Revista Los escribas Nº 6

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Mes funérailles Laura Pini À Gabriela Torres Cuerva Pavarotti est mort le jour de l'explosion de ma cuisine. J’ai aimé l’opéra grâce à lui. L’écouter de vive voix trois fois fut mon grand privilège. Elle avait commencé à parler seule. J’avais signalé la fuite à l'entreprise du fournisseur, au gestionnaire de la copropriété et au responsable de l'entretien. Personne ne me crut. Même le médecin a pensé que c’était de la paranoïa. Je suis arrivée

à son cabinet de

consultation avec une douleur physique et elle m'a envoyée chez un psychiatre car elle voulait me voir heureuse. Lors de la dernière visite, elle a perdu mon dossier. Elle était distraite aussi. Lorsque le feu de ma cuisine fut éteint, mon corps continua à brûler ... Je repose enfin, vêtue de noir, dans un cercueil doublé de soie blanche. Mon inséparable collier vénitien en escargots d’argent m’accompagne. Autour de ce que sera ma tombe se ana, qui pleurait toujours et que j’ai arrêté de voir pendant six ans est venue des États-Unis.Elle ne cesse de sangloter . Entassés dans un groupe se trouvent mes neveux. Les plus petits courent ça et là au mileu des jardins bien entretenus. Mes deux belle-sœurs s’entretiennent sur la mode. Un peu plus loin, mes frères parlent affaires. Jules, le mari de ma nièce aînée, se joint à eux. Les collègues de travail et les secrétaires arrivent ensemble. Mes amies de toujours, Rosa Aurora et Alicia semblent vouloir réconforter mes parents. Javier et Elena ne purent pas me rendre visite après l’accident et les voilà en train de se lamenter. Tandis qu’on me soigne dans la salle des 'urgences de l'hôpital, sous les effets de la morphine, je commence le voyage qui va m’amener à mes funérailles.


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