Ingenieur jdi 127

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Belgique - België P.P. CHARLEROI X BC 1781

Mensuel - Février 2010 - Bureau de dépôt : CHARLEROI

Photo : Décontamination du site des JO 2012 à Londres (source : Ecoterres Holding)

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Le Journal des Ingénieurs Mensuel N°127 Février 2010

Rue Hobbema 2 - 1000 Bruxelles Tél. 02 734 75 10 - Fax 02 734 53 15 info@fabi.be - www.fabi.be ÉDITEUR Ir. Maximilien Le Begge Tous droits réservés. Reproduction et diffusion interdite par quelque moyen que ce soit, sans autorisation préalable écrite de l’éditeur. Les textes et illustrations sont publiés sous la responsabilité de leur auteur. COMITÉ DE RÉDACTION Ir. Maximilien Le Begge (rédacteur en chef) Ir. Jean Lambelé (rédacteur en chef adjoint) Pascal-Pierre Delizée (secrétaire de rédaction) Marie Montes (coordination) RÉDACTION Philippe Crêteur Pascal Delizée Ir. Olgan Durieux Ir. Vincent Gobbe Dr Ir. Benoît Haut Ir. Christian Legrand Ir. Régine Merz Ir. Alison Vincent AVEC LA COLLABORATION DE : Jean-Louis Mathurin Ir. José De Regge Ir. Jean-Pierre Decostre Prof. Ir. Arsène Burny Dr Ir. Pierre Bogaerts Prof. Muriel Moser Tirage : 10 000 ex. Distribution : personnalisée Édition : bimensuelle Format : 210 x 297 mm full quadri

son revers : les AE perdront de leur autonoL’an dernier, Darwin était partout et sa pensée mie et indépendance. reste d’actualité. Au delà de la force ou de l’intelligence, c’est avant tout la capacité de s’adap- Les réseaux sociaux ter aux changements qui permet aux espèces qui se développent sur de survivre. Comme pour les espèces, la survie internet sont des modernes, et le développement de la FABI et des armes rapides et éconoAssociations d’École (AE) dépendent de leur miques pour tisser des capacité d’adaptation. liens avec des anciens Les changements sont nombreux mais je suis perdus de vue, pour confiant en notre capacité d’adaptation. annoncer des activités et pour défendre une En premier lieu les moyens financiers et opinion. Mais pas besoin de permis pour ces humains dont disposent les AE diminuent. Le nouvelles armes, n’importe quel groupe nous membership est, sauf exception, en décrois- fera concurrence. À quoi servira un annuaire de sance en dépit d’efforts très importants d’ani- la FABI dès lors que nous serons tous inscrits mation et de recrutement. À cotisation sur LinkedIn ? constante, la FABI se retrouve donc avec moins Considérons enfin la réforme des études et la possible intégration des écoles d’enseignement de moyens à sa disposition. supérieur au sein des universités. Si les instituLes universités (re)découvrent leurs diplômés, tions ou les diplômes changent, les titres Louvain a récemment fait campagne dans la s’adapteront également ou disparaîtront. presse pour se rappeler aux bons souvenirs de ses anciens et les amis de l’ULg chassent déjà Mais je suis très confiant car les solutions sont dans le vivier gembloutois. Les universités nombreuses. Nous trouverons des niches où s’adaptent aux obligations de la législation com- personne d’autre que nous ne fera mieux ou munautaire, elles espèrent par ce biais trouver encore nous découvrirons de nouveaux terride nouvelles sources de financement et des toires vastes et fertiles. étudiants toujours plus nombreux. C’est selon Dans ce journal, comme chaque année, la FABI moi une opportunité pour les AE – membres vous sollicite pour soutenir le Télévie. Soyez de la FABI – d’obtenir des moyens d’action généreux, la recherche vous le rendra. Ir. Luc Minne, Président auprès de leur Alma Mater. Mais la médaille a

La nécessaire adaptation

Sommaire

Édito

P. 3 P. 4

JO 2012 Le Parc des Jeux olympiques et paralympiques de Londres en 2012 Création d’espaces de vie pour le futur

Panama

P. 8

La conception des nouvelles écluses de Panama : une réalisation franco-belge

Gestion

P. 13

Le contrôle, pierre angulaire du pilotage d’un projet

Assemblée générale FABI 2010 Fabi-Télévie

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Membres de la FABI :

P. 18 P. 19

« Il ne faut certainement pas lâcher ! » FABI-Télévie 2010 : Nous comptons sur vous, cette année encore ! Un arbre pour les 21 ans du Télévie et les 150 ans de la Faculté de Gembloux L’ingénieur s’est mis au service de l’humain en rencontrant le médecin L’IBMM : 10 ans, seulement, et déjà 700 collaborateurs ! L’immunothérapie du cancer L’immunothérapie permettra-t-elle d’éradiquer le cancer ? Réel espoir

Enquête

P. 27

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Le Journal des Ingénieurs n°127 - Février 2010

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JO 2012 Le Parc des Jeux olympiques et paralympiques de Londres en 2012 Création d’espaces de vie pour le futur

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Le futur Parc olympique des Jeux olympiques de Londres en 2012 (un site de 200 ha) est en cours de réalisation à l’est de Londres à l’emplacement d’un ancien site industriel très pollué qu’il fallait impérativement décontaminer, tant pour les Jeux eux-mêmes que pour les utilisations futures du site que les autorités du pays ont programmées. Y sont construites les structures majeures des Jeux, à savoir le Stade olympique et le Centre aquatique ainsi que d’autres salles de compétition sportive.

Informations générales Les XXXe Jeux olympiques de l’ère moderne ainsi que les Jeux paralympiques se tiendront au Royaume-Uni en été 2012. Bien que dispersée en différents endroits du pays, la zone principale de ces Jeux où l’on trouvera le stade olympique, le centre aquatique, le village olympique ainsi que plusieurs autres zones de compétition, est située dans l’East End de Londres au nord de la Tamise sur la commune de Stratford, et recouvre le bassin inférieur de la rivière Lea ainsi qu’un réseau de canaux. Le site occupe des terrains qui ont été remblayés sur d’anciens marécages et qui, depuis le début de la révolution industrielle, sont le siège d’activités industrielles de tout type qui ont causé une forte contamination générale du sol et de la nappe aquifère (remblais en tout genre, hydrocarbures, goudrons, métaux lourds). La régénération de ce site industriel désaffecté et l’héritage durable qui en découle suite à ces Jeux ont été des facteurs clés qui ont déterminé le choix de Londres comme ville hôte pour les Jeux.

Après une étape de pré-qualification en juillet 2006, les travaux de dépollution des sites concernés ont finalement été confiés au groupe ECOTERRES HOLDING, avec une exigence majeure destinée à limiter la mise en décharge, à savoir maximiser le recyclage sur site. Depuis juillet 2007, 215 bâtiments ont été démolis, 90 % du site a été nettoyé et près de 1,2 millions de tonnes de terres ont La société belge ECOTERRES HOLDING, été excavées et traitées. filiale du groupe DEME et d’ECOTECH Finance, est en charge des travaux de décon- Techniques de traitement tamination d’environ 1,2 millions de tonnes de sols et produits contaminés. Les travaux Pour le traitement du sol contaminé, il était battent actuellement leur plein, et les zones demandé de recourir à des techniques du Stade olympique et du Centre aquatique « durables » qui favorisaient donc la réutilisaont déjà pu être livrées trois mois avant la date prévue. L’activité se déroule conformément aux objectifs et aux plans en accord avec les auteurs de projet, les entreprises principales, les spécialistes du traitement, les autorités de régulation et la communauté locale.

Figure 1 : Plan général de la zone d’accueil du Parc olympique avant travaux

L’équipe du Journal des Ingénieurs, Ir. Christian Legrand et Monsieur Pascal Delizée, journaliste, a eu l’occasion de se rendre sur place le 4 décembre 2009 à l’invitation d’ECOTERRES HOLDING et de constater l’avancement du chantier, la bonne coordination avec toutes les entreprises et autorités concernées. Ils ont pu réaliser à quel point la technologie utilisée sur place par le groupe est performante et bien organisée. Ils ont été accueillis sur place par Ir. Michel Pirlet, Administrateur d’ECOTERRES HOLDING et Ir. Bénédicte Bauduin, Directeur de la S.A. ECOTERRES. Ils ont été guidés sur place par Monsieur Roger Dunn, Chef de projet chez DEC UK, filiale d’ECOTERRES HOLDING.

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Figure 2 : Plan du Parc olympique


JO 2012 tion en terres de remblais sur le site. Pour arriver à cet objectif, les techniques suivantes, adaptées aux terres à traiter ont été mises en œuvre : • criblage et lavage physico-chimique • stabilisation chimique/géotechnique • traitement biologique La liste des traitements requis varie évidemment selon les zones du Parc olympique en fonction des besoins spécifiques.

Organisation et historique Le premier travail effectué en juin 2007 a consisté en un lavage de sol dans la zone du Centre aquatique, pollué principalement par des métaux lourds. De l’ordre de 30 000 tonnes ont ainsi été dépolluées en 26 semaines. En octobre 2007, ont commencé les travaux d’assainissement de la zone sud du Parc. Près de 500 000 tonnes de terres devaient être traitées en moins de 65 semaines. Les installations mises en place comportent trois machines de lavage physico-chimique du sol et les équipements pour les traitements biologiques et la stabilisation chimique. L’ensemble des installations a été conçu pour traiter 500 000 tonnes de sol contaminé avant la fin 2008 (figure 4). Enfin, entre janvier 2008 et décembre 2009, un nouveau volume de 500 000 tonnes a été traité dans la même installation, qui continuera à fonctionner jusqu’au printemps 2010. Le site sera alors remis aux autorités britanniques en vue du développement du Parc. Le projet du Parc est le premier à concevoir, obtenir et maintenir une plateforme de traitement de sol au Royaume-Uni, organisé pour recevoir, nettoyer et recycler des produits du site à l’intérieur du Parc provenant de zones multiples de construction, et fournir des produits de construction et des remblais durable. Les matériaux sont expédiés à partir des sites de démolition, de nettoyage, de terrassements et d’excavations de dépollution situés dans les différentes zones de construction réparties dans le Parc. Même si le Parc est divisé en deux parties, il y a constamment la volonté de répartir les ressources et la production de produits recyclés.

Optimalisation de la conception de l’approvisionnement et implication dès le départ des spécialistes En associant dès le départ les auteurs spécialisés du projet et les entreprises, il a été possible de mener une analyse de risque appropriée du site et de définir des critères de réutilisation du sol traité et de la fraction dure des déchets solides. Ainsi, près de 80 % des sols excavés et plus de 90 % des déchets

solides (briquaillons et déchets de béton) ont pu être réutilisés sur place. Les matériaux issus des travaux de nettoyage de terrain sont traités sur place pour rendre maximales leurs possibilités de réutilisation sur site. Les matériaux issus des terrassements et des activités de dépollution sont analysés et classés par les équipes de spécialistes du site. Ceux-ci ont été sélectionnés pour fournir l’expertise la plus adéquate et la plus économique possible en vue d’une réutilisation sur place. Le flux de traitement du centre de déchets a été conçu en étroite liaison avec le processus de prise de décision et d’interaction en cours d’approvisionnement avec les entreprises spécialisées concernées.

Figure 3 : Zone de traitement par ECOTERRES HOLDING à l’avant plan et travaux de construction du stade à l’arrière plan

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Processus de traitement des matériaux et des sols Tous les matériaux issus du site (granulats, sols excavés) font l’objet d’un prétraitement qui élimine les matériaux non biodégradables ou métalliques ou de trop grande dimension. Tous les sols qui ont été au préalable classés comme contenant un excès de pollution chimique sont d’abord criblés pour éliminer les particules de plus de 50 mm afin d’être aptes à passer dans les installations de traitement subséquentes. Ecoterres Holding a implanté dès octobre 2007 deux unités destinées au nettoyage des sols, trois autres ayant été ajoutées depuis février 2008. Un rythme de production record de 70 à 75 tonnes par heure est assuré. Cette technologie physico-chimique permet d’extraire une large gamme de contaminants incluant notamment des dérives organiques comme les

Figure 4 : Vue générale de l’installation de traitement

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JO 2012

Les principales phases du lavage 1. Le sol est chargé dans une trémie 2. À lʼune des sortie de lʼhydro-cyclone, on obtient du sable 3. À une autre sortie de lʼhydro-cyclone, on obtient des déchets organiques légers 4. Dʼun autre côté, on obtient la boue qui est répandue sur un filtre pour être déshydratée 5. La boue sort déshydratée 6. Lʼeau qui sort du processus est traitée

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Figure 5 : Les différentes étapes du lavage des sols à Londres

Figure 6 : Installation pour traiter les sols pollués

composés hydrocarbonés totaux et les composés hydrocarbonés polycycliques et les contaminants inorganiques tels que les métaux lourds, les solvants chlorés, l’arsenic et les cyanures. Ce processus de traitement comporte un prétraitement mécanique pour en isoler les fractions sableuses et pierreuses (hydrocyclones et tamis), une décontamination par lavage du sable et des pierres, un traitement de l’eau et la déshydratation mécanique (filtres à bandes) de la boue résiduelle.

L’installation de traitement des sols produit quatre types de matériaux : des sables (grains de plus de 2 mm, en moyenne 40 % de la production), des graviers (grains de moins de 50 mm, en moyenne 45 à 50 % de la production), limons fins et argiles passant par les filtres (production entre 15 et 18 %, produits qu’il faut éliminer). Il reste environ 2 à 5 % de matériaux organiques (fins à grossiers) et des cendres ou déchets charbonneux qu’il faut aussi éliminer (figure 5). La conception des installations de traitement et de lavage des sols est continuellement revue et ce qui est produit sur le site varie aussi en fonction des travaux en cours. Ces installations requièrent de la part des équipes de techniciens spécialisés un support technique de haut niveau et le retour d’information d’essais en laboratoire afin de fournir des avis et des recommandations pour apporter des modifications à l’équipement installé, des changements dans les flux ou les volumes d’eau et des modifications dans les additifs de séparation utilisés dans le processus. Les matériaux de granulométrie fine produits par les installations sont traités à l’extérieur du site par des malaxeurs conçus pour la stabilisation des contaminants chimiques à l’aide de réactifs spécifiques, afin de fournir des matériaux chimiquement stables (figure 6).

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JO 2012 Des équipements de stabilisation des sols sont aussi disponibles pour stabiliser la charge polluante qu’ils contiennent et notamment améliorer la résistance des sols en utilisant des réactifs ad hoc ou du ciment. À ce jour, près de 60 000 tonnes des matériaux ont été stabilisés. Il y a aussi une quantité importante d’alluvions de rivières ou de berges à traiter au moyen des techniques précitées. À un endroit de la zone nord, un remblai de l’époque victorienne sur lequel des activités industrielles ont eu lieu jusque dans les années 1960 a posé un problème nécessitant un tri sur place complexe et assez sévère, avant de transférer ces matériaux à l’installation de traitement principale. Vu la présence de

déchets radiologiques et de déchets d’amiante, il a fallu mettre en œuvre un équipement spécifiquement conçu pour ce cas, notamment en recourant à des tamis vibrants pour bien séparer le sol des autres matériaux de remblai, suivis de courroies électromagnétiques pour l’élimination des matériaux métalliques pour finalement aboutir à un banc de tri manuel pour une vérification visuelle. Une installation de dépollution biologique a été installée dans le centre de traitement de la partie sud du Parc pour assurer le traitement d’alluvions molles ou de matériaux cohésifs contenant principalement des composés hydrocarbonés (figure 4 : zone de dépollution biologique). Jusqu’à présent, de l’ordre de

Quelques éléments clés et chiffres Localisation Client Entrepreneur Période Date prévisionnelle de fin des travaux Personnel Montant des travaux Juin 2007 Octobre 2007 – Décembre 2008 Janvier 2009 – Printemps 2010

Londres, Royaume-Uni Olympic Delivery Authority Ecoterres Holding Juin 2007 – en cours Printemps 2010 Équipe pluridisciplinaire de 18 personnes belges + entreprises locales britanniques 20 millions £ Déroulement des travaux Assainissement de la zone du Centre aquatique Construction du centre de traitement des différentes techniques mises en œuvre (lavage, bioremédiation et stabilisation) et assainissement de la zone sud comprenant notamment le stade olympique Assainissement du solde de la zone sud et de la zone nord

~30.000 t

26 semaines

~500.000 t

65 semaines

120 000 tonnes de terres ont été traitées par voie biologique. Pour rappel, ce type de traitement consiste à stimuler le milieu bactérien par une bonne maîtrise du niveau d’oxygène, de la qualité des nutriments, de la température et du degré d’humidité, ce qui permet une dissociation des chaînes hydrocarbonées en éléments simples (eau et dioxyde de carbone). En conclusion, on a pu constater qu’il a dans notre pays des entreprises capables de réaliser des grands travaux de dépollution de sols de par le monde, et ce dans le respect strict des conditions de marché, pour la plus grande satisfaction des clients. Cette entreprise utilise le know-how basé sur des dizaines d’années d’expérience et de chantiers menés notamment dans notre pays, mais aussi aux quatre coins du monde. Il sera ainsi possible non seulement de réutiliser des zones de sol fort pollué par les industries du passé, mais aussi de transmettre aux générations futures des zones d’habitat ou de loisirs parfaitement saines. Dossier réalisé par Ir. Christian Legrand

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Panama

La conception des no écluses de Panama : une réalisation franc Par Jean-Louis Le Canal de Panama joue un rôle économique indispensable pour la navigation mondiale. D’une longueur de près de 80 km pour une dénivellation d’environ 26 à 30 mètres, il permet le passage des bateaux de l’océan Atlantique à l’océan Pacifique et réciproquement. Par lui transitent actuellement environ 5 % du commerce mondial, soit près de 340 millions de tonnes par an. Pour faire face à la croissance de la demande, les autorités de ce pays ont décidé de porter la capacité du canal à 600 millions de tonnes par an en construisant à chaque extrémité un ensemble de trois nouvelles écluses de 427 mètres de long entre les portes intérieures et de 55 mètres de large, tout en veillant à un grand respect des normes et principes 8 environnementaux reconnus dans le monde, et notamment une plus grande économie d’eau à chaque éclusage. La phase d’études conceptuelles a été confiée à un consortium international dans lequel Technum-Tractebel Engineering joue un rôle important. 1. Présentation générale

Figure 1 : Écluses existantes éclusage d’un Panamax

1.1 Objectifs et contraintes Le projet de construction des nouvelles écluses au gabarit Post Panamax est un élément clé du Master Plan du canal de Panama qui identifie les actions de modernisation et d'accroissement de la capacité du canal à l'horizon 2025. Les objectifs de l’élargissement sont d'augmenter la capacité du Canal, de maintenir sa compétitivité, d’améliorer sa productivité, sa sûreté, son efficacité et d’augmenter les apports financiers de l’ouvrage au Trésor Public. D’un autre côté, ACP (Autoridad del Canal de Panama) a élaboré ses programmes de construction dans le respect des normes et des principes environnementaux reconnus mondialement et a voulu concevoir le système d’alimentation des nouvelles écluses dans le but d’une très grande économie d’eau. La conciliation de ces deux impératifs ainsi que la grande dimension des écluses donnent son caractère de défi technologique au projet, notamment pour la conception et l'optimisation du système d'alimentation en eau des écluses.

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1.2 Le projet de référence du troisième jeu d’écluses Aujourd'hui, le Canal de Panama est équipé de deux lignes d'écluses de dimensions 305 m x 33,5 m x 12 m. La situation du côté Atlantique est représentée sur la photo de la figure 1, et démontre que ces écluses sont vraiment utilisées aux limites des dimensions. Le projet d'élargissement consiste à ajouter une troisième ligne au moyen de la construction de deux ensembles d'écluses, un à chaque extrémité du canal côté Pacifique et côté Atlantique. La disposition de ces deux nouvelles écluses est indiquée sur les vues aériennes des figures 2 et 3. De 330 à 340 millions de tonnes par an dans la configuration actuelle (avec quelques mesures complémentaires d'amélioration), la capacité du canal sera portée à environ 600 millions de tonnes par an. Dans toute la suite, le projet décrit est le projet de référence issu de la phase d’études conceptuelles confiées au consortium CPP (Technum-Tractebel Engineering, Tractebel Engineering France et Compagnie Nationale du Rhône (CNR)) depuis début 2002. Il ne préjuge pas du projet qui sera finalement réalisé dans le cadre du processus d’appel d’offres « design & build » qui vient d’être attribué en août 2009 au consortium GUPC (consortium des entrepreneurs Sacyr, Impregilo, Jan De Nul, Constructora Urbana) pour un budget de 3.118.880.001,00 US$. Chaque nouvel ensemble comportera trois sas successifs conçus pour remonter les navires depuis le niveau de l'océan jusqu'au lac Gatún (le bief de partage) puis les redescendre. La dénivellation à franchir est d'environ 26 m, dans les conditions moyennes de niveau des océans et du lac, et d'environ 30 m côté Pacifique en cas de conjonction exceptionnelle d'un haut niveau du Lac et d'une marée basse extrême. Le schéma de cette nouvelle disposition est donné à la figure 4. Les sas des nouvelles écluses auront une longueur de 427 m (entre portes intérieures), une largeur de 55 m et une profondeur minimale de 18,30 m. Chaque sas sera équipé de trois bassins d'épargne latéraux de surface


Panama

uvelles

o-belge Mathurin et Ir. José De Regge équivalente à celle des chambres d’écluses (m=1) et de 5,5 m de profondeur environ. Les sas sont équipés de doubles portes roulantes, comme déjà utilisées depuis des décennies en Belgique (Anvers, Zeebruges).

2. L’économie d’eau et le système d’alimentation des écluses Comme les écluses existantes, les nouvelles écluses et leurs bassins d'épargne seront vidés et remplis par gravité, sans utilisation de station de pompage. Un schéma du fonctionnement des bassins d’épargne est représenté à la figure 5. Le choix de cette configuration d'écluses à 3 sas et 9 bassins d'épargne a été fait pour les raisons suivantes : – consommation d'eau minimisée, évitant la réalisation de nouvelles retenues d’eau dans le bassin versant du canal ; – risque d'intrusion d'eau salée dans le lac Gatún minimisé ; – investissement pratiquement identique à celui nécessaire pour une simple ou une double écluse ; – hauteurs de chute comparables à celles des écluses existantes avec des portes de hauteur raisonnable.

2.1 Le système d’alimentation des écluses Dans une première étape de conception, dans le souci premier de la plus grande économie d'eau possible, le système d'alimentation en eau des écluses avait été conçu pour fonctionner exclusivement avec les bassins d'épargne. Compte tenu de la charge hydraulique maximale estimée dans cette hypothèse de fonctionnement (de l'ordre de 8 m, pour terminer le remplissage d'un sas à partir du sas amont, une fois les bassins d'épargne vidés), le réseau d’alimentation des sas par aqueducslarrons latéraux avec injection de débit par l'amont des sas s'est révélé le plus adapté. Dans une deuxième étape de conception, tenant compte du fait que le fonctionnement avec bassins d'épargne allonge significativement le cycle de fonctionnement (capacité de transit théorique de 17 bateaux par jour avec utilisation des bassins d'épargne et de 22 sans utilisation de ces bassins) et qu'à certaines périodes de l'année, le volume d'eau disponible dans le bassin versant est en excédent par rapport à l'ensemble des besoins, ACP a demandé que le système d'alimentation ait des performances identiques avec et sans bassin d'épargne, afin d'optimiser la capacité de transit des nouvelles écluses. Dans l'hypothèse du fonctionnement sans bassin, la charge hydraulique maximale entre sas

Figure 2 (en haut) : Nouvelle écluse Pacifique Figure 3 (en bas) : Nouvelle écluse Atlantique

Figure 4 : Schéma de l’écluse Pacifique

Trois bassins d'épargne par sas réduiront la consommation d'eau pour chaque éclusée de 60 % par rapport à une situation sans aucun bassin. Ainsi, les futures écluses, bien que plus grandes que les écluses actuelles, consommeront un volume d’eau plus faible (environ 7 % de moins comme indiqué dans le tableau de la figure 6). La mise en place d'un nombre de bassins d'épargne supérieur à 3 par sas n'a pas été retenue car, dans ce cas, le temps de remplissage ou de vidange des bassins ne serait pas admissible, les coûts de construction et de maintenance excessifs, et le supplément d’économie marginal. Le Journal des Ingénieurs n°127 - Février 2010

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Panama La conception et le dimensionnement de ce système ont été réalisés au moyen de modèles hydrauliques informatiques 1D, 2D et 3D. Du fait de différents scénarios d’exploitation des doubles portes d’écluses, pouvant modifier la position relative de la longueur de sas utile par rapport au système d’alimentation, différentes configurations de systèmes d’alimentation ont été examinées, en faisant varier : – la position de la connexion centrale entre aqueduc principal et secondaire ; – la position, la forme, la taille et l’espacement des larrons. Pour chaque configuration, les objectifs étaient de : – minimiser les efforts sur les amarres ; – minimiser les temps de remplissage et de vidange ; – maintenir la symétrie des connexions entre les bassins d’épargne et l’aqueduc principal ; dépasse 20 m, ce qui augmente l'énergie à – maintenir la même longueur entre la vanne dissiper dans le sas. de sortie des bassins d’épargne et la Le système d’alimentation retenu pour le connexion centrale. projet de référence est un système par aqueToutes les simulations 2D et 3D ont mis en ducs latéraux composé de : évidence que le volume des logements des – 2 aqueducs principaux dans chaque sas (un portes roulantes avait une influence notable par bajoyer) ; sur la pente d’écoulement dans le sas et donc – 4 aqueducs secondaires dans chaque sas sur les efforts sur les amarres. Compte tenu (deux par bajoyer), alimentés par l’aqueduc des procédures d’ouverture et fermeture des principal au moyen d’une connexion cen- portes en phase de remplissage et de vidange trale ; des sas, les études numériques ont montré qu’un décalage de 14 m vers l’aval de la – 10 larrons par aqueduc secondaire. connexion entre l’aqueduc principal et Le système est symétrique, ce qui conduit à l’aqueduc secondaire permettait de diminuer un remplissage régulier et uniforme des sas, très sensiblement les efforts sur les amarres. que ce soit par l’écluse amont (ou le lac Gatún) ou les bassins d’épargne. Un schéma 2.2 Les efforts sur les amarres du système retenu est donné à la figure 7. Le projet des nouvelles écluses de Panama est gouverné par l’objectif de capacité de la voie navigable et donc de temps de transit des bateaux dans les écluses. Ce temps de transit est en moyenne constitué, pour 60 %, de temps de manœuvre de navires et de portes et, pour 40 %, de temps de remplissage ou de vidange des sas et des bassins d’épargne. L’optimisation hydraulique est donc très importante pour la capacité des écluses. Au stade de la conception, le critère d'effort sur les amarres s’est révélé prépondérant. Schématiquement, c'est une façon de mesurer que les processus de remplissage et de vidange (surtout la phase de remplissage) ne créent pas d’agitations trop intenses de nature à provoquer des déplacements excessifs du bateau ou des ruptures d'amarres. L'angle d'inclinaison longitudinal du bateau, qui est plus ou moins égal à la pente du plan d'eau entre sa proue et sa poupe, est une façon d'évaluer la composante longitudinale

Figure 5 : Schéma du fonctionnement des bassins d’épargne

Figure 6 : Comparaison de la consommation en eau avec bassins d’épargne

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Figure 7 : Schéma du système de remplissage/vidange

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Panama

Fx de la force hydrostatique sur la coque (composante la plus forte). Le critère d'effort sur les amarres est formulé en exigeant que Fx n'excède pas une valeur seuil exprimée en ratio par rapport au déplacement du bateau (en ‰). Il faut souligner que ce critère dépend de la taille des bateaux et de leur système d'amarrage (nombre de lignes d'amarrage et orientation de celles-ci notamment). Pour la navigation intérieure, des valeurs limites simples sont proposées par l'AIPCN ou les autorités nationales. Par exemple, 1,67 ‰ en France ou en Allemagne, 1 ‰ aux Pays-Bas et en Belgique. Les seuils sont beaucoup plus bas pour les navires de mer (de l'ordre de 0,2 ‰ par exemple dans le cas de navires de 120.000 t amarrés sur un des bajoyers avec 4 lignes d'amarres). D'une façon générale, les références sont rares et, en tout cas, insuffisantes pour conduire la conception du système d'alimentation des nouvelles écluses de Panama. Cela s'explique par le fait que les grandes écluses existantes au gabarit Post Panamax sont des écluses portuaires de faible chute sans enjeu d'économie d'eau et où les exigences de temps de transit des navires sont moindres.

lignes d'amarres inspiré du système actuel des écluses de Panama). Il s'agissait d'un ordre de grandeur très conservatif destiné à différencier le « niveau de qualité » des différents systèmes d'alimentation envisagés (aqueduc latéral + larrons avec ou sans injection centrée du débit, alimentation par le fond) puis à optimiser, en première phase, le système retenu (nombre et position des larrons notamment). Le bas niveau de ce seuil a conduit à une recherche très poussée d'optimisation, dans les limites toutefois des outils numériques disponibles. À cet égard, il est clair pour toutes les parties prenantes que les modèles mathématiques d'évaluation des efforts sur les amarres n’ont pas pour but de prévoir des valeurs absolues mais sont plutôt destinés à la comparaison de solutions. La deuxième phase d’optimisation visant à la validation des caractéristiques de référence du système d’alimentation hydraulique de référence s’effectue sur un modèle physique au laboratoire d’hydraulique et mesures de la CNR à Lyon Gerland.

Ce modèle physique à l’échelle 1/30 représente deux sas d’écluses et un jeu de trois Dans la première phase de la conception du bassins d’épargne ; il permet de simuler système d'alimentation, ACP et le consor- toutes les combinaisons d’alimentation tium CPP ont avancé le critère selon lequel hydraulique, avec différentes possibilités de Fx n'excède pas 0,12 ‰ du déplacement du positionnement des navires dans le sas. Une bateau (pour un bateau porte-conteneurs de vue globale de ce modèle gigantesque est 12.000 TEU et un système d'amarrage à 8 donnée à la figure 8. Les résultats de ces essais étaient disponibles début 2008. Ils ont permis de valider les résultats de l’étude sur modèles numériques et, en même temps, d’optimiser certains éléments hydrauliques du système. En ce qui concerne les efforts sur les amarres, un exemple de résultat obtenu est Figure 9 : Exemple de résultat obtenu sur modèle physique illustré à la figure 9, où

Figure 8 : Modèle physique au laboratoire CNR

11 Références - Congrès AIPCN 2006 Estoril “Conceptual Design of New Post Panamax Locks in the Panama Canal” A. Arias, C. Kiamco, J. De Regge, J. Gouverneur - AIPCN AGHA 2008 Beijing “Tank Test of Vessel Entry and Exit for Third Set of Panama Locks” G. Delefortrie, M. Willems, E. Laforce; T. De Mulder, J. De Regge, J. Wong - AIPCN AGHA 2008 Beijing “Physical Model for the Filling and Emptying of the Third Set of Panama Locks” P. Roumieu, S. Roux, J. De Regge, J. Wong, T. De Mulder - PIANC – Incom – Working Group 29 – October 2009 “Innovations in Lock Design” - Colloque SHF – AIPCN – CETMEF 2007 « Grands Aménagements Maritimes et Fluviaux » J-L. Mathurin, J. Costaz, J. De Regge

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Panama tats de ces essais ont mené à déterminer, entre autres, le nombre et la capacité des remorqueurs, la section « mouillée » et la « hauteur libre sous quille » optimaux pour 3. Le système de positionneles écluses, ainsi que la forme la plus adaptée ment des navires du mur d’accès en fonction des courants. Une Un autre aspect de très grande importance photo de la disposition du modèle est donpour l’exploitation des nouvelles écluses née à la figure 10. concerne la manœuvre des navires à l’entrée L’origine de ces courants résulte de la (océan) et à travers les sas. À l’heure actuelle, vidange de l’écluse aval pendant l’approche on connaît le système unique de Panama avec du navire d’une part, et, d’autre part, du phéle système de positionnement à l’aide de nomène de courants de densité causés par la locomotives longeant les sas sur des rails au différence de densité de l’eau salée (océan) et dessus des bajoyers, guidant ainsi les navires de l’eau douce (sas) pendant la vidange du sas avec des câbles pendant la manœuvre, et l’ouverture de la porte aval de l’écluse. Ces comme visible sur la photo de la figure 1. courants ont d’ailleurs également été analyACP, après avoir visité les écluses d’Anvers et sés à l’aide d’un modèle numérique 3D de Zeebruges et discuté plusieurs fois avec (IMDC) pour le chenal d’accès côté Pacifique, les opérateurs, a finalement décidé d’aban- ce qui permettra aux utilisateurs du simuladonner ce système avec locomotives au pro- teur 3D au Panama de tenir compte des fit du système avec remorqueurs. Afin de conditions futures réelles pour la navigation. déterminer les forces exercées sur les navires pendant ces manœuvres, ACP a demandé à CPP (FHR) de construire un modèle physique dynamique pour différents modèles de navires soumis à plusieurs manœuvres d’entrée et de transit. Les résulsont indiquées, en phase, les variations de la pente du plan d’eau et de l’effort longitudinal.

Figure 10 : Modèle physique au Laboratoire FHR

12

projets de rénovation et de développement d’infrastructure portuaire dans les ports de Gand, Zeebruges, Ostende et Anvers. Son expertise couvre tous les aspects de l’ingénierie portuaire, des études de conception aux études détaillées ainsi qu’au suivi des travaux d’exécution. Depuis 1997, il est engagé chez Technum-Tractebel Engineering, d’abord comme Ir. José De Regge est diplômé Ingénieur civil chef du département ingédes Constructions (UGent nierie portuaire, et, depuis 1973). Il a une solide expé- 2005, comme directeur du rience de plus de 35 ans siège d’Ostende compredans le domaine de l’ingé- nant une équipe de 30 ingénierie portuaire en Belgique nieurs-collaborateurs de la et à l’étranger. Il a également ligne de produit « Ports & collaboré à plusieurs grands Waterways », avec une straprojets d’infrastructure. tégie de développement Entre autres, il a été un des international sur ce marché. principaux ingénieurs res- Depuis 2002, José De Regge ponsable du projet a été directeur de projet Liefkenshoektunnel sous pour les études de concepl’Escaut à Anvers – un des tion des nouvelles écluses plus grands tunnels en du canal de Panama, pour le Belgique réalisé selon la projet des éoliennes offsméthode des éléments pré- hore de C-Power, et pour le fabriqués immergés –, et de développement d’un noula gare ferroviaire de l’aéro- veau port dans le sud de port de Bruxelles, réalisé l’Inde. avec un tunnelier. Il a travaillé intensivement sur des Le Journal des Ingénieurs n°127 - Février 2010

draulique et mesures de la CNR, où il a notamment dirigé des études hydrauliques complexes sur des modèles physiques et mathématiques. Entre 2004 et 2008, comme membre du comité de pilotage du consortium CPP chargé des études de conception des nouvelles écluses du canal de Panama, il a plus particulièrement supervisé les études hydrauJean-Louis liques et l’étude sur modèle Mathurin physique du système de est ingénieur diplômé de remplissage/vidange. l’École Centrale de Lyon. Il a rejoint la Compagnie Entre 1992 et 1997, il a été Nationale du Rhône (CNR) chef de projet adjoint pour en 1979. Il y a accumulé 30 les études de lancement de ans d’expérience en aména- la liaison navigable à grand gements de rivières, grands gabarit Rhin-Rhône, longue projets de voies navigables de 223 km et comportant et aménagements hydro- 23 écluses. électriques à buts multiples, Il a aussi travaillé à l’étrantant en France qu’à l’étran- ger sur des projets d’aménagements de grands ger. fleuves : Niger, Sénégal, Depuis 2004, il est directeur Brahmapoutre, Mékong. de CNR Ingénierie, le bureau d’ingénieur conseil intégré de la CNR, qui compte une centaine de collaborateurs. Auparavant, il a été, durant 6 ans, directeur du Laboratoire d’hy-


Gestion Le contrôle, pierre angulaire du pilotage d’un projet Par Ir. Jean-Pierre Decostre La gestion d’un projet implique d’établir un ordonnancement des tâches à exécuter et de procéder périodiquement au relevé de leur avancement, ainsi qu’à la réévaluation du volume de travail et du délai qui sont nécessaires pour terminer le projet. Les méthodes et techniques de planification sont aujourd’hui assez bien maîtrisées. Par contre, des difficultés se présentent souvent dans la détermination de l’avancement réel et dans l’estimation objective du reste à faire et de la date d’achèvement. Divers indicateurs sont à la disposition du chef de projet pour mener à bien ces activités délicates de contrôle. Encore faut-il les utiliser judicieusement car les décisions de pilotage du projet en dépendent. Objet du contrôle Dans le monde technico-économique, un projet est un processus de réalisation d’un ouvrage, endéans un délai fixé et dans le cadre d’un budget prédéterminé, en vue d’atteindre un objectif quantitativement défini. Gérer un projet consiste à engager les actions nécessaires pour arriver au résultat visé, dans les limites du délai et du budget, tout en respectant les normes de qualité afférentes. Les actions de gestion relèvent d'un ensemble de fonctions spécialisées : planification, organisation, direction, contrôle, gestion de la qualité. Ces fonctions sont de la responsabilité du chef de projet, éventuellement assisté dans leur exécution par des agents qualifiés. La planification définit le plan de travail1 et son calendrier, l’organisation fixe les rôles et les méthodes, la direction assure la coordination et le pilotage, le contrôle porte sur le suivi du planning et du budget, enfin la gestion de la qualité couvre la vérification et la validation des produits livrables du projet.

Le diagnostic des écarts rencontrés étant posé, le chef de projet peut prendre des dispositions correctives et adopter une ligne de conduite pour la poursuite du projet. Il veille particulièrement à éviter la détérioration de la situation budgétaire, voire à l’améliorer. Sans prévision quant au coût final probable et à la date de fin du projet, il ne pourrait fonder ni justifier ses décisions.

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Contrôle de l’avancement physique

Le plan de travail d’un projet est basé sur une découpe en tâches communément appelée « structure de décomposition des travaux » ou WBS (Work Breakdown Structure). Pour contrôler l'avancement physique, on mesure d'abord la progression réelle de chaque tâche. L’avancement global du projet s'évalue ensuite en sommant les avancements des tâches, pondérés par leur poids relatif. Lorsque l’accomplissement du travail peut se mesurer concrètement en quantité, l’avanceContrôler implique de se référer au plan de ment physique d'une tâche s'exprime directetravail préétabli. C’est en effet par rapport à ment par le rapport quantité exécutée/quantité celui-ci que l’on détermine d’une part l’avance- totale à exécuter. Sinon, la mesure est indiment et d’autre part la situation budgétaire, afin recte : on jalonne la tâche d'un certain nombre de détecter et analyser les écarts entre le che- d’événements identifiables auxquels corresponmin parcouru et la route nominale du projet. dent des degrés de progression fondés sur des Concrètement, le processus de contrôle de statistiques relatives à des tâches similaires ; l'avancement physique (encore dit avancement l’avancement physique est alors le degré atteint technique) consiste à évaluer l'état réel de pro- ou une valeur interpolée entre deux degrés gression de chaque tâche, à consolider au successifs. Si on ne dispose pas de statistiques niveau du projet pour obtenir un indicateur suffisantes, on peut décomposer chaque tâche d'avancement global, et à apprécier l’évolution en opérations élémentaires successives dont de celui-ci. Quant au processus de contrôle les événements caractéristiques sont limités à budgétaire, il a pour objet le relevé des « début » et « fin », et calculer l’avancement par dépenses déjà encourues, la réévaluation de le poids relatif des opérations terminées. Cette celles restant à engager et de la situation pro- approche sans interpolation est prudente bable en fin de projet, puis la comparaison de lorsqu’il y a un risque de devoir recommencer cette dernière au budget initial, éventuellement l’opération en cours. ajusté par les changements contractuels inter- Une confusion fréquente est de considérer que venus. En pratique, les processus de contrôle le rapport entre le temps déjà consacré à une tâche et sa prévision budgétisée donne l'avansont mis en œuvre périodiquement.

1

Le plan de travail implique un plan de charge donnant le volume des prestations en fonction du temps.

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Gestion Figure 1 : Suivi de l’avancement dates

Avancement

Avancement 100 %

100 %

WP1

8

WP5

7

LOB - Line of Balance au moment du contrôle

6

Courbe prévisionnelle

WP2

WP4 WP3

5

WP3

Avancement physique

50 %

50 %

4

Retard d’avancement

WP4

2

WP5

Courbe réelle

mois 1

2

3 4 Droite du temps présent

5

6

7

WP1

1 dates

mois

8

1a. Diagramme de Gantt

WP2

3

WP1

WP2

WP3

WP4

WP5

1b. LOB

cement de cette tâche. Or, le fait d'avoir consommé tout le budget temps de cette dernière ne garantit pas qu’elle soit effectivement terminée. Lorsqu’elle ne l’est pas, le rapport précité biaise donc l’estimation de l’avancement de la tâche et du projet.

1

2

3

4

5

1c. Courbes en S

difications apportées au projet. Ces dernières ont généralement une incidence sur la valeur de l'avancement physique. Dans un projet d’ingénierie, l’avancement est suivi en reportant chaque mois l'avancement global atteint en regard de la Les logiciels de planification permettent gé- courbe de l'avancement prévisionnel néralement de représenter l'avancement (fig.1c). Le diagramme est dit « courbes en sur le diagramme de Gantt (bar-chart) mon- S », vu sa forme caractéristique. Si, au motrant le planning sur un calendrier (fig.1a). ment du dernier contrôle effectué, l'extréEn reliant à la droite du temps présent les mité de la courbe d'avancement physique extrémités des segments ombrés des est en dessous de la courbe prévisionnelle, tâches en cours, on fait apparaître des le projet est en retard. Si elle est au-dessus, « becs » de part et d’autre de cette droite le projet est en avance. Les avenants d’un permettant de mettre en évidence le retard projet entraînent des ajustements du diaou l’avance. En fait, l’interprétation des becs gramme. On peut suivre aussi la situation est sujette à caution si la charge de travail des événements importants (milestones) et n’est pas répartie uniformément sur la des fins de tâches par des lignes de suivi sur durée des tâches. Une autre façon de re- un diagramme dates-dates (fig.1d). À présenter l’avancement est le diagramme chaque contrôle, on indique sur un axe ver14 LOB (Line Of Balance) (fig.1b). À chaque tical la date de réalisation prévue – évencontrôle, on construit un diagramme re- tuellement révisée – des événements non prenant en abscisse les références des advenus, ainsi que des tâches en cours ou tâches et en ordonnée l’échelle d'avance- inentamées ; puis on relie ces valeurs aux ment. On y trace la ligne brisée qui indique estimations correspondantes reprises sur l'objectif d'avancement des tâches au mo- l’axe immédiatement à gauche, de façon à ment du contrôle, dite « line of balance » obtenir des lignes de suivi. Une ligne qui se (cette ligne change à chaque contrôle) et, dirige horizontalement indique un dérouleen regard, la ligne qui montre l'avancement ment conforme au planning initial. Si son exphysique constaté pour chacune de ces trémité se trouve en dessous ou au-dessus de son origine, il y a respectivement avance tâches. ou retard. Quand un événement s’est proQuant à l'avancement physique global A duit ou qu’une tâche est terminée, sa ligne d'un projet, il est défini par le rapport du de suivi s’arrête sur la droite du présent travail effectué T au travail global à exécuter y x respectivement à la date de surve= Tf. Si ti est le travail réalisé pour la tâche i, nance ou de fin. tfi le travail total à fournir pour celle-ci, ai son avancement et pi son poids relatif dans Contrôle budgétaire le projet, alors on a : Le contrôle budgétaire d’un projet nécessite une structure de décomposition du budget, dite CBS (Cost Breakdown Structure), permettant son suivi détaillé et la consoliL'avancement physique global d'un projet dation des coûts. Elle est associée à la déest donc la somme des avancements phy- coupe en tâches WBS. Dans la CBS, chaque siques de chacune de ses tâches pondérés poste budgétaire, dit « Work Package » par le poids relatif de celles-ci. Le terme (WP), regroupe habituellement des éléai * pi représente la contribution de l'avan- ments de même nature (prestations ou décement de la tâche i à l'avancement global bours). On peut définir des niveaux du projet. Il est commode d'utiliser comme intermédiaires de consolidation selon dipoids de la tâche le rapport de son estima- vers critères, par exemple regrouper les tion en heures (ou en unités de charge) au WP suivant la spécialité technique. À nombre total d'heures (ou d’unités de chaque WP sont associés les concepts de charge) du projet. Cela permet d'adapter ai- base ci-après qui, pour les prestations, sont sément le poids des tâches en cas de mo- exprimés à la fois en charge de travail Le Journal des Ingénieurs n°127 - Février 2010

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8

1

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1d. Dates-Dates (Slip Chart)

(heures par exemple) et en coût correspondant (table 1). – Budget initial (Base budget) : c’est le budget au démarrage du projet ; il demeure inchangé pendant la durée de celui-ci. Financièrement, il peut inclure une provision pour couvrir certains risques (inflation…). – Avenants/Changements autorisés (Change orders authorized) : ce sont les modifications autorisées (ajouts, retraits, transferts internes de budget). – Budget actualisé (Actual budget, Current budget, Budget to date, Budget at completion) : il s’agit du budget ajusté par suite des avenants et changements autorisés. – Réalisé (Incurred expenditure, Incurred cost, Actual cost for work performed) : il désigne les prestations consommées jusqu’à la date du contrôle, ainsi que les dépenses et engagements exprimés en coûts réels (factures, commandes en cours, réquisitions d’achat). – Reste à faire, encore dit Prévision pour finition (Estimate to complete) : c’est la réévaluation du travail restant à faire et des frais qui sont encore à engager ; pour la valorisation financière, on tient compte d’une part de l’évolution prévue des coûts horaires et d’autre part des indices de révision de prix. – Réalisation probable, encore dit Total prévu, Estimation à l’achèvement ou Coût prévisionnel du projet (Final forecast, Estimate at completion) : cette prévision de la réalisation en fin de projet, déterminée au moment du contrôle, est la somme du Réalisé et du Reste à faire. – Écart entre Réalisation probable et Budget actualisé (Variance at completion) : il indique le dépassement (overrun) ou la réserve (underrun) par rapport au budget. Pour chaque poste de la CBS, le contrôle budgétaire procède selon la démarche suivante : (a) relevé des dépenses et engagements encourus depuis le début du projet (ACWP) ; (b) estimation du Reste à faire (ETC) ; (c) détermination de la Réalisation probable en fin de projet (EAC = ACWP + ETC) ;


Gestion majeure (défaillance de fournisseurs, arrêt temporaire des travaux, grève…) intervenus pendant la période analysée, on commencera par réviser le plan de travail en conséquence de ces événements. Trois concepts, exprimés en unités de charge ou en coût correspondant, sont à la base de la méthode. Ils correspondent respectivement aux questions suivantes, posées au terme de la période étudiée : – Quel était le budget prévu pour le travail planifié sur cette période ? ––> Valeur planifiée du travail – Quel était le budget correspondant au travail effectué ? ––> Valeur budgétaire du travail effectué, encore dite valeur acquise ou gagnée, d’après la traduction anglaise (Earned value) – Quel est le coût réel du travail effectué ? ––> Valeur réelle ou « Réalisé » Les principales notations rencontrées dans la littérature sont résumées dans la table 2. Le terme « coût » utilisé dans les dénominations représente une quantité exprimée en unités monétaires ou en charge de traÉvaluation de la réalisation vail (heures, hommes.jours…). En pratique, probable mieux vaut raisonner en termes de La réalisation probable EAC est une rééva- charges et valoriser ensuite en coûts en luation périodique du coût final du projet. tenant compte d’éventuelles variations des Sa composante ACWP est toujours obte- coûts horaires au cours du temps. nue par des moyens comptables. Quant à ETC, sa détermination relève d’une Pour chaque concept, on considère habiméthodologie de prévision. Procéder à tuellement d’une part des valeurs menl’inventaire exhaustif des travaux restant à suelles, d’autre part des valeurs cumulées faire, puis estimer les prestations et depuis le début d’un WP ou du projet. Cidépenses correspondantes est une atti- après, les valeurs mensuelles sont notées tude logique, mais qui mène souvent à une en minuscules, soit bcws(t), bcwp(t), sous-estimation des prestations. C’est acwp(t), où t désigne le mois contrôlé, pour éviter cet inconvénient que la et les valeurs cumulées en majuscules, méthode d’analyse de la performance2 a soit BCWS(t), BCWP(t), ACWP(t), été élaborée. Cette dernière exprime dans où t désigne la fin de la période quelle mesure l’équipe de projet se contrôlée. On a donc par exemple conforme au plan de travail. Elle est appli- BCWP(t) = BCWP(t-1) + bcwp(t). Les cable à chaque WP en cours. Toutefois, vu notations en majuscules sans le suffixe (t) les conditions particulières de travail en représentent le concept. La figure 2 visuadébut de projet, on attendra la fin du lise, sur un diagramme Charge – Temps, deuxième mois pour calculer le Reste à des valeurs cumulées pour ACWP et faire. Comme la mesure de la performance BCWP en regard de la courbe de charge doit être indépendante des éventuelles prévisionnelle BCWS. modifications (avenants, décalages conve- En comparant la valeur budgétaire BCWP nus de travaux…) et des cas de force des travaux effectués au Réalisé ACWP et (c) détermination de la Réalisation probable en fin de projet (EAC = ACWP + ETC) ; (d) comparaison de la Réalisation probable au Budget actualisé : écart probable VAC = EAC - BAC ; (e) mise en évidence de l’évolution de cet écart par rapport au contrôle précédent. La situation budgétaire d'un projet, au moment de son contrôle, est explicitée par un tableau mettant en évidence les données de la table 1, ainsi que l’évolution de l’écart VAC, pour chaque rubrique de la CBS. En ce qui concerne les prestations, il est utile de présenter les heures (ou unités de charge) en regard des coûts correspondants. D’autres données peuvent figurer dans le tableau comme le montre l’exemple repris à la table 4. Par ailleurs, le Reste à faire global peut être visualisé sur le diagramme des courbes en S par un prolongement de celle du Réalisé, avec décalage possible de la fin du projet.

Concepts

Notations (*)

Budget initial

Base budget

Avenants

COA (Change orders authorized)

Budget actualisé

BAC (Actual budget ; Budget at completion)

Réalisé

ACWP (Actual cost for work performed)

Reste à faire

ETC (Estimate to complete)

Réalisation probable

EAC (Estimate at completion)

Ecart probable

VAC (Variance at completion)

au Planifié BCWS, on établit pour chacun des WP en cours d’exécution et pour le projet dans son ensemble, divers indicateurs de performance quant au respect du budget et du plan de charge. Les indicateurs d’écart3 sont (fig.2) : – l’écart en coût (Cost Variance) : CV = BCWP - ACWP – l’écart en production (Schedule Variance) : SV = BCWP - BCWS Le premier écart exprime la déviation budgétaire, le second celle dans la progression du travail. Suivant que l’écart est strictement négatif ou pas, la situation est défavorable ou non. Il y a lieu de remarquer qu’à la fin d’un WP ou du projet, SV(t) est toujours égal à zéro, vu qu’à ce moment BCWP(t) = BCWS(t), même si le délai n’a pas été respecté. Contrairement à ce que peut laisser croire sa désignation anglosaxonne, SV n’exprime pas un écart par rapport au calendrier prévu. Signalons encore qu’un écart SV négatif peut résulter d’une insuffisance de ressources. On définit aussi des ratios de performance : – l’indice de performance du coût (Cost Performance Index) : CPI = BCWP / ACWP 15 – l’indice de performance de la production (Schedule Performance Index) : SPI = BCWP / BCWS Un indice inférieur, égal ou supérieur à 1 indique une performance respectivement insuffisante, normale ou meilleure que celle attendue. Si lors du contrôle au mois t on constate que l’indice CPI(t) est inférieur à l’unité, cela signifie que l’on a dépensé plus que prévu et qu’à performance égale la prévision budgétaire restante BAC - BCWP(t) risque d’être insuffisante pour achever le projet. Le rapport (BAC - BCWP(t)) / CPI(t) donne une estimation objective du Reste à faire ETC. Quant à SPI, il exprime un degré de progression relatif à la période analysée. Dans le cas où des travaux sont en avance grâce à une performance supérieure, l’indice est temporairement plus grand que 1, mais de

Représentation schématique

Réalisé au temps t Solde budgétaire disponible Reste à faire au temps t

(*) Il s’agit des notations anglo-saxonnes les plus usuelles que nous utiliserons dans la suite de cet article.

Table 1 : Concepts du contrôle budgétaire

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Gestion évaluée par le rapport de l‘avancement physique constaté à celui prévu. Pour l’analyse de la performance du mois Autre notation angloécoulé, la valeur acwp(t) est obtenue par un saxonne relevé de pointage des prestations, tandis que bcwp(t) est déterminé en relevant la part Notation EVM consommée du budget bcws(t). Si ce dernier n’est pas suffisamment détaillé, on peut procéder en multipliant bcws(t) par l’avancement Notation AFNOR relatif mensuel, évalué par le rapport de l’ac(Association française de croissement d’avancement physique constaté normalisation) et de celui prévu. Faisons remarquer que dans Table 2 : Notations des concepts le cas où SV(t-1) < 0, il y a lieu de considérer la toute façon SPI(t) vaut toujours 1 à la fin d’un part inachevée des travaux du mois t-1 et, raiWP ou du projet, même s’il y a du retard. sonnablement, une partie seulement de ceux On peut se demander au temps t quel devrait programmés au mois t, celle-ci correspondant à être le niveau de performance pour terminer le la charge bcws(t) diminuée de SV(t-1) ; les traprojet en respectant le budget BAC. Si on vaux analysés pour le mois t ont ainsi une désigne ce niveau par TCPI (To Complete charge équivalente à bcws(t). Un raisonnement Performance Index), il faut que le Reste à faire éva- analogue est applicable si SV(t-1) > 0. Par lué par la formule (BAC - BCWP(t)) / TCPI ne consolidation des grandeurs bcws(t), bcwp(t) dépasse pas BAC - ACWP(t). On doit donc avoir et acwp(t), on obtient des indicateurs mensuels TCPI >_ (BAC - BCWP(t)) / (BAC -ACWP(t)). par discipline technique et pour l’ensemble du Si TCPI est significativement plus grand que projet. Leur comparaison à ceux du mois préCPI(t), il est clair que la performance devra être cédent permet d’apprécier l’évolution de la fortement améliorée. Des actions telles qu’une performance. formation adaptée ou un « coaching » par des On détermine ensuite les indicateurs ressources expertes peuvent y contribuer. Mais cumulés par WP, ainsi que ceux de consoencore faut-il que le saut de performance soit lidation, à partir des grandeurs ACWP(t), Le nom originel de cette méthode est possible. Selon des études statistiques sur des BCWP(t) et BCWS(t). Classiquement, c’est Cost/Schedule Control System Criteria ou l’indice CPI « cumulé » qui est utilisé pour (Indicateurs d'un Système de projets militaires aux États-Unis, lorsqu’un pro16 C/SCSC réévaluer le Reste à faire selon la formule jet a atteint un avancement global de 20 %, la Suivi de l'Avancement par les Coûts) ; elle est aussi désignée par « C Specs » en performance ne progresse généralement plus ETC = (BAC - BCWP) / CPI. Néanmoins, avant anglais et « norme C » en français. beaucoup (10 % au maximum), de sorte que les de procéder de la sorte, le chef de projet comAujourd’hui d’aucuns l’appellent EVM dépassements budgétaires importants sont parera cpi(t) et CPI(t). Si la différence lui paraît (Earned Value Management). significative et qu’à son avis la variation n’est irrécupérables. Nous reprenons les appellations pas temporaire, il préférera logiquement baser usuelles ; pour SV, on pourrait aussi dire l’estimation sur la valeur cpi(t). Si on engage des « écart de progression ». Mise en œuvre de l’analyse de actions d’amélioration de la performance, une performance incidence favorable sur le CPI peut être Pratiquement, on procède WP par WP. À la fin escomptée et le Reste à faire ajusté en conséd’un mois t, il y a tout d’abord lieu de contrô- quence. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue ler la progression du travail. Du début d’un WP que le saut de performance sera limité, comme jusqu’au temps t, cette progression peut être signalé précédemment, et ne sera pas imméFigure 2 : Concepts de l’analyse diat. Il est dès lors prudent de conserver pour de performance un certain temps le CPI constaté avant d’utiliCharge ser le CPI escompté. EAC Faisons par ailleurs les remarques suivantes : BAC (a) comme les WP font appel à des ressources spécifiques, il est plus logique d’utiliser un CPI propre à un WP ou à un groupe de WP recourant aux mêmes ressources de base, ETC plutôt que de faire usage d’un CPI commun à tous les WP ; (b) la prudence incite généralement à ne pas BCWS . utiliser des CPI supérieurs à 1 ; (PV) . ACWPCV SV (c) la réévaluation des WP inentamés se justifie . BCWP rarement. (EV) Mentionnons enfin qu’il est possible d’estimer ACWP le Reste à faire en utilisant des approches différentes selon les WP, et de réserver l’analyse de Temps performance à ceux dont l’importance justifie t EACd ES SVd une investigation approfondie. PDWR AD Allongement du délai PD L’exemple ci-après illustre l’usage de la méthode. Il considère un projet comportant 5 Notation anglo-saxonne usuelle

BCWS BCWP ACWP PCWS BCWC ACWC PV EV AC CBTP CBTE CRTE

Budgeted Cost of Work Scheduled Budgeted Cost for Work Performed Actual Cost of Work Performed Planned Cost of Work Scheduled Baseline Cost for Work Completed Actual Cost of Work Completed Planned Value Earned Value Actual Coût Budgété du Travail Prévu Coût Budgété du Travail Effectué Coût Réel du Travail Effectué

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Gestion WP. Le contrôle à la fin du mois 3 fournit les données mensuelles reprises dans la table 3 ; spi(3) est l’avancement relatif du mois et bcwp(3) = bcws(3) * spi(3). La table 3 montre aussi les valeurs cumulées. Les résultats de l’analyse sont repris dans la table 4. Les indicateurs sont au rouge en ce qui concerne la conformité au plan de charge (SV < 0) et la performance de production (SPI < 1), ainsi que pour le respect du budget (CV < 0) et la performance budgétaire (CPI < 1). Pour le WP3, la valeur mensuelle cpi(3) = 0,86 est considérée comme accidentelle et ETC est réévalué avec la valeur moyenne CPI(3). Pour le WP4 par contre, c’est la valeur mensuelle cpi(3) qui est retenue. Finalement les valeurs ETC calculées pour chacun des WP seront réparties mois par mois en tenant compte des ressources disponibles.

Table 3 : Exemple – Analyse mensuelle de performance & Valeurs cumulées de BCWS, BCWP et ACWP WP

bcws(3)

spi(3)

bcwp(3)

acwp(3)

sv(3)

cv(3)

cpi(3)

BCWS(3)

WP1 WP2 WP3 WP4 WP5

0 505 515 490 0

0 0,93 0,88 0,70 0

0 470 453 343 0

0 552 526 376 0

0 - 35 - 62 - 147 0

0 - 82 - 73 - 33 0

0,85 0,86 0,91 -

750 880 900 850 0

Projet

1.510

0,84

1.266

1.454

- 244

- 188

0,87

3.380

BCWP(2) + bcwp(3) = BCWP(3)

ACWP(2) + acwp(3) = ACWP(3)

750 + 0 = 750 392 + 470 = 862 319 + 453 = 772 341 + 343 = 684 0

770 + 0 = 770 463 + 552 = 1.015 316 + 526 = 842 344 + 376 = 720 0

3.068

3.347

Table 4 : Exemple – Résultats de l’analyse de performance WP

WP1 WP2 WP3 WP4 WP5

BAC

750 1.300 2.200 2.180 1.210

BCWS(3)

BCWP(3)

ACWP(3)

SV(3)

CV(3)

SPI(3)

CPI(3)

cpi(3)

0,85 0,86 0,91 -

0 515 1.552 1.644 1.210

EAC

770 1.530 2.394 2.364 1.210

VAC

Projet

7.640

3.380

3.068

3.347

-312

-279

0,91

0,92

0,87

4.921

8.268

628

750 880 900 850 0

750 862 772 684 0

770 1.015 842 720 0

0 -18 -128 -166 0

-20 -153 -70 -36 0

1 0,98 0,86 0,80 0

0,97 0,85 0,92 0,95 1

ETC

20 230 194 184 0

Les principaux facteurs liés au projet sont l’incertitude et les modifications. À l’incertitude sont associés des risques (imprévus, impondérables, aléas) dont la prévention se situe pour l'essentiel dans la mise en place de procédures visant à les juguler. Celles-ci consistent à identifier et évaluer Estimation du délai les risques suffisamment probables, puis à d’achèvement définir les actions à entreprendre tant pour les réduire que pour limiter leur 4 Si l’indicateur SV exprime l’écart constaté impact éventuel. Il y a également lieu, lors par rapport au plan de charge, il n’offre de l'estimation initiale des travaux, de procependant pas de visibilité directe quant au visionner une réserve budgétaire (continMaîtrise des dépassements de décalage éventuel des travaux dans le gency), souvent de l'ordre de 10 %. Quant temps, ni ne permet de préjuger du délai coût et de délai aux modifications, la bonne gestion impose d’achèvement du projet. Divers travaux Les écarts significatifs par rapport aux une procédure stricte de demande de récents se sont intéressés à la problémabudgets et délais des WP doivent faire celles-ci avec évaluation de l'incidence sur tique de l’estimation de ce délai en suivant l’objet d’investigations parfois poussées, le coût et le délai du projet, ainsi que la 17 une démarche analogue à celle de l’analyse de performance. Ainsi, le concept ES pour en déterminer les causes et si possi- négociation d'avenants. (Earned Schedule) de « délai acquis » ble y remédier. Une attention particulière représente la durée planifiée du travail est à porter aux travaux non prévus, mais Les facteurs liés au management sont maîeffectué et correspond à la notion néanmoins effectués, car ils pénalisent la trisables en veillant à un dosage adéquat BCWP ou EV (fig.2). Les indicateurs situation budgétaire. Une négociation avec entre l'expérience et le potentiel des SVd5 = ES - AD et SPId = ES / AD, où AD le maître de l’ouvrage devra les avaliser membres de l’équipe. Les ressources d'ex(Actual Duration) désigne le temps écoulé a posteriori par des avenants contractuels. périence sont nécessaires là où il faut défidepuis le début du projet, font pendant Pour des petits projets, un dépassement nir les orientations ou réduire les incertirespectivement à SV et SPI ; le premier est budgétaire global de 10 à 20 % à tudes, tandis que celles à bon potentiel le retard ou l’avance au temps t du l’achèvement n'est pas rare. L’écart est sont très efficaces dans la mise en œuvre. contrôle, le second mesure la performance parfois nettement plus important pour de La structure de l'équipe doit refléter le quant au respect du planning. Enfin, les grands projets. Lorsque la différence partage des rôles et des responsabilités notions PDWR (Planned Duration of Work VAC = EAC - BAC augmente de mois en pour que chacun sache clairement qui fait Remaining) et EACd (Estimate At mois à un point tel que le redressement quoi. Le chef de projet doit aussi pouvoir Completion for duration) sont les transposi- paraît problématique, il est raisonnable adapter son style de leadership en fonction d’examiner s’il n’est pas préférable de du niveau de compétence et de maturité tions respectives de ETC et EAC. redéfinir le projet, voire d’y mettre préma- de ses collaborateurs. Différentes méthodes de détermination de turément un terme, dans la mesure où cela la durée EACd d’un projet ont été propo- est possible. La même question se pose De nombreux problèmes peuvent survenir sées, notamment les suivantes : Planned dès que l’objectif se révèle utopique ou si au sein d’une équipe de projet. Value Method (Anbari, 2003), Earned une évolution politique, économique ou L’inefficacité en est un des plus critiques. Duration Method (Jacob, 2003), Earned technologique importante remet en cause Les causes habituelles en sont le manque Schedule Method (Henderson, 2004, sur les options retenues. Dans ces situations, il d'expérience ou de formation du personbase du travail de Lipke). Une étude com- appartient au comité directeur de projet nel, l'absence de méthode et de standards parative de ces trois méthodes effectuée (Steering Committee) de prendre ses res- (règles, conventions...), l’inadéquation des par Vandevoorde & Vanhoucke6 en 2005 a ponsabilités. Un système informatisé conditions et des outils de travail. Pour une montré qu’elles fournissent, dans un cer- d’aide à la gestion est indispensable pour efficacité optimale dès le départ, il y a lieu tain nombre de situations caractéristiques, surveiller efficacement l’évolution finan- d’identifier les besoins de l’équipe et d’y des résultats similaires, sauf dans le dernier cière d’un projet, mais ne garantit toutefois répondre avant le démarrage du projet. tiers des projets où seule la méthode pas le respect du budget et des échéances. Par ailleurs, c'est en début de projet, au Earned Schedule est satisfaisante. Par simili- Éviter des dépassements s’avère souvent moment où les options de base sont tude avec le calcul du Reste à faire, ardu en raison de divers facteurs liés au prises, que l'on influence le plus la réalisaHenderson propose la formule suivante : projet lui-même, à son management, à tion probable EAC. Les membres de l’équipe impliqués dans les choix doivent EACd = AD + (PD - ES) / PF, où PD l’équipe de projet et à l’environnement. (Planned Duration) désigne le délai initialement prévu et PF (Performance Factor) un facteur de performance dont la valeur usuelle est SPId.Toutefois, cette formule ne considère pas les ressources et ne peut donc fournir au mieux qu’une valeur approximative de EACd. En pratique, l’estimation la plus fiable du délai d’achèvement résulte de la répartition dans le temps de la charge de travail restante, compte tenu des ressources affectées.

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Gestion

Ir. Jean-Pierre Decostre

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est ingénieur civil mécanicien (AIMs 1965), post-gradué en recherche opérationnelle et informatique (Université de Paris VI). Il a acquis une grande expérience des méthodes et techniques de gestion de projet au sein de TRACTEBEL Engineering (Groupe GDF-SUEZ) et de la société de services TRASYS. Via cette dernière, il a effectué de nombreuses missions de consultance, notamment auprès d’importantes organisations internationales. Il a enseigné la gestion de projet à l’École Polytechnique de Louvain (EPL/UCL).

prendre conscience des conséquences de leurs décisions sur le coût final. Le principe à suivre est de concevoir en fonction du budget, ce que les anglo-saxons désignent par DTC (Design To Cost). Une mentalité de recherche permanente du meilleur compromis entre objectif, coût et délai doit s’installer. Enfin, dans le cadre d’un système de gestion de la qualité, la responsabilité que chacun doit assumer dans son travail ne dispense pas de faire appel au point de vue critique d’experts extérieurs lors de la conception (Design review) et à une procédure de vérification des livrables qui, pour être efficiente, doit être appliquée par des agents compétents.

En conclusion

Malgré des dispositions préventives, le risque de dépassement du budget et du délai d’un projet n’est pas exclu. Dès lors, l’usage d’indicateurs de contrôle s’impose ; ils forment le tableau de bord du suivi. Nous avons examiné dans cet article ceux qui fournissent une évaluation quantitative périodique de l’avancement et de la performance accomplie. Ils permettent d’estimer la réalisation probable à l’achèvement, ainsi que la date de fin des travaux, et par suite, donnent l’alerte en cas d’écarts significatifs par rapport au budget et au délai. Les indicateurs restent toutefois d’une utilité restreinte sans le savoir-faire « managérial » du L’environnement du projet a aussi une inci- chef de projet pour les exploiter. Ce dernier dence. Ainsi, des désaccords, voire des conflits, prendra des mesures efficaces pour améliorer peuvent survenir avec les acteurs externes et la performance lorsque des dépassements se avoir un effet négatif sur la productivité. Pour profilent. Il en analysera l’incidence sur le Reste éviter cet écueil, le « savoir-être » du chef de à faire et la date de fin des travaux pour s’assuprojet et le caractère franc de ses relations vis- rer qu’elles sont suffisantes. Pierre angulaire de à-vis de son client et des firmes intervenantes la gestion, le contrôle permet, par le biais d’insont primordiaux. Les risques d’inflation et de dicateurs pertinents, de réagir de façon adaptée change ne sont pas négligeables non plus, sur- pour maintenir un projet dans le périmètre tout dans le cas des projets forfaitaires. « objectif, délai, budget ». SV = BCWP – BCWS = EV - PV Nous écrivons ici divers symboles avec le suffixe « d » au lieu de « t » utilisé dans certaines publications, pour éviter toute confusion avec les règles de notation de cet article. 6 VANDEVOORDE S. & VANHOUCKE M. (2006), A comparison of different project duration forecasting methods using earned value metrics, International Journal of Project management, 24-4, pp.289-302 4

Pour se protéger du premier, une réserve budgétaire propre aux postes qui y sont sensibles peut être introduite lors de l’estimation initiale et faire l’objet d’un suivi régulier. Pour remédier au second, on aura recours à des clauses de révision des prix.

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Assemblée Générale Samedi 20 mars 2010 à 9h00 ORDRE DU JOUR ère

1 partie : Assemblée Statutaire 09h00 Accueil des participants 09h15 Rapport d'activité de l'exercice 2009 Approbation des comptes de l'exercice 2009 et décharge aux Administrateurs Approbation du Budget 2010 Fixation de la cotisation 2011 Élections statutaires 10h15 Pause-café

2e partie : Séance Académique 10h45 - 175 anniversaire de l’ULB par Prof. Dr Ir. Philippe Bouillard, Vice-recteur de l’ULB - La formation de l’ingénieur civil biomédical par Prof. Dr Ir. Alain Delchambre, Doyen de la Faculté de Sciences Appliquées à l’ULB - Question time 12h00 Cocktail apéritif e

BULLETIN D’INSCRIPTION à l’Assemblée Générale FABI 2010 Université Libre de Bruxelles - Institut de Physique- Auditoire DC2 206 - Avenue Depage 30 - 1050 Bruxelles Par e-mail : fabi@fabi.be, par fax : 02 734 53 15 - Par courrier à la FABI – Rue Hobbema 2 – 1000 Bruxelles

Nom et Prénom : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . AE : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Société : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Adresse : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Tél. : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Fax : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . E-mail : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . assistera Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . sera accompagné(e) de . . . . . . . personne(s) n’assistera pas Signature : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

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Fabi - Télévie « Il ne faut certainement pas lâcher ! » Prof. Ir. Arsène Burny

que nous avons faite dans le domaine de choix que nous avons pris, au départ. Il s’agit de la leucémie des enfants. En 1960, un enfant leucémique est laissé dans une pièce à part. On ne s’en occupe pas. La maladie est incurable. C’est bien établi : il ne faut pas s’en occuper. En 1989, on guérit déjà deux enfants sur trois, cela veut dire 66 %. Aujourd’hui, nous sommes audelà de 90 %. Donc, c’est un domaine qui a fait des bonds en avant. À côté de cela, évoquons la leucémie à grands globules blancs. Une leucémie tueuse également, il y a Pour mémoire – si cela s’avérait encore dix ans. On avait des chances d’en sortir en nécessaire –, Télévie est une vaste opération faisant des greffes de moelle osseuse, mais les de récolte d'argent au profit de la recherche greffes de moelle osseuse étaient une pracancérologique et de sensibilisation du public tique dangereuse. Ce l’est encore mais beauà la nécessité de développer la recherche coup moins. Une pratique qui tuait un certain pour assurer le progrès de la médecine. nombre de gens à qui on avait appliqué cette L'accent est mis sur les leucémies, cancers du greffe. Aujourd’hui, l’utilisation d’un médicasang, où les cellules cancéreuses peuvent être ment qui dérive directement de la biologie facilement prélevées et étudiées, ainsi d'ail- moléculaire permet à ces gens d’être des leurs que les cellules souches hématopoïé- individus absolument transformés. Des gens atteints, aujourd’hui, de cette leucémie chrotiques ou mésenchymateuses. nique à grands globules blancs sont des gens « Télévie a investi beaucoup dans la mise sur que l’on traite avec une pilule par jour, sans pied des plates-formes utilisant les micro-puces à effet secondaire, et des gens qui vivent une ADN, dans la recherche sur les voies de signali- vie absolument normale. sation et dans le financement de la participation de nos équipes à la recherche internationale sur les traitements contre les leucémies chez l'enfant et chez l'adulte », souligne, d’entrée, le Professeur Burny. « Le bilan est à la hauteur de la générosité du public, du dévouement des chercheurs et médecins et du courage et de la confiance de nos malades. L'horizon se dégage, la cancérologie repose sur des bases de plus en plus solides. Forte de ses succès, et enrichie par ses échecs, la cancérologie s'attaque maintenant aux tumeurs solides les plus agressives. »

Tel est le message du Professeur Arsène Burny à l’adresse de l’ensemble de tout un chacun, et plus particulièrement à l’attention de ses confrères ingénieurs. Pour que les fonds récoltés, en cette année 2010, par Télévie soient encore plus importants. Parce que cela est essentiel. « Le Journal des Ingénieurs » s’est entretenu librement et passionnément avec Monsieur Burny, alors que ce dernier soutient très énergiquement, comme au premier jour, cette 22e édition, en sa qualité de Président de la Commission Télévie du FNRS.

Plus de 90 % de guérison de la leucémie chez l’enfant ! Le Journal des Ingénieurs (JI) : – Quelles sont les avancées significatives apportées par 22 années de Télévie ? Prof. Ir. Arsène Burny (AB) : – La plus grosse avancée est indiscutablement celle Ce dossier FABI-Télévie a été réalisé avec le soutien de

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Fabi - Télévie On s’attaque au cancer de l’amiante !

L’ingénieur, acteur de la recherche contre le cancer

AB : – Troisième activité : les tumeurs du cerveau. On a, aujourd’hui, des cellules AB : – Il s’agit de pouvoir bien montrer que l’on va chercher dans le cordon qu’à condition de comprendre on peut ombilical, par exemple, en très grand venir à bout de tous les cancers. Voilà nombre. Elles poussent très bien en cull’objectif clair d’aujourd’hui. Deuxième ture. Ces cellules sont attirées par les objectif concret, pour lequel d’ailleurs cellules tumorales. Si vous injectez ces nous avons une expérimentation cellules dans la circulation sanguine d’une humaine qui est en route. Il s’agit du souris, elles passent ce que l’on appelle la fameux cancer de l’amiante qui, barrière entre le sang et le cerveau, cheaujourd’hui, tue avec un certain retard. minent dans le cerveau et sont attirées En effet, vous avez évolué dans l’amiante, par les cellules tumorales du cerveau. en 1950, et vous développez une tumeur JI : – Précisément, comment utiliser cette du poumon ou des enveloppes du pou- découverte ? mon, en 1990, soit 30 ans ou 40 ans après. Il y a en Belgique pas mal de vic- AB : – On charge ces cellules du cordon times du cancer de l’amiante et il y en ombilical avec un virus qui tue les cellules aura de plus en plus, dans les dix ans qui tumorales mais ne tue pas une cellule viennent. Parce que nous arrivons, à peu normale. Ce virus, vous le mettez sous le près, à l’époque où des gens qui ont, contrôle d’une structure que vous pouainsi, respiré de l’amiante tant et plus vez mettre en route par un antibiotique. l’ont fait il y a une trentaine d’années. Ce Les cellules ainsi chargées, vous les injecsont des gens qui sont donc très à tez aux souris. Par imagerie – et, là, interviennent les physiciens et les risques. C’est une activité importante. ingénieurs –, vous estimez le temps JI : – Qui pourrait encore être exposé aux nécessaire à ce que cette cellule passe de la circulation sanguine à la tumeur cérédangers de l’amiante, aujourd’hui ? brale que vous voyez. À ce moment-là, AB : – Apparemment, ce n’est pas vivre vous injectez de l’antibiotique à la souris. 20 dans un endroit où de l’amiante est Le virus s’exprime, est produit par la celcimentée dans le mur qui semble être lule de cordon ombilical, quitte la cellule inducteur d’un cancer de l’amiante. Ce qui le produit sans la tuer et entre dans qui est inducteur d’un cancer de ce type, la cellule tumorale et la tue. Voilà un c’est que des gens, par exemple, partici- domaine dans lequel pas mal d’expéripent à la destruction de vieilles struc- mentations commencent à se faire. Nous tures d’immeubles, de navires, etc. et bai- ne savons évidemment pas encore tout, gnent dans une ambiance d’amiante. Ils la car le cerveau d’un homme, c’est beaurespirent à pleins poumons. Ces gens-là coup plus grand que le cerveau d’une sont en grand danger. Dans la mesure où souris. Il faudra, peut-être, injecter ces les murs ne se désagrègent pas et ne constructions-là dans les ventricules deviennent pas de la poussière, apparem- intérieurs du cerveau. C’est possible. ment, les dangers sont à peu près nuls. C’est faisable, en tout cas. Ce sont des JI : – Quel est l’enjeu majeur d’aujourd’hui ?

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choses que l’on expérimente. Nous travaillons, pour le moment, sur des souris et sur des singes.

C’est maintenant qu’il faut mettre la gomme ! AB : – Il ne faut certainement pas lâcher. On commence à comprendre de mieux en mieux. C’est vraiment maintenant qu’il faut mettre la gomme. Il y a nécessité de continuer d’investir, de développer des infrastructures, des outils à même de pouvoir faire avancer la recherche, des outils les plus sophistiqués possibles que la science d’aujourd’hui met à notre disposition. Et cela va des mathématiciens aux biologistes les plus purs, en passant par de très nombreuses personnes qui mettent au point des systèmes que la cancérologie intègre. La cancérologie avale tout… JI : – Où en serions-nous, aujourd’hui, sans Télévie ? AB : – Il y aurait un grand manque… En 1989, nous avons demandé à un homme politique intelligent ce qu’il pensait de l’idée de lancer une opération de récolte d’argent pour la recherche sur le cancer. Cette personne nous a dit qu’il ne fallait pas, déclarant, alors, que la recherche n’intéressait personne. Cela ne lui était pas profitable, au plan électoral. L’homme s’était dit que le citoyen était indifférent à la cause. En 2009, 22 ans plus tard, Laurette Onkelinx lance un Plan Cancer. Et elle y croit. Elle ne trouvera pas devant elle des gens pensant différemment. JI : – Que s’est-il passé en 22 ans ? AB : – Télévie a existé. Plus personne ne vous dira, aujourd’hui, que la recherche ne sert à rien. On a commencé avec deux millions d’euros récoltés. Nous sommes au-delà de huit millions, aujourd’hui. Et je continue à me rendre en de nombreux endroits, en Belgique, pour informer les citoyens. Bien souvent, il faudrait être présent à trois endroits en même temps. Je suis donc entouré de collaborateurs, comme Ir. Luc Willems. Les gens vous attendent et vous demandent ce qui est fait avec leur argent. Ils s’intéressent… Ils questionnent : « qu’estce qu’on a fait cette année ? », « est-ce qu’on est un peu plus loin que l’année dernière ou que l’année d’avant ? », « vous êtes en interaction avec des chercheurs du monde entier ? », « vous ne répétez pas, pour la dixième fois, ce qui s’est fait ailleurs ? ». L’important, c’est que les gens s’intéressent. L’an passé, la chaîne RTLTVI a injecté 750 000 euros (30 millions de francs belges) provenant de ses fonds propres, dans la soirée de clôture qui a eu lieu à Namur. En outre, à longueur

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Fabi - Télévie Les ingénieurs doivent aussi évoluer et rester très éveillés ! JI : – L’engouement des ingénieurs est relativement faible, à l’égard de l’opération… AB : – Oui. C’est dommage, cela. Pourtant, les ingénieurs devraient être fiers d’un certain nombre de choses qu’ils ont faites. Mais, peut-être qu’ils sont tellement individualistes que ce qu’a pu faire un ingénieur électronicien n’intéresse pas du tout un ingénieur des constructions. C’est possible. Et pourtant, les ingénieurs doivent aussi évoluer et rester très éveillés. Pour ce faire, je crois en des académies. Ils n’y sont pas assez présents. D’ailleurs, l’Académie de Belgique vient seulement de fonder une section qu’ils ont appelée « Ingénierie et Société ». Je crois que c’est un bon endroit où les faire se rencontrer avec d’autres et un peu plus participer à la société dans laquelle ils sont. C’est bon.

d’années, pas moins de 8,51 personnes sont payées à temps plein, par la même chaîne, pour assurer le bon déroulement de l’opération. Des efforts qui sont consentis par une entreprise privée pour la recherche scientifique d’une communauté. Pour le grand public, Monsieur Burny est l’archétype du chercheur. À la télé comme dans les auditoires, l’énergie d’Arsène Burny soulève des montagnes. Président de la commission Télévie au Fonds national de la recherche scientifique, il se décarcasse pour drainer les euros nécessaires au financement de la recherche en cancérologie. Les sommes récoltées grâce aux téléspectateurs soutiennent les projets retenus par le FNRS. Professeur émérite de l’Université Libre de Bruxelles et de la Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux, Arsène Burny s’est consacré à la biologie moléculaire. Aujourd’hui, il est le messager de la recherche auprès du grand public. M. Burny est né à Mellery, le 22 octobre 1933. Il fut élu correspondant de

l’Académie Royales des Sciences, des Lettres et des Beaux-Arts de Belgique, le 31 mars 1984. Il en devint membre, le 3 mai 1997 et Directeur de sa Classe, en 2001. Le Professeur Burny est ingénieur agronome, diplômé de la Faculté de Gembloux (1958). Zoologiste, il était, jusqu’il y a peu, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles et à la Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux. De 1968 à 1972, il fut Professeur associé à la prestigieuse « Columbia University » de New York. Ir. Arsène Burny poursuit activement ses recherches dans les domaines de la cancérologie et du sida. Il est auteur et co-auteur de pas moins de 350 publications dans ces domaines (!).

Un parcours remarquable pour un homme exceptionnel. Propos recueillis par Pascal-Pierre Delizée

FABI-Télévie 2010 Nous comptons sur vous, cette année encore ! Chers collègues, L’opération « Télévie », que vous soutenez depuis plusieurs années, a permis de faire passer le taux de guérison des enfants leucémiques de 66 % à 90 %. Cela en 22 ans. Ce n’est pas encore suffisant. Il faut atteindre 100 %. La science d’aujourd’hui le permet. On identifie toutes les mutations du matériel génétique, toutes les anomalies d’expression des gènes et toutes les anomalies que portent les produits de ces gènes. Tout cela est possible grâce à l’apport des ingénieurs, des chimistes, des physiciens, des informaticiens, des statisticiens… Toutes personnes qui ne vous diront jamais qu’elles font de la recherche cancérologique (!). La cancérologie est un très bel exemple de science intégrative. Les progrès enregistrés dans la compréhension des leucémies servent de base pour une meilleure approche d’autres cancers : sein, prostate, intestin, poumon… Ces recherches très poussées donnent naissance à des nouveaux modes de raisonnement. La biologie des systèmes, par exemple, est un domaine tout neuf où la préoccupation majeure est l’identification des chemins suivis par un signal dans un réseau de communications très complexe. L’outil mathématique associé à la biologie est absolument requis. Cette dernière-née est venue s’ajouter à l’imagerie médicale, à la radiothérapie moderne et à toutes les techniques que la physique a développé. Le rôle des ingénieurs est primordial pour le progrès de la recherche cancérologique et pour l’acquisition des meilleures méthodes possibles pour soigner toutes celles et ceux qui en ont besoin.

Nous comptons sur vous, cette année encore ! Prof. Ir. Arsène Burny – Janvier 2010

Soyez généreux en versant votre don au n°001-3639997-51 du FNRS, Rue d’Egmont, 5 – 1000 Bruxelles, avec la mention « Télévie-FABI ».

Tout don de 30 € ou plus vous donnera droit à la déduction fiscale. L’attestation vous sera envoyée par le FNRS, début 2011.

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Fabi - Télévie Un arbre pour les 21 ans du Télévie et les 150 ans de la Faculté de Gembloux Pour marquer le coup d'envoi des manifestations marquant les 150 ans de la Faculté universitaire des Sciences agronomiques de Gembloux, récemment rebaptisée Agro Bio Tech (ULg), un arbre symbolisant le 150e anniversaire de la fac et la 22e édition du Télévie a été planté, en date du 2 décembre dernier. Une plaque commémorative a été inaugurée à proximité du chêne, jet prometteur du superbe chêne de Liernu.

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Le chêne et le marbre, pour protéger la Vie

En présence des autorités communales et régionales, parmi lesquelles la présidente du Parlement wallon, Mme Émily Hoyos, la stèle marquant ce double anniversaire a été dévoilée, à deux pas de ce chêne pour le moins particulier. Ce petit arbre prometteur n'est autre que le descendant du majestueux C'est notre confrère, le Prof. Ir. Arsène Grand Chêne de Liernu, arbre millénaire Burny, président de la Commission Télévie du représenté par sa confrérie qui s'active pour FNRS – « à tout seigneur, tout honneur » – le protéger et le valoriser. Ainsi, la confrérie qui a dévoilé cette stèle qui rappelle qu'il y a du Grand Chêne noue des contacts avec 150 ans, la faculté de Gembloux a été créée d'autres villes qui possèdent un de ces arbres pour pallier les problèmes de famine qui remarquables, pour créer la chaîne des sévissaient en Europe. chênes. Sur les centaines d'espèces que l'on Le lien qui unit agronomie et recherche retrouve à travers le monde, seules trois contre le cancer, par le truchement de l’indis- existent actuellement, dans notre pays. pensable Télévie – 89 projets et quelque Autre élément, et non des moindres (!), mis 166 chercheurs, en en valeur lors de cette plantation : le marbre 2009 (!) – est noir de Mazy que l'on retrouve dans des encore plus étroit. constructions aussi prestigieuses que le Taj En effet, c’est à Mahal ou le château de Versailles. Le Noir de Gembloux que sont Mazy, aujourd'hui encore extrait des carmenées des rières, reste une valeur sûre toujours apprérecherches sur la ciée et reconnue. C’est la société Merbesleucémie du mou- Sprimont qui a offert l'imposante plaque ton. Les avancées commémorative de ce double anniversaire, réalisées dans ces pour immortaliser ce désir commun d'apporexpérimentations ter des réponses concrètes aux problèmes permettent d'étu- de l'humanité. dier de nouvelles techniques pour Espérer vivre mieux… soigner le cancer « La faculté de Gembloux a été fondée en humain. 1860, à l’époque des grandes famines, en Europe. À ce moment, les gens partent vers les États-Unis et le Canada, pour trouver de nouvelles terres et espérer vivre mieux, espérer survivre », a rappelé Ir. Arsène Burny, Président de la Commission Télévie du FNRS. « Télévie démarre en 1989 quand la biologie moléculaire commence à exploser et où on se rend compte que c’est là qu’il faut labourer pour trouver des solutions au cancer, en général ». Pascal-Pierre Delizée

Le Journal des Ingénieurs n°127 - Février 2010

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Fabi - Télévie L’ingénieur s’est mis au service de l’humain en rencontrant le médecin Par Ir. PhD Pierre Bogaerts Molecular Biology Coordinator - Laboratory of Microbiology - Cliniques universitaires UCL – Mont-Godinne Ingénieur du vivant. Une expression bien étrange et pourtant, il s’agit bien d’un métier d’ingénieur, un métier pour ceux qui aiment comprendre, fabriquer et mettre la main à la pâte ou, plus exactement, dans la pâte, mais « du vivant » parce que son intérêt pour la vie et ce qui n’est pas simplement machine ou inerte est particulièrement aigu. Et dans toute la palette de spécialisations qu’offre le métier d’ingénieur du vivant, la biologie moléculaire est certainement la plus symbiotique entre l’aspect ingénieur « Lego » et l’aspect « décrypteur » du vivant. La biologie moléculaire est cette science qui étudie les pièces les plus essentielles de la cellule vivante, les acides nucléiques et les protéines, et qui décortique les mécanismes quasi « horlogiques » de leur fonctionnement et de leur interconnexion. La découverte de la structure de l’ADN – merci surtout à Rosalind Franklin ! – et ensuite des outils qui ont permis de le modeler et de le multiplier dans un tube à essai ont été une extraordinaire révolution pour le monde médical également. Grâce à la biologie moléculaire et au génie génétique, nous sommes aujourd’hui en mesure de détecter, d’identifier et de quantifier des pathogènes et des mécanismes de résistances aux antibiotiques, de manière fiable, à des vitesses inimaginables par le passé et qui permettent une réelle amélioration pour la santé. Donc, lorsque cet ingénieur rencontre un médecin et particulièrement un microbiologiste (le responsable des laboratoires cliniques de microbiologie), il se transforme alors en ingénieur pour la vie et il devient un acteur, un interlocuteur, un conseiller et un créateur dans le milieu médical. Son esprit pratique et d’organisation, sa capacité de travail et surtout son adaptabilité doivent faire merveille. Le médecin exprime ses besoins : « je dois détecter tels ou tels virus ou bactéries dans tels ou tels types de prélèvement », et l’ingénieur comprend la demande (ne riez pas !), développe le test, le valide et puis l’implémente en routine. Et quoi de plus gratifiant que de voir appliquer dans la vraie vie, à de vrais gens et pour leur bien-être, des tests que vous avez mis en place en quelques semaines. Le tout en un subtil mélange d’aspects scientifiques, techniques et médicaux. L’ingénieur s’est mis au service de l’humain en rencontrant le médecin. Et ça, finalement, ce n’est pas si mal, non ?

L’IBMM : 10 ans, seulement, et déjà 700 collaborateurs ! En 1999, l’Institut de biologie et de médecine moléculaires, IBMM était inauguré, au cœur du plateau de Gosselies, au « Pays de Charleroi ». Né grâce au soutien de l’Objectif1, l’institut de l’Université libre de Bruxelles (ULB) allie, aujourd’hui, excellence scientifique et dynamique socio-économique. Excellence scientifique, comme en témoignent les articles que ses chercheurs de la Faculté des Sciences et de la Faculté de Médecine publient dans les revues les plus prestigieuses – « Nature », « Science », entre autres. Comme en attestent encore les prix reçus ou les collaborations scientifiques nouées et les coordinations d’importants programmes de recherche : Pôle d’attraction interuniversitaire, Programme d’excellence CIBLES, projets européens, etc. L’IBMM est aussi un facteur d’attractivité, une vitrine pour la grande région de Charleroi et un acteur de développement socio-économique. En effet, il est établi au cœur du Biopark Charleroi Brussels South, articulé en cinq axes complémentaires : recherche, plateformes technologiques, valorisation/incubation, entreprise et formation. Avec pour voisins immédiats l’Institut de Pathologie et de Génétique (IPG) et la Cellule opérationnelle du pôle de compétitivité de la Région wallonne, BioWin, ce sont plus de 700 personnes qui travaillent, désormais, « en biomédical » sur l’Aéropole de Charleroi. En 10 ans, l’IBMM a tenu ses promesses et poursuit actuellement sur sa lancée : un centre d’imagerie multimodal verra prochainement le jour, sur le site, et un master spécialisé en physiopathologie moléculaire sera organisé, dès cette année. D’autres initiatives verront le jour, à plus ou moins brève échéance.

En octobre 2009, l’Institut de biologie et de médecine moléculaires a célébré ses 10 ans d’existence, à travers les exposés de scientifiques confirmés et de jeunes chercheurs. Belle opportunité de porter un regard sur la biologie et la médecine moléculaires d’aujourd’hui et de demain. Ce dossier FABI-Télévie a été réalisé avec le soutien de

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Fabi - Télévie

L’immunothéra

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Figure 1 : Schéma de la réponse immunitaire. La réponse innée comprend les barrières épithéliales (la peau par exemple), des populations cellulaires qui ingèrent les microbes (phagocytes) et des mécanismes cytotoxiques. La réponse adaptative est plus tardive et est médiée par des lymphocytes B sécréteurs d’anticorps et des lymphocytes T tueurs.

Le système immunitaire

stratégie efficace pour les éliminer rapidement (Figure 1).

Notre système de défense, appelé système immunitaire, est en général très efficace et comprend deux systèmes complémentaires qui agissent en séquence pour éliminer les microbes. Très rapidement, des cellules du système inné (qui peuvent agir sans activation préalable) tentent de neutraliser les microbes. Ces cellules sont les macrophages (littéralement « qui mangent des grosses particules »), les éosinophiles et les neutrophiles qui secrètent des substances toxiques. Si les microbes sont éliminés, la réaction immunitaire s’arrête là.

La vaccination découle de cette propriété : le vaccin « trompe » le système immunitaire en lui faisant croire qu’il s’agit d’une infection. Le système immunitaire s’active et développe une mémoire contre les microbes (non infectieux) du vaccin. Il sera donc prêt à éliminer très rapidement le vrai microbe, qui idéalement ne déclenchera pas de maladie.

Par contre, si l’infection persiste, les cellules du système adaptatif sont appelées à la rescousse, c’est-à-dire les lymphocytes T et B. Le système adaptatif, comme son nom l’indique, doit s’adapter à l’infection et être activé par les microbes. La différence essentielle entre les réponses innée et adaptative est que les lymphocytes sont spécifiques d’un antigène, d’un microbe bien particulier. Et donc, parmi l’armée de lymphocytes, seul un petit nombre est capable de reconnaître ce microbe. Suite à la rencontre avec celui-ci, les lymphocytes spécifiques vont être activés et se diviser en 2, 4, 8, 16, 32, etc. cellules qui toutes reconnaissent le même antigène. Un nombre important de lymphocytes en alerte sera donc capable de réagir lors d’une deuxième rencontre avec le même microbe. C’est le phénomène de la mémoire immunitaire. Le système de défense se souvient des microbes qu’il a rencontrés et développe une

Le système immunitaire adaptatif présente donc trois propriétés essentielles : il reconnaît spécifiquement les microbes, présente une mémoire et est capable de patrouiller dans l’organisme pour détecter les « dangers ». Ces propriétés suggèrent que l’utilisation du système immunitaire pour éliminer les tumeurs devrait permettre de créer une résistance spécifique de la tumeur (présentant donc des effets secondaires minimes), ubiquitaire (permettant de surveiller l’ensemble de l’organisme) et efficace à long terme (puisque le système garde en mémoire les microbes rencontrés).

Peut-on vacciner contre les tumeurs ? Il est clair aujourd’hui que le système immunitaire est capable de reconnaître et, dans certains cas, de rejeter des tumeurs in vivo. Un grand nombre d’antigènes associés aux tumeurs a été décrit depuis quelques années, en particulier par l’équipe du Professeur Thierry Boon à l’UCL, et cette découverte ouvre de nouvelles perspectives en immunothérapie. En effet, elle démontre que le système immunitaire peut reconnaître des cellules tumorales (cellules du soi « anormales ») comme des cellules à éliminer. Ces antigènes peuvent être des antigènes mutés ou non mutés, surexprimés par les cellules tumorales, de différenciation ou encore viraux par exemple. Ces observations démontrent que, théoriquement, l’immunothérapie est une approche envisageable.

Mécanismes de lyse des tumeurs in vivo Il est étonnant de constater que le mécanisme effecteur, c’est-à-dire la nature des cellules capables de lyser les tumeurs in vivo, est encore mal connu. Deux types de lymphocytes sont capables d’éliminer des microbes : les lymphocytes T Le Journal des Ingénieurs n°127 - Février 2010

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pie du cancer Par le Prof. Muriel Moser - Université Libre de Bruxelles Mécanismes inhibiteurs de la réponse antitumorale Certaines observations montrent que la différenciation de lymphocytes T activés ne suffit pas à induire une réponse immunitaire efficace. Des mécanismes régulateurs ont été mis en évidence au Figure 2 : Image d’un lymphocyte T tueur qui lyse sein des tissus tumoune cellule tumorale qui « explose » raux, qui peuvent inhiber l’action cytoet B. Les lymphocytes B secrètent des anti- toxique des lymphocytes. L’identification des corps qui, comme des flèches, peuvent circu- mécanismes moléculaires et cellulaires sousler dans l’organisme et neutraliser les tendant cette inhibition est indispensable afin microbes. Les lymphocytes T tueurs sont de pouvoir interférer et favoriser la résiscapables de lyser (faire éclater) des cellules tance anti-tumorale. infectées par un virus ou des cellules tumorales. Études cliniques De nombreux essais cliniques de vaccination De nombreuses observations, chez l’homme sont en cours, en Europe et aux États-Unis. et les rongeurs, suggèrent que les lympho- Les premiers résultats sont encourageants cytes T tueurs sont les acteurs principaux de mais suscitent de nombreuses questions qui la résistance anti-tumorale (Figure 2). devront être résolues pour augmenter l’effiL’absence de lymphocytes T ou de méca- cacité de cette nouvelle approche. En effet, nisme cytotoxique dans des souches de sou- seul un petit nombre de patients développe ris mutantes résulte en une augmentation de une réponse efficace permettant une régresla croissance de tumeurs transplantées ou sion tumorale à long terme. Dans certains spontanées. Chez les patients cancéreux vac- cas, des métastases régressent, alors que cinés, une corrélation a pu être établie entre d’autres progressent. La vaccination doit régression tumorale et présence de lympho- donc être optimisée, en se basant sur l’étude cytes T cytotoxiques spécifiques de la de la régulation positive et négative de la tumeur. Cependant, d’autres résultats de la réponse anti-tumorale. littérature mettent en évidence le rôle de populations cellulaires distinctes et il n’est Conclusion donc pas clair à ce jour si une seule populaLa stimulation de la réponse immunitaire tion « grignote » la tumeur ou si une collaboanti-tumorale (immunothérapie) permettrait ration entre différents types de cellules est idéalement d’induire une résistance spécirequise. fique de la tumeur et de longue durée, en évitant tout effet secondaire qui hypothèque la Quelques anticorps sont administrés aux qualité de vie des patients. Elle pourrait aussi patients aujourd’hui, et inhibent la croissance être complémentaire à d’autres thérapies de tumeurs bien définies. Par exemple, l’anti- (chimiothérapie, radiothérapie, chirurgie). corps anti-CD20 (Rituximab), dirigé contre Cependant, des études complémentaires une molécule exprimée à la surface des lym- sont indispensables afin de tenter d’augmenphocytes B, est utilisé en traitement de ter la différenciation de lymphocytes tueurs patients atteints de lymphome (une tumeur et de bloquer les mécanismes qui freinent des lymphocytes B) et améliore la survie de leur action. façon significative. De même, l’anticorps humanisé anti-HER2 (Herceptine) entraîne des régressions tumorales objectives chez des patientes atteintes de cancer du sein métastatique surexprimant HER2. Ce dossier FABI-Télévie a été réalisé avec le soutien de

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Professeur Muriel Moser Mme Moser est Docteur en Sciences et travaille actuellement dans le domaine de l’immunologie. Elle est également Directeur de Recherche au sein du FNRS (Fonds National de la Recherche Scientifique), au sein du Département de Biologie moléculaire. Initialement, elle a suivi une formation en physiologie animale à l’Université Libre de Bruxelles (diplômée en 1977, avec la plus grande distinction). Elle est Docteur en physiologie animale, depuis 1983. Elle a effectué un post-doctorat aux ÉtatsUnis, de 1984 à 1986.

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Fabi - Télévie L’immunothérapie permettrat-elle d’éradiquer le cancer ? Réel espoir pensait qu’on travaillerait sur un court terme. Ce qui n’est pas le cas. L’approche est plus compliquée. Je pense qu’on a montré la faisabilité de cette méthode : le système immunitaire est capable de rejeter les tumeurs mais, pour le moment, chez un très petit nombre de patients. Donc, la question, évidemment, est de comprendre pourquoi. Il y a deux questions absolument essentielles. Prof. Muriel Moser (MM) : – Depuis Première question : quelle est la réponse quelques dizaines d’années, on a fait des immunitaire qui est capable de rejeter les progrès considérables qui ont permis de tumeurs (réponses qui pourraient être montrer que l’approche d’immunothéra- différentes selon les tumeurs) ? Quelles pie est faisable. Les premiers antigènes sont les cellules du système immunitaire tumoraux ont été découverts dans les que nous voulons activer le plus possible années 80. À ce moment-là, ceux-ci afin qu’elles soient capables, ellesétaient reconnus par le système immuni- mêmes, d’éliminer les tumeurs sans qu’il taire. Dès lors, tous les immunologistes y ait d’autres chimiothérapie ou radioet cancérologistes se sont dit qu’il serait thérapie ? Deuxième chose : pourquoi relativement facile de trouver un vaccin cela ne fonctionne-t-il que chez un petit contre le cancer. nombre de patients ? Il semble qu’il y ait 26 Une approche assez idéale… un frein. Ce frein peut être, par exemple, dû à une population de lymphocytes Le Journal des Ingénieurs (JI) : – Pourquoi dérégulateurs, qui inhibent, au sein de la imaginer un vaccin contre le cancer ? tumeur même, la réponse immunitaire. MM : – Les approches classiques du trai- Donc, il faut comprendre quelle est la tement du cancer sont basées sur le réponse immunitaire efficace qui, elleciblage de cellules tumorales qui prolifè- même, sera capable de grignoter la rent plus que d’autres cellules. Donc, on tumeur in vivo. Et, d’autre part, y a-t-il un leur donne des produits qui permettent frein ? Si oui, quel est le mécanisme d’inhiber, en particulier, les cellules qui se moléculaire afin qu’on puisse le bloquer. divisent plus (davantage). Ce qui veut Je m’intéresse de très près au sujet dire, évidemment, qu’il y a des effets depuis une quinzaine d’années. C’est vrai secondaires majeurs, tels que la perte de que les progrès ont été moins spectacucheveux et des problèmes intestinaux, laires qu’on l’imaginait. Mais, petit à petit, notamment. Effets qui hypothèquent la on comprend quand même qu’il y a un vie des patients. Dès lors, l’immunothéra- problème. On arrive à cibler ce propie serait théoriquement beaucoup plus blème avec de plus en plus de précision, agréable pour le patient parce qu’il n’y pour essayer de voir ce qu’on peut faire aurait pas d’effet secondaire. En effet, pour le résoudre. l’immunothérapie, c’est le fait d’activer le système immunitaire afin qu’il rejette lui- Doubler les moyens ! même les tumeurs. Le gros avantage réside dans le fait que cette technique JI : – Les résultats se font-ils attendre du fait est ciblée. Elle est spécifique à la tumeur d’un manque éventuel de moyens ? et d’autres tissus ne seront pas touchés. MM : – Je pense que si nous pouvions En outre, il y a une mémoire immunitaire doubler les moyens, ce serait remarquaà long terme, ce qui permet d’imaginer ble. Je pense que nous pourrions augqu’on pourra avoir une résistance de menter notre efficacité. Mais, nous avons très longue durée, chez le patient. Donc, déjà un soutien de Télévie. Il ne faut pas il s’agit d’une approche assez idéale. oublier que cela permet de doubler le nombre de chercheurs travaillant dans JI : – À quelle stade en est-on actuellement les domaines de la cancérologie et de dans cette voie de recherche ? l’immunothérapie, en Communauté franMM : – Justement, au moment de la çaise. Nous avons également un soutien découverte des antigènes tumoraux, on du Fonds contre le cancer. J’imagine que

Nous nous sommes entretenus, à ce sujet, avec le Prof. Muriel Moser, chercheur en ce domaine très pointu, au sein de l’IBMM, Institut de Biologie et de Médecine Moléculaires.

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si au lieu d’avoir deux personnes qui travaillent, dans ce laboratoire, on en avait quatre, on irait sans doute plus vite. On pourrait aussi travailler sur plusieurs tumeurs, en parallèle. JI : – Vous aimeriez aller beaucoup plus vite… MM : – Oui, bien sûr, c’est frustrant. Parce qu’on voit, autour de nous, de plus en plus de personnes qui sont atteintes de cette maladie et qui, malheureusement, parfois, disparaissent. Alors qu’on sait que « ça » devrait être faisable. D’un autre côté, on sait très bien que la recherche scientifique est complexe. On sait très bien que la question, en particulier les traitements contre le cancer en se basant sur le système immunitaire, est extrêmement complexe. Qu’il y a toutes sortes de circuits de régulation positifs et négatifs. Donc, nous ne sommes pas étonnés mais, bien sûr, on aimerait aller beaucoup plus vite. JI : – La Belgique fait-elle figure de bon élève en matière de recherche en immunothérapie contre le cancer ? MM : – Je pense que la Belgique peut être extrêmement fière. Parce que c’est en Belgique, grâce au Professeur Thierry Boon et à son équipe, que les premiers antigènes tumoraux, chez l’Homme, ont été découverts. Je pense qu’effectivement, la recherche a évolué plus lentement, après. Mais, elle a évolué plus lentement partout. Aussi bien en Europe qu’aux États-Unis. Et nous avons, pour l’instant, des équipes – en particulier, toujours celle du Professeur Thierry Boon et ses collaborateurs – qui sont vraiment à la pointe de la recherche. Nous collaborons beaucoup avec eux. Nous avons aussi un projet européen, « Cancer Immunothérapie », qui rassemble plusieurs dizaines de laboratoires, projet dont le but est, justement, d’essayer d’avancer et d’optimiser cette approche d’immunothérapie du cancer. Propos recueillis par Pascal-Pierre Delizée

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Enquête La rémunération des ingénieurs en 2010 Évolution récente du salaire des tant sera adapté à l’évolution de cet indice santé, conformément aux dispositions légales ingénieurs

en matière de salaires. Les dernières enquêtes sur les rémunéracompte tions des ingénieurs, en 1999, 2001, 2003 et Le salaire mensuel correspondant, e tenu de l’usage du 13 mois et des congés 2005 et 2007, indiquaient une chute significapayés, est de 39.000/13,92 = 2.800 €. tive du pouvoir d’achat des jeunes engagés. Cette tendance était préoccupante car elle conduirait à terme à une désaffection des Compléments de rémunération jeunes envers un métier pourtant essentiel Il convient d’accorder à l’ingénieur divers pour la vie économique du pays. Si les entre- avantages complémentaires. Les principaux prises voulaient continuer à attirer les jeunes sont : talents, il leur fallait réagir vigoureusement – l’accès à un plan de pension à prime fixée contre cette tendance. (de 10 à 15 % du salaire mensuel brut), généralement avec participation de l’emApparemment, notre appel lancé en début ployeur et de l’employé. Lorsque l’ingé2007 a été entendu, puisque les enquêtes nieur quitte son employeur, les droits de 2007, 2008 et 2009 montrent une tendance pension résultant de la cotisation patronale au redressement, que le contexte soit favoralui reviennent de plein droit. ble ou non aux ingénieurs. Pour les sociétés qui n’ont pas pris de dispoRémunération minimum de sitions relatives à la pension complémentaire, base les rémunérations dont question ci-dessus Il convient d’accorder, à partir du 1er janvier devraient être majorées de 10 à 15 % de 2010, aux ingénieurs civils et aux bioingé- façon à permettre à l’ingénieur de constituer nieurs entrant en activité dans le secteur lui-même son complément de pension. privé, un salaire annuel brut minimum de – assurance maladie/hospitalisation 39.000 € correspondant à l’indice « santé » – chèques repas anticipé au 31/12/2009 soit 110,96. Ce mon- – voiture de société (44 % en bénéficient)

La nouvelle rémunération annuelle brute de l’ingénieur débutant : 39.000 € (2.800 €/mois) – GSM (54 % en bénéficient) – PC Certains sont moins fréquents : autres types de chèques, internet, frais de téléphone, frais de représentation, produits de la société, congés supplémentaires, assurance revenu garanti… Outre le treizième mois dont il est question ci-dessus, il est également d’usage d’accorder une gratification dont le montant varie en fonction des mérites personnels ainsi que des résultats de l’entreprise.

Enquête « Jeunes Ingénieurs » Nous publions ici les résultats d’une enquête lancée en novembre 2009 auprès de tous les ingénieurs des promotions 2008 et 2009. 230 ingénieurs y ont répondu dont plus de 37 bioingénieurs (nombre exact inconnu car il n’est pas possible de distinguer les bioingénieurs des ingénieurs civils pour l’AIrBr). Ils représentent 14 % de la population consultée. 87 % estiment que leur emploi correspond à leur formation. À noter que 13 % des réponses sont incomplètes sur l’un ou l’autre caractère.

Salaire mensuel brut Les résultats ci-dessous concernent la population statistiquement homogène des CDI et CDD travaillant à temps plein dans les secteurs privé et public autonome, soit 133 réponses. À noter que 14 % de cette population déclarent ne pas bénéficier d'avantages complémentaires. Ce pourcentage s’élève à plus de 25 % si l’on considère l’ensemble des secteurs.

Temps d’attente avant le premier emploi Par convention, ce temps est calculé par différence entre le mois d’engagement et le mois de juillet de l’année de promotion. Exemple pour un Ir. diplômé le 15/7/2008 et engagé le 1/9/2008 : temps d’attente = 97 = 2 mois. Ce mode de calcul est « sévérisant » puisqu’il allonge artificiellement le temps d’attente pour les diplômés de seconde session. Le graphique ci-contre donne le pourcentage de jeunes diplômés ayant obtenu leur premier emploi en x mois. Il faut faire une distinction entre les diplômés 2009 pour lesquels l’horizon est limité à 5 mois et les diplômés 2008 dont l’horizon est étendu à 17 mois. On constate que 23 % des répondants 2008 n’avaient pas trouvé d’emploi après 5 mois tandis que seulement 15 % des répondants 2009 sont dans la même situation. Ces données incluent les répondants n’ayant pas trouvé d’emploi au 1/12/2009 à savoir 1 pour la promotion 2008 et 16 pour la promotion 2009.

Courbe de répartition du salaire mensuel brut à l’engagement

% de mise au travail de la population active

Introduction

mois d'attente à partir du 1er juillet

Temps d’attente avant le premier emploi

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Succès de foule pour

«Objectif Co 921 visiteurs au premier salon de la communication pour les PME et indépendants Difficile de trouver une place de parking aux alentours du château du Lac, à Genval, ce jeudi. Plus de 900 personnes ont assisté à « Objectif com », le premier salon de la communication pour les PME et indépendants. Un indéniable succès pour les organisateurs, l’UCM (Union des Classes Moyennes) et InnovaTech, l’opérateur méthodologique wallon en management de l’innovation technologique. « Une affluence qui prouve le besoin d'informations en la matière », souligne le journaliste Xavier Attout dans « Le Soir » et « Vers l’Avenir ». « Ce succès de foule montre le réel besoin pour les entreprises », se réjouit le président de l'UCM, Pierre Vandergeeten. « On touche un créneau qui est indispensable pour les PME. Car un chef d'entreprise ne pense pas à bien communiquer. Alors que c'est essentiel. Cela peut offrir de nouvelles perspectives pour une entreprise. Surtout en temps de crise. Améliorer sa communication, c'est du développement économique.» « Cela prouve le besoin en la matière », ajoute Axel Neveux, directeur d’InnovaTech. « La communication est trop souvent négligée par les entreprises. Elles ne savent pas se présenter simplement. Elles ne savent pas non plus vulgariser leur message. L’information à destination de la société est oubliée. C’est un réel frein au développement de chaque entreprise. Ce salon doit aider les entreprises à s’exprimer. On donne aux visiteurs toutes les cartes pour progresser. Bien communiquer permet de sortir du lot ». Et c’est tout particulièrement vrai pour les entreprises créant de nouveaux produits, de nouveaux procédés, actives sur de nouvelles niches de marché, à l’export. Les ingénieurs le savent bien. Le « Journal des Ingénieurs » était d’ailleurs l’un des partenaires médias de ce salon. Quatorze ateliers pratiques, six conférences et onze speed coachings étaient au programme. Difficile donc de ne pas ressortir de ce salon avec différentes clés pour améliorer sa communication. « D'autant que les orateurs étaient de qualités », ajoute Xavier Attout. Au vu du succès, Pierre Vandergeeten a déjà annoncé qu'une seconde édition sera programmée l'an prochain.

De gauche à droite : Hugues Desmecht, patron de Laserco DT, Christophe Wambersie, Secrétaire Général de l'UCM, et Philippe Crêteur, d'InnovaTech

Une PME sur deux sans stratégie de communication La majorité des patrons de PME est consciente de l'importance de la communication. Pourtant, à peine la moitié d'entre eux se donnent les moyens d'élaborer une stratégie claire et définie. Pour offrir aux entrepreneurs des solutions efficaces et pragmatiques en termes de communication, l'UCM et InnovaTech, avec le soutien du Ministre wallon de l'Économie et des PME, ont organisé Objectif Com, le premier salon de la communication professionnelle, qui s’est tenu le 21 janvier dernier à Genval. Dans le cadre du premier salon dédié à la communication, Objectif Com, les organisateurs, l'UCM et InnovaTech ont demandé à l'institut d'étude de marché Dedicated Research de mener une enquête sur la perception des PME vis-à-vis de la communication. Au total, 191 PME wallonnes et bruxelloises ont été interrogées sur leurs convictions, leur stratégie, les moyens utilisés, les résultats, les budgets consacrés et leurs intentions. C'est unanime, les indépendants et chefs de PME interrogés (95 %) reconnaissent l'importance de la communication sur le développement commercial de leur entreprise. Une proportion tout aussi importante (90 %) considère qu'une bonne communication est le résultat de l'utilisation de plusieurs supports différents. Toutefois, près de la moitié des patrons de PME admettent que leur stratégie de communication n'est pas claire et bien définie. Ils se concentrent surtout sur des supports de communication de « base ». Parmi les plus utilisés, on retrouve en tête la carte de visite, le logo, le site internet et la plaquette de présentation. 38 % des PME sondées ont


Event & News

Ingénieurs mag - 2/2010

m» fait appel à un graphiste pour développer une identité visuelle. Quant aux actions menées, on constate qu'une PME sur deux a participé à un salon et que 43 % des PME utilisent le mailing ciblé. À noter que 90 % des PME jugent l'organisation de journées portes ouvertes et d'événements pour les clients parmi les techniques de communication efficace. Les patrons de PME communiquent surtout pour augmenter leur notoriété (65 %), augmenter les ventes (63 %) et élargir leur réseau (50 %). Seulement 20 % d'entre eux communiquent pour lancer un nouveau produit ou service. On tombe à 9 % quand il s'agit d'annoncer un événement. Et quand une communication n'atteint par les résultats escomptés, plus de 20 % considèrent que c'est par manque de stratégie (pas de plan média, pas de définition claire de la cible, pas d'objectifs clairs) et pour 15 % des sondés, c'est plutôt une question de budget.

de communication en les confiant à un membre de son personnel. Le recours à l'extérieur ne passe pas nécessairement par une agence de publicité ou de communication. Il peut s'agir d’un studio de graphisme, d'un copywriter indépendant, d'un imprimeur, etc. Attaché de presse, coach et consultant ne semblent pas encore bien introduits dans le milieu des PME. En moyenne, une entreprise sur dix fait appel à leurs services. Dans le futur, une entreprise sur deux n'envisage pas de faire évoluer sa stratégie de communication en intensifiant ou en diversifiant ses investissements en communication. Les PME qui comptent investir vont essentiellement le faire via des moyens de communication modernes. L'e-mailing ciblé et la newsletter sont les approches privilégiées. L'organisation d'un événement pour les clients retient également toute l'attention.

De gauche à droite : le ministre wallon Jean-Claude Marcourt, présentant à la presse Objectif Com, le directeur d'InnovaTech Axel Neveux et Hugues Desmecht, patron de la société Laserco DT

Justement, côté budget, on reste dans des tranches raisonnables. 45 % des PME consacre un budget annuel moyen compris entre 1 et 5.000 euros. Et environ un quart d'entre elles dépensent entre 5.000 et 10.000 euros pour leur communication. Pour un quart des entreprises, ça ne représente que 1 % de leur chiffre d'affaires. Certainement par souci d'économie, une PME sur deux assure elle-même ses missions

En conclusion, les indépendants et chefs de PME ne sont pas hermétiques à la communication, au contraire. Ils sont parfaitement aux faits des possibilités offertes par les nouvelles technologies et la plupart d'entre eux utilisent différents supports (cartes de visite, sites internet, newsletter, etc.). Le budget dépasse rarement 10.000 euros et ils réalisent en interne ce qui peut l'être. Si la communication fait partie intégrante de leur projet global, peu d'entre eux définissent une stratégie claire et à long-terme. Le salon Objectif Com vise à apporter des réponses concrètes et sur mesure aux entrepreneurs (www.objectifcom.be)

De gauche à droite : Axel Neveux, Directeur d'InnovaTech et Kevin Pomeranc, Client Service Director chez Dedicated Research

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Event & News

Ingénieurs mag - 2/2010 L’A.I.A. vous invite gracieusement, le mercredi 31 mars 2010, à une Journée-Conférences

Avantages et inconvénients de quelques énergies alternatives Voor- en nadelen van enige alternatieve energiebronnen Programme 09h30 : Accueil des participants 10h00 : Introduction par le Président de l’A.I.A. 10h10 : Inleiding: Energieën en hun relatieve belangrijkheid, door Prof. em. R. Weynants 11h00 : La fission nucléaire, par Prof. e.r. G. Demortier 12h00 : Nucleaire fusie, door Prof. M. Van Schoor 13h00 : Standing lunch – Sandwiches 14h15 : La problématique éolienne en Belgique, par Ir. G. Van Velthoven 15h15 : Impact van windturbines op radarbeelden, door Prof. E. Van Lil 16h15 : Impact des grands projets d'engineering sur les paysages, par Ir. D. Guerrier 17h00 : Clôture par le Président de l’A.I.A. 17h15 : Cocktail offert par l'A.I.A.

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La Société Européenne des Ingénieurs et des Industriels (SEII) nous annonce l’organisation des évènements suivants :

Déjeuner-conférence le 26/2/2010

La politique européenne de fret ferroviaire Par Karel Vinck, Coordinateur du projet ERTMS (European Railway Traffic Management System) de la Commission européenne Il nous fera découvrir un volet essentiel de la politique européenne car la bonne circulation des marchandises entre les pays de la communauté est un enjeu crucial pour son développement économique.

Déjeuner-conférence le 26 mars 2010

L’extension du temps de vie des centrales nucléaires belges et ses conséquences sur les déchets nucléaires Par Robert Leclère, Administrateur Délégué de Synatom et Président du Forum Nucléaire Belge

Inscription nécessaire

La société Synatom gère l'ensemble du cycle du combustible pour les centrales nucléaires belges. Ceci intègre la gestion du combustible usé depuis son déchargement du réacteur jusqu'à sa mise en dépôt profond.

par e-mail : elmar.recker@rma.ac.be ou par courrier : Secrétariat de l’A.I.A. 30, av. de la Renaissance – 1000 Bruxelles

Ces déjeuners-conférences auront lieu à 12h00, à l'International Club Château Sainte-Anne, rue du Vieux Moulin 103 à 1160 Bruxelles (tél. : 02 660 29 00)

Plus d’info : www.aia-rma.be

Demi-journée d’étude organisée avec le concours du Centre de Recherches Routières

La rénovation des égouts : méthodes actuelles de diagnostic et de réparation Le 26 février 2010 de 9h30 à 12h30 suivi d'un buffet sandwichs Lieu Auditorium du Centre de Recherche Routière (CRR), Fokkersdreef 21 à 1933 Sterrebeek Dans la plupart des centres urbains, le réseau d’égouts est plus que centenaire, avec localement des problèmes importants de vétusté se traduisant par des pertes hydrauliques et des pollutions. Les techniques de rénovation sont multiples et offrent de nombreux avantages aux riverains et utilisateurs de la voirie, pour autant qu’elles soient adaptées aux circonstances locales. Cette demi-journée sera consacrée à quelques unes de ces techniques et leurs particularités de mise en œuvre. Intéressé ? Faites-nous signe à l’adresse : fabi@fabi.be

Informations et inscriptions : www.seii.org

Conditions d’intervention des Ingénieurs-Conseils Depuis plusieurs dizaine d’années la FABI (Fédération Royale d’Associations Belges d’Ingénieurs Civils, d’Ingénieurs Agronomes et de Bioingénieurs) et la KVIV (Koninklijke Vlaamse Ingenieursvereniging) associées au sein de la CIr (Confédération Belge des Ingénieurs Civils et des Bioingénieurs) publient des fascicules de définition des missions des Ingénieurs-Conseils. Ces fascicules sont établis et mis à jour par un groupe de travail composé d’ingénieurs civils membres de la FABI ou de la KVIV actifs dans le domaine de l’ingénierie ou représentant les administrations Fédérales et Régionales compétentes en matière d’infrastructures et de bâtiments. Les contenus de ces fascicules sont progressivement devenus les textes de référence de la profession. Au cours de ces dernières années, les associations professionnelles des différents secteurs d’activités ont progressivement pris de plus en plus d’importance et la Commission Européenne souhaite que ces associations précisent les services rendus par leurs membres. C’est dans cette optique que l’ORI (Bureau d’ingénierie et de consultance) association professionnelle du secteur de l’Ingénierie de la construction s’est associé en 2008 à la FABI et la KVIV pour poursuivre ensemble la tâche de définition de missions. Le premier fascicule « Conditions Générales » de cette nouvelle édition est à présent disponible. Prochainement, un fascicule « Étendue des Services » complètera les aspects généraux tandis que les fascicules précisant le contenu des missions spécialisées seront réédités. Plus d’informations : www.fabi.be rubrique : Questions Professionnelles


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Ingénieurs mag - 2/2010

Projets primés au 2020challenge Les projets « Immeuble Infrax à Torhout », « Bureau de Police de Schoten » et « Complexe Sportif de Maldegem » ont été primés au concours 2020challenge, ouvert aux bureaux d’ingénierie belges et organisé par les associations KVIV, FABI et ORI et le Bureau de Communication Palindroom. La proclamation des résultats de cette compétition a eu lieu à Anvers le 19 novembre 2009 en point d’orgue du Salon professionnel easyFairs : Construction industrielle et Projets immobiliers. Prix du Public : Immeuble de bureaux Infrax à Torhout C’est par 848 voix sur 2.802 votes exprimés que le public a choisi le lauréat. Le prix principal du 2020challenge a été remis au Bureau VK Engineering par Bernard Gilliot, Président de l’ORI. Pour ce projet du bureau Crepain Binst Architecture, VK Engineering a réussi à réunir de façon optimale différentes techniques innovantes telles que le stockage d’énergie par forage, les pompes à chaleur, l’activation thermique du béton et les panneaux photovoltaïques. Prix de la Presse : Bureau de Police à Schoten Il s’agit d’un cas d’école en matière d’intégration. Parmi les éléments remarquables de ce bâtiment « basse énergie », la ventilation est effectuée de façon naturelle et novatrice à l’aide de fenêtres motorisées. Le prix de la presse a été remis à Arcadis Belgium par Kim Bennoot du Bureau de rédaction INK.

Prix des Professionnels : Complexe Sportif de Maldegem Arcadis Belgium et le bureau d’architecture Van Acker & Partners se sont associés pour proposer un projet hors du concept traditionnel « Black Box » de ces installations. La lumière du jour est en effet diffusée par le côté nord tandis qu’il est largement fait appel aux sources d’énergie renouvelable telles que boilers solaires et cellules photovoltaïques intégrées à la toiture circulaire.

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Le prix des Professionnels a été remis au lauréat par Ir. Maximilien Le Begge, Secrétaire Général de la FABI. Deux autres projets figuraient parmi les nominés : le projet Aéropolis II à Bruxelles proposé par le bureau Cenergie et le bâtiment des bureaux Bayer à Diegem présenté par Ingenium. Une présentation de tous les projets présentés à ce concours est disponible sur www.2020challenge.be Le bureau de police de Schoten


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Ingénieurs mag - 2/2010

La lutte contre la contrefaçon dans la pratique Comment les entreprises et les pouvoirs publics peuvent unir leurs forces ? Le SPF Économie, P.M.E., Classes moyennes et Énergie organise en collaboration avec Sirris (Centre collectif de l’Industrie technologique belge) ce séminaire

le 11 mars 2010 de 9h15 à 14h00 au City Atrium C, rue du Progrès 50, 1210 Bruxelles. M. Régis Massant, Président a.i. du SPF Économie et M. Vincent Merken, Directeur général de la Direction générale de la Qualité et de la Sécurité, ont le plaisir de vous convier à ce séminaire. Objectif du séminaire La contrefaçon des produits : un phénomène en pleine croissance qui dérègle la concurrence et détériore les intérêts des entreprises de nombreux secteurs. Les produits contrefaits n’offrent en outre pas les mêmes garanties que les produits authentiques en termes de sécurité ou de respect des normes environnementales et des exigences réglementaires. Au début du séminaire, les participants recevront une introduction sur le thème de la contrefaçon. Différents aspects de la lutte technologique contre la contrefaçon (l’intégration de la technologie du marquage dans des produits permettant de les authentifier) seront ensuite abordés. D’une part, les participants seront informés des systèmes de marquage existants. Les entreprises Philips et Zetes témoigneront, dans ce contexte, de leur façon de mener la lutte contre la contrefaçon. D’autre part, la douane exposera en outre sa manière de procéder pour déceler la contrefaçon et présentera les outils d’authentification de produits dont elle dispose pour ce faire. Enfin, la conférence tentera de dresser un aperçu des possibilités dont disposent les entreprises et la douane dans la lutte technologique contre la contrefaçon, afin d’aider les entreprises à faire les bons choix. Inscription gratuite auprès de :

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Martine Amand (Account manager) - SPF Économie, P.M.E., Classes moyennes et Énergie Service d’encadrement Communication opérationnelle - Tél. : 02 277 74 85 - E-mail : externcom@economie.fgov.be

La Sarteline Dimanche 28 mars à 15h00 Espace Senghor (Faculté de Gembloux)

Chorale de 80 choristes qui chantent les succès des années 70 en chanson française au profit du Télévie.

Quand les grands comptes se « repoudrent » chez Precis Select C’est Wallon et c’est une première mondiale : après 10 ans de recherche et développement, la SA Precis Select (PrS), une PME de Manage, vient de mettre au point un procédé industriel permettant de calibrer des poudres sèches ultra-fines (une gamme allant de 1 à 50 μm) tout en préservant leurs propriétés intrinsèques (physicochimiques, morphologiques, surfaces spécifiques…) grâce à l’absence de toute turbine et à un travail sous atmosphère contrôlée. Un procédé unique au monde et absolument essentiel pour des secteurs tels que ceux de la chimie fine, de l’automobile, des conditionnements en aluminium, de la cosmétique, de l’électronique, de l’aéronautique, du biomédical, du textile ou encore des énergies renouvelables. Des secteurs eux mêmes très innovants, particulièrement attentifs donc aux nouvelles exigences environnementales et énergétiques (la peinture en poudre pour le secteur automobile), à la qualité des surfaces (le biomédical et l’aéronautique), à l’usage contrôlé de matériaux rares et chers. Un process haut de gamme, automatisé, qui se positionne sur des marchés de niche high-tech à forte valeur ajoutée. Et, cerise sur le gâteau, Precis Select offre, pour les gros projets, un service in situ et sur mesure. En entreprise, la société de Manage propose le management total des opérations de sélection granulométrique ! Plus d’infos : Thierry PLOTTON - Sales & Marketing Mgr PRECIS SELECT S.A - Parc Industriel 1 - B-7170 Manage Phone : +32 (0) 64 52 12 23 - www.preciselect.com


Event & News

IngĂŠnieurs mag - 2/2010 Ă des mĂŠtiers et Ă des niveaux hiĂŠrarchiques longtemps rĂŠservĂŠs aux hommes.

Après-midi d’Êtude co-organisĂŠe par ULg – Gembloux Agro-Bio Tech (Prof. M. Sindic) et l’AIGx (Ir. R. Merz – PrĂŠsidente) dans le cadre du 150e (ULg-GxABT) et du 120e (AIGx) Anniversaire :

Le mardi 30 mars 2010 Ă partir de 13h15

ÂŤ Femme bioingĂŠnieure : dĂŠfis et rĂŠalitĂŠs Âť Gembloux - Espace Senghor Cette demi-journĂŠe a pour objectif de faire le point sur le mĂŠtier d’ingĂŠnieure en 2010 et les dĂŠfis Ă relever. Bien que axĂŠe sur la carrière professionnelle des femmes, cette après-midi est ĂŠgalement ouverte Ă tous ceux qui travaillent au quotidien avec des collègues fĂŠminines ou qui sont amenĂŠs Ă diriger ou Ă ĂŞtre dirigĂŠs par des femmes. Accepter l’ÊgalitĂŠ des genres est un ĂŠtat d’esprit. Aujourd’hui, les femmes poursuivent des scolaritĂŠs jusqu’au plus haut niveau de formation ; elles reprĂŠsentent près de la moitiĂŠ de la population active et accèdent

Toutefois, les difficultĂŠs rencontrĂŠes par les femmes dans leur trajectoire professionnelle peuvent subsister ; elles sont plus souvent que les hommes confrontĂŠes au chĂ´mage, aux emplois prĂŠcaires, au temps partiel contraint, et souvent moins bien rĂŠmunĂŠrĂŠes. Ce sujet sera illustrĂŠ par diffĂŠrents exposĂŠs en abordant des pistes potentielles d’amĂŠlioration pour des carrières en entreprise ou dans la recherche : Madame MarieHĂŠlène Therre, PrĂŠsidente de l’association Femmes ingĂŠnieurs, Agnès Netter Directrice ÂŤ Mission pour la place des femmes Âť au CNRS. Des tĂŠmoignages d’ingĂŠnieures prĂŠsentes dans des postes Ă haut niveau de responsabilitĂŠ viendront complĂŠter le programme : Ir. Marie GĂŠrard, DĂŠlĂŠguĂŠe – Service Animation et Performance (Groupe Suez) –, Ir. Josiane Roulet, Fonctionnaire europĂŠen, et susciter le dĂŠbat : Ir. Sabine Laruelle, Ministre des PME, des IndĂŠpendants, de l’Agriculture et de la Politique scientifique, Ir. Marylise Renkens, Quality Manager UnitĂŠ opĂŠrationnelle viande Detry SA, Ir. Marie-Laure Fauconnier, ChargĂŠe de cours UnitĂŠ de Biologie VĂŠgĂŠtale ULg-GxABT. Le dĂŠroulement de la manifestation sera animĂŠ par le Prof. M. Sindic ; Ir. R. Merz et Madame VĂŠronique Barbier de la RTBF. Informations et inscriptions souhaitĂŠes auprès de l’AIGx : TĂŠl : 081/ 61 22 40 - E-mail : aigx@aigx.be

The Belgian Nuclear Society is pleased to announce its Conference, celebrating 40 years of BNS and 60 years of nuclear science in Belgium.

Tuesday March 2, 2010

“60 Years of Nuclear Science in Belgium : Inspiring History, Exciting Future� This conference will take place at the Radisson Blu Royal Hotel in Brussels. If you are interested in participating, please register before February 21st. on www.bnsorg.be

O OpĂŠrateur pĂŠrra ateur de formations form fo mations tion et consultants consulta ons nts agrĂŠĂŠs agrrĂŠĂŠs (RĂŠgion (R ĂŠgion W Wallonne a allonne on & B Br Bru Bruxelles-Capitale) uxeelles es-Cap pitale)

tQ QualitÊ ualitÊ Environnement t En virronnement o t SSÊcuritÊ ÊcuritÊ alimentaire t SSÊcuritÊ ÊcuritÊ alimenta ire d’incidence environnementale t ÉÉtude tude d’ ’iincidence en viron nnementale Permis tP ermis d’environnement d’’eenvirronnement o produits t Gestion de pr oduits dangereux dang gerreux Analyse tA nallyse y de risques tP lans d’urgence d’urrg gence Plans tt SEVESO SEVESO

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Offres d’emploi

Ingénieurs mag - 2/2010

Afin de répondre à une étape clé de son développement, Air Consult recherche pour son site de Gosselies :

Afin de répondre à une étape clé de son développement, Air Consult recherche pour son site de Gosselies :

Operations Manager (H/F)

Superviseur Projet Electricité/Automation (H/F)

Description de fonction En tant que véritable bras de droit de la Direction, vous créez les conditions nécessaires au développement de la société et de son personnel. • Vous assurez la mise en place de l’organisation des projets (remise d’offres, supervision des équipes, contrôle process et qualité, respect des délais, …) • Vous organisez et animez les réunions de coordination avec les responsables de projets, le responsable commercial et si nécessaire la direction • Vous initiez les actions correctives éventuelles en cas de problèmes avec un projet • Vous contribuez à l’avenir de la société en assistant le Managing Director dans le développement des affaires

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• Vous établissez la prévision des besoins en ressources humaines nécessaires en fonction de la charge de travail projetée (recrutement, sous-traitance) et vous assurez la disponibilité optimale de ces ressources • Vous coachez les membres de votre équipe et vous évaluez leurs compétences techniques et humaines. Vous définissez les plans de formations éventuelles • Vous assurez la gestion financière globale des projets (analyse de rentabilité, facturation, reporting, calcul prix de revient…)

Description de fonction Vous assistez les Ingénieurs de Projet dans toutes les phases d’un projet : En cours d’étude : • vous participez à la conception du projet avec les ingénieurs • vous effectuez les relevés sur place et les premiers dimensionnements d’installations En cours de réalisation : • vous supervisez le chantier (qualité d’exécution et conformité par rapport au cahier des charges) Après la réalisation : • vous participez à la mise en service des installations (commissioning & qualification) et vous vous assurez que celles-ci fonctionnent parfaitement • vous gérez les contrôles auprès des organismes agrées • vous garantissez la résolution des problèmes techniques et des problèmes d’interface entre les différentes disciplines (Electricité, Piping, HVAC) dans les moindres détails • vous faites remonter les informations intéressantes pour l’amélioration et la modification des cahiers des charges (retour d’expérience) Profil

• Vous avez une bonne maitrise de l’anglais oral et écrit, la connaissance de toute autre langue est un atout

• Vous disposez soit d’un diplôme d’ingénieur en Electromécanique, Electricité/Automation/Régulation et vous avez un réel goût du terrain, soit d’un graduat et vous avez une réelle ambition de développer votre expérience. • Vous avez minimum 3 à 5 ans d’expérience professionnelle dans une fonction similaire • Une expérience dans le secteur pharmaceutique pour un bureau d’études, dans un service de maintenance ou chez un installateur est un atout • Vous faites preuve de rigueur, d’ouverture d’esprit • Vous aimez le travail d’équipe • Vous êtes orienté client, résultat et qualité • Vous êtes flexible et faites preuve d’initiative • Vous avez une bonne maitrise de l’anglais

Offre

Offre

Un contrat à durée indéterminée assorti d’un package salarial attractif dans une entreprise en pleine expansion.

Un contrat à durée indéterminée assorti d’un package salarial attractif dans une entreprise en pleine expansion.

Pour postuler, envoyez votre cv par mail à Select Human Resources, à l’attention de Corinne Derenne, corinne.derenne@selecthr.be, rue Adrienne Bolland 47, 6041 Gosselies (tél. : 071/90.50.12).

Pour postuler, envoyez votre cv par mail à Select Human Resources, à l’attention de Corinne Derenne, corinne.derenne@selecthr.be, rue Adrienne Bolland 47, 6041 Gosselies (tél. : 071/90.50.12).

Profil • Vous disposez d’un diplôme d’ingénieur civil ou industriel • Vous avez minimum 15 ans d’expérience professionnelle dans une fonction technique ET commerciale dans un secteur industriel ou dans un bureau d’études. • Vous êtes reconnu dans votre secteur et vous pouvez réellement apporter une valeur ajoutée à l’entreprise • Vous avez d’excellentes capacités en gestion d’équipe et de projets


Offres d’emploi

Ingénieurs mag - 2/2010 Product manager for the development of new technical platforms. Mission

ANPI, THE BELGIAN REFERENCE IN THE FIELD OF ACTIVE PROTECTION AGAINST FIRE AND THEFT ANPI has an experience of more than 50 years in the field of fire and theft prevention. Being an active player unanimously recognized, ANPI also takes a leading part in the field of regulation and normalization, testing of active protection equipments and systems, certification of products, inspection of fire and intrusion protection installations, audits and information. You can always visit our website: www.anpi.eu. ANPI is developing its activities and is looking for staff members for the following function:

Polyvalent project & product manager for ANPI laboratories Function Project manager for the following markets: electrical components, intrusion systems, fire prevention systems.

As a project manager, he/she will be in charge of the customer files: request analysis, order acceptance, test planning, performance of high level tests, report writing. As a product manager, he/she will be involved in the development of new technical platforms: electrical, electromagnetic and mechanical tests. This position will be fully integrated into the division Laboratories at ANPI. He/she will be directly supervised by the Head of division. He/she will be progressively involved in all the markets addressed by the Laboratories. Profile The candidate has a university degree in electrical or electromechanical engineering or in mechanical engineering with significant skills in electricity and electromagnetism. The candidate can read and write in English and is fluent in Dutch (Flemish). Experience in a former position is not required. We offer you a very interesting job, with continuing education, in a professional and nice environment. We also offer an attractive salary and additional benefits in line with your skills. If you are interested by this job, please contact Mrs Poot Baudier (010/47 52 21) or send an email at: fpb@anpi.be.

L’Administration communale de Braine-l’Alleud recherche pour son service Urbanisme un

adapter les choix en fonction de l’évolution des technologies en la matière ;

Ingénieur Techniques Spéciales du Bâtiment à temps plein

donner des instructions claires aux projeteur et technicien-dessinateur de manière à permettre la mise au point concrète des projets ;

Votre fonction Vous êtes l’ingénieur en Techniques spéciales et énergie du bâtiment chargé de l’étude et du contrôle du futur bâtiment basse énergie « Centre administratif et CPAS » de Braine-l’Alleud. Vous êtes responsable de : l’intégration optimale des installations dans le concept architectural ; la conception, le calcul et l’estimation des équipements d’HVAC (chauffage et ventilation), électricité, data, détection incendie et sanitaires (production d’eau chaude sanitaire) ; l’élaboration du cahier spécial des charges, du métré, des calculs, des estimations, des plans et des détails d’exécution ; la qualité technique et donc du contrôle des documents produits ; du suivi du chantier et des réceptions ; du respect des budgets et des délais internes et externes et de l’analyse de l’offre. Vous êtes capable de : travailler au sein et en collaboration étroite avec l’équipe de projet (architecte, ingénieur, dessinateur) de manière à adapter au mieux les concepts aux besoins ; être le conseiller en Energie de l’équipe de projet : choix énergétiques pour un bâtiment basse énergie (voir passif), calcul du E, enveloppe du bâtiment, système de production d’énergie renouvelable, etc ;

veiller au respect de la législation en vigueur en la matière. Votre profil : Vous êtes Ingénieur industriel ou civil, une formation suivie dans le domaine de l’énergie est un plus. Vous avez : une expérience concluante dans ce domaine et vous pouvez en attester par des réalisations terminées ou en cours ; une connaissance approfondie et une capacité à coordonner les techniques décrites ci-dessus ; une connaissance et un intérêt pour l’utilisation rationnelle de l’énergie et des énergies renouvelables ; l’esprit d’équipe ; Vous maîtrisez les outils MS Office, les logiciels spécifiques aux techniques spéciales et l’utilisation d’AUTOCAD est un plus. Entrée en service : début janvier. Nous vous offrons : Un contrat à durée indéterminée avec clause d’essai de 6 mois. Rémunération à l’échelle barémique A4 SP (minimum : 26 276,72 €- maximum : 39 291,22 €)

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Offres d’emploi

Ingénieurs mag - 2/2010 vous assurez que le travail fourni par les entrepreneurs est de qualité et conforme au cahier des charges. • Vous représentez la société de manière professionnelle auprès du client Profil Afin de répondre à une étape clé de son développement, Air Consult recherche pour son site de Gosselies :

Ingénieur de Projet Process & Equipements (H/F) Description de fonction Grâce avec votre expertise, vous prenez en charge de A à Z la conception et la gestion des projets dans votre discipline. Vos tâches principales sont les suivantes : • Vous êtes la personne de référence de la discipline Process et Equipements des projets • Vous réalisez les études de projets et vous faites une analyse objective des besoins en installations techniques et machines chez le client (piping, instrumentation, équipements thermiques, fluides,…) • Vous rédigez les cahiers des charges relatifs à ces équipements et installations • Vous faites des analyses de prix auprès des différents fournisseurs • Vous recommandez le meilleur fournisseur au client

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• Une fois le chantier en cours, vous supervisez celui-ci jusqu’à la mise en service des installationset vous

• Vous disposez d’un diplôme d’ingénieur civil ou industriel en électromécanique, chimie ou électricité/automation • Vous avez minimum 5 ans d’expérience professionnelle dans la gestion de projets de process et d’équipements pharmaceutiques de préférence (clean processes, autoclaves, CIP/SIP,…) • Vous avez une bonne présence chez le client, vous êtes à l’écoute de ses besoins et vous fournissez des conseils techniques fiables • Vous êtes capable de gérer votre travail de manière autonome et vous aimez également le travail au sein d’une équipe • Vous avez une bonne maitrise de l’anglais oral et écrit, la connaissance de toute autre langue constitue un atout Offre Un contrat à durée indéterminée assorti d’un package salarial attractif dans une entreprise en pleine expansion. Pour postuler, envoyez votre cv par mail à Select Human Resources, à l’attention de Corinne Derenne, corinne.derenne@selecthr.be, rue Adrienne Bolland 47, 6041 Gosselies (tél. : 071/90.50.12).

KIWANIS INTERNATIONAL Division Hainaut-Est

serait heureux de vous accueillir le

jeudi 24 juin 2010 à 19h00 Salle de réception « L’Elysée » - place de Beignée - 6120 HAM-SUR-HEURE

Conférence

La leucémie et le cancer du cerveau chez les enfants Orateur : Professeur Arsène BURNY, Président du Télévie Présenté par Monsieur Maximilien Le Begge, Secrétaire Général de la FABI Participation : conférence, repas, boissons : 25 € - Conférence uniquement : 5 € Compte : 979-2251861-11 - Réservations souhaitées avant le 18 juin 2010 : Lydia De Lutis, ldl@delta7.be – 0484/180 164 Notre devise : « AU SERVICE DES ENFANTS DU MONDE » VOUS ÊTES TOUS LES BIENVENUS Division Hainaut-Est : Lieutenant-Gouverneur Roger DONCEEL Kiwanis clubs : Charleroi Ellipse – Charleroi & Thudinie - Charleroi Marie de Condé – Charleroi Promotion –Châtelet Ville d’Artistes – Fontaine-l’Evêque-Morlanwelz – Gosselies Airport


Demandes d’emploi Ingénieurs mag - 2/2010

Demandes d’emploi

220

2008 Disponible : immédiatement Domaine : environnement, énergie, alimentaire, pharmaceutique et chimie 221

202

Ingénieur Civil en Informatique et Gestion

FPMs 2006 Disponible : immédiatement Domaine: Gestion, Finance, Informatique 203

Ingénieur Agronome

FUSAGx 1994 Disponible : immédiatement Domaine: Life science, biotech, agriculture, pharma 205

Ingénieur Civil Électricien

FPMs 2006 Disponible : immédiatement Domaine : Électricité, Télécom, Électronique. 207

212

Ingénieur Civil en science des matériaux

FPMs 2007 Disponible : immédiatement Domaine : métallurgie 214

Ingénieur Civil Électricien

UCL 2007 Disponible : immédiatement Domaine : Ingénieur Projet (Énergie, Électronique, Télécommunications, Pétrochimie, Environnement) 215 Bioingénieur en sciences et technologie de l'environnement

UCL 2008 Disponible : immédiatement Domaine : environnement (eau, énergie, sols, développement durable, etc.) 216

Ingénieur Civil Électromécanicien

ULg 2007 Disponible : immédiatement Domaine : Énergie (énergie renouvelable, environnement et utilisation rationnelle de l'énergie) 217

223

Ingénieur Civil Géologue

ULg 2007 Disponible : immédiatement Domaine : géologie de l'ingénieur, géotechnique 224

Ingénieur Bioingénieur Eaux et Forêts

FUSAGx 2005 Disponible : immédiatement Domaine : Environnement, Bio-technologies, Gestion forestière 225

Ingénieur Civil Chimiste

ULB 2007 Disponible : immédiatement Domaine : métallurgie, environnement, pétrochimie

Ingénieur Civil en Informatique

UCL 2006 Disponible : immédiatement Domaine : Intelligence artificielle , Informatique software 213

Bioingénieur

FUSAGx 2008 Disponible : immédiatement Domaine : Environnement

Ingénieur Civil Électricien

ULg 2005 Disponible : immédiatement Domaine : Électronique, Télécom, Management et IT

Bioingénieur

Ingénieur Civil Électromécanicien

227

Ingénieur Civil en Sciences des Matérieaux

ULB 2004 Disponible : immédiatement Domaine : traitements de surface 228

2008 Disponible : immédiatement Domaine : Energie, électrotechnique, Télecom 229

218

Bioingénieur

219

BioingénieurULB 2008

Disponible : immédiatement Domaine : énergie, environnement, alimentaire, pharmaceutique et chimie

Ingénieur Agronome

2005 Disponible : immédiatement Domaine : Espaces verts, horticulture, gestion de chantiers 230

Bioingénieur

UCL 2008 Disponible : immédiatement Domaine : Energie, Environnement, Pollution 231

Ingénieur Civil Electricien

FPMs 2008 Disponible : immédiatement Domaine : IT

ULg 2008 Disponible : immédiatement UCL 2008 Disponible : immédiatement Domaine : agriculture, environnement et biotechnologie

Ingénieur Civil Electricien

232

Ingénieur Civil Electricien

Ulg 2003 Disponible : immédiatement Domaine : Ingénieur de projets 233

Ingénieur Civil des Constructions

UCL 2001 Disponible : immédiatement Domaine : Construction, architecture, économies d'énergie

Intéressé ? – Ecrire bureau de la fabi : fabi@fabi.be avec la référence de l’annonce. www.fabi.be

37


Demandes d’emploi Ingénieurs mag - 2/2010

362 / 144 Ingénieur civil informatique et gestion

Diplôme : Secteur : Disponible : Type de contrat Pays emplois :

Ingénieur civil informatique & gestion Enseignement, formation, training Immédiatement : CDI - Durée indéterminée Belgique

361 / 143 Ingénieur civil électromécanicien

Diplôme : Secteur : Disponible : Type de contrat Pays emplois :

Ingénieur civil électromécanicien Bureaux d'études Immédiatement : CDI - Durée indéterminée Belgique

2430/124 Master en économie

Type emploi : Contrat : Disponible : Pays Emploi : Diplôme : Titre :

À négocier CDI - Durée indéterminée Immédiatement Belgique Économie Master en 2008

329 / 127 Direction, Management

Diplôme : Secteur : Disponible : Pays emplois :

Gestion - management Électricité, électronique, automat. Immédiatement Belgique

326 / 126 Ingénieur civil construction 360/142 Ingénieur civil construction hydraulique

Diplôme : Secteur : Disponible : Type de contrat Pays emplois :

Ingénieur civil construction hydraulique Génie civil, Travaux publics, Hydro Immédiatement : CDI - Durée indéterminée Belgique

359 /140 Ingénieur civil électromécanicien

Diplôme : Secteur : Disponible : Type de contrat Pays emplois :

Ingénieur civil électromécanique Aéronautique, avionique, aérospatial Immédiatement : CDI - Durée indéterminée Belgique

2454/139 Ingénieur civil mécanicien

38

Diplôme : Type Emploi : Secteurs : Contrat : Disponible : Année Diplôme :

Ingénieur civil mécanicien À négocier Tous secteurs À négocier Immédiatement 2006

2434/135 Ingénieur civil électromécanicien

Fonctions : À négocier Contrat : CDI - Durée indéterminée Disponible : Immédiatement Pays Emploi : Wallonie Salaire souhaité : À négocier Diplôme : Ingénieur civil électromécanicien Année Diplôme : 2008 2432/133 Ingénieur civil métallurgiste

Type emploi : Secteurs : Contrat : Disponible : Pays Emploi : Diplôme : Année Diplôme :

À négocier Tous secteurs CDI - Durée indéterminée Immédiatement Belgique Ingénieur civil métallurgiste 1975

33 /7 Ingénieur industriel

Fonctions : Secteur : Profil : Contrat : Affectation : Dispo : Pays : Langue :

Project manager Énergie Ingénieur chef de projet CDI - Durée indéterminée Liège Immédiatement Belgique Néerlandais

Diplôme : Secteur : Disponible : Type de contrat Pays emplois :

Ingénieur civil construction Bâtiment, Techniques spéciales Immédiatement : CDI - Durée indéterminée Belgique

325/124 Sciences économiques

Diplôme : Secteur : Disponible : Type de contrat

Sciences économiques Banque, assurance Immédiatement : CDI - Durée indéterminée

324 / 125 Bioingénieur sciences tech. environnement

Diplôme : Secteur : Disponible : Type de contrat Pays emplois :

Bio Ingénieur Environnement, Traitement, Recyclage Immédiatement : CDI - Durée indéterminée Belgique

320/122 Docteur en sciences

Diplôme : Secteur : Disponible : Type de contrat Pays emplois :

Docteur en sciences Consultance, conseil, expert Immédiatement : À négocier Belgique

317 / 121 Ingénieur civil polytechnicien

Diplôme : Secteur : Disponible : Type de contrat Pays emplois :

Ingénieur civil électromécanicien Tous secteurs Immédiatement : CDI - Durée indéterminée Belgique

315 / 120 Commercial, Technico commercial

Diplôme : Secteur : Disponible : Type de contrat Pays emplois :

Ingénieur commercial Tous secteurs Immédiatement : CDI - Durée indéterminée Belgique

Diplôme : Secteur : Disponible : Type de contrat Pays emplois :

Ingénieur construction Bâtiment, Techniques spéciales Immédiatement : À négocier Belgique

314 / 119 Construction

313 / 118 Ingénieur civil

Diplôme : Secteur : Disponible : Type de contrat

Ingénieur civil électricien Tous secteurs Immédiatement : CDI - Durée indéterminée

Intéressé ? – Ecrire bureau du journal TOPBE : jobs@delta7.be avec la référence de l’annonce - www.topbe.eu


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