Accès Sport N°11

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#11 ▰ AVRIL-MAI 2016

www.acces-sport.com

GRAND-NANCY HANDBALL

sprint final FOOTBALL

JULIEN CÉTOUT

ÉRIC RABESANDRATANA

FOOTBALL / BASKETBALL / VOLLEY-BALL / HANDBALL / AUTOMOBILE / CYCLISME



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EDITO

SOMMAIRE

Vous faire vivre et découvrir nos clubs et nos sportifs est l’objectif qui nous anime depuis notre premier numéro. Dans ce nouveau magazine d’Accès Sport, le Grand Nancy Handball est à l’honneur avec la découverte des joueurs mais aussi des hommes qui travaillent à faire briller le club en Pro B. Nous vous présentons un des hommes forts de Pablo Correa en la personne de Julien Cétout, aussi bavard que sympa, ce qui nous offre une très belle interview. Côté volley, nous avons parlé aux directeurs administratifs de vos deux clubs professionnels. Des passionnés avant tout, qui œuvrent pour vous faire vivre vos plus belles émotions dans l’ombre des sportifs et de leurs présidents. Enfin, vous retrouverez également vos disciplines préférées comme le basket, le cyclisme ou les sports mécaniques. Bonne lecture et rendez-vous en juin prochain pour un nouveau numéro qui sentira bon le Tour de France, l’Euro, les JO et la Ligue 1.

FOOTBALL

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Pierre Rolin

JULIEN CÉTOUT > LE BON VIVANT FLAVIEN LOGEART > LA VOIX DU STADE ÉRIC RABÉSANDRATANA > CONSULTANT DE CHOIX E.S. CUSTINES MALLELOY > FÉMININES À L’HONNEUR LES TROPHÉES DU FAIR-PLAY > PRÊTS POUR LA 9 ÈME ÉDITION JOHAN CRUYFF > L’INSOUMIS

BASKETBALL

ANDREW PANKO > 17 ANS DE CARRIÈRE PRO

HANDBALL

Thomas Rezette

GRAND NANCY HANDBALL > LE SPRINT FINAL COMMENCE

VOLLEY-BALL

GRAND NANCY VOLLEY-BALL > LE CLUB VEUT REBONDIR SIDI ABIDA > AU CŒUR DU VNVB

AUTOMOBILE

Accès Diffusion

WILLY ALCARAZ > PORTRAIT D’UN BAROUDEUR SÉBASTIEN LOEB RACING > NOUVELLE TEAM POUR GIORDANO

4B promenade Emilie du Chatelet 54000 Nancy acces.sport.mag@gmail.com

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Ont contribué à ce numéro Couverture : Pierre Rolin Rédacteurs : Johann Rivière, Thomas Rezette, Mickaël Biasutto, Julien Siffert. Sources photographiques : Pierre Rolin, Vincent Desessard, ASNL.net, Eric Legrand, Julie Nivard, Julien Motillon, RB Racing photos, Dominique Rivière, Julien Siffert, Michael Michaux, Collectie Anefo. Directeur de la publication : Julien Siffert Conception graphique : Sylvain Savouret FY Marianina et FontFabric Glober

Imprimeur : La Nancéienne d’impression Jessica Coletti / 06 08 00 79 06 Publicité Julien Siffert 07 87 77 79 47 • julien.siffert@gmail.com

Eric Legrand

Accès Sport est composé en Latinotype Titular,

CYCLISME

TOUR DU PIÉMONT VOSGIEN

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Diffusion Thomas Rezette 07 50 89 95 24 • thomas.rezet@gmail.com Les manuscrits et documents publiés ne sont pas renvoyés. Tout droit de reproduction réservés. Le contenu des articles n’engagent que les auteurs.

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ACCÈS SPORT #11 ▰ AVRIL-MAI 2016

Directeur de la rédaction : Thomas Rezette


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AS NANCY LORRAINE

Julien CÉTOUT ACCÈS SPORT #11 ▰ AVRIL-MAI 2016

LE BON VIVANT


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AS NANCY LORRAINE

ARRIVÉ LA SAISON DERNIÈRE EN PROVENANCE DE TOURS, LE MILIEU DÉFENSIF INSTALLÉ AU POSTE DE LATÉRAL DROIT EST VITE DEVENU UN DES JOUEURS LES PLUS APPRÉCIÉS DES SUPPORTERS. AUSSI COMBATIF SUR LE TERRAIN QUE SYMPATHIQUE EN DEHORS, JULIEN CÉTOUT S’EST RACONTÉ POUR VOUS SUR SON INTÉGRATION, SON ATTACHEMENT AU CLUB ET À LA VILLE. D’ORIGINE ANTILLAISE, L’HOMME S’EST MONTRÉ AUSSI BAVARD QUE BLAGUEUR. ▰ PAR JOHANN RIVIÈRE • PHOTOS : ASNL.NET Raconte-nous tes années de formation à Clairfontaine puis à Saint-Etienne. J’ai démarré le football à Chartres tout petit, puis j’ai intégré le centre de pré-formation de l’INF Clairefontaine où je suis resté 3 ans. L’INF Clairfontaine, pour un jeune, c’est un cadre incroyable avec une vraie proximité avec les joueurs de l’Equipe de France. C’est à cette période que j’ai commencé à rêver d’être footballeur professionnel. Puis je suis parti à Saint-Étienne pour continuer ma formation ; là-bas j’ai connu mon premier gros pépin avec une blessure aux ligaments croisés qui m’a bloqué huit très longs mois. Au final malgré des entraînements avec le groupe pro, le club ne m’a pas proposé de contrat pro, en partie à cause de ma blessure. J’ai voulu revenir très vite sans faire forcément les bonnes choses pour y arriver. Et puis à l’époque chez les pros, il y avait Vincent Hognon, Pascal Feindouno, Frédéric Piquionne, Julien Sablé... Je n’ai jamais réussi à retrouver mon niveau pour postuler réellement aux côtés de ces joueurs.

Comment as-tu vécu ton arrivée à Nancy ? Je pense que j’aurais eu la possibilité de rester longtemps à Tours, mais j’avais besoin d’un nouveau challenge, dans un club ambitieux comme Nancy. Mon arrivée ici s’est parfaitement bien passée. J’ai eu un premier contact avec l’entraîneur et le staff qui m’ont dit

ce qu’ils attendaient de moi, puis j’ai eu deux jours pour visiter et pour m’imprégner un peu des lieux. C’était sous l’avis du coach qui voulait que je voie avant de m’engager. J’ai été séduit assez rapidement. Je connaissais un peu Romain Grange et Lossémy Karaboué, des amis d’enfance. Ils m’ont aidé, et je suis quelqu’un avec un tempérament assez social et festif, donc je m’intègre facilement dans un groupe. La ligue 1 tend les bras à l’ASNL, c’est pour ça que tu as prolongé ton contrat jusqu’en 2019 ? J’ai vraiment hâte de découvrir la Ligue 1 avec Nancy et pour moi c’est la suite logique des choses car je suis arrivé l’année dernière en signant un contrat de 3 ans. La saison dernière fut une année d’adaptation assez mitigée sportivement, mais cette saison j’ai pris mes marques et tout se passe vraiment bien, individuellement comme collectivement. Concernant ma prolongation c’est le club qui est venu vers moi. S’il avait tardé, je serais naturellement allé vers lui. Je ne suis pas un joueur fait pour changer de club régulièrement, j’aime m’investir sur la durée et faire en sorte d’aller le plus haut possible. Je suis vraiment heureux d’être un joueur de l’ASNL, d’ailleurs je crois que cela se ressent sur le terrain et les supporters apprécient. Parfois les joueurs appréhendent le climat lorrain, ton acclimatation à Nancy s’est bien passée ? Oui, j’avais un peu peur au début mais bon, ce n’est pas le Pôle Nord non plus (rires). Je me plais vraiment bien : la ville est super sympa, jeune et dynamique. C’est une ville tranquille où on peut sortir. J’ai deux enfants et j’adore me balader avec eux, Nancy est une ville où il fait vraiment bon de vivre. C’est différent de Saint-Étienne, qui est une ville minière assez grise et triste. Nancy est un peu similaire à Tours, également ville étudiante. Ici j’aime aussi beaucoup les gens, toujours très gentils envers moi. Sentir une attente autour de l’équipe de la part des nancéiens et voir l’implication des gens à l’intérieur du club, ça donne encore plus envie de se surpasser sur le terrain. Une des différences entre le Tours FC et l’ASNL se trouverait dans les tribunes ? Formé à Saint Étienne, j’ai vite été habitué à du très beau, côté supporters. À Tours, j’ai connu un petit creux (rires),

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En 2008 tu signes au Tours FC pour vivre six saisons pleines en ligue 2. À Saint-Étienne j’ai eu la chance de connaître Daniel Sanchez, l’entraîneur adjoint d’Eli Baup. Alors quand Daniel est devenu entraîneur au Tours FC il est venu me chercher et j’ai vraiment vécu six belles années pleines à découvrir le monde professionnel. J’ai énormément progressé sur le plan football et vécu une très belle aventure sur le plan humain. À mon arrivée, le club retrouvait la Ligue 2. Dans l’effectif j’étais avec Laurent Koscielny et Olivier Giroud, qui sont devenus internationaux. D’ailleurs, une grande partie de l’effectif a ensuite découvert la ligue 1, c’est à mon tour (rires).

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mais retrouver une ferveur c’est galvanisant et c’est en jouant dans des stades comme celui d’Evian que tu réalises la chance que nous avons. Je regrette un peu que lors des réceptions de Laval et du Red Star, le public nous siffle, alors que nous sortons vainqueurs face à des équipes regroupées qui nous connaissent. On préfère tous des matchs avec du jeu et beaucoup de buts, comme durant la phase aller. Mais sur une saison on traverse toujours des périodes plus difficiles. J’adorerais voir un stade à l’unisson derrière les SFC ; mais je sais aussi que c’est nous joueurs qui sommes tributaires de l’ambiance générale au stade. En tous cas, moi, l’atmosphère de Picot, j’adore.

«AU MATCH RETOUR DU DERBY À PICOT, VOIR TOUT CE STADE AUSSI CHAUD C’ÉTAIT MAGNIFIQUE»

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Tu penses que jouer dans des stades comme Ajaccio ou Bourg-en-Bresse, qui sont plutôt tristes, explique vos contre-performances ? Ça peut clairement jouer, pourtant on se déplace toujours pour gagner. J’ai encore en tête le match à Metz (pensif), c’était exceptionnel ! Voir tous nos supporters au départ de l’hôtel et arriver à Metz en sentant ce que représente le derby pour eux aussi, c’est galvanisant ! D’ailleurs j’ai une vidéo de notre arrivée sur mon téléphone (rires). Le match retour à Picot était pour moi encore plus fort, je n’avais jamais ressenti une telle sensation, voir tout ce stade aussi chaud c’était magnifique. C’est vraiment un des plus beaux derbys de France ; à Picot la fête aurait pu être totale mais par le Saint Esprit ils ont réussi à égaliser. Dans tes paroles on sent vraiment que tu es devenu nancéien d’adoption. Je ne suis pas de la région mais quand tu joues ce match et que tu vois le visage des supporters, pendant 90 minutes, tu te sens comme un vrai nancéien et tu te dis que tu es obligé de gagner ce match plus qu’important pour les gens. Je ne sais pas si c’est un avantage ou un inconvénient, mais quand j’arrive dans un club ou une ville, je m’imprègne de l’histoire, du vécu, de sa mentalité. En l’occurrence, j’ai mangé de la quiche lorraine (il éclate de rire). Quand tu t’imprègnes et que tu essayes de goûter et de sentir tout ce qui se passe dans la région, et bien quand tu joues face à Metz, tu as une quiche lorraine dans la tête (rires).

Au contraire de Vincent Muratori, qui est une personne assez réservée, tu es un grand blagueur plutôt festif.Il n’est pas timide, il est calme. Moi je suis quelqu’un qui aime bien mettre la joie, l’ambiance, la bonne humeur. Le matin à l’entraînement même s’il fait gris je ne peux qu’arriver avec le sourire, pour moi c’est naturel. Cela apporte tout de suite un petit quelque chose aux vestiaires (rires). Je ne sais pas si c’est dû à l’éducation, mais j’ai grandi dans une grande famille d’origine antillaise et dans notre tempérament, on est des bons vivants, on aime bien faire la fête. Je pense qu’on fait un métier assez plaisant pour ne pas tirer la tronche à l’entraînement. Quand on perd des matchs, je suis touché mais j’essaye toujours de relativiser en me disant que la déception doit laisser place à la joie pour se projeter sur le prochain match. Comment se passe une journée typique de Julien Cétout ? Il n’y a pas de journée typique. De l’entraînement, je suis le dernier à partir avec Youss’ (Hadji) puis quand je rentre à la maison, je peux être assez casanier. J’aime sortir pour aller manger en ville mais l’hiver j’évite, le froid n’est absolument pas mon ami (rire). Je profite de ma famille en jouant parfois aux jeux vidéo avec mon fils et je vais très souvent manger chez des joueurs du groupe ou inversement. Dans un groupe professionnel on passe plus de temps entre équipiers qu’en famille. Cela crée des liens, puis comme je suis aimé par tout le monde j’ai souvent des invitations (rires). On a entendu aussi que le coach adjoint, Vincent Hognon, t’avait lancé un petit défi. Oui, car comme je n’ai pas marqué depuis un petit moment, Vincent Hognon m’invite au restaurant si je retrouve le chemin du but. Comme il a lancé ce défi pour me piquer un peu, je compte bien le faire banquer. On m’a parlé d’un excellent restaurant près de la place Stan qui n’est pas donné du tout (rires). Je te rassure, si au prochain match quelqu’un est

mieux placé que moi dans la surface je lui passe la balle car le collectif est toujours passé avant tout. Mais il faut que je marque quand même car pour le moment, il gagne son pari (rire) ! Comment expliques-tu ta réussite devant le but cette saison ? Plus jeune, j’avais l’habitude de marquer. Mais chez les pros c’était beaucoup plus rare (trois buts avec Tours). Marquer six buts en deux mois était pour moi assez exceptionnel. J’étais heureux d’être décisif mais je ne me mettais aucune pression. Être en confiance et insouciant provoquait la réussite. Parfois la balle venait vers moi et rentrait directement dans le but. Maintenant, je n’ai plus marqué depuis plusieurs matchs, mais ce n’est pas ma priorité, même si j’augmenterais volontiers mon compteur. En vouloir plus c’est dans mon caractère, aujourd’hui en ligue 2, demain en ligue 1 et après les Coupes d’Europe. Je pense avoir une ambition qui me permet de progresser et d’avancer. On peut penser que tes six buts ont piqué au vif des attaquants alors en panne de buts au moment- là. En tout cas, Youssouf Hadji et Junior Dalé, avec qui je m’entends super bien, étaient trèss contents pour moi, même s’ils m’ont chambré en disant que c’était n’importe quoi. Moi et eux, on savait que ça viendrait pour eux, mais les attaquants ne marquent pas à tous les matchs, il y a des périodes un peu plus fastes, comme Junior peut avoir en ce moment, et j’espère que ça va continuer jusqu’à la fin. Tu as transmis ta réussite à Junior Dalé, aujourd’hui second meilleur buteur de Ligue 2 avec 12 buts, tous inscrits dans le jeu. C’est bien pour lui. C’est un joueur qui est présent dans la surface, on sait qu’il a un bon jeu de tête, on sait qu’il marque des buts. On l’a vu lors du dernier match, il fait le bon appel au bon moment, à Ajaccio pareil, il recule pour recevoir le ballon. On voit qu’il a cette qualité dans la surface à bien se placer pour bien recevoir


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le ballon et marquer. C’est quelqu’un d’intéressant dans la surface car déjà c’est là où on marque les buts et il a cette faculté à s’effacer assez facilement dans la surface. S’il peut marquer encore neuf buts, il aura dépassé les vingt buts dans la saison et ce sera exceptionnel. Ça aurait été valorisant pour lui qu’il remporte le trophée du meilleur joueur du mois de février, mais malheureusement nous ne sommes pas les seuls décideurs. Un attaquant en confiance, ça marque des buts et quand tu remportes un trophée, ça récompense un peu ton travail, ça te fait continuer parce qu’un en appelle un autre. Le retour de blessure de Dialo Guidileye fait énormément de bien au collectif. On l’a senti. On a vu qu’il apportait un gros impact au milieu et en Ligue 2 c’est un paramètre fondamental. De plus, Dialo allie impact physique, technique et capacité de relance. C’est un joueur complet dont l’absence nous a beaucoup pénalisé. Son retour face au Red Star fut d’ailleurs un vrai soulagement. Cette saison, les absences ont pesé et j’espère que nous fêterons la fin du championnat avec l’ensemble de l’effectif. L’objectif est toujours la montée, mais est-ce que vous êtes dans l’optique de terminer champion de Ligue 2 ? Honnêtement nous sommes toujours dans notre objectif de base, qui est de retrouver la ligue 1. À partir du moment où ça sera validé, on essayera de faire plus, mais pour l’instant on fait le maximum pour valider ça rapidement, c’est le plus important pour le club.

Tu es un joueur polyvalent, qui peut jouer à tous les postes défensifs ainsi qu’en milieu récupérateur, une préférence ? J’ai toujours joué les deux postes depuis mes débuts. Quand j’ai commencé en sélection j’étais latéral mais en club j’étais numéro 6, milieu défensif pour les footix (rires). Je me suis habitué aux deux postes car à Tours même si j’étais titulaire je changeais souvent de position sur le terrain ; aujourd’hui je préfère jouer latéral droit mais si je devais revenir milieu défensif ce serait sans problème. Après, est-ce que je serais aussi performant ?

« J’AI DÉJÀ HÂTE DE FÊTER QUELQUE CHOSE AVEC LES SUPPORTERS EN FIN DE SAISON ! » Comment se passe la concurrence avec Joffrey Cuffaut ? Elle est totalement seine, Joffrey c’est quelqu’un avec qui je m’entends bien super bien. A l’entraînement c’est le genre de joueurs à toujours tout donner sans rien lâcher, donc il me pousse à en faire autant et on progresse ensemble. Une concurrence comme celle que j’ai avec lui, je la souhaite à tout le monde, et puis en dehors du terrain c’est un mec génial. Quand j’ai prolongé c’est le premier à être venu me féliciter. J’aimerais le voir plus souvent sur le terrain, mais malheureusement c’est le football. Es-tu du genre à regarder beaucoup de matchs à la télévision ? Je regarde essentiellement les gros matchs et ceux de nos concurrents directs sauf si en face il y a Top Chef (rires), je suis un passionné de cuisine ! J’aime aussi beaucoup venir voir nos équipes de jeunes, c’est important pour un joueur de s’intéresser à son club, et puis dans ces équipes tu trouves les joueurs qui seront l’avenir de l’ASNL. Avant ton arrivée, avais-tu conscience du rôle et du statut du coach au club ? Je savais qu’il avait réalisé de grandes choses mais j’ai compris une fois arrivé qu’il était un peu une icône. En tout cas depuis mon arrivée, je me suis adapté à ses consignes individuelles comme collectives, et mes rapports avec lui sont vraiment bons. J’ai vite senti que c’était un entraineur passionné qui inculque à son groupe des valeurs fortes. Quand tu vois son comportement lors des causeries, tu sors du vestiaire encore plus motivé. Quand j’évoluais à Tours, j’avais de lui l’image d’un coach très strict, limite sévère, alors que pas du tout. Il nous impose des règles de vie mais c’est quelqu’un qui est très différent de l’image qu’il dégage. On peut parler facilement, il joue aux cartes avec nous et participe aux séances de tennis-ballon avec une sacrée « grinta », pour son âge il a de beaux restes (rires) ! Un dernier mot pour les supporters ? Qu’ils continuent de nous supporter comme ils le font depuis le début de saison parce que quand on voit une trentaine de personnes à Ajaccio franchement c’est assez exceptionnel, ça nous fait chaud au cœur quand on arrive sur le terrain. Donc qu’ils continuent à faire comme ils font et nous on va tout faire pour leur apporter de la joie. J’ai déjà hâte de fêter quelque chose avec eux en fin de saison ! ▰

Julien Cétout Né le 2 janvier 1988 (28 ans) à Chartres 1m83 / 74kg Latéral droit / Milieu défensif 229 matchs de Ligue 2 avec Tours puis Nancy Stats 2015 - 2016 9 buts, 34 cartons jaunes et 1 rouge

Cétout et les réseaux sociaux Le joueur n’est pas un habitué des réseaux sociaux et n’a pas de compte public, un manque pour les supporters comblé par des fans très actifs au quotidien. Sur Facebook il est l’un des joueurs de l’effectif le plus représenté par de nombreux comptes tenus par des fans. Le dernier en date, Julien Cétout Fans-ASNL, est déjà suivi par plus de 1200 personnes et propose une actualité quotidienne de Julien. Les autres pages sont également très suivies ce qui montre à quel point l’ancien Tourangeau est devenu la coqueluche de Marcel Picot. Sur Twitter, Julien Cétout est représenté par un compte parodique appelé Président Cetounovic. Créé il y a quelques mois ce compte totalement humoristique n’hésite pas à tweeter sur tous les sujets avec un sens de la vanne qui fait mouche. A découvrir un échange mythique entre ce faux Julien Cétout et le vrai Famara Diédhiou attaquant de Clermont. À découvrir !

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Tu peux nous raconter ta visite à Manchester United ? J’étais tout jeune et j’ai failli signer à Manchester. J’avais visité les infrastructures du club avec Fabien Barthez et Juan Sebastián Verón, mais finalement cela ne s’est pas fait. J’ignore si j’aurais pu réussir là-bas mais je ne regrette rien. J’y croyais et si cela ne s’est pas fait c’est que ça ne devait pas se faire. Je suis très heureux de mon parcours jusqu’ici, pourtant depuis ma visite à Manchester je n’ai jamais cessé de rêver d’évoluer pour ce club, mais bon, c’est un rêve un peu dépassé (rires). Maintenant je rêve de jouer les premiers rôles en ligue 1 avec Nancy !

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PORTRAIT

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FLAVIEN LOGEARTLA VOIX DU STADE HOMME DE L’OMBRE, LE SPEAKER EST CELUI QUE L’ON ENTEND MAIS QUE L’ON NE VOIT JAMAIS. SA VOIX RÉSONNE À MARCEL PICOT DEPUIS 2011 ET LE DÉPART DE DIDIER OHMER.ÉLU MEILLEUR SPEAKER DE LIGUE 2, FLAVIEN NOUS RACONTE COMMENT CE RÔLE A PU BOULEVERSER SON EXISTENCE ET L’ACCOMPAGNER DANS UNE QUÊTE PERSONNELLE. PERSONNAGE ATTACHANT ET CONSCIENCIEUX, LE JEUNE HOMME, DEVENU ANIMATEUR, A CONSCIENCE D’ÊTRE UN HÉRITIER DE PERSONNAGES ENTRÉS DANS LA LÉGENDE DU CLUB. ▰ PAR THOMAS REZETTE • PHOTO : ASNL.NET

Flavien, quelle est la route pour devenir speaker de l’ASNL ? Il n’y en a aucune, j’avais la chance d’être présent aux salons VIP du club après les matchs et un soir, quand Jean-Louis Genicot, l’animateur a connu une extinction de voix, une personne du club a demandé aux gens si quelqu’un pouvait le remplacer. Je me suis proposé en faisant croire que j’avais déjà animé et on m’a donné le micro (rires). C’était vraiment un coup de bluff, mais tout s’est parfaitement déroulé. Après cela le club m’a proposé de devenir bénévole. Le deal était que j’assiste aux matchs gratuitement pour ensuite animer un petit salon en plus de Jean-Louis toute la saison. J’ai eu le sentiment que le président et Nicolas Holveck appréciaient mon travail, ce qui pour moi était extrêmement important, j’avais besoin d’être rassuré. Tu manquais de confiance en toi ? Encore peu de temps avant de prendre le micro je pesais 103 kg. Je me suis battu pour les perdre mais mentalement j’avais toujours ces kilos en tête. J’avais donc peu confiance en moi, d’ailleurs c’est toujours un peu

le cas. Il fallait que je me prouve quelque chose. À l’époque je travaillais pour un groupe immobilier en m’occupant des entrées et des sorties locatives d’appartements, mais très vite, grâce aux animations du salon, je suis devenu animateur lors d’événements, au centre Saint-Sébastien notamment. La décision de proposer mes services lors de ce fameux soir a changé ma vie car maintenant j’ai la chance de vivre de l’animation et collaborer avec des gens fantastiques comme chez France Bleu ou MyLorraine. Comment es-tu passé des salons au terrain ? En 2011 j’étais en vacances dans les Alpes et Romain Terrible (ndlr : directeur général adjoint commercial de l’ASNL) m’appelle pour me demander de remplacer Didier Ohmer comme speaker sur un match ; j’ai de suite accepté mais j’étais dans un stress absolu (rires). Je me souviens avoir terminé ma semaine de vacances en restant cloîtré dans ma chambre à regarder et prendre des infos sur internet. J’avais pu observer le travail de Didier, qui était un grand professionnel, mais je suis arrivé


F O O T ABM AA T LE ULR le jour du match en découvrant tout un protocole et un certain nombre de directives. Heureusement Nabil El Yaagoubi (voir Accès Sport n°7), mon référent, m’a accompagné et expliqué les nombreuses directives ainsi que le protocole à suivre. Ta première prestation fut-elle réussie ? Pas totalement, une des règles de base est de terminer la composition des équipes juste au moment où les joueurs entrent sur le terrain. Sur ce match, j’ai complètement raté mon coup en finissant ma compo alors que les joueurs étaient déjà en place, avec musique et tifos. Les officiels comme les joueurs n’allaient pas attendre le speaker pour commencer le match. J’ai repris mon rôle dans les salons et en fin de saison le président Rousselot m’annonce que Didier, dont le rôle évoluait à France 3, ne pouvait plus être speaker. Je suis devenu speaker titulaire en août 2011. Comment résumes-tu le rôle de speaker ? En soit, c’est essentiellement de la lecture? J’ai beaucoup de liberté sur le script mais l’obligation absolue de ne rater aucun partenaire. C’est peu intimidant car je suis placé au bord du terrain en-dessous des tribunes et entouré de gens divers, donc personne ne me regarde. Les gens m’écoutent d’une oreille, mais si je fais une bêtise la sanction tombe rapidement sur le forum du club.Être speaker c’est surtout être celui qui annonce les buts et entend tout un stade lui répondre, c’est une sensation extraordinaire qui me procure énormément de frissons.

Difficile de ne pas avoir beaucoup de sympathie pour celui qui a tenté de faire le malin devant Miss Lorraine ! Tu reviens sur un moment difficile mais j’ai une copine donc je n’avais aucune ambition sur Miss Lorraine (rires). C’était lors d’un avant match, j’accompagnais la Miss sur le centre du terrain pour le coup d’envoi et en voyant un ballon arriver j’ai voulu faire le malin avec un contrôle improbable, avec mes chaussures plates et le synthétique arrosé. Je me suis retrouvé les fesses à terre après un vol plané. Le stade était plein et en me relevant, mort de honte, j’entends tout le stade qui m’applaudit. Au final c’est un bon souvenir j’ai amusé les spectateurs (rires). Pour terminer tu fais partie de la génération dont la voix d’André Porztert a profondément marqué les soirées à Picot ! Complètement, je suis certain que je n’aurais pas pu assumer de reprendre le micro derrière lui, comme Didier en vrai professionnel l’a fait. J’ai la chance de connaître Annabelle, la femme d’André, qui m’écrit des petits messages de félicitations. C’est une femme pour laquelle j’ai énormément d’admiration. C’est elle qui m’a encouragé à reprendre le « formidable supporters » que je ne garde que pour les grands matchs. Quand j’étais gamin et que je voulais devenir chanteur j’étais déjà extrêmement impressionné par André dans les salons, tenir son micro est quelque chose qui me rend très fier. ▰

AGENT GÉNÉRAL DE LA MUTUELLE NOVAMUT, PASCAL SANTIN EST UN AUTHENTIQUE AMOUREUX DE SPORTS. Grâce à un grand parcours professionnel au sein du groupe Paru Vendu, Pascal a pu vivre de grands moments qu’il nous raconte ici. Aujourd’hui bien installé au Faubourg des 3 maisons, il s’attache à offrir le meilleur service possible à ses adhérents grâce à un état d’esprit de compétiteur. Pascal, votre passé professionnel vous a souvent amené à vivre de grands moments de sports ! Tout-à-fait et notamment dans le monde du cyclisme, j’ai eu la chance d’être correspondant local pour l’équipe Bonjour alors que j’étais responsable commercial pour ce sponsor. Pour un passionné de sports, vivre un Tour de France dans la voiture du directeur de course Jean-René Bernaudeau était quelque chose de magique. Je ressens d’ailleurs encore les frissons procurés durant les contre-la-montre. Quel est votre rapport avec l’ASNL ? Je suis un amoureux du club depuis que mon père m’a amené au stade en 1969. J’ai un grand souvenir des Roger Lemerre, Raul Castronovo ou encore Antoine Kuszowski. Voir ces joueurs avec ce maillot blanc à bandes rouges fut pour moi une révélation et je n’ai cessé d’être supporter. A la fin des années 80 j’ai eu l’opportunité de faire partie des premières personnes à inviter des clients au stade, ne pas parler travail et simplement vivre des moments d’émotion et de sport créait des liens forts.

Une rencontre particulière vous a marqué ? Beaucoup car j’ai énormément de respect et une admiration pour les sportifs quels qu’ils soient, mais ma rencontre avec Sébastien Loeb m’a beaucoup marqué. J’étais très proche de son beau père Richard Meny et j’ai été impressionné par sa simplicité, c’est un homme extrêmement attachant. Avez-vousle sentiment que d’être passionné de sports vous apporte quelque chose dans votre vie professionnelle ? Complètement car je pense que cela provoque un dynamisme et une culture de la gagne qui apporte à mes adhérents. Si je suis agent général c’est parce que j’’apprécie énormément la relation humaine avec mes clients, pour moi l’objectif quotidien est de les voir sortir de mon agence avec le sourire et le sentiment d’avoir eu réponse à leurs demandes.

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Peux-tu revenir sur ce NancyToulouse où tu remets en cause les supporters ? Durant la période Fernandez, l’ASNL perd 2-0 à la mitemps et j’annonce les scores dans les autres stades, en terminant par Nancy. J’entends le public siffler et réponds spontanément : « ah, voilà ces soit-disant supporters de l’ASNL qui se permettent de juger l’équipe ». Ce qui m’a valu une bronca monumentale. Clairement, je n’ai pas eu une attitude professionnelle, mais c’était un cri du cœur et maintenant encore je ne le regrette pas. Pour moi, un supporter doit encourager son équipe dans les bons comme dans les mauvais moments.

Mais tu t’es retrouvé au cœur du cyclone, comment a réagi le club ? J’ai quitté Nancy pour le weekend (rires), l’affaire a pris des proportions qui m’ont complètement dépassé avec un passage sur Canal Football Club et des articles sur les sites du Figaro ou du Monde dans les rubriques sportives. Le lundi suivant je reçois un appel du club et je me dis « c’est fini pour moi ». Finalement, ils m’ont remis en place et m’ont demandé de publier une lettre d’explications et d’excuses sur le forum du club. Je l’ai faite avec plaisir, car je n’avais vraiment pas eu l’intention de blesser quelqu’un. Je me suis fait un peu siffler lors du match suivant mais très vite notre relation est repartie sur de bonnes bases.

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PASCAL SANTIN

88 Rue Charles Keller 54000 Nancy 03 83 36 90 87

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FA SONOA NTC BY LAO LR RLA I N E

ÉRIC RABÉSANDRATANA FAIT PARTIE DES JOUEURS QUI ONT MARQUÉ L’HISTOIRE DE L’ASNL. NÉ EN RÉGION PARISIENNE ET FORMÉ AU CLUB, LE JOUEUR D’ORIGINE MALGACHE S’EST RÉVÉLÉ ÊTRE UN JOUEUR POLYVALENT. LANCÉ DANS LE GRAND BAIN DE LA DIVISION 1 PAR AIMÉ JACQUET EN 1990 LORS DE LA RENCONTRE ASNL-CAEN (4-1), ÉRIC RABÉSANDRATANA A DISPUTÉ EN TOUT ONZE SAISONS DONT SEPT PROFESSIONNELLES SOUS LE MAILLOT AU CHARDON. AUJOURD’HUI, ÉRIC RABESANDRATANNA SUIT TOUJOURS AVEC LE MÊME INTÉRÊT QU’AVANT LES PERFORMANCES DE L’ASNL ET APPORTE SON EXPÉRIENCE EN TANT QUE CONSULTANT À FRANCE BLEU SUD LORRAINE. ▰ PAR LAURENT PILLONI

RABÉSANDRATANA CONSULTANT DE CHOIX

Éric, comment es-tu arrivé à l’ASNL ? Par hasard, mon père était muté dans la région pour raisons professionnelles. J’avais 13 ans, mes parents m’ont amené à un entraînement un mercredi après-midi au stade Marcel Picot où à l’époque il y avait encore un terrain stabilisé. Un match de détection était organisé. Nous sommes arrivés en retard, malgré cela j’ai été retenu. Pour l’anecdote, Michel Chevalier, le superviseur que j’ai revu à Marcel Picot, m’a confié qu’au bout de 15 minutes, il avait envoyé quelqu’un chercher une licence pour me faire signer le plus vite possible. C’est là que l’aventure commence avec l’ASNL, l’équipe de lorraine et l’équipe de France. Tout est allé très vite apparemment ? Oui tout s’accélère. Après cette demi-saison en minimes, je suis surclassé. Je n’ai quasiment jamais joué avec ma catégorie d’âge.

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Avec un tel parcours, ton avenir professionnel était-t-il déjà tracé ? A l’époque, jusqu’à ce que je joue mon premier match avec les pros, je ne me suis jamais posé la question. C’était comme une évidence pour moi mais sans la pression qui va avec. Ta première apparition avec les pros date de quelle année ? Il y a deux étapes. La première non officielle, c’était en fin de saison (89/90). Je disputais un match avec l’équipe réserve en lever de rideau des pros, qui eux jouaient en amical contre une équipe allemande. À l’issue de mon match, le coach de l’époque, Robert Dewilder, m’interpelle en allant dans les vestiaires et me demande de ne pas me déshabiller pour rejoindre le banc des pros. Pour la petite histoire, je remplace à 20 minutes de la fin au poste de défenseur central Claude Deplanche, qui lui, quittait le club. Et la deuxième, officielle, lors de la saison suivante, l’ASNL est en Division 1. En septembre, Alain Perrin, alors entraîneur du centre de formation

m’appelle dans son bureau avec Michel Engel. Il nous annonce qu’Aimé Jacquet a besoin de nous pour l’entraînement. Nous passons la semaine avec les pros et au cours de la séance du jeudi matin, Aimé Jacquet m’annonce que je débutais le samedi en tant que titulaire contre la grosse équipe de Caen où évoluaient Xavier Gravelaine, Stéphane Paille, Franck Dumas et consorts. Un premier match professionnel que tu as abordé dans quelle condition psychologique ? C’était un truc énorme. Mais comme à chaque fois, ma nature m’a bien aidé à gérer la pression. Je me souviens d’avoir pris au marquage le joueur anglais Graham Rix. Pour ma première, nous avions perdu (4-1). Je me souviens d’avoir mis une tête sur le poteau et surtout d’avoir inscrit le premier but contre mon camp de ma carrière. Malgré cela tu gardes la confiance d’Aimé Jacquet ? Oui, je fais une saison pleine avec les pros au poste de milieu de terrain défensif. Je marque mon premier but contre Brest et un certain Bernard Lama. C’est une saison difficile mais riche en émotions et en expérience car nous parvenons à nous maintenir. J’ai le souvenir que nous avions battu la grande équipe de Marseille (2-0) avec Carlos Mozer, Jean-Pierre Papin, Basile Boli, Chris Waddle. Ma mission dans ce match était justement de prendre en individuel Chris Waddle. Tu deviens alors un joueur cadre du club ? Oui, j’ai joué mon premier match contre Caen alors que j’allais avoir 18 ans dix jours plus tard. Un an après, tu deviens un joueur important de l’équipe... C’est comme ça... Je ne me suis jamais pris au sérieux, les choses sont allées très vite c’est tout. Mais le plus dur est toujours de durer professionnellement une fois que l’on a percé... J’ai connu beaucoup d’émotions, positives et négatives dans mes années

à l’ASNL avec une montée, une descente, un maintien en division 1 de justesse et trois saisons avec László Bölöni durant lesquelles j’ai été le plus performant avec 31 buts en trois ans. Après tes bonne performances à l’ASNL tu rejoins le PSG ? J’ai signé en janvier 1997 au PSG alors que j’étais en fin de contrat. J’ai voulu signer rapidement pour me permettre de bien finir la saison avec Nancy, sans pression et à fond pour sauver le club de la descente. Malheureusement ça n’a pas suffi... on est descendu. Tu arrives donc dans un grand club avec des grands joueurs. Comment es-tu accueilli ?J’arrive sur la pointe des pieds au début. Je sais que je vais commencer sur le banc mais ce n’est pas grave, je suis prêt à relever le défi. J’ai tellement envie de participer à la Ligue des Champions et de jouer les premiers rôles, que je travaille à fond pour répondre présent le jour on fera appel à moi et c’est ce qui arrive après trois mois de patience. Alain Roche se blesse, je saisis ma chance. Je fais des débuts plus que satisfaisant qui me permettent de trouver une place de titulaire. A tel point qu’au retour de blessure d’Alain, Ricardo et Joël Bats, les entraîneurs de l’époque, trouvent une alternative pour nous faire jouer tous les deux. Cela portera ses fruits. A la fin de la saison, on fera le doublé Coupe de France / Coupe de la Ligue. Le tout au stade de France à un mois d’intervalle et juste avant le début de la Coupe du Monde 1998.


FOOTBALL

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AS NANCY LORRAINE

Laurent Pilloni et “Rabé”, dans les studios de France Bleu

Comment juges-tu tes saisons au PSG ? Plutôt bonnes, avec une progression remarquable. Quand tu arrives en tant que remplaçant et que tu finis capitaine trois saisons plus tard, je dirais que j’ai réussi mon pari qui ne paraissait pas si évident que ça au début. Une juste récompense pour tout le travail fourni pendant tout ce temps. J’ai connu cinq entraîneurs diffèrents en quatre ans au club et tous m’ont fait confiance à part un, Luis Fernandez. Malgré cela, je peux être satisfait de mon parcours au PSG.

Combien d’années es-tu resté dans le monde pro et quels sont cette fois les hommes qui t’ont marqué ? J’ai fait dix-sept ans en tant que professionnel, avec des hauts et des bas, faites de bonnes et mauvaises rencontres. Dans la colonne des bonnes je mettrais sans aucun doute Laurent Fournier et Mickaël Madar avec qui j’ai joué au PSG. À l’ASNL, toute la génération qui sortait du centre de formation comme moi. En ce qui concerne les entraîneurs qui m’ont beaucoup aidé, je citerais László Bölöni et Philippe Bergeroo. Dans les moins bons souvenirs, il y a ceux qui correspondent à mes six derniers mois au PSG avec Luis Fernandez, une catastrophe cet entraîneur . Et puis l’AEK Athènes, avec un président mafieux. Sans oublier une saison à Châteauroux avec Victor Zvunka, un Luis Fernandez en plus vieux, triste personne. Tout cela fait partie de la vie du footballeur. Malgré toutes ces différentes émotions, j’ai toujours gardé la même passion pour le football et l’envie de transmettre mon expérience et ma connaissance.

préfère à la télé pour sa spontanéité. L’échange avec les auditeurs et aussi un moment que j’apprécie. Quelle est ton rôle auprès de Cédric Lieto, la voix du foot sur France Bleu Sud Lorraine ? Je suis là comme consultant sportif, comme on peut en trouver à la télé. J’amène les précisions techniques pour les différentes phases de jeu et actions. J’essaye en toute modestie d’expliquer aux personnes qui connaissent moins le football et aux plus aguerris, ce qui se passe sur le terrain ainsi que dans la tête des joueurs. Par exemple, quel était le meilleur choix selon la situation de jeu et s’il y avait mieux à faire. Demain, serais-tu capable de commenter un match en solo ? Je ne sais pas si j’en serais capable. Je suis là pour amener la touche technique et pour donner des précisions aux auditeurs. Le journaliste commente tout et ne s’étale pas sur la partie technique. Ce n’est pas du tout le même métier. Si on me demandait de vivre le match sans pour autant commenter tout ce qui se passe, alors peut-être. ▰

NANCY Joues-tu encore au football ? Non j’ai des problèmes au genou. Je vais certainement me faire opérer. Après je compte bien m’y remettre (sourire). Tu es devenu consultant à France Bleu Sud Lorraine. Comment s’est faite la connexion ? Je ne me rappelle plus les conditions exactes. J’ai toujours été attiré par la radio. Un média que je

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La minute de l’ASNL Tous les matins 7:50 Le club foot ASNL Le lundi de 18:30 à 19:00

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Tes périodes à l’ASNL et au PSG correspondent aussi aux années où les spectateurs voyaient à l’œuvre de grands joueurs. Waddle, Sauzée, Weah et d’autres ont été parfois tes adversaires directs. Des clients qu’il fallait prendre au marquage, comment vivais-tu ces confrontations sur le terrain ? C’est peut-être ce qui m’a permis d’arriver et de jouer au PSG. C’est la meilleure expérience et formation que tu puisses recevoir et vivre. C’est ce genre de duels que tu vis à chaque match de Ligue des Champions. Grosse intensité et grosse concentration. Pas le droit à l’erreur face à des joueurs d’un tel calibre. C’est le haut niveau, intransigeant et exigeant. Je crois que tout joueur, passionné et compétiteur comme ils devraient tous l’être quand on arrive professionnel, a envie de connaître un jour dans une carrière ces compétitions et ces joueurs. Malheureusement, je crois que la passion se perd avec la nouvelle génération. Moins d’engagement, moins de compétiteurs, ceci peut être une explication de la baisse du niveau du football français.

Quels sont les joueurs que tu as affronté et qui t’ont le plus impressionné ? Paolo Maldini, Zvonimir Boban, Andreï Chevtchenko et d’autres, mais le plus dur à marquer a été Georges Weah.


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FOOTBALL

AMATEUR

L’ E.S. CUSTINES MALLELOY FAIT PARLER DE LUI PAR SON DYNAMISME QUI VOIT AUJOURD’HUI SON ÉQUIPE PREMIÈRE ÉVOLUER EN PHR ET SES ÉQUIPES DE JEUNES RÉFÉRENCES DANS LA RÉGION, À L’IMAGE DE SA SECTION FÉMININE EN PLEINE CROISSANCE. CRÉÉE IL Y A 3 SAISONS, LES FILLES ÉVOLUENT ÉGALEMENT EN DHR ET REGARDENT VERS LE HAUT EN TRAVAILLANT SUR UN PROJET DE FORMATION DE JEUNES JOUEUSES. ÉTAT DES LIEUX AVEC BENOIT KERM, RESPONSABLE DE LA SECTION. ▰ PAR THOMAS REZETTE • PHOTOS : MICHAEL MICHAUX

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Benoit, raconte-nous le parcours des féminines depuis la création de l’équipe. L’équipe première s’est engagée en PH (plus petit niveau) il y 3 ans. La première saison fut une année de découverte que les filles ont terminé en 4ème position pour connaître la montée en gagnant le championnat la saison suivante. Cette saison, l’équipe est en course pour une nouvelle montée en DH, qui correspond tout de même à la 3ème division nationale. La première année nous avions un effectif de 16 joueuses seniors et aujourd’hui nous en comptons le double. Comme nous avons la chance d’évoluer dans un club sain et structuré, j’ai beaucoup d’ambition pour nos filles.

Comment expliques-tu la compétitivité de cette équipe ? Bien avant l’explosion du foot féminin, le club avait déjà une équipe féminine qui avait disparu. Grâce à la volonté d’un groupe de joueuses comprenant une de mes filles, le club a relancé la section. Avec beaucoup d’engouement, le retour des anciennes et l’arrivée de joueuses que nous sommes allés chercher ailleurs, nous avons eu la chance d’avoir une équipe très compétitive et parfaitement bien entraînée. Il y a le football mais aussi la vie en dehors du terrain, l’ambiance est extraordinaire et les filles s’amusent énormément, c’est d’ailleurs la raison pour laquelle je reçois beaucoup de sollicitations de la part de joueuses évoluant ailleurs. C’est un excellent signe. Et l’absence d’équipes de jeunes ? Avoir des jeunes comme chez les garçons, c’est essentiel, voir indispensable. Nous travaillons dur pour recruter et la saison prochaine nous engagerons des équipes 8/9

E.S. CUSTINES MALLELOY

F É M I N I N E S À L’ H O N N E U R

ans en compétitions. D’ailleurs, nous accueillons avec bonheur les petites dès l’âge de 6 ans. L’objectif est de créer une équipe, mais si nous le pouvons, nous ferons davantage. Pour recruter nous menons un certain nombre d’opérations, grâce notamment à nos joueuses, au collège de Custines par exemple, et bientôt aux autres établissements du secteur. Nos efforts payent et nous sommes dans la bonne direction. Notre équipe première est déjà une excellente vitrine pour attirer les jeunes mais j’attends aussi beaucoup de l’équipe de France. J’ai vraiment senti un attrait de la part des jeunes filles après les dernières compétitions des bleues. Nous avons la chance d’avoir un comité sportif à la ville de Custines qui croit vraiment aux filles et nous soutient. Quel est votre projet de développement ? Aujourd’hui, c’est de voir l’équipe première monter en DH pour y perdurer et travailler en profondeur la formation de joueuses qui seront l’avenir du club. Nous avons la chance d’évoluer au sein d’un club extrêmement bien structuré dans un bassin de population important. Toujours chez les jeunes, j’ai l’ambition de mettre en place une équipe U19 à moyen terme qui sera l’antichambre de l’équipe première. La Fédération Française nous impose un cahier des charges très strict et parfois difficile à mettre en place mais c’est pour le bien du développement du foot féminin. La FFF soutient les clubs mais attend des contreparties, essentiellement au niveau de la formation. Trouves-tu des disparités entre les départements ? Clairement oui ! Dans notre championnat nous sommes l’unique équipe meurthe-et-mosellane. L’équipe vosgienne de Saint-Nabord, avec qui nous sommes en lutte pour la montée en DH (voir classement), dispose de moyens importants avec beaucoup de joueuses d’Epinal. Nous avons un retard vis-à-vis des clubs moselans qui disposent de moyens beaucoup plus importants, avec notamment des terrains synthétiques. À Custines, l’absence de

synthétique est comme pour les garçons un vrai manque. Cette surface qui privilégie la technique est vraiment adaptée aux féminines. L’achat et la pose coûtent de l’argent mais c’est vraiment un outil devenu indispensable. Le foot féminin fait toujours face à certains préjugés, tu l’as senti au sein du club ? Oui complètement mais en 3 ans les mentalités ont totalement changé. Au départ, j’ai senti beaucoup de scepticisme mais très vite en voyant la technique et la qualité de jeu des filles les gens se sont rangés derrière les filles. Lors de notre dernier match de Coupe de France, sur le terrain des hommes, l’affluence fut largement supérieure à ce que nous avions imaginé, tout un symbole de l’intégration. Et puis chez les enfants, les filles et les garçons sont mélangés, cette mixité apporte une parfaite cohabitation dans les catégories d’âges supérieurs. Comment expliques-tu le faible niveau des gardiennes à tous les niveaux et comment juges-tu le jeu du foot féminin ? En effet, chez la plupart des équipes que nous avons rencontrées, j’ai trouvé que le maillon faible se trouvait dans les buts. C’est peut être une question d’appréciation de la part des gardiennes mais aussi un déficit au niveau de leurs formations. Cela dit à Custines, avec Coralie Balussou, arrivée de l’ASNL, nous avons la chance d’avoir une gardienne de niveau D2. Nous avons affronté en coupe des équipes de DH qui bien entendu ont essayé de nous la piquer après ses matchs prodigieux, mais elle reste avec nous grâce à l’ambiance et à l’aventure que nous lui proposons. En termes de jeu, la plus grande différence se trouve au niveau du physique. En contrepartie, le jeu a beaucoup plus de fluidité et la technique est davantage mise en avant. Rajoutes à cela un comportement beaucoup plus respectueux vis-à-vis de l’arbitre, beaucoup de passionnés de football préfèrent maintenant regarder le foot féminin. ▰


F O OÉ VTÈBN EAM LE NLT

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LES TROPHÉES DU FAIR-PLAY PRÊTS POUR LA 9 ÉDITION ÈME

AS NANCY LORRAINE, UN PARTENAIRE FIDÈLE POUR CETTE 9ÈME ÉDITION DU TROPHÉE DU MMH, UN ACTEUR SOCIAL AU COEUR DES QUARTIERS FAIR PLAY, MMH ET L’ASNL S’ASSOCIENT C’est en 2007 que Meurthe-et-Moselle Habitat Associé depuis le début de l’aventure avec MMH, lance la 1 édition des Trophées du Fair-Play, plus le club au chardon s’implique tout au long de DE NOUVEAU POUR CET ÉVÉNEMENT qu’un événement sportif. L’événement, qui a vu l’événement en faisant participer, pour le plus DEVENU UN INCONTOURNABLE DU SPORT participer plus de 10 000 jeunes de 6 à 14 ans, grand bonheur des enfants, les joueurs de l’effectif NANCÉIEN. DES QUARTIERS DE LA VILLE cherche avec succès à promouvoir le savoir-vivre, professionnel. Football, photos, autographes et À DIFFÉRENTES VILLES DE MEURTHE-ET- le respect, le handicap ou encore l’environnement discutions autour de sujets qui les réunissent. à travers le sport le plus populaire : le football. Le Les joueurs viennent chaque année sur toutes MOSELLE C’EST PLUS DE 1500 JEUNES QUI bailleur social co-organise avec l’ASNL un tournoi les étapes de l’événement pour faire passer aux CHAQUE ANNÉE SE RASSEMBLENT AUTOUR sur 5 étapes où les équipes font leurs preuves sur enfants des moments inoubliables. L’AS Nancy D’UN TOURNOI DE FOOTBALL PAS TOUT- le terrain mais aussi au cœur du village citoyen où Lorraine, à travers son équipe professionnelle, À-FAIT COMME LES AUTRES. ▰ PHOTOS : différents ateliers thématiques autour des valeurs rassemble dans son stade toutes les catégories citoyennes les attendent. sociales qui encouragent leur club de cœur comme DOMINIQUE RIVIÈRE un seul homme. Être coorganisateur d’un événeère

ment au cœur des quartiers et de la mixité sociale est un signe fort envers les jeunes. Pour cette 9ème édition, les deux partenaires ont choisi de mettre en lumière la question de la différence. Un sujet primordial pour notre société qui permet aux jeunes de réfléchir sur leurs approches de la tolérance, de l’intégration et du vivre ensemble, dans un esprit sportif, ludique et festif. ▰

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Rendez-vous le 4 mai pour la grande finale au stade Marcel-Picot.

A la fin de la journée, les points obtenus sur le terrain et dans le village sont additionnés et les meilleurs par tranches d’âges sont qualifiés pour une grande finale à Picot. A un âge où les enfants sont le plus à même de s’ouvrir aux autres et de comprendre les messages de tolérance, les trophées du Fair Play s’inscrivent parfaitement dans la philosophie du bailleur social qui gère et s’inscrit au cœur de nos quartiers comme un acteur du lien social.


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FOOTBALL

HOMMAGE

LA LÉGENDE CRUYFF EST DÉCÉDÉE LE 24 MARS DERNIER. ACCÈS SPORT LUI REND HOMMAGE EN FAISANT (RE)DÉCOUVRIR L’ITINÉRAIRE MYTHIQUE D’UN JOUEUR QUI AURA LAISSÉ UNE TRACE INDÉLÉBILE DANS L’HISTOIRE DE SON SPORT. ▰ PAR THOMAS REZETTE • PHOTO : COLLECTION ANEFO L’ENFANT D’AMSTERDAM DEVENU ROI D’AJAX

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Véritable businessman tout au long de sa vie d’homme, Johan Cruyff est issu d’un milieu très populaire. Orphelin de son père maraîcher à 12 ans et élevé par une mère effectuant des ménages pour survivre, le jeune Johan apparaît très vite comme un surdoué du ballon et prend sa première licence à l’Ajax juste après avoir soufflé ses 10 premières bougies. Club déjà mythique et rassembleur de toute une ville, l’Ajax d’Amsterdam est au cœur de la vie de la famille Cruyff : son père livre chaque semaine le club en fruits et légumes et sa mère, en plus de nettoyer les vestiaires, donne bénévolement un coup de main aux cuisines. Après avoir fait ses classes, le jeune Johan signe son premier contrat pro à l’age de 16 ans, un record de précocité plus que bienvenu dans un foyer où l’argent manquait bien trop souvent.

JOHAN CRUYFF L’INSOUMIS

Buteur lors de sa première apparition et titulaire à 17 ans, Cruyff va évoluer à l’Ajax durant 10 saisons et devenir une star mondiale grâce à un style de jeu révolutionnaire appelé « football total ». Le football total est tout simplement une philosophie de jeu qui mise sur l’attaque, la circulation du ballon et surtout la permutation des postes. Dans les faits, les défenseurs se retrouvent en situation d’attaque et les attaquants en situation de défense au gré du match. Avec ce principe de jeu, le meneur de jeu Hollandais va remporter huit championnats et surtout la Coupe d’Europe des Clubs Champions à trois reprises (1971, 1972, 1973).

EN ORANGE, UNE FINALE DE COUPE DU MONDE PERDUE ET UN MYSTÉRIEUX ENLÈVEMENT Son histoire avec la sélection commence en 1966 par un but lors de son premier match face à la Hongrie. Peu de temps après, le meneur de jeu se voit suspendu un an à la suite d’un carton rouge reçu face à la Tchécoslovaquie. En froid avec la fédération pendant plusieurs années, il signera un retour spectaculaire en Coupe du Monde 1974, un des come-back les plus marquants de l’histoire. Après avoir totalement dominé la compétition, le rêve prend fin en finale face à la RFA de Franz Beckenbauer, grand drame de sa carrière et pour beaucoup, défaite de l’arrogance hollandaise face au pragmatisme allemand. La Coupe du Monde suivante, en 1978 en Argentine aurait pu être celle du peuple hollandais, rêve avorté par la non


F O O TH OBMAM ALGLE Palmarés de joueur Coupe d’Europe des Clubs Champions (C1) 1971, 1972, 1973 (Ajax) 3 ballons d’or 1972, 1972, 1973 (Ajax) Sélection hollandaise 48 sélections , 33 buts (1966 et 1977) Finale de la Coupe du Monde en 1974

participation de Johan Cruyff. Si pendant trente ans son absence fut expliquée par un signe de protestation contre la dictature en Argentine, le hollandais affirma en 2008 de toutes autres raisons. En 1977, le joueur et sa famille sont agressés dans leur appartement. Une tentative d’enlèvement particulièrement violente, puisque le joueur voit sa femme ligotée, pistolet sur la tempe devant ses enfants terrifiés. Une expérience difficile et mystérieuse, puisque jamais personne ne su comment lui et sa famille se sont libérés de leurs agresseurs. Johan Cruyff prit sa retraite internationale à la suite de cet événement et ne gagnera jamais la Coupe du Monde. Son bilan en sélection est impressionnant (33 buts en 48 sélections) mais l’histoire aurait pu et aurait du être beaucoup plus belle.

UN HOLLANDAIS VOLANT AU FC BARCELONE

LE RÊVE AMÉRICAIN PUIS UNE FIN DE CARRIÈRE CHEZ L’ENNEMI DE ROTTERDAM En 1978, lorsque le hollandais quitte le Barça à 31 ans, il n’est plus pourchassé par les défenseurs mais par le fisc espagnol. Pour se refaire une santé financière, il s’offre un séjour américain et découvre le soccer sous les couleurs du Los Angeles Aztecs puis des Washington Diplomats après avoir joué deux matchs amicaux avec le mythique New York Cosmos aux côtés de Franz Beckenbauer, son plus grand rival. En 1981, après une valise de buts face à des défenseurs américains traumatisés, il est temps pour le génie hollandais de retrouver l’Europe, après d’âpres négociations avec plusieurs clubs. Il signera pour le modeste club de Levante en seconde division espagnole, un échec sportif pour le joueur mais une catastrophe économique pour le club qui met de longues années à se remettre du salaire monumental du joueur. Quelques mois après son arrivée dans le club de la banlieue de Valence, Johan retourne au pays et retrouve l’Ajax, son club de cœur. Malgré des articulations qui commencent à tirer, il réalise un retour réussi en gagnant une nouvelle fois le championnat. En fin de saison, c’est la stupeur, le club refuse de le conserver... Vexé et blessé par ce qu’il considère être une trahison, Cruyff va signer chez l’ennemi absolu, le Feyenoord Rotterdam. Il l’assume, signer au Feyenoord est un choix dicté par la rancœur et la vengeance, les fans de l’Ajax sont alors furieux contre Ton Harmsen le président de l’Ajax. Une fronde des supporters loin d’être atténuée durant la saison puisque le Feyenoord mené par sa star va réaliser un doublé coupe-championnat. Le génie Hollandais va donc terminer sa carrière dans un club dont il n’aurait jamais du porter les couleurs, un dernier pied-de-nez qui résume parfaitement l’homme qu’était Johan Cruyff : caractériel, ne dérogeant jamais à ses principes de liberté et d’insoumission. À une époque où les footballeurs devaient simplement jouer au foot et obéir aux choix de leurs présidents, Cruyff fut le premier joueur à choisir ses clubs, assumer son argent ou encore afficher ses opinions politiques. Sur le terrain comme en dehors, il restera comme un révolutionnaire du football à l’aura inégalée. ▰

Palmarés d’entraîneur C1 > 1992 (FC Barcelone) C2 > 1987 (Ajax), 1989 (FC Barcelone) Champion des Pays-Bas 1985 (Ajax) Coupe des Pays-Bas 1986, 1987 (Ajax) Champion d’Espagne 1991, 1992, 1993, 1994 (FCB) Coupe d’Espagne 1990 (FC Barcelone)...

Cruyff et ses punchlines Johan Cruyff avait la particularité de distiller sa bonne parole sur le football avec une assurance très hollandaise. Adepte du bon mot, il a offert au monde du football un nombre incalculable d’aphorismes que les hollandais appellent des « cruyffismes ». Morceaux choisis ! “Jouer au football est très simple, mais jouer un football simple est ce qu’il y a de plus difficile.” • “La qualité sans les résultats est inutile. Les résultats sans la qualité sont ennuyeux.” • “Les footballeurs qui jouent dans la rue sont plus importants que les entraîneurs diplômés.” • “Si j’avais voulu que vous compreniez, je l’aurais mieux expliqué.” • “Les sportifs confondent souvent la vitesse d’action et la vitesse d’analyse. Si je commence ma course avant mon adversaire, c’est parce que j’ai compris ce qui se passait avant lui.” • “Avant de faire une erreur, je m’abstiens.” • “Dans mes équipes, le gardien est le premier attaquant, et le buteur est le premier défenseur.” • “Pourquoi ne pourriez-vous pas battre un club plus riche ? Je n’ai jamais vu un sac de billets marquer un but.” • “Le football est un jeu d’erreurs. C’est celui qui commet le moins d’erreurs qui gagne la partie.” • “Statistiquement, un joueur a le ballon trois minutes en moyenne dans un match. Donc le plus important, c’est ce que vous faites les 87 minutes pendant lesquelles vous n’avez pas le ballon. C’est ce qui détermine si vous êtes un bon joueur ou pas.”

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En 1973, le joueur quitte son Ajax pour la Catalogne après de longues et difficiles négociations. Le début d’une très longue histoire que Cruyff va commencer à écrire un 22 décembre avec un des buts les plus anthologiques de l’histoire du football face à l’Atlético Madrid, qui lui vaudra le surnom de « Hollandais volant ». Si sur le terrain le hollandais va confirmer son rang de meilleur joueur du monde en gagnant ses deuxième et troisième Ballons d’Or et remporter 2 Liga, il va également s’inscrire dans l’identité Catalane et entrer comme personne dans le cœur des socios. Ses prises de paroles contre le Real Madrid de Franco, son choix d’appeler son fils Jordi (prénom Catalan et interdit par le régime), ses refus de se soumettre aux commémorations franquistes et son choix de jouer en sélection Catalane font de Cruyff, bien plus qu’un simple footballeur ! En 1988, alors que le FC Barcelone traverse une période difficile, Cruyff revient comme entraîneur avec l’ambition de gagner des titres tout en pratiquant son football offensif et spectaculaire. Entre 1988 et 1996, le technicien remporte 4 Liga, 2 Coupes du Roi, une Coupe des Coupes et surtout la première Coupe des Clubs Champions de l’histoire catalane avec sa fameuse Dream Team qui émerveilla le monde du football. Au delà de ces titres, l’héritage laissé par le hollandais est celui d’une philosophie de jeu basée sur la passe et le mouvement qui aujourd’hui est inscrit dans l’ADN du FC Barcelone.

Champion des Pays-Bas 1966, 1967, 1968, 1970, 1972, 1973, 1982, 1983 (Ajax), 1984 (Feyenoord) Coupe des Pays-Bas 1967, 1970, 1971, 1972, 1983 (Ajax), 1984 (Feyenoord) Champion d’Espagne 1974 (FC Barcelone) Coupe d’Espagne 1978 (FC Barcelone)...

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BASKETBALL

SLUC NANCY BASKET

ACCÈS SPORT #11 ▰ AVRIL-MAI 2016

« CE QUE J’AIME EN FRANCE, C’EST QUE L’ON JOUE POUR UN MAILLOT, UN CLUB, UNE VILLE... » Andrew Panko #9 Ailier né le 29 novembre 1977 à Harrisburg, Pennsylvanie 2m03 / 111 kg


BS LAU CS NKA EN CTY BB AAS KLELT

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TOUJOURS AU SOMMET

Andy PANKO LA SAISON EST LONGUE POUR LE SLUC, DANS UN CHAMPIONNAT COMPLIQUÉ ET FORCÉMENT DÉCEVANT. IL Y A UN HOMME QUI A TENU BON ET QUI A SOUVENT ÉTÉ ESSENTIEL DANS LA QUÊTE DU MAINTIEN : ANDREW PANKO, 38 ANS. IMPRESSIONNANT PAR SON INVESTISSEMENT ET SA RÉGULARITÉ, NOUS AVONS RENCONTRÉ UN PERSONNAGE CONVAINCU ET CONVAINQUANT. AU PLUS HAUT NIVEAU DEPUIS DIX-SEPT ANS, NOUS AVONS VOULU EN SAVOIR UN PEU PLUS SUR L’HOMME, SES ENVIES ET SON REGARD SUR SON SPORT. ▰ PAR JULIEN SIFFERT • PHOTO : PIERRE ROLIN

STATS 2015-2016 28 matchs joués en LNB moyenne par match 32.1 min 15.3 pts 6.6 rbds 0.2 contres 2.6 passes décisives

Andy, peux-tu nous dire comment tu as commencé le basket ? Mes premiers souvenirs remontent à mes cinq ans, je jouais avec mon père et un groupe de voisins. Je me souviens encore, j’avais un ballon en plastique acheté au magasin du coin. J’adorais jouer avec mon père, je voulais tout faire avec lui. Le basket était un bon moyen de passer du temps ensemble. Maintenant c’est au détour d’un parcours de golf que l’on aime se retrouver. Dans mon enfance je jouais au basket, mais aussi au base-ball, au tennis, au soccer... Je pense que c’est important d’essayer plein de choses quand on est jeune. Aujourd’hui, aux Etats-Unis, je trouve que dès le plus jeune âge, on oriente les enfants sur une seule discipline, un seul sport, pour en faire des champions. Je ne pense pas que ce soit bon. Pour grandir et s’épanouir, il faut essayer et voir des choses différentes et trouver la discipline qui te correspond. Les jeunes ont besoin de s’amuser, de prendre du plaisir... je trouve qu’en Amérique c’est trop sérieux, les parents sont fous et ils oublient vraiment le coté plaisir d’une activité.

Si tu n’avais pas été un joueur de basket, qu’aurais-tu fait ? J’aurais pu être dans l’armée, je me serais certainement engagé. Je respecte beaucoup ces hommes qui font le choix de défendre notre pays. Pour moi ce sont des héros, ces sont des gens qui risquent leur vie pour notre paix et notre liberté. Tu as trente-huit ans, c’est un âge plutôt élevé pour un joueur de basket. A-t-on été médisant à

Que penses-tu du championnat français ? En tant que fan de basket, je regarde beaucoup de matchs et je connaissais déjà la pro A avant de venir ici à Nancy au travers des coupes d’Europe. Je respecte beaucoup le niveau du championnat de France. Il a beaucoup évolué ces dernières années et je pense que c’est un des meilleurs européens. Les clubs sont vraiment professionnels, organisés. Il y a les fans, les structures pour nous recevoir, et un gros impact physique. Je ne suis pas surpris de voir de plus en plus de jeunes joueurs français évoluer en NBA, c’est vraiment un championnat très athlétique. Je suis vraiment très content d’évoluer ici. Quand on me demande pourquoi je suis venu, je réponds que c’est pour le challenge bien sûr, pour voir autre chose. J’ai envie de jouer ici, maintenant. Il y a quelques années, c’était en Espagne qu’il fallait aller. Je trouve que la France, c’est très bien pour moi. D’après toi, l’équipe de France peut-elle être championne olympique ? Si il y a bien une équipe qui peut battre les USA, c’est la France. Pour moi, c’est actuellement la deuxième meilleure équipe du monde. C’est clair que les américains ont des superstars, mais il ne jouent pas au même jeu. La NBA, c’est du spectacle, des records... Ce que j’aime en France, c’est que l’on joue pour un maillot, un club, une ville pour laquelle on a envie de bien faire à chaque sortie. Ce sera très dur pour la France aux J.O., mais j’aime vraiment cette équipe, ce sera une belle compétition. ▰

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Qu’est ce qui te plaît le plus dans ta vie de joueur professionnel ? Je crois que c’est la chance de pouvoir découvrir des pays et des cultures différentes. J’ai vécu aux Etats-Unis, en Grèce, en Italie, en Espagne, aujourd’hui en France... Les gens sont vraiment différents et ont tous des choses à m’apprendre. C’est très important pour moi, et j’ai aussi le plaisir de faire partager ça à mes enfants, leur apprendre à découvrir le monde. Tellement d’américains n’ont même pas de passeport, ils ne connaissent pas le monde qui les entourent, ils vivent dans une bulle.

ton arrivée ? Je sais que je n’ai plus 21 ans, et le basket c’est mon métier. Si je joue encore, c’est que j’en ai les capacités. Le principal pour moi est d’être performant et heureux. Si je peux aider mon équipe, je le fais. Si ma famille, mon corps et mon coach veulent encore que je joue, alors je jouerais encore. J’adore ce sport, tant que je peux jouer au plus haut niveau, je ne me pose pas la question. J’ai eu mon premier contrat pro à 21 ans, ça fait donc dix-sept ans que je suis professionnel. Quand on y pense, c’est déjà complètement dingue, je suis très chanceux.


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HANDBALL

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YANN DUCREUX

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CAPITAINE ET AILIER GAUCHE En tant que capitaine, peux-tu nous dire dans quel état d’esprit se trouve l’équipe ? Là, on sait que l’on s’engage dans le money-time. L’objectif c’est les play-offs. On a vraiment tous envie d’y aller. Ça fait deux ans que l’on finit à la sixième place en fin de saison régulière et on va tout donner pour ne rien regretter. On doit faire les choses dans l’ordre, prendre les matchs les uns après les autres sans calculer. On est encore dans le coup, il reste cinq matchs, mais je dirais que l’on n’a plus de joker. On doit retrouver notre jeu, notre confiance, aller de l’avant. On a notre destin en main, on va affronter le haut du tableau et ce sont des adversaires direct à la qualification. À nous de mériter notre place. Cela passera par un groupe soudé et des victoires collectives.


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GRAND-NANCY ASPTT HANDBALL EN JUIN DERNIER, LE CLUB ANNONÇAIT SES AMBITIONS : LA MONTÉE EN LNH ET UN PROJET À CONSTRUIRE SUR TROIS ANS. À QUELQUES SEMAINES DE LA FIN DU CHAMPIONNAT, NOUS AVONS RENCONTRÉ JOUEURS ET SPONSORS POUR FAIRE LE POINT SUR CETTE PREMIÈRE SAISON. UNE CHOSE EST SÛRE, LORS DE LA RÉCEPTION DE MASSY, LE GROUPE EST TOMBÉ FACE À UN ADVERSAIRE TRÈS BIEN PRÉPARÉ, PROFITANT DE L’ABSENCE DE L’ARRIÈRE MARTIN PETIOT POUR BLOQUER LE SYSTÈME D’ATTAQUE DU GRAND-NANCY. LE GNAHB S’EST INCLINÉ LARGEMENT, UNE CLAQUE QUI ARRIVE AU BON MOMENT POUR RÉVEILLER LE GROUPE, ET LE RELANCER AVANT LE SPRINT FINAL ? ▰ PAR JULIEN SIFFERT • PHOTOS : PIERRE ROLIN

LE SPRINT FINAL

Les saisons sont longues, mais c’est bien lors des dernières journées que le suspense est à son maximum. Le Grand Nancy ASPTT Handball fait partie du milieu de tableau d’un championnat complètement fou, puisque cinq équipes ont actuellement le même nombre de points que Nancy. Massy est 4ème, tandis que le GNAHB occupe la 8ème place. Autant le dire, chaque rencontre sera déterminante pour atteindre les play-offs et ses places qualificatives, sans oublier que Cherbourg, Besançon ou Pontault-Combault n’ont pas dit leur dernier mot. Ces trois clubs, en cas de victoire, seraient très vite réintégrés au peloton. Le GrandNancy ne s’était pas vraiment fixé d’objectif en septembre, il s’agissait plutôt pour le club de préparer une année de construction autour d’un effectif jeune à fort potentiel. Le travail exigeant de l’entraîneur Stéphane Plantin a rapidement permis au groupe d’enchaîner les victoires, les menant sur le podium de cette Pro D2. En décembre s’est alors dessiné l’ambition d’aller jouer les play-offs. Le jeu proposé par le coach et les joueurs est porté par la

PAS MAL DE QUESTIONS ET D’AFFIRMATIONS TOURNENT AUTOUR DE CETTE ÉQUIPE ENCENSÉE, PUIS CRITIQUÉE. NOUS SOMMES ALLÉS À LA SOURCE ET AVONS DIRECTEMENT POSÉ LES QUESTIONS AUX JOUEURS POUR CONNAÎTRE LEURS AVIS.

vitesse, la montée de balle. Un beau jeu qui a surpris beaucoup de nos adversaires plutôt habitués à un jeu d’impact et de duel. Depuis 2016, les adversaires sont plus rudes à manœuvrer et posent problème au déroulement du jeu de l’équipe lorraine. C’est donc avec impatience que nous attenderons le match face à Selestat pour voir si le groupe saura renouveler son exploit de la phase aller en battant le dauphin du classement.

Cinq matchs, cinq affiches. Pour se qualifier, Nancy devra donc se déplacer à Selestat, Besançon, Dijon et recevra Mulhouse et Billière. Les joueurs ont toutes les cartes en main pour se qualifier puisqu’ils vont rencontrer des adversaires directs. Une fin de championnat de haut niveau s’annonce d’ores-etdéjà, il faudra se concentrer mais ces matchs ont déjà un goût de finale. ▰

CALENDRIER DE FIN DE SAISON 15/04 22/04 29/04 06/05 13/05

SÉLESTAT MULHOUSE BESANÇON BILLIÈRE DIJON

20:00 20:30 20:30 20:30 20:30

EXTÉRIEUR DOMICILE EXTÉRIEUR DOMICILE EXTÉRIEUR

NICOLAS POTTEAU

SIMON MAYAYO

De ton poste tu as un point de vue différent sur ton équipe comment analyses-tu cette saison ? En 2015 on était plus fort. On mettait 28 ou 29 buts de moyenne, c’était un handball plaisir. On prenait simplement moins de buts qu’on n’en marquait. Je sens que l’on est plus crispés. Il y a encore certains domaines du jeu dans lesquels on doit progresser.On a surtout besoin de régularité. Il faut que l’on se concentre pendant soixante minutes. Il reste quelques matchs pour finir la saison et quels que soient nos concurrents, ils ont tous des choses à jouer. Personne ne veut laisser sa place. On se doit d’être plus responsables, notre jeu est perfectible. À nous de trouver la motivation et d’être plus généreux dans l’effort tout en restant dans la sérénité, pas dans la précipitation.

Vous êtes capable de gagner de 11 points et perdre de 12 en quinze jours ? Sans manquer de respect à Valence, c’était logique de gagner chez nous. On a mené du début à la fin. À Angers, c’était un challenge plus compliqué. Aller s’imposer là-bas est une véritable perf’. Menés sur la première mi-temps 18 à 16, on a pris beaucoup trop de buts. On s’est réveillés en deuxième en enchaînant un 4-0 qui nous a fait revenir à 20 partout. Et là, on retourne le scénario du match. Dès qu’on est passés devant, c’est nous qui avons imposé notre rythme. Contre Massy, c’était un non-match collectif. Ils ont très bien joué dès le début, et nous on a rapidement loupé nos shoots, on a mis en confiance leur gardien. C’est le sport, on enchaîne les matchs mais ils ne se ressemblent pas. Ça se joue souvent sur des détails, en tout cas on n’a pas envie que ça arrive deux fois, surtout pas devant notre public.

GARDIEN DE BUT

ARRIÈRE GAUCHE

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HANDBALL

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Le club a-t-il les moyens de ses ambitions ? ERIC PENSALFINI, maire de Saint-Max et responsable du sport professionnel de haut niveau, des événements sportifs et des grands équipements pour le Grand Nancy. Pourquoi le handball ? Le handball a une histoire culturelle ici, notamment avec les garçons. Le Grand Nancy ASPTT Handball est acteur de motivation pour les clubs de toute la région qui peuvent être de vrais réservoirs pour le haut niveau. Nos clubs rayonnent aux niveaux national et régional, je pense à Neuves-Maisons, Dieulouard, Fléville, Villers, pour ne citer qu’eux. Sans oublier que ce club est une locomotive, pas que du haut niveau, puisqu’il y a toutes les équipes de jeunes. Comment se passe le partenariat entre le club et la communauté urbaine ? Il y a plusieurs niveaux d’intervention. Sur le plan financier, la communauté participe à hauteur de deux cent milles euros dans le budget global du club. En contrepartie, celui-ci assure une visibilité au Grand Nancy via le logo sur le maillot, les inscriptions et panneaux de sponsors dans la salle... Il y a également un nombre de places réservées pour les soirs de matchs, c’est également

Quand on parle de sport de haut niveau, on pense aux clubs, aux sportifs, alors que dans l’ombre s’activent aussi les partenaires. Qu’ils soient publics ou privés, les sponsors interviennent dans de nombreux domaines. Pour être complets sur ce dossier handball, nous avons rencontré ces acteurs afin de comprendre leur fonctionnement. Nous avons posé quelques questions à Eric Pensalfini et Romain Dupays, deux de ces acteurs économiques du Grand Nancy ASPTT Handball. un échange de prestations à caractère social ou lors de manifestations avec la présence de joueurs. Au niveau structurel c’est la mise à disposition gratuite du Parc des Sports comme salle de match mais aussi pour les entraînements ou le Palais des Sports Jean Weille pour la réception du PSG en coupe de France. Au niveau du développement, on travaille sur l’environnement, le budget n’est ni illimité, ni en progression. Alors on essaye de fournir au club des structures de plus en plus accueillantes pour qu’ils développent et valorisent les partenariats privés. Au Parc des Sports par exemple, on a équipé la salle en début d’année avec un écran géant, le changement de la sonorisation, l’amélioration de la salle de musculation et de la réception des VIP... En parlant de budget, la mise en place de la nouvelle région aura-t-elle une impact ? J’ai envie de dire forcément, mais pour l’instant c’est un peu tôt. Monsieur Omeyer prend connaissance des clubs de la région Grand-Est. Ce qui est sûr, c’est que la nouvelle répartition tiendra compte de nombreux paramètres, en espérant que le papa de notre Thierry Omeyer sera sensible à notre sport.

Quel type de partenariats le club recherche-t-il ? On pense tout de suite à un chèque, mais au delà de l’échange rémunéré le club est à la recherche de gens qui ont envie de participer à son développement. Chacun peut amener sa pierre à l’édifice. Le Nancy Handball Business sera bientôt opérationnel, les premières animations commencent à se mettre en place. Nous avons une multitude de projets pour que les partenaires trouvent leur compte et grandissent grâce à leur rencontre dans ce business club. Pour la saison prochaine, les choses s’enclenchent, on veut être au plus proches du groupe, car plus l’équipe s’agrandit, plus on sera efficaces et visibles. Si les lecteurs d’Accès Sport sont intéressés pour partager leurs visions de l’entreprise ou du sport, qu’ils n’hésitent pas à nous rejoindre pour qu’ensemble, on fasse grandir le club. ▰

ROMAIN DUPAYS, gérant du Pays du Sport, équipementier du club et vice président du Grand Nancy Handball Business, association de partenaires privé du club. Pourquoi avez vous décidé de devenir un partenaire privé du club ? J’ai toujours cherché à

29 Rue Anatole France 54210 SAINT NICOLAS DE PORT Port. 06 31 08 12 20 • Tél 03 83 18 68 06 contact@paysdusport.fr www.paysdusport.fr

HADRIEN RAMOND

FABACARY DIEME

Le GNAHB est sur un projet d’accession à la LNH, les choses changent, mais vous les joueurs, est-ce que vous voyez évoluer le club ? Nancy est une ville sportive, on a la chance d’avoir des partenaires privés et publics qui nous soutiennent. On peut aussi s’appuyer sur un super public qui vient nous soutenir à chaque occasion. Pour l’accession à la LNH, il reste encore pas mal de travail autour et au cœur du terrain. Nous sommes encore loin du budget minimum des 1,8 millions d’euros pour survivre au plus haut niveau mais l’on sent la ferveur bien présente autour de nous. Il y a de nouveaux partenaires, les anciens sont toujours là, c’est un message fort que les partenaires privés nous renvoient. Ils comptent sur nous pour atteindre cette 1ere division. Côté terrain on a encore besoin de se renforcer, notre jeunesse est clairement une force mais on a aussi besoin de vieux briscards qui sauront apporter un peu de vice dans le jeu. On a un groupe dynamique qui manque encore parfois d’un peu de conscience ou de sérénité.

Depuis quelques semaines, on dit que votre équipe a perdu son jeu, sa vitesse, ce qui faisait sa force en 2015 ? Oui, c’est ce qu’on entend, mais ce que je sais c’est que ça ne se perd pas, au pire ça ce dérègle un peu. Au fond, peu de choses ont changé. On est dans la continuité, on travaille encore plus l’attaque depuis le mois de janvier. Les enchaînements et les tirs au poste aussi, pour faire progresser nos statistiques à la hausse. Ce qui a changé, c’est forcément que les autres équipes se sont adaptées à notre jeu. Toutefois notre réussite au shoot est le vrai problème en ce moment. On se crée je pense le même nombre de tirs, mais on est plus fébriles devant le gardien et le doute s’installe trop vite. On essaye aussi de nouvelles choses, il y a forcément du déchet. On reste sur une philosophie du beau jeu, on doit défendre fort et continuer de faire vivre le ballon en attaque pour nous et nos équipiers.

PIVOT

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développer le hand sur la région. J’ai commencé par des clubs locaux et quand j’ai eu l’opportunité de travailler avec le GNAHB, c’était pour moi une véritable opportunité. Le club est une vitrine pour toutes les équipes locales et en terme de visibilité les soirs de match, c’est quand même important

MENEUR DE JEU


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MATHIAS SOLTANE AILIER DROIT

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La fin de saison sera compliquée avec au programme deux matchs à domicile et trois à l’extérieur : Selestat, Mulhouse, Besancon, Billière et Dijon. C’est le sprint final qui est lancé pour nous, on ne va affronter que des concurrents directs. On a comme objectif en priorité d’assurer nos deux victoires à domicile et je pense que deux victoires à l’extérieur pourraient nous permettre d’accéder aux playoffs. Mais avant de rentrer dans les calculs il faut prendre rencontre après rencontre, on verra déjà notre prochain déplacement à Selestat. On est capables de belles performances, ça va dépendre de notre propre jeu, pas que de nos adversaires. Si on joue comme contre Massy on n’a aucune chance de gagner un match. Mais on a clairement le potentiel pour faire un cinq sur cinq. À nous de mériter notre place. On doit produire notre jeu, du beau jeu, et on sera récompensés de nos efforts. En tout cas, je sais que l’on va tout faire pour se qualifier.



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LE GRAND NANCY VOLLEY-BALL ACCÈS SPORT #11 ▰ AVRIL-MAI 2016

VEUT REBONDIR FIN DE SAISON EN VUE, HISTOIRE DE CLORE UN LONG CHEMIN DE CROIX POUR LES JOUEURS DU GNVB. LA DÉCOUVERTE DE LA LIGUE A FUT TERRIBLEMENT DIFFICILE AVEC POUR CONCLUSION UN RETOUR EN LIGUE B. TOUTEFOIS, LE CLUB A ENGRANGÉ DE L’EXPÉRIENCE ET COMPTE BIEN SE DÉVELOPPER LA SAISON PROCHAINE. EXPLICATIONS, BILAN ET PRÉVISIONS AVEC MICHEL HENTZEN, DIRECTEUR SPORTIF DU CLUB. ▰ ARTICLE PAR MICKAËL BIASUTTO • PHOTO JULIE NIVARD


VOLLEY-BALL

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« L’AN PROCHAIN, L’OBJECTIF SERA DE REDORER L’IMAGE DU CLUB. » MICHEL HENTZEN DIRECTEUR SPORTIF ÉTÉ 2015, LONG SUSPENS ET ACCOUCHEMENT D’UN GROUPE DANS LA DOULEUR

UNE SAISON DANS LA PEAU DU PETIT POUCET Au coup d’envoi de la saison, le club avec le plus petit budget du championnat n’imaginait pas créer la surprise en haut du classement mais espérait combattre sur le terrain pour éviter le bas, en affichant la meilleure image possible. Malheureusement, la réalité fut différente avec une longue série de défaites en 3 sets, un manque de réalisme en fin de

UN PRINTEMPS 2016 TOURNÉ VERS L’AVENIR Soyons clairs, l’accesion en Ligue A fut un exploit historique pour le volley lorrain. Personne il y a peu encore n’imaginait le club découvrir aussi vite l’élite du volley français. Mais cette saison restera certainement comme la plus importante pour le développement du club, une fierté pour Michel Hentzen : « cette saison, le club a acquis de l’expérience et une certaine structuration en terme d’organisation ou en terme de qualité d’accueil des partenaires privés. Ce fut une année capitale et réussie ». Réussie également, la délocalisation

de deux matchs de gala au Parc des Sports des Nations, un succès populaire dans une salle bien plus adaptée que le vétuste gymnase Marie Marvingt. Les Nations, où demeurent le Grand Nancy Handball et le VNVB, l’occasion pour les deux clubs professionnels d’échanger, voire plus. « On me parle souvent d’une synergie avec le VNVB. Pour moi, si les clubs se dirigent dans la même direction avec un projet sportif propre à chacun, pourquoi pas ? C’est une question de volonté ». En vue de la saison prochaine, le club travaille pour bénéficier d’un budget solide afin de pérenniser le club et vite retrouver la Ligue A. Si Michel Hentzen refuse d’évoquer les arrivées et les départs, il laisse entrevoir un très gros renouvellement de l’effectif : « l’an prochain, l’objectif prioritaire sera de redorer l’image du club car on reste sur un échec par rapport à ça, c’est flagrant. Le recrutement sera axé sur des joueurs dont on maîtrise l’image et l’investissement pour repartir sur une dynamique et reconstruire, sur deux à trois ans, une équipe capable de remonter en ligue A ». En prenant un peu de recul sur ces dernières saisons, le constat d’échec est clairement à mettre à l’actif d’un recrutement précipité, mais aussi que toutes les réussites ont été obtenues grâce à un travail de fond qui a amené le club en Ligue A. Tous les compteurs sont donc aux verts dans un contexte français où beaucoup de clubs souffrent d’ingérences aux conséquences dramatiques (salaires impayés, rétrogradations administratives, disparitions), et que le club nancéien continue de voir ses catégories de jeunes asseoir son statut de grand club de l’Est. ▰

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Sportivement d’abord, les chiffres parlent d’euxmêmes, avec 21 défaites pour 3 victoires : le club a pris la direction de la Ligue B depuis un bon moment. Les causes d’une telle saison sont multiples mais avec pour origine commune la longue et fastidieuse accession officielle en Ligue A. Quand tous les clubs effectuaient déjà leurs préparations d’avant saison, les dirigeants du club nancéien cherchaient à compléter leurs budgets réclamés par les instances de la ligue. Résultat : une fois l’accession officialisée, certains joueurs champions de ligue B avaient signé ailleurs et les joueurs restant sur le marché étaient trop chers ou présentaient un potentiel incertain. Certains observateurs pensaient alors que la montée serait un danger pour le club, mais aujourd’hui, malgré l’échec sportif, Michel Hentzen est plus que jamais contre cette idée : « accepter cette montée en Ligue A était une question de vie ou de mort pour le club. En tant que dirigeant, arriver à ce niveau au top de ce qui existe et ensuite dire “Non” à la ligue A, ce n’était pas possible. Quelles auraient été les possibilités de rebondir ? Sans projet sportif alléchant, il est compliqué de faire venir des joueurs et entraîneurs ».

partie et une gestion tactique parfois déroutante face à des équipes qui semblaient abordables. Michel Hentzen confirme cette analyse et ajoute ses explications : « l’évidence, c’est qu’on ne pouvait pas s’en sortir uniquement sur l’aspect sportif, il fallait une osmose dans l’équipe pour que cela soit possible et c’était tout le pari de la constitution de ce groupe. Cela aurait dû être l’axe prioritaire de travail de l’entraîneur. Manifestement, cela ne s’est pas fait. Voir un si grand écart entre les matchs ratés et les matchs réussis prouve que quelque chose ne fonctionne pas. Plusieurs matchs auraient dûs se finir par une victoire mais à chaque fois, un grain de sable gâchait tout. On aurait dû gagner cinq ou six matchs, le duo entraîneur-groupe n’a pas fonctionné, c’est comme ça ». Le directeur sportif s’attendait à une saison délicate mais semble surtout déçu et agacé par l’état d’esprit de l’équipe : « l’ensemble du groupe n’avait qu’un objectif, produire des prestations pour faire plaisir à notre public et montrer à nos partenaires l’attractivité du volley. Cet objectif n’a pas été atteint et c’est mon unique déception de la saison ».


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VANDŒUVRE NANCY VOLLEY-BALL

ACTEUR INCONTOURNABLE DU VOLLEY NANCÉIEN, LE DIRECTEUR ADMINISTRATIF DU VNVB NOUS A EXPLIQUÉ SON RÔLE ET OUVERT LES PORTES DES COULISSES DU CLUB. LE PROJET D’UN CENTRE DE FORMATION, LE DÉVELOPPEMENT DU CLUB, LE RETARD DES FILLES SUR LES GARÇONS OU L’AVENIR DU VOLLEY PROFESSIONNEL À NANCY, LES SUJETS S’ENCHAÎNENT ET L’HOMME N’HÉSITE PAS À PRENDRE POSITION. ▰ PAR MICKAËL BIASUTTO • PHOTO VINCENT DESESSARD

SIDI ABIDA

Au cœur du VNVB

Sidi, comment êtes-vous arrivé dans le monde du sport et du volley ? Je suis né au Maroc et j’y jouais alors au football, ma première passion. En arrivant à Nancy en 1981 pour faire mes études, j’ai ressenti une certaine lassitude pour le foot. La découverte du volley à la Fac fut pour moi un vrai coup de cœur et rapidement j’ai passé mes diplômes d’arbitre puis d’entraîneur. J’ai eu la chance d’entraîner alors l’équipe universitaire en parallèle de mes études avec laquelle nous avons été titrés plusieurs fois Champions de France universitaires. A l’époque, j’étais souvent présent au Parc des Sports, en tant qu’arbitre ou comme simple observateur. En 1995 je suis arrivé comme entraîneur chez les jeunes, puis je suis devenu directeur administratif après avoir été longtemps secrétaire. Expliquez-nous les évolutions du club depuis 1995, année de votre arrivée ? A l’époque il y avait simplement les deux entraîneurs de l’équipe première et derrière je m’occupais

d’entraîner les juniors ainsi que toutes les autres équipes. En 1995, le club était vraiment dans l’amateurisme total mais il y avait déjà un nombre important de bénévoles qui accompagnaient le club au quotidien : des parents les week-ends, pour accompagner les équipes, ou des joueuses qui s’impliquaient dans les entraînements des jeunes... C’est une richesse et une force que nous avons réussi à conserver aujourd’hui. En 1997, avec l’arrivée du président Serge Ranieri, le club a grandi d’année en année tout en conservant son esprit d’origine. Aujourd’hui tout est bien structuré avec des postes et des objectifs bien définis, mais nous devons nous ouvrir davantage vers le monde de l’entreprise en intégrant des dirigeants de sociétés dans notre comité directeur. Quels sont vos effectifs et comment expliquez-vous la disparition de l’équipe masculine ? Aujourd’hui, le club compte 170 licenciés. Par le passé nous sommes allés jusqu’à 240 licenciés, mais nous savons que maintenant nos infrastructures nous permettent de fonctionner correctement


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Un maintien au bout du suspense de recherche de partenaires, de recrutement ou d’échange avec le grand public. Combien d’équipes avez-vous derrière le groupe professionnel ? Cette saison, nous avons 17 équipes engagées en compétition. Derrière les pros nous avons la Nationale 2 avec des filles jeunes mais talentueuses et derrière une équipe de Pré-Nationale extrêmement importante, car elle représente un passage obligé avant la N2. Ensuite nous avons les différentes équipes de jeunes issus du Grand Nancy et qui représentent l’avenir du club. Justement l’avenir du club pourrait-il passer par la création d’un centre de formation ? Nous travaillons aujourd’hui pour posséder notre centre de formation dès l’année prochaine. Le règlement interdit aux clubs n’évoluant pas en Ligue A d’avoir un centre et c’est une règle qui nous a pénalisés par le passé. Avoir un centre de formation, c’est la possibilité de faire monter deux joueuses issues du centre dans l’équipe première si besoin. Sur une saison, c’est une excellente valeur ajoutée. Mais concernant la formation nous pourrons également recruter des jeunes joueuses prometteuses et constituer un vivier destiné à intégrer l’équipe première. Il faut savoir qu’en France, nous n’avons que 5 CFC (Centres de Formation des Clubs). Si le VNVB en possèdait un, il serait extrêmement attractif. Il y a en plus de multiples possibilités pour les joueuses concernant leurs études sur Nancy.

Chez les jeunes, le club peut profiter d’être dans une agglomération très peuplée ! C’est plus difficile qu’il n’y paraît ! A Vandœuvre, nous avons la concurrence du handball, du basket et du football qui voit la pratique des féminines exploser. Mais notre force est d’être toujours parfaitement intégrés dans toutes les manifestations sportives, comme dernièrement les Trophées du Fair Play. La communication autour notamment de l’équipe première est un paramètre très important pour nous, que ce soit dans le cadre

Si l’équipe de France masculine est devenue une des meilleures au monde, chez les filles, c’est loin d’être le cas ! Chez les garçons, le CNVB basé à Montpellier (Centre National de Volley-ball) est en place depuis 25 ans. Il est à l’origine des succès français car la grande majorité des joueurs qui composent l’Equipe de France en sont issus, c’est un vrai succès français. Chez les filles, le centre national est beaucoup plus récent et il va falloir un peu de patience pour voir une génération éclore comme celle des hommes. Actuellement, le volley féminin français est déjà en nette progression, grâce notamment aux françaises évoluant en Ligue A avec des statuts importants. L’Equipe de France part tout de même de loin, avec un ranking (ndlr : position au classement international) très défavorable qui l’oblige à affronter des grosses équipes en début de tournoi. Elle a donc simplement besoin de réussir une grosse performance lors de la prochaine Ligue Européenne pour retrouver son rang et stopper sa spirale négative. Mais le niveau de l’Equipe de France est bien supérieur à ce que l’on imagine, même s’il faut bien le reconnaître les féminines ont clairement été mises de côté pendant des années. C’est d’autant plus dommage car nous sommes une discipline où l’on trouve une parfaite parité chez les licenciés.

Après une bonne entame du championnat et notamment une série de victoires face à des équipes visant le haut du tableau, les joueuses de Cyril Wozniak imaginaient rapidement un maintien facile et pourquoi pas une belle surprise en fin de saison. Leurs illusions furent mises à mal après plusieurs défaites en 3 sets, amenant les filles du VNVB à une rude bataille pour le maintien, gagnée lors de la dernière journée. Un épilogue vécu comme un soulagement, mais qui laisse place à beaucoup d’ambitions pour la saison prochaine tant ce championnat a paru extrêmement homogène. Reste à savoir à quoi l’équipe ressemblera à la rentrée. La longue période noire traversée cette saison aura certainement laissé des traces et même l’emblématique entraîneur fort apprécié par tous les supporters n’a pas encore été confirmé dans ses fonctions. La seconde grosse satisfaction de la saison, après le maintien, s’est affichée dans les tribunes : la très belle affluence au Nations tout au long de la saison a de quoi donner le sourire aux dirigeants. Un signe qui ne trompe pas et qui prouve que le VNVB a tout pour devenir un club phare de volley féminin français à moyen terme. Pour revenir à Nancy, à l’avenir une fusion entre le VNVB et GNVB est-t-elle possible ? Une fusion serait totalement possible et envisageable, mais j’ignore si cela serait bénéfique pour les clubs. On constate d’une part que la majorité des fusions génère une baisse de licenciés due au déracinement local, mais également une baisse de subventions de la part des collectivités pour qui un plus un est égal à un. Baisse de licenciés et baisse de subventions, ce n’est pas forcément une fatalité mais une probabilité, donc il faudrait qu’en cas de fusion, tout le monde joue le jeu et en particulier les collectivités Chez nos dirigeants, il y a c’est vrai assez peu d’échanges et c’est quelque chose dont il faut sortir. Du côté sportif il y en a déjà beaucoup, que ce soient les joueurs, les entraîneurs... tout le monde se connaît et pourrait parfaitement avancer ensemble en parfaite harmonie. Donc oui, d’un point de vue personnel, je ne serais absolument pas opposé à une fusion, mais j’insiste, tout le monde devra jouer le jeu, et les collectivités en premier lieu. ▰

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avec 200 licenciés maximum. Concernant les garçons nous avions encore une équipe première en 2007 qui évoluait en Nationale 1 mais avec le départ de joueurs pour raisons professionnelles et le développement du Grand Nancy Volley la disparition de l’équipe s’est faite logiquement, sans jamais être un choix. D’ailleurs par le passé les garçons évoluaient à un niveau supérieur aux filles. Cette saison nous avons le plaisir d’avoir plusieurs petits garçons qui évoluent en poussins, mais si une fois minimes ils souhaitent évoluer à un niveau supérieur, il sera naturel de les voir partir chez nos voisins. L’important pour nous c’est de pouvoir accueillir et faire jouer nos jeunes, filles comme garçons.

Les joueuses du VNVB redécouvraient la ligue A cette saison avec la ferme intention de s’y installer.


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AUTOMOBILE

R A L LY E

WILLY ALCARAZ PORTRAIT D’UN BAROUDEUR LE PILOTE NANCÉIEN A DEUX CASQUETTES : SPÉCIALISTE DU DAKAR AVEC SEIZE PARTICIPATIONS EN AFRIQUE COMME EN AMÉRIQUE DU SUD, ET PILOTE DE RALLYE RÉPUTÉ POUR SON COUP DE VOLANT MAIS AUSSI PAR SON EXTRÊME SYMPATHIE. DEPUIS SA CONCESSION BIEN CONNUE, LE PILOTE NOUS A ACCORDÉ UN BEL ENTRETIEN PASSIONNÉ ET PASSIONNANT ! ▰ PAR THOMAS REZETTE • PHOTO : JULIEN MOTILLON

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Willy comment es-tu arrivé sur le Dakar ? En 1987, Christian Chiaravita, un ami de mon père, m’a permis de découvrir le Dakar comme mécano. En 1990, j’ai pu participer à l’épreuve comme navigateur. Puis en 1994 je suis passé derrière le volant sur plusieurs éditions en assistance rapide, notamment sur un buggy Schlesser en 1997. Aujourd’hui, en l’espace de 25 Dakar, j’ai tout connu : mécano, pilote, navigateur, buggy et même un Dakar en camion en 2007. Explique-nous le principe de s’engager en assistance rapide ? Sur le dernier Dakar, en janvier dernier, j’ai couru sur un Nissan sur lequel j’avais un certain nombre de pièces et d’outils pour dépanner les concurrents de l’équipe Peugeot, tout en courant pour le classement général. Participer au Dakar de cette manière, c’est s’engager à moindres frais. J’ai eu la chance que des gens m’accordent leur confiance, ce qui m’a évité de courir après un budget, un exercice avec lequel je suis peu à l’aise. Tu as un rapport particulier avec Stéphane Peterhansel, le recordman de victoire sur l’épreuve. En 2001 j’étais son navigateur et nous avons gagné la catégorie T1 avec une 12ème place au classement général. Stéphane, c’est un super pilote, il avait besoin d’un navigateur expérimenté qui puisse aussi être mécanicien et j’ai la chance d’être connu pour faire les deux. Je préfère être au volant mais quand j’ai manqué d’opportunité de rouler, j’ai toujours eu la chance que de bons pilotes me fassent confiance.

Stéphane, c’est un grand pilote mais aussi un super mec. Sur ce dernier Dakar, c’est un peu grâce à lui que j’ai pu m’engager. En 2012, tu t’engages sur un buggy Polaris en solo, un projet fou ! Une aventure incroyable ! Sur quatre Dakar, j’étais pilote d’usine et seul dans le buggy sans pare-brise qui est une vraie voiture de course. Le pilotage, la navigation et les problèmes liés à la course... tu dois tout gérer toi même, et quand tu rejoins la ligne d’arrivée, tu es totalement cuit (rires). C’était une expérience unique, ainsi qu’uneréussite puisque j’ai gagné quatre fois la catégorie T3 et trois fois le classement solo. Sur ce dernier Dakar, si je n’avais pas eu cette belle opportunité avec Peugeot, je serais reparti en Polaris. De plus, en rapport à ses débuts, le buggy a énormément progressé. Regrettes-tu l’Afrique, toi qui l’as si souvent traversée ? Les dernières années avaient été difficiles et dénaturées à cause des problèmes géopolitiques, donc ce n’était plus possible de rester en Afrique. Lors des dernières éditions africaines, nous étions restreints au Maroc, à la Mauritanie et au Sénégal, et il y avait encore des problèmes de sécurité. J’ai le souvenir des premières années, dans des contrées fascinantes comme le Niger où les gens étaient d’une très grande richesse humaine. Quand tu reviens d’Afrique, tu es différent. Voir ces gens qui n’ont rien mais qui sont plus heureux que toi te fait sacrément relativiser sur les petits problèmes du quotidien.

Une anecdote particulière ? Avec Christian Chiaravita, nous étions sur une dune complètement perdus quand un homme est arrivé avec son baluchon. Il est monté avec nous pour nous aider à retrouver notre route. Je me souviens l’avoir déposé plusieurs dizaines de kilomètres plus loin et il a peut-être mis trois mois pour revenir (rires). C’était une rencontre extraordinaire parmi tant d’autres. En Amérique du Sud, la différence, c’est le public. Ce sont des pays dingues de sports automobiles. Il y a du monde partout et du coup les spectateurs nous aident à nous sortir de situations difficiles. Le côté aventure a un peu disparu au profit de la course. Le Dakar est-il devenu moins difficile ? Non c’est le contraire, dans les équipes de pointe les voitures ont atteint un tel niveau de performance et de fiabilité que les organisateurs cherchent à corser le parcours d’année en année. Pour la très grande majorité des concurrents, la course n’a jamais été aussi difficile. Sur certaines spéciales, les écarts entre les équipes professionnelles et les autres sont abyssales. De toute façon, chaque année je me dis un moment ou l’autre « mais qu’est ce que je fous là ? Pourquoi je ne suis pas tranquille chez moi devant ma télé » (rires). Mais une fois revenu je ne pense qu’à repartir. Comment réagis-tu concernant les polémiques sur le Dakar, vu parfois comme un rallye de riches chez les pauvres ? Ces gens là parlent sans connaître. Quand nous traversons des pays comme la Bolivie ou


le Chili, nous rencontrons des gens qui vivent dans des conditions climatiques extrêmement difficiles et dans une certaine pauvreté. Mais quand nous arrivons chez eux, c’est la fête nationale, les gens sont heureux et pour eux c’est toujours de très grands moments. Le Dakar est un événement planétaire et l’organisateur fait tout pour mettre ces pays en lumière en accordant une grande importance à l’environnement. Une fois la course terminée tu ne trouves plus un papier par terre. Depuis 1999, tu cours les rallyes régionaux avec ta fameuse Mitsubishi ! Le rallye c’est ma passion depuis tout petit et je prends énormément de plaisir au volant, que ce soit avec ma Mitsubishi ou avec la Porsche. Avec la Mitsu j’ai toujours eu un bon niveau de performance, notamment au rallye des Vins de Champagne qui est vraiment mon épreuve préférée. Mais le rallye c’est peut-être mon grand regret, car faute de temps et de budget je n’ai jamais pu rouler autant que je l’aurais souhaité. Si je pouvais je roulerais tous les weekend. Cela dit, je compte bien rouler des années encore. J’ai un rêve, celui de participer à un rallye nordique, mettre quelques clous sur ma Mitsu, prendre un des mes copilotes favoris et passer une semaine en Suède ou en Finlande. Tu as toujours été fidèle à tes copilotes. J’ai commencé avec un ami d’enfance (Brice Didier) mais après une sortie de route il a ressenti trop d’appréhension et s’est retiré. Je me suis souvenu alors d’Aurélien Petitnicolas que j’avais rencontré dans un parc d’assistance. Il devait avoir 16 ans et m’avait fait part de son envie plus tard de copiloter. Je m’en suis souvenu et après avoir trouvé son numéro nous avons roulé ensemble quelques années. Maintenant je roule avec Nathalie Galmiche et Julie Romain qui sont deux filles super motivées et avec qui je m’entends super bien. De mon côté j’apprécie naviguer en rallye-raid mais devenir copilote en rallye c’est impossible (rires).

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SÉBASTIEN LOEB RACING

La nouvelle aventure de Quentin Giordano

LÉGENDE DU RALLYE, L’ALSACIEN SÉBASTIEN LOEB EST AUSSI DEPUIS 2011, PATRON DE SA PROPRE ÉCURIE. APRÉS PLUSIEURS SAISONS VICTORIEUSES SUR CIRCUIT, L’ÉQUIPE DÉCOUVRE CETTE SAISON LA DISCIPLINE QUI A VU SON PATRON DEVENIR LA STAR DES SPORTS MÉCANIQUES. POUR SON BAPTÊME DU FEU AU RALLYE DE MEUSE, LE SÉBASTIEN LOEB RACING S’EST DÉJÀ HABITUÉ AU SUCCÈS AVEC LA VICTOIRE D’UNE 208 T16 PILOTÉE PAR NOTRE PILOTE NANCÉIEN, QUENTIN GIORDANO ▰ PAR MICKAËL BIASUTTO • PHOTO : RB RACING PHOTOS QUAND LOEB RENCONTRE GIORDANO Cela commence par une rencontre entre Sebastien Loeb et Quentin Giordano la saison dernière. Le premier est nonuple champion du monde des rallyes tandis que le second découvre les routes du WRC. L’alsacien va alors suivre de prés le nancéien

et lui donner de précieux conseils qui ont certainement compté dans son excellente performante au Monte Carlo en janvier dernier. Pilote de l’équipe PH Sport depuis son arrivée en mondial et épanoui dans ce team référence du rallye français , Quentin a choisi de rejoindre le Sebastien Loeb Racing et d’être le tout premier pilote en rallye de l’équipe alsacienne. Il explique : « quand j’ai su que le team allait s’engager en rallye, j’ai immédiatement dis à Seb que je voulais en faire partie ». Pour un pilote, le rapport à son équipe est souvent très fort puisque les succès comme les désillusions sont vécues en équipe. « Avec PH Sport j’ai vécu de très bons moments, j’ai énormément progressé. Mais venir chez SLR, c’est passer un cap et j’ai très envie de le franchir ». Découvrir un nouvel environnement, évoluer au coté d’un multiple champion du monde et être au centre d’un projet ambitieux, telle est la nouvelle aventure de Quentin Giordano !

UN PROGRAMME EN WRC Même si le team bénéficie de l’expérience de son patron et d’une solide expérience en

circuit, un programme en rallye et la découverte du WRC dès la première année semble très, voire trop audacieux. Toutefois, Quentin Giordano, habitué du haut niveau avec PH Sport, s’est vite rassuré :« leur approche est très sérieuse, extrêmement méticuleuse, leurs expériences en circuit sont des réussites, et ils avancent en rallye avec la même ligne de conduite». Si Quentin Giordano a vu sa voiture changer, passant de la DS3 à la 208 T16, son programme 2016 reste inchangé avec un programme en WRC2 ainsi que de multiples rallyes régionaux prévus, comme le rallye de Lorraine en juin prochain. Une manière de préparer le mondial et de se qualifier pour la finale de Coupe de France disputée à Lunéville en fin de saison. La qualification pour cette épreuve est parfaitement entamée, avec une victoire au rallye de Meuse et un podium au Vins de Champagne manqué de très peu, la faute à une crevaison en fin de rallye.Prochain rendez-vous en Sardaigne dans quelques mois pour écrire la suite de l’histoire du rallye meurthe-et-mosellan. ▰

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Pour finir, un mot sur le rallye lorrain ? J’ai connu Quentin Giordano tout gamin et le voir en mondial dans une grosse voiture et une belle équipe c’est génial. Je me souviens de lui à ses débuts, et tu voyais qu’il était super motivé et cherchait à apprendre pour progresser. Pour le rallye lorrain, c’est incroyable d’avoir deux pilotes en WRC avec Quentin Gilbert dont je suis aussi le parcours depuis ses tout débuts. Je trouve que leur championnat est vraiment relevé, avec des pilotes étrangers qui vont très vite en restant sur la route. ▰

A U T O M O BR AILLLYEE


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CC OYU RCS LE RI ÉSG IMO NEA L E

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LE TOUR DU PIÉMONT VOSGIEN C’EST L’ÉPREUVE CYCLISTE QUI MONTE DANS UNE ÉPREUVE QUI GRANDIT, COMME SES COUREURS particularité d’avoir vu participer beaucoup de futurs grands LA NOUVELLE RÉGION, LE TOUR DU PIÉMONT L’histoire commence en 2003, la première champions, puisque les fréres Schleck, Julien Absalon, édition du Tour du Piémont Vosgien (appelé Steve Chainel ou Nacer Bouhani, actuel leader de la Cofidis, VOSGIEN SE DISPUTE LES 23 ET 24 AVRIL. ENTRE alors « Ronde du Piémont Vosgien ») voit le ont grimpé ces collines bordant le Lac de Pierre-Percée. RAON-L’ÉTAPE ET DAMELEVIÈRES EN PASSANT jour. Inscrite au calendrier Régional, elle ne va La précédente édition n’a pas dérogé à la règle en voyant PAR LE BARRAGE DE PIERRE-PERCÉE ET LA cesser de grandir pour passer au niveau Inter- le jeune Belge Aimé De Gent gagner l’épreuve puis signer COLLINE DE SION, 20 ÉQUIPES PARCOURRONT Régional en 2008 puis devenir en 2011 une professionnel chez Topsport Vlaanderen-Baloise. épreuve nationale au plateau international. LES 316 KILOMÈTRES À TRAVERS NOS ROUTES Organisé par le Cercle Sportif et Artistique DU LAC DE PIERRE-PERCÉE AUX PORTES DE NANCY, LORRAINES. DEVENU AU FIL DES ÉDITIONS UNE raonais et l’équipe cycliste meurthe-et-mo- EN PASSANT PAR SION ÉPREUVE D’ÉLITE NATIONAL, LE TOUR DISPOSE sellane des Macadam’s Cowboys, l’épreuve La première étape du samedi part de Raon-l’Étape en DE TOUS LES ATOUTS POUR, À TERME, DEVENIR regarde vers l’avenir et a sans aucun doute les direction du lac de Pierre-Percée, le grand moment de la atouts pour intégrer le circuit Continental d’ici journée sera sans nul doute la rude montée du barrage UNE ÉPREUVE DE NIVEAU CONTINENTAL PRO. ▰ quelques années. Apprécié chez les coureurs qu’il faudra gravir quatorze fois. Le maillot à pois rouge de PAR THOMAS REZETTE • PHOTOS : ERIC LEGRAND comme chez les spectateurs, l’épreuve a la meilleur grimpeur sera en jeu, mais aussi la victoire, bien


CYCLISME

COURSE RÉGIONALE

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que la longue étape du lendemain aura pour but de redistribuer les cartes. Celle-ci sera historique pour le Tour du Piémont : départ une nouvelle fois de Raon-l’Étape mais direction cette fois-ci le circuit de Damelevières pour l’arrivée finale. Une étape de 159 kilométres, c’est tout simplement du jamais vu, et un signal fort envoyé au monde du vélo de la part des organisateurs. Les coureurs devront gravir la colline de Sion dans le Saintois et ses pourcentages vertigineux. Le Tour du Piémont sera plus que jamais l’épreuve à suivre en Lorraine. Pour les spectateurs, rendez-vous sont donnés au barrage de Pierre-Percée, dans les lacets de la colline de Sion ainsi qu’à l’arrivée dans la commune de Damelevières où les organisateurs ont prévu d’accueillir le public avec différentes animations.

UN PLATEAU DE CHOIX Vingt équipes seront engagées sur nos routes de Lorraine. Parmi elles, dix équipes étrangères (hollandaise, allemande, suisse et belge), dont l’équipe Pro Tour Lotto Soudal de Tony Gallopin qui alignera son équipe U23. Du coté des équipes françaises, huit équipes (DN1,DN2,DN3) originaires de diverses régions seront alignées. Un plateau d’un excellent niveau qui ferait presque oublier aux passionnés la disparition du regretté Circuit de Lorraine. C’est aussi un baromètre extrêmement positif pour l’épreuve sachant que beaucoup d’autres équipes s’étaient inscrites pour cette édition. Les regards seront également tournés vers nos trois équipes Lorraine dont le team Macadam’s Cowboy’s qui a le vent dans le dos depuis le début de saison mais aussi nos nancéiens de l’ASPTT que l’on espère voir briller. Enfin les vosgiens du Cross Team by G4 créé et dirigé par Steve et Claire Chainel et spécialiste du cyclo cross seront l’unique équipe de niveau régional, leur récente existence feront d’eux une des nombreuse attractions du plateau. ▰

L’université de Lorraine dans la roue le début de la manifestation pour notamment accompagner nos différents partenaires et leur faire vivre la course de la meilleure des façons possibles ». Pour l’édition 2017, d’autres étudiants de la Faculté des sciences du sport de Nancy intégreront l’organisation, ce qui n’empêchera pas Thomas Barbero et ses camarades d’avoir un œil sur la suite : « je serai en master l’année prochaine et j’espère vraiment pouvoir être aux cotés des organisateurs en 2017, je sais que c’est la même chose pour mes camarades ». À quelques jours du début de l’épreuve, le bilan est positif. Nos étudiants ont pu vivre une expérience concrète dans une organisation complexe, et les organisateurs ont reçu un regard neuf et ultra dynamique des quatre jeunes qui ont bénéficié d’une large marge de manœuvre.

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Ils sont quatre étudiants en troisième année de Licence en Management du sport, Marc-Edouard Barthélémy, Roméo Schneider, Thomas Barbero et Matthias Lavoisier, espoirs du team Macadam’s, à s’être investi dans l’organisation de l’épreuve. Deux semestres à d’abord partir à la recherche de partenaires et participer à toutes les différentes facettes d’une organisation complexe et ambitieuse. À leur actif, la réalisation du programme distribué à 1500 exemplaires ou l’organisation d’une très belle conférence de presse (une première) à Damelevières. Pour Thomas Barbero, spécialiste du Tennis, le monde du cyclisme fut une découverte : « j’ai été impressionné par l’état d’esprit du monde du vélo, nous avons eu la chance d’avoir les mains libres et de travailler sur l’ensemble de l’épreuve. J’attends avec impatience


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SHOPPING LOISIRS Chaussures Scarpa Mojito GTX

Cette chaussure vous accompagnera partout avec sa semelle rassurante, son amorti confortable et sa résistance. Avec une large palette de couleur, elle conviendra à tous les goûts. Un best-seller chez Scarpa ! 125 € chez Grandeur Nature, 14 Rue Saint Dizier à Nancy.

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