V&c 18

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"Il est préférable d'allumer une bougie que de maudire l'obscurité"

Proverbe d'Asie

Bimensuel

Réc. N°023/RDOP/F35/SAAJP

Directeur de la publication : Kamdem Souop

La vitrine des municipalités

Année 3 - N°018 Du 28 janvier au 10 février 2013 - Tél: (237) 33 10 61 11 - Mél: villesetcommunes@gmail.com - Web: www.villesetcommunes.info

Prix : 500 Fcfa

Sénat

Gouvernance locale

La chambre haute annoncée pour 2013

Tr o i s obser vatoires

Dans son discours du 31 décembre dernier, Paul Biya a annoncé la tenue des élections sénatoriales en 2013.

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Emeutes Foumban a mal à la démocratie

à la loupe Au moment où s’achève le projet PGL/OL, notre rédaction a fait une incursion dans les expériences en cours dans les communes de Nkongsamba 1er, Mbouda et Bangangté.

Retour sur les échauffourées du 01 janvier 2013 qui ont causé de nombreux dommages dans la Cité des arts.

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Lire notre dossier Pp.3-7

Du beau monde «Chez Denise»

Africités 2012

Les Osc évaluent leur participation

Dans le cadre du programme «Au fil des mots» animé par Kouam Tawa, Hilaire Sikounmo et Gérard Macé ont été reçus en début de mois à Bafoussam.

A l’initiative de Zenü Network, une restitution a été organisée à Bafoussam dans le but de permettre à la société civile camerounaise de tirer des leçons de ce qui se fait à l’échelle du continent lors d’événements d’envergure internationale. Lire P. 10

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Cette publication est réalisée avec le concours de FORMATION - ACCOMPAGNEMENT - CONSEIL AUX COMMUNES Décentralisation - Gouvernance locale - Budgétisation - Transparence - ICT 4 Open Budget Siège: 1er étage Immeuble Face Camtel Biyem-Assi -Yaoundé

Littérature

Tél: 00237 99 99 70 93

Mél: afroleadership@live.fr


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éditorial

N° 018 - 28 JANVIER AU 10 FEVRIER 2013

EN BREF VISITE

Paul Biya attendu à Douala et Buea

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oseph Beti Assomo, le gouverneur de la région du Littoral a organisé une réunion le 17 janvier 2013, à l’effet de préparer la future visite qu’effectuera le Chef de l’Etat à Douala pour la pose de la première pierre du deuxième pont sur le Wouri. Bien qu’aucune date ne soit avancée, cette visite dans la capitale économique pourrait précéder ou suivre la célébration du cinquantenaire de la réunification qui conduira le président de la République à Buea. Son discours du 31 décembre 2012 l’a plus clairement fait savoir qu’un an plus tôt : «Je suis heureux d’annoncer que les conditions paraissent pouvoir être réunies dans quelques mois pour célébrer, avec toute la solennité souhaitable, le cinquantenaire de la Réunification». Et le 25 janvier dernier, Patrice Amba Salla, le ministre des Travaux publics, de passage à Douala, a procédé à un état des lieux en vue de cette même cérémonie qu’il situe «entre juillet et août», date du démarrage du chantier.

Objectif de croissance 2013 : 8% Par Kamdem Souop

e n’est pas le point de presse donné par Issa Tchiroma Bakary, le ministre de la Communication (Mincom) le 23 janvier 2013 qui le réconciliera avec les familles des victimes et une bonne frange des Camerounais de l’intérieur comme de la diaspora. En effet, les différentes sorties du «porte-parole du gouvernement» ont habitué le public à des polémiques, comme celle sur le nombre exact des victimes des crimes dits «rituels» de certains quartiers de Yaoundé 4 (Mimboman en tête, suivi de Nkomo et Biteng) et 6 (Mendong). Le Mincom a ce jour-là donné le chiffre de 7 victimes. Des jeunes filles violées, tuées et dépouillées de certains organes. Le commissaire du 4è arrondissement à Ekounou, aurait confié à des journalistes qu’à la date du 21 janvier, 14 corps avaient été retrouvés dont 8 identifiés. Deux dizaines de suspects ont été appréhendés, le commissariat de sécurité publique de Nkolmesseng a été relocalisé à Mimboman. Et pourtant le 25 janvier, on a appris qu’un enfant de huit ans a été tué dans les mêmes conditions. Les pouvoirs publics sont interpellés. Surtout quand on sait qu’il manque de tout dans les zones en question: eau courante, électricité et faute de routes, le transport est assuré par les «benskineurs» dont certains ont une réputation peu engageante à la nuit tombée.

e chiffre peut prêter à sourire que l’on parle du Cameroun ou que l’on étende la corde à l’Afrique, mais il a été évoqué par ce qu’il y a de plus sérieux parmi les analystes économiques du continent. Dans un entretien qu’il a accordé à Nicolas Champeaux de RFI le 01 janvier 2013, Lionel Zinsou, économiste franco-béninois et président du fonds d'investissements PAI Partners a rappelé opportunément que 2013 « c’est une année un peu particulière parce que tous les instituts de prévision pensent qu’on aura à nouveau une croissance de 5% et peut-être même 6%. Ça voudrait dire que l’Afrique échapperait à la morosité européenne et à une croissance mondiale moyenne. Ça voudrait dire que l’Afrique est «décorrélée» en 2013, c’est-à-dire qu’elle a son propre chemin de croissance». Cela peut paraître chauvin de le souligner au moment où l’Europe et les Etats-Unis s’échinent à trouver des réponses à une situation qu’ils ont fortement contribué à créer. Et ce n’est pas l’épisode reporté des négociations sur le relèvement du plafond de la dette entre gauche et droite américaines dans quelques semaines qui fera oublier l’essentiel : si l’Afrique peut réussir à ne pas se laisser distraire par les crises que génèrent sur le continent les batailles hégémoniques des grandes puissances pour l’exploitation de ses ressources naturelles - derrière le voile des rebellions qui se fendent d’un subit amour de la patrie avec des armes lourdes fabriquées en Occident -, elle peut permettre aux pauvres et habituels exclus du système de s’intégrer un tant soit peu. M. Zinsou ne dit pas autre chose lorsqu’il affirme que « A 7% ou 8% de croissance, il y a suffisamment à distribuer pour que les plus pauvres et les exclus commencent à rentrer dans le système. Il y a une Afrique des villes qui va un petit peu mieux que l’Afrique des campagnes. Mais surtout, il y a un problème qui est l’Afrique autour des villes, l’Afrique périurbaine. On a une croissance démographique tellement forte qu’il y a à la fois

un peu plus de gens qui sont un peu plus riches, mais il y a aussi un peu plus de gens qui sont exclus et des gens qui ne trouvent pas d’emploi. A 7% ou 8% de croissance, en général, on peut estimer que les économies sont capables de réduire le nombre de pauvres. C’est vraiment le défi non seulement de l’année 2013, mais des dix années qui sont devant nous. Si on ne réussit pas cela, on aura des tensions sociales terribles, des inégalités terribles, une frustration terrible de la jeunesse ». Ce discours n’est pas sans rappeler ceux que nous avons entendus à Dakar début décembre 2012 à l’occasion d’Africités. Plus que sur tout autre continent, en Afrique, les villes sont le moteur du développement. Il faut donc les penser et les construire en s’assurant que les habitants/résidents et les visiteurs prennent du plaisir à y séjourner et à investir. Mais, le secret de cette « réussite » ne doit surtout pas être occulté : la croissance de l’Afrique est portée par sa partie anglophone. Tenez ! «Quand vous avez des communautés économiques qui fonctionnent, comme c’est en train d’apparaître en Afrique de l’Est, entre la Tanzanie, l’Ouganda, le Kenya, alors vous levez les barrières intérieures, vous vous rassemblez pour faire un marché important, vous créez des infrastructures, des corridors, des voies ferrées, des routes qui vous sont communes, et vous avez à ce moment-là un grand marché intérieur».

HOMMAGE

BAMENDA

BAFOUSSAM

Des images de Ouandie projetées

Où est la 2e voie?

Seulement 2,6 millions en 4 jours !

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CRIMES RITUELS

Le Cameroun en émoi après 12 morts

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es activistes et militants du Collectif Mémoire 60 et de l’Union des populations du Cameroun (Upc) ont projeté un documentaire inédit de la Télévision Suisse Romande sur Ernest Ouandié le 16 janvier 2013, à l’occasion du 42è anniversaire de l’assassinat, sur la place publique de Bafoussam, le 15 janvier 1971, du dernier grand résistant historique de la lutte indépendantiste camerounaise. Initialement prévue à la Chambre de commerce de Bafoussam, la projection a finalement été faite dans la salle de conférences de la Ligue des droits et libertés, devant une quarantaine de personnes. Après une deuxième projection réclamée par le public, un diaporama a été projeté sur le thème: «Comprendre qui était Ernest Ouandié, ses revendications et son importance aujourd’hui en quelques clics », à l’initiative de plusieurs organisations de la diaspora camerounaise.

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a tournée de contact de contact de Felix Nguele Nguele, le préfet de la Mezam a finalement tourné autour de la deuxième voie d’accès de la ville de Bamenda (région du Nord-Ouest) attendue depuis deux ans. Le projet d’un montant de 13, 538 milliards de Fcfa n’est toujours pas livré et participe à alimenter le sentiment d’un problème anglophone au Cameroun au sein des populations. Le préfet a pris l’engagement de se renseigner sur les raisons d’une telle situation.

Publié avec le soutien de

’est la somme qui aurait été collectée par les éléments du peloton routier motorisé de Bafoussam en collaboration avec une équipe du secrétariat d’Etat à la Défense chargé de la gendarmerie nationale (Sed) venue de Yaoundé et conduite par le lieutenant colonel Désiré Nké. Cette somme représenterait 265 infractions recensées du 17 au 20 janvier 2013 sur les axes Bafoussam-Yaoundé, Bafoussam-Douala, Bafoussam-Bamenda et Bafoussam-Foumban. Directeur de publication / Rédacteur en chef Kamdem Souop (77 71 68 86) Rédaction Marcelin Angounou, Madeleine Assen, Honorine Ngangue, Martial Nepoue

De plus, sur « les dix pays qui ont la croissance la plus forte au monde, tout continent confondu, il y a six pays africains», rappelle M. Zinsou avant de dépoussiérer une idée qui fait rire ceux qu’on prend pour nos lumières: « il y a une idée ancienne, probablement à ressusciter, qui est celle du panafricanisme. D’ailleurs, l’Union africaine est en train d’avoir une petite poussée de panafricanisme et c’est fondamental !» La technologie peut être valablement utilisée par l’Afrique pour booster sa croissance. « L’Afrique compte aujourd’hui avec 500 millions d’abonnés au téléphone portable. Même dans nos régions qui n’ont pas d’électricité, vous trouvez un panneau solaire et une borne à laquelle les gens viennent pour recharger leur téléphone portable. Ca veut dire qu’il y a des nouveaux usages sociaux, beaucoup plus de paiements lorsque que l’on doit assurer les transferts entre la diaspora solidaire et les parents restés dans le pays. Tout cela se fait beaucoup plus que sur les autres continents avec des technologies de téléphone mobile». Cette modernisation va sauter une génération technologique. On peut être éloigné des grands centres urbains, acheter des mots clés de Google et faire connaître sa production. «Ca, c’est une révolution, c’est une nouvelle technologie, c’est créateur d’emplois, mais surtout, ça touche les entreprises et donc ça va développer de l’emploi salarié ». Ainsi posé, le discours de Paul Biya le 31 décembre 2012 pose plus de questions qu’il n’apporte de réponses, mais l’on note aussi qu’il table sur une croissance de 6,1% en 2013. Comme quoi, tout arrive, même au pays «immobile». Pour conclure, Thierry Amougou, économiste camerounais, affirme dans l’un de ses récents billets : « Réfléchir sur l’avenir de l’Afrique c’est croire fermement que nous pouvons encore le changer par des réformes idoines issues d’anticipations extrapolatives. Cela exige donc d’utiliser la technique du rétroviseur afin que notre discours sur l’Afrique économique de 2013 prenne racine sur des faits concrets passés et présents». Bonne lecture et que les hommes politiques africains prennent enfin le dévelopement économique local au sérieux.

On en vient à sourire devant le nomnbre d’infractions en 4 jours quand on sait que ces axes sont fréquentés les week-ends par des milliers de véhicules conduits par toutes sortes de chauffards en route pour des deuils, funérailles et réunions diverses. C’est aussi le sourire devant la publication des chiffres sachant que des contrôles de gendarmerie se font 24h/24 et 7j/7 depuis des années sur ces axes sans qu’aucun chiffre ne soit produit. Corruption et impunité ont de beaux jours.

A collaboré à cette édition Blaise Nzupiap Consultants Charlie Martial Ngounou (Finances locales - Gouvernance)

Commercial 98 21 56 06 Imprimerie Jv-Graf - Yaoundé

Emeran Atangana Eteme (Décentralisation)

Conseil en communication Creativa

Distribution Messapresse


dossier

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N° 018 - DU 28 JANVIER AU 10 FEVRIER 2013

Gouvernance locale

A Bangangté

Les observatoires à la loupe

e Pgl/Ol a permis, entre autres, aux citoyens de prendre conscience de leur apport dans la gestion des affaires de la commune. Aujourd’hui, il est possible que l’observatoire fasse inscrire un point à l’ordre du jour d’un conseil municipal. Du moins si l’on s’en tient aux dispositions démontrées par l’exécutif communal depuis le lancement de ce projet.

Dossier réalisé par Kamdem Souop et Blaise Nzupiap

“ Les gens s’intéressent ” Ide Carine Tchounga

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Chef de chaîne de la Radio Medumba

Par K.S. n certain nombre de constats ont déjà été faits par les observatoires de la gouvernance locale. A Bangangté, dans le secteur de l’agriculture, il ressort que sur les quatre groupes d’initiatives communes dont les noms ont été communiqués par la délégation départementale de l’Agriculture et du développement rural du Ndé « seuls 3 avaient un certificat d’inscription, et ils dataient de 1996, 2008 et 2009. Par ailleurs, nous avons observé des lacunes dans la gestion: tenue irrégulière des réunions, pas de tenue des comptes, et même une ignorance des noms des autres membres du Gic. Ces différents Gic qui ont reçu un million de Fcfa de l’Etat n’arrivent pas à tenir des factures conformes, n’ont pas de plaque indicative. De même, les gens procèdent aux récoltes les mains nues, ignorant tout ce que cela peut générer comme problèmes de santé à terme». En ce qui concerne les axes routiers, 5 d’entre eux ont été observés à Bangangté avec des «outils rudimentaires». Le souci était de montrer aux principaux acteurs que les citoyens tenaient désormais à marquer leur intérêt pour les chantiers menés.

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Avantages individuels et collectifs S’il y a bien une chose qui revient comme principal avantage personnel des personnes impliquées dans le Pgl/Ol, c’est l’ensemble des formations reçues, notamment sur la décentralisation, la démocratie participative, la gouvernance locale, l’observatoire de la gouvernance locale, le budget participatif, la capitalisation des

a population sait désormais qu’elle a son mot à dire et que la décentralisation est une réalité. Il est aujourd’hui commun de voir les gens s’intéresser à la route ou une salle de clas-

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Les représentants des différents acteurs du Pgl/Ol pendant les travaux à Mbouda

l’action publique; l’instauration de nouveaux systèmes de régulation pour une plus grande transparence dans la gestion des affaires publiques locales; le financelent des projets de renforcement de la gouvernance locale. Les secteurs prioritaires Chacune des communes a choisi deux secteurs dont elles pouvait collecter les informations tout en assurant le suivi des projets enregistrés à cet effet. Ainsi, à Bangangté, les secteurs de l’agriculture et des transports ont été retenus. A Mbouda, il s’est agi des secteurs de l’agriculture et l’éducation. Quant à la commune d’arrondissement de

Nkongsamba 1er, elle a choisi les secteurs de l’artisanat et de l’agriculture. Chaque commune compte un observatoire de la gouvernance locale. Celui de Bangangté compte 24 membres avec une moitié active. Les 10 membres de celui de Mbouda et les 9 que compte celui de Nkongsamba 1er sont tous actifs. D’autres mécanismes de participation seront expérimentés dans les prochaines années. Il s’agit notamment des audiences publiques et les dialogues citoyens. Mais déjà, les trois communes ont mis sur pied un comité de pilotage du budget participatif, un autre mécanisme de contrôle citoyen des politiques et de l’action publiques au niveau local.

PGL/OL: Premiers constats du terrain En attendant la consolidation des premiers rapports des observatoires, quelques irrégularités ont été mises en lumière.

Fonctionnaire à la retraite

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Créés à la faveur de la mise en oeuvre du projet de Promotion de la gouvernance locale et renforcement des capacités politiques des acteurs non étatiques des régions de l’Ouest et du Littoral (Pgl/Ol), les Observatoires de la gouvernance locale (Ogl) des communes pilotes passent au scanner.

projet lancé le 05 avril 2010 à Bangangté entrera en gare en mars 2013. Il vise le renforcement de capacités des acteurs de la société civile et des élus locaux des trois communes bénéficiaires dans 07 secteurs : l’artisanat, l’agriculture, la santé, la jeunesse/emplois, les transports, l’éducation, la décentralisation. Le Pgl/Ol a pour objectif de contribuer à une participation crédible et efficace des Osc au processus de décision politique en matière de service public. Il a reçu le soutien financier (300 millions de Fcfa) de l’Union Européenne sur 36 mois et est coordonné par Zenü Network qui bénéficie du soutien d’une Ong sénégalaise dans l’exécution du projet: Enda Graf. Quatre résultats majeurs sont visés : une meilleure maîtrise des politiques publiques locales et nationales de la part des Osc; une plus grande valorisation des initiatives de celles-ci au regard de

“ Une prise de conscience ” Joseph Nana

initiatives. Justin Tchokap, transporteur à Bangangté et président du syndicat des exploitants de taxi complète : «j’ai gagné une nouvelle vision dans la gestion des ressources humaines et des organisations». Il a aussi permis aux citoyens de s’impliquer davantage dans la gestion de la collectivité. A en croire Joseph Nana, fonctionnaire retraité et Coordonnateur de l’Observatoire de Bangangté, «Nous avons réussi à réunir et former une dizaine de chefs de troisième degré sur le budget d’investissement public. De même, au niveau du bureau de coordination, nous utilisons les réunions de restitution pour former les participants sur cet aspect négligé des activités des Osc. Nous allons aussi former les observateurs locaux dans chaque village des groupements de l’arrondissement de Bangangté». Pour M. Tchokap, un autre bon point du Pgl/Ol est d’avoir «permis aux différentes Osc de se connaître et de savoir le positionnement thématique de chacune». Pour contourner les réticences de certains, les membres des Ogl rappellent qu’il s’agit d’un «simple entretien» et non d’un «contrôle à proprement parler, mais plutôt des observations». Et si contrôle il y a, c’est «plus un contrôle citoyen qu’un contrôle pouvant aboutir à des poursuites judiciaires ou des mises en débet». Cela leur ouvre quelquefois les portes, mais rien n’est garanti. C’est alors que se pose la question de l’existence légale des observatoires. Et ici deux postures s’opposent: la première, voit une simple reconnaissance par l’exécutif communal et les services déconcentrés de l’Etat; la seconde voit les Ogl devenir des associations qui déposent leurs statuts et règlement intérieur à la préfecture. Dans le premier cas, assurent les seconds, «le risque d’être à la solde des pouvoirs publics est grand» tandis que le reproche fait à la deuxième approche est

d’alourdir les observatoires en les faisant passer à des réseaux d’Osc de 2e ou 3e niveau qui posent des problèmes spécifiques de gestion. Ecarts entre attentes et réalité Sur le terrain, les attentes butent sur des réalités qu’il faut affronter. Au sujet des difficultés rencontrées, Joseph Nana, Coordonnateur de l’Observatoire de la gouvernance locale dans la commune de Bangangté, indique : «la réticence des gens à produire les informations demandées. Ils se rendent subitement indisponibles. Ou alors, les informations sont partielles. C’est le cas des 4 Gic opérationnels présentés par le délégué du Minader pour le département du Ndé. Les Sde ont invoqué le fait que notre structure ne soit pas encore légalisée pour ne pas nous fournir informations et documents. Toutefois, certains sont bien disposés et nous facilitent la tâche. Deux ou trois fois, nous n’avons pu trouver le délégué des Travaux publics à son bureau. Mais nous avons utilisé des outils rudimentaires tels qu’un décamètre pour mesurer la largeur de la route tous les 5 km. Mais nous n’avons pas encore obtenu le cahier des charges des entreprises». A Mbouda, M. Neguie Mayouka, Chef de service des affaires administratives et fnancières de la délégation départementale de l’Education de base des Bamboutos dit avoir relevé et informé les concernés des lacunes dans la conception de la collecte des données telle qu’envisagée par Knowledge for all (Kfa), l’organisation locale associée au projet. L’Ogl y semble bénéficier de la reconnaissance que lui a accordée le maire par arrêté. A Nkongsamba 1er, les difficultés sont davantage d’ordre financier, car l’Ogl y bénéficie des bonnes dispositions des services déconcentrés de l’Etat.

sequ’on construit . Les formations reçues m’ont aidé à produire de meilleures émissions de sensibilisation au niveau de la radio Medumba que je coordonne. Je regrette que les projets ne sont pas systématiquement rendus publics par la commune qui souffre d’un déficit de communication.

“ Nous portons le message” Bernard Mbiandou Yongang Chef 3e degré de Lafeng (Bangoulap) ‘implication des autorités locales dans le Pgl/Ol est primordial car ils sont en contact direct avec les populations et peuvent mieux leur porter le message. Toutefois, on peut regretter les choix partisans de certains chefs traditionnels qui mettent à mal leur autorité et l’expérimentation de la démocratie au niveau local.

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“ Un avantage: la formation” Siméon Fandio Agriculteur

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e plus gros avantage pour des producteurs comme nous, c’est la formation. Cela nous a permis de comprendre que l’Etat travaille pour nous. Les véritables producteurs ne reçoivent pas la matérialisation des promesses du Chef de l’Etat, car les groupes intermédiaires, avec leur pouvoir de signature détournent les moyens mis à notre disposition. Nous avons aussi noté que les Gic observés reçoivent de l’argent sans cahier de charges.

“ Les Osc sont déjà visibles ” Justin Tchokap Transporteur e projet a rendu les Osc visibles. En deux ans, les choses ont bougé, car en 2011, il y a eu une identification de toutes les organisations de la société civile. Avec les concours des élus locaux, ces Osc ont été formées par Zenü Network en partenariat avec l’organisation associée, Apader, et la commune de Bangangté.

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N° 018 - 28 JANVIER AU 10 FEVRIER 2013

A Mbouda “Expérimenter les arbitrages” Catherine Sayou Agent communal de dévéloppement n tant que lien entre les populations et la commune, je peux dire que le Pgl a permis d’organiser des séances de travail sur le feedback au sujet du Plan communal de développement, une sorte de bible de la commune. Cela a aussi permis de mettre en oeuvre le budget participatif. Et la commune travaille de plus en plus avec les Osc et les délégués du budget participatif. Les formations ont permis aux délégués de vivre les difficultés de l’exécutif municipal au moment des arbitrages qu’obligent les contraintes budgétaires.

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“ Des rendements améliorés” Fokou Délégué départemental de l’Education de Base des Bamboutos i Zenü Network n’existait pas, il aurait fallu le créer. Il contribue beaucoup à l’amélioration des rendements à tous les égards là où il intervient dans le département. Les réunions organisées l’ont été avec beaucoup de sérénité et nous avons apprécié les cartes postales conçues pour lutter contre la corruption en milieu scolaire. Il y a cependant une petite insuffisance de la part de l’organisation associée, notamment en matière de collecte de données dans le groupement.

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“ Décider à la base ” Moïse Kemteu Adjoint Chef 3e degré Bamenkombo es décisions ne se prennent plus au sommet mais à la base. Travailleurs, chômeurs, valides ou handicapés, les gens comprennent que leur point de vue compte. Les chefs traditionnels sont appelés à sortir de la politique du ventre pour adopter une plus grande neutralité entre les besoins des populations et les décisions des autorités administratives.

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“Apprendre à s’autogérer” Jean Mbah Agriculteur, Sg de l’Osc Prodibam vec le Pgl, les populations ont appris à s’autogérer. Ainsi quand une personne a contribué, peu importe le montant, elle se sent concernée par la construction et la gestion de l’ouvrage réalisé.

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“Un droit de regard exercé” Fonkoua Kaka Hôtelier et prestataire de services es populations sont de plus en plus conscientes de leur droit de regard dans la construction des ouvrages publics. Cela améliore sensiblement les réalisations. Il n’est plus avantageux pour les maires de favoriser des hommes d’affaires de leur entourage qui réalisent mal les chantiers, car l’oeil des populations veille au grain et des marchés ont été repris ici.

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dossier

Gouvernance locale: trois observatoires à la loupe

Carotte et batôn aux Ctd Jusqu’à ce que les derniers budgets communaux soient votés en décembre 2012, aucune commune n’était encore au courant des projets et des ressources qui lui seront affectés dans le cadre du Budget d’investissement public 2013. Par Blaise Nzupiap n 2013, le transfert des compétences et des ressources aux communes, dans le cadre de la décentralisation en cours au Cameroun, est Hôtel de ville de Nkongsamba 1er rendu à sa 3e année consécutive. Avec 7 départements ministériels en course au de voir tous les acteurs de développement départ, ils sont aujourd’hui une vingtaine prendre une part active dans la mise en à avoir transféré des compétences et des œuvre du Budget participatif, avait orgaressources aux collectivités territoriales nisé une rencontre de nouaison des décentralisées (CTD). Au Cameroun, le alliances. Ce qui fait que même les Sde processus de décentralisation est enca- avaient souscrit des actions à mener en drée par la constitution de 1996, la loi n° partenariat avec le maire et le conseil 2004/017 du 22 juillet 2004 sur l’orienta- municipal. tion de la décentralisation, la loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les Laxisme et inertie règles applicables aux communes et celle «Les Feuilles de route ne sont remises aux n° 2009/011 du 10 juillet 2009 portant délégués régionaux et départementaux régime financier des collectivités territo- qu’après la conférence annuelle généralement riales décentralisées. Depuis que les trans- organisée en janvier à Yaoundé lors de la céréferts des compétences et des ressources monie de présentation des vœux aux ministres ont commencé à être effectifs dans les de tutelle », rapporte un délégué resté dans communes, c’est sous forme de cartons l’attente. Un autre délégué a laissé que les financements arrivent via le entendre que les yeux sont rivés sur le contrôle financier où ils sont retirés par délégué départemental du Ministère de les maires en vue de l’exécution des l’économie, de la planification et de l’amétâches à eux confiées. nagement du territoire (Minepat) qui est le seul à pouvoir donner des informations Compétences sans ressources sur les projets d’investissement publics Là où le bât blesse, c’est que 3 ans après le retenus. «C’est quand le livre journal que début du processus, les magistrats muni- produit le Minepat va sortir que nous allons cipaux peinent toujours à être fixés à savoir quels sont les projets qui ont été confiés l’avance sur ce qui leur revient par exerci- aux communes et combien cela va coûter», ace budgétaire, question d’intégrer les pré- t-il confié. Conformément aux textes qui visions de l’Etat, déclinées en budget d’in- régissent la décentralisation, chaque comvestissement public, dans leurs prévisions mune est tenue de voter son budget avant de réalisation annuelle et éviter le double le 31 décembre de l’année qui précède emploi. Autrement dit, des compétences l’exécution dudit budget. Ainsi, bien que sont transférées aux communes sans consciente du fait que des compétences qu’elles ne soient directement accompa- lui ont été transférées, dans l’optique gnées des ressources et si oui pas à temps. d’améliorer les conditions de vie des Dans le cadre du suivi de la mise en populations, chaque commune a déjà eu à œuvre du Budget participatif dans la voter son budget en tenant compte de ses commune d’arrondissement de recettes propres, des fonds de coopération Nkongsamba 1er, en liaison avec le projet ou des Centimes additionnels commude Promotion de la gouvernance locale et naux (Cac) reversés aux Ctd par le de renforcement des capacités politiques Feicom. Le laxisme et l’inertie ne sont pas des acteurs non étatiques dans les com- loin d’être consommés tant au niveau des munes de Nkongsamba 1er, Bangangté et ministères que des communes où des proMbouda (Pgl/Ol), il a été donné de jets sont parachutés dans les actions des constater en fin décembre 2012 que les magistrats municipaux. services déconcentrés de l’Etat (Sde) n’étaient pas encore fixés sur les projets Arrimage du budget à la décentralisation qui seront gérés cette année par les mai- Or dans un processus normal, avec le prories, sous leur supervision, et encore cessus de décentralisation, chaque commoins sur l’enveloppe budgétaire qui leur mune devrait voter son budget en y intésera réservée. La commune d’arrondisse- grant les compétences et les ressources ment de Nkongsamba 1er, dans le souci transférées, au risque de se retrouver face

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Lisez et faites lire Parce que la culture est au fondement de toute action

à un double emploi des ressources municipales. Face à ce sujet qui semble bien préoccupant tant au niveau des sectoriels que des magistrats municipaux, un délégué a même suggéré que les magistrats municipaux devraient écrire aux différents ministres qui ont transféré des compétences pour que la liste des projets retenus soit communiquée et insérée dans le budget communal au moment de son vote et l’arrimer ainsi aux compétences transférées qui en réalité visent un seul but : le développement au niveau local et le bien être des populations. Mais seulement il ne faudrait pas escamoter les décisions des élus de l’Assemblée nationale et des prochains sénateurs et élus de régions. On est en voie de se demander s’il n’y a pas un besoin de procéder à une régulation positive visant à nous approprier des dates sur les votes de budget aux différents niveaux du gouvernement et qui assure une cohérence dans la prise de décision, l’inverse aussi étant possible. Budget programme comme solution ? Jusqu’à présent, même les maires qui sont la cheville ouvrière de la décentralisation sont convaincus que le gouvernement est en train de leur tendre la carotte que sont les compétences et le bâton que sont les ressources. Un problème qui pourrait être résolu, on l’espère bien, avec le budget programme de l’Etat du Cameroun (qui reste encore flou dans la compréhension) entré en vigueur depuis le 1er janvier 2013 et qui s’élève à 3. 236 milliards de francs Cfa. Reste attendue la signature du décret portant dotation générale de la décentralisation pour l’exercice 2013 par le Premier ministre, chef du gouvernement. La certitude au niveau des communes c’est que malgré les pesanteurs, avec les ministres et autres directeurs et inspecteurs des ministères qui continuent à s’accrocher à une portion de leur pouvoir, le processus de la décentralisation au Cameroun est irréversible. En attendant, les maires continuent de subir, au lieu d’impulser les prises de décision au niveau local par les populations qui sont les principaux bénéficiaires des projets de développement.

L’info culturelle 400 Fcfa Contact: (237) 99 98 04 88 / 75 09 69 81 mosaiqueslemag@gmail.com


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N° 018 - DU 28 JANVIER AU 10 FEVRIER 2013

Gouvernance locale: trois observatoires à la loupe

A Nkongsamba 1

Les maires évaluent le PGL/OL

“On attend les comptes rendus” Yvette Mbole

Déléguée départementale des Pme, Appelés à jouer un rôle majeur dans la dynamique initiée par la société civile dans leurs collectivités de l’Economie sociale et de respectives, les exécutifs municipaux de Bangangté, Mbouda et Nkongsamba 1er ont accepté de juger leurs l’Artisanat du Moungo habitudes de communication avec leur base électorale depuis que le projet est mis en oeuvre.

es relations entre les différents acteurs au niveau local sont plus franches parce que les uns et les autres ont été mis en confiance. Je n’ai jusqu’ici pas noté de difficultés particulières. Mais nous n’avons pas assisté à un exercice de comptes rendus, même si les communes et les Sde ont déjà intégré la nécessité de rendre compte de leur action. Je dois dire que nos rapports avec les artisans du département se sont améliorés avec le Pgl.

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Emmanuel Tchatchouang, 2e Adjoint de Bangangté

Monique Mbongue Mony, 1ère Adjointe de Nkongsamba 1er

Qu’est ce que le PGL/OL a apporté comme changements dans la gestion de votre collectivité?

populations. Je dois reconnaitre qu’au début cela n’a pas été facile. Devant toute thématique nouvelle, des réticences sont habituellement observées, mais nous avons été amenés à sensibilier au maximum nos populations. A ce jour, même si une évaluation qui tend vers une fin de parcours ne donne pas la totalité des résultats escomptés, chacun peut en tirer une satisfaction. Car tout le monde à son niveau a donné ce qu’il pouvait pour que le processus soit un succès. C’est vrai que les dispositions qui devaient être prises ne l’ont pas été entièrement.

“Nous savons bien qu’il manque l’appui financier de la commune.” (Emmanuel Tchatchouang) Emmanuel Tchatchouang: Au niveau de la commune de Bangangté, les faits sont là pour attester de ce que ce projet était une bonne initiative. Sous l’impulsion des organisations de la société civile, la commune a favorisé l’éclosion de l’observatoire de la gouvernance locale. Nous nous réjouissons de ce que ses membres ont pris leur activité à bras le corps dès le lancement. Les observations sont faites dans l’exécution du budget d’investissement public. Nous savons bien qu’il manque l’appui financier qu’il devrait recevoir de la commune pour son bon fonctionnement. Nous travaillons à corriger ce manquement. Monique Mbongue Mony: Le Pgl nous a beaucoup apporté. Depuis que Zenü Network travaille avec nous aux côtés d’Un monde Avenir, ils nous ont appris beaucoup de choses que nous expérimentons sur le terrain. Notamment, en matière de planification. Même si je dois dire que je note que le développement communautaire et les plans quinquenaux que le Cameroun a expérimentés il y a quelques décennies sont revenus sous une autre forme. Car avec ces premières approches, le pays avait expérimenté l’implication des populations dans la définition des priorités et la prise de décision. Les outils de participation promus par Zenü Network me rappellent ces souvenirs et je peux dire que les populations adhèrent et se réjouissent d’être impliquées. François Wadji: Nous sommes quotidiennement engagés à améliorer les conditions de vie de nos populations qui vivent essentiellement de l’agriculture, du commerce et du petit élevage. Du fait de nos moyens limités, nous sommes amenés à tendre la main à des partenaires. Ce qui nous a conduit à entrer en contact avec Zenü Network dès 2010. Je profite de cette occasion pour remercier Zenü Network d’avoir associé la commune de Mbouda aux deux commune soeurs de Bangangté et de Nkongsamba 1er comme sites pilotes du Pgl. Les activités liées à ce processsus se sont tenues simultanément dans les trois communes. Prenaient part à celles-ci les magistrats et conseillers municipaux, les organisations de la société civile, les autorités religieuses et traditionnelles. Chacun, rentré à sa base, faisait une restitution aux

“Les outils de participation promus par Zenü Network rappellent le développement communautaire et les plans quinquennaux.” (Monique Mbongue Mony) On reproche aux élus locaux leur distance naturelle avec les populations à la base dont ils ne se rapprochent que lors des échéances électorales. Quels mécanismes indépendants du PGL/OL avez-vous mis en place pour communiquer avec vos administrés? E.T.: Les élus locaux doivent savoir qu’ils ont un devoir de redevabilité vis-à-vis de leurs électeurs. A Bangangté, heureusement, nous n’avons pas ce genre de difficultés. Pour prendre un exemple, voici le chef de quartier Kamna [lequel est dans la pièce au moment de l’entretien, ndlr], il vient d’accueillir le comité de facilitation du budget participatif pour expliquer aux responsables des quartiers regroupés au sein du Conseil des notables l’importance de leur implication dans le processus de budget participatif. Par ailleurs, après chaque session du conseil municipal, nous demandons aux conseillers de rentrer rendre compte dans leur base électorale, quartier ou groupement. Et que cet exercice leur permette de faire remonter les préoccupations des populations à la base. Nous reconnaissons qu’une petite frange des élus locaux ne rendent pas compte aux populations. Cela est regrettable, et même les populations devraient sanctionner ce manquement à l’avenir. Mais je peux vous assurer que les données qui nous permettent de produire le plan de campagne et le budget communal nous viennent des conseillers. M.M.M.: Nous avons des réunions. Mais en amont, nous avons des agents qui recensent les besoins des populations. Ces

François Wadji, 1er Adjoint de Mbouda

informations collectées nous facilitent les arbitrages et la définition des priorités. F.W.: Avant d’être homme politique, nous sommes d’abord natif de la commune de Mbouda et citoyen. Si vous ajoutez à cela la lourde responsabilité d’être dans l’exécutif municipal, on se devrait de mieux faire pour améliorer les conditions de vie des populations, et dans la plus grande logique d’équité. Même si cette préoccupation que vous évoquez se vérifiait, avec le Pgl, elle n’aurait plus de raison d’être. Car le souci premier du Pgl est d’aller vers les populations à la base, à telle enseigne que les besoins que nous enregistrons et mettons en priorité viennent d’elles. L’heure où on leur faisait tomber une salle de classe un matin alors qu’elles avaient besoin d’un point d’eau est révolue. Le Pgl nous a appris à nous rapprocher au maximum de nos populations et à prendre en compte leurs besoins. D’ailleurs, si vous prenez notre plan communal de développement (Pcd) que nous venons de produire, vous constaterez qu’il reflète les besoins réels de nos populations. Désormais tout projet de développement devrait cadrer avec ce Pcd pour que toutes les parties se reconnaissent dans le résultat final.

“Chacun des acteurs impliqués a donné ce qu’il pouvait pour le succès du Pgl/Ol.” (François Wadji)

“ Un intérêt à coopérer ” Moussa Issa Malam Conseiller municipal de Nkongsamba 1 ela n’a pas été facile au départ, mais les populations ont compris leur intérêt à coopérer avec la commune. Dans notre commune, le maire a pris la peine d’installer les comités de développement dans les quartiers, ce qui facilite la descente sur le terrain pour voir ce qu’ils ont pu faire et en profiter pour faire remonter leurs doléances.

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“ Etre de bons citoyens ” Bernadette Fokem Commerçante, Sg du Refan ous avons appris comment nous comporter dans la vie sociale, être de bons citoyens et nous intéresser aux affaires publiques. Je note qu’avec le Pgl, la commune implique les populations même les plus éloignées pour que les décisions soient prises de manière consensuelle. Même le maire reconnait qu’il a beaucoup appris et il s’implique à fond.

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“ Un gain d’expérience ” Guy Talla Tamo Elève-Maître

’ai gagné en expé2013 est une année életorale. Comment la rience et adopté une préparez-vous? nouvelle manière d’apE.T.: Nous nous attelons à inciter les popuprécier les affaires lations à s’inscrire sur les listes électorales, publiques. Les changeen espérant qu’au moment du vote, ils ments ne sont pas nous retourneront l’ascenseur, en tenant encore très visibles, bien entendu compte de nos réalisations mais pour nous qui au cours de notre mandat. sommes impliqués, les M.M.M.: Nous ne pouvons pas détailler ici élus locaux s’asseyent déjà avec les Osc, les notre stratégie de bataille. Toutefois, je populations et les autorités administratives. peux vous dire que notre mobilisation est sans faille pour une inscription massive “ Le privé a son mot à dire ” sur les listes électorales [Quelques heures Philippe Nkondjo Feze plus tôt, une réunion était organisée à la maison du parti Rdpc de Moungo centre à Menuisier es choses changent, cet effet, ndlr]. même lentement. F.W.: Ce n’est pas en 2013 que nous Dans 5 à 10 ans, les devons commencer à préparer les prochoses iront normalechaines échéances électorales. Dès le prement et les populations mier jour de notre mandat, nous nous trouveront leur compte sommes projetés sur le futur. Il revient dans la manière avec maintenant aux populations de nous juger. laquelle les communes Il est vrai que les inscriptions sur les listes sont gérées. électorales ne sont qu’à 40%. Mais nous Le secteur privé a son espérons améliorer sensiblement ce mot à dire dans la manière avec laquelle la chiffre. Propos recueillis par KS décentralisation est menée dans notre pays. Il peut apporter sa pierre sur certaines zones

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EN BREF NKONGSAMBA

Le budget de la CU adopté

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a session budgétaire du conseil de communauté qui s’est tenue le 20 décembre 2012 dans la salle de délibération de la Communauté urbaine de Nkongsamba a permis de voter le budget de l’exercice 2013 qui s’élève à 599 549 400 Fcfa. Des trois Maires des communes d’arrondissement, seuls M. Alain Thomas Wandji et Mme Elise Henriette Essame ont pris part aux travaux présidés par M. Basile Kollo le délégué du gouvernement. Les priorités que ce budget permettra d’atteindre sont, entre autres, la réhabilitation de l’éclairage public, la construction des toilettes publiques dans les marchés et la gare routière, l’installation des incinérateurs dans les centres de santé, ou encore l’aménagement d’un dépotoir à ordures ménagères dans la ville rendue célébère avec la montagne d’ordures de Mouadja. Le Préfet Thomas Hona, a représenté la tutelle lors des travaux.

MANJO

Adoption du budget

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n faisant l’objet d’une augmentation de près de 79 millions, le budget 2013 de la commune de Mandjo, adopté en décembre 2012, s’élève à 360 986 110 francs Cfa Bonaventure Akoue, le maire, a justifié cette hausse par les capacités de la municipalité à procéder à des recouvrements forcés et aussi sa volonté de réaliser les différents projets inscrits dans le plan de campagne.

MELONG

344 millions de budget en 2013

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e Budget de la Commune de Melong de l’exercice 2013 s’équilibre en recettes et en dépenses à la somme de 343 887 529 francs Cfa, soit une hausse de 9,8 millions par rapport à 2012. Le maire, Blériot Elat, a dit vouloir créer un fonds de formation et des métiers, améliorer les voies d’accès dans les villages, résoudre les problèmes d’éclairage public et de santé.

NKONGSAMBA 1er

200 millions en 2013

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e 21 décembre dernier, les conseillers municipaux de la commune d’arrondissement de Nkongsamba 1er ont procédé à l’adoption du budget 2013 de leur commune, en présence du préfet Thomas Hona. Il s’élève à 200 millions de francs Cfa, soit une hausse de 9,8 millions par rapport à 2012. El Hadj Oumarou Dandjouma, le maire, a tenu à rappeler que la dette de la communauté urbaine qui s’élève à 10 millions n’est pas recouvrée. Au menu des chantiers prioritaires, l’on note la construction d’un marché à Eboum Mbeng ou encore la réabilitation du stade de football de Mbaressoumtou.

DSCHANG

Le budget 2013 voté e 14 décembre 2012, le conseil municipal de la commune de Dschang a voté son budget pour l’année 2013. Il s’élève à 1, 69 milliard de francs CFA, représentant une hausse de plus de 69 millions. La tutelle était représentée par le préfet Joseph Bertrand Mache Njouonwet. Se souvenant des conflits gérés par son prédécesseur, il a invité les élus locaux à taire leurs divergences pour se faciliter mutuellement la tâche. Il a notamment rappelé les principes qui gouvernent la tenue d’une session budgétaire du conseil alors que quelques conseillers cherchaient à évaluer certains marchés attribués par le maire Bernard Momo.

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N° 018 - 28 JANVIER AU 10 FEVRIER 2013

Gouvernance locale: trois observatoires à la loupe

Mbouda scrute l’éducation La nécessité de doter des écoles en tables-bancs et de construire une école maternelle équipée est la résultante du processus d’animation du Budget participatif dans la commune de Mbouda. Par Blaise Nzupiap

ans l’optique de définir les actions prioritaires qui seront conjointement financées par Zenü Network et la commune de Mbouda, en relation avec le Budget participatif (Bp) dans le cadre du «Fonds de financement des initiatives locales de développement du Pgl/Ol Mbouda », un atelier s’est tenu le jeudi 20 décembre 2012 dans la salle des actes de la commune de Mbouda, département des Bamboutos. Placée sous la présidence du maire de ladite commune, cette rencontre, au regard de ses enjeux, a permis aux participants de travailler seulement sur le secteur de l’éducation. Les participants à cette rencontre étaient, entre autres, les délégués départementaux (ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire, de l’Agriculture et du développement rural ainsi que celui de l’Education de Base), les délégués de zone du Budget participatif, la responsable du développement local de la préfecture des Bamboutos, l’agent de développement de la commune de Mbouda et les membres du comité d’initiative et d’animation du processus du Budget participatif. L’énumération par les différents acteurs des actions prioritaires, du secteur de l’éducation, recensées dans les différents groupements que compte la commune de Mbouda a été faite, avec l’éclairage du délégué départemental de l’Education de Base. On peut notamment retenir l’insuffisance des salles de classe et d’enseignants, des tables-bancs, des bureaux pour maîtres, des latrines, des points d’eau potable, des clôtures de sécurité autour des écoles, des chaises et tables dans les écoles maternelles ainsi que l’insuffisance du paquet minimum et la nécessité de réhabiliter certains bâtiments et toitures. De prime abord, les participants se sont penchés sur les proportions des ressources à

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Hôtel de ville de Mbouda affecter par secteur. Après vote et pondération des suffrages exprimés, il ressort que 30,83% des ressources disponibles seront affectés à l’agriculture et 69,17% à l’éducation. Le Fonds d’initiative de développement qui sera investi dans le cadre du Bp est d’un montant total de 19 millions de francs ; 15 millions seront apportés par Zenü Network et 4 millions par la commune de Mbouda. Après débat sur les priorités, tout en tenant compte des dernières réalisations du Budget d’investissement public dans le secteur de l’éducation, il a été convenu de focaliser les énergies sur la dotation des écoles primaires en tables bancs, 400 au total. L’éducation en priorité Pour ce qui est des écoles maternelles dont près de 80% ne sont pas encore construites (encore logées dans des domiciles privés), les délégués de zones ont décidé de la construction de l’école maternelle de Batoula par Bafounda et la fabrication de 500 petites chaises et 100 petites tables. Comme l’a signalé le délégué de l’éducation de Base, «il faut commencer l’éducation des jeunes à partir de la maternelle». A la cérémonie de clôture, François Wadji, premier adjoint au maire de la commune de Mbouda a félicité tous les participants pour leur sens élevé de responsabilité et leur participation effective qui ont produit les résultats obtenus. «Tous ces projets rentrent dans le Plan communal de développement (Pcd) et les projets communaux. Dans tout projet, quand il n’y a pas assez de moyens, il faut d’abord commencer quelque part mais tout

en tenant compte de certains facteurs qui s’imposent. Il faudrait que les uns et les autres comprennent que là où il n’y a rien eu, ces groupements seront prioritaires la prochaine fois », a-til souligné. Au sortir de cet atelier où chaque participant a exprimé sa satisfaction au sujet de la manière dont les travaux se sont déroulés, les délégués ont pris l’engagement de rendre compte au niveau de leurs groupements respectifs et de voir avec les directeurs d’écoles, les responsables des associations des parents d’élèves et d’enseignants (Apee) et chefs traditionnels comment la répartition des tables bancs et équipements pour les écoles maternelles sera faite en tenant compte des spécificités de chaque établissement. Reste la convocation d’un atelier similaire pour décider des actions prioritaires à mener dans le secteur de l’agriculture où des besoins se font sentir en terme de formation des agriculteurs, la subvention des groupes organisés et enregistrés, la création des pistes de collecte des produits agricoles, l’organisation des ventes groupées avec la construction des magasins de stockage, la subvention des intrants agricoles et la viabilisation des postes agricoles. Les Fonds de financement des initiatives locales de développement du projet de Promotion de la gouvernance locale et de renforcement des capacités politiques des acteurs non étatiques (Pgl/Ol) seront également investis dans les communes de Bangangté et de Nkongsamba 1er où le Pgl/Ol est mis en œuvre en vue du développement local participatif et d’une meilleure prise de décisions.

Le budget participatif remodèle les liens Cet autre outil de participation des citoyens aux affaires publiques, expérimenté dans les trois communes pilotes du Pgl/Ol connait des fortunes diverses. Par Kamdem Souop e Comité de portage du Budget participatif (Bp) de Bangangté que préside Justin Tchokap, président du syndicat des exploitants de taxi du département du Ndé, compte une cinquantaine de membres dont deux autorités religieuses, une autorité traditionnelle (Chef Batchingou), dix élus locaux, un réseau des femmes, un cercle des opérateurs économiques et des organisations de la société civile. Cette diversité d’origine et de trajectoire n’est pas autant représentée dans les autres communes, mais n’altère en

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rien l’engagement des concernés à faire bouger les lignes de la gouvernance dans leur collectivité. S’ils sont 21 à constituer le Comité de portage du Bp de Nkongsamba 1er, seuls 13 font preuve de régularité Justin Tchokap lors des réunions, fait Francis Fotue remarquer Francis Fotue, laquelle des synergies d’actions doiagriculteur et membre. vent être développées pour favoriser 21, c’est également le nombre de la perception des difficultés préjudimembres du comité de portage ciables à l’épanouissement de la de Mbouda. commune». D’ailleurs, pour lui, Quand on interroge Pierre quand il évalue les gains qu’il en Léopold Djousse, Délégué du tirés « Cela m’a permis de réaliser budget participatif pour le combien la contribution des acteurs groupement Balatchi à de la société civile et partant des Mbouda, il se réjouit que le Bp citoyens peut s’avérer importante ait permis de « faire valoir nos dans le cadre d’une saine collaboraidées et les traduire en participa- tion, déterminante dans l’élaboration physique ou financière». tion et la valorisation des politiques Quant à Félix Tchuisse, prési- publiques». C’est encore M. dent du groupe de portage du Tchuisse, par ailleurs directeur budget participatif de de publication de la Colombe Nkongsamba 1er, il estime que auréolée, qui fait remarquer à « le fait de mettre ensemble les Osc quel point le budget et la commune a favorisé la mise sur participatif a remodelé les liens pied d’une plateforme autour de entre élus locaux et population à

Pierre Léopold Djousse la base, surtout que cette approche de participation «prend en compte les réalités sociologiques, historiques et économiques de chaque localité». Certes les différents acteurs reconnaissent que les communes impliquées dans le Pgl/Ol ont pris une longueur d’avance sur les autres. Mais comme le souligne M. Tchokap il y a des difficultés. A Bangangté, le chronogramme du Comité de portage du Bp a été suspendu depuis la mi-2012 du fait des lenteurs administratives. Conséquence, le forum des zones qui devait permettre l’élection des délégués des zones ne s’est pas tenu.


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N° 018 - DU 28 JANVIER AU 10 FEVRIER 2013

Gouvernance locale: trois observatoires à la loupe

“ Un changement de culture ” Flaubert Djateng, Coordonnateur de Zenü Network dans la collecte des données qui permettront de faire une première évaluation et de tirer des leçons pour l’avenir.

Il dirige le réseau d’organisations qui porte le projet de Promotion de la gouvernance locale et de renforcement des capacités politiques des acteurs non étatiques dans les régions de l’Ouest et du Littoral (Pgl/ol). Il jette un regard sur les observatoires de la gouvernance locale initiés dans le cadre du projet suscité. L’on note chez les acteurs des observatoires une forte dépendance de Zenü Network. Est-ce à dire que si le soutien que le réseau des savoirs leur apporte venait à s’arrêter, ces observatoires mourraient? L’observatoire étant une initiative mise en place et soutenue par Zenü Network, l’on note effectivement le concours peu appuyé des responsables municipaux. Toujours est-il que l’idée étant nouvelle et ne perdant pas de vue que c’est Zenü Network qui en finance la mise en oeuvre et le pilotage, l’on peut avoir ce sentiment selon lequel sans notre appui, ces observatoires pourraient disparaître. Mais il faut rappeler que c’est un instrument de redevabilité

et de participation, et nous avons bon espoir que les résultats des observatoires vont inciter les responsables à les intégrer comme des outils dans leurs dispositifs de choix et de pilotage des projets dans les communes. A quel moment est censé se faire une première évaluation de l’action de ces observatoires? Une évaluation à ce moment serait prématuré, car les observatoires ont commencé à travailer il y a très peu de temps. Pour ne prendre que l’exemple de l’observatoire de la commune de Bangangté qui a été mis en place en premier lieu, les membres de celui-ci ont bien des peines à travailler sur les secteurs prioritaires qu’ils ont

identifiés. Il s’agit notamment de l’agriculture et la réfection des routes. Ils n’ont pas accès aux cahiers de charges des opérateurs économiques qui ont des contrats. Du fait des lenteurs des procédures, les choses traînent. Par ailleurs, Il faut dire que nous sommes engagés dans un changement de culture qui prendra du temps. Ce changement permettra aux citoyens d’être à l’aise dans l’interpellation des élus locaux ou les services déconcentrés de l’Etat. De même, il obligera les différents responsables à rendre disponibles les informations sur les projets qu’ils sont censés conduire à terme pour le bien-être des populations. Les observatoires, du fait de tout ce qui précède, sont encore

Le discours du Chef de l’Etat du 31 décembre dernier confirme l’année 2013 comme une année électorale. Mais sur le terrain, les membres des observatoires sont réticents à investir ce couloir, pour ne pas «se disperser», affirment-ils. Est-ce une consigne à la base? Pas du tout. L’activité des observatoires va forcément influencer les choix des électeurs et la perception qu’auront les populations de l’action de la commune et des autres acteurs du territoire. Ceux qui devraient se sentir tout de suite visés sont ceux qui souhaitent se présenter comme candidats aux prochaines échéances électorales. Et si ce sont des élus en poste, ils doivent savoir que les résultats des observatoires seront le reflet de leur travail et détermineront s’il faut leur renouveler la confiance ou pas. Ce feedback du travail des élus manquait dans notre pays et devrait s’étendre aux responsables nommés. A notre sens, ceux qui ont bien travaillé n’auront pas de mal avec les observatoires tandis que ceux qui ont mal travaillé peuvent éprouver la peur ou de la réticence à voir fonctionner l’observatoire de leur commune.

Propos recueillis par KS

Les acteurs de l’ombre Le PGL/OL n’aurait pas pu prendre pied dans les différentes communes pilotes sans les hommes de l’ombre qui travaillent dans des organisations d’appui locales. Par K.S. a société civile camerounaise souffre d’une absence de visibilité de son action. Surtout que les premiers acteurs se sont évertués à lui léguer mauvaise presse: existence d’Ong unipersonnelle, divisions sur des querelles financières, absence de rapports d’activités annuels, comptabilité non tenue, etc. En rapprochant les organisations de la société civile des collectivités locales qui en ont grand besoin pour compenser souvent d’importantes insuffisances structurelles et humaines, Zenü Network a permis à deux acteurs majeurs au niveau local de dialoguer. C’est d’ailleurs ce que lui reconnait Maxime Montagnier, Chargé de programmes Société civile à la délégation de l’Union Européenne à Yaoundé. Evoquant le projet de Promotion de la gouvernance locale et de renforcement des capacités politiques des acteurs non étatiques dans les régions de l’Ouest et du Littoral (Pgl/ol) initié par Zenü Network, il affirme: «Pour moi ce projet est très intéressant et pertinent dans le sens où il est complexe. Complexe dans la mesure où il vise à mettre ensemble autour d’une même table les autorités locales, les services déconcentrés de l’Etat et les organisations de la société civile».

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Roger Kwidja

Samuel Yotta

Avec l’appui de trois organisations associées, Apader (Association pour la promotion des actions pour le développement endogènes rurales) à Bangangté, Kfa (Knowledge for all) à Mbouda et 1Ma (Un Monde Avenir) à Nkongsamba 1er, le Pgl/Ol a mobilisé pratiquement toutes les Osc de l’espace communal des collectivés d’intevention du projet. Ces organisations associées ont délégué respectivement Roger Kwidja, Samuel Yotta et Philippe Nguesson pour les activités de terrain. Les Osc, mais aussi le secteur privé Le principal regret de Zenü Network au moment de faire un premier bilan à quelques mois de la fin du projet, c’est le peu de place accordé au secteur privé. Pour Flaubert Djateng, « La mise en oeuvre du budget participatif nous a permis de comprendre que cet outil n’aura tout son sens que s’il est orienté vers le développement économique local et la mise en place d’un dispositif qui facilite l’épanouissement du secteur privé et la création d’emplois». C’est pourquoi apprend-on, la deuxième phase du projet qui sera soumise à l’appréciation de l’Union européenne

Philippe Nguesson porte sur la création de richesses, la croissance et la création des emplois. Ce qui rendra davantage le secteur privé incontournable. De fait, le «Réseau des savoirs» veut proposer une suite du projet pilote «Le budget participatif comme instrument de promotion du développement économique local». Ce à quoi rétorque M. Montagnier: «Ce n’est pas à l’Union Européenne de décider ou non de poursuivre son appui à Zenü Network. La question est de savoir si Zenu Network va nous soumettre une proposition et si oui quelle sera sa qualité par rapport aux autres propositions que nous recevrons.» Ce dossier est publié avec le soutien de l’Union Européenne. Son contenu relève de la seule responsabilité de ses auteurs et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Union Européenne.

EN BREF KUMBA

La paix revient à la Communauté urbaine e gouverneur du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï a reussi là où le préfét de la Mémé, David Koulbout Aman avait éprouvé des difficultés. Les maires des trois communes d’arrondissement de Kumba, Prince Ekalle Mukete (Kumba 1er), Ferdinand Asangu (Kumba 2e) et Samuel Ndeme (Kumba 3e) ont fait la paix avec le délégué du gouvernement, Victor Ngoh Nkelle. En effet, la session budgétaire convoquée le 27 décembre dernier s’était achevée en queue de poisson. Les grands conseillers avaient refusé d’adopter le projet de budget 2013 d’un montant de 1,68 milliard, de 5% en baisse par rapport à 2012. Les questions portant sur la collecte des taxes sur l’OTVP (occupation temporaire de la voie publique), l’organisation d’une foire internationale ou encore les revenus du permis de construire divisaient les élus locaux et le «super maire». Les communes d’arrondissement réclament 577,5 millions de Fcfa à la communauté urbaine, représentant les arriérés de dotations générales de fonctionnement dus depuis 2008.

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BAMENDJOU

De l’eau grâce à l’énergie solaire évoilé lors d’un reportage publié dans notre édition du 05 avril 2012, le projet d’adduction d’eau à énergie solaire de Bamendjou a été inauguré le 14 janvier 2013 par l’Ambassadeur des Usa au Cameroun, Robert P. Jackson. Les populations des quartiers Bakang I, Bakang II, Balatsit I et Batougouong, estimées à plus de 5 000 âmes, peuvent désormais s’abreuver aux robinets de cet ouvrage réalisé conjointement par la commune de Bamendjou et l’Association Engineers Without Borders (Ewb) de l’université de Delaware (Usa), avec le partenariat technique local de l’association HydroSanté dirigée par Marcel Fotsing. De 2006 à 2012, douze voyages ont été effectués par les volontaires de Ewb (Ingénieurs sans frontières en français) pour réaliser l’ouvrage. Les installations sont constituées d’un réservoir de 20m3 en béton au sommet de la colline Bakang, alimenté par 3 forages protégés (dont 2 réalisés par Ewb et 1 par le ministère de l’Energie et de l’eau), 03 pompes électriques immergées, 03 pompes suppresseurs de surface, 6 batteries des panneaux solaires et 8 bâches en polyéthylène rigide de 1m3 chacune pour stockage, 9 km de tuyau (extensible) et 7 bornes fontaines. Comme contribution, chaque ménage déboursera par mois la somme de 200 Fcfa pour l’entretien des installations. Cette somme sera gérée par les comités de gestion mis sur pied, sous la coordination de HydroSanté, créée en 2004 et partenaire de Zenü Network dans la Plateforme santé qui lie le «Réseau des savoirs» à la commune.

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REPRESSION

5 ha de chanvre détruits à Gwaha e 15 janvier 2013, une plantation de 5 ha de chanvre indien a été détruite à Gwaha dans le groupement Bamenkombo, à une cinquantaine de kilomètres de Mbouda. Midjiyawa Bakary, le gouverneur de la région de l’Ouest, lors d’une descente inopinée dans le département des Bamboutos, a aussi fait détruire les campements dans lequels s’abritaient les trafiquants qui ont pris la fuite avant l’arrivée de l’escouade de gendarmes et policiers qui accompagnait le gouverneur. Une importante cargaison de chanvre en voie d'évacuation vers les centres urbains a été saisie et brûlée.

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actualités

N° 018 - 28 JANVIER AU 10 FEVRIER 2013

Bafoussam

EN BREF NGAOUNDERE

Hamadou Dawa condamné ferme

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e délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Ngaoundéré a été condamné à deux ans d'emprisonnement le 20 décembre 2012 par la collégialité conduite par M. Séna, président du Tribunal de première instance de la ville. C’est le verdict donné dans l’«affaire Fodoué Mohamadou contre Hamadou Dawa». Il ressort du plumitif que «Le tribunal statuant publiquement et contradictoirement en matière correctionnelle en premier ressort, a déclaré le prévenu coupable du délit d'atteinte à la propriété foncière (...), le condamne à deux ans d'emprisonnement, lui décerne à cette fin mandat d'arrêt, le condamne en outre à 200 mille Fcfa d'amendes et au dépens liquidés à 30 350 F Cfa, fixe à 12 mois la durée de la contrainte par corps afférente au paiement de ces dépens et amendes décerne à cette fin mandat d'incarcération contre le prévenu, ordonne le déguerpissement immédiat du prévenu de l'immeuble occupé, rejette la demande de dommages et intérêts de la victime parce que non chiffré...». En attendant, le concerné n’est toujours pas inquiété. Toutefois, il aurait donné des garanties pour continuer à jouir de sa liberté en attendant la suite du procès en appel. Pour rappel, M. Dawa gère le patrimoine de son frère, acquéreur véritable depuis 1980 de la propriété foncière aujourd'hui disputée alors que Fodoué Mohamadou aurait acquis ce terrain en 2000 via les autorités locales.

Nzete tire sur son prédécesseur Dans une interview accordée à La Météo, le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Bafoussam se redonne de l’air en tirant à boulets rouges sur Samuel Mbou, son prédecesseur. Par Madeleine Assen rigée en Communauté urbaine en 2008, en même temps que onze autres localités du pays, Bafoussam, capitale régionale de l’Ouest n’a de cesse de faire parler d’elle. La dernière actualité en date est la sortie de l’actuel délégué du gouvernement, Emmanuel Nzété, homme d’affaires et vice-président du Conseil économique et social depuis des lustres. Il a accordé un entretien au journal La Méteo publié le 14 janvier 2013. Il y dresse le bilan de son mandat depuis février 2009. Pour celui qui fut déjà maire de la commune urbaine de Bafoussam de 1987 à 1996, «en 2013, Bafoussam sera plus belle, plus propre et modernisée». Il situe bien le contexte dans lequel il a trouvé la Cub: «A notre arrivée, nous avons trouvé une institution municipale en très mauvaise passe». Il parle de «caisses vides», mais aussi d’une dette évaluée à 1,1 millard de Fcfa dont 240 millions envers le fisc, 301 millions d’impayés à la Cnps, 282 millions de facture non réglées envers Hysacam et près de 195 millions envers divers fournis-

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seurs et entrepreneurs. Il ajoute à cela que « le matériel roulant que nous avons laissé en 1996 avait totalement disparu». Soit «05 camions bennes de marque Isuzu, une pelle chargeuse 930 Caterpillar, 01 pelle chargeuse 936 Caterpillar, 01 niveleuse champion de couleur vive, 01 bulldozer 06, 01 bulldozer D7, 02 tractopelles de marque Jcb, 01 camion frigorifique pour le transport de la viande de l'abattoir aux boucheries, 01 camion citerne pour vidanger les toilettes publiques des marchés et celles des particuliers de la ville, 01 voiture 505 pour le maire, 05 tracteurs agricoles pour remorquer les bennes hydrauliques et un portechar pour déplacer les bulldozers». Des chiffres qui poussent à lorgner vers son prédécesseur et non moins successeur, Samuel Mbou, qui a passé 12 ans au poste

de maire de la commune urbaine et 1 an comme délégué du gouvernement. Le procès de celui qui perdit son poste en raison de problèmes de santé (paraplégie) ne s’arrête pas, puisque M. Nzete parle de braderie de réserves communales comme celle du «site sur lequel est bâti l'hôtel "Manoir"»; des espaces tels que ceux « en face de la pharmacie "Salvia"», à l’entour du monument Wanko au quartier Tamdja, ou encore «le long de la rue qui va de l'Auberge au fin fond du quartier Kouogouo, en passant par la pharmacie du "Bénin"». Et il complète avec «La décharge du quartier Famla que nous avons comblée du temps où nous étions maire pour y installer un marché communal n'a pas été épargnée». Etc. Un homme en campagne? Pour montrer quel chemin a été parcouru en 4 ans, M. Nzete fait remarquer à Maoudou Labaran que le budget 2013 s’élève à 2,2 milliards de Fcfa. Et le délégué de s’appuyer sur les espaces marchands qui modifient peu à peu le visage de la ville pour broder les projets qu’il dit avoir pour Bafoussam: l’éclairage public, les feux de signalisation, la gestion des orgures ménagères, la formation de 5 000 transporteurs urbains par moto, etc. On dirait un homme en campagne en cette année de municipales, législatives et (surtout?) sénatoriales, alors qu’il doit sa place à un décret.

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inter-communes Intégration

Sangmélima et Owando unies Le Cameroun et le Congo se sont davantage rapprochés avec la signature d’un accord de jumelage entre deux de leurs villes. Par Honorine Ngangue juillet 2012. Paul Biya vient de prendre part au 11ème sommet de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (Cemac). Et répondant aux questions de la presse congolaise, il évoque le projet de jumelage Sangmelima (département du Dja-et-Lobo, Sud-Cameroun)-Owando (département de la Cuvette, Nord- Congo) qui a germé en août 2011 entre les maires des deux villes: «D’abord, nous saluons ce geste, cette initiative. Il ne s’agit pas seulement de rapprocher les Présidents, les ministres, mais il s’agit aussi de faire en sorte que les autorités municipales, les autorités décentralisées se connaissent. Nous saluons beaucoup cette initiative. Une première phase a déjà eu lieu et je m’en vais de ce pas activer l’autre, pour que le jumelage entre les deux villes devienne réalité. Ça sera une fête et je vais vous y inviter». 20 décembre 2012. L’accord de jumelage entre ces deux villes de l'Afrique centrale est validé. Sangmelima, 21 décembre 2012. René Emmanuel Sadi, ministre camerounais de l’Administration territoriale et de la décentralisation et son homologue congolais de l’Intérieur et de décentralisation, Raymond Zéphirin Mboulou, ministre de l'Intérieur et de la décentralisation, ont validé le jumelage des deux villes. Deux jours plus tôt, à Yaoundé, à l’ouverture de la 7e commis-

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sion mixte Cameroun-Congo, le ministre camerounais des Relations extérieures, Pierre Moukoko Mbonjo saluait déjà le fait qu’il n’y ait point besoin de visa entre ressortissants des deux pays pour aller de l’un à l’autre. «Nos deux pays se caractérisent par un respect scrupuleux des dispositions communautaires en matière de libre circulation des personnes et des biens », affirmait-il. Fortes délégations Les édiles de Sangmelima et Owando ont dans ce cadre programmé des activités qui viseront notamment à créer des contacts réguliers entre les habitants des deux cités. Autres travaux en commun envisagés : entreprises sociales et économiques ; échanges interculturels ; partenariat pédagogique au profit des gestionnaires et des agents locaux, etc. L’article 2 de la convention qui lie Sangmelima à Owando stipule que « Chaque année, un programme d’activités, répondant aux objectifs [de l’accord de jumelage] sera établi sur la base des plans de développement local et en fonction des capacités d’action respectives des deux villes ». Pour M. Sadi, les deux villes donnent à voir «une belle image d'amitié et de solidarité», dans un monde en mutations et constituent «Un bel exemple à suivre». La partie camerounaise comptait aussi dans ses rangs Jacques Fame Ndongo, ministre de l’Enseignement supérieur, Louis-Paul Motaze, secrétaire général des Services du premier ministre, et Jules Marcellin Ndjaga, gouverneur de la région du Sud. Quant à la partie congolaise conduite par Basile Ikouebe, ministre des Affaires étrangères et de la coopération, elle comptait, Raymond Zéphirin

Les présidents Biya et Sassou le 26 juillet 2012

Photo de famille à Sangmelima le 21 décembre 2012 Mboulou, Raphaël Mokoukou, deuxième campus est créé à ministre délégué auprès du Ouesso, chef-lieu de la région ministre du Plan, chargé de de la Sangha au Congo. En plus du chantier de l'Intégration. construction de l’axe Djoum (Cameroun)-Keta (Congo), la Perspectives Les maires, André Noël Essian construction d’une route bitude Sangmélima, et Martin mée reliant Sangmélima à Laurent Elenga d’Owando se Ouesso, qui complète la pose de sont chargés de présneter les la fibre optique entre le termes de l'accord de jumelage. Cameroun et le Congo, entend Echanger savoir-faire et expé- briser les dernières barrières de riences dans les domaines qui l’intégration entre les deux vont de l'agriculture à la santé pays et améliorer les communien passant par l'éducation. cations entre les deux peuples. Telle est la trame de fond de Ces chantiers de coopération s’ajoutent à la découverte de l’accord. Dans la foulée est annoncée la minerais de fer dans la zone création d'une université inter- frontière de Mbalam au Etat avec un campus à Cameroun et de Nabemba au Sangmélima. M. Mbonjo a rap- Congo. Les deux voisins ont pelé qu’il s’agit de l’un des d’ailleurs décidé de construire accords conclus au terme de la une centrale électrique commune. 7e session de la commission mixte du 19 décembre 2012. Un

Le minatd reçoit un maire hollandais R

coopération décentralisée depuis 1996, le point sur une relation qui a permis la création à Bamenda d’un Centre communal pour déficients auditifs ainsi que la construction du centre pour handicapés. Dr A.A.M Brok était accompagné pour la circonstance de trois conseillers et de Vincent Ndumu Nji, délégué du gouverne-

ment auprès de la communauté urbaine de Bamenda. Les deux parties se sont accordées sur le renforcement de cette coopération en vue de l’étendre tout en la diversifiant. Le Maire de Dordrecht a dit son voeu de voir le partenariat public-privé hollandais avec le Cameroun prendre du volume.

Kumba 1 - Scandinavie

Des investissements en vue e consul honoraire du Cameroun au Danemark, en Finlande, en Suède et en Norvège, Axel J. Jorgensen, a effectué une visite de 48 heures à Kumba le 11 janvier dernier. Il était accompagné de Karsten Ree, homme d’affaires danois qui a investi dans la pêche industrielle et l’écotourisme. M. Jorgensen, ingénieur de génie civil retraité, qui est par ailleurs président d’honneur de Diaspora for the Development of Cameroon (Ddc), était en

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EN BREF DOUALA

Le budget 2013 voté

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Bamenda - Dordrecht ené Emmanuel Sadi, le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation a reçu en audience Dr. A. A. M. Brok, maire de Dordrecht, le 18 janvier 2013. Au menu des échanges avec l’édile de cette ville hollandaise qui entretient avec la Communauté urbaine de Bamenda une

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N° 018 - DU 28 JANVIER AU 10 FEVRIER 2013

visite d’exploration des opportunités d’investissement dans la commune de Kumba 1er dans les secteurs de l’agriculture et du tourisme. M. Ree, à l’exemple de ce qu’il a fait au Kenya, au Ghana et dans son pays, envisage de créer un parc animalier entouré de résidences hôtelières à Kumba, avec le concours de la commune d’arrondissement de Kumba 1er. En attendant la suite que donnera le gou-

vernement à ce projet, le roi des Bafaw, Fon Victor E. Mukete, apparemment acquis à l’idée, a élevé M. Jorgensen au rang traditionnel de «Coloba Bafaw». Ce titre signifierait «oiseau ambassadeur» qui chante et voyage beaucoup, mais retourne toujours à son nid avec des provisions. Ensuite les visiteurs ont été faits citoyens d’honneur de la ville par Prince Ekalle Mukete, maire de Kumba 1er.

ieux que l’Etat, la Communauté urbaine de Douala semble avoir pris la mesure du correctif à apporter dans la gestion de son budget si elle veut impulser le développement de la ville portuaire. C’est en effet 60% de son enveloppe globale de 47,2 milliards qu’elle a décidé de consacrer à l’investissement lors de la session budgétaire du conseil de communauté organisée le 19 décembre 2012. Cela représente pas moins de 28 milliards Fcfa en 2013. Pour Fritz Ntoné Ntoné, le délégué du gouvernement, qui veut achever le plan de campagne dont la réalisation a commencé en octobre 2011, la priorité sera donnée aux grands travaux, notamment en matière d’assainissement des eaux pluviales. 250 km de canaux doivent relier les 9 cours d’eau de Douala. Quand on sait que les chantiers du deuxième pont sur le Wouri et des pénétrantes Est et Ouest s’ajouteront à ceux directement gérés par la Cud, on a conscience que la ville est vraiment en chantier. Pour rappel, le budget 2013 est en augmentation de 10,43% par rapport à 2012. Paul Nasiri Bea, le préfet du Wouri a représenté la tutelle lors des travaux.

BUEA

Enfin du concret ! e cinquantenaire de la réunification qui refait parler de lui depuis le discours du Chef de l’Etat du 31 décembre 2012, produit ses premiers effets. Ainsi, en dehors du communiqué publié en début d’année de Martin Belinga Eboutou, ministre directeur du Cabinet civil de la présidence et président du comité d’organisation des cinquantenaires, Patrice Amba Salla, ministre des Travaux publics, a visité les chantiers routiers du cinquantenaire le 25 janvier 2013. Il a visité l’axe qui relie Buea à Limbé en passant par Tole, Sasse et Mile 4. M. Amba Salla s’est engagé à accompagner son collègue de l’Habitat et du développement urbain dans l’ouverture de nouvelles routes dans la ville de Buea, notamment l’axe qui va relier la localité de Small–Soppo à l’Université de Buea. Il a aussi évoqué les travaux de l’axe Kumba–Mamfé qui bénéficie d’un financement de la Bdeac et qui complètent ceux de l’axe Mamfé – Ekok pour contituer le corridor qui va jusqu’à Enugu. Par ailleurs, la voie de contournement du Mont Cameroun reliera Idenau et Muyuka. Quant au chantier de réhabilitation de l’axe Kumba–Ekondo Titi–Mundemba, il sera livré fin janvier.

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DSCHANG

Elans nettoie la ville

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es 50 000 tonnes de déchets produits chaque année par la ville universitaire seront désormais mieux traités par la commune. C’est du moins ce qui ressort de la convention de partenariat signée le 13 décembre 2012 en présence d’Apolline Gagliardi, représentant l’ambassadeur de France au Cameroun, Emmanuel Mayer délégué du ministère français de l’Intérieur, Guillaume Courtin, président du Projet de Gestion des déchets dans la ville de Dschang, Blaise Metangmo, président d’Elans et Bernard Momo, maire de Dschang. Montant de la somme offerte par Elans (Ensemble pour l’action Nord-Sud): 157,2 millions Fcfa. en 2013. Les déchets ramassés à l’aide deux véhicules spécialisés seront déversés dans la décharge municipale de Siteu. Quant à ceux qui seront recueillis auprès des ménages, ils seront retraités à l’unité expérimentale de compostage de Ngui.


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actualités

N° 018 - 28 JANVIER AU 10 FEVRIER 2013

EN BREF EMEUTES

Foumban vit mal la démocratie

Africités 2012

Les Osc de l’Ouest en atelier Une restitution de la VIe édition du sommet de décembre dernier a été organisé dans les locaux de Zenü Network le 03 janvier 2013. Par Martial Nepoue ’exercice inhabituel est celui de la redévabilité si chère à la société civile africaine quand elle parle des pouvoirs publics. C’est celui qu’a organisé Zenü Network, un réseau d’organisations de la société civile basé à Bafoussam le 03 janvier 2013. Il a invité une quarantaine de personnes membres d’organisations de la société civile de la région de l’Ouest pour partager avec elles les leçons à tirer de la 6e édition du Sommet Africités qui s’est tenue à Dakar au Sénégal du 04 au 08 décembre 2012.

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e sultan roi des Bamoun, Ibrahim Bombo Njoya, et le président de parti d’opposition maire de Foumban, Adamou Ndam Njoya, ont inauguré l’année 2013 avec un singulière image, celle d’affrontements entre leurs partisans. Le 01 janvier dernier, alors que perpétuant une pratique que Ndam Njoya présente avoir «plus de deux décennies», environ 3 000 militants de l’Union démocratique du Cameroun sillonnaient les artères de la cité des arts avant de rejoindre le domicile de leur leader, il va y avoir un accrochage avec la garde rapprochée du sultan. A ce qu’il paraît, les seconds n’étaient pas enthousiastes à l’idée de voir passer les premiers devant le palais, symbole de l’unité des Bamoun dont le locataire depuis deux décennies justement est l’un des barons du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais. Des incidents vont opposer les parties avec pour conséquences une vingtaine de blessés dans les deux camps, des boutiques vandalisées, une dizaine de véhicules endommagés dont celui du sous-préfet, Jean Roger Kuo, qui avait autorisé la marche en écartant de l’itinéraire l’entrée du palais. Le calme ne reviendra que le 02, après une intervention des forces de l’ordre et une descente du gouverneur de la région de l’Ouest, Midjiyawa Bakari. Le procureur va se saisir de l’affaire et les deux principaux protagonistes vont être entendus sur procès-verbal. D’ailleurs, le sultan s’est foulé la cheville le lendemain alors qu’il tenait à voir de ses yeux l’ampleur des dégâts. L’on se souvient que le 9 décembre 2012, le 3ème adjoint au maire de Foumban et militant de l’Udc, Ibrahim Fouata, avait été tabassé par le premier adjoint au sultan, Idrissou Pafoyouomn arguant que M. Fouata ne s’était pas levé à l’arrivée d’Ibrahim Mbombo Njoya à la cérémonie organisée ce jour-là. Tout ceci s’ajoute à une longue série d’actes de provocations des deux camps depuis une vingtaine d’années et qui a souvent causé d’importants dommages et même une perte en vie humaine. Et la question se pose de savoir quel visage de la démocratie sera définitivement donné dans cette ville où la féroce adversité entre les deux cousins fait un tort incommensurable aux populations.

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DOUALA

Ntone Ntone visite les chantiers ritz Ntonè Ntonè, le délégué du gouvernement auprès de la communauté urbaine de Douala (Cud) a effectué une visite dans les chantiers de la Cud le 24 janvier 2013. Il voulait prendre la mesure de leur avanacement. Le programme a consisté à parcourir les 16 chantiers en cours financés en partie ou en totalité par la Cud. Il s’agit, entre autres, de la décharge Hysacam de Nyallla, les travaux d’aménagement en pavés de la désserte de l’agence Aes-Sonel de la cité des palmiers, de la rue « Kotto », l’entretien curatif de la rue abritant la brigade territoriale de Bepanda, la réhabilitation des marchés incendiés (Central, Mboppi et Congo). Les constats étaient mitigés.

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Unité et professionnalisme Trois panelistes ont été invités à animer cet atelier. Charlie Martial Ngounou, Président exécutif d’Afroleadership, une Osc basée à Yaoundé et oeuvrant dans la formation, l’accompagnement et le conseil aux communes, y représentait la Plateforme nationale de la société civile camerounaise (Planoscam), actuellement le seul réseau de niveau 4 du pays qui entend fédérer l’ensemble de la société civile camerounaise et porter sa voix aux quatre vents. Il est revenu sur la présence de Planoscam à Dakar. Son intervention a suscité de nombreuses réactions qui ont permis de relever la nécessité pour ses dirigeants d’améliorer la gestion quotidienne de la plateforme, mais aussi et surtout la préparation de la participation aux événements internationaux de manière à représenter valablement les idées de la société civile camerounaise. «Une société civile sou-

Les participants à l’atelier du 03 janvier 2013 cieuse de montrer son unité sur un certain nombre d’enjeux et une synergie dans l’organisation de la particiaption aux événements internationaux», a souligné dans son mot introductif Flaubert Djateng, le Coordonnateur de Zenü Network. Pour un positionnement thématique clair Quant à Kamdem Souop, Directeur de publication de Villes & Communes et Coordonnateur du Réseau africain des journalistes sur les finances publiques et locales (Rajfil), il a été invité à présenter la participation de la société civile africaine à Africités VI et en tirer les leçons pour les Osc camerounaises. Il a tenu à rappeler que «l’organisateur d’Africités est une organisation de la société civile qui est l’instance faîtière des gouvernenments locaux à l’échelle du continent. Cglua [Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique, ndlr] a certes un statut diplomatique au Maroc, mais il ne faut pas oublier ce que c’est à l’origine», a-t-il souligné. Cette stature de Cglua qui lui permet d’organiser le plus grand événement de l’Afrique loca-

le tous les trois ans est sous-tendu par «un professionnalisme qui devrait inspirer la société civile camerounaise. Mais à ce professionnalisme, il faudrait ajouter un positionnement thématique clair et faire savoir les résultats du travail mené sur le terrain; choses et d’autres dans lesquelles les Osc camerounaises ont de nombreuses lacunes», a-t-il ajouté. Ces deux panelistes ont été précédés par Olga Bemegnie qui a présenté aux participants les principales recommandations d’Africités 2012 et relevé la responsabilité des OSc de les récupérer pour mener à bien leur plaidoyer et mettre la pression sur les décideurs aux différents échelons de gouvernance. Les participants qui se sont promis de répéter cet exercice que les organisations de la société civile camerounaise et les acteurs du développement local gagneraient à systématiser, ont pris l’engagement de formaliser les détails d’une rencontre trimestrielle. Car, le compte à rebours d’Africités VII qui se tiendra en Afrique Australe en 2015 est lancé.

Concours

Le Paddl prime les Apee de l’Ouest et du Centre la collaboration et le partenariat entre les acteurs du système éducatif», selon le mot d’Anja Heuft, Coordonnatrice nationale du Paddl lors de la cérémonie de Yaoundé. Il est donc question de ne plus être simplement une source de financement des écoles, mais aussi une ingénierie d’idées.

Les personnalités présentes à la cérémonie de Bafoussam

La coopération allemande a organisé un concours qui a livré ses résultats dans les régions du Centre et de l’Ouest les 09 et 11 janvier 2013. Par Honorine Ngangue oucieux d’encourager l’implication des Apee (Association des parents d’élèves et enseignants) dans les quatre régions (Ouest, Centre, Extrême nord, Est) où il est déployé, le Paddl (Programme d’appui à la décentralisation et au développement local) a organisé un concours d’idées dès octobre 2012. Deux cérémonies de remise des prix ont été organi-

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sées à Yaoundé le 09 janvier et à Bafoussam deux jours plus tôt. L’initiative s’inscrit dans le cadre des transferts de compétences aux communes en matière d’Education de base. Cette nouvelle responsabilité des communes touche à la construction, l’équipement, la maintenance des écoles maternelles et primaires ainsi que des établissements périscolaires, le recrutement et la prise en charge de leur personnel. Regroupés en association, les parents d’élèves ont vu leur implication dans le système éducatif s’accroître. Car avec l’effectivité de la décentralisation, les Apee qui intègrent désormais les enseignants contrairement au passé - sont invités à «renforcer et consolider

Plus de 30 millions par région Dans la région de l’Ouest, le concours a permis de sélectionner 25 Apee - sur 100 en compétition - qui ont reçu leurs prix dans la salle des actes de la Caplami en présence d’Emmaculate Eni Tembon, Coordonnateur du PaddlOuest, Charles Tchomtchoua Djadjo, Secrétaire général de l’antenne Ouest de Cvuc (Communes et villes unies du Cameroun) et Gabriel Tamko, représentant du gouverneur de la région. Le jury a établi son classement sur la base des critères suivants: légalité de la structure, existence d’un règlement intérieur, faisabilité, pertinence, participation des acteurs locaux, etc. Les trois meilleures Apee sont celles du Gbps de Kouoptamo, Ep de Bandiangseu (Bangangté) et Ep de Fangoum I (Batié). La pre-

mière porte un projet de «Facilitation de l’accès à l’eau potable et à la nourriture saine pour garantir leur participation aux enseignements». La seconde, c’est un projet «L’enregistrement de la bibliothèque de l’Ep de Bandiangseu pour une meilleure ouverture culturelle des élèves et des enseignants». La troisième idée à pour titre: «Constitution d’un fonds documentaire des livres au programme à l’Ep de Famgoum I pour une meilleure participation des élèves aux enseignements». Elles ont reçu chacune une enveloppe de 2,560 millions, des tables-bancs, du matériel didactique, socioculturel et sportif. Les 22 autres ont reçu un paquet minimum, d’une valeur de 655.000 Fcfa. Uné cérémonie identique s’est déroulée à l’hôtel de ville de Yaoundé deux jours plus tôt. Les trois meilleures des 35 Apee retenues dans la région du Centre sont celles de l’Ep Soa groupe 2 (mairie de Soa), Ep de Tsinga 4 et Ep d’Ekoudou (mairie de Yaoundé 2). Dans les prochains mois, les trois meilleures Apee des établissements des quatre régions Paddl seront mises en compétition nationale.


focus Decryptage

BON A SAVOIR

Les annonces de Biya aux Ctd Wouri. Il a aussi annoncé des chantiers sur notre réseau routier. Seulement, devant l’immense tâche, il aurait pu donner des précisions sur les priorités. Le sous-sol, souvent rare dans ses discours, est évoqué pour parler des «ambitions modérées» en ce qui concerne le pétrole, mais des «gisements de gaz naturel prometteurs». «De la même façon, l’exploitation de l’or devra faire l’objet d’une sérieuse remise en ordre», assure le Chef de l’Etat qui dit tenir «autant que possible, à une première transformation avant l’exportation».

Paul Biya le 31 décembre 2012 © Prc

Dans son discours du 31 décembre 2012, le Chef de l’Etat a fait des annonces qui touchent aux collectivités territoriales décentralisées camerounaises. Par Marcelin Angounou 5 minutes et 49 secondes. C’est le temps qu’aura duré l’adresse de Paul Biya à la nation. Si le président de la République est revenu sur les objectifs fixés pour 2012 et faire le point sur «l’amélioration des conditions de vie et le recul du chômage», l’on retiendra surtout que pour lui, «l’investissement repart. Après une longue période, due à la crise, pendant laquelle les investisseurs nationaux ou étrangers ont hésité à s’engager, ils sont maintenant de plus en plus nombreux à manifester leur intérêt pour différents secteurs de notre économie : énergie, mines, agriculture, infrastructures, entre autres». Par ailleurs, s’il ne dit mot sur la crise énergétique qui, à en croire une fraction de la Grande muette qui s’est

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trouvée des talents épistolaires pour décrier la même situation, touche le «coeur du pays», le président de la République a simplement rappelé que «l’énergie est La condition du développement de notre économie». Certes, on a eu droit aux poses de première pierre des barrages et centrales hydroélectriques, mais les Camerounais attendent d’en voir la concrétisation. Sans avoir à ce jour la certitude de contenir les besoins domestiques, il annonce déjà qu’au «terme de ce processus, nous devrions même être en mesure d’exporter de l’énergie chez nos voisins moins bien dotés que nous». Si le Chef de l’Etat daigne enfin évoquer un axe fort de la modernisation du pays, à travers la «deuxième phase de l’industrialisation de notre pays», il ne dit pas comment il s’y prendra, se contentant de mettre en avant le fait que « nous montons déjà des tracteurs. Nous monterons peut-être bientôt des voitures». Paul Biya est revenu avec emphase sur «les grands travaux d’infrastructures» qui ont les faveurs des investisseurs: port de Kribi, autoroute Douala-Yaoundé, 2e pont sur le

Le Sénat Du discours du 31 décembre, quelques collectivités locales devraient tirer leur épingle du jeu «dans les prochains mois». Il y a Kribi (gaz, port en eaux profondes), Lomié (gisement de cobalt), Mbalam (fer), Minim-Martap et Ngaoundal (bauxite), Mobilong (diamant). Celles qui ont été victimes d’inondation doivent, de longs mois après, continuer à attendre l’aide du «Fonds de soutien aux populations victimes de catastrophes naturelles, récemment créé». S’il y a bien une chose qui aura retenu l’attention des élus locaux, c’est la promesse d’élections sénatoriales en 2013. S’il était nécessaire de compléter l’architecture institutionnelle du Cameroun, au moins deux questions demeurent en suspens: quand auront lieu les sénatoriales, avant ou après municipales qu’on croit couplées aux législatives? Combien coûtera au contribuable le fonctionnement de cette autre chambre ? Quand on sait quels arguments sont fournis aux maires pour expliquer pourquoi les collectivités locales ne bénéficient pas de ce qui est déjà arrêté comme contribution de l’Etat à leur fonctionnement, on peut valablement conclure qu’on est loin du bout - de sortie - du tunnel.

Sénat

Plongée au coeur de l’assemblée des Ctd

Vue interne du Palais de verre de Ngoa Ekellé

Le chapitre 2 de la Constitution de du 18 janvier 1996 est consacré à la chambre haute dont l’annonce de la création cette année aiguise déjà les appétits. Par M.A. ans son discours d’investiture le 3 novembre 2011, le président réélu annonçait aux députés: «L’Assemblée nationale sera bientôt épaulée par le Sénat. […] Par ailleurs, le processus de décentralisation, qui se poursuit de façon satisfaisante, sera mené à son terme avec […] la mise en place des conseils régionaux prévus par notre loi fondamentale». Le 31 décembre, l’on a appris un peu plus

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N° 018 - DU 28 JANVIER AU 10 FEVRIER 2013

du timing présidentiel. Ce sera 2013. Et déjà, des acteurs de la scène politique se bousculent aux portes de la nouvelle chambre législative. C’est que l’annonce faite le 31 décembre 2012 par le président de la République, si elle venait à se confirmer dans les faits, vient bouleverser les habitudes électorales des Camerounais, obligeant à une explication de la nouvelle donne. En effet, si les députés, élus de la chambre basse, sont élus au scrutin universel direct, il n’en est rien pour ce qui concerne la chambre haute. Celle-ci, que d’aucuns appellent «l’assemblée des régions» a trois spécificités. La première, c’est qu’on y est élu au scrutin universel indirect. La seconde, c’est que le collège électoral est constitué des conseillers municipaux et conseillers régionaux. La troisiè-

me, c’est que le président de la République a, de par la constitution, le pouvoir de désigner un tiers de ses membres. Ces spécificités, à la lumière de la réalité institutionnelle du Cameroun qui ne compte que les communes et communautés urbaines comme collectivités territoriales décentralisées, montre que seuls les conseillers municipaux élus en 2007, ou alors (ré)élus en 2013 si les élections sénatoriales sont organisées après les municipales, éliront les membres du sénat. Les sénateurs ont un mandat de 5 ans renouvellable. Chaque région en compte 10 dont 7 élus au suffrage indirect et 3 nommés par le Chef de l’Etat. En mai 2012, alors qu’il présentait Le sénat au Cameroun et en Afrique. Vademecum, son ouvrage paru chez L’Harmattan, Jean Claude Eko’o Akouafane affirmait que : « Le sénat, en tant que chambre de réflexion, constitue un facteur d’amélioration de la qualité législative par le biais de la double lecture des projets et propositions de lois, afin de rendre celles-ci perfectibles dans un contexte généralisé de la crise de la loi». En novembre, comme pour davantage préparer le terrain, Djibril Cavaye Yeguie, le président de l’Assemblée nationale a accueilli une délégation canadienne qu’il avait invitée. La délégation conduite par Mauril Bélanger, député membre de la Chambre des communes du Canada et coprésident de l’association parlementaire Canada-Afrique, avait présenté l’expérience canadienne en matière d’administration parlementaire à deux chambres.

CONSTITUTION 1996

Chapitre 2: Le Sénat Art. 20.- (1) Le Sénat représente les collectivités territoriales décentralisées. (2) Chaque région est représentée au Sénat par dix (10) sénateurs dont sept (7) sont élus au suffrage universel indirect sur la base régionale et trois (3) nommés par le Président de la République. (3) les candidats à la fonction de sénateur ainsi que les personnalités nommées à ladite fonction par le Président de la République, doivent avoir quarante (40) ans révolus à la date de l'élection ou de la nomination. (4) La durée du mandat des sénateurs est de cinq (5) ans. Art. 21.- (1) Au début de chaque législature , le Sénat se réunit de plein droit en session ordinaire, dans les conditions fixées par la loi. (2) Chaque année, le sénat tient trois (3) sessions ordinaires d'une durée maximum de trente (30) jours chacune. A l'ouverture de sa première session ordinaire, le Sénat élit son président et son bureau. (3) Le Sénat se réunit en session extraordinaire pour une durée maximum de quinze (15) jours sur un ordre du jour déterminé, à la demande du Président de la République ou d'un tiers des sénateurs. La session extraordinaire est close dès épuisement de l'ordre du jour. Art. 22.- (1) Les séances du Sénat sont publiques. A la demande du gouvernement ou de la majorité absolue de ses membres, le Sénat peut, exceptionnellement, se réunir à huis clos. (2) Le Sénat fixe lui - même ses règles d'organisation et de fonctionnement sous forme de loi portant règlement intérieur. Art. 23.- (1) L'ordre du jour du Sénat est fixé par la conférence des Présidents. (2) La conférence des présidents comprend : les présidents des groupes parlementaires, les présidents des commissions et les membres du bureau du sénat. Un membre du gouvernement participe aux travaux de la conférence des Présidents. (3) Seuls les textes relevant de sa compétence en vertu de l'article 26 ci - dessous peuvent être inscrits à l'ordre du jour du Sénat. a- Sont irrecevables, les propositions de loi ou amendements qui auraient pour effet, s'ils sont adoptés, soit une diminution des ressources publiques, soit l'aggravation des charges publiques sans réduction à due concurrence d'autres dépenses ou création de recettes nouvelles d'égale importance. b- En cas de doute ou de litige sur la recevabilité d'un texte, le Président de la République ou le Président du Sénat ou un tiers des sénateurs saisit le Conseil constitutionnel qui en décide. (4) L'ordre du jour comporte en priorité et dans l'ordre que le gouvernement a fixé, la discussion des projets de loi ou des propositions de loi qu'il a acceptées. Les autres propositions de loi retenues par la conférence des présidents sont examinées par la suite. Lorsque, à l'issue de deux sessions ordinaires une proposition de loi n'a pu être examinée, celle - ci est de plein droit examinée au cours de la sessions ordinaire suivante. (5) L'urgence est de droit lorsqu'elle est demandée par le Gouvernement. Art. 24.- (1) Le Sénat adopte les lois à la majorité simple des sénateurs. (2) Le Sénat peut apporter des amendements ou rejeter tout ou partie des textes soumis à son examen, conformément aux dispositions de l'article 30 ci - dessous. (3) Avant leur promulgation, les lois peuvent faire l'objet d'une demande de seconde lecture par le Président de la République. Dans ce cas, les lois sont adoptées, à la majorité absolue des sénateurs.


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arts & culture

N° 018 - DU 28 JANVIER AU 10 FEVRIER 2013

EN BREF ANNIVERSAIRE

Kouokam Nar6 fait rire depuis 30 ans

Concert

Richard Bona et le son du Kmer Le géant de la basse a peu goûté à la qualité du son proposé lors de son concert, mais a su trouver les notes et le discours pour le public. Par Martial Nepoue n n’a pas fini de trouver à redire sur la qualité de l’organisation des concerts au Cameroun. Richard Bona en a fait les frais pour le double événement censé conjurer la petite psychose de la fin du monde le 21/12/12. Habitué des concerts réglés comme du papier à musique (à cette date, il en a donné Richard Bona sur scène à Douala-Bercy 110 en 2012), l’auteur de « Muntula Moto» a dû se rappeler que dans son pays, les toujours pas réglé le son », a regretté l’artiste choses ne sont pas obligées d’être comme lorsque le groupe électrogène de la salle a ailleurs. « Il faudrait que l’on prône l’excellen- lâché l’orchestre, incapable de supporté la ce chez nous. J’ai insisté pour que le matériel charge des équipements. soit installé hier. Mais comme tout le monde est En vedette américaine, Richard Epesse a chef, jusqu’à 18 heures aujourd’hui, on avait mis la foule en condition sur des airs de jazz

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’Ayatollah Komedy a célébré ses 30 ans de carrière le 13 décembre 2012 à la place St David de Bonanjo à Douala et devrait poursuivre avec une série de 22 spectacles sur l’ensemble du pays en 2013. Pour la circonstance, il s’est fait accompagner par Daniel Ndo, Antonio, Kaiser Show, Major Asse, Nana Ardo. Une réédition des sketches produits depuis 1982 a donné 3 Cd vendus pendant la fête. On n’a pas fini de réécouter les calembours et contrepèteries de l’auteur du «Téléphone circulaire» et « Le discours dort».

THEATRE

«Epilogue d’une trottoire» au Goethe

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eannette, une prostituée, s’est donnée à un client insolvable qui croit compter sur la force au petit matin. Jeannette, en retour, se sert du verbe. C’est la trame de la pièce proposée le 16 janvier 2013 dans le cadre du café du théâtre du GoetheInstitut de Yaoundé par la compagnie Maluki art création. Mise en scène par Dovie Kendo, la pièce écrite par Alain-Kamal Marcial a été jouée par Jeannette Mogoun qui campait la fille de joie et le client.

Littérature

Du beau monde «Chez Denise» en 2013 Les 106 et 107e éditions du programme «Au fil des mots» de Kouam Tawa ont permis aux habitués de rencontrer Hilaire Sikounmo et Gérard Macé. Par Madeleine Assen

Le goût amer des Kora 2012

013 a débuté sur les chapeaux de roue «Chez Denise», cet espace dans lequel la Compagnie Feugham dirigée par Wakeu Feugaing a pris ses quartiers depuis 2007. Le mercredi à 18h30, Kouam Tawa, le poète, y anime le programme «Au fil des mots» tandis que le samedi à la même heure, le public a droit à des représentations parfois en avant-première des pièces qui feront le tour du monde. C’est qu’ils sont vernis les habitués de «Chez Denise». Cahin-caha, ils ont pris leurs habitudes que les fréquents déplacements hors

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Cinéma

EVENEMENT

l faudra plus que du courage Béninois Ernest Adjovi pour organiser la prochaine édition des Kora. Le fiasco enregistré lors de l’édition abidjanaise le 30 décembre dernier aura laissé un goût amer dans la bouche des participants et autres sponsors de l’événement dont le billet d’entrée au Palais des congrès coûtait 1 million de Fcfa. Avec à la clé une prestation de Chris Brown devant un stade Houphouët-Boigny vide. Au final, peu de nominés présents, 6 heures de retard après un report de 24h, et la conviction que les artistes qui ont payé sont ceux qui ont gagné des prix.

RECORD

Gangnam Style vu 1 milliard de fois

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e phénomène musical 2012 est entré dans le livre Guinness. Après avoir fait danser Ban Ki Moon et Barack Obama, la danse du cheval invisible inventée par Psy, aka Park Jae-sang a battu un record, celui du nombre de vues sur You Tube, lui rapportant au passage 1 million de dollars à raison de 1 cent pour 1.000 visionnages

tiré de son album « Affrojazzmix ». S’il fallait mourir, il fallait le faire au Cameroun. Pour Bona, comme pour ses fans. Le pochain album, acoustique et comportant une chanson hommage à sa mère sort courant 2013.

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du pays de Wakeu et Kouam n’ont pas entamé. Comme pour leur remercier de cette assiduité éprouvée, l’animateur du programme du mercredi a choisi de passer six mois sans discontinuer au pays et de leur faire rencontrer chaque semaine un auteur vivant. «L’idée, assuret-il, c’est de casser cette image fortement ancrée, qui veut que les auteurs qui valent la peine Hilaire Sikounmo d’être lus soient décédés. Nous Gérard Macé à Bafoussam allons donc pendant les six pre- octobre 2012. Son précédent situé non loin du monument miers mois de cette année lire des essai publié chez le même édi- Wanko face à un public frugal auteurs d’ici et d’ailleurs en leur teur, Du défaitisme dans mais choyé. présence et donner l’occasion au l’oeuvre de Ferdinand Oyono, Le 16 janvier, dans le cadre public d’échanger avec ceux-ci», a simplément été présenté au d'une édition spéciale d'Au fil des mots, M. Macé a commenté souligne Kouam Tawa, lui- public. Une semaine plus tard, c’était le film «La forêt interdite». Le même auteur. Pour joindre la parole aux actes, au tour de Gérard Macé, poète, mercedi 23, il a choisi de parler dès le 02 janvier dernier, le essayiste et traducteur français de l'aventure africaine de Karen public a accueilli Hilaire qui a publié une trentaine d’ou- Blixen. auteurs, dont Sikounmo dont on a lu le der- vrages dont la moitié dans la D’autres nier ouvrage, Sur les traces très chic «collection blanche» de Kamdem Souop, sont attendus d’une vie en demi-teinte, Gallimard, de s’asseoir dans le dans les prochaines semaines. publié chez Edilivre à Paris en discret décor du restaurant

Sur le tournage du dernier Ngwe II «Au nom de la lignée», le dernier projet du jeune réalisateur sera présenté dans quelques jours à Yaoundé. Par M.A. aham, le 26 décembre 2012. Prudence Théophile Ngwe II est à la bourre. Avec son équipe il a fait des repérages deux jours plus tôt et il attend l’arrivée de Wakeu Feugaing et Armstrong de la compagnie Feugham qui ont accepté de jouer bénévolement dans le court métrage de 16 minutes. Les figurants requisitionnés par un notable du coin, Jean Bosco Kamgaing, croyaient mériter une bière au bout d’une dizaine de minutes. «Moteur... ça tourne... action!» Ils étaient loin de savoir que cette répétition de mots de passe des professionnels signifiaient reprendre

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sept ou huit fois la même scène. Et Théophile Ngwe II qui revenait encore et encore sur un détail, une attitude, demandait à reprendre tel monologue pour faciliter de nouvelles prises tout en s’assurant que le soleil n’allait pas se coucher avant le moment où l’on entendrait: «Coupez! ... Elle est bonne». Wakeu Feugaing et Armstrong faisaient preuve d’une patience de loin inférieure à celle que nécessitait des centaines d’heures pour mémoriser un Théophile Ngwe II (dr.) supervise la reprise d’une scène rudence Théophile Ngwe II d’Eyenga» de Thierry Ntamack spectacle d’une heure trente. était accompagné de Elphie (2012) et «Confessions intimes» Alors, les figurants faisaient de Ngo Nguena (assitante réali- de Roger Nankep (2011). Comme même. La consolation n’étant pas moindre: on les verrait sans satrice), Christian Meyanga (direc- monteur, son principal fait d’armes tion photo), Ivan Ngassam (ingé- est sans doute «Confidences» de doute à la télé. Cyrille Masso (Prix spécial du Avant eux, le 25, à Bafoussam, nieur de son). d’autres figurants ont accepté A l’actif de ce trentenaire à peine Jury vidéo au Fespaco 2007). En de sacrifier ripailles en famille qui cumule 10 ans de cinéma, une 2011, après un stage de pour tourner bénévolement adaptation (avec Pauline Etet) de Journalisme culturel au Ghana dans ce film. Comme quoi, il « l’enfant de la révolte Muette » avec Canal France International n’y a pas que l’argent qui attire (Ecran d’or du meilleur scénario (CFI), il a couvert la 64ème édition aux Ecrans Noirs 2008), «Le Blanc du festival de Cannes. à l’Ouest du pays.

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