La Sentinelle
Septembre - Octobre 2025 - n° 05


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Septembre - Octobre 2025 - n° 05


La langue russe a souvent puisé dans d’autres idiomes. Ainsi, le mot maskirovka vient du français mascarade (déguisement). À l’origine, il s’agissait d’un concept purement militaire visant à dissimuler ses intentions sur le champ de bataille grâce à une ruse tactique. Après 1945, en Union soviétique, le terme prend une acception plus large : celle de la désinformation politique et militaire destinée à manipuler l’opinion. Les fausses nouvelles, les mensonges éhontés ou les false flag operations — ces événements montés de toutes pièces pour accuser autrui — en sont des exemples typiques.
Dans le dossier de l’Accord social pour le personnel militaire, conclu le 25 juillet, certains usent également de maskirovka. Leur objectif : tromper leurs collègues et berner l’opinion publique. Certains n’hésitent même pas à brandir des menaces pour tenter, de manière détestable, d’imposer leur prétendue vérité.
Mais cela ne fonctionnera pas. Car si vous regardez au-delà du flot de messages sélectifs et d'informations fausses ou partielles, vous constaterez que l'Accord social se traduit par une augmentation salariale exceptionnelle et une amélioration considérable de l'attractivité du statut militaire. De plus, il atténue les effets négatifs de la réforme générale des pensions bien mieux que pour tout autre travailleur du pays. Soyons clairs : cet Accord social n’implique AUCUNE adhésion à la réforme fédérale des pensions. Ceux qui prétendent aujourd'hui que « il restait encore suffisamment de temps » ou que « tout aurait pu être mieux fait » ne savent pas de quoi ils parlent ; ce n'est tout simplement pas vrai ! Avec l’ensemble
des mesures convenues dans cet Accord social, la masse salariale augmentera de plusieurs dizaines de milliers d’euros, et la grande majorité des militaires pourra partir à la retraite plusieurs années avant les autres Belges.
En réalité, cet Accord social représente la plus importante amélioration des conditions de travail des militaires depuis plus de 50 ans. De plus, aucun autre groupe professionnel dans notre pays ne verra son salaire actuel augmenter autant grâce à ce paquet.
Ne vous laissez donc pas empoisonner par les mensonges et les interprétations subtiles autour de cet Accord social : elles ont pour seul but de servir des intérêts autres que les vôtres ou de masquer l'incapacité de ces mauvais perdants.
Au cours des prochaines années, surveillez simplement votre compte en banque et les autres améliorations sensibles qui seront apportées à vos conditions de travail. Citons entre autres : la forte augmentation
des indemnités pour les exercices de longue durée et les missions opérationnelles, l’allocation ‘Ops’ équivalant à 14 mois de salaire, une allocation importante de distance pour compenser les longs trajets vers la caserne, le doublement des allocations pour ‘rappelabilités’ et prestations de week-end en service normal, des jours de congé supplémentaires en fin de carrière, une allocation de fonction lors de l’occupation d’un poste d’un grade supérieur, la fin des mutations obligatoires à partir de l’âge de 53 ans, une garantie de revenu en cas d’incapacité ou d’invalidité, ainsi qu’une prime pour les métiers en pénurie.
Aucune autre catégorie professionnelle en Belgique ne voit son statut s’améliorer de manière aussi spectaculaire en une seule réforme.
Ne vous laissez donc pas berner par la maskirovka autour de cet Accord social. Car, comme le dit si bien le proverbe : « Si le mensonge prend l’ascenseur, la vérité prend l’escalier. »

La Sentinelle est le bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. La Sentinelle est envoyée à tous les membres.
Tirage : 9.8000 exemplaires
Toutes les données sont traitées dans le respect de la Loi sur la vie privée (Loi du 8/12/1992 & GDPR).
Éditeur responsable : Yves Huwart Coordination : Jesse Arents et Concetto Bandinelli
Informations générales – CGPM : Romboutsstraat 1 – Bus 021 1932 Zaventem srt@acmp-cgpm.be www.acmp-cgpm.be
Tél. : 02 245 72 14
BE32 2100 6234 6602
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couverture : ACMP-CGPM
- Octobre 2025 - n° 05
Maskirovka
Épargne-pension : avantage fiscal aujourd'hui, sécurité financière demain ! 2 4 6 8 10 12 14 17
Mieux vaut prévenir que guérir
Des perles aux pourceaux
Trajet de nuit
Adaptations au Reg du Temps de travail
Renard numérique, proie analogique
Réforme des pensions : un non-accord officiel de l’ACMP-CGPM !
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Cet adage ancien circulait déjà, en latin, du temps d’Érasme. Et pourtant, chez les militaires, il tombe souvent dans l’oreille d’un sourd. Comme si nous préférions compter sur la guérison, après une intervention, espérons-le, opportune. Fit4Duty, dans le cadre du Total Force Fitness, touche aujourd'hui principalement, grâce à ses spécialistes motivés, des collègues qui souffrent déjà de troubles. C'est dommage, car mieux vaut prévenir que guérir.
Les militaires sont réputés pour leur condition physique, surtout durant leurs premières années de service. Cette condition, qui exige autant sur le plan physique que mental, a pourtant un revers souvent invisible. Souvent, la santé d'un militaire se détériore depuis un certain temps déjà avant que l'on commence à s'en inquiéter.
La plupart des jeunes militaires sont en excellente forme : leur formation, la pratique du sport durant les heures de service, la persévérance et la recherche constante
de dépassement, portées par une dynamique de groupe unique, les poussent parfois à se croire invincibles. Mais, dans les fonctions de combat ou d'appui au combat, ce mode de vie a une face cachée : des rythmes de travail et de vie irréguliers entraînent rapidement mauvaises habitudes alimentaires, manque de sommeil, stress extrême et surmenage physique, qui finissent par miner même les organismes les mieux préparés. Ces facteurs sont autant d’ennemis silencieux de la santé. À long terme, apparaissent alors les premiers

troubles : fatigue chronique, insomnie et une humeur variable… autant de signes avant-coureurs d’un épuisement plus profond, parfois soudain.
Limiter les dégâts
Certains vivent à 100 km/h sans se plaindre, le nez dans le guidon, et prennent souvent conscience, trop tardivement, que leur corps se détériore à un rythme accéléré. Les premières alertes sont souvent anodines : fatigue persistante, légère prise de poids, irritabilité… Mais vers la quarantaine, beaucoup découvrent soudain qu’il ne s’agit pas seulement d’un uniforme trop serré : un corps autrefois symbole de force et de discipline s’est lentement transformé en fragilité. Tout militaire qui veut sincèrement renverser la tendance peut alors entamer un processus de rétablissement, ou, à défaut, chercher à limiter les dégâts.
Un allié précieux
Dans ce contexte, le programme
Total Force Fitness de la Défense n’a rien d’un luxe : il est essentiel, bien que trop peu connu. Ce service vise à accompagner les militaires vers un mode de vie plus

sain, non par paternalisme, mais par prise de conscience.
L’un de ses axes majeurs, Fit4Duty (anciennement MenuFit), ne se limite pas à l’aspect nutritionnel : il s’agit d’un programme complet visant le bien-être global, car un esprit sain dans un corps sain reste la clé de toute performance durable.
Le programme est porté par une équipe dynamique : les docteurs Hanes, Mulimbi et Hoeven, ainsi que les médecins du sport Vaes et Plessers, épaulés par une équipe de diététiciens hautement motivés.
Le Dr Ioan Hanes est un véritable pionnier en ‘médecine du mode de vie’ (lifestyle medicine), une spécialité médicale basée sur des données probantes qui vise à prévenir et à corriger les effets d’un mode de vie malsain.
Sa philosophie peut sembler novatrice, mais elle est en réalité d’une grande simplicité : la santé commence par la prévention, non par la médication. En plaçant le mode de vie au centre, tant en prévention qu’en traitement, il redonne aux
militaires la maîtrise de leur vitalité — pour une carrière plus saine et, au-delà, une vie active plus longue et plus équilibrée. Cela permet non seulement de mener une carrière plus saine, mais aussi d'offrir la perspective d'une vie aussi saine que possible après la carrière militaire. N'est-ce pas là une énorme valeur ajoutée dans la perspective d'une vie active plus longue ?
La vitalité n’est pas à vendre
Après tout, la santé ne s'achète pas, même avec une allocation Ops, et elle n'est pas non plus garantie en vous mettant au rebut à partir de 56 ans sous prétexte que vous êtes « superflu ». Non, avec un âge de départ à la retraite repoussé pour les militaires actifs, parfois jusqu'à plus de 60 ans, rester en bonne santé doit tout simplement devenir une mission à accomplir. Et cette mission ? Elle commence aujourd'hui !
Le métier militaire repose sur la préparation physique. Investir dans la santé, en parallèle de l’équipement et de la formation, est donc
indispensable. Des programmes comme Fit4Duty méritent toute l’attention qu’ils requièrent. Chaque militaire perdu à cause de soucis de santé qui auraient pu être évités représente une perte irrécupérable, tant pour la Défense que pour l’individu lui-même.
Faire de la Défense un employeur exemplaire en matière de santé pour les professions à haut risque ? C’est possible, à condition d’oser miser sur la visibilité, la communication et la sensibilisation, avec le plein soutien de notre organisation syndicale, experte en matière de bien-être et de conditions de travail.
N'attendez donc pas qu'il soit trop tard. La clé du succès pour obtenir un rendement à long terme avec un personnel en meilleure santé et mieux valorisé grâce à l'accord social est à portée de main dès aujourd'hui. N'hésitez pas, militaires, et contactez Fit4Duty dès aujourd'hui via l'application fiable de BeWell@Defence. Votre syndicat militaire vous le recommande vivement, par expérience !
Sous les ailes de l’appareil tout juste posé se cache une tragédie que la Défense semble refuser de voir. Deux militaires viennent de descendre et échangent à voix basse, en attendant la camionnette aux gyrophares orange. G. et D. sont des réservistes, des militaires au statut resté figé dans une capsule temporelle et bureaucratique.
Ils ne sont pas vraiment amis. Cela serait malvenu, car G. est premier soldat et D. son supérieur direct, un lieutenant. La rigueur de la hiérarchie militaire tolère rarement des rapports amicaux avec un tel écart de grade. Cette distinction reste cruciale dans un contexte opérationnel, où chaque maillon de la chaîne doit fonctionner à la perfection. L’attachement personnel n’est pas nécessaire : ils sont camarades de fait. La camaraderie dépasse l’amitié en loyauté, mais laisse souvent les émotions de côté. Elle montre sa vraie valeur dans les situations de crise.
d’une qualité remarquable, ce qui leur vaut le respect de leurs pairs professionnels.
Les réservistes sous la loupe
L’engagement opérationnel est un excellent catalyseur pour séparer le bon grain de l’ivraie. Les réservistes n’y échappent pas. Les préjugés sur leurs compétences, ancrés depuis des décennies, perdurent obstinément. La vigilance reste nécessaire — qui voudrait voir un manager raté venir du privé pour distribuer des ordres à des militaires aguerris ? Mais cela ne justifie pas de traiter tous les réservistes de la même manière. Chaque nouveau collègue mérite une chance équitable, quel que soit son statut.
Premier soldat G. : « Trop vieux pour être jeune »
respectée, un modèle pour les plus jeunes. À chaque course d’orientation ou cross hebdomadaire, il laisse le gros du bataillon derrière lui. Aucune mission ne le déstabilise. Toujours disponible, infatigable et rarement absent, sa motivation semble sans bornes — peut-être justement parce qu’il doit sans cesse faire ses preuves.
Mais briller ne suffit pas. Obtenir une promotion ? C’est presque impossible. Même devenir caporal n’entre plus en ligne de compte, la durée de son contrat ne le permettant pas. Une sécurité de revenu ? G. en rit, tout comme son banquier lorsqu’il évoque l’idée d’un prêt immobilier. Un poste fixe ? Oubliez. Si la Défense ne l’intègre pas structurellement dans une unité, comment cette unité pourrait-elle planifier ses futures missions ? Alors que les frontières orientales de l’Europe réclament des renforts, il est bien regrettable que la Défense laisse échapper des talents qu’elle possède déjà dans ses rangs.
L’A400M se pose sur le tarmac dans un bruit sourd. Une lueur verdâtre diffuse s’échappe du flydeck. Des silhouettes indistinctes descendent de l’appareil et mettent des cales devant les roues du train d’atterrissage. Peu après l’arrêt des moteurs, un silence de mort retombe sur la base militaire de Melsbroek, plongée dans la nuit noire…
Ces deux réservistes font figure d’exception dans leur milieu. Pour certains, accueillir des réservistes dans les rangs opérationnels demeure un stigmate ; pour d’autres, c’est un enrichissement. « Des militaires de substitution », ose dire un collègue irrespectueux. Pourtant, ces réservistes se révèlent souvent
G. a 35 ans lorsqu’il fait ses premiers pas à la Défense. Sans diplôme et au-delà de la limite d’âge, il ne peut servir qu’en tant que réserviste via la prestation volontaire d’encadrement. Autrement dit, pour le système, il est trop âgé pour acquérir les mêmes droits qu’un militaire de carrière.
Pourtant, sur le terrain, G. s’impose rapidement comme une force
Lieutenant D. — « Capitaine en tout, sauf en grade »
D. est lui aussi réserviste, mais officier. Un « pur et dur » au parcours impressionnant : spécialiste en gestion de crise, vétéran de missions à l’étranger, esprit analytique,

rassembleur, meneur né. En tant que lieutenant de complément sous le statut PVE, il mène au quotidien des planifications dignes d’un capitaine, voire d’un major. Ses troupes le suivent sans hésiter. Même ses supérieurs directs le soutiennent et sortent parfois de leurs prérogatives pour le garder. Mais tous se heurtent au même obstacle : la loi.
Avec ses contrats annuels, D. doit attendre beaucoup plus longtemps que ses collègues de carrière avant d’être promu. Accéder au cadre permanent est impossible, ce qui empêche toute vision à long terme. Il travaille avec passion et conviction, mais ressent chaque jour la pression d’un système qui sous-estime son potentiel.
Une armée moderne avec un statut du personnel dépassé
La Défense se modernise à grande vitesse : F-35, nouvelles frégates, drones, infrastructures dernier cri, véhicules neufs… tout cela pour
répondre aux engagements pris envers l’Otan. Et c’est nécessaire. Mais sans des femmes et des hommes motivés, la Défense n’est qu’une coquille vide. Sans personnel compétent et engagé, elle perd son socle. Et voilà que le statut de carrière perd de son attrait : réforme des pensions, difficultés à retenir les spécialistes expérimentés…
Dans ce contexte, les réservistes sont de plus en plus employés comme des équivalents à temps plein. Non plus comme simples renforts, mais comme éléments essentiels d’un système qui les enferme pourtant dans un statut d’un autre âge. La législation, elle, n’a pas suivi. Depuis 2004, aucune administration fédérale ou régionale n’a pris en compte la réalité du réserviste. Leur statut demeure largement méconnu de l’appareil d’Etat.
Et si…
Et si le premier soldat G. pouvait se
constituer une véritable carrière ?
Et si le lieutenant D. pouvait être promu selon son mérite, plutôt que de buter contre la réglementation ?
Et si tous deux pouvaient, grâce au nouvel accord social, récolter les fruits de leurs efforts en signe de reconnaissance ? Ne serait-ce pas là la cerise sur le gâteau de la modernisation d'un statut du personnel ?
Pour réfléchir, poser des questions ou dénoncer l’injustice du statut de réserviste, il est toujours possible de contacter le syndicat militaire ACMP-CGPM à : srt@acmp-cgpm.be
Car pour nous, les réservistes ne sont pas des solutions temporaires. Ils font partie intégrante du tissu de la Défense. Et il n’est plus tenable de les traiter comme des « temporaires permanents ». Combien de temps encore avant que leur flamme ne s’éteigne ?
Pour un civil, pouvoir étudier pendant les heures de travail semble être un luxe. Pour les militaires, cela signifie souvent parcourir de nombreux kilomètres sans être correctement indemnisés. Les frustrations s’accumulent, et beaucoup de collègues se plaignent à juste titre.
Un dimanche après-midi. Trois jeunes enfants s’amusent dans leur petite piscine. Leur mère tente de lire à l’ombre d’un vieil arbre. À l’intérieur, on entend les allées et venues d’un père qui fourre les dernières affaires dans son sac pour tenir la semaine à venir. « Chéri, n’oublie pas ton cours ! », crie sa femme entre deux éclats de rire d’enfants. « J’allais l’oublier !
Voilà ce que c’est, devoir encore étudier le week-end… » grogne-t-il depuis le salon.
Steven jette un dernier regard au contenu de son coffre, soupire profondément, puis le referme avec fracas. « Au revoir, mon amour. Les enfants, soyez sages avec maman », dit-il d’une voix mélancolique à travers la vitre baissée, avant que sa Ford âgée de douze ans ne quitte l’allée. Sur l’écran du GPS : « 783 km jusqu’à votre destination ». Sa femme le regarde partir, le visage sombre, sans grande joie apparente.
Sur un parking de covoiturage, non loin d’une sortie, Fred monte à bord. La sueur perle sur son front après une marche chargée : un sac Berghaus sur le dos, un ordinateur portable dans une main et un petit sac ventral gonflé comme une poche de kangourou. Fred n’a plus de voiture — la sienne a fini dans un fossé quelques semaines plus tôt, sur la route départementale 940, lors d’un moment
d’inattention sur le chemin en revenant de Bourges.
Les deux protagonistes sont amis, appartenant à différentes unités mais issus de la même promotion. Ces sous-officiers ne sont pas des intimes, mais les expériences communes, comme ce moment charnière de leur carrière, forgent un lien qui les unit pendant la durée d'une formation ou d'une mission. Cette fois encore, avec ce cours interminable loin de leur famille et avec des compensations qui ne suscitent aucun enthousiasme.
Les deux chefs ont l'habitude des situations difficiles : Steven a plus de trois ans d'expérience en tant qu'instructeur à l'« Université de l'Infanterie » d'Arlon et Fred enchaîne les manœuvres sans relâche avec son unité de combat. Mais cette fois-ci, c'est différent : le sentiment n'est pas bon et aucun des deux ne parvient à mettre le doigt sur ce qui cloche exactement. Ce sont pourtant ces micro-frustrations qui minent de plus en plus souvent la motivation des militaires.
De la musique retro house couvre doucement le ronronnement monotone du moteur. Longtemps, les deux hommes traversent les Ardennes en silence. Quand Fred s’assoupit, Steven entrouvre la fenêtre pour rester éveillé. « Haha ! », lâche-t-il soudain. Fred sursaute, le regard hébété, comme s’il venait
de ramper sous la pluie hors d’un poncho. « Mon cher collègue, il y a dix ans, nous serions déjà arrivés. » Steven désigne en riant le château d’eau solitaire au pied de la Montagne de Stockem. Le premier sergent-major Fréderic Vadrouille esquisse un sourire amer, repensant au temps où tout semblait plus simple.
Un quart d’heure plus tard, ils s’arrêtent brièvement au Luxembourg pour faire le plein — en vivres (Classe I) et en carburant (Classe III) — avant de reprendre la route, presque déserte. La nuit tombe.
Quand une lueur rouge perce enfin l’obscurité et qu’un bleu pâle gagne l’horizon, ils franchissent les grilles de la caserne française. Ils ont à peine le temps d’enfiler la tenue réglementaire et d’avaler un café trop chaud avant que les instructeurs n’entament leur discours technique.
Ce dimanche après-midi paraît déjà si lointain… Pendant ce temps, ailleurs, les enfants plongent et replongent dans leur piscine après l’école. Papa n’est pas là pour jouer avec eux, et maman se demande s’il faut appeler un plombier pour la chasse d’eau qui fuit ou attendre le retour de son « bricoleur maison ».
Le vendredi soir semble bien loin encore, mais le devoir envers la

Patrie passe avant tout. La famille attendra…
Il serait peut-être prétentieux de parler ici de « sacrifice », mais c’est pourtant une dure réalité : de nombreux foyers vivent difficilement ces absences répétées lorsque le parent militaire part en « trajet de nuit ».
De plus, les longues formations à l'étranger, loin du lieu de travail ou du domicile habituel, sont souvent très coûteuses. Le militaire investit littéralement son propre argent pour se perfectionner dans des compétences dont son employeur est le principal bénéficiaire. Pour le syndicat militaire ACMP-CGPM, il n’est pas nécessaire que chaque formation soit classée en « service intensif », mais un minimum de reconnaissance pour ceux qui les réussissent serait justifiée. Des mesures compensatoires telles que l'indemnité d'éloignement du domicile sont déjà en vigueur et seront même étendues à des heures et à des indemnités supplémentaires dans le cadre de l'Accord social. Néanmoins, il arrive encore trop souvent que les militaires qui partent pour une longue formation contribuent eux-mêmes de manière significative à leur accomplissement professionnel. La question est de savoir si l'employeur peut
continuer à attendre cela de ses militaires.
Chaque militaire doit assurer seul le suivi complet de sa propre administration. Une simple faute de frappe peut avoir de lourdes conséquences : retards de paiement, voire des sanctions disciplinaires. Et souvent, il ne s’agit pas de mauvaise volonté : certains soldats, sans formation administrative, doivent désormais gérer euxmêmes des formalités complexes. Quelques réalités concrètes :
• Administration complexe : la paperasse est lourde, surtout en langue étrangère ou lors de déplacements avec armes ou munitions.
• Le véhicule personnel est quasi obligatoire : les véhicules de la Défense sont rarement disponibles ou ne sont souvent pas autorisés par la hiérarchie à être bloqués pendant de longues périodes pour suivre une formation.
• Les frais de transport élevés doivent donc être partiellement pris en charge par le militaire lui-même dans le cas de cours nationaux où l'on rentre chez soi tous les jours et où, en principe, seuls le premier et le dernier jour de cours sont remboursés à 100 % au tarif d'un billet de train. Les trajets intermédiaires
vers le domicile à partir de cours à l'étranger peuvent être remboursés, mais il s'agit là aussi d'une exception soumise à des conditions strictes.
• L'indemnité de repas est limitée au coût effectif des repas servis à la caserne. Tout autre repas est à la charge du militaire et une exception ne peut être faite, sous forme de montants forfaitaires, que lorsque aucun repas n'est prévu.
• Maigre compensation pour l'éloignement du domicile, puisqu'elle ne s'élève qu'à 2 heures de « dispense de service pour éloignement du domicile ». L'Accord social prévoit toutefois, sous réserve, une augmentation à 4 heures.
• Des heures supplémentaires ?
Uniquement pour les jours de départ et d'arrivée. (Premier et dernier jour de cours en Belgique). Une journée de cours dure en principe 7h36, les heures supplémentaires ne sont généralement pas prises en compte, sauf si elles ont été déterminées ou budgétisées à l'avance dans le programme.
• Une prime de week-end ? Également accordée à titre tout à fait exceptionnel, mais certainement pas de manière générale pour les cours qui s'étendent sur plusieurs semaines et où, par exemple, on ne rentre chez soi que le samedi matin et doit repartir dès le dimanche après-midi.
L’Accord social apporte déjà certaines améliorations, mais les formations longues méritent d’être réexaminées en profondeur.
Pour toute question, vous pouvez contacter le syndicat militaire ACMP-CGPM à : srt@acmp-cgpm.be
Un Haut Comité de Concertation ‘Règlement’ s’est tenu le 13 juin 2025. Les syndicats ont pu concerter certaines adaptations au ‘règlement relatif au temps de travail’, le DGHR-REG-TRAVARB-001 et donner un avis favorable : Officiers et candidats officiers ainsi que les candidats volontaires et sous-officiers ; perte de grossesse ; congé d’adoption et congé pour soins d’accueil ; congé de formation et dispense de service pour l’encadrement d’un sportif de haut niveau.
Clarifications
En reprenant clairement que les ‘candidats officiers’ sont à considérer comme des officiers, les dispositions du Reg TRAVARB ne seront plus sujettes à discussions et interprétations quant à savoir à partir de quel moment le ‘candidat officier’ est à considérer comme officier, par exemple, pour ce qu’il en est des heures de compensation ordinaire, lorsque le militaire effectue sa promotion sociale ou son passage.
Pour rappel, la réglementation en matière de temps de travail n'est pas d’application, entre autres, pour les officiers et les candidats officiers.
Il a aussi été précisé concrètement que la réglementation en matière de temps de travail est bien d’application pour les candidats volontaires et les candidats sous-officiers : − pendant le stage d’attente, la période d’attente et la période de stage ou d’évaluation ;
− promotion sociale et promotion sur diplôme pendant la période de candidature complète.
Un nouveau ‘congé de circonstances’ a été ajouté. Celui lié à la perte de grossesse.
On entend par « perte de grossesse » toutes les formes de perte de grossesse, qu'elle soit d'origine médicale ou spontanée, à partir du moment où la perte se produit,
depuis le début de la grossesse jusqu'à 180 jours de grossesse inclus, sans que le militaire ne doive présenter le certificat de perte de grossesse.
(a) La perte de grossesse du militaire féminin qui a déclaré au préalable la grossesse au service dont elle relève avec une attestation de grossesse : deux jours ouvrables à prendre dans les deux semaines suivant la perte de grossesse, si l'intéressée a communiqué la perte de grossesse au service dont elle relève.


(b) La perte de grossesse de l’épouse ou du cohabitant du militaire : deux jours ouvrables à prendre dans les deux semaines suivant la perte de grossesse, si le militaire a communiqué la perte de grossesse au service dont l’intéressé(e) relève. (Le militaire ne doit donc pas avoir informé à l’avance de la grossesse de son épouse ou cohabitante, ni présenter une attestation de la grossesse.)
Congé d’adoption & Congé pour soins d’accueil
Une précision a été apportée : lorsqu'un couple adopte un enfant mineur, chaque militaire de ce couple a droit à un
crédit individuel de maximum 6 semaines de congé d’adoption Les deux demandent un congé d'adoption, par exemple, qui débute le 23 Sep 25. Le crédit individuel est prolongé de 4 semaines pour les deux parents ensemble à partager entre les parents adoptifs.
L’un peut par exemple demander 7 semaines (6 + 1) et l’autre 9 semaines (6 + 3).
(Rem : le congé d’adoption pourra être prolongé de 5 semaines à partir du 01 Jan 27. La prolongation est doublée lors de l’adoption d’un enfant handicapé.)
Ces dispositions valent aussi pour le congé pour soins d’accueil (quand le militaire est désigné comme parent d’accueil, par exemple, par un tribunal).
Congé de formation
Pour rappel : un congé de formation peut être accordé aux sous-officiers du Niv C et aux volontaires lorsqu’ils suivent une formation de bachelier à leur propre initiative en dehors des heures de service afin de passer vers le Niv B.
Dorénavant, ce congé de formation sera aussi accordé en réponse à un appel de la Défense afin de passer vers le Niv B.
Dispenses de service dans le cadre du « Sport de haut niveau au sein de la Défense »
Dorénavant, pour les « Sportifs de haut niveau », en plus de l’entraineur et des arbitres internationaux, les personnes appartenant à l’encadrement d’un sportif (comme le médecin, le kinésithérapeute, le psychologue, le nutritionniste) obtiennent des dispenses de service, pour la participation à des manifestations sportives, après l'accord de DG H&WB pour des sports reconnus par la Commission Sport de Haut niveau Défense.
Pour toute question relative à cet article (voire au Reg TRAVARB), il vous est toujours possible de contacter notre Secrétariat permanent au 02/245.72.14 ou via srt@acmp-cgpm.be
La cyberguerre est désormais bien ancrée dans notre quotidien. Chacun y participe, parfois sans même s’en rendre compte, en gérant ses données avec négligence ou en relayant avec enthousiasme de fausses informations via des profils anonymes sur les réseaux sociaux. L’intelligence artificielle transforme tout ce qui nous semblait familier en un véritable marécage numérique. Bref, pour amis comme ennemis, la guerre hybride est d’une redoutable efficacité et d’un coût dérisoire — mais pour vous, elle représente un danger bien réel !
Le conflit russo-ukrainien souligne l’importance cruciale du renseignement (INTEL). Car les armes les plus puissantes deviennent inefficaces lorsqu’un adversaire rusé, disposant d’un avantage informationnel, rebat soudain les cartes. Le philosophe Marshall McLuhan l’avait prédit : « La Troisième Guerre mondiale sera une guerre d’information de type guérilla, sans distinction entre civils et militaires. »
Une mer d’informations
Le monde numérique autrefois limité d’Internet est devenu une mer imprévisible. La plupart des gens n’osent pas s’aventurer au-delà de la zone côtière peu profonde, où circule une information superficielle.
Mais ceux qui s’avancent plus loin se retrouvent dans des eaux plus dangereuses : le courant les entraîne vers les abysses du darknet ou vers des ports infestés de pirates et d’escrocs. Si vous n'avez rien à y faire, mieux vaut rester à l'écart, sinon vous risquez de devenir irrémédiablement la proie des
requins, avec une grande quantité de données personnelles.
Né du réseau militaire ARPA-Net, Internet est une cible idéale pour infliger une gifle numérique à un pays ou même à toute une alliance. D’anciennes technologies militaires, comme le GPS, sont aujourd’hui devenues indispensables à notre société.
La génération TikTok, profondément ancrée dans le monde digital, risquerait, tout comme ses appareils, de se retrouver paralysée si tout trafic de données venait à s’arrêter subitement lors d’un conflit numérique.
Une attaque moderne doit frapper juste dès le premier coup. Sur le champ de bataille numérique, il n’y a que rarement une seconde chance. Une mission numérique réussie suit les trois étapes du renard chassant sa proie :
1. Observation – Tous les sens sont en alerte pour collecter les bonnes données.
2. Préparation – Une phase de planification minutieuse, dans la discrétion la plus totale, tout en sachant que l’ennemi peut frapper à tout moment.
3. Frappe – L’attaque, soudaine,

inattendue et foudroyante, comme on l’a vu récemment dans un conflit au MoyenOrient.
Des milliers de beepers ont explosé simultanément — un phénomène jamais vu auparavant. L’opération, macabre mais efficace, a démontré que frapper à une telle échelle exigeait une discipline de fer et une discrétion absolue.
La cyberguerre : sale, bon marché et efficace
Comparée aux moyens conventionnels, la cyberguerre est moins coûteuse, plus simple à exécuter, mais bien plus difficile à contrôler. Les règles y sont quasi inexistantes : tout peut être utilisé, les limites ne s’arrêtent qu’à celles de l’imagination.
Même les bastions les mieux protégés comme les structures de Défense peuvent en devenir les victimes.
Qui ne se souvient pas de la faille de sécurité, il y a plusieurs années, qui avait paralysé pendant des mois l’intranet militaire ? C’est sans doute cet incident qui a accéléré la création du Cyber Command. Et à juste titre : la guerre numérique fait désormais partie du quotidien.
Ainsi, le 1 er septembre 2025, l’avion transportant la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a dû effectuer un atterrissage quasi à l’aveugle après la perte soudaine du signal GPS.
À peine trois semaines plus tard, des aéroports européens ont été paralysés par une attaque au ransomware, forçant un retour du papier et du stylo pour enregistrer des

passagers. Ces actions mettent à rude épreuve la résilience de l’Europe et n’augurent rien de bon pour l’avenir.
HUMINT contre collecte de données pilotée par l’IA
L’humain reste une composante essentielle de la guerre. Les militaires peuvent être la cible de tentatives de chantage destinées à leur soutirer des informations stratégiques — souvent à partir de données qu’ils ont eux-mêmes partagées sans prudence.
Manipuler les gens à des fins tactiques n’a rien de nouveau : c’est aussi vieux que la guerre elle-même. Mais l’IA rend cette manipulation plus perfide, sans en réduire l’efficacité. Alors que le HUMINT (renseignement humain) collecte ses données lentement mais sûrement, les algorithmes pilotés par l’IA travaillent à la vitesse de la lumière. « L‘œil de Moscou » récolte, analyse, nettoie et exploite les données avec un minimum d’intervention humaine. Il s’appuie sur tout un arsenal de code malveillant (malware) capable de s’introduire dans les systèmes
de contrôle d’appareils ménagers, les systèmes CarPlay des voitures ou encore les profils de réseaux sociaux.
Ces agents IA rédigent déjà des rapports impeccables, parfois accompagnés de ‘compromat’ (matériel de chantage fabriqué de toutes pièces). Car même le militaire le plus aguerri finit, sous une pression suffisante, par chanter comme un oiseau.
Sachez qu’une demande d’amitié ou un appel à l’aide d’un proche peut tout aussi bien provenir d’un espion étranger… ou de son double artificiel.
En tant que militaire, redoublez donc de prudence dans tout ce que vous partagez en ligne. Vos empreintes numériques ont de la valeur. Ne négligez aucune alerte. Et si quelque chose vous semble suspect, demandez de l’aide avant que votre habilitation de sécurité ne soit compromise. La vigilance reste la meilleure défense, car à l’ère de l’ennemi invisible, elle est votre dernier bouclier…
Le dossier ‘Réforme des pensions’ a été soumis au Comité de Négociation Militaire (CONEGO) le 29 août 2025. Les discussions syndicales, menées durant 4 séances intensives, ont été clôturées le 17 septembre 2025. Dès le 1er octobre, l’ACMP-CGPM a communiqué officiellement sa position : un non-accord sur les 9 avant-projets de loi de la réforme des pensions pour les (ex-)militaires. Et, pour être tout à fait clair : le dossier des pensions n’est pas le même que celui de l’accord social, lequel vise à atténuer considérablement les conséquences négatives de la réforme des pensions.
Rappelons que la finalité de ladite réforme est, entre autres, d’harmoniser les trois régimes : indépendants, salariés et fonctionnaires (dont les militaires font partie), de permettre le maintien en activité plus longtemps de toutes les personnes (voire au-delà des 67 ans, l’âge légal en 2030), de prévoir une retraite anticipée en régime dès l’âge de 60 ans et avec une certaine durée de carrière, … Tout cela sans qu’il y ait, dans la plupart des cas, une pension plus élevée
1. Extinction des âges préférentiels de départ à la retraite pour les militaires et conditions de carrière. La mise à la retraite d’officie à 56 ans ne sera plus possible qu’en 2026 (les militaires nés en 1970). En transition, la mise à la retraite d’office passe à 58 ans (ceux nés en 1971), ensuite à 59 ans (nés en 1972) et in fine à 60 ans (nés en 1973, 1974 ou 1975). Elle deviendra ensuite, en régime, une pension à la demande (anticipée) dès 60 ans (nés à partir de 1976) si une condition (une durée) de carrière est aussi remplie (voir le point 6 plus loin).
2. Allongement de la période du traitement de référence pour le calcul de la pension des militaires. Progressivement, année par année, dès 2027, cette période va passer des 10 dernières années de carrière pour atteindre, en régime, 45 années d’ici à 2062. Une mise à la retraite au-delà des 56 ans et une période de référence à terme sur l’ensemble de la carrière débouchera sur une pension moins élevée.
3. Suppression du tantième préférentiel de 1/50 dans le calcul de la pension et aucun coefficient de majoration de la durée de carrière pour les militaires.
Dès le 1er janvier 2027, les prestations seront prises en compte au tantième de 1/60. Celles effectuées avant, le resteront encore à 1/50. Avec 1/50, 37,5 ans de service permettaient d’avoir une pension complète (75%) plus rapidement (37,5/50 = 75%). Cela ne sera plus le cas car il faudra, en régime, avoir 45 ans de carrière (45/60 = 75%). Les 2 ans de bonification, mais à 1/60, restent acquis pour la spécificité du métier militaire.
Pour la durée de carrière, pour les services actifs, le coefficient de pondération de 1,05 (en 2026) diminuera progressivement de 0,005 par an pour être fixé à 1,025 dès 2031. Comme les services des militaires ne sont pas considérés comme des services actifs, ils ne pourront pas en bénéficier afin de partir un peu plus tôt à la retraite anticipée.

4. Modifications profondes de l’admissibilité pour la pension (€) des militaires, de certaines formes d’absence (interruption de carrière, … ).
Dès 2026, si le militaire réduit ses prestations en gardant une partie de son traitement, ces périodes ne seront généralement plus admissibles dans la pension. Toutefois, les périodes relatives à un congé de soins (soins palliatifs, congé de protection parentale, congé parent d’accueil, …) ou de formation seront encore admissibles à de l’activité de service.
Il y a, à ce jour, une absence totale de clarté quant aux situations administratives statutaires dans lesquelles le militaire peut se retrouver et leur impact sur la pension (semaine volontaire des quatre jours, départ anticipé à mi-temps, retrait temporaire d’emploi, …).
5. Suppression de la péréquation pour les pensions en cours.
Il ne sera plus question de lier l’évolution des pensions à celle des salaires des militaires actifs dès 2026. Le mécanisme de péréquation de début 2027 ne pourra avoir lieu.
Il est certes fait état de l’octroi d’une enveloppe bienêtre aux pensionnés, mais ce nouveau mécanisme est inexistant à ce jour, doit encore être développé et mis en œuvre !
6. Harmonisation dans les trois régimes de pension de la condition de carrière pour l’anticipation (156 jours) et l’introduction d’une nouvelle possibilité supplémentaire de départ à la retraite anticipée à partir de 60 ans et 42 années de carrière où chaque année compte au moins 234 jours de travail effectif. Les militaires nés en 1976 et après seront soumis à une condition de carrière s’ils désirent être mis à la retraite de façon anticipée. Un mécanisme inconnu à ce jour pour la majorité des militaires car ces derniers partaient à 56 ans par une mise à la retraite d’office.
Actuellement, il est question du régime classique de départ anticipé suivant : être âgé de 60 ans au moins et compter 44 années de carrière au moins ou 61 ans et 43 ans ou 62 ans et 43 ans ou 63 ans et 42 ans. Mais, pour que l’année soit comptabilisée, elle devra avoir au moins 156 jours prestés ou assimilés. Dans ces cas de figure, les militaires ont droit à 2 ans de bonification s’ils ont au moins 12 ans de service.
Dans le futur, une nouvelle possibilité verra le jour : un départ anticipé à la retraite à 60 ans au moins et 42 années de carrière dont chaque année calendrier comporte au moins 234 jours de travail effectif, mais sans la prise en compte des 2 ans de bonification pour les militaires.

7. Introduction d’un malus ou d’un bonus du montant de la pension lors de son octroi avant ou après l’âge légal de la retraite (66 ans aujourd’hui ; 67 ans en 2030).
La personne qui prendra sa retraite anticipée avant l’âge légal et qui ne pourra prouver 35 ans de service avec au moins 156 jours prestés ou assimilés ainsi qu’au moins 7.020 jours effectivement prestés ou assimilés sur l’ensemble de sa carrière, se verra imposé une réduction de pension (un malus de 5% maximum). En revanche, la personne qui prestera au-delà de l’âge légal avec les mêmes conditions, verra sa pension être majorée (un bonus de 5% maximum).
Non-accord de l’ACMP-CGPM
Sur la base du contenu des textes tels que connus à la fin du CONEGO, l’ACMP-CGPM a estimé qu’il lui était impossible de pourvoir être d’accord avec la réforme des pensions annoncée par le gouvernement Arizona. Le syndicat militaire ACMP-CGPM est resté d’avis que, pour des raisons opérationnelles, l’actuel système de pension ne doit pas être modifié.
En outre, en conformité avec ce qui a été repris dans le Programme Général (2024-2028) de l’ACMP-CGPM concernant les pensions, il est ressorti du dossier sur la réforme des pensions, entre autres, que la prolongation de la carrière ne se traduit nullement par un montant de pension plus élevé. De
8. Suppression de la pension pour cause d’inaptitude médicale.
Dès 2026, il est prévu de ne plus permettre à un militaire, déclaré inapte définitivement comme militaire par décision de la Commission Militaire d’Aptitude et de Réforme (d’Appel), d’être repris dans le régime de l’inaptitude temporaire. Il est envisagé à terme que ledit militaire retournerait à la vie civile (allocations de chômage voire indemnité de la mutuelle).
plus, l’intégration de l’allocation de carrière dans le calcul de la pension n’y a pas été reprise.
L’ACMP-CGPM a aussi notifié bien d’autres revendications auxquelles le cabinet Pensions n’a pas répondu positivement à l’issue des négociations.
Il reste maintenant à voir quelles remarques émises par le syndicat militaire ACMP-CGPM, au cours des négociations, seront finalement encore retenues ou non par la coalition Arizona avant que les projets de loi concernés ne soient déposés au Parlement. Mais il ne faut pas s’attendre à beaucoup d’espoir quant à des adaptations substantielles.
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Les militaires bénéficient d'un régime de retraite plus avantageux que la plupart des autres citoyens de notre pays. Mais le gouvernement Arizona travaille à l'harmonisation des régimes de retraite, ce qui réduit progressivement la différence avec les régimes civils. Notre jeune génération de militaires sera donc confrontée à un âge de départ à la retraite plus éloigné et à une pension éventuellement moins élevée, ce qui rendra leur régime de retraite moins avantageux qu'il ne l'est aujourd'hui.
Une poire pour la soif
Puisque la pension légale – également appelée premier pilier – sera dans certains cas légèrement inférieure à ce qu'elle est aujourd'hui, vous pouvez choisir d’assurer votre confort de vie pour plus tard. À cette fin, il peut être intéressant de constituer une réserve pour les jours difficiles. Si vous avez moins de 55 ans, l’épargne-pension – aussi appelée troisième pilier – vous permet de compléter votre pension légale par un capital de sécurité, qui compense la baisse
éventuelle du montant de votre pension légale.
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Vous recevrez alors une proposition sur mesure et sans engagement.

Nom, prénom : Date de naissance : ...... /...... /.............
Numéro de registre national : ....... /....... /.......-.......... /.......
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Profession : ............................................... Membre ACMP-CGPM : O Oui N° de membre : ......................... O Non
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Fait à : Le : ...... /...... /.............
Signature :

ACHILLE – 23/09/2024
Dans la famille de Jelle DE VOS (Lier)
HECTOR – 22/05/2025
Dans la famille de Jason HERBINIA (Charleroi)
JULES – 21/06/2025
Dans la famille de Dominique CLYBOUW (Bruges)
LUCIEN – 27/06/2025
Dans la famille de Guillaume VAN SOLTHOM (Charleroi)
VALENTINA – 10/07/2025
Dans la famille de Boy OKKES (Hasselt)
HELENA – 17/07/2025
Dans la famille de Liam CHASSARD (Ostende)
VIDAR – 24/07/2025
Dans la famille de Wesley CLAEYS (Furnes)
CYRIEL – 10/09/2025
Dans la famille de Dennis DIRKX (Genk)
SØREN – 13/09/2025
Dans la famille de Dominique
LOPEZ BLANCO (Libramont-Chevigny)
FLEUR – 12/08/2025
Dans la famille de Céline BRAEM (Bruges)
MADDY – 29/09/2025
Dans la famille de Ryan WAUTHIER (Namur)
NAOMIE – 03/10/2025
Dans la famille de Victor PIERROT (Marche-en-Famenne)

06/12/2024
VANMARSNILLE Chiel et DEN HEIJER Esmeralda (Saint-Trond) (Cohabitation légale)
21/06/2024
LOPEZ BLANCO Dominique et LE ROY Isaline (Herbeumont) (Cohabitation légale)
10/08/2024
WATERSCHOOT Nicholas et VANHOOREN Lisa (Nieuport)
07/03/2025
VANHIE Stijn et DEMUYNCK Tessa (Moorslede) (Cohabitation légale)
18/06/2025
LALOO Aären et KINDS Fleur (Oostkamp) (Cohabitation légale)
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1944 - 30/09/2019 (Ypres)
MACHIELS JULIEN
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LECOCQ PHILIPPE
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HELLEMANS JOZEF
1931 - 15/09/2025 (Malines)
Source : Statbel ALLAEYS ANDRÉ
- Juillet : 135,36 points
- Août : 135,35 points
- Septembre : 134,95 points
- Juillet : 135,60 points
- Août : 135,64 points
- Septembre : 135,26 points
L’indice santé lissé s'établit à 132,68 points en septembre. L’indice-pivot pour la Fonction publique et les allocations sociales fixé à 133,28 points n’est donc pas dépassé. Le prochain dépassement de l’indice pivot devrait intervenir en janvier 2026.
Le Bureau Fédéral du Plan fixe l’indice-pivot à 133,28 points
En tant que militaires, nous sommes toujours prêts pour les autres.
Mais pour nous ? Qui est là pour nous ?

ACMP-CGPM, le seul syndicat vraiment militaire : apolitique, indépendant et purement militaire.