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A CLOCKWORK ORANGE

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BARRY LYNDON

BARRY LYNDON

CLOCKWORK ORANGE

A CLOCKWORK ORANGE

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Titre français : Orange mécanique Scénario: Stanley Kubrick Production : Warner Bros. Acteurs : Malcolm McDowell, Patrick Magee, Michael Bates Année de sortie: 1971 Durée: 136 minutes Genre: Anticipation, science-fiction, drame, thriller Nationalités : Britannique, Américain

RÉSUMÉ

Alex et sa bande se mettent en appétit en défonçant un clochard bourré sous un pont. Ils s’invitent, ensuite, chez l’écrivain F. Alexander qu’ils mutilent, pendant qu’Alex viole sa femme, et finissent par voler l’écrivain. Les Droogs d’Alex protestent. Ils réclament un partage équitable du butin et aussi des opérations de plus grandes envergures. Alex décide de se rendre chez une riche collectionneuse d’art qu’il finit par tuer. Au moment de quitter la scène de crime, ses droogs le piègent. Alex se fait arrêter pour meurtre. Pour alléger sa peine, Alex est choisi pour servir de cobaye pour un programme de réinsertion expérimental. Il se fait droguer et est forcé de regarder des scènes de brutalité. Cette expérience vise à le dégoûter de toute forme de violence. Après sa remise en liberté, il se fait mettre à la porte par ses parents. Il se fait tabasser par le clochard du début. Il se fait secourir par deux policiers qui ne sont en fait que deux de ses droogies qui se vengent de ce que leur a fait subir Alex dans le passé. Alex finit par trouver refuge dans la maison de F.Alexander, qui ne le reconnaît pas. Il va finalement le reconnaître pendant qu’Alex prend un bain. F. Alexander pousse Alex au suicide. Alex survit. À l’hôpital, le ministre vient lui rendre visite devant un parterre de journalistes. Alex n’est plus malade et a retrouvé ses visions de violence.

ANALYSE

Orange Mécanique est l’adaptation du roman d’Anthony Burgess, du même nom. De tous les films de Kubrick, Orange Mécanique est le plus sulfureux en termes de violence et de sexualité. Il ne sera visible que dans une seule salle de cinéma en Angleterre, le jour de sa sortie, avant d’être censuré et interdit à la diffusion, au Royaume-Uni par Stanley Kubrick lui-même. Cette interdiction sera levée après sa mort. Kubrick avait reçu des menaces de mort après la sortie du film, ce qui justifie sa décision pour protéger sa famille. Orange Mécanique est une fable construite en 3 mouvements. Le premier décrit les abus commis par Alex. Il n’obéit qu’à ses règles. Caché derrière un masque, il tabasse, viole et pille, semant la terreur sur son passage afin d’assouvir son besoin d’ultra violence. Sa bande finit par le trahir et Alex se fait donc arrêter par la police pour meurtre. Dans le deuxième mouvement, on suit Alex dans son séjour en prison. Pour alléger sa peine, il accepte de subir un traitement expérimental visant à éliminer toutes ses pulsions de violence et de sexe de son esprit. Libre et inoffensif dans le troisième mouvement du film, Alex se retrouve à la rue, sans défense et se fait maltraiter par ses anciennes victimes.

CE QUI CHOQUE DANS CE FILM, C’EST UNE VISION D’UNE SOCIÉTÉ QUI SE TROUVE ÊTRE ENCORE PLUS IMMORALE QUE LE HÉROS LUI-MÊME. MÊME SI LE PERSONNAGE D’ALEX EST DÉCRIT COMME UNE SORTE DE BARBARE, IL REPRÉSENTE L’ÊTRE HUMAIN À L’ÉTAT BRUT, SELON KUBRICK.

Ainsi, les personnes maltraitées par Alex semblent socialement bien plus castrées que libres, ce qui donne une vision pathétique de l’homme moderne, à genoux face à un pouvoir qui n’est présent que pour le contrôler à défaut d’assurer sa protection. Orange Mécanique ne met en avant aucun idéalisme. Les policiers sont d’anciens délinquants, les agents des services sociaux sont aigris, les membres de l’élite côtoient des criminels dans des bars huppés et les politiques sont représentés comme manipulateurs, du ministre, soucieux de l’opinion publique qui le maintiendra à sa place, à son ennemi du parti adverse, l’Écrivain, dont l’aide apportée à celui qui a violé sa femme ne relève que d’un machiavélique calcul. Alex n’est que le produit, exagérer et gênant d’une société démissionnaire qui préfère transformer radicalement un individu, à la place de se remettre en question.

STANLEY KUBRICK RESTE TRÈS FIDÈLE À LA TRAME DU ROMAN DE BRUGESS. IL ACCENTUE LE CÔTÉ DÉCADENT DU MONDE, QU’IL DÉCRIT AVEC UNE REPRÉSENTATION EXACERBÉE DU SEXE DANS LE DÉCOR.

La Neuvième Symphonie de Beethoven sera pointée du doigt dans ce film, pour expliquer les origines du comportement violent d’Alex. Kubrick a aussi soigné les costumes de ses personnages. Couleurs tapeà-l’oeil, jusque dans les couleurs de cheveux, et des noeuds papillon grotesques, Kubrick illustre la dimension ridicule qu’occupent les habitants dans ce monde fictif. Alex et sa bande sont totalement opposés à ces codes. Ils sont vêtus d’une combinaison blanche, des bottes militaires et d’un chapeau melon, ce qui force le décalage entre leurs looks raffinés et la brutalité de leurs actes. Pop, voir psychédélique, l’esthétique d’Orange Mécanique est l’un des plus atypiques de l’histoire du cinéma, même si avec les années, ce film peutêtre plus considéré comme étant kitch, d’un point de vue esthétique.

ORANGE MÉCANIQUE EST PARTILIÈREMENT JUSTE DANS SON ANALYSE DE LA SOCIÉTÉ. CETTE OEUVRE DE KUBRICK EST EN QUELQUE SORTE UN MIROIR DÉFORMANT QUI REFLÈTE, DE MANIÈRE CYNIQUE ET TERRIFIANTE, LE MONDE DANS LEQUEL NOUS VIVONS.

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