Librement novembre 2020

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LIBREMENT

91e ANNÉE | NOVEMBRE 2020

BUREAU DE DEPOT BRUXELLES X. P608646

MENSUEL DU SYNDICAT LIBÉRAL

Les Ă©lections sociales, du 16 au 29 novembre Dans ce numĂ©ro : Le gouvernement veut faire de la Belgique un pays solidaire, prospĂšre, sĂ»r et durable | Dangers et opportunitĂ©s de la numĂ©risation de l’économie | Assimilation du chĂŽmage temporaire pour les vacances pas encore acquise | Maman solo, maman boulot


SOMMAIRE Nouveaux thĂšmes de campagne

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Trois thĂšmes supplĂ©mentaires dans notre campagne Ă©lectorale : tĂ©lĂ©travail, stabilitĂ© de l’emploi et dĂ©fense de la sĂ©curitĂ© sociale.

DĂ©claration gouvernementale

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Le prochain gouvernement entend faire de la Belgique un pays solidaire, prospÚre, sûr et durable. Un vrai programme de syndicaliste.

ChĂŽmage temporaire et impĂŽts

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Effets positifs et nĂ©gatifs des allocations de chĂŽmage temporaire sur le montant des impĂŽts de l’annĂ©e prochaine.

NumĂ©risation de l’économie

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RĂ©flexions sur les consĂ©quences de la numĂ©risation de l’économie sur l’emploi. Les syndicats et les autoritĂ©s publiques peuvent accompagner les changements.

Procédure des élections sociales

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Prochaine Ă©tapes : composition des collĂšges Ă©lectoraux et des bureaux de

Boßte à outils numérique

votez1.be

La procédure des élections sociales a redémarré et la campagne électorale des candidats aussi. Covid-19 oblige, vous ne pouvez plus vous déplacer comme vous voulez pour serrer des mains et encore moins claquer la bise à vos collÚgues.

vote, vote Ă©lectronique ou vote par correspondance et toilettage des listes.

ChÎmage pour intempéries

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L’employeur peut suspendre temporairement le contrat de travail pour causes d’intempĂ©ries rendant le travail impossible.

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Si vous comptez utiliser les rĂ©seaux sociaux, Internet et l’Intranet de votre entreprise, allez voir sur notre site votez1.be. Sous l’onglet MatĂ©riel de campagne, nous mettons Ă  votre disposition une boĂźte Ă  outils numĂ©rique. Nous y avons placĂ© des banniĂšres, des affiches, des brochures, des vidĂ©os, des PowerPoint. Ils vous serviront d’inspiration pour vous aider encore mieux Ă  convaincre vos collĂšgues de voter pour vous.

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NE PARAÎT PAS EN AOÛT

CGSLB Boulevard Baudouin, 8 - 1000 Bruxelles tél. 02 509 16 00 e-mail cgslb@cgslb.be http://www.cgslb.be

ÉDITEUR RESPONSABLE Mario Coppens - Boulevard Baudouin, 8 - 1000 Bruxelles

RÉDACTION Annick Colpaert, MaĂŻtĂ© Dendal, Ellen Van Hertbruggen, Didier Seghin e-mail communication@cgslb.be

PRÉ-PRESSE ET IMPRESSION

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Creative Plus Production & Remy-Roto Beauraing L’emballage en polyĂ©thylĂšne de ce magazine est biodĂ©gradable et 100 % recyclable.


ÉDITORIAL

Renouons les liens sociaux vie privĂ©e, sur les mesures pour adoucir les fins de carriĂšre, sur l’amĂ©lioration des conditions de travail, sur la nĂ©gociation libre des salaires, sur la dĂ©fense du nombre d’emplois, se renouvelle totalement. La CGSLB remobilise tous ses collaborateurs et toutes ses Ă©nergies pour transformer cet exercice de dĂ©mocratie au sein des entreprises en succĂšs pour ses candidats et candidates. À cause du coronavirus, chaque candidat et chaque candidate devra faire preuve d’imagination pour prĂ©senter et dĂ©fendre ses idĂ©es, c’est peu de le dire. Nous sommes tous et toutes prĂȘts Ă  donner le meilleur de nousmĂȘmes, d’autant plus que la croissance du nombre de candidatures sur les listes du Syndicat libĂ©ral nous laisse espĂ©rer une nouvelle progression.

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coronavirus. Le report au mois de novembre n’a Ă©tĂ© officialisĂ© que pendant les grandes vacances, ce qui n’était pas le meilleur moment pour relancer la dynamique des Ă©lections.

La pĂ©riode est Ă©galement compliquĂ©e pour nos candidats et nos candidates aux Ă©lections sociales. Le Syndicat libĂ©ral prĂ©sente plus de candidats et de candidates en 2020 qu’en 2016. Quelque 13 000 personnes ont voulu poser leur candidature sur nos listes, ce qui reprĂ©sente une augmentation significative de 5 %. AprĂšs une trop longue pĂ©riode d’incertitudes, la procĂ©dure des Ă©lections sociales a redĂ©marrĂ© dans les conditions qui nous sont imposĂ©es pour combattre la propagation du

Dans beaucoup d’entreprises, les candidats et les candidates vont devoir affronter des difficultĂ©s jamais rencontrĂ©es. Le respect des rĂšgles de ‘distanciation sociale’, les limitations de dĂ©placement, l’absence physique des collĂšgues en tĂ©lĂ©travail ou au chĂŽmage temporaire constituent autant d’obstacles Ă  contourner pour se faire connaĂźtre, ou se rappeler au bon souvenir des Ă©lecteurs et des Ă©lectrices. Les rĂ©seaux sociaux, les courriels, l’intranet de l’entreprise sont des canaux de communication privilĂ©giĂ©s pour diffuser son programme Ă©lectoral, rappeler son bilan, Ă©mettre de nouvelles propositions, par Ă©crit ou sous forme de vidĂ©os. Je suis agrĂ©ablement surpris par la crĂ©ativitĂ© de nos candidats et candidates sur tous ces mĂ©dias. Une campagne qui s’annonçait fort classique sur le thĂšme de la conciliation entre travail et

a distanciation sociale et le confinement sont décidément incompatibles avec notre mentalité de syndicalistes. Nous sommes pour le dialogue direct, pour la solidarité, pour les contacts humains. La période est compliquée pour nous. Nous avons fermé nos secrétariats pour nous conformer aux rÚgles émises par les pouvoirs publics afin de ne pas multiplier les déplacements de nos affiliés et de nos affiliées et donc les risques de contamination.

La CGSLB a dĂ©posĂ© des listes dans 4 000 unitĂ©s techniques d’exploitation. ConcrĂštement, cela signifie que la CGSLB est prĂ©sente dans 40 Ă  50 % des unitĂ©s techniques d’exploitation suivant l’organe de concertation. VoilĂ  qui reprĂ©sente Ă©galement une hausse encourageante par rapport aux Ă©lections sociales de 2016. Dans les nouveaux Conseils d’Entreprise, dans les nouveaux ComitĂ©s pour la PrĂ©vention et la Protection au Travail, sans oublier les DĂ©lĂ©gations syndicales, les discussions s’annoncent passionnantes et passionnĂ©es. Les dĂ©lĂ©guĂ©s et les dĂ©lĂ©guĂ©es vont directement participer Ă  la mise en place de nouvelles conditions de travail. Il va falloir mieux organiser le tĂ©lĂ©travail instituĂ© dans l’urgence, rapatrier des productions imprudemment dĂ©localisĂ©es, revoir les salaires Ă  l’aune de l’utilitĂ© ou de la dangerositĂ© des mĂ©tiers
 Nous avons la possibilitĂ© de façonner le monde d’aprĂšs coronavirus, profitons-en pour le rendre un peu meilleur. Mario Coppens PrĂ©sident national

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ACTUALITÉ

La CGSLB ajoute trois thÚmes à sa campagne électorale La crise de la Covid-19 nous a amenés à inscrire trois thÚmes supplémentaires dans notre campagne électorale.

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e tĂ©lĂ©travail, d’une part parce qu’il suscite des polĂ©miques chez les employeurs qui tentent de faire revenir leurs travailleurs dans les locaux de l’entreprise alors que le virus retrouve une certaine vigueur, ensuite parce qu’il faut mieux le rĂ©glementer pour l’inscrire dans la durĂ©e. La stabilitĂ© de l’emploi parce que des employeurs sont contraints de se sĂ©parer d’une partie du personnel et que d’autres profitent de la

situation pour licencier sans remous afin d’augmenter la rentabilitĂ© de l’entreprise. La dĂ©fense de la sĂ©curitĂ© sociale parce que nous avons besoin de cette protection Ă  titre individuel et collectif. Elle a limitĂ© les dĂ©gĂąts, elle nous aidera Ă  sortir de la crise Ă  condition de la rendre plus forte en lui trouvant d’autres sources de financement que les revenus du travail.

Des emplois plus stables

Les travailleurs ne sont pas qu’une variable d’ajustement

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a crise met en exergue un problĂšme qui touche les entreprises en temps normal aussi : l’adaptation du nombre de travailleurs aux besoins de l’employeur. En clair, les licenciements. L’occasion est trop belle de tailler dans les effectifs pour augmenter la rentabilitĂ© de l’entreprise et les bĂ©nĂ©fices des actionnaires sans susciter trop de rĂ©actions. Licenciements collectifs pour cas de force majeure en quelque sorte ou, pire mise en faillite pour repartir sans dettes et avec de nouveaux contrats de travail moins favorables que les anciens.

Les pistes explorĂ©es pour rĂ©duire le nombre de licenciements sont souvent le RCC ou le paiement d’une indemnitĂ© de dĂ©part extra-lĂ©gale. Dans chaque restructuration, nous prĂ©fĂ©rons les reclassements vers des postes de travail valorisants. BIAIS D’ANCRAGE La CGSLB a toujours dĂ©cidĂ© de privilĂ©gier le maintien d’un maximum d’emplois en cas de restructuration. Sans tabou et sans naĂŻvetĂ©. Le truc des employeurs d’annoncer 500 licenciements pour ensuite diminuer ce nombre au fil des rĂ©unions avec les syndicats jusqu’à obtenir le nombre de dĂ©parts rĂ©ellement souhaitĂ©s est connu, nous n’en sommes pas dupes. Les travailleurs sont les mieux placĂ©s pour savoir quel est le nombre de salariĂ©s indispensable pour faire tourner l’entreprise. Il n’empĂȘche que le premier nombre dĂ©raisonnable annoncĂ© reste dans la tĂȘte des nĂ©gociateurs comme un biais d’ancrage qui fausse les nĂ©gociations. La CGSLB exige de nĂ©gocier sur des bases

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Pour des emplois plus sûrs, maintenant !

rĂ©alistes dĂšs le dĂ©part. CAPITAL HUMAIN Les services du personnel se sont transformĂ©s C’est le moment de passer Ă  l’énergie positive. en dĂ©partements de gestion des ressources humaines. Or, derriĂšre ce Votre libertĂ©, votre voix titre ronflant se cache trop souvent une gestion erratique Ă  coup de tableaux Excel, totalement dĂ©shumanisĂ©e. La CGSLB prĂ©tend que les travailleurs font partie du capital de l’entreprise et qu’il appartient Ă  l’employeur de gĂ©rer l’entreprise dans l’intĂ©rĂȘt des travailleurs et des actionnaires. La formation continue des travailleurs est trop souvent nĂ©gligĂ©e alors qu’elle se rĂ©vĂšle indispensable pour accompagner la numĂ©risation de l’économie.

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CONSULTATION STRATÉGIQUE La CGSLB revendique depuis les annĂ©es ’60 du siĂšcle passĂ© un droit de regard des travailleurs dans les comptes qui va plus loin que les compĂ©tences actuelles du Conseil d’Entreprise. De plus, la CGSLB veut que les travailleurs soient avertis et consultĂ©s sur les dĂ©cisions stratĂ©giques de l’entreprise avant qu’elles ne soient prises. Voter CGSLB, c’est dĂ©fendre le maximum d’emplois pour garantir la qualitĂ© des conditions de travail et la continuation de l’entreprise.


ACTUALITÉ

Une sécurité sociale forte

Nous avons tous besoin de la solidarité

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ah ils ont l’air malin tous ceux qui voulaient nous obliger Ă  rĂ©aliser des Ă©conomies radicales dans la sĂ©curitĂ© sociale, tous ceux qui voulaient rĂ©duire les allocations de chĂŽmage, tous ceux toujours les mĂȘmes - qui freinaient des quatre fers pour ralentir la croissance du budget des soins de santĂ©. Aah ils ont l’air malin tous ceux qui restaient insensibles Ă  la dĂ©tresse du personnel des soins de santĂ© et des patients que nous sommes tous, maltraitĂ©s par un systĂšme de plus en plus dĂ©shumanisĂ©. La crise de la Covid-19 leur a montrĂ© que c’est la sĂ©curitĂ© sociale qui a sauvĂ© des vies, que c’est elle qui a empĂȘchĂ© l'effondrement de notre sociĂ©tĂ©, et que c'est la sĂ©curitĂ© sociale qui va contribuer Ă  relancer l’économie en maintenant des travailleurs compĂ©tents en service, en prĂ©servant le pouvoir d’achat de la population et donc la consommation intĂ©rieure. Sans ce prodigieux systĂšme de protection, pas de chĂŽmage temporaire Corona, pas de chĂŽmage temporaire Ă©conomique (pour les entreprises moins directement touchĂ©es), pas de prise en charge des frais mĂ©dicaux des patients infectĂ©s par le virus. La CGSLB s’est toujours battue pour le refinancement de la sĂ©curitĂ© sociale. Nous en avons tous besoin au long de notre vie pour nous protĂ©ger. La sĂ©curitĂ© sociale paie les soins de santĂ©, elle nous assure un revenu lorsque nous sommes malades et que nous ne pouvons aller travailler, elle paie les allocations de chĂŽmage lorsque nous avons Ă©tĂ© licenciĂ©, elle nous verse une pension pour que nous puissions profiter de la vie aprĂšs notre carriĂšre professionnelle. La sĂ©curitĂ© sociale nous

donne un coup de pouce en versant la prime de naissance et les allocations familiales

Pour une sécurité sociale plus forte, maintenant !

La sĂ©curitĂ© sociale c’est l’expression de la solidaritĂ© de tous les citoyens pour protĂ©ger chacun d’entre eux et surtout les plus faibles. Essentiellement constituĂ© C’est le moment de passer Ă  l’énergie positive. des allocations prĂ©levĂ©es sur les revenus du travail, son financement Ă©tait nettement devenu inVotre libertĂ©, votre voix suffisant, au point qu’une dotation de l’État (financĂ©e elle par les impĂŽts) doit ĂȘtre accordĂ©e chaque annĂ©e pour ramener l’équilibre. Ce systĂšme avait Ă©tĂ© remis en question par le gouvernement prĂ©cĂ©dent dans le cadre de sa politique de dĂ©mantĂšlement des acquis sociaux. La CGSLB a fait des propositions pour refinancer la sĂ©curitĂ© sociale. Pas en reculant l’ñge de la pension Ă  67 ans, pas en s’attaquant aux malades de courte et de longue durĂ©e, pas en rĂ©duisant les allocations de chĂŽmage comme l’a dĂ©cidĂ© le gouvernement prĂ©cĂ©dent, mais en faisant contribuer d’autres sources de revenus Ă  l’effort gĂ©nĂ©ral par un transfert de la fiscalitĂ© sur les revenus du travail vers les revenus du capital. Voter CGSLB, c’est aussi dĂ©fendre une vision moderne de la protection sociale pour le bien-ĂȘtre de tous.

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Baliser le télétravail

AprÚs l'urgence, il faut l'installer dans la durée

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e tĂ©lĂ©travail a Ă©tĂ© vivement encouragĂ© par les autoritĂ©s publiques pour rĂ©duire la dissĂ©mination du Coronavirus. À l’usage, il s’est imposĂ© de lui-mĂȘme. Quel avantage pour la mobilitĂ© ! Quel confort de vie pour chaque travailleur ou travailleuse ! Quelle augmentation de la productivitĂ© reconnaissent en privĂ© les employeurs. InstaurĂ© dans l’urgence, le tĂ©lĂ©travail doit maintenant ĂȘtre renĂ©gociĂ© pour s’installer dans la durĂ©e.

COMBIEN DE JOURS ? Les avantages du tĂ©lĂ©travail ne peuvent ĂȘtre rĂ©duits Ă  nĂ©ant par les inconvĂ©nients qu’il induit. Personne ne regrettera d’échapper aux files sur l’autoroute ou aux trains bondĂ©s qui restent bloquĂ©s en rase campagne sans chauffage en plein hiver. Le danger se situe dans l’isolement du travailleur privĂ© de contacts humains avec ses collĂšgues et son entreprise. Les travailleurs ont arrachĂ© leurs conquĂȘtes sociales en s’unissant au sein d’organisations syndicales. Seuls chez eux, ils sont plus susceptibles d’ĂȘtre mis sous pression par l’employeur. Selon le mĂ©tier, selon les contingences matĂ©rielles ou la nĂ©cessitĂ© d’interagir physiquement avec des collĂšgues, le nombre de jours de tĂ©lĂ©travail doit ĂȘtre nĂ©gociĂ© dans les organes de concertation de l’entreprise.

PARTICIPATION AUX FRAIS L’employeur effectuant des Ă©conomies sur les bĂątiments professionnels, il doit participer dans le coĂ»t de l’abonnement Ă  Internet, intervenir dans les frais de chauffage et dans l’achat d’un poste de travail comprenant une table et un siĂšge rĂ©pondant aux exigences ergonomiques.

Il est grand temps de mieux encadrer le télétravail !

C’est le moment de passer Ă  l’énergie positive.

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DROIT À LA DÉCONNEXION Votre libertĂ©, votre voix Si la productivitĂ© a augmentĂ©, c’est aussi parce que les travailleurs ont prestĂ© plus d’heures, par petites touches, sans s’en rendre compte. La CGSLB demande un vĂ©ritable droit Ă  la dĂ©connexion. Un travailleur ne peut pas se voir reprocher de ne pas avoir rĂ©pondu Ă  un coup de tĂ©lĂ©phone, rĂ©agi Ă  un e-mail ou pris part Ă  une vidĂ©oconfĂ©rence en dehors de ses heures normales de travail. Voter CGSLB, c’est privilĂ©gier un tĂ©lĂ©travail de qualitĂ©, sans perdre le lien avec ses collĂšgues. www.votez1.be

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ACTUALITÉ

La CGSLB prudemment optimiste sur les projets du gouvernement Tout accord de gouvernement est le rĂ©sultat de compromis entre les diffĂ©rents partis. Nous sommes satisfaits du ton constructif de la nouvelle majoritĂ©. De nombreuses opportunitĂ©s peuvent ĂȘtre crĂ©Ă©es pour dĂ©velopper une politique constructive et inclusive dans les annĂ©es Ă  venir.

L

a coalition Vivaldi annonce que les discussions avec les partenaires sociaux doivent ĂȘtre menĂ©es dans un dialogue constructif. Au Syndicat libĂ©ral, nous appelons la nouvelle Ă©quipe gouvernementale Ă  respecter cette ambition que le gouvernement Michel avait aussi affichĂ©e, sans jamais la respecter. Court passage en revue des mesures annoncĂ©es en attendant une analyse plus approfondie et des Ă©claircissements (notamment sur la pension Ă  1 500 euros). DES SERVICES DE SANTÉ ACCESSIBLES ET DE QUALITÉ Le gouvernement s’engage Ă  assurer un financement structurel suffisant et solidaire. En 2020, 402 millions d’euros seront affectĂ©s Ă  la crĂ©ation d’emplois, Ă  l’amĂ©lioration des conditions de travail du personnel de santĂ© et Ă  la formation des infirmiĂšres et infirmiers. Un budget rĂ©current de 600 millions d’euros servira Ă  augmenter les rĂ©munĂ©rations, Ă  rĂ©duire la charge de travail et Ă  organiser davantage de formation permanente. Un autre budget rĂ©current de 200 millions d’euros sera rĂ©servĂ© au financement des soins de santĂ© mentale. En 2021, une ligne budgĂ©taire distincte sera prĂ©vue en vue de prendre des mesures rapides pour remĂ©dier aux consĂ©quences de la crise de la Covid-19. La norme de croissance lĂ©gale sera dĂ©terminĂ©e sur la base des estimations techniques de l’INAMI.

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À partir de 2022, la norme de croissance lĂ©gale sera fixĂ©e Ă  2,5 % dans l’objectif gĂ©nĂ©ral d’amĂ©liorer l’efficacitĂ© et la qualitĂ© de nos soins. ParallĂšlement le gouvernement s’attaquera aux phĂ©nomĂšnes de surconsommation de certains soins de santĂ©. FINANCEMENT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE Nos dirigeants se sont enfin rendu compte qu’une dotation d’équilibre structurelle est indispensable pour garantir le financement de notre sĂ©curitĂ© sociale. Elle sera donc renouvelĂ©e pour une durĂ©e indĂ©terminĂ©e ! Le gouvernement entend s’attaquer aux grandes diffĂ©rences entre les systĂšmes de sĂ©curitĂ© sociale en harmonisant les statuts de salariĂ©, d’indĂ©pendant et de fonctionnaire dans le respect des droits acquis. Il renforcera la lutte contre la fraude sociale dans les rĂ©gimes de prestations et contre le travail au noir Ă  travers l’action de l’inspection sociale et l’auditorat du travail. Au niveau europĂ©en, il investira activement dans le dĂ©veloppement de l’AutoritĂ© europĂ©enne du travail. DE MEILLEURES FINS DE CARRIÈRES Le gouvernement souhaite relever le dĂ©fi de l’augmentation des dĂ©penses liĂ©es au vieillissement de la population en augmentant le taux d’activitĂ© et le taux d’emploi des travailleurs ĂągĂ©s. Il veut augmenter la durĂ©e effective de la carriĂšre par le biais : ‱ de la pension Ă  temps partiel ; ‱ des fins de carriĂšre adoucies ; ‱ de la formation et de la rĂ©orientation tout au long de la carriĂšre ; ‱ du transfert de savoir-faire entre les gĂ©nĂ©rations de salariĂ©s.

LA PENSION À 1 500 EUROS La pension minimum sera progressivement relevĂ©e (carriĂšre complĂšte et incomplĂšte) vers 1 500 euros net pour une carriĂšre complĂšte. En cas de carriĂšre incomplĂšte, ce montant sera rĂ©duit au prorata de l’écart entre la carriĂšre et 45 annĂ©es. Les autres retraitĂ©s ne seront pas oubliĂ©s, le taux de remplacement (rapport entre les salaires et la pension) sera amĂ©liorĂ©. L’AVENIR DES PENSIONS La ministre des Pensions devra soumettre, d’ici le 1er septembre 2021, Ă  ses collĂšgues une proposition concrĂšte de rĂ©forme pour rendre les rĂ©gimes de pension payables. Pour les futurs retraitĂ©s, outre une durĂ©e de carriĂšre minimale de 30 ans pour la pension minimum, une condition d’emploi effectif d’une taille encore Ă  dĂ©terminer ou une mesure Ă©quivalente sera introduite. Les droits acquis des retraitĂ©s actuels seront prĂ©servĂ©s. INCLUSION SOCIALE La lutte contre l’exclusion sociale se verra attribuer de nouveaux moyens et les minima sociaux seront relevĂ©s pour atteindre le seuil de pauvretĂ©. Le gouvernement encouragera les CPAS Ă  prĂ©voir un soutien financier supplĂ©mentaire pour les mĂ©nages dont les revenus sont insuffisants, qu’il s’agisse de revenus provenant d’aide sociale, d’allocations ou d’un emploi. Le soutien financier supplĂ©mentaire prĂ©suppose la participation Ă  un trajet d’activation sur mesure.


ACTUALITÉ

Travailler plus pour gagner plus Le prochain gouvernement entend faire de la Belgique un pays solidaire, prospĂšre, sĂ»r et durable. Un vrai programme de syndicaliste. Sur papier les rĂ©formes envisagĂ©es vont dans le bon sens. Aucune allusion n’est toutefois faite Ă  la rĂ©forme de la loi de 96 sur la norme salariale.

de longues pĂ©riodes de contrats journaliers successifs (avec le mĂȘme utilisateur). L'utilisation abusive et excessive de ces contrats sera combattue, en concertation avec les partenaires sociaux interprofessionnels et sectoriels. Concernant le travail associatif, un nouveau rĂšglement sera introduit, en concertation avec les secteurs concernĂ©s, qui entrera en vigueur au 1er janvier 2021.

Les investissements publics passeront de 2,6 % à 4 % du PIB d’ici 2030. De quoi achever de grands chantiers comme celui du RER ?

TAUX D’EMPLOI PremiĂšre ambition : mener une politique de relance dont l’objectif est de faire monter le taux d’emploi Ă  80 %. Pour le moment, il se situe Ă  69,6 % selon Statbel dans la tranche des personnes en Ăąge de travailler, c’est-Ă -dire de 20 Ă  64 ans. Les investissements publics passeront de 2,6 % Ă  4 % du PIB d’ici 2030. Des mesures fiscale et parafiscale seront prises pour augmenter le salaire net des travailleurs. Mauvais point, et bien que cela ne soit pas explicitement mentionnĂ©, on peut supposer qu'il n'y aura pas de modification de la loi du 26 juillet 1996 sur la promotion de l'emploi et la sauvegarde prĂ©ventive de la compĂ©titivitĂ© (= loi sur la norme salariale). FORMATION DES TRAVAILLEURS Le gouvernement indique vouloir investir, en concertation avec les partenaires sociaux et les entitĂ©s fĂ©dĂ©rĂ©es, dans l’enseignement et la formation des travailleurs tout au long de leur carriĂšre. Le gouvernement annonce qu’un « compte formation individuel » sera introduit afin de prĂ©-

parer au mieux les travailleurs aux Ă©volutions du marchĂ© du travail. L’objectif est de donner droit Ă  chaque ETP Ă  cinq jours de formation (ou le nombre d’heures qui y correspond) par an en moyenne au niveau interprofessionnel. L’ambition est d’obtenir un droit individuel Ă  la formation pour chaque travailleur d’ici la fin de la lĂ©gislature. FORMES ATYPIQUES DE TRAVAIL Les diffĂ©rentes formes de contrats sur notre marchĂ© du travail seront Ă©valuĂ©es. Leur place dans le tissu socio-Ă©conomique sera examinĂ©e, ainsi que leur impact sur les revenus et la sĂ©curitĂ© de l'emploi. Le gouvernement indique qu’il accordera une attention particuliĂšre aux personnes actives de maniĂšre structurelle dans l’économie de plateforme afin de leur offrir de bonnes conditions de travail et une meilleure protection sociale. Le gouvernement souhaite lutter contre le phĂ©nomĂšne des faux indĂ©pendants et des faux salariĂ©s. Le gouvernement veut Ă©viter que les travailleurs intĂ©rimaires soient dĂ©pendants pendant

TEMPS DE TRAVAIL Le gouvernement fixera, en consultation avec les partenaires sociaux, les conditions dans lesquelles des dĂ©rogations Ă  la durĂ©e normale du travail et au temps de travail peuvent ĂȘtre introduites pour les entreprises disposant d'une dĂ©lĂ©gation syndicale ou organisant des Ă©lections sociales, et ce dans le respect de la lĂ©gislation sur le temps de travail. Les partenaires sociaux sont chargĂ©s de rendre l'Ă©pargne-carriĂšre accessible Ă  chaque travailleur au niveau du secteur ou de l'entreprise. RÉFORME FISCALE Bien que les dĂ©tails concrets n'aient pas encore Ă©tĂ© Ă©laborĂ©s, certains principes directeurs sont mentionnĂ©s dans l'accord de gouvernement. La charge sur le travail sera encore rĂ©duite, tant pour les salariĂ©s que pour les fonctionnaires et les indĂ©pendants. Une contribution Ă©quitable sera recherchĂ©e auprĂšs de ceux qui ont la plus grande capacitĂ© contributive, tout en respectant l'esprit d'entreprise. GÉNÉRALISATION DU 2E PILIER DE PENSION L'accord gouvernemental vise Ă  gĂ©nĂ©raliser davantage la pension complĂ©mentaire qui devra garantir un meilleur rendement, ainsi qu'une Ă©cologisation du capital investi dans ce deuxiĂšme pilier.

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ACTUALITÉ

Sauvons notre sĂ©curitĂ© sociale Rouges, verts, bleus, Ă  la veille des Ă©lections sociales nous sommes tous et toutes d’accord sur un point. Il faut sauver la sĂ©curitĂ© sociale, contre vents et marĂ©es ! Des centaines de militants syndicaux se sont rĂ©unis partout dans le pays le 28 septembre pour envoyer un signal fort aux employeurs et au futur gouvernement.

Photo : Marc SMITS

bauche rĂ©duites Ă  zĂ©ro. La pauvretĂ©, elle s’est encore aggravĂ©e. Notre sociĂ©tĂ©, encore plus en pĂ©riode de crise, a besoin d’une sĂ©curitĂ© sociale forte au niveau national. La crise sanitaire a rĂ©vĂ©lĂ© les inĂ©galitĂ©s toujours plus grandes, elle a rĂ©vĂ©lĂ© aussi les limites de notre systĂšme de sĂ©curitĂ© sociale et son sous-financement.

Sous la pluie et dans le vent, la concentration de Bruxelles avait été volontairement limitée à 400 personnes.

L

a crise a encore plus rĂ©vĂ©lĂ© ce que nous rĂ©pĂ©tons depuis des dĂ©cennies : la sĂ©curitĂ© sociale, nous concerne toutes et tous, travailleurs et employeurs. C’est la sĂ©curitĂ© sociale qui a payĂ© les allocations de chĂŽmage temporaire pour permettre aux entreprises de conserver un personnel qualifiĂ© et aux travailleurs de garder leur emploi et un revenu en attendant la reprise. C’est la sĂ©curitĂ© sociale qui paie les mĂ©dicaments et les sĂ©jours Ă  l’hĂŽpital des malade atteints par la Covid-19.

dossiers qui ne doivent pas ĂȘtre liĂ©s. Nous voulons dĂ©cider maintenant, comme la loi le prĂ©voit, de la rĂ©partition de l’enveloppe bien-ĂȘtre. Nous voulons dĂ©cider entre partenaires sociaux quelles allocations seront prioritairement augmentĂ©es. Nous voulons sortir de la pauvretĂ© les pensionnĂ©s, les chĂŽmeurs , les malades
 qui touchent les allocations les plus basses. Personne n’est Ă  l’abri d’un coup dur. Chacun et chacune d’entre nous doit pouvoir compter sur la solidaritĂ© de tous les autres.

RÉPARTIR TOUT DE SUITE L’autre virus qu’il faut combattre, c’est la pauvretĂ© ! L’élĂ©ment dĂ©clencheur de la mobilisation du 28 septembre est un blocage qui nous avait dĂ©jĂ  fort Ă©nervĂ©s il y a deux ans. Les patrons veulent utiliser la rĂ©partition de l’enveloppe bien-ĂȘtre en faveur des allocations sociales les plus basses comme monnaie d’échange dans les nĂ©gociations de l’accord interprofessionnel 2021/2022. Ce sont deux

CREUSEMENT DES INÉGALITÉS Ces derniers mois ont Ă©tĂ© particuliĂšrement pĂ©nibles
 Au plus fort de la pandĂ©mie, certains ont dĂ» travailler en premiĂšre ligne avec tous les risques de contamination, d’autres ont Ă©tĂ© mis en chĂŽmage temporaire et ont vu leurs revenus sĂ©rieusement amputĂ©s, d’autres encore ont tĂ©lĂ©travaillĂ©. Les demandeurs d’emploi n’ont pas non plus Ă©tĂ© Ă©pargnĂ©s, en voyant leurs perspectives d’em-

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TROU CREUSÉ Le « trou de la SÉCU » est le rĂ©sultat de dĂ©cisions politiques qui ont assĂ©chĂ© ses recettes : le tax shift, les flexi-jobs, les formes alternatives de rĂ©munĂ©ration
 tout cela ce sont des rentrĂ©es Ă©normes perdues pour la sĂ©curitĂ© sociale. 75 ans aprĂšs sa crĂ©ation, la sĂ©curitĂ© sociale a Ă©largi ses domaines d’intervention et c’est pour cette raison qu’elle a besoin d’ĂȘtre refinancĂ©e. Les revenus du travail ne peuvent plus ĂȘtre les seuls Ă  alimenter les caisses. Les revenus du capital doivent contribuer Ă  l’effort commun. Nous comptons sur la future majoritĂ© au gouvernement pour qu’elle entende ce message que nous portons ensemble FGTB-CSC-CGSLB. ATTITUDE RESPONSABLE Notre sĂ©curitĂ© sociale sera plus forte si les employeurs adoptent une attitude plus responsable. Le chantage n’a pas sa place face aux urgences sociales ! Dans quelques mois, nous dĂ©marrerons les nĂ©gociations de l’AIP, ce sont lĂ  des nĂ©gociations importantes pour le pouvoir d’achat, notamment
 Mais l’urgence sociale, elle est lĂ , et c’est aujourd’hui qu’il faut prendre les bonnes dĂ©cisions ! Le 28 septembre, les mesures sanitaires nous ont contraints Ă  limiter la mobilisation Ă  quelques centaines de personnes par ville. MĂȘme Ă  si peu, mĂȘme sous la pluie et dans le vent ensemble, FGTB-CSC-CGSLB, nous avons fait beaucoup de bruit !


ACTUALITÉ

ChĂŽmage temporaire et impĂŽts

C

es derniers mois, la crise du coronavirus a engendrĂ© une croissance du chĂŽmage temporaire. De nombreuses mesures ont Ă©tĂ© prises pour rendre le systĂšme plus flexible. Quel en est l’impact fiscal Ă  long terme pour les chĂŽmeurs temporaires ? Les allocations obtenues lors d’une pĂ©riode de chĂŽmage temporaire sont soumises Ă  l'impĂŽt. Si vous en avez touchĂ© pendant quelques mois seulement, cela aura trĂšs certainement un impact sur l'impĂŽt final. ALLOCATIONS LÉGALES DE CHÔMAGE TEMPORAIRE ET PRÉCOMPTE PROFESSIONNEL En cas de chĂŽmage temporaire, vous recevez une allocation de l’ONEM dont le montant Ă©quivaut, jusqu’à la fin de l’annĂ©e, Ă  70 % de votre salaire brut mensuel, plafonnĂ© Ă  2 754,76 € par mois. Pour chaque jour de chĂŽmage (au cas oĂč vous avez Ă©tĂ© mis en chĂŽmage temporaire pour force majeure pour cause de Covid-19), vous recevez en outre un supplĂ©ment d'au moins 5,63 €, et ce, quelle que soit votre situation familiale. Parfois, l'employeur ou le secteur verse aussi un complĂ©ment Ă  cette allocation de chĂŽmage sur base volontaire. Ces allocations et supplĂ©ments s'inscrivant dans le cadre du chĂŽmage temporaire sont soumis, tout comme le salaire normal, Ă  un prĂ©compte professionnel qui s’élĂšve Ă  26,75 %. Depuis le mois de mai et jusque fin 2020, une rĂ©duction temporaire de ce prĂ©compte jusqu'Ă  15 % est appliquĂ©e. Cette rĂ©duction n’est pas limitĂ©e aux bĂ©nĂ©ficiaires du chĂŽmage temporaire corona mais Ă©galement aux autres situations de chĂŽmage temporaire (pour force majeure, raisons Ă©conomiques, intempĂ©ries, etc.). En revanche, les complĂ©ments extra-lĂ©gaux accordĂ©s par un employeur ou un fonds continuent Ă  ĂȘtre soumis Ă  un prĂ©compte professionnel de 26,75 %. AI-JE DROIT À UNE RÉDUCTION D’IMPÔT ? Si les chĂŽmeurs, tout comme les pensionnĂ©s, malades, invalides peuvent bĂ©nĂ©ficier d’une rĂ©duction d’impĂŽt, il faut bien dire que les chĂŽmeurs sont les plus dĂ©favorisĂ©s. Calculer une rĂ©duction d’impĂŽt est un exercice relativement technique. Celle-ci est constituĂ©e d'une rĂ©duction de base d'une part et Ă©ventuellement d'une rĂ©duction supplĂ©mentaire d'autre part. Les chĂŽmeurs temporaires n’ont pas droit Ă  cette derniĂšre.

Pour les personnes bĂ©nĂ©ficiant d’indemnitĂ©s de maladie ou d'invaliditĂ©, la rĂ©duction d'impĂŽt se monte Ă  2 453 € par an. Celle des pensionnĂ©s est de 2 205 € par an, alors que les chĂŽmeurs doivent ‘se contenter’ d’une rĂ©duction de 1828,41 €. La rĂ©duction de base est de plus dĂ©gressive en fonction de vos autres revenus. Si votre allocation de chĂŽmage et votre indemnitĂ© complĂ©mentaire ne constituent qu’une petite partie de votre revenu imposable total, la rĂ©duction d’impĂŽt sera trĂšs limitĂ©e, voire nulle. De plus, lorsque le revenu imposable du chĂŽmeur est d’au moins 29 600 €, il ne peut plus bĂ©nĂ©ficier d’une rĂ©duction d’impĂŽt. DOIS-JE PAYER UN SUPPLÉMENT D’IMPÔT ? Comme dĂ©jĂ  signalĂ©, le prĂ©compte professionnel a Ă©tĂ© allĂ©gĂ© pour les travailleurs en chĂŽmage temporaire et est passĂ© depuis mai 2020 de 26,75 % Ă  15 %. L’objectif de cette diminution de retenue de prĂ©compte est de coller le plus possible Ă  la situation fiscale finale des bĂ©nĂ©ficiaires et de permettre ainsi un revenu disponible lĂ©gĂšrement supĂ©rieur Ă  celui dont les familles auraient dĂ» disposer, pour compenser quelque peu la perte de revenu subie. Le prĂ©compte professionnel ne dit rien sur l’impĂŽt final. Les allocations de chĂŽmage temporaire (versĂ©es par l'ONEM) et les supplĂ©ments payĂ©s par l'employeur sont imposĂ©s dans le cadre de l'impĂŽt final comme un salaire normal. Tous les montants

que le chĂŽmeur temporaire perçoit doivent ĂȘtre additionnĂ©s Ă  son salaire ‘normal’ et aux autres avantages perçus et ils sont imposĂ©s au taux d’imposition normal progressif. Il a Ă©ventuellement droit Ă  une rĂ©duction d’impĂŽt (voir prĂ©cĂ©demment dans le texte). AVANTAGEUX ? Pour bon nombre de travailleurs, cette baisse du prĂ©compte professionnel est une bonne chose. En effet, Ă©tant donnĂ© que le calcul de l'impĂŽt des personnes physiques se fait selon des barĂšmes progressifs, le gouvernement a voulu diminuer ce taux de prĂ©compte afin d’éviter que certains travailleurs ne paient un prĂ©compte professionnel plus Ă©levĂ© que l’impĂŽt final sur leurs revenus, impĂŽt qu’ils n’auraient alors retouchĂ©, au plus tĂŽt, qu’en 2021. Toutefois, si vous faites partie d’une catĂ©gorie de revenu supĂ©rieure, il se peut que le prĂ©compte retenu soit trop faible, et ceci sera notamment le cas lorsque votre pĂ©riode de chĂŽmage temporaire a Ă©tĂ© de (trĂšs) courte durĂ©e (1 ou 2 mois). Vous aurez alors un complĂ©ment d’impĂŽt Ă  payer. Si vous craignez une rĂ©gularisation importante, il est possible de demander Ă  votre employeur d’effectuer des retenues complĂ©mentaires de prĂ©compte professionnel, de façon volontaire. Martien Van Oyen

ChĂŽmage temporaire pour les parents en cas de fermeture d’école ou de crĂšche

Q

ue faire si l’école ou la crĂšche de votre enfant est fermĂ©e Ă  cause du coronavirus ? C’est une situation qui risque d’ĂȘtre un vĂ©ritable casse-tĂȘte pour de nombreux parents vu l’augmentation du nombre de cas positifs. En effet, il faut dans ce cas trouver une solution de garde du jour au lendemain. Comme alternative au congĂ© parental corona, un Ă©largissement du chĂŽmage temporaire pour force majeure a Ă©tĂ© approuvĂ©. Sur prĂ©sentation d’une attestation spĂ©cifique de quarantaine de la crĂšche, l'Ă©cole ou le centre d'accueil qui confirme la fermeture de l'institution, les parents peuvent bĂ©nĂ©fi-

cier du chĂŽmage temporaire Corona lorsque l’enfant ne peut ĂȘtre gardĂ© ailleurs qu’à la maison. Vous devez remettre l’attestation de quarantaine de l’école ou de la crĂšche Ă  votre employeur. De cette maniĂšre, vous pourrez bĂ©nĂ©ficier d’allocations de chĂŽmage couvrant la pĂ©riode de fermeture. Ce systĂšme entrerait en vigueur au 1er octobre avec effet rĂ©troactif. Le cadre rĂ©glementaire est en train d’ĂȘtre adaptĂ© pour que les parents concernĂ©s puissent bĂ©nĂ©ficier de cette forme de chĂŽmage temporaire. Attention ! Tout ce qui a Ă©tĂ© expliquĂ© ci-dessus doit encore ĂȘtre publiĂ© au Moniteur belge.

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JOURNÉE D'ÉTUDE

Dangers et opportunitĂ©s de la numĂ©risation de l’économie AprĂšs avoir sĂ©duit les travailleurs en les dĂ©chargeant de tĂąches fastidieuses, la digitalisation leur fait craindre de perdre leur emploi. Les nouveaux postes de travail seront-ils aussi nombreux et intĂ©ressants que ceux qui disparaissent ? Les travailleurs sont-ils formĂ©s pour maĂźtriser les nouvelles technologies ? Optimistes et pessimistes en ont dĂ©battu. La CGSLB se place du cĂŽtĂ© des premiers, sans naĂŻvetĂ©.

L

a CGSLB a organisĂ©, le 25 septembre, une journĂ©e de rĂ©flexion sur la numĂ©risation de l’économie. Peu de monde dans la salle pour respecter les mesures de distanciation, juste quelques invitĂ©s de marque et des dĂ©lĂ©guĂ©s et qui, forts des expĂ©riences vĂ©cues dans leur entreprise, ont rĂ©pondu Ă  des questions et posĂ© celles qui les tarabustent au moyen d’une application. Eh oui, mĂȘme les journĂ©es d’étude syndicales succombent aux charmes des nouvelles technologies. Notre Service d’étude a effectuĂ© une analyse minutieuse de la littĂ©rature scientifique sur la digitalisation. Afin d’avoir une vision plus claire de la situation dans le monde du travail, nous avons menĂ© nous-mĂȘme une enquĂȘte Ă  grande Ă©chelle auprĂšs d’un Ă©chantillon reprĂ©sentatif d’affiliĂ©s et de dĂ©lĂ©guĂ©s de la CGSLB. Nous avons ensuite formulĂ© des propositions politiques concrĂštes pour orienter la transition digitale dans la bonne direction. INTERVENTION SYNDICALE La plupart des participants sont arrivĂ©s dans la salle avec un a priori assez nĂ©gatif sur l’impact de la numĂ©risation sur l’emploi. Au fil des interventions, ils ont probablement reconsidĂ©rĂ© leur opinion. Comme le rĂ©sumait le PrĂ©sident Mario Coppens, « la numĂ©risation ne mĂšnera pas nĂ©cessairement Ă  des pertes massives d’emplois ni Ă  une dĂ©gradation des conditions de travail. En tant que syndicalistes

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libĂ©raux, nous sommes des optimistes, nous estimons que la digitalisation offre des opportunitĂ©s Ă  tout le monde. J’ai retenu de cette journĂ©e que le scĂ©nario idĂ©al serait le suivant : les entreprises deviendront plus productives, les prix baissent, et plus d’emplois seront crĂ©Ă©s. VoilĂ  pourquoi, nous sommes optimistes sans toutefois verser dans la naĂŻvetĂ©. Les grandes entreprises vont devenir plus puissantes Ă  un moment oĂč de nombreux travailleurs risquent d’ĂȘtre mis sur la touche. C’est pourquoi il est vraiment important que tant le gouvernement que les partenaires sociaux veillent Ă  ce que des mesures politiques adĂ©quates soient prises. ‱ Investir davantage dans les formations pour que ceux dont l’emploi est menacĂ© puissent acquĂ©rir les compĂ©tences pour Ă©voluer avec leurs mĂ©tiers, voire en changer, ‱ Accorder une partie Ă©quitable des gains de productivitĂ© aux travailleurs. VoilĂ  deux appels que nous lançons. C’est Ă  ces conditions que la numĂ©risation aura un impact positif sur l’économie et sur les citoyens. ORIENTER LES EFFETS POSITIFS Dans la pratique, le cercle vertueux dĂ©crit ci-dessus ne s’enclenche pas. Non seulement la croissance de la productivitĂ© en Belgique est Ă  un niveau historiquement bas, mais le manque de concurrence et la crise sanitaire amĂšnent les entreprises Ă  utiliser principalement les effets positifs de la digitalisation pour augmenter leurs marges bĂ©nĂ©ficiaires Ă  l’avenir. VoilĂ  pourquoi le Syndicat libĂ©ral demande notamment : ‱ Une augmentation structurelle des investissements publics afin de lancer la reprise Ă©conomique aprĂšs la crise sanitaire et de renforcer la croissance de la productivitĂ©. ‱ La mise en place d'un systĂšme de liaison Ă  la numĂ©risation dans le cadre de la loi du 26 juillet 1996 sur la compĂ©titivitĂ©, selon lequel les travailleurs des secteurs et des entreprises Ă  forte productivitĂ© se voient attribuer une part Ă©quitable des bĂ©nĂ©fices sous forme d’augmentations salariales structurelles en plus de la marge salariale. ‱ L’introduction d’une ACCIS (Assiette commune consolidĂ©e pour l’impĂŽt des sociĂ©tĂ©s) et d’une taxe sur les services digitaux au niveau


JOURNÉE D'ÉTUDE

de l’UE doivent garantir que les entreprises (multinationales) paient l’impĂŽt des sociĂ©tĂ©s de façon juste. PERTES ET GAINS D’EMPLOIS Des recherches menĂ©es par l’OCDE et McKinsey montrent que 14 Ă  23 % des emplois en Belgique peuvent ĂȘtre automatisĂ©s Ă  terme, et que pour 32 Ă  15 % des emplois, plus de la

moitiĂ© des tĂąches peuvent ĂȘtre automatisĂ©es. Toutefois, de nouveaux emplois seront Ă©galement crĂ©es. Selon McKinsey, 15 % des emplois en Belgique disparaĂźtraient d’ici 2030, mais de nouveaux emplois (16 %) seraient Ă©galement crĂ©es, dont 6 % de nouveaux emplois stimulĂ©s par les nouvelles technologies. Les 10 % restants sont des emplois crĂ©Ă©s grĂące aux effets d’entraĂźnement favorables.

Dans le contexte de la crise du coronavirus, c'est peut-ĂȘtre trop optimiste, mais il devrait ĂȘtre possible de pourvoir les nouveaux emplois. Il s’agit en effet souvent de profils techniques pour lesquels il y a dĂ©jĂ  un manque. https://www.cgslb.be/sites/default/files/ aclvb/Documenten/Dossiers/digitalisation/ brochure_digitalisation.pdf

NICOLAS VAN ZEEBROECK

Un autre optimiste Le Service d’étude avait invitĂ© Nicolas Van Zeebroeck, professeur d’économie numĂ©rique Ă  la Solvay Brussels School.

gence que possible et accompagner le changement. Il y a moyen de rendre le travail plus humain ».

Son optimisme a déteint sur notre président.

L : Quels sont les mĂ©tiers les plus menacĂ©s ? « Le travail routinier qui contient des tĂąches rĂ©pĂ©titives rĂ©alisables par des machines de plus en plus performantes est plus impactĂ© par la numĂ©risation. Le travail sur mesure qui nĂ©cessite des capacitĂ©s d’adaptation est encore hors de portĂ©e des machines pour quelque temps ».

L : Les travailleurs ont peur de la digitalisation, peur de perdre leur emploi. « Nous ne pourrons pas empĂȘcher le monde de changer. Il faut donc investir dans la formation des travailleurs tout au long de leur vie et de leur carriĂšre. Il faut accueillir les nouvelles technologies avec autant d’intelli-

L : Une entreprise doit-elle absolument se digitaliser pour survivre ? « La seule solution n’est pas la fuite en avant. Elle peut aussi se positionner dans une niche de marchĂ© qui a justement besoin de qualitĂ©s relationnelles, de moins de technologies mais il faut accepter que c’est un repli et que le gros du marchĂ© va Ă©voluer vers la digitalisation. Pour se prĂ©parer Ă  l’avenir, mieux vaut intĂ©grer la digitalisation ».

Respect de la vie privée sur le lieu de travail

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illem Debeuckelaere, professeur invitĂ© Ă  l’UGent et ancien prĂ©sident de la Commission de la vie privĂ©e a soulignĂ© Ă  quel point la numĂ©risation fait courir des risques au respect de la vie privĂ©e dans les relations de travail. De nombreuses rĂ©glementations europĂ©ennes et belges ont pour objet de prĂ©server un certain respect de nos donnĂ©es personnelles et de notre vie privĂ©s, y compris sur les lieux de travail. S’y ajoutent les CCT 38 (concernant le recrutement et la sĂ©lection de travailleurs), 68 (concernant la surveillance par camĂ©ra sur les lieux de travail) et 81 (re-

lative Ă  la protection de la vie privĂ©e des travailleurs Ă  l'Ă©gard du contrĂŽle des donnĂ©es de communication Ă©lectroniques en rĂ©seau). Willem Debeuckelaere a alertĂ© le CNT sur la nĂ©cessitĂ© d’actualiser cette derniĂšre en raison de l’évolution des technologies et de l’apparition du RGPD. «Le RĂšglement gĂ©nĂ©ral pour la Protection des DonnĂ©es est un texte gĂ©nĂ©rique que les employeurs et les travailleurs et leurs syndicats doivent adapter au monde du travail, notamment en concluant des CCT d’entreprise ou sectorielles.» Le professeur prend pour exemple le fait que le RGPD consacre le principe qu’il y a un responsable pour le trai-

tement des donnĂ©es personnelles. «En pratique j’entends que beaucoup pensent qu’il doit s’agir de l’employeur. Or, moi je dis que la protection des donnĂ©es personnelles est une responsabilitĂ© partagĂ©e entre l’employeur et les travailleurs qui peuvent en rĂ©gler les dĂ©tails prĂ©cis par voie de CCT.» Le consentement est Ă©galement un Ă©lĂ©ment essentiel en matiĂšre de RGPD. «Dans les faits, je constate une tendance Ă  imposer ce consentement individuel dans les contrats de travail. Le consentement aurait bien plus de valeur s’il Ă©tait collectif, nĂ©gociĂ© par les syndicats», ajoute Willem Debeuckelaere.

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TRIBUNAL DU TRAVAIL

Élections sociales

Prochaines Ă©tapes importantes de la procĂ©dure Les listes de candidats sont dĂ©sormais connues. Il est temps maintenant d’aborder les autres Ă©tapes importantes de la procĂ©dure des Ă©lections sociales : la composition des collĂšges Ă©lectoraux et des bureaux de vote, le vote Ă©lectronique ou le vote par correspondance et le toilettage des listes.

COLLÈGES ÉLECTORAUX Un collĂšge Ă©lectoral se constitue de l’ensemble des Ă©lecteurs qui appartiennent Ă  une mĂȘme catĂ©gorie et sont inscrits sur une mĂȘme liste d’électeurs. Des collĂšges Ă©lectoraux particuliers sont composĂ©s pour les ouvriers et les employĂ©s lorsque le nombre d’employĂ©s dans une entreprise qui occupe principalement des ouvriers est au moins Ă©gal Ă  25. Mutatis mutandis, ce principe s’applique aux entreprises qui occupent principalement des employĂ©s lorsque le nombre d’ouvriers est au moins Ă©gal Ă  25. Un collĂšge Ă©lectoral distinct est Ă©galement composĂ© pour les jeunes travailleurs (moins de 25 ans), si l’entreprise occupe au moins 25 jeunes travailleurs. Pour l’élection du Conseil d’Entreprise – et donc pas pour celle du ComitĂ© pour la PrĂ©vention et la Protection au Travail – un collĂšge Ă©lectoral distinct est composĂ© des cadres pour autant qu’ils soient au moins 15 dans l’entreprise. En rĂ©sumĂ©, on peut constituer un maximum de 3 collĂšges Ă©lectoraux pour le CPPT, et un maximum de 4 collĂšges Ă©lectoraux pour le CE. La rĂ©glementation sur les collĂšges Ă©lectoraux distincts doit ĂȘtre strictement respectĂ©e. Le Tribunal du Travail de LiĂšge a dĂ©clarĂ© les Ă©lections nulles dans une entreprise oĂč deux collĂšges Ă©lectoraux distincts avaient Ă©tĂ© instituĂ©s, avec l’accord de tous les dĂ©lĂ©guĂ©s syndicaux, alors qu’elle ne comptait que 54 ouvriers et moins de 25 employĂ©s. Selon le Tribunal du Travail, le vote sĂ©parĂ© aurait influencĂ© le rĂ©-

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sultat des Ă©lections (Trib. du travail de LiĂšge, 30.06.2000).

ne peuvent ĂȘtre prĂ©sents sur les listes de candidats.

BUREAUX ÉLECTORAUX Les travailleurs votent dans un bureau Ă©lectoral. Par collĂšge Ă©lectoral il faut installer au moins un bureau Ă©lectoral. Celui-ci se compose d’un prĂ©sident, d’un secrĂ©taire, de 4 assesseurs et Ă©ventuellement de tĂ©moins.

LES TÉMOINS Enfin, Ă  X+70, les tĂ©moins et leurs supplĂ©ants sont dĂ©signĂ©s par les organisations reprĂ©sentatives concernĂ©es. Il n’est pas nĂ©cessaire que les tĂ©moins appartiennent Ă  la catĂ©gorie de travailleurs pour laquelle ils se prĂ©sentent comme tĂ©moins. Toutefois seuls les travailleurs de l’entreprise peuvent ĂȘtre tĂ©moins. Donc les tĂ©moins qui appartiennent Ă  une autre catĂ©gorie de travailleurs, peuvent solliciter la suspension des Ă©lections le temps nĂ©cessaire pour aller eux-mĂȘmes voter.

À X+40, les prĂ©sidents des bureaux Ă©lectoraux et leurs supplĂ©ants sont dĂ©signĂ©s par le Conseil d’Entreprise, le ComitĂ©, ou Ă  dĂ©faut par l’employeur en accord avec la DĂ©lĂ©gation syndicale ou Ă  dĂ©faut de DS, par l’employeur en accord avec les organisations reprĂ©sentatives des travailleurs. À X+54 au plus tard, tous les membres des bureaux Ă©lectoraux sont dĂ©signĂ©s. Il s’agit du secrĂ©taire ainsi que le secrĂ©taire supplĂ©ant et les 4 assesseurs. La composition des bureaux Ă©lectoraux n’est pas qu’une formalitĂ©. En l’espĂšce, il s’agissait d’une entreprise qui avait installĂ© un « bureau Ă©lectoral volant » composĂ© d’un prĂ©sident, sans assesseurs. Les Ă©lections ont Ă©tĂ© purement et simplement annulĂ©es en raison de la composition incomplĂšte du bureau Ă©lectoral (Trib. du travail de LiĂšge, 30.06.1983). Contrairement au PrĂ©sident du bureau Ă©lectoral, les secrĂ©taires et les assesseurs doivent apparaĂźtre sur la liste Ă©lectorale de leur catĂ©gorie. Avec l’accord de la DĂ©lĂ©gation syndicale ou des organisations syndicales, il peut ĂȘtre dĂ©rogĂ© Ă  cette rĂšgle. Ils doivent faire partie des membres du personnel de l’entreprise et

Le tĂ©moin touche sa rĂ©munĂ©ration Ă  100 % mais il n’a toutefois pas droit Ă  la rĂ©munĂ©ration des heures supplĂ©mentaires correspondant Ă  sa prĂ©sence dans le bureau Ă©lectoral. Le travailleur dĂ©signĂ© comme tĂ©moin dĂ©fend les intĂ©rĂȘts de ses collĂšgues et/ ou de son syndicat pendant les opĂ©rations Ă©lectorales. Il n’est donc pas Ă  la disposition de son employeur (Cour du Travail d’Anvers, 10.04.2000). VOTE PAR CORRESPONDANCE ET VOTE ÉLECTRONIQUE Le vote par correspondance n’est admis que dans quatre cas de figure : ‱ en cas de dispersion considĂ©rable du personnel. Il est tout Ă  fait possible que les entreprises qui ont eu recours au tĂ©lĂ©travail pour lutter contre la propagation du coronavirus sur le lieu de travail envisagent le vote par correspondance; ‱ en cas de suspension de l’exĂ©cution du contrat de travail;


TRIBUNAL DU TRAVAIL

‱ en cas de travail de nuit pour autant : ‱ que le nombre de travailleurs occupĂ©s entre 20 h et 6 h le jour du vote ne dĂ©passe pas de 5 % le nombre de travailleurs occupĂ©s Ă  cette date ; et ‱ que le nombre de travailleurs occupĂ©s entre 20 h et 6 h le jour du vote ne soit pas supĂ©rieur Ă  15 ; ‱ lorsque les travailleurs ne travaillent pas pendant les heures d’ouverture des bureaux Ă©lectoraux, comme les travailleurs Ă  temps partiel et ceux occupĂ©s dans le cadre des nouveaux rĂšglements de travail. Le vote par correspondance exige l’accord de l’employeur et de tous les reprĂ©sentants des organisations qui ont prĂ©sentĂ© des candidats pour la catĂ©gorie de travailleurs en question, au plus tard 56 jours aprĂšs le jour de l’affichage de l’avis annonçant la date des Ă©lections, c’estĂ -dire Ă  X + 56. Cet accord doit ĂȘtre couchĂ© par Ă©crit ; un accord verbal n’est pas valable. Les entreprises qui ont acceptĂ© le vote par correspondance sur la base d’un accord verbal ont vu leurs Ă©lections annulĂ©es (Trib. du travail de Bruges, 26.06.1995). Le non-respect des formalitĂ©s du vote par correspondance, comme l’obligation d’un accord et les formalitĂ©s de convocation, ont abouti Ă  l’annulation de celles-ci (Trib. du travail de Turnhout, 02.07.2012). Outre le vote par correspondance, il est encore possible jusqu’au jour X+56 de conclure un accord sur le vote Ă©lectronique, depuis le poste de travail habituel, ou non. La dĂ©cision de procĂ©der au vote Ă©lectronique est prise moyennant un accord entre l’employeur et tous les reprĂ©sentants des organisations reprĂ©sentatives des travailleurs et des cadres qui ont prĂ©sentĂ© des candidats pour la catĂ©gorie de travailleurs concernĂ©e.

prise ou les intĂ©rimaires qui ne remplissent pas les conditions d’électorat peuvent ĂȘtre rayĂ©s des listes Ă©lectorales. Cette dĂ©cision de radiation est prise soit par le Conseil, soit par le ComitĂ©, Ă  l’unanimitĂ© des voix. À dĂ©faut de CE ou de CPPT cette dĂ©cision est prise par l’employeur avec l’accord de tous les membres de la DĂ©lĂ©gation syndicale. S’il n’y a pas d’organes de concertation dans l’entreprise, il ne peut ĂȘtre procĂ©dĂ© au toilettage des listes. Toutes les personnes qui figurent sur les listes Ă©lectorales dĂ©finitives (aprĂšs toilettage) peuvent donc voter.

TOILETTAGE DES LISTES ÉLECTORALES Le 13e jour prĂ©cĂ©dant le jour des Ă©lections (Y13), il faut vĂ©rifier les Ă©lĂ©ments suivants : ‱ si les travailleurs qui figurent sur les listes Ă©lectorales font encore partie du personnel de l’entreprise ; ‱ si les intĂ©rimaires qui sont occupĂ©s dans l’entreprise utilisatrice rĂ©pondent aux conditions d’électorat.

REMPLACEMENT DES CANDIDATS Un candidat qui figure sur la liste affichĂ©e Ă  X+56 peut ĂȘtre remplacĂ© jusqu’à la date X+76, uniquement dans les cas suivants : ‱ le dĂ©cĂšs d’un candidat ; ‱ la dĂ©mission d’un candidat de son emploi dans l’entreprise ; ‱ la dĂ©mission d’un candidat de l’organisation qui l’a prĂ©sentĂ© ; ‱ le changement de catĂ©gorie d’un candidat.

Seuls les travailleurs qui ne font plus partie de l’entreprise au moment oĂč cette dĂ©cision est

Ensuite, jusqu’à X+76, il est aussi possible de remplacer un candidat qui a Ă©tĂ© supprimĂ© de

la liste Ă  la suite de son retrait de candidature dans les temps (X+47). Le remplacement d’un candidat jusqu’au 14e jour prĂ©cĂ©dant l’élection est uniquement possible si le candidat qui retire sa candidature a tenu compte de l’article 37 de la loi sur les Ă©lections sociales, Ă  savoir l’avoir fait au plus tard Ă  X+47 (Trib. du travail de Mons, 06.07.2012). Seul le travailleur ayant valablement retirĂ© sa candidature peut ĂȘtre remplacĂ© (Trib. du travail de Bruxelles, 19.05.2000 ; Trib. du travail de Bruxelles, 12.04.2012 ; Trib. du travail de Bruxelles, 18.04.2012). La loi stipule explicitement que les organisations reprĂ©sentatives des travailleurs concernĂ©es ou des cadres ne peuvent procĂ©der au remplacement qu’aprĂšs avoir consultĂ© l’employeur. Par consultation, il ne faut pas comprendre qu’il doit y avoir une nĂ©gociation avec l’employeur mais plutĂŽt une obligation d’avertissement de retrait de candidature et de remplacement par un nouveau candidat (Trib. du travail de Bruxelles, 28.04.2000). Le remplacement doit ĂȘtre communiquĂ© Ă  l’aide d’un document conforme au modĂšle annexĂ© Ă  la loi sur les Ă©lections sociales. Ilse Veugen

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ENTREPRISE

Sonaca

Les dĂ©lĂ©guĂ©s CGSLB doivent se battre pour s’exprimer Certains employeurs refusent d’avoir affaire Ă  plusieurs syndicats. Ils prĂ©fĂšrent les petits arrangements au dĂ©bat dĂ©mocratique. L’équipe CGSLB de la Sonaca se bat depuis quatre annĂ©es contre une direction qui la tient Ă  l’écart et diffuse ses documents confidentiels Ă  la concurrence.

Les élections constituent un exercice de démocratie. Les modes de scrutin choisis ne peuvent laisser la porte ouverte aux fraudes...

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alvatore Volpe a Ă©tĂ© Ă©lu au Conseil d’Entreprise il y a quatre ans et en DĂ©lĂ©gation syndicale. GalvanisĂ© par les tentatives de la direction de la Sonaca de le dĂ©goĂ»ter de poursuivre sa mission syndicale, notre homme a dĂ©cidĂ© de se reprĂ©senter en 2020. « Depuis quatre ans, chaque fois qu’elle a pu nous tenir en dehors des discussions, mĂȘme sur des thĂšmes aussi importants que la nĂ©gociation d’une CCT, elle l’a fait. Pire dans les rĂ©unions, elle m’obligeait parfois Ă  Ă©lever la voix pour prendre la parole qu’elle refusait de me donner, feignant de m’ignorer » s’indigne Salvatore Volpe. CONFIANCE PERDUE La direction prĂ©fĂšre s’arranger avec les dĂ©lĂ©guĂ©s des deux autres organisations syndicales qu’elle favorise par tous les moyens possibles.

« Les trois syndicats disposent chacun d’un ordinateur de l’entreprise ainsi que d’un espace sur l’intranet, or j’ai dĂ©jĂ  retrouvĂ©, Ă  plusieurs reprises, des documents que j’avais crĂ©Ă©s en possession de mes collĂšgues syndicaux. À part moi, qui d’autre pouvait leur donner accĂšs Ă  ces fichiers ? » Poser la question, c’est y rĂ©pondre. CONCURRENCE DÉLOYALE Qu’il y ait concurrence entre les organisations syndicale, c’est le jeu normal de la dĂ©mocratie, mais il ne faut en aucun cas que les travailleurs s’en trouvent lĂ©sĂ©s. Nos dĂ©lĂ©guĂ©s ont de la peine Ă  obtenir les attestations pour le gel des prĂȘts hypothĂ©caires pendant la crise de la Covid-19 pour leurs membres, contrairement Ă  ceux des deux autres syndicats.

La direction fausse la campagne Ă©lectorale en favorisant deux couleurs au dĂ©triment du bleu. Elle se complait ainsi Ă  mettre en exergue le refus des reprĂ©sentants de la CGSLB d’accepter le vote par correspondance Ă  la Sonaca. « Dans ce climat de dĂ©fiance, nous ne voulions pas courir le risque de voir les rĂ©sultats manipulĂ©s » explique Salvatore Volpe. « Nous n’avons pas peur du choix des travailleurs absents de l’entreprise au moment du vote dans la mesure oĂč le problĂšme se pose de la mĂȘme maniĂšre pour les trois listes en prĂ©sence, au contraire. À la CGSLB, nous nous positionnons comme la derniĂšre voie libre d’expression et d’action pour les travailleurs. » Aux Ă©lecteurs maintenant de faire les bons choix.

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ENTREPRISE

Sauvons les emplois Sauvons les vies Les hĂŽpitaux ont sauvĂ© des vies, les syndicats sauvent les emplois. Khadija Bouzerda apprĂ©cie Ă  sa juste valeur la dĂ©cision du gouvernement de crĂ©er et de maintenir le chĂŽmage temporaire Corona. Elle espĂšre que son entreprise recommencera Ă  tourner Ă  fond une fois le virus vaincu avec ses collĂšgues, des professionnels qualifiĂ©s et expĂ©rimentĂ©s prĂȘts Ă  reprendre le travail. « Sauver l’emploi, c’est aussi sauver des vies pour les personnes qui ne disposent pas de rĂ©serves financiĂšres » ajoute Khadija Bouzerda, dĂ©lĂ©guĂ©e CGSLB Ă  l’hĂŽtel Sofitel Toison d’Or. Comme tous les reprĂ©sentants du personnel, elle a Ă©tĂ© soumise Ă  rude Ă©preuve pour gĂ©rer le parcours parfois chaotique des demandes d’allocations. Les gens Ă©taient perdus, certains paniquaient devant l’impossibilitĂ© d’obtenir des renseignements, tout le monde Ă©tait un peu dĂ©bordĂ© au dĂ©but du confinement. RESTER EN CONTACT Les dĂ©lĂ©guĂ©s syndicaux ont fait face, ils et elles sont demeurĂ©s des repĂšres pour leurs collĂšgues. « DĂšs le dĂ©part, j’ai crĂ©Ă© un groupe WhatsApp pour garder le contact avec les travailleurs et les travailleuses de l’entreprise qui le souhaitaient » explique Khadija. « Pour les rassurer aussi, mĂȘme si personne ne peut encore aujourd’hui deviner comment ça va tourner. Notre hĂŽtel a un taux d’occupation de 10 % pour le moment, avec des hauts et des bas. La semaine passĂ©e, nous avons organisĂ© un Ă©vĂ©nement et tout s’est bien passĂ©. Nous avons pu rĂ©pondre aux attentes du client parce que nous avons Ă©tĂ© capables de rappeler immĂ©diatement des collĂšgues de tous les corps de mĂ©tiers, femmes de chambre, personnel de cuisine, barman, accueil
 Imaginez ce qui se serait passĂ© si une partie du personnel avait Ă©tĂ© licenciĂ©e, que de temps perdu Ă  chercher de vrais professionnels. » GARDER L’ESPOIR Khadija considĂšre que le chĂŽmage temporaire pour force majeure Corona a limitĂ© la casse sociale et qu’il doit ĂȘtre maintenu, surtout dans l’Horeca. « C’est ce qui a permis d’éviter les licenciements collectifs et la faillite jusqu’à prĂ©sent. J’explique aussi Ă  mes collĂšgues qu’ils doivent rester mobilisables, la reprise aura lieu et nous devrons ĂȘtre prĂȘts ce jour-lĂ . » Avec son sens de la formule, Khadija ajoute : « les hĂŽpitaux ont sauvĂ© des vies et les syndicats ont sauvĂ© les emplois ». Des employĂ©s et des ouvriers ne savaient pas Ă  quoi servent les syndicats, qui n’avaient jamais Ă©tĂ© mis en chĂŽmage temporaire, ont Ă©tĂ© guidĂ©s par les dĂ©lĂ©guĂ©s de terrain dans les dĂ©marches. Les employeurs bĂ©nĂ©ficient Ă©galement du systĂšme, Ă  eux de comprendre qu’ils doivent aussi garder confiance et miser sur l’avenir.

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Khadija Bouzerda : je dis et rĂ©pĂšte Ă  mes collĂšgues d’ĂȘtre courageux et de ne pas perdre patience. Nous traversons une pĂ©riode trĂšs difficile. Accrochez-vous, ne perdez pas espoir. Soyons prĂȘts, ça va redĂ©marrer.


SECTEUR

Les travailleurs de l’Horeca motivĂ©s malgrĂ© l’inquiĂ©tude Tout le monde sait que l’Horeca est l’un des secteurs les plus touchĂ©s par la crise. Souvent ce sont les employeurs entrepreneurs qui ont eu la parole dans les mĂ©dias. Et les travailleurs et les travailleuses ? Comment ont-ils vĂ©cu cette pĂ©riode. Comment se projettent-ils dans l’avenir ? La CGSLB a menĂ© l’enquĂȘte auprĂšs de ses affiliĂ©s. ca est indispensable. Actuellement, les aides s’orientent essentiellement vers les opĂ©rateurs Ă©conomiques pour un lendemain durable. À la CGSLB, nous estimons toutefois qu’il faut Ă©galement accorder des aides pour des emplois durables dans l’Horeca. Il faut revaloriser certains mĂ©tiers comme les femmes de chambre et surtout Ă©viter le recours aux flexi-jobs. Dominik Roland

VIVE L’HORECA Le secteur Horeca est vu et revu. Il paie le prix fort de la crise.

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a CGSLB a rĂ©alisĂ©, pendant les 11 premiers jours de la rentrĂ©e de septembre, une vaste enquĂȘte auprĂšs de ses affiliĂ©s de l’Horeca. Responsables syndicaux, employĂ©s ou ouvriers, ils nous ont permis de comprendre comment ils ont travaillĂ©, ce qu’ils ont vĂ©cu pendant cette pĂ©riode, et surtout comment ils envisagent l’avenir de leurs mĂ©tiers. LES TEMPS SONT DURS Vu le nombre de rĂ©ponses recueillies, les rĂ©sultats de cette enquĂȘte sont assez significatifs. Ils reflĂštent bien la rĂ©alitĂ© de l’emploi dans le secteur. Plus de trois quarts des rĂ©pondants travaillent soit dans un hĂŽtel, une entreprise de restauration collective ou un restaurant de taille moyenne. La rĂ©partition de genre est de 40 % de femmes et 60 % d’hommes principalement, la tranche d’ñge 26-45 ans comptant plus de la moitiĂ© des rĂ©pondants. Des rĂ©ponses des affiliĂ©s, on comprend que la pĂ©riode de confinement fut dure et que l’inquiĂ©tude reste vive. Ainsi 68 % des travailleurs

n’ont toujours pas retrouvĂ© le mĂȘme nombre d’heures de travail Ă  l’heure actuelle. Le stress est quotidien pour 54 % d’entre eux. Toutefois, la motivation reste intacte pour 68 % alors que 61 % pensent que leur entreprise ne survivra pas Ă  un second confinement ou que 62 % redoutent l’annonce prochaine d’un plan social. AU CHÔMAGE TEMPORAIRE Les travailleurs ont-ils surmontĂ© la crise ? Les demandes de chĂŽmage temporaire pour cause de force majeure Corona ont Ă©tĂ© nombreuses. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la CGSLB a assurĂ© efficacement et positivement ses responsabilitĂ©s pour 85 % des affiliĂ©s qui ont rĂ©pondu Ă  l’enquĂȘte. La plupart de bĂ©nĂ©ficiaires ont dĂ» se contenter des allocations de l’État, 80 % n’ont pas reçu d’indemnitĂ© complĂ©mentaire de la part de leur employeur. Est-ce parce qu’ils ne sont pas optimistes sur la durĂ©e de la crise que 62 % des rĂ©pondants se disent prĂȘts dĂ©jĂ  Ă  la recherche d’un nouvel emploi ? Alors, si sauver les entreprises de l’Horeca est responsable, sauver l’emploi dans l’Hore-

Tremper un spĂ©culoos dans sa tasse Ă  la terrasse d’un cafĂ©, s’offrir un petit dĂ©paysement dans un hĂŽtel de charme, dĂ©jeuner Ă  midi en compagnie de ses collĂšgues au mess de l’entreprise, refaire le monde pendant un bon repas le soir avec ses amis dans le dernier restaurant Ă  la mode
 sont autant de petits plaisirs dont le confinement nous a totalement privĂ©s pendant de longs mois. Le secteur de l’Horeca est partie prenante de notre vie sociale. Il peine Ă  redĂ©marrer en respectant des mesures strictes d’hygiĂšne et de distanciation, moins de tables c’est moins de clients, moins de rentrĂ©es financiĂšres et donc moins de personnel qui pourtant travaille plus dur. Le tĂ©lĂ©travail a des consĂ©quences bĂ©nĂ©fiques sur la mobilitĂ© et catastrophiques sur l’emploi dans l’Horeca. Les Ă©tablissements qui vivaient dans les quartiers de bureaux doivent remettre leur modĂšle Ă©conomique en question. Tout ne redeviendra pas comme avant lorsque l’épidĂ©mie sera vaincue.

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SECTEUR

Sidérurgie (CP 104 et 210)

L’industrie sidĂ©rurgique demande de protĂ©ger les emplois pour assurer l’avenir

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Ă©but octobre, une « journĂ©e d’action europĂ©enne » pour le secteur de l’acier a Ă©tĂ© organisĂ©e. La pandĂ©mie de Covid-19 a davantage accentuĂ© la crise qui frappe le secteur au niveau europĂ©en. Les travailleurs de l’acier et leurs syndicats en Europe demandent dĂšs lors de soutenir et de lutter : ‱ pour des emplois durables; ‱ pour une concurrence internationale Ă©quitable; ‱ pour des mesures au niveau des États membres et de l’UE visant Ă  relancer la production industrielle ; ‱ pour un acier plus vert, fabriquĂ© en Europe ; ‱ pour un nouveau plan d’action europĂ©en en faveur de l’acier qui garantit un avenir durable pour l’acier europĂ©en et ses travailleurs. C’est surtout la concurrence dĂ©loyale – aussi bien au niveau des salaires, des coĂ»ts environnementaux et Ă©nergĂ©tiques – qui a eu un impact nĂ©gatif sur l’industrie sidĂ©rurgique en Europe. De nombreux emplois sont passĂ©s Ă  la trappe, la derniĂšre restructuration importante

en Belgique Ă©tait chez NLMK Clabecq. Ces derniĂšres annĂ©es, le secteur de l’acier a Ă©normĂ©ment investi dans des technologies moins polluantes et moins Ă©nergivores. Une façon d’anticiper le Green Deal europĂ©en. “L’acier vert” y jouera un rĂŽle crucial, en investissant davantage dans le recyclage et la rĂ©duction des Ă©missions. Cependant, il est nĂ©cessaire d’avoir des rĂšgles plus strictes pour l’importation d’acier en Europe. On ne peut en effet pas tolĂ©rer que de l’acier ‘sale’ vienne inonder le marchĂ© europĂ©en et entraine la fermeture de nos aciĂ©ries. Il faut donc instaurer une taxe carbone aux frontiĂšres europĂ©ennes afin de compenser la diffĂ©rence de prix entre notre acier et celui d’autres continents, dans l’intĂ©rĂȘt de l’industrie sidĂ©rurgique europĂ©enne et du climat. Il est Ă©galement primordial d’imposer un certain pourcentage d’acier vert dans la fabrication des biens. Outre la qualitĂ© reconnue de l’acier europĂ©en, cela favorisera la concurrence Ă©quitable sur le marchĂ© mondial. LES NÉGOCIATIONS CONTINUENT POUR LA COMMISSION DE LA SIDÉRURGIE CGSLB Tous ces sujets sont suivis au sein de la Com-

mission de la sidĂ©rurgie CGSLB. Avec le soutien d’Industriall Europe, nous restons ainsi au courant de ce qui se passe dans l’industrie de l’acier belge et europĂ©enne. MĂȘme si la crise du coronavirus a quelque peu compliquĂ© notre fonctionnement, nous continuons de partager des informations sur la situation Ă©conomique du secteur par mail ou visio-confĂ©rence. Vu que l’acier constitue un composant de base pour de nombreux produits, c’est un bon indicateur de l’activitĂ© Ă©conomique. La situation Ă©tait catastrophique avant l’étĂ©, mais nous constatons maintenant des signes d’amĂ©lioration et de reprise d’activitĂ©. Tout ceci dans le respect des consignes de sĂ©curitĂ©, sous la surveillance de nos dĂ©lĂ©guĂ©s CGSLB. Par exemple, de notre reprĂ©sentant Ă  NLMK Clabecq, Raimondo Vassallo, nous apprenons que l'usine est opĂ©rationnelle, mais avec beaucoup de chĂŽmage Ă©conomique. Une partie des investissements est rĂ©alisĂ©e dans le cadre de la restructuration, pour de futurs investissements on attend une dĂ©cision des actionnaires. Geert Dumortier

Pension complémentaire dans le textile

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es derniĂšres nĂ©gociations sectorielles ont dĂ©bouchĂ© sur la signature d’un accord sur la gĂ©nĂ©ralisation Ă  tous les travailleurs des CP 120 et 214 d’un plan de pension complĂ©mentaire. Celle-ci s’ajoutera donc Ă  la pension lĂ©gale Ă  partir du 1er janvier 2021. La cotisation pour constituer ce plan sectoriel de pension complĂ©mentaire s’élĂšvera Ă  1 % net. Quoique le plan n’entrera en vigueur que le 1er janvier 2021, les cotisations seront dĂ©jĂ  prĂ©levĂ©es Ă  partir du 1er janvier 2020. Le montant ainsi rĂ©coltĂ© servira de premiĂšre prime sur le compte de pension individuel de chaque travailleur. Le capital de la pension complĂ©-

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mentaire sera payĂ© au moment de partir Ă  la retraite. Le plan de pension contiendra un volet “solidaritĂ©â€. Jusqu’à concurrence d’un certain montant, des cotisations seront versĂ©es via le fonds social pour les pĂ©riodes d’inactivitĂ© forcĂ©e (comme le chĂŽmage Ă©conomique, la maladie, le repos d’accouchement). Les entreprises qui possĂšdent dĂ©jĂ  leur propre plan de pension complĂ©mentaire pourront introduire une demande d’application externe. Il y a une condition Ă  cela : que leur plan de pension complĂ©mentaire soit au moins aussi intĂ©ressant que le plan sectoriel, ce qui sera

contrĂŽlĂ© tous les deux ans. Les partenaires sociaux ont assorti leur accord d’une recommandation : les entreprises qui ont encore l’intention de mettre en place leur propre plan de pension complĂ©mentaire doivent le faire en concertation avec les reprĂ©sentants du personnel. La gestion des pensions complĂ©mentaires est confiĂ©e Ă  Sefoplus, un fonds de pension auquel plusieurs secteurs sont dĂ©jĂ  affiliĂ©s. Tous les travailleurs concernĂ©s recevront bientĂŽt un courrier explicatif de Sefoplus. Bart De Crock


INTERNATIONAL

État de l’Union par Ursula von der Leyen Le 16 septembre 2020, Ă  l’occasion de son discours sur l’état de l’Union, la PrĂ©sidente de la Commission europĂ©enne Ursula von der Leyen a prĂ©sentĂ© sa vision de l’UE. Elle y a notamment abordĂ© les consĂ©quences de la crise du coronavirus et comment l’Europe peut se prĂ©parer pour les prochaines annĂ©es.

Photo : Commission EU

la proposition concrĂšte de la Commission en la matiĂšre.

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haque annĂ©e, lors du discours sur l’état de l’Union, la PrĂ©sidente de la Commission europĂ©enne fait le bilan de l'action de l'exĂ©cutif europĂ©en tout en prĂ©sentant les grandes lignes des futures propositions de la Commission europĂ©enne pour l'annĂ©e Ă  venir. Actuellement, la situation de l’UE est dominĂ©e par la crise Covid-19. Quelle rĂ©ponse peut-elle donner Ă  cette crise et quels sont les plans sur la table ? FONDS DE RELANCE EUROPÉEN Le Conseil europĂ©en a conclu un accord fin juillet pour un plan de relance massif de 750 milliards d’euros. Cela doit permettre de soutenir les États membres face aux consĂ©quences Ă©conomiques de la crise du coronavirus. L’Union europĂ©enne va faire un emprunt commun pour l’investir plus tard, c’est historique. Cette initiative collective a pour but d’éviter que les États membres les plus pauvres se retrouvent avec des dettes trĂšs Ă©levĂ©es. Selon une Ă©valuation de la Commission europĂ©enne, la Belgique pourra bien compter sur 5,15 milliards d'euros de subsides de ce fonds. Pour recevoir l’argent, notre pays doit remettre son plan de relance Ă  la Commission pour le 15 octobre au plus tard.

Bien entendu, il faudra aussi rembourser cet emprunt. Pour ce faire, l’UE va lancer une rĂ©flexion afin de gĂ©nĂ©rer des revenus propres. C’est ainsi qu’elle souhaite introduire dĂšs le 1er janvier 2021 une taxe sur les dĂ©chets non-recyclĂ©s et qu’elle rĂ©flĂ©chit Ă  une autre sur les transactions financiĂšres. Outre ces intentions, la question est de savoir comment l’UE pourra effectivement prĂ©lever ses propres impĂŽts. Certains États membres ne sont pas friands d’une telle europĂ©anisation de la politique en matiĂšre d’impĂŽts. SALAIRE MINIMUM EUROPÉEN L’Union europĂ©enne est consciente que sa vision d’avenir ne doit pas uniquement porter sur la relance de l’aprĂšs Covid. Madame Ursula von der Leyen estime qu’il faut une Europe sociale en ces temps de crise, elle veut une Europe qui protĂšge autant les travailleurs que les entreprises. Dans ce projet, pas de place pour le dumping salarial, la dignitĂ© du travail Ă©tant l’élĂ©ment central. VoilĂ  pourquoi la Commission veut instaurer un cadre lĂ©gal pour les salaires minimums. Au cours de cette annĂ©e, la CGSLB, en collaboration avec la CES, a participĂ© activement Ă  la consultation de la Commission relative Ă  un salaire minimum europĂ©en. Il reste dĂ©sormais Ă  attendre

VERS UNE UNION EUROPÉENNE DE LA SANTÉ En matiĂšre de politique de santĂ©, l’UE n’a que trĂšs peu de compĂ©tences. Cependant, la crise du coronavirus a dĂ©montrĂ© que face Ă  ce genre de crise sanitaire transfrontaliĂšre, ce ne serait pas un luxe d’avoir des mesures europĂ©ennes coordonnĂ©es. La crise du coronavirus a obligĂ© l’UE Ă  s’aventurer sur ce terrain et il est nĂ©cessaire que les choses Ă©voluent en matiĂšre de politique de santĂ©. La PrĂ©sidente de la Commission veut continuer dans cette voie dans les prochaines annĂ©es et crĂ©er une union sanitaire forte, sans pour autant entraver les politiques nationales en matiĂšre de santĂ©. ConcrĂštement, elle souhaite renforcer les agences existantes, avec entre autres la crĂ©ation d’une agence de recherche biomĂ©dicale europĂ©enne pouvant mieux rĂ©agir aux situations de crise. CLIMAT ET NUMÉRISATION En pleine crise, ces deux thĂšmes ont Ă©tĂ© mis en suspens mais Ursula von der Leyen l’a dit clairement lors de son discours : la relance Ă©conomique doit ĂȘtre liĂ©e aux objectifs climatiques et Ă  la numĂ©risation. Les objectifs originaux restent donc d’actualitĂ© mais en raison des circonstances (corona), il faudra faire plus. BREXIT Ursula von der Leyen a Ă©galement parlĂ© de l’échĂ©ance des nĂ©gociations sur le Brexit qui approchent. Elle a tenu Ă  souligner l’unitĂ© europĂ©enne et le fait que l’UE poursuivra les nĂ©gociations. Encore faut-il qu’il reste suffisamment de temps pour parvenir Ă  un accord qui conviendra aux deux parties
 Cedric Heylen

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RÉGION

« Maman solo, maman boulot » le nouveau projet de l’asbl Atis L’asbl Atis a pour ambition d’outiller les mamans seules avec un ou plusieurs enfants Ă  s’insĂ©rer dans la vie sociale et surtout professionnelle. Le projet rĂ©pond au nom Ă©vocateur de « Maman solo, maman boulot. » les violences
 ainsi que des rencontres avec les associations du terrain au sein de la RĂ©gion de Bruxelles-Capitale. L’objectif final est de leur faire prendre conscience de leurs compĂ©tences, forces et atouts. ENFANTS ADMIS Ce n’est pas parce que vous ĂȘtes maman seule que vous n’avez pas votre place dans la vie sociale et professionnelle. Avec maman solo, maman boulot, nous allons vous le dĂ©montrer ! Pour cela, un rĂ©seau d’entraide sera crĂ©Ă© afin que la solidaritĂ© bruxelloise puissent opĂ©rer ! Nous sommes conscient·e·s qu’ĂȘtre seule avec vos enfants n’est pas toujours facile. C’est pourquoi vos enfants feront aussi partie de certaines activitĂ©s du programme. Pour qu’eux·elles ne soient pas oublié·e·s.

A

u sein de la RĂ©gion bruxelloise, les familles monoparentales reprĂ©sentent une famille sur trois avec comme parent, dans 86 % des cas, c’est la maman qui Ă©lĂšve seule le ou les enfants. Selon plusieurs Ă©tudes, ces femmes affolent les compteurs sociaux. Elles sont souvent Ă©loignĂ©es de la rĂ©alitĂ© du monde professionnel. Elles sont confrontĂ©es Ă  une sĂ©rie d’obligations et d’obstacles qui compliquent leur insertion socio-professionnelle
 parce que la premiĂšre prioritĂ©, c’est d’abord se loger dignement, se nourrir, apporter l’essentiel Ă  ses enfants


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OUVRIR DES PORTES Toutes ces mamans solos sont bien trop souvent mises de cĂŽtĂ© alors qu’elles font face Ă  bien des difficultĂ©s : financiĂšre, garde d’enfants, logement, aide sociale et juridique, isolement social
 Nous nous engageons Ă  les aider et Ă  leur ouvrir des portes. Un programme de formation totalement gratuit en individuel mais aussi en collectif et surtout adaptĂ© Ă  leurs besoins sera mis Ă  leur disposition. Quelques exemples de formations : la rĂ©daction d’un CV et d’une lettre de motivation, prise de parole en public, la confiance et estime de soi, nos droits et devoirs, lutte contre

VOUS ÊTES CONVAINCU·E ? Vous ĂȘtes une femme bruxelloise, cheffe d’une famille monoparentale et ĂȘtes en recherche d’emploi ? Notre projet est fait pour vous ! N’attendez plus, inscrivez-vous ! Vous n’ĂȘtes pas une maman solo ? Parlez-en autour de vous, liker notre page facebook ATIS asbl/vzw et rejoignez notre rĂ©seau d’entraide ! INFOS Si vous ĂȘtes intĂ©ressĂ©e prenez contact via : info@atis.brussels 02/210.01.00 N’oubliez pas de liker notre page Facebook « ATIS asbl/vzw » pour pouvoir suivre le projet de prĂšs ! Pour les aider, il faut en parler ! Sarah Elaachiri Coordinatrice Maman solo, maman boulot


RÉGION

Plan de relance et de redĂ©ploiement du gouvernement bruxellois Le 7 juillet, le gouvernement bruxellois prĂ©sentait aux partenaires sociaux son Plan de relance et de redĂ©ploiement pour la RĂ©gion de Bruxelles. Des discussions sont en cours pour crĂ©er un Fonds d’accompagnement aux travailleurs victimes de faillite : le Fonds Rebond. FACE AUX FAILLITES De nombreuses faillites sont attendues. Il est vrai qu’un moratoire sur les faillites a Ă©tĂ© possible jusqu’au 17 juin pour les entreprises qui Ă©taient en bonne santĂ© avant le 18 mars, mais dont les activitĂ©s ont Ă©tĂ© impactĂ©es par la Covid-19. Mais malgrĂ© tout, les estimations nous inquiĂštent et les chiffres provisoires qui nous parviennent ne sont pas rĂ©jouissants. On s’attend Ă  des vagues de licenciements. Aussi, faut-il anticiper.

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e texte, sous forme d’une centaine de fiches, a Ă©tĂ© conçu autour de 3 axes : l’axe socio-Ă©conomique et l’emploi, les politiques sociales et de santĂ©, le dĂ©veloppement territorial et l’environnement. En outre cinq objectifs transversaux sont poursuivis pour l’ensemble des mesures. 1. les mesures doivent ĂȘtre Ă©quitables et inclusives. C’est ainsi que toutes les mesures sont assorties d’indicateurs de suivi en termes d’égalitĂ©, de diversitĂ© et aucune mesure ne peut induire un recul. 2. les mesures doivent permettre d’atteindre les objectifs de la rĂ©gion en matiĂšre de lutte contre le dĂ©rĂšglement climatique et la biodiversitĂ©. 3. les mesures doivent permettre de prĂ©server ou de crĂ©er de l’emploi durable, ce qui signifie pour Bruxelles un emploi peu dĂ©localisable pour les Bruxellois·e·s et rĂ©pondant aux besoins des Bruxellois·e·s. 4. les budgets investis doivent revenir Ă  l’économie locale et rĂ©elle et doivent contribuer Ă  une transition vers une Ă©conomie dĂ©carbonĂ©e, circulaire, rĂ©gĂ©nĂ©rative et sociale. 5. les mesures constituent une rĂ©ponse Ă  un

besoin d'adaptation de la RĂ©gion face aux crises sociales, Ă©conomiques, sanitaires et environnementales et visent Ă  les prĂ©venir. GO4BRUSSEL 2030 Ces mesures liĂ©es Ă  la crise s’inscrivent dans le prolongement de la StratĂ©gie 2030, la StratĂ©gie GO4Brussel 2030 qui pose les bases d’une orientation politique jusque 2030. C’est un texte tripartite (gouvernement, employeurs et organisations syndicales) basĂ© sur la dĂ©claration de politique rĂ©gionale. La crise sanitaire a en effet Ă©tĂ© une caisse de rĂ©sonance de problĂšmes persistants Ă  Bruxelles : la mobilitĂ© (ou l’immobilitĂ©), la pauvretĂ©, le chĂŽmage, la fracture numĂ©rique, la digitalisation de notre Ă©conomie
. Mais la crise a aussi frappĂ© de plein fouet certains secteurs, toujours en difficultĂ© Ă  ce jour : les hĂŽtels restent dĂ©sespĂ©rĂ©ment vides, certains restaurants ont dĂ©cidĂ© de ne pas rouvrir, des spectacles ont dĂ» ĂȘtre postposĂ©s
 Sans oublier les services de soins de 1Ăšre ligne exercĂ©s souvent par des femmes, qui ont Ă©tĂ© mis sous pression.

FONDS REBOND Avec les partenaires sociaux, des discussions sont en cours pour crĂ©er un fonds spĂ©cial : le Fonds d’accompagnement aux travailleurs victimes de faillite autrement nommĂ© Fonds Rebond. Il s’agit d’un projet pilote qui peut ĂȘtre ajustĂ© en cours de route. Un nombre important de travailleurs vont ĂȘtre licenciĂ©s. Il faut Ă©viter qu’ils ne s’enlisent dans le chĂŽmage. Ils doivent ĂȘtre pris en charge trĂšs rapidement. Les RĂ©gions wallonne et flamande disposent dĂ©jĂ  d’un dispositif spĂ©cifique d’accompagnement des travailleurs victimes de faillite. Bruxelles leur emboĂźte le pas. DĂšs la dĂ©claration de faillite, le travailleur sera pris en charge sur le plan psychologique, social et professionnel dans le cadre d’un accompagnement individuel et collectif. Tous les dĂ©tails doivent encore ĂȘtre discutĂ©s et peaufinĂ©s. Mais sachant que certains secteurs sont en manque de main d’Ɠuvre, le Fonds pourra jouer le rĂŽle de plateforme et par exemple, orienter les nouveaux demandeurs d’emploi vers des secteurs qui connaissent des pĂ©nuries de main d’Ɠuvre. Patricia De Marchi

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CHÔMAGE

ChĂŽmage temporaire pour cause d’intempĂ©ries

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es conditions climatiques peuvent occasionner des arrĂȘts de travail. En effet, le gel par exemple rend impossible l’exĂ©cution de travaux de maçonnerie. Ou encore la pluie empĂȘche une sociĂ©tĂ© chargĂ©e de la signalisation routiĂšre de travailler pour cause de chaussĂ©e mouillĂ©e. Dans ce genre de situations, l’employeur peut suspendre temporairement le contrat de travail. Les intempĂ©ries, un accident technique, des motifs d'ordre Ă©conomique, une grĂšve, un Ă©vĂ©nement de force majeure, la fermeture collective de l'entreprise
 peuvent vous empĂȘcher de travailler. Votre employeur peut vous placer en chĂŽmage temporaire, vous restez liĂ© Ă  lui par un contrat de travail, mais il ne vous rĂ©munĂšre pas. Vous pouvez demander des allocation auprĂšs de l’ONEM. Remarque : seuls les ouvriers peuvent bĂ©nĂ©ficier de ce rĂ©gime. FORMALITÉS Pour bĂ©nĂ©ficier d'allocations durant une pĂ©riode de chĂŽmage temporaire pour cause d'intempĂ©ries, il faut accomplir un certain nombre de formalitĂ©s : ‱ l'employeur doit envoyer une communication Ă  l'ONEM de chĂŽmage temporaire pour cause d'intempĂ©ries ; ‱ l'employeur doit avertir les ouvriers Ă  temps de l'impossibilitĂ© de travailler en raison des conditions atmosphĂ©riques. S’il n'avertit pas les ouvriers Ă  temps et qu'ils se rendent malgrĂ© tout au travail, il doit payer le salaire pour toute la journĂ©e. DĂšs que le temps permet une reprise de travail, l’employeur doit Ă©galement en avertir les ouvriers ; ‱ l'employeur doit vous fournir une sĂ©rie de formulaires ; ‱ l’employeur doit faire la dĂ©claration Ă©lectronique de vos heures de chĂŽmage temporaire Ă  la fin du mois ; ‱ Recours aux dĂ©rogations pour Corona pour la carte de contrĂŽle C3.2A. CARTE DE CONTRÔLE C3.2A Du 1er mars au 31 aoĂ»t 2020, en raison de la procĂ©dure simplifiĂ©e pour le chĂŽmage temporaire Corona, il ne fallait pas de carte de

22 LIBREMENT novembre 2020

contrĂŽle. Si votre entreprise dĂ©pend d’un « secteur ou entreprise particuliĂšrement touchĂ© », comme dĂ©finit dans les critĂšres des pouvoirs publics, vous ne devez pas complĂ©ter de carte de contrĂŽle chĂŽmage temporaire C3.2A jusque fin dĂ©cembre 2020. Cette dispense s’applique quelle que soit la forme de chĂŽmage temporaire. Si votre entreprise n’appartient pas Ă  cette catĂ©gorie, votre employeur est obligĂ© de vous fournir une carte de contrĂŽle depuis le 1er septembre. ComplĂ©tez-la correctement et remettez-la Ă  votre secrĂ©tariat CGSLB Ă  la fin du mois. ET DANS LA CONSTRUCTION ? Les travailleurs du secteur de la construction ne doivent pas ĂȘtre en possession d’une carte de contrĂŽle C3.2A construction du 1er mars 2020 au 31 aoĂ»t 2020. Pour ceux qui travaillent dans un secteur ou entreprise fortement touchĂ© par la crise du Coronavirus, cette dispense est d’application jusqu’au 31 dĂ©cembre 2020. QUE FAIRE AU DÉBUT DE LA PÉRIODE DE CHÔMAGE ? Il faut introduire une demande d'allocations via votre secrĂ©tariat CGSLB : ‱ la premiĂšre fois que vous vous trouvez en chĂŽmage temporaire; ‱ si vous n'avez pas Ă©tĂ© en chĂŽmage temporaire au cours des 3 derniĂšres annĂ©es; ‱ si vous avez changĂ© d'employeur; ‱ ou si votre temps de travail a Ă©tĂ© modifiĂ©. Pour la pĂ©riode de fĂ©vrier Ă  aoĂ»t 2020 (ou jusque fin dĂ©cembre si vous travaillez dans une entreprise ou secteur fortement touchĂ©), si vous avez demandĂ© des allocations de chĂŽmage temporaire, vous devez uniquement remettre le formulaire C3.2-TRAVAILLEUR-CORONA Ă  votre organisme de paiement. Si votre entreprise n’appartient pas Ă  cette catĂ©gorie, vous devez introduire une nouvelle demande d’allocations Ă  partir du 1er septembre 2020 Ă  l’aide du formulaire C3.2-TRAVAILLEUR, comme c’était le cas avant la crise du Coronavirus. DROIT IMMÉDIAT AUX ALLOCATIONS Les travailleurs placĂ©s en chĂŽmage temporaire

bĂ©nĂ©ficient d'une dispense de stage. Cela signifie que vous avez immĂ©diatement droit Ă  des allocations, sans devoir d'abord justifier un certain nombre de jours de travail. MONTANT DE L’ALLOCATION En cas de chĂŽmage temporaire, vous percevez une allocation d’un montant Ă©gal Ă  65 % de votre rĂ©munĂ©ration mensuelle moyenne (plafonnĂ©e Ă  2 754,76 € brut par mois), quelle que soit votre situation familiale. Pour la pĂ©riode de fĂ©vrier Ă  dĂ©cembre 2020, ce taux a Ă©tĂ© relevĂ© Ă  70 %. Le montant journalier de l’allocation est d’au moins 55,59 € jusque fin 2020 (montant minimum garanti) et de maximum 74,17 €. Pour les mois de mai Ă  dĂ©cembre, le prĂ©compte immobilier retenu ne sera que de 15 % (normalement 26,75 %). Rien ne change au traitement de celui-ci dans l’impĂŽt des personnes physiques. COMPLÉMENT AUX ALLOCATIONS En plus de vos allocations de chĂŽmage, vous avez droit Ă  un supplĂ©ment de 2 euros par jour de chĂŽmage temporaire pour motif d'ordre Ă©conomique, pour intempĂ©ries ou Ă  la suite d’un accident technique. En principe, c'est l'employeur qui paie ce montant, mais dans certains secteurs, le versement sera assurĂ© par le Fonds de sĂ©curitĂ© d'existence. Nombre de secteurs prĂ©voient un complĂ©ment qui dĂ©passe souvent les 2 euros. Si vous avez travaillĂ© en 2019 dans la construction, vous avez droit, sous certaines conditions, Ă  une carte de lĂ©gitimation pour l'annĂ©e 2020 - 2021. Elle vous parvient par le FSE Constructiv. Sur la base de cette carte, vous recevez une indemnitĂ© complĂ©mentaire de chĂŽmage durant 60 jours (en rĂ©gime 6 jours/semaine) en cas de chĂŽmage complet ou temporaire. Le montant de cette indemnitĂ© se calcule en fonction de votre salaire et se situe entre 6,34 euros et 10,85 euros par jour. Si vous ĂȘtes mis en chĂŽmage temporaire pour gel, vous aurez aussi droit Ă  l'indemnitĂ© complĂ©mentaire. Ces jours ne sont pas dĂ©duits du crĂ©dit de 60 jours. Service Organisme de Paiement


CHÔMAGE

ChĂŽmeur complet : n’oubliez pas de prendre vos jours de vacances ! Le chĂŽmeur a aussi droit Ă  des vacances durant maximum quatre semaines par an. Au cours de cette pĂ©riode, il est dispensĂ© de l’obligation d’ĂȘtre disponible sur le marchĂ© du travail et il peut donc sĂ©journer Ă  l’étranger. Vous devez marquer les jours de vacances d’un « V » sur votre carte de contrĂŽle. Si vous avez droit Ă  un pĂ©cule de vacances en 2020 (pour avoir travaillĂ© pour un employeur en 2019), vous ne pouvez pas prĂ©tendre Ă  des allocations de chĂŽmage. Si vous n’avez effectuĂ© aucune pres-

tation en 2019, vous continuerez Ă  recevoir des allocations de chĂŽmage durant votre pĂ©riode de vacances. Attention : les jours de vacances qui sont couverts par un pĂ©cule de vacances, mais qui n’ont pas encore Ă©tĂ© pris au cours de l’annĂ©e, sont dĂ©duits des allocations du mois de dĂ©cembre 2020. Veuillez en tenir compte afin d’éviter toute surprise dĂ©sagrĂ©able. Service Organisme de paiement

L’assimilation du chĂŽmage temporaire pour les vacances 2021 encore contestĂ©e

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es partenaires sociaux ont demandĂ© que le chĂŽmage temporaire pour force majeure soit assimilĂ© Ă  des journĂ©es de travail pour le calcul du pĂ©cule de vacances et de la durĂ©e des vacances. L’arrĂȘtĂ© royal publiĂ© au Moniteur est encore contestĂ©. Votre droit aux vacances pour l’annĂ©e de vacances 2021 se constitue pendant l’exercice de vacances 2020. Pas besoin de vous dire que cette annĂ©e 2020 est un peu particuliĂšre. Rappelons d’abord quelques rĂšgles en matiĂšre de constitution des droits aux vacances, en raison de cet exercice de vacances hors du commun : ‱ votre droit aux vacances est dĂ©terminĂ© par vos prestations effectives et jours assimilĂ©s au cours de l’exercice de vacances ; ‱ les jours de maladie sont assimilĂ©s pendant les 12 premiers mois; donc aussi pour la pĂ©riode dans laquelle un travailleur a Ă©tĂ© en maladie Ă  cause du coronavirus ; ‱ pas d’assimilation en cas de rĂ©duction temporaire du temps de travail ou de suspension complĂšte des prestations; cela signifie que les pĂ©riodes de congĂ© parental Corona, de crĂ©dit-temps Corona et de crĂ©dit-temps fin de carriĂšre Corona ne sont pas prises en compte pour le calcul de votre droit aux vacances ; ‱ le chĂŽmage Ă©conomique des employĂ©s est en principe assimilĂ©, aussi pour l’exercice de vacances 2020. Les pĂ©riodes de chĂŽmage Ă©conomique des ouvriers, reconnues par l’ONEM, peuvent ĂȘtre rejetĂ©es par l’ONVA, s’ils jugent que le chĂŽmage Ă©conomique est structurel et non temporaire. Dans ce cas, il n’y a pas d’assimilation.

En savoir plus ? Consultez le Manuel du Travailleur sur www.lemanuel.be, lisez la brochure ‘Vacances annuelles’ sur www.cgslb.be, ou prenez contact avec votre dĂ©lĂ©gué·e CGSLB ou encore votre secrĂ©tariat CGSLB ! FORCE MAJEURE Les jours de chĂŽmage temporaire pour cause de force majeure ne sont normalement pas assimilĂ©s. Cependant, les partenaires sociaux ont demandĂ© que le chĂŽmage temporaire pour force majeure soit assimilĂ© Ă  des journĂ©es de travail pour le calcul du pĂ©cule de vacances et de la durĂ©e des vacances. L’arrĂȘtĂ© royal visant Ă  assimiler ces journĂ©es d'interruption de travail, pour la pĂ©riode du 1er fĂ©vrier 2020 au 31 aoĂ»t 2020 inclus, a Ă©tĂ© publiĂ© dans les Moniteurs belges du 05/06/2020 et du 24/09/2020. Cette base juridique pour l'assimilation est actuellement contestĂ©e par certains groupes. La CGSLB suit cette affaire de trĂšs prĂšs et communiquera dĂšs que la dĂ©cision du Conseil d'Etat sera connue. CONTESTATION JURIDIQUE Dans l’intervalle, les partenaires sociaux sont parvenus Ă  un accord sur l'assimilation des pĂ©riodes de chĂŽmage temporaire pour force majeure Corona pour le calcul du droit aux vacances annuelles pour la pĂ©riode du 1er septembre au 31 dĂ©cembre 2020 inclus. Le dossier est maintenant entre les mains du politique afin de mettre cela en pratique. Mais pour l'instant, il n’existe donc pas de base juridique pour l'assimilation Ă  partir du 1er septembre

2020 de ces pĂ©riodes Ă  des journĂ©es de travail. Les employĂ©s dont le contrat de travail a pris fin ne recevront dĂšs lors pas (espĂ©rons que cela ne soit pas dĂ©finitif) de pĂ©cule de vacances de sortie pour les pĂ©riodes de chĂŽmage temporaire pour force majeure Ă  partir du 1er septembre 2020. La CGSLB plaide pour un rĂ©tablissement, avec effet rĂ©troactif, de cette situation. DĂšs qu’il y aura plus de clartĂ©, nous communiquerons Ă  ce sujet. Katrien Van Sinay

Dernier appel pour le pĂ©cule de vacances 2018 des ouvriers et des artistes non-indĂ©pendants Si vous avez travaillĂ© au cours de l’exercice de vacances 2017 en tant qu’ouvrier ou artiste non indĂ©pendant, vous avez droit Ă  un pĂ©cule de vacances. Si vous ne l’avez toujours pas reçu (en totalitĂ©), vous avez jusqu’au 31 dĂ©cembre 2020 pour le rĂ©clamer. Il n’a pas pu vous ĂȘtre versĂ© totalement en 2018 car votre numĂ©ro de compte n’était pas correct ? Il vous suffit de rectifier cela en communiquant votre numĂ©ro de compte dans l’application ‘mon compte de vacances’ sur le site de la sĂ©curitĂ© sociale, oĂč vous trouverez Ă©galement l’historique des paiements de vos pĂ©cules de vacances et votre droit aux vacances (www.socialsecurity.be – citoyen – services en ligne). Besoin d’aide ? Contactez votre secrĂ©tariat CGSLB !

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