
Opposition et RHDP dans les rues
Opposition et RHDP dans les rues
Par Israël GUÉBO. Directeur des Rédactions
Il devient de bon ton, dans certains cercles de pouvoir, de dégainer le mot « populiste » comme une étiquette fatale, un couperet verbal destiné à disqualifier toute voix dissidente qui ose regarder le peuple dans les yeux. En Côte d’Ivoire, cette paresse intellectuelle est devenue une arme commode pour tenter de contenir l’ascension de ceux qui parlent vrai. L’Honorable Assalé Tiémoko, parce qu’il dénonce la corruption, le clientélisme, l’hypocrisie institutionnelle, serait donc… populiste.
Mais qu’est-ce que le populisme, au juste ? Et surtout, qui a peur du peuple ? Il faut le rappeler sans détour : le rôle d’un député n’est pas d’applaudir le pouvoir, mais de le contenir. Il n’est pas là pour valider les dérives, mais pour les exposer. Il n’est pas un agent de transmission de l’exécutif, mais un rempart, un veilleur, un porte-voix En cela, ce que fait Assalé n’est pas du populisme, c’est de la populophilie.
Oui, populophilie. Un néologisme (avec pour synonyme la démophilie) pour nommer ce que les certains politiques ont oublié : l’amour du peuple L’amour sincère, sans calcul, sans compromission. Celui qui pousse à dire non, même quand c’est coûteux. Celui qui oblige à prendre la parole, même quand cela dérange.
Est-ce du populisme de mener un combat acharné pour faire supprimer les frais COGES, qui pesaient injustement sur les familles ? Est-ce du populisme de porter sur la place public l’hémicycle la question de la cherté des données de téléphonie mobile ? Est-ce du populisme de soumettre des propositions de lois pour améliorer le fonctionnement des institutions, pour renforcer l’indépendance de la
justice ou restaurer la transparence dans la gestion des collectivités locales ?
Non. Ce n’est pas du populisme.C’est du travail législatif, du courage politique, de la constance dans l’engagement, et une lecture exigeante de la mission confiée par les urnes.
Ceux qui hurlent au populisme viennent enfin de découvrir le vrai rôle d’un député. Mieux (ou pire c’est selon), ils sont souvent les mêmes qui pratiquent, avec zèle, une populophobie honteuse.
Une peur maladive des masses. Une aversion pour ceux qui osent s’intéresser aux vrais problèmes : l’école qui s’effondre, le coût de la vie qui explose, la jeunesse sans avenir. Ils n’aiment pas qu’on parle au peuple. Ils préfèrent parler à sa place.
Mais voilà : une autre Côte d’Ivoire se lève Une Côte d’Ivoire qui n’a plus peur des mots, ni des maux Une Côte d’Ivoire qui veut des élus qui aiment le peuple au lieu de l’instrumentaliser.
Alors non, ce n’est pas du populisme. C’est du courage. C’est de la fidélité à un mandat. C’est de la populophilie
Et s’il faut inventer des mots pour nommer ce que le système refuse de voir, alors écrivons-les. Et crionsles.
Directeur de Publication : Israël Guébo
Secrétaire de rédaction : Jémima Késsié
Direction Artistique : Félix Ancien
8 mai 2025. L’Église catholique a un nouveau chef. Le cardinal Robert Francis Prevost, âgé de 69 ans, natif de Chicago et d’origine italo-américaine, a été élu 267ᵉ pape au terme du conclave réuni à Rome. Il prend le nom de Léon XIV, devenant ainsi le premier pape originaire des États-Unis.
L’annonce officielle a été faite en latin à 18h34, depuis la loggia de la basilique Saint-Pierre, par le protocardinal français Dominique Mamberti, selon la traditionnelle formule: «Annuntio vobis gaudium magnum : habemus Papam» – «Je vous annonce une grande joie : nous avons un pape». Entre l’apparition de la fumée blanche et cette proclamation solennelle, 1 heure et 18 minutes se sont écoulées un délai comparable aux précédents conclaves de 2005 et 2013
Un pontificat dans la continuité de François Considéré comme un proche collaborateur du pape François, Robert Francis Prevost a été créé cardinal en 2023 et dirigeait jusqu’à récemment le Dicastère pour les évêques. Discret, peu médiatisé, rarement interviewé, il jouit d’une réputation de modéré et de conciliateur au sein de la Curie romaine. Il est également salué pour son parcours missionnaire, ayant passé près de deux décennies au Pérou au sein de l’Ordre de Saint Augustin
Son élection marque à la fois une continuité avec l’esprit réformateur de François et une volonté d’ouverture géographique dans le choix des papes Après un Argentin, l’Église catholique se tourne vers un Américain au profil global : multilingue, habitué aux réalités du terrain, mais fermement enraciné dans la tradition augustinienne.
Philomène Tourey
Rédacteurs : Sultane Cissé, Kledjeni Tayou, Tchimou Berenger, Bainguié Jean-François, Koffi Étile, Teiko Célestin, Vincent Gnamessou, Joël Koné
Abidjan soir est édité par l’Institut Africain des Médias (IAM)
Initialement attendu ce jeudi 8 mai, le verdict du procès opposant Valérie Yapo à Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), a été reporté d’une semaine. Le tribunal de première instance d’Abidjan a renvoyé sa décision au jeudi 15 mai, prolongeant ainsi une incertitude judiciaire aux fortes résonances politiques. Ce dossier, très suivi dans les milieux politiques et militants, remet en cause la légalité même de l’accession de Tidjane Thiam à la tête du PDCI-RDA, un an à peine après son élection au congrès extraordinaire du parti.
À l’origine de la procédure, Valérie Yapo, ancienne déléguée départementale du PDCI-RDA à Akoupé, conteste la régularité du processus électoral ayant conduit à la désignation de l’ex-CEO du Crédit
Suisse comme président du parti Elle demande à la justice d’annuler toutes les décisions prises depuis son élection, de le suspendre de ses fonctions, et de placer le parti sous administration provisoire.
Dans sa requête, elle évoque des irrégularités de fond et de forme, estimant que la gouvernance actuelle repose sur une base juridique contestable. « Je fais confiance en la justice ivoirienne. Le mardi 22 avril 2025, le tribunal a déjà pris une décision pour radier Tidjane Thiam de la liste électorale La justice ne va pas se dédire », affirmait-elle à la sortie d’une précédente audience. « Depuis deux mois, nous sommes sur ce dossier. Je pense que le 8 mai, nous aurons une bonne nouvelle », espéraitelle encore récemment Ce contentieux s’ajoute à un climat de tensions grandissantes autour de la candidature de Tidjane
Thiam à la présidentielle d’octobre 2025. Radié de la liste électorale provisoire en avril dernier, il a vu sa capacité à concourir remise en cause par une décision de justice s’appuyant sur l’article 48 du Code de la nationalité ivoirienne, au motif qu’il aurait perdu sa nationalité ivoirienne à l’époque de son inscription sur la liste électorale en 2022.
Si cette radiation fait déjà l’objet d’un recours, l’affaire portée par Valérie Yapo ouvre un second front, interne cette fois, au sein même du PDCIRDA. Elle met en lumière les fractures persistantes dans le plus vieux parti politique du pays, à quelques mois d’un scrutin où chaque voix comptera
Le verdict attendu le 15 mai pourrait, selon sa teneur, avoir des conséquences lourdes sur la légitimité de l’actuelle direction du parti et sur la capacité du PDCI à aborder l’échéance électorale de manière unie
Philomène Tourey
L’institution a permis à l’Etat d’alléger les conditions de remboursement de sa dette, en contrepartie d’investissements dans des infrastructures scolaires. Un modèle qu’elle souhaiterait reproduire dans d’autres pays émergents.
S’acquitter de ses créances sans délaisser les investissements dans les infrastructures : un défi auquel nombre de pays en développement sont confrontés Pour leur offrir un peu de marge, la Banque mondiale a annoncé fin avril, lors de ses traditionnelles réunions de printemps, son souhait de généraliser l’échange « dette contre développement ». Le principe : alléger les conditions de remboursement d’un Etat afin qu’il réinvestisse une partie des économies réalisées dans un secteur clé.
Cette formule a été inaugurée en Côte d’Ivoire en décembre 2024, à condition que les ressources dégagées soient investies dans des infrastructures scolaires « Nous sommes fiers que la Côte d’Ivoire ait été le premier pays à mettre en œuvre ce mécanisme », indique le cabinet de Mariatou Koné, la ministre de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, auprès du Monde : « Cela montre que la Côte d’Ivoire applique les principes de bonne gouvernance. » Concrètement, Abidjan a pu bénéficier d’un prêt de 400 millions d’euros à des conditions particulièrement avantageuses.
« La Banque mondiale a joué un rôle de garant, rassurant ainsi le prêteur, en l’occurrence une banque commerciale », souligne Carl Grekou, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii). Les fonds ont ensuite servi à racheter une partie plus coûteuse de la dette actuelle du pays « En remboursant par anticipation son ancien prêt, la Côte d’Ivoire allège son service de la dette, soit les intérêts et le capital dus, explique l’expert. En effet, le pays profite ainsi d’un taux d’intérêt plus bas, d’un remboursement étalé sur une durée plus longue et d’un délai avant de commencer à payer. »
En 2024, la dette publique ivoirienne a atteint 59,2 % du PIB, en hausse de 1,7 point par rapport à l’année précédente. Si ce niveau d’endettement reste inférieur au seuil de 70 % fixé par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), il limite les capacités d’investissement public
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