Abidjan Soir N°349

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SIDI OULD TAH

PRÉSIDENT DE LA BANQUE AFRICAINE DE DÉVELOPPEMENT

GOOD !

Élu avec 76,18 % des voix dès le troisième tour, le Mauritanien Sidi Ould Tah s’impose comme le neuvième président de la Banque africaine de développement Ancien patron de la BADEA, économiste aguerri et polyglotte, il succède au Nigérian Akinwumi Adesina. Dans un contexte international incertain, marqué par le désengagement annoncé des ÉtatsUnis, M. Tah hérite d’un mandat sous tension mais riche d’opportunités. Sa légitimité, portée par une double majorité écrasante, sera un atout dans la conduite de l’ambitieuse feuille de route africaine.

PRÉSIDENTIELLE 2025 : DIALOGUE OU BRAS DE FER ?

À cinq mois de l’élection présidentielle, le mot « dialogue » est sur toutes les lèvres… mais l’écoute, elle, semble absente. La tension est palpable dans le paysage politique ivoirien, alimentée par une défiance croissante entre le pouvoir en place et ses opposants. Dernier épisode en date : l’émission Appels sur l’actualité de RFI diffusée ce vendredi, dans laquelle le porte-parole adjoint du gouvernement, Mamadou Touré, a opposé une fin de nonrecevoir ferme à toute idée de dialogue politique qui remettrait en cause ce qu’il considère comme les "acquis démocratiques".

« S’il s’agit d’ouvrir un dialogue pour revenir sur les décisions de 2020, créer l’incertitude et exiger un report de l’élection, il n’y en aura pas », a-t-il prévenu d’un ton tranchant.

En face, Steve Beko (PPA-CI) et Brédoumy Soumaïla (PDCI-RDA) ont rappelé que l’opposition réclame depuis des mois une relance du dialogue, sans succès. Selon eux, la fermeture vient d’Abidjan-Plateau, pas de leur camp.

Ce n’est pas la première fois que le mot "dialogue" devient un champ de bataille sémantique en Côte d’Ivoire. Depuis 2010, il est tantôt invoqué comme solution, tantôt dénoncé comme manœuvre. Le problème n’est pas dans le mot, mais dans l’intention. Pour les partis d’opposition, il s’agit de solder les contentieux post-dialogue, notamment la composition de la CEI, la réintégration de leaders politiques écartés du jeu électoral, et la clarification des règles du scrutin

Pour le pouvoir, c’est une tentative déguisée pour rouvrir un débat clos, et potentiellement déstabiliser le calendrier électoral

La fracture est nette Et chaque camp semble enfermé dans une logique de soupçon Quand l’un parle de compromis, l’autre entend manipulation Quand l’un évoque la légitimité institutionnelle, l’autre dénonce l’exclusion et la confiscation du jeu démocratique

Un calendrier qui presse, une tension qui monte

Le scrutin présidentiel est prévu dans cinq mois

Pourtant, les questions clés qui conditionnent la confiance autour de l’échéance restent non résolues : composition et indépendance de la CEI, conditions d’éligibilité, justice électorale, sécurisation du processus.

Pire : certains poids lourds de l’opposition (Gbagbo, Soro, Blé Goudé, Thiam) demeurent exclus du jeu électoral, au nom de décisions judiciaires que leurs partisans jugent politiques.

Dans ce contexte, la coalition pour l’alternance politique qui regroupe notamment le PDCI-RDA, le PPA-CI, le COJEP et le MGC organise un grand meeting ce samedi 31 mai à Yopougon. Objectif affiché : réclamer des élections transparentes et inclusives, et la réintégration de leurs leaders. En creux, c’est bien la légitimité même du scrutin à venir qui est contestée. Mise en garde ou aveu de fermeture ?

La sortie de Mamadou Touré pourrait être perçue comme une ligne rouge, un avertissement au camp d’en face. Mais elle peut aussi s’interpréter comme un signal inquiétant : celui d’un pouvoir qui rejette toute négociation sur les conditions du jeu électoral, en laissant entendre que les cartes sont déjà distribuées. « Qui refuse le dialogue ? Qui prépare le chaos ? Certainement pas l’opposition », a répliqué Steve Beko, en rappelant que deux courriers adressés au Premier ministre sont restés sans réponse

Du côté du PDCI, Brédoumy Soumaïla évoque une demande ancienne et constante de poursuite du dialogue, initiée dès 2022 par les présidents Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo « Il reste des points essentiels à clarifier La stabilité du pays en dépend », estime-t-il

La séquence ouverte par ce débat radio n’est pas anecdotique Elle dévoile une chose : le dialogue politique, loin d’être une opportunité partagée, est devenu un outil de confrontation symbolique. Chacun en parle. Personne ne le pratique vraiment. La méfiance a remplacé la concertation. Le discours a pris le pas sur la négociation. Et pendant ce temps, le compte à rebours continue. Philomène Tourey

FERMETURE MOMENTANÉE DU SIÈGE DU FPI : LE PARTI CLARIFIE LA SITUATION

Le siège national du Front populaire ivoirien (FPI), dirigé par Pascal Affi N’Guessan, a été momentanément fermé ce vendredi 30 mai 2025 par les services fiscaux. L’information, relayée sur les réseaux sociaux en début de matinée, a suscité de nombreuses réactions.

Dans une déclaration officielle, le secrétaire général et porte-parole du FPI, Barthélémy Gnépa, a indiqué que cette intervention faisait suite à une incompréhension. « Suite à des incompréhensions, le service des Impôts a effectué une visite au siège du FPI Mais après des échanges, nous voudrions rassurer les militants que le siège du parti est ouvert et fonctionnel », a-t-il déclaré.

Avant cette réaction officielle, le vice-président et porte-parole adjoint du parti, Lia Bi Ferdinand, avait publié un message sur les réseaux sociaux.

Il y affirme que le FPI ne doit aucun impôt à l’État et qualifie la fermeture de son siège d’« acharnement ».

Selon des sources proches du dossier, la fermeture temporaire aurait été motivée par des arriérés fiscaux Aucune confirmation officielle n’a toutefois été fournie par l’administration fiscale à ce stade. Le FPI est membre de la coalition pour l’alternance politique aux côtés d’autres partis d’opposition. Le parti avait récemment annoncé la suspension de sa participation à la Commission Électorale Indépendante (CEI). AD

Les priorités de Sidi Ould Tah, président élu de la BAD

Élu jeudi pour succéder à Akinwumi Adesina, Sidi oul Tah va tenter d'industrialiser le continent et d'améliorer la qualité de vie des populations.

Il n'aura fallu que trois tours de scrutin pour que M. Tah l'emporte, avec 76,18% des voix, devançant largement son rival zambien Samuel Munzele Maimbo qui a recueilli 20,26%. Le Sénégalais Amadou Hott termine troisième avec 3,55% des voix. Cinq candidats étaient en lice pour l'élection de jeudi, dans la capitale économique ivoirienne où se trouve le siège de l'institution.

Pour remporter l'élection qui se déroulait à Abidjan, siège de l'institution, il fallait obtenir une double majorité: celle des votes de tous les pays membres mais aussi celle des pays africains Et sur ce terrain, M Tah a obtenu un score fleuve avec 72,37% des suffrages africains

A 60 ans, cet économiste et homme politique mauritanien, polyglotte, à la fois francophone, anglophone et arabophone, devient le neuvième

président de la Banque africaine de développement (BAD), succédant au Nigérian Akinwumi Adesina. "Je voudrais d'abord remercier l'Afrique pour la confiance. Je vous remercie pour cette confiance dont je mesure la responsabilité et le devoir qui l'accompagne", a déclaré M. Tah, à l'issue de son élection.

Le nouveau président de l'institution va être immédiatement confronté à un environnement économique international chamboulé, notamment par les annonces de l'administration Trump Outre les droits de douane, certaines décisions affectent directement la BAD puisque les Etats-Unis veulent supprimer leur contribution d'un demi-milliard de dollars au fonds de la banque, destiné aux pays à faible revenu du continent DW.COM

TABASKI, PENTECÔTE : UN LONG WEEK-END EN PERSPECTIVE DÈS LE 6 JUIN

La fête de la Tabaski, ou Aïd-El-Kébir, sera célébrée en Côte d’Ivoire le vendredi 6 juin 2025, ont annoncé conjointement le Conseil supérieur des imams (COSIM) et le Conseil des imams sunnites (CODISS), ce jeudi 29 mai, à travers une déclaration officielle.

« La station à Arafat aura lieu, incha’Allah, le jeudi 5 juin 2025 Par conséquent, la fête de la Tabaski sera célébrée en Côte d’Ivoire, incha’Allah, le vendredi 6 juin 2025, correspondant au 10 Zoul-Hijja 1446H », précise la note conjointe des deux faîtières musulmanes du pays.

L’Aïd-El-Kébir, considérée comme la plus grande fête de l’islam, commémore la foi et l’obéissance du prophète Ibrahim (Abraham) à Dieu, symbolisée par le sacrifice rituel d’un bélier. Elle est marquée par des prières communautaires, des actions de solidarité et des retrouvailles familiales dans tout le pays.

Un long week-end festif et spirituel

Cette année, la Tabaski tombe un vendredi, ouvrant ainsi un week-end prolongé de trois jours Mieux encore : le lundi 9 juin 2025, lendemain de la fête chrétienne de la Pentecôte, est également férié en Côte d’Ivoire. De nombreux Ivoiriens bénéficieront donc d’un repos de quatre jours consécutifs, du vendredi au lundi

Directeur de Publication : Israël Guébo

Secrétaire de rédaction : Jemima Kessié

Direction Artistique : Félix Ancien

Un calendrier exceptionnel qui devrait favoriser les grands déplacements à l’intérieur du pays, mais aussi une intense activité commerciale dans les marchés, les gares routières et les zones touristiques, notamment à l’approche de la fête.

Une célébration dans un climat apaisé espéré Alors que le pays s’apprête à entrer dans une période électorale sensible, cette Tabaski constitue un moment crucial pour renforcer la cohésion sociale, selon plusieurs guides religieux. À travers sermons et prêches, les imams mettront l’accent sur le pardon, la fraternité et la paix, dans l’esprit du sacrifice consenti par le prophète Ibrahim.

Dans les mosquées comme dans les foyers, le message spirituel de soumission, de partage et de solidarité sera à nouveau au cœur de cette fête musulmane essentielle pour les millions de fidèles ivoiriens.

Rédacteurs : Arthur Debi, Kledjeni Tayou, Tchimou Berenger, Bainguié Jean-François, Koffi Étile, Teiko Célestin, Vincent Gnamessou, Joël Koné

Abidjan soir est édité par l’Institut Africain des Médias (IAM)

AMON PAUL DÉSIRÉ TANOÉ, LA VOIX ROYALE SUR LE FIL DE L’ÉQUILIBRE

Sa stature impressionne, son verbe apaise, mais son image divise parfois. À l’approche d’une élection présidentielle à forts enjeux, Amon Paul Désiré Tanoé, roi des N’Zima et président de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels (CNRCT), sillonne les régions de Côte d’Ivoire pour appeler au calme. Un appel solennel, émis par une figure à la fois enracinée dans la tradition et marquée par l’expérience du politique. Portrait d’un souverain au parcours singulier, toujours en équilibre entre autorité coutumière, passé militant et pressions contemporaines.

Peu de rois ont arpenté autant de sphères que lui. Ancien syndicaliste, influencé par la gauche ivoirienne dans les années 1980, diplomate chevronné, il fut ambassadeur au Nigeria de 1982 à 1991. Plus tard, au lendemain de la crise postélectorale de 2010-2011, il joue un rôle pivot dans la Commission dialogue, vérité et réconciliation, sous la houlette de Charles Konan Banny Sa trajectoire le prédestinait-elle à une charge aussi symbolique que complexe ? En décembre 2003, il succède à Ezoua Aka comme chef suprême des N’Zima Kôtôkô de Grand-Bassam. Il devient Awoulae Amon Paul Désiré Tanoé, souverain d’un peuple enraciné à la croisée des mémoires, des conflits et des espérances ivoiriennes.

Un roi dans la République

Depuis juillet 2016, il est aussi président de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels (CNRCT), l’une des seize institutions d’État. Une nomination validée par le chef de l’État, qui confère à sa voix un poids inédit, mais aussi une exposition inhabituelle pour un roi. Désormais, il incarne une fonction d’interface entre les peuples et la République, entre coutume et politique. Un rôle délicat, parfois périlleux, dans un pays encore fragilisé par les plaies des crises passées.

Sa mission ? Concilier les héritages, défendre la paix, trancher les conflits villageois, rappeler les dirigeants à leur devoir d’exemplarité Sa parole est attendue. Mais elle ne fait pas toujours l’unanimité

Crises, critiques et équilibres fragiles

En 2018, les tensions électorales à Grand-Bassam révèlent une faille Accusé de connivence avec le pouvoir en place, hué par une partie de la population, Amon Paul Désiré Tanoé se voit même désavoué par certains de ses propres porteurs. L’épisode est brutal. La crise est profonde. L’Abissa, fête sacrée et identitaire, est annulée pour la première fois de mémoire récente

Malgré le soutien de nombreux chefs venus « laver l’affront », la fracture reste vive. Elle révèle un paradoxe : à mesure que l’institution traditionnelle se rapproche du pouvoir d’État, elle s’expose aux critiques, aux suspicions, aux accusations de parti pris.

Ses prises de position politiques alimentent également les controverses. En 2016, il prône un "oui massif" au référendum constitutionnel. En 2020, il défend le droit du président Ouattara à briguer un troisième mandat, en pleine controverse nationale. >>>>

>>>> Des mots qui lui vaudront des critiques acerbes d’une partie de l’opposition et de la société civile.

Et pourtant, malgré les tempêtes, il continue de porter un discours d’unité.

Le 24 avril dernier, il lance depuis Yamoussoukro une vaste tournée nationale de sensibilisation pour des élections apaisées. Avec les 35 membres de la CNRCT, il prévoit de parcourir les 31 régions du pays et les deux districts pour diffuser un seul message : plus jamais de crise électorale en Côte d’Ivoire

« Notre rôle transcende les affiliations politiques. Nous sommes la voix de la raison », martèle-t-il. Une voix d’autant plus précieuse qu’elle est rare dans un climat parfois chargé de ressentiment.

Le roi et son peuple

Dans la mémoire des N’Zima, Grand-Bassam n’est pas qu’un site classé au patrimoine mondial de l’Unesco. C’est une terre d’histoire, de migrations, de luttes Le quartier France, où trône le palais royal, est le témoin de cette mémoire entrecroisée

À chaque Abissa, cette fête de purification et de renaissance, les N’Zima dialoguent avec leurs ancêtres, se moquent des puissants, reforment le lien social

Dans ce rituel, le roi est au centre. Porteur de traditions, garant de la continuité, mais aussi réceptacle des critiques et des tensions contemporaines. C’est là que réside peut-être la grandeur d’Amon Paul Désiré Tanoé : savoir tenir le rang, même quand la cour vacille Défendre la coutume, tout en parlant la langue de la République. Garder le silence sacré du roi, tout en prenant la parole là où l’histoire l’y oblige.

À 80 ans passés, il reste un des derniers témoins de l’époque où les chefs traditionnels étaient des régulateurs de sociétés villageoises et non des acteurs médiatiques. Un roi entre deux mondes, deux mémoires, deux responsabilités. Ni dieu, ni politicien mais un homme debout, sur la ligne fragile où se jouent à la fois la dignité des peuples, la cohésion d’un pays, et l’avenir d’une parole qui ne doit pas se perdre.

PDCI : LE MALAISE D’UN PARTI ENCORE EN CONVALESCENCE

La scène politique ivoirienne est fébrile, et au sein du PDCI-RDA, l’agitation prend des allures de malaise institutionnalisé. Depuis la démission de Maurice Kakou Guikahué de son poste de conseiller politique du président Tidjane Thiam, le vieux parti houphouétiste semble rejouer un vieux scénario : celui des lignes de fracture non résolues. Et cette fois, les divergences ne sont pas dissimulées sous le tapis.

La tension s’est accentuée après les propos tranchants de Brédoumy Soumaïla, porte-parole du parti, critiquant à la fois le timing et la posture de Guikahué, accusé de quitter le navire en pleine tempête

« Au moment où le parti est attaqué et a besoin de cohésion, on ne quitte pas le navire Quand on abandonne son chef en période de crise, on perd en crédibilité », a-t-il déclaré, ajoutant qu’Assumer une position de retrait maintenant reviendrait à oublier les choix politiques de 2014 allusion directe à l’Appel de Daoukro, auquel Guikahué est soupçonné d’avoir contribué dans l’ombre.

La réplique d’un homme blessé, mais debout

Guikahué n’a pas tardé à réagir. Dans une mise au point publiée sur Facebook, l’ancien secrétaire exécutif du parti et ex-ministre de la Santé, devenu une figure tutélaire du PDCI, a opposé une ligne claire : il ne s’agit pas de désolidarisation, mais de respect des textes.

« Le 9ᵉ congrès extraordinaire du 14 mai 2025 s’est tenu sans président ni bureau du congrès. C’est une violation flagrante de l’article 39 du règlement intérieur du parti. »

Loin des effets de manche, Guikahué interroge sur la légalité du processus ayant reconduit Tidjane Thiam à la tête du parti. Il refuse cependant de se positionner en frondeur et affirme ne pas contester l’autorité du président Thiam, mais s’ériger contre des méthodes jugées incompatibles avec les fondements du PDCI « Mon parcours politique et l’enseignement reçu au sein du parti ne me permettent pas de m’accommoder avec les méthodes actuelles de gouvernance »

Ce nouvel épisode n’est pas un simple différend entre générations ou entre personnalités Il révèle un nœud plus profond : le PDCI, bien qu’en reconquête politique, n’a pas encore fait son aggiornamento

Le leadership de Tidjane Thiam, reconduit dans un contexte de forte attente, peine à convaincre les figures historiques, les parlementaires en poste, et une base

militante parfois désorientée par les signaux contradictoires

Guikahué, lui, incarne une fidélité aux anciens codes, mais aussi une crainte que les nouvelles orientations brouillent l’ADN du parti Il n’est ni un traître, ni un rebelle Mais un gardien d’une orthodoxie interne, à l’heure où le parti cherche désespérément un second souffle

2025 : vers une présidentielle sous tension

Ce différend intervient à un moment critique du calendrier politique. Dans cinq mois, les Ivoiriens seront appelés à élire leur président. Pour le PDCI, cette échéance est capitale : il s’agit de reconquérir le pouvoir après des années d’opposition, de fragmentation et de repositionnements stratégiques. Mais comment rassembler quand la maison elle-même est divisée ?

Le silence de Tidjane Thiam sur la sortie de Guikahué est éloquent. Il traduit à la fois la volonté d’éviter l’escalade et l’embarras face à une contestation interne qui touche au cœur même de la légitimité organisationnelle.

Guikahué, quant à lui, dément les rumeurs d’un départ du groupe parlementaire PDCI-RDA, mais sa distance croissante avec la direction actuelle du parti pose question.

Plutôt qu’un clash de générations, l’affaire Guikahué pourrait bien être un signal d’alarme Elle interroge : quelle place pour la critique dans le PDCI version Thiam ? Comment réconcilier discipline de parti et rigueur institutionnelle ? Et surtout, comment incarner l’alternance quand l’unité interne fait défaut ?

Au-delà des postures, c’est la crédibilité du PDCI comme force politique alternative qui se joue Et chaque épisode de discorde, s’il n’est pas traité avec lucidité et respect, fragilise un peu plus l’élan collectif déjà difficile à construire. AD

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