Ingenieur jdi 130

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Belgique - België P.P. CHARLEROI X BC 1781

Mensuel – Décembre 2010 – Bureau de dépôt : CHARLEROI X

Photo : Le nanosatellite Oufti-1 et le team

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Le Journal des Ingénieurs Mensuel N°130 Novembre-Décembre 2010

Rue Hobbema 2 - 1000 Bruxelles Tél. 02 734 75 10 - Fax 02 734 53 15 info@fabi.be - www.fabi.be ÉDITEUR FABI Tous droits réservés. Reproduction et diffusion interdite par quelque moyen que ce soit, sans autorisation préalable écrite de l’éditeur. Les textes et illustrations sont publiés sous la responsabilité de leur auteur. COMITÉ DE RÉDACTION Ir. Jean Lambelé (rédacteur en chef) Pascal-Pierre Delizée (journaliste) Marie Montes (secrétaire de rédaction & coordination) RÉDACTION Philippe Crêteur Pascal Delizée Ir. Olgan Durieux Ir.Vincent Gobbe Dr Ir. Benoît Haut Ir. Christian Legrand Ir. Régine Merz Ir. Alison Vincent AVEC LA COLLABORATION DE : Ir. Amandine Denis Olivier Goupille Ir. Blaise Hommelen Ir. Claude Jussiant Tirage : 10 000 ex. Distribution : personnalisée Édition : bimestrielle les mois pairs Format : 210 x 297 mm full quadri

Merci aux nombreux ingénieurs qui ont répondu à notre grande enquête salariale. Grâce à votre collaboration la FABI dispose tous les deux ans d’une information capitale pour l’accomplissement de ses missions. Comment en effet raisonnablement établir des recommandations de salaires et défendre les échelles barémiques dans la fonction publique sans données précises traitées de manière professionnelle ? D’une manière globale les ingénieurs sont largement satisfaits de leur travail et de leur degré d’autonomie. Par contre, vous êtes moins nombreux à croire en de bonnes perspectives de carrière à l’intérieur de votre entreprise. La crise est sans doute passée par là. Cette année, nous avons analysé l’évolution des rémunérations en fonction de trajets de carrières distincts. La filière managériale est la plus intéressante d’un point vue salarial d’autant plus que les ingénieurs actifs dans ces fonctions disposent généralement d’une formation complémentaire en gestion ou en management. Notre enquête confirme des évidences – maîtrise des langues, secteurs porteurs – et brise un mythe : en moyenne, un ingénieur ne double plus son salaire en dix ans par la simple ancienneté. Si le salaire de départ des ingénieurs se situe dans le top 3 des salaires les plus élevés, rapidement la rémunération dépendra de choix plus personnels : une formation complémentaire, l’apprentissage de

plusieurs langues, l’implication dans des fonctions à responsabilités et de préférence dans le management. La Wallonie trouvera dans notre enquête de bonnes raisons pour conserver les échelles barémiques spéciales octroyées à ses ingénieurs civils, ingénieurs agronomes et bioingénieurs. Comment en effet attirer ou même conserver les meilleurs ingénieurs si les rémunérations offertes (et la dynamique de leur évolution) sont à ce point éloignées du marché ? Défendre les échelles spéciales, ce n’est pas défendre un avantage acquis par une caste privilégiée (pour utiliser une formule syndicale bien connue) mais simplement permettre à la Wallonie de réaliser les objectifs de croissance définis dans le cadre du Plan Marshall 2.vert. Certains d’entre vous s’inquiètent de la disparition prochaine du Journal des Ingénieurs, qu’ils soient rassurés : le Conseil d’Administration de la FABI a décidé de maintenir votre journal dans sa forme actuelle pour 2011. Parallèlement, nous avons entamé une vaste réflexion pour revoir notre communication afin de la rendre plus dynamique et accessible à un plus large public. Ir. Luc Minne, Président 3

Sommaire

Édito

P. 3

Espace

P. 4

Oufti-1, le nanosatellite des étudiants liégeois

Maintenance

P. 8

L’ingénierie de pointe sur le tarmac pour une sécurité aérienne optimale

Bio DÉPARTEMENT CHASSEUR DE TÊTES ET PUBLICITÉ Contact : Lydia De Lutis lydia@delta7.be Deadline pour matériel publicitaire :

15 de chaque mois avant la date d’édition Rive de l’Heure 16 6120 Ham-sur-Heure Tél. +32 71 31 50 00 Fax +32 71 32 74 19 imag@delta7.be www.topbe.eu

P. 12

Contrôle et certification crédibles pour promouvoir et garantir le « Bio »

Enquête

P. 15

Enquête 2010 sur les revenus des ingénieurs Dans notre supplément « Ingénieurs Mag - Communication »

P. 36

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Le Journal des Ingénieurs n°130 - Novembre-décembre 2010


Espace

OUFTI-1, le nanosatellite des étudiants liégeois Par Ir. Amandine Denis Depuis trois ans, la célèbre interjection liégeoise a pris un sens nouveau à l’Université de Liège, et même au-delà. OUFTI, devenu l’acronyme de Orbital Utility For Telecommunication Innovation, rassemble les étudiants autour d’un projet ambitieux : concevoir, construire, mettre en orbite et finalement opérer un satellite. OUFTI-1 sera certes de taille modeste (un cube de 10 cm de côté seulement) mais comportera les fonctionnalités typiques de tout satellite : le défi technologique est donc de taille ! Outre les trois démonstrations technologiques qu’il embarquera, un objectif majeur est d’ordre éducatif. Le 4 projet représente en effet une formidable opportunité d’amener les étudiants à développer des compétences transversales tout en menant un travail technique poussé. Le concept CubeSat

Figure 1 : Maquette éducative d'OUFTI-1 lors d'une exposition au Parlement européen (Réalisation : Paco - ON6LP)

OUFTI-1 est un CubeSat : un satellite cubique d’un décimètre cube pour une masse maximale d’un kilogramme. Outre ces caractéristiques géométriques, le standard CubeSat impose des spécifications en termes de matériaux, d’électronique (aucune activité durant le lancement, interrupteur de détec-

tion d’éjection…) et d’opérations (aucun déploiement ni émission radio durant les trente minutes suivant l’éjection…). Le standard CubeSat a été développé par les universités américaines de CalPoly et de Stanford en 1999, avec pour objectif de faciliter l’accès à l’espace aux universités. En effet, le temps de développement (typiquement entre 18 mois et 4 ans) et le budget (à partir de 65 000 $) nécessaires à la réalisation d’un CubeSat sont tout à fait compatibles avec un projet universitaire. De plus, le standard CubeSat s’accompagne d’un système de déploiement robuste : le P-POD (boîtier parallélépipédique pouvant contenir jusqu’à trois CubeSats durant le lancement). Ces deux éléments, standard + P-POD, facilitent l’accès à des lancements en tant que charge utile secondaire : tandis que le satellite principal assume la majorité des coûts, un ou plusieurs CubeSats peuvent bénéficier, pour un budget raisonnable, de l’espace libre résiduel dans la coiffe du lanceur. Le succès des CubeSats est conséquent : depuis le premier lancement en 2003, une cinquantaine de CubeSats ont été lancés et de nombreux projets sont actuellement en développement. Les missions de ces satellites sont variées : expériences scientifiques (par exemple, étude de l’électroluminescence des couches supérieures de l’atmosphère par SwissCube), démonstrations technologiques (par exemple, cellules solaires sur film mince pour Delfi-C3, ou même tests de composants pour de futures missions par Boeing) ou « simples » démonstrations de savoir-faire (images de la Terre pour de nombreuses missions, transmission de l’hymne national colombien pour Libertad-1…). De même, plusieurs options coexistent concernant le développement technique : entre l’achat de modules fonctionnels commerciaux (approche « kit »), le développement complet des différents sous-systèmes, ou une combinaison de ces deux approches, les possibilités sont nombreuses. Dans ce panorama, OUFTI-1 se positionne comme un projet de démonstration technologique, avec un maximum de développements propres.

La charge utile OUFTI-1 emportera trois charges utiles de démonstration technologique : un relais de Le Journal des Ingénieurs n°130 - Novembre-décembre 2010


Espace Les cellules solaires sont celles d’AzurSpace présentées précédemment. Deux cellules connectées en série seront présentes sur cinq des six faces du satellite (pour un total de 10 cellules), l’ensemble étant connecté en parallèle (via des diodes de protection) et alimentant un bus non-régulé (2,7 – 4,2 V). Les batteries, de technologie Lithium-ion polymère, sont connectées à ce bus nonrégulé. Elles sont destinées à fournir de Cellules solaires à haute efficacité l’énergie en période d’éclipse (soleil Des cellules solaires de nouvelle généra- occulté par la Terre) ou lors de pics de tion constituent la troisième charge utile consommation. La puissance électrique d’OUFTI-1. Ces cellules sont de techno- est ensuite distribuée selon trois bus logie triple jonction (arséniure de gal- correspondant à des tensions données lium, GaAs) et auront une efficacité de (3,3 V, 5 V et 7,2 V) et auxquels sont l’ordre de 30 %, alors que l’efficacité des connectés les différents composants. cellules actuelles est de l’ordre de 28 %. Les cellules solaires d’OUFTI-1 sont L’alimentation électrique expérimentale développées et offertes par AzurSpace, à s’interconnecte à l’EPS au niveau du bus qui les mesures de performance en 3,3 V. Sur télécommande, l’alimentation électrique expérimentale alimentera soit orbite seront fournies. une charge de test, soit le bus 3,3 V, ou sera désactivée. La plateforme Alimentation électrique expérimentale La deuxième charge utile d’OUFTI-1 consiste en un système d’alimentation électrique innovant, dont la caractéristique principale est d’être contrôlé numériquement. Ce projet est développé en collaboration avec Thales Alenia Space ETCA (Charleroi). Figure 2 : Prototype de l'alimentation électrique d'OUFTI-1

télécommunication D-STAR, une alimentation électrique expérimentale et des cellules solaires à haute efficacité. Relais D-STAR Le D-STAR (Digital Smart Technologies for Amateur Radio) est un protocole numérique (« digital ») de télécommunication radioamateur développé en 2001 par l’association des radioamateurs japonais (JARL). Le D-STAR présente de nombreuses caractéristiques intéressantes, parmi lesquelles figurent : une communication numérique, la transmission simultanée de voix et de données (par exemple, données GPS ou informatiques), le routage complet via internet, ou encore la possibilité de roaming à travers le monde sur base des indicatifs radioamateurs (identifiant unique et propre à chaque radioamateur, de type ON4EYA). Le système D-STAR classique est développé pour trois bandes de fréquences : VHF (145 MHz), UHF (435 MHz) et UHF/bande L (1,2 GHz). Parmi celles-ci, OUFTI-1 n’en utilisera que deux : UHF (435 Mhz) pour le lien montant et VHF (145 Mhz) pour le lien descendant. OUFTI-1 sera le premier satellite à emporter un relais dédié au D-STAR. Il s’intègrera au réseau existant de relais terrestres et permettra aux radioamateurs d’établir des communications D–STAR sur de longues distances, y compris en utilisant le roaming et internet. Il faut noter que l’effet Doppler sera tout à fait invisible pour les utilisateurs. En effet, le matériel D-STAR classique n’est pas conçu pour les communications par satellite, et ne permettrait pas de corriger la déviation de fréquence due à l’effet Doppler de façon suffisamment fine pour garantir une bonne réception. Afin de ne pas imposer aux radioamateurs de modifier leurs équipements, l’effet Doppler sera compensé à bord pour des zones déterminées sur base de réservations. Les utilisateurs situés dans ces zones n’auront qu’à émettre et recevoir sur les fréquences nominales.

La plateforme désigne la partie du satellite destinée à permettre le fonctionnement de la charge utile. La plateforme se divise en sous-systèmes, chacun d’entre eux remplissant une fonction donnée. Structure La structure doit supporter l’ensemble des équipements du satellite et leur fournir des points d’attache. Elle constitue également l’interface avec le système de déploiement et doit assurer l’intégrité structurelle du satellite lors du lancement et en orbite. La solution choisie est la structure développée et commercialisée par la société américaine Pumpkin. En effet, le développement d’une structure propre à OUFTI-1 présentait peu d’intérêt, et il a été préféré de concentrer les efforts sur d’autres développements. De plus, la structure Pumpkin a prouvé ses qualités en orbite. La structure est en aluminium, pour une masse totale de 148,5 g. Les différentes cartes électroniques s’y empilent, guidées par quatre tiges situées aux quatre coins et séparées verticalement par des cylindres en aluminium. Alimentation électrique Le système d'alimentation électrique (EPS, pour Electrical Power Supply) a pour objectif de gérer et distribuer la puissance électrique nécessaire à bord. L’EPS d’OUFTI-1 est constituée de trois éléments principaux : les cellules solaires, les batteries et le système de distribution et conditionnement de puissance.

Ordinateur de bord Afin de gérer les différentes données et commandes, un ordinateur de bord (OBC, pour On-Board Computer) est nécessaire. Il garantira également la gestion de la mission et de l’énergie disponible, en allumant et éteignant les diffé- 5 rents équipements. L’OBC initialement choisi était celui de Pumpkin, basé sur le microprocesseur MSP430 (Texas Instruments). L’inconvénient de cette carte est le grand encombrement de sa surface. La carte de Pumpkin comporte en effet de nombreux éléments prévus pour s’interfacer avec d’autres modules commerciaux ; ces éléments sont donc tout à fait inutiles pour OUFTI-1. Il a donc été décidé de réaliser un OBC propre au projet, en se basant sur le même microprocesseur mais en dépouillant la carte de ses composants inutiles. Cet OBC fait-maison sera l’OBC principal d’OUFTI-1, mais l’OBC de Pumpkin, embarqué lui aussi, le surveillera continuellement. Cette solution de double OBC permet de bénéficier du « flight

Figure 3 : Deux cellules solaires d'OUFTI-1

Le Journal des Ingénieurs n°130 - Novembre-décembre 2010


Espace signal sera recevable par les radioamateurs du monde entier qui pourront le transmettre à l’équipe OUFTI-1 à Liège, garantissant ainsi une surveillance quasicontinue du satellite. De tels systèmes de balise ont déjà fait leurs preuves lors de précédentes missions CubeSats. Tout comme pour le D-STAR, la liaison montante en AX.25 se fera dans la bande UHF (435 MHz) et les liaisons descendantes (AX.25 et balise) dans la bande VHF (145 MHz). Les fréquences exactes ont été attribuées par l’IARU (International Amateur Radio Union) et seront approuvées prochainement par l’ITU (International Telecommunication Union).

Contrôle thermique

L’objectif du système de contrôle thermique est de garantir à chaque composant un environnement thermique adéquat. Les composants électroniques utilisés étant commerciaux et non qualifiésspatial (pour des raisons d’économie, d'indisponibilité et d’expérimentation), leurs plages de températures de fonctionnement sont restreintes : typiquement entre -20 et +60 °C, alors que les températures rencontrées en orbite peuvent varier de -150 à +150 °C. Un choix judicieux des matériaux et la création de liens conductifs suffisent pour la plupart des composants, mais les batteFigure 4 : ries requièrent une attention particuVue éclatée du nanosatellite OUFTI-1 lière. En effet, une température positive Système de rétention et de doit leur être garantie. Elles bénéficient heritage » de la carte Pumpkin tout en déploiement des antennes donc d’un système de contrôle thertestant l’OBC propre à OUFTI. Cet mique actif, composé de chaufferettes Afin de mettre en œuvre les canaux de OBC pourrait être réutilisé seul (ou (résistances « patchs » collées sur les télécommunications décrits ci-dessus, doublé) dans de futurs projets. des antennes sont nécessaires. Le choix batteries) et de thermostats miniaturiLe logiciel de bord est développé sur s’est porté sur des antennes quart sés. base du système d’exploitation temps d’onde, pour le caractère quasi-omnidiréel FreeRTOS. Il s’organise en différents rectionnel de leur diagramme de rayon- Le segment sol modules réalisant les tâches requises. nement. Les antennes ont par conséL’ensemble est développé en C. Un bus quent des longueurs de 17 et 50 cm Le projet OUFTI-1 ne comprend pas I2C assure le transfert des données. (correspondant aux deux bandes de fré- seulement le développement d’un satelquences). Ces antennes doivent toute- lite, mais aussi celui du segment sol comTélécommunications fois être contenues dans le dm3 imposé plet, fait sur mesure. Un segment sol doit 6 Trois canaux de télécommunications par le standard CubeSat, pour n’être donc permettre d’envoyer des télécomsont implémentés à bord d’OUFTI-1. Le déployées qu’après trente minutes d’or- mandes vers OUFTI-1, d’en recevoir des télémétries, et d’assurer l’intégration du premier canal est constitué par le relais bite. répéteur D-STAR dans le réseau terresD-STAR, présenté précédemment. En tant qu’expérience technologique, il ne La solution développée s’inspire des tre existant. Le segment sol d’OUFTI-1 peut être considéré comme un canal fia- mètres rubans métalliques, qui s’enrou- est divisé en deux parties, selon ces difble pour les communications de contrôle lent mais se déploient par effet ressort férents rôles : les échanges de télécomet de maintenance du satellite ; une autre dès qu’ils sont relâchés. Les antennes, mandes et de télémétries sont assurés solution doit donc être développée. réalisées en coppro-béryllium, sont grâce au segment de contrôle, et les Ainsi, un deuxième canal de communica- enroulées autour d’un support et main- communications D-STAR par le segment tion sera destiné à l’échange de télécom- tenues en place par un fil de Dyneema D-STAR. mandes (communications de la Terre (semblable à du fil de pêche). Après les vers le satellite) et de télémétries (com- trente minutes d’attente réglementaires Segment de contrôle munications du satellite vers la Terre). Le (en orbite), le fil est fondu par deux Le segment de contrôle est composé protocole radioamateur AX.25 a été résistances en titane, et les antennes se d’une part d’une station sol regroupant choisi à cet effet. Son atout principal est déploient d’elles-mêmes. Le dispositif les antennes et l’équipement nécessaire à qu'il est largement utilisé, notamment prend place sur la face d’OUFTI-1 n’ac- les contrôler, ainsi que l’équipement par les radioamateurs réalisant du « tra- cueillant pas de cellules solaires, pour radio (émetteur-récepteur commandé fic » satellite. Le protocole est donc bien une épaisseur totale inférieure à 6,5 mm. par ordinateur), et d’autre part d’un cenconnu et les ressources disponibles sont tre de contrôle de mission où s’effecnombreuses, de même que les stations- Contrôle d’attitude tuent le suivi du satellite, la composition sol disposées à prêter main-forte si L’attitude désigne l’orientation du satel- des télécommandes et le traitement des nécessaire. Le troisième canal de com- lite en orbite, autour de son centre de télémétries. La station sol et le centre de munication est destiné à garantir la récu- gravité. Dans le cas d’OUFTI-1, les contrôle de mission peuvent être dispération de données au sujet d’OUFTI-1 contraintes de masse et de puissance, les tants, leur interconnexion s’effectuant en toutes circonstances, y compris les contraintes thermiques (pas de face par un lien TCP/IP. Ce dernier centre plus difficiles (début et fin de vie, défail- continuellement exposée au soleil) ainsi peut se limiter à un ordinateur portable, lances techniques…) ou lorsque le satel- que le caractère quasi-omnidirectionnel donc très mobile. lite n’est pas en visibilité de l'Université des antennes ont mené au choix d’un de Liège. Dans ce but, une balise simple système passif. Un aimant permanent La station sol est actuellement installée à et robuste est implémentée. Elle trans- aligne un axe d’OUFTI-1 sur le champ l’Université de Liège (à l'Institut met continuellement, codés en morse, magnétique terrestre, tandis que des bar- Montefiore). Elle permet d’initier les étudouze paramètres essentiels au suivi de reaux de matériau hystérétique orientés diants au tracking de satellites. Une stala bonne santé d’OUFTI-1 ou au diag- selon les deux autres axes ralentiront la tion sol de backup est installée à nostic de pannes éventuelles. De plus, ce rotation du satellite. l’EuroSpace Center de Redu. Le Journal des Ingénieurs n°130 - Novembre-décembre 2010


Espace Figure 5 : Les antennes de la station sol à l’Institut Montefiore

Segment D-STAR Le segment D-STAR permet de relier OUFTI-1 au réseau de relais D-STAR terrestres. Concrètement, il s’agit d’une extension (antennes et leur système de contrôle, module D-STAR, et convertisseur de fréquence) greffée au relais D-STAR classique. Ce relais est installé à l’ULg et opérationnel depuis 2008. L’extension est en cours de développement.

L’équipe L’aperçu technique ci-dessus le prouve : OUFTI-1 est un projet réellement pluridisciplinaire. Une solide équipe est donc nécessaire pour mener à bien la réalisation tant du segment spatial que du segment sol. Constituée initialement (année académique 2007-2008, pour de premières études de faisabilité) d’étudiants ingénieurs civils issus de l’ULg, l’équipe s’est vite enrichie de profils d’ingénieurs industriels. L’ISIL (HEPL) et l’Institut Gramme (HELMO) ont rejoint le projet en 2008-2009. En 2009-2010, la recherche d’expertise en radiofréquences a mené à l’intégration d’un étudiant de l’Université Catholique de Louvain (UCL). Cette année, ce sont deux bacheliers en informatique de l’INPRES (HEPL) qui rejoignent l’équipe. Les profils sont donc variés, y compris parmi les étudiants ULg : ingénieurs électroniciens, informaticiens, physiciens, et en aérospatiale, ainsi que masters en informatique… Il en va de même pour l’équipe d’encadrement : les trois professeurs initiateurs du projet (G. Kerschen et P. Rochus – Département d’aérospatiale et mécanique, et J. Verly – Département d'électricité, électro-

nique et informatique) ont été rejoints par plusieurs professeurs de l’ULg, des hautes écoles et de l’UCL. Le projet reste cependant entre les mains des étudiants. Il s’agit en effet d’un objectif fondamental : permettre la réalisation d’un satellite par et pour les étudiants. Dans le cadre de leur travail de fin d’études, ils sont donc responsables du travail technique, mais sont également impliqués dans un maximum d’aspects du projet : contacts avec les nombreux industriels partenaires, présentations en Belgique (public expert ou néophyte) et à l'étranger, publications… Le travail d’équipe est crucial pour OUFTI-1. Il en résulte notamment que les travaux de fin d’études liés au projet prennent un caractère tout à fait unique. Par exemple, les opportunités de voyages (conférence, workshops) et de rencontres (développeurs de CubeSats, experts… Frank De Winne !) à travers le monde sont nombreuses. Les étudiants se révèlent motivés et passionnés, et leurs travaux ont été récompensés par de nombreux prix (Meilleurs Travaux de Fin d’Études, Prix Odissea, Baudouin Elleboudt Award, Prix Wallonie Espace). Pour beaucoup, OUFTI-1 constitue un tremplin vers une carrière dans le secteur spatial ; on retrouve ainsi d’anciens étudiants chez Spacebel, au Centre Spatial de Liège, chez Thales Alenia Space… et même à la NASA !

Figure 7 : Le nouveau lanceur européen VEGA, qui mettra OUFTI-1 en orbite (Photo : ESA)

7

Sur la voie du lancement OUFTI-1 a été sélectionné pour être mis en orbite par le nouveau lanceur européen VEGA lors de son vol inaugural. Celui-ci est actuellement prévu pour 2011 et placera OUFTI-1 sur une orbite basse elliptique de 340 x 1450 km, avec une inclinaison de 71°. Huit autres CubeSats universitaires européens seront du voyage, grâce à une initiative de l’Agence Spatiale Européenne (ESA). L’échéance de VEGA rend le planning très serré ; mais quoi qu’il en soit, l’équipe entière, étudiants comme encadrants, est déterminée à fournir un travail de qualité. Les défis posés par ce petit satellite sont gigantesques, et de nombreuses solutions innovantes ont déjà été développées. La prochaine étape cruciale sera l’interconnexion des sous-systèmes afin d’évoluer vers un prototype fonctionnel, puis vers un modèle de vol qui sera testé au Centre Spatial de Liège.

Figure 6 : L’équipe OUFTI-1 avec Frank De Winne

En trois ans, le projet OUFTI-1 aura touché plus de 40 étudiants, leur permettant de développer les qualités techniques et humaines indispensables aux ingénieurs de demain au travers d’une expérience unique.

Ir. Amandine Denis est ingénieur civil physicien, orientation techniques spatiales (ULg 2007). Ir. Amandine Denis est Project Manager pour OUFTI-1 au sein du Département d'Aérospatiale et Mécanique de l’ULg.

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Maintenance

L’ingénierie de pointe pour une sécurité aér La maintenance est définie comme étant « L'ensemble des actions permettant de maintenir ou de rétablir un bien, dans un état spécifié, ou en mesure d'assurer un service déterminé. Maintenir, c'est donc effectuer des opérations qui permettent de conserver le potentiel du matériel, pour en assurer la continuité. » La maintenance en aéronautique est la clé de voûte de la sécurité des vols, indispensable à toute exploitation d'aéronefs. Sans cesse plus exigeante, elle connaît de profonds changements avec la prolifération des avions de dernières technologies. Vérifier un système hydraulique, réparer une connexion électrique défectueuse, inspecter la carlingue… Quelques tâches essentielles, parmi tant d’autres, accomplies, au sol, de jour comme de nuit, par des techniciens chevronnés encadrés d’ingénieurs spécialisés souvent appelés à devoir œuvrer dans l’urgence. Focus sur un métier de l’ingénieur peu connu.

8

Le 1er novembre 2009 a marqué le début des opérations de la société X-Air Services disposant de son propre « PART 145 belge », agrément de la règlementation européenne, pour une activité de maintenance. Désormais, au départ de Liège, sont offerts des services de maintenance en ligne et légère et un support technique. Outre les chantiers de maintenance de la flotte d'avions de TNT Airways, pour ses BAe 146 et Boeing 737, au départ de l'aéroport de LiègeBierset, X-Air Services propose également ses services à des tiers. Cette jeune entreprise en pleine croissance emploie actuellement 110 personnes, issues, notamment, des services techniques de TNT Airways et de Sabena technics. X-Air Services, créée en juin 2009, est une joint venture (50/50) détenue par Sabena technics Group et TNT Airways. Elle nous a permis d’accéder à ses immenses halls de maintenance, voici peu.

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Le Journal des Ingénieurs s’est entretenu avec M. Olivier Goupille, son Directeur général. Olivier Goupille (OG) : – X-Air Services emploie 110 personnes, à Liège, et 90 à Bruxelles. Nous occupons 120 techniciens, un ingénieur à Bruxelles et deux à Liège (sur le site de l’aéroport de Bierset). Actuellement, Sabena technics occupe près de 750 personnes, à elle seule, dans le secteur de la maintenance, dans le domaine aéroportuaire de Bruxelles. À titre comparatif, la compagnie Brussels Airlines en occupe environ 200. Notre mission quotidienne est de maintenir les avions en état de vol. Il s’agit, d’abord, de réaliser le programme de maintenance préventive. Sachant que, pour chaque avion, il y a un programme de maintenance. Il y a des tâches à effectuer tous les jours, d’autres tous les mois et d’autres encore tous les ans. Il s’agit d’une succession d’opérations à réaliser dans les délais prescrits, selon le programme de maintenance. Mais, il n’y a pas que de la maintenance préventive. En effet, un avion est une machine complexe, constituée de milliers de composants. Ceux-ci n’ayant pas un niveau de fiabilité de 200 %. Ils peuvent, en effet, connaître des pannes. Dès lors, l’une des responsabilités du personnel de maintenance est, évidemment, de faire face à ces pannes et de remettre les avions en service. Dans le cadre d’une maintenance heavy – entretien assez lourd, représentant jusqu’à 25.000 heures de travail pour un seul appareil ! –, qui est effectuée dans nos installations de Bruxelles, l’objectif est de réparer toutes les pannes. Pour que, quand l’avion quitte le hangar, on parle souvent d’immobilisation de deux à trois semaines – il s’agit d’un programme lourd et d’un investissement important –, il ne connaisse plus le moindre pro-


Maintenance

sur le tarmac ienne optimale blème, pour que tous les défauts de l’avion soient réglés, pour qu’il reparte quasiment à neuf.

La liste MEL, clé de voûte de la maintenance Le Journal des Ingénieurs (JI) : – Quelle est la vocation de votre division liégeoise ? OG : – Là, l’objectif n’est pas forcément de résoudre le problème rencontré. Il s’agit plutôt de remettre l’avion en service pour qu’il y ait le minimum d’impact sur l’exploitation. On peut remettre un avion en service avec certains services qui sont, soit, non opérationnels, soit partiellement opérationnels. Donc, il existe un document défini par la compagnie aérienne qui s’appelle la MEL, comprenez Minimum Equipment List, qui stipule les conditions selon lesquelles on peut remettre en service un avion, même si 100 % de ses systèmes ne sont pas fonctionnels. Tous les travaux de maintenance aéronautique, aujourd’hui, sont complètement régis par l’EASA, l’Agence européenne de la sécurité aérienne. Cet organisme définit le cadre dans lequel nous pouvons travailler. Ce cadre s’applique à plusieurs niveaux et à la société de maintenance, en particulier. Chaque entreprise de maintenance dispose d’un agrément. Nous avons dû prouver que nous satisfaisions à la réglementation « PART 145 » qui définit la manière d’opérer des organismes de maintenance. D’autres aspects couvrant la maintenance sont également régis par l’EASA, comme la « PART 66 » qui a trait à la licence des techniciens. En effet, ceux-ci suivent des formations théoriques de base. Ensuite, ils suivent des formations sur des avions, avant d’effectuer des travaux expérimentaux sur différents types de machines. En fonction de cela, ils peuvent demander à leurs autorités nationales l’autorisation de travailler, par exemple, sur le Boeing 737. Les conditions d’octroi de cette licence sont soumises à des règles très strictes.

management et sur la technique, en tant que telle de l’avion, au profit de la conception. Moi, je n’étais pas intéressé par un métier m’exhortant à me trouver derrière mon PC, à longueurs de journées. Grâce aux stages pratiques que j’ai effectués, pour différentes sociétés, dans différents domaines, je dispose d’un profil intéressant pour les sociétés de maintenance aéronautique, outre mon diplôme d’ingénieur.

De plus en plus de rigueur JI : – Au terme d’onze années de pratique professionnelle, estimez-vous que la qualité de la maintenance des avions évolue positivement ? OG : – Depuis que j’œuvre dans le domaine de la maintenance aéronautique, j’observe que les principes fondasait d’un « Bac C », à l’époque. J’ai pré- mentaux de la maintenance n’ont pas senté de nombreux dossiers et j’ai eu la changé. Par contre, il y a certainement chance d’être reçu, à peu près, partout. une vigilance beaucoup plus importante J’ai toujours ressenti un grand attrait quant à la qualité des pièces dont on pour le secteur aéronautique. Au cours s’approvisionne. D’autre part, la réglede mes études, pendant les périodes esti- mentation en vigueur est de plus en plus vales, j’ai accompli des stages. Dès la pre- rigoureuse. Elle est à ce point stricte que mière année, j’ai eu la belle opportunité nous risquons de connaître des difficuld’effectuer un stage d’un mois en main- tés à recruter des gens porteurs de tenance aéronautique, au sein de la com- licences. Il y a effectivement un risque de pagnie Air Inter, à Paris (Orly). Et j’ai connaître une pénurie en personnel certrouvé cette expérience vraiment très tifié. La sécurité se renforce surtout à 9 intéressante. Puisque la maintenance travers l’expérience que les construcaéronautique permet d’être au contact teurs acquièrent sur leurs propres des machines. Souvent, un ingénieur en avions. Sachant que les programmes de aéronautique œuvre dans un bureau maintenance sont en perpétuelle évolud’études et il est rarement en contact tion. Ainsi, le programme de mainteavec un avion complet, mais plutôt avec nance d’il y a dix ans, pour un appareil de des pièces d’avions. Or, cette discipline type 737, est très différent du prode la maintenance permet, précisément, gramme actuel pour la même machine. d’évoluer dans le monde aérien, en prise Pourquoi ? Parce que cet avion, comme directe avec les avions. Ce qui me plaît d’autres, a rencontré des problèmes ou beaucoup. Au cours de mes études, à des accidents, sur les cinq continents. l’époque, on n’était moins orienté vers le Voilà pourquoi un constructeur est

L’importance du contact avec les machines… OG : – J’ai accompli mes études, pendant cinq ans, dans le domaine aéronautique, selon un cursus scolaire français. Il s’agisLe Journal des Ingénieurs n°130 - Novembre-décembre 2010


Maintenance

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appelé à améliorer son programme de maintenance, en fonction de son expérience. Ce qui constitue une valeur ajoutée supplémentaire. OG : – En moyenne, un chantier – travaux sur un appareil pouvant nécessiter jusqu’à 25.000 heures de main-d’œuvre – demande deux à trois semaines de travail. L’objectif est de travailler durant toute l’année, soit de réaliser entre 20 et 22 chantiers, à peu près, par an. Nous travaillons actuellement sur les Boeing 737. En outre, à Liège, nous travaillons sur 27 avions, chaque nuit, pour des travaux de maintenance et des inspections de courte durée.

je ne peux pas contrôler l’ensemble des travaux qui sont effectués. Le chantier qu’on a entrepris, voici peu, compte entre 3.000 et 3.500 tâches de maintenance. Une organisation, validée et approuvée par les autorités belges, a donc été mise en place. En cas de problème, ce sont toujours les documents originaux qu’on va retrouver, même si l’ensemble des pièces est scanné pour les services d’engineering de l’entreprise de maintenance. L’ensemble des documents doit être archivé, pendant une période de deux ans, consécutive à des tâches de maintenance. Et l’autorité vient vérifier notre processus d’archivage. JI : – Le degré de vigilance est-il le même selon que l’avion transporte des passagers ou du fret ? OG : – La tâche de maintenance est la même. Par contre, chaque avion est différent. Donc, il n’y a pas deux avions qui nécessitent les mêmes tâches de maintenance. Dans le cas d’une machine qui peut transporter des passagers et du fret, dès lors qu’on a converti la cabine, via un quick change, on veillera, notamment, à respecter scrupuleusement la réglementation en vigueur en matière d’accès de secours (emergency).

Un métier d’ingénieur !

JI : – Pourquoi faut-il être ingénieur pour pouvoir occuper une fonction comme la vôtre ? OG : – En ma qualité d’ingénieur, je me trouve sans cesse face à de nouvelles situations. Quand vous faites de l’entretien quotidien, de nouveaux problèmes surgissent, Traçabilité sans faille chaque jour, que ce soit au cœur de la Sibérie JI : – Vous apposez un tampon encreur à côté ou ici, dans le domaine aéroportuaire. Il y a de chacun des postes de la checklist, au fur et toujours des événements différents et des à mesure du travail de maintenance. Qui vous impondérables. Il faut être capable de comautorise à utiliser ce cachet ? prendre la problématique, de synthétiser le OG : – Le technicien qui exécute le travail problème et de l’analyser, sans savoir nécesappose le tampon (stamp) délivré par la sairement les détails qui se trouvent derrière. BCAA, comprenez la Belgian Civil Aviation Il est indispensable d’être ingénieur pour Authority. Une personne est associée au exercer mon métier, pour identifier rapidestamp, au tampon qui porte le numéro 10, par ment un dommage, un dégât, et mettre en exemple. Des audits sont régulièrement œuvre la solution adéquate, en supportant la effectués par la BCAA, en nos installations. pression des opérateurs qui veulent disposer Elle nous demande de sortir des dossiers de leur machine le plus rapidement possible. pour vérifier que nos collaborateurs ont tou- Or, la découverte d’un dégât peut, parfois, jours l’autorisation d’être habilité par notre perturber tout un planning de travail… Il faut organisation reconnue, comme expliqué plus pouvoir s’adapter et réagir rapidement. haut. Nous avons des dossiers associés à cha- JI : – Quant à votre mission de manager ? cun de nos techniciens, reprenant leurs cursus scolaires et les différentes formations qu’ils ont effectuées. La personne qui appose le cachet est responsable de la tâche de maintenance. Et si le technicien a mal exécuté la tâche de maintenance et qu’il se produit un accident, cette personne aura des comptes à rendre. Des questions seront posées dans le cadre d’une enquête : conditions de stress ? Niveau de compétence ? Formation suffisante ?... Beaucoup d’éléments peuvent entrer en ligne de compte. Il est évident que Le Journal des Ingénieurs n°128 - Avril 2010


Maintenance OG : – Mon cursus scolaire comportait peu d’heures consacrées au management. Je pense que le management et la communication sont des notions qu’on a, ou pas, en soi. Je crois surtout qu’il faut être vrai avec les gens, leur dire les choses telles qu’elles sont. Je suis quelqu’un d’assez direct et je dis dans quelle direction je veux qu’on aille. Ce qui ne m’empêche nullement de pouvoir être à l’écoute. Propos recueillis par Pascal-Pierre Delizée

Un marché très réglementé Les autorités publiques de contrôle délivrent aux sociétés de maintenance des certifications par type d’appareil. La difficulté à obtenir ces certifications constitue les barrières fortes à l’entrée dans le marché de la maintenance. En Europe, les règles sont définies par les JAA (Joint Aviation Authorities) qui rassemblent les autorités de différents pays européens. Les agréments JAR 145 (Joint Aviation Requirements) sont délivrés par les autorités nationales. Aux États-Unis, c’est la FAA (Federal Aviation Administration) qui élabore les textes réglementaires et délivre les agréments FAR 145 (Federal Aviation Regulation). Pour les autres pays, des réglementations spécifiques peuvent exister, nécessitant, là aussi, des agréments : le JCAB japonais ou le CAAC chinois. De plus, certains clients demandent à ce que le système de management de la qualité – SMQ – soit certifié selon la norme ISO : la certification ISO 9001-2000. Son obtention est garante d’une amélioration continue de la satisfaction de ses clients. Enfin, pour les soucieux de l’environnement, il existe la certification ISO 14 001.

compte des avions militaires et le marché des hélicoptères. La clientèle des sociétés de maintenance est constituée par les compagnies exploitantes de lignes régulières (Lufthansa, Air France, Bristish Airways...), internationales ou régionales, les compagnies de charters et les sociétés utilisant des avions d’affaires. La Belgique confie la maintenance de sa flotte militaire au secteur privé, en l’occurrence à la SABCA, pour les cellules, et à Techspace Aéro (Liège) pour les moteurs.

À propos de l’EASA

L'Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA), qui œuvre en faveur d’une sécurité aérienne sans cesse accrue, est la pierre angulaire de la stratégie de sécurité aérienne de l'Union européenne. Opérationnelle depuis 2003, sa mission est de promouvoir le plus haut niveau possible de sécurité et de protection environnementale de l'aviation civile. L'avion compte, de plus en plus, parmi les moyens de transport les plus sûrs. Néanmoins, la croissance du trafic aérien impose une initiative commune, à l’échelon européen, afin de garantir la sécurité et la durabilité du transport aérien. L'agence développe les règles communes en matière de sécurité et de protection environnementale. Elle surveille l'application uniforme des normes au moyen d'inspections dans les États membres. Elle procure l'expertise technique, la recherche, ainsi que les formations nécessaires. Elle Différents types de maintenance œuvre en étroite collaboration avec les autoOn peut détailler les types de prestations rités nationales, qui continuent à assurer de techniques en considérant le contrôle qua- nombreuses tâches opérationnelles telles lité, le contrôle non destructif, la mainte- que la délivrance des certificats individuels de nance en ligne, les travaux moteurs, l’entre- navigabilité des aéronefs ou les licences de tien des équipements, la chaudronnerie et pilotes. composites, la peinture, la remise en état et la L'EASA assure également des fonctions exémodification de la cabine et les travaux spé- cutives dans le domaine de la certification de ciaux en cabine pour les avions VIP. Cette liste type, c'est-à-dire la certification des modèles génériques d'aéronefs, de moteurs ou d'équin’est, certes, pas exhaustive. pements qui sont agréés pour une exploitaLes visites techniques, de A à D tion dans l'Union européenne. L'industrie Ces visites obligatoires, plus communément aéronautique bénéficie, ainsi, de spécifications baptisées checks, constituent une partie très communes, de services rentables et d'un guiimportante du marché total de la mainte- chet unique. D’ici peu, l'EASA, qui est une nance. On distingue habituellement la main- entité juridique européenne indépendante tenance en ligne (checks A et B) et la mainte- soumise au droit européen, sera également nance lourde (checks C et D). La première responsable des normes de sécurité concerreprésente 64 % du marché des checks nant les aéroports et les systèmes de gestion – moteurs (30 %), équipements (22 %) et du trafic aérien. Basée à Cologne, elle occupe escales (22 %)). La seconde représente 36 %. actuellement près de 500 collaborateurs On distingue les jets privés, les jets régionaux issus de tous les États membres. Elle travaille de plus de 50 places (Bombardier, ATR, en étroite collaboration avec ses homoEmbraer), les avions monocouloir (A320) et logues, à travers le monde. Dossier réalisé les avions bi-couloirs (Airbus A340, par Pascal-Pierre Delizée Boeing 747). Il faut, en outre, prendre en

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M. Olivier Goupille De 1992 à 1997, M. Goupille a accompli ses études d’ingénieur à l’ESTACA, section aéronautique, institut renommé basé à Levallois-Perret. Il accomplit son année terminale à l’Université de Southampton (Aeronautics and Astronautics Department). Il est titulaire d’un Master of Engineering. En 1998 et 1999, il a complété sa formation par un master en organisation et en direction de production, à l’ENSAM (Paris).

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Bio

Contrôle et certification crédibles pour promouvoir et garantir le « Bio » parce qu’un système infaillible de contrôle de l’agriculture biologique permet de garantir l’authenticité du bio et d’éviter les fraudes. 12

CERTISYS – anciennement ECOCERT –, actif depuis plus de 25 ans au niveau international, est le premier organisme de contrôle et de certification spécialisé en agriculture biologique, en Belgique. Ses codes d'organisme « bio », affichés sur les étiquetages sont BE-BIO-01 pour la Belgique et LU-BIO-06 pour le Luxembourg. Certisys est reconnu et agréé en tant qu’organisme de contrôle et de certification de l’agriculture bio. Ce système mis en place est complexe. L’équilibre du secteur de l’agriculture bio permet aux consommateurs d’acheter des produits sains. Aux opérateurs d’assurer une qualité et une rentabilité de leur activité économique et à l’environnement d’être respecté et exploité de façon durable. Selon Certisys il est indispensable de conserver cet équilibre qui est la force du secteur bio. Au début de l’été dernier, « Le Journal des Ingénieurs » a visité cet organisme dont le siège est établi en province de Namur, tout près d’Eghezée, en compagnie d’un de ses responsables-fondateurs, Ir. Blaise Hommelen. Après quelques années de stabilisation, le marché des produits biologiques a repris sa croissance. C’est un indicateur puissant que pour les consommateurs les produits bio sont perçus comme des produits respectueux de l’environnement, qu’ils représentent l’alimentation de demain, voire rêvée. Cependant, la perception du bio continue à être ambiguë. En effet, les produits bio suscitent encore la méfiance, voire le doute. De

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récentes études indiquent que les consommateurs s’estiment souvent sous-informés.

L’importance d’être certifié Un contact étroit entre le consommateur et le producteur n'est pas toujours possible. En effet, la demande croissante de produits biologiques et la distance entre le consommateur et le producteur ont rendu nécessaire le contrôle et la certification externe. Certisys est un organisme agréé par les autorités officielles, chargé de surveiller toute la chaîne de fabrication des produits biologiques, renforçant, ainsi, la confiance en ces produits. Si vous désirez produire des produits agricoles biologiques dans le but de les commercialiser, vous êtes tenus de notifier votre entreprise auprès d'un organisme de contrôle agréé. Un cadre légal imposé aux organismes de contrôle et de certification permet d’accroître leur professionnalisme et d’être de réels acteurs du secteur. L’objectif des organismes de contrôle est de garantir le respect de la réglementation par chacun des opérateurs de la chaîne des produits biologiques. La qualité du travail effectué par les organismes de contrôle est la garantie de la cohérence entre ce qui se dit et ce qui se fait. Il est très important pour l’ensemble du système d’avoir des organismes de contrôle solides et impliqués.

Les quatre acteurs du succès Ce sont, d’une part, les consommateurs qui consomment les produits biologiques et, d’autre part, les opérateurs – acteurs économiques qui produisent les produits biologiques –, les pouvoirs publics – qui réglementent les produits biologiques et protègent le consommateur – et les organismes de contrôle – qui garantissent le respect de la réglementation par chacun des opérateurs de la chaîne des produits biologiques. L'augmentation de la demande en produits bio est directement liée à la confiance que les consommateurs ont dans le système. Les quatre critères essentiels au développement du marché bio sont l'existence d'une définition légale (légitimité), la rencontre de la demande et de l'offre (disponibilité), la qualité


Bio de travail effectué par les organismes de contrôle (crédibilité) et la communication auprès d'un grand public et des professionnels (notoriété).

Les étapes du contrôle et de la certification L'agriculture biologique, qui est un mode de production, met l'accent sur la pratique de techniques agricoles, biologiques ou mécaniques, en opposition à l'emploi de produits chimiques de synthèse. Pour les productions végétales biologiques, il est important que la culture soit liée au sol. Par ailleurs, toute utilisation d'engrais et pesticides chimiques de synthèse est interdite. En ce qui concerne les productions animales biologiques, les accélérateurs de croissance et médicaments préventifs ne peuvent être utilisés. En outre, le bien-être, l'alimentation et l'hébergement des animaux jouent un rôle important. Des organismes génétiquement modifiés (OGM) ne pourront, en aucun cas, être utilisés.

tillons du sol, des récoltes ou de produits animaux, le contrôle de la provenance des matières premières ainsi qu'en la vérification de données administratives. Les producteurs sont informés des nonconformités éventuelles et, le cas échéant, de la sanction qui leur sera infliLa philosophie « Bio »… gée, fixée en fonction de la nature du Les principes de l'agriculture biologique, problème. Chaque année, sont prévus un selon le règlement européen, sont d’aug- contrôle annuel (annoncé) et, au moins, menter la biodiversité au sein du sys- un contrôle inopiné. tème et celle de l'activité biologique du sol, de conserver la fertilité du sol à long Comment obtenir un certifiterme, de limiter l'utilisation de matières cat « agriculture premières non-renouvelables en enrichissant le sol avec des éléments nutritifs biologique » ? provenant du recyclage des déchets La première étape, dans le processus de végétaux et animaux. Ils prônent, en certification (que nous ne publions pas outre, l’utilisation de matières premières intégralement), est de rassembler les au sein de systèmes agricoles locaux informations nécessaires. Citons, entre organisés, l’utilisation raisonnable du sol, autres, les règlements (CE) n° 834/07 et de l'eau et de l'air, en limitant toute 889/08, le cahier des charges pour forme de pollution pouvant provenir de l'usage de la marque Biogarantie®, le syspratiques agricoles. Il s’agit, dans le même tème de certification Certisys BE, le temps, de réparer les produits biolo- document de notification d'activité se giques, en faisant le choix d'une prépara- référant au mode de production biolotion adaptée, afin de préserver l'intégrité gique, le document de notification des biologique et les caractéristiques essen- parcelles, le contrat et le tarif en vigueur. tielles du produit à tous les stades de la Des documents supplémentaires spéciproduction. fiques sont requis pour les producteurs Les entreprises agricoles existantes peu- de productions végétales (carnet de culvent bénéficier de l'appellation « agricul- tures, accréditation des fournisseurs, ture biologique » après une période de registre de réclamations, état des conversion, dont la durée est fixée régle- stocks…) et de productions animales mentairement mais qui peut varier selon (carnet d'élevage, accréditation des fourdes facteurs locaux spécifiques, comme nisseurs, registre de réclamations, fiche l'histoire du sol ainsi que les cultures et de transaction pour animaux…). Par la suite, il s’agit de notifier son activité en les élevages présents. agriculture biologique ainsi que les parcelles concernées, à l'aide des docuEn quoi consiste le ments fournis par Certisys. Dès que contrôle ? celui-ci les reçoit complétés, un dossier Celui-ci, exécuté par un contrôleur de est ouvert. Par la suite, un contrôleur Certisys, consiste, notamment, en la prend contact avec le producteur, afin de visite de l'entreprise, la prise d'échan- fixer un rendez-vous en vue d’effectuer

le premier contrôle de l’entreprise. La procédure, est dès lors, lancée.

Quelle est la durée de la période de conversion ? Chaque entreprise agricole doit passer une certaine période légale pour la conversion des parcelles. Cette période débute dès la notification et la signature du contrat. Ceci implique que durant 13 cette période, toutes les conditions de production devront être respectées sans que le produit ne puisse être commercialisé en bio. La durée de conversion varie entre deux et trois ans. Un an après le début de la conversion, le produit pourra être vendu portant la mention « produit en conversion vers l'agriculture biologique ». La période de conversion achevée, le produit pourra alors être commercialisé en bio. Un produit végétal peut bénéficier de l'appellation « en conversion vers l'agriculture biologique » après une période en agriculture biologique d'un an. Afin de bénéficier de l'appellation « agriculture biologique », il faut installer la culture deux années après le début du passage en agriculture biologique. En ce qui concerne les cultures pérennes comme les arbres fruitiers, il faut attendre trois années pour que la récolte qui suit puisse prétendre à l'appellation « agriculture biologique ».

La durée de la procédure Ir. Blaise Hommelen (BH) : – Cela peut aller très vite quand il y a des urgences mais celles-ci concernent plutôt les préparateurs. Parce qu’un agriculteur, pour sa part, a tout de même ses durées de conversion à respecter, même si les premiers contrôles seront effec-

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Bio Vérifications et… sanctions

tués endéans les 30 jours. Par la suite, il ne peut tout même pas vendre ses produits en bio. Il ne disposera que d’une attestation de conversion. Tandis qu’un opérateur qui doit vraiment vendre tel biscuit ou tel chocolat, et qui est pressé, nous demandera de fixer rendez-vous rapidement. Il nous est déjà arrivé de réaliser une certification en une semaine. Généralement, il s’agit d’un processus qui dure tout de même deux mois, compte tenu des manquements, des rectifications, des visites complémentaires, etc.

14

Des synergies avec l’AFSCA

Ir. Blaise Hommelen Ingénieur industriel agricole, diplômé de l’UCL (Louvainla-Neuve), Ir. Blaise Hommelen participe au secteur de l’agriculture biologique, depuis 1982, dans le cadre de plusieurs activités. De 1982 à 1991, il fut conseiller/contrôleur en agriculture biologique dans le cadre des activités de l’asbl CRABE, à Jodoigne. De 1989 à 1991, il a présidé l’Association des Conseillers en agriculture biologique (France). De 1992 à 1995, il a œuvré en qualité d’assistant à la direction générale de l’agriculture de la CCE, en matière d’agriculture biologique.

BH : – L’AFSCA (Agence Fédérale pour la Sécurité de la Chaîne Alimentaire) est un organisme qui traite des problèmes de santé publique. L’AFSCA utilise la base de données SANITEL (pour la traçabilité des bovins et des animaux) à laquelle nous avons accès. Nous utilisons, il est vrai, des outils qui sont également utilisés par l’AFSCA. On peut, dès lors, parler d’une certaine complémentarité dans les missions que nous accomplissons. Mais, soyons clairs : nous ne sommes pas ici dans la sécurité alimentaire mais dans un organisme de protection d’une appellation. Mais, il existe quelques interférences entre les deux organismes… c’est indéniable. Le Journal des Ingénieurs (JI) : – Par exemple ? BH : – Par exemple, nous avons demandé à l’AFSCA de nous informer lorsqu’elle détecte des non-conformités dans le domaine de l’appellation « Bio ». Puisqu’elle est habilitée à effectuer des contrôles dans les magasins. Les inspecteurs trouvent des teneurs qui sont, peut-être, problématiques pour le bio, pas pour eux. Donc, il est intéressant qu’ils nous communiquent ces renseignements.

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JI : – En ce qui concerne Certisys, vous avez enregistré une diminution légère du nombre de sanctions que vous infligez… BH : – Cette baisse est consécutive à la diminution du nombre de visites de contrôle. Il s’agit de visites préventives. Et si l’encadrement technique est meilleur, le travail préventif sera bien meilleur. Car, il y a tout de même beaucoup de non-conformité que nous décelons pendant la période de conversion, pendant laquelle les agriculteurs ne vendent pas les produits. Donc, cela ne met pas en péril la qualité « Bio », ni les garanties du consommateur, parce ce qu’on a justement cette période de conversion de deux ans. Un laps de temps intéressant, à ce niveau-là. Parfois, à titre de sanction, pour des personnes qui ne sont pas en ordre, il y a prolongation de la période de conversion. JI : – Vos méthodes de travail s’affinent, au fil du temps… BH : – Bien sûr. Nous avons développé, notamment, une analyse de risques qui est basée sur de nombreux indicateurs pour pouvoir augmenter, faire davantage de contrôles, là où il y a des risques, et en faire moins là où les risques sont moins nombreux. Nos premières visites visaient surtout à vérifier que l’agriculteur puisse justifier des techniques d’agriculture biologique. Nous ne nous déplacions pas spécialement pour trouver des fraudes. Plus tard, nous avons opéré un contrôle beaucoup plus d’investigation. Par ailleurs, nous nous sommes rendus compte que nous arrivions souvent trop tard. Dès lors, nous avons évolué vers des contrôles en temps direct. C'est-à-dire, contrôler, par exemple, les suivis des fiches de transactions pour les animaux liés à SANITEL, pour pouvoir « bloquer » ceux qui sont non-conformes, en abattoir, avant la découpe. Il s’agit donc bien de contrôle en temps réel. JI : – Vous avez également bien évolué BH : – Nous avons mis en place tout un système automatique d’analyse de risques. Celui-ci récolte un grand nombre d’indicateurs. Pour ce faire, un système informatique très performant a été développé en interne. Dossier réalisé par Ir. Vincent Gobbe et Pascal-Pierre Delizée

Pour toutes informations complémentaires :

Certisys rue Joseph Bouché, 57/3 5310 Bolinne Téléphone : 081 60 03 77 Fax : 081 60 03 13 Site web : www.certisys.eu


Enquête Enquête sur les revenus professionnels des ingénieurs civils, agronomes et bioingénieurs, sur les avantages, les possibilités offertes par les entreprises en matière de formation et la satisfaction des ingénieurs dans leur fonction au cours de l’exercice 2009 Introduction Cette enquête a été menée en collaboration avec Berenschot, bureau de consultance spécialisé en ressources humaines. Elle concerne tous les ingénieurs civils, ingénieurs agronomes et bioingénieurs, employés salariés dans le secteur privé ou dans le secteur public autonome, exerçant leur fonction principale en Belgique et diplômés de 1970 à 2008. Dans cette enquête ne sont donc pas repris, par exemple, les indépendants, les ingénieurs travaillant dans le secteur public non-autonome et dans les universités.

Tableau 1 : Réponses selon le diplôme et le sexe Hommes

Diplôme

Femmes

Total

2010 2008 2010 2008 2010 2008 Ingénieurs civils

80% 80%

6%

9%

86% 89%

Bioingénieurs

11%

8%

3%

3%

14% 11%

Total

91% 88%

9% 12% 100% 100%

15

Tableau 2 : Langues pratiquées dans le cadre professionnel Langue Français

99 %

99 %

Méthodologie

Anglais

93 %

94 %

L’enquête a été soumise de manière électronique aux 4.317 membres de la Fabi répondant aux critères ci-dessus.

Néerlandais

63 %

52 %

Allemand

8%

9%

Espagnol

5%

8%

L’enquête a été mise en ligne en mai 2010 et s’est clôturée à la fin du mois d’août 2010. En 2006, le taux de réponse s’élevait à 17,8 %, en 2008 à 16,7 % et en 2010 à 7,3 %. Lorsque l’on parle d’une enquête salariale, les données sont toujours normalisées. Elles l’ont été dans ce cas sur base d’une durée de travail conventionnelle de 38 heures par semaine et d’une année de 13,92 mois (c’est-à-dire 12 mois de salaire, une prime de fin d’année d’un mois et un double pécule de vacances de 0,92 mois).

La composition de l’échantillon Dans le graphique 1 vous trouverez la distribution des réponses par année de promotion. Cette répartition est comparable à celle de l’enquête précédente (2008).

Graphique 1 : Distribution des réponses par année de promotion

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Enquête La proportion d’ingénieurs et de bioingénieurs, en ce compris les ingénieurs agronomes, respecte aussi la répartition de l’enquête précédente. À noter toutefois que moins de femmes ingénieurs ont répondu cette année (tableau 1).

Analyse des réponses 1. Diplômes complémentaires et pratique des langues

Graphique 2 : Répartition des diplômes complémentaires

Le graphique 2 met en évidence que 45 % des participants disposent d’un diplôme complémentaire. C’est une tendance croissante pour les ingénieurs, en ce qui concerne les MBA et les doctorats. L’impact salarial de ces diplômes complémentaires est présenté au tableau 12. Concernant la pratique des langues, on constate dans le tableau 2 que l’anglais et le néerlandais sont pratiqués par la grande majorité des ingénieurs. En résumé, au-delà de l’expertise technique d’un ingénieur, sa connaissance des langues ainsi que ses éventuels diplômes complémentaires sont des éléments importants pour son évolution professionnelle.

16

2. Analyse du niveau de salaire a. Introduction Graphique 3 : Appointements mensuels bruts de novembre 2009 en fonction de l’ancienneté

Tableau 3 : Appointements mensuels bruts de novembre 2009 Ancienneté er Taux de er er e e depuis le 1 1 décile 1 quartile Médiane 3 quartile 9 décile Moyenne réponse diplôme 35-39

4%

5717

7176

8950

9235

30-34

7%

5080

5960

8885

11207

25-29

7%

5329

5610

8558

10873

22-24

6%

4148

5083

5750

6872

19-21

7%

4734

5700

7700

8200

16-18

7%

3501

4300

6270

7971

13-15

7%

4015

4504

5527

5787

11-12

7%

3546

4240

5300

6049

9-10

4%

3856

3963

4660

4772

7-8

8%

3185

3356

4060

4738

6

6%

2774

3234

3817

4447

5

5%

2877

3100

3874

4382

4

5%

2900

3138

3747

3887

3

4%

2520

2967

3532

3792

2

8%

2650

2700

2977

3237

1

8%

2400

2649

2843

2968

Le Journal des Ingénieurs n°130 - Novembre-décembre 2010

L’analyse des salaires annuels a révélé de nombreuses incohérences malgré une tentative d’être plus explicite qu’en 2008 dans les questions. Ces salaires ne seront donc pas traités comme tels dans cette rubrique. Ils seront abordés par l’intermédiaire des divers compléments au salaire mensuel. Dans les paragraphes qui suivent, le terme « salaire » doit donc toujours être interprété comme « salaire mensuel brut de novembre 2009 » b. Les salaires fixes en fonction du nombre d’années d’expériences Le graphique 3 fournit un modèle attendu : le salaire augmente en fonction du nombre d’années d’expérience accumulées. Il ne faut cependant pas tirer de conclusions trop hâtives : ce n’est pas simplement parce qu’un ingénieur est plus expérimenté que son salaire est supérieur. D’autres paramètres, tels que l’évolution dans le trajet de carrière, sont aussi importants. C’est pourquoi une étude complémentaire liée à la filière professionnelle est présentée en fin de rapport.


Enquête L’affirmation que l’ingénieur moyen double son salaire en 10 ans est un mythe, et ceci est clairement visible dans le tableau 3. C’est possible pour certains ingénieurs mais dépend d’autres éléments plutôt que d’être un effet direct de l’ancienneté. Si on compare les salaires des ingénieurs civils et des bioingénieurs, on peut observer que l’avantage financier se trouve du coté des ingénieurs civils. Attention, on a pu observer dans la composition de l’échantillon que la représentation des bioingénieurs est relativement restreinte ce qui peut biaiser la représentativité des résultats (cf. tableau 4).

Tableau 4 : Salaires ingénieurs civils et bioingénieurs Diplôme principal

Appointements inférieurs à Appointements supérieurs à la médiane de la promotion la médiane de la promotion

Ingénieurs civils

45 %

55 %

Bioingénieurs

67 %

33 %

Tableau 5 : Prime non récurrente Critère Ont bénéficié d’une prime non récurrente

63 %

60 %

Ont bénéficié d’une prime non récurrente avec maximum 5 ans d’ancienneté

49 %

50 %

Tableau 6 : Valeur relative prime non récurrente

c. Le salaire variable 63 % des répondants reçoivent un bonus variable (cf. tableau 5) : c’est une constante par rapport à la dernière enquête menée en 2008. On ne constate pas l’effet « crise » auquel on aurait pu s’attendre. L’attribution de stock options ainsi que l’accès à un système d’acquisition d’actions à conditions préférentielles ne semblent pas non plus avoir diminué significativement depuis 2008 (cf. tableau 7).

Proportion de la partie non récurrente par rapport au salaire annuel

Distribution des bénéficiaires

P <= 5 %

36 %

23 %

5 < P <= 10 %

38 %

40 %

10 % < P <= 15 %

12 %

13 %

15 % < P <= 20 %

7%

9%

20 % < P <= 30 %

6%

9%

30 % < P <= 40 %

0%

3%

d. Salaire fixe en fonction du secteur d’activité

40 % < P <= 50 %

2%

3%

P > 50 %

0%

0%

Note méthodologique : lorsque l’on compare les salaires des ingénieurs en fonction de différents critères, comme ici le secteur, on utilise toujours les médianes par année de promotion. Le but est de comparer le salaire de deux ingénieurs d’une même promotion afin que les différences de salaire soient bien dues au critère étudié et non influencées par l’ancienneté.

Total

100 %

100 %

On retrouve dans le tableau 8 les secteurs les plus représentés et la position salariale des répondants de ces secteurs, comparée à la médiane de leur promotion.

Tableau 7 : Stock options ou actions Type Accès à un système de stock option

16 % 18 %

Accès à un système d'acquisition d'action

27 % 31 %

Tableau 8 : Salaires bruts en fonction du secteur industriel

Secteur industriel

e. Salaire fixe en fonction de la région Contrairement à l’enquête 2008, il n’existe pas de différences substantielles entre les niveaux de salaires des 3 régions. Attention, la différence est souvent corrélée à la différence des secteurs présents dans les différentes régions (cf. tableau 9). f. Salaire fixe en fonction de la profession exercée Le tableau 10 montre de manière évidente que le salaire fixe d’un ingénieur exerçant une fonction de directeur général est plus élevé que celui d’un autre ingénieur issu de la même promotion.

17

Déviation Salaires Salaires à la inférieurs à la supérieurs à % de l'échantillon médiane de la médiane de médiane de la promotion la promotion la promotion

Métallurgie des ferreux

6%

14 %

86 %

9%

Construction et génie civil

8%

20 %

80 %

14 %

Energie électrique et gazière classique

10 %

21 %

79 %

12 %

Fabrication et maintenance électromécaniques

9%

32 %

68 %

8%

Chimie et pétrochimie

3%

40 %

60 %

9%

Informatique hors télécommunication

12 %

41 %

59 %

7%

Bureaux d'études, Centres de recherches et Consultance

8%

54 %

46 %

-3 %

Industrie pharmaceutique

6%

70 %

30 %

-5 %

Télécommunications

6%

72 %

28 %

-7 %

Le Journal des Ingénieurs n°130 - Novembre-décembre 2010


Enquête Tableau 9 : Salaire brut selon les régions Salaires inférieurs à la médiane de la promotion

Région

Salaires supérieurs à la médiane de la promotion

Région wallonne

47 %

54 %

53 %

46 %

Région bruxelloise

50 %

48 %

50 %

52 %

Région flamande

46 %

62 %

54 %

38 %

Tableau 10 : Salaire brut selon l’activité exercée Salaires Salaire Déviation à inférieurs à supérieurs à % de la médiane la médiane la médiane l’échantillon de la de la de la promotion promotion promotion

Activité

18

Production, exploitation, entretien, chantiers, services techniques

17 %

32 %

68 %

6%

Direction générale

7%

36 %

64 %

12 %

Conception et gestion de projet

26 %

54 %

46 %

-1 %

Recherche & développement

11 %

56 %

44 %

-4 %

Informatique

12 %

61 %

39 %

-2 %

Commerce, vente, technico commercial, après vente

10 %

61 %

39 %

-7 %

Tableau 11 : Salaire brut selon la taille de l’entreprise Taille de l’entreprise

Salaires Salaires Déviation à Proportion inférieurs à la supérieurs à la la médiane de médiane de la médiane de la de la l’échantillon promotion promotion promotion

Moins de 10

7%

Entre 10 et 50

21 %

Entre 50 et 100

--

--

--

--

62 %

--

38 %

--

-3 %

10 %

61 %

61 %

39 %

39 %

-5 %

Entre 100 et 250

15 %

41 %

58 %

59 %

42 %

2%

Entre 250 et 500

10 %

36 %

50 %

64 %

50 %

9%

13 %

40 %

48 %

60 %

52 %

1%

15 %

41 %

45 %

59 %

55 %

3%

9%

27 %

32 %

73 %

68 %

14 %

Entre 500 et 1000 Entre 1000 et 5000 Plus de 5000

--

Tableau 12 : Incidence financière des diplômes complémentaires Déviation à la médiane de la promotion

Diplôme complémentaire Autre diplôme universitaire Autre spécialisation en sciences appliquées

-2 % -1 % (2008 = 0)

Licence ou DEC en sciences économiques,

7%

en finances ou en management Doctorat en sciences appliquées

0 % (2008 = -1)

MBA

24 % (2008 = 9)

Aucun

Le Journal des Ingénieurs n°130 - Novembre-décembre 2010

-3 %

Ce tableau met un autre fait en évidence : les ingénieurs exerçant dans des fonctions techniques, de production, d’exploitation ou d’entretien ont un salaire fixe supérieur à la médiane contrairement à ceux qui exercent dans l’informatique ou dans la vente. Ceci illustre qu’un ingénieur qui exerce dans une fonction où les compétences propres à l’ingénierie sont nécessaires a une valeur ajoutée qui est valorisée dans son salaire fixe. La relative faiblesse des salaires fixes pour les ingénieurs exerçant une fonction commerciale est souvent compensée par un salaire variable plus important. g. Salaire fixe en fonction de la taille de l’entreprise Ceci n’est pas une nouvelle constatation : les salaires sont en moyenne plus élevés dans les entreprises de taille importante que dans les sociétés ayant une structure plus légère (cf. tableau 11). Les chiffres des sociétés de moins de 10 personnes n’ont pas été publiés. Les répondants provenant de trop peu de sociétés différentes, les données n’étaient pas significatives. h. Salaire fixe en fonction des diplômes complémentaires Contrairement aux spécialisations et doctorats, les diplômes complémentaires de type financier, économique ou de management, et a fortiori les MBA couvrant l’ensemble de ces disciplines, sont significativement valorisés dans les salaires. On constate que le doctorat n’est pas valorisé : le temps consacré à son obtention n’est pas financièrement compensé dans le secteur privé. Le doctorant aura aussi automatiquement un retard au niveau des pensions légales et extralégales (cf. tableau 12).

Conclusions À partir de cette analyse, on peut tirer des conclusions générales quant aux éléments qui influenceront positivement le salaire des ingénieurs : - s’impliquer dans une entreprise de grande taille ; - travailler dans une fonction de type managériale ou une fonction où les compétences propres à l’ingénierie sont reconnues ; - posséder un diplôme complémentaire en économie, finance ou management. Le plurilinguisme quant à lui est une exigence dans la carrière de tout ingénieur.


Enquête 3. Analyse des avantages

Tableau 13 : Accès aux voitures de société

a. Voiture de société

Voiture à disposition Pas de voiture à disposition

En 2008, 57 % des répondants bénéficiaient d’une voiture de société contre 64 % aujourd’hui (cf. graphique 4).

36 %

Le pourcentage de bénéficiaires va croissant avec l’expérience. La présence des voitures de société dans le package salarial des ingénieurs peut s’expliquer par le fait qu’ils font majoritairement partie de la population des cadres, population dont la voiture est très souvent un avantage, ou par le fait qu’ils exercent un métier de terrain nécessitant des déplacements professionnels fréquents. b. Pension extra-légale I. Le tableau 14 illustre de façon significative que les informations relatives aux plans de pension sont de mieux en mieux communiquées et connues. Seuls 2 % des répondants ont déclaré ne pas savoir s’ils bénéficient d’un plan de pension extra-légale contre 31 % en 2008.

Avec limitation Sans limitation ou participation ou participation 28 %

36 %

Tableau 14 : Plan de pension extra-légale Plan de pension extra-légale Oui

87 %

69 %

Ne sait pas

2%

31 %

Tableau 15 : Type de plan de pension extra-légale Plan de pension à contribution définie

75 %

Plan de pension « but à atteindre »

14 %

Ne sait pas

11 %

II. Les plans à contribution définie, souvent moins avantageux, ont tendance à remplacer les plans de type « but à atteindre » (cf. tableau 15).

19

c. Autres avantages Le classement des avantages reste inchangé par rapport à 2008. Les avantages « new age » comme les garderies n’apparaissent que très ponctuellement dans l’enquête et ne sont pas prêts de détrôner les toujours très populaires titres repas, assurance hospitalisation et GSM (cf. graphique5).

Graphique 4 : Accès aux voitures de société

4. Analyse des formations La tendance est de former les plus jeunes. C’est assez paradoxal car, dans l’absolu, ce sont eux qui viennent de recevoir la formation technique la plus importante, mais sans doute pas en alignement complet avec les besoins des entreprises. La différence entre la moyenne et la médiane indique que, quand des formations sont dispensées, elles sont de longue durée (cf. tableau 16).

Graphique 5 : Autres avantages extra-légaux

23 % des répondants ne suivent pas de formation. En ce qui concerne le type de formation, on peut observer sans surprise au graphique 6 que les formations techniques occupent le haut du panier. On peut aussi voir que les formations de type managérial prennent un rôle important dans le trajet de carrière des ingénieurs. Le Journal des Ingénieurs n°130 - Novembre-décembre 2010


Enquête 5. Enquête de satisfaction La satisfaction des ingénieurs quant à leurs opportunités de carrière est légèrement en baisse. On pourrait expliquer cette tendance par : - la baisse des budgets de formation (effet de la crise) ; - la perte de confiance dans le climat économique ; - la délocalisation de certains centres de décision. Cela dit, le taux de satisfaction relatif au travail reste très positif, la grande majorité des ingénieurs est satisfaite de sa carrière professionnelle (cf. tableau 17).

6. Analyse par activité principale Graphique 6 : Répartition du type de formation

Tableau 16 : Formation annuelle Jours de formation annuels en fonction de l'expérience

20

Médiane

Moyenne

36-40

2

3,1

31-35

0,5

2,4

25-30

2,5

4,6

21-25

3

5,0

16-20

4

4,4

11-15

3

4,4

6-10

4

7,6

0-5

2

8,7

Comme précisé plus haut, une analyse des salaires qui ne tiendrait compte que de l’ancienneté ne serait pas complète. C’est pourquoi, cette année, une enquête supplémentaire a été menée. Cette enquête demandait aux répondants de situer leur fonction dans un domaine d’activité (Management, Projet ou Spécialiste) et dans un niveau défini pour ce type d’activité. Pour chaque domaine nous avons décrit des niveaux correspondant à une évolution dans le domaine, le niveau 5 étant le plus bas. Le niveau 1 du domaine management correspond par exemple au CEO d’une société importante ou le niveau 3 du domaine de projet correspond à une fonction comparable à celle de Senior Project Manager. Attention, il s’agit de trajets de carrière distincts et les différents niveaux ne sont pas comparables d’une filière à une autre.

Tableau 17 : Satisfaction professionnelle Critère

Le choix entre les 3 filières se présentait comme suit dans l’enquête :

De votre travail (globalement) ?

86 %

87 %

De votre degré d'autonomie ?

86 %

88 %

De l'ambiance de travail ?

85 %

84 %

Des perspectives de carrière à l'intérieur de l'entreprise ?

51 %

58 %

Des possibilités offertes de faire évoluer vos compétences ?

58 %

63 %

De l'importance sociale, éthique, environnementale de votre travail ?

79 %

78 %

Du contenu de votre travail, de l'intérêt des missions confiées ?

83 %

/

Le Journal des Ingénieurs n°130 - Novembre-décembre 2010

- Management : votre activité principale est la direction d'une entreprise ou d'un département ; - Projet : votre activité principale est la gestion de projets ou la collaboration dans le cadre de ceux-ci ; - Spécialiste : votre activité principale est technique et vous représentez un ou plusieurs domaine(s) d'expertise. Note : dans les tableaux 18, 19 et 20, la colonne « Comparaison médiane globale » compare la moyenne salariale par rapport à la médiane globale de l’échantillon auquel un étalon 100 a été attribué.


Enquête a. Management Les ingénieurs qui se sont impliqués dans la filière managériale bénéficient d’un niveau de salaire fixe et variable significativement supérieur à la médiane.

Management

Niveau

Déviation à la médiane de la promotion

Comparaison médiane globale

Bonus

On observe aussi dans le tableau 18 que le nombre de formations décroit avec le niveau de fonction. C’est un phénomène connu : les managers sont souvent les oubliés de la formation.

1

46 %

197

100 %

33 %

2

20 %

177

69 %

56 %

3

8%

141

73 %

70 %

4

8%

132

77 %

100 %

La filière managériale est la mieux rémunérée.

5

-6 %

90

83 %

100 %

Formation

Tableau 18 : Management

b. Projet

Projet

La filière projet est bien équilibrée, les salaires sont plus légers au début mais la tendance s’inverse dans les niveaux supérieurs. Cette filière semble cependant moins valorisée que les deux autres au niveau de l’attribution de bonus (cf. tableau 19). c. Spécialiste La fonction de spécialiste semble être moins bien rémunérée que les autres, sans pour autant en être trop éloignée. Le salaire de départ peut sembler bas. Cependant, il s’agit le plus souvent d’une étape transitoire obligatoire avant de pouvoir accéder à un niveau supérieur ou de s’impliquer dans une autre filière (cf. tableau 20).

Niveau

Déviation à la médiane de la promotion

Comparaison médiane globale

Bonus

1

9%

150

57 %

2

1%

115

50 %

39 %

3

-4 %

86

55 %

70 %

4

-5 %

81

44 %

75 %

Formation 78 %

Tableau 19 : Projet

Spécialiste

Niveau

Déviation à la médiane de la promotion

Comparaison médiane globale

Bonus

Formation

1

--

--

--

--

2

-3 %

132

85 %

57 %

3

-5 %

104

79 %

83 %

4

-3 %

85

51 %

68 %

5

-6 %

65

71 %

85 %

Tableau 20 : Spécialiste

Merci à tous ceux qui ont répondu à cette grande enquête salariale. Elle fournit un point de repère solide et précieux pour les entreprises et surtout pour les ingénieurs. Rendez-vous dans deux ans. Nous comptons sur vous pour conserver un taux de participation significatif.

Le Journal des Ingénieurs n°130 - Novembre-décembre 2010

21


Le thé

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peut améliorer la qualité du thé ? » Arbitrairement, j’ai choisi comme critères de qualité du thé :

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1- sa couleur ; 2- la concentration de molécules « les plus significatives » dans l’infusion.

Rédaction Philippe Crêteur, Albert De Lutis Robert Freeman, Robert Verdi, Virginie De Lutis Production Infographie : Virginie De Lutis, Biscotto Imprimerie Havaux – Nivelles Distribution : personnalisée Parution : bimestrielle les mois pairs Format : 210 x 297 mm Tirage : 10 000 ex. par la Poste 100 000 ex. par e-mail Deadlines - Réservation espaces et annonces : le 15 du mois avant la publication - Fourniture matériel publicitaire : le 20 du mois avant la publication

22

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Thé : Camellia sinensis

Tiré du livre « Le thé : impact du traitement hydro thermo dynamique sur les opérations de diffusion et d’extraction » paru aux Editions Universitaires Européennes. Monsieur Zbyszek CZYZAK, l’auteur, nous en propose un résumé succinct. Docteur en sciences, ingénieur, conférencier, navigateur, aventurier, le personnage sort quelque peu de l’ordinaire. Il a consacré cinq années de sa vie à étudier le thé et tente ici de nous faire partager sa passion. Mon travail sur le thé consiste à répondre à la question de l’industriel qui finance indirectement mes recherches : « Est-ce que le traitement hydro thermo dynamique

Composition d’un plan d’expériences : plan factoriel à deux niveaux (-1) et (+1) Ce plan permet de retrouver toutes les combinaisons possibles, avec comme points principaux les deux niveaux choisis et de procéder ainsi à la meilleure estimation des effets. Des répétitions au point central niveau (0) permettent d’estimer la reproductibilité des expériences. Les deux points axiaux prennent en considération les évolutions linéaires des variables. Ces points représentent deux essais par paramètre et sont situés sur les axes de chaque variable à droite et à gauche à une distance α du centre. La valeur de α est fixée par la méthode statistique selon le nombre de paramètres expérimentaux et pour notre plan à trois paramètres elle est :

Le nombre de niveaux pour chaque paramètre est donc de cinq : (-α,-1, 0, +1, + α). Le nombre total est donné par l’expression suivante : N=2k+n0+2k k : le nombre de paramètres Dans notre cas, avec trois paramètres opératoires : N=23+6+2x3=20

Quelques propriétés médicinales (Hara 1990) -

Réduit l’impact de cancer Réduit les tumeurs malignes Réduit les mutations Réduit l’oxydation par oxygène actif shan Abaisse le niveau de cholestérol dans le sang mountail Élimine l’augmentation de la pression sanguine Élimine l’augmentation du niveau de sucre dans le sang Tue les bactéries Inhibe l’influence des virus

cha tea

hua flower(s)

On y trouve aussi quelques molécules bénéfiques pour notre santé Vitamine C : réduit le stress, combat la grippe Vitamine B Complexe : facilite le métabolisme d’hydrate de carbone Acide r-aminobutyrique (GABA) : abaisse la pression sanguine Flavonoïdes : renforcent les parois de vaisseaux sanguins, empêchent la mauvaise haleine Polysaccharides : abaissent le niveau de sucres Fluor : prévient les caries, combat les bactéries cariogéniques Vitamine E : comme l’antioxydant, règle le vieillissement La caféine : enlève la fatigue et la somnolence, agit comme diurétique


Rencontre Ingénieurs mag - 9/2010

mis à nu par un scientifique qui se passe dans une simple tasse de thé… » Nous avons opté pour six répétitions au centre : n0=6 Vingt points expérimentaux seront étudiés Points factoriels Dans notre cas avec 3 paramètres, ils sont au nombre de : n=23=8 Pression 1 1 1 1 -1 -1 -1 -1 Temps 1 1 -1 -1 1 1 -1 -1 Humidité 1 -1 1 -1 1 -1 1 -1 Un plan d’expériences basé sur le logiciel « Statgraphics » a été établi pour permettre de créer un modèle numérique de ces expériences et de pouvoir, par la suite répondre à la question suivante : Dans quelle situation expérimentale peut-on obtenir la concentration optimale de la molécule ? somme des carrés des effets n1 F effet = ________________________________________ somme des carrés des erreurs pures / n2 n1 et n2 = nombre de degrés de liberté respectivement : n1 = effet et n2= erreur pure. Le traitement des résultats est donc réalisé à l’aide du logiciel Statgraphics. Ce logiciel va donc nous permettre l’interprétation du domaine multidimensionnel avec un modèle mathématique polynomial d’ordres 1 ou 2, à plusieurs facteurs (Aldosary 1999).

Y la première réponse β les coefficients de régression x les variables d’entrée Pour l’étude des effets de trois paramètres : pression, temps de traitement et taux d’humidité, un plan central composite à trois variables et deux niveaux a été adopté. Pour les pressions P de 1 à 6 bars, les temps de traitement couvrent un champ de 37 à 743 secondes, ce qui permet d’évaluer les effets de la vapeur saturée sur les feuilles du thé, comme un prétraitement à la détente instantanée. Mesure de l’impact de l’humidification, partant d’un taux d’humidité initial dans les feuilles, jusqu'à 30% b.s (Tableau II- 2) Pour mesurer les concentrations de molécules dans l’infusion nous avons opté pour un chromatographe liquide équipé d'un G1379A QuatPump, d’un détecteur à barrette de diode PAPA G1315B, d’un dégazeur G 1379A, d’un échantillonneur automatique ALS G 1313A et d’un module de

raccordement de colonne Colcom G1316A. L'intégration et l'informatique ont été exécutées par le logiciel ChemStation de Hewlett Packard. Une colonne Luna Phenyl hexyl de 250 x 4,60 mm x 5µm, (Phenomenex) a été employée. Le débit a été ajusté sur 1ml/min. La température du four a été maintenue constante à 30°C. La longueur d'onde d'acquisition a été placée entre 220 à 400 nm ; le canal A à 274 nm et le canal B à 370 nm, tous les deux avec une largeur de bande de 2 nm. Le solvant A, a été composé de 2 % d'acide acétique dans acétonitrile et solvant B de 2 % d'acide acétique dans l’eau ultra pure. High intensity electric field pulses (HELP) Dr Zbyszek Czyzak

Le principe de fonctionnement est basé sur l’application d’un champ électromagnétique pulsé sur le produit. Tableau II - 1 Les valeurs de 3 paramètres (P, T et H) calculés par Statgraphics N 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20

P bar 5 2 3,5 3,5 3,5 3,5 3,5 2 2 2 6 5 3,5 3,5 5 1 5 3,5 3,5 3,5

T sec 600 180 743 390 390 390 390 180 600 600 390 180 390 37 180 390 600 390 390 390

H % 12,5 30 21,25 36 21,25 21,25 6,5 12,5 12,5 30 21,25 30 21,25 21,25 12,5 21,25 30 21,25 21,25 21,25

Tableau II - 3 Concentration des étalons dans le mélange Etalons Gallic acid Theophylline

Volume ajouté de solution

Conc. dans le mélange

0.5 ml

50 mg/ml

0.5ml of 100mg/ml soln. 0.5 mg/ml

Epigallocatechin

1.0

Catechin

0.5

100 mg/ml 50 mg/ml

Caffeine

0.5

50 mg/ml

Epicatechin

0.5

50 mg/ml

Epigallocatechin gallate

0.5

50 mg/ml

Epicatechin gallate

0.5

50 mg/ml

Stabiliser solution

5

Total volume

10

Puissance de champs de 0.1 à 2.5 kV/cm, nombre de pulsations de 0 à 200, largeur de pic 575 µs, la fréquence 1 Hz. Dans les conditions optimales : E = 2.5 kV/cm, n = 20 pulsations, t = 575 µs et fréquence = 1 Hz cette technique permet une augmentation du taux d’extraction du lait de coco de 20 %. Pour connaître l’index de désintégration des cellules, on mesure les conductivités des cellules intactes et des compartiments extracellulaires. Ces mesures sont faites à deux fréquences et une formule mathématique, l’équation 1 permet de le calculer :

i et z sont les ratios volumiques de cellules intactes et de compartiments extracellulaires la conductivité spécifique des cellules intactes à haute et basse fréquence (107 et 103 Hz) la conductivité spécifique de compartiment extracellulaire index de désintégration de cellules

23


Rencontre Ingénieurs mag - 11/2010 Tableau II - 2 Valeurs codées et les valeurs réelles Valeurs codées -α

Variable

-1

0

+1

Valeurs réelles (calculés par Statgraphics)

L’étuve et la cinétique de séchage Une étuve de type AC60 (Air Concept, société Firlabo, France) à température réglable, combinée à une balance avec précision de 0.01 g (BP31005, Sartorius Götingen), nous a permis, par des mesures manuelles d’établir la cinétique du séchage convectif. La teneur en eau Wt à un temps t, est calculée selon la formule :

Équation II-1 Wt est la teneur en eau en g eau/100 g de matière sèche Mto est la masse initiale du produit

24

Mt est la masse de produit au temps t Hto est humidité initiale du produit en g eau/100g de produit Chromatographie Liquide Haute Performance (HPLC) Initialement, la chromatographie liquide haute pression (HPLC) est basée sur les mêmes principes que la chromatographie sur colonne et met en œuvre, selon la nature de la phase stationnaire, aussi bien des phénomènes de partage

Pression (bar)

1

2

3.5

5

6

Temps (sec)

36.82

180

390

600

743

Humidité(%)

6.53

12.5

21.25

30

35.96

Point central P=3.5bar; T=390s; H=21.25%

que d'absorption, d'échange d'ions ou d'exclusion. Choix de phases stationnaires La chromatographie de partage est la plus usuelle et permet la mise en œuvre de deux types de phase stationnaire : - soit une phase stationnaire normale (polaire) qui nécessite l'utilisation d'une phase mobile peu polaire (hydrocarbures) ; - soit une phase stationnaire inverse ou greffée (non polaire) qui nécessite l'utilisation d'une phase mobile polaire (mélanges : eau méthanol ; eau acétonitrile ; eau tétrahydrofuranne). Exemples de phases stationnaires : - amine : (CH2)3 - NH2 (polarité forte) ___ ___ N (polarité - nitrile : (CH2)n - C ___ moyenne) - alkyle : (CH2)7 - CH3 (apolaire) "colonne C8" - alkyle : (CH2)17 - CH3 (apolaire)"colonne C18" - phényle : (CH2)n - C6H5 (apolaire) Les mesures de concentration des molécules avec HPLC On voit que les huit molécules sont parfaitement séparées. Nous avons procédé à notre tour à l’enregistrement d’un chromatogramme de ces mêmes étalons, cette fois-ci mesurées sur notre machine, avec nos solvants.

En comparant les deux chromatogrammes, nous avons pu facilement identifier les molécules testées. L’acide gallique est moins bien séparé que sur le chromatogramme de référence. Cette différence peut s’expliquer par une modification de solvants A et B, mais peut provenir également de la colonne. Bien que la colonne soit de la même marque, même son âge peut jouer un rôle. Un troisième paramètre peut rentrer en ligne de compte : la composition de molécules dans le flacon contenant les étalons dû au transport. Nous avons constitué une bibliothèque de nos étalons, avec leur temps de rétention et leur spectre. Cette librairie est accessible instantanément et permet identifier les molécules telles que : Pai Mu Tan, Gunpowder, Watawalla, Hyson, Grand Shui Hsien et Putharjhora. Pai Mu Tan Valeur optimale : Humidifié EGCG h : C=0 μg/ml DIC et non DIC C=0μg/ml Humidifié et congelé : EGCG hc C=25.2 μg/ml DIC et non DIC C=12.6μg/ml Gunpowder Valeur optimale : Humidifié EGCG h : C=15.2 μg/ml DIC et non DIC C=1.6μg/ml Humidifié et congelé : EGCG hc C=33.4 μg/ml DIC et non DIC C=29.0μg/ml Watawalla Valeur optimale : Humidifié EGCG h : C=37.1 μg/ml DIC et non DIC C=33.6μg/ml Humidifié et congelé : EGCG hc C=153.4 μg/ml DIC et non DIC C=100.2μg/ml Hyson Valeur optimale : Humidifié EGCG h : C=31.7 μg/ml DIC et non DIC C=2.55μg/ml Humidifié et congelé : EGCG hc C=60.5 μg/ml DIC et non DIC C=29.1μg/ml Grand Shui Hsien Valeur optimale : Humidifié EGCG h : C=9.2 μg/ml DIC et non DIC C=7.12μg/ml Humidifié et congelé : EGCG hc C=5.8 μg/ml DIC et non DIC C=5.3μg/ml Putharjhora Valeur optimale : Humidifié EGCG h : C=1.7 μg/ml DIC et non DIC C=0.72μg/ml Humidifié et congelé : EGCG hc C=2.2 μg/ml DIC et non DIC C=0μg/ml La concentration d’EGCG baisse avec la pression, la congélation améliore la concentration. Conclusion EGCG EGCG fait partie du groupe « flavanoles épimèrisés » qui ont pour point commun : - une baisse de leurs concentrations avec la pression ; - une réponse très favorable à un prétraitement par congélation. Conclusion HPLC Les mesures de concentration de molécules testées par HPLC, ont révélé que le traite-


Rencontre Ingénieurs mag - 11/2010 ment DIC permet, dans les conditions opératoires optimales, d’augmenter la concentration d’une molécule ciblée.

Phase normale absorption

Par ailleurs, les échantillons stockés à +5°C ou à -18°C réagissent par la suite à la DIC par augmentation de concentration de molécules testées. On peut conclure que la formation de cristaux de glace pendant le stockage ne détruit pas a 100 % les parois cellulaires et donc ne libère pas la totalité de leurs contenus. La DIC appliquée sur les échantillons préalablement congelés reste efficace et, dans certains cas (EGCG Hyson), permet encore de doubler le nombre de molécules dans l’infusion. Le fait que le groupe d’échantillons stockés à -18°C permet de libérer plus de molécules dans l’eau, est dû à leur meilleur vieillissement et non seulement aux changements structurels des feuilles de thé. Comme réaction possible expliquant cette disparition de GA on peut citer la formation de l’acide digallique, qui se forme lors d’une rencontre entres deux molécules de l’acide gallique lui-même.

On constate aussi que le fluor disparait de l’infusion au bout de 2 minutes. Le thé traité par la DIC Nous avons appliqué le plan d’expérience on utilisant la machine DIC-MP. Ensuite les échantillons ont été séchés à l’étuve et stockés dans le frigidaire ou congélateur, selon leur groupe. L’étape suivante a été les mesures de concentrations sur HPLC. HPLC Les thés verts contenaient plus de catéchines que le thé fermenté Putharjhora ou semi fermenté Grand Shui Hsien (Institute 2002; Haslam 2003). Watawalla et Hyson traités par la DIC ou non traités sont les plus riches en flavanoles. Par contre, les concentrations de catéchines dans «Grand Shui Hsien» traité, ont montré une nette amélioration, EGCG non détecté dans le thé brut, a été présent avec une concentration remarquable de 17 µg/ml. La théophylline absente dans les thés non traités, a bien répondu au traitement DIC. On a pu observer TP dans le thé Gunpowder. Dans ce cas, cela montre les concentrations de l’acide gallique (colonne de gauche) et de la caféine (colonne de droite) pour chaque thé. Ce diagramme a été fait on superposant les résultats de la DIC qui correspond a la valeur totale de la colonne et du thé non traité qui est représenté par la partie basse de la colonne (sachant que toutes les valeurs

Hexane

Phase normale greffée

Soluble dans solvant organique

Méthanol et méthanol eau

Phase inversée greffée

Soluble dans l'eau

Substance non ionisée

Phase inversée greffée

Substance ionisée

Phase inversée pairage ionique

Echantillon de masse moléculaire < 2000

Echange d'ions Choix des phases stationnaires d’après la nature des substances analysées

ont été améliorées par le traitement DIC). Ces deux molécules GA et CAFF sont très sensibles au traitement DIC. La hausse la plus sensible de la concentration de la caféine due au traitement DIC, a été enregistrée avec le thé « Pai Mu Tan », la concentration de GA et de CAFF a plus que triplé. Comme ce phénomène a eu lieu dans les conditions extrêmes de pression (-6 bar), donc de température et avec le temps de traitement de 743 secondes, nous avons alors pensé qu’il s’agissait d’une libération accélérée de caféine d’un complexe « caféine-théaflavine » qui ne résiste pas à des températures de plus de 60°C (Adrian J. Charlton 1999). La hausse de la caféine s’accompagne de la baisse de la concentration des catéchines, alors que par exemple l’EGCG décroît de 50 %. Dans ces conditions, les catéchines sont probablement transformées en théaflavines et ou théarubigines. Résumé transmis par l’auteur pour publication dans le « Imag magazine » Pour connaître l’étude complète : Le THÉ : Impact du traitement hydro thermo dynamique sur les opérations de diffusion et d’extraction. Application au thé. Éditeur : Éditions Universitaires Européennes Interview : Albert De Lutis

Extrait : Références Bibliographiques Adrian J.Charlton, A. L. D. J. M. (1999). «The selfassociation of the black tea polyphenol theaflavin and its comlexation with caffeine.» The Royal Society of Chemistry 2000 2: 317-322. Bruschi, L., E. L. Copeland, et al. (1999). «Unexpected hyperchromic interactions during the chromatography of theafulvins and simple flavonoids.» Food Chemistry 67(2). Chang, C. J., K.-L. Chiu, et al. (2000). «Separation of catechins from green tea using carbon dioxide extraction.» Food Chemistry 68(1): 109-113.

Bio de l’auteur Né en Pologne, études à l’école d’ingénieurs de Wroclaw. Pendant les vacances d’été maître nageur au bord de la mer Baltique, à l’automne guide de montages et en hiver moniteur de ski. Diplôme d’ingénieur en électronique en poche, je quitte la Pologne communiste. Arrêt en France, parcours d’immigré classique avec les jobs pour survivre, technicien et ensuite ingénieur commercial. J’obtiens un passeport français qui m’ouvre la porte aux voyages : Les Amériques, l’Himalaya, puis achat d’un bateau pour changer le mode de transport et parce que je ne connaissais pas la voile. Séjour à bord de mon voilier à Dakar, Salvador de Bahia, mer du nord et baltique. Escale à la Rochelle ou un copain du club de triathlon me propose une thèse dans son labo. Me voila après 5 années de recherches un spécialiste du thé et Docteur en sciences.

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Le comité FABI Patrimoine et Histoire, au service du Patrimoine culturel immobilier

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Cette nouvelle cellule de travail prometteuse, mise en place, voici quelques mois, a pour objectif de contribuer à la mise en valeur et à la protection du patrimoine d’ingénierie de la construction au travers, notamment, de l’organisation de conférences, de journées d’études, de congrès et visites. Le Comité FABI Patrimoine et Histoire (CPH) promeut, dans le même temps, la participation à l’établissement, au développement et au suivi d’inventaires du patrimoine d’ingénierie. En outre, il vise à stimuler les échanges entre ingénieurs, urbanistes, architectes, historiens, historiens de l’art et autres archéologues. Ce nouveau comité, instigué par notre regretté Ir. Maximilien Le Begge et Ir. Michel Provost, est déjà fort actif et nourrit d’ambitieux autant que passionnants projets. Présentation. Forte de ses huit associations d'écoles d'ingénieurs de la Communauté française auxquelles est associée l'aile francophone de l'AIA (Association Royale des Ingénieurs Civils issus de la Faculté Polytechnique de l'École Royale Militaire), la FABI représente actuellement quelque 9.000 ingénieurs. Elle est gardienne de l'éthique des ingénieurs et veille au respect et à l'application des règles de déontologie de la profession codifiées au sein d'une charte en 1989. La FABI développe, en son sein, des comités qui s’intéressent plus spécifiquement à certaines facettes du métier d’ingénieur qui est multiple. Pour s’en convaincre, il suffit de visiter le site Internet www.ingenieur-metiers.be.

Ci-dessus : la passerelle Mativa à Liège, aujourd’hui Ci-dessous : la passerelle Mativa à Liège, en mai 1905

Il en est ainsi du Comité Patrimoine et Histoire, mis sur pied en mars de cette année, qui est actif dans le domaine du Patrimoine culturel immobilier. Par sa vocation, il concerne davantage les ingénieurs des constructions et les ingénieurs architectes actifs dans ce domaine. Ses thématiques sont d’ailleurs plus proches des préoccupations de ces ingénieurs. Pour preuve, la problématique développée au cours d’une récente journée d’étude du CPH consacrée aux « bétons anciens ». Ces bétons sont mal connus par bon nombre de praticiens (ingénieurs, architectes, entrepreneurs). L’objectif de cette journée était, précisément, de leur apporter des informations à ce sujet. Il y était question d’histoire du

béton armé, des premiers « systèmes » utilisés et, plus spécifiquement, du système Hennebique bien connu des initiés. « Une plateforme qui manquait en Belgique ! » Ce comité est composé de membres de la FABI issus des universités, des administrations et du monde professionnel. Il a été élargi aux acteurs du patrimoine en Région wallonne – Direction du Patrimoine, Institut du Patrimoine wallon – et en Région bruxelloise – Direction des Monuments et des Sites, Commission Royale des Monuments et des Sites et La Fonderie. Nous nous sommes entretenus avec le fondateur et animateur de ce comité, Ir. Michel Provost. Ir. Michel Provost (MP) : – Tout d’abord, ce comité est la matérialisation d’un souhait personnel, sachant que j’ai fondé, voici une quinzaine d’années, le bureau Origin, spécialisé dans l’architecture et l’ingénierie de la restauration du patrimoine. C’est un sujet qui m’intéresse, depuis une vingtaine d’années. Étant actif, par ailleurs, dans le domaine de l’enseignement, où de plus en plus de recherches sont effectuées dans le domaine du patrimoine, j’ai constaté que la Belgique était un peu le parent pauvre, en ce domaine ; surtout en matière de reconnaissance du patrimoine d’ingénierie. En effet, énormément de choses sont réalisées en faveur du patrimoine d’architecture. Avant la création de notre comité, il n’existait pas, en Belgique, contrairement à plusieurs autres pays d’Europe, d’organisme spécialisé en ce domaine. Le Journal des Ingénieurs (JI) : – Pourquoi avoir choisir la FABI comme structure porteuse de ce nouvel organisme ? « Grâce à Max Le Begge ! » MP : – Au départ, nous pensions l’établir en milieu universitaire. Mais, cela n’était pas l’endroit propice. J’en ai beaucoup parlé avec notre regretté confrère Ir. Maximilien Le Begge qui considérait, tout comme moi, que ce comité devait avoir sa place à la FABI. Comme je suis membre du Comité Construction de la FABI, depuis de nombreuses années, j’ai envisagé de constituer ce nouveau Comité Patrimoine et Histoire. J’en ai parlé à Max et à Philippe Gosselin (CSTC) et nous avons mis ce projet sur les rails. Tout naturellement. Et sans Max Le Begge, ce Comité n’aurait peut-être pas vu le jour. Je connaissais déjà bien Max Le Begge, dans le cadre d’activités professionnelles. Quand je lui ai fait part de ce projet, il a tout de suite pris la balle au bon. D’ailleurs, l’appellation de ce comité « Patrimoine et Histoire », c’est à lui que nous la devons. Au travers de la visite du chantier de rénovation de l’Atomium, voici quelques années, Max Le Begge avait déjà


Event & News Ingénieurs mag - 11/2010 truit. Ces travaux impliquent un transfert provisoire ou définitif de charges reprises. Il s’agit, le plus souvent, de travaux au niveau des fondations, mais cela concerne également tous travaux de reprise ou de transfert de charges à tous niveaux d’un édifice construit.

Façade sud du grand hall de l’aviation du Musée Royal de l’Armée et d’Histoire Militaire Site du Cinquantenaire à Bruxelles

cette idée qui était un peu latente. Le fait d’en avoir parlé a permis au projet de s’affiner, de se cristalliser. De nos jours, sans faire de calculs très précis, il y a au moins, dans les universités belges, une trentaine de doctorants, dans le domaine de l’ingénierie du patrimoine, qu’il s’agisse de béton, de bois ou de métal. Donc, c’est devenu un thème de recherche à part entière. JI : – Quelle est la particularité de ce comité, comparativement à celui qui est consacré à la construction, au sein de la FABI ? MP : – Le Comité Construction est exclusivement composé d’ingénieurs membres de la FABI. Dans le cadre de la mise en place de notre nouveau comité, nous nous sommes dit que le patrimoine est quelque chose qui dépasse les préoccupations de l’ingénieur. Et nous avons, dès lors, décidé d’informer les principaux acteurs du patrimoine, en Wallonie et à Bruxelles. Nous avons été très surpris par leur réaction positive immédiate. C’est pour cela que notre comité réunit, certes, des ingénieurs membres de la FABI, issus du monde professionnel ou professeurs d’universités, mais également des représentants de nos organismes tellement importants en matière de patrimoine, historiens de l’art ou architectes spécialisés. Notre nouveau comité profite, bien évidemment, de la notoriété de la FABI. Les représentants de la Commission des Monuments et des Sites nous ont déjà demandé de servir d’interlocuteurs auprès de maîtres d’ouvrages qui ne sont, peut-être, pas suffisamment sensibles à la valeur de leur patrimoine. Nous sommes donc appelés à devenir, à terme, le référent, pour ce genre de problème. « Reprise en sous-œuvre et Patrimoine culturel immobilier » Tel sera le thème de la prochaine journée d’étude organisée par la CPH, le 18 février prochain, dans le cadre historique atypique et très agréable du Moulin de Beez, à Namur (Beez). Cette journée d’étude, conjointement organisée par l’Institut du Patrimoine wallon et le comité Patrimoine et Histoire de la FABI, sera présidée par le professeur Andrea Bruno (UNESCO). Il y sera question de reprise en sous-œuvre pour tous travaux à des éléments de structure qui supportent des parties supérieures d’un édifice cons-

Chefs d’œuvres imposants mais, tellement vulnérables… Ces transferts de charges sont très délicats. Ils peuvent, en effet, conduire à la fissuration, voire à la ruine de tout ou partie de l’édifice. Ils doivent donc être réalisés avec énormément de prudence. Cette prudence doit encore être augmentée lorsqu’il s’agit d’édifices du patrimoine culturel immobilier qui sont parfois structurellement plus vulnérables et pour lesquels tout désordre à la structure et aux parachèvements doit absolument être évité. La première partie de la journée d’études sera consacrée à poser le problème : principes généraux des reprises en sousœuvre et des précautions à prendre, histoire des fondations et de la relation entre reprise en sous-œuvre et archéologie. Ces sujets seront présentés par des professeurs d’université. Dans la deuxième partie, de nombreux exemples belges et étrangers seront analysés : le château de Tongrenelle à Tongrinne, l’Opéra Royal de Wallonie à Liège, le Pier de Blankenberge, le Grand Curtius à Liège, la collégiale d’Amay et les cathédrales de Tournai et de Bruxelles, l’Hôpital Notre-Dame à la Rose à Lessines, la Cinematek du Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, le Mercado de Colon et l’église Losa del Obispo de Valence, le palais Carignano de Turin ou bien encore le bunker classé de Vroenhoven. Ces différents exemples seront présentés par les ingénieurs qui les ont étudiés. Ensuite, sera développée la problématique du monitoring permanent au cours des travaux, notamment, au travers des exemples du château de Haar (Pays-Bas) et de l’église Saint-Henri, à Bruxelles. Finalement, le président de séance évoquera l’Arc de Ctésiphon, en Irak, ainsi que la restauration des grands Bouddhas de Bâmyân, avant de tirer les enseignements de la journée. Pour toutes informations complémentaires, consulter le site Web de la FABI : www.fabi.be

Ir. Michel Provost (I.C.C. 1974 – ULB) est actuellement Chargé de cours à l’ULB. En faculté des Sciences Appliquées (Ingénieurs civils des constructions), il traite des « Projets Multidisciplinaires ». En faculté d’Architecture, notre confrère dispense des cours en « Études structurelles des projets », « Ponts et structures de grandes portées » ainsi que « Mécanique des sols ». En outre, dans le Master complémentaire en conservation et restauration du Patrimoine culturel immobilier, Ir. Provost a développé un cours spécifique intitulé « Pathologie et désordres structuraux ». Par ailleurs, il est associé du bureau d’architectes et d’ingénieurs « ORIGIN Architecture & Engineering », spécialisé en restauration du patrimoine.

Dossier coordonné par Pascal-Pierre Delizée Quelques pistes du Comité Patrimoine et Histoire, en attente : « Connaissez-vous les bétons armés, de 1914 à 1940 ? » (avril-mai 2011) – Les abattoirs d’Anderlecht – La jonction Nord-Midi, les ponts expérimentaux – Développement durable et Patrimoine culturel immobilier – Collaboration au Congrès international francophone d’Histoire de la construction. En outre, la FABI au travers du Comité Patrimoine et Histoire parraine une exposition événementielle « Bruxelles, les Ingénieurs bâtisseurs », annonce page 31.

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Remise de diplômes dans l’« Esprit de Gembloux »

Cinq anciens diplômés de la Faculté ont parrainé la 150e promotion de Gembloux Agro-Bio Tech © ULg-Photo : M. Houet 2010

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De gauche à droite : le Professeur Georges Lognay (Vice-doyen), le Professeur Philippe Lepoivre (Doyen), le Professeur Éric Haubruge (Vice-recteur de l'Université de Liège et président du Comité de Direction de Gembloux Agro-Bio Tech), le Professeur Albert Corhay (premier Vice-recteur de l'Université de Liège).

Une belle cérémonie académique de remise de diplômes était organisée, le 6 novembre dernier, en l’espace Senghor de Gembloux Agro Bio Tech, à l’intention des diplômés 2009-2010 des masters de base et de leurs accompagnants. Pas moins de 450 participants, dont environ 80 diplômés, accompagnés de leurs familles, ainsi que d’une trentaine d’anciens de l'AIGx et d’un nombre équivalent de membres du corps académiques, ont participé à cette séance mémorable et non dénuée d’émotion. D’aucuns, en effet, parmi l’assistance enthousiaste, auront sans doute beaucoup apprécié le dialogue spontané, autant que chaleureux, qui s’est établi entre les jeunes diplômés et d’anciens ingénieurs gembloutois les congratulant. Pour mémoire, la Faculté de Gembloux, dont on a célébré, l’an dernier, le 150e anniversaire, est la plus ancienne institution belge d’enseignement et de recherche qui se consacre exclusivement à l’agronomie et à l’ingénierie biologique. Depuis 150 ans, en effet, la qualité de l'enseignement et l'excellence des recherches y bénéficient d'une réputation internationale.

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Gembloux Agro-Bio Tech, désormais établie au sein de l’Université de Liège, est une institution universitaire centrée sur l’Homme et les ressources vivantes dans leur environnement, voulant se développer dans une logique de partenariat et de qualité. Centrée par ses choix, Gembloux Agro-Bio Tech se positionne comme une institution thématique et originale. Par le Partenariat, elle entend défendre l’idée selon laquelle les entités universitaires doivent collaborer entre elles, tant au Nord qu’au Sud, pour leur plus grand profit et pour celui des étudiants. En garantissant la Qualité de ses activités, Gembloux Agro-Bio Tech entend assumer ses missions d’enseignement et de recherche.

© ULg-Photo : M. Houet 2010

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Les diplômés


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16 octobre 2010 - Polytech Mons Day Depuis trois ans, le Polytech Mons Day réunit le personnel académique, les étudiants et les anciens de la Faculté Polytechnique de Mons à l’occasion de la remise des diplômes aux ingénieurs sortants. Organisée conjointement par la Faculté, l’AIMs et la Fédérale des Étudiants, l’édition 2010 a une fois de plus remporté un grand succès. Plus de 500 personnes ont assisté à la séance académique et ont acclamé les diplômés de la 167e promotion d’ingénieurs civils de la FPMs. Cérémonie de prestige empreinte d’émotion ! Comme chaque année, la promotion sortante était parrainée par un responsable industriel. Cette année, c’est Christine Lévêque (Ir. 1993), une « ingénieure » aux multiples responsabilités, qui a accepté ce rôle d’accueil et de conseil. Son discours fut à la fois chaleureux, pragmatique et encourageant. La jeune génération l’a « courtisée » toute la soirée, preuve de l’intérêt qu’elle a suscité. Le cocktail et la soirée de gala se sont à nouveau déroulés dans le cadre prestigieux du château de Belœil. La tradition fut respectée

Un auditoire attentif

5 th Strategic

Energy Forum

Convivialité intergénérationnelle au château de Belœil

tant au niveau du nombre de participants que de l’ambiance.

Un salon du château de Belœil attend une invasion

Le Polytech Mons Day est aussi l’occasion de remettre l’Award du Club Entreprendre de l’A.I.Ms au meilleur projet entrepreneurial présenté par des nouveaux promus ou des ingénieurs AIMs diplômé(e)s depuis peu. Cet Award constitue une aide significative au démarrage de l’entreprise sélectionnée. Quatre projets étaient cette année en compétition. Le comité de sélection a choisi d’encourager le projet audacieux de Laurent Verfaillie (Ir. 2003) et son équipe internationale de jeunes créateurs en automobiles performantes et luxueuses. Meilleurs vœux de réussite à ce groupe de jeunes entrepreneurs sans frontières.

29 Accueil de la 167e promotion par sa marraine, Christine Lévêque

ENERGY CHALLENGES

stimulating

innovation employment industry

CHANGEMENT DE DATE LʼEnergy Forum prévu le 8 décembre 2010 au Cinquantenaire est reporté à une date à encore préciser en 2011. Nous vous tiendrons informé. Comité des Ingénieurs Belges Belgisch IngenieursComité


Ensemble en mouvement Le SPF Mobilité et Transports fait bouger. Par la route, sur l’eau ou dans les airs, nous veillons à ce que chacun puisse se déplacer. Nous avons pour mission principale de contribuer à la sécurité, à l’environnement et à l’économie du transport.

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Event & News Ingénieurs mag - 11/2010

La Société de l’Ordre de Léopold Une ASBL d’entraide méconnue Toutes les actions de l’association s’inspirent des paroles adressées en 1932 par le Roi Albert Ier aux fondateurs : « Si le port de cette décoration universellement estimée constitue un honneur, il impose des devoirs : des devoirs vis-àvis de la Patrie, vis-à-vis de soimême, vis-à-vis du prochain ».

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Trop rares sont les décorés qui connaissent l'existence de la Société de l'Ordre de Léopold. Et pourtant il n'en fut pas toujours ainsi. Lorsqu'en 1932, à l'occasion du centième anniversaire de la création de l'Ordre, le Roi Albert Ier encourage personnellement la fondation de cette association, de nombreuses personnes répondent positivement à l’appel. La salle du conseil

Et, si aujourd'hui, seuls 10 % des décorés deviennent membres de la Société, c'est probablement dû à un manque d'information qui résulte, entre autre, de la loi sur la protection de la vie privée. L'association dont le siège est à Bruxelles, à la Maison de l'Ordre, professe un attachement indéfectible envers la Belgique et la monarchie. Elle a également pour but de renforcer les liens de solidarité entre ses membres. C’est une ASBL qui regroupe près de 1.500 personnes. On y trouve les plus hautes autorités du pays : une majorité de civils (fonctionnaires de haut rang, magistrats, hommes politiques, financiers, industriels…), des militaires et quelques membres étrangers. L’association a conservé un caractère national. Ses publications (bimestriel d’information, bulletin annuel, liste des membres…) sont faites dans la langue de l’intéressé ou sont bilingues. Ses activités sont essentiellement de deux types : de solidarité et culturelles. Le premier volet cité comprend l’aide à des membres ou à leur veuf(ve) dans le besoin et l’octroi annuel de bourses d’études à des étudiants méritants, fils ou filles de membres. Ces bourses ne sont attribuées que pour des études supérieures ou universitaires, à l’exception de la première année du 1er cycle (baccalauréat) et des spécialisations. À titre d’exemple, en 2009, 38 étudiants se sont partagé 22.400 €. Depuis 1994, la société parraine (ou a parrainé pour les plus âgés) également les six orphelins laissés derrière eux par nos commandos assassinés à Kigali, le fils du commandant B. Borrey tombé à Mostar, les deux orphelins laissés par le premier sergentmajor Vomberg, de la Force Aérienne, décédé en essayant de sauver les passagers du C130 qui s'est écrasé à Eindhoven en 1996, la fille de l’adjudant-chef Primo


Event & News Ingénieurs mag - 11/2010 versement annuel sur un livret d'épargne, jusqu'à l'âge de 18 ans, en souvenir du sacrifice de leur père. Ce montant est actuellement de 500 € par enfant. Les années passent et seuls 5 orphelins profitent encore de cette mesure en 2010. La partie culturelle comprend l’organisation de conférences, de visites d’une journée (châteaux, villes, expositions...), de voyages de plusieurs jours et la gestion d’un cercle de bridge. Ces activités culturelles répondent parfaitement à l’un des objectifs de la Société qui est de resserrer les liens entre les membres de l’Ordre. Grâce à ces activités, de nombreuses personnes se créent un nouveau cercle de relations et finissent par sortir de l’isolement dans lequel les aléas de la vie les ont plongés. Toutes ces activités sont annoncées aux membres via la revue bimestrielle NEWS.

Le grand salon

Pauletig, de la Gendarmerie (maintenant Police Fédérale), assassiné lors d’une intervention pendant les fêtes de Wallonie 2000 et les enfants du capitaine aviateur Desirotte tombé en service commandé lors d’une interception de nuit. Tous furent décorés de l'Ordre de Léopold à titre posthume. Ce parrainage prend la forme d'un

Les différentes salles de la Maison de l’Ordre (voir photos) peuvent également être mises à la disposition des membres pour l’organisation d’une réunion ou d’une autre manifestation privée telle que réception, conférence… à l’exclusion de repas.

Êtes-vous intéressés par l’association ou souhaitez-vous de plus amples informations, alors n’hésitez pas à consulter le site www.orderofleopold.be ou à contacter la direction par téléphone (02 537 91 46), par email (info@orderofleopold.be) ou par lettre à l’adresse suivante : Société de l'Ordre de Léopold, Rue du Tabellion, 9 à 1050 Bruxelles. Enfin, sans souhaiter devenir membre, il est également possible de soutenir les actions de bienfaisance et de solidarité sous forme de dons virés sur le compte BNP Paribas Fortis : 210-0963410-58. Dans ce cas, la direction et les membres du Conseil d’administration vous en remercieront chaleureusement. Henri GERARD Lieutenant-Colonel e.r. Directeur

La cotisation annuelle est de 20 € pour les membres titulaires (décorés). Elle est de 30 € pour ceux qui choisissent de devenir membres protecteurs. Et, en versant vingt fois l’un de ces montants, l’on devient membre à vie dans la catégorie choisie.

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