AGEC MAGAZINE AVRIL 2012

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Association Gendarmes et Citoyens® Le Président, Madame, Monsieur, Vous vous présentez au suffrage des citoyens français pour briguer la charge de Président de la République. La campagne présidentielle s'articule autour de divers sujets. Je voudrais attirer votre attention sur l'un d'entre eux, en apparence mineur mais dont les enjeux sont immenses : l'avenir de la Gendarmerie. Le dixième anniversaire du mouvement des gendarmes descendus dans la rue en 2001 pour faire connaître leur « ras-le-bol » vient juste de passer. Ceci s’était produit sous la présidence de monsieur Jacques Chirac et du gouvernement de monsieur Lionel Jospin. A l’origine de ce mouvement nous pouvons citer le manque de moyens en effectifs et en matériels, l’absence de droit d’expression et l’inefficacité des structures de concertation. Qu’en est-il aujourd’hui ? Le droit d’expression n’existe toujours pas. La nouvelle participation interne est un leurre puisqu’elle reste toujours chapeautée par la hiérarchie. Comment en serait-il autrement quand nous constatons que les représentants du personnel ont été réduits de 2 000 à 800. Le Conseil de la Fonction Militaire Gendarmerie (CFMG) n’a toujours qu’un pouvoir consultatif, il reste une structure destinée à cautionner et entériner les décisions de l’administration. Les membres de cette structure, pleins de bonne volonté, sont toujours tirés au sort et ne sont pas élus par leurs pairs. Alors que la gendarmerie a été rattachée au ministère de l’Intérieur depuis 2009, les personnels sont confrontés à une différence de traitement inadmissible. On trouve d’un côté des policiers qui s’expriment à travers leurs puissants syndicats et obtiennent un temps de travail règlementé et de l’autre des gendarmes, citoyens à part, qui n’ont pas de réel droit d’expression et donnent de leur temps sans limite pour assurer leurs missions. On nous oppose le plan d’adaptation des grades aux responsabilités exercées (PAGRE). Cette mesure fait de la gendarmerie une armée « mexicaine » avec une multitude de créations de postes de gradés et officiers. L’institution paie cette mesure en postes perdus, purement et simplement, mais aussi en remplacement de postes de sous-officiers par des gendarmes adjoints volontaires, des militaires du corps de soutien ou des civils, nuisant ainsi à l’efficacité de la gendarmerie. A l’occasion de nos différents contacts et en consultant les sites des personnalités politiques nous avons bien compris que tous sont favorables au refus du droit d’association (estimant les structures de concertation suffisantes) et souhaitent que le droit d’expression reste ce qu’il est : inexistant. Pour ce faire ils se déclarent attachés à la "militarité " de la Gendarmerie évacuant ainsi toute possibilité de progrès. Si nous comprenons ce point de vue, qui permet d’obtenir du personnel corvéable à merci sans possibilité de se plaindre des conditions de travail, nous ne saurions ni l'entériner ni l’admettre. Le premier principe de la République est pourtant l'égalité de tous devant la loi. 11


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