V&c 17 spécial bilan africités

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"Il est préférable d'allumer une bougie que de maudire l'obscurité"

Proverbe d'Asie

608 JOURS DÉJÀ

SOS Melvin Tchamba

INTEGRATION

Lancement officiel des activités du Refela-Uemoa Lire P. 7

©Caddel

Edition spéciale

Réc. N°023/RDOP/F35/SAAJP

Année 2 - N°017 Du 17 déc. 2012 au 13 jan. 2013 Tél: 33 10 61 11 villesetcommunes@gmail.com www.villesetcommunes.info

Prix : 500 Fcfa

La vitrine des municipalités

Directeur de la publication : Kamdem Souop

Réseaux

Africités 2012

Le Cameroun dans la diplomatie locale Les élus locaux camerounais sont revenus du Sénégal avec des contacts, des contributions de sessions thématiques, des conventions et des postes électifs.

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Harubuntu Les prix remis le 08 décembre

Un tour nant

Les six lauréats du Prix Harubuntu 2012 ont reçu leur prix lors de la soirée de gala du Sommet Africités 2012.

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©Africités

historique

Adieux Théophile Abéga inhumé

La rencontre triennale des élus locaux africains, très courue, a connu des temps forts qui font l’histoire de la construction de l’Afrique locale et inspireront les générations futures. Retour sur les temps forts et les leçons de cette VIe édition.

De notre envoyé spécial à Dakar

Cette publication est réalisée avec le concours de FORMATION - ACCOMPAGNEMENT - CONSEIL AUX COMMUNES Décentralisation - Gouvernance locale - Budgétisation - Transparence - ICT 4 Open Budget Siège: 1er étage Immeuble Face Camtel Biyem-Assi -Yaoundé

Tél: 00237 99 99 70 93

Mél: afroleadership@live.fr

Le lion maire a été enterré avec les honneurs de la nation le 15 décembre 2012 à Yaoundé.

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éditorial

N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013

Dakar marque un précédent

EN BREF BUDGET 2013

3236 milliards

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e n’est pas demain que l’on oubliera le marathon qui a permis aux élus de la nation d’adopter le budget 2013 de l’Etat du Cameroun. En effet, en 10 jours, les députés ont examiné 156 programmes et adopté la loi des Finances pour l’exercice 2013. « C’est la démonstration de la volonté affichée du gouvernement d’aller trouver les ressources pour soutenir le financement de ses grands projets», a soutenu Alamine Ousmane Mey, le ministre des finances. Pourtant, l’on aura noté, avec ce budget adopté presque dans l’urgence et qui vient consacrer le passage au budget-programme décidé par la représentation nationale en 2007, que des questions demeurent sur les indicateurs de performances, les ressources humaines affectées à leurs réalisations ou les calendriers d’exécution. Et déjà une autre question fuse: les collectivités locales sont-elles outillées à passer au budget programme dès 2013?

THEOPHILE ABEGA

Le lion maire a été enterré samedi

ne foule immense a tenu à rendre un dernier hommage au «docteur» du football camerounais le 15 décembre 2012 en présence d’un parterre de personnalités. Outre les joueurs en activité et les lions retraités, l’on comptait les membres du gouvernement et les collègues du défunt au sein du mouvement municipal camerounais. Jusqu’au bout, c’est la casquette du sportif talentueux qui aura pris le dessus sur la casquette d’homme politique et élu local. Théophile Abega a été inhumé dans le caveau familial à Nkomo II, dans le 4e arrondissement de Yaoundé dont il était maire. Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre secrétaire général de la présidence, représentant personnel du Chef de l’Etat, l’a élevé à la dignité de Grand Officier de l’Ordre national de la Valeur à titre posthume.

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COMMUNICATION

Cvuc retouche sa charte graphique

Par Kamdem Souop

e n’est pas habituel de voir les questions de l’Afrique locale abordées avec aisance et pertinence par les hauts décideurs, notamment ceux qui ont occupé les plus hautes fonctions ou dirigent les départements ministériels en charge des collectivités locales. C’est que, naturellement, il y a un cliché rebelle qui associe le local au villageois, à l’analphabète, à l’incompétence, à l’indigence, etc. D’ailleurs, ce cliché qui est sans doute un Adn colonial se retrouve bien souvent dans les propos de certains Occidentaux au détour d’une conversation sur les questions de développement local. Alors, il vaut mieux parler des sujets qui ont de la consistance comme les relations internationales, le commerce international, les élections présidentielles.

être abordés comme si l’on faisait de l’aumône aux collectivités locales. La responsabilité des élus locaux est d’atteindre un haut niveau de maîtrise en matière de gouvernance et de cheviller la redevabilité à leur siège éminemment éjectable. La responsabilité des Etats, c’est de cesser de prendre les élus locaux pour des laissés-pourcompte ou des acteurs de troisième zone. Celle des partenaires au développement, c’est de commencer à traiter avec les collectivités directement pour un certain nombe de préoccupations, sans que cette nouvelle manière de faire ne dépossède l’Etat de ses fonctions régaliennes.

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Mais Africités a le mérite, depuis Abidjan en Côte d’Ivoire en 1998, d’inviter le local sur la table des plus grands décideurs. Les poussant à aller au fond des sujets, à prendre des engagements même si ceux-ci tardent encore à être suivis d’effets immédiats - et rappelant autant que de besoin que l’avenir du continent noir passe par le local. Des prises de parole comme celles de Nicéphore Dieudonné Soglo, actuel maire de Cotonou (depuis 2003) ou de Macky Sall, ex-maire de Fatick (20092012) rappellent qu’il n’est plus absurde, inconvenant ou aberrant de faire un lien entre fauteuil de maire et celui de Chef d’Etat, entre préoccupations locales et enjeux nationaux voire continentaux. Le premier nommé est à ce jour le premier et seul ancien Chef d’Etat devenu maire, tandis que le second, comme il l’a rappelé lors de son discours d’ouverture du Sommet, était « il y a 8 mois encore, maire » et aujourd’hui président de la République. A leur nombre, il convient d’ajouter celui que de nombreux Dakarois rencontrés dans les taxis, les débarcadères ou les échoppes voient comme un candidat plus-que-crédible à la présidentielle de 2017 au Sénégal: Khalifa Ababacar Sall, maire de Dakar depuis 2009.

D’autre part, il s’est dégagé des différentes sessions thématiques une idée suffisamment forte pour être reprise en écho: le local est le niveau stratégique de réflexion et d’action pour le développement de l’Afrique. Ce qu’il lui faut, c’est davantage de considération de la part de l’Etat central et des partenaires au développement, davantage de ressources humaines de qualité et surtout de moyens financiers. Car, pour reprendre les mots du président-maire, ancien administrateur de la Banque Mondiale, «Le temps de l’aide est terminé. Maitenant, ce qu’on veut, c’est du business!».

Et puis, tout compte fait, les collectivités locales ne sont pas un Etat dans l’Etat, mais un démembrement de l’Etat où il est davantage possible d’associer les populations à la base à la définition et la gestion des politiques publiques. La réunion tripartite organisée le 08 décembre 2012 à Dakar est de ce point de vue un véritable tournant. En mettant ensemble les élus locaux, les partenaires au développement et surtout les ministres en charge des collectivités locales, les organisateurs ont lancé un concept appelé à se répliquer à l’avenir. Mais ils ont fait mieux: ils ont élevé les élus locaux au niveau des décideurs qui orientent la marche des pays, du continent et peut-être du monde.

’’Les enjeux financiers au niveau des territoires ne puvent plus être abordés comme si l’on faisait de l’aumône aux collectivités locales.’’

Placées à ce niveau, les collectivités locales peuvent désormais envisager l’avenir avec d’autant plus de sérénité que les partenaires au développement se disent prêts à jouer le jeu, relevant d’ailleurs qu’il existe plusieurs fonds dont les collectivités tardent à bénéficier par leur propre faute. Il ne reste donc que la volonté politique. C’est pourquoi tout le monde se tourne vers les Etats.

Les mots sont simples pour parler d’une réalité simple et pourtant difficile à admettre pour les autres parties en présence. Les enjeux financiers au niveau des territoires ne peuvent plus

Bonne lecture et que les Etats africains prennent leur place dans l’histoire en écrivant les lignes du présent et de l’avenir en misant, définitivement, sur les collectivités locales.

VITE !!! IL Y A ENCORE DES ESPACES DISPONIBLES DANS LES EDITIONS EN FEUILLETON SUR LE

François Soman (2e) et ses collègues e 28 décembre 2012, un déjeuner de presse a été organisé au siège national de l’association Communes et villes unies du Cameroun (Cvuc) à Bastos. Au menu de cette rencontre avec les médias, la nouvelle charte graphique de Cvuc, avec François Soman, maire de Pouma et vice-président de Cvuc. Le lifting du logo a abouti à un Cameroun plus géométrique que géographique sur un fond bleu plus soutenu, l’écharpe des maires plus dynamique, une typographie revue des sigles en français et en anglais, désormais en un bloc vert derrière le Cameroun. En attendant, le site web n’est pas à jour.

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BILAN DES MAIRES (2007 - 2012) Contac t : ( 237) 98 21 56 06 / 33 10 61 11 / 77 71 68 86 vi l l e s e t c o m m u ne s @ g m ai l . c o m

Publié avec le soutien de

Directeur de publication / Rédacteur en chef Kamdem Souop (77 71 68 86) Rédaction Alain Biyong, Marcelin Angounou, Madeleine Assen, Honorine Ngangue, Martial Nepoue

A collaboré à cette édition Ngu Peter Consultants Charlie Martial Ngounou (Finances locales - Gouvernance)

Emeran Atangana Eteme (Décentralisation)

Conseil en communication Creativa Commercial 98 21 56 06 Imprimerie Jv-Graf - Yaoundé Distribution Messapresse


dossier spécial

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N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013

Africités 2012

Sommet : de l’exigence des élus S’il était encore besoin de le prouver, les discours de Dakar ont démontré qu’un autre son de cloche s’entend à la base et il peut influencer les sommets du pouvoir.

Khalifa Sall Nouveau patron de Cglu Afrique

Par Kamdem Souop Envoyé spécial e VIe sommet Africités a réuni du 04 au 08 décembre plus de 5 000 participants dont 2 500 maires de près de 50 pays africains, ainsi que des représentants de villes, collectivités territoriales, gouvernements et associations d'autres continents, notamment Europe, Asie et Amérique latine. Sans compter les anciens Chefs d’Etat: Thabo Mbeki (Afrique du Sud), Pedro Pires (Cap Vert) et Nicéphore Soglo (Bénin). ‘’Tous les collègues d’Afrique et du monde entier se sont retrouvés à Dakar pour montrer que les collectivités locales du monde entier sont solidaires et d’abord solidaires de l’Afrique’’, a indiqué Bertrand Delanoë, maire de Paris (France) et président d’honneur de Cglu, à l’ouverture du Sommet. D’ailleurs, il ne va pas cacher la contribution des Africains dans la construction d’autres territoires. ‘’Je suis le maire d’une ville qui doit tant à l’Afrique, parce que je suis le maire d’une ville où des dizaines de milliers d’Africains apportent leur intelligence, leur énergie, leur culture pour Paris. Paris n'est une ville que grâce aux Africains‘’, a-t-il rappelé avant de conclure ‘’Chers amis, de réunion en réunion, nous sentons bien que dans ce 21ème siècle palpitant et passionnant, la gouvernance locale est un élément essentiel de solution à la crise’’.

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Des élus mobilisés pour changer la face de l’Afrique qui nécessite une attention et un engagement constants au côté du citoyen’’, a La crise du développement de l’Afrique, plus encore que la crise économique, a été expliqué l’ancien maire de Fatick devenu au coeur des échanges pendant le sommet, chef d’Etat sénégalais, Macky Sall. mais davantage dans les discours de Nicéphore Soglo, Macky Sall et Khalifa Sall. L’Afrique, avenir du monde Le premier milite tout simplement pour ''un Quant au maire de Dakar devenu président grand soutien aux collectivités locales'' qui de Cglua, il a surtout relevé la question de la passe par une autonomie financière des col- fierté des Africains. «Nous avons conscience lectivités locales. ''Il faut que nous ayions une que la construction de l’Afrique ce n’est pas autonomie financière. Il faut s’attaquer à ce pro- demain. C’est aujourd’hui. Nous sommes l’alterblème. Il faut donner une vraie autonomie finan- native à la Chine et l’Asie. Nous sommes l’avecière [aux villes]. C’est possible’’, a-t-il fait nir du monde», a-t-il laissé entendre lors de la cérémonie de clôture. remarquer. ''En tant qu’ancien maire - il y a huit mois que Pour rappel, le thème de cette VIe édition j’ai quitté cette fonction -, qui appréhende l’ar- d’Africités était ‘’Construire l’Afrique à pardeur et la complexité de cette charge, je vous y tir de ses territoires : quels défis pour les colencourage. Impulser le développement à la base lectivités locales ?’’. n’est pas chose aisée. C’est un travail exigeant

De l’importance des enjeux Au fil des éditions d’Africités et devant la complexité des problèmes à résoudre, les assises prennent des allures d’assemblées constituantes. est simplement parce qu’ils ont conscience d’inventer des solutions auxquelles personnes n’avaient songé jusqu’ici que les élus locaux se donnent tant de peine à oeuvrer au sujet des sommets Africités. Cette année, l’un des principaux enjeux du sommet de Dakar se rapportait à la Charte africaine sur les valeurs et principes de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local. Le chantier est avancé. C’est ce qui est ressorti de la réunion des ministres de la Conférence africaine de la décentralisation et du développement local (Caddel). Elle balisera la compréhen-

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sion qu’ont toutes les parties de ce qu’il faut faire pour que les processus de décentralisation qui se généralisent sur le continent aboutissent à une meilleure gouvernance locale et secrètent le développement du continent. En attendant, d’autres enjeux sont pressants et demandent de faire confiance aux collectivités locales. «Cela fait cinquante ans qu'on essaie de construire l'Afrique à partir des Etatsnations. Cette construction 'par le toit' n'a pas rempli toutes ses promesses. Il faut lui donner des fondations, les collectivités locales» a affirmé Jean-Pierre Elong Mbassi, Secrétaire général de Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (Cglua). ‘’La gouvernance locale, à l’image du gouvernement central, connait une certaine mutation. Aux défis classiques, tels que la santé, l’éducation et l’assistance sociale, s’ajoutent de nouveaux paradigmes d’une autre amplitude’’, a ajouté Macky Sall. Surtout que

ces nouveaux paradigmes sont liés ''à la constance démocratique, au péril environnemental, aux problèmes d’assainissement, d’aménagement urbain et de sécurité, le tout dans un environnement de restriction budgétaire’’, a dit le président sénégalais. Ce qui n’est pas sans rappeler que ‘’l’aspiration des peuples à plus de démocratie et de transparence exige désormais à tous les gouvernants une gestion vertueuse des ressources et des affaires publiques''. Pour Mohand Laenser, ministre marocain de l'Intérieur, qui a annoncé «la concrétisation de la recommandation de l’édition précédente du Sommet relative à la création d’une académie africaine pour la formation des élus et cadres locaux», il est urgent de mettre en place un fonds de soutien à la coopération décentralisée Sud-Sud. Cette question du financement des collectivités locales en dehors des schémas classiques a été débattu lors de plusieurs sessions.

Des premiers résultats satisfaisants La cérémonie de clôture et la soirée de gala qui a suivi dans la foulée ont mis un terme à une édition porteuse de beaucoup d’espoirs. est une cérémonie en 3 mouvements qui a clôturé la 6e édition du Sommet Africités le 8 décembre 2012 dans la salle baptisée «grand amphi» de l’hôtel King Fahd Palace de Dakar. Il y a d’abord eu, à l’annonce faite par le maître des cérémonies, Jean Pierre Elong Mbassi, la signature d’une convention entre Cités et gouvernements

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locaux unis d’Afrique (Cglua) et le Fonds d’équipement des Nations Unies (Uncdf). Pour rappel, Uncdf crée de nouvelles opportunités pour les populations pauvres et leurs petites entreprises, en augmentant l’accès à la microfinance et aux investissements. Puis il y a eu la lecture de la «Déclaration finale du Sommet Africités 6» dont le thème principal était « Comment construire l’Afrique à partir de ses territoires ? De la Déclaration, il ressort que ce sommet « a montré la capacité de mouvement des élus locaux en inaugurant les échanges entre les maires africains et toutes les régions du monde, en rencon-

trant les maires chinois, turcs et brésiliens ». Par ailleurs, à Dakar, il est revenu avec insistance la conclusion que l’Afrique définisse ellemême sa propre pensée et élabore «les voies du dépassement de ses contraintes». Des moyens doivent être développés et des responsabilités octroyées aux collectivités locales dans la prévention et la gestion des conflits qui, bien qu’en diminution, continuent de salir l’image du continent. Les stratégies locales doivent aboutir à une meilleure assise du développement économique local. Et celui-ci passe aussi par la garantie de droits écono-

miques et sociaux, dont le logement. La question des alliances avec les collectivités locales confirme simplement que la gouvernance participative n’est pas une option si les acteurs du développement veulent donner une chance à leurs territoires. La reconnaissance de la contribution des femmes, notamment les élues locales dans les dynamiques d’intégration régionale fait avancer la cause du Réseau des femmes élues d’Afrique (Refela). Celles-ci ne demandent qu’à prendre davantage de part active au dévéleppement des pays africains.

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é il y a 56 ans à Louga, Khalifa Sall est un redoutable animal politique. A cet âge, il cumule déjà 40 ans de militantisme dans le Parti socialiste, a été adjoint au maire de Dakar en 1984, a été ministre en 1995 dans le gouvernement de Habib Thiam, et député en 2001. Parlant de lui devant l’actuel président du Sénégal dont il pourrait être le challenger en 2017, Nicéphore Soglo a affirmé lors de la cérémonie d’ouverture d’Africités: «La relève est là!». Khalifa Sall a pourtant 5 ans de plus que le Chef d’Etat sénégalais. Mais il est certain que l’ex-président béninois ne voulait pas causer un incident diplomatique, mais rappeler aux milliers de personnes présentes le type de leader dont l’Afrique a besoin pour changer le cours de son destin. Mais comment échapper à la louange du dynamisme de celui qui, en 2009, barra le chemin de la mairie de Dakar à Karim Wade, le fils de l’ex-Chef de l’Etat, Abdoulaye Wade? Même Macky Sall y est allé de sa phrase, après Bertrand Delanoë et d’autres orateurs. Il est cité comme le favori à la succession d'Ousmane Tanor Dieng à la tête du parti socialiste. En prônant transparence et dialogue, en reversant les fonds de dotation en temps et en heure aux mairies d'arrondissement, il a conquis les membres du Conseil municipal. En trois ans, toutes les écoles ont été réhabilitées et plusieurs centres de santé ont vu le jour. Et même ses opposants reconnaissent qu’il redonne des couleurs à la capitale sénégalaise, avec ses projets, même si ceux-ci font grincer des dents aux vendeurs ambulants. Et il se dit que le refus qu’il a opposé à Macky Sall d’occuper un poste ministériel de premier plan a simplement pour but de le préparer à tirer à boulets rouges sur le bilan présidentiel dans 5 ans. Cet enseignant de formation, qui revendique deux maîtrises d´histoire et de droit constitutionnel, est celui que les élus locaux d’Afrique ont porté à leur tête le 07 décembre 2012. Et qui a donné le la de sa mandature, juste après un propos à la limite provocateur de l’ex-ministre français Charles Josselin : « La gouvernance locale africaine refuse qu’on décide pour elle ce qu’elle doit faire et ce qu’elle doit être ». Les élus locaux africains avaient sans doute besoin d’un tel leader au moment d’envisager les chantiers qui seront évalués en Afrique australe en 2015. L’Afrique du Sud et la Zambie sont en lice pour accueillir l’événement qui devrait voir un élu de cette région reprendre le flambeau si lon s’en tient à un principe retenu à Dakar, celui de la rotation de la présidence entre les régions d’Afrique. C’est par ces mots forts que Khalifa Sall, le nouveau président de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (Cglua) a introduit son discours à l’occasion de la cérémonie de clôture du 6e Sommet Africités.


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N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013

EN BREF ELECTIONS

Le nouveau bureau de Cglua assemblée générale élective de Cités et gouvernements locaux unis d'Afrique (Cglua) s’est tenue le 07 décembre 2012 dans l’amphithéatre du palais des congrès de l’hôtel King Fahd Palace. Le bureau du Comité exécutif élu pour une période de trois ans se présente ainsi qu’il suit: Président: Ville de Dakar Vice-président pour l'Afrique du Nord: ville de Nouakchott, assistée de la Ville Rabat et la Fédération nationale des Villes tunisiennes Vice-président pour l'Afrique de l'Ouest: Ville de Dakar assistée de la Ville de Bamako et l'Association des maires du Sénégal (Ams) Vice-président pour l'Afrique de l'Est: Association of Local Government Authorities of Kenya (Algak) assisted by Uganda Local Government Association (Ulga) and Association of the Districts of Victoria (Adv) Vice-président pour l'Afrique Centrale : l'Association des Maires du Congo (Amc) assistée de l'Association nationale des communes du Tchad (Anct) et les Communes et villes unies du Cameroun (Cvuc) Vice-président pour l'Afrique Australe: South Africa Local Government Association (Salga) assisted by Botswana Association of Local Authorities (Bala) and Zimbabwe Local Government Association (Zilga). Il est à noter qu’en reconnaissance des services rendus en faisant notamment montre «d'efficacité, d'ouverture d'esprit et de disponibilité» Oles Kores Taraiya, président sortant a été élevé au rang de Co-président chargé des relations internationales du CGLU, a indiqué le maire de Dakar, nouveau président élu, Khalifa Sall. Une autre nomination fait de la ville de Rabat, le trésorier au niveau mondial.

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F.MINT ABDEL MALICK

New president of WNMA

er name is Ms. Fatimetou Mint Abdel Malick, Mayor of Tevrah-Zeina in the sprawling capital, Nouakchott, Mauritania. She was the first woman to take office as a Mayor in her country. Her election as President of the Women’s Network of Mayors in Africa has confirmed her stature of a champion and a leader. First elected in 2001, Mayor Abdel Malick, said: “I felt the responsibility and expectations heavily back then. I had to succeed to open the doors for other women to follow. And I indeed wanted to improve the conditions for all of the inhabitants in Tevragh-Zeina. Party politics ends when you are elected, you should then represent the interest of your entire constituency”, she said. Today, there are four women elected Mayors in Mauritania, and more potential candidates. Mayor Abdel Malick has what she describes as a “modern outlook on how her city should be managed and grow.” Her approach is an open door policy, listening to the citizens and making room for participation. Since she was elected, she has prioritized access to basic services, improved education, created public spaces such as playgrounds and municipal parks where free Wi-Fi is provided thus attracting many young people to gather there.

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dossier spécial

Africités 2012

« On veut du business !» Le président-maire de Cotonou, Nicéphore Soglo, a enthousiasmé la foule pendant son allocution lors de lé cérémonie d’ouverture le 04 décembre 2012. ’ancien président du Bénin et maire de Cotonou, Nicéphore Soglo, a plaidé pour une véritable autonomie financière des villes africaines. ''Il faut que nous ayions une autonomie financière. Il faut s’attaquer à ce problème. Il faut donner une vraie autonomie financière [aux villes]. C’est possible’’, a-t-il notamment dit. Il a par ailleurs exhorté le président sénégalais à sensibiliser ses homologues à ''un grand soutien aux collectivités locales''. Rappelant l’exemple de la réussite du Canada dont les collectivités locales ont pris 25 ans pour être autonome financièrement, Soglo a ‘’estimé que les ressources financières sont nécessaires, parce que sans elles il n’est pas possible de construire quoi que soit‘’. ‘’Le développement de l’Afrique ne se résume pas uniquement aux questions climatiques. Par une politique sectorielle axée sur l’éducation, la santé (…), l’institution a développé des politiques qui ont laissé en rade les collectivités locales, même si grâce à l’intervention de personnalités comme Jacques Chirac, il commence à y avoir des changements ‘’, a relevé, le maire de Cotonou. Selon lui ‘’d'ici à 2050, la population africaine va passer d’un milliard à deux milliards d’habitants‘’. Une population qui sera selon lui ‘’essentiellement urbaine et qu’il faut préparer à accueillir dans les meilleures conditions, en trouvant des solutions aux problèmes actuels des villes africaines ‘’. ‘’Les pauvres quand ils migrent dans les zones urbaines tendent à s’installer dans les zones non aedificandi d’où la place centrale que les questions liées à l’assainissement doivent occuper dans les partenariats noués avec la banque mondiale‘’, a-t-il ajouté. L’ancien président béninois a d’ailleurs invité la Banque mondiale à discuter avec les villes africaines. ‘’La banque mondiale oublie de prêter aux collectivités locales, les Etats doivent l’inviter à discuter avec les collectivités locales et en présence de celles-ci », a soutenu M. Soglo.

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Il a prôné, pour que la voix des collectivités locales africaines porte à la banque mondiale, la mise en place de lobbys qui peuvent leur permettre d’être mieux tenues en compte par l’institution. Des lobbys et de l’argent L’ancien président du Bénin a d’ailleurs présidé le 05 décembre une rencontre sur les mécanismes de financement des collectivités locales. Plusieurs experts ainsi que des ministres africains en charge des Collectivités locales, dans leurs pays respectifs, ont pris part aux débats. A cette occasion, il a martelé sa position sur la considération que les partenaires au développement devraient avoir des collectivités locales. M. Soglo a en outre appelé à ''une synergie des actions des partenaires techniques et financiers'' qui, selon lui, rendrait plus service aux villes, aux Etats Africains et la fédération du continent. '’Si nous avons l’Agence française de développement (AFD), la Banque africaine de développement (BAD), la Banque mondiale, nous pouvons trouver la meilleure personne, en sachant d’abord qui fait quoi. Je crois que si nous avons cette approche pragmatique, nous aurons rendu service à nos villes, à nos Etats et même à nos fédérations’’, a-t-il indiqué. ‘’C’est comme une maison à étages. Il faut

d’abord que la fondation soit solide, qu’on travaille ensemble et que l’Etat également et chacun dans son domaine fassent son travail’’, a indiqué l’ancien administrateur de la Banque mondiale. ''Ce qui est important, il faut que d'abord, chacun, que ce soit l'Etat, ou les grandes organisations (Banque mondiale, le Fonds monétaire international) sache qu'il doit avoir comme partenaires les villes'', a-t-il dit, soulignant que peu importe qu’il s’agisse de la Banque africaine de développement (Bad), la Banque islamique de développement (Bid), l'Usaid, la Giz ou la Banque mondiale (Bm), ‘'l'essentiel, c'est qu'on travaille la main dans la main''. Mais ce qui est sûr, c’est que «Le temps de l’aide est terminé. Ce que nous voulons, c’est du business!» a dit le septuagénaire. La place des traditions Le président-maire a fait part de son optimisme pour une harmonisation des législations et traditions africaines, estimant que dans ce domaine, ''des progrès sont enregistrés''. ‘’Au niveau de l’Afrique, nous avons plusieurs types de législations, de traditions, il faut les mettre ensemble, voir ce qui marche. Je suis vraiment optimiste, parce que je crois que chaque fois, il y a un progrès qui est fait’’ a-t-il notamment soutenu.

Africities 6 : Final Declaration A fricities 6 in Dakar marked a turning point in the history of Africities. It brought together over 5,000 participants. It thus affirmed, with the number of local lected officials, over 3,000, including 2,500 African local elected officials, as the main democratic gathering in Africa. Africities is the space of recognition of the growing legitimacy of African local governments. The extension of this recognition was expressed by the presence and effective participation of three former Heads of State, among the most eminent personalities of the continent: President Pedro Pires of Cape Verde, President Thabo Mbecki of South Africa and President Nicephore Soglo of Benin Republic. This recognition is manifested also through the renewed interest of African and international institutions, through the active participation of the civil society, economic stakeholders, experts, technicians, academics and media. How to build Africa from its territories? This questionning served as a guiding principle of Africities 6. African local and regional governments, like the ones in other parts of the world, must consider the

impact of globalization, urbanization and democratization on territories at different levels and on among the different levels. They must therefore incorporate into their political vision the essential contribution of local and regional governments in improving people’s living conditions and building the foundations of a new citizenship. This new citizenship should be plural, at the same time local, national and African. Local governments should therefore adopt a new strategy: start from the local level and territories in order to redefine national spaces and invent the Africa perspective. African local governements do not ignore the importance of national spaces. This calls for the urgent need to renew the public authority and legitimacy of the central governements that were inherited from the colonial rule. National sovereignty will be updated by citizen action. Democratization contributes to build the confidence between the people and the public institutions, and can build upon local economic and social action and citizen participation. Africities 6 has proven the capacity of the movement of local elected officials, by

inaugurating exchanges between African local authorities and the ones from other regions of the world, starting with the Chinese, Turkish and Latin American Mayors. Similarly, the concrete implementation of unity on the continent will be strengthened by the Inter-African décentralized cooperation. Africities 6 was closed with a tripartite dialogue meeting between Mayors, Ministers and Cooperation Partners. This dialogue highlighted the importance of a conducive national environment for the action of local governments and their associations (mobilization of LG’s own resources, status of national associations, transfer of competences and resources, etc.). It revealed the rightful place of local governments in the landscape of international cooperation (preparation of Habitat 3, Paris Declaration, decentralized cooperation). This dialogue highlighted the need to adopt an African Charter on Local Governance and to set up a High Council of Local Authorithies within the African Union. Dakar, 8 December 2012.


dossier spécial Africités 2012

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N° 017 - DU 17 DEC 2012 AU 13 JAN 2013

EN BREF

Réflexion : Des sessions inégales

MAROC 2013

Sommet de Cglu en octobre

Des dizaines de sessions organisées pendant cette 6e édition d’Africités ont donné à voir des niveaux inégaux d’analyses et de débats, reflet d’une Afrique disparate. es sommets Africités ne feront point disparaître les grandes disparités qui existent sur un continent que l’Occident a toujours voulu présenter comme uniforme. Ces disparités se sont vues pendant les sessions organisées. Pour cette édition 2012, il y a eu 154 sessions thématiques, 66 sessions spéciales; donc un enchâssement de réflexions, d’analyses, de commentaires, de débats sur les problématiques de gouvernance locale et de développement local. En allant d’une session à l’autre, on a pu voir des salles bondées et d’autres qui ne regroupaient que les membres d’une même délégation. Ou alors, on a pu noter qu’en prêtant attention aux interventions de certains élus qu’on suit particulièrement, d’événements en événements, ils ne renouvellent pas leur discours, n’actualisent pas leurs données, ne fournissent pas beaucoup de chiffres, semblent se complaire dans l’objectif de participation. A contrario, on a aussi pu noter qu’il y a des élus qui ont des objectifs à atteindre, qu’ils soient politiques, économiques ou d’image. Ils ont préparé avec soin leurs présentations, d’une session à l’autre, ils en ont à revendre, maîtrisent les sujets sur les bouts des ongles, font quasiment corps avec leur collectivité.

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«Une rencontre plurielle et diverse» Le principal avantage d’Africités est justement dans ce melting pot. C’est de mettre en commun des mégapoles (Le Caire, Lagos), et même la seule mégalopole africaine (en Afrique du Sud, le produit de la fusion des aires urbaines de Johannesburg, Pretoria et de la zone comprise entre les villes de Witwatersrand, Vereeniging et Sasolburg, avec pas moins de 8 millions d'habitants)

R Attitude des participants lors d’une session thématique

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villes (cf. page 4). Et pour Khalifa Sall, les villes africaines sont viables. Elles sont crédibles et refusent de faire la fine bouche sur tout ce qui peut leur permettre de lever des fonds pour leur développement. Ce besoin est urgent fait savoir le nouveau président de Cglua : «Nous avons conscience que la construction de l’Afrique ce n’est pas demain. C’est aujourd’hui». Mettre les villes sur orbite HANDICAP Comme l’a rappelé Nathalie Le Denmat, Après les débats techniques et entre experts Secrétaire exécutive de la Commission des qui ont rythmé les trois premiers jours d’acfinances locales de Cglu, «les villes sont le tivités du Sommet Africités 6, place a été moteur de la croissance des pays. Or les villes donnée aux rencontres politiques les 7 et 8 africaines en général manquent d’équipements et décembre. Et le moins qu’on puisse dire c’est perdent en productivité. L’Afrique se prive donc que «l'Afrique de la gouvernance, c'est l'Afrique d’un dévéloppement qui pourrait être supérieur qui réfléchit sur elle-même. Nous développerons si ses villes étaient productives. Les villes doivent notre continent par la base. Cinquante ans de investir, et de ce point de vue, elles ne peuvent gestion des affaires par les Etats ont généré beaupas se passer de l’emprunt, entre autres méca- coup de conflits, famine, etc. Il faut responsabilinismes de financement des collectivités.» Ces ser maintenant les collectivités locales» (K. Sall). autres mécanismes sont le cadre juridique et Les collectivités locales n’ont pas fini d’avoir financier de la décentralisation, la valorisa- besoin de leur tutelle, des partenaires au tion du foncier urbain et le partenariat développement mais aussi et surtout des public-privé qui laisse la porte ouverte à autres composantes des populations à la l’économie mixte et la maîtrise d’oeuvre à un base: experts divers, société civile, journa©Handicap International pourcentage à négocier selon les projets avec listes. Parlant de ces derniers, Jean Pierre andicap International et le projet Elong Mbassi, Secrétaire général de Cglua les opérateurs privés. DECISIPH (Droit, Egalité, Cette position rejoint celle de Nicéphore les voit comme «des intellectuels, des vecteurs Soglo qui souhaite que la Banque mondiale et producteurs d’opinions qui ont leur mot à dire Citoyenneté, Solidarité et Inclusion des Personnes Handicapées) se sont associés et d’autres bailleurs de fonds prêtent aux dans la gestion de la cité». pour promouvoir le concept de «ville inclusive» pendant le sommet Africités 2012. Pour Handicap International et le projet DECISIPH, le sommet s’est ouvert 24 heures après la journée internationale des personnes handicapées qui se célèbre le 3 décembre et dont le thème 2012 était «Eliminer les barrières pour créer une société inclusive et accessible à tous ». De même, Africités s’est achevé deux jours avant la journée internationale des droits humains, qui s’est célébrée le 10 décembre sur le thème « Inclusion et Droit à participer à la vie publique ». Le sommet de Dakar s’est donc avéré un espace opportun pour la promotion des droits des personnes handicapées et, plus largement, les droits humains. HI y a été représenté par une forte délégation ouest africaine. Il a appuyé les organisateurs pour ©Africités Début d’échanges qui modifieront la face de l’Afrique rendre le sommet plus accessible aux perainsi qu’une soixanttaine de maires afri- turques. M. Gungor a laissé entendre que sonnes handicapées. A l’issue du sommet, son pays venait apprendre de l’inconnue la déclaration finale a été enregistrée pour cains. L’un des premiers fruits du dialogue sino- qu’est l’Afrique, mais également communi- les personnes non voyantes. africain qui se propose d’ouvrir une nouvel- quer sur l’expérience turque. Il a conclu son Le projet DECISIPH a organisé une session le offre de coopération entre la Chine et propos en disant que "Les Africains ont droit spéciale le 06 décembre sur le thème "Pour des villes inclusives : pour une meilleure l’Afrique à l’échelle locale est la signature à la prospérité comme les peuples d'Europe". d’une convention entre les Chinois et Les élus d’Amérique du Sud, avec à leur tête implication des populations discriminées et la délégation brésilienne, ont, eux, eu leur exclues". L’objectif était de partager des l’Association des maires du Sénégal (Ams). soirée le 06 décembre. Il a davantage été expériences menées conjointement par des question de goûter à leur expérience en collectivités locales, des organisations de la Turquie et Amérique du Sud La soirée du 05 décembre a permis aux élus matière de budget participatif, surtout que société civile et des partenaires au déveloplocaux africains et Turcs de tenir une séance cette formule de démocratie participative pement, visant à une meilleure inclusion de travail sur les secteurs de coopération à qui permet aux populations de prendre leur des populations marginalisées (comme les explorer par les deux parties. La délégation part à l’élaboration et au suivi des politiques personnes handicapées, les femmes, les turque, composée de 25 personnes était publiques visant à améliorer leur quotidien minorités et les personnes atteintes du conduite par Hayrettin Gungor, Secrétaire a été expérimentée pour la première fois à VIH/SIDA) dans les politiques locales de développement. général de l'Association des communes Porto Alegre au Brésil en 1988. avec des petites villes. C’est aussi de rassembler en une famille des élus qui gèrent des dizaines de milliards et ceux qui bouclent avec peine quelques millions. C’est de faire discuter les élus venus d’horizons divers avec des acteurs du développement qui croient en l’Afrique.

Coopération : Les légions étrangères Des délégations d’élus de Chine, de Turquie et d’Amérique latine ont fait le déplacement de Dakar pour échanger avec leurs homologues africains. e comité d’organisation d’Africités a jusqu’à la dernière minute mis en avant ces rencontres et elles ont eu lieu du 04 au 06 décembre 2012. Il y a d’abord eu la journée du premier tour du dialogue entre les gouverneurs et les maires chinois et africains dans l’un des salons du King Fahd Palace. Les Chinois avaient mobilisé une délégation de 70 personnes composée d’élus locaux et de chefs d’entreprises. « Nous sommes ici pour nous faire de nouveaux amis, partager avec vous des idées sur un partenariat urbain et rechercher des opportunités de coopération économique », ont fait savoir les Chinois, avec à leur tête Mme Li Xiaolin, présidente de l’Association chinoise pour l’amitié avec les pays étrangers, qu’assistait SE Xia Huang, ambassadeur de Chine au Sénégal. L’Afrique était représenté par Madame Arame Ndoye Sene, ministre sénégalaise de l’Aménagement du territoire et des collectivités locales, MM. Taraiya Kores et Jean Pierre Elong Mbassi, respectivement président et secrétaire général de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (Cglua),

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abat accueillera du 01 au 04 octobre 2013 le 4e Sommet Mondial des Dirigeants Locaux et Régionaux, événement organisé par Cités et gouvernements locaux unis (Cglu) monde. L’événement est placé sous le thème: « Imaginer la société, Construire la démocratie ». « Ce Sommet aura pour but de permettre aux dirigeants locaux, réunis pour la première fois en Afrique, d’aborder les grandes questions qui concernent nos villes et nos territoires, comme par exemple la qualité de la vie, la diversité, l’investissement dans les hommes et les femmes, la solidarité entre les territoires, l’avenir urbain », peut-on lire sur le site internet du Sommet mondial.

Pour des villes plus inclusives

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dossier spécial

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EN BREF ARIAL

Un programme d’appui aux élus

Africités 2012

Caddel : grandes premières

Les journées politiques de l’événement ont eu pendant Africités, une tablie formellement en mai 2001, la partie invisible et une partie Acp locales collectivités des Plateforme visible.

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que coordonne Lala Elisa Rafamatanansoa a développé le programme Arial (Appui et renforcement des initiatives des associations de collectivités locales Acp). Il a pour but d’appuyer les collectivités locales Acp dans le processus de décentralisation. Les associations de collectivités locales sont ciblées à travers Arial depuis le niveau national, en passant par le niveau régional jusqu’au niveau tout Acp/Ue. Le programme consiste à faciliter la participation des collectivités locales dans le dialogue sur les politiques de développement avec la société civile, le secteur privé, les gouvernements centraux et les bailleurs. Pour Arial, le renforcement de capacités des collectivités locales et de leurs associations, la promotion de leur participation au dialogue sur les politiques de développement, renforcera la position et le poids des collectivités locales dans leur négociation avec l’état central et les autres partenaires du développement, notamment l’Ue, aux différents niveaux.

PARTICIPATION

Présence remarquée de la France vec une délégation composée de près de 40 collectivités territoriales et leurs associations nationales, de représentants d’Ong et d’associations, d’entreprises, d’agences d’urbanisme ou encore d’experts sur les questions de décentralisation, coopération internationale, développement urbain, la France a mobilisé plus de 200 personnes pour la 6ème édition du sommet Africités. La coordination de cette délégation était assurée par le ministère des Affaires étrangères, l’ambassade de France au Sénégal, l’Agence française de développement, le Partenariat français pour la ville et les territoires et Cités unies France. Selon les officiels, la France a voulu, par là, soutenir les processus de décentralisation et de renforcement de la gouvernance locale et urbaine en Afrique et dans le monde. Une présence française qui s’est vérifiée dans les secteurs essentiels au développement (éducation, eau et assainissement, gestion du foncier, développement économique, etc.), à travers la mise en oeuvre de projets bilatéraux, l’appui au mouvement municipal africain et la participation aux débats et réflexions internationaux. La coopération décentralisée, très riche entre les collectivités françaises et africaines (478 projets recensés en Afrique) complète de manière efficace l’appui bilatéral aux processus de décentralisation.

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MEDIAS

Forte présence des journalistes fricités 2012 a connu la participation de près de 300 journalistes, dont 60 venus de l’étranger. Ils ont été impliqués dans un important dispositif qui jumelle plusieurs médias: Daily Africités (presse écrite), Africités, Africités Tv, Africités Radio, et Africités blog. Le Cameroun n’était pas peu représenté avec Jean Vincent Tchienehom et Henriette Ekwe qui assuraient la publication du Daily Africités, le quotidien distribué pendant l’événement et dont 5 éditions ont été produites. Il y a aussi eu la participation de Blaise Testelin Nana (Crtv) et Jean François Belibi (Cameroon Tribune) tous deux membres du Réseau des journalistes camerounais pour la décentralisation (Rjcd). Sans compter Kamdem Souop directeur de Villes & Communes et Coordonnateur du Réseau africain des journalistes sur les finances publiques et locales (Rajfil).

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a partie invisible a débuté dès le 03 décembre 2012 en salle C01 du palais des congrès de l’hôtel King Fahd Palace, avec la réunion des points focaux techniques de la Conférence africaine de la décentralisation et du développement local (Caddel). Cette réunion, ouverte officiellement par Mme Arame Ndoye Sene, la ministre sénégalaise de l’Aménagement du territoire et des collectivités locales, a permis aux directeurs de la décentralisation de préparer la 2e réunion du bureau de la Caddel du 05 décembre, après la première tenue à Yaoundé en mai 2012. S’adressant aux points focaux, Mme Arame Ndoye leur a demandé de «poursuivre les efforts entrepris pour doter l’Afrique d’une Charte des valeurs et des principes de la décentralisation, de la gouvernance locale en Afrique, déterminer la feuille de route de la Caddel pour les dix-huit mois à venir et documenter l’appui que l’institution peut apporter à l’avènement d’un Haut conseil des collectivités locales de l’Union africaine».

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Préparer le changement de janvier 2014 La réunion du bureau exécutif de la Caddel s’est réuni dans la salle Signara II de l’hôtel Les Almadies le 05 décembre sous la présidence de Mme Carmelita Rita Namashulua, ministre mozambicaine de l’Administration de l’Etat et présidente en exercice de la Caddel. Malgré l’absence de l’Algérie et de Djibouti respectivement vice-présidents en charge de l’Afrique du Nord et de l’Afrique de l’Est, le bureau composé par ailleurs de l’Angola, du Sénégal et du Cameroun a fait le point des contributions financières des Etats membres au fonctionnement de l’or-

Les ministres concentrés sur les dossiers en instance ganisation, analysé le compte rendu de l’organisation de la première journée de la décentralisation, de la gouvernance locale et du développement local sur le continent le 10 août 2012 et écouté l’Union africaine dont la délégation était conduite par Dr Mamadou Dia, Chef de la Division Gouvernance, droits de l’homme et élections à la Commission de l’Ua. L’Union a, en effet, entamé un chantier de réformes devant culminer en janvier avec la fin de l’existence des conférences ministérielles sectorielles. Celles-ci, a-t-on appris le 07 décembre lors de la réunion d’information des ministres de la Caddel - qui a été précédé la veille d’une réunion de haut niveau regroupant directeurs de la décentralisation et des collectivités locales, experts et personnes ressources de la Caddel - laisseront la place aux Comités techniques spécialisés (Cts). Dans le cas de l’espèce, la Caddel fusionnera avec les conférences ministérielles en charge de l’eau et du développement urbain pour constituer le Comité technique

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spécialisé sur les questions de décentralisation, gouvernance locale et développement. Entre 2002 et 2012, il y a eu sept décisions de l’Union africaine sur les Cts. Parmi ces décisions, il y en a une de janvier 2007 qui fait de la Caddel un Cts, et une autre de janvier 2012 qui inclut la Caddel dans le chantier de réformes en cours sur les Cts. Par ailleurs, deux décisions des Chefs d’Etat mettent un terme à l’existence des conférences ministérielles sectorielles pour laisser place aux Cts et font de la Commission de l’Union africaine leur tutelle. L’Assemblée générale des Chefs d’Etats a demandé à la Commission de déterminer la structure et les besoins matériels devant faciliter l’opérationnalisation de ces Cts. Car une période de transition s’ouvre en janvier 2013 et devra être achevée en janvier 2014, date à laquelle les 14 Cts créés par les Chefs d’Etat auront définitivement remplacé les conférences ministérielles. De même, l’externalisation des Secrétariats exécutifs actuellement toléré par l’Ua devra s’achever en janvier 2014.

Une tripartite reconfigure les rapports A Dakar, une réunion a réuni les ministres de la Caddel, les élus locaux et les partenaires au développement, inaugurant une nouvelle ère. ’Afrique unie est un projet et une nécessité», a-t-on entendu à Dakar et ce n’est pas une première. Mais pour une fois, c’est l’image de l’unité qui a été donnée lors de la réunion tripartite du 08 décembre au King Fahd Palace. Les élus locaux étaient unis pour poser leurs problèmes à la douzaine de ministres présents et aux partenaires au développement. L’exercice a consisté pour chaque partie à poser trois questions aux deux autres parties.

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Les bailleurs en attendant les Etats Les discussions ont donné l’occasion aux partenaires au développement, appellation préférée à «partenaires techniques et financiers» de préciser leur engagement auprès des villes pour le développement de l’Afrique. C’est le discours des ministres qui peut laisser filtrer quelque inquiétude. Déjà, les pays francophones ne décentralisent pas comme les pays anglophones. Les experts qui ont étudié l’histoire de la gouvernance locale en Afrique l’expliquent par l’héritage colonial. D’ailleurs, lors de ce sommet Africités, un outil présenté par la Conférence africaine de la décentralisation et du développement local (Caddel) l’a souligné avec force détails. Il s’agit des Trajectoires de la gouvernance locale en Afrique, ou en anglais

Le panel des partenaires au développement African Local Governance Timeline, cf. page 7). De même quand les pays francophones peinent à financer les collectivités locales à hauteur de 5% du budget de l’Etat, des pays anglophones tutoient les 30%. Pourtant dans les deux systèmes, des mécanismes d’appui, d’accompagnement et de financement des collectivités ont été mis sur pied avec parfois un avantage à certains pays francophones qui y sont songé il y a près de quatre décennies (exemple du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale au Cameroun). Les Etats souhaitent cependant clarifier leurs positions sur les avancées à effectuer en sachant ce que leurs interlocuteurs proposent. La tripartite a ouvert le débat mais les prochains mois et les prochaines années devraient permettre d’avoir des réponses palpables. Ces questions adressées aux élus locaux touchent à la diminution de la

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dépendance financière des collectivités locales vis-à-vis de l’Etat ainsi que l’amélioration de leurs recettes propres; les attentes des élus locaux vis-à-vis du Haut conseil des collectivités locales et son rapport à la Caddel; la perception qu’ont les élus locaux de l’autonomie des collectivités locales. S’adressant aux partenaires, les interrogations des ministres ont porté sur le type d’accompagnement dont peut bénéficier la Caddel dans la mise en oeuvre de son plan d’action stratégique; le type d’appui qui peut être développé en matière de coopération décentralisée et de coopération transfrontalière et enfin des précisions sur les formations des cadres locaux et nationaux en matière de décentralisation et de développement local. Toutes ces questions n’ont pas eu de réponses absolument satisfaisantes, mais ont permis de savoir qu’il existe des passerelles qui ne demandent qu’à être explorées.


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Africités 2012

FOCUS

Algot enfin livré

EALGA - EAC Governance Timeline) était la contribution de la Caddel à la célébration de l’année 2012, année africaine des valeurs partagées décidée par l’Union africaine.

Mme A. Ndoye reçoit Algot multimedia en présence de la présidente de la Caddel ©V&C activité couverte par la presse a été présidée le 05 décembre 2012 par Mme Carmelita Rita Namashulua, ministre de l’Administration de l’Etat de la République du Mozambique et présidente en exercice de la Conférence africaine de la décentralisation et du développement local. Elle était accompagnée pour la circonstance par son homologue sénégalaise en charge de l’Aménagement du territoire et des collectivités locales, Mme Arame Ndoye Sene. Outre le poster au format A0 qui tapissait les murs du stand, les ministres et les personnes présentes ont reçu une copie de la brochure narrative des Trajectoires chronologiques de la gouvernance locale en Afrique. Toutefois, seuls les ministres et des experts ont reçu une copie du Dvd-multimedia qui se présente physiquement sous forme de support Usb encastré dans une carte Pvc de 10 cm x 5. Dans son allocution, Mme Namashulua, qui inaugurait dans le même temps le stand de la Caddel au Salon Africités, a tenu à rappeler qu’Algot (acronyme anglais, African Local

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A la faveur de l’inauguration du stand de la Caddel au Salon Africités de Dakar, les outils Algot ont été présentés au grand public.

Algot pour l’année des valeurs partagées Par cet outil, la Caddel, avec l’appui de la Coopération allemande, a voulu mettre entre les mains des différents acteurs du territoire, et principalement des décideurs, des informations retraçant les différentes expérimentations de gouvernance identifiées sur le continent noir depuis l’antiquité. Le but ici est d’assister les ministres en charge de la décentralisation et du développement local du continent pour en faire, dans leurs gouvernements respectifs, les locomotives des wagons d’idées qui sourdent au niveau local et qui ne demandent qu’à être structurées, appuyées, financées, suivies et évaluées. Sans oublier la nécessité de renforcer continuellement les structures et infrastructures locales de manière à transformer les territoires en économies locales stables et compétitives. Si les deux premiers supports ont davantage trait au passé de la gouvernance locale en Afrique, le support multimédia sert quant à lui de transition entre le présent et l’avenir pour donner son sens à l’interpellation des décideurs. En effet, on y retouve des interviews d’experts et acteurs de la gouvernance locale, mais aussi des icônes qui peuvent inspirer la jeunesse africaine: le prix Nobel de la paix sud-africain Mgr Desmond Tutu, le milliardaire anglo-soudanais Mo Ibrahim dont la fondation éponyme promeut un prix de l’excellence en gouvernance locale et publie annuellement un classement des pys Africains en matière de gouvernance. L’outil devrait être mis à jour avec les contributions des différents acteurs du territoire.

Lancement du Refela-Uemoa Le Réseau des femmes élues locales de l’espace Ouest-africain (RefelaUemoa) ont organisé une session thématique qui s’est achevée par le lancement officiel de leurs activités. lles s’appellent Kakou Lou Akoissi (Côte d’Ivoire), Marie Hélène Bouda Toe (Burkina Faso), Irène Moatre Gnanlengue (Togo), Abiba Dafia (Bénin), Emilia Correia (Guinée Bissau), Konte Fatoumata Doumbia (Mali), Aissatou Sow Diawara, Nogaye Ndiaye Thiakam, Aminata Djigo (Sénégal). Armées d’une volonté indéfectible, elles ont réussi à obtenir l’organisation d’une session thématique auprès du Programme d’appui de la Coopération allemande à la Conférence africaine de la décentralisation et du développement local et à Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (Giz-Caddel/Cglua). Cette session, organisée le 06 décembre 2012 et modérée par Kamdem Souop, Directeur de publication de Villes & Communes, avait pour thème «La femme africaine, catalyseur d’intégration régionale - Perspective de l’Uemoa». Elle a permis à ces élues locales de partager leurs expériences en tant que femmes et en tant qu’élues locales dans la gestion de trois cas de crises survenues en Afrique de l’Ouest récemment: l’invasion et les menaces de guerre au Nord du Mali; la sortie de crise et la reconstruction en Côte d’Ivoire; l’irrédentisme au Sud du Sénégal. Dans ces différentes situations, ces femmes ont été amenées à réagir devant la crise, en s’organisant dans le but de garantir les ravi-

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Les élues du Refela-Uemoa lors du lancement officiel de leurs activités taillements et maintenir l’économie en vie; en inventant des moyens et pratiques de ravitaillement en situation d’austérité ou en mettant en oeuvre des mécanismes de protection des personnes vulnérables. par ailleurs, étant donné que la région n’a pas été toujours ou totalement en crise, ces élues ont aussi été invitées à s’exprimer sur le commerce et les échanges transfrontaliers. Représentation régionale du Refela Le Refela-Uemoa est une antenne régionale du Réseau des femmes élues locales d’Afrique (Refela) qui a été créé à l’issue du premier Forum des femmes élues locales d’Afrique tenu à Tanger, au Maroc, du 8 au 11 mars 2011. Le Refela fait partie intégrante de Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (Cglua). Par ailleurs, ce réseau composée de 760 femmes des 5 régions d’Afrique, représente les élues locales

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d’Afrique au sein de la Commission des Femmes de l’organisation mondiale de Cglu. Son Bureau exécutif, réuni le 07 décembre à Dakar, a adopté une série de résolutions à Dakar demandant à Cglua de lui permettre "d'être autonome et fonctionner correctement". Cela passerait par l’admission en son sein de la commission femme, d'ouvrir une représentation du Refela et de mettre à la disposition du Réseau un bureau au siège de Cglua à Rabat. Il demande aussi l'adoption d'un quota et/ou la parité aux instances de Cglua, l'allocation d'une subvention annuelle pour lui permettre d'assurer son fonctionnement, l'intégration de l'approche genre dans les politiques publiques et les budgets nationaux territoriaux et la promotion du leadership féminin au niveau local, notamment par le recours à des mesures de discrimination positive.

Giz-Amcod launched a session

©Caddel Mr. Khamula during the session he All Africa Ministerial Conference on Decentralization and Local Development (AMCOD) launched a session last 06 December 2012 in the meeting room of the exhibition place on the theme: «Impact of regional integration policies on local governments - Cross border perspectives of decentralization policies (lessons from the East African Community)». Mohammed Kerre was the facilitator of the session which was opened by Kenya Joyce Nyambura (of Association of Local Governments Authorities of Kenya) and closed by the Deputy Minister of Local Governments Tanzania, Hon. Aggrey Mwanri. In his closing remarks the Tanzanian Deputy Minister appreciated the effort made by GIZ AMCOD to bring together participants from the region as well as other regions to deliberate on this important topic. The participants recommended that the EAC needs strong local governments as partners to be a strong organisation and to achieve its objectives. On management of public resources, they recommended that local governments through which the Mara River passes from Mau in Kenya highlands through the Serengeti in Tanzania to Lake Victoria should establish the Mara River Eco-System Local Governments Association (MRESLGA) to protect, conserve and manage the river eco-system, wild-life and tourism services. For the participants, East African Local Governments Association in collaboration with the EAC should investigate the possibility of developing a local government protocol to facilitate linkages between Partner States and Local authorities and collaboration between the EAC and local governments now and when the political federation becomes operational. In addition the national local government associations were asked to intensify research activities to develop knowledge-based local governments, and also strengthen evidence based engagement with the EAC, Partner /states and other stakeholders in the integration process. This resource should help local governments, apart from engaging other stakeholders, build partnerships and inclusive cross-border projects, and build their capacity to effectively serve the growing traffic as a result of the Common Market Protocol provisions on movement and establishment of factors of production. The participants appreciated the studies that have been done on the impact of EAC policies on local governments but felt if these reports were given a “human face” they would speak vividly to all stakeholders, including the EAC, the Partner State governments, and citizens. They therefore proposed the immediate need to develop documentaries on cross-border activities to concretize the message and to help stakeholders understand what is really going on. They appealed to GIZ to mobilize other partners to contribute to this effort. At the end, the establishing of an East African Local Governments Assembly has been also discussed.

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Salon: Le Maroc... et les autres L’impressionnant pavillon du Maroc n’était pas la seule marque de la présence du royaume chérifien à la 6e édition du Salon Africités. vec près de 280 personnes, le Maroc a été la plus forte délégation présente à Dakar. Pendant l’événement, son pavillon a accueilli des milliers de visiteurs et ce n’est pas la tombola quotidienne organisée par Maroc Télécoms qui pouvait inverser la tendance. En effet, chaque soir, la tombola qui primait «exclusivment les élus locaux d’Afrique» attirait du monde et des élus - dont trois Camerounais - s’en tirait avec des lots divers dont le top, une tablette Samsung Galaxy. Par ailleurs, tous les jours à la même heure, les visiteurs sans distinction pouvaient obtenir, simplement à la demande, des clés Usb d’une capacité de 8 Go. D’un autre côté, des artistes calligraphiaient des messages personnalisés sur des cartes souvenirs faits à la main. Non loin, d’autres, assis sur un tapis luxueux ou adossés sur des coussins moelleux jouaient des airs du pays profond, quand à un pas, un autre que rien ne déconcentrait achevait des arabesques d’une assiette en or. Décidément, le Maroc ne venait pas faire de la figuration. Déjà, l’on a remarqué que les ouvriers qui s’affairaient de jour comme de nuit à monter et démonter tentes et accessoires étaient Marocains. Le soir en flânant dans Dakat qui scintillait de mille feux, l’on voyait encore des Marocains poser des néons ou des guirlandes lumineuses. Et quand il vous prenait l’envie de manger un morceau au Cesars, en face du chic Café du

Lion, vous avez encore des Marocains devant vous. Et quand tout ceci s’ajoute aux remerciements qui ont fusé à l’endroit du Roi Mohammed VI dans les discours des cérémonies d’ouverture et de clôture du Sommet, l’on a l’occasion de se souvenir que cette relation maroco-sénégalaise date de plusieurs siècles. Elle s’exprime sur le terrain politique, mais aussi économique, énergétique, éducatif et religieux. Pour le politologue Mohamed Darif, « le Maroc a toujours mesuré les relations avec les autres pays à l’égard de la question de l’intégrité territoriale. Et l’Etat sénégalais a toujours reconnu l’intégrité territoriale du Maroc ». Le couple Senghor-Hassan II avait déjà donné un coup de fouet à cette relation entre les deux pays. Mais poursuit M. Darif, « avec Mohammed VI, l’on a assisté à la mise en place d’une véritable politique africaine par le Maroc.

Car, à un moment donné, le Maroc avait rompu les relations avec les pays qui avaient reconnu le Polisario et le territoire sahraoui. Cette nouvelle politique africaine a influé sur les relations avec le Sénégal ».

Un Institut de la Francophonie présent

Le stand de CGLUA

Celui de Cities Alliance

UN Habitat avait un stand

Le Mali a fait le déplacement

Avec le Congo

Mais aussi la Côte d’Ivoire

Une entreprise de mobilier urbain

Le stand de la ville de Dakar, l’un des plus beaux

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Le Maroc à lui seul a fait le salon

La France avait tout un pavillon

Maquette de la vallée de Bouregreb

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Autres exposants Parmi les autres pays ayant choisi de prendre un stand au salon d’Africités 2012, l’on compte le Sénégal (372 m², 2m² de moins de que le Maroc), la France, le Mali, la Côte d’Ivoire, le Cameroun, le Congo et le Tchad. D’autres pays y étaient présents par le biais d’institutions ou entreprises qui y sont installées: le Canada (Iepf/Oif), l’Espagne (Cglu), le Kenya (Un-Habitat), la Guinée Equatoriale (Guinea Limpia), la Tunisie (Bid) l’Angleterre (Amnesty International), les Usa (Cities Alliance) et la Suisse (Fafco Sa).

UN ISDR au Salon Africités

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L’art n’était pas en reste avec une galerie à la sortie du salon


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Le Cameroun répond présent La délégation d’une centaine de personnes était conduite par le ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation. a journée du 03 décembre n’a pas été de tout repos pour la délégation camerounaise arrivée dans la capitale sénégalaise la veille dans la nuit. Il a fallu pour chacun rapidement trouver ses repères; pour le Directeur des collectivités territoriales décentralisées, Etienne Owono Owono, retrouver ses pairs en salle C01 du palais des congrès de l’hôtel King Fahd pour la réunion des points focaux techniques de la Conférence africaine de la décentralisation et du développement local (Caddel). Quant à l’équipe du Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom) et celle des Communes et villes unies du Cameroun (Cvuc), elles se sont immédiatement mises en branle pour que l’espace affecté au Cameroun soit prêt pour la cérémonie d’ouverture le 04 décembre. Le 04, justement, il faut prendre part à la cérémonie d’ouverture présidée par Macky Sall en personne. Le Ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) a été invité par la présidente de la Caddel à la représenter à cette cérémonie. Il s’exprimera donc au nom des ministres en charge des collectivités locale d’Afrique.

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EN PLUS ANALYSE

Sadi fait le point avec sa délégation

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1 Dans la foulée, les maires conduits par Emile Andze Andze, président des Cvuc doivent répondre à des sollicitations diverses: participations à des sessions thématiques, négociations, lobbying, etc. Parmi les premiers fruits récoltés, l’on retient la convention portant sur le budget participatif signée entre Yaoundé Ve et Porto Alegre (Brésil), sous le parrainage de la Banque mondiale et Cglua. Quant au collectif des communes du département de la Menoua, il a obtenu la présidence (Santchou) et la trésorerie (Fongo-Tongo) du Réseau pour la coopération et le développement qui regroupe les communes du Nord-Dagana (Sénégal) - de Mamou (Guinée) - de la Menoua (Cameroun). La commune de Ngoulemakong a signé une convention tripartite avec une commune d’arrondissement de Dakar et une mairie d’Espagne. Ces différentes conventions seront soumises à la validation

de la Commission interministérielle de la coopération décentralisée.

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Journée Feicom Le 05, le Fonds spécial d’équipement et d’intervention intercommunale (Feicom) du Cameroun, a organisé une rencontre des institutions africaines de 4 financement des collectivités locales et deux sessions sur l’emprunt communal et les bonnes pratiques dans la mise en oeuvre du développement local. Fil conducteur de ces échanges: « Les institutions de financement du développement local face aux besoins d’investissement des Collectivités locales afri5 caines » 1. Le stand du Cameroun. Le 06, le Minatd a organisé 2. L’espace du Feicom sur les bords de la piscine de 3. René Emmanuel Sadi à la réunion l’hôtel Les Almadies une du Bureau exécutif de la Caddel soirée camerounaise riche et 4. Philippe Camille Akoa lors de la colorée qui a connu la parti- session organisée par le Feicom cipation de Donnie Elwood 5. Artiste prestant lors de la soirée camerounaise ©V&C et Kouokam Narcisse.

Diplomatie

Ngantcha et Ketcha aux Racod et Refela ls ont eu l’occasion de le réaffirmer lors de la réunion bilan du 08 décembre dernier à l’hôtel Les Almadies, « Sans le soutien du Cameroun, celui du ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation et celui de nos collègues maires ici présents, nous n’aurions pas été élus». Ces mots sont ceux de Célestine Ketcha Courtes, maire de Bangangté et de Louis Henri Ngantcha, maire de Loum. ©V&C Mme Ketcha Courtes a été élue à Dakar Vice-présidente du Réseau des femmes Louis Henri Ngantcha, maire de Loum élues d’Afrique. Elles est décidément dans qu’à l’arrivée de la démocratie, nos pays afriune période de récolte, puisqu’elle a été cains qui vivent tant bien que mal cette démodésignée le 26 novembre 2012 à Abidjan, cratie, sont fragiles. Et les conséquences sont Côte d’Ivoire, présidente de la Commission celles que nous connaissons, soit des guerres, Aide humanitaire et gestion de risques. soit de l’instabilité, soit des difficultés qui au C’était à la faveur du 32e sommet de final, mettent les populations en situation de l’Association internationale des maires détresse. Il faut être auprès de ces populations. francophones (Aimf). Elle remplace à ce C’est ça l’aide humanitaire. Etre là ou les popuposte Ahmed Hamza O. Hamza, président lations sont en souffrance, sont en manque.» de la communauté urbaine de Nouakchott (Mauritanie), devenu membre du Bureau. Un réseau de la coopération décentralisée Elle est, avec Gilbert Tsimi Evouna, Quant à Louis Henri Ngantcha, il dit s’être Délégué du gouvernement auprès de la retrouvé à Rabat les 22 et 23 octobre 2012 à Communauté Urbaine de Yaoundé, la l’invitation de Cités et gouvernements deuxième Camerounaise dans les instances locaux unis d’Afrique et du gouvernement dirigeantes de l’Aimf. Sa mission, elle le marocain, pour prendre part à un atelier voit ainsi : «C’est un rôle très sensible. Il s’agit international de partenariat entre les comde l’aide humanitaire, c’est-à-dire, être aux munes marocaines et les communes africôtés de nos frères africains de l’Afrique franco- caines. Il y était avec Mme Essamè maire de phone en difficulté du fait des catastrophes Nkongsamba 3ème, et Fai Paul Sunjo, naturelles, ou du fait des guerres, et vous savez adjoint au maire de Kumbo.

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©V&C Célestine Ketcha, maire de Bangangté

L’homme a passé une vingtaine d’années en France et dit savoir comment pense la diaspora. Il s’est donné pour mission à travers le site diasporacamerounaise.com de lui fournir une information «moins chaotique» sur le pays afin d’inciter les Camerounais de l’étranger à s’impliquer davantage dans des projets de développement. C’est dire que lorsque naît sur place l’idée de créer un réseau de la coopération décentralisée en vue du sommet Africités, le candidat Ngantcha a déjà quelques idées dans la tête. Parmi eux, l’institutionnalisation d’une journée africaine de la coopération décentralisée le 23 octobre, mais surtout le fonctionnement effectif du Racod. Le bureau qu’il dirige est composé de Mohamed Faiz, maire d'Akka Ighane (Maroc) et Fatoumata Doumbia Konte, maire de la commune de district 1 de Bamako.

l’image de ce qui s’était passé en 2009 à Marrakech au Maroc sous la houlette de Marafa Hamidou Yaya, alors ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, une réunion a été organisée par René Emmanuel Sadi le 08 décembre 2012 dans la salle Signara I de l’hôtel Les Almadies de Dakar. Cette réunion a permis aux membres de la délégation camerounaise de faire le point avec le chef de délégation sur les aspects positifs et négatifs de cette participation, mais aussi d’en tirer les premiers bénéfices. Certains participants ayant requis l’anonymat ont regretté que le ministre n’ait pas profité de cette rencontre pour dérouler les grands axes de son agenda 2013 au regard des problèmes soulevés, comme cela avait été le cas avec son prédecesseur.

LOUIS HENRI NGANTCHA

Andc President

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orn on June 6, 1967 in Loum, Louis Henri Ngantcha grew up there in a modest home. After his primary and secondary education, he obtained admission into the prestigious CNAM in Paris, France, where he studied environmental economy and management. Aware of the competition that characterized the new society in which he found himself, Ngantcha was wise enough to understand that in order to fit in or talk less of getting a job worth the salt, he had to work harder. Thus, upon graduation from CNAM, he moved to CREFOPS and offered a specialized diploma course in hygiene and disaster management. Haven proven his worth in school, the French government solicited Ngantcha’s expertise at the ministry of industry where he bas been chief of hygiene and disaster management. Few years after, Ngantcha was transferred to the National education ministry in the same capacity. And there-after he opted for the private sector where he picked up a job with Multi Services International Sarl as general manager. The company among other things was specialized in public works, information technology and transport services. This smart and results oriented man opted to return to his roots and contribute to its development. Thus, at the 2007 twin municipal and legislative election, he vied for the mayoral seat of Loum in the Littoral’s Moungo division and won. The vibrancy of the Loum council under Mayor Ngantcha as well as his dynamism and intellectual capacity won the admiration of the rest of the division. That is how the Association of mayors of Moungo division bestowed their confidence on him to lead them as president. Soon after, he understood that the image that was painted of Cameroon to its sons and daughters abroad was false. So Mayor Ngantcha returned to Europe and created the Association of Cameroonians in the diaspora and development sympathizers (ACADIDE). Mr. Ngantcha was last October 23 elected firstever president of the newly created African network of decentralized cooperation (Andc). Source: diasporacamerounaise.com


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EN BREF HABITAT III

Metroplis, Cglu et Fmdv se préparent

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n préparation à la prochaine conférence mondiale des villes Habitat III en 2016, les grands réseaux de villes Metropolis et Cglu (Cités et gouvernements locaux unis), soutenus par le Fmdv (Fonds mondial pour le développement des villes), se sont mobilisés autour de la question du financement durable du développement urbain. C’était à la faveur d’Africités 2012. Cette initiative vise à capitaliser, diffuser et accompagner l’appropriation de stratégies de financement ayant permis d’améliorer l’accès ou la gestion, des financements nécessaires au développement urbain local et durable. A Dakar, Metropolis, Cglu et le Fmdv ont invité les villes africaines et leurs partenaires à rejoindre l’initiative pour participer aux activités et aux réflexions développées qui seront ensuite portées comme recommandations opérationnelles auprès de l’Assemblée générale des Nations unies lors d’Habitat III, par Cglu et Metropolis en 2016. Ils y ont présenté les dimensions stratégiques de l’initiative, les activités qui y seront développées en Afrique et dans le reste du monde, ainsi que l’agenda des évènements organisés, afin d’inviter les acteurs du développement urbain en Afrique et au-delà à rejoindre la dynamique lancée. Alain Le Saux, Secrétaire Général de Metropolis, Josep Roig, Secrétaire Général de Cglu, et William Cobbett, Manager de Cities Alliance ont, par leur présence, marqué leur soutien à cette initiative.

FORUM

Le Sénégal, capitale de l’eau

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près avoir abrité des sessions qui ont traité de la question de l’eau au cours d’Africités, Dakar a accueilli du 12 au 14 décembre 2012 la 2ème édition du «Forum de haut niveau Eau et Assainissement pour tous en Afrique». Cette rencontre visait la mise en place d’un fonds de développement de l’eau à l’échelle africaine. Pas moins de 500 participants venus d’Afrique et d’Europe ont pris part à l’édition 2012 dont le thème était : «Financement et investissement pour accélérer l’accès à l’hygiène, l’assainissement et l’eau en Afrique» En prélude à cette rencontre organisée par le gouvernement sénégalais en collaboration avec l’International Water Association (Iwa) et l’initiative Swadif (Initiative pour Fonds de Développement de l’Assainissement et l’Eau pour l’Afrique), une session d’information s'est tenue le 29 novembre à Brazzaville. La première édition de ce forum s’était tenue en 2011, à Ouagadougou, au Burkina Faso.

DECOUVERTE

Les enfants au salon Africités

Africités 2012

Le Rajfil noue des contacts à Dakar En plus d’avoir co-financé la production et le transport de l’édition spéciale de Villes & Communes, le Rajfil a eu des contacts intéressants. ès le 01 décembre 2012, le Coordonnateur du Réseau africain des journalistes sur les finances publiques et locales (Rajfil) a été reçue en audience par Nathalie Le Denmat, Secrétaire exécutive de la Commission des Finances locales de Cités et gouvernements locaux unis (Gglu). Au cours de cet entretien, les deux parties ont échangé sur les activités du Rajfil ainsi que ses missions. Il a aussi été question des missions de la Commission des Finances locales de Cglu, notamment «favoriser l’accès aux financements des collectivités

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locales pour qu’elles puissent assumer les missions qui leur incombent en matière de politique publique de proximité», selon le mot de Mme Le Denmat. «Quatre sources de financements sont proposées aux collectivités locales, poursuit-elle, le cadre juridique et financier des collectivités locales, le recours à l’emprunt, la valorisation du foncier urbain et le partenariat publicprivé». 92 milliards de dollars par an pendant 20 ans sont nécessaires pour satisfaire les besoins de l’Afrique subsahaNathalie Le Denmat au cours de l’entretien ©V&C rienne pour maintenir les équipements et préparer l’arrivée ductives, elles boosteraient le leurs connaissances, renforcent des 300 millions de citadins développement des pays. De leurs capacités. Des bases ont attendus d’ici 2030. Seuls 50 même le projet d’observatoire été lancées à Dakar. Au sortir de cette rencontre, des milliards sont pourvus par an; des finances locales a été lancé. ce qui fait que les villes man- De tels chantiers exigent que les perspectives ont été évoquées, quent d’équipements et per- directeurs financiers des collec- notamment les chantiers en dent en productivité. Or ce sont tivités - 37 d’entre eux venant cours et dans lesquels les jourelles les moteurs économiques de 29 pays présents à Dakar - se nalistes du Rajfil pourraient des pays. Si elles étaient pro- mettent en réseau, mutualisent être impliqués dès 2013.

Villes & Communes distribué par Cglua Votre journal a été distribué par l’organisateur de l’événement, Cités et gouvernements locaux unis d’Afrique (Cglua), au grand plaisir des visiteurs. ans le cadre d’un accord trouvé avec Cglua, une édition spéciale de Villes & Communes a été produite et acheminée à Dakar par les soins des journalistes regroupés au sein du Réseau africain des journalistes sur les finances publiques et locales (Rajfil). Le réseau qui a supporté 50% des frais, entendait marquer ainsi son attachement à la mise à disposition d’une information de qualité sur l’Afrique locale.

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Distribué gratuitement Le journal distribué gratuitement sur le stand de Cglua a, de l’avis de Soumia Benlebsir qui secondait Zineb Benchekchou dans la coordination du stand, «reçu un bon accueil des visiteurs qui posaient beaucoup de questions et voulaient savoir où se procurer les prochaines éditions». A leur décharge, cette édition spéciale avait largement donné la parole à des experts africains des questions de gouver-

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V&C disponible sur le stand de Cglua et lu par 1000 participants

nance locale et de développement local. Outre Jean Pierre Elong Mbassi (Secrétaire général de Cglua), Moussé Daby Diagne (Inventeur du concept et Coordonnateur d’Africités 2012), Ousmane Sy (ancien ministre malien des Collectivités locales) et Abraham Roch Okoko-Esseau (Cadre au département des Affaires politiques de la Commission de l’Union africaine), l’on comptait aussi les contributions de François Menguelé (Coordonnateur du

Programme d’appui Giz-Caddel/Cglua), Pape Mor Ndiaye (ancien Directeur de la décentralisation du Sénégal), Sirag Omar Abdoulkader (Directeur de la Décentralisation de Djibouti), Bachir Mamadou Kanouté (Coordinateur exécutif d’Enda Ecopop au Sénégal) et de Maurice Engueleguele (Coordonnateur des programmes de l’Institut africain de la gouvernance).

Planoscam parle de finances locales Charlie Martial Ngounou, Coordonnateur du Réseau des Finances publiques et locales en Afrique (Refila) et représentant de Planoscam a pris part à une session thématique portant sur le «rôle des Osc dans dans la gouvernance locale: la réforme de la comptabilité communale au Cameroun». u cours de la 6ème édition des Africités, la plateforme nationale des organisations de la société civile camerounaise (Planoscam), a animé une session spéciale sur le rôle de la société civile dans la gouvernance financière locale. Dans l’optique de cette session spéciale dont l’intervenant principal était Charlie Martial Ngounou, le représentant de l’Aimf sur les Finances locales et Coordonnateur du Réseau des finances

A es élèves de l’école élémentaire de Scat urbam ont visité le Salon Africités le 07 décembre dernier. Ils ont fait le tour des différents stands, accompagnés de leurs guides. Arrivés au stand du CONGAD, ils ont entonné l’hymne national du Sénégal.

Dossier spécial

sélectionnés sur la base de leurs apports concrets dans la construction de territoires. A cet égard, les participants à cette session spéciale qui a eu lieu à l’Hôtel des Almadies à Dakar le 6 décembre, ont pu apprécier la qualité de la modération offerte par Madame Marie Madeleine Nga, le Coordonnateur national du Programme national de développement participatif (Pndp); lequel met en œuvre un projet de modernisation de la comptabilité dans 50 communes camerounaises. Il s’agit d’une phase pilote qui va donner lieu dès 2013 à généralisation sur l’ensemble du territoire national. Il faut préci©V&C ser que la modernisation des finances Le Coordonnateur du Refila locales au Cameroun dévoile une synergie locales en Afrique (Refila), la Planoscam a entre le Gouvernement du Cameroun et voulu donner à réfléchir sur les conditions les partenaires au développement comme essentielles d’une participation citoyenne l’Association Internationale des Maires pour l’amélioration de la qualité de la gou- Francophones, qui offre gracieusement vernance financière dans les collectivités SIM_ba, le progiciel de gestion intégré territoriales décentralisées. avec ses modules de comptabilité admiComme souhaité par les organisateurs du nistrative, de comptabilité générale et de Sommet Africités, les intervenants ont été gestion des taxes municipales.


Dossier spécial

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Africités 2012

Des héros ordinaires

La remise des prix Harubuntu 2012 a coincidé avec la soirée de gala de la VIe édition d’Africités.

SOCIETE CIVILE

Namegabe, messie d’enfants soldats epuis 18 ans, Murhabazi Namegabe, 44 ans, intervient auprès des groupes armés présents dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) pour libérer les enfants soldats qu’ils ont recrutés. Son but: leur permettre de se reconstruire pour espérer un avenir meilleur. Murhabazi Namegabe fait preuve de beaucoup de sang froid. C’est au péril de sa vie qu’il se rend auprès des groupes armés pour négocier leur libération. Et là, une fois devant ceux qui n’ont aucun scrupule à inciter ces jeunes garçons à regagner leurs

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EN PLUS COUP DE COEUR DU JURY

Jude Zounmenou et ses marionnettes

rangs, il doit faire preuve de prudence. Armés jusqu’au cou, vite irritables et suspicieux, Murhabazi Namegabe doit avant tout les convaincre du fait que les enfants sont l’avenir de leur pays. Qu’ils constituent une richesse. Qu’ils doivent être protégés plutôt qu’utilisés comme miliciens. Et qu’en les contraignant à se battre, leurs droits sont violés. Ce titulaire d’un doctorat sur la croissance et le développement de l’enfant et père d’une adolescente de 14 ans dirige une association de 257 membres, le Bureau pour le volontariat au service de l’enfance (BVES). ©Africités

COMMUNICATION

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Jolly Kamuntu, la voix du peuple olly Kamuntu, 32 ans, aime s’exprimer librement. Pour cela, elle a choisi les ondes. Mais ce qu’aime avant tout Jolly, c’est donner la parole aux autres. Un projet loin d’être aisé dans le Sud-Kivu, minée par des conflits armés. Dans cette région, située dans l’est de la République démocratique du Congo, les populations vivent dans des conditions très difficiles. La radio locale Maendeleo que Jolly dirige depuis 2004, leur donne régulièrement la parole. Les habitants de cette province peuvent ainsi raconter leur rude quotidien et exprimer leurs attentes aux autorités.

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Avec son équipe, elle n’hésite pas à aller à la rencontre des populations du Sud-Kivu. Son projet a donné naissance à 145 radios clubs. Le principe ? « Il s’agit de groupes de personnes que nous avons formé pour faire des reportages et recueillir les récits des habitants les plus reculées du Sud-Kivu. Ensuite, nous diffusons leurs propos sur radio Maendeleo afin que tous les auditeurs puissent être informées de leurs difficultés », explique Jolly. Jolly milite aussi pour la promotion des femmes dans son pays, avec l’Association des femmes des médias du Sud-Kivu, projet primé par Harubuntu.

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ENTREPRENARIAT

Salimata Wade, une affaire de cuisine est l’histoire d’une universitaire sénégalise qui, à force d’interroger le rapport des Africains à leur alimentation a fini par créer une entreprise en 2008, La Compagnie du bien manger. Elle propose une alternative culinaire basée sur les ressources alimentaires du continent. Une équipe de cuisiniers, psychologue, diététicien, prof de gym est disponible pour conseiller les clients. La promotrice est passée par les dégâts de la malbouffe dans les années 2000: « Je travaillais beaucoup, je sautais les repas…. J’ai ©Africités imposé à mon corps tout ce que je voulais.

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L’essentiel était qu’il fasse ce que je lui demande. Et puis, un jour je n’ai pas pu me lever ». Son médecin l’aidera à prendre de conscience du mal. Elle s’est concentrée sur son environnement et a mis au point une gastronomie africaine avec des mets plus équilibrés. « J’ai pris les plats locaux et je les ai retravaillés, explique-t-elle. Les gens mangent ce qu’ils ont l’habitude de manger avec un budget adapté. Nous initions un changement dans la manière de manger. Ce n’est pas un régime. Nous voulons que les gens en fassent un mode de vie ».

COUP DE COEUR DU JURY

La chère terre d’Esther V. Razazarivola sther Vololona Razazarivola a 50 ans, deux enfants et une sensibilité à l’injustice. Elle est récompensée pour un projet qu’elle a lancé en mars 2010 sur la Lutte contre la violence foncière dans les zones enclavées. Pour ce faire, elle s’est entourée d’une équipe pluridisciplinaire, avec pour but de combattre les obstacles qui entravent l’obtention des titres fonciers. L’association se mobilise donc pour aider les populations à réunir les pièces qui prouvent la mise en valeur des terres ou à recueillir les témoignages qui prouvent le lien entre les

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occupants et la terre. Les populations, souvent illettrées, bénéficient de l’action bénévole des juristes de l’association pour les démarches administratives et les recours juridiques. Le jury a été séduit par les effets en cascade de l’action d’Esther Vololona dans un pays, Madagascar, où la question de la propriété foncière génère un nombre important de frustrations et de tensions. La coexistence du droit coutumier et d’une réglementation foncière héritée de l’époque coloniale s’ajoute aux soucis techniques du Cadastre.

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David Levi Ollie: la rue comme univers e succès international du groupe de musique, Staff Benda Bilili, rassemblant des personnes handicapées issues des rues de Kinshasa (République démocratique du Congo) ne doit pas occulter le cas de David Levi Ollie. Il découvre la rue à 7 ans et à 22 ans, crée une association des enfants de la rue, les «shégué» en lingala. L’Aejerc (Association pour l’encadrement des jeunes et enfants de la rue du Congo) aide les les «shégué» à se lancer dans une activité génératrice de revenus. Cela passe

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es spectacles de marionnettes n’intéressaient pas les Béninois. Mais les choses ont bien changé depuis que Jude Zounmenou a lancé sa compagnie de marionnettistes qui sensibilise aux maux de la société béninoise. Il préside aussi l’association Thakamou qui a pour but de redorer le blason des artistes béninois. Jude Hermann Enagnon Zounmenou sait ce qu’il veut. Le jeune homme de 30 ans, à la voix grave et posée, donne l’impression qu’il en a 40. Il se définit lui-même comme quelqu’un de « très têtu ». Un entêtement qui lui a permis de créer, en 2009, l’association Thakamou pour promouvoir l’art de la marionnette au Bénin. L’objectif est aussi de redorer le blason des artistes béninois souvent dévalorisés. « Au Bénin, les artistes sont très mal vus. Dès que vous dites que vous êtes artiste, on vous considère comme un raté ».

par une intégration des enfants nouvellement arrivés, grâce à des visites sur les sites fréquentés par les jeunes. Ils sont ensuite pris en charge par les plus âgés qui doivent leur apprendre l’autonomie qui les aidera à quitter la rue. Cet apprentissage, c’est aussi et surtout celui d’un métier demandant un capital minimal: couture, coiffure, esthétique, etc. Les autorités locales vers qui il se tourne prennent de plus en plus au sérieux la démarche de David L. Ollie et ont signé un contrat avec son association.

Pas de théâtre au Bénin Une image négative qu’il compte bien changer. « Nous les jeunes artistes devons tout faire pour qu’on nous prenne au sérieux ». Mais le gros problème, selon lui, est que l’artiste n’a pas de statut au Bénin. Sans compter que « l’Etat ne nous soutient pas toujours même si un budget d’un milliard de francs CFA est alloué à la culture. Ce qui n’est pas mal. Mais encore faut-il que cet argent soit bien géré et attribué équitablement », déplore-t-il. « Il n’y a aucun moyen pour les comédiens de se former. Aucune école n’existe pour cela. Il n’y a pas non plus de théâtre pour présenter les spectacles. Il y a encore beaucoup de travail pour tout révolutionner. » Mais il n’abandonnera pas. « Il faut être sérieux dans son travail et tout ira bien », aime-t-il dire. Contrairement à certains de ses compatriotes, il ne badine pas avec l’art. Il est bien décidé à en vivre. Son avenir est pour le moment assuré. Le jeune Béninois n’a pas eu peur de créer sa propre compagnie de marionnettistes. Elle vit à l’aide de son association qui a reçu le soutien de la Fondation Suisse du Bénin et de l’Union européenne. Sa troupe est d’ailleurs la seule qui existe dans le pays. Mais les comédiens ne montent pas sur scène uniquement pour amuser la galerie, tient-il à préciser : « L’objectif est avant tout de sensibiliser la population sur les différents maux de la société béninoise. Comme le sida, la malnutrition des enfants etc… » Des thèmes traités sans tabou. Susciter des vocations A travers ses représentations, Jude veut aussi susciter des vocations. Il a déjà formé douze jeunes qui ont appris à fabriquer et utiliser les marionnettes. Le marionnettiste a fait du chemin. Son projet a aussi donné naissance au Teni Tedji, le Festival international des arts de la marionnette. Il se tient une fois par an. Durant plusieurs jours, sa compagnie parcourt le Bénin pour se représenter sur scène ou dans la rue. Ce festival est très important pour Jude et son équipe car il donne de la visibilité à leur art. Source: www.afrik.com


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EN BREF CONCERTS

Richard Bona au Cameroun

Poésie

Le festival P3V «guérit» les malades La VIe édition du festival promu par le poète-raconteur Marcel Kemadjou Njanke s’est achevée le 30 novembre après 3 jours de manifestations. Par Martial Nepoue es «Chemins du partage» ont rythmé la 6e édition du Festival de poésie 3V (voir-verber-vivre) qui s’est achevé le 30 Novembre 2012. La caravane des festivaliers a effectué le trajet de Douala à Foumbot en passant par Bafoussam. Objectif: s’enivrer de poésie et contaminer d’autres Camerounais par le don de poèmes gravés, notamment dans des hôpitaux. Qui a dit que la poésie n’avait point de vertus médicinales? Le quatre-quatre de Marcel Kemadjou Njake qui en a vu d’autres, est la monture qu’ont enfourché le promoteur du festival, Edmond François Ngangoum, Pierre La Paix Ndame, Gilbert Tchoupa. Même une panne du tout-terrain n’altérera en rien la bonne humeur des poètes «partageurs» Première escale à Bafoussam, la Clinique pédiatrique La Solidarité. Pierre La Paix Ndame raconte : « Notre Guide jusque-là très discrète après quelques entrées et sorties dans le bureau du Médecin pédiatre nous fera enfin signe de la suivre. Mais oups, le médecin ne nous sachant pas si nombreux s’excusera d’en finir avec une patiente avant que de nous recevoir convenablement. Notre tour arrivé, des grandes poignées de main s’en suivirent et quoique bilingue mais trahi par son ton anglophone d’origine ne manqua pas de s’étonner de ce que les Camerounais arrivaient encore à faire des choses de façon gratuite et désintéressée». Curiosité qui gagnera les patients peu habitués à ce genre d’exercice leur imposant désormais de prendre leur mal en patience dans le hall d’attente en mettant en concurrence dans leur cerveau les conseils aux patients, les affichettes de médicaments et les «mots guérisseurs» des poètes. Les poètes, magiciens des mots, se dépêcheront d’arriver au centre de santé Le Bon Samaritain de Foumbot où ils feront don de leurs poèmes gravés.

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ichard Bona donnera deux concerts à Douala Bercy le 21 décembre 2012 et à Yaoundé le lendemain au Palais des congrès. Il en profitera pour partager avec les mélomanes un avant-goût de son album qui sort en 2013.

EVENEMENT

Des Couleurs urbaines

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a 6e édition du Festival Couleurs urbaines s’est achevé le 16 décembre 2012 après une semaine qui a vu passer de nombreux artistes. Contrairement aux année antérieures où il se tenait au Camp Sonel (Essos-Yaoundé), le festival a installé son village au stade Soppo (Bonapriso-Douala). A l’ouverture, le 11 décembre, le public a eu le plaisir d’accueillir les artistes Nicole Mara, Prosby, Grace Bethel, Mony Eka de Petit Pays, et d’assister a un spectacle de danse battle et de painting show. Pendants les autres soirées programmées par Hans Mbong, le promoteur du festival, d’autres artistes, les uns plus renommés que les autres ont presté devant le public qui n’a pas boudé son plaisir: Sergeo Polo, Stypak Samo, Letis Diva, Carlos K, Daara j du Sénégal et Jey Liba du Togo. Quant à la foire exposition, ouverte tous les matins à 10 heures, elle a permis de mesurer le travail des artistes qui peuplent nos grandes villes en matière de mode, design, la gastronomie, de tatouages, Body painting, graffiti et autres jeux.

PATRIMOINE

Fin de la 2e édition du Festi Guider

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a 2e édition du festival culturel et touristique initié par la commune de Guider (département du Mayo Louti) s’est achevée le 8 décembre 2012 après 3 jours de manifestations. Placé sous le thème thème « Décentralisation et promotion du tourisme, enjeux et perspectives »., cette édition a été lancée par Bello Bouba Maïgari, ministre du Tourisme et des loisirs. La célèbre danse Guma, exécutée par de jeunes femmes aux seins nus, a fait le plaisir des participants, tandis que 3 courses hippiques ont été organisées sur la place des fêtes de Guider. Le projet « la route des lamidats », copie du concept « la route des chefferies » des régions de l’Ouest et du Nord-Ouest a été lancé.

arts & culture

Escale du Mont Mbapit Une escale de plaisir sera faite sur le chemin de retour au Mont Mbapit et son lac mystique. Là, plus question de donner, mais plutôt de prendre rendez-vous avec la muse afin d’usiner les prochains poèmes à graver et distribuer. Qui sait, peut-être dans des gares routières ou des cimetières ou encore des gargotes. Au fond, quelqu’un sait-il quelle idée piquera les poètes festivaliers quand ils voudront prendre en 2013 d’autres «Chemins du partage»? 30 minutes de moto-taxi et un bain de poussière sont oubliés quand parvenus «au pied des marches majestueuses qui serpentent le flanc au-dessus duquel niche silencieusement le Lac Mystique Mbapit», les poètes jettent devant eux des colas et jujubes achetés pour amadouer les esprits qui s’y terrent. «Nous découvrons enfin notre hôte silencieuse, qui dort (non sans remuer) paisiblement au fond d’une vaste vallée de cratère béante dont les arbres en bordures s’émoussent à perte de vue», dévoile M. Ndame. « Il ne faut pas s’approcher de plus près », met en garde Marcel. «Commencent alors des prises de vues à la fois du Lac et des visiteurs épris rapidement de ce lieu féerique sinon mystique pour lui coller son épithète. Nous sommes encore émerveillés par les sons et la fraicheur des lieux qu’un troupeau de bœufs voulant traverser va nous obliger à redescendre vers les marches pour lui céder le passage. Ce sont les maîtres des lieux et il ne faut pas insister». Une fois le troupeau parti, Pierre La Paix Ndame ouvrira le bal des déclamations avec ce poème de Lamartine «Le Lac». «Pendant la déclamation forte, l’écho est très vite repris par des voix inconnues qui rendent aux abysses vides d’altitude cet autre langage sans doute peu communiqué ici. Edmond Ngangoum va déclamer un texte de Gilbert Tchoupa qui lui-même bouclera par un autre de ses extraits. Marcel s’est éloigné vers quelque colline longeant les bords du Lac. Il médite», racontent les randonneurs d’un soir. C’est le temps de partir. Les benskineurs s’impatientent.

©Festival P3V

Formation

Vendre la culture du Kmer sur Internet Un atelier de deux jours a été organisé à Yaoundé dans le but de renforcer les capacités des journalistes culturels camerounais sur la toile. a Camac (Cameroon Arts Critics) a organisé un atelier sur le thème «marketing en ligne et le journalisme culturel». L’atelier de deux jours qui s’est achevé le 11 décembre 2012 a été organisé à l’Institut Goethe de Yaoundé, partenaire de la La directrice de l’Institut Goethe et les animateurs de l’atelier Camac. sciences et techniques de la organisés du 5 au 7 décembre à Deux experts ont été conviés à communication de l’Université Yaoundé et au sortir desquels animer cette formation réunis- de Yaoundé 2 et de Birgit des résolutions modifiant le sant 20 jeunes journalistes Rieger, journaliste en service à paysage médiatique camerounais ont été prises. Il entend camerounais travaillant pour Der Tagesspiegel en Allemagne. divers médias publics et privés. Cet atelier survient quelques résoudre la question de la préIl s’agit de Baba Wame, ensei- jours après les deuxièmes états sence en ligne des informations gnant à l’Ecole supérieure des généraux de la communication touchant la culture camerounai-

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se. Par ailleurs, il aidera les médias pour lesquels travaillent les bénéficiaires de la formation à se vendre auprès de leur public cible, sachant que les internautes sont par nature réticents à payer pour avoir accès aux contenus en ligne.

Chers lecteurs, Joyeuses fêtes de fin d’année et de nouvel an !


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