

TOUT PRÊT.TOUT PRÈS!
À quelques heures du premier vol en direction des lieux saints de l’islam, l’effervescence est à son comble. Entre foi et organisation millimétrée, la Côte d’Ivoire s’apprête à faire décoller plus de 7 000 pèlerins vers La Mecque. Tout est en place… ou presque.



AFFAIRE VALÉRIE YAPO CONTRE THIAM : LA SAGA CONTINUE
Le face-à-face très attendu entre Valérie Yapo et Tidjane Thiam s’est enfin joué ce jeudi 15 mai 2025 devant le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau. Après plusieurs semaines de tension au sein du PDCI-RDA, c’est dans une salle d’audience surveillée que les deux camps ont exposé leurs arguments, prolongeant ainsi une saga politique et judiciaire qui passionne autant qu’elle divise.
Initialement prévue le 8 mai, l’audience avait été reportée à ce jour. À l’issue des débats, le tribunal a décidé de mettre l’affaire en délibéré, avec un verdict attendu pour le 22 mai prochain.
Une militante en croisade contre « l’ordre Thiam »
Valérie Yapo, militante de longue date du PDCIRDA, ne décolère pas. Elle conteste la légitimité de Tidjane Thiam à la tête du parti, évoquant des irrégularités dans son élection et une sanction disciplinaire qui, selon elle, a été utilisée pour la museler.
« Si je n’étais pas venue saisir la justice, je serais radiée aujourd’hui », a-t-elle déclaré à la sortie du tribunal. « L’objectif, c’est de me chasser du PDCI parce que je dénonce M Thiam »
Son avocat, Me Alain Bokola, a introduit une assignation visant à annuler la sanction temporaire prononcée contre elle, qu’il juge infondée. Il demande également au tribunal d’ordonner le paiement d’un franc symbolique « pour laver l’honneur » de sa cliente, et d’envisager des réparations au titre du préjudice moral.
Une défense qui plaide l’irrecevabilité et l’acharnement
En face, la défense de Tidjane Thiam, menée par Me Suy Bi, dénonce une tentative de manipulation du droit. Selon lui, la sanction contestée a été levée depuis, ce qui rend la procédure « juridiquement vide ».
« On nous demande d’annuler une décision qui n’existe plus », a-t-il soutenu, ajoutant que seul le procureur de la République est compétent pour engager une procédure sur la question de la nationalité d’un individu
Une ligne défensive consolidée par Me Dadié, autre avocat de Thiam, qui est revenu sur les accusations de nationalité douteuse. Selon lui, Tidjane Thiam aurait été naturalisé à son insu par un décret, dont il n’aurait été informé que deux semaines après sa signature, un point qui, selon lui, invalide toute volonté frauduleuse.
Une affaire qui dépasse le cadre disciplinaire
Pour Me Bokola, il ne s’agit pas seulement de contester une sanction disciplinaire. Il s’agit d’une affaire de principe, de dignité et de droit. >>>>>

>>>> « Si une décision est annulée, les effets de cette décision doivent être réparés. Il y a eu atteinte à la réputation et à l’engagement politique de Mme Yapo », a-t-il plaidé.
Un verdict attendu dans un climat tendu Le jugement attendu le 22 mai pourrait raviver les tensions internes au sein du PDCI-RDA, déjà bousculé par des contestations autour de la gouvernance de Thiam Réélu à 99,77 % lors du congrès extraordinaire du 14 mai, le président du parti est, malgré ce score écrasant, encore sous pression judiciaire et politique.
Au-delà du cas Yapo, cette affaire interroge sur l’état de la démocratie interne au sein des partis politiques ivoiriens et sur la capacité des grandes formations à gérer les divergences autrement que par l’exclusion ou la judiciarisation. En attendant, la justice ivoirienne tient entre ses mains un verdict au goût de test politique
Ghislain Tayoro
Directeur de Publication : Israël Guébo
Secrétaire de rédaction : Jemima Kessié
Direction Artistique : Félix Ancien
Google outille la
presse numérique ivoirienne face aux défis de l’ère digitale
Ce mercredi, à Marcory (Abidjan), Google a organisé une formation à destination de 50 journalistes et éditeurs de presse en ligne, en partenariat avec le REPPRELCI et Polaris Asso.
Objectif : renforcer les capacités techniques et économiques des médias numériques, souvent confrontés à des défis liés à la visibilité, à la monétisation et à la lutte contre la désinformation.
Au cours de cette session, les experts de Google, Chantal Ferraro et Joseph Pfister, ont présenté plusieurs outils et solutions conçus pour accompagner la transition digitale du secteur Parmi ceux-ci, la Google News Initiative (GNI), programme phare de soutien au journalisme de qualité via la formation, l’innovation et le financement, a retenu l’attention.
D’autres outils techniques ont également été au cœur des échanges : Google Analytics 4, pour comprendre le comportement des audiences, Search Console, pour améliorer le référencement des sites d’actualité, Google AdSense et Ad Manager, pour optimiser les revenus publicitaires, et Pinpoint, outil basé sur l’intelligence artificielle qui facilite les recherches documentaires et les enquêtes approfondies.
Au-delà des démonstrations techniques, cette journée a été l’occasion de souligner les enjeux cruciaux de la durabilité économique des médias africains, et de rappeler la nécessité d’une adaptation constante face à un environnement numérique en mutation rapide.
L’initiative s’inscrit dans une tournée régionale de Google, qui poursuivra ses activités à Dakar, au Sénégal, avec une formation similaire à l’intention des professionnels de la presse en ligne locale.
HADJ 2025 : CE QU’IL FAUT SAVOIR AVANT LE GRAND DÉPART DEPUIS LA CÔTE D’IVOIRE
À quelques heures du premier vol en direction des lieux saints de l’islam, l’effervescence est à son comble. Entre foi et organisation millimétrée, la Côte d’Ivoire s’apprête à faire décoller plus de 7 000 pèlerins vers La Mecque. Tout est en place… ou presque.

Samedi 17 mai 2025. Une date que des milliers de familles ivoiriennes ont cochée depuis des mois. C’est le début du départ pour le Hadj 2025 Dix-sept vols étalés sur neuf jours, jusqu’au dimanche 25 mai, depuis l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Le Commissariat au Hadj, bras opérationnel de l’État pour ce grand rendez-vous spirituel, donne le coup d’envoi d’une logistique bien huilée
À la Riviera Golf, la foi s’organise
Comme chaque année, la Grande Mosquée de la Riviera Golf se transforme en quartier général du départ Chaque pèlerin y est convoqué selon un planning précis dès 8 heures du matin Les étapes sont réglées comme du papier à musique : remise des passeports, affectation des véhicules, inspection minutieuse des bagages, et enregistrement final à l’aéroport
Les encadreurs, spécialement formés par la Commission Gestion Départ et Retour (GDR), sont mobilisés pour assurer la fluidité du processus et l’accompagnement bienveillant des pèlerins, notamment des personnes âgées. Objectif : réduire le stress, éviter les bousculades, et maintenir une atmosphère de paix.
Ce qu’il ne faut pas mettre dans sa valise
Les autorités ont dressé une liste noire d’objets strictement interdits, conformément aux exigences saoudiennes et aux normes de sécurité aérienne :
Objets tranchants ou coupants
Produits éclaircissants (Neoprosone, Bronztone )
Purgeoirs
Produits inflammables ou toxiques (javel, gaz, briquet, pesticide…)
Noix de cola en grande quantité
Le programme des vols est disponible
Depuis le 9 mai, les pèlerins peuvent consulter leur date et numéro de vol sur la plateforme dédiée : www.svgepeci.com. Le planning est en ligne, accessible à tous ceux dont les dossiers sont validés
Mais attention : certains candidats au départ voient encore s’afficher la mention « en cours de traitement ». Pas d’inquiétude, rassure le Commissariat au Hadj : ces cas sont en cours de régularisation, et aucune exclusion n’est prévue tant que les documents sont en règle.
Un rendez-vous de foi, un test logistique
Le Hadj 2025 est un moment spirituel intense, mais aussi un défi logistique national Il mobilise services religieux, sécurité, aviation, santé et diplomatie. Un test grandeur nature pour l’État ivoirien, qui entend prouver une fois encore sa capacité à accompagner ses citoyens, jusqu’au bout du voyage.
Philomène Tourey
ÉTATS-UNIS-CÔTE D’IVOIRE : LES NÉGOCIATIONS ENTRE LE PENTAGONE
ET ABIDJAN CONTINUENT
Michael Langley, le patron d’Africom, a été reçu par le ministre Téné Birahima Ouattara à Abidjan, le 24 avril dernier. Les discussions ont porté sur l’installation d’une base de drones dans le pays. Coulisses.

C’est tout sourire que Téné Birahima Ouattara, le ministre ivoirien de la Défense, a accueilli dans ses bureaux à Abidjan, le 24 avril, Jessica Davis Ba, l’ambassadrice des États-Unis, en compagnie de Michael Langley, le patron du Commandement américain pour l’Afrique (Africom) et sa délégation. Un échange symbolique de présents a d’ailleurs suivi la séance de travail. Ces derniers mois, Washington continue d’insister auprès de la Côte d’Ivoire afin qu’elle consente au renforcement de la coopération militaire sur son sol.
Selon nos informations, l’implantation d’une base militaire américaine dans le pays n’est plus à l’ordre du jour. Les discussions ont donc porté sur un projet de base de drones de dernière génération. Si un accord de principe a finalement été trouvé, les négociations n’ont pas été aisées pour le département d’État.
Refus poli des Ivoiriens
En effet, Michael Langley souhaitait initialement implanter cette base à Korhogo, dans le Nord. Il a essuyé un refus poli des Ivoiriens, qui ont argué que l’aéroport de la grande ville de la région est une zone commerciale, et qu’il n’est pas envisageable d’y installer à proximité une base de drones de renseignement ou d’attaque Les autorités ont suggéré Boundiali, à une centaine de kilomètres Mais le Pentagone a décliné leur offre après une visite du site, lequel nécessiterait un investissement de plusieurs millions de dollars pour les aménagements et la construction des infrastructures
Les États-Unis, qui estiment avoir investi plus de 101 millions de dollars dans leur base au Niger où étaient stationnés environ 1 000 hommes, ne trouvent pas opportun d’investir de nouveau massivement.
Il s’agissait, à Agadez, de la deuxième plus grande enceinte militaire américaine sur le continent, après celle de Djibouti Après d’intenses discussions, les autorités ivoiriennes ont décidé de céder une partie de la base militaire aérienne de Bouaké (Centre), où les Américains pourront installer leurs drones. Ils cohabiteront avec les Français, comme au Niger.
Collaboration avec le FBI
En avril, l’armée américaine a organisé pour la cinquième année en Côte d’Ivoire le Flintlock, l’un de ses plus grands exercices militaires regroupant plus de 500 hommes venus d’environ 30 pays d’Afrique, des États-Unis et d’Europe. À Abidjan, en janvier 2024, Antony Blinken, le secrétaire d’État d’alors, avait promis 45 millions de dollars de financement supplémentaire, en plus des 300 millions déjà investis, pour aider à lutter contre le terrorisme dans les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest, au Togo, au Ghana, au Bénin et en Côte d’Ivoire Début avril, le Pentagone avait offert à l’armée de terre ivoirienne 12 véhicules blindés de transport de troupes, estimés à plus de 8 millions de dollars
Africom, dont l’interlocuteur privilégié reste Lassina Doumbia, le chef d’état-major général des armées, collabore également avec l’État ivoirien en matière de lutte antiterroriste, et des moyens aériens ont été mis à la disposition du pays dans le Nord Le FBI collabore efficacement avec le Centre de renseignement opérationnel antiterroriste (Croat) Ce partenariat a récemment permis de démanteler un puissant réseau de criminalité internationale dans lequel étaient impliqués des Ivoiriens et des citoyens américains. Jeune Afrique