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"Il est préférable d'allumer une bougie que de maudire l'obscurité"

Proverbe d'Asie

Bimensuel

Réc. N°023/RDOP/F35/SAAJP

La vitrine des municipalités

Directeur de la publication : Kamdem Souop

Année 3 - N°022 Du 21 mai au 02 juin 2013 - Tél: (237) 33 10 61 11 - Mél: villesetcommunes@gmail.com - Web: www.villesetcommunes.info

Sénat

Prix : 500 Fcfa

Aide au développement La coopération décentralisée au scanner

Un rapport présenté au sénat français analyse les actions de la solidarité internationale des collectivités territoriales.

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François Nanfack

Les premiers «vénérables» Ils sont désormais connus, les tout premiers sénateurs du Cameroun indépendant. Qu’ils soient sortis des urnes après le scrutin du 14 avril 2013 ou nommés par décret présidentiel du 08 mai dernier, il se dégage de leurs premiers mots une certaine fierté et le sentiment

“ Il faut créer des pôles autonomes de développement ”

d’écrire l’histoire. Mais de nombreuses questions émergent sur les premiers chapitres que doit écrire une chambre à la moyenne d’âge qui ne rassure pas dans un environnement où la classe politique peine à se renouveler.

Lire Pp.10&11

L’ingénieur général d’Urbanisme et d’Aménagement du territoire juge les problèmes de circulation dans nos grandes villes. P.7

Transports urbains

Nécrologie

Une desserte difficile

Gédéon Mpando ne cisèlera plus

Depuis la mort de la Sotuc, les expériences de transports urbains par bus peinent à être des success-stories, alors que la demande ne cesse de croître, rendant indispensables les apports des «cargo», «opep» et «benskin». Notre rédaction revient sur les causes du problème et explore quelques pistes de solution.

Le «père» du monument de la réunification est décédé à Yaoundé le 09 mai dernier des suites de longue maladie.

Lire notre dossier Pp. 3-5

Cette publication est réalisée avec le concours de FORMATION - ACCOMPAGNEMENT - CONSEIL AUX COMMUNES Décentralisation - Gouvernance locale - Budgétisation - Transparence - ICT 4 Open Budget Siège: 1er étage Immeuble Face Camtel Biyem-Assi -Yaoundé

Tél: 00237 99 99 70 93

Mél: afroleadership@live.fr

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éditorial

N° 022 - DU 21 MAI AU 02 JUIN 2013

A mes cousins militaires

EN BREF AIMF

La 33e assemblée générale en vue a rencontre aura lieu du 14 au 16 novembre prochain. Le thème choisi par l’Association internationale des maires francophones (Aimf) à l’occasion est « les élus locaux francophones : leur action en faveur de l’économie sociale et solidaire ». Une vision qui s’inscrit dans un contexte général marqué par de multiples crises tant sur le plan politique, social, économique qu’environnemental. Durant les assises, trois ateliers seront organisés. Le premier sur « le rôle de l’engagement politique des élus locaux » dans la promotion de l’économie sociale et solidaire. Le second portera sur « l’appui à la création d’entreprise : services, formation, finance solidaire ». Le dernier atelier sera orienté vers les objectifs en vue de « favoriser les espaces de coordination et les cadres de coopération durables ». Afin d'alimenter les débats sur ces problématiques, les organisateurs lancent un appel à contribution. Celles-ci doivent être envoyées à l'adresse sp@aimf.asso.fr.

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MARCHES PUBLICS

L’informatisation du processus lancé

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e gouvernement camerounais entend s’arrimer à la modernité dans la passation des marchés publics. Un mémorandum d’entente d’un montant de 800 millions Fcfa a été signé entre les autorités camerounaises et l’organisme coréen Koica Cameroun. Suivant les informations disponibles, ce projet vise à « la dématérialisation des procédures, mais aussi l’informatisation du processus de passation des marchés publics au Cameroun » a indiqué le ministre en charge des Marchés publics. L’autre avantage réside au niveau de la réduction des délais de passation jalonnés par de nombreuses procédures. Il s’agit d’une réforme qui s’inscrit dans la mise en place du budget-programme au Cameroun. Lors des travaux de préparation de la mutation en 2012, un accent avait été mis sur plus de diligence dans le lancement des appels d’offres afin de faciliter l’exécution des projets dans les délais impartis.

NECROLOGIE

Gédéon Mpando ne cisèlera plus

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e ciseleur de mémoire sur ébène, pierre taillable, staff ou marbre s’en est allé. Le principal réalisateur du monument de la Réunification est décédé le 09 mai

dernier à Yaoundé. Plusieurs fois annoncé mort, l’année dernière, le sculpteur émérite n’a finalement pas survécu à la longue maladie contre laquelle il luttait. Au moment où il dépose pic et marteau, Gédéon Mpando aura marqué les esprits et la cité capitale avec plusieurs oeuvres d’art. Parmi elles, le célèbre Monument de la Réunification à Yaoundé, mais aussi la statue de Charles Atangana ou encore La mère nourricière non loin de l’Hôtel de ville Né en 1932 à Yabassi dans le département du Nkam, l’artiste formé à l’Ecole des Beaux Arts à Paris, a passé le témoin à son fils, Louis Franklin Essengue Mpando, parti pour suivre les traces de son remarquable géniteur.

Par Kamdem Souop

dé de lancer un programme d’urgence pour la construction des logements du personnel des forces armées, revaloriser leur prime d’alimentation, harmoniser l’âge de départ à la retraite et supprimer le 4e échelon du grade de capitaine et de lieutenant de vaisseau afin de permettre un passage plus rapide au grade d’officier supérieur aux plus méritants.

e n’est pas une affaire qui concernait juste Donny Elwood. J’ai moi aussi des cousins militaires. Vous aussi, si vous faites attention.

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Quand le chansonnier évoquait son cousin militaire et le plaisir qu’il éprouvait de le voir revenir de la frontière avec son pain chargé et ses sardines à l’huile, il parlait de moi et peut-être aussi de vous. Car nous avons tous un lien avec ce cousin qui ne voulait rien faire de sa vie et qu’on a choisi d’envoyer sous le drapeau afin qu’il apprenne la discipline si importante à tout homme qui a de l’ambition, mais aussi et surtout pour qu’il apprenne à être utile à la famille (avec sa solde), au village (avec l’effet dissuasif qu’il produit sur les garnements du coin) et surtout à la nation (quand il faut défendre l’intégrité du territoire). « L'histoire et les générations présentes et futures retiendront en effet que l'armée camerounaise aura toujours été loyale et républicaine. Elle n'a jamais failli. Et à chaque fois que les circonstances l'ont exigé, elle a fait son travail, rien que son travail. » C'est en ces termes que le 08 décembre 2010 le Chef suprême des Armées résumait le loyalisme républicain de l'armée au cours des cinquante dernières années. Il avait sans doute en mémoire, « avec émotion », les familles éprouvées aussi, le souvenir des soldats qui ont laissé qui une jambe, un bras ou une vie sur le champ de bataille, pour l’amour du drapeau vert-rouge-jaune. Il n’y a pas que les GIs pour aimer le drapeau du pays. Comment oublier les sacrifices du BIR contre les coupeurs de route et autres rebelles des pays voisins qui confondent le triangle national, îlot

de paix au milieu de pays en crises sociales et institutionnelles, en base de repli? Que dire de ces forces de défense dont des éléments ont payé de leur vie la préservation de l’intégrité territoriale de notre cher et beau pays? A Bakassi, à la frontière tchadienne ou centrafricaine. Sans oublier ces hommes et femmes de rangs qui ont participé activement au maintien de la paix au Cameroun et dans d’autres pays, pour le compte de l’Union africaine ou des Nations Unies. Pour mes cousins militaires, il n’y a pas que la Croix de la valeur militaire dont le premier contingent a été honoré au début de la cérémonie du 08 décembre 2010. Ou encore le «Monument of Death» sur lequel le président de la République a déposé une gerbe de fleurs le 09 décembre, afin de perpétuer le souvenir des hommes et femmes tombés au champ d'honneur. Il faudrait également, n’en déplaise aux familles qui aiment à voir les tombes de leurs chers et dignes enfants derrière la case paternelle, le cimetière militaire national. Pour les plus valeureux d’entre eux. Ceux du front, pas du bureau. Encore que pour tous, le Chef de l’Etat a déci-

Je regardais encore avec un plaisir non dissimulé les clips de Zangalewa sur YouTube le 19 mai dernier et une infinité de souvenirs affluait. Je revoyais ces joyeux lurons célébrer l’unité nationale en vantant les mérites de la solidarité des corps d’armée, quand le souvenir douloureux du traitement militaire mis en musique faisait danser le Cameroun, l’Afrique et le monde. «Zangalewa», «Casque colonial», «This world» et les autres succès du groupe chanté en douala, ewondo, dschang était des substituts de l’hymne national. A côté de ces cousins-là, j’ai d’autres cousins qui s’illustrent en bastonnant régulièrement les policiers qu’ils présentent comme des faiblards formés au rabais et à qui par bataillon ou régiment ils doivent enseigner en public la rigueur militaire. Et aussi les rudesses ensanglantées, voire pis. Mais qui peut oublier le souvenir frais des travaux réalisés par le génie militaire dans les années 1980 ? C’était à croire qu’il s’agissait d’un corps d’élite. On n’entend plus vraiment parler de leurs faits d’armes, si ce n’est de refaire annuellement en matériaux provisoires les tribunes du boulevard du 20 mai. Bonne lecture et que plus que jamais notre armée se positionne en acteur du développement de notre pays, et non en sangsue.

CINQUANTENAIRES

NECROLOGIE

Inauguration du monument à Douala

Moïse Bangtéké casse son micro

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e gouverneur de la région du Littoral, Joseph Béti Assomo, a inauguré le 16 mai 2013 à Bonabéri dans le 4e arrondissement de la ville portuaire la place et le monument des Cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification. Armand Mbankeu est le concepteur du monument de forme conique avec une cloche (pour annoncer les événement solennels),

Publié avec le soutien de

l’elimbi (instrument de percussion pour délivrer des messages), une «macocotte» (marmitte sur trépied), des clés, des briques, un chasse-mouches, le bâton de commandement et les crevettes qui ont émerveillé les premiers Occidentaux qui ont franchi les berges du Wouri. Un « ensemble de valeurs qui font l’âme des peuples d’ici et d’ailleurs », conlura le gouverneur.

Directeur de publication / Rédacteur en chef Kamdem Souop (77 71 68 86) Rédaction Marcelin Angounou, Madeleine Assen, Honorine Ngangue, Martial Nepoue, Pierre

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e célèbre animateur radio a eu une attaque cardiaque pendant son jogging matinal le 10 mai dernier à Douala. Celui qui a été formé par Saint Lazare Amougou et qui a été l’un des permiers animateurs de la FM 94 avec son mentor et Jacques Logmo a été aussi l’un des tout premiers sollicités pour lancer la Suelaba FM 105. Il avait 50 ans.

Nka A collaboré à cette édition Desmond Ekellem, Alima Ndoukle Consultants Charlie Martial Ngounou (Finances locales - Gouvernance)

Emeran Atangana Eteme (Décentralisation)

Conseil en communication Creativa Commercial 98 21 56 06 Imprimerie Jv-Graf - Yaoundé Distribution Messapresse


dossier

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N° 022 - DU 21 MAI AU 02 JUIN 2013

Transports urbains

Une desserte difficile côté de Nkomkana - Carrière, Nkomkana - Cité verte, Mobil Emana - Tongolo ou encore Mess des Officiers - Carrefour 3 statues. Le trafic urbain est un vrai fléau les jours ouvrables. Au milieu de tout ce lacis de véhicules les uns plus pressés que les autres, en supportant les écarts de conduite des chauffeurs rivalisant d’indélicatesses avec les règles de bienséance routière, les rares bus de transports publics qui n’ont plus l’allure des premiers jours ont tant de peine à se frayer un chemin de leur gabarit imposant et leurs moteurs râlants. Surtout que leur utilité a remis au goût du jour une infinie patience qu’on ne connaissait pas des Camerounais. Il suffit de voir le temps qu’ils passent, dociles aux points d’arrêt de ces bus pour s’en convaincre.

Le parc de bus en panne, Nlongkak, Yaoundé

Depuis la mort de la Sotuc (Société des transports urbains du Cameroun), les expériences de transports urbains par bus peinent à être des success-stories, alors que la demande ne cesse de croître, rendant indispensables les apports des «cargo», «opep» et «benskin». Notre rédaction revient sur les causes du problème et explore quelques pistes de solution. Par Kamdem Souop

e rêve de la ville, lieu des espoirs de survie, d’emploi, de sécurité et de biens matériels, sait si bien virer au cauchemar à l’heure d’aller au travail le matin ou de rentrer à la maison le soir. La faute à des problèmes qui n’ont pas été suffisamment appréhendés quand on en avait l’occasion et qui compliquent la tâche des décideurs aujourd’hui. La pression urbaine avait été insuffisamment mesurée et les quartiers réputés bien tracés et desservis comme BiyemAssi et Mendong sont de véritables goulots d’étranglement

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que tentent avec beaucoup de peine d’endiguer de téméraires agents de la circulation aux heures de pointe. «Il y a plus d’automobiles que de route», lance un taxi excédé. «Non, lui rétorque un piéton qui va plus vite que les véhicules. C’est la fin du mois et tous les propriétaires de voitures ont sorti leur guimbardes de la poussière des garages. Dans deux semaines, ils n’auront plus d’argent et tout rentrera dans l’ordre». Pas tout à fait. Les embouteillages ne se sont jamais autant

bien portés. Même après 21 heures. Les files indiennes sont patientes, que l’on soit sur l’axe Shell Nsimeyong - carrefour Vogt celui du Lycée de Biyem-Assi Acacia, Biyem-Assi lac - Acacia ou encore Carrefour Biyem-Assi Acacia, l’on effectue allègrement 100 mètres en une demi heure, voire le double. L’axe Etoa-Meki Shell Elig-Edjoa est légèrement mieux que celui qui va de cette station service à Manguiers. Mais que dire de Chapelle Kondengui - Marché Ekounou? Et l’axe qui va du 1er au 2e carrefour Emombo est un doux supplice à

Pouvoirs publics attendus Le dernier mouvement d’humeur du personnel de la Transnational Industries Cameroon - Le Bus est venu rappeler deux choses au souvenir de la communauté nationale. La première, c’est que le sort des transporteurs urbains, qu’ils roulent dans les bus KingLong amortis, les R12 sans âge ou sur les Nanfang dernier cri, est essentiellement précaire. La seconde, c’est qu’il n’est pas possible d’envisager les solutions à court et moyen terme du trafic urbain sans l’investissement déterminé, sonnant et trébuchant des pouvoirs publics.

Yaoundé: le prix de la patience Malgré une démographie sans cesse croissante et l’extension de la ville, l’absence de moyens de transport s’ajoute à un réseau routier peu reluisant. Par Pierre Nka Yaoundé, suivant les chiffres de l’Institut national de la statistique, l’on se situait à deux millions en 2005. En même temps, le réseau urbain n’a pas connu une grande extension. A l’exception de la réfection de certaines artères. Tout cela ne rend pas la situation reluisante en matière de transport des personnes et

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des biens. C’est l’embouteillage qui structure le comportement des usagers de la route. Au lieu dit, centre des Handicapés au quartier Etoug-Ebé dans le 6ème arrondissement de la ville, les populations sont regroupées dès les premières heures de la journée en face d’une station d’essence dans l’attente d’un moyen de transport. Ils sont de toutes catégories : élèves, jeunes et adultes. Certains vont à leur lieu de travail au centre administratif situé à une quinzaine de kilomètres. Les élèves sont reconnaissables par leur tenue de classe. D’autres se dirigent vers leurs lieux de commerce : marché Mokolo, marché Central… car la grande frange de la population de cette

localité est constituée de commerçants qui se recrutent dans le secteur informel. Les principaux modes de transport sont : les motos, les voitures de couleurs jaunes, d’autres voitures multicolores qui assurent pour la plupart le transport des commerçants. Des particuliers s’y ajoutent aussi. Les plus jeunes préfèrent les motos. A deux ou à trois sur cet engin à deux roues ils se précipitent derrières les chauffeurs dont l’âge n’est pas éloigné de la tranche de scolarisation. Malgré les difficultés, d’autres préfèrent attendre les voitures de couleur jaune. Ils sont généralement cinq en plus du chauffeur dans ces voitures d’une capacité de quatre passagers.

Cela sous le regard des policiers qui s’attellent à régler la circulation. Le décor est occupé par un bac à ordure. La rigole de canalisation des eaux de pluies est bouchée par d’autres ordures issues de ce dépotoir. Se dégage alors une forte odeur qui ne perturbe pas la détermination des usagers qui passent parfois 40 minutes dans l’attente d’un moyen de transport. Cette étape franchie, c’est sur les routes jalonnées de nids de poule comme sur le tronçon carrefour Etoug-Ebé - Tkc, que les usagers de la route s’engagent… Il en est de même de l’ensemble des routes secondaires autour du marché Mvog-Mbi qui desservent la zone Mvog Atangana Mballa ou encore en direction du quartier Ekounou.

Une vingtaine de bus en circulation La compagnie Transnational Industries Cameroon (Tic)- Le Bus connait d’énormes difficultés de desserte de la ville aux Sept collines. Par P.N. a récente alerte du malaise dans la compagnie de transport urbain remonte à mars 2013. 150 employés de la compagnie Transnational industries Cameroon propriétaire de la société Le Bus, étaient à la porte de sortie de cette entreprise. Rendu à la base de la société à Nlongkak à la veille de la célébration de la fête internationale du travail le 1er mai dernier, difficile d’obtenir des informations de

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la direction générale de cette structure. D’ailleurs sur le portail, une note signée par le directeur des ressources humaines demande à un « chauffeur-receveur de regagner son poste de travail qu’il a abandonné depuis avril 2013». L’ombre du malaise est confirmé par un mécanicien rencontré transportant les déchets de vidange des véhicules. Dans une tenue noircie par l’huile de moteur, il affirme que le parc automobile de l’entreprise est en baisse. « Seuls 20 bus sont en état de circulation dans la ville » informe-t-il. De l’extérieur, l’on peut voire les bus immobilisés, sans roue, ou en attente d’une seconde vie. Car selon, notre source des pièces de rechanges sont en attente pour l’amélioration du parc automobile. Une situation difficile par rapport au lancement de l’entre-

prise en 2006. A cette époque, les investisseurs américains tablaient sur une flotte de 47 bus. Les premiers mis en circulations étaient climatisés. Et le nombre d’emplois direct se situait à 500 postes de travail. La preuve d’un investissement de 6 milliards Fcfa de capital, tel qu’on peut lire sur l’entête d’une affiche sur les murs de l’entreprise. Sur le terrain, malgré cette situation, dans les quelques lignes encore desservies, les usagers déboursent la somme de 150 Fcfa. Et suivant les informations recueillies auprès d’un ancien employé aujourd’hui reconverti dans l’offre de services à plusieurs prestataires dans le matériel de bureau, ce prix était fixé sur la base de l’attente de subvention et soutiens divers de la partie camerounaise. Notamment, la com-

munauté urbaine de Yaoundé, la Caisse nationale de stabilisation des prix des hydrocarbures et de la Chambre de commerce d’industries, des mines et de l’artisanat. Les deux derniers acteurs devant s’occuper du volet financier, la communauté urbaine, elle, se concentrant à la fourniture des biens de natures. La courbe d’exploitation au sein de la société est en baisse depuis 2010. A cette époque, seules six lignes sont exploitées avec 32 bus. Une situation qui a fait penser à un changement de partenaire dans l’exploitation du transport de masse à Yaoundé. Mais aucune évolution n’a été observée suite à l’appel d’offres du 1er mars 2010, lancée par le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé.


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N° 022 - DU 21 MAI AU 02 JUIN 2013

dossier

Transports urbains: une desserte difficile

Douala: Le « cargo » dicte sa loi A côté de la Société camerounaise de transport urbain (Socatur), ce sont les cars de transport de masse qui dominent le transport des personnes et des biens dans la capitale économique du Cameroun. Par Pierre Nka ’engin à quatre roues est sorti de l’usine en 1981. D’autres sont directement tirés du parc de ventes des véhicules d’occasion du Boulevard de la Liberté au lieu dit Hôtel Le Ndé. D’autres ont déjà servi dans la ville et n’ont plus de phares, le capot connait l’usure du temps. Et pourtant, le « cargo » connait une présence dans les artères de la ville de Douala. La principale zone économique en Afrique centrale compte près de trois millions d’habitants selon les études disponibles en 2008. C’est la marque Mercedes Benz MB 100 D qui est choisie. Cette série de la marque allemande est sortie de l’usine pour la première fois il y a plus de 30 ans. Et pourtant par la loi de finances de 2011, l’Etat encourage l’importation des voitures de sept ans d’âge au maximum. Dans une station d’embarquement à Ndokoti, un conducteur reconnait d’ailleurs que ce n’est

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Le cargo, acteur majeur du transport urbain à Douala pas le confort qui est la chose la mieux partagée. Car, il s’agit des fourgons pour marchandises qu’ils transforment pour en faire des voitures de transport en commun. Concernant, les trajets, ils concernent aussi bien la périphérie que le centre ville comme Bonanjo, le siège de toutes les principales administrations publiques. Ce qui réjouit les clients face à la pénurie de moyens de transport que connait le pays. « Nous n’avons pas de choix. La seule chose qui gène c’est parfois les multiples arrêts pour faire descendre certains clients et les remplacer par

d’autres » explique une jeune dame au point de stationnement. Et ces voitures présentent une autre particularité, leurs chauffeurs réussissent à se frayer le passage dans cette ville où le réseau routier ne favorise pas la libre circulation des voitures. Socatur Ce qui se présente d’ailleurs comme une des difficultés des actions de la Socatur, la société en charge du transport urbain créée suite à la fermeture de la Société de transport urbain du Cameroun (Sotuc). « Jusqu’à une époque récente, la forte dégradation des

voieries urbaines ne nous a pas permis de capitaliser les matériels roulants mis en circulation. Nous avons perdu plus des 2/3 de nos autobus à causes de ces chaussées » affirme madame Lydienne Mouloby dans une étude présentée en septembre 2008 sur le bilan de la société sept ans après le retour des bus à Douala. Néanmoins, il ressort que l’entreprise assurait en 2008 un déplacement de 30 000 personnes par jour. A un coût de 150 F CFA pour les longues distances et 100 F CFA pour les plus courtes comme la ligne Bonabéri – Rond point Deïdo.

Sur le terrain, le trafic se fait à une fréquence qui varie en fonction des heures : aux heures de pointe, la fréquence est de 10 à 15 minutes aux heures creuses et le weekend, celle-ci oscille entre 20 et 30 minutes. Mais, le voyage peut durer davantage à cause des multiples embouteillages sur le trajet. En 2008, la société comptait 50 autobus et suivant les prévisions, le parc devait connaitre une augmentation avec 140 bus en 2008 et le double à la sorti 2010. Ceci dans le but d’accroître le nombre de lignes exploitées qui est de neuf lignes en 2008. Pour preuve que le niveau d’exploitation reste faible, l’entreprise entrevoyait de passer à 30 lignes sur ce territoire de 210 km². Ici, les enjeux se fondent sur une forte concentration des activités économiques dans différents points de la ville Bonabéri, Bassa ; le centre administratif à Bonanjo ; le centre commercial à Akwa. Une répartition géographique qui fait des autres quartiers de la périphérie des cités dortoirs. Pour madame Lydienne Mouloby, « cette configuration des activités pose un gros problème de mobilité pour les habitants de la périphérie obligées de parcourir de longues distances pour accéder aux services de base ».

Action syndicale

L’éternelle défense des intérêts des transporteurs La précarité de l’emploi, l’absence de sécurité sociale, la lutte contre l’insécurité et la recherche du dialogue avec les autorités administratives constituent certains pans de l’action syndicale dans les transports urbains. Par P.N. yndicat des exploitants de bus et cars du Cameroun (Synexbucam), syndicat national des propriétaires de taxis du Cameroun (Synaptotacam), syndicat professionnel des transporteurs urbains et interurbains (synprotuicam), organisation syndicale des transporteurs urbains du Cameroun (Orgasyntuc), chambre syndicale nationale des transporteurs par cars et autobus du Cameroun (Csynatacm), … la liste pourrait être plus longue dans l’action syndicale au sein des transports urbains. D’ailleurs un responsable affirme que tout est fonction du goût des chauffeurs. Au Syndicat national des conducteurs professionnels urbains du Cameroun, (Synacopucam), l’on se veut les « véritables défenseurs de la cause de l’ensemble des acteurs intervenants dans le transport urbain ». C’est d’ailleurs explique-t-on la raison de la présence de trois agences dans la ville de Yaoundé. L’agence régionale au quartier Ekounou, les deux autres à BiyemAssi et au lieu dit « Tkc » sur la route qui mène à Simbock. Selon les responsables, les missions s’articulent autour de la gestion des problèmes des chauffeurs, de veiller à l’établissement des badges et surtout face aux tracasseries policières. Et de poursuivre qu’un point d’honneur est mis sur la sensibilisation des adhérents, la formation, l’éducation des différents intervenants dans la chaîne.

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Un réseau routier défectueux L’union ne fait pas la force C’est par exemple le cas pour « les objets oubliées dans les taxis qui sont parqués dans les étagères du siège » souligne Hervé Emeric Talla en pointant du doigt les bagages oubliés par les clients. Des mesures syndicales qui tardent à sortir les travailleurs de ce secteur de la précarité. «La vie des taximen n’est pas rose. Au niveau du salaire, nous recevons généralement 30 000 F CFA de rémunération des patrons. Et parfois cette somme est divisé entre deux chauffeurs compte tenue du fait qu’une seule personne ne peut pas conduire un taxi » déclare un chauffeur de taxi stationné dans une station service à l’Ecole de police à Yaoundé. Au Synacopucam, l’on affirme d’ailleurs que « seul 15% des chauf-

feurs sont affiliés à la Caisse nationale de prévoyance sociale ». D’où un appel répété auprès des pouvoirs publics pour une amélioration des conditions de travail. Sur la table des discussions, la revalorisation du salaire minimum. Mais aussi l’entretien du réseau routier qui ne répond plus à la capacité de la ville. « Les routes secondaires sont en mauvais état ce qui cause des dommages considérables aux taxis », souligne M. Talla. A cela s’ajoute l’insécurité dans le secteur. Ce qui amène les responsables syndicaux à effectuer régulièrement des campagnes d’assainissement dans les grandes villes. « C’est le contrôle tracassier. Il consiste à retirer de la profession ceux qui fonctionnent avec les faux badges, les fausses pièces d’identités, les pièces scannées » explique M. Talla.

Non à la grève C’est la posture choisie par l’ensemble des acteurs impliqués dans le transport urbain. « L’ensemble de nos missions vise à établir le dialogue avec les pouvoirs publics lorsque ce dialogue est rompu » reconnait un responsable syndical rencontré à la montée Aurore, non loin du Palais des Sports de la capitale politique du Cameroun. Avant de faire grève, nous déposons un préavis où nous mentionnons nos revendications, poursuit-il. Elles se fondent généralement autour des multiples contrôles de polices et des amendes qui en résultent. « Par le passé, l’on veillait sur la fixation des prix du carburant et aujourd’hui nous sommes informés des toutes les actions prises dans ce domaine. Le but étant de maîtriser les prix du taxi qui demeurent très bas. Mais l’on comprend que nous ne pouvons rien changer s’il n’y a pas une véritable amélioration du pouvoir d’achat des populations », explique notre informateur. Difficile dans un tel contexte de réussir un mouvement de revendication comme celui annoncé le 22 avril dernier à Yaoundé suite à un préavis déposé le 11 avril 2013 dans les Services du Premier ministre par le Syndicat national des conducteurs des transports, urbain, interurbain et routier du Cameroun (Synactuicam). Elle n’aura pas prospéré suite à une rencontre avec les responsables du ministère du Travail et de la sécurité sociale. Avec en prime, une baisse de régime au niveau des contrôles de police.


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N° 022 - DU 21 MAI AU 02 JUIN 2013

Transports urbains: une desserte difficile

Où vont les amendes forfaitaires ? complet du véhicule et mes pièces personnelles après qu’il m’ait pris 5 000 F CFA sans remise de reçu. »

Extrait de l’étude sur la relation entre les taxis et les forces de l’ordre : «Victimes de corruption et d’abus, vivre pour eux ce n’est pas mourir». Ce travail de terrain disponible depuis juillet 2012 a été mené par Stop Corruption Initiative (Sci), une association de lutte contre la corruption et de défense des droits et libertés inhérents à la personne humaine. 248 cas de dénonciations provenant des chauffeurs routiers par taxi. Morceaux choisis.

Exemple D : « En Avril 2012, au carrefour Mvan à 16 heures, après un arrêt, un inspecteur de police de deuxième grade du commissariat du 4ème arrondissement s’est placé subitement devant mon véhicule. Il me dit que j’ai mal garé. Il me demande 1 000 Fcfa, je refuse d’abord. Quand je lui tends 500 Fcfa, il simplifie en disant que c’est peu ; c’est alors que je lui dis qu’il n’aura plus rien. Il a arraché sur-le-champ mon badge sécurisé d’identification et est parti avec jusqu’à ce jour. »

Par Alima Ndoukle xemple A: « Il était 11 heures 05, le 3 Mai 2012 au lieu dit Tsinga entre la chapelle et l’entrée du Commissariat du 8ème, les éléments du contrôle spécial (police – syndicats) m’ont arrêté et ont dit qu’ils m’envoyaient en prison. Ils m’ont sollicité 5 000 Fcfa et m’ont obligé de payer sur place. Je leur ai donné mais ils ne m’ont pas remis de reçu. J’avais avec moi le récépissé de ma Carte Nationale d’Identité, le certificat de perte de mon certificat de capacité et de mon permis de conduire. Je les ai présentés, ils ont refusé en disant que je conduisais sans mes propres pièces. Le dossier du véhicule était complet.»

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Quelques situations de contrôle routiert Exemple B : « Le 3 Mai 2012, aux environs de 12 heures 30 au quartier Cité verte au niveau du lieu dit pont, un inspecteur de police de deuxième grade du commissariat du 11ème arrondissement m’interpelle pour visite technique périmée. En réalité, mon certificat de visite technique devrait se périmé le 3 Mai 2012 à minuit, mais celui-ci m’interpelle quand il était encore 12 heures 30. L’inspecteur de police de deuxième grade m’a demandé plus de 2 000 Fcfa, je lui ai dit que je n’avais pas plus de 2 000 Fcfa. Comme il insistait, j’ai

refusé et il a mis le véhicule en fourrière et a arraché mon badge sécurisé d’identification. Après que celui-ci m’aie remis la convocation, je saisis mon patron qui à son tour rencontre la commissaire dudit commissariat. Après vérification du certificat de visite technique contesté, le commissaire s’est rendu compte que j’étais en règle et c’est ainsi qu’il libère le véhicule.» Exemple C : « En novembre 2011, aux environ de 14 heures au niveau du marché Mfoundi, j’ai bien garé mon véhicule pour le

ramassage des passagers, un inspecteur de police de deuxième grade qui travaille avec la communauté urbaine est venu mettre le sabot sur les roues du véhicule pour arrêt abusif. Après qu’il aie arraché le dossier du véhicule (carte grise, carte bleue, licence, patente, assurance, certificat de visite technique) et mes pièces personnelles (permis de conduire, certificat de capacité, Carte Nationale d’Identité), il me demande 25 000 Fcfa, j’ai refusé. C’est ainsi qu’il enlève le sabot et part. C’est le lendemain dans la soirée qu’il me remet le dossier

Exemple E : « C’est le mercredi 20 juin 2012 à 16 heures à Mvan, après un arrêt, un inspecteur de police de deuxième grade est venu se présenter devant le capot du véhicule en me demandant le dossier complet du véhicule, le permis de conduire et le certificat de capacité. Une fois que je les lui ai remis, il est allé s’asseoir au bar. Je me suis plaint au poste de police chez l’officier, celui-ci, a demandé à l’inspecteur de voir ma situation. Il a dit qu’il me remettra le dossier et mes pièces quand il le voudra. Il m’a demandé 500 Fcfa et j’ai refusé. C’est vers 19 heures 45 qu’il me remettra le dossier du véhicule et mes pièces en les lançant au sol. »

Cas d’ailleurs : l’expérience dakaroise

Un bus Dem Dikk à Dakar a bonne qualité des routes à Dakar et dans sa banlieue a fortement influé sur l’offre en matière de transports urbains. Aux traditionnels « cars rapides » et « Ndiaga Ndiaye », respectivement de marques française et allemande en circulation depuis plusieurs décennie, sont venus s’ajouter une multitude de cars modernes, d’origine chinoise et indienne, dont la vocation à terme sera de remplacer le parc

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Lisez et faites lire

vieillissant des véhicules de transport public. Assemblées dans une usine locale, à Thiès, ils sont identifiés sous les vocables « Tata » ou « King Long », ou encore « Sun Long » et depuis quelques semaines « Marco Polo ». Numérotés de « I » à « 70 » et de couleurs bleu-blanc, ces bus desservent jusque dans les coins les plus reculés qui, naguère, ne pouvaient être ralliés sans un fractionnement du trajet. Aujourd’hui, les « Tata » permettent par exemple, de rallier Keur-Massar à Ngor, soit d’un bout à l’autre de Dakar. Leur succès se vérifie à travers l’affluence sans cesse croissante des usagers. La mise en circulation des « Tata » découle du Programme d’Amélioration de la Mobilité Urbaine (Pamu) initié par l’ancien président Abdoulaye Wade en accord avec la Banque mondiale. La gestion est assurée par l’Association pour le transport urbain (Aftu) composée d’une dizaine de Groupements d’intérêts économiques (Gie). Leur action participe à l’ambition longtemps affirmée de l’Etat, de retirer progressivement de la circulation, les vieux « cars rapides » et « Ndiaya Ndiaye », souvent impliqués dans de très graves accidents. Parallèlement, le réseau de taxis s’est aussi fortement développé avec l’arrivée d’Iraniens de la société Seniran Auto (300 véhicules produits au début en 2008 pour des projections de productions de 10 000

par an), en plus des taxis « sister et bleus » d’Espace Auto, filiale du Groupe Ccbm. Les chauffeurs employés de tierces personnes pour une bonne partie, ont été nombreux à devenir propriétaires grâce à une formule révolutionnaire de leasing. (…) Mais un problème demeure sur le non respect pour beaucoup de conducteurs, des règles minimales du code de la route, d’où la fréquence des accidents de la circulation. Un problème à prendre à bras le corps, parce que concernant les perspectives « Aftu » envisage de mettre en circulation un maximum de bus. On prône, entre autres idées, des mesures coercitives avec la mise en place d’un permis à points sur le modèle français. Pour compléter les cars et les taxis, le PTB (Petit train de banlieue, anciennement Petit train bleu) a été redynamisé. Ce réseau transporte chaque jour, des milliers de personnes de Dakar en banlieue, souvent jusqu’à Thiès, et vice-versa. Son poids reste important. Idem pour celui des bus « Dakar Dem Dikk », la société publique de transport, dont le réseau s’est considérablement étendu, malgré les actes de vandalisme qui affectent souvent ses véhicules. Source : Local Africa Magazine, Décembre 2012 Le magazine des décideurs des villes et des gouvernements locaux d’Afrique.

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N° 022 - DU 21 MAI AU 02 JUIN 2013

EN BREF HANDICAP

Le projet Microstart cherche bailleurs

Développement local

Matomb impressionne la BM

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e 30 avril 2013, un atelier de capitalisation de Microstart, un projet pilote d’appui à la création des Agr (Activités génératrices de revenus) par les personnes handicapées a été organisé par Goodwill-Cameroun à l’hôtel Jouvence 2000 à Yaoundé. L’atelier présidé par l’Ambassadeur de Suisse au Cameroun, s’est tenu en présence de l’Ambassadeur, Chef de délégation de l’Union Européenne au Cameroun. Il a été ponctué de la projection d’un reportage sur les Agr créées dans le cadre du projet. Ce qui a permis de constater quel chemin avait été parcouru en un an par les bénéficiaires qui ont reçu, suivant les projets soumis à financement, entre 25 et 120 000 Fcfa. Cet argent leur a permis de financer des activités allant du call-box à la coiffure, en passant par la vente de vivres frais et la braise de poissons. Si deux bénéficiaires ont fait faillite, pour des raisons de famille ou de santé, les 21 autres ont pu tant bien que mal procéder au remboursement du montant initial qui était prêté sans intérêt. Au moment où le projet s’achève et dans le respect des termes de référence du projet, les femmes qui ont réussi à rembourser les fonds mis à leur disposition tout en pérennisant leur activité ont perçu un chèque équivalent à la moitié du montant prêté. La cérémonie qui clôt le projet s’est déroulée devant une trentaine de personnes représentant les ministères, le Programme national de développement participatif (Pndp) ou encore la Banque africaine de développement (Bad). Pour rappel, l’Ambassade de Suisse avait accepté de financer le projet à hauteur de 5 000 000 de Fcfa et cet argent était domicilié à Alpha Fund, le seul établissement bancaire/de micro finance ayant accepté d’adapter l’accessibilité de ses bureaux aux personnes handicapées et de mettre bénévolement à la disposition du projet des agents pour renforcer les capacités des bénéficiaires en matière de montage de projet bancable et pour le suivi des activités. D’après Joseph Pouagam, président de Goodwill-Cameroun, «la principale leçon tirée de cette expérience, c’est qu’il ne faut pas forcément mobiliser beaucoup de moyens pour accompagner l’insertion socio-économique des personnes handicapées. La deuxième leçon, c’est qu’il fallait sortir les personnes handicapées de l’assistanat pour les inscrire dans une logique d’accompagnement, avec des fonds remboursables». Quant aux perspectives, elles tournent autour d’un plus grand intérêt des bailleurs de fonds nationaux et internationaux, des ministères sectoriels directement concernés par le sort des cibles du projet (ministère des Affaires sociales, ministère de la Promotion de la femme et de la famille…), pour l’extension du projet à l’ensemble du territoire national. De même, l’on retiendra de l’exposé par le président de Goodwill qu’il va désormais s’agir d’élargir le champ d’expérimentation du projet en associant les communes. Cellesci devraient recenser les personnes handicapées de leur localité. Et de ce point de vue, a fait savoir M. Pouagam, l’appui du Pndp s’avère capital. Une démarche visant à intéresser le Programme devrait être initiée par Goodwill dans les prochaines semaines.

Le maire (2e à partir de la droite) présente les différents modules de la fourniture électrique de la station d’eau

Lors d’une visite surprise à Matomb le 05 mai dernier, le directeur des Opérations de la Banque mondiale au Cameroun qu’accompagnaient des cadres du siège, a été impressionné par le maire de Matomb et son staff. Par Honorine Ngangue ne mission de la Banque mondiale a effectué une visite de terrain surprise à Matomb le dimanche 05 mai 2013. Conduite par M. Greg Binkaert, directeur des Opérations de la Banque au Cameroun, la mission comptait entre autres membres Edward Olowo-Okere, directeur du Département des Opérations pour la Région Afrique, accompagné de Brian Quinn, directeur du Département des Prêts, venus du siège de la Banque à Washington DC. La délégation a été accueillie par Gabriel Ngan Baleba, le maire de Matomb et son staff. Outre la présentation du processus de pla-

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nification ayant abouti à l’élaboration du Plan communal de développement (Pcd) en 2009, les visiteurs ont eu l’occasion de visiter trois des sept réalisations pour lesquelles la commune a bénéficié du concours financier du Programme national de développement participatif (Pndp). Il s’agit notamment de la réhabilitation de la salle des fêtes avec latrines Vip et de la tribune d’honneur de Matomb, lieux de rassemblement des populations de la localité pour tous types d’événements populaires. L’on notera aussi et surtout la fourniture en énergie électrique au quartier Carrière d’un km de Basse tension triphasée à la station de traitement des eaux et son intégration dans le réseau Aes-Sonel. Les autres projets non visités portent sur deux puits à motricité humaine dans les villages de Nkongtock et de Mbendjock, un forage à Mbeng et un bloc de deux salles de classe au lycée bilingue de Manguen II. Pour rappel, la commune de Matomb compte 25 000 habitants répartis en 24 villages et s’étend sur 625 km². Depuis 2009, elle a reçu, pour le compte de la deuxième phase, environ 60 millions de Fcfa du Pndp

pour la réalisation des microprojets communaux, après un premier financement de 29 millions (première phase) qui avait permis, entre autres, de recruter et assurer la rémunération dégressive de deux agents communaux : l’un, un technicien appelé agent communal de développement, chargé du suivi du plan communal de développement et de l’exécution des microprojets, l’animation du comité de gestion des ouvrages desdits microprojets ; et l’autre, l’agent financier, chargé d’améliorer la performance fiscale de la commune. Toutes choses qui ont poussé le maire Baleba à souhaiter « une augmentation conséquente de l’enveloppe de la Banque au Pndp afin que nous puissions en bénéficier. Car, il a été très difficile de faire admettre aux populations que tous les projets qu’elles avaient identifiés ne pouvaient être financés ». Par ailleurs, a souligné Eugène Hagbé, le secrétaire général de la commune, « le succès observé avec les comités de gestion expérimentés avec le Pndp nous a poussés à élargir l’expérience à d’autres ouvrages financés directement par la commune ou par d’autres bailleurs».

Appui aux ctd : Pro-Adp se mijote Le Programme national de développement participatif (Pndp) a réuni en atelier ses cadres régionaux en charge de la formation et du renforcement des capacités à Kye-Ossi du 07 au 11 mai 2013. Par H.N. objectif de cet atelier portant sur «la méthodologie d’actualisation du Plan d’investissement annuel (Pia) sur la base du progiciel Pro-Adp (Progiciel d’aide au développement participatif)», était d’outiller les cadres régionaux du Programme afin qu’ils assurent par la suite la formation des Agents communaux qui seront au centre de cette opération dans les communes. Présentant Pro-Adp, Yves Fomedjieu, le développeur de cette application dit: «je pense que c’est un logiciel qui permettra au Pndp de travailler de manière plus rationnelle, avec un important gain de temps. Il y aura moins d’erreurs dans la collecte des informations sur le terrain par les Organisations d’appui locales. Nous nous étions rendus compte pendant

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Une session de l’atelier de Kye-Ossi le traitement des fiches qui nous ont été fournies que celles-ci étaient souvent mal renseignées». Un autre avantage de Pro-Adp est la consolidation fiable des informations collectées, assure M. Fomedjieu. Lorsqu’il évoque la question de la maintenance de l’application, il révèle que «Nous avons une image à préserver et il n’est pas envisageable que nous apprenions plus tard que le progiciel fait des bugs ici et là, nous sommes disponibles pour ce volet de la vie de Pro-Adp». Bienfaits de Pro-Adp Au sortir de l’atelier, certains participants l’ont évalué. Parmi eux, Delor Michel Atangane, responsable de Formation et

renforcement des capacités (Rfdc) dans la région du Sud. «Cet atelier tombe à point, parce qu’il y a un pan de mes termes de référence que je n’arrivais pas vraiment à cerner : la communication. Je crois que l’innovation qui a porté en termes de renforcement des capacités est la bienvenue. En partant d’ici, nous savons un peu mieux à quoi s’en tenir, nous savons mieux comment matérialiser les lignes qui existaient dans le Ptba [Plan de travail et budget annuel, ndlr] en rapport avec le volet communication», dit-il. Quant à Casimir Tekela, Rfdc du Nord, il dit: « Cet atelier m’apporte un plus pour la conduite de mes activités dans la région du Nord, notamment dans le suivi de la mise en

œuvre du Plan communal de développement (Pcd). Et si l’on prend en compte la lisibilité des besoins de l’ensemble des villages et communautés que procure Pro-Adp, on aura de moins en moins des villages oubliés en matière d’investissements. » Mankongo, Rfdc de l’Extrême Nord estime que « Nous avons appris beaucoup de choses au cours de cet atelier. Nous avons eu l’occasion de mesurer à quel point le Cadre des dépenses à moyen terme (Cdmt) et le Plan d’investissement annuel (Pia) sont des outils d’aide à la décision des maires. Ils constituent également des instruments de gouvernance, car ils leur permettent de procéder aux correctifs d’investissements si la collectivité accuse un retard, tout en étant pour eux un indicateur qui permet d’arbitrer les allocations aux communautés de leur commune. Ils leur servent de boussole pour rechercher des financements de tous bords des activités programmées». Il conclut en disant que «ProAdp» constitue une grande avancée, car sur un simple clic, les conseillers municipaux sont renseignés sur l’état exact des besoins de la commune et peuvent mieux déterminer les dotations à faire.


invité

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François Nanfack

“ Il faut créer des pôles autonomes de développement dans chaque localité ” Dans cet entretien, l’ingénieur général d’Urbanisme et d’Aménagement du territoire, par ailleurs enseignant au département de géographie de l’université de Yaoundé I, pose un regard sur le problème de circulation des biens et des personnes dans les principales villes de Yaoundé et Douala. C’est dans les services du Bureau d’appui technique à l’immobilier et aux services urbains (Batsu) qu’il dirige à l’ancien Capitole en plein cœur de la capitale politique du Cameroun qu’il a accepté d’échanger sur l’état des lieux et l’avenir des infrastructures de transport dans des villes où la démographie ne cesse de croitre. Quel regard porter sur le transport urbain aujourd’hui dans les deux villes que sont Douala et Yaoundé ? Il faut commencer par dire que le transport urbain c’est la technique qui consiste à transporter les personnes et les biens d’un point à un autre. Mais aujourd’hui cette mission connait des difficultés avec l’image des multiples embouteillages sur les axes routiers. Ce qui s’explique par le fait que nos villes ne connaissent pas de planification ni lors de leur création encore moins dans le processus de modernisation. L’on assiste généralement à l’anarchie, au sauve qui peut, à la débrouillardise à tous les niveaux dans l’occupation de l’espace urbain. Et nos villes qui sont constituées à 60% de bidonvilles ne peuvent pas faciliter la circulation et le déplacement des personnes et des biens.

“ Le chemin de fer urbain, le tramway, le téléphérique, sont des options à explorer chez nous ”

Que faut-il faire aujourd’hui ? De toutes les façons, ce que l’on doit savoir, c’est comme je l’ai dit : à la création des villes, on n’a pas pensé à une politique urbaine en termes de transports. Aujourd’hui pour avoir les routes il faut investir dans les communes, les communautés urbaines, et ceci nécessite un fort investissement. Pour un kilomètre de route bitumée par exemple, il faut au moins un milliard Fcfa. Et ça l’Etat n’a toujours pas eu les moyens nécessaires au développement de la voirie. Ce qui est rendu difficile avec l’absence de chemin de fer urbain, le tramway qui sont des options qui n’existent pas encore chez nous. Il en est de même du téléphérique. S’agissant des voies d’eaux, nous n’avons pas encore la culture d’exploitation des voies maritimes. A Douala par exemple on pouvait utiliser le fleuve Wouri pour le déplacement dans une longue distance dans cette

des pénétrantes ; des ceintures pour rendre la circulation fluide. Hélas, cette option n’est plus envisageable et aujourd’hui on parle d’un contournement Est qui nécessite 100 milliards Fcfa pour environ 27 Km à hauteur de 27 milliards de Fcfa et le reste est consacré à l’indemnisation des populations. Ce qui fait aujourd’hui que s’il faut réaliser les trois périphériques prévus à l’époque il faudra attendre encore longtemps. Mettre en place des infrastructures de transport dans une ville qui est déjà encombrée coûte excessivement cher.

ville qui connait d’énormes difficultés de transport de masse. Cette évocation laisse croire qu’il n’y pas une visibilité en matière de planification urbaine… Nos villes ont toujours été l’enfant pauvre du développement des transports. Là l’on doit bien dire que quand le périmètre d’une agglomération dépasse déjà un kilomètre, une politique de transport doit suivre. Nous avons vu avec le cas de la Sotuc quand l’Etat faisait les pieds et les mains pour faciliter le transport des populations. Mais lorsque la société est tombée, l’on est revenu à de nombreuses difficultés et nous avons compris que nous sommes perdus et aujourd’hui les sociétés privées n’arrivent pas encore à résoudre ce problème. En réalité, le transport public doit toujours être subventionné parce que c’est un secteur clé, un secteur social qui peut permettre le développement, en tout cas permettre l’amélioration des conditions de vie des populations. Il y a 20 ans, la situation n’était pas encore visible. Aujourd’hui, l’encombrement va grandissant dans toutes les grandes villes du pays. Ceci est aussi le fait de l’invention de nouveaux modes de transports à l’instar des mototaxis qui prennent de l’ampleur. Au-delà, il y a les « clandos » qui viennent aussi combler les déficits et ce mélange crée un désordre sur le plan du transport urbain. Or la situation ne fait que se dégrader. En termes de voies de sortie, les populations attendent une nouvelle offre… Il existe des solutions techniques qui peuvent améliorer le trafic dans les grandes villes. Il faut faire des plans de circulation à moyen terme et des plans d’aménagements avec des projets futuristes. Avec l’exploitation du périphérique, et la création des voies de tramways. Douala et Yaoundé méritent aujourd’hui que l’on installe des stations de métros. Et lors de l’élaboration des plans d’aménagements dans ces deux villes, nous avons proposé des « métros légers », à l’exemple de l’invention purement locale qu’est l’« Axelourd ». Ce « métro léger » consistait simplement en l’exploitation des lignes de chemins de fer qui traversent ces deux villes. Il faut dédoubler ces voies et y mettre des wagons pouvant aller du Nord

au Sud des différentes villes. Un itinéraire comme Yaoundé-Soa doit être desservi par voie de métro, la partie Sud de la capitale peut également bénéficier d’un tel service futuriste moins couteux ce d’autant plus que le tracé est déjà là et ce ne sont pas les wagons qui vont manquer. C’est la base du métro qui consiste à la jonction de deux points. La multiplication de ces options aboutira à la création d’un réseau national à l’avenir.

“ Le relief de Yaoundé donne la possibilité de réfléchir sur des voies de contournement dans la périphérie qui est souvent vide ” Certaines agences de société de transport urbain évoquent le problème d’un relief vallonné par exemple dans la ville de Yaoundé, ce qui rendrait l’accès difficile mais aussi porte un coup sur l’état des véhicules…. Le problème d’un relief vallonné dans la capitale du Cameroun, présenté par les responsables des sociétés de transports urbains est un faux problème. Ce relief donne plutôt la possibilité de réfléchir sur des zones de contournement, la périphérie qui est souvent vide. Il faut simplement orienter un plan d’exploitation qui prend en compte la spécificité de la ville. Mais les autorités doivent aussi s’orienter vers une planification viable lors de la construction des infrastructures. Si je prends par exemple l’axe principal du Boulevard du 20 Mai, il avait été pensé pour déboucher directement sur la Nouvelle route Bastos, mais tout est obstrué par l’actuel bois St Anastasie ou encore la construction du Palais des sports. Le plan de cette dorsale n’a pas été respecté et cela est visible par les embouteillages sur cet axe. Plus encore l’hypothèse d’une route à double sens sur l’actuel Nouvelle Route Bastos n’a pas été respectée. Là, les autorités feraient mieux de suivre les projections des planificateurs. Il est vrai que le plan d’aménagement de Yaoundé qui remonte à 1982 n’a pas été validé mais, il y a dans ce document un ensemble de propositions qui méritent d’être mises en valeur. Ce qui est dommage puisque ce plan avait prévu en dehors

La piste d’une délocalisation du cœur de la ville serait-elle une option pour diminuer les embouteillages dans la capitale politique du Cameroun ? Pour ce qui concerne le déplacement du centre administratif, tout est déjà envisagé. Un site est en cours de viabilisation dans les encablures du Palais de l’Unité à Etoudi. Mais cette cité administrative ne pourra malheureusement pas produire des résultats en termes de fluidité du transport urbain dans la capitale. Le problème résidera toujours au niveau du raccordement de cette nouvelle destination avec les sites actuels. Ce qu’il faut encourager c’est la création des pôles de développement, l’idée dans les zones de Nsam, Mvan et Etoudi, est bonne ; bien que sur la pratique elle ne résout pas tout le problème notamment lors des circonstances spéciales. C’est davantage l’option des pôles autonomes qui puissent être capable de desservir la population dans une localité précise afin que les gens ne soient pas obligés d’aller se ravitailler dans la zone centrale qu’il faut envisager. Les prémisses d’une telle action se trouvent dans la volonté du délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Yaoundé d’éloigner le développement des petits commerces dans le centre ville. Cette action a permis d’atténuer les embouteillages dans cette zone. Le souhait c’est que cette initiative permette la création des marchés de voisinage. Et il est important que toutes ces actions se fondent sur une planification spécifique et futuriste. Car malgré cela, pour traverser le centre ville il faut parfois mettre 45 minutes dans son véhicule. Qu’en est-il du comportement du citoyen, des chauffeurs, bref des usagers de la route… (Rires) Le comportement des usagers de la route dans nos villes reste une préoccupation particulière. Pour conduire dans les rues de Yaoundé, il faut être assez solide pour ne pas se faire gratter la voiture parce que les gens sont toujours pressés… A cela s’ajoute l’indiscipline voire l’incivisme. Il est question de sensibiliser l’ensemble des usagers de la route. La police s’y met, mais parfois l’on a l’impression que leur action est inefficace. C’est la complaisance certainement qui fait qu’on n’arrive pas à moraliser l’ensemble des acteurs. L’on ne ressent pas le pouvoir moralisateur des forces de l’ordre. Il faut passer à une police préventive et dissuasive, car l’impuissance de leur présence physique laisse croire qu’ils sont là pour chercher autre chose. Et c’est dommage, car certains comportements prospères à cause de ce laxisme.

Propos recueillis par P.N.


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N° 022 - DU 21 MAI AU 02 JUIN 2013

Fight against Corruption

Local Councils left out t was Monday May 13, 2013, the time is 1.30pm, on my way home from the Biyem’assi hospital. I saw some group of men sitting in a snack bar, putting on Jeans trousers and black T-shirts. Their outlook and location made one to think they are group of friends who want to enjoy themselves. Little could I imagine, this group of men are local council workers? What identified them as such was a spontaneous attack on commercial motorbike driver who was harassed and dehumanized. In fact this motor-bike driver was held and thrown on the ground. His money and bike were taken away. I found out from other on lookers that this group of men were local council policemen or municipal police as they are known in urban area. This is extortion - a manifestation of corruption. We consider this corruption because this group of men are using the public office for personal gain and they are doing so through force. This event inspired me to ask questions about the fight against corruption in local council areas. Since the National anti-corruption Commission (Conac) launched the implementation of the National Anti-corruption Strategy in 2011, the focus has been on Government Ministries where efforts to fight public sector corruption has been

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systematic through activities carried out by Ministerial Anti-corruption Units. Some twenty-seven ministries, a Parapublic institution for first four three phases launched between 2011 and 2013 have at least for once or twice launched a Rapid Result Initiative, a result–based management tool used by the National Anti-corruption Commission to implement the National Anti-corruption Strategy, seeking to reduce corruption in given domain of ministerial activity within 100 days. Pioneers and front-liners have been the Ministries of Public Health, Basic and Secondary Education, Sports and Physical Education, Water and Energy, Mines and Industries, Post and Telecommunications, Public Service and Administrative Reforms, Agriculture and Rural Development, Forestry and Wildlife, Environment and Sustainable Development, Habitat and Housing, Employment and Vocational Training the Public Contract Regulatory and Agency and so on From this outlook it is apparent that local councils have been left out since the beginning of this process, the reason why one is tempted to question why. And when is the right time to begin? Launching the fight against corruption in

By Desmond Ekellem local councils is of higher stakes especially when one considers the role they are called upon to play in local development and the fight against poverty. Local council according to the law on decentralization have delegated competence by the government. These competences have given them authority to manage a great deal of strategic sector of huge financial standings, vital to the wellbeing and development of the local citizens. These sectors include Public Health, Basic and Secondary Education, Sports and Physical Education, Agriculture and Rural Development Finance and taxation, Public Contracts and others. Apart from this managerial authority over the above mention sectors, local councils like any other entity of public administration suffer from the corruption daily. Services offered by local workers are subjected to bribery and other forms of corruption. However specific manifestation of corruption include fictitious taxes, abusive collection of taxes, illegal award of contracts and a whole lot of others. The decentralization sector which local councils belong to is rated as one of the most corrupt sectors in the country. The intensity of corruption in the sector as indicated by the National Ant-corruption Strategy is about 7/10 with the transfer of power, the local tax system and public

contracts as the most corrupt services. The lack of communication and sensitization, impunity and the absence local anti-corruption commission in councils amongst other seem to some of the difficulties affecting the fight against corruption. However there exist a number of opportunities opened for these local councils to engage in the fight against corruption. The National Anti-corruption Strategy presents an enormous opportunity for these councils to start the ball rolling. The Decentralization sector to which local councils belongs has a well designed sectoral strategy which can be a guiding instrument for anti-corruption activities. There is the National Anti-corruption Commission that has the technical capacity to accompany these local councils. Local councils on their part can jointly undertake activities with Civil Society Organizations who somehow also possesses some degree of technical capacity in the fight against corruption. At the time when the decentralization process is in full swing, it is of necessity for local councils areas to become islands of integrity. This will go a long way to benefit citizens. It should not be forgotten that the fight against corruption is a developmental issue, thus a necessity. Its never too late to begin.

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N° 022 - DU 21 MAI AU 02 JUIN 2013

Aide au développement

La solidarité à l'échelle des territoires Les grands traits de l’action internationale des collectivités françaises sont présentés dans un rapport d’information de la session ordinaire 2012-2013 du sénat. L’Afrique occupe une place prépondérante tant en termes de ressources financières que dans le cadre de l’assistance technique.

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Des domaines diversifiés « La diminution des montants d’Apd des collectivités territoriales en 2010 ne signifie toutefois pas que la coopération décentralisée marque le pas, et ce pour plusieurs raisons », justifie le rapport rédigé par le sénateur Jean-Claude Peyronnet au nom de la délégation aux collectivités territoriales et à la décentralisation sur la Coopération décentralisée. Ce d’autant plus que « De manière générale, les montants d’Apd des collectivités territoriales sont connus de manière parcellaire ». Et d’ajouter qu’il y a « un consensus sur le fait que les dépenses sont sous-estimées. L’absence de déclaration de la part de certaines collectivités constitue l’une des raisons. Sur la période 2008-2010, près de 47% des régions, départements, villes de plus de 100 000 habitants ou communautés urbaines n’ont pas déclaré d’Apd » La posture du sénat français ne se limite pas à l’aspect financier, l’on note dans le rapport que « la coopération décentralisée apporte une réelle plus-value aux actions internationales et d’aide au développement menées tant par l’Etat que par les associations. En effet, il existe souvent des liens privilégiés entre la collectivité française et la collectivité étrangère ». Davantage, il s’agit d’un cadre de « dialogue entre élus,

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Finie l’heure des subventions?

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Par Kamdem Souop et Pierre Nka e nombre d’acteurs de la coopération décentralisée est croissant en France. « Aujourd’hui, on dénombre 4 806 collectivité territoriales qui interviennent dans près de 140 pays » peut-on lire dans le rapport d’information présenté par le sénat français. Ces acteurs se recrutent dans diverses échelles dont 26 régions, plus de 80 départements sur les 101 que compte le pays ; toutes les grandes villes ainsi que de « très nombreuses communes de toutes tailles sont impliquées ». L’option de l’intercommunalité prospère avec 250 intercommunalités qui mènent des actions en collaboration avec leurs homologues à travers le monde. Ceci pour plus de 12 000 actions des coopérations décentralisées. En termes de contribution financière, l’aide publique au développement (Apd) des collectivités territoriales s’élève en 2010 à 60,5 millions d’euros. Une enveloppe appelée à augmenter. « Selon les estimations, l’effort d’Apd devrait atteindre 65 millions d’euros en 2011 (déclaration en 2012) et 70 millions en 2012 et 2013 ». Car entre 2003 et 2009, cette aide déclarée par les collectivités locales est passée de 46 millions d’euro à près de 60 millions d’euros ; soit une augmentation en sept ans de 24 millions d’euros. Ce qui représente un pourcentage de 35% par rapport à 2003. Mais suivant les chiffres de 2010, l’on note une diminution de l’Apd qui se situe à 60,5 millions d’euros contre 60,7 millions d’euros en 2009.

EN BREF

entre pairs qu’elle instaure ». C’est ainsi qu’en praticien, Alain Juppé, alors ministre des Affaires étrangères et maire de Bordeaux, en déplacement à Oran dans le cadre du jumelage entre Bordeaux et Oran, déclare que « la coopération décentralisée donne un caractère humain et de proximité aux relations bilatérales ». Ainsi, la coopération décentralisée française suivant le rapport d’information de son sénat, s’implique sur une diversité de thème. Il s’agit de 11 thématiques centrales: la jeunesse ; le développement durable et le climat ; les achats éthiques ; le tourisme responsable ; l’eau et l’assainissement ; les migrants et le co-développement ; l’éducation au développement ; la sécurité alimentaire ; la coopération urbaine ; l’économie ; l’énergie. Une liste non exhaustive puisque, l’atlas français de la coopération décentralisée laisse percevoir 35 thématiques à explorer. L’Afrique, première bénéficière En termes de diversité géographique, l’Europe est la première zone géographique en nombre de projets avec plus de 8 000 sur les 12 600 en place dans le monde. Une posture héritée des « jumelages qui se sont développés au lendemain de la Seconde guerre mondiale et n’ont pas pour vocation l’aide au développement » précise le rapport. Au regard de cette situation, c’est l’Afrique qui occupe le peloton de tête en matière d’aide publique au développe-

ment dans le cadre de la coopération décentralisée. Les collectivités territoriales françaises y on alloué en 2010 près de 41 millions d’euros à l’Afrique. Ce qui représente 60% de l’aide déclarée. Les Amériques sont la seconde zone en termes de montant avec 14%, notamment injectés à Haïti avec 6,6 millions d’euros sur une cagnotte de 9 millions d’euros pour l’ensemble du continent. Suivent, « l’AsieOcéanie avec 6,9 millions d’euros, soit 11% dont 2,2 millions d’euros vers le Vietnam, puis le Proche et Moyen-Orient, avec 2,8 millions d’euros, soit 5% dont la moitié pour les territoires palestiniens. L’Europe avec 2,1 millions d’euros, soit 3% des allocations, est loin derrière ». Des marques d’une présence qui se forgent sur le plan de la coopération technique. L’assistance technique occupe aujourd’hui le principal type des dépenses, avec 24 millions d’euros en 2010, suivant les chiffres du ministère des Affaires étrangères et européennes. L’autre volet se fait par des dons matériels jugés comme une « réaction concrète », « simple », « un acte visible et fort ». Sur ce point le rapport relève certaines inquiétudes, notamment le fait que dans certains pays, « peu d’équipes techniques, par exemple, ont été formées et équipées pour assurer l’entretien des bâtiments et des ouvrages. »

e débat est sur toutes les lèvres depuis des mois et s’est davantage amplifié lors de la mission au Cameroun du Fonds monétaire international qui s’est achevée le 14 mai 2013. Le sujet est éminemment sensible et le souvenirs des émeutes de la faim de février 2008 encore vivace. L’on se souvient qu’il avait pris prétexte de la hausse des prix du carburant pour glisser vers l’inflation des prix des poduits de première nécessité. Le lourd bilan divise encore les pouvoirs publics, la société civile et les familles éprouvées. Le Cameroun représenté par le ministre des Finances, Alamine Ousmane Mey, et la délégation du Fmi que conduisait Mario de Zamaroczy ont du mal à s’accorder sur la fin des subventions des prix du carburant à la pompe. Pour l’institution de Bretton Woods, il s’agit d’une politique sociale anormale qui profite davantage aux riches et à la classe moyenne qu’aux couches défavorisées. Pour elle, la subvention freine la croissance et réduit l'investissement dans le secteur énergétique, creusant des inégalités et grevant la balance de paiement. 944 milliards de 20092012, soit 7.3% du Pib, alors que les prévisions tablaient sur 333 milliards seulement (2.6% du PIB)». Comme quoi, «les 40% les plus pauvres ne reçoivent que 20% de la subvention sur les carburants». L'institution suggère la mise en place d'un véritable programme national de filets sociaux cohérent et efficace. Mais pour le gouvernement, «Le programme des filets sociaux n'a absolument rien à voir avec la politique de subvention des prix des produits pétroliers. L'option aujourd'hui n'est pas de supprimer la subvention, mais il faut renforcer la politique de protection sociale», a-t-il fait savoir par la bouche du Minepat en février dernier.

PETROLE

Le Cameroun peu transparent algré des progrès en matière de transparence, les Camerounais n'ont toujours pas accès à l'information dont ils ont besoin pour s'assurer qu'ils reçoivent une part équitable de la richesse issue des ressources naturelles de leur pays alors que l'Etat dépend de l'industrie pétrolière et gazière pour un quart de son budget, affirme l'Ong américaine Revenue Watch Intitute (Rwi), dans un rapport publié le 15 mai 2013. Dans ce rapport, le Cameroun est classé 47e sur 58 pays (étudiés dans le monde), ce qui le place au rang de pays défaillant, indique l'organisation dans un communiqué transmis à l'Afp. L'indice de gouvernance des ressources naturelles, élaboré par le Rwi, mesure la qualité de la gouvernance des industries pétrolières, gazières et minières de 58 pays, explique-t-elle.

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LOGEMENTS SOCIAUX

80 appartements prêts à Yaoundé e ministre de l’Habitat et du développement urbain (Minhdu), Jean Claude Mbwentchou, accompagné d’autres membres du gouvernement, a effectué le 13 mai 2013 une visite dans les chantiers d’Olembé à Yaoundé où a été lancée la construction des logements dits «sociaux». Il en ressort que 80 appartements sont prêts à être commercialisés. Et dans les tout prochains mois, - 90 jours souligne le Minhdu - informe le directeur général de la Société immobilière du Cameroun (Sic), 300 autres logements seront prêts; en attendant de boucler la construction des autres logements d’ici au milieu de l’année 2014.

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BP 10445 Yaoundé - Cameroun (MEUMI HOTEL - Nkol Eton) Tél: (237) 22 20 65 77 / 22 02 07 67 / 76 37 39 50 / 99 63 17 40 Fax: (237) 22 20 65 77 Email: creativa.us@gmail.com / creativasolutions@yahoo.fr


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EN BREF FETE DU TRAVAIL

Histoire du 1er mai

1

er-4 mai 1886: Le 1er mai, une grande manifestation est organisée par les syndicats à Chicago, pour revendiquer la journée de huit heures. Une grève aux usines McCormick est réprimée par la police à la demande des dirigeants refusant de diminuer le temps de travail. La répression entraîne des mouvements de protestations qui vont tourner au drame. Le 4 mai, une bombe explose au milieu de la manifestation devant les forces de l'ordre. Elles ripostent. On compte une dizaine de morts et autant de blessés. Plusieurs militants sont arrêtés, condamnés et pendus le 11 novembre 1887. Ils seront réhabilités le 26 juin 1893. 14-21 juillet 1889 : Une réunion à Paris de l'Internationale ouvrière et socialiste, appelée également la IIeme Internationale, adopte le 1er mai comme journée d'action des ouvriers dans le monde entier en hommage aux martyrs de Chicago et revendique la journée de huit heures. 1er mai 1891 : Une manifestation ouvrière en faveur de la journée de 8 heures tourne au drame à Fourmies dans le Nord. L'armée tire sur la foule, et fait une dizaine de morts et une trentaine de blessés. 12 avril 1941 : Le maréchal Pétain promulgue une loi "instituant le 1er mai, jour férié, fête du travail et de la concorde sociale". 29 avril 1947 : Le 1er mai est déclaré officiellement jour chômé, payé et férié dans le code du travail en France. Le 1er mai est un jour chômé dans la plupart des pays européens, en Amérique latine ainsi qu'en Russie ou en Corée du Nord. Aux ÉtatsUnis et au Canada, la fête du travail est célébrée le 1er lundi de septembre. Source: yahoo.fr

PREFECTORALE

Gilbert Guibaï rétabli dans ses droits e Sous-Préfet de 44 ans mis à la retraite par erreur à la suite du décret N° 2013/113 du 22 avril 2013 du Président de la République a retrouvé ses fonctions. L’ancien chef de terre de Njombé-Penja a été nommé par décret N° 2013/156 du 14 mai 2013 sous-préfet de l'Arrondissement de Kumba III, dans le département de Mamfé, Région du Sud-Ouest. Par bonheur, le poste était vacant.

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RECONNAISSANCE

Kum’a Ndumbe III primé aux Usa

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focus

N° 022 - DU 21 MAI AU 02 JUIN 2013

e Prince Kum’a Ndumbe III a été honoré de deux distinctions lors de la cérémonie du «African Diaspora World Tourism Awards - Hall of Fame Honorees» à Atlanta aux Etats-Unis le 27 avril 2013. La cérémonie organisée par l’African Diaspora King Foundation l’a primé pour « dévouement et contributions exceptionnelles aux échanges en héritage culturel ». Quant à la deuxième distinction, elle l’honore en tant qu’ « érudit exceptionnel de la culture et de l’héritage ». En le primant ainsi, c’est plus de 40 ans de publications et plus de 73 livres à son compte, que la fondation valorise. Pour rappel, le prince Kum’a Ndumbe III est écrivain, docteur en histoire et en sciences politiques.

Sénat

Les premiers «vénérables» Alors que pour la première fois au Cameroun, le Sénat tient sa session de plein droit depuis le 14 mai au palais de verre de Ngoa-Ekelle, le pays tout entier est suspendu à la désignation du dauphin constitutionnel et les implications sur la redistribution des cartes de pouvoir. Par Martial Nepoue a séance plénière très courue, a été présidée par le bureau d’âge dirigé par Fon Mukete E. Victor, 95 ans, du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc). Il était assisté par deux quarantenaires: Ahmadou Tidjani du Social democratic front (Sdf) et Marlyse Aboui de l’Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (Andp). La société civile est l’une des plus grandes déçues du décret du 08 mai 2013 nommant les 30 sénateurs qui complètent les 70 issus du scrutin du 14 avril dernier. Les associations de défense des droits des personnes handicapées ont vu leur liste de 12 noms snobée, et la désignation de Robert Oyono Zambo, handicapé, suppléant dans la région du Sud est anecdotique. Pour le reste, seules 20 femmes sur les 100 sièges en compétition siègeront dans la chambre haute. Un ex-premier ministre (1996-2004), Peter Mafany Musonge, nommé pour le compte du Sud-Ouest, rejoint l’un de ses prédécesseurs à l’immeuble Etoile, Simon Achidi

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Les sénateurs lors de la session de plein droit Achu, élu de la région du Nord-Ouest. Une commission de 25 vénérables est à pied d’ouvre depuis sur le règlement intérieur de la Chambre. Par la suite, ils éliront le bureau. Parmi les candidats non déclarés mais plébiscités par l’opinion, l’on compte pour les plus crédibles Peter Mafany Musonge et Génevève Tjoues (Rdpc). Si le premier cité prend le perchoir, il condamnera certainement Philemon Yang lors du remaniement qui devrait en principe suivre cette élection. Ce faisant, une voie serait ouverte à l’Ouest pour laisser passer, à que disent certains, André Siaka (Dg Brasseries) ou Jean Nkuete (Sg du Rdpc). L’assemblée nationale resterait entre les mains du Septentrion qui compte en plus le Conseil économique et social (avec l’inamovible Ayang Luc). Par contre, si Mme Tjoues (ou un autre représentant du Littoral) est désignée, cela

pourrait coûter à Alexis Dipanda Mouelle sa place de Premier Président de la Cour suprême. En attendant la résolution de cette équation à plusieurs inconnues, les jeux sont loin d’être faits. 6 partis politiques représentés Le décret avait pour ambition de corriger les écarts que sait produire l’urne. Celle-ci avait consacré les deux poids lourds de la scène politique: le Rdpc à une écrasante victoire (56/70) et le Sdf avec le minimum syndical pour un groupe parlementaire (14/70). Neuf anciens ministres émergent des 30 noms lus le 08 mai, tandis que 10 chefs traditionnels sur 30 consacrent le sénat comme la chambre des pouvoirs locaux.

Parlement : Ce qui va changer La naissance du sénat s’accompagne de quelques bouleversements dans le fonctionnement actuel du parlement camerounais. Par Madeleine Assen a première préoccupation a concerné l’espace de la tenue de la session de plein droit du Sénat. Après avoir un temps supputé sur la possibilité de l’organiser sur les hauteurs de Nkolnyada - et il s’est dit que la direction du palais des Congrès avait d’ores et déjà pris des dispositions -, finalement c’est le palais de verre de Ngoa-Ekellé qui a accueilli cette grande première. Seulement, le problème a seulement été différé, car les deux chambres sont, de par la loi, appelées à se réunir au même moment trois fois par an, compte non tenu de l’espace de travail des sénateurs et des locaux de fonction du bureaudu Sénat. Si dans l’appréhension des statuts, le député en tant qu’individu «représente l'ensemble de la Nation», le Sénat en entier

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«représente les collectivités territoriales décentralisées». Par ailleurs, chacune des chambres est appelée à jouer son rôle d’animation du parlement en votant des lois et en contrôlant l'action du gouvernement. Les deux Chambres du parlement peuvent se réunir en congrès, à la demande du Président de la République, pour entendre une communication ou recevoir un message de lui, recevoir le serment des membres du Conseil constitutionnel, se prononcer sur un projet ou une proposition de révision constitutionnelle. Quand c’est le cas, c’est le bureau de l'Assemblée nationale qui préside les débats. Dans le cours normal des activités du parlement, le Sénat peut apporter des amendements ou rejeter tout ou partie des textes soumis à son examen par l'Assemblée nationale. De même, l'Assemblée nationale peut adopter ou rejeter les textes soumis à son réexamen par le Sénat. Certes le président du Sénat est la deuxième personnalité du pays, mais c’est le président de l’Assemblée nationale qui transmet les textes définitivement adoptés par le parlement au Président de la République

pour promulgation. Mais si d’aventure un rejet partiel ou total d’un texte par le Sénat (valable seulement à la majorité absolue) a poussé le Président de la République à convoquer la réunion d’une Commission mixte paritaire (absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale en deuxième lecture), pour qu’elle propose, sur la base de l’exposé des motifs de rejet du Sénat, un texte qui convienne aux parties, celui-ci ne peut être amendé qu’avec accord d’Etoudi. Au cas où le texte soumis au PR par la Commission mixte paritaire ne parvient pas à l'adoption par l'une ou l'autre Chambre, le Président de la République peut demander à l'Assemblée nationale de statuer définitivement, ou alors s’il veut éviter une crise faire retirer le le projet de loi. C’est dire qu’il est possible d’assister à une véritable dynamisation de l’institution législative camerounaise et partant de la vie politique. A condition que les consignes des états-majors des partis ne muselle les élus et que le débat ne soit pas caporalisé.

Le règlement intérieur d’abord Au regard du temps que prend l’examen du projet de loi portant règlement intérieur de la chambre, il est vraisemblable que le bureau élu ne sera connu qu’à la fin du mois de mai. Par M.A.

a commission spéciale de 25 membres dirigée par le sénateur Thomas Tobbo Eyoum étudie à partir du 21 mai le projet de loi introduit par la présidence de la République le 17 mai. Le texte en examen comprend 21 chapitres et 130 articles. Il propose un bureau avec un président, un premier vice-président, 4 vices-présidents, 3 questeurs et 8 secrétaires. Par ailleurs, il fixe à 10 le plancher de sénateurs requis pour constituer un groupe parlementaire.

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Comme c’est le cas avec l’assemblée nationale, le sénat devrait avoir 9 commissions générales (lois constitutionnelles, finances et budget, affaires étrangères, défense nationale et sécurité, affaires économiques, éducation, affaires culturelles, production et échanges, résolutions et pétitions), des commissions spéciales et des commissions mixtes. La seule différence avec la chambre basse, c’est que les commissions sénatoriales sont composées de 10 membres.


focus

11

N° 022 - DU 21 MAI AU 02 JUIN 2013

Sénat

EN BREF

Déception des leaders politiques

Vue du Palais de verre de Ngoa Ekellé le 14 mai 2013

Ils sont un certain nombre à estimer que le Chef de l’Etat a manqué l’occasion de marquer définitivement les esprits. Par Marcelin Angounou vec un Sénat tant désiré par les partis politiques de l’opposition et la société civile, au point de voir derrière tout entretien entre diplomate ou officiel occidental et le Chef de l’Etat une pression supplémentaire pour sa mise en place, le parti au pouvoir a fait coup double. D’une part, l’institution a été créée, même si on peut reprocher au gouvernement de n’avoir pas pris toutes les dispositions pratiques de son avènement. D’autre part, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), s’appuyant sur un collège électoral largement acquis à sa cause - le parti avait gagné en 2007 plus de 80% des conseils municipaux - s’est donné une confortable majorité

A

(56/70) sortie des urnes le 14 avril que le décret du 08 mai dernier a transformé en accaparement (82/100) de la chambre haute. Du décret n°2013/149 du 08 mai 2013 justement, des acteurs politiques ont à redire. Non pas sur le plan de la forme - elle a été respectée -, mais sur le fond. Le parti au pouvoir assuré d’avoir une majorité absolue (56) dès le 14 avril 2013 avait-il encore besoin de 26 autres militants, se demandent-ils. Albert Ndzongang, président de la Dynamique, croit que «l’entourage du président de la République l’a un peu bluffé dans cette affaire, le poussant à agir comme président national du Rdpc que comme président de la République» et conclut «Disons que 86 sénateurs sont du Rdpc et 14 sont de l’opposition si on peut le dire ainsi». Abanda Kpama, président du Manidem n’y va pas de main de morte et affirme que «Le sénat est conforme aux analyses que Le Manidem a faites en novembre 2012, lorsque M. Nkuete a officiellement deman-

dé au chef du Rdpc et président de la République d'organiser les élections sénatoriales avant toute autre élection. L’objectif recherché était de contrôler le sénat, de verrouiller cette importante institution. Le résultat est conforme aux calculs de M. Biya: 82% du sénat est contrôlé par le Rdpc. Le Sdf, dans sa nouvelle posture d'allié du Rdpc, sert de faire valoir pour monsieur Biya qui peut se vanter auprès de ses amis occidentaux de son esprit démocratique». Pour Fritz Ngo, président du Mouvement écologiste camerounais, Paul Biya «s’est retourné une fois de plus vers le passé pour résoudre les attentes du présent. Les jeunes ont droit à leur place dans les prises de décision. Nous pensions que le sénat apporterait un souffle nouveau dans la gouvernance politique mais nous sommes déçus». « Le pouvoir en place a manqué un virage qui lui aurait permis d'écrire une belle page de notre histoire, souligne Sam Mbaka, vice président de l’Udc. Il avait la possibilité de nommer dans ses rangs quelques jeunes Camerounais qui ont quarante ans cette année sans carte de visite, sans patronyme, qui ont une tête bien faite et bien pleine». Envisagée à la base, et soutenue par les constitutionnalistes du Rdpc, pour corriger les «injustices» que pourraient produire le scrutin et donner l’occasion à des couches sociales particulières de participer aussi à l’animation de la vie politique, la préogative présidentielle de nommer 30 des 100 sénateurs semble avoir fait flop. Ce qui fait dire à Abanda Kpama qu’il s’agit d’une disposition «antidémocratique».

CUMUL DE MANDATS

Les fonctions incompatibles ls sont nombreux les sénateurs titulaires les suppléants ne siégeant pas - qui devront renoncer à de précédentes charges, maintenant qu’ils ont accepté de porter l’écharpe. En rélaité, du point de vue de la loi, ils auraient même dû y renoncer avant le 14 mai dernier. En effet, l’article 221 du Code électoral confirme les incompatibilités qui frappent les députés aux articles 162 et 163. Ils stipulent que le mandat de député - et de sénateur - est «incompatible avec les fonctions de membre du gouvernement ou assimilé, de membre du Conseil constitutionnel et de membre du Conseil économique et social». De même, un député ne peut être en même temps sénateur et vice-versa. Mais aussi, l’on se saurait siéger au parlement et occuper «les fonctions de maire, de délégué du gouvernement auprès d’une communauté urbaine, de président de Conseil régional, avec toute fonction élective et avec les fonctions de président de chambre consulaire, de président de conseil d’administration ou de statut de salarié dans un établissement public ou une entreprise du secteur public et parapublic». Si le nouvel élu au parlement est fonctionnaire, il/elle «est de plein droit mis en position de détachement» auprès de la chambre concernée du parlement pendant la durée de son mandat. Quant à l’agent de l’Etat relevant du Code du travail, son contrat est suspendu pour la même durée.

I

Représentation : Le Rdpc et les autres partis Région

Elus

Sdf Adamaoua

N° Titulaires

Elus

Rdpc Centre

Nommés

Région

Elus

Rdpc

Nommés

Région

Elus

Rdpc Extrême N.

Suppléants

Région

Elus

N° Titulaires

Suppléants

Mme Tjoues Géneviève

Mme Minyem E.

1

Mme Medjo Delphine

Bindjeme Felix

2

Maikano Abdoulahi

Mme Hadjidja

2

Tobbo Eyoum Thomas

Mme Zogo M.

2

Zang Oyono Calvin

Ndinda Ndinda F.

3

Haman Paul

Mme Bintali Paulina

3

Obam Assam Samuel

Mme Mekinda Ju.

4

Maande Paul

Mme Fanta Jeannine

Nguiebe Joël

MmeDiddiMadeleine

Rdpc Littoral

3

Mme Din Bell Marie A.

Dika Nsangwe

4

Mbassa Ndine Roger V.

Mme Ngonde C.

5

Kingue Simon

Moth Emmanuel

Rdpc Sud

4

Mba Mba Grégoire

Mme Avebe M.

5

Mme Eloumba Medjo

Eyizo’o Ferdinand

Aboubakar Issa

6

Ebongue Ngoh Jean Jules Mme Kangue R.

Nnanga Ndoume

Kpwang Abbe D.

7

Ahmadou Tidjani

Ousman Ibrahim

7

Kemayou Claude

Mme Mbeleg Y.

7

Mbita Mvaebeme

Mme Akoa M. A.

1

Baba Hamadou

Halirou Mamoudou

1

Madiba Songue

Ngalle Bibehe

1

Ngalli Ngoa Pierre Henri Mme Ndo Angeline

2

Menye Ondo François X. Edou Emmanuel

3

Mme Bisseck Paulette

Mme Haoua Madeleine

2

Moussa Sabo

Aboubakar Kombo

3

Mohaman Gabdo

Samaki Joseph

N° Titulaires

Suppléants

1

Naah Ondoua Sylvestre

Mme Ntsogo Sal.

2

SM Mama Jean Marie

Abate Messanga

Essomba Tsoungui Elie Anong Adibime Pascal

Soya Zenon

Bell Luc René

Mme Ngo Nsom

6 7

Mme Okala Bilaï Nicole Mvoutsi Gomtse Mme Ongolo Ré. Nnemde Emmanuel

1

Nkodo Laurent

Bihina E. Floribert

2

Ondoa Pius

Abanda Metogo V.

3

Pongmoni Jean Marie

Ndi Samba Joseph

Suppléants

Sale Charles

Zaoro Adamou

2

Mme Ndjole Assouo

Ebola Gérard

3

Mme Ouli Ndongo M.

Djangoua Salomon

4

Ndanga Ndinga Badel

MmeEyengaBlandine

5

Amama Amama Benjamin Ambah Emmanuel

6

Mme Moampea Marie C. Diwaha Moni H.

7

Mboundjo Jean

MmeDondjaBamboua

1

Matta Joseph Roland

Voumia Rigobert

2

Ze Nguelé René

Aleokol Jean Marie

3

Mme Aboui Marlyse

Ngba Zacharie

N° Titulaires

Région

Elus

Suppléants

2

Etame Massoma David S. Nguime Ekollo

3

Ngayap Pierre Flambeau Mme Bell Marie

N° Titulaires 1 2

Mme Bekono Lu.

3 4 5

N° Titulaires

Nommés

Rdpc Nord

Suppléants

Mrs Ankie Affiong R.

Effiong Denis E. Pr Judith Ndongo

3

Dr Amadou Alim

Bakari Joël

Mme Asta Yvonne

Bouba Moussa

5

Bebnone Payounni

SM Aman Saly

6

Amidou Maurice

Doundouna Ou.

Mme Hayatou Aïcha P.

3 Abbo Ahmadou

Région

Elus

N° Titulaires

Rdpc NordOuest

Nommés

Région

Elus

Suppléants Fon Quomon Nana

2

Wallang David Akwo

Kanyimi I. Charles

3

Dinga Ignatus Bayin

MmeChenyiTheresa Mme Shang Kinyui

4

Mme Eno Lafon Emma

5

Wanlo Chiamua John

6

Awanga Zacharia

Ndifor Raphaël

7

Jikong Stephen Yerima

NgiChristopherNtoh

Mme Ndim Wibua

1

Fon Doh Ganyonga III

Mme Regina Mundi

2

Nkwain Francis

Fon Chafah Isaac

3

Fon Teche Njei II

Jaji Manu Gidado

N° Titulaires

Suppléants

Saki Lamine

1

Tsomelou Jean

Kuete Jean Claude

2

Tantse Tagne Bernard

Mme Toussi Berthe

Mme Zakiatout Epse Sale Boukassa Vagai

3 Tchatchouang Paul Sdf Ouest

7

Amrakaye Martin

Manouf Mahamat Bahar Hessana Mahamat Baskouda Jean Baptiste

Ngabaya Tchef T.

3

Dakolé Daïssala

Bouba Danki

Mme Metiedje Nguifo Sonkin Etienne

6 Tchomnou Raoul

Gaoue Henri

1 2

4 5

7 Nono

Tchangop Florent Mme Nouwo Flo. Mezatio Victor Njietche M. Iliassou Ouandji Luc

1 Mbombo Njoya Ibrahim Nommés

Nommés

Amadou Haman

Herouama Malloum

Alioum Alhadji Hamadou Mme Dam D. Marie

Rdpc Sud-Ouest

Bayero Fadil M.

Achidi Achu Simon

1

Suppléants

Tabe Tando Ndiep Nso Oben Bakwa Eno

2

4

2

Oyono Robert

1

1 Aboubakary Abdoulaye Bouba Samari B. Nommés

N° Titulaires

Kadiri Sali

Mahamat Abdoulkarim

Abdoulaye Wouyack M. Kogne Zima

Elus

Mme Abba Fadi.

Abba Boukar

3

Région

Youssoufa Daoua

1

5

Nommés

Namio Pierre

2 4

6

7 Mme Adamou née Doudou Idrissa Aboa

6 Mme Djakaou née Foutchou Bouba Djoulde

Nommés

N° Titulaires 1

1

Est

Elus

Djoumba Djidere

6

Région

Région

Aboubakar Siroma

5

Nommés

Suppléants

1

2 Djomo Kamga Honoré

SM Pokam Max

3 Niat Njifenji Marcel

Ngouchinge Syl.

3

Njifua Lucas Fontem

4

Matute Daniel

Nso Nicolas Mrs Nchong epse N.

5

Mme Ntube Agnès N.

6

Otte Andrew Moffa

Njokam R. Ngu

7

Mbella Moki Charles

Mrs Vefonge B. J.

1

Mafany Musonge Peter

Dima Gabriel

2

Fon Mukete E.

Itoe Mutanga Ben.

3

Chief Anja Simon Onjwo Mme Mambe Agnès

RDPC: 82 sénateurs titulaires et 85 suppléants SDF: 14 sénateurs titulaires et 14 suppléants UNDP: 1 sénateur titulaire et 0 suppléant MDR: 1 sénateur titulaire et 0 suppléant ANDP: 1 sénateur titulaire et 0 suppléant FSNC: 1 sénateur titulaire et 0 suppléant UDC: 0 sénateur titulaire et 1 (-1) suppléant

Défection : Le cas Youmo Koupit Adamou ’est sûr, on en parlera encore dans quelques années. La décision du candidat malheureux aux sénatoriales du 14 avril 2013 à la tête de la liste de l’Union démocratique du Cameroun (Udc) dans la circonscription électorale de l’Ouest de ne pas accepter le poste de sénateur suppléant est encore dans les têtes. Et ce surtout au moment où le Social democratic front ne cache pas sa déception de n’avoir pas vu ses membres désignés dans le décret n°2013/149 du 08 mai 2013 portant nomination des sénateurs par le Président de la République.

C

C’est que, dans un environnement où l’élite prend plaisir à faire trafic d’influence de leur chapelet de nominations présentes ou passées, il y a un lien difficile à établir entre «démission/refus» et «mangeoire/poste/fonction». La décision de M. Youmo Koupit limite l’ouverture affichée du Chef de l’Etat aux partis de l’opposition. Il n’y aura donc pas 7 mais 6 partis présents au sénat ( encore que le militant de l’Udc ne pouvait pas siéger, comme tous les suppléants d’ailleurs). Il reste le Rdpc, le Sdf, l’Undp, le Mdr, l’Andp et le Fsnc.


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N째 022 - DU 21 MAI AU 02 JUIN 2013

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