sortir ses bottes à l’extérieur pour les mettre.
« Gabriel prend tellement soin de sa machine qu’il nous a même demandé d’installer une brosse à pied, raconte Philippe Richard, directeur de territoire pour Maskinen. C’est une des machines les plus clean que j’ai vues ».
Le grappin Hultdins Supergrip 360S est livré avec le transporteur Ecolog
En plus du transporteur Ecolog, Gabriel Leblond travaille avec une abatteuse John Deere 803 MH munie d’une tête LogMax 7000 extrême et une pelle Linkbelt 145x4.
HISTOIRE
Âgé de 29 ans, Gabriel Leblond en est déjà à sa 12e année en forêt, car il a commencé à travailler très tôt avec son père, Christian. C’est en voyant son fils se joindre à l’entreprise familiale, qu’il a décidé d’investir dans une abatteuse multifonctionnelle.
« C’est vraiment hot de voir leur évolution, parce que son père faisait de la récolte avec un cheval et une scie mécanique au départ », raconte Daphnée Leblanc, qui a pris une année sabbatique au gouvernement fédéral pour tester le travail à plein temps au sein de l’entreprise.
« Je ne voulais pas bûcher à la mitaine, alors j’ai dit à mon père qu’il fallait se moderniser pour que j’embarque dans l’entreprise », mentionne Gabriel.

Ce dernier apprécie grandement la vie en tant qu’entrepreneur. « J’ai travaillé à salaire pendant un an et demi après avoir fini mon cours en 2012, mais j’aime beaucoup plus la liberté d’être entrepreneur. C’est une fierté de dire que tu bâtis de quoi ».
Daphnée, qui ne connaissait rien à la foresterie avant de rencontrer Gabriel, est aussi devenue une passionnée au fil du temps. « Gabriel est un excellent opérateur avec une production élevée, alors pourquoi

enrichir quelqu’un d’autre », dit-elle.
Au cours de la dernière décennie, l’entreprise familiale a grossi graduellement les machines en se professionnalisant, en investissant notamment dans un camion de service il y a trois ans. Au cours des prochains mois, l’entreprise veut installer l’internet en forêt, tout en travaillant sur le plan de transfert. Et Gabriel devra prendre une décision à savoir s’il fera l’acquisition d’une deuxième abatteuse.

SCIERIE Profil

Une coopérative qui mise sur la consolidation
La Coopérative forestière Ferland et Boileau a fait l’acquisition de Scierie LacSaint-Jean et de Bois LacSaint-Jean.
« On va envoyer le bois de Lignarex vers Bois Lac-Saint-Jean et on a besoin de quelques précisions sur la recette de séchage pour le 2 par 4 », lance Éric Rousseau, le directeur général de la Coopérative Ferland et Boileau, a un de ses employés, juste avant notre rencontre pour parler du projet de consolidation de sa coopérative.
Après plusieurs mois de pourparlers, la Coopérative forestière Ferland et Boileau, a fait l’acquisition de la Scierie Lac-Saint-Jean, qui transforme 180 000 mètres cubes de bois (45 millions de pmp) à Métabetchouan-Lac-à-la-Croix, et de son complexe de rabotage, Bois Lac-SaintJean, qui traite 60 millions de pmp à Hébertville.
Le montant de la transaction n’est pas dévoilé, mais Éric Rousseau assure avoir payé « le juste prix » pour arriver à faire une transaction « gagnant-gagnant »
« On est très content de la transaction parce qu’on a réussi à trouver une équipe de travail qui nous plaît et qui nous ressemble, remarque Manon
Éric Rousseau et Manon Simard ont complété la transaction au mois d’août 2024.
Simard, qui était à la tête du groupe de la Scierie Lac-Saint-Jean avec son frère Claude. On partage les mêmes valeurs et on voulait vraiment vendre à des gens de chez nous. »
Pas question de vendre l’usine pour qu’elle soit démantelée en répartissant les garanties d’approvisionnement ailleurs pour la femme qui a repris l’entreprise familiale lancée par ses parents Jean-Guy Simard et Solange Laroche, en 1985.
En vendant à une coopérative ancrée dans la région depuis 63 ans, les Simard s’assurent de la pérennité des opérations dans la région, qui se poursuivront au sein d’une coopérative forestière.
BOIS LAC-SAINT-JEAN
Opérations forestières a profité de l’annonce de la vente des actifs, pour visiter l’usine de rabotage de Bois Lac-Saint-Jean.
« On avait réalisé un plan d’investissement de près de quatre millions de dollars en 2023 », mentionne Manon Simard. À ce moment, l’entreprise a investi dans une nouvelle ébouteuse et une empileuse automatique Inotech, en plus d’ajouter 21 cases. On retrouve aussi un nouveau système de cerclage et une imprimante Signode. « Signode fait même des tests pour imprimer les codes-bars directement sur les planches », soutient cette dernière.

Bois Lac-Saint-Jean est bien équipé pour tirer le maximum de valeur des planches avec un système de classement MSR et un optimiseur VAB ainsi que des systèmes d’ASP Automatisation. « Systématiquement, toute l’épinette produite va venir ici », ajoute à son tour Éric Rousseau. Au lieu de simplement couvrir ses frais avec du bois standard, il est possible de faire un peu
L’usine est munie d’un système d’optimisation de VAB Solutions.

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d’argent avec le bois Premium, ce qui fait toute la différence.
Il y a quelques années, un feu a ravagé les séchoirs de Bois Lac-Saint-Jean. La bouilloire qui carburait aux planures a alors été remplacée par un système de séchoir à feu direct de Cathild fonctionnant au gaz naturel. Les séchoirs avaient été remis à neuf en plus d’y ajouter un système de récupération de la chaleur.
En discutant des prix payés pour le gaz naturel, les deux dirigeants partagent leur stratégie respective et Éric Rousseau constate que le contrat à long terme signé pour l’usine de Scott n’était pas gagnant.
« Si on doit faire des investissements, ça serait à la Scierie Lac-Saint-Jean, mais on va commencer par s’installer et tout évaluer avant de faire quoi que ce soit », note le DG de la coopérative.

LES NOMBREUSES SYNERGIES
« Les synergies vont nous permettre de ne pas laisser de l’argent sur la table », note Éric Rousseau, qui veut miser sur les différents actifs du groupe pour maximiser les retombées.
Il faut savoir que la Coopérative forestière Ferland et Boileau est aussi actionnaire de la scierie Lignarex, à La Baie, et dans l’usine Alexandre Coté ltée, située à Scott, en Beauce. Le bois pourra être acheminé au meilleur endroit pour qu’il génère le maximum de valeur. « On va pouvoir comparer nos installations pour implanter les meilleures pratiques d’affaires », se réjouit-il.
La scierie Lignarex manquait notamment de capacité de séchage, ce qui pourra désormais être fait à Bois Lac-Saint-Jean. Étant donné que l’usine de Scott produit de la planche à clôture, ce qui pourrait permettre d’optimiser une portion des 2 x 6 produits
Une nouvelle ébouteuse et une empileuse automatique Inotech ont été ajoutés à l’usine qui compte 21 cases. On y retrouve aussi un système de cerclage et une imprimante Signode.

Manon Simard est heureuse que l’entreprise familiale soit reprise par une coopérative régionale qui poursuivra les opérations.
à la Scierie Lac-Saint-Jean. Le bois jadis récolté par la Scierie Lac-Saint-Jean dans les monts Valins pourrait aussi être transformé à La Baie pour limiter le transport. En bref, les opportunités sont multiples.
« Tous les emplois seront conservés et on veut rassurer les employés qu’il n’y aura pas de révolution, note Éric Rousseau. On continuera notre évolution en partageant les meilleures pratiques d’affaires qui sont en place. »
PLUS FORTS ENSEMBLES
« Ensemble on est plus fort, lance Éric Rousseau.
Dans notre unité d’aménagement, on est rendu le plus gros joueur dans le bois résineux, avec une garantie d’approvisionnement de 300 000 mètres cubes. » Les volumes de bois rattachés aux usines garantissent aussi du travail pour les opérations de récolte, la raison d’être de la coopérative forestière Ferland-Boileau.
LA REPRISE VIENDRA
Malgré, l’annonce de la hausse des tarifs douaniers plus tôt cette année et l’imposition probable du décret fédéral sur le caribou forestier, Éric Rousseau demeure positif pour l’avenir des opérations, car il existe une grave pénurie de logements, qui devront être bâti tôt ou tard.
Les partenaires financiers de la coopérative font la même lecture de la situation, car ils l’ont toujours appuyé dans cet important projet de développement, ajoute ce dernier, soulignant l’aide d’Investissement Québec, de la Banque Nationale, des Fonds régionaux de solidarité FTQ et la Fiducie du Chantier de l’économie sociale.

« Si on avait peur pour l’avenir, on n’aurait pas fait cette acquisition-là. On a confiance en notre groupe et dans l’avenir de la foresterie », conclut Éric Rousseau.
ÉQUIPEMENTS Nouveaux

Une tête d’abattage-ébranchage plus lègére de Tigercat
Le nouveau modèle 544 est la tête d’abattage-ébranchage pour abatteusesfaçonneuses à chenilles la moins lourde de Tigercat. Basée sur le design éprouvé de la 534, la 544 est une tête d’abattage-ébranchage à trois roues munie d’une configuration de bras de rouleaux triangulaire. Le châssis, les capots et le cadre d’inclinaison sont conçus pour résister aux conditions de fonctionnement rudes des transporteurs à chenilles. Ses quatre bras d’ébranchage en acier moulé, associés à des couteaux avant et arrière fixes, fournissent une excellente qualité d’ébranchage.
Conçue pour des arbres d’un diamètre allant de 15 à 50 cm, la 544 dispose d’une capacité de coupe maximale de 790 mm, ainsi que d’une ouverture de rouleau d’alimentation de 790 mm et d’une ouverture maximale du bras de couteau de 760 mm, pour s’adapter aux arbres plus grands qu’elle pourrait parfois rencontrer. Disponible avec une scie écimeuse en option d’une capacité de coupe de 560 mm, la 544 est idéale pour les applications de coupe sélective dans les peuplements de feuillus et de conifères de diamètre mixte. Avec un poids en ordre de marche allant de 1700 kg, avec rotateur et liaison standard, à 2140 kg, la tête peut être associée aux transporteurs de série H822 et H855 Tigercat munis de kits de flèche standard ou télescopique.
La nouvelle scie à forme compacte de USNR
USNR présente son tout nouveau système de scie à forme compacte (CSS), qui se démarque par sa durabilité, sa fiabilité, sa performance et sa précision. Il produit du bois d’œuvre et des copeaux de qualité supérieure, le tout dans un environnement nettement plus petit.
Le CSS nécessite 53 % moins d’espace linéaire qu’une disposition HSS équivalente et améliore le contact avec chaque pièce au fur et à mesure de son traitement, offrant ainsi une meilleure stabilité et une qualité de produit accrue.
Son design innovateur permet l’accès directe aux points de

service pour grandement faciliter la maintenance. Sa conception ergonomique ainsi que des avancées technologiques en matière de maintenance, telles que les assemblages à changement rapide et les tiges automatiques, permettent de réaliser des réparations rapides et en toute sécurité.
Amélioration de la chargeuse 234C
La chargeuse à bras articulé de la série 234 de Tigercat, qui existe depuis longtemps, a été mise à niveau. La nouvelle 234C est dotée d’un nouveau système de flèche, d’une nouvelle cabine, d’un système hydraulique amélioré et d’un couple d’oscillation plus important.

Le nouveau système de flèche de la 234C offre une capacité de levage accrue et des vitesses de flèche plus rapides. Les vérins de flèche sont amortis en fin de course pour un fonctionnement plus souple de la flèche. L’acheminement des flexibles à travers la pointe est une autre nouveauté. Les tuyaux hydrauliques du grappin sont désormais acheminés à travers l’extrémité de la flèche pour une meilleure protection des tuyaux.
L’équipe d’ingénieurs des chargeuses Tigercat a pensé à l’opérateur lors de la conception de la 234C. Le nouveau poste de conduite est plus confortable grâce à un volume interne accru de 16 %, une plus grande largeur et plus d’espace pour les jambes. Les manettes et les interrupteurs sont montés sur les accoudoirs, à portée de main. Les commandes de climatisation et de chauffage améliorées permettent à l’opérateur de régler la température souhaitée pour un environnement de travail plus confortable.
Une roue forestière en trois parties

OTR Engineered Solutions (OTR) présente une roue de 32 pouces en trois parties pour les débusqueuses et les transporteurs dans les applications forestières. La conception unique en plusieurs parties offre de nombreux avantages, notamment une productivité accrue, une réduction des temps d’arrêt et une meilleure efficacité.
La conception robuste de la roue en trois parties permet aux pneus de glisser simplement sur et hors de la jante lors du montage et du démontage, sans nécessiter d’équipement spécialisé. Ce processus permet non seulement de réduire les temps d’arrêt, mais aussi de minimiser le risque d’endommagement des talons, puisqu’il n’est pas nécessaire de faire glisser le pneu sur la jante.
En outre, il est possible d’installer des pneus à indice de gonflement plus élevé pour maximiser la productivité de l’unité motrice. Par exemple, un débardeur peut être en mesure d’ajouter 28 000 à 42 000 livres de capacité de charge de pneu supplémentaire avec 40 000 à 60 000 livres de marge de manœuvre supplémentaire en passant à des pneus à plis plus élevés et aux nouvelles roues d’OTR.
Le débardeur à câble 610H
Tigercat présente un nouveau modèle de débusqueur. Le débardeur à câble 610H se veut un ajout simple et moins coûteux à la gamme de débardeurs de la série H de Tigercat.
Le moteur Tigercat FPT N6.7 délivre 151 kW (202 ch) à la même transmission hydrostatique que les autres débusqueuses de la série H. La machine est équipée d’un moteur de 620H et d’un moteur à essence.
La machine est équipée d’essieux de taille 620H pour une durabilité accrue.
La cabine de l’opérateur est toutefois simplifiée par rapport aux autres machines de la série H. La cabine de l’opérateur n’est pas équipée d’un système d’éclairage, mais d’un système d’alarme.

Au lieu du siège Turnaround caractéristique de Tigercat, la 610H est équipée d’un siège à position fixe incliné à 30 degrés.
Le treuil ultra-robuste offre une traction maximale de la ligne à n’importe quel régime moteur. Le treuil peut déposer des charges et repartir, et enrouler une charge tout en roulant grâce à un embrayage dynamique à disque humide. Il présente également une très faible résistance de la bobine libre, ce qui facilite l’extraction du câble à l’aide d’un embrayage mécanique à mâchoires.

OPINION le dernier mot

STÉPHANE
Gagnon
directeur général des Coopératives forestières Girardville et Petit-Paris
Bâtir un groupe pour un avenir durable dans l’industrie forestière
Les défis à relever seront nombreux au cours des prochaines années.
En tant que directeur général, je suis conscient que les défis seront nombreux dans le secteur forestier au cours des prochaines années et nous nous préparons à les relever, que ce soit pour La Coopérative Forestière Girardville (GFG), la Coopérative Forestière PetitParis, Produits Forestiers Petit-Paris, Reboitech, Transport G Cinq S, le Groupe Inter-Nations, Franciska et nos autres filiales. Ensemble, ce grand groupe que je dirige fièrement compte entre huit cents et mille travailleurs. Chacune d’elles possède une expertise particulière qui couvre plusieurs secteurs d’activité, avec le même point d’ancrage : la forêt avec le désir de la protéger, de la faire grandir pour les générations futures et d’y travailler.
Les deux coopératives ont démontré, au fil des années à travers leurs valeurs, que la gestion responsable de la forêt s’accompagne d’une vision sociale et environnementale solide. C’est tout aussi vrai pour l’une de nos filiales, Produits Forestiers Petit Paris qui traverse une zone de turbulence hors de son contrôle ou encore avec le groupe Inter-Nations, dont 55 % sont détenus par une coopérative attikamek et 45 % par la CFG et qui partage un objectif commun de fournir de la formation et des opportunités de développement à tous les niveaux dans le cadre des opérations forestières.
Notre groupe couvre l’ensemble des secteurs de la forêt d’où l’évidence d’une synergie à se regrouper. Nous avons qu’à penser à l’entreprise sylvicole Reboitech qui est le plus important entrepreneur en travaux sylvicoles au Québec, elle existe depuis quarante ans et se positionne comme un leader dans le secteur de la réalisation de travaux liés à l’aménagement forestier, elle emploie une équipe multidisciplinaire d’ingénieurs forestiers, de techniciens en géomatique, de techniciens forestiers, son but est de garantir la pérennité de la forêt au Québec.
Quand il s’agit de synergie et d’opérations, le
transport est incontournable. Transport G cinq S qui joue un rôle vital en garantissant une logistique fluide et efficace. En tant que leader dans sa gestion du transport, il répond aux besoins des clients avec une précision et une régularité remarquable.
Notre groupe ne serait pas complet si nous n’avions pas avec nous, Franciska qui veille à répondre aux besoins alimentaires des travailleurs sur le terrain, en offrant des repas nutritifs et adaptés à leurs horaires exigeants. Cette attention portée à la santé et au bienêtre contribue à une meilleure qualité de vie pour les employés et à une performance accrue au travail. Mon ambition est celle de former une collaboration, une synergie entre les organisations qui grandira solidement en partageant les bonnes pratiques d’affaires de tous et en se servant de notre intelligence collective pour être visionnaire dans nos façons de faire pour construire un groupe uni et fort pour un avenir durable. Nous sommes déjà des leaders à travers tout le Québec dans nos domaines d’expertise. Ensemble, je crois en notre capacité à être innovant et à nous adapter aux défis les plus urgents de l’heure, qu’ils soient environnementaux, économiques ou technologiques. Je souhaite m’impliquer et être présent sur le terrain pour qu’ensemble, nous soyons motivés par une ambition commune. Nous avons tout ce qu’il faut pour devenir un joueur clé, une force incontournable. Je reconnais que le défi est grand, et cela, sans même mentionner toutes les autres filiales auxquelles nous sommes associés. Mais je suis convaincu qu’en adoptant une gestion proactive en continuant de mettre l’humain au cœur de la gestion, ensemble nous positionnerons notre groupe comme un leader dans l’industrie forestière. C’est cette vision d’avenir qui garantira non seulement la pérennité de nos organisations, mais aussi un environnement de travail prospère, durable et résilient pour les générations à venir.

