4 Saisons n° 34

Page 44

évasion

enviedebouger.com Dans le coeur du Caire

S

i Le Caire a de multiples visages, au regard de la diversité incroyable qu’offre cette ville tentaculaire et fascinante, elle a surtout une âme unique, ancrée au plus profond d’elle même. Cette âme, vous la trouverez au cœur du Vieux Caire, quelques rues, un quartier, coincé entre les grandes artères encombrées du centre ville. Une ville à apprivoiser Atterrir au Caire, ville de près de 20 millions d’habitants, surpeuplée et polluée, peut s’avérer une expérience déplaisante pour qui ne saurait dépasser sa première impression. Pour apprécier Le Caire, il faut passer par-dessus ses défauts. Le Caire se mérite, la ville de Saladin ne se donne pas facilement au visiteur mais quand celui-ci fait l’effort de l’apprivoiser, la récompense est largement à la hauteur de la peine ! Passée la première impression, donc, le voyageur sera en mesure de voir la véritable nature de cette ville et d’en apprécier la beauté. Pour approcher son âme, ressentir le souffle vibrant de son histoire, il lui faudra faire un dernier effort et s’enfoncer dans les entrailles de cette cité millénaire jusqu’à approcher son coeur. Un patrimoine unique Le coeur du Caire se situe autour d’une rue centrale qui traverse la vieille ville d’une porte à l’autre. Cette rue, classée au patrimoine mondial de l’Unesco, regroupe à elle seule la plus grande concentration de chefs-d’oeuvre architecturaux du monde islamique. Sur un peu plus d’un kilomètre, plus de soixante bâtiments et mosquées, construits entre 980 et 1850, rivalisent de splendeur. Autour de cette rue, l’une des plus vieilles du Caire, se trouvent plusieurs sites touristiques emblématiques, notam-

ment le fameux Khan el Khalili, bazar médiéval dont il faudra pourtant s’éloigner pour découvrir les véritables merveilles que cette zone a à offrir. Cette rue porte le nom du quatrième calife de la dynastie des Fatimides qui ont régné sur l’Egypte entre 969 et 1171, il s’agit de la rue El Moez Eldin Allah. Elle s’étend de la Beb Al-Futuh , au Nord, à la Beb Zuweila au Sud. Ces deux portes d’entrée du Vieux Caire témoignent de l’importance des fortifications de la ville médiévale. A mi-distance entre les portes, la célèbre mosquée El Azhar, construite en 980, se dresse, sobre et majestueuse. Elle fait face au Khan el Khalili, qui constitue la partie la plus touristique de cette zone dans laquelle vendeurs de souvenirs et tenanciers de cafés se disputent les visiteurs. Si la visite du Khan est un must pour la majorité des guides, elle n’est de loin pas la partie la plus intéressante, comme c’est souvent le cas, il convient de s’écarter au plus vite de ces zones d’attraction pour touristes en mal de selfies et, en parcourant quelques dizaines de mètres supplémentaires, on

- 44 -

retrouve vite, non le calme car rien n’est calme au Caire, mais l’ambiance magique de la Rue El Moez. Une ambiance particulière Cet article est un hommage à une seule rue mais une rue, qui, à elle seule, justifie la traversée de la Méditerranée, le CO2 dégagé par le vol en avion, l’air pollué, le bruit et tous les inconvénients que l’on pourrait opposer à un tel voyage. Rien ne résiste à l’ambiance unique de cette rue. La beauté architecturale des bâtiments, véritable guide chronologique de l’architecture islamique, suffirait déjà à convaincre que le déplacement en vaut la chandelle. Nul besoin donc d’évoquer l’ambiance générale que l’on trouve dans cette rue. Les ambiances devrais-je dire pour être précis, car il convient de s’y rendre à différents moments de la journée. Nul besoin de les évoquer, et pourtant, je ne peux m’en empêcher. Décrire une ambiance est totalement subjectif et un exercice délicat. Vous commencerez sans doute par visiter la Rue


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.