Accès Sport N°7

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#7 ▰ ÉTÉ 2015

Volley-ball

NANCY TERRE DE VOLLEY Portrait

ADAILTON, LE COMBAT Basketball / SLUC Nancy

SÈNE LE MENEUR

FOOT / BASKET / VOLLEY /

Football / ASNL

ENTRETIEN AVEC

JACQUES ROUSSELOT

HAND / AUTOMOBILE / TENNIS DE TABLE / CYCLISME



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Edito

Sommaire

C’est un numéro très « présidentiel » que vous tenez entre les mains : pour vous, nous sommes allés rendre visite au président Rousselot. Bonne nouvelle, il avait pas mal de choses à raconter. En couverture le jeune meneur du SLUC Benjamin Sene, devenu indispensable s’est confié et a permis à notre collaborateur Pierre Rolin de mettre une nouvelle fois en évidence ses talents de photographe. Vous retrouverez les deux clubs de Volley, parité absolue, car les filles comme les garçons vont évoluer la saison prochaine en Pro A. Mickaël Biassuto, joueur du COS Villers, est allé rencontrer le coach des filles Cyril Wozniak et un des patrons des garçons, Michel Hentzen, afin de nous expliquer leurs nouvelles ambitions respectives.

Football INTERVIEW JACQUES ROUSSELOT NABIL EL YAAGOUBI, MONSIEUR SÉCURITÉ FC DOMBASLE

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Basketball BENJAMIN SÈNE

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Volley-Ball SAISON PARFAITE POUR LES FILLES DU VNVB

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Enfin, l’heure des retrouvailles pleines d’émotion avec l’ancien joueur de l’ASNL Adailton, et pleines de nostalgie avec Gilbert Bauvin ancien maillot jaune du Tour de France. Place maintenant à la découverte de ce nouveau numéro d’Accès Sport, nous vous souhaitons à tous d’excellentes vacances. N’oubliez pas de rester couverts et d’aller vous (ré)abonner pour suivre nos clubs nancéiens la saison prochaine.

HISTORIQUE, LE NANCY VOLLEY EN LIGUE A

Thomas Rezette

Accès Sport 4B promenade Emilie du Chatelet 54000 Nancy

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Handball SIMON MAYAYO

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Automobile 60ÈME RALLYE DE LORRAINE

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Shopping

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Tennis de table NEUVES-MAISONS

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Pétanque CHAMPIGNEULLES

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Histoire GILBERT BAUVIN, LE MAILLOT JAUNE LORRAIN

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Portrait ADAILTON DA SILVA, JOUEUR BRISÉ, HOMME BLESSÉ

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acces.sport.mag@gmail.com Directeur de la publication : Julien Siffert Ont contribué à ce numéro

Directeur de la rédaction : Thomas Rezette

Couverture : Benjamin Sène, photo

Conception graphique : Sylvain Savouret

Pierre Rolin Rédacteurs : Mickaël Biasutto, Julien

Imprimeur : La Nancéienne d’impression

Siffert, Thomas Rezette, Eddy Eveillard.

Jessica Colletti / 06 08 00 79 06

Photographes : Pierre Rolin, ASNL, Vincent Desessard, Laurent Nisi,

Publicité Julien Siffert

Fernando de Abreu, Elise Genicot.

07 87 77 79 47 julien.siffert@gmail.com Diffusion Thomas Rezette 07 50 89 95 24 thomas.rezet@gmail.com

Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. Tout droit de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engagent que les auteurs.

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Football

AS NANCY LORRAINE

JACQUES ROUSSELOT 22 ans d’histoire avec son club ACCÈS SPORT #7 ▰ ÉTÉ 2015


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LES ORIGINES

Le 6 décembre 1949 alors que le FC Nancy se reconstruit, la maman de Jacques Rousselot donne naissance à son enfant avec l’ambition de le voir émerger du monde ouvrier. Coup de chance, le petit Jacques était plutôt bon à l’école et a très vite eu envie de voir ailleurs, de voir meilleur.

LE président de l’AS Nancy Lorraine EST DEVENU EN VINGT-DEUX ANS UN DES ACTEURS HISTORIQUES DU FOOTBALL FRANÇAIS. VINGT-DEUX ANS À DIRIGER UN CLUB POPULAIRE ET LE TRANSFORMER EN SUIVANT L’ÉVOLUTION DU FOOTBALL MODERNE, AUTANT D’ÉMOTIONS, DE PEINES, DE DÉCEPTIONS ET DE JOIES POUR LES SUPPORTERS. AU-DELÀ DE CES VINGT-DEUX ANNÉES, LE PRÉSIDENT SUPPORTER REVIENT SUR SES SOIXANTE-CINQ ANS D’EXISTENCE, DE L’ASCENSEUR SOCIAL À L’ASCENSEUR FOOTBALLISTIQUE, TRÈS DOULOUREUX UNE FOIS SUR DEUX. ▮ ARTICLE THOMAS REZETTE / PHOTOS LAURENT NISI Jacques, vous avez plusieurs fois mis en avant vos origines ouvrières. Je suis né à Pont- Saint- Vincent, issu d’une famille d’ouvrier ; mon père travaillait à l’usine de Neuves-Maisons et ma mère a élevé des enfants issus de l’Assistance Publique au sein de notre famille. A l’école j’avais plutôt une bonne moyenne mais pas suffisante pour mon père qui s’est montré pour le moins sévère alors que j’étais en cinquième ; je me souviens lui avoir dit : «  Ton collège, je n’y retournerai jamais ! ». J’avais déjà un caractère affirmé. Il souhaitait que j’aille déjà à l’usine mais pas ma mère qui souhaitait me voir faire des études afin d’avoir une chance dans la vie. J’ai donc passé mon BEP comptable que j’ai obtenu à 16 ans et demi. Pour moi il était temps de découvrir le monde du travail.

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fondamentale. Depuis tout jeune j’ai toujours voulu grimper dans l’ascenseur social. A cette époque vous n’étiez pas encore un chef d’entreprise. Non mais cela commençait à me fatiguer d’être plongé dans les chiffres, alors après avoir été chef comptable dans une entreprise de BTP en pleine perdition et l’avoir remis sur les rails avec le patron, puis directeur commercial dans l’agro-alimentaire, j’ai décidé à trente-deux ans d’avoir mon entreprise et la seule solution qui s’offrait à moi était les Centres Leclerc. Ils ne misaient pas sur l’argent mais sur les hommes, alors sans garantie de réussite et un SMIC de l’époque comme salaire, je me suis lancé dans l’aventure. Avec un enfant et une maison comprenez que ma femme n’était pas sereine (rires). En 1984 j’ouvre donc mon premier supermarché à Vandœuvre, qui fera des petits du coté de Maxéville, Frouard ou encore Toul. Par la suite je n’ai jamais cessé d’entreprendre. A cette époque j’étais supporter de l’ASNL, et depuis sa création d’ailleurs. Mais j’étais loin de me douter que j’aurai un rôle dans le futur !

DÉBUT DE L’AVENTURE ASNL

En 1987 la guerre froide se termine et le président de l’URSS Mikhail Gorbatchev se rend pour la première fois aux Etats-Unis. Jacques Rousselot, qui n’était pas encore « JR » mais certainement plus ricain que soviétique, croisait pour la première fois la route de l’A.S. Nancy Lorraine à qui il apportait un grand attaquant.

Racontez-nous votre parcours professionnel. Mes parents n’avaient pas les moyens de me financer des études donc je suis rentré à l’usine de NeuvesMaisons comme aide-comptable pour ensuite devenir comptable. Pendant cinq ans j’ai cumulé travail et cours du soir pour obtenir mon BP. J’ai ensuite quitté ce secteur ouvrier pour un autre en travaillant comme chef de bureau dans la sidérurgie, puis, comme j’ai connu ma femme, je suis revenu sur Nancy et, après mon service militaire, j’ai travaillé chez un commissionnaire en bestiaux.

Jacques, parlez-nous de votre arrivée au club... En 1987 le club est en grande difficulté et les dirigeants, notamment Gérard Rousselot mon homonyme, viennent me voir et m’expliquent leur situation délicate, puis me demandent d’acheter un attaquant. J’accepte et nous achetons Ray Stephen à Dundee FC via un contrat tripartite. Par la suite ils me proposent d’entrer dans le conseil d’administration et je découvre le fonctionnement du club. J’étais vraiment heureux de pouvoir apporter ma pierre à l’édifice. Croiser les joueurs, le Staff et échanger avec eux, j’étais comme un gosse.

A cette époque aviez-vous déjà l’envie d’être un personnage important de la vie locale ? Pas du tout, ma seule ambition était de m’en sortir et surtout de ne pas faire comme mon père. La vie était plus dure et il fallait vraiment se défoncer pour s’en sortir et aller chercher quelque chose. Et puis j’ai vite compris, et notamment grâce à ma mère, que dans la vie on ne pouvait pas tout attendre de la société et qu’il fallait ne compter que sur soi-même. La vie a changé mais l’éducation reste

Justement quel regard aviez- vous sur la direction du club en 1987 ? Dans le conseil d’administration je n’étais qu’un observateur content d’être là (rire) ; mais le club était une usine à gaz avec une trentaine d’administrateurs où il fallait l’avis de dizaines de personnes avant de prendre une décision. Certes c’était participatif mais très difficile à faire fonctionner avec notamment un immense organigramme. Mais durant la présidence de Jacques Brzezinski (1989-1990) j’ai démissionné : au-delà du président

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c’était l’homme et sa manière de traiter les gens qui me dérangeaient. Du coup, le président du SLUC Jean-Jacques Eisenbach, qui était très malin, m’avait demandé de m’investir pour le basket. J’en suis devenu aussi sponsor mais ma passion c’est vraiment le football. Mais la présidence de Jacques Brzezinski est brève, Gérard Parentin reprend un club en grande difficulté... En effet notre ami Brzezinski est démis de ses fonctions et Gérard Parentin reprend l’ASNL en 1990. Gérard reprend un club avec un déficit de 12 millions de francs ; rajoutez à cela une descente en D2 et le licenciement d’Aimé Jacquet .Ce fut un véritable chemin de croix pour lui. Il s’est battu et a fait ce qu’il pouvait. Et votre arrivée comme président en 1994 ? Il faut savoir que le club n’était qu’une association et les trois collectivités accordaient d’importantes subventions au club. La ville de Nancy, fatiguée par des années de polémique et de déficit, fit appel à candidatures pour remplacer Gérard Parentin ; et à l’époque c’est le maire qui choisissait plus ou moins les présidents. Ce qui était logique au vu du fonctionnement du club. André Rossinot avait trois ou quatre présidents potentiels ; j’avais été retenu, mais au moment de dire oui j’ai hésité. J’avais de grosses responsabilités professionnelles et je savais que la tâche allait être difficile. Mais j’ai accepté à condition de ne pas prendre la place de Parentin qui était mon ami et de faire une coprésidence. En mai 1994 vous aviez conscience du travail à accomplir ? Ah non, jusqu’ici j’étais toujours un observateur qui n’avait jamais mis les mains dans le cambouis et qui ne s’était jamais réellement intéressé au fonctionnement du club. C’est vraiment lors de ma prise de fonctions que j’ai réalisé le travail que j’avais devant moi. Mais comme j’étais et je suis un fonceur j’étais déterminé à relever le challenge. La première grande difficulté était de comprendre le fonctionnement d’un club. D’ailleurs même maintenant je me demande si je l’ai enfin compris (rire). Mais à force de travail nous sommes parvenus à rétablir la situation économique. 1998 marque une révolution pour le club qui change de statut. Tout-à- fait, en 1998 les clubs de football peuvent changer de statut et l’ASNL devient une SAOS (société anonyme à objet sportif), je prends seul la présidence et Gérard Parentin devient secrétaire général du club. Ensuite, sportivement depuis 1994 l’équipe avait connu des montées puis des descentes successives, mais une rétrogradation était moins douloureuse qu’aujourd’hui car il y avait moins d’argent en jeu. D’ailleurs en 2000 le club était en bonne santé.

Le début des années 2000 est difficile avec une équipe coincée en ligue 2 qui frôla même le National. C’est d’abord le licenciement de Boloni puis l’échec de Francis Smerecki à la tête de l’équipe, deux hommes très différents mais passionnants. Après le départ de Francis j’ai confié l’équipe à Moussa Bezaz, alors directeur du centre de formation en 2002. Mais à la quinzième journée nous avons douze points et nous sommes derniers en direction du Championnat National. J’étais très mal !

« Pablo m’a regardé et m’a dit :“ je suis prêt président .”» Mais vous tentez un coup de poker en confiant l’équipe à Pablo Correa. J’avais peu de solutions. Je voyais Pablo, alors adjoint de Moussa avec Alain Rigole, qui était affecté par la situation, et un jour je suis allé lui dire : « Qu’est-ce que tu en penses si je te confie l’équipe ? » Il m’a regardé et m’a dit « Je suis prêt président ». C’était un pari sur l’homme ! Avec Pablo j’ai toujours eu des rapports presque paternalistes, avec beaucoup de respect et d’échanges, même si parfois nous ne sommes pas d’accord sur tout. Un pari qui sauve le club du National et l’emmène jusqu’en coupe d’Europe... Premier match de Pablo à la tête de l’équipe face à St Etienne et victoire 1-0 ; ce fut le déclic pour l’équipe et la fin de la souffrance pour les supporters grâce aux arrivées ou plutôt retours de Wiart, Lecluse, Moreau et Lambourde. Fin de saison on termine quatorzièmes et après l’histoire on la connait avec la montée deux ans plus tard et des saisons incroyables jusqu’au départ de Pablo en 2011. La raison était simple, il était fatigué. Quand Jean Fernandez arrive en 2012 le club est solidement installé, sauf que sa situation économique montre des signes inquiétants. Nous étions arrivés à 48 millions de budget pour 38 millions de ressources ce qui nous obligeait à vendre nos joueurs pour équilibrer les comptes. C’était colossal et nous vivions au-dessus de nos moyens. Même si nous avons réussi de très belles opérations comme les ventes de Kim, Puygrenier ou Dia, j’ai souvent du donner de ma personne et injecter des fonds. A quel moment avez-vous senti la situation financière se dégrader ? Après notre quatrième place

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en ligue 1, il a fallu revaloriser les contrats des joueurs dans l’euphorie ambiante et avec le recul, c’était une grosse erreur. Nous pensions que les joueurs n’avaient pas atteint leur pic de progression et finalement, avec un peu de recul, on constate que nous avions un gros collectif mais pas de très grandes individualités. Revenons à Jean Fernandez, l’avez-vous recroisé depuis son départ ? Non jamais mais si je le recroise je lui dirais bonjour sans savoir si lui me répondra, car notre passe d’armes a été rude ; il ne nous a pas ménagés en utilisant certains médias contre nous. Je suis gentil mais je défends mon club. Aviez-vous de bonnes relations avec Laszlo Boloni, Francis Smerecki ou Patrick Gabriel ? Boloni était un super entraineur, très carré et travailleur, mais qui a du faire avec les moyens du bord ; ses équipes avaient du tempérament un peu à son image (rire). Il avait le club chevillé au corps, pour preuve il n’était vraiment pas disposé à partir. De Smerecki je retiens le fait que l’homme était très cultivé et hyper intéressant ; là aussi ses moyens étaient limités. Il vient certainement de terminer sa carrière en remportant le tournoi de Toulon et je suis vraiment content pour lui. De toute façon j’ai aimé tous mes entraineurs... sauf un ! (rire). Patrick, déjà quand il reprend l’équipe, il passe à un rien de réussir un pari fou ; mais après la descente en ligue 2 je ne souhaitais pas le reconduire, lui était déterminé à vouloir garder l’équipe. Mais à la quinzième journée j’ai du faire un choix et le remplacer par Pablo ; le


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coup a été difficile pour lui et pas facile pour moi car j’apprécie vraiment l’homme. Il a repris son poste de directeur du centre formation où il a toujours fait du très bon boulot. Patrick Gabriel, Moreau, Nicolas Florentin ou Vincent Hognon font partie des anciens joueurs qui œuvrent pour le club, pensez-vous que la génération actuelle soit un réservoir aussi prometteur ? C’est important d’agrandir la famille, Damien Grégorini va par exemple devenir entraineur des gardiens, Biancalani est pleinement investi dans l’équipe féminine. Mais la génération actuelle me semble beaucoup moins concernée, même si dans le groupe il y a des garçons au profil intéressant comme Vincent Muratori. D’ailleurs si Vincent est sur le terrain pour la réception d’Angers on gagne et on monte en ligue 1 ; c’est vraiment mon sentiment. Il y a de la demande pour Vincent mais il faut le garder, à l’image de Rémi Walter qui est en plus un joueur originaire de chez nous. Un joueur vous a marqué ? Eli Kroupi (rires), il m’adorait et je l’adorais. D’ailleurs je l’avais toutes les semaines dans mon bureau. Il se passait toujours quelque chose avec lui et pas forcément dans le bon sens.

LA VISION DU FOOT DE J.R.

Nous sommes revenus avec le président sur le fonctionnement du football français, ses rapports avec les supporters, sa vision du derby lorrain et surtout sur l’avenir de L’AS Nancy Lorraine.

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J’accompagne l’Equipe de France A aux cotés de Noël le Graët.

de réussir » comme devise. Il faut savoir reconnaitre ses erreurs et j’assume, c’était nul !

La rivalité entre la F.F.F. et la Ligue existe, dernièrement vous vous êtes emporté contre Thiriez... Je suis un rassembleur et non pas un diviseur et je ne cherche rien pour moi, ce qui m’intéresse c’est le football et son fonctionnement. Effectivement il faut que l’on arrête ces bagarres d’ego qui prévalent sur l’intérêt général. Mais il ne devrait pas avoir de rivalité car la LFP est une entité de la FFF. Concernant Frédéric Thiriez et sa réforme sur la réduction à deux montées et deux descentes, j’ai été choqué par le fait qu’il puisse mettre en place cette réforme importante en court-circuitant la commission des réformes. J’avais pris position pour cette réforme avec une mise en place pour la saison 2016-2017 ; mais après avoir echangé avec des observateurs et des passionnés, je me demande si ce serait la meilleure des stratégies. Réduire le nombre de descentes, c’est éviter les catastrophes industrielles, mais cela donne aussi des championnats beaucoup moins attractifs et vite ennuyeux. J’étais plus favorable à des barrages comme chez nos voisins, mais cela n’a pas été retenu.

Jacques, les supporters se posent des questions sur l’avenir du club : l’ASNL est-elle à vendre ? Il ne faut pas faire des années de trop et je pense qu’il faut savoir préparer sa sortie ; je pense donc confier la destinée du club à un investisseur qui saura préserver l’esprit humain et assurer la pérennité du club. Mais j’ai du mal à m’imaginer quitter le club parce que vingt-deux ans c’est beaucoup et que j’ai le club dans la peau ; mais il faut envisager la suite et amener un souffle nouveau, une nouvelle vision qui puisse continuer à faire grandir le club. Je pense que l’investisseur devrait également racheter le stade puisque la CUGN est prête à le vendre.

« Dans le football on est totalement dans l’irrationnel.»

Comme de nombreux autres présidents de clubs français vous êtes un grand chef d’entreprise, comment expliquez- vous que des personnes comme vous puissent se planter si souvent ? Parce qu’un club de football est totalement différent d’une entreprise où vous pouvez mettre en place une stratégie pour atteindre un objectif et faire du profit, mais un club de foot est trop dépendant des résultats sportifs. Et ensuite parce qu’on se laisse emporter par la passion et l’euphorie, et penser qu’il faut souvent des noms ronflants pour réussir quelque chose ; et dans le football on est totalement dans l’irrationnel, suffit de regarder le Gazélec qui monte avec 5 millions alors que nous en avions 15. La seule certitude c’est l’incertitude, et c’est ce qui fait aussi la beauté du football.

Revenons à l’ASNL, la saison prochaine ce seront les retrouvailles avec le F.C. Metz. Quels sont vos rapports avec notre voisin ? Quand je suis arrivé à la tête du club c’était la guerre entre dirigeants des deux clubs ; de mon coté j’ai de suite voulu arrêter cette rivalité de comptoir inutile. Alors j’ai rencontré Carlo Molinari et une amitié est née entre nous. Montrer aux supporters qu’il y avait une entente entre les dirigeants a permis de faire redescendre la tension lors des derbys. Je rencontre parfois les groupes de supporters et mon discours est clair : « Vous pouvez vous manifester avec la voix ou les gestes, mais dans le respect des règles du sport et de la République ; je ne tolérerai aucun débordement ».

Vous êtes également devenu au fil du temps un personnage engagé du football français, quel est votre rôle à la Fédération Française de football ? Je suis membre au comité exécutif de le F.F.F. et en charge de développement de Clairefontaine qui a été rénové et rééquipé entièrement.

Certains supporters ont été parfois perplexes devant certaines de vos initiatives, comme changer le logo et la devise du club. Ah ! Je reconnais que c’était une erreur de stratégie, nous avions sollicité une agence de communication qui avait revu l’identité du club, même chose pour « la rage

Sauf que beaucoup de clubs français sont en vente, et souvent dans des régions bien plus attractives. C’est vrai que la Lorraine est en difficulté mais l’ASNL est un club bien organisé. C’est aussi le club de Michel Platini avec une histoire. La Lorraine est au cœur de l’Europe et je ne suis pas du tout fataliste, encore faut-il que les politiques soient suffisamment ambitieux. Et moins frileux, comme pour le projet du nouveau stade ? Le problème est qu’il a été très mal expliqué aux politiques ; l’abandon du stade multifonctions qui aurait bénéficié à tous fut vraiment difficile à accepter. Maintenant le stade Marcel Picot est potentiellement à vendre. Je pense que si un investisseur rachetait le club, il devrait racheter le stade autour de 12 millions d’euros ; ce serait une bonne affaire. Pour terminer, un mot sur vos voisins basketteurs et volleyeurs ! Je suis vraiment heureux de voir que le Volley marche fort à Nancy (ndlr : les 2 clubs du grand Nancy montent en Pro A). Et puis je suis encore allé voir évoluer le SLUC, j’apprécie beaucoup Christian Fra qui est un ami et qui fait un super boulot. Voir Nancy rayonner à travers ses sportifs et ses clubs me fait énormément plaisir. ▰

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Portrait

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MONSIEUR SÉCU QU’ILS SOIENT DIRIGEANTS, BÉNÉVOLES OU MÉDECINS, DES HOMMES ET FEMMES BRILLENT HORS DE LA LUMIÈRE ET SONT SOUVENT LES GARANTS DE L’IDENTITÉ DE LEURS CLUBS. Nabil El Yaagoubi, MONSIEUR SÉCURITÉ DE L’ASNL, NOUS A REÇUS DANS SON BUREAU EN PLEIN CŒUR DU STADE MARCEL PICOT. ▰ ARTICLE THOMAS REZETTE / PHOTO ASNL Nabil raconte-nous ton arrivée au club. Je suis salarié du club depuis sept ans. Durant ma licence en management du sport à la faculté des sports de Nancy en 2007 j’ai eu l’opportunité de faire mon stage au service commercial du club. Un an plus tard, la création du pass ASNL (carte permettant aux supporters de pénétrer et consommer dans le stade) a généré mon embauche. J’ai donc travaillé sur ce projet et sa mise en place et ensuite rejoint le service organisation et sécurité comme adjoint. Je suis aujourd’hui à la tête du service.

une personne vient à être mise en cause, elle doit faire face à ses responsabilités, notre priorité est de permettre à des familles de venir encourager l’équipe en toute sécurité. Cela dit avec un dialogue en amont et des réunions avec les associations de supporters avant les matchs, nous parvenons à

Explique-nous ton rôle en tant que directeur de l’organisation et de la sécurité. À l’extérieur cela consiste à la logistique du groupe, à la sécurité et l’accompagnement de nos supporters. Je fais la totalité des déplacements. J’assure les relations du club avec les supporters comme avec toutes les autorités et la mise en place de tout le dispositif d’accueil pour le public nancéien. Le club n’est pas propriétaire du stade je suis donc également interlocuteur du Grand Nancy pour toutes les questions de maintenance, entretien, logistique et l’exploitation que nous pouvons en faire.

En plus des trois associations de supporters, un groupuscule indépendant existe en tribune Piantoni, un problème ? Non car nous sommes aujourd’hui dans un contexte favorable ; mais l’avantage avec les associations est qu’ils ont des élus avec lesquels le dialogue est permanent et qu’ils sont sollicités lors de nos réunions. Ce groupe appelé « Indépendants » est la catégorie la plus difficile à gérer car elle n’a pas d’existence officielle. Cependant elle comporte des leaders avec qui on communique. Ils savent aussi nous écouter. C’est un phénomène que l’on retrouve dans tous les clubs et nous sommes très attentifs.

Lors de ta prise de fonctions les rapports entre les groupes de supporters et des membres de la direction du club étaient très tendus, comment as-turamené de la sérénité à Picot ? Progressivement j’ai repris le dialogue avec les groupes de supporters en étant épaulé par Michel Florentin, un de mes coordinateurs. Que ce soit avec les supporters, mon président ou les pouvoirs publics, j’ai toujours eu le même discours et la même ligne de conduite en étant le plus transparent possible afin d’éviter les mauvaises surprises. La fronde d’il y a quelques saisons a montré que le club a toujours le dernier mot, même si cela engendre des grèves, car c’est lui qui organise les compétitions. Quelle est ta position et ta conduite avec les associations de supporters ? Beaucoup de communication et d’échanges car ce n’est dans l’intérêt de personne d’être en conflit. Nous appliquons une tolérance zéro envers les personnes qui dépassent la ligne jaune et se prêtent à des débordements ; si

différentes avec ses supporters. Par exemple nous prenons toujours connaissance des tifos et banderoles avant les matchs. Si ces messages sont à connotation politique, religieuse, raciste ou homophobe, c’est bien entendu refusé, en revanche si ce sont des messages de soutien aux IDS (interdits de stade) nous laissons passer, ailleurs c’est souvent proscrit. Justement combien d’IDS sont recensés ? Actuellement une grosse dizaine, souvent pour utilisation d’engins pyrotechniques. Ce sont parfois des supporters types ultra ou indépendants comme des supporters lambdas qui ont à un moment commis une erreur. Notre politique « tolérance zéro » s’applique à toutes les personnes.

éviter les mauvaises surprises tout en facilitant leur travail de préparation et d’animation au sein de leurs tribunes. Je considère chaque spectateur de la même manière, qu’il soit VIP ou debout dans un groupe de supporters, chaque individu a des envies et des besoins différents en venant au stade. En France le traitement des associations de supporters diffère beaucoup d’un club à l’autre. Il y a souvent deux extrêmes, ceux qui ferment les robinets dans l’idée de prendre le moins de risques possibles et d’autres qui vont au contraire avoir une trop grande proximité. Ma manière de faire est de dire que comme dans la vie de tous les jours, nous avons des droits et des devoirs. Les associations ont des droits qu’il faut respecter mais aussi des devoirs. Chaque club a des relations

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Aujourd’hui à Nancy tout se passe bien mais l’équilibre est toujours très fragile. La saison prochaine nous allons retrouver nos voisins Messins, leur dernière visite à Picot s’est bien déroulée contrairement au voyage à Metz. Je n’ai aucune rivalité avec mon homologue Messin, je peux même dire que je l’apprécie (rires), et c’est vrai le dernier déplacement à Metz s’est très mal déroulé. Nous avions travaillé en amont et tout était fait pour que le déplacement de nos supporters se déroule dans les meilleures conditions. Malheureusement un capitaine de police locale a décidé de changer tous nos plans le jour du match. J’ai pris conscience de la chance que j’avais en Meurthe-et-Moselle d’avoir d’excellents rapports avec les forces de l’ordre. En revanche la réception de Metz à Picot est une vraie fierté, un derby sans


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URITÉ le moindre début d’incidents c’est preuve que notre travail paie. J’étais fier de nos supporters, un match référence ! Sur un match à risques d’importants moyens policiers sont mobilisés, interdire les déplacements de supporters ne serait-t-il pas plus raisonnable économiquement ? Il est important de savoir que les dispositifs policiers amenés à assurer la sécurité en dehors du stade sont intégralement facturés au club, donc contrairement aux idées reçues, ce n’est pas l’argent des contribuables. Sur une saison cela représente un coût non négligeable (jusqu’à 200 000 euros en L2) mais l’interdiction de déplacements des supporters est pour moi une solution de facilité qui catalogue tous les supporters visiteurs comme « éléments à risques ». En France nous n’avons pas forcément une culture

des supporters, alors parfois on prend des mesures extrêmes d’interdiction de supporters pour quarante personnes. Je suis d’avantage favorable à un travail en profondeur pour inculquer une vraie culture aux supporters. Combien de personnes sont mobilisées sur un match de Ligue 2 ? Entre l’accueil et la sécurité, de 150 à 190 personnes sont mobilisées. Nous ne faisons appel à aucun prestataire extérieur grâce à notre filiale Stan et notre partenariat avec l’agence DLSI qui fournit une dizaine d’hôtesses.Tout le personnel sécurité est salarié de Stan Sécurité et tout le personnel d’accueil est salarié Stan Event. À ma connaissance seuls deux clubs français fonctionnent de cette manière, Troyes et Le Havre, et encore, ces filiales ne sont pas issues des clubs. La journée des supporters est un événement qui te tient à cœur ! Complètement, c’est un projet qui appartient aux supporters et un très bel outil qui permet d’expliquer aux gens le fonctionnement des associations. Cette année, sous la tribune Hazotte, a eu lieu la deuxième édition qui a rassemblé entre

Portrait

800 et 1000 visiteurs avec différents ateliers comme la « visite » du stade, l’exposition des trophées ou encore le musée virtuel des Socios qui a pu prendre forme. Cette deuxième édition fut une vraie réussite et je pense qu’elle va devenir une journée importante de fin de saison. Enfin cette saison des animations ont été proposées aux spectateurs ainsi que des activités des « avants-matchs ». En effet durant la deuxième partie de saison beaucoup d’animations ont été proposées aux spectateurs. Je retiens notamment les animations avant la réception d’Angers où nous avons proposé à nos supporters une initiation au kayak en partenariat avec le pôle aviron. L’enjeu est de transformer le stade en lieu de vie. Aujourd’hui les gens arrivent juste au moment du coup d’envoi et partent avant la fin pour éviter les embouteillages. Notre but est d’inviter les gens à venir en famille bien avant le coup d’envoi et partager des choses. Notre objectif sera réalisé quand les gens viendront au stade avec l’assurance de passer un bon moment quelque soit le résultat de l’équipe. C’est vraiment un des projets importants du club ! ▰

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AMATEUR

FC DOMBASLE 92 ANS D’HISTOIRE ET UNE CONTINUITÉ À DÉFAUT D’ÉPOPÉE Dombasle-sur-Meurthe fait partie de ces villes lorraines où l’identité ouvrière est présente à chaque recoin, modestes maisons à briques rouges bien alignées, stade au centre de la ville financé par les industriels, péniches à quai remplies de matières premières. La ville porte en elle un charme blanc qui en fait la plus agréable des cités du Pays des Salines. Créé en 1923, le club alors appelé AS Dombasle commence son histoire PROMU EN PROMOTION D’HONNEUR SOUS LES ORDRES DE ROMAIN en troisième division CHOULEUR, LE FC DOMBASLE EST UNE DES TRÈS BELLES SURPRISES de district. Les joueurs évoluent alors avec un DE CETTE SAISON. BIEN STRUCTURÉ ET PORTÉ PAR DES BÉNÉVOLES maillot blanc, couleur PASSIONNÉS PAR LE CLUB ET UN PRÉSIDENT AUSSI FLEGMATIQUE QUE du sel et symbole de DÉTERMINÉ, DOMBASLE A TOUS LES ATOUTS POUR ÊTRE DAVANTAGE tout un bassin. QUE LE TUBE D’UNE SAISON. DÉCOUVERTE DU CLUB ET RENCONTRE 92 ans plus tard et trois divisions au-dessus, AVEC , SON PRÉSIDENT. ▰ ARTICLE THOMAS beaucoup de choses REZETTE / PHOTOS FERNANDO DE ABREU ont changé, mais tout en restant les mêmes. Le stade a changé de nom mais pas d’endroit, le maillot est toujours blanc, mais avec des bandes bleues et les équipes réserves évoluent toujours en district. En 92 ans dire que le club a vécu des épopées légendaires serait pure invention. Dombasle fait partie de la légende du sport lorrain, mais ses acteurs avaient des gants et des protèges dents. Enfin pour l’instant !

Erwan Salaun

la mairie et naturellement, pour éviter tout conflit d’intérêt, il s’est retiré de la présidence. Connaissant le fonctionnement administratif du club et attaché à ma ville je me suis porté candidat ». Dans un club familial comme Dombasle, l’homme s’imposera naturellement et sans difficulté. « Avoir été secrétaire m’a fait connaitre un peu tout le monde, et je n’ai eu aucune difficulté que ce soit avec les joueurs ou autres, au contraire ». Employé comme cadre et pur bénévole au club, c’est un président très présent dans la vie de son club.

ROMAIN CHOULEUR, LE BÂTISSEUR Formé à l’ASNL et ancien joueur professionnel, Romain Chouleur est l’entraineur de l’équipe fanion depuis 2012. Pour tout le monde au FC Dombasle il est celui qui a ramené le club dans la lumière grâce à un gros travail de fond commencé alors qu’il entrainait les U19 ; Erwan le président «Romain a en charge toute la partie sportive du club ; avec lui je regarde sur le long terme ». Chouleur a en tous cas une vie bien remplie, en plus d’être le coach de l’équipe il est un des joueurs cadre du SAS Epinal et a réalisé une saison pleine Nationale. «Que Romain puisse jouer pour Epinal n’est absolument pas un problème, nous nous adaptons en décalant certains matchs et nous avons d’autres techniciens diplômés qui peuvent éventuellement le seconder lors des séances ».

UNE IDÉE DU FOOT AMATEUR …. DIFFÉRENTE D’UN VOISIN UN NOUVEAU PRÉSIDENT IMPLIQUÉ Erwan Salaun, correspondant au club pendant quatre ans, est devenu président en début de saison un peu par hasard. « L’ancien président fut élu à

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Beaucoup de clubs voulant ressembler à plus gros qu’eux bien trop vite se sont retrouvés dans des situations délicates ; Dombasle est loin de tomber dans ces travers. «Aucun joueur n’est payé, je


AMATEUR

considère que nous sommes tous dans le foot amateur pour d’abord se faire plaisir et essayer d’avoir des résultats ». L’accès au stade est d’ailleurs toujours gratuit pour le plus grand plaisir d’une buvette qui tourne à plein régime comme lors de ce dernier match face à Eloyes. Cette saison un 16ème de coupe de Lorraine face au FC Lunéville (DH) fit polémique ; les Lunévillois à travers Eric Braun l’entraineur refusèrent de disputer la rencontre sur le terrain de Dombasle soit disant non praticable. L’arbitre décida à la surprise générale de reporter la rencontre qui se disputa plusieurs jours plus tard à …. Lunéville. Une cynique injustice qui révoltât les joueurs, mais qui, avec un peu de recul amuse le président. «Oui c’était une décision difficile face à un club plus grand et plus puissant que nous, mais finalement cette épisode a encore davantage resserré notre groupe, et une DH c’est plutôt une bonne cible, on va les rattraper (rire) ».

Football

2015-2016, LA CONTINUITÉ Champion de Promotion d’honneur régionale, le FCD va enfin quitter ce championnat au fort accent vosgien (10 équipes vosgiennes sur 12) pour découvrir la Promotion d’honneur et ses voisins de Varangéville et Blainville. «L’objectif sera de faire une bonne saison pas loin du trio de tête et pourquoi pas terminer premier ; c’est ambitieux mais je pense que nous avons les armes pour faire une bonne saison ». En dehors de l’équipe le club aimerait faire venir autant de monde que lors du match de la montée, avec deux derbies et une équipe compétitive le stade Pavageau devrait vibrer autour des hommes de Romain Chouleur.

UN CLUB EN COURS DE DÉVELOPPEMENT Sportivement en bonne santé avec une montée en PH en regardant plus haut, des équipes de jeunes compétitives, le plus grand tournoi U9 du Grand Est organisé chaque année, le FCD fait partie des nombreux clubs du 54 en manque de terrain synthétique. «Un terrain synthétique serait vraiment le bienvenu ; nous travaillons dessus mais pour le moment ce n’est malheureusement pas prévu ; cela dit nous bénéficions de nouveaux vestiaires de qualité. Actuellement nous sommes dans l’objectif de racheter du matériel qui nous fait défaut pour améliorer le confort des joueurs ». Question budget la participation de la ville est importante et le club complète avec du mécénat et du sponsoring ; détails particuliers des joueurs euxmêmes investis dans leur club vont démarcher des sponsors éventuels pour développer leur club. Enfin même si le club a un employé qui s’occupe notamment de coordonner les nombreuses équipes de jeunes, il a aussi, au-delà d’un synthétique, certains manques comme des mini- bus ce qui oblige les bénévoles à s’investir d’avantage. ▰

Rassemblement international U9 Le FC Dombasle compte deux vitrines, son équipe fanion mais aussi et surtout son rassemblement U9 organisé chaque année qui est tout simplement le plus important du grand Est : un week-end où évoluent plus de 1000 jeunes joueurs. Des équipes pro comme l’ASNL ou le FC Metz, des équipes parisiennes ou encore belges ; ce rassemblement de juin est plus qu’un tournoi de foot pour le président. «Tout est fait pour que les enfants passent une journée inoubliable. Pour le club c’est une incroyable mise en lumière et le résultat du travail de tous nos bénévoles », porté par des personnages du club comme Rémi Balland.

FC DOMBASLE Année de création : 1923 Equipe A : Championnat de Promotion d’Honneur 2015-2016 Président : Erwan Salaun Entraineur : Romain Chouleur Stade : Stade Pavageau

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Basketball

SLUC NANCY

POUR CE NUMÉRO D’ÉTÉ C’EST À LA PÉPINIÈRE QUE NOUS AVONS DONNÉ RENDEZ-VOUS AU JEUNE MENEUR DE JEU DU SLUC. PROLONGÉ POUR UN AN, LE STAFF TECHNIQUE ET LE COACH LUI FONT CONFIANCE. ISSU DE LA FORMATION AU CLUB, C’EST AVEC SÉRÉNITÉ QUE LE JOUEUR MÈNE SA JEUNE CARRIÈRE PROFESSIONNELLE.IL S’EST PRÊTÉ POUR NOUS EN TOUTE SIMPLICITÉ AU JEU DES QUESTIONS / RÉPONSES, DU SHOOTING PHOTO ET MÊME D’UNE SÉANCE DE DÉDICACE IMPROVISÉE POUR LES JEUNES JOUEURS DU PARC QUI AVAIENT RAPIDEMENT RECONNUS NOTRE SPORTIF NANCÉIEN. ▰ ARTICLE JULIEN SIFFERT / PHOTOS PIERRE ROLIN Raconte-nous tes premiers pas dans le basket ? J’ai commencé le basket vers six ans, c’était plus mes parents qui voulaient que je fasse du sport. J’en ai essayé plusieurs mais il y avait surtout le basket et le foot. Le cumul des matchs le week-end a fait que j’ai du faire un choix. À neuf ans au foot, il y avait déjà un esprit de compétition, alors qu’au basket c’était plus cool. Je venais pour m’amuser avec mes copains, il y avait une meilleur ambiance, on rigolait plus. A dix ans, tu avais des posters accrochés dans ta chambre ? Non même pas, je jouais vraiment avec les copains pour m’amuser. On allait à l’entraînement et quand on sortait du gymnase c’était fini. Je me suis vraiment intéressé au monde du basket vers treize ans, quand je suis rentré au pôle et que j’ai commencé la compétition. Je me souviens d’une chaîne, NBA TV, qui repassait pleins de vieux matchs, de Michael Jordan surtout. Ce sont vraiment les premières choses que j’ai vu. Et après je regardais tout, dès que c’était possible qu’il y avait un match, peu importe : féminin masculin, coupe, championnat... Quel a été ton parcours de Langon à Gentilly ? J’ai commencé à Langon. Pour entrer en minimes j’ai intégré le pôle et le club de Mont de Marsan. J’ai été repéré au camp national par le SLUC Nancy à quinze ans. Il m’ont proposé de faire un essai chez eux. Franchement, ça m’a tout de suite plu. Les installation le Palais des Sports à côté du centre de formation, c’est un super cadre pour évoluer. Je ne restais que deux jours et j’ai reçu un super accueil, même des joueurs plus âgés. Le choix du SLUC a été rapide. Le centre de formation s’est bien passé mais c’est compliqué de mener les études et la compétition. Niveau terrain, en Cadets France ça joue, il faut être prêt. C’est fatiguant, il faut savoir

se gérer : on est loin de sa famille, les premiers mois sont vraiment compliqués. Il y a peu de joueurs qui sortent de centre de formation qui deviennent pro directement. Ce n’est vraiment pas facile, il faut être bon dans les études. Les attentes sont plus élevées, il n’y a pas de pression mais tu te rapproches de ton but, tu vois les joueurs pros s’entraîner à côté de toi. Ce sont des exemples. Il faut démontrer, évoluer, progresser, il ne suffit pas d’être doué, il faut passer un niveau. Cette année tu as été élu meilleur progression de la saison, qu’est ce qui a changé dans ton jeu ? Déjà, en fin de saison dernière le coach m’a laissé plus de temps de jeu. Il est venu me voir pour me dire qu’il avait confiance en moi, que je serai le numéro deux pour cette saison. Le secret, si il y en a un, c’est dans la tête : je me sens bien, on me fait confiance, j’ai du temps sur le terrain. Mon jeu n’a pas changé et je continue de beaucoup travailler, il n’y a pas une journée sans que je vienne à la salle m’entraîner.

était extraordinaire, avec un public de folie. Contre Limoges, c’est l’hécatombe des blessures, un sentiment de frustration... On n’a pas pu combattre avec toutes nos armes, c’est malheureux de perdre comme ça. Du coup on reste un peu sur notre fin. Comment va se passer ton été ? Je vais partir quelques jours dans ma famille à Bordeaux. J’ai prévu aussi dix jours à Dakar, j’ai encore de la famille là-bas et ça fait neuf ans que je n’y suis pas allé. Le 10 juillet, je pars pour un stage d’un mois à Dallas histoire de bien travailler avant la préparation qui reprend le 17 août. Tu vas suivre le championnat d’Europe de prés ? C’est sûr, malheureusement je ne serais pas à Nancy pour le passage de l’Equipe de France, mais je vais les suivre. D’ailleurs je me tiens au courant de ce qui ce passe en ce moment en coupe d’Europe pour les féminines.

BENJAMIN S la pro A, mon terrain Quel bilan fais-tu de la saison ? On n’a pas été gâtés par les blessures, on a plutôt bien géré ces périodes en début de saison mais c’est vrai aussi qu’on a fini sur les rotules. L’Eurocup était vraiment une bonne expérience, j’ai quelques regrets sur la défaite de deux points contre Valence. Celui-là si on l’avait gagné, ça aurait changé beaucoup de choses... C’était bon pour la vie de groupe et l’expérience de rencontrer des équipes d’autres championnats, on a pas mal dépensé d’énergie. Les quatre derniers matchs de la saison régulière ont été durs, cette septième place n’était pas le reflet de l’équipe mais allez chercher les plays-off était l’objectif. Les plays-off : le rêve face à Nanterre, la désillusion contre Limoges ? Le premier tour contre Nanterre, deuxième du championnat, c’est juste après leur titre européen. On sait qu’ils sont fatigués mais euphoriques, donc très dangereux. Peu nous auraient vu gagner, après quatre défaites en championnat et la blessure de Florent Pietrus. Mais on a eu confiance en nous. Le match aller c’est bien passé mais le match retour à la maison

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Est-ce que tu suis les autres sports et surtout les équipes de la région ? C’est important aussi de sortir du basket, je suis surtout le foot car c’est le plus médiatique, mais je sais que les deux équipes de volley de Nancy seront en première ligue la saison prochaine. Je m intéresse aussi au handball féminin. Des endroits où tu aimes te retrouver à Nancy ? Là où je passe le plus de temps, c’est au Palais des Sports de Gentilly, je crois que j’y suis plus que chez moi. Pour mes loisirs, j’aime bien me retrouver à la maison avec la famille, les amis : un resto le midi, le shopping bien sûr, et me balader à la Pépinière regarder les gens jouer au basket. ▰

BENJAMIN SENE #8 né le 13 mai 1994 à Langon (33) 1m85 meneur


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SÈNE n de jeu ACCÈS SPORT #7 ▰ ÉTÉ 2015

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Volley

VANDŒUVRE NANCY VOLLEY-BALL

SAISON PARFAITE

le VNVB monte en Ligue A Féminine

APRÈS TROIS LONGUES SAISONS EN SECONDE DIVISION NATIONALE, LE CLUB VANDOPÉRIEN A EFFECTUÉ UNE SAISON PARFAITE ET SE PRÉPARE SEREINEMENT À L’EXIGEANTE LIGUE AF ! LE COACH CYRIL WOZNIAK NOUS RACONTE EN DÉTAILS TOUT CE QUI A CHANGÉ POUR RÉUSSIR CETTE SAISON ET VA CHANGER POUR LA SAISON PROCHAINE ! ▰ ARTICLE MICKAËL BIASUTTO ET THOMAS REZETTE / PHOTOS VINCENT DESESSARD 24 victoires, 4 défaites, 75 sets marqués, 25 sets concédés. Bilan éloquent, c’est celui du VNVB millésime 2014/2015 qui a survolé le championnat. Oubliées les frustrations et autres déceptions des saisons passées, le VNVB du technicien Wozniak a atteint l’objectif fixé par les dirigeants du club et le président Raineri : retrouver la ligue A féminine ! Rappelons-nous, il y a tout juste un an, les filles du VNVB en larmes. La raison, une défaite en fin de saison privant le club à une accession en Ligue AF, une nouvelle fois, un nouvel échec dur à encaisser. Des questions se posent alors : changer de staff technique ? Changer de groupe ? Révolutionner ce qui a été fait jusque là ? Finalement, Cyril repart à la tête de l’équipe et cherche à analyser cette saison manquée pour ne plus revivre cela et enfin retrouver l’échelon ultime national : « cet échec, parce qu’il s’agit d’un échec il faut le dire, a été décrypté. Ces deux années où l’on ne monte pas, ce sont deux années où les équipes terminant devant nous possédaient un effectif plus dense avec un banc plus étoffé. »

LES INGRÉDIENTS DE LA MONTÉE Du coup, nous aimerions savoir ce qui a changé cette année, ce qui a été amélioré, quels détails le club a travaillé pour ne plus laisser passer cette montée dans l’élite : « cette saison, nous avons une centrale, une ailière et une passeuse en plus. Cela a fait la différence sur quelques matchs. Sur des matchs compliqués, on a pu faire des rotations qui ont apporté. À cela on rajoute le travail accompli à l’entrainement. Passer de 8 ou 9 joueuses à 10 ou 12, ce ne sont pas les même entrainements, on

« Avec le groupe que l’on a, je pense qu’on peut faire un coup. »

travaille différemment. Et cette année on a mis cette politique de concurrence où quasiment chaque poste est doublé. Je peux vous dire qu’on se bouge plus quand on sait qu’on n’est pas irremplaçable !» Le staff également a évolué, avec l’arrivée d’un coach adjoint, Fabien Pelc en l’occurrence, qui a permis à Cyril de se focaliser uniquement sur le jeu. Deux paires d’yeux voient plus qu’une seule ! « Fabien m’a demandé si avoir un adjoint m’intéresserait, j’ai été favorable, car c’est un ancien joueur pro, qui possède une expérience d’entraineurs, en Nationale 2 à Épinal notamment. Nous sommes un bon binôme. Quand tu es seul, tu as la tête dans le guidon, tu ne peux pas tout observer, et maintenant je peux prendre du recul, je peux échanger avec lui, les analyses sont cohérentes et constructrices. Avant j’étais seul dans mon bureau à faire de l’auto critique, ce n’est pas le top. Il possède un œil critique avec des façons de travailler différentes, un autre savoir faire et c’est ce que je veux comme adjoint, je ne voulais pas d’un mec qui porte les bidons, les ballons ! » Après avoir été irrésistibles cette année, place à la Ligue AF, autre dimension où chaque club est dangereux, et où les surprises sont possibles.

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Certes il y a des grosses locomotives comme Cannes, Béziers, Nantes et Mulhouse, qui sont les ogres de la division sans être imbattables pour autant. Le groupe lorrain de cette année sait d’ores-et-déjà que les exigences sont toutes autres et que tout sera compliqué. Cyril Wozniak raconte bien cela : « avec le groupe que l’on a, je pense qu’on peut faire quelque chose, on peut faire un coup, ce qui peut être très intéressant si on garde le même état d’esprit que cette année et faire comprendre aux filles que le niveau d’exigence sera plus élevé, même si elles le savent déjà ! » Pour être performantes tout de suite, dès le début du championnat, les filles vont avoir le droit à huit semaines de préparation. De mi août à mi octobre, elles vont transpirer sur le parquet du Parc des Sports de Vandœuvre.

REPRISE ET INTÉGRATION DE NOUVELLES JOUEUSES


VANDŒUVRE NANCY VOLLEY-BALL

Volley

▰ Le coach Cyril Wozniak aura su guider ses joueuses toute la saison (ici, Manon Bernard)

Qui sont ces nouvelles recrues du VNVB ? « Ce qu’on cherchait pour affronter la Ligue A, c’était une passeuse encore plus performante pour diversifier le jeu. Non pas que Nikolova ne fera pas l’affaire mais c’est important d’avoir une bonne doublette de passeuses complémentaires et Nikolova jouera en fonction des matchs. On a trouvé cette passeuse en la personne d’Inge Molendij, néerlandaise internationale qui connait bien la ligue A car elle évoluait à Istres. Toujours dans la politique de concurrence, le club a recruté une jeune libéro provenant également d’Istres se nommant Adeline Lefevre âgée de 21 ans « très motivée et qui fera bouger Manon Bernard (ndlr : libéro titulaire actuellement), qui possède encore une marge de progression. » Troisième et dernière recrue et pas des moindres, une pointue internationale bulgare, Yuliya Stoyanova, 29 ans, qui a par le passé connu la Ligue A. Quantre-vingt dix

pourcent de l’effectif aura déjà fréquenté la Ligue A. Seul départ à notifier, celui de Puzovic pour des raisons sportives et économiques. D’autres joueuses ont été approchées par des clubs ou par des agents mais personne n’a finalisé un départ de Vandœuvre, prouvant une nouvelle fois la qualité de vie, la qualité de travail du club vandopérien primordial pour les dirigeants. L’effectif est bouclé, l’été sera serein, le VNVB a fait en sorte d’être dans les meilleures conditions possibles à la veille d’une saison où l’objectif sera le maintien. Durant notre entretien, Cyril a également souligné le travail de Benoit Stefani, responsable communication du club des supporters, qui a permis de ressentir au sein du Parc des Sports une réelle effervescence autour de l’équipe. Cela s’est intensifié au fil des rencontres jusqu’au dernier match où 1600 personnes sont venus assister à la victoire

des panthères roses : « un essor s’est mis en place au Parc depuis la fin de saison dernière, le travail de Ben paye, celui du club des supporters également. On sent que le public aide les joueuses, c’est important ! Le public aime les longs échanges ! »

QUEL AVENIR SPORTIF POUR LE CLUB ? Pour finir l’interview, nous avons demandé la vision à moyen terme de Cyril sur le club. Voir le VNVB en coupe d’Europe par exemple serait-il possible ? « Le nerf de la guerre : l’évolution économique. Elle sera primordiale pour cela. L’environnement du club, le public qui feront venir des joueuses encore plus performantes. Si on est poussés, c’est accessible, ce n’est pas un rêve ! Paris, par exemple, sans budget énorme, a réussi de beaux résultats en atteignant les demi-finales des plays-offs du championnat. » ▰

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Volley-ball

MAXÉVILLE NANCY VOLLEY JARVILLE

HISTORIQUE direction la Ligue A Masculine SUSPENSE INSOUTENABLE POUR LES DIRIGEANTS, JOUEURS, SUPPORTERS LORRAINS, QUI DURANT TOUT LE MOIS DE MAI NE SAVAIENT PAS QUELLE SERAIT L’ISSUE DE CE FEUILLETON PRÉ-ESTIVAL QUI VOYAIT LE CLUB LORRAIN CHAMPION DE FRANCE DE LIGUE B JUGÉS PAR LES INSTITUTIONS SPORTIVES SUR SA MONTÉE OU NON DANS L’ÉLITE NATIONALE. FINALEMENT DÉNOUEMENT POSITIF AVEC L’ACCORD FAVORABLE DE LA COMMISSION D’AIDE ET DE CONTRÔLE DES CLUBS PROFESSIONNELS QUI ENVOIE OFFICIELLEMENT LE CLUB NANCÉIEN EN LIGUE A ! Michel Hentzen, MANAGER GÉNÉRAL DU CLUB DEPUIS 35 ANS FAIT LE POINT AVEC NOUS SUR L’ÉTAT ACTUEL DU CLUB. ▰ ARTICLE MICKAËL BIASUTTO / PHOTOS ÉLISE GENICOT En 2006, le Punch Volley Ball Nancy Maxéville et le Sluc Nancy Jarville fusionnent pour créer le club actuel. Tous les échelons sont franchis un à un jusqu’à atteindre la ligue B et le niveau professionnel. Michel Hentzel, qui a endossé tous les rôles dans le club (joueur, coach, président puis manager général) est le principal artisan de cette réussite, grâce à sa volonté de faire évoluer le club avec de nouveaux projets. Après une saison réussie l’an passé et une demi-finale de play-off jouée, il fallait cette année confirmer l’élan. Le recrutement a été minutieux et réussi, avec de gros noms du championnat de Ligue B comme par exemple Geoffrey Meyer, David Feughouo, Christian Fuahéa ou encore Max Mourier. Fallait-il encore qu’une certaine osmose se forme autour de ces guerriers : « En montant cette équipe, je n’avais aucun doute qu’on finirait dans les cinq premiers du championnat. Entre le moment où l’on crée une équipe et le premier match de championnat il doit y avoir une osmose, une cohésion qui se crée, et c’est ça qui a fait basculer toutes ces individualités en une équipe soudée redoutable. » Comment le 12ème budget du championnat (sur 14 équipes…) est capable de recruter des joueurs de top niveau de Ligue B ? La réponse est simple : « Les joueurs du championnat observent les autres clubs, tout le monde se connait, tout se sait. Les joueurs voient bien que le club nancéien progresse et atteint ses objectifs, on ne parle pas de Nancy en tant que club qui a du mal à payer ses joueurs par exemple. Nancy est une ville que tout le monde aime, tous les joueurs passés ici le disent et s’y sont plu : le dynamisme, les étudiants, la ville à taille humaine, etc... Aujourd’hui un joueur regarde bien

sûr l’argent, le projet sportif mais de plus en plus la qualité de vie autour, et à Nancy on a les bons arguments pour que ces paramètres cohabitent.» Le club ne peut pas se permettre d’avoir douze très bon joueurs. De ce fait il existe un risque si un joueur clé se blesse. Nancy Volley ose posséder un effectif réduit dans un championnat relevé : « C’est la différence avec les autres équipes, on avait le minimum obligatoire en joueurs pro cette année, nous avions peu de solutions de rotations, et cela a failli nous couter cher quand David Feughouo s’est blessé. Soit on prend 11 joueurs moyens, soit 8 ou 9 bons comme cette année avec un ou deux jeunes, c’est très risqué mais ça a payé ! »

« En montant cette équipe, je n’avais aucun doute qu’on finirait dans les cinq premiers » RETOUR SUR LA SAISON 2014-2015 D’octobre à janvier, l’équipe est tout simplement irrésistible : elle enchaîne les matchs proposant un superbe niveau de jeu et les victoires en trois sets s’accumulent. Les nancéiens occupent en toute logique la tête du championnat pendant une grande partie de la saison régulière : « Ce début

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▰ De nombreux supporters nancéiens ont fait le déplace de saison fût exceptionnelle, on fait la course en tête, on gagne nos matchs 3-0 ce qui est un signe très fort de plénitude, on gagne quasiment tous nos matchs à l’extérieur, un vrai parcours d’équipe qui compte monter. » Puis la blessure tant redoutée par le staff s’est produite, touchant un joueur majeur du six, David Feughouo international camerounais attaquant de pointe de la formation de Dumortier : « Six matchs sans David, une seule victoire. Poitiers est repassé devant nous et on a jamais pu les repasser malgré notre bonne fin de saison. Durant cette période nous avons tâtonné, hésité sur des rotations, ce qui nous a coûté. Entre joueurs, entraineur et dirigeants on n’était pas sur la même longueur d’ondes. Au final c’est l’entraineur qui a le dernier mot ! » Après la saison régulière, Michel Hentzen est arrivé aux play-offs confiant. L’effectif a bien été ménagé pour qu’il arrive au top en phase finale, où seul le vainqueur empochait sa place en Ligue A : « Les joueurs sont arrivés dans ces play-off au sommet de leur forme, l’effectif était au complet, on a vu des guerriers sur le parquet, aucune défaite en play-offs, un sans faute qui


MAXÉVILLE NANCY VOLLEY JARVILLE

Volley-ball

instant de la saison. Cette décision, amenant le Maxéville Nancy Volley Jarville officiellement en Ligue A Masculine pour la première fois de son histoire, tombée mi-juin, a considérablement mis en retard le club nancéien.

EN RETARD AU NIVEAU DES TRANSFERTS Le niveau de la Ligue A est largement supérieur à celui de la divison inférieure. Il faut s’armer en conséquence, et c’est encore là que Michel Hentzen applique ses méthodes pour trouver des joueurs talentueux.Il sait vendre son club et la réputation de celui-ci l’aide énormément dans les démarches de transferts.

« On va encore se démarquer des autres clubs et on aime ça ! » BEAUCOUP DE JOUEURS RESTENT

ement jusqu’à Paris.

signifiait que nous étions les plus forts ! » Saison parfaite à un petit détail près : impossible d’enrayer le jeu des poitevins, imbattables. L’essentiel reste le titre de ligue B avec la montée en Ligue A.

UNE MONTÉE DIFFICILE Elle le fut d’un point de vue sportif, mais surtout d’un point de vue officiel, économique et administratif. Un deuxième championnat s’est engagé au terme de la saison sportive. Cette fois-ci c’est Michel Hentzen et le président Barbier, pour ne citer qu’eux, qui ont tout donné pour valider l’accession de leur club en Ligue A. Le petit club lorrain a en effet dû doubler son budget. C’est en tout cas le prix à payer pour l’élite nationale d’après la Ligue Nationale de Volley et la Commission d’Aide et de Contrôle des Clubs Professionnels (CACCP) qui autorise ou non les projets des clubs en fonction de ce qu’ils sont capables de sortir en termes bugétaires, dans le but de s’assurer de leur stabilité économique. Il y eut d’abord un premier refus de par la commission financière de la LNV puis une autorisation de la CACCP au dernier

Autant le club que les joueurs veulent continuer l’aventure. C’est le cas pour le pointu David Feughouo, les passeurs Maxime Mourier et Alexandre Hentzen, Christian Fuahéa et Jean Stéphane Tolar au centre : « ceux qu’on a gardé ont le niveau de ligue A, avec l’envie et le tempérament qu’on demande, pas forcément d’une manière constante sur toute la saison, mais pour en tout cas arriver à l’objectif qu’on se fixe c’est-à-dire le maintien. Après c’est toujours un pari le volley. » Pour ce qui est des arrivées à l’heure actuelle on peut citer quatre noms : « sur le groupe restant on vient greffer un troisième central camerounais international, Engala. Au poste de libéro, nous faisons une belle recrue avec un américain qui évoluait déjà la saison passée en Ligue A avec Ajaccio, un joueur sérieux, ensuite Renaud Ventresque nous rejoint pour dépanner à la pointe et jouer en tant que réceptionneur attaquant, tout comme l’international hongrois Szabolcs Németh qui peut lui aussi jouer en pointe. Il a déjà joué en France à Beauvais et à Orange. Il nous reste à trouver notre réceptionneur six postes, on va prendre notre temps sur ce poste si important. À cela on rajoutera un jeune, venant de Thionville, Jérémy Sylvestre qui évoluait en Nationale 2. On va peut être surprendre en faisant venir un joueur qui était déjà au club et qui pourrait revenir. On aura un effectif de 14 joueurs, dont 3 jeunes, 11 joueurs sous contrats, 5 lorrains, 9 français, 5 étrangers. On va encore se démarquer des autres clubs, et on aime ça ! »

LE COACHING L’entraineur de la belle saison passée était Manu Dumortier, qui a joué au club et entrainé celui-ci ces six dernières saisons. Il a progressivement stabilisé le club en Ligue B, jusqu’au titre de Champion de France. Coach charismatique, il n’a pas été conservé à son poste pour vivre la Ligue A. On pourrait croire que cette décision est incohérente et surprenante mais Michel Hentzen explique bien la raison de ce choix : « On a eu trois entraineurs très important dans le club et Manu en fait partie. S’il est resté si longtemps, c’est que des deux côtés il existait une satisfaction et un respect réciproque. J’ai senti dès le début de la deuxième moitié de championnat que si je le gardais ce serait certainement l’année de trop, que ce soit pour lui comme pour nous. Je fonctionne beaucoup à l’instinct et j’ai senti dès le mois de janvier que ça n’allait plus. Un coach doit avoir de la rigueur, du respect et de l’autorité. Le respect, c’est de ne jamais dépasser une limite. Avec Manu c’est la fin d’un cycle, rien de plus. » Qui alors pour remplacer Manu Dumortier ? « L’entraineur de la saison prochaine sera Gabriel Denys, homme d’expérience. Il est venu vers nous et j’ai avancé doucement avec lui, on a finalisé en fin de saison. C’est un Chti comme Manu, il a entrainé un peu partout : Cannes, Tourcoing, Beauvais, Dunkerque, Saint Quentin. C’est un bosseur et un homme de tempérament. On n’est jamais sûr de ce qui va se passer mais je pense que cet homme va réussir quelque chose avec nous. » En attendant le début du championnat de Ligue A fin octobre, le groupe effectuera un tournoi de pré-saison mi-septembre à Strasbourg et un tournoi, à Verdun où l’on notera la présence exceptionnelle du Tours Volley Ball, club phare de Ligue A et multiple champion de France. ▰

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Handball

MAXÉVILLE NANCY VOLLEY JARVILLE

SIMON

MAYAYO

SI IL Y A UN JOUEUR AU GRAND NANCY ASPTT HB QUI EST TOMBÉ DEDANS QUAND IL ÉTAIT PETIT C’EST BIEN SIMON. SUR LE TERRAIN POUR SES ADVERSAIRES IL EST UN VRAI DANGER, AVEC SON LONG BRAS RÉGLÉ POUR DÉVISSER LES LUNETTES DES CAGES ADVERSES. POUR SON CAPITAINE CERTAINEMENT UN DES PLUS GROS POTENTIEL EN DEVENIR DE L’ÉQUIPE, C’EST À LA MAISON, DANS SON QUOTIDIEN QUE LE JOUEUR À BIEN VOULU NOUS RENCONTRER. ENTRETIEN AVEC LE PLUS POSÉ DES HANDBALLEURS NANCÉEIEN. ▰ ARTICLE JULIEN SIFFERT / PHOTO PIERRE ROLIN Peux tu nous parler de ta formation ?J’ai clairement grandi dans le hand, mes parents en étaient des représentants, avec un papa président du Rosières Saint-Julien Handball et une maman salariée du même club qui prêche sa discipline dans toute la région. J’ai évolué dans le club dès mon plus jeune âge. À la maison je jouais encore, mon frère était gardien alors on ne se privait pas. C’est vraiment des bons souvenirs. J’ai fait le pôle espoir à Reims. Puis direction Chambéry en 2009 pour quatre ans. En 3ème année j’ai les ligaments croisés qui ont lâché, ce fut une longue période : environ huit mois avant de retrouver mon jeu. C’est un grand club, j’ai des souvenirs incroyables comme une victoire face à Barcelone. J’étais sur le banc mais j’y étais. Mon plus grand souvenir la bas, mon premier match avec l’équipe une en ligue des Champions contre Vesprem. J‘ai joué dix minutes, et marqué deux buts (2/3) devant cinq

familial, une belle équipe. J’ai senti que je pouvais m’épanouir ici.

mille spectateurs, c’était juste énorme.

content de ma deuxième partie de saison. Avec la blessure de Radek (ndlr : pilier de la défense) il m’a fallu du temps pour m’adapter. Le coach m’a donné plus de responsabilités dans la défense, ça m’a donné confiance et fait un peu sortir de mes six mètres. Cette saison, tout le groupe a beaucoup évolué, on a dû changer notre style de jeu, être plus portés vers l’offensive. Pourtant le travail a commencé l’été dernier par la défense, le coach nous avait dit « l’important c’est d’avoir une bonne défense, des buts vous en mettrez toujours. » Et pour

Tu as commencé ta carrière professionnelle à Nancy...J’ai fait le choix de Nancy car je préférais jouer 50 minutes en D2 plutôt que 10 en LNH. Le club m’a été recommandé par Bertrand Pachon (qui s’occupe des jeunes à Chambery). Je connaissais quelques joueurs, croisés au centre ou en équipe de France. J’ai fait des essais et j’ai eu un bon feeling. Le projet du club me plaît : il est sain,

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Un contrat de deux ans que tu as prolongé pour la saison prochaine ? Il y a eu beaucoup de changements cette saison avec l’arrivée du nouveau coach Stéphane Plantin. Sur le terrain notre jeu à vraiment évolué et c’est ce handball là que j’ai envie de pratiquer. On a reparlé assez vite de ma signature, J’ai 24 ans et encore beaucoup à apprendre. Je ne vois pas ce que j’irais chercher ailleurs : j’ai du temps de jeu, je me sens bien dans l’équipe. Avec le coach on travaille dur et ici je sais que l’on compte sur moi. Comment s’est passée ta saison ? Si je devais me juger je dirais moyennement bien : jusqu’en décembre j’ai manqué de régularité, par contre je suis plutôt


MAXÉVILLE NANCY VOLLEY JARVILLE

compenser le manque de collectif en attaque de début de saison, on avait travaillé des relations à deux, trois joueurs. On a aussi beaucoup misé sur le physique, notre nouvelle philosophie demande encore plus d’investissement dans le jeu, mais la où je sens que j’ai évolué le plus c’est mentalement. On a la soif de victoire, un mental fort. On se sent soutenus par notre coach, on le suit partout, comme lui nous suit. Deuxième année consécutive à la sixième place ? C’est frustrant, on peut s’en vouloir contre Angers à la maison, on perd d’un but. Même contre Dijon on s’est battus jusqu’au bout. On a fait un super dernier match à Pontault mais ça n’a pas suffit. On mérite notre classement, à un point des play-offs, mais on pouvait faire mieux. Les play-offs la saison prochaine ? On a tous envie d’y aller, mais on a quatre départs dans l’effectif cette année, des joueurs importants sur le terrain comme dans le vestiaire. On va continuer à façonner un groupe, le club mise sur les jeunes, on est prêts à relever le défi. Un mot pour le public de plus en plus nombreux au parc des sports de Vandoeuvre ? C’est un bonheur de jouer à la maison, j’adore le public de Nancy, ça me donne des frissons. Il y a peu de clubs qui ont un tel public, on les sent derrière nous. Cette saison le match contre Billière était énorme, tout le public était debout. Grâce à eux on a ce petit truc en plus dans les matchs. J’en profite pour remercier ceux qui font les déplacements et qui viennent nous voir à l’extérieur, on a toujours envie de leur faire plaisir. Si on sort du registre handball, qu’est-ce que tu aimes ? Je suis plutôt posé, j’aime les soirées entre potes avec leur copines. On se voit beaucoup entre joueurs en dehors du terrain. Les week-end barbecue-shopping... En sport, ce que je suis le plus en dehors du hand, c’est la NBA, on peut dire que je suis fan. ▰

SIMON MAYAYO # 29 né le 9 décembre 1991, Troyes arrière gauche 1m97 / 100 kg

Handball

Dans le numéro 5 d’Accès Sport, nous avions rencontré Romain Dupays, responsable de la boutique Pays Du Sport. Il nous confiait lors de cette interview son rêve le plus fou : « je me vois équiper des grands clubs comme le Grand Nancy Asptt HB... » Nous sommes retournés rencontrer ce handballeur rêveur. Bonjour Romain quoi de neuf pour cette fin de saison ? Je continue de développer les partenariats avec les clubs locaux, le référencement de Hummel depuis le début d’année me donne de nouvelles perspectives. Je suis toujours investi dans le hand local, aussi bien joueur que dirigeant, je représente ce sport comme je le peux, le hand j’adore ça. Partenariats avec le sport local, mais aussi avec le club pro du GNAHB ? Oui c’est un rêve un peu fou que je mets encore du temps à réaliser, mais pour la saison 2015-2016, je serai l’équipementier de l’équipe pro de Nancy. C’était un de mes rêves quand j’ai ouvert mon enseigne il y a un peu plus d’un an, aujourd’hui c’est chose faite. Je vais tout faire pour être à la hauteur. Quel est le rôle de l’équipementier ? Bien sûr fournir les tenues pour les joueurs et pour tout le club. Ce sont près de 400 maillots et autant de shorts à préparer. Mon rôle est aussi de promouvoir le club au travers le textile, je pense aux écharpes, à des casquettes, des maillots replica sont d’ailleurs prévus pour les supporters... Bref, beaucoup de choses à mettre en place pour la rentrée. L’été sera donc chargé pour toi ? Je m’investit autant pour une dizaine de club de la région, j’ai les nouvelles collections qui arrivent dans quelques jours. D’ailleurs Kempa fait très fort sur sa collection Uwe Gensheimer. Je propose une gamme complète pour les jeunes joueurs, des débutants aux experts, les accessoires spécifiques aux gardiens sans oublier les arbitres, les coachs et les supporters.

La question qui tue

Avant de rencontrer Simon, nous avons contacté ses partenaires de vestiaire pour avoir un petit dossier, celui retenu fut musical. Merci Yann et Hadrien. On sait qu’il y a pas mal de musique dans le vestiaire. Tu aimes plutôt quel style ? Je suis Rap US, j’aime bien ça. Rap genre un peu cliché, casquette sur la tête, bling bling ? Non pas forcément mais j’aime le gros son. Je croyais que tu étais plus branché Era, musique d’ambiance... Oh les [bip] ! C’est arrivé une fois effectivement, je sais pas pourquoi le soir là j’avais envie sur le moment et j’ai lancé du Era. A cause de ton ami Rosé... Sûrement, et j’en profite pour remercier mon capitaine Yann, la crevette, pour cette embuscade, et le féliciter pour son titre de canard de l’année.

29 Rue Anatole France 54210 SAINT NICOLAS DE PORT Port. 06 31 08 12 20 • Tél 03 83 18 68 06 contact@paysdusport.fr www.paysdusport.fr

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Automobile

RALLYE DE LORRAINE

60 RALLYE DE LORRAINE DUEL ème

AU SOMMET

Cette édition se déroulait le samedi 20 juin avec comme point névralgique le Géoparc de Saint-Dié-Des-Vosges. Les deux Spéciales principales se situaient à proximité de Brouvelieures et de Corcieux (spéciale mythique pour tout connaisseur) avec trois passages de prévu, puis un passage dans la Spéciale du Saintois avant le podium final place Carrière.

LE RALLYE DE LORRAINE EST L’UNE DES ÉPREUVES LES PLUS ANCIENNES ET RÉPUTÉES EN FRANCE, NI PLUS NI MOINS. DES GRANDS NOMS DU RALLYE L’ONT ACCROCHÉ À LEUR PALMARÈS TEL QUE JEAN RAGNOTTI, JACQUES HENRY, PHILIPPE KRUGER, BRUNO SABY, GUY FRÉQUELIN, JEAN CLAUDE ANDRUET, EXCUSEZ DU PEU. AVEC CETTE 60ÈME ÉDITION HISTORIQUE LES ORGANISATEURS POUVAIENT SE TARGUER D’UN PLATEAU DE QUALITÉ AVEC PAS MOINS DE SIX ANCIENS VAINQUEURS À LA LUTTE DU CÔTÉ DE SAINTDIÉ : JOSÉ ADAM, ÉRIC MAUFFREY, ALAIN VAUTHIER, ARMANDO PEREIRA, BENOIT ROUSSELOT ET QUENTIN GIORDANO. ▰ ARTICLE MICKAËL BIASUTTO ET THOMAS REZETTE / PHOTO PIERRE ROLIN

Sur la belle liste des engagés, composée de 80 équipages (sans compter les engagés dans la catégorie historique), trois pilotes se démarquaient pour jouer la gagne. Tout d’abord José Adam pilote originaire du Lunévillois, ancien pilote officiel Peugeot, n’ayant pas roulé depuis 2008 et engagé sur une belle Skoda Fabia WRC aux couleurs d’Autolax, venu pour se faire plaisir tout en ralliant l’arrivée. Benoit Rousselot, ancien champion de France 2002, qui n’avait pas roulé non plus depuis une dizaine d’années, évoluant sur une moderne Fiesta WRC aux couleurs de l’ ASNL et DLSI : « je serai là pour prendre du plaisir, si le résultat suit, tant mieux. » Et enfin Quentin Giordano, pilote que vous connaissez

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bien si vous êtes habitué d’Accès Sport, pilote de WRC 2 possédant une DS3 R5 aux couleurs du transporteur Vigneron : « le podium, c’est ce que je vise, on verra comment le rallye se déroule. » Le climat lorrain est lui aussi bien présent : bruine, averses, boue, tout y est. Les routes déjà piégeuses le deviennent encore plus avec des zones humides et grasses, surtout en sous-bois, et la première Spéciale fait déjà des ravages. José Adam est le premier à en faire les frais : après deux kilomètres de chronos seulement, c’est l’abandon suite à une sortie de route, les pneus froids et le changement d’adhérence de ce virage en sont surement les causes. Par contre, Giordano et Rousselot répondent présents avec un léger avantage au premier. La bagarre est un régal pour les spectateurs, chaque pilote signe les scratchs l’un après l’autre, se rendant coups pour coups et laissant déjà loin derrière les autres pointures. Au général, c’est Quentin Giordano qui tient la corde jusqu’à la cinquième Spéciale où une première petite erreur propulse Benoit Rousselot en tête du rallye. Dans la suivante, Quentin Giordano force son pilotage pour refaire son retard et compenser le manque de puissance de sa voiture face à la Fiesta WRC de Rousselot. Au prix d’une grosse attaque, le pilote originaire de Vézelise heurtera un poteau


RALLYE DE LORRAINE

Automobile

BENOIT ROUSSELOT / PORTRAIT Il ne devait venir que pour se faire plaisir, il n’avait comme objectif que de ramener la voiture à Nancy et en profiter avec ses proches ; il avait conscience que Quentin Giordano, affuté et préparé, serait un adversaire encore plus difficile que Patrick Henry. Oui mais finalement il est revenu, a vite repris ses marques et gagné le Rallye de Lorraine pour la quatrième fois avant de rentrer chez lui. C’est l’histoire d’un jeune permis dont la fougue l’invite trop souvent à reconsidérer le code de la route et les limitations de vitesse : « Jean-Hugues Hazard, pilote notamment en Trophée Andros, m’a conseillé le rallye ; j’ai commencé et accroché de suite ». En 1995, le pilote nancéien débute un parcours au volant de très belles et grosses voitures qui feront de lui un des pilotes les plus reconnus sur le territoire français. «J’étais un peu frustré de ne pas être passé par les formules de promotion car j’avais du mal à juger mon réel niveau ». Le moment à retenir de sa carrière est sans doute son titre de Champion de France en 2002 des rallyes asphaltes au volant d’une Subaru WRC, sponsorisée par l’enseigne paternelle.

électrique, cassant une roue arrière. Le joli duel prit malheureusement fin sur cette péripétie. Rousselot possédait désormais un boulevard pour rallier l’arrivée en vainqueur avec une minute d’avance sur son premier poursuivant. Il décroche ainsi son 4ème trophée et égale le record de nombre de victoires de Philippe Kruger. Forcément un peu déçu de ne pas avoir pu remporter son deuxième rallye de Lorraine, Quentin Giordano se tourne déjà sur le lundi suivant, car il essaiera pour la première fois sa nouvelle monture, une DS3 RRC (une sorte de DS3 WRC bridée), voiture réputée plus coupleuse et plus fiable que son actuelle R5, pour disputer la suite de son championnat WRC2 en Pologne se déroulant début juillet. Derrière Benoit Rousselot, un groupe de « fous du volant » comportant Dominique Rebout, Steve Mourey, Alain Vauthier et Éric Mauffrey s’est livré une bataille de chaque instant, donnant encore plus d’attrait à cette belle édition. Au bout du suspense, le podium final s’étoffe avec Steve Mourey, devançant de 3 minuscules secondes Dominique Rebout, tous deux sur 207 super 2000. Suivent Éric Mauffrey et Alain Vauthier en 206 WRC. Le vosgien Éric Mauffrey en 208 T16 s’adjuge le groupe R, Jean Nicolas Hot de Rambervillers s’octroie le groupe N avec sa Subaru et Sébastien Burtin le nancéien, qui retrouve son plus haut niveau, gagne le Groupe F2000 avec une belle 9ème place au scratch sur sa Clio RS. Ce rallye a démontré une nouvelle fois que la Lorraine possède un très bon niveau national peut-être même le meilleur. Les vosgiens et meurthe-et-mosellans côteà-côte (ou face-à-face) se donnent à cœur joie dans cette discipline. Nous avons la chance de bénéficier d’un vivier de talent pur, et c’est pourquoi la Lorraine est une terre de sports mécaniques, chaque génération de pilote voyant des champions éclore au niveau national mais également international. Cette édition nous l’a démontré avec plusieurs générations présentes dans le top 10 final, nous pouvons en être fiers ! ▰

Le meilleur en 2002 mais le pire en 2003 au rallye de La Rochelle quand Benoit défend son titre face à son rival Alexandre Bengué. En tête du rallye, le nancéien s’élance derrière Bengué lors d’une Spéciale de nuit. Dans une courbe prise à très haute vitesse, l’équipage percute un bloc de béton au milieu de la chaussée. Le choc est inévitable avec l’obstacle posé délibérément entre les deux pilotes. « Nous étions à près de 200 km/h et la roue s’est arrachée ; avec Gilles Mondésir mon équipier nous aurions pu y rester, rien que d’en reparler j’ai des frissons ». Un supporteur détraqué de Bengué avait joué avec la vie de deux hommes pour voir son pilote titré. Rousselot perdit ce fameux soir l’option sur le titre, qu’allait remporter son futur équipier quelques semaines plus tard. Marquée par des participations au Dakar, la carrière de Benoit s’est écrite également hors de France. En 2001 en participant au Championnat du monde à bord d’une Ford Puma super 1600 peu fiable. « C’est vraiment une année noire ; c’est simple avant de commencer les épreuves je savais que nous ne serions pas à l’arrivée. Une voiture catastrophique, d’ailleurs nous ne faisions même pas les reconnaissances des dernières spéciales ». Plus exotique, son expérience au Championnat au milieu d’une équipe chinoise.

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Tennis de table

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NEUVES-MAISONS EN Pro B ▰ Thibaut Besozzi, Nicolas Pujol, Mickaël Fernand, Loïc Dauphin Pour nous parler de cet exploit, Jean-Luc Besozzi nous reçoit un samed, au milieu du bruit des petites balles blanches frappant les tables avec beaucoup d’énergie.

FIGURE EMBLÉMATIQUE DU TENNIS DE TABLE DE NEUVES MAISONS (TTNM), Jean Luc Besozzi, 54 ANS, CONSACRE UNE GRANDE PARTIE DE SON TEMPS AU PING-PONG DEPUIS DES DÉCENNIES. RENDEZ-VOUS EST PRIS À LA SALLE SPÉCIALISÉE DE LA MAISON DE LA VIE ASSOCIATIVE OÙ L’ON A PU VOIR ÉVOLUER LES HÉROS DE CETTE ANNÉE. EN EFFET, POUR LA PREMIÈRE FOIS DE SON HISTOIRE, L’ÉQUIPE ÉVOLUERA LA SAISON PROCHAINE EN 2ÈME DIVISION NATIONALE (PRO B). ▰ ARTICLE EDDY EVEILLARD / PHOTOS TTNM

Cette fidélité au club date de quand ? J’ai adhéré au club en 1974 après avoir joué au foot. Après avoir taquiné la balle en celluloïd sur ma table de cuisine jusque dans mon garage avec les potes, je suis arrivé au club et j’ai commencé la compétition avec beaucoup de combativité ce qui m’a permis de faire partie des meilleurs joueurs lorrains en junior. Très vite, j’ai évolué vers l’entrainement (13 années durant) et à 25 ans j’ai pris la présidence du club car j’avais déjà en tête un projet de structuration forte de l’association et de formation des jeunes. Donc d’entraineur, je suis passé à joueur-entraineur et président en 1985. En 1990 j’ai laissé la place à Hubert Foissey (décédé en 2014) qui a œuvré dans la continuité avant de me recéder le fauteuil de président en l’an 2000. Après le SLUC Nancy à son époque et Metz TT actuellement en ProB, le TTNM devient le troisième club lorrain accédant à l’élite professionnelle en messieurs. Parle-nous de cette incroyable deuxième partie de saison. Nous avons accédé à la Nationale 1 en 2013 et depuis nous avons toujours joué les troubles fêtes en tête de classement sans pour autant arriver à la première place. Cette saison, grâce à une équipe très homogène, nous avons trois joueurs dans les 100 meilleurs français et un joueur dans les 200. Cette homogénéité a permis

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d’aller battre des équipes plus huppées sachant que le championnat était très compliqué. Malgré ce combat de tous les instants nous n’avons perdu aucun match. Notre 1ère place nous a ouvert les portes des play-off où les quatre équipes arrivées premières de chaque poule se sont rencontrées à Pont à mousson afin de déterminer les trois montées en ProB. Le match gagné contre Chefboutonne a été bénéfique (quatre performances individuelles durant la rencontre et les deux doubles gagnés). Qui sont les joueurs qui forment l’équipe actuelle ? Nous ne comptons que des joueurs lorrains et nous allons poursuivre dans ce sens. Nous dénombrons dans l’équipe trois joueurs anciens et actuels champions de Lorraine : Mickaël Fernand (n°127 joueur français, champion de Lorraine 2015) formé au club, Nicolas Pujol (n°132), qui a longtemps joué au SLUC et qui a connu la ProB, Thibaut Besozzi (n°137), mon fils, qui joue au tennis de table par la force des choses, et Loïc Dauphin (n°221), qui a également joué au SLUC dans l’équipe première. Ta messagerie doit saturer d’appels de joueurs voulant intégrer club ? La ProB fait appel à des professionnels qui sont à la recherche d’une rémunération importante. J’ai reçu des dizaines de mails venant de toute l’Europe et même d’Asie de joueurs étrangers voulant évoluer en France. L’avantage est pour moi une remise à niveau de mon anglais. Ceci étant dit, ils ne frappent pas à la bonne porte car nous souhaitons continuer avec des joueurs du cru lorrain et néodomien.


NEUVES-MAISONS

Tennis de table

LE CLUB TENNIS DE TABLE DE NEUVES-MAISONS EN QUELQUES CHIFFRES Comité directeur de 15 bénévoles, 2 salariés, 150000 € de budget 537 licenciés, 180 compétiteurs, 16 équipes en championnat Passer au stade d’équipe professionnelle implique des contraintes budgétaires. Qu’en est-il de l’aspect financier du club ? Accéder à la ProB implique un passage des comptes de l’association devant une commission nationale d’audit de contrôle de gestion indépendante de la FFTT. Ce contrôle est basé sur la gestion financière, juridique et sociale du club. Notre dossier en main, nous avons insisté sur le fait que le TTNM resterait un club amateur sachant que les joueurs formant la ProB garderaient leurs statuts d’amateurs, chacun disposant d’une activité professionnelle en dehors du ping-pong. La commission nationale n’y voyant aucun avis défavorable. Trois éléments essentiels ont été retenus : situation financière saine, gestion stricte et ressources diversifiées. Des résultats élogieux qui sont tout à l’honneur du travail effectué par le comité de bénévoles du club, ce qui démontre qu’avec l’implication de chacun on peut rejoindre l’élite. Cet audit a été rassurant sur notre volonté de garder un statut de club amateur tout en évoluant en ProB. Toutefois, cette accession implique une réorganisation interne pour répondre au cahier des charges. Nous restons sereins malgré que nous ne nous faisons guère d’illusion sur le plan sportif, nous ne craignons pas « l’ascenseur ». Notre équipe n’a pas les armes pour se défendre, mais cette vitrine va permettre de faire connaitre notre sport lors des matchs à domicile, en espérant une forte affluence de spectateurs. Je suis convaincu que nos guerriers feront le boulot pour décrocher des victoires contre des joueurs mieux classés.

« Nous ne comptons que des joueurs lorrains »

La détection est primordiale pour préserver la vie du club, y a-t-il de jeunes espoirs sur qui l’on pourra compter à terme ? Notre priorité depuis toujours est la formation des jeunes. C’est ce qui fait notre force et notre différence. Notre présence en lorraine le traduit bien notamment avec les jeunes Soan Gilles, Abigaëlle Poirot et Roxanne Bourg qui vont rentrer en pôle espoir, filière du haut niveau fédéral. Ensuite nous avons Maxime Bourg, futur joueur de l’équipe première, quart de finaliste des derniers championnats de France junior alors qu’il n’était pas tête de série (22/64), Adrien Ecuyer (n°576), Benjamin Ecuyer, Mathis Durget, Elise Pujol... Tous sont déjà titrés au niveau lorrain d’où notre volonté de persévérer dans la formation sous la houlette de notre entraineur Kevin Ego, coach de l’équipe de nationale 1, qui a pleinement contribué à l’ascension de ces jeunes éléments. Malgré l’explosion du nombre de licenciés, l’esprit de club familial, de rendez-vous entre amis est il toujours intact ? La convivialité reste au cœur de nos préoccupations associatives, car par définition une association est un groupe de personnes qui adhèrent à un projet. Le monde évoluant vite, nous nous dirigeons vers une société de plus en plus consommatrice de tout et malgré cela nous essayons de préserver cet esprit convivial au sein du club en organisant les traditionnels pique-nique et galettes des rois, des regroupements entre le haut niveau et les loisirs. Ce combat de tous les instants est de conserver cet esprit peut-être plus facilement gérable par le passé. Malgré tout nous sommes très vigilants quant à essayer d’entretenir de bonnes relations entre les adhérents malgré les différences de niveaux et d’origines. ▰

6 fois champions de Lorraine cette année avec Mickaël Fernand, Champion de lorraine sénior, Elise Pujol en poussines, Abigaëlle Poirot en benjamines, Maryline Castillot et Elodie Yopétie en double cadettes, Roxanne Bourg et Léa Laurent en double minime et Nicolas Pujol et Mickael Fernand en double.

Le mot du président de la ligue de Lorraine de Tennis de Table

La Lorraine compte 10000 licenciés, 160 clubs, un comité directeur de 27 membres et un bureau très actif de la ligue constitué de neuf membres. Pour le tennis de table lorrain, cette montée maille bien le territoire puisqu’on nous aurons une ProA féminine (championne de France) et une ProB messieurs au sein du club de Metz, une ProB féminine dans les Vosges avec les joueuses d’Etival Clairefontaine et une ProB messieurs en Meurthe-et-Moselle grâce à nos joueurs. Sachant que nous sommes sur une olympiade 2012-2016 très axée sur le développement du tennis de table où nous essayons de nous ouvrir à différents publics, à faire évoluer nos pratiques historiques de nos championnats par équipes ce qui implique des temps de mise en place et d’adaptation. De plus, nous sommes dans l’attente de la réforme territoriale avec une grande région Alsace Lorraine Champagne Ardennes qui est en construction pour la prochaine olympiade qui nous fera évoluer dans nos institutions.

AGENDA Camp d’été fin août à Pont-à-Mousson organisé par la ligue Journée dédiée au tennis de table fin août au parc Walligator Journée portes ouvertes le 12 septembre 2015 de 13h30 à 17h Salle spécialisée MVA 1 rue de la haute de borne 54230 Neuves-Maisons ACCÈS SPORT #7 ▰ ÉTÉ 2015

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Pétanque

CHAMPIGNEULLES

CHAMPIGNEULLES dans une spirale positive ! ACCÈS SPORT VOUS FAIT DÉCOUVRIR DE L’INTÉRIEUR LA PÉTANQUE, SI POPULAIRE, MAIS QUI N’EN RESTE PAS MOINS UN SPORT DE COMPÉTITION. NOUS AVONS RENCONTRÉ Didier Robert, JOUEUR RECONNU DANS LA RÉGION, ET SON CLUB, PÉTANQUE CHAMPIGNEULLES, CLUB DE RÉFÉRENCE DANS LE DÉPARTEMENT. ARTICLE MICKAËL BIASUTTO / PHOTOS PÉTANQUE CHAMPIGNEULLES

▰ Coupe de France, février 2015. Comme le disait ce bon vieux Brassens « Une partie de pétanque Ça fait plaisir ! » Bien sûr que ça fait plaisir, surtout pour nous français. La pétanque a été crée en France il y a fort longtemps, plutôt en Gaule même… Les français sont les meilleurs à la pétanque et les chiffres expliquent cela : environ 300 000 licenciés dans l’hexagone, premier pays en nombre de licenciés suivi de la Thaïlande avec seulement 40 000 licenciés et de l’Espagne 30 000. On ne compte pas les millions de français jouant en loisirs ou pendant les vacances. Tous les ans les français se déchainent autour d’une partie de boules où les joueurs passent des moments uniques de convivialité, de mauvaise foi, de tricheries, de noms d’oiseaux, de rires, de coups improbables, de bonne humeur et surtout de moments de rigolade que ce soit entre amis, en famille ou entre inconnus. La pétanque est un sport rassembleur qui nivelle réellement les classes sociales se jouant de 7 à 77 ans: « À la pétanque, on voit des gens de tous bords, des PDGs, des banquiers, des ouvriers, des commerçants, des éboueurs, des assureurs, ils ont deux ou trois boules et ils jouent, après soit t’es bon ou t’es pas bon…. » À côté du folklore populaire, les plus fanas possèdent une licence et ne rigolent pas avec les boules et le cochonnet. Aux championnats du monde, toutes catégories confondues, la France compte à elle seule 42 médailles d’or, loin devant la Thaïlande, l’Espagne, la Tunisie, le Maroc et l’Italie : « la pétanque connait actuellement un réel essor international : les pays de l’est, les anglais s’y mettent, tout comme les polonais et les italiens qui

sont très bons ». Didier Robert, 42 ans dont trente-quatre à taquiner le cochonnet… Comme beaucoup, cette passion est arrivée par la fibre parentale, en l’occurrence son père et ses frères. Depuis il n’a cessé de jouer : « c’est de famille, c’est un sport familial, j’ai commencé à 8 ans, ça fait un bail déjà ! ». Aujourd’hui Didier peut se vanter de posséder un palmarès bien rempli. Champion de Meurthe-et-Moselle en cadet, en sénior également à 4 reprises d’ailleurs, on ne compte même plus les titres honorifiques de vice champion de Meurthe Et Moselle, que ce soit seul à deux ou à trois, Didier a accumulé un palmarès important et ce n’est pas fini ! Pour ce qui est des compétitions, on va faire simple, il existe des concours officiels où chaque joueur représente son club mais peut quand même s’engager avec un joueur licencié dans un autre club à moins que ledit concours soit explicitement « Homogène » dans ce cas là, les équipes formées ne peuvent provenir du même club, ces concours rapportent des points aux joueurs et aux clubs. Ensuite on a le championnat inter clubs, qui a la particularité de se jouer seulement sur 3 weekends entre octobre et novembre généralement. Rien à voir avec les autres sports où chaque weekend on joue une équipe différente du championnat jusqu’au terme de la saison. Il a la particularité d’être joué qu’en boulodrome, pas en extérieur. Cette année Champigneulles a tapé fort dans ce championnat : « cette année nous sommes devenus champion de National 3 de l’Est, ça s’est joué à Pont à Mousson, ce qui nous a permis de valider la montée du club en National 2 et d’aller jouer la finale des champions de National 3 à Saint Pierre les Elbeufs près de Rouen où nous avons terminés 6ème sur 8 équipes. Mais l’essentiel c’est notre montée en National 2. L’année prochaine on espère faire un bon résultat dans cette division relevée. » On continue avec la Coupe de France, qui ressemble à la Coupe de France de football. Tout le monde peut tomber sur tout le monde, cette année le club de

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Champigneulles et Didier se sont arrêtés en 16èmes de finales, ce qui reste une belle performance. Sur un match chaque club inscrit 8 joueurs, ensuite il est organisé six tête à tête, trois doublettes dont une mixte, et deux triplettes dont une mixte. Le graal du bouliste : le championnat de département. Pourquoi ? Parce que c’est lui qui qualifie les gagnants pour aller disputer le championnat de France si réputé : « personnellement je joue que pour ce championnat, devenir champion de Meurthe-et-Moselle et aller jouer le championnat de France c’est mon but. Dans certains départements, on prend quatre équipes, dans d’autres deux, dans d’autres seul l’équipe championne se qualifie pour le championnat de France, c’est le nombre de licenciés du département qui explique cela.» Avant d’arriver à ce niveau, il faut beaucoup de travail et des heures et des heures passées sur les boulodromes, il faut également former les jeunes et c’est là que le bas blesse… Dans ce sport les jeunes se font rares : « ça manque d’école de pétanque, on note un gros manque de jeunes, c’est un réel souci. Ils se comptent sur les doigts d’une main sur la Meurthe et Moselle. Le problème c’est que tout se base sur le bénévolat et surtout en pétanque on bénéficie d’aucune subventions de qui que ce soit ! » Il est évident que, pour un sport si populaire, ne pas disposer de subventions même minimes est incohérent. Il ne faudrait pas que cela mène vers la fin du monopole français en termes de sports de boules. Souhaitons à Didier qui a eu la gentillesse de prendre du temps pour nous faire découvrir la pétanque de compétition de réaliser avec son club de Champigneulles une bonne saison remplie de tirs, carreaux, palets, points, de biberons, et de plombées ! À vous également, on vous souhaite de passer un excellent été en jouant à la pétanque ! Et n’oubliez pas, le cochonnet c’est entre 6 et 10m, et si un apéro vous accompagne c’est encore mieux ! ▰


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Histoire

CYCLISME

GILBERT

BAUVIN le lunévillois maillot Jaune du Tour du France

NÉ ENTRE LES DEUX GUERRES À LUNÉVILLE, GILBERT BAUVIN, QUI VIT ACTUELLEMENT DANS UN PETIT PAVILLON DE LAXOU, EST TOUT SIMPLEMENT LE PLUS GRAND PALMARÈS DU CYCLISME LORRAIN. AVEC UNE DEUXIÈME PLACE SUR LE TOUR 1956, NEUF PARTICIPATIONS SUCCESSIVES entre 1950 et 1958 ET QUATRE VICTOIRES D’ÉTAPES, L’ANCIEN CHAMPION A ACCEPTÉ DE NOUS RECEVOIR AFIN DE REVENIR SUR SON TRÈS RICHE PASSÉ ET ÉVOQUER LE CYCLISME D’AUJOURD’HUI QU’IL CONTINUE DE SUIVRE. ▰ ARTICLE THOMAS REZETTE

Né en 1927, Gilbert a grandi sur un vélo : «j’étais toujours sur un vélo que ce soit pour aller à l’école,

l’équipe nancéienne « Nancia », portait le maillot tricolore de la sélection nationale. L’arrivée des équipes de marques en 1962 fut un apport important pour les coureurs avec l’argent et la publicité extra-sportive. Gilbert, arrivé trop tôt, préfère en rire : «j’ai terminé ma carrière aussi pauvre qu’avant, plus sérieusement j’avais un niveau de vie un peu supérieur à la moyenne ». Le Lunévillois courait donc avec les meilleurs français dont la star Louison Bobet, triple vainqueur du Tour, une cohabitation harmonieuse mais que le Lorrain regrette. «Si j’avais eu la chance de courir en équipe de marque, j’aurais certainement gagné un ou deux Tour de France ; l’exemple c’est en 1954 quand je prends le maillot jaune, notre sélection comprenait beaucoup de coureurs de l’équipe de Bobet. Comment leur demander de m’aider et de courir contre lui ? ». A cette époque, au milieu d’une France en reconstruction, les étapes de plus de 200 kilomètres étaient quotidiennes et courues dans des conditions difficiles. « A l’époque nous partions avec des boyaux autour des épaules et

à la pêche ou aux champs. C’était donc naturel pour moi de commencer la compétition. » En 1947, le jour de ses vingt ans, le lorrain s’engage sur la course Nancy-Strasbourg ; cette épreuve aujourd’hui disparue vit le jeune coureur l’emporter et lui permit de rentrer en offrant le bouquet du vainqueur à sa maman, heureuse et fière. Trois ans après sa première victoire, le coureur passe professionnel et participe à son premier Tour de France. La légende est en marche !

en cas de crevaison ou de panne, eh bien nous devions réparer ; cela rendait les courses encore plus incertaines ». Les stratégies de courses étaient les mêmes que maintenant, à la différence que les coureurs avaient plus de liberté. « Chaque équipe avait son leader et les coureurs devaient travailler pour lui ; mais ils avaient aussi la possibilité de faire leur course. Maintenant les directeurs d’équipes dirigent l’équipe et l’intérêt de la course est moindre, c’est dommage ».

PLONGÉ DANS LA GRANDE BOUCLE DES ANNÉES 50

LE DOPAGE, DÉJÀ UN PARAMÈTRE FONDAMENTAL

Il faut savoir que les équipes de marques telles que nous les connaissons firent leur apparition sur l’édition 1962 ; Gilbert Bauvin, qui courait pour

À une époque où le métier de coureur cycliste était bien plus difficile que maintenant, beaucoup de cyclistes prirent des substances interdites déjà

DES DÉBUTS SUR LES ROUTES D’APRÈS- GUERRE ET UNE PREMIÈRE VICTOIRE EN ALSACE

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sur le marché. «Je n’ai aucune gêne vis-à-vis de cela car pas une seule fois durant ma carrière je n’ai pris de produit dopant ; c’est peut être une des raisons pour lesquelles je suis toujours là. A mon époque, beaucoup de coureurs prenaient des amphétamines ». Des pratiques souvent totalement assumées, notamment par Jacques Anquetil mais auquel le coureur lorrain fut toujours allergique. «Les gars qui en prenaient avaient des résultats sur un moment mais jamais sur la durée, d’ailleurs c’était souvent des petits coureurs qui augmentaient les doses ; parfois on voyait des drôles de comportements en course. Des grands coureurs comme Anquetil par exemple prenaient ce genre de chose uniquement lors d’étapes très importantes. Pour l’anecdote, en 1956 alors que j’étais en jaune, mon soigneur m’a proposé une piqûre ; je savais qu’avec cette piqûre je gagnerais le contre la montre et le Tour de France. J’ai refusé et perdu le Tour ; je n’ai pas de regrets quand je vois Bobet, Anquetil malheureusement partis à 53 ans ». Le cyclisme a évolué et les techniques de dopage aussi. Gilbert Bauvin a un avis bien tranché. «A mon époque ces pilules d’amphétamines n’étaient pas bien méchantes, ce qui n’empêche que pour moi c’était de la tricherie et que sans cela j’aurais pu gagner des grands tours. Mais c’est totalement différent du dopage de notre époque ; j’ai beaucoup de mal à accepter ces coureurs qui sont pris et qui continuent à nier, le dopage c’est du vol. On tire toujours sur le vélo, mais je suis sûr que d’autres disciplines sont bien plus touchées par ce genre de choses ».

GILBERT BAUVIN, LA STAR LORRAINE «Pour réussir dans ce sport, il faut aimer le vélo et avoir une vraie force de caractère. Et les lorrains m’ont beaucoup aidé, je recevais parfois plus de cent lettres par jour, ce qui rendait jaloux certains de mes équipiers. Pour moi c’était incroyable, formidable ! ». Voila un sujet très important dans la carrière du coureur, l’incroyable engouement populaire dans une Lorraine rurale et ouvrière autour du Lunévillois. Gilbert conserve soigneusement tous ses courriers reçus, des lettres de supporteurs passionnés, d’enfants émerveillés et souvent de femmes célibataires et impressionnées. Symbole de cette popularité, une chanson écrite en son honneur : « Gloire au petit Lorrain ». Enfin depuis cinq années à Lunéville se déroule le « Grand prix Gilbert Bauvin » ; cette année la course se déroula en semi- nocturne et fut remportée par le champion d’Alsace Julien Tomasi. « Cette épreuve j’en suis très


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▰ Gilbert Bauvin à la lutte avec Jacques Anquetil fier, en plus Lunéville a connu beaucoup de très bons coureurs notamment avant-guerre comme mon oncle Garnier ».

TOUR DE FRANCE. GIRO, VUELTA ET NEUFCHÂTEAU Vainqueur de quatre étapes et maillot jeune du Tour d’Espagne, vainqueur du Tour de Romandie et de nombreuses compétitions sur route ou en cyclo-cross, la vie de Gilbert Bauvin était celle d’un voyageur à une époque où quitter sa région était souvent une aventure. «J’étais toujours absent, les voyages étaient longs et éprouvants pour moi qui était assez casanier souhaitant une petite vie tranquille, ce n’était pas facile. Et puis les soirées étaient souvent longues, je n’étais pas fêtard et

toujours concentré sur mon métier. » À Nancy où il avait élu résidence Gilbert Bauvin s’entraîne et parcourt souvent le même tracé reliant la cité de Stanislas à Neufchâteau. « Ce parcours était vraiment intéressant car il me permettait de revenir avec le vent dans le dos et surtout il y avait des bosses ; je pense notamment à la côte de Chavigny ». Bien entendu, c’était au grand plaisir des locaux qui voyaient régulièrement passer le héros lorrain.

SON REGARD EN 2015 SUR LE CYCLISME ET LE TOUR DE FRANCE Gilbert, qui va maintenant vers ses 88 ans, profite d’une retraite paisible et méritée, passant notamment les jours de beaux temps dans son petit

bout de terrain du coté de Bayon. Mais en juillet l’ancien champion reste attentif à la route du Tour. « Je ne suis plus vraiment passionné comme par le passé mais je continue de suivre notamment les étapes de montagne, et puis comme je suis souvent sollicité pour parler vélo je me dois de me tenir informé ». Véritable révolution dans le cyclisme, les oreillettes permettant au directeur de course de piloter les coureurs ne font vraiment pas l’unanimité, et surtout pas chez Gilbert Bauvin : « je suis totalement contre ; il faut que les coureurs courent. Les oreillettes ont notamment fait disparaitre l’effet de surprise lors de certaines attaques. Certains disent que c’est important pour un coureur victime d’une chute ou d’une crevaison, mais cela fait partie de la course ». Devant sa télévision, Gilbert Bauvin surveille un coureur de manière particulière : «j’aime beaucoup Thomas Voeckler ; il n’a pas forcément beaucoup de classe mais c’est un battant avec beaucoup de panache ». Parallèle intéressant car Voeckler est aussi et surtout un coureur de caractère totalement engagé dans un cyclisme propre. Nul doute que l’Alsacien en jaune et grimaçant sur le Tour rappela un certains nombres de souvenirs à Gilbert soixante ans plus tôt ! ▰


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Portrait

ADAILTON

LE 10 DÉCEMBRE 2005, L’ASNL REÇOIT STRASBOURG EN LIGUE 1 POUR UN MATCH QUI RESTERA À JAMAIS COMME UNE DES SOIRÉES LES PLUS NOIRES DE L’ASNL. SUITE À UN CHOC AVEC LE DÉFENSEUR ALSACIEN YVES DEROFF, Adailton da Silva Santos, JOUEUR BRÉSILIEN DE L’AS NANCY LORRAINE, SORTIRA DU TERRAIN LE TIBIA CASSÉ EN DEUX. CE FUT LE DERNIER MATCH DE FOOTBALL DE LA CARRIÈRE DU RAPIDE ET TECHNIQUE ARRIÈRE DROIT DE 25 ANS, LA JAMBE MUTILÉE À LA SUITE DE MULTIPLES OPÉRATIONS. ADAILTON EST RESTÉ À NANCY ET VIT DEPUIS CE FAMEUX SOIR UN VÉRITABLE CHEMIN DE CROIX QU’IL ESPÈRE VOIR PRENDRE FIN RAPIDEMENT.▰ ARTICLE THOMAS REZETTE / PHOTOS ACCÈS SPORT UN RECRUTEMENT MENÉ PAR ERIC MARTIN Tout commence lors d’un match du SC International, grand club Brésilien qui évoluait ce jour-là face à une modeste équipe Gloria où évolue Adailton. Dans les tribunes beaucoup d’observateurs mandatés par des clubs européens, parmi eux Carlos Curbelo et Eric Martin, à l’époque recruteur pour Valenciennes, venu superviser les joueurs de l’International qui comptait dans ses rangs le futur Marseillais Fernandao. Mais ce sera Adailton, joueur de l’autre équipe, qui se fera remarquer. « J’étais en jambe, je me souviens avoir fait un bon match et surtout marquer après avoir éliminé 3 joueurs dont le gardien ». Eric Martin est conquis par le joueur mais le président de VAFC souhaite seulement un attaquant ; le recruteur, bien décidé à ne pas laisser ce rapide arrière droit au pays, le propose à son club de cœur fraichement promu en ligue 1 et Adailton quitte le Brésil pour découvrir la France et la Lorraine.

ADAILTON joueur brisé, homme blessé ARRIVÉE EN FRANCE ET DÉCOUVERTE D’UNE NOUVELLE CULTURE

LES SURPRISES DU FOOTBALL FRANÇAIS

Adailton débarque en France accompagné des ses deux compatriotes André Luis, Kim et du très élégant uruguayen Sarkissian. Toute la petite communauté vit dans un hôtel de banlieue et se familiarise avec un groupe pro accessible mais un peu méfiant : «  Malgré la barrière de la langue nous avons été très bien accueillis par le groupe. Je me souviens de la personnalité d’Eli Kroupi qui cherchait beaucoup à communiquer et surtout Pape Diakhaté qui m’avait pris sous son aile  ». Cependant une petite partie s’intéresse d’une manière bien différente de l’arrivée des joueurs : « Certains joueurs, mais une minorité, se posaient beaucoup de questions sur nos salaires et imaginaient que nous gagnions des sommes folles, ce qui était faux ». Niveau intégration le jeune homme de 25 ans arrive avec des principes : «  Pour moi quand on arrive dans un pays de culture différente, il est très important d’essayer de s’adapter à la culture locale, c’est une question de respect ».

Niveau football les Sud Américains sont pour le moins surpris par les entrainements en forêt de Haye : «  J’ai vraiment été surpris de la façon de travailler la semaine, entrainement le matin puis les joueurs peuvent rentrer chez eux. Au Brésil j’étais habitué à travailler au moins deux fois plus, entrainement avec physique le matin puis avec le ballon l’après midi ». Puis la philosophie de jeu est bien différente : « J’étais habitué à jouer dans des équipes aux visions de jeu collectif avec beaucoup de permutations. J’ai vite compris qu’en France le jeu était beaucoup plus direct avec des joueurs très physiques ». Enfin autre différence, le moment choisi par le coach pour donner sa composition d’équipe : «  J’ai eu beaucoup de mal avec le fait de connaitre la compo parfois le jour de match ; j’étais en concurrence et les veilles des matchs j’avais du mal à trouver le sommeil. C’est partout comme cela en Europe, dans mes clubs précédents les entraineurs donnaient la compo le jeudi. Du coup les titulaires pouvaient

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ADAILTON

retirerait plus du onze de départ. J’ai donc travaillé dur malgré un état de forme moyen, car j’avais connu une pause de plus d’un mois sans jouer avant d’arriver en France.  » Sa chance, Adailton ne va pas l’attendre longtemps. Une entrée en jeu lors de la première journée face à Monaco, puis une première titularisation deux journées plus tard face au RC Lens : Adailton s’impose dans l’équipe et apporte sa pointe de vitesse ainsi qu’une certaine qualité technique qui apporte offensivement, comme lors de la réception du Mans. «  J’étais sur le banc et le coach me fait rentrer en seconde période, à la place de Moncef Zerka. J’avais vraiment l’envie d’apporter et sur un débordement, je centre sur Kim qui n’avait plus qu’à la pousser au fond des filets  ». Victoire 1-0 et joie dans le vestiaire où Adailton est porté en triomphe. « Je me souviens parfaitement de ce moment, c’était magique, tout le monde était heureux ». Adailton a les yeux qui brillent au moment de revenir sur ce match, pourtant quelques jours plus tard c’est sur cette même pelouse que sa vie allait basculer vers l’enfer de la souffrance et une solitude qui le blessera peut-être à tout jamais.

“ travailler leurs automatismes et les remplaçants être prêts mentalement à assumer leurs rôles.  »

TITULAIRE IMPORTANT ET PARFOIS REMPLAÇANT DÉCISIF Remis en cause ces dernières saisons, le recrutement de l’ASNL de l’été 2005 est une vraie réussite, dans l’ombre d’un Kim devenu l’idole de Marcel Picot, Adailton entame la préparation déterminé à devenir titulaire : « J’ai toujours été un gros travailleur et arrivé à Nancy j’ai de suite compris que le niveau de l’effectif était élevé, notamment celui de Michael Chrétien, l’arrière droit. Mais je me suis dit que si le coach me donnait ma chance, il ne me

21H15, CE SAMEDI- LÀ par Adailton

Je ne voulais pas jouer ce match- là ; je n’ai pas vraiment d’explication car je voulais jouer tous les matchs, mais durant la semaine je n’étais pas bien et je me souviens en avoir parlé à mes équipiers. Je passe vraiment à côté de mon match, d’ailleurs à un moment donné j’étais persuadé que le coach allait me sortir. Sauf qu’il replace Moncef Zerka au centre du terrain et me remonte d’un cran au poste de milieu offensif droit. Puis Pascal Berenguer vient au duel avec Deroff, lui met un coup d’épaule et le joueur qui glisse sur le ballon et me fracture la jambe. Je n’ai pas le souvenir d’une douleur intense, par contre je me souviens parfaitement d’avoir vu de suite mon os ressortir de la jambe, je me suis dit « Te voilà blessé pour plusieurs mois ». J’étais vraiment mal et je me suis posé la question : « est- ce que je vais rejouer au football un jour ? »

DIAGNOSTIC : 6 MOIS D’INDISPONIBILITÉ. PRÈS DE DIX ANS PLUS TARD, DÉCLARÉ INAPTE À 35% ET UNE JAMBE DROITE CHARCUTÉE. L’image du joueur sortant sur civière, aucun des 16 196 spectateurs présents ne l’a oubliée, pourtant rapidement le diagnostique est lourd mais rassurant vu la violence du choc : fracture tibia-péroné de la jambe droite et six mois d’indisponibilité. Opéré rapidement, le joueur est plâtré et se demande si

Portrait

l’opération s’est réellement bien passée. « Je suis resté plâtré deux mois ! J’avais également une mauvaise appréhension, mes orteils étaient très gonflés et mon tendon dans un sale état », près de deux ans plus tard et une dizaine d’opérations et complications la cheville joueur est meurtrie des jusqu’aux orteils. Le joueur aura vu des dizaines de spécialistes français et étrangers en souffrant dans sa chair et dans son cœur. En 2009 lors de

« J’ai appris à vivre avec la douleur, elle fait partie de moi.» la visite chez un spécialiste afin de trouver une solution qui puisse atténuer la douleur au quotidien, le verdict est implacable : « Le médecin m’a dit que je n’avais plus de cartilage à la cheville et que je souffrais d’arthrose » : Seule solution une arthrodèse qui consiste à bloquer une des articulations, alternative refusée pour le moment de peur des complications. Aujourd’hui, alors que la douleur est permanente, lui préfère en rire : « J’ai appris à vivre avec la douleur, elle fait partie de moi » mais Julie, sa compagne, moins : « Nous sommes allés à Disney Land avec les enfants, il n’a pas cessé de serrer les dents, la journée fut un calvaire pour lui. Ce genre de chose c’est impossible pour lui ».

UNE LONGUE CONVALESCENCE ET UNE VRAIE DESCENTE AUX ENFERS Petit retour en arrière, l’ASNL vient de battre Le Mans grâce à une passe décisive d’un Adailton porté en triomphe. Plusieurs mois plus tard, ce même joueur est sur un lit d’hôpital après une nouvelle opération. L’objectif de rejouer au football s’éloigne pour être remplacé petit à petit par celui de pouvoir retrouver une mobilité normale. Autour de lui, malheureusement il n’y a personne. Le joueur qui maitrisait mal la langue française se demande parfois comment se rendre à Strasbourg ou Thionville pour voir des spécialistes. Sans la fidélité d’un homme qu’il appelait « papa », Adailton se demande comment il aurait pu sortir de l’hôpital un 24 décembre. Ce « papa », c’était Alain Helec, figure du football Lorrain disparu en 2013. « Je n’étais pas en colère mais c’est vrai j’étais triste. Une fois, mon téléphone sonne et c’était Kim qui m’appelait du Qatar pour prendre des nouvelles ; j’étais surpris, cela m’a vraiment fait plaisir ! » Le joueur ne sera pas au bout de ses peines avec le retour de son ex-compagne au Brésil avec l’enfant

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Portrait

ADAILTON

du couple : « J’étais vraiment très mal. De plus, avant de venir à Nancy, je ne rêvais pas d’Europe comme beaucoup de Brésiliens, moi je rêvais de Flamengo, mon club de cœur ; on est venu me chercher pour m’abandonner. C’est ça le football et c’est certainement partout pareil ». L’homme préfère évoquer son immense respect pour un Gérard Parentin au grand cœur plutôt que d’évoquer le comportement d’un Nicolas Holveck qui se sera démené à faire disparaitre Adailton du paysage nancéien en lui mettant une pression permanente pour rentrer au Brésil. Un Nicolas Holveck qui aura fait beaucoup de mal à un joueur toujours attaché à l’ASNL. « C’est difficile de se détacher du club car beaucoup de supporters me reconnaissent et viennent me parler, cela me fait toujours plaisir car j’aime parler aux gens ».

« J’aimerais transmettre quelque chose.”» LA CONSTRUCTION D’UNE NOUVELLE EXISTENCE Fortement conseillé par le directeur général du club de rentrer au Brésil avec une jambe hors service, sans bagage ni projet, Adailton s’apprête à rentrer. C’est là qu’il rencontre Julie, au détour d’une rue de Nancy, au milieu de la nuit ; elle raconte : « Cela a été une sorte de coup de foudre, très vite il est venu vivre avec moi, maintenant nous avons deux enfants et plus question pour lui de repartir (rires) ». Mais très vite la jeune femme va comprendre que l’homme qu’elle a rencontré est totalement livré à lui même depuis sa blessure : « Il a fallu tout reprendre à zéro. J’ai découvert notamment qu’il n’était pas assuré et que personne ne lui avait signifié qu’il avait par exemple des droits au chômage ». Le joueur désormais accompagné d’une moitié va alors se battre pour rebondir et passer un diplôme d’électricien qu’il obtiendra. « J’ai toujours été très manuel, mais malheureusement j’ai vite compris que pratiquer allait être compliqué », avec des difficultés à monter sur des échelles ou à porter des charges, le désormais ancien joueur se fera une raison. La vraie source d’espérance pour lui est l’obtention du BE1 (brevet d’état permettant d’entrainer) en août 2012, grâce à un homme providentiel et ancien joueur de l’ASNL, Franck Boschetti. « J’espère avoir ma chance, j’aime le football, la plus grande de mes passions et j’aimerais transmettre quelque chose. J’ai une culture football franco-brésilienne, ce qui pour moi est une vraie force. Je remercie encore Franck Boschetti de m’avoir permis de passer le diplôme et faire mon stage au COS Villers (ndlr : club où évolue un des fils d’Adailton, Zadig) aux côtés de Yann Goublaire ».

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L’ESPOIR par Julie, sa compagne Depuis notre rencontre je n’ai cessé de me battre pour lui afin de le sortir d’une situation dans laquelle il n’aurait jamais dû se trouver. Il est venu à Nancy pour jouer au football en pleine santé et s’est fait lâcher au moment où plus que n’importe qui il avait besoin de soutien. Aujourd’hui Adailton a fait ce qu’il devait faire ; il n’a jamais rien demandé à la s o c i é t é e t a p a s s é d e u x d i p l ô m e s f r a n ça i s n o n s a n s m a l . C e q u e j ’a i m e r a i s c ’e s t q u e quelqu’un puisse lui donner enfin une chance, ce qui lui manque c’est un travail, un projet. Pour lui et pour notre famille. ▰



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