ZUT Journal Haguenau et alentours N°10

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ZU

Le Journal Haguenau & alentours ALSACE DU NORD

WINGEN | BOUXWILLER | WISSEMBOURG | UT TENHOFFEN | BRUMATH | VAL DE MODER…

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CULTURE

L’Humour des Notes fête ses 30 ans

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08 REPORTAGE

Les 100 ans de Lalique

PATRIMOINE

La collection Wentzel

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ESCAPADES

Les Chalets perchés, L’Escalier…

40

FOOTBALL

Gaëtan Weissbeck

T

N o 10 — AVRIL 2022

62

À TABLE

Les asperges, Le Repère de Ludo, Au soleil…


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Brumath 8 rue Jacques Kablé – 67170 Brumath Heures d’ouverture lundi – mardi – jeudi – vendredi 9:00-19:00 mercredi 9:00-12:00 Johanna et Amandine vous accueillent Tél : 03 88 30 39 39

Wissembourg 8 rue de l’Ours – 67160 Wissembourg Heures d’ouverture lundi – mardi – jeudi – vendredi 9:00-19:00 mercredi 9:00-12:00 Stéphanie et Sonia vous accueillent Tél : 03 88 32 97 98

Strasbourg 10 rue Sébastopol – 67000 Strasbourg Heures d’ouverture lundi – mardi – jeudi – vendredi 9:00 – 19:00 mercredi 9:00-12:00 Élodie et Laura vous accueillent Tél : 03 88 23 01 02


Changement hebdomadaire de l’un des pots du four à pot dans la section du verre chaud. – © Karine Faby

Les prochaines parutions de Zut Hors-série Esch2022 début mai

Hors-série Artisanat n° 4 mi mai

Strasbourg n°50 fin juin

Haguenau et alentours N° 11 septembre


Escale printanière au Pays Rhén n Faire escale au Pays Rhénan, c’est prendre le temps, c’est l’Alsace qui fait du bien ! Se relâcher, partager des expériences, faire plaisir à ses papilles, à ses yeux et à son corps... À pied, à vélo ou sur l’eau, vivre le Pays Rhénan, c’est faire le plein des richesses insoupçonnées de cette terre chérie par les poètes et les grands hommes...

Le Pays Rhénan à vélo, une découverte à votre rythme !

Faites un arrêt sur image, laissez-vous transporter et profitez !

Pédalez à la découverte du Pays Rhénan et laissez-vous surprendre par la richesse de son patrimoine : ses villages typiques, ses Hommes, son histoire, ses monuments, sa nature… Le long du Rhin, en forêt, sur l’Eurovélo 15, une vingtaine de circuits thématiques de part et d’autre du fleuve allant de 7 à 41km (dont 4 circuits VTT) n’attendent plus que vous. Alors enfourchez votre vélo, à vos guidons et c'est parti pour le circuit "le transfrontalier" de 39km et explorez les 2 rives du Rhin. Après avoir franchi le fleuve de façon insolite par le bac de Drusenheim, découvrez successivement Greffern, Schwarzach, Lichtenau… tout en longeant le biotope rhénan, entre forêts alluviales et plans d’eau, jusqu’au pont-barrage de Rheinau/Gambsheim. Retrouvez tous nos circuits sur notre toute nouvelle carte transfrontalière cyclotouristique « Le Pays Rhénan à vélo », disponible dans nos bureaux d’information touristique à Gambsheim et Soufflenheim, au point info de Roppenheim The Style Outlets, mais aussi en téléchargement sur notre site internet ou en scannant le QR code.

NOUVEAU

Des aventures à vivre en famille ! Le Pays Rhénan regorge d’activités, d’expériences à vivre en famille. Il y en a pour tous les âges et tous les goûts, du nord au sud du territoire.

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L a n o u v el le éd it io n d e m ag az in e n o tr e d e d es ti n at io n to u ri st iq u e "E sc al es au b d u R h in " se ra d is p o n ib o rd le d ès le m o is d e m ai .

À l’aventure avec des balades ludiques Si vos petites têtes blondes ne s’intéressent pas à la nature et que vous ne voulez plus les entendre râler à chaque pas, proposez-leur une balade ludique au Pays Rhénan. Le principe ? À l’aide d’un carnet de route adapté à l’âge de chacun, vos enfants découvrent le patrimoine et les paysages qui les entourent, sous forme d’énigmes. Le Pays Rhénan propose 6 balades ludiques sur le territoire : Betschdorf / Soufflenheim – Gambsheim – Offendorf –Rheinau/Freistett – Roeschwoog – Sessenheim. Énigmes, suspense et récompenses L’idée d’une nouvelle expérience interactive et innovante au Pays Rhénan vous séduit ? Alors il vous suffit de télécharger une application ludique sur smartphone, qui vous permettra de découvrir en autonomie des parcours scénarisés. Ces parcours vous placent au centre des expériences pour vous proposer une nouvelle forme d'aventure, mêlant anecdotes, jeux, contenus multimédias et itinérance. N’hésitez plus et laissez-vous tenter par l’un des deux jeux de piste numériques Foxie à Gambsheim ou à Fort Louis !

La Passe à Poissons à Gambsheim-Rheinau L’intérêt de la passe est de permettre aux poissons de franchir le barrage de Gambsheim/Rheinau d’aval en amont. Les grands migrateurs, comme le saumon, ne sont pas les seuls à emprunter la passe à poissons pour remonter le Rhin, on y observe également de nombreuses espèces locales. Et à propos, le mois de mai est la période idéale pour voir des poissons migrer !


CARNET D'ADRESSES

Po t e r i e

À la rencontre de nos artisans-commerçants

Crédits photos : OT Pays Rhénan / Dimitri Lett / Agence ANIMA / Commune de Roeschwoog / Passage 309

Moulin Fritz 18 rue de l'Étang 67620 Soufflenheim 03 88 86 60 19 / la.fariniere@free.fr www.moulin-fritz.fr Moulin Hibou 28 rue de Gambsheim 67850 Offendorf 03 88 96 81 41 / jl.hibou@yahoo.fr Moulin Hibou Autour du Pot - Épicerie vrac 24 rue du Cimetière 67840 Kilstett 06 61 34 88 69 autourdupot.epicerie@gmail.com Autour du Pot La chèvrerie du meunier Lieu-dit Werbredoute 67770 Sessenheim 07 83 65 49 01 lachevreriedumeunier@gmail.com La chevrerie du meunier

Trouver son cocon pour la nuit Auberge au Bœuf 1 rue de l'Église 67770 Sessenheim 03 88 86 97 14 contact@auberge-au-boeuf.fr www.auberge-au-boeuf.fr

S'immerger en terre de potiers

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Depuis la préhistoire, grâce à une terre naturellement argileuse, la poterie fascine et fait vivre bon nombre d’habitants de Soufflenheim, village emblématique du Pays Rhénan. Aujourd’hui encore, plusieurs familles continuent de proposer des poteries traditionnelles et ouvrent régulièrement leurs portes pour que l’on puisse y admirer cet art ancestral.

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Les « Poteries d’Alsace Soufflenheim / Betschdorf » obtiennent l’homologation de l’Indication Géographique Depuis mars 2022, une nouvelle Indication Géographique, les « Poteries d’Alsace Soufflenheim / Betschdorf », est homologuée par l’Institut National de la Propriété Industrielle. Il s’agit de la 13ème Indication Géographique homologuée par l’INPI. Cette nouvelle Indication Géographique est la 2ème de la région Grand Est et la 2ème du domaine des arts de la table. Signe officiel de qualité et d’origine, l’Indication Géographique est une garantie d’authenticité pour les consommateurs et un moyen de valoriser les savoir- faire et les produits des entreprises. www.potiersalsace.com Prenez le temps de partir à la rencontre des artisans potiers avec le circuit découverte de l’Office de Tourisme. Avec une carte et un itinéraire, à pied ou à vélo, le Tour des Potiers offre un parcours à faire de manière autonome à travers Soufflenheim à la découverte de son patrimoine et de ses potiers. Dans leurs boutiques, dans leurs ateliers, on les découvre et on se laisse charmer par leurs créations. C’est le moment d’échanger avec eux sur leur métier ! Et pour en apprendre encore davantage, rendez-vous dans la forêt à la recherche de la glaisière d'où les artisans potiers de Soufflenheim extraient l'argile. Participez à la prochaine sortie « Les filons de l’argile », qui aura lieu le 28 mai de 14h à 16h30. Renseignements et inscriptions au : 03 88 86 74 90

Meublé de tourisme l'Arbogast 5 Rue Saint-Arbogast 67850 Herrlisheim 07 60 17 67 67 christian67720@gmail.com larbogast.business.site

Faire vibrer ses papilles Restaurant Au Tigre 138 rue du Tilleul 67770 Dalhunden 03 88 05 70 28 autigredalhunden@gmail.com Au Tigre Dalhunden Au Cerf Blanc 16 place du Général De Gaulle 67480 Neuhaeusel 03 88 86 41 60 info@cerf-blanc.com www.cerf-blanc.com

Les rendez-vous incontournables Sunshine Reggae Festival Du 17 au 19 juin 2022 à la Zone de Loisirs du Staedly à Roeschwoog Fête du Vél'eau Les 2 et 3 juillet au Pays Rhénan Marché de la poterie et de la céramique Les 20 et 21 août 2022 à Soufflenheim

Contact @ Tourisme en Pays Rhénan #tourismepaysrhenan accueil@ot-paysrhenan.fr www.visitpaysrhenan.alsace


SOMMAIRE

06 Éditorial 08 R eportage

Les 100 ans de la Manufacture Lalique

12 Culture

Un apéro avec Alex Lutz Les livres de cet été, ­librairie Bouq’s Théâtre du Marché aux Grains Les 30 ans de l’Humour des Notes

18 Patrimoine

La collection Wentzel

23 Escapades

La Ferme Auberge du Moulin des 7 Fontaines Les Chalets Perchés Les Jardins de la Ferme Bleue L’Escalier

32 Haguenau

Vu par Dimitri Mathiot

34 Le Pays Rhénan

Vu par Christine Jaouen-Bohy

ÉDITO

40 Football

Gaëtan Weissbeck

42 Sélections Zut

Maison L’Atelier de Mademoiselle Joseph Profil plus DK Cuisines Kelsch d’Alsace Vert d’Esprit Gunther Lifestyle Schlotterbeck WK Team Optic Auto Grasser Cycles MB Cycles

58 À Table

Le produit Les asperges Les adresses La Couronne by K Le Repère « Chez Ludo » Au Soleil Lisula Le Panorama

36 Val de Moder

Vu par Claudine Lotz

38 Wingen

Vu par Paul Stradner

C’est en pleine effervescence que la Team Zut arrive au bout de ce numéro. Entre la sortie du Zut Strasbourg n° 49 et celle du hors-série Esch2022, Capitale européenne de la culture, on a failli oublier les bougies pour fêter cette 10e édition. Un bien petit chiffre à côté de la longévité de la manufacture Lalique qui célèbre cette année son 100e anniversaire. L’unique site de production de Lalique dans le monde, situé à Wingen-sur-Moder, nous a ouvert ses portes et dévoilé les secrets de fabrication de ses pièces d’exception. Les célébrations se poursuivront à Haguenau, où le festival L’Humour des Notes fête ses 30 printemps : une édition débridée qui nous invite à joindre la parade et assister aux 130 spectacles, entre cirque, concerts, spectacles et théâtre de rue. Chez Zut, on s’est laissé distraire par la perspective de ces réjouissances. Pendant qu’on courait après le temps et les feuilles volantes, la page 6 est tombée entre les mains de la stagiaire. Manque de chance, l’intéressée n’a jamais mis les pieds en Alsace du Nord. Et quand les noms de Pfaffenhoffen ou Drachenbronn-Birlenbach n’évoquent pas plus qu’un périlleux exercice d’orthographe, comment approcher la richesse de ce territoire ? En partant à la rencontre des commerçants, restaurateurs, hôtes et artisans, parfois méconnus, qui dynamisent et colorent la région. De Uttenhoffen à Brumath où l’art sous toutes ses formes s’acoquine avec la nature, ils nous invitent à entrer dans Les Jardins de la Ferme Bleue et à L’Escalier, pour y découvrir des univers empreints de poésie. En passant par Reipertswiller, Soultz-sous-Forêts ou Mietesheim, ils nous proposent de goûter leur cuisine : généreuse et familiale à La Couronne by K, inventive Au Soleil et conviviale au Repère « Chez Ludo ». Qu’elles soient tapissière d’ameublement ou couturière, comme Claudine Meyer à Wimmenau ou Pia Clauss dans son atelier Kelsch d’Alsace à Seebach, elles perpétuent avec talent des savoir-faire ancestraux. Les acteurs culturels ne sont pas en reste et n’hésitent pas à se tourner vers les habitants pour leur donner la parole, à l’image du Théâtre du Marché aux Grains de Bouxwiller qui se réinvente au rythme des projets participatifs. Cet attachement au local, on le retrouve enfin avec la mise en lumière de la collection Wentzel, fleuron de l’imagerie populaire et reflet de l’histoire de Wissembourg. Un trésor patrimonial qu’on a eu le privilège de découvrir et qu’on espère voir bientôt intégrer un musée dédié. Manon Landreau

ZUT TEAM

CONTRIBUTEURS

Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Cheffe d'édition Léonor Anstett Design graphique Séverine Voegeli Commercialisation et développement Léonor Anstett, Anne Walter Relectures Manon Landreau, Fabrice Voné Administration & gestion Gwenaëlle Lecointe

Rédacteurs.rices Léonor Anstett, Cécile Becker, Manon Landreau, Corinne Maix, JiBé Mathieu, Chantal Raiga, Anne Schilling, Emma Schneider, Fabrice Voné Photographes Jésus s. Baptista, Tanguy Clory, Christoph de Barry, Alexis Delon / Preview, Grégory Massat Stagiaires Tanguy Clory, Mathilde Koch, Manon Landreau, Robin Schmidt, Ludivine Weiss Couverture Opération de sciage horizontal pour retirer la calotte de la carafe Wingen / © Karine Faby

Ce journal est édité par Chicmedias 37, rue du Fossé des Treize — 67000 Strasbourg — 03 67 08 20 87 www.chicmedias.com — www.zut-magazine.com

S.à.R.L au capital de 47 057 euros Tirage 7 000 ex Dépôt légal Avril 2022 SIRET 509 169 280 00047 ISSN n°2556-5141 Diffusion Novea + Zut Team Impression OTT Imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » F-67319 Wasselonne Cedex


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

REPORTAGE

PAR CORINNE MAIX — PHOTOS CHRISTOPH DE BARRY

Opération de retouche sur un vase Bacchantes incolore par Matthieu Muller, un des MOF (Meilleurs Ouvriers de France) dans la discipline « taille sur cristal » promotion 2015 de la manufacture Lalique.


AVRIL 2022

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Lalique en lumière Cette année, Lalique fête les 100 ans de sa manufacture de Wingen-sur-Moder. Un anniversaire qui coïncide avec l’Année internationale du verre. Un double événement qui méritait une visite en coulisses, dans la magie du cristal.

P

ousser les portes de la manufacture Lalique, c’est faire un voyage dans le temps. Même si l’usine s’est largement modernisée, depuis son rachat par Silvio Denz en 2008 et plus de 20 millions d’euros d’investissement, certains lieux semblent figés dans le passé et les gestes immuables depuis plusieurs générations. 250 personnes travaillent ici, certains la nuit, car les fours ne s’arrêtent jamais. Ils assurent toutes les étapes du circuit de fabrication de cette prestigieuse production, expédiée dans 80 pays, depuis Wingen-sur-Moder. Unique site manufacturier de Lalique, l’usine de 17 000 m2 produit chaque année 350 à 400 000 pièces. Pièces d’art numérotées, objets décoratifs pour l’architecture d’intérieure, bijoux, parfums, arts de la table… De quelques grammes à plusieurs dizaines de kilos, chacune passe entre des dizaines de mains, car la perfection est un emblème de marque. Les joyaux Lalique, même les verres issus d’une production plus industrielle, subissent la traque au zéro défaut, qui laisse sur le carreau près de la moitié d’entre eux. « Le cristal est une matière vivante et nous sommes loin d’une science exacte. Tout au long de la chaîne de fabrication, il y a de multiples inconnues. Heureusement, le cristal se refond à l’infini », explique Frédéric Bour, responsable développement du cristal. Un site en constante fusion La visite du site, fermée au public, révèle une maitrise complète de la chaine de fabrication du cristal, à commencer par la fabrication des fours en argile par deux potiers. La technique requiert un grand savoir-faire et du temps : chaque pot de terre nécessite environ trois jours de travail manuel et neuf mois de séchage. Ces récipients seront utilisés trois à quatre mois, pour fondre le cristal à une température de 1400 °C. Ensuite leur paroi interne se détériore et nécessite le remplacement du pot. 12 pots placés dans le four produisent environ 1,5 tonne de cristal quotidien, que les verriers viennent cueillir pour le souffler. La visite passe ensuite par l’atelier des moules en acier, dont Lalique réalise chaque année une cinquantaine de modèles, pour ses créations ou d’autres fabricants. Les ouvriers utilisent les mêmes machines que dans l’industrie automobile. Mais le fraisage numérique de chaque moule est rectifié à la main par les intérioristes qui corrigent et redessinent l’expression des visages, peaufinent la finesse des détails, polissent l’intérieur des moules et ajustent les jonctions entre ses différentes parties. « Certains moules complexes nécessitent jusqu’à trois semaines de reprise manuelle pour obtenir un résultat parfait. Ils seront ensuite utilisés seulement quelques centaines de fois. » Quand on sait que la fabrication d’un moule peut coûter plusieurs dizaines de milliers d’euros, on comprend aisément pourquoi Lalique est protégé des

Masquage d’un vase Mossi de la collection « Into the Blue » avec une résine et découpage sur certaines zones pour permettre un jeu de transparence.

Travail de taille sur une petite panthère Zeila réalisée par Nicolas Lalluet.

contrefaçons. Véritable patrimoine de l’entreprise, un stock conserve précieusement plus de 6 000 moules, qui retracent toute l’histoire des créations Lalique. Le vaste atelier consacré au verre chaud est le cœur battant de la cristallerie. Le premier four y a été allumé en 1922. C’est ici que les maîtres-verriers cueillent la goutte de matière incandescente à l’aide d’une canne, dans une fontaine de cristal en fusion. Luisante et coulante comme du miel, la matière est soufflée à la bouche par l’artisan verrier, puis pressée dans un moule et démoulée pour être refroidie. Le ballet est millimétré et sans cesse répété. La magie est intacte.

Les pièces qui résistent à ces étapes de fabrication prennent alors la destination de l’atelier de verre froid. La taille des hauteurs et le gommage des coutures du moule sont rectifiés sous l’eau froide avec des pointes diamantées. Les détails sont travaillés par les graveurs avec une extrême délicatesse et une précision qui tient de l’artisanat d’art. Viennent ensuite les étapes de sablage, de polissage et de lustrage en fonction de l’effet de brillance et de transparence recherché. Un savoir-faire typique du style Lalique, qui donne au cristal une opalescence unique, entre ombres et lumières. C’est seulement à l’issue de ce long circuit de haute couture que chaque pièce passe entre les mains et surtout les yeux des contrôleurs qualité, capables de déceler la moindre imperfection. Les élues sont enfin gravées avec la prestigieuse signature Lalique, calligraphiée tout en volutes. L’ultime étape se déroule dans le nouveau centre logistique où les précieuses marchandises sont soigneusement emballées pour être expédiées à travers le monde.

Un nouveau souffle Redynamisée par d’importants investissements industriels, la manufacture a révolutionné son process en 2008 avec l’acquisition d’un four à bassin dernière génération qui produit six tonnes de cristal en fusion par jour. « La qualité est encore supérieure car la fusion est constante. C’est comme si on avait quitté l’âge de pierre », explique Jean-Claude Hertrich, technicien process verre chaud. Autre évolution, la renaissance d’un grand atelier de cire perdue. Déjà utilisés par René Lalique pour ses bijoux jusqu’en 1930, ces moules en plâtre à usage unique autorisent une plus grande liberté artistique pour des pièces de grande taille ou l’incrustation de motifs à l’intérieur du cristal. La technique ne vaut que pour de petites séries réclamant souvent des centaines d’heures de travail, comme celles inspirées par des collaborations avec les plus grands artistes contemporains, tels que Yves Klein, Damien Hirst, Zaha Hadid, Anish Kapoor, Terry Rodgers ou James Turrell.

Du 18 juin au 6 novembre 2022 au Musée Lalique L’exposition estivale retracera les 100 ans de la manufacture à Wingen-sur-Moder, en mettant en valeur la création et les techniques. Elle mettra également en lumière les savoir-faire des verriers, tailleurs, potiers, directeurs de cette épopée centenaire.


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

Une entreprise qui recrute Hors période covid, Lalique recrute chaque année une quinzaine de personnes et trois ou quatre alternants. Sa présence dans les écoles d’apprentissage du verre, comme au lycée Labroise de Sarrebourg, ou ses recrutements, avec Alemploi, de jeunes sans qualification à la recherche d’une voie professionnelle, lui permettent de se constituer un vivier pour pérenniser ses savoir-faire. En interne, l’école Lalique propose un parcours professionnel attractif, qui permet de fidéliser les talents. Mentorés et tutorés par leurs ainés, ils deviendront peut-être de futurs Meilleurs Ouvriers de France (MOF). Lalique en compte sept dans ses rangs, un signe d’excellence rare. Jean-Claude Hertrich, 42 ans de carrière, fait partie de cette génération où la passion du verre se transmettait en famille. « Mon père était souffleur de verre et il était toujours dans son travail, même à la maison. À 9 ans, il m’a emmené en cachette à l’usine et j’ai eu le coup de foudre pour le verre en fusion. C’est ce métier que je voulais faire ! Avec trois de mes frères, qui sont aussi devenus verriers, nous nous entrainions à la maison avec du miel et une aiguille à tricoter pour reproduire les gestes du souffleur. J’ai commencé à 14 ans sur un rythme d’alternance entre école et manufacture. J’ai appris sur le tas, avec les verriers et j’apprends encore tous les jours ! » Dans ce métier, tout est affaire de transmission. Même si la pénibilité du travail tend à s’alléger, la tâche reste physique et les rares femmes sont cantonnées aux pièces moins lourdes. Les gestes, eux, sont ancestraux, emprunts de grâce tandis que leur succession dessine un ballet, éclairé par le feu. « C’est une vraie difficulté de remplacer ceux qui vont partir en retraite,

REPORTAGE

car on ne peut mettre un jeune verrier à la place d’un autre qui a 40 ans d’expérience. Atteindre le rang de souffleur de verre ne s’acquiert qu’après de longues années et après avoir exercé tous les autres métiers. » D’expérience, Jean-Claude, sait détecter très vite un futur verrier. « Sa façon de regarder le verre, la précision de ses gestes, la persévérance sont des signes infaillibles. Mais c’est la passion qui fait tout », déclare celui qui a remporté en 2000 le concours de MOF dans la classe Verrerie Cristallerie (option verre chaud). « J’avais envie d’aller plus haut dans mon métier, de voir si j’étais capable de décrocher ce titre. Durant un an et demi, je n’ai pensé qu’à mon œuvre, c’était un engagement de tous les jours, week-ends compris. Cela m’a ouvert des portes pour évoluer au sein de la manufacture. Aujourd’hui, je suis technicien process verre chaud. Je travaille avec le Studio Design Lalique pour étudier la faisabilité des nouveaux modèles. J’ai un attachement fort à la marque et à son exigence de qualité. Elle correspond à ma vision de ce métier magnifique. D’une matière liquide, on crée des formes sublimes ! » Matthieu Muller, 40 ans, a décroché son titre de MOF en 2015, dans la classe Verrerie Cristallerie (option gravure-sculpture). Sa spécialité, c’est le verre froid et des pièces de cristal qui peuvent nécessiter jusqu’à 35 étapes. Pour lui aussi, ce métier est une histoire de famille. Son père était tailleur sur cristaux. Après son CAP arts et techniques du verre au lycée artisanal de Bitche, il est embauché chez Lalique en 1998, où il apprend le métier de sculpteur sur cristaux. « Pour exercer ce métier, il faut une bonne vision, une bonne projection en 3D, une gestuelle précise, de la concentration, mais surtout la passion pour cette matière vivante : ça sonne, ça résonne, ça vibre ! » Il a consacré 600 heures à son chef d’œuvre,

pour transformer un bloc de cristal de 40 kg en une sculpture de renard de 4 kg. Au quotidien, il interprète les patrons des designers Lalique « Il faut être en osmose avec eux, comprendre et respecter leurs critères visuels, l’expression d’un visage, des formes très précises. Chaque pièce est unique et nécessite de choisir les bons outils. » Sur son établi défilent des pièces d’art, des bijoux, des pieds de tables, des luminaires… Aucun jour ne se ressemble, d’autant que la maison Lalique se renouvelle sans cesse avec deux collections annuelles pour suivre les tendances en matière de formes et de couleurs et aller toujours plus loin pour se démarquer des autres cristalleries. « Il faut a minima 3 ans d’apprentissage pour être au niveau. L’époque où les écoles avaient des contrats avec les manufactures, qui assuraient un recrutement dès la sortie, n’est pas si éloignée. Mais aujourd’hui, on est aussi ouvert à des profils plus variés. Il n’y a pas d’âge ni de profil type pour faire un bon graveur et l’engouement actuel pour les métiers d’art, permet d’être optimiste sur le renouveau de la profession. »


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Toute une histoire Originaire de Champagne, on imagine que René Lalique a choisi l’Alsace du Nord pour ses verriers qualifiés et ses matières premières : une terre sablonneuse riche en silice, ingrédient essentiel à l’alchimie du verre, des forêts capables de lui fournir l’indispensable combustible et une eau pure et claire comme le cristal. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la France retrouvait aussi ses terres d’Alsace et de Moselle, empreintes d’une longue tradition verrière, et octroyait des aides pour redynamiser ces territoires. À 61 ans, après avoir révolutionné le bijou Art Nouveau et mis ses talents au service de la parfumerie, René Lalique crée la Verrerie d’Alsace à Wingen-sur-Moder pour orienter son travail vers le verre industriel avec l’ambition de mettre du beau dans le quotidien. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, l’effectif de la verrerie compte plusieurs centaines de verriers, qui perpétuent souvent leur savoir-faire de père en fils. C’est justement son fils, Marc, qui fait entrer Lalique dans l’ère du cristal en 1945, après avoir reconstruit puis modernisé l’usine en partie démolie. Sa fille, Marie-Claude, renoue avec les bijoux et les flacons de parfum. En 2008, c’est un collectionneur de ces flacons, Silvio Denz, qui reprend la Maison Lalique avec l’ambition de faire rayonner la marque à travers le monde et d’augmenter la capacité de production de la cristallerie. Grâce à de lourds investissements et une vision nouvelle, il redonne à Lalique un éclat unique et un carnet de commandes bien rempli. 90 % du chiffre d’affaires est aujourd’hui réalisé à l’export. Le flacon Fusion et sa fragrance Lalique — Photos : Karine Faby

La carafe Gouttes d’eau — Photos : Karine Faby

Deux pièces d’exception La manufacture édite deux pièces anniversaires, fabriquées à 10 et 100 exemplaires signés et numérotés. — Le flacon Fusion et sa fragrance Lalique inédite est un défi, qui a nécessité de travailler du cristal de plusieurs couleurs aux propriétés physiques et chimiques différentes. Le Studio Design Lalique, sous la direction de Marc Larminaux, a collaboré en étroite complicité avec les maitres-verriers pour créer cette œuvre qui symbolise la goutte de matière incandescente en cristal ambre et la « mailloche » en cristal incolore qui recueille la goutte de cristal pour l’arrondir. Sept verriers travaillent en même temps avec une précision extrême pour composer les deux pièces. À l’atelier verre froid, onze artisans œuvrent pour atteindre la perfection, graver le délicat motif de fougères et tailler le bouchon en cristal noir satiné qui évoque la canne de cueillage. — La carafe Gouttes d’eau renaît cent ans après avec sa production en verre blanc. Premier défi pour les cinq artisans Lalique qui élaborent la pièce dans l’atelier du verre chaud : cueillir la bonne quantité de cristal pour former ce col très fin et les gouttes qui cascadent sur le corps de l’objet.

Après refroidissement de la pièce, direction les ateliers du verre froid où les artisans commencent par tronçonner le col de la carafe pour coïncider parfaitement avec le bouchon à stries fuselées. Entièrement satinée, la carafe et ses gouttes sont polies par petites touches. Après trois heures de travail à froid, la signature Lalique ainsi que le numéro de série sont gravés à la main.


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

CULTURE

PAR CÉCILE BECKER — PHOTO JÉSUS S. BAPTISTA

Un apéro avec Alex Lutz

Metteur en scène, comédien, auteur et réalisateur préoccupé par l’humain.

Il a bu Une limonade La journaliste a bu Un vin blanc catalan : Xarel·lo vermell, Tanca Els Ulls, domaine Celler del Cesc, 2020 Qui a réglé la note L’UGC Ciné Cité Propos recueillis le 1er avril au Cafoutche, dans le cadre de l’avant-première d’À l’ombre des filles d’Étienne Comar, à l’UGC Ciné Cité. Au cinéma depuis le 13 avril


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Ça vous évoque quoi d’être ici, au bar du Théâtre national de Strasbourg ? Les fois où j’y suis allé à l’époque de Martinelli [Jean-Louis, directeur du TNS de 1993 à 2000], avec des acteurs qui m’ont formé en tant que spectateur : Sylvie Milhaud, Alain Fromager, Charles Berling… L’année des treize lunes est le premier spectacle que je suis venu voir. Je me souviens de l’Andromaque avec Sylvie Milhaud, à se damner, d’un concours loupé avec brio. Je n’ai jamais réussi l’ombre d’un concours – comme j’avais déjà ma compagnie, je montais déjà des projets, les autres choses arrivaient en bout de course… Arrivez-vous toujours à être spectateur ? C’est une question très intéressante parce que c’est fondamental. Plus vous avancez dans un métier qui vous passionne, plus il est chronophage, et plus on est de mauvais élèves. Même si j’essaye, il y a beaucoup de choses qui m’échappent. Je rêverais de me dégager un an pour faire des expos et me plonger dans toutes les lectures laissées de côté. Dans tout ce que vous faites, il y a un attachement au côté « social ». Vous sentez-vous du côté du peuple ? Je me sens du peuple, tout le monde est du peuple, je ne crois pas que des gens n’y soient pas. C’est le grand malentendu de l’humanité… L’oligarque, pour citer un mot à la mode, comme celui qui est en bas de l’échelle, peinent à se réconcilier : c’est le grand sujet du théâtre et du cinéma. Je suis un être humain avec sa grille de défauts, de malentendus, de trébuchements, d’erreurs, de certitudes et d’incertitudes. Le grand malheur, c’est que tout le monde essaye en permanence de s’extraire de cette humanité pour être autre chose, pour échapper à ce qu’il est ou à ce qu’il doit devenir, parce qu’elle est lourde cette humanité, elle est merveilleuse mais c’est dur. Je me situerais plus du côté de l’universalisme, avec conscience. Mais j’aime notre espèce.

Photo : Grégroy Massat

Les livres de ce printemps par Patrick Jehl & Viviane Hinckel, libraires

« Le ouaouaseau » Joël Guenoun. chez Actes Sud Junior « Dans cet album, l’auteur joue subtilement avec les mots et crée des animaux imaginaires à partir ­d’ani-mots valises. Les illustrations, très graphiques, sont accompagnées de textes astucieux et inventifs mêlant douceur et poésie. Le lecteur (qu’il soit plus jeune ou même adulte !) part assurément pour un voyage inédit, où les choses ne sont finalement pas ce qu’elles semblent être. »

Sans réserve ? Je suis fatigué, agacé mais pas misanthrope. La guerre en Ukraine, les femmes violées, les populations déplacées, les frontières… on en est toujours là. Notre espèce est incroyable : le beau et le mal incarnés. Ce que j’aime c’est l’inutilité qui devient utile : faire une pièce, un film, créer... Je suis émerveillé que dans une grotte il y ait eu des dessins alors que le premier souci était de ne pas se faire bouffer par des trucs avec des dents aussi grosses que tes jambes… Il y a du beau, il faut faire l’effort de le voir.

« Les printemps » Nathalie Bianco, chez Sixième(s) « Mars 2020. La rencontre improbable entre ces trois femmes, voisines de palier. On y retrouve Céline, quadra deux fois divorcée et mère de famille débordée, Esther, ancienne institutrice de 86 ans et Manava, la petite vingtaine siliconée, bimbo de téléréalité. Trois femmes, trois générations différentes, qui ne se seraient très certainement pas rencontrées dans d’autres circonstances. Ce roman est à la fois drôle, touchant, émouvant et nous parle forcément, puisque nous avons tous vécu ce printemps si particulier… »

Ce sont les nuances qui vous intéressent ? Si je dois incarner un salopard, je vais aller chercher ce que je peux y mettre de secrets constituant une casserole probable. On est tous constitués de ça, de paradoxes.

« Les Fossoyeurs » Victor Castanet, Fayard « Cet ouvrage est une enquête édifiante et fouillée de Victor Castanet sur le système et la gestion des EHPAD au sein du groupe Orpéa. Un livre coup de poing qui dénonce les dérives de l’argent roi. Durant trois ans, l’auteur a mené des recherches, recueilli des témoignages de familles, de soignants, mais également d’encadrants et de dirigeants. Un livre fort sur la prise en soins de nos aînés et la recherche de profit à tout prix. Edifiant, terrifiant, glaçant… »

Et cet hymne prononcé à tout-va : s’affirmer, être une meilleure version de soi, vous en pensez quoi ? C’est ce que je déteste dans cette époque, ce leurre très américain… Leur rapport à la psychanalyse mélange Lacan, ma belle-sœur et le yoga… Ce truc de « toi, toi, toi, affirme-toi », c’est pas comme ça qu’on vit avec les autres. Être avec l’autre suppose des compromis, et ce n’est pas forcément une annulation de soi. C’est un effort, de l’attention. Je m’en suis rendu compte lors d’une crise d’angoisse énorme sur scène. Un trou insurmontable, grosse fatigue, palpitations. Je sors de scène, blanc comme un cul avec des idées convoquées autour du moi, moi, moi. Et puis, alors que le pompier me tendait du sucre et que ça ne servait à rien, j’ai pensé au public : deux bonnes femmes devant qui ont payé 75€ chacune, d’autres qui ont fait 25 bornes, un anniversaire, ça m’a décentré et fait remonter sur scène. L’empathie pour bien faire votre métier ? J’aime beaucoup cette phrase de Françoise Sagan, que j’adore, sur l’imagination, où elle dit que c’est pour elle la plus grande vertu. Dans son bégaiement habituel, elle explique : « Avec de l’imagination, je peux me dire : il avait une voix bizarre tout à l’heure, il lui est peut-être arrivé quelque chose, je vais lui téléphoner. » Ça, ça me rétame la gueule d’émotion. C’est d’une simplicité absolue mais nos métiers nécessitent au moins ça. Il est méchant, ben pourquoi ? C’est l’exercice qu’on doit faire sur scène : mettre de l’imagination, de la complexité, de l’asymétrie, de la couleur et de la nuance. C’est tout ce qu’on a à faire.

« Nowhere girl » de Magali Le Huche, Editions Dargaud « Un livre qui évoque la passion dévorante d’une petite fille pour un groupe de musique, les Beatles. L’auteure nous raconte un bout de son enfance, au milieu des années 80, dans la passion quasiment obsessionnelle des Beatles, au point de ne vivre que pour eux. Pour s’évader de son quotidien, marqué par la phobie scolaire, l’héroïne se construit une bulle autour du groupe mythique. Une BD originale, fraîche, colorée et pétillante ! » LIB R AIR E BOUQ’S 25, GRAND RUE À BOUX WILLER - BOUQS.FR LIBRAIRIE


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

CULTURE

PAR EMMA SCHNEIDER / PHOTOS GREGORY MASSAT

« Ne pas avoir le nez coincé dans son nombril » Implanté depuis 40 ans à Bouxwiller, le Théâtre du Marché aux Grains œuvre au pluralisme culturel à travers l’accueil d’artistes en résidence, des ateliers de pratiques artistiques pour les scolaires et les amateurs et des projets participatifs. Convaincu que les disciplines artistiques sont intrinsèquement porteuses de liens sociaux, Vidal Bini, chorégraphe et danseur, a repris les rênes de cet espace de création et de fabrication en 2016, se lançant dans une aventure qu’il qualifie d’humaine avant tout. Rencontre.

Qu’est-ce qui vous a motivé à reprendre la direction du Théâtre du Marché aux Grains en 2016 ? Le Théâtre a été fondé par le metteur en scène Pierre Diependaële, la comédienne Christiane Stroë et le chorégraphe Louis Ziegler. J’étais familier de cet endroit puisque j’étais danseur dans la compagnie de Louis et je venais en résidence avec ma compagnie, mais je n’étais pas du tout parti pour gérer un lieu. C’était une opportunité intéressante, d’autant plus que reprendre le théâtre me permettait d’implanter ma compagnie en Alsace et d’avoir un endroit pour travailler. On a commencé la transition à partir de 2013 afin que je me familiarise avec le fonctionnement du théâtre, le territoire, les élus, l’équipe et les partenaires. Puis, je me suis lancé dans une aventure inconnue.

dans les pièces que je crée et je fais surtout de la chorégraphie pour la compagnie.

Quel est votre parcours ? J’ai une formation de danseur classique puis contemporain. J’ai commencé à faire de la chorégraphie durant ma formation de danseur et j’ai fondé ma compagnie KiloHertZ en 2009. Aujourd’hui, je ne suis plus interprète pour d’autres, je danse éventuellement

Depuis 2016, le Théâtre du Marché aux Grains bénéficie de l’appellation d’Atelier de Fabrique Artistique, de quoi s’agit-il ? Il s’agit d’un dispositif mis en place par le ministère de la Culture en 2016, au moment où j’arrivais à la direction du théâtre. Aujourd’hui, un Atelier de Fabrique

KHZ - Morituri (créer est un combat) © Benoît de Carpentier

Votre compagnie KiloHertZ est aujourd’hui partenaire du théâtre. Je suis directeur artistique du théâtre et de la compagnie, il semblait évident que les deux trouvent à s’assembler. Le Théâtre du Marché aux Grains est un lieu de résidence et d’accueil d’équipes artistiques et KiloHertZ est une compagnie partenaire présente sur le long terme qui peut utiliser le lieu quand il est disponible. Les artistes qu’on accueille ne sont pas nécessairement de la région Grand Est, ils viennent donc sur des temps de présence resserrés. Le partenariat avec cette compagnie permet de retrouver la présence permanente d’une équipe artistique à l’intérieur du lieu.

Artistique est un lieu qui accueille des artistes et travaille en lien étroit avec le territoire dans lequel il s’inscrit. Pour nous, il était évident que cette appellation valait pour l’ensemble de nos activités, que ce soit les accueils en résidence, les ateliers amateurs et en milieux scolaires, les spectacles ou encore le fait qu’on essaye d’emmener des artistes dans d’autres zones du territoire, qu’on développe des projets avec certains acteurs médico-sociaux ou qu’on tente de créer des partenariats avec les commerçants. À travers des ateliers, des stammtisch et des projets participatifs, vous menez un travail avec les habitants, les amateurs et les scolaires. En quoi cette implication sur le territoire est-elle primordiale ? Il est compliqué de demander à un territoire d’être perméable à ce qu’on lui propose si on n’est pas perméables au territoire. Je ne peux pas arriver, moi, danseur formé en partie à l’Opéra de Paris, en partie au Conservatoire National Supérieur, ex-danseur du Ballet du Rhin et dire : « Tout ce que vous faites ici, le théâtre alsacien, la danse folklorique, tout le rapport à la culture régionale ce n’est pas de la culture, nous on


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va vous montrer, on va vous faire du théâtre contemporain et de la danse contemporaine ». Si on veut que la culture participe à la vie quotidienne des gens, il faut être capable d’aller à la rencontre de ceux qui ont des pratiques culturelles, qui ne sont peut-être pas du tout les miennes, mais qui n’en sont pas moins des pratiques culturelles. Comment établit-on les passerelles ? Parfois ça marche, d’autres fois non, parfois il y a de l’incompréhension, de la surprise. Le Théâtre du Marché aux Grains est une structure qui est accueillie par un territoire et à partir du moment où on est accueilli par un groupe de gens, on est aussi là pour être avec eux, à leur écoute. Ça ne veut pas dire qu’on fait pour leur plaire, mais simplement qu’on fait les choses dans le respect de ce qui existe au-delà du théâtre. Sinon, on se pose comme des colons et ça, ce n’est pas possible. Concrètement, quelles sont vos actions avec les habitants ? L’ensemble de la programmation est destiné aux habitants au sens large. Lors des stammtisch, une équipe artistique venue en résidence présente son travail en cours, raconte comment elle fonctionne... Mais au lieu de le faire sur scène de manière un peu guindée, on se met autour d’une table pour boire un coup, manger un morceau et discuter. On essaye de travailler ce type de formats pour que le lien soit le plus fluide possible. En ce qui concerne les ateliers scolaires, on se dit que dans dix ans, ils auront peut-être amené les gamins à savoir comment ils veulent s’exprimer, par quels moyens ils peuvent raconter ou faire exister ce qu’ils sont. Peut-être que ça les amènera également à aller voir des spectacles. On essaye de ne pas rester cloisonné à l’intérieur du théâtre, de proposer des choses hors les murs et à l’extérieur de la commune. On tend à être initiateurs de projets tout en travaillant avec les habitants pour qu’eux-mêmes soient forces de proposition. Au-delà de ça, il y a tout le travail qu’on fait avec les différents acteurs culturels comme le Musée du Pays de Hanau par exemple. Quel est l’intérêt pour votre structure de s’engager dans des résidences d’artistes ? Une des idées du projet global est de proposer un panel de réalités artistiques le plus large possible. En tant qu’artiste, je n’ai que ma démarche artistique et elle est étroite par rapport à la variété de choses qui se font. Si on veut pouvoir élargir nos propositions, il faut nécessairement faire venir des gens de différentes esthétiques, de différentes pratiques artistiques, pour que ce soit eux qui puissent les montrer. Il existe dans la région Grand Est pas mal de lieux de diffusion, mais peu d’entre eux font de la résidence. A l’origine, je suis un directeur de compagnie et je vois bien la difficulté d’avoir un espace pour travailler. Le Théâtre du Marché aux Grains répond à ce manque. Quelle est votre manière de concevoir une programmation ? Il y a trois aspects dans la programmation. Le premier est ce que je vais tirer de la rencontre avec les artistes ou avec leur travail. Le deuxième, ce sont les axes de programmation, c’est-à-dire essayer d’avoir à la fois de la musique, de la danse, du théâtre, et une proposition jeune public sur la saison. Et le troisième point, c’est la réalité logistique et financière. J’essaye de ne pas faire de hiérarchie entre ces trois éléments, mais de les envisager ensemble. On essaye également de

trouver un équilibre entre des propositions qui sont pointues, déroutantes, et des propositions qui sont plus facilement saisissables, afin que toute personne feuilletant la plaquette trouve au moins un spectacle à voir dans la saison. Le Théâtre du Marché aux Grains intègre également le Centre de Recherche pour l’Improvisation (CRI). L’improvisation manque d’espace et de ­v isibilité. Au Théâtre du Marché aux Grains, on prend le temps de développer ce projet avec par exemple Les Instantanées. Sans avoir jamais travaillé ensemble, trois artistes se retrouvent pendant deux jours avec pour but de présenter une performance au soir du troisième jour. On accueille également des résidences de gens qui travaillent sur des projets d’improvisation, parce que ce sont des projets assez difficiles à défendre dans les réseaux de productions classiques. Que ce soit en musique, en théâtre ou en danse, les vrais improvisateurs sont des artistes qui pratiquent énormément et parce qu’ils ont cette pratique-là, ils ont la ­capacité de s’engager devant le public dans quelque chose qui, même en étant très ludique, n’est jamais pris à la légère. Dans l’idée, on aimerait également pouvoir proposer ponctuellement des performances improvisées dans le territoire, dans des sites patrimoniaux ou naturels. Pouvez-vous nous en dire plus sur le spectacle Histoires chantées vertes et pas mûres en représentation du 12 au 14 mai ? C’est un spectacle jeune public du duo Anak-Anak, incarné par Jeanne Barbieri et Xavier Fassion. Une

espèce de cuisine musicale entre la voix, les objets et le corps qui aborde des thématiques contemporaines telles que l’écologie, le rapport à l’autre... On essaye de choisir des propositions jeune public qui s’adressent aux enfants de la manière la plus franche possible, sans être neuneu ou chercher des détours pour aborder certaines questions. Vous indiquez que vous n’aviez pas pour vocation de devenir directeur artistique d’un théâtre. Selon vous, quelles sont les qualités nécessaires pour remplir ce rôle ? Il n’y a pas de bon.nes ou mauvais.es directeur.trices de théâtre. La qualité principale est de ne pas avoir le nez coincé dans son nombril. Il faut être le plus ouvert possible et ce n’est pas toujours le plus confortable puisque plus on ouvre, plus on se fait secouer. C’est avant tout une aventure humaine. Je suis directeur mais tout seul, je ne fais rien. Le but du jeu est d’essayer de voir comment on fait humanité ensemble.

Les prochains rendez-vous — Voyage en terre d'enfance par l'atelier théâtre du collège du Batsberg à Bouxwiller : 06.05 + 07.05 / 20h30 — Histoires chantées vertes et pas mûres : ­chanson, poésie et humour : 14.05 / 17 h — MARGES #3 : Ungersheim, un village en ­transition – Ciné-documentaire : 03.06 / 20h30 — La Station Champbaudet par l'Atelier du Mercredi : 10.06 + 11.06 / 20h30 — Les Rencontres danse amateurs : 25.06 / 18h30 + 26.06 / 17h


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

CULTURE

PAR FABRICE VONÉ — PHOTOS DR

L’Humour des Notes sur son 31 pour ses 30 ans 30 bougies pour neuf jours de fêtes autour du week-end de l’Ascension, L’Humour des Notes revient sous une forme XXL avec près de 130 évènements entre cirque, musique, spectacles et théâtre de rue et concerts. Tour d’horizon de ce qui se profile pour les 40 000 festivaliers attendus à Haguenau.

Éric Wolff : « Une belle alchimie à cet endroit » Le directeur du festival se félicite de la longévité de L’Humour des Notes. L’Humour des Notes fête ses 30 ans cette année, qu’est-ce que cela représente pour vous ? Plein de choses : la continuité, la ténacité, l’envie de maintenir quelque chose malgré tout, de le poursuivre et de se réinventer. Cela ne fait que huit ans que j’ai repris ce festival. C’est du boulot mais c’est avant tout croire en des choses, défendre des spectacles et des artistes qu’on ne voit pas tout le temps. C’est plein de choses comme ça qui nécessitent aussi bien de prendre des risques et de ne pas se relâcher. Vous employez le terme de « se réinventer », justement comment fait-on ? Rien n’est jamais acquis. Au fil des années, on imagine les choses différemment mais se réinventer, c’est se dire qu’on regarde ce qu’il se passe à droite et à gauche, même si je n’ai pas forcément toutes les réponses. En tout cas, c’est rester humble, écouter et être à l’affût des nouveautés. Se demander comment on peut améliorer les choses, comment apporter encore plus de poésie, voire plus de sensible. Les deux dernières éditions de L’Humour des Notes ont été impactées par la pandémie sur leur format, avez-vous retenu de nouveaux axes pour cet événement ?

Ce qui a été surprenant, c’était de voir que les gens étaient au rendez-vous malgré tout ça. Pour le coup, on a repensé le lien avec les artistes et les spectateurs. On s’est demandé à quel endroit on pouvait continuer à faire du spectacle vivant alors qu’on nous disait que ce n’était pas forcément essentiel. En tenant compte de toutes les contraintes qu’on a presque oubliées, liées à la distanciation et aux masques, on s’est dit qu’il ne fallait pas baisser les bras, inventer des choses, ne pas se laisser abattre et c’est ce qu’on a fait. Ce qui a été très émouvant en fin de compte, c’était de voir que les gens en avaient besoin et quand on les a retrouvés, c’était juste magique. Cette année correspond à un anniversaire, imaginez-vous déjà la suite ? On se dit qu’on a envie que ça reparte pour trente ans. Comment expliquez-vous la longévité de ce festival ? On a un cadre de vie qui est super. On est dans une ville qui a tout d’une grande mais qui conserve le cachet d’une ville moyenne avec une vraie proximité et plein de très beaux endroits à découvrir. C’est très convivial et je pense que c’est un esprit auquel on tient beaucoup. Je crois aussi qu’on a une belle alchimie à cet endroit.

Quels seront les temps forts de cette 30e édition ? On démarre le 21 mai avec une grande parade comprenant tous les élèves de l’école de musique. Le même jour à 18h, on aura l’Animaniversaire qui est un spectacle complètement déjanté et qui colle super bien avec nos 30 ans. On a également la compagnie Les 26 000 couverts qui a déjà joué deux fois chez nous et un spectacle événement de la compagnie Transe Express avec Cristal Palace, un show XXL avec un lustre géant de 30 mètres d’envergure, des musiciens, des danseurs et des circassiens. On espère attirer énormément de monde à cette occasion. HUMOUR-DES-NOTES.COM


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Le choix de la rédaction

De gauche à droite et de haut en bas : – Le Village des Enfants – Ze end (Zic Zazou) – Cristal Palace (Transe Express) – The Flouk’s au QG

Le Village des Enfants Situé au Square Vieille Île, le Village des Enfants ne passera pas inaperçu avec ses chapiteaux qui abriteront des spectacles pour toute la famille, mais aussi des ateliers et animations proposés en partenariat avec l’Ecole municipale de Musique et Danse, les MuséesArchives et la Médiathèque de Haguenau.

Le QG À proximité du Théâtre, le QG est un espace convivial qui offrira la possibilité de se détendre aux sons des morceaux des artistes et groupes locaux et émergents, soutenus par le Centre de Ressources des Musiques Actuelles Bas-Rhin Nord (CRMA). Avec Rachid Bowie, Lord Cumbia, The Evil Teds, DNZ Beats…

Ze End Après quarante ans de carrière, les neuf musiciens de Zic Zazou ouvrent leurs coffres à jouer et leurs tiroirs secrets qui débordent de musiques, d’images, d’humour, d’instruments bricolés, et d’objets sonores pour une ultime création. Ze End fait partie des six spectacles d’exception à voir au Théâtre de Haguenau.

Hors les murs L’Humour des Notes ne se cantonne pas uniquement à Haguenau puisqu’il partira en vadrouille dans les communes alentours ainsi que dans la Forêt ­d’Exception de la ville. Spectacles, ateliers pour enfants et animations prendront possession de l’aire du Gros Chêne.

24.05 / 20H30 AU THÉÂTRE DE HAGUENAU (6 À 22€)

26.05 / 10H À 16H AIRE DU GROS CHÊNE (GRATUIT)

Cristal Palace Pour clore les festivités, la Compagnie Transe Express présentera Cristal Palace. Elle invitera le public sous les lumières d’un lustre majestueux de 13 mètres de diamètre et à plus de 30 mètres de hauteur duquel musiciens et circassiens proposeront un instant unique et enchanteur. Un bal de clôture au clair de lune sous forme de flashmob géant pour une soirée magique.

Véro 1re, reine d’Angleterre Créé en 2018 par la compagnie dijonnaise Les 26 000 couverts d’après un livre de Gabor Rassov, Véro 1re, reine d’Angleterre s’inscrit dans la veine du théâtre forain. Une comédie complètement délirante qui promet, d’après le dossier de presse « des larmes, du sang, de la magie, des massacres et des merveilles ». Le tout en plein air !

27.05 / 21H30 PARKING DE LA VIEILLE ÎLE (GRATUIT)

24.05 + 25.05 / 21H AU FORUM (GRATUIT)


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

Arlequin – F. C. Wentzel

PATRIMOINE

PAR FABRICE VONÉ — PHOTO & REPRODUCTIONS TANGUY CLORY


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Arrêt sur images Il y a 150 ans, Wissembourg était l’un des fleurons de l’imagerie populaire. Un patrimoine lithographique à redécouvrir par le biais de l’imposante collection d’Anmarie Bendel en attendant que le projet de musée consacré à l’œuvre de Jean-Frédéric Wentzel voit le jour.

C’est de ce jeu de tir, appellé aussi passe-boules, que provient ­l’expression « tête de Turc ». L’image doit être collée sur une plaque de bois découpée selon son contour et fixée sur une caisse. Il s’agit de lancer une balle dans la bouche ouverte du personnage. Renvoyée par le fond de la caisse, elle ressort par l’une ou l’autre des ouvertures.

Anmarie Bendel dispose d’une collection de près de 500 000 lithographies provenant de l’atelier d’imagerie fondé par Jean-Frédéric Wentzel en 1837 à Wissembourg.

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ne collection, cela peut rapidement s’avérer encombrant. À Wissembourg, Anmarie Bendel en sait quelque chose. Un bâtiment de 300 mètres carrés abrite sa collection de près de 500 000 lithographies de Jean-Frédéric Wentzel et de ceux qui ont perpétué son savoir-faire. Un fonds convoité depuis quelques années déjà par la municipalité pour un projet de musée en hommage à cet illustre imprimeur qui fit la renommée de la ville sous le Second Empire. Au point d’en faire l’un des principaux centres lithographiques et imagiers de France avec une production annuelle estimée à deux millions d’images entre 1860 et 1870. De quoi concurrencer la célèbre maison d’édition d’imagerie Pellerin à Épinal. Jusqu’à l’annexion de l’Alsace-Moselle à l’Empire allemand en 1871 où l’imprimerie se détourne progressivement du

marché français. Les aléas de l’Histoire se conjuguent avec ceux de cette entreprise prospère qui change une première fois de nom en 1880 (F.C. Wentzel – C. Burckardt Nachfolger) avant d’être rachetée par l’imprimeur wissembourgeois, René Ackermann en 1906. La production variée d’images religieuses, militaires, d’estampes, de livres d’images, de personnages, de jeux de société et de construction à découper commence à s’estomper avec l’apparition de la photographie. Jusqu’à cesser en 1930. Des sujets à découper En 1955, Charles Muller, le papa d’Anmarie Bendel, rachète l’imprimerie. À l’intérieur, il découvre du matériel typographique ancien, des pierres lithographiques et une quantité astronomique d’images produites 100 ans plus tôt par Wentzel et sa cohorte de dessinateurs. « Tout était en vrac. Il a d’abord mis cela de côté puis son passe-temps fut de ranger et trier


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PATRIMOINE

Les images à découper avaient valeur de jouet pour les jeunes générations.

« Cette collection, c’est un vrai patrimoine alsacien » Anmarie Bendel

les lithographies », raconte sa fille qui l’aidera ensuite dans cette tâche considérable. D’autant que cette ancienne pensionnaire d’une école d’arts graphiques à Bâle n’est pas insensible à la qualité du dessin qui se dégage de ces images autrefois vendues pour quelques centimes par des colporteurs. Une période qui ne laisse pas non plus de marbre Alain Berizzi, collectionneur strasbourgeois, dont la passion pour l’iconographie trouve sa source dans les figurines militaires. D’abord peintes à la main puis au travers de soldats à découper, émanant de planches lithographiées que Wentzel et d’autres produisaient en masse. « Cette imagerie a beaucoup touché des générations d’enfants. Avec ces planches à découper

de soldats ou de poupées, l’image avait aussi valeur de jouet », raconte-t-il. Lui s’intéresse à l’évolution du dessin et du graphisme ainsi qu’à « la représentation d’une époque qui inclut une espèce de distanciation avec la réalité d’alors, ce qui n’est pas le cas de la photographie. L’illustration avait tendance à enjoliver certains points de vue. » Suffisamment pour enrober l’expression « image d’Épinal » d’une connotation aujourd’hui péjorative relevant du cliché. En-dehors de cette considération lexicale, l’œuvre de Jean-Frédéric Wentzel semble avoir retrouvé une certaine noblesse depuis le début des années 2000. Sa production figure allègrement sur les sites de vente en ligne avec des pièces oscillant entre une dizaine et plusieurs centaines d’euros selon les sujets abordés. En 1999, le Badisches Landesmuseum de Karlsruhe avait consacré une première rétrospective à l’imagerie populaire de Wissembourg avec l’exposition Saints, souverains, pantins avant que le Musée Alsacien de Strasbourg célèbre à son tour Des Mondes de papier en 2011. « Cette collection, c’est un vrai patrimoine alsacien », loue Anmarie Bendel. Un patrimoine qui ne demande plus qu’à être mis en valeur au cœur de ce territoire d’Alsace du Nord.


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De gauche à droite : – Pierrot, René ­Ackermann – Chromolithographie entre 1906 et 1918 – Cible Femme à l’ombrelle, René ­Ackermann – Chromolithographie entre 1906 et 1918 – Polichinelle, René ­Ackermann – Chromolithographie entre 1906 et 1918

Dénouement espéré en juin pour le projet du musée Wentzel C’est l’un des projets phares de la nouvelle municipalité. Wissembourg ne désespère pas d’acquérir une bonne partie de la collection Wentzel, au travers de 100 000 lithographies notamment, afin de lui consacrer un musée dans l’ancienne sous-préfecture. Un projet de longue date, souhaité en son temps par Charles Muller qui fut le premier à exhumer ce patrimoine en rachetant l’imprimerie en 1955, mais qui s’éternise en raison de désaccords entre ses trois héritiers. « On leur a fixé un ultimatum pour le mois de juin, indique Jean-Louis Pfeffer, premier adjoint au maire. On l’a budgétisé pour cette année, on espère tous que ce projet aboutisse. » Le montant de l’acquisition s’élève à 225 000 euros, financée en grande partie par des subventions de l’État, de la région Grand Est et de la collectivité européenne d’Alsace.

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« Notre objectif est de faire connaître la ville et de la faire rayonner au-delà du plan local, poursuit l’élu. On considère que cette collection à une valeur équivalente ou peut-être supérieure à l’imagerie d’Epinal. » S’il voit le jour, ce projet trouverait également toute sa place dans le cadre du réseau Micro-Folie que Wissembourg a intégré en novembre dernier, et qui s’apparente à un musée numérique permettant d’accéder aux chefs-d’œuvre du monde entier.


14 mai 2022


PHOTO ALEXIS DELON

Escapades La serre des Jardins de la Ferme Bleue à Uttenhoffen

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La visite de deux jardins remarquables mêlant œuvres paysagistes, performances artistiques et voyages gustatifs, un retour aux sources dans l’unique ferme-auberge d’Alsace du Nord ou un séjour avec vue sur les crêtes vosgiennes, des occasions de sorties pas si lointaines…


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

ESCAPADES

PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

Au four et au moulin Dans un écrin de nature niché au cœur d’une forêt de conifères, une imposante bâtisse du xviiie siècle accueille la Ferme Auberge du Moulin des 7 Fontaines. Parenthèse hors du temps dans ce lieu chargé d’histoire, où Philippe Finck et Fabienne Eckart proposent une cuisine traditionnelle et gourmande issue des produits de la ferme.

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u sein de cet ancien moulin construit en 1772 par un serviteur du baron de Fleckenstein, le charme de l’authenticité perdure. L’esprit est à la simplicité et à la convivialité, à la bonne franquette comme on dit. En semaine, ouvriers et clients habitués se retrouvent autour de menus du jour copieux et savoureux servis dans de grands plats à partager. À la carte, faux-­ filet, escalope de veau aux girolles, quiche lorraine et assiette de jambon fumé sont issus de l’élevage de la ferme. Philippe Finck explique : « Pour bénéficier de l’appellation de ferme-auberge, le lieu de restauration doit être situé sur l’exploitation agricole et servir plus de 50 % de produits de la ferme. C’est aussi pour cela qu’elles tendent à disparaître. Ici, nous produisons de la viande charolaise, nous élevons aussi des porcs, des lapins et nous cultivons des pommes de terre, des fruits et des légumes. » Pour étoffer le menu, certains produits du terroir sont également achetés en circuit court chez les éleveurs du coin. Ainsi, le foie gras, la terrine et le confit de canard proviennent du Domaine de la Schleif, le filet de truite de la pisciculture Aux Sources du Heimbach et le fromage de chèvre de la Ferme du Steinbach. Un délice ! Gage de qualité, les choucroutes, bäckeoffe, pot-au-feu ou fleischknepfle ne sont préparés que sur commande, dans les règles de l’art. Et pour clore cette épopée gourmande, tartes aux fruits de saison et coupes de glace variées apportent une touche finale sucrée. Dès l’arrivée des beaux jours, les trois chaleureuses salles de l’auberge sont désertées au profit de l’immense terrasse qui avec ses longues tablées prend l’allure d’une fête de village. Les tartes flambées du samedi soir et les cochonnailles organisées une fois par mois de novembre à mars ajoutent à l’ambiance familiale de cette ferme-auberge atypique ouverte tout au long de l’année. Une histoire de transmission « Le moulin à grains a fonctionné jusqu'en 1924 lorsque les sources ont été déclarées d'utilité publique et que les eaux des Sept Fontaines ont servi à alimenter en eau potable les villages des alentours indique Philippe. Ma famille a transformé le moulin en auberge et l’a mise en location. Elle a été ouverte en 1928, au moment où des milliers d’ouvriers construisaient la ligne Maginot. Il fallait des restaurants pour les nourrir. Le site du Hochwald est à peine à 200 mètres à vol d’oiseau, à l’époque il devait y avoir onze restaurants sur la commune. Le restaurant a été mis en location jusqu’en 1978. Lorsque la ferme est devenue trop petite pour vivre, mes parents ont décidé de reprendre l’auberge pour en créer une ferme-auberge. Ils l’ont tenue jusqu’en 2008 et j’ai pris la relève. »


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MAGASIN BIO INDÉPENDANT

Une équipe sincère et engagée, un cadre convivial et chaleureux, pour des courses 100% éco-responsables.

Des chambres d’hôtes dans « La Oelmühle » Si le moulin à grains a toujours appartenu à la famille Finck, ce n’est qu’en 1991 que le moulin à huile en contrebas est racheté pour y aménager des chambres d’hôtes et une salle de séminaire. « Mon père et moi possédons respectivement cinq chambres d’hôtes pouvant accueillir de deux à cinq personnes. Nous hébergeons à partir de la nuitée et proposons la demi-pension à l’auberge ». Restauré avec goût, le moulin conserve son héritage historique et offre aux passionnés de vieilles pierres un véritable havre de paix. Allongé sur les pavés, un chat se prélasse au soleil et seul le son de la rivière vient troubler le silence apaisant. Entouré d’un vaste domaine bordé par la forêt, le site est exceptionnel et fait le bonheur des enfants qui s’empressent d’aller caresser les veaux de la ferme. Cette aventure familiale, Philippe compte bien la faire perdurer et même évoluer, puisqu’il a pour projet avec sa fille aînée de construire sur ses parcelles de forêt des cabanes dans les arbres, version écolo et tout confort. FERME AUBERGE DU MOULIN DES 7 FONTAINES 1, RUE MOULIN DES SEPT FONTAINES À DRACHENBRONN-BIRLENBACH 03 88 94 50 90 7FONTAINES.FR

Assortiment de produits consignés Bio

Locaux

11 rue de l'Artisanat 67350 NIEDERMODERN Anciennement GRAD

Le Lundi : 14h à 19h Du Mardi au Vendredi : 9h à 19h Le Samedi : 9h à 18h 09 75 29 51 16

Zéro déchet

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

Bienvenue au sommet

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ués par l’envie commune de créer des lieux de vie et de partage, Pauline et Nicolas Mennrath concrétisent leur projet en 2015 avec l’achat de terrains sur les hauteurs de Muhlbach-sur-Munster et la construction d’un premier chalet nommé Les Chaumes de Léonie. « Durant toute son enfance, mon mari passait ses vacances avec ses grands-parents dans un petit chalet familial de la vallée de Munster, explique Pauline. Il m’a fait découvrir cette vallée et on a su que c’était là qu’on voulait construire notre projet. Habitant le Kochersberg, nous nous demandions combien de personnes ne connaissaient pas ce lieu féérique qui – à seulement une heure et demie de Strasbourg – permet un tel sentiment d’évasion, un tel dépaysement. » Des biens d’exception Soucieux de créer des chalets qui se distinguent, Pauline et Nicolas ont misé sur l’utilisation de matériaux écoresponsables, le savoir-faire d’artisans locaux ainsi que l’installation d’équipements de haut standing. Labellisés résidences de tourisme 5 étoiles, Les Chaumes de Léonie, La Cabane de Tim et La Datcha de Liza accueillent respectivement dix, quatorze et douze personnes dans des surfaces allant de 160 à 200 m2. Si leur aménagement diffère, chaque chalet a pour point commun ses vastes espaces ouverts combinant l’aspect chaleureux du mélèze brut à une décoration sobre et résolument contemporaine.

PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

ESCAPADES

Situés à 780 m d’altitude, au versant d’une montagne ensoleillée, les Chalets Perchés offrent une vue panoramique sur la vallée de Munster et les crêtes vosgiennes. Charme et authenticité.

Plusieurs chambres disposent de salles de bains attenantes avec baignoire ou douche à l’italienne tandis que des « dortoirs montagnards » ont été conçus pour les enfants. Côté pièce à vivre, la cuisine s’ouvre sur un salon où cheminée et canapés douillets invitent aux moments conviviaux. Et pour les beaux jours, une terrasse panoramique orientée plein sud avec vue sur les chaumes vosgiennes. Déconnexion… Instants partagés De la cible de f léchettes aux jeux de société, du babyfoot à l’aire de jeux extérieure avec toboggan et balançoire, aux Chalets Perchés tout a été mis en place pour un séjour où l’on se retrouve en famille ou entre amis autour d’activités divertissantes. La Cabane de Tim possède même son propre terrain de pétanque. Et pour les amateurs de spa, on a le choix (ou pas) entre sauna (Klafs !) et jacuzzi. « Nous voulions quelque chose de familial, de confortable, que chacun se sente ici comme chez lui, quel que soit son âge », explique Pauline. Tandis que loueurs de vélo et guides de rando conviennent parfaitement aux sportifs enthousiastes, l’atelier culinaire et les prestations de massage apportent la touche finale à un week-end dédié à la gourmandise et au bien-être. LES CHALETS PERCHÉS LIEU-DIT ALTMATT À MUHLBACH-SUR-MUNSTER LESCHALETSPERCHES.FR


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A voir, à faire aux environs … Promenade à dos d’âne Située à Metzeral, au cœur du parc naturel régional des Ballons des Vosges, la Ferme du ­Pfeifferberg accueille poules, oies, lapins, chèvres et de nombreux locataires à poils et à plumes dans un environnement naturel préservé. L’occasion de venir à la rencontre des animaux de la ferme, mais aussi de se promener à dos d’âne pour une excursion d’un ou plusieurs jours en pleine nature. Ils connaissent par cœur les chemins du secteur… —L a Ferme du Pfeifferberg à Metzeral pfeifferberg.free.fr

La Ferme aux Rennes Au cœur du massif du Tanet, située à 1 096 m ­d’altitude, la Ferme aux Rennes accueille 30 à 40 cervidés évoluant en toute liberté sur six hectares de terrain. Passionnés par les pays nordiques et les aventures enneigées, les propriétaires se sont lancés dans cet élevage en septembre 2005. Une grande première dans le massif des Vosges, dont la visite débute par le visionnage d’un film sur l’histoire de la ferme, puis se prolonge par une balade le long d’un parcours pédagogique en forêt. Petits et grands peuvent voir évoluer les rennes en pleine nature et leur donner le goûter lichen à 16h ! Au bout du chemin, une cabane-­ musée entièrement consacrée à la culture des Samis, les éleveurs de rennes lapons, expose une collection ayant appartenu au célèbre ethnologue Alan Borvo. Les estomacs creusés par le grand air trouvent réconfort dans la très belle Auberge du Schantzwasen. Déjeuners marcaires et une vue à couper le souffle ! —L ieu-dit Schanzwasen Massif du Tanet à Stosswihr lafermeauxrennes.com/fr

Rêve de Nord - Chiens de traîneau Nul besoin d’aller en Laponie pour faire de longues balades en traîneau à chiens. Au cœur de la vallée de Munster, Fabien et Marina deux mushers passionnés partagent leur amour des chiens à travers des excursions en traîneaux, en kart ou en cani-rando selon la saison. Une e ­ xpérience exceptionnelle dans un cadre somptueux, qui débute par la présentation d’une meute toujours en quête de caresses accompagnée d’explications à propos de l’attelage. S’ensuit une balade d’une vingtaine de kilomètres durant laquelle les chiens prennent de la vitesse pour le plein de sensations.

LE GAVEUR DU KOCHERSBERG F E R M E NON N EN M AC H E R Eleveur & Gaveur - Foie Gras d’Alsace Spécialités de Canard - Fabrication Maison Vente à la ferme - Asperges d’Alsace

LES ASPERGES DE WOELLENHEIM Nos asperges, réputées dans la région, sont cultivées, cueillies, transformées directement chez nous, à la ferme.

Vente à la ferme Du lundi au samedi de 8h30 à 12h et de 13h à 19h sauf lundi 18h30 et samedi 17h

—L ieu-dit Le Stritteren à Sondernach revedenord.fr

Le lac des Truites Le lac des Truites appelé aussi lac du Forlet à 1061 m d’altitude est le plus élevé des lacs du massif des Vosges. Sa superficie de 2,8 ha occupe un ancien cirque glaciaire aux parois vertigineuses dominé majestueusement par Le Tanet (1292 m) et le Gazon de Faîte (1306 m). On y fait une pause pique-nique ou on y déguste un repas marcaire typique sur la terrasse de la ferme auberge attenante. —L ac des Truites à Soultzeren

14 route de Hochfelden à Woellenheim 03 88 69 90 77 gaveur-kochersberg.fr


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

ESCAPADES

PAR CHANTAL RAIGA — PHOTOS ALEXIS DELON

Le jardin comme œuvre commune Un lieu unique et coloré se niche à Uttenhoffen au cœur du Pays de Niederbronn-les-Bains. Bienvenue aux Jardins de la Ferme Bleue où Jean-Louis Cura et Alain Soulier cultivent un art de vivre riche en rencontres et en découvertes.

U

n coup de sonnette au 21 de la rue Principale à Uttenhoffen et le portail s’ouvre sur deux sourires, ceux de Jean-Louis Cura et d’Alain Soulier, propriétaires des lieux. Le café est déjà prêt à être servi dans un ravissant service, aux tons bleus, bien sûr. « C’est une récup’, comme tout ici ». Récup’ ? Oui mais d’un goût très sûr et toujours bercé d’une histoire que les deux amis se plaisent à raconter. Près de là, une impressionnante glycine déploie ses tiges. « C’est une glycine japonaise qui s’enroule dans le sens des aiguilles d’une montre, contrairement aux glycines chinoises qui vont dans l’autre sens. Les grappes de fleurs peuvent atteindre un mètre de long », explique Jean-Louis. Ici, tout est sous contrôle, on ne plaisante pas avec la nature. Pour preuve, le précieux label Jardin Remarquable, décerné 14 fois seulement en Alsace, leur a été remis en 2005. Jean-Louis Cura a installé son atelier ici et exerce son métier de créateur de jardins et de paysages, aussi bien auprès de particuliers qu’à l’occasion d’évènements éphémères. La présentation de sa Mosaïque aquatique au Festival de Chaumont-sur-Loire en 2001 a contribué à sa notoriété. On se souvient d’Alain Soulier dans son joli magasin d’abat-jour sur le quai des Bateliers à Strasbourg. Aujourd’hui c’est à la Ferme Bleue qu’il exerce son art et réalise sur mesure ses abat-jour haute-couture. Il en est aujourd’hui le dernier fabricant-créateur et partage son savoir-faire avec les visiteurs dans la tour bleue située à l’entrée de la ferme, surmontée d’une jolie marquise et rafraîchie d’un bassin aux nénuphars. Lorsque ce dernier achète la propriété en 1981, elle est presqu’à l’état de ruine. Les 1 700 m2 avec maison, dépendances et jardin deviennent son terrain de jeu. Jean-Louis Cura le rejoint en 1986 et s’attelle lui aussi à la remise en état. Tous deux se lancent l’ambitieux défi d’en faire un lieu d’art et de rencontres. « Nous avons tout restauré, ne gardant que les parties anciennes de ces bâtiments qui ont vu la guerre de Trente ans et subi plusieurs bombardements en 1870. Porte du xviie, moulures du xviiie, colombages… Nous avons accompli un travail énorme avant de repeindre avec le fameux Bleu de Hanau. Ce bleu est la couleur traditionnelle des maisons protestantes du Nord de l’Alsace qui se démarquaient ainsi des catholiques. Il s’explique par la mine de cobalt exploitée à Bouxwiller et à la petite entreprise de bleu à linge qui y était installée. »

Quand l’art s’acoquine avec la nature « Notre jardin est un jardin contemporain à la française, un jardin dit régulier, à savoir qu’il suit les règles. Tout est dans la taille », raconte Jean-Louis. Une œuvre commune faite d’une suite de jardins à la fois bien distincts et intriqués, qui s’articulent autour des bâtiments. La visite débute par le jardin de cristal : débris de cristal Lalique à l’ombre d’un chêne, colombes de verre de Meisenthal, œuvre métallique du sculpteur Jacques Lortet, signature d’Edgar Mahler sur la fenêtre en trompe-l’oeil comme sur une partie de la grande façade gravée en doré de la maison principale… À côté, une jolie serre abrite les espèces fragiles durant l’hiver : figuier, orangers, jasmin… Plus loin, le jardin italien, où le jaune des forsythias côtoie celui des fleurs de topinambours, ouvre l’accès au jardin d’Orphée, structuré en carrés et joyeusement habité de fameux personnages de buis : dame de pique, valet de cœur, d’Artagnan et ses trois mousquetaires… Autour d’une fraîche tonnelle, s’organisent de saison en saison des compétitions de couleurs entre campanules, pivoines arbustives, cerisiers en grappe à six troncs, le sumac aux fleurs orange et la haie en hêtre aux feuilles pourpres. La composition est stricte mais les arbres se touchent, et le paysage que l’on devine à travers les ifs participe au charme du site. Jean-Louis Cura et Alain Soulier évoquent souvent les deux voyages au Japon qui leur ont permis d’admirer les cerisiers en fleurs ou les arbres taillés en nuages et de se plonger dans l’art des jardins.

avec un plat unique imaginé en fonction du thème musical. « L’endroit se prête merveilleusement à la convivialité, aux belles rencontres autour d’une pratique artistique. » Cette année, six dîners-concerts sont au programme, mêlant flûte-traversière, musiques et chants de la mer, duo contrebasse et guitare, inspiration japonaise avec la mythologie des yōkai, ténor et soprano pour un récital d’opéra, accordéon endiablé… Entre les soirées musicales, les expositions s’enchaînent et les artistes se succèdent dans une brillante diversité. Peinture, aquarelle, dessin, photo, sculpture… aux Jardins de la Ferme Bleue, on en voit de toutes les couleurs. « Nous mettons un soin infini à la mise en scène des œuvres dans les espaces à disposition des artistes et nous avons un plaisir immense à les accueillir, les soutenir et tisser avec eux des liens durables. Beaucoup sont devenus des amis. » Enfin, pour rêver en bleu ou prolonger une belle soirée « Impromptus », la charmante chambre d’hôtes de la Ferme Bleue au deuxième étage de la maison à colombage a tout d’un conte de fée. Elle peut accueillir deux à quatre personnes, avec un ravissant salon sur le palier, une salle de bain indépendante, et un petit déjeuner servi, selon la météo, au jardin ou dans le salon des propriétaires.

Pour le partage et les rencontres Après avoir fait le tour du jardin, c’est dans le salon de thé et le préau de la salle à manger d’été que les visiteurs succombent aux douceurs que Jean-Louis et Alain confectionnent avec savoir-faire. C’est aussi là que se déroulent les fameux brunchs du dimanche qui débutent cette année le 1er mai autour d’un buffet sucré/salé et de l’incontournable spécialité maison : le kouglof à l’écorce d’orange confite. À l’amorce de la période de Noël, les brunchs de l’Avent à la chaleur du kachelhoffe sont également très prisés. Le lieu se distingue aussi avec les Impromptus, des événements musicaux suivis par un public fidèle : une cinquantaine de spectateurs venus se détendre au jardin avant d’assister au concert se retrouvent ensuite pour le dîner en compagnie des artistes. Là aussi, Jean-Louis et Alain font preuve de créativité

Les prochains rendez-vous — Brunchs les dimanches sur réservation à partir du 01.05 / 11h à 14h — Les Impromptus, diners-concerts à partir du 20.05 --> 12.08 — Expositions d’art mai --> sept.

LES JARDINS DE LA FERME BLEUE 21, RUE PRINCIPALE À UTTENHOFFEN JARDINSDELAFERMEBLEUE.COM


AVRIL 2022

Journées mondiales de l’art topiaire Du 12 au 15 mai a lieu la première édition des Journées mondiales de l’art topiaire. Ces techniques de sculpture végétale, qui consistent à tailler les arbres ou arbustes pour leur donner une forme géométrique, étaient déjà très perfectionnées dans l’Antiquité. Elles se sont transmises à travers les siècles dans l’art des jardins d’Europe, mais aussi de tradition arabe ou persane, chinoise ou japonaise. Levens Hall, au Royaume-Uni, est le plus ancien jardin de topiaires au monde et à l’initiative de cet évènement. Parmi les 150 jardins participants, les Jardins de la Ferme Bleue proposent une exposition de l’illustrateur Baptiste Cura. Son parcours de dessins raconte les aventures et démêlés des topiaires de la Ferme Bleue, devenant les véritables personnages d’un conte. Cette exposition, qui bénéficie du soutien de l’association Bleu de Hanau, se prolonge jusqu’en juin.

Jardin et Santé : une nature généreuse Depuis début 2022, les Jardins de la Ferme Bleue sont les premiers adhérents en Alsace de l’association Jardin et Santé : la recette des entrées aux Rendez-Vous aux Jardins est reversée à cet organisme qui finance des initiatives de jardins à visée thérapeutique dans les hôpitaux et cliniques pour améliorer les conditions de séjour des patients.

Alain Soulier et Jean-Louis Cura

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR CORINNE MAIX — PHOTOS CHRISTOPH DE BARRY

ESCAPADES

Art(s) de vivre Michèle Schneider est une collectionneuse dans l’âme. La décoration bric-à-brac de son ancienne menuiserie, reconvertie en table et maison d’hôte, est là pour en témoigner et pour le plaisir des yeux. Michèle collectionne aussi les vies, inspirées par ses passions. Peinture, danse, jardinage, cuisine japonaise, carnets de voyages… quand elle se lance, c’est à corps perdu et avec un talent inné. Bienvenue à L’Escalier.

Un jardin comme une œuvre d’art L’ancienne menuiserie étonne un peu dans ce quartier résidentiel de Brumath… Michèle a investi le lieu en 1973, en se mariant avec Francis, fils d’artisans locaux. Elle n’a pas choisi l’endroit, mais en près d’un demi-siècle, elle l’a dessiné à son image : bohème, artistique et vivant. D’abord institutrice, puis directrice d’école, elle cultive sa passion pour la peinture sur son temps libre. Elle danse aussi beaucoup, jusqu’à convertir le premier étage de la menuiserie en salon de danse contemporaine. Et elle jardine, dans une petite parcelle qui jouxte la maison, un potager utilitaire, pour se nourrir. « Je me suis appropriée ma terre en la

défrichant » s’amuse-t-elle. En potassant des livres, elle découvre la biodynamie et colonise les parcelles voisines, plantées de vergers délaissés, pour étendre ses cultures. « Quand mon travail artistique a pris de l’ampleur, j’étais déchirée entre mon jardin et mon atelier de peintre. C’est tyrannique un jardin ! J’ai failli l’abandonner, mais comment imaginer un printemps sans guetter la première levée de ciboulette ou la percée des jonquilles ? » Incapable de choisir entre ses deux passions, elle décide d’amener l’art dans son jardin, et d’en faire une véritable œuvre. Elle l’ouvre pour la première fois au public en 1998, en organisant un bel événement dans seize jardins brumathois. Photo : DR

« Les artistes avaient créé des œuvres spécifiques à chaque lieu ; les jardiniers les présentaient avec leurs mots. » Le succès est au rendez-vous, dessinant les prémisses du Mois des Jardins, organisé ensuite avec la DRAC, et le label Jardin remarquable obtenu dix ans plus tard pour ces 2 900 m2 artistiquement aménagés. La visite du lieu est un petit voyage entre Méditerranée, sousbois, forêt de bambous et jardin zen, tandis que les carrés du potager fournissent les légumes et les petits fruits que Michèle cuisine pour ses hôtes, amoureux de saveurs japonisantes.


AVRIL 2022

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« Depuis très longtemps les carnets accompagnent mon travail comme outil de recherche, répertoires d’idées, de formes ou de recettes. Dans cet espace de liberté, pas d’autocensure. »

Le vrai goût du Japon « Au décès de Francis en 2005 et la fermeture de la menuiserie, ma vie a basculé et j’ai mis du temps à me relever. Je ne savais pas trop quoi faire de tout ça ! » Michèle avait déjà créé son activité de table d’hôte, à laquelle, elle allait donner une nouvelle direction. « J’avais toujours rêvé d’un restaurant avec mes sœurs, mais sans envie de tomber dans ses contraintes. La table d’hôte était la bonne formule, avec des petits groupes constitués de huit à douze personnes. » Quand la demande dépasse cette capacité, elle préfère louer les lieux et proposer un service de cuisinière à demeure. Curieuse de tout, Michèle découvre la cuisine des monastères zen japonais et délaisse les plats traditionnels appris de sa maman. « J’avais envie de bio, de végétal, d’autres cuissons… j’ai appris un nouvel équilibre alimentaire. Mais ce n’est qu’en mettant les pieds au Japon, dix ans plus tard, que j’ai découvert l’étendue de ses saveurs et de ses recettes. » Il faut feuilleter ses carnets de voyage et de cuisine, véritables œuvres d’art illustrées à l’aquarelle, pour comprendre l’assiduité de l’élève, qui va tout documenter et tout tester dès son retour en Alsace. Aujourd’hui, sa table d’hôte est connue pour son repas gastronomique japonais en neuf services. Le Kaiseki est servi au comptoir pour seulement six convives qui partagent ses secrets de cuisine. Chaque assiette est un petit tableau, une association de textures, et chaque bouchée est pimpée par l’une des cinq saveurs. Elle a poussé le détail jusqu’à dessiner certaines de ses assiettes en céramique « parce qu’au Japon, on mange d’abord avec les yeux ! »

Pour les groupes de 8 à 12 personnes, elle propose un menu Izakaya, une cuisine de rue servie dans les bars japonais, et ici, autour de sa généreuse table d’hôtes. « Mes clients me disent qu’ils y trouvent le véritable goût du Japon. Chaque repas est un voyage. J’aime expliquer les fondements de cette cuisine, ses principes, tout en cuisinant des produits bios, de saison et le plus possible locaux ou du jardin. » Les dimanches sont dédiés aux brunchs, dressés en buffet dans la salle à manger, que l’on peut aussi savourer en terrasse aux beaux jours. Le temps d’un thé ou d’un week-end En matière de cuisine, de décoration, de peinture ou de jardin, Michèle suit les élans qui l’inspirent. L’atmosphère de sa maison d’hôte est unique, réchauffée par un gros poêle, un chat câlin et habitée par ses collections de théières, de boites de sardines, de pots de grès… Elle a chiné dans son grenier d’anciens gabarits de menuiserie et les décors d’un spectacle, suspendus en rouleaux, en mémoire d’une de ses vies passées. L’atelier voisin, transformé en orangerie pour l’hiver, abrite aussi une boutique confidentielle de bols en céramique, sélectionnés par coups de cœur. « Toutes mes vies s’imbriquent dans cet espace et lui donnent une charge. Chacun y prend ce qu’il veut, c’est un endroit calme où se ressourcer, se déposer. » Pour le plaisir du partage, Michèle propose aussi des initiations au thé, à ses objets et à ses rituels. Thé oolong semi-oxydé, galette de thé compressé fermenté, thé vert matcha, thé marocain… se préparent sous nos yeux, dans les

règles de l’art. Dans le bâtiment voisin, elle a aménagé sa galerie d’art, ouverte aux artistes qu’elle aime. C’est ici que les Brumathois viennent chercher chaque semaine leurs commandes d’une AMAP de produits locaux. Pour les curieux de passage, à la recherche d’authenticité et de beauté, la maison abrite deux gîtes de deux à quatre personnes, pour prolonger la parenthèse enchantée le temps d’une nuit ou d’un week-end. Dans le jardin, le pavillon Lotus, d’inspiration japonaise, abrite aussi une chambre pour prendre le soleil et se réveiller avec les poules dans la plénitude d’un jardin zen. L’Escalier tutoie les étoiles et ses portes, aussi ouvertes que sa propriétaire, ne demandent qu’à être poussées… L’ESCALIER (LE JARDIN - LES GÎTES - LA TABLE - LA GALERIE) 10, RUE DE PFAFFENHOFFEN À BRUMATH A-LESCALIER.COM VISITE DU JARDIN REMARQUABLE DÉBUT MAI À FIN SEPT. MER. -> DIM. / 14H À 18H TABLE D’HÔTE SUR RÉSERVATION MER. + JEU. + VEN. / EN SOIRÉE


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR LÉONOR ANSTETT — PHOTO TANGUY CLORY

Haguenau vu par Dimitri Mathiot Directeur des Musées et Archives de Haguenau

Bonnes adresses La Boutique du Rottweg C’est Jean Rottweg, un maraîcher passionné (Les Jardins du Rottweg) qui a ouvert ce lieu il y a moins d’un an. Je vais y chercher mes légumes issus de l’agriculture raisonnée et bio mais aussi des produits fermiers et artisanaux, de délicieuses viandes et charcuteries… Au cœur du centre-ville. — 7, cours Décapole à Haguenau lesjardinsdurottweg.fr

Pur Etc. On retrouve cette enseigne strasbourgeoise dans l’éco-­quartier Thurot, dans un lieu vaste et lumineux aux allures de loft. J’aime leurs recettes gourmandes, saines et originales. Une cuisine artisanale 100% bio, locale qui soutient une agriculture paysanne, bio et solidaire. — 25, rue de la Redoute à Haguenau pur-etc.fr

Endurance Shop C’est une boutique de running tenue par quatre passionnés. Ils font votre analyse posturale, morphologique, choisissent les chaussures en fonction de votre foulée, quel service ! — 8C, route de Bitche à Haguenau enduranceshop.com

Où ? La tour des Pêcheurs

Actu

C’est un des rares vestiges médiévaux encore visible à Haguenau. Il rappelle ce riche passé et aussi que pendant longtemps, la Moder passait au cœur de la ville. Aujourd’hui, c’est un lieu de rencontre, un repère pour les habitants.

– La Nuit des musées, 14.05 : le musée historique se met en lumière de 21h à minuit. – Raconte moi un musée, 03.06, 10h-12h : un spectacle musical sur la thématique de l’eau, autour de contes et collections du musée historique. – Journées européennes de l’archéologie, 18-19.06 : ateliers, rencontres avec des archéologues et un aquarelliste. agglo-haguenau.fr

N’ice Burger J’y vais régulièrement déguster un burger, des frites maison… ou une « salade du jour ». Chaque mois, il y a une nouvelle recette, les buns sont délicieux : sésame, paprika,chorizo, encre de seiche…De plus, c’est intimiste et familial ! — 18, Grand-Rue à Haguenau

My Sushi Box Ouvert il y a quelques semaines, c’est un vrai coup de cœur ! Leur chirachi saumon/thon/avocat est délicieux et l’accueil plus que chaleureux ! — 9 6, Grand-Rue à Haguenau


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR LÉONOR ANSTETT — PHOTO TANGUY CLORY

Le Pays Rhénan vu par Christine Jaouen-Bohy Directrice de l’Office de Tourisme du Pays Rhénan

Bonnes adresses La Poterie Wehrling et fille Une petite boutique chaleureuse qui propose des pièces entre tradition et tendances actuelles. Les couleurs sont justes magnifiques ! Tout est fait main par Peggy et son père. — 6 4, rue de Haguenau à Soufflenheim poterie-wehrling.fr

Bredele Boutique Le palais des emporte-pièces et bien plus encore… Aude et son équipe proposent tout le matériel et les ouvrages qu’il faut pour les petits et les grands gâteaux ! Une maman trouvera forcément de quoi régaler ses gastronomes en culottes courtes et d’ailleurs tout le reste de la famille aussi. Le petit plus pour moi, c’est le rayon librairie enfant ! — 15, rue de la gare à Roeschwoog bredele.boutique

Sautter Pom’or La grande cidrerie locale qui remporte chaque année des prix pour ses jus de pommes ­exceptionnels. C’est vraiment le bon plan car la variété de jus proposée est fantastique et la qualité est toujours au rendez-vous. Mes jus préférés : pomme-mirabelle, pommemangue et le jus de pomme de Noël aux épices à boire chaud en fin d’année… Le plus pour réduire ses déchets : les bouteilles ­c­onsignées, ce qui réduit d’ailleurs la facture ! — 13, route de Strasbourg à Sessenheim sautter-pomor.fr

Où ? Zone de loisirs du Staedly à Roeschwoog Au Pays Rhénan, nombreux sont les plans d’eau. Le Staedly est bien plus que cela ! J’aime cette zone de loisirs parce qu’elle regroupe le camping et la plage de baignade. C’est calme, on est entouré par la nature et c’est familial. C’est l’Office de Tourisme qui gère le site depuis 2018 et nous en sommes fiers !

Actu – La carte cyclotouristique transfrontalière du Pays Rhénan. – Deux jeux de piste numériques « Foxie » au barrage de Gambsheim et à Fort Louis. – Le nouveau magazine de destination touristique à paraître début mai. visitpaysrhenan.alsace

La Part des Anges Dans un petit village d’Alsace du nord, cette chambre d’hôtes a tout le charme pour un séjour bien-être et romantique ! Sa piscine intérieure et son bain à remous font de cet endroit au calme un lieu de détente parfait. — 17, impasse de la Forêt à Forstfeld 06 99 77 50 61


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR LÉONOR ANSTETT — PHOTO TANGUY CLORY

Val de Moder vu par Claudine Lotz

Notaire, présidente de la Chambre des notaires du Bas-Rhin depuis mai 2021.

Bonnes adresses Le patrimoine Le musée de l’Imagerie populaire Il a été créé par François Lotz en 1974. Ces œuvres si touchantes ont été réalisées par des gens du peuple, pour se souvenir des grands événements de leur vie. Unique en Europe ! L’ancienne synagogue Elle date de 1791, et c’est l’une des plus anciennes synagogues de campagne d’Alsace p ­ arfaitement conservée. Elle est classée monument historique. La nef gothique de l’église Saints-Pierre-et-Paul Elle date du XVe siècle et mérite le détour. Elle a jalonné la vie de notre famille… La maison familiale d’Albert Schweitzer Son grand-père fut maire de Pfaffenhoffen et c’est là où le fameux docteur résidait pendant ses vacances avec son petit cousin… Jean-Paul Sartre.

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Où ? Le Geiersberg

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C’est le sommet de la colline qui surplombe le village de Dauendorf. De là, on a une vue magnifique sur le pays de Hanau, les Vosges du Nord, la forêt de Haguenau et l’Outre forêt. Par temps clair, on peut même apercevoir le massif de la Forêt Noire…

La compagnie des notaires du Bas-Rhin regroupe aujourd’hui 220 notaires dont plus de la moitié sont des femmes ! lotz-notaires.fr chambre-bas-rhin.notaires.fr

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PAR LÉONOR ANSTETT — PHOTO CHRISTOPH DE BARRY

Wingen vu par Paul Stradner

Chef de la Villa René Lalique, restaurant doublement étoilé

Bonnes adresses Restaurant À l’Aigle Ce restaurant propose différents menus aux saveurs de la région, depuis cinq générations. Ma fille a mangé pour la première fois des escargots là-bas ! Le service est sympathique, attentionné et en été, il y a une belle terrasse avec un jardin arboré. — 55, rue Principale à Wimmenau hotelrestaurantalaigle.fr

La Maison du Gibier C’est un lieu que j’apprécie ­beaucoup, qui valorise la nature et l’environnement. J’adore échanger avec Gérard Durmeyer, c’est très enrichissant. Leur viande de gibier sauvage de chasse, issue du domaine de Rauschenbourg, est reconnue pour sa qualité et pour le soin apporté à sa transformation. — 7, rue du Rauschenbourg à Ingwiller lamaisondugibier.com

Les étangs dans la forêt À quelques pas de la Villa René Lalique, dans la forêt des Vosges du Nord, j’aime admirer les petits étangs situés sur la commune de Zittersheim. Quand je fais mon jogging, c’est un lieu où je me sens bien et qui me r­ econnecte instantanément à la nature.

Où ? Le potager de la Villa René Lalique

Actu

C’est un endroit où j’« expérimente »… Il y a plusieurs variétés d’herbes aromatiques, de fleurs comestibles et de légumes qui ornent ce potager. Je viens ici me ressourcer, trouver un peu de calme… et aussi me servir !

À l’occasion des 100 ans de Lalique, création d’un plat inédit en hommage au motif « cactus » créé par René Lalique : un foie gras d’oie enrobé de beurre de cacao noir agrémenté de rhubarbe déclinée en différentes textures légèrement citronnées. villarenelalique.com

Pistils et Dam’Nature J’aime observer Cédric Dossmann en pleine nature, sa vision est très intéressante et on se rend compte à quel point la nature recèle de merveilleuses surprises. C’est l’un des rares artisans safraniers de la région, cueilleur et transformateur. Il s’est vu remettre le premier prix du concours « Jardiniers pour la biodiversité », organisé par le parc naturel régional des Vosges du Nord. — 1a, rue du Stade à Sparsbach 06 81 39 45 97


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

FOOTBALL

PAR FABRICE VONÉ —PHOTO GRÉGORY MASSAT

De Seebach aux portes de la Ligue 1 Gaëtan Weissbeck Grand'Rue à Haguenau


AVRIL 2022

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Entre Dimitri Liénard et Gaëtan Weissbeck, l’enfant de Seebach, les similitudes sont nombreuses malgré leur différence d’âge (neuf ans). Si le premier est une légende vivante au RCSA, le second est l’icône montante du FC Sochaux-Montbéliard. Tous deux, qui se sont côtoyés il y a quelques années au Racing, peuvent se targuer d’un parcours chaotique avant d’épouser une carrière dans le football professionnel et d’arborer le brassard de capitaine de leur équipe respective. Et, à 25 ans, l’ancien joueur du FR Haguenau frappe aux portes de la Ligue 1.

S

i l’histoire de Dimitri Liénard est gravée dans le béton de la Meinau, celle de Gaëtan Weissbeck en est encore à ses premiers chapitres du côté d’Auguste-Bonal. Pour lui, tout commence réellement le 28 janvier 2019. « Je suis en famille chez ma grand-mère pour fêter son anniversaire lorsque mon agent appelle. Il est 19h30 et il me dit de prendre ma voiture, qu’on m’a réservé un hôtel à Montbéliard où je dois passer une visite médicale le lendemain à 8h30 », se souvient le milieu offensif qui en touche un mot à ses parents avant de s’éclipser. « Quand j’arrive, il y avait de la neige, tout était blanc alors que chez nous, il n’y avait rien ». Dans le Doubs, le doute subsiste à quelques jours de la fin du mercato d’hiver. Il faut dire qu’à 22 ans, le jeune homme a déjà eu son quota de désillusions. Issu d’une famille de footballeurs, il apprend vite. Dès l’âge de 4 ans avec le maillot de l’AS Seebach, son village natal. Au point d’être régulièrement surclassé et d’intégrer le FR Haguenau en poussins (U11). Cinq ans plus tard, son père lui montre un courrier tamponné par le Racing Club de Strasbourg qui l’invite à passer des tests de détection en compagnie d’une vingtaine de gamins d’Alsace et de Lorraine. L’adolescent croit d’abord à une blague. « Je pensais que c’était lui (son père) qui avait écrit la lettre », sourit-il. Surtout qu’à ce moment, tous deux sont abonnés à la Meinau, en tribune ouest haute, là où le kop a depuis posé ses étendards. Mais la blague tourne court et Gaëtan se retrouve chaque lundi soir à s’entraîner avec « des étoiles plein les yeux » au centre de formation du RCS en compagnie d’Anthony Caci, alors licencié à la SG Marienau. Tous deux intègrent le centre bien que le club dépose le bilan. Ce qui ne l’empêche pas de se façonner tandis que le Racing se reconstruit sous la houlette de François Keller. Gaëtan Weissbeck évolue avec la réserve le temps que l’équipe fanion ferraille en National 1 avant de se hisser en Ligue 2 à l’été 2016. Thierry Laurey arrive aux manettes, redistribuant pas mal de cartes au sein de l’effectif strasbourgeois. « Au premier jour de la reprise, il me met au poste de latéral droit, un poste où je n’ai jamais joué, raconte l’aspirant. Je suis jeune, je me tais et je bosse, peu importe où on me met ». Plus grand chose ne se passe pour celui qui est désigné comme doublure d’Eric Marester. Jusqu’à Noël où une équipe allemande de D3 souhaite se faire prêter Gaëtan Weissbeck. Veto de Laurey qui lui redonne un soupçon de confiance en le faisant entrer, le 7 janvier 2017, à la 117e minute en remplacement d’Abdallah Ndour face à Épinal en 32es de finale de la Coupe de France (4-2 ap). Il ne le sait pas encore mais ces trois minutes seront les seules disputées avec les pros sous le maillot bleu à la Meinau. « Pour moi, ça ne compte pas, c’est comme si je n’avais jamais joué », juge-t-il aujourd’hui. Fin de la parenthèse enchantée. Deux mois plus tard, il intègre la réserve qui finira tout de même championne de CFA2 tandis que le Racing accède à la Ligue 1. Mais la porte se referme définitivement pour l’Alsacien. « Avec beaucoup de

frustration car je n’ai jamais vraiment eu ma chance ». Comme si le club avait grandi trop vite par rapport à ses jeunes pensionnaires. Retour au FR Haguenau en CFA2 (N3) pour « deux années magnifiques ». La première se traduit par une accession à l’échelon supérieur et pas mal de samedis soirs dans les bars et boîtes de nuit du coin. « On était tout le temps ensemble comme dans les équipes amateurs », se souvient-il. L’année d’après, la Coupe de France envoie le FC Sochaux au Parc des Sports pour le compte du 7e tour de l’épreuve. « Ce jour-là, je réussis tout ce que j’entreprends, je suis décisif, je marque. C’était vraiment mon match sauf que je ne me rendais pas compte que je jouais contre une équipe de Ligue 2 », indique-t-il. Sa prestation de haut vol n’empêche cependant pas le FRH de s’incliner 4-3 au bout des prolongations. Il n’empêche que le héros se trouve chez les vaincus, ce ne qui ne passe pas inaperçu aux yeux des vainqueurs. « Il a fait un match extraordinaire et a tapé dans l’œil de notre président de l’époque, M. Lee. Il y avait un agent à côté de lui qui l’a aussi remarqué et l’a contacté directement », évoque Freddy Vandekerkhove, intendant du FCSM. On connait la suite.

« Je suis arrivé sur le tard mais tout est allé très vite quand même » À Montbéliard, après avoir satisfait à la visite médicale, Gaëtan Weissbeck paraphe son premier contrat pro d’une durée de 3 ans et demi. Sauf que le club franc-comtois est en crise et lutte pour son maintien. Après un échange avec Omar Daf, l’Alsacien obtient le feu vert de son nouveau coach pour être prêté et finir la saison avec Haguenau en N2. Le 26 juillet 2019, il connaît sa première titularisation au poste de N.10 dans le onze sochalien pour la réception de Caen (0-0) en ouverture de la saison de Ligue 2. « C’est un joueur qu’on ne connaissait vraiment pas et il s’est vite imposé comme meneur de jeu », se souvient Kem Lalot. « C’était une bouffée d’air frais, d’autant qu’il manquait quelqu’un pour orienter le jeu. C’est un joueur généreux, il se donne à fond, il court beaucoup, il fait tout, il est omniprésent, les supporters l’adorent, c’est l’un des chouchous de la tribune nord de Sochaux », poursuit le programmateur des Eurockéennes, fervent supporter des jaune et bleu. Un mois plus tard, Gaëtan Weissbeck inscrit son premier but face à Nancy (3-0). Et devient rapidement indispensable bien que la saison s’achève prématurément à la 28e journée en raison de la pandémie. Tandis que le groupe immobilier chinois Nenking devient officiellement propriétaire du club franc-comtois, à la place de Ledus, le joueur est promu capitaine la saison suivante. Le brassard le transcende. Au point de planter 10 buts et délivrer 6 passes décisives lors de l’exercice 2020-2021. « C’est déjà un papa, même

s’il n’a pas d’enfant, loue Freddy Vandekerkhove. Les valeurs du monde amateur ressortent chez lui. Quand on a mangé son pain noir en bas de l’échelon, on réalise à quel point jouer en pro, c’est énorme. Tout change dans la vie, on est plus entourés et protégés. Mais il le répète chaque jour : il sait d’où il vient. » Réponse de l’intéressé : « Je suis arrivé sur le tard mais tout est allé très vite quand même. Passer de CFA à un joueur cadre de Ligue 2 en deux ans, c’est quand même assez rapide. Au final, la roue a tourné. » Cette saison, le calendrier lui a offert l’opportunité de regarder dans le rétroviseur à l’occasion de ses retrouvailles avec Thierry Laurey, désormais sur le banc du Paris FC. « C’était le match que je voulais gagner à tout prix car il y a quand même un esprit de revanche (Sochaux s’est imposé 2-0, ndlr). Chaque coach a ses idées, je n’entrais pas forcément dans ses projets. Il faut l’accepter et je l’ai accepté. Mais ma réussite prouve qu’il a fait une petite erreur », avance le meneur de jeu sochalien. En marge de la rencontre, l’ancien entraîneur du RCSA avait déminé le terrain dans les colonnes de L’Est Républicain : « Gaëtan est un très bon garçon. À l’époque, il n’était pas suffisamment mature, la cuisson n’était pas parfaite. On n’avait pas de certitude que ça puisse le faire. Repasser par le monde amateur lui a fait du bien. Avec Sochaux, il est très actif, décisif, le brassard lui donne des ailes. Et peut-être qu’aujourd’hui il pourrait jouer à Strasbourg… » La Ligue 1, donc. L’ex-joueur du FRH aurait pu la découvrir l’été dernier après avoir été contacté par le Stade Brestois. Mais l’arrivée de Michel Der Zakarian, en remplacement d’Olivier Dall’Oglio sur le banc finistérien, a sans doute retardé l’échéance. « Un objectif à court, moyen terme. Ça viendra au moment ou ça doit venir », temporise Gaëtan Weissbeck. Surtout que l’actuelle saison du FCSM, solidement ancré dans le Top 5 à l’amorce du sprint final, autorise ce genre d’ambition. « Son profil et son niveau font qu’il a sa place pour jouer en Ligue 1, glisse Freddy Vandekerkhove. Même s’il s’en sort très bien, il n’a pas le style Ligue 2. Au plus haut niveau, avec le bagage technique qu’il a, il pourrait encore davantage progresser. S’il y va, j’espère que ce sera avec nous. » REPORTAGE ISSU DU HORS-SÉRIE ZUT RACING : UNE PASSION SANS LIMITES. UN SEUL AMOUR ET POUR TOUJOURS #2 SHOP.CHICMEDIAS.COM


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PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

LA SÉLECTION

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Le savoir-faire au bout des doigts À Wimmenau, au cœur d’une bâtisse au charme ancien, Claudine Meyer s’affaire au garnissage d’un fauteuil bridge. À 29 ans, la jeune femme, artisan d’art, exerce le rare métier de tapissière d’ameublement, pérennisant ainsi un savoir-faire ancestral.

Héritière des artisans qui, du xvi e au xix e siècle, garnissaient les bergères, voltaires, crapauds et autres « commodités de la conversation », Claudine Meyer œuvre autant à la réfection de sièges anciens, qu’à la conception de pièces neuves. À partir de carcasses, ses doigts font des miracles, redonnant vie à des héritages du passé. Si l’art et les techniques traditionnelles de garnitures nécessitent souvent des heures de travail, le résultat est là : fauteuils, poufs, coussins, canapés et têtes de lit retrouvent une seconde jeunesse. « Dans mon atelier, on ne trouve pas que du fauteuil ancien restauré. Il n’y a pas de limite à ce que l’on peut faire. Certains viennent me voir avec des canapés très contemporains, d’autres plus anciens. Dans la pièce attenante, j’ai toute une sélection de tissus unis ou à motifs. Rien n’est fermé. »

« Enfant, je rêvais d’être styliste. » Désireuse d’exercer dans un domaine alliant le travail du tissu, l’histoire de l’art et le fait-main, Claudine découvre à travers le métier de tapissier un savoir-faire qui la passionne. Plusieurs stages, au sein des ateliers du TNS notamment, l’ont convaincue de se lancer vers un CAP au cours duquel un maître d’apprentissage lui transmettra les ficelles du métier. S’ensuivent quatre années à Lyon, en tant que salariée dans une entreprise travaillant essentiellement pour le groupe LVMH. « On travaillait beaucoup pour des hôtels de luxe, il fallait par exemple réaliser des commandes de 60 chaises pour un restaurant. Nous devions partir en déplacement à Londres, Courchevel… C’était un autre rythme et ça m’a appris plein de choses, mais la partie traditionnelle, on me l’a transmise pendant mes deux premières années d’apprentissage. »

En 2019, de retour en Alsace, Claudine monte L’Atelier de Mlle Joseph, un lieu à taille humaine qui lui ressemble davantage. « J’ai envie de garder contact avec tout le monde, de ne pas travailler que pour l’élite. Faire appel à un tapissier d’ameublement ne va pas forcément coûter une fortune. On peut utiliser un meuble pendant une centaine d’années, le bois se recolle, se répare, une traverse peut se changer. Si un fauteuil est vraiment en mauvais état, je le refais entièrement. J’aime faire revivre tout ça. » L’ATELIER DE MLLE JOSEPH 22 RUE PRINCIPALE À WIMMENAU


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PHOTOS GRÉGORY MASSAT

LA SÉLECTION

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Esprit d’ouvertures PAR ANNE SCHILLING

Le souci du détail PAR EMMA SCHNEIDER

L’univers des portes et fenêtres est plein de fantaisie et d’inventivité, et ce n’est certainement pas Franck Munz qui dira le contraire. Lui qui, après plus de 20 ans dans le métier, a repris il y a un an les rênes de la société Profil + à Dauendorf fourmillait déjà d’idées pour redynamiser l’entreprise. Dès son arrivée dans les locaux, il a tout repeint en vert. Derrière ce changement d’identité visuelle, il y avait la volonté de se démarquer et de transmettre ses valeurs. « Le vert comme symbole de l’écologie, de l’espérance, de la gaieté, de la proximité », souligne-t-il. En clair : insuffler un vent de renouveau. Dès lors, il s’est mis en action pour proposer à ses clients, qu’ils soient particuliers, architectes ou promoteurs, tout un tas de nouveaux produits : portes et cloisons intérieures type ateliers, pergolas, clôtures, portails, et même moustiquaires coulissantes, une installation originale et ultra-pratique. Ce qu’il préfère, c’est répondre aux demandes des clients jusqu’aux plus excentriques, comme des portails aux ouvertures complexes, des pergolas « un peu biscornues », ou encore cette fenêtre à six pans qu’il a posée un jour. Pour lui, rien n’est jamais acquis, il faut se renouveler et innover. Ainsi, Franck Munz a décidé d’installer un espace boutique dans ses locaux avec des produits de quincaillerie. Il a constitué une équipe pour assurer le SAV et proposer des réglages à vie à l'occasion des 15 ans de l'entreprise. « Ma philosophie, c’est d’être proche du client, proche du service. » Touche-à-tout, menuisier de métier et passionné de domotique, Franck Munz a fortement développé ce domaine avec l’entreprise partenaire Somfy, allant jusqu’à créer pour la salle d’exposition tout un scénario qu’il active depuis son téléphone portable. En un clic, il déclenche la fermeture des portes, des fenêtres, éteint les lumières et sécurise les lieux. « C’est un gadget, bien sûr, mais en termes de domotique, on peut pousser très, très loin ! »

Fils du fondateur des cuisines Kocher, Daniel a grandi dans cet univers. Tout petit déjà, il se promenait dans l’atelier familial qui deviendra, après son apprentissage chez un menuisier, son lieu de travail pendant 35 ans. En 2017, il se retire de l’entreprise familiale pour ouvrir à Haguenau un showroom de 400 m2 dédié à la cuisine et aux rangements. Chez DK Cuisines, la fabrication made in Alsace et gage de qualité, les produits sont éco-responsables et le conseil personnalisé. « Je connais les techniques, les produits et les références par cœur, fort de mes nombreuses années d’expérience à l’usine. » Dans un vaste espace sur deux niveaux, une dizaine de cuisines sont exposées au rez-de-chaussée, tandis que l’étage est réservé aux placards et dressings du fabricant français Coulidoor. Classique, moderne, avec ou sans îlot central, laquée ou en bois naturel, DK Cuisines offre à ses clients la possibilité de combinaisons infinies, à des tarifs très variables, pour convenir à tous les budgets. Et si l’on ne trouve pas son bonheur, plus de 200 décors sont à découvrir à l’arrière du magasin. Soucieux d’offrir un service personnalisé de A à Z, Daniel Kocher s’entoure de deux créateurs et de ses propres poseurs : « L’avantage c’est que s’il y a un souci, on peut régler le problème immédiatement. J’ai également choisi de travailler avec des sous-traitants que je connais de longue date pour tout ce qui concerne le carrelage, le papier-peint, le placo, le sanitaire… On s’occupe de gérer pour le client afin que tout soit prêt lorsque le jour de la pose arrive. » Et puisqu’on ne change pas de cuisine tous les mois, il faut prendre le temps de bien la choisir. Si les modèles exposés permettent de toucher les matériaux, de s’en imprégner et de trouver ce qui correspond le mieux à ses goûts et ses besoins, DK Cuisines propose également des plans en 3D afin de visualiser au mieux le résultat final. « Je veux que le client rêve et que la réalité soit à la hauteur. »

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PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

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De fil en kelsch Dans son atelier-boutique situé à Seebach, Pia Clauss œuvre à perpétuer la tradition du kelsch tout en lui apportant une touche de modernité. De ses mains délicates, cette couturière de métier fabrique le fameux tissu alsacien qu’elle vend ensuite au mètre ou sous forme de nombreuses créations.

En lin, en chanvre ou en coton, le kelsch fait partie du patrimoine textile alsacien depuis le Moyen-Âge. Reconnaissable par ses motifs bleus ou rouges sur fond écru traversé par des rayures, il servait essentiellement à la confection du linge de maison. Au fil des années, sa production se raréfie jusqu’à frôler l’extinction en 2015, lorsque le dernier tisserand de la région décède, entraînant la fermeture de sa fabrique. Pia Clauss se trouve ainsi privée de la matière première dont elle a besoin notamment pour confectionner les objets vendus par son association Hélène de Cœur. À court de solutions, elle décide de se lancer dans la fabrication de l’authentique tissu aux couleurs chatoyantes.

Moderniser le kelsch En juin 2021, la couturière aux doigts de fée agrandit son espace boutique afin d’exposer et de mettre en valeur un large éventail d’articles fabriqués à base de kelsch. « J’essaye de relooker avec un œil contemporain ce tissu faisant partie intégrante du patrimoine alsacien. L’idée est de montrer à la nouvelle génération que le kelsch ne fait pas forcément vieillot, il faut simplement oser le mélanger dans un autre style et avec d’autres matières telles la laine, le cuir ou le Skaï. » En effet, sur les étagères de Kelsch d’Alsace, bien loin de l’esprit suranné qu’on aurait pu imaginer, les objets exposés accrochent le regard. Les coussins marient un kelsch et un tissu à fleurs, les porte-cartes en cuir et les petits

carnets de notes en sont garnis, les bavoirs, nœuds papillons, cravates, abat-jours ou le linge de maison mêlent un style moderne au pur artisanat. Pour la bonne cause « D’origine je suis couturière, j’avais un atelier et je faisais aussi bien des retouches que du sur-mesure. Le kelsch n’est venu que plus tard suite au décès de ma fille. J’ai créé l’association Hélène de Cœur, qui porte son prénom, afin de soutenir la recherche en cardio-pédiatrie et l’avancement des travaux sur la mort subite inexpliquée au CHU de Strasbourg. Des bénévoles se retrouvent toutes les semaines et créent une collection d’objets de décoration en kelsch que nous vendons sur le site internet, en


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boutique ou lors de différentes manifestations et dont tous les bénéfices reviennent à cette cause. Lorsque mon fournisseur de kelsch est décédé et qu’il n’y avait pas de repreneur, je me suis lancée dans la fabrication. En partie pour sauver l’association et aussi parce que je suis sensible au patrimoine et aux tissus. II était important de faire perdurer cette tradition. » Artisane multi-talents Pia Clauss ne manque pas de cordes à son arc. Hormis ses talents indéniables de couturière, elle s’est formée à deux autres métiers d’art : celui de tapissière d’ameublement et de créatrice d’abat-jours. Impressionnante de maitrise, elle rhabille les vieux fauteuils de kelsch ou d’un mariage de tissus, gère aussi bien la garniture que les assises et les galettes pour les bancs que les rideaux. « Souvent la structure des fauteuils est sympa, seul le tissu est un peu vieillot. Je leur donne une nouvelle apparence afin qu’ils retrouvent leur place dans le séjour. » Qu’elles soient chinées sur les marchés aux puces ou amenées par des clients désireux de donner un coup de jeunesse à leurs lampes, Pia Clauss transforme les objets. Elle restaure chaque abat-jour à la main et en change parfois la forme afin de la moderniser. « Je conçois aussi des lampes de A à Z, pied de lampe et abat-jour inclus. Pour les socles en métal, je travaille avec d’autres artisans et, pour ceux en bois, j’utilise les charpentes de maisons alsaciennes, les vieilles poutres et je les travaille. J’essaye d’optimiser les matières premières. » En sus de ses nombreux talents, Pia Clauss serait-elle aussi menuisière ? « Un peu oui, répond-t-elle en souriant, mon père l’était et m’a transmis son savoir-faire. » Rester local Dans l’atelier de Kelsch d’Alsace, elles sont trois petites fées à travailler ce produit de niche. Aussi bien pour l’association qu’à titre professionnel, l’accent est mis sur la filature et le tissage local biologique. « J’aurais pu faire fabriquer le kelsch en Inde ou ailleurs mais ce n’est pas l’objectif. Le kelsch est un tissu traditionnel alsacien, la fabrication se doit d’être locale. Je travaille avec un fil de lin qui vient de Normandie et qui est ensuite filé, teint et tissé en Alsace. Après tissage, il est lavé et moi, je le retravaille, je le transforme en nappes, en abat-jours… Le label Alsace Terre Textile dont on dispose, prouve et garantit aux consommateurs que les articles qu’ils achètent sont authentiquement fabriqués ici. Souvent lorsque vous allez sur les marchés de Noël, vous trouvez soit du faux kelsch, soit du kelsch usé qui a été chiné puis découpé pour retirer les taches de rouilles. Il ne reste donc pas assez de matière pour réaliser de grands articles. Pour les nappes, les rideaux, il faut vraiment un métrage, c’est plus compliqué. » Avec sa collection manufacturée artisanalement dans son atelier à Seebach, Pia Clauss fournit sa propre boutique et approvisionne d’autres enseignes en articles finis. Couturiers, brodeurs ou tapissiers y trouvent leur bonheur à travers un choix de plus de vingt références proposées au mètre. KELSCH D’ALSACE 11 ROUTE DE SCHLEITHAL À SEEBACH KELSCHDALSACE.COM/FR

Un tissu de choix doté d’une véritable histoire Le nom kelsch provient de l’expression koelnisch Blau. L’adjectif koelnisch qui se traduit par « originaire de la ville de Cologne » se prononce kelsch dans le patois local, tandis que blau signifie bleu. En encourageant dès le viiie siècle, la culture de pastel dans les environs de la ville, Charlemagne aurait été à l’origine de la couleur bleu de Cologne, un des colorants du kelsch. Les feuilles de cette plante aux allures de tête de salade étaient utilisées pour produire ce bleu spécifique. Quant à la couleur rouge, elle était obtenue à partir de la garance. « La famille Hoffmann à Haguenau a fait fortune avec cette plante. On en utilisait la racine qu’on réduisait en poudre et on obtenait ce rouge », indique Pia Clauss. Si le kelsch se caractérise essentiellement par ses motifs bleus ou rouges, c’est simplement parce qu’à l’époque ces deux colorants étaient les plus répandus et donc les moins chers. Plus rares, le jaune, le noir et le vert apparaissaient comme le graal. « Les teinturiers avaient des licences, celui qui faisait du bleu n’avait pas le droit de faire du rouge. Et malgré l’accès aux couleurs primaires, il était interdit de faire des mélanges pour arriver à d’autres teintes car c’était vu comme de la sorcellerie et puni par la peine de mort. » Housses, édredons, oreillers ou encore rideaux, jusqu’au xixe siècle, le kelsch se retrouvait dans le linge de maison et permettait d’en apprendre beaucoup sur la position sociale de son proprié­taire.

« À l’époque, lorsqu’une jeune fille se mariait, on pouvait savoir énormément de choses rien qu’en regardant son trousseau. Plus la pile de linge était haute et colorée, plus la jeune fille était issue d’une famille bourgeoise. En fonction de la tenue folklorique qu’elle portait, vous pouviez savoir si elle était protestante ou catholique, mariée ou célibataire. On savait comment la référencer. » En effet, la tradition voulait que les catholiques portent des tissus à prédominance rouge tandis que les protestants utilisaient très souvent des carreaux bleus. Le kelsch était d’ailleurs omniprésent à chaque moment fort de la vie religieuse : « Au Musée Alsacien à Strasbourg , on peut admirer un tableau qui met en scène un baptême. L’enfant y est présenté sur un coussin en kelsch. Lors des enterrements, les cercueils étaient capitonnés en kelsch, car ses motifs représentaient le symbole du signe de la croix. »


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LA SÉLECTION

Maison

Espaces verts

Bouquet final

Aménager son extérieur afin de le rendre fonctionnel et harmonieux demande un certain savoir-faire. Depuis 2006, l’équipe de Vert d’Esprit allie créativité, esthétisme et techniques d’aménagement pour modeler jardins et terrasses. À travers la conception d’escaliers, le dallage, l’entretien des espaces verts ou encore la réalisation de piscines et de spas, Nicolas Erler et son équipe tendent à faire de l’espace extérieur un prolongement de l’habitation conjuguant style et confort. « Nous pouvons gérer la conception d’une maison complète puisque nous sous-traitons avec d’autres corps de métiers. Lorsque nous ne savons pas faire, nous faisons appel à des confrères qui peuvent intervenir. » Anciennement conducteur d’engins dans le domaine du paysagisme puis de la démolition, Nicolas s’est lancé dans cette entreprise sur un coup de tête : « Il ne faut jamais trop réfléchir, explique t-il. Je pense que ça m’a bien porté jusqu’à maintenant. On n’est pas des paysagistes traditionnels. On travaille avec un logiciel de dessin pour faire du montage 2D qu’on passe en 3D. Avant, je faisais des gribouillis. Je ne sais pas bien dessiner mais j’ai de bonnes idées. » Un CAP de paysagiste en poche, plusieurs années dans le terrassement, une bonne dose d’huile de coude, un conseil sur-mesure et une relation de confiance avec ses clients ont permis à Nicolas Erler de se faire sa place. Il se distingue avec des paris audacieux, porté par l’ambition d’être à l’avant-garde des nouveaux produits et concepts. Avec son entreprise, il a par exemple été précurseur dans les tableaux végétalisés, la pierre naturelle et le grès cérame, un carrelage imitant à merveille l’ardoise ou le travertin tout en demandant moins d’entretien. Vert d’Esprit se fait même négociant et propose également de la vente de matériaux pour ceux qui souhaitent réaliser leurs aménagements eux-mêmes. Plus aucune excuse pour délaisser son jardin.

À la saison où forsythias, tulipes et jacinthes éclosent, le désir de profiter pleinement des rayons de soleil printaniers se fait ressentir. Mais avant d’exhiber lunettes de soleil et plateau apéro, si on aménageait son extérieur ? Que l’on possède un balcon, une terrasse, une véranda ou un jardin, nombreuses sont les façons de s’y créer un havre de paix dans lequel lézarder. En panne d’inspiration ? À la jardinerie Gunther, Marie-Line Vaucamps nous souffle quelques idées. Sur 6 000 m2, un vaste choix de plantes et de fleurs de saison permet d’apporter du charme, de la couleur et une atmosphère parfumée à notre extérieur tandis que de jolis cache-pots unis ou à motifs viennent les sublimer. Côté déco, on mise sur des assises confortables : le lit de jour en résine tressée invite à la sieste en duo, tandis que le fauteuil œuf suspendu agrémenté d’un coussin douillet apparaît comme un cocon dans lequel on se laisserait volontiers aller à la rêverie. Ne manque plus que la douce sonorité du ruissellement de l’eau… Ici, les fontaines de jardin sont en vogue, en céramique ou en roche, elles apportent une touche zen indéniable, tout en rafraîchissant l’atmosphère lors des chaudes journées d’été. Focus également sur les barbecues électriques et à gaz, les ­planchas et salons de jardin, indispensables pour des moments conviviaux entre amis. Et puisque retour des beaux jours se conjugue avec soirées prolongées à la nuit tombée, on éclaire sa terrasse avec une sélection de bougies végétales aux senteurs originales de Grasse et 100% made in Alsace ou d’élégantes lanternes en bois ou fer forgé à poser et à suspendre. D’autant que la tendance est au solaire, alliant l’aspect écologique à une ambiance féerique.

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PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

LA SÉLECTION

Lifestyle

Philippe Schlotterbeck et son père Daniel.

Vitrines familiales Situé au cœur d’Ingwiller, Schlotterbeck se fait la vitrine dynamique d’un prêt-à-porter de marque depuis trois générations. Aux rênes de l’entreprise familiale, Philippe perpétue une lignée de commerçants initiée après-guerre par son aïeule.

« Ma grand-mère a débuté l’aventure avec une droguerie. Au milieu de la farine et de l’huile, elle revendait le tissu au mètre jusqu’à ce qu’elle n’eut plus envie de mélanger le tissu et les étoffes. La boutique s’est donc développée dans le sur-mesure, la bonneterie et les robes de mariées. » Des évolutions qui se sont faites au gré de la demande, jusqu’à faire de Schlotterbeck une entreprise uniquement dédiée au prêt-à-porter. Derrière une large vitrine, un espace aéré et lumineux accueille de nombreuses marques, déployées pour certaines sous forme de corner. Côté homme, les belles pièces en matières naturelles de la marque allemande Camel Active côtoient les collections classiques d’Hugo Boss et Emporio Armani et le style sportswear chic de Mise au Green. « On essaye de se tourner de plus en plus vers une fabrication européenne, de faire attention à l’origine de la production », explique Philippe Schlotterbeck. La marque Meyer propose des pantalons durables fabriqués à partir de coton 100% bio, tandis que Delahaye, basée à Besançon, perpétue la légende du constructeur automobile avec des collections au design actuel, qu’on retrouve également chez les femmes sous la marque Lady Delahaye. Les pièces Liu Jo semblent idéales pour un style bohème chic, tandis que la marque française Eva Kayan offre une allure aux notes rock et résolument moderne. Soucieuse de convenir à tous les goûts et toutes les corpulences, une partie de l’enseigne est dédiée à des vêtements plus classiques, des marques Christine Laure et Frank Walder notamment, avec des tailles allant du 34 au 52.

C’est sans compter les conseils personnalisés d’une équipe aux petits soins et la mise à disposition d’un atelier de retouches. « On aime voir du monde et avoir un échange. C’est ce qui nous anime aussi quelque part. Beaucoup de nos clients sont fidèles et c’est la plus belle des récompenses de réaliser que les gens nous font confiance. On essaye de leur rendre au mieux. » « Le contact fait partie de notre vie » Alors qu’en milieu rural, les centres-villes peinent à conserver leur attractivité, Philippe Schlotterbeck, ses parents et toute leur équipe participent à dynamiser Ingwiller. « Avec les autres commerçants, on n’a jamais été les uns contre les autres mais solidaires. Actuellement, il faut redorer le blason du centre-ville pour se remettre à niveau de la zone périphérique. Cette complémentarité a toujours été bénéfique pour les habitants et pour les commerçants. » Dans le prolongement de la boutique, deux autres enseignes sont spécialisées dans la lingerie et les vêtements sportswear, tandis qu’un point de vente quasiment similaire a été ouvert sur Sarreguemines. Une nouvelle occasion pour Philippe Schlotterbeck de faire durer l’aventure familiale. SCHLOTTERBECK 74, RUE DU GÉNÉRAL GOUREAU À INGWILLER SCHLOTTERBECK.FR


Marchez, pédalez et appréciez Depuis plus de 15 ans, Espace Randonnée organise des séjours à vélo, bateau vélo et randonnée à pied à travers l’Alsace et toute l’Europe et vous propose une nouvelle manière de voyager, de visiter en douceur, en toute liberté et à votre rythme, des destinations de rêves.

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PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

LA SÉLECTION

Lifestyle

Lâcher – prise Prendre du temps pour soi, tel est le mot d’ordre de Karen Wiedemann qui ne travaille qu’avec des produits capillaires à 94 % d’origine végétale, tout en proposant des rituels de soin pour un véritable moment de lâcher-prise. J’ai testé pour vous ! À chaque cheveu son traitement Qu’ils nécessitent d’être réparés, hydratés ou de retrouver du volume, Karen propose différentes solutions à travers des soins express ou des traitements capillaires plus profonds. De l’anti-frisottis doté de véritable kératine pour canaliser les cheveux indisciplinés et électriques au traitement ayurvédique conçu à partir d'argan, d'ambre, de quinoa et de moringa pour nourrir et protéger, chaque soin est adapté. Le salon propose même de la cryothérapie pour réparer et cicatriser la fibre capillaire en profondeur, un traitement révolutionnaire dans le domaine de la coiffure. Après diagnostic, Karen me recommande un soin détox suivi d’un massage crânien shiatsu. « Pour avoir un cheveu sain, il faut un cuir chevelu sain. Le soin détox est comme un gommage, il va détoxifier, enlever toutes les impuretés de produits siliconés, de pollution externe. On régénère et on revascularise », m’explique Karen qui ajoute : « C’est quelque chose que vous pouvez faire une à deux fois par mois. » N’étant en général que peu attentive au bien-être de mes cheveux, ce soin arrive à point nommé.

Appliqué sous forme de gel, l’huile de menthe poivrée qu’il contient me procure une surprenante sensation de fraîcheur. Installée dans un confortable fauteuil massant avec une serviette chaude au contact de mon cuir chevelu, la déconnexion est totale. S’ensuit un shampooing à la menthe poivrée et un conditionneur qui régule la porosité de mon cheveu. Une bulle hors du temps Inspiré des médecines orientales ancestrales, le massage crânien, par pression des doigts sur le crâne, stimule différents méridiens énergétiques associés à la fois à une énergie yin ou yang ainsi qu’à des organes spécifiques. Sans pousser aussi loin que la médecine chinoise, il est avant tout un moment de bien-être qui aide à évacuer le stress, soulager les maux de tête, et qui contribue au lâcher-prise. Hormis un sentiment de détente immédiate, il favorise aussi la pousse des cheveux en réactivant la microcirculation sanguine et en drainant et détoxifiant le cuir chevelu. « On s’est formé à cette technique car aujourd’hui les gens recherchent le bien-être pour leurs cheveux mais aussi

pour eux ! Dans le stress du quotidien, on a souvent tendance à aller chez le coiffeur par besoin, pour couvrir un cheveu blanc ou faire une coupe. Les rendez-vous s’enchaînent... J’avais besoin que mon salon ait ce côté zen, et que l’on puisse aussi s’offrir une bulle hors du temps. » À cet effet, Karen organise deux fois par mois les Icon days, des soirées intimistes (de 16h à 21h) dédiées uniquement aux rituels de soins profonds naturels et bio Icon, agrémentés d’un massage crânien shiatsu. Pour une détente optimale, la présence d’un réflexologue plantaire et un cocktail dînatoire bio préparé par le traiteur La Table de Nastasia. Royal ! WK COIFFURE 20, RUE BRANLY À HAGUENAU WKCOIFFURE.FR


PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTO GRÉGORY MASSAT

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LA SÉLECTION

Lifestyle

20 rue du D. Albert Schweitzer PFAFFENHOFFEN 03 88 63 05 58 1B rue de Niederbronn SCHWEIGHOUSE-SUR-MODER 03 88 73 94 06

Toujours en vue Il fut une époque où les lunettes étaient portées pour mieux voir. Aujourd’hui, on les porte aussi pour être mieux vu. Rétros, futuristes, sportives, classiques ou fantaisistes, de nouvelles tendances apparaissent chaque année à travers des collections mêlant le style à l’aspect pratique. Pas toujours facile de trouver lunettes à son nez ! Dans leurs trois boutiques Team’Optic installées à Geispolsheim, Schweighouse et Sélestat, Sidney et Tina Gradwohl se sont entourés d’une équipe de passionnés et offrent un service sur-mesure alliant accessibilité et conseils personnalisés. Ils proposent tout autant les classiques de Ray Ban, Armani ou Police que les créations de marques coups de cœur comme les lignes Clémence & Margaux et Val&Co, deux gammes issues de l’entreprise familiale Création Concept Optique, basée à Vittel. La première est née de la complicité de deux sœurs dont l’une, passionnée de mode, a imaginé des modèles pour sa cadette malvoyante : des montures féminines l’Astucieuse, la Ravissante ou la Jolie Cœur aux formes rondes, octogonales et papillon qui ne manquent pas de tempérament. Du côté des hommes, Val&Co associe design vintage et raffinement à la française : de la pantos à la petite rectangulaire avec comme touche finale, l’étui cylindrique à motifs écossais et sa chiffonnette assortie en forme de nœud papillon. La tendance de cette année ? Les montures métalliques fines aux tons dorés ou rosés pour les optiques, le translucide et les très grandes formes pour les solaires. Ça tombe bien, Team’Optic fête cette année ses dix ans et réserve d’importantes remises sur l’optique et sur l’audition. L’occasion de s’offrir un nouveau style les yeux fermés. TEAM’OPTIC 28, RUE DE NIEDERBRONN À SCHWEIGHOUSE-SUR-MODER TEAM-OPTIC.FR


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PAR JIBÉ MATHIEU — PHOTOS DR

LA SÉLECTION

Auto

Grasser accélère avec MG On ne présente plus le groupe automobile Grasser, fondé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale par le grand-père de l’actuelle dirigeante, Caroline Grasser : « J’aime insister sur le fait que nous sommes un groupe familial qui connaît bien son territoire. » Historiquement présents avec les marques de l’alliance Renault/Nissan, le groupe a intégré le 1er mars 2021 la marque MG à son éventail. D’abord sur l’Eurométropole de Strasbourg et, depuis cette année, sur le secteur de Haguenau. Une manœuvre réussie pour le groupe « Beaucoup d’amateurs associent encore le sigle MG aux petites sportives anglaises, mais la marque appartient désormais à un consortium automobile chinois, SAIC Motors. » détaille Alexandre Krauth, responsable marketing du groupe. Lorsque ces derniers décident de monter un réseau de distribution traditionnel, c’est vers Grasser qu’ils se tournent. « Ce qui fait de nous une marque de confiance, au-delà même de notre longévité, c’est que malgré nos 150 employés, nous restons une entreprise familiale disposant d’une certaine agilité ! » Force est de constater que l’arrivée de MG au sein du groupe est couronnée de succès. « Nous en avons vendu plus de 100 au cours de la première année. Plus de 80 sont

déjà signés pour 2022 » se félicite Caroline Grasser. « Nous constatons que la marque MG fait venir dans nos concessions un public nouveau. » Early adopters férus de nouveauté, clientèle familiale, voire d’ordinaire plus attirée par les berlines d’outre-Rhin. « L’une des explications de ce succès tient au fait que les voitures de la marque MG sont dotées d’un niveau d’équipements très complet » argumente Alexandre Krauth. Aide à la conduite, écran tactile, toit ouvrant panoramique… Pas besoin de recourir à un catalogue d’options long comme le bras, on bénéficie d’entrée de jeu d’un très haut niveau. L’avantage, et pas des moindres : « Les prix annoncés sont bel et bien les vrais ! »

Le choix de la transition écologique Arrivés en France avec deux modèles, la marque MG en propose désormais quatre dont seul le MG EHS est hybride. Tout le reste de la gamme composée des MG ZS, Marvel R et MG 5 repose sur une motorisation tout électrique. « Nous vivons une mutation automobile presque équivalente au passage de la charrette à bras au moteur à explosion ! » dit Caroline Grasser qui a été une des premières à anticiper la tendance. « Jusqu’à récemment, il n’était pas rare de trouver un seul référent « électrique » dans les concessions au bureau duquel il fallait faire la queue pour obtenir une information. Dans le groupe, nous avons très tôt fait le pari de former l’ensemble de nos collaborateurs à cette expertise. »


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Caroline Grasser, présidente du Groupe.

La flambée des prix du carburant n’a pas été étrangère à l’engouement pour la marque MG. Mais cela ne fait pas tout : « L’autonomie des véhicules électriques n’a plus rien à voir avec les premiers modèles », précise Alexandre Krauth. Et avec 400 km annoncés pour la MG 5 – voire 440 pour la MG ZS – et à 12 euros la charge complète contre plus de 100 euros pour certains pleins d’essence, l’horizon devient presque atteignable. « Les infrastructures vont suivre, assure Caroline Grasser. Aujourd’hui, les nouvelles promotions immobilières incluent des places de parking avec bornes de recharge, il en va de même dans les parkings publics, les supermarchés, les entreprises… » Autre signe distinctif de son caractère pionnier, le label éco-responsable « Green by Grasser » initié par la dirigeante en 2020, accompagne cette transition progressive du mécanique vers le numérique et les véhicules verts. « Nous avons été parmi les premiers à vendre des véhicules électriques il y a plus de 10 ans avec la Nissan Leaf et puis Zoé de Renault. Depuis quelques années, on voit arriver des véhicules d’occasion plus difficiles à revendre de la main à la main. Il faut au vendeur la réassurance d’un professionnel pour sécuriser la transaction. Notre expertise dans ce domaine nous donne toute légitimité dans ce rôle. » Les travaux de la nouvelle concession MG à Schweighouse/Moder viennent de toucher à leur fin. « Une autre des caractéristiques des acheteurs aujourd’hui c’est qu’ils viennent parfaitement informés sur ce qu’ils veulent car ils se sont documentés sur internet », constate Caroline Grasser. Mais il leur faudra toujours un conseiller pour valider les informations. » Ici comme ailleurs, la technologie n’aura pas raison de l’humain.

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PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

LA SÉLECTION

Cycles

Baptiste Wutz

Passion vélo

Chez Espace Cycles à Wissembourg, le vélo est une histoire de passion. Que l’on soit fou du guidon, grand sportif ou adepte de la balade en famille, ce temple du deux-roues propose une gamme allant du vélo de course au VTT, sans oublier le vélo à assistance électrique.

Baptiste Wutz a d’abord passé quelques années à un poste de manager commercial avant de tout quitter pour reprendre ce magasin spécialisé dans le domaine du vélo. « J’étais lassé de cette vie professionnelle classique, j’ai ressenti le besoin de me retrouver dans ce qui était important : le rapport à la nature, le côté local. Je voulais revenir en Alsace et ouvrir un magasin de vélos », se souvient-il. Une aventure lancée il y a deux ans, dans laquelle il s’entoure d’une équipe de cinq personnes aussi mordues de cycles que lui. En magasin, l’écoute et le conseil personnalisé sont les maîtres mots tandis que, dans l’atelier ouvert, on s’active à l’huile de coude afin d’offrir un service après-vente de qualité.

les cycles les plus pointus. Leader du vélo en France, la marque Giant s’adresse à tous les profils alors que Cannondale propose une gamme plutôt sportive. Côté local ? La marque vosgienne Moustache, spécialisée dans les cycles à assistance électrique. L’assurance de trouver pédale à son pied, d’autant que l’équipe d ­ ’Espace Cycles a pour habitude d’aller tester les différents modèles durant ses pauses de midi. Baptiste explique : « Si vous allez dans une grande surface sportive, vous risquez de tomber sur un vendeur qui a fait de l’équitation et qui se retrouve au rayon vélo car il y manque une personne. Chez nous, toute l’équipe pratique. On a des profils différents mais on est portés par la même passion. »

Des modèles qui durent toute une vie Désireux de proposer des modèles premium qui « durent toute une vie », Baptiste expose trois marques alliant savoir-faire, technologie et design innovant à des tarifs pouvant aller de 500 à 15 000 euros pour

S’équiper de la tête aux pieds Que ce soit en usage urbain, en balade ou sous une forme plus sportive, le cyclisme demande un équipement complet et adapté. Chez Espace Cycles, une large gamme d’accessoires est proposée : du casque

aux gants de protection, du sac à dos aux lunettes spécifiques. Au niveau textile, les marques Patagonia et Asos ont été choisies notamment pour leur aspect écoresponsable. Des valeurs chères à Baptiste qui tend à proposer à ses clients des achats plus sains et plus durables : « On pratique notre sport dans la nature, l’idée c’est de la respecter. » ESPACE CYCLES 36, ALLÉE DES PEUPLIERS À WISSEMBOURG ESPACE-CYCLES.COM


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PAR CÉCILE BECKER — RÉALISATION MYRIAM COMMOT-DELON — PHOTO ALEXIS DELON / PREVIEW

À TABLE Le produit

Les asperges uro P a M rcel rP ,tuso les ase p rges laise s nt «apercevoir en ces couleurs naissantes d’aurore, en cesébauches d’arc-en-ciel, en cefle extinction de soirs bleus » une ese s nce rp cié eue s , ua oj nt leurs « farces poétiques »en transrof mant n os top de ha c mbre en « vase de parfum ». Il nous a f llait les traqe u r, les iov là les belles ase p rges. Au printemps, elle abonde les étals et lance le début de l’offensive : blanche ou verte ? Les plus précieux (bobos ?, dont nous nous assumons volontiers) préférant sa version sauvage, toute fine et délicate, les autres l’adorant lorsque, blanche, son chapeau tire au pourpre. L’asperge ravit les palais, chacun y allant de sa petite recette doublant malheureusement la traditionnelle asperge blanche-mayo servie au milieu de la table familiale. Bardes de la beauté culinaire slow life sur Instagram, le couple Social Food l’acoquine d’œufs mimosa, la fait flotter dans un bouillon bien bombé de katsuobushi et algues kombu ou encore, la fiche dans le blanc d’œufs au plat, lui adjoignant la douceur de petits pois. Pour Thierry Riedinger, maraîcher, de la ferme familiale à Hoerdt (depuis cinq générations, tout de même), on n’est pas loin du sacrilège : « Depuis quelques années, on voit apparaître toutes sortes de nouvelles recettes. Elles sont mangées sous différentes formes : on les marie avec du saumon, par exemple. C’est pas mon truc, c’est dénaturer l’asperge, le mieux, c’est à l’ancienne. » Et à l’ancienne, c’est comme la mangeaient les agriculteurs : « On fait cuire l’asperge coupée sur 4 centimètres dans l’eau salée, il faut qu’elle soit al dente, et on utilise l’eau de cuisson pour faire une béchamel. On fait des crêpes grand-mère [à l’alsacienne, bien plus épaisses, ndlr] et on nappe la crêpe avec une louche de béchamel. C’est trop bon. » Thierry raconte aussi une autre recette, de celle qui réchauffe les corps au retour des champs, basée sur un bœuf bourguignon-tagliatelles dont la sauce, brune, serait mélangée à cette béchamel d’asperges. À l’écouter, il ne jurerait presque que par la blanche – même si, dans sa ferme, on trouve l’asperge sous toutes ses formes –, de quoi redonner ses lettres de noblesse à cette belle couleur nacrée cachant un goût plus doux que sa consœur verte. En parlant de noblesse, l’asperge fut réintroduite après sa disparition au Moyen Âge par Louis XIV. Elle devient même « un légume royal » dont on parfait la culture dans les jardins pour pouvoir la déguster dès le mois de décembre… Madame de Pompadour, favorite de Louis XV, se gargarisant de toutes sortes d’aliments qu’elle pense aphrodisiaques, compare même une belle botte d’asperges juteuse à la bagatelle. De belles « pointes d’amour ». Probablement leur forme phallique. Asperges d’Alsace Sur le site Nouvelles Gastronomiques, D ­ aniel Zenner, grand spécialiste des plantes et herbes, raconte l’épopée de ce légume qu’il connaissait encore sous le nom de « Géante de Horbourg » lorsqu’il était enfant. Une


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Anne Cochepin

variété ancienne locale désormais disparue, envahie par les asperges hollandaises alors que, déjà, l’asperge alsacienne se laissait déborder par les semis d’asperges d’Argenteuil (la variété apparaît en 1750 : une asperge blanche au bourgeon pourpre). Aujourd’hui, on trouve de multiples variétés. Si, techniquement, il suffirait de laisser l’asperge totalement sortir de terre pour que la photo­synthèse l’habille de couleur verte – alors que la blanche est cueillie dès qu’elle sort du sol –, en réalité, ce sont deux variétés différentes pour favoriser la diversité des cultures. Thierry Riedinger explique : « Pour la blanche, on crée des buttes de 30 cm de terre, dès qu’elle pointe, on la récolte. Pour les vertes, le sol n’est pas butté et l’asperge est coupée au ras du sol. » Magie de cette culture : l’asperge, lorsqu’elle est gorgée d’eau et de soleil pousse en quelques jours, « elle prend entre 5 et 10 cm en une journée » et sa racine, en griffe, produit plusieurs asperges et ce, potentiellement sur une dizaine d’années. Celles de cette année nous sont promises goûteuses vu la pluie tombée l’été dernier. Comme une quarantaine de producteurs indépendants, Thierry fait partie de l’association pour la promotion de l’asperge d’Alsace et respecte un cahier des charges strict. Mais pour lui, bien sûr, « la meilleure, elle est à Hoerdt », l’asperge aimant particulièrement barboter dans des sols sableux. Gage de qualité ? Sa fraîcheur. « On frotte la botte, si ça grince, c’est que l’asperge est fraîche. » Et son odeur aussi… Quand l’acheter et la manger ? « Quand vous ne portez plus de doudoune ! » Pipikipu L’asperge parfume les urines. La faute de l’acide asparagusique (aucun autre légume n’en contient), qui, une fois digéré se transforme en composés soufrés, comme le méthanethiol qu’on retrouve à un taux 1 000 fois plus élevé après la consommation d’asperges. De nombreuses recherches ont été menées (étonnamment…) et nous apprennent que certaines personnes ne sécrètent pas ce méthanethiol (leur urine ne sent donc pas l’asperge) mais peuvent le sentir chez les autres, ou que certains la sécrètent mais ne la sentent pas par le truchement de la génétique et d’une anosmie. L’odeur de pipi d’asperge participe-t-elle au plaisir de la manger ? Vous avez deux heures. FERME RIEDINGER VENTE À LA FERME 60, RUE DE LA RÉPUBLIQUE À HOERDT 03 88 68 14 75 FERME-RIEDINGER.COM

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À TABLE Adresses

Antoine et Arthur Kuhn entourant Théo le chef.

La Couronne by K Havre bucolique pour se ressourcer dans un cadre qui n’a pourtant rien à envier aux établissements dans le vent, l’équipe à l’accueil conjugue jeunesse et urbanité pour vous souffler l’envie de rester. La preuve, il n’est pas rare que des clients ayant réservé un court séjour en viennent à prolonger de quelques jours, peinant à quitter ce havre pour se replonger dans la vie d’avant. Feutré, mais pas guindé Si la maman, Isabelle, veille au grain, ce qui frappe d’emblée sous cette Couronne moins tyrannique qu’au pays du Trône de fer, c’est l’extrême jeunesse de l’équipe. Arthur, l’aîné, élégance trois-pièces typé hipster, va fêter ses 25 ans. Pas novice pour autant, le jeune homme au timbre calme garde un œil sur les dix-huit chambres de l’établissement. Entièrement rénovées, elles font la part belle au bois, aux moquettes profondes, aux ambiances enveloppantes, voire tamisées. Et une vue sur la nature à 360°. Chambre simple, affaires, privilège ou familiale dotée de deux espaces, l’hôtel met aussi la dernière main à une suite vaste comme un appartement, équipée… d’un sauna ! Au service, Arthur partage les tâches avec son frère Antoine, nœud pap’ souriant et droiture mousquetaire. Confiez-lui vos envies de cocktails avec ou sans alcool, rien ne le ravira davantage que de vous surprendre par son inventivité bien maîtrisée. Et si d’aventure, le breuvage – comme la cuisine – requerrait une plante aromatique, c’est au jardin, son autre

Si l’expression « caché au milieu des bois » ferait injure au village de Reiperstwiller au cœur duquel il se trouve, l’hôtel-restaurant La Couronne by K n’en est pas moins environné de nature et de forêts comme au temps des contes de fées.

terrain de prédilection, qu’Antoine irait la cueillir. « Nous cultivons de nombreux légumes, mais c’est surtout pour les aromatiques qu’il nous est utile. » Ainsi que pour les fleurs qui parfument et embellissent la maison. Depuis que Camille, leur cuisinière de sœur a quitté l’établissement pour suivre son époux, les deux frères se sont adjoint les services d’un troisième larron aussi jeunot qu’eux et pour cause : rencontré sur les bancs de l’école hôtelière. Théo, dont la cordialité est raccord avec l’esprit maison, « fait presque partie de la famille », assure Isabelle. Mais le chef qui a déjà tenu sa propre enseigne, malgré son âge, maîtrise ses gammes. Lui revendique d’ailleurs un goût immodéré pour la cuisine de grand-mère en sauces et les grands classiques du répertoire : « Ce n’est qu’une fois ces bases maîtrisées que vous pouvez vous laisser griser par votre inventivité. » Par petites touches, Théo qui fait son marché tous les samedis, distille sa patte sur une cuisine faite maison, jusqu’aux fonds, sauces et sorbets. « Ma cuisine n’aime pas les étiquettes. Elle n’est ni gastronomique, ni bistronomique. C’est une cuisine plaisir, gourmande et généreuse ! » assure le chef sur le point de mitonner sa carte de printemps, à découvrir bientôt en ligne. Atmosphère familiale Autre atout majeur de la maison, cette profusion d’espaces qui se modulent comme autant de poupées gigognes au service du plus intime, à l’instar du petit

salon ponctué de fauteuils, jusqu’à l’accueil de séminaire ou de mariages animés. Ambiance brasserie chic et moderne dès l’entrée, salles habillées de bois et de canapés, salle à manger drapée de tissus chauds dont les plafonniers rouges pétants guident le regard jusqu’aux baies vitrées ouvertes sur le paysage environnant… « En jouant sur les cloisons, on peut opter pour des salles de 25 à 30 personnes ou monter jusqu’à 70 pour de grands événements. » À moins que vous ne préfériez réunir une quinzaine d’amis autour du stammtish équipé de son espace bar, voire, aux beaux jours flâner sur l’immense terrasse littéralement posée dans le jardin et surmontée d’une pergola high-tech dont les lames, au-delà de vous protéger du soleil ardent, iront jusqu’à guider l’air pour le transformer en caresse. Véridique ! « Pour moi, c’est agréable puisque j’ai gardé mes enfants auprès de moi. Les aider, les accompagner, c’est le rôle de tout parent, mais là on travaille très bien ensemble, les jeunes sont ouverts, ils veulent avancer. Et nous sommes régulièrement d’accord… s’amuse Isabelle avec un clin d’œil à ses enfants. Et puis je fais goûteur, tout le temps… » LA COURONNE BY K 13, RUE DE WIMMENAU À REIPERSTWILLER 03 88 89 96 21 LACOURONNEBYK.FR


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À TABLE Adresses

Le Repère « Chez Ludo » En passant à Mietesheim, impossible de ne pas pousser la porte de ce lieu atypique qui capte l’air du temps comme d’autres la lumière et d’en ressortir autrement que conquis par l’ambiance, la cuisine et le cadre.

Un lieu avant tout inspiré par le talent et le dynamisme de Fanny et Ludo Luttmann, jeune couple de trentenaires aux commandes de ce Repère, épaulé en salle par Arnaud Bowe et de toute une équipe fraîche et talentueuse. C’est seulement après que le chef eut passé neuf années dans les cuisines du vaste restaurant Au Chasseur, dans la même commune, que le couple s’est senti prêt à concevoir son rêve à deux. Prenez une ancienne caserne de pompiers, ajoutez-y dès le portail d’entrée dans l’esprit des anciennes fermes toute la majesté du bois ancien, mitonné par un artisan du coin, et vous voilà mis en appétit avant même de passer à table. D’autant qu’à l’intérieur, la décoratrice Laure Flesch a tout mis en œuvre pour mettre en valeur les matériaux bruts. La pierre naturelle, le bois sablé, mais aussi le cuir, la chaux, la paille de chanvre, ainsi que les velours doux et feutrés habillent avec habileté autant d’espaces — bar, salle et canapés — enveloppants et chaleureux. Un lieu résolument moderne qui ne renie rien du passé, conçu pour durer et se patiner dans le temps. Depuis que le Repère existe, tout le monde y passe et aime venir en ces lieux pour étirer le temps. Sans doute parce qu’on s’y sent authentiquement bien. Un temps, plusieurs moments Alors bien sûr, la cuisine de Ludo n’est pas étrangère à l’affaire… Lui qui est ancré dans la vie du village sait ravir les papilles de mille et une manières. Viandes maturées de premier choix (mention spéciale pour le cœur d’entrecôte Black Angus Argentine), porc fermier des Jardins du Rottweg avec lequel il confectionne sa propre saucisse à frire, bouchée à la reine et rognons de veau qui vont et viennent se jouant de la carte où planchettes et pizzas copinent avec les tartes flambées, l’os à moelle, le fameux « burger du Repère » ou le T-bone de veau français à la crème. Un régal ! Le Repère de Ludo se vit de multiples façons tout au long de la semaine ou de la journée. Menus du jour à midi pour toutes générations confondues du village et alentours, repas d’affaires, dîners en couple ou en famille, mais aussi afterwork entre copains le vendredi soir de 17h à 18h30, l’occasion pour Arnaud Bowe de rivaliser d’inventivité côté cocktails. Un soir par mois, vignerons ou brasseurs sont invités à partager leur passion lors de moments d’échange uniques et conviviaux qui, dès l’arrivée des beaux jours, se prolongent sur la terrasse d’une vingtaine de couverts.

Et si l’envie de rester nous titillait, il nous suffirait de louer le « 22 » attenant : deux appartements pour quatre personnes rénovés dans l’air du temps. Demain sera un autre jour. LE REPÈRE « CHEZ LUDO » 24, RUE PRINCIPALE 03 68 03 39 15 À MIETESHEIM Arnaud Bowe et Ludo Luttmann


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PAR JIBÉ MATTHIEU — PHOTOS TANGUY CLORY

À TABLE Adresses

Au Soleil Longtemps séparés par des métiers et des horaires contraignants, Anthony et Noémie ont déniché un petit coin Au Soleil où unir leur force dans une ambiance familiale et soignée.

Avec la bonhomie qui le caractérise, Anthony Schauer reconnaît qu’en cuisine, l’inspiration vient en fonction des saisons : « Je pratique une cuisine d’instinct, à partir de choses que j’aime cuisiner et manger. » La carte change ainsi selon les idées, les produits… « Lorsque je me lasse d’un plat, je le change. Si je n’éprouve plus de plaisir, cela se ressent dans l’assiette. » Alors que l’hiver touche à sa fin, le chef se réjouit d’accueillir les premières asperges. « On les accompagnera peut-être d’une truite de mer », nouveauté de son fournisseur que le professionnel des fourneaux a hâte de découvrir. Car du métier, Anthony en a accumulé une belle réserve. Natif de Hoffen, il s’est formé auprès des tables du nord de l’Alsace, notamment au Cygne et aux Jardins du Moulin. « Avoir son propre restaurant, on y pense forcément, mais avec mon épouse Noémie, on ne s’était rien fixé. » L’occasion finit par se présenter et l’ouverture est prévue le 6 mars 2021, en plein confinement. Heureusement, les plats à emporter ont un franc succès, ce qui leur permet de se roder. Ils parviennent ainsi à fidéliser une clientèle impatiente de découvrir le restaurant et sa décoration. « L’adresse est un ancien restaurant, c’était vide depuis deux ans. » La cuisine déjà en place, il ne restait qu’à personnaliser l’endroit. L’espace composé de deux salles pouvant accueillir une quarantaine de personnes a été entièrement repensé et décoré par Noémie. « Je ne suis pas du métier », reconnaît celle qui officie dorénavant en salle avec Sophie. Pourtant, elle est séduite par le contact avec les clients et la possibilité de vivre et travailler en famille, sur les mêmes horaires. Car Au Soleil, l’esprit de famille tient la corde. C’est aussi dans cet esprit que la première salle accueillera prochainement un imposant stammtisch, « un chêne que nous a réservé notre menuisier ». La future table de bois brut pourra recevoir jusqu’à 14 convives autour d’une cuisine axée sur le partage. La salle sera transformée en brasserie

soignée et rehaussée d’un bar dessiné sur mesure tandis qu’à droite de la verrière d’entrée, la seconde salle lumineuse au mur bleu canard continuera à jouer son rôle de salle à manger cosy. Si malgré sa relative proximité avec la frontière, le restaurant accueille peu d’allemands, sa position sur un axe touristique conduisant au chemin des Cimes lui assure néanmoins une belle clientèle de passage. Sans compter les fidèles, conquis par la cuisine inventive et bien exécutée. « Mon souci est de ne pas masquer les goûts des produits. Je cuisine la plupart de mes légumes sous vide et toutes mes viandes, sauf le bœuf, à basse température ». De quoi garantir tendreté, goût et texture, selon le chef qui affectionne aussi d’accompagner ses plats de sauces patiemment réduites. « Ce n’est pas de la poudre, de la chimie de perlimpinpin. » Révélé pour son goût immodéré du raifort qu’il a décliné jusqu’au dessert pour l’émission Télématin, Anthony Schauer aime surprendre, comme avec ce baeckeoffe de poissons au déjeuner, mais aussi ce poulpe de rocher en tempura, déposé sur un guacamole d’avocats nappé d’une sauce cocktail à la mangue ou ce canard de la ferme Nonnenmacher dans le Kochersberg, cuit pendant deux heures à 52°C, snacké et accompagné d’une purée de patates douces à la vanille et d’une endive braisée au jus de miel… À piocher sur une carte courte de trois entrées, trois plats et trois desserts d’autant mieux accompagnés qu’avec ces plats inspirés, le couple a eu la bonne idée de proposer une carte de vins au verre plus riche qu’à l’accoutumée. On y trouvera, entre autres, un pouilly fumé ou un pinot gris grand cru de chez Bott frères. Bref, une pause qui s’impose. La tête Au Soleil. AU SOLEIL 34, RUE DES BARONS DE FLECKENSTEIN À SOULTZ-SOUS-FORÊTS 03 88 86 41 80

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR JIBÉ MATTHIEU — PHOTO TANGUY CLORY

À TABLE Adresses

Lisula Ingrid et Sylvain Vidale sont arrivés de L’Île-Rousse en Balagne, une région de HauteCorse où ils confectionnaient des canistrelli au vin blanc, avec le défi de faire vivre leur rêve solaire et insulaire en Alsace.

« Le temps qu’ils passent chez nous, il faut que les gens se sentent en Corse. Comme s’ils avaient pris l’avion pour venir en vacances ! ». L’objectif semble atteint été comme hiver, dedans comme dehors. Pour eux, tout a commencé en 2015, lorsqu’aiguillés par un ami, ils débarquent au marché de Noël à Haguenau. « On vendait du miel et d’autres produits. » Les années passent et le chalet prend de l’ampleur en proposant de la cuisine à emporter : tartines, sandwiches et frappes, ces beignets corses ressemblant aux bugnes. Alors forcément, lorsqu’on leur fait visiter ce caveau rue du Bouc, l’idée d’y transposer leur chalet à temps complet prend forme. Pourtant, entre l’aménagement d’une cuisine dans ce bar à vins format cale de bateau jusqu’au covid et ses confinements en cascade, l’affaire est complexe. Mais les clients sont au rendez-vous, fidèles et nombreux. Il faut dire que dans la ruelle piétonne un brin tortueuse, un soir d’été, parasols, oliviers en pots et musique corse à fond, l’illusion est confondante. Tandis qu’en bas, entre les murs constellés de cadres aux photos évocatrices, la trentaine de tables baignant dans une ouate bleue, blanche et couleur sable, il ne manque que le bruit lointain de la mer pour y être. Dans l’assiette aussi, la Corse est convoquée à chaque bouchée. Ingrid n’a pas son pareil pour cuisiner comme au pays. Une cuisine d’instinct, comme elle dit si bien. Agrémentant ses plats de viandes en sauce et autres cannelloni au brocciu (fromage frais de brebis) d’herbes ramassées au gré des chemins à chaque passage au pays : romarin, immortelle, poivre du maquis ou nepeta, incomparable menthe corse. « J’en utilise toute l’année. » Un retour aux sources souvent mis à profit pour les autres produits aussi. « La plupart viennent de là-bas et sont introuvables ailleurs », assure

Sylvain. « Même notre eau en bouteille est corse. » Avec bien sûr, la charcuterie et les fromages qui servent de base à la confection de généreuses planchettes. « On ne travaille qu’avec des artisans. La tapenade vient d’un monsieur de 80 ans qui la confectionne à partir de ses propres oliviers. Il fait aussi de la confiture de cédrats. L’huile d’olive, c’est aussi un petit producteur. C’est notre réseau personnel. » Et pour le vin, le couple travaille avec un compatriote bien connu des Alsaciens, Pascal Leonetti, meilleur sommelier de France 2006, longtemps à l’œuvre à l’Auberge de l’Ill, à Illhaeusern. « C’est un pote d’enfance, il nous fait le bonheur de nous faire notre carte. Du coup, on a des vins qu’on ne trouve pas ailleurs comme le domaine Abatucci, de vieux cépages corses travaillés en biodynamie à la force des chevaux. » Des vins de terroir qui s’accordent bien sûr à merveille avec la cuisine corse, composée de viandes en sauce, souvent cuites au four. « Notre spécialité, c’est l’agneau grillé avec de l’ail et des pommes de terre rôties. » Bref, une cuisine simple et généreuse. Et pour mettre ses convives dans l’ambiance, Sylvain n’a pas son pareil pour répondre à la taquinerie, comme au pays : « C’est la macagna, on se moque gentiment ! » Tout un art ! De toute manière, à la fin, toutes les querelles s’éteignent autour d’une liqueur de myrte. Alors si vous voulez en profiter, mieux vaut ne pas tarder, car on ne sait jamais pour combien de temps encore cet îlot corse sera à Haguenau. « Un Corse, c’est toujours de passage. Tôt ou tard, il finit par rentrer à la maison… » lance le couple dans un clin d’œil. À bon entendeur. RESTAURANT LISULA 1, RUE DU BOUC À HAGUENAU 03 69 13 47 28


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À TABLE Adresses

Le Panorama Il n’est pas forcément nécessaire de maitriser le swing pour déjeuner au restaurant du Golfclub de Soufflenheim Baden-Baden. Que l’on soit un Tiger Woods en devenir ou simple amateur de calme et de nature, le Panorama propose une cuisine simple et de qualité aux abords d’un vaste parcours bordé par les bois, sur lequel les canards sauvages dandinent tranquillement entre green et étangs. Véritable poumon vert à deux pas de la ville, le site du Golfclub apparaît tel un havre de paix et la terrasse du Panorama offre une vue apaisante. Après une absence de cinq ans, Frédéric Schott revient aux commandes du lieu, bien décidé à lui redonner l’éclat d’antan : « J’ai construit ce golf avec un investisseur suisse. J’en ai été le directeur de 1994 à 2015 puis j’ai eu besoin de faire autre chose et nous avons mis le restaurant en location-gérance jusqu’en 2021. Lorsque j’ai repris les commandes, le rapport qualité/prix s’était dégradé. Je me suis donc donné pour principe de proposer une cuisine de qualité qui soit accessible à tous. Les clients ne sont pas des pigeons, s’ils n’apprécient pas le repas, ils iront ailleurs. Ce golf est comme mon bébé, j’ai envie qu’il grandisse bien. » Ouvert 7 jours sur 7 de 10h à 20h (21h le vendredi et le samedi), le restaurant s’adapte aux besoins du jeu, permettant aux golfeurs qui commencent un parcours en matinée de trouver une cuisine ouverte pour un repas même en milieu d’après-midi. Derrière les fourneaux, Natacha et son équipe concentrent leurs efforts sur une carte réduite à

base de produits faits maison. « Je préfère faire une petite carte et l’agrémenter de plats du jour variés et de suggestions. C’est gage de fraîcheur et de qualité. » En effet, cordons-bleus et faux-filets proviennent des boucheries Hoffmann à Haguenau et Herrmann à Reichstett, les burgers, salades composées et tartes flambées sont réalisés sur place à la minute. Passionnée de cuisine depuis ses douze ans, Natacha concocte ses plats selon les produits de saison. « Bientôt les asperges », nous glisse-t-elle. Lorsqu’on arrive au dessert, notre cœur balance. Tarte au fromage, poire-amandes ou abricot ? Et pour digérer, quoi de mieux qu'une balade sur le parcours 18 trous ! Frédéric en profite pour m’expliquer les règles du golf avant de me confier avec malice : « Avec tout ça, j’ai un gros défaut, je ne joue pas au golf. Je suis là uniquement pour faire fonctionner la machine. » En plein cœur d’un vaste site arboré, où bosquets fleuris côtoient un bel étang agrémenté d’un puissant jet d’eau, le Panorama est le cadre idéal pour accueillir de grandes réceptions. « Nous disposons d’une salle de séminaire au rez-de chaussée et d’une pièce privatisable

à l’étage qui peut accueillir 80 personnes, piste de danse comprise. Cela nous permet de recevoir des entreprises, des banquets ou des fêtes de famille », détaille Frédéric Schott. Et pour profiter pleinement du décor idyllique, les convives ont accès à une terrasse de plus de 200 places. Enthousiastes à l’idée d’apporter un nouveau souffle au Panorama, Frédéric et son équipe débordent d’idées. À commencer par des soirées dansantes à thème qu’ils comptent organiser une fois par mois. « Des projets, on en a plein, il faut juste essayer et voir si ça fonctionne », m’explique Natacha, qui a d’ores et déjà en tête de concocter des brunchs le week-end. LE PANORAMA ALLÉE DU GOLF À SOUFFLENHEIM 03 88 05 73 45


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