
4 minute read
SPARTACUS
SPARTACUS
Production : Bryan Productions, Inc & Universal Pictures Campagny, Inc Scénario: Howard Fast et Dalton Trumbo Acteurs :Kirk Douglas, Laurence Oliver, Peter Ustinov, John Gavin Année de sortie: 1960 Durée: 184 minutes Genre: Péplum Nationalités : Américain
Advertisement
RÉSUMÉ
En Libye, Spartacus se fait remarquer par son impertinence. Il est laissé pour mort jusqu’à ce qu’un éleveur de gladiateurs, Batiatus, le repère. À Capua où il reçoit sa formation, Spartacus tombe amoureux d’une esclave du nom de Varinia. Crassus passe au camp et exige deux combats à mort. Spartacus est épargné par Draba qui cherche à assassiner Crassus. Il quitte les lieux en emportant Varinia avec lui. Spartacus n’a aucune raison de rester à Capua. Il provoque une insurrection et invite les esclaves à le suivre. Varinia s’échappe. Les Sénateurs veulent répondre par la force. Six cohortes devraient suffire. Contre toute attente, Spartacus triomphe. Gracchus négocie avec les pirates pour que les esclaves puissent quitter l’Italie, ce qui empêcherait Crassus d’arriver au pouvoir, mais c’est peine perdue. Crassus exploite la naïveté de César pour prendre les commandes. Il convainc les pirates de rompre leur promesse et lance l’armée contre les esclaves. Le nouveau gouverneur cherche Spartacus parmi les rescapés, mais tous les esclaves se lèvent pour le protéger. Furieux, Crassus fait prononcer la crucifixion des escales. Le gouverneur vit avec Varinia qui le rejette. Il ordonne un combat à mort entre Antoninus et Spartacus. Ce dernier l’emporte et aura droit à la crucifixion. Crassus craint que son ennemi ne devienne un martyr. De son côté, Gracchus a perdu Rome. Avant de se suicider, il soudoie Batiatus de libérer Varinia et son bébé qu’elle a eu avec Spartacus.


ANALYSE
Quand Spartacus sort dans les salles, en 1960, Stanley Kubrick n’a que trente-deux ans et il vient de diriger un film aux dimensions hollywoodiennes. Lui qui n’avait tourné que des films assez modestes jusque-là par leurs budgets et par leurs histoires se charge d’un film doté d’un budget de douze millions de dollars et des centaines et des centaines d’acteurs. Un projet pharaonique conçu et scrupuleusement protégé par Kirk Douglas. L’acteur a rencontré Stanley Kubrick sur Les Sentiers de la Gloire et le cinéaste n’a pas encore l’aura qu’il obtiendra plus tard. Spartacus est sans doute son film le moins personnel, c’est une commande qu’il exécutera sans avoir son mot à dire. Le cinquième film de Stanley Kubrick n’est certes pas le plus intéressant de sa carrière, mais c’est un des meilleurs péplums de la grande époque… Spartacus est l’adaptation cinématographique d’une histoire vraie. Spartacus a réellement existé. Ce film peut faire penser à un biopic.
COMME C’EST GÉNÉRALEMENT LE CAS À HOLLYWOOD, L’HISTOIRE NE SERT QUE DE PRÉTEXTE À ÉLABORER LE SCÉNARIO D’UN FILM QUI DOIT PARLER AU PLUS GRAND NOMBRE.
Le scénario de Spartacus n’hésite ainsi pas à s’éloigner du personnage pour en faire un héros des temps modernes, à l’assaut d’un Empire romain décadent et en faveur de la liberté et partant, de la démocratie. Conçu dans les années 1950, le film est d’abord un pied de nez au climat anticommuniste de l’époque. L’âge d’or du sénateur McCarthy et de sa croisade contre le communisme a eu des conséquences sur l’industrie du cinéma. Des acteurs, des réalisateurs et des scénaristes sont mis sur liste noire, ce qui les empêche de travailler suite à des soupçons de sympathies communistes. Le cinéma a toujours réussi à contourner les règles, mais Spartacus enfonce le clou.
Le scénario de Trumbo est dans un état d’esprit particulier: Spartacus devient une sorte de communiste avant l’heure et la communauté d’esclaves libérés rappelle fort les mouvements hippies des années 1970. Le scénario simplifie les faits pour ne retenir qu’une lutte sans merci avec deux camps bien opposés et un manichéisme appuyé. Tous les Romains sans exception sont corrompus ou alors sans pitié et ils sont tous prêts à tout pour conserver leur pouvoir et écraser les esclaves qui sont entièrement positifs. L’acteur principal du film est aussi l’instigateur du projet et il est le producteur exécutif du film. Un. Poste clé qui laisse au comédien toute la liberté d’imposer son point de vue, et Spartacus témoigne bien de ce pouvoir.
SPARTACUS EST LE FILM LE MOINS PERSONNEL DE KUBRICK, ET POUR CAUSE, IL S’AGIT BEAUCOUP PLUS D’UN FILM DE KIRK DOUGALS.
Quand Kirk Douglas fait appelle à Kubrick, le message est très clair : C’est lui qui dirige. Différentes scènes annexes du récit de base se comprennent mieux depuis l’arrivée de Kubrick. La fin du film est aussi totalement réécrite. Après ce film, Kubrick est dégoûté de son expérience sur Spartacus. C’est à cette période qu’il décide de quitter les États-Unis pour partir vivre en Angleterre. Mais la présence de Kubrick sur le tournage a beaucoup changé le rendu final du film. Le long métrage aurait sans doute été moins violent et moins réaliste s’il n’avait pas été là.
