ZUT Journal Haguenau et alentours N°9

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ZU

Le Journal Haguenau & alentours ALSACE DU NORD

KIRRWILLER | SAVERNE | VAL-DE-MODER | HOCHFELDEN | LEMBACH | WINGEN…

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ENTRETIEN

Les 40 ans du Royal Palace

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ÉVASION

Échappées belles

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PORTRAIT

Rémy Mahler, le génie des orgues

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REPORTAGE

Alélor, du local dans le bocal

T

N o 9 — NOVEMBRE 2021

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REPORTAGE

Sautter, le jardin d’Éden


4 0 AN

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AN N I VER

I RE SA


Salle de restaurant « Le Majestic » au Royal Palace — Photo : Alexis Delon / Preview

Les prochaines parutions de Zut Strasbourg N° 48 Décembre 2021

Hors-série RCSA N° 2 Mi-décembre 2021

Hors-série Artisanat N° 4 Printemps 2022

Haguenau et alentours N° 10 Avril 2022


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Photo brokism + phi

Nos dernières publications 01— ZAP. Zone d’Architecture Possible - magazine pour l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg, #4 02— ZUT Strasbourg, magazine trimestriel lifestyle 100% local, #47 03— Niemand hat gesagt dass es bequem wird, un livre d’Alain Berizzi 04— Novo, le magazine culturel du Grand Est, #61 05— Carnet de Bains, en collaboration avec les éditions 2024 pour la SPL Deux-Rives, collection de trois carnets sur les Bains municipaux de Strasbourg

06— Tracer la route, un cahier de coloriage de l’artiste Christophe Meyer 07— ZUT hors-série, en partenariat avec l’Industrie Magnifique, #2 08— Brochure de saison 21/22 pour le Manège Maubeuge, scène nationale (conception, rédaction et direction artistique) 09— ZUT Haguenau et alentours, le journal trimestriel lifestyle de l’Alsace du Nord, #8 10— Les idoles, un livre de Michel Bedez


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Retrouvez toutes nos parutions à La Vitrine

14, rue Sainte-Hélène - Strasbourg

www.chicmedias.com


SOMMAIRE

04 Éditorial

ÉDITO

42 S élections Zut

Maison Meubles Haag Cuisines et Nous Les secrets de Dora DH Décoration Immo Eco’ Mélior Lifestyle Dépôt Déco Mimi Le Bouclard Digivital 1001 Herbes

08 E ntretien

Pierre Meyer, Royal Palace

12 C ulture

La sélection culturelle de Zut Les livres de cet automne, librairie À Livre Ouvert Des compagnies en ­résidence : Espace Rohan Saverne Relais culturel de Haguenau

52 À Table

19 É vasion

Coucoo Cabanes Les Prunelles sauvages Chalets Cocoon Les Fermes de Pinpin

28 P ortrait

Le génie des orgues

32 Pays de Haguenau Vu par Mireille Weber

34 H ochfelden

Vu par Valentine Fritsch

36 L embach

Adresses Le Cheval Blanc Grains de Sel Il Giardino d’Italia PUR etc. Entretien L’Initiative Reportages Alelor Sautter Les produits Le Refuge JK Pépites de vin Les fromages de Mathieu La Vignery

Puisque l’automne est la saison de l’effeuillage, pourquoi se priver de folies ? « O n m’a pris pour un fou », assure pourtant le titre de l’autobiographie de Pierre Meyer. En allant à la rencontre de celui qui décidait, il y a quarante ans, de transformer l’auberge familiale en temple du music-hall dans le petit village de Kirrwiller, Zut peut vous assurer le contraire. Strass et paillettes s’accordent toujours à merveille dans le plus grand cabaret de province dont la devise demeure « Le Royal Palace, c’est Las Vegas… en Alsace ! ». La preuve en images puisque l’empereur des lieux nous ouvre ses coulisses pour quelques confidences recueillies sur du velours. Découverte d’autres lieux uniques comme l’Orgelstubb à Pfaffenhoffen, atelier du génial facteur d’orgues Rémy Mahler et restaurant à l’univers baroque tenu par son épouse, ou la table d’exception du Cheval Blanc à Lembach, deux étoiles au Michelin, une « maison de famille » à la décontraction chaleureuse. Faire ensemble, c’est aussi la valeur que partagent plusieurs acteurs culturels du nord de l’Alsace dans un élan que la pandémie semble avoir libéré. Comme l’Espace Rohan à Saverne et le Relais Culturel de Haguenau qui font acte de résidence en accueillant des compagnies dans une dynamique d’échanges et de co-construction. Un sens du collectif qui sied également au tiers-lieu Paddock Académie, imaginé par Claude Casterot dans les anciennes écuries de Haguenau, ainsi qu’à L’Initiative, restaurant solidaire qui raccorde des personnes en situation de handicap à des métiers ordinaires. Pour des saveurs partagées… La team Zut

Vu par Noël Bolidum

38 W ingen

Vu par Véronique Brumm

40 F ocus

Paddock Académie Nautiland

ZUT TEAM

CONTRIBUTEURS

Directeur de la publication & de la rédaction Bruno Chibane Cheffe d'édition Léonor Anstett Design graphique Séverine Voegeli Commercialisation et développement Léonor Anstett, Bruno Chibane, Anne Walter Relectures Fabrice Voné Administration & gestion Gwenaëlle Lecointe

Rédacteurs Léonor Anstett, Corinne Maix, JiBé Mathieu, Anne Schilling, Emma Schneider, Fabrice Voné Photographes Christoph De Barry, Alexis Delon / Preview, Estelle Hoffert, Grégory Massat, Henri Vogt Stagiaire graphiste Tanguy Clory Couverture Escalier d’accès au Lounge Club du Royal Palace Alexis Delon / Preview Ce journal est édité par Chicmedias 37, rue du Fossé des Treize — 67000 Strasbourg — 03 67 08 20 87 www.chicmedias.com — www.zut-magazine.com

S.à.R.L au capital de 47 057 euros Tirage 7 000 ex Dépôt légal Novembre 2021 SIRET 509 169 280 00047 ISSN n°2556-5141 Diffusion Novea + Zut Team Impression OTT Imprimeurs Parc d’activités « Les Pins » F-67319 Wasselonne Cedex


Photos Michel Gibert et Baptiste Le Quiniou, non contractuelles. Africa museum : www.africamuseum.be, sculpture : www.sophiebocher.com, TASCHEN, Ėditions Zulma.

Cette année, Roche Bobois célèbre les 50 ans du canapé Mah Jong, créé en 1971 par Hans Hopfer. Pour cet évènement, le Mah Jong s’habille de nouveaux tissus de créateurs et se pose sur d’élégantes plateformes qui subliment sa ligne et son confort. Un canapé ultra-modulable, avant-gardiste lors de sa création, iconique aujourd’hui.

Tissus dessinés par

Mah Jong. Canapé composable par éléments, design Hans Hopfer. Habillé de tissus dessinés par Kenzo Takada, collection Matsuri, version Umi. Plateformes en bois teinté, finition Pierre de Lune. STRASBOURG - 8 Rue de Chemin de Fer - 67450 Lampertheim French : français

French Art de Vivre


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

ENTRETIEN

PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS ALEXIS DELON / PREVIEW


NOVEMBRE 2021

Success story alsacienne Pierre Meyer n’a pas d’âge mais il a bel et bien mille et une vies. Son histoire, il l’a écrite à l’huile de coude, porté par l’ambition et la rage d’entreprendre. « On m’a pris pour un fou », annonce la couverture de son autobiographie. Il est certain qu’ouvrir le Royal Palace au beau milieu d’un village alsacien de 500 habitants pouvait interpeller et pourtant…

A

ujourd’hui, le Royal Palace est le troisième plus grand cabaret de France. Pas à pas, Pierre Meyer a construit un empire à la renommée internationale, une success story alsacienne. Fidèle à ses racines et ses valeurs, il a créé à Kirrwiller le lieu de tous les possibles. Jack Kerouac écrivait : « Là où certains ne voient que folie, nous voyons du génie. Car seuls ceux qui sont assez fous pour penser qu’ils peuvent changer le monde y parviennent. » Pierre Meyer en est la preuve vivante. Nous l’avons rencontré à l’occasion des 40 ans du Royal Palace. À l’époque, votre mère tenait une auberge qui faisait office de dancing le samedi soir… Début 70, le dancing était en perte de vitesse avec l’apparition des discothèques. Lorsque je suis revenu de mon apprentissage en cuisine, j’ai proposé à mes parents qu’on relance l’entreprise en essayant les repas dansants. À l’époque, on a été les premiers à faire les buffets campagnards, puis les bœufs à la broche et j’ai commencé à lancer des soirées alsaciennes, du folklore. On a remarqué qu’il y avait de la demande. J’ai repris l’affaire très jeune, mes soeurs étaient hôtesses de l’air, maman était fatiguée et mon père était instit dans le village, l’auberge ce n’était pas son métier. Lorsqu’il y avait un repas à organiser, je m’en occupais ! Vous souvenez-vous de vos tous premiers spectacles ici ? Ça a dû être un accomplissement pour vous. Oui, c’est vrai. Les premiers spectacles avec revue, c’était en 82. Avant, je n’avais qu’un orchestre à amortir : on proposait le menu plus l’orchestre, c’est seulement après qu’on a ajouté le spectacle. D’ailleurs c’était très tard à l’époque, le spectacle était vers minuit, puis les gens dansaient, s’amusaient, on fermait à 6 h du matin et on rouvrait à midi. On ne dormait pas beaucoup, c’était la fête ! Après, j’ai transformé l’hôtel familial en logement pour les artistes. J’ai arrêté les plats

du jour et aussi le bistrot de ma grand-mère. C’était dur pour elle, elle ne comprenait pas pourquoi je le fermais, elle disait : « Après l’église, ils prennent l’apéritif ! » mais je ne pouvais pas servir un verre de vin rouge à quelqu’un et rester discuter avec lui pendant une heure. C’était primordial pour vous de sauver l’entreprise familiale ? Absolument. Pour moi, le dancing ne devait pas disparaître, c’était le ciment de notre famille. Quand vous décidez de vous lancer dans les repas dansants, votre mère y croit mais votre père est un peu plus sceptique. C’est vrai. Mon père était l’instituteur du village et je n’étais pas son meilleur élève, alors il ne me faisait plus confiance. Il m’a envoyé en pensionnat chez les curés à Strasbourg, au collège St-Etienne. C’était des années difficiles pour moi. Partir de la maison alors que je n’allais déjà pas souvent en vacances avec mes parents, j’aurais préféré rester dans le village. Mais bon… Mon père a quand même vu l’évolution à un moment donné. À l’époque, quand il a voulu se retirer et que je reprenne l’affaire, il a construit une maison pour lui et ma mère et il a voulu que je vienne habiter dans l’auberge avec ma femme. J’avais des conditions pour venir ici, je voulais que le partage soit fait et que tout soit réglé avant. Et c’est ce qu’il a fait, à 28 ans j’étais PDG et là, il a fallu bosser ! Dans votre livre vous parlez de vos parents qui ont toujours travaillé dur, c’est quelque chose qu’ils vous ont transmis ? Quand les bals se sont arrêtés, oui, j’étais au four et au moulin. En cuisine, il y avait ma grand-mère, ma mère et moi et ça marchait très bien. À un moment donné, on a ouvert les premières salles pour faire les dîners dansants, d’abord une fois jusqu’à trois fois par mois. On y allait petit à petit, avec toujours le restaurant en parallèle jusqu’au moment où le spectacle a pris le dessus.

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Au final, avec la réussite de l’entreprise familiale, vous avez acquis la fierté de votre père. Oui, c’est vrai ! À mes débuts, je cuisinais avec le téléphone constamment collé derrière l’oreille pour prendre les réservations. Puis, je ne pouvais plus continuer ainsi, j’ai alors embauché une secrétaire et mon père restait parfois au bureau à la regarder parler au téléphone, il était content ! À l’époque, avoir une secrétaire c’était quelque chose. Il se mettait aussi au bar et il observait ce qui se passait autour, il était heureux comme ça. Au départ, vous commandiez les spectacles et maintenant c’est vous qui les produisez ? Au début, j’achetais les spectacles tout finis, mais il y avait 7 artistes, ça n’a rien à voir avec aujourd’hui. Actuellement, on en a 40 sur scène. À l’époque, c’était des petites troupes qui faisaient des galas. J’avais tissé des liens avec un cabaret parisien, L’Éléphant Bleu, tenu par M. Paulard qui possédait aussi l’Âne Rouge, La Belle Époque... Il me mettait en relation avec des artistes tahitiens et philippins qu’il me louait pour une semaine ou un week-end. On organisait des soirées sur différents thèmes, des soirées Pigalle, des soirées cabaret, mexicaines, brésiliennes, tout ce qu’on pouvait trouver en spectacles finis. C’étaient mes débuts et ça a duré jusqu’en 89. Ensuite, on a construit une vraie scène, car jusque-là les artistes se produisaient sur le même podium que l’orchestre. Seulement il y avait un hic, la production a un coût, pas seulement pour construire le bâtiment mais il y avait des décors, la machinerie de scène pour lever les décors… On avait déjà fait un gros investissement, et il fallait retourner en plus toute la scène. Mon père qui vivait encore m’a dit : « Mais tu es fou, tu as une affaire qui marche et là tu veux présenter le même spectacle pendant 6 mois, 5 fois par semaine et 300 personnes pour le point zéro ? ». Vous voyez un peu (rires). Vous vouliez apporter un souffle nouveau à vos spectacles, afin que les spectateurs ne se lassent pas. Exactement, si j’avais continué à reprendre la troupe des tahitiens comme on l’avait déjà fait pendant 9 ans, les gens ne seraient plus venus au bout d’un moment. Je suis donc allé à la recherche de grosses productions, pour créer un spectacle exceptionnel. On a eu des chefs d’œuvres avec, par exemple, le fantastic show du magicien Dani Lary. Christian Fechner, le producteur de cinéma, est venu avec les Germano-Américains Siegfried et Roy de Las Vegas, les deux monstres sacrés de l’illusionnisme qui se produisaient à l’époque avec les tigres. Ils sont venus à Kirrwiller et ils ne voulaient plus rentrer ! Ils nous ont invité ensuite une semaine à Las Vegas, ça a été magique pour nous ! À l’époque, on a doublé la clientèle en un an. Les gens étaient contents, ils en parlaient. Le bouche à oreille est important. On est dans un petit village de 500 habitants, comment faire pour que tout ce monde vienne à Kirrwiller ? C’était difficile, il fallait faire quelque chose d’exceptionnel et encore aujourd’hui, on en est au même stade. Tout a évolué mais il faut faire fort pour que les gens reviennent. D’année en année, on a toujours investi dans le lieu, l’outil de travail et aussi dans la qualité du spectacle qui nous a permis de gagner une renommée dans le milieu. Vous êtes souvent appelé à être dans le jury de festivals de cirque de renommée mondiale. Ce n’est pas trop difficile de donner un avis quand on a face à soi des numéros plus incroyables les uns que les autres ? Ça l’est. J’ai notamment été dans le jury à MonteCarlo, le plus grand festival de cirque au monde, la


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

« Les artistes vivent dans la maison, c’est une grande famille » semaine prochaine je serai à Rome et on m’a récemment appelé pour être dans le jury d’un grand festival à Budapest. Voyager pour découvrir les numéros c’est très important, car ici, on signe les contrats deux ans à l’avance pour avoir les meilleurs, et les numéros d’exception sont rares. Êtes-vous devenu de plus en plus exigeant avec les années ? Absolument. La richesse d’un spectacle, ce sont les numéros d’attractions. Dans les cabarets en général, les revues ont deux à trois numéros, ici il y en a sept. Les chanteurs aussi, c’est important, cette année on en a quatre : Charlène, Jérémy Amelin qui était finaliste de la Star Ac’, Pierre-Etienne et David. C’est Jasmine Roy, l’ancienne coach de la Star Ac’ qui fait les castings des chanteurs, c’est plus long que pour les danseurs, il faut les écouter les uns après les autres. « Le Royal Palace c’est Las Vegas en Alsace », c’est la chanson signature de votre music-hall. Elle ponctue chaque revue, et tous vos habitués l’entonnent au final comme s’il s’agissait d’un tube. Oui c’est vrai, mais bon le Royal Palace ce n’est pas les casinos comme à Las Vegas (rires). Ça s’est monté dans un petit village en pleine campagne : quand je suis à l’accueil et que le public entre, je me demande d’où viennent tous ces gens. C’est quand même énorme, 200 000 personnes par an. Et tous les ans, il y a un nouveau spectacle ! Chaque année, vous accueillez de nouveaux artistes venus du monde entier. Vous avez construit un lieu pour les loger ici…

ENTRETIEN

Oui, les artistes vivent dans la maison, c’est une grande famille. C’est mieux que de les savoir dispersés dans des appartements aux alentours, ici ils sont ensemble. Le soir, ils font la fête, du Pilates, du yoga, ils ont leur véranda, leur jardin. Ce n’est pas forcément facile d’être loin de ses proches. Vous avez connu ça aussi, au pensionnat vous avez vécu des années de grande solitude et ici vous avez formé une sorte de grande famille. Absolument, ce sont mes enfants (rires). Surtout les danseurs et les danseuses, quand ils ont un petit problème, ils viennent me voir comme un papa ! Quand les artistes vont travailler ailleurs après un an, ils parlent d’ici et ça donne envie à d’autres artistes de venir ! Dans votre livre, vous racontez une très jolie anecdote à propos d’un Noël ici. Dans le temps, on avait une semaine de vacances à Noël. Ce n’est plus le cas aujourd’hui car on a désormais énormément de travail au mois de décembre. C’est un mois où on fait jusqu’à 55 000 entrées avec notamment le spectacle Le Noël des Enfants, en plus du spectacle normal. Mais en effet, il y a quelques années, j’avais des artistes qui venaient de loin et qui n’ont pas pu rentrer à Noël, je les ai alors invités à la maison. Au début, il y en avait seulement trois ou quatre qui avaient accepté l’invitation et le soir de Noël, il y en a eu douze devant la porte (rires). On a fait un bon repas avec de bonnes bouteilles de vin, un vrai Noël. Et par la suite, j’ai refait une soirée réclamée par ceux qui étaient partis dans leur famille ! Le Royal Palace fête ses 40 ans, quel regard portez-vous sur ces quatre dernières décennies. J’imagine que vous ne vous attendiez pas à ce que le music-hall devienne aussi conséquent ? Des fois, j’ai du mal à réaliser le succès qu’on a depuis des années et le fait que ça continue. Il faut tout simplement que les gens soient heureux, qu’ils aient passé un bon moment, que ce soit fort en émotions et qu’ils aient envie de revenir ! Il y en a qui viennent de Nancy, de Metz, de Reims...

PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS ALEXIS DELON / PREVIEW

Même d’autres pays, même de Las Vegas… Oui aussi, et c’est mon obsession, réussir à avoir toujours du succès. Vous vous êtes investi corps et âme dans le travail au point de ne pas avoir vu votre fils unique grandir. Et aujourd’hui, Mathieu travaille à vos côtés. Oui, ce n’était pas facile, avec les parents, on bossait. Ma mère était usée avant les 60 ans, quand elle a arrêté elle n’en pouvait plus. Aujourd’hui, la nouvelle génération, elle n'est plus aussi folle que la nôtre. Mais bon, chacun son époque. Selon vous, pour réussir, il n’y a pas de secret, il faut travailler. Oui et il faut aussi trouver les bonnes personnes, les chorégraphes, les metteurs en scène, les gens de la création. Je n’ai fait que travailler, si je pars une semaine en vacances, je m’ennuie au bout de trois jours. Mais j’aime ce que je fais, c’est une vocation. Aujourd’hui, je devrais être à la retraite, j’aurais dû laisser mon fils faire, mais pour l’instant je ne suis pas prêt. Gérer une entreprise, ce n’est pas juste organiser un spectacle, c’est tout le reste qui est autour, la restauration, la sécurité… Ce n’est pas facile, ce sont des énervements parfois aussi pour rien. Dans le livre, vous dites que vous vous êtes toujours senti dans une sorte de dualité entre l’homme de la campagne et l’homme du spectacle qui aime viscéralement le show, les strass et les paillettes. J’ai tellement de propositions pour aller ouvrir à gauche à droite, j’ai toujours dit non. Je ne veux pas courir deux lièvres à la fois, ce que j’ai me suffit. Je suis à 100 %, je ne veux pas d’une deuxième affaire. Un jour, une comtesse allemande propriétaire d’un énorme théâtre au Neuschwanstein m’a fait venir et voulait absolument que je m’en occupe. Mais j’ai dit non. Je suis bien à Kirrwiller, c’est chez moi. Ce qui m’intéresse c’est le spectacle et mes animaux. J’adore les bêtes, j’ai mes chiens, il y en a un qui est toujours avec moi, Choco. J’ai neuf ânes dont une prénommée Lisette, comme l’ânesse de mon enfance.


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Le lieu de tous les possibles

Une vie comme la vôtre doit être remplie d’anecdotes, en avez-vous une à raconter ? C’était à mes débuts lorsque je faisais les fameuses soirées Pigalle, il y avait une stripteaseuse dans la revue, ce sont les clients qui nous y avaient poussé, ils me taquinaient, me disaient : « Alors Pierre, il y a au moins quelque chose à voir ? ». C’était élégant, rien de vulgaire, c’était l’art de l’effeuillage et juste avant que la jeune femme ôte les pointes sur ses seins, nous plongions la salle dans le noir. Mais cette fois-ci, ça a été différent. Après le repas, je suis monté à la régie, j’étais à un pupitre pour faire les projecteurs, j’ai envoyé la musique, réglé les sons et là la fille commence à se déshabiller très vite, à prendre des positions vulgaires. Paniqué, je ne savais plus quoi faire, je suis allé en coulisse chercher la meneuse de revue pour qu’elle enchaîne immédiatement. On avait quand même des couples mariés, ce n’est pas un night-club ! Votre livre « On m’a pris pour un fou » vient de sortir, à quel moment l’idée d’écrire votre autobiographie a-t-elle germé ? À l’occasion des 40 ans du Royal Palace, Fred Papet mon attaché de presse m’a parlé de cette idée. J’ai rencontré Isabelle Gaudon qui a réalisé beaucoup

d’autobiographies de gens que je connais et Christian Riehl des Éditions du Signe. Ce livre permettra aux gens et même à mes proches, mon fils notamment, de découvrir une histoire qu’ils ne connaissent pas forcément, de comprendre certainement beaucoup mieux mes décisions, mes engagements, mes soucis, mes ambitions, mes empêchements. Et de faire davantage connaissance avec ce doux dingue que j’ai été et que je suis toujours. ROYAL PALACE INTERNATIONAL MUSIC HALL 20, RUE DE HOCHFELDEN À KIRRWILLER ROYAL-PALACE.COM

On m’a pris pour un fou aux Éditions du Signe

Parmi les maisons à colombages, le Royal Palace apparaît irréel, immense palais blanc aux colonnes roses. Lorsqu’on y pénètre, ses riches décors, ses moquettes royales du sol aux murs et ses lustres grandioses nous plongent à la Belle Époque. Un lieu hors du commun, du manège ancien aux fauteuils en velours, des grands tableaux style renaissance aux lourds rideaux en tissus, des tables recouvertes de nappes blanches à l’orchestre qui anime les repas. Dans ce contexte propice à la création artistique, on s’imagine aisément croiser peintres, écrivains et littéraires venus s’inspirer du joyeux désordre plein de gaieté, de frivolité et de fantaisie qui y règne. Au grand théâtre, la scène accueille artistes et danseuses de revue, froufrous affriolants, strass, plumes et paillettes, les tableaux et numéros s’enchaînant. Et aussi sept numéros d’attraction impressionnants : du show d’illusion créé par Dani Lary aux prestations d’acrobates avisés, en passant par la remarquable performance de cinq motards réunis dans une sphère en métal… Le public en prend plein les yeux. Enfin, la fête continue au Lounge Bar, où les DJ ou grands orchestres invités font danser les après-midis ou les soirées… Dans les tuyaux ? Un projet de site hôtelier d’une centaine de chambres avec spa et restaurant panoramique sur la colline du Heckberg non loin du cabaret, avec pour ambition de démarcher la clientèle étrangère. The show must go on !


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

CULTURE

La sélection culturelle de Zut

Cie Hervé Koubi

Cie À Tire d’Aile

Recirquel Company Budapest

Ce que le jour doit à la nuit

Iliade

My Land

De par son titre, le spectacle chorégraphique ­d’Hervé Koubi fait écho au célèbre roman de Yasmina Khadra, retraçant le parcours d’un jeune Algérien divisé entre deux identités. Une histoire qui renvoie le chorégraphe à sa propre histoire d’enfant immigré. Sur scène, douze danseurs algériens et burkinabé se chargent donc d’évoquer ce passé méconnu dans une chorégraphie de haute voltige entre hip-hop, danse de rue, capoeïra et danse contemporaine, créant un monde unique où l’Orient et l’Occident ne font qu’un. Au fur et à mesure que leurs longues jupes blanches s’entrecroisent, s’emmêlent, dévoilant la beauté de leurs corps en mouvement, c’est l’histoire d’Hervé Koubi qui se dessine.

La metteuse en scène Pauline Bayle revisite la grande épopée d’Homère entremêlant de multiples destins dans un mouvement allant de la colère teintée de fer à la compassion trempée de larmes. Dans un élan commun, cinq acteurs mêlent leurs voix pour raconter les histoires d’Achille, Hélène, Andromaque, Hector et Agamemnon, s’affranchissant de la vision archaïque des deux sexes à travers des glissements de genre entre les rôles. Au delà de la question du genre, c’est celle de la représentation du héros qui se pose. Est-il vraiment ce garçon grand, beau et fort que la statuaire antique hier et les films hollywoodiens aujourd’hui ont contribué à créer ? Avec son adaptation de l’Iliade, la compagnie À Tire d’Aile déconstruit ce stéréotype et redonne à ses héros le statut qu’ils méritent : celui d’êtres humains faits de chair et de sang. Parce qu’il n’y a pas de héros, seulement des hommes qui tentent d'échapper à la souffrance.

Créé en 2018 dans le cadre du plus grand festival artistique du monde, My Land est un chef-d’œuvre dans lequel le ballet rejoint le cirque à travers un spectacle ensorcelant et magique. Au cœur de la piste, immense plaque transparente recouverte de sable sous laquelle sont astucieusement fixées des lumières, un pied nu foule la terre. La terre d’où nous venons, la terre qui nous porte, la terre où nous retournerons un jour. Se mettent alors en mouvement les corps de sept artistes, dotés d’une souplesse, d’une force et d’une précision remarquables. Sur un fond musical folklorique tatar, moldave et ukrainien, faisant référence à leurs racines, ils explorent avec grâce toutes les disciplines : équilibre, voltige, échelle, mains à mains, jonglage, contorsion, offrant un véritable bijou d’esthétisme visuel et sonore.

LE 2 DÉCEMBRE LA MAC 1, RUE DU STADE À BISCHWILLER MAC-BISCHWILLER.FR

LE 7 DÉCEMBRE LA NEF 6, RUE DES ÉCOLES À WISSEMBOURG WWW.NEF-WISSEMBOURG.FR

LE 15 DÉCEMBRE L’ESPACE ROHAN QUAI DU CHÂTEAU À SAVERNE ESPACE-ROHAN.ORG


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Les livres de cet automne par Willy Hahn, libraire

« Climax » Thomas B. Reverdy chez Flammarion « Un fjord en Norvège sous la double menace d’un glacier et de la plus grosse plateforme pétrolière offshore jamais construite. L’un craque de toute part et l’autre subit une avarie majeure. Thomas B. Reverdy a écrit un grand et beau livre, en prise avec son temps et intemporel à la fois. Entre saga nordique, fable écologique et récit d’anticipation. »

« Kazantzaki » Allain Glykos & Antonin chez Cambourakis « Comment raconter la vie, les Vies de Nikos Kazantzaki ? Le choix narratif de procéder par instantanés pour donner des clefs de lecture d’une vie et d’une œuvre s’imposait. Philosophe, romancier et essayiste, Nikos Kazantzaki était un esprit libre, dont la devise était : Je n’espère rien, je ne crains rien, je suis libre. »

Jacques Weber Éclats de vie : deuxième Homme de théâtre parmi les plus grands, Jacques Weber invite à une évasion poétique, à une échappée littéraire et intime. L’artiste passionné des mots entre seul en scène avec l’envie folle et joyeuse de partager des moments de vie, des morceaux choisis à travers un patchwork de textes célèbres, peu connus ou anonymes, qu’importe du moment que les mots sont beaux. Parfois drôles, émouvants, contemporains ou moyenâgeux, historiques, littéraires, journalistiques, romanesques ou théâtraux, les plus beaux textes de la langue française viennent saisir le spectateur. Jacques Weber ponctue le spectacle d’improvisations et livre les anecdotes d’une vie parsemée de rencontres bouleversantes, de souvenirs mémorables, de peurs, de doutes et de joies qui lui ont permis d’être l’acteur et l’homme qu’il est aujourd’hui.

« Une brève histoire de l’égalité » Thomas Piketty au Seuil « Lorsque Thomas Piketty décide de vulgariser ses travaux cela donne ça : un essai court et percutant qui résume ses travaux et permet aux non-initiés de se frayer un chemin dans l’œuvre riche et complexe d’un des économistes les plus réputés de ces vingt dernières années. »

« Gutenberg et le signe du dragon » P. Prévot & B. Strickler, à La Nuée Bleue « 1438 à Strasbourg : la Cathédrale est sur le point d’être couronnée de sa flèche et Johannes Gutenberg est tout près d’inventer l’imprimerie. Trois garnements débrouillards se retrouvent au cœur d’une enquête passionnante. Pour se distraire et s’instruire à partir de 9 ans. »

LE 17 DÉCEMBRE LE RELAIS CULTUREL DE HAGUENAU 11, RUE MEYER WWW.RELAIS-CULTUREL-HAGUENAU.COM À LIVRE OUVERT 4, RUE DU MARCHÉ AUX POISSONS À WISSEMBOURG 03 88 54 46 93


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

CULTURE

PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

De l’importance d’accueillir des compagnies en résidence Les résidences d’artistes représentent un espace-temps clef de soutien au processus de création. Dans une dynamique d’échanges et de co-construction, elles font le lien avec les populations, notamment les plus fragiles, mais aussi les jeunes en milieu scolaire jouant un rôle central dans la vie artistique et culturelle du territoire. Rencontres à l’Espace Rohan à Saverne et au Relais Culturel de Haguenau. Entretien avec Denis Woelffel et Laurent Crovella Denis Woelffel est directeur de l’Espace Rohan à Saverne et Laurent Crovella, metteur en scène de la compagnie en ­résidence, Les Méridiens Pouvez-vous me présenter la compagnie les Méridiens, vos projets et vos engagements ? Laurent Crovella :  La compagnie les Méridiens dont je suis metteur en scène est installée à Strasbourg et existe depuis 2004. Le travail qu’on mène est essentiellement de mettre en scène des auteurs contemporains vivants, car nous nous intéressons à la manière dont ils décrivent le monde dans lequel on est. Une autre partie de notre travail est un travail dit d’actions culturelles, on rencontre les différents publics en associant les spectateurs à notre processus de création, en les invitant à des répétitions, mais aussi en conduisant des ateliers amateurs. On ne peut pas avoir de rayonnement si on n’a pas d’ancrage, c’est très important pour moi. Après, évidemment il faut lever l’ancre de temps en temps mais depuis l’origine de la compagnie, nous avons été en résidence dans différents théâtres. Ces lieux deviennent nos maisons.

Laurent Crovella

Denis Woelffel

Après une première année de préfiguration à l'Espace Rohan, nous nous dirigeons vers une résidence de trois ans, ce qui signifie que les créations de la compagnie auront lieu à Saverne, les répétitions aussi avec la mise à disposition du plateau et puis toutes les actions qu’on peut mener autour. En collaboration avec Denis et son équipe, nous réfléchissons à comment faire rayonner le théâtre et la compagnie sur un territoire donné. Denis Woelffel :  Une compagnie en résidence marque la présence et la nécessité artistique sur un territoire et auprès des habitants. Nos actions culturelles se déclinent sous forme de rencontres artistiques avec les habitants, autour de projets soit de créations soit d’ateliers-théâtre que Laurent dispense auprès des lycéens. Après, ce sont aussi des choses qui découlent des discussions qu’on a ensemble, de ce qui peut s’inventer pour nous au fil des rendez-vous et des événements qui ont lieu à Saverne. Comment vous-êtes vous retrouvé à vous engager avec la compagnie les Méridiens ? D.W.  C’est parti d’un coup de fil. Pendant le confinement, on était face au néant et on s’est demandé ce qu’on pouvait inventer comme nouvelle forme de partenariat. Avec Laurent, on s’est assez vite rencontré sur des questions d’abord d’exigences artistiques. C’est quelque chose qui lui appartient, je connais le parcours de la compagnie, donc je lui fais complètement confiance. L’autre point, c’était la rencontre avec les auteurs contemporains, c’est très important que le théâtre dit actuel soit au rendez-vous des programmations. Après, il y avait des questions de proximité de territoire. Comment réinvente-t-on la relation au public dans cette période de Covid ? Le théâtre était fermé, Laurent a mis sous forme de lectures théâtralisées le texte Michelle doit-on t’en vouloir d’avoir fait un selfie à Auschwitz ? de Sylvain Levey et a travaillé avec son équipe afin de la donner en représentation dans les structures scolaires, permettant ainsi des rencontres artistiques, culturelles, de débats et d’échanges. L.C.  On a fait une vingtaine de représentations essentiellement sur le territoire de Saverne. La collaboration avec un théâtre ne veut pas dire qu’on est prestataire d’une demande, on co-construit et on réf léchit ensemble. Il y avait cette période Covid et on entendait partout qu’il fallait se réinventer. Igor Stravinsky a dit : « La nouveauté est une chose ancienne. » Je suis assez d’accord. Réinventer, on le fait à chacun de nos spectacles, on bâtit sur des choses qui nous construisent. Mais le rapport au public étant tellement compliqué en cette période, comment aller à sa rencontre ? S’il y avait une réinvention à avoir à mon sens, c’est sur nos modes de production. J’ai réuni 6 comédiens, on a fait trois jours de répétition


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Gens du pays — Photo : Julie Schertzer

avant notre première lecture et le fait d’en avoir prévu 20 signifiait qu’on allait retravailler à chaque fois ce texte, aussi grâce aux échanges avec les élèves, à ce qu’ils allaient nous apporter. Aujourd’hui, la deuxième phase de ce projet est d’aller vers une version plateau nourrie des échanges qu’on a eus et qui sera créée là aussi à Saverne à travers 5 semaines de répétition. Ces 20 lectures préalables ont été une manière d’infuser complètement différente et ce temps qui est un luxe, nous permet d’aller beaucoup plus en profondeur dans le travail, de nous inscrire dans une durée et dans une géographie. Le titre de la pièce Michelle doit-on t’en vouloir d’avoir fait un selfie à Auschwitz ? est percutant. Pouvez-vous m’en dire plus ? L.C.  Ce texte écrit par Sylvain Levey s’appuie sur un fait divers réel. En 2014, Breanna Mitchell, une jeune fille américaine de 14 ans, va avec sa classe en voyage scolaire à Auschwitz. Arrivée à l’entrée du camp, elle prend un selfie sur lequel elle porte un joli sweat rose et arbore un grand sourire, elle ajoute en commentaire un émoticône « big love ». Une fois cette photo publiée, la toile s’enflamme avec des réactions de cyber-­harcèlement. De retour aux États-Unis, l’histoire a tellement défrayé la chronique que Breanna est invitée sur un plateau télé, le présentateur lui demande : « Si c'était à refaire, est-ce que tu le referais ? ». Et la gamine pas démontée, répond oui. Elle raconte que son père est mort il y a quelque temps, qu’il était un fin connaisseur de l’histoire et du monde concentrationnaire et explique que son selfie est un hommage. La pièce est assez fine car elle pose une double question : celle des réseaux sociaux, de l’image, et celle de la rencontre avec la grande Histoire, ce que ça crée comme décalage. Dans la pièce, un des personnages dit : « Est-ce que prendre un selfie à Auschwitz revient au même que prendre un selfie au Parc Astérix ? ». Ce que je trouve très intéressant c’est que l’auteur pose sa pièce comme une question, il ne dit pas : « Ces jeunes gens sont des crétins, et cette gamine fait n'importe quoi. » Il nous amène à nous questionner sur la mémoire aussi. À la fin de la pièce, Michelle dit : « Le temps efface à peu près tout.» Évidemment, il y a un double sens, puisque ce selfie, vous allez le trouver sur le net. Il est toujours là. Et puis évidemment, il y a la question mémorielle plus large de la Shoah. Est-ce que le temps efface à peu près tout sur cette question ? Ce qui amène des

discussions assez passionnantes avec les jeunes gens sur leur utilisation des réseaux sociaux. Leur demandant par exemple après nos lectures : « Est-ce que l'auteur selon vous en rajoute par rapport à ce que vous vivez sur les réseaux, est-ce que c'est à peu près à l'endroit de ce que vous vivez ou en deçà d’une réalité que vous traversez ?». Souvent les jeunes nous répondent que c’est en deçà. Il y a aussi les questions du monde concentrationnaire et ce qu’ils en savent aujourd’hui. Je leur raconte toujours une histoire personnelle qui m’a marqué. Mon grand-père avait un copain qui s’appelait Monsieur Arnoux avec lequel il buvait des pastis le samedi soir devant la maison. En troisième, on nous présentait au cinéma Nuit et Brouillard, le film d’Alain Resnais qui a été tourné une fois la libération des camps par les Américains. On prend ça dans la tronche, le film se termine et arrive sur le plateau Monsieur Arnoux. Sur le moment je me dis : « Mais qu'est-ce qu'il fait là ? » Et il soulève sa manche pour montrer son matricule. Là, je peux vous dire qu’il y a quelque chose qui marque ! D.W.  C’est ça aussi un travail de territoire et de résidence, on va à la découverte et à la recherche de cette actualité, de cette rencontre littéraire et artistique avec un monde qui bouge. On ne pensait pas que ce texte allait déclencher autant d’échanges et de conversations, notamment avec les enseignants et les élèves. Ce qui est très touchant pour moi, c’est qu’il y a une vraie attente pour que cette lecture théâtrale soit remise au programme de la prochaine édition du festival Mon mouton est lion. On n’est pas seulement en train de poser un acte de création autour de ça, on interroge autrement le processus de création à travers des rencontres plus fréquentes et plus riches avec le public. La mise en scène de Gens du Pays a-t-elle également germé suite à des projets scolaires ? L.C.  Le choix de ce texte puise son origine dans un précédent travail qui était la question des Utopies, un projet qu’on a mené de 2016 à 2018, au lendemain des attentats de Charlie Hebdo. Je travaillais à la Comédie de Colmar et j’avais des élèves en option théâtre, tout le monde était complètement secoué. Je me disais, ces gamins ont 18 ans, ils traversent un certain nombre de choses, le monde qu’on leur laisse n’est pas génial. Chômage , attentats, climat… De là je me suis demandé : Quels sont leurs rêves ? Comment

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voient-ils demain ? Et donc m’est venue l’idée de travailler sur toute l’Alsace avec des classes de lycées professionnels et généraux, on a associé deux auteurs à ce travail : Luc Tartar et Daniel Keene. La première année, les jeunes gens écrivaient leurs rêves et mes élèves en option théâtre se saisissaient de leurs textes pour les jouer. La deuxième année, j’ai proposé aux deux auteurs associés de s’inspirer de certains écrits, des rencontres et d’écrire chacun une pièce qu’on est ensuite allé jouer dans toute l’Alsace. Consigne avait été donnée de ne surtout pas faire une photocopie de ce que disent les jeunes gens mais d’essayer de trouver leur propre chemin. Le but était que les élèves voient la distance entre un sujet proposé et l’acte de création. C’était un projet très conséquent et passionnant. Quand on parle d’utopies, forcément on parle aussi de dystopies, de comment on vit aujourd’hui, de comment on se sent. J’ai été frappé par une jeune fille à Mulhouse qui me dit lors du processus : « Moi je suis Française mais je ne serai jamais Française. Il y a eux et il y a nous. » En gros, il y a les Français « de souche » au-dessus et les autres en-dessous. Elle était française d’origine kurde et ses propos m’avaient terriblement secoué. Il y en avait d’autres, essentiellement des jeunes filles dont l’une me dit : « Moi je ne supporte pas la façon dont on regarde ma mère. » Car sa mère portait le voile. Et je me suis demandé : « Quand va-t-on arrêter de poser la question de la nationalité à ces jeunes gens ? ». Au même moment, Marc-Antoine Cyr qui est un auteur d’origine québécoise avec qui j’ai déjà travaillé me dit : « C'est dingue, j'ai écrit un texte qui s'appelle Gens du Pays et qui parle exactement de ça.» Avec Gens du Pays, vous abordez la question de l’identité à travers l’histoire de Martin Martin. L.C.  C’est effectivement l’histoire d’un jeune garçon qui s’appelle Martin Martin comme s’il s’appellerait Français Français. Il vit seul avec sa mère et le soir, il s’échappe un peu de chez lui et va dans ce que Marc-Antoine appelle poétiquement le territoire des loups. Une espèce de territoire assez indéterminé à la frontière des villes. Derrière ces loups, on peut imaginer des petits dealers et tous les dangers qu’il y a en périphérie des villes. Un jour qu’il est en train de frayer avec les loups, il met le feu à une poubelle et se fait attraper par la police. On va assister à rebours à plusieurs moments. On le voit à l’école, où il a un prof de français qui s’appelle Kevin Kevin, et ce dernier a un grand projet pour sa classe, il veut parler de la diversité culturelle de ses élèves, c’est un projet très généreux. Et en même temps, on le retrouve au bureau de police où il se fait interroger par une « fliquette » qui s’appelle Laurie Laurie. Il n’a pas ses papiers sur lui et elle lui pose tout de suite la question de l’identité. Le môme lui répond : « Je m'appelle Martin Martin » et elle dit : « C'est bizarre parce que tu n’as pas un physique qui ressemble à un Martin Martin. » Il y a une double injonction à ce môme, il est écartelé entre l’école et ce prof ultra généreux mais qui se trompe et la policière qui met en doute son identité. C’est une pièce d’exposition qui pose la question de quand va-t-on arrêter de demander aux gens d’où ils viennent et qu’est ce qui fait l’identité de quelqu’un ? Sont-ce ses papiers, sa couleur ? GENS DU PAYS – LE 30 NOVEMBRE À L’ESPACE ROHAN DE SAVERNE ESPACE-ROHAN.ORG – LE 2 DÉCEMBRE AU CSC SARRE-UNION


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

Entretien avec Eric Wolff Directeur du Relais Culturel de Haguenau qui accueille actuellement en résidence la Compagnie Les Attentifs Quelle est la politique de votre structure vis-à-vis des résidences d’artistes ? Au Relais Culturel de Haguenau, mon prédécesseur comme moi-même avons toujours mis en place des résidences d’artistes tout au long de l’année à travers deux types de résidences : des résidences courtes qui durent de trois à une dizaine de jours maximum sur un projet ponctuel et une résidence longue de trois ans. Cette dernière est soutenue conjointement par la Région et la DRAC avec un cahier des charges précis à respecter par la compagnie que nous accueillons et un soutien important de notre part sur trois projets de création, de co-production. La compagnie en résidence est accueillie dans notre lieu, elle s’investit dans l’activité et la vie culturelle de la structure mais aussi de la Ville puisqu’elle participe à la Nuit des Musées, aux Journées Européennes du Patrimoine, au Festival l’Humour des Notes ou à Partir en Livre.

CULTURE

résidence de compagnie et une résidence d’artiste, plus particulièrement celle de l’écrivain, Thierry Simon. Auteur de théâtre contemporain, il a travaillé avec Guillaume Clayssen à la création de ce spectacle. Lorsque vous accueillez une compagnie en résidence, avez-vous votre mot à dire en ce qui concerne la création ? Non pas forcément, la liberté artistique est pleine et entière, par contre on discute beaucoup du parcours. De quoi ont-ils envie de parler, quels sont les auteurs sur lesquels ils vont travailler ? Ce sont des choses que je leur demande afin de voir comment on peut les accompagner au mieux, développer nos réseaux et permettre à un certain nombre de publics d’adhérer à cette proposition. La compagnie doit répondre à un

PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTO HENRI VOGT

cahier des charges relativement lourd et contraignant. En s’engageant dans une résidence, les équipes artistiques ne s’engagent pas seulement sur leurs créations mais aussi sur beaucoup d’autres interventions. Donc tout le monde ne postule pas, en règle générale ce sont quand même des compagnies solides, qui ont de la bouteille et qui sont dans une vraie démarche au long cours. On les accueille en résidence et on les accompagne parce qu’on est persuadés que les textes qu’ils vont choisir entrent en adéquation avec ce qu’on a envie de raconter. Puis une fois qu’ils sont sur le plateau, de savoir si ils le montent à l’endroit à l’envers, en clown ou en musique, là c’est la part de l’artiste. RELAIS CULTUREL DE HAGUENAU 11, RUE MEYER RELAIS-CULTUREL-HAGUENAU.COM

Quel est l’intérêt pour la structure culturelle de s’engager dans une résidence ? Pour nous c’est important, la résidence nous lie à des artistes et c’est notre mission principale. L’intérêt avec ce type de propositions est de pouvoir aller au plus près des spectateurs à travers un certain nombre d’initiatives culturelles, mais aussi à travers le processus de création. Avec les compagnies, nous mettons en place tout un travail de relations publiques, des ateliers, des rencontres, des masterclass, des rendezvous à l’école, au lycée, au collège. C'est un moyen de médiation culturelle extrêmement important qui nous permet d'initier le plus grand nombre de spectateurs au processus de création et de les amener à réaliser qu'un spectacle ne se réduit pas qu'à un moment de distraction d’une heure et demie, où l’on vient, on s’assoit et à la fin on a aimé ou non. Là, au contraire l’intérêt est de participer à sa conception et d’entretenir ce lien entre les spectateurs et le théâtre, d’avoir un relais supplémentaire. Ce n’est pas de la com’, c’est humain et ça permet de créer plein de petits rendez-vous, de liens avec une multitude de publics différents. Un lieu culturel comme le nôtre devrait avoir systématiquement une compagnie en résidence que ce soit une compagnie tout public, de cirque, de danse ou de musique. Comment vous êtes-vous retrouvé à travailler avec la Compagnie les Attentifs ? Je connaissais le metteur en scène Guillaume Clayssen. J’avais beaucoup apprécié son travail sur une précédente production et la façon dont il en parlait aussi. C’était quelque chose qui m’avait touché. Je pense que tout se passe par des rencontres. On a échangé, on s’est vu à plusieurs reprises, ça a duré un petit bout de temps avant qu’on se dise oui. Et à partir de là, on a établi la façon dont on allait travailler pendant trois ans ensemble et on a signé pour une résidence longue. In/somnia est le premier projet issu de cette résidence ? Non, il y a eu un premier projet, puis un deuxième intitulé Et me voici soudain roi d’un pays quelconque autour de Fernando Pessoa. Ce spectacle va également reprendre chez nous cette année puisqu’il a été créé pendant le confinement. La chance qu’on a eue pour In/somnia (dont la représentation a eu lieu le 9 novembre), c’est d’avoir réussi à obtenir un cofinancement pour une double résidence, à la fois une

Eric Wolff

Et me voici soudain roi d’un pays quelconque — Photo : Emmanuel Viverge


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JACQUES WEBER Éclats de vie le comédien au sommet de son art

VEN 17 DÉC. à 20H30 LE TAMBOUR DE SOIE Un Nô moderne

Photo : Victor Clayssen

Le regard de Guillaume Clayssen

Vu au festiva l d’avignon in

Metteur en scène de la compagnie Les Attentifs actuellement en résidence au Relais Culturel de Haguenau Agrégé de philosophie, réalisateur et dramaturge, Guillaume Clayssen porte de multiples casquettes. À ce titre, plusieurs créations ont vu le jour : d’In/somnia, pièce interrogeant le monde à travers le langage des rêves à Me voici soudain roi d’un pays quelconque autour de Fernando Pessoa. Créée pendant le confinement, cette pièce rend hommage au grand auteur portugais, figure poétique majeure dont l’œuvre passionne et a inspiré Guillaume Clayssen ainsi que l’actrice Aurélia Arto, seule en scène. « Fernando Pessoa entendait en lui des voix qu’il associait à d’autres identités que lui-même, il a imaginé que ces voix étaient des poètes avec une vie très précise. Ainsi, il a écrit sa propre poésie, celle de Fernando Pessoa, mais aussi la poésie de ces poètes imaginaires à qui il a donné corps et écriture. On est plus que dans le pseudonyme, on est dans ce qu’on appelle l’hétéronymie. Il incarne les poètes qui sont en lui.» À partir de lettres issues de la correspondance de Pessoa et de textes poétiques prolongés par l’imagination de l’actrice, Guillaume Clayssen construit une narration racontant l’histoire d’amour entre une comédienne du XXIe siècle et le Pessoa mort en 1935 à Lisbonne. Dans un décor totalement blanc, Aurélia Arto, inspirée et inspirante, se présente elle-même comme Fernando Pessoa, endossant durant une heure les différents hétéronymes du poète. « Il s’agissait pour nous, par le biais du théâtre, de faire un spectacle de tous ces rôles qu’a incarné Pessoa durant sa vie et à travers son écriture. » Sur scène, quatre modules blancs avec pour chacun au recto un miroir, offrent un jeu de reflets et de multiplicité, stimulé par les créations sonores de Cédric Colin et les lumières de Julien Crépin. Entre théâtre et poésie, Et me voici soudain roi d’un pays quelconque nous emmène à la découverte d’une valse d’identités habitant l’intimité d’un seul homme.

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PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

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Échappées belles Tandis que l'automne révèle une nature aux multiples couleurs, ancrés dans des paysages boisés et un cadre sauvage, certains lieux invitent à la contemplation. Prendre de la hauteur et passer la nuit à la cime de chênes bicentenaires à Joncherey près de Belfort, s'évader au cœur d'une maison troglodyte à Labaroche, profiter du confort d'un chalet haut de gamme avec vue sur les sommets vosgiens à Belmont ou vivre un week-end dans une roulotte à Villé. Autant d'expériences à quelques pas de chez nous. Coucoo Cabanes à Joncherey


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Un instant en flottement Une ode à la nature avec les éco-domaines Coucoo Cabanes près de Belfort.

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appés par le tourbillon de notre société de con som mat ion, certains finissent par décrocher et changent de vie du tout au tout. C’est le cas d’Emmanuel de la Bédoyère et Gaspard de Moustier qui ont quitté leurs domaines respectifs pour créer les éco-domaines Coucoo Cabanes. Le premier a travaillé dans une banque d’affaires de nombreuses années, l’autre à la sortie de son master de finance n’a plus trouvé de sens à cette voie. L’appel de la nature l’emporte. Lever le pied, respecter ce qui nous entoure et réapprendre à apprivoiser le temps. À deux heures d’Haguenau, l’étang Verchat révèle sa surface paisible et miroitante dans laquelle se reflète la majestueuse forêt environnante. Dans ce cadre idyllique, où se côtoient carpes frétillantes, amphibiens, hérons et bergeronnettes, des cabanes ont été installées, entre ciel et eau. À Coucoo Grands Reflets, troisième éco-domaine ayant vu le jour sur les cinq projets déjà lancés par Emmanuel et Gaspard, 23 écolodges dont chacun possède une architecture unique, permettent aux hôtes de passer un moment hors du temps. Créer une entreprise qui a du sens Prendre soin de l’environnement, travailler en local et faire bénéficier d’une activité touristique respectueuse à des territoires naturels d’exception. Portés par ces valeurs, Gaspard et Emmanuel n’ont pas hésité lorsque la communauté des communes du Territoire de Belfort, charmée par leurs précédents projets, leur a proposé de créer un domaine à l’étang Verchat, classé site Natura 2000. « On est tous investis dans le projet, explique Raphaël directeur du site les Grands Reflets, on se rend compte qu'on peut dupliquer les éco-domaines dans de très beaux endroits et potentiellement dans des territoires qui recherchent un nouveau souffle économique. On va faire 4 500 nuits cette année aux Grands Reflets, à peu près 10 000 personnes vont venir ici dans le sud-territoire de Belfort, qui a priori n'est pas une zone ayant vocation à attirer autant de monde. » À la surface de l’étang Verchat, dans un décor qui se nuance au fil des saisons, apparaissent de très belles

cabanes en bois construites sur pilotis. Accessibles via un ponton ou à l’aide d’une barque, le sentiment de quiétude et de bout du monde y est immédiat. C’est sans compter les bains finlandais privatifs qui agrémentent les terrasses flottantes offrant le confort du spa au beau milieu de la nature. Dans la forêt alentour, la Cabane Spa Repaire à 6 mètres de haut s’ouvre sur une vue à 360 degrés. À l’avant, la terrasse traversante surplombe l’étang de 24 hectares, tandis qu’à l’arrière, niché entre les arbres, un espace ombragé et intime accueille le bain nordique. Bercés par le seul son des feuilles qui bruissent au rythme du vent et le pépiement des oiseaux, nous quittons terre ferme. Un peu plus loin, au détour du sentier, la Cabane Lov’Nid Spa Oxygène se révèle sous la forme surprenante d’une boule suspendue à sept mètres de haut, accessible via un pont de singe, tandis que la Cabane Dôme en forme de pomme de pin géante permet de rêver, grâce à son toit panoramique, sous le ciel étoilé. Des logements écologiques Construits à base de bois non traité tels que du mélèze, du douglas ou du châtaignier et isolés avec de la laine de mouton, tous les hébergements du domaine sont dotés de toilettes sèches et d’une réserve d’eau de 10 litres. Des gourdes en inox et des lampes frontales sont mises à disposition des hôtes, tandis que les salles de bain individuelles et toutes équipées se trouvent dans l’écohutte au niveau du bâtiment d’accueil. Directeur du site Les Grands Reflets depuis 5 ans, Raphaël raconte : « Avant j’étais directeur d’agence de voyages, j’envoyais les gens autour de la planète avec des empreintes carbone importantes, aujourd’hui je me retrouve beaucoup plus dans ce que je fais. Je suis de la région, je fais une activité où je préserve les intérêts des animaux, de l’environnement, du tissu économique local. » Travailler en local Implanté dans des environnements exceptionnels, les différents éco-domaines Coucoo Cabanes se font vitrine du territoire en invitant les hôtes à découvrir les alentours, et en travaillant avec les producteurs locaux. « Cinq jours sur sept, l’Hostellerie des Remparts située à Delle nous cuisine des produits frais pour nos paniers dîners, et les jours de fermeture, le restaurant d’insertion le


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À voir, à faire aux environs… Le cœur historique de Delle Une visite s’impose dans le centre historique de Delle, exhibant des trésors au coin de chaque rue. Dans la vieille ville, de nombreux bâtiments inscrits au titre des monuments historiques témoignent du passé médiéval de la cité. Incontournable, la maison des Cariatides datant de 1571 fut tour à tour Halle aux blés, auberge et salle où le prévôt rendait justice. L’ancienne maison Feltin quant à elle, aujourd’hui hôtel de ville, s’appuyait au XVIe siècle sur la muraille d’un château désormais disparu. C’est sans compter la Maison des remparts et la Maison à tourelle qui révèlent toujours leurs atours. Un jeu de piste dénommé « Découvrir Delle en s’amusant » propose de percer le patrimoine de la ville de manière ludique à travers des énigmes et rébus, tandis qu’un circuit découverte passe devant les principaux éléments patrimoniaux du cœur de ville. — www.delle.fr

Café de la Gare prend le relais. Pour nos paniers petits-déjeuners, nous travaillons avec un boulanger, un apiculteur, un fermier du coin. Les bières sont artisanales et locales, les vins proviennent des régions alentours, même les bouquets sont réalisés par une fleuriste d’ici. Ça crée quelque chose de vraiment valorisant pour le territoire et pour nous.» Au domaine, les dîners et petits-déjeuners sont déposés au pied des cabanes dans de grandes corbeilles pique-nique. Installés dans les arbres, nous récupérons nos victuailles à l’aide d’une poulie. Si nous avons opté pour le menu franc-comtois composé d’une copieuse planchette de charcuterie et de fromages fermiers suivis d’une fondue aux fruits frais et au chocolat, le domaine propose également trois menus définis pour la saison complète, le tout servi dans des contenants en verre. Made in Franche-Comté, le dîner Délices du Terroir mêle terrine gourmande faite maison et aiguillettes de poulet accompagnées de salade de pommes de terre, tandis que la truite delloise est à l’honneur du menu au Fil de l’eau. Les douceurs végétariennes se présentent quant à elles sous forme de délicieuses barquitas aux saveurs de saison. À l’approche des jours hivernaux, le dîner franc-comtois remplace sa planchette par la raclette ! Au réveil, le petit-déjeuner est copieux. Viennoi­ series et pain frais accompagnés de miel et confitures artisanales ou planchette de charcuterie et de fromages de la ferme voisine ou encore yaourt fermier, muesli de la Mère Mimosa et fruit. Une déconnexion totale Afin de parfaire encore davantage l’instant, le domaine propose des prestations romantiques et bienêtre. Pétales de roses, bouquet de fleurs et champagne viendront ajouter une touche de magie à un séjour entre amoureux, tandis qu’un espace bien-être offre la possibilité d’un massage en duo ou solo avec vue sur l’étang. Sur place, pas de réseau ni de prises, l’expérience est à la déconnexion. L’espace d’un instant, on prend à nouveau le temps de regarder ce qui se passe autour, de se parler, de savourer un repas, débarrassés de toutes nuisances extérieures. COUCOO CABANES DES GRANDS REFLETS ETANG VERCHAT À JONCHEREY WWW.CABANESDESGRANDSREFLETS.COM

La vieille ville de Belfort Du Moyen-Âge jusqu’au début du XXe siècle, Belfort a connu de nombreux changements faisant d’elle une ville aux multiples facettes. De part et d’autre de la rivière séparant la cité en deux, on retrouve des ambiances bien différentes. Le square du Souvenir, coin de verdure apaisant se situe du côté gauche de la Savoureuse tandis que la rive droite accueille la place Corbis, ses jets d’eau, son théâtre et son café animé. Entourée par les remparts historiques et située entre la Citadelle et la Savoureuse, la vieille ville révèle le charme d’une cité chargée d’histoire, notamment par ses monuments, tels que la cathédrale Saint-Christophe, la Porte de Brisach et les tours bastionnées devenues aujourd’hui escape game et musée des Beaux-Arts. Chaque premier dimanche du mois, le plus grand marché aux puces de l’Est de la France réunit les curieux et antiquaires pour un voyage dans le temps. À Belfort, environ 150 effigies de lions sont cachées à travers la cité, un parcours découverte entre vieille ville et ville neuve amène les visiteurs à leur recherche. — www.belfort-tourisme.com

La FrancoVéloSuisse et l’EuroVelo 6 Le domaine Coucoo Grands Reflets se situe à 3 km à peine de ces deux voies vertes et propose des vélos en location pour permettre aux hébergés de s’évader en toute liberté. Piste cyclable familiale, la FrancoVéloSuisse relie Belfort, Delle et Porrentruy en Suisse, à travers 40 km de paysages bucoliques. Elle permet également de rejoindre l’EuroVelo 6, une voie verte de 4 450 km reliant Nantes à Budapest en suivant au maximum les voies fluviales de la Loire à la Saône, le Doubs, le Rhin et le Danube. L’occasion de voyager à travers 10 pays dans un environnement exceptionnel qu’il convient de découvrir à vélo, mais aussi de préserver. — www.territoiredebelfort.fr/pistes-cyclables/eurovelo-6


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

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À voir, à faire aux environs… Le Château de l’Ortenbourg Érigé sur un piton rocheux à 437 mètres ­d’altitude, le château de l’Ortenbourg représente l’une des plus belles ruines castrales de la vallée du Rhin. Construit au XIIIe siècle par Rodolphe de Habsbourg, il a été conçu sur un plan polygonal et est reconnu comme l’un des châteaux-forts rhénans, le mieux pensé d’un point de vue défensif et résidentiel. Chef-d’œuvre admiré par les férus d’architecture militaire, son rempart composé de trois rangées d’archères entoure un donjon pentagonal de 32 mètres de haut dont la conception permettait de mieux dévier les projectiles des assaillants. À seulement trois quart d’heure de marche de la Huhnelmuhle, le site offre un panorama sur la plaine d’Alsace. —D épart à partir du parking Huhnelmuhle à Scherwiller 03 88 58 33 33 scherwiller.fr

La bohème À Villé, les Prunelles Sauvages offrent des gîtes atypiques avec vue.

S

ituée à quelques kilomètres de la célèbre Route des Vins, la vallée de Villé possède des attraits enchanteurs. Il régne sur les dix-huit charmants villages nichés entre plaines, vignes et montagnes, une atmosphère envoûtante. Dans cet écrin apaisant où le temps s’est mis sur pause, Pascal Schreiber s’affaire à cocooner les gîtes des Prunelles Sauvages. « On a déjà assez de règles dans la vie, alors on ne va pas s'en ajouter quand on est en vacances », lance Pascal, le sourire aux lèvres. Sa jovialité communicative et son souci de l’autre, participent au sentiment immédiat de quiétude et de bien-être ressenti à notre arrivée. Aux Prunelles Sauvages, la fuste canadienne et la roulotte bucolique avoisinante se fondent avec harmonie dans la nature, installées en flanc de colline sur les hauteurs de Villé, aux côtés de vergers. C’est sans compter, les adorables décorations faites main qui les agrémentent et ajoutent à l’atmosphère réconfortante du lieu.

canadienne dégage une atmosphère particulièrement chaleureuse notamment par sa conception en troncs bruts (non calibrés), simplement écorcés et empilés. On aime les cœurs en tissu réalisés par la propriétaire, l’escalier central en fer forgé, la mezzanine accueillant la suite parentale ou encore la baie vitrée qui donne sur la vaste terrasse. Au rez-de-jardin, un sauna infrarouge et un jacuzzi invitent à la détente tandis que des prestations de massage assurées par Estelle Meschberger, massothérapeuthe de la vallée, sont proposées en supplément.

Comme un air de Canada Propriétaire et maître-restaurateur pendant 27 ans à la Bonne Franquette à Villé, Pascal Schreiber s’est vu contraint de quitter son métier suite à des problèmes de santé. S’en est suivie l’opportunité en 2019 de reprendre un chalet et d’en faire un gîte. Pouvant accueillir jusqu’à neuf personnes, la fuste

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Le charme de l’insolite En alliant le confort à l’insolite, la roulotte de 20 m2 attire les adeptes de séjours atypiques. On y découvre tous les équipements nécessaires : de la cuisine au mini coin salon, la salle de bain d’un côté et un lit double en alcôve de l’autre. À l’extérieur, la terrasse offre une vue imprenable sur la vallée tandis qu’un jacuzzi privatif complète d’une touche romantique cet hébergement idéal pour les escapades à deux.

Les Chemins du Patrimoine du Val de Villé Dans plusieurs communes du Val de Villé, sept circuits thématiques ont été balisés pour partir à la découverte du riche patrimoine culturel et naturel dont regorge la vallée. Ces parcours ludiques sont ponctués de panneaux explicatifs racontant en images l’histoire du village auquel le circuit est rattaché. À Villé, le chemin du patrimoine intitulé « Au fil de l’eau », nous mène durant 3 km dans les ruelles du bourg, le long du Giessen, à la découverte du passé industriel et des maisons de maîtres présentes dans le village. Saint-Martin, Maisonsgoutte et Breitenbach se sont quant à eux associés pour offrir une promenade de 6,5 km ayant pour thème « Le verre est dans le fruit ». Tracé sur la route des eaux-de-vie au milieu des vergers, le parcours raconte l’histoire de la distillation et des bouilleurs de crus. À Albé, le chemin « Vignoble de la montagne » invite à traverser vignes et forêts, à la découverte de l’histoire viticole de ce village aux maisons remarquables, tandis qu’à Fouchy « Une forêt en Pays Welche » permet de rencontrer le sabotier ou le faiseur de bardeaux et d’admirer les essences forestières travaillées par ces artisans. —A utour d’Albé, Dieffenbach-au-Val, Fouchy, Saint-Martin/ Breitenbach/Maisonsgoutte, Saint-Pierre-Bois/Thanvillé, Urbeis et Villé tourisme-valdeville.fr/fr/bouger/randonnees

La distillerie Massenez Implantée dans le Val de Villé, la distillerie Massenez est reconnue dans le monde entier pour la qualité exceptionnelle de ses eaux-de-vie, crèmes et liqueurs de fruits. Une grande histoire familiale qui débute en 1870 alors que Jean-Baptiste Massenez exerce à Urbeis la profession de bouilleur de cru, ouvrant une voie royale à sa descendance qui héritera de ce savoir-faire. Aujourd’hui associée aux Grandes Distilleries Peureux, la Maison conserve son ADN et célèbre ses 150 ans en s’entourant de chefs étoilés, mixologues ou artisans du goût qui expérimentent des recettes inédites et des accords frappés surprenants. Sur place, on découvre à travers une visite guidée l’histoire exceptionnelle de cette distillerie de renom. — Distillerie Massenez www.massenez.com


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

ÉVASION

Le luxe comme maître mot À Belmont, les Chalets Cocoon conjuguent le haut de gamme avec l’altitude et tout simplement l’évasion. Situés à 830 m d’altitude sur les hauteurs de Belmont, les Chalets Cocoon allient luxe et prestations haut-degamme à un environnement naturel préservé. Dignes des plus beaux chalets de prestige de Courchevel à Megève, aucun détail n’a été omis afin d’offrir aux hôtes un séjour où le confort côtoie naturellement l’élégance et le bon goût. Directeur des éditions du Signe depuis 50 ans, Christian Riehl est un amoureux de la nature, un vététiste invétéré qui rêvait depuis longtemps de construire ses propres chalets à Belmont, un lieu qu’il affectionne particulièrement. Des hôtels et locations de luxe, il en a sillonné presque autant que de sentiers de randonnées, aiguisant son esprit exigeant et concrétisant davantage l’idée de créer en Alsace des chalets qui se distinguent. Sur place, chaque détail a été réfléchi : l’emplacement privilégié, la vue imprenable, l’accès proche des pistes et des sentiers, les intérieurs luxueux… faisant des Chalets Cocoon les seules locations de la région à être classées 5 étoiles et 5 clés. De larges espaces ouverts D’une superficie de 275 m2 chacun, le chalet de Lucie et le chalet de Marie ont été aménagés de manière totalement identique et peuvent accueillir respectivement jusqu’à 14 personnes. À l’entrée, un grand sas vitré permet de se débarrasser de ses chaussures et de son manteau avant de pénétrer dans la pièce à vivre agrémentée de larges baies vitrées avec vue sur le Massif Vosgien. La cuisine semi-professionnelle est toute équipée, un îlot central majestueux sépare élégamment la pièce. Côté salon, une très belle cheminée invite aux moments de convivialité durant les saisons froides tandis que la terrasse orientée plein sud est idéale pour de belles soirées grillades avec vue panoramique. De larges espaces ouverts, des volumes généreux propices à la détente, des matériaux nobles et cinq chambres possédant chacune leur propre salle de bain avec douche à l’italienne et toilettes. Le plus ?

Des lits de 180 x 200 cm pouvant être séparés en deux, une literie haut-de-gamme et des produits d’hygiène bio Nuxe mis à disposition. Un lieu dédié au bien-être et à la détente Au niveau inférieur de chaque chalet, Christian Riehl, en grand amateur de spas autrichiens, a créé un espace bien-être de 70 m2. Quoi de plus agréable après une journée de visite ou de randonnée que de profiter du sauna/sanarium à respectivement 90 et 60 degrés ou du jacuzzi installé sur la terrasse ? Pour encore plus de bien-être, chaussons et peignoirs sont fournis et un espace de détente agrémenté de fauteuils et d’une tisanerie invite au repos. Des prestations de massage, de shiatsu et de réflexologie sont proposées sur réservation. Après un bon spa, l’envie d’un apéritif entre amis commence à poindre et le propriétaire épicurien n’a pas omis ce détail : dans la pièce à vivre, une cave à vin offre un large choix de bouteilles soigneusement sélectionnées. Les repas quant à eux peuvent être réservés au préalable auprès de René Regenass, chef à l’auberge de la Rothlach. L’occasion de se réchauffer autour d’une délicieuse choucroute artisanale, d’un baeckeoffe traditionnel et même d’un couscous royal. Paradis pour les randonneurs et vététistes, les Chalets Cocoon idéalement situés à deux pas de la station de ski du Champ du Feu proposent les prestations de partenaires tels que Trace Verte spécialisée dans les randonnées pédestres et VTT ou Cheval Alsace pour découvrir les environs à travers des balades équestres. Les fans de spa qui souhaiteraient des prestations plus complètes que celles déjà proposées sur place peuvent réserver une journée à la Cheneaudière ou chez Julien, tandis que des hauts-lieux du tourisme tel que le Mont-Saint Odile se trouvent à 15 minutes à peine. CHALETS COCOON 74 RUE PRINCIPALE À BELMONT WWW.CHALETS-COCOON.FR


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À voir, à faire aux environs…

25 RESTAURANT - TERRASSE PANORAMIQUE - BAR GOLF DE SOUFFLENHEIM

Cheval Alsace Au Champ du Feu, le centre équestre Cheval Alsace propose différentes formules de balades pour cavalier débutant ou confirmé. L’occasion de découvrir les magnifiques paysages alentours le pied à l’étrier. En hiver, il est possible de s’essayer au ski-joëring, une discipline ludique, originaire de Scandinavie, qui combine cheval et glisse. Le principe ? Skier en étant tracté par un cheval ou un poney, au trot ou au galop pour les plus téméraires. Après quelques minutes de briefing concernant le placement du skieur derrière le cheval et les bons gestes à accomplir pour guider l’animal, on goûte aux plaisirs de la liberté et de l’adrénaline à travers une discipline forte en sensations. —1 45, route de la Serva à Belmont www.cheval.alsace

La Cheneaudière Situé dans un cadre de nature préservée, le NatureSpa de l’hôtel 5 étoiles La Cheneaudière, propose un moment de déconnexion et de détente haut-degamme. Répartis sur 2 500 m2 et 3 niveaux dans un décor chaleureux et boisé, de nombreuses installations dédiées au bien-être et au repos invitent au lâcher prise. La journée se déroule paisiblement entre les différentes piscines, le bassin avec parcours extérieur chauffé, les cinq saunas et sanarium de 45°C à 80°C, les bains à remous, les douches à sensation ou encore le traditionnel hammamruche. Elu meilleur Spa d’hôtel en Europe en 2014 et grand gagnant du Spa Trophy 2016 des Relais et Châteaux, le lieu propose un forfait Day-Spa aux non-résidents de l’hôtel afin de profiter de l’espace bien-être de 10h à 19h ainsi que d’un accès illimité à une pause gourmande de 12h30 à 17h. Décliné sous forme d’un buffet varié et copieux réalisé à base de produits locaux de qualité, on s’y rend volontiers pour le déjeuner ou une pause goûter. —3 , rue du Vieux Moulin à Colroy-la-Roche www.cheneaudiere.com

Trace Verte Créateur d’événements, Trace Verte propose des activités sur-mesure toute l’année pour les ­professionnels ou dans le cadre personnel. Randonnées pédestres, en VTT ou vélos électriques, balades gourmandes, courses d’orientation, canyoning et sorties en raquettes font partie des grands classiques. Plus originaux, le footgolf, la chasse aux trésors, le live escape game, le tournoi médiéval ou le rallye en voitures anciennes invitent à des moments décalés. Coup de cœur pour l’activité « challenge survie » à travers laquelle on apprend à s’orienter, à faire du feu, à chasser à l’aide d’un tir à l’arc et à construire un abri de survie. Summum de l’insolite, la construction d’un igloo avec un moniteur pour une nuit au cœur d’un univers de glace.

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

ÉVASION

Les Fermes de Pinpin À Labaroche, les Fermes de Pinpin garantissent le dépaysement, ne serait-ce que par leur déco singulière.

N

ichées à 700 m d’altitude, au creux d’une clairière verdoyante entre sommets montagneux, forêts de conifères, pâturages et vallons, les Fermes de Pinpin semblent coupées du monde. « Mes parents habitaient dans le village de Labaroche dans une maison en bordure de forêt. Lorsque j’étais adolescent, je passais par un sentier qui me menait ici. Cet hameau, avec ses deux fermes, était mon terrain de jeu. Je les regardais en me disant qu’un jour elles seraient à moi. ». Des années plus tard, Guy Erhardt n’a rien perdu de sa malice, il a réalisé son rêve d’enfance transformant les deux corps de fermes en gîtes de charme. Quand prendre son temps est une philosophie À la sortie de Labaroche, un sentier forestier débouche sur le domaine des Fontenelles, un hameau aux allures de bout de monde. Se révèle une imposante bâtisse dont les murs recouverts de vigne vierge et de glycine lui acquérent un charme tout particulier. Au fil des saisons, les couleurs évoluent. On imagine un piquenique improvisé, une sieste à l’ombre des arbres, une pause lecture près du verger ou une partie de scrabble autour de la vieille table… À l’avant de la maison, une vaste terrasse en bois agrémentée de transats et d’une piscine semi-enterrée invite à une pause rafraîchissante, tandis qu’à l’arrière se trouvent un potager et l’atelier de Guy. Et à l’abri des regards, une petite fermette aux allures d’antan pour les amoureux.

Une grange à foin devenue gîte de charme Affectueusement nommée la Grange à Foin, la bâtisse principale accueillait autrefois une fosse dans laquelle étaient déposés les ballots de foin. Une trappe permettait de les faire passer directement dans l’étable située en dessous. Historiquement, le village de Labaroche fut détruit à 90% en 1945, la ferme en ruines fut reconstruite en 1952 financée par les dommages de guerre, et c’est en 1996 que Guy acquéra le bien qu’il restaura au fil des années, afin de s’installer dans les étages inférieurs et de proposer un gîte de charme pour 7 à 9 personnes dans la partie supérieure. Aujourd’hui, les vaches paissent dans les pâturages voisins et la grange a laissé place à un immense séjour avec cuisine ouverte dans lequel trônent une cheminée, un bar de 30 ans d’âge chiné chez un ami antiquaire et une multitude d’objets fascinants, tels qu’une majestueuse schlitte en bois qui servait à véhiculer le bois coupé des montagnes aux vallées. Nichée dans un coin de la pièce, la table de la salle à manger encadrée de banquettes en bois invite à la convivialité et nous inspirent de joyeuses soirées raclettes au coin du feu. Un bel escalier en bois mène à la mezzanine où se trouvent chambres et salles de bain tandis que des nids d’aigle font le bonheur des enfants. Une décoration à l’esprit brocante Aux Fermes de Pinpin, chaque élément a été soigneusement chiné par Guy, féru de brocante. Dispersés dans les cinq gîtes du domaine, les objets possèdent une histoire que le propriétaire jovial et passionné prend plaisir à raconter. « Pour la décoration des gîtes,

je n’ai eu qu’à puiser dans mes stocks d’objets. Ce sont des années de chine et de récupération. Et j’ai encore suffisamment de hangars pleins pour décorer je ne sais combien de maisons. » Partout où notre regard se pose, on relève le sens du détail et le goût des belles choses. Si l’ancien est distillé par petites touches dans l’intégralité des gîtes, on le retrouve particulièrement présent dans la seconde ferme rénovée par Guy sous forme de deux gîtes communicants. Au rez-de chaussée de cette bâtisse datant de 1850, « l’Etable » aux allures d’écomusée peut accueillir 6 personnes. Voyage dans le temps, nous revoilà à l’époque des grands-parents, des barattes à beurre côtoient les pots à lait et les sabots de bois. Le poêle en faïence fait office de chauffage. À l’étage, les salles d’eau accueillent baignoire sur pieds et bidet, bassines et brocs de toilette, tandis que les murs de la chambre sont ornés de photos de famille en noir et blanc. Les couvres-lits sont brodés, les anciennes mangeoires ont été transformées en banquette. Guy explique : « Un étage supplémentaire accueille un second gîte nommé « Le Grenier », ce dernier accessible pour 5 personnes peut se louer indépendamment, ou avec l’Etable puisque les deux sont communicants. L’idéal pour les rassemblements entre amis ou en famille. » La touche insolite d’une maison troglodyte Non loin des fermes se situe un hébergement surprenant. Aménagé au flanc d’une butte, dans une ancienne cave voûtée, la maison troglodyte apparaît comme partie intégrante du paysage. Agrémentée d’une immense baie vitrée donnant sur une terrasse tout confort, elle offre une vue à couper le souffle sur l’étang et les crêtes vosgiennes. L’occasion de vivre un moment hors du temps dans un écrin de nature où il n’est pas rare de croiser au petit matin, une biche, un renard ou un lièvre venus sublimer ce cadre digne d’Eden. LES FERMES DE PINPIN 236, LES FONTENELLES, 68910 LABAROCHE FACEBOOK : LES FERMES DE PINPIN


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À voir, à faire aux environs… L’Écomusée d’Alsace Plus grand musée vivant à ciel ouvert de France, l’Écomusée s’engage depuis presque 40 ans dans la reconstitution grandeur nature d’un village alsacien du début du XXe siècle. Composé de plus de 70 bâtiments originaires de toute l’Alsace : maisons, fermes, école, chapelle, gare, scierie… le site nous plonge dans une époque passée, bien différente de nos quotidiens actuels et nous rappelle le mode de vie de nos aïeux. Dans ce village-musée au patrimoine d’exception, les visiteurs partagent la vie des habitants de campagne, découvrent les métiers et les objets d’antan, l’aménagement des habitations et la vie au champs. La vie est douce à l’Écomusée, comme dans une bulle ancrée dans un autre espacetemps. Balades en charrettes tirées par des chevaux, promenades en barque, dégustations de mets de l’époque ou fêtes traditionnelles telles que la fête des moissons ou la course aux œufs à Pâques.

Gourmandises, bien-être et détente

—C hemin du Grosswald à Ungersheim www.ecomusee.alsace/fr/

La station du Lac Blanc Située au cœur du massif des Vosges dans la vallée de Kaysersberg, la station du Lac Blanc propose de nombreuses activités été comme hiver. Randonnées et évasion sur les crêtes vosgiennes à pieds, en VTT ou à cheval, parc Aventure et sentiers pieds nus laissent place dès la neige arrivée à 14 km de pistes en ski alpin et 78 km de pistes damées pour les fans de ski de fond, de skating ou de raquettes. Patchwork de forêts, de crêtes montagneuses et de lacs, l’environnement est idéal pour se dépenser tout en profitant d’un panorama à couper le souffle. En après-ski, la dégustation des spécialités culinaires telles que les roïgabrageldis, méli-­mélo de pommes de terre, beurre, lard et oignons viendront réchauffer les corps et les cœurs. —1 13B La Chaume Miclo, 68650 Le Bonhomme www.lac-blanc.com

Le parc minier Tellure Érigé sur une ancienne exploitation minière au riche passé historique, le Parc Tellure à SainteMarie-aux-Mines propose un véritable voyage dans la peau d’un mineur d’argent. 800 m2 de musée, agrémenté d’un cinéma panoramique et d’un théâtre optique dont les scènes reconstituées apprennent aux visiteurs de manière ludique l’organisation d’une mine et la journée type menée par les mineurs au XVIe siècle. Pour que l’immersion soit totale, la visite se prolonge par une excursion guidée dans la mine d’argent St-Jean Engelsbourg, dite « La Colonne Saint-Jean ». Préservée depuis pas moins de quatre siècles, elle est la cavité souterraine creusée de main d’homme la plus ample du Massif des Vosges avec ses vertigineux 180 m3. Au fil des années, le Parc Tellure a vu son offre d’activités s’étoffer de parcours spéléologiques, d’une via ferrata souterraine et du premier escape game souterrain au monde. —L ieu-dit Tellure à Sainte-Marie-aux-Mines tellure.fr

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PORTRAIT

PAR CORINNE MAIX — PHOTOS CHRISTOPH DE BARRY

Le génie des orgues La place du Marché de Pfaffenhoffen recèle d’un lieu unique, baptisé L’Orgelstubb. D’abord atelier du facteur d’orgues Rémy Mahler, la maison est aussi connue pour la table d’Eveline, sa femme. Rencontre d’un type génial et son univers baroque qui a toujours su renaître de ses cendres.


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C’

est installés à l’ombre des glycines, au milieu d’un poétique bric-à-brac de tables bistrot, d’antiques buffets et d’un joyeux mélange de poteries alsaciennes et d’anciennes publicités décolorées par le temps, que commence la rencontre. Une belle rencontre. Une vraie rencontre avec un homme fort en gueule, la sensibilité en bandoulière, qui nous raconte l’histoire de sa fulgurante ascension, les chutes violentes qui ont émaillé sa vie et son infatigable énergie à se relever. C’est l’histoire passionnante et bouleversante d’un génie fatigué, ruiné, mais heureux. Il découvre cette ancienne fonderie à l’époque où il cherche des tubes pour construire ses orgues. Un an plus tard, l’ancien propriétaire lui propose de racheter les murs : trois bâtisses à colombage, un atelier, une cour pavée envahie d’herbes folles.

Le palais idéal de cet amoureux de l’Alsace à la recherche d’un lieu pour établir son atelier d’orgues et abriter sa collectionnite aigüe. L’orgue de l’église comme refuge Petit-fils et fils du créateur des jus de pommes Cidou à Mietesheim, le jeune Rémy, est un enfant à part, qui se réfugie dans son monde et qui très tôt refuse toute forme d’apprentissage. « J’ai l’oreille musicale, mais je suis sourd de l’oreille gauche. À 6 ans, quand mon père a voulu me faire chanter dans sa chorale et me faire apprendre la musique comme au conservatoire, j’ai trouvé refuge sous l’orgue de l’église. C’était ma planète ! J’adorais jouer avec ses sons, je m’enfermais à l’église le soir pour comprendre sa mécanique. » Le jour du bac, il joue encore les insoumis et va se balader en forêt. « Je ne voulais pas de ces savoirs établis, je n’ai aucun diplôme. Mon père se demandait ce qu’il allait faire de moi, mais j’ai eu la chance de croiser des profs “enleveurs d’élastiques”, tels Conrad Winter, au lycée technique de

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Haguenau. Ils m’ont aidé à trouver un chemin, même si je l’ai compris beaucoup plus tard. » Son père l’envoie chez une connaissance, qui dirige la manufacture d’orgues Muhleisen, dans la « petite Sibérie » allemande. Il y tombe amoureux d’un orgue et propose au pasteur de le restaurer à sa façon. C’est la première d’une longue série de commandes où il s’affranchit de tout cahier des charges. Il dessine son premier orgue de 12 mètres de large à trois claviers. Il gagne l’affection et l’admiration de ses aînés et devient dessinateur de tous les orgues de l’entreprise seulement trois semaines après son arrivée comme apprenti. Durant près d’un demi-siècle, il ne cessera plus de concevoir des orgues. « J’étais à 200% dans mon art, mais j’ai rencontré dans ce village une “cocotte” de mon âge. Elle était mariée, alors j’ai gardé au fond de ma poche la longue lettre que je lui avais écrite sur papier bleu. » Quinze ans plus tard, après l’avoir cherché en vain, Eveline retrouve la trace de Rémy en Alsace, grâce à


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un reportage. Leur histoire reprend là où elle aurait pu commencer, avec deux enfants chacun de leur côté. La maison de Pfaffenhoffen devient atelier et maison de famille, avec l’arrivée de deux nouveaux enfants. « Tout respirait l’orgue ici. Je me consacrais totalement à ça. La maison du bonheur est devenue la maison du délire ! » La petite entreprise compte jusqu’à 15 ouvriers, les commandes arrivent de toute la France et de nombreux jeunes apprennent leur métier avec ce prof d’exception. Encore un pied de nez de celui qui avait toujours refusé d’apprendre. Il met Eveline derrière un ordinateur pour qu’elle gère son entreprise. « Je n’ai jamais su gérer mes affaires, sans doute parce que gérer, ça peut tuer le génie », confie-t-il avec une immodestie totalement assumée.

PORTRAIT

En perpétuelle reconstruction Conscient de la difficulté d’Eveline de s’épanouir dans ce rôle imposé, Rémy lui mijote un autre destin. « Nous étions une famille nombreuse, mais Eveline cuisinait toujours comme pour vingt ! Il y a 12 ans, j’ai lancé l’idée de transformer une partie de la maison en restaurant. » Depuis, chaque matin, elle prépare de généreux petits plats avec des produits du cru et bio, pour proposer un menu du jour à prix d’amis (entrée, plat et dessert à 12,50 €). Un œil au garde-manger l’atteste, ici les produits et les saisons sont respectés. Et la cuisine ne connaît pas le micro-ondes, mais l’antique four, maintes fois bricolé par Rémy. En terrasse aux beaux jours ou dans la chaleureuse et singulière ambiance de la maison, entre deux tuyaux d’orgue et une collection de verres anciens, le repas se conclut avec de délicieuses tartes maison. Ces bons moments, suspendus dans une autre époque, méritent un petit coup de fil, tous les midis et les vendredis soirs, pour annoncer sa venue et se préparer à passer un moment inoubliable.

En parcourant les salles-musées du restaurant, on peine à imaginer le terrible incendie qui a ravagé les lieux six ans plus tôt. « Je pensais que c’est l’eau qui m’aurait, mais c’est le feu ! » avoue tristement Rémy. L’année de leur mariage, un convecteur oublié met le feu à de vieux matelas stockés dans le débarras. Pour Rémy, l’accident sonne le coup d’envoi de la rénovation complète de sa maison. Il travaille jour et nuit, s’essaie à la peinture décorative comme son frère Edgar. Il marque son empreinte sur chaque pan de mur de sa maison à colombages. Un peu plus tard, second coup du sort : un accident avec son poêle à bois dans l’atelier, lui coûte l’usage de son bras droit brûlé au troisième degré. « Ma main gauche est devenue ma main droite. Aujourd’hui, elle refonctionne parfaitement. Je n’ai jamais connu une main aussi fidèle ! ». Mais l’événement le plus tragique est cet incendie qui détruit en quelques heures toute la charpente et la partie habitation de l’Orgelstubb. Le restaurant heureusement est resté ouvert, coûte que coûte. « Ça a réveillé le combat personnel qu’on doit tous mener. J’ai mis deux ans pour reconstruire quelque chose où il ne restait plus que des chicots carbonisés. J’en ai profité pour améliorer la construction avec un système bois et argile de mon invention, qui fait circuler l’air pour refroidir et pour chauffer la maison. » Les lieux habités de créations baroques témoignent encore de ce passé parti en fumée. Beaucoup d’objets cassés ont été transformés pour connaître une seconde vie. « Ma collectionnite emmerdait tout le monde… Aujourd’hui, je n’accorde plus autant d’importance aux objets ». Impossible pourtant de lui suggérer de prendre quelques photos dans son ancien atelier. La douleur reste à vif quand il évoque cet espace envahi de vestiges brûlés. Pas question pour autant de renoncer à honorer ses dernières commandes : un orgue expressif pour l’église protestante de Seebach et l’incroyable orgue de Pluvignier, en Bretagne. Il faut en général trois ans

Éveline Mahler

Une des salles du restaurant

pour construire un orgue, mais ce dernier connaît depuis dix ans une histoire chaotique. Retardé par des histoires administratives, mis entre parenthèses pendant les accidents de vie du facteur d’orgues, ce chantier sera son chef-d’œuvre. Neuf mètres de haut, 15 mètres de large, 3 000 tuyaux, des caractéristiques hors du commun, taillées pour devenir mythiques, parmi la cinquantaine d’orgues créés en France et en Allemagne par cet artiste de génie. L’instrument fonctionne. Il vibre esthétiquement, même s’il reste à effectuer sur place quelques réglages. Un orgue magnifique, unique au monde, construit lentement, maintes fois recommencé, qui traduit la recherche de perfection et d’éternité de ce phénix, qui a toujours trouvé la force et l’énergie de renaître de ses cendres. L’ORGELSTUBB 5, PLACE DU MARCHÉ À PFAFFENHOFFEN 03 88 07 75 91


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR LEONOR ANSTETT — PHOTO ESTELLE HOFFERT

Pays de Haguenau vu par Mireille Weber

Directrice de l’Office de Tourisme du Pays de Haguenau, Forêt et Terre de Potiers

Bonnes adresses Librairie La Marge J’aime y flâner, fouiller et me faire conseiller. Jean-David m’impressionne à chaque livre que j’achète et qu’il sait me recommander. — 4, impasse de l’Oie à Haguenau la-marge.fr

La Ferme Brandt Arbogast C’est toujours un plaisir de participer aux visites guidées, de cueillir et de choisir ses produits. Une belle rencontre avec nos producteurs locaux qui nous nourrissent de leur passion ! — 23, rue Principale Harthouse à Haguenau ferme-brandt.fr

La Fleur d’Or Mon incontournable pour une tarte flambée faite maison. La cheffe Isabelle travaille ses produits, s’approvisionne dans les fermes alentours et propose une tarte flambée généreuse dans le respect du « fait maison alsacien ». Au premier étage, le gîte « Abricot et Chocolat » accueille ses hôtes dans un cadre chaleureux. — 16, rue du Général de Gaulle à Niederschaeffolsheim fleur-d-or.fr

Où ? L’observatoire ornithologique

Actu

Cet espace est le reflet de la richesse en termes de biodiversité de notre forêt et marque une pause sur le circuit. J’aime m’y arrêter, observer et me laisser aller à la rêverie tout en observant la faune et la flore…

Les animations de Noël au « Pays des Mystères », de Haguenau en passant par Bischwiller jusqu’à Brumath ou au Val-de Moder !

(Forêt d’Exception® de Haguenau)

visithaguenau.alsace

Le Labo du Moulin On y trouve du kéfir de fruits (originaire du Caucase), boisson fraîche naturellement vivante et pétillante ! Sylvie nous fait découvrir les vertus de cette ­boisson naturelle, et son processus de brassage plutôt surprenant, dans son atelier de vente. — 22, rue des Couturières à Bischwiller lelabodumoulin.fr


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR LEONOR ANSTETT — PHOTO ESTELLE HOFFERT

Hochfelden vu par Valentine Fritsch Responsable de la Villa Meteor

Bonnes adresses Le sentier de découverte du houblon C’est un sentier de 4,5 km à travers les houblonnières de Wingersheim « la capitale du houblon ». Surplombant la vallée de la Zorn, on a une vue imprenable sur la plaine d’Alsace avec au loin la Forêt Noire et les premiers contreforts des Alpes. — Maison des Associations à Wingersheim 03 88 51 26 35

Boulangerie pâtisserie chocolaterie Laugel En plein cœur de Hochfelden, Sophie Laugel et son équipe nous régalent. J’apprécie ­particulièrement leur torche aux marrons ! — 2, place de la Libération à Hochfelden patisserie-laugel.fr

Le rucher d’Anne-Marie Anne-Marie est une vraie passionnée et possède une centaine de ruches. Ses abeilles peuvent produire jusqu’à sept miels différents. Grâce à elle, 60 000 abeilles avaient été installées à la Villa Meteor, elles ont réussi à butiner sans piquer ! — 12, rue Haute à Bossendorf

Où ? Le jardin de la Villa

Actu

Je passe tous les jours dans ce jardin qui est, paraît-il, aussi beau que dans les souvenirs d’enfance de Michel Haag. Je l’apprécie au fil des saisons, c’est le cœur de la Villa, et ­j’admire la spectaculaire floraison du Paulownia…

Dans le jardin de la Villa, à l’occasion de Noël, six cabanes traditionnelles proposent couronnes de l’Avent, boules de Noël… Bières chaudes, dégustations, animations et visites du site, tous les dimanches à partir du 26 novembre. brasserie-meteor.fr

Piste cyclable de la Marne au Rhin Au départ de Waltenheim-surZorn, on peut faire une balade à vélo bien agréable, que ce soit vers Strasbourg ou vers Saverne ! On peut même y louer un bateau sans permis et naviguer au cœur de la faune et la flore.


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR LEONOR ANSTETT — PHOTO GRÉGORY MASSAT

Lembach vu par Noël Bolidum Gérant de Bolidum

Bonnes adresses Moulin à huile du Pfaffenbronn Dans ce moulin qui date du XIXe siècle, tout le monde peut faire presser sa propre huile de noix, noisettes, colza ou olives par Chrétien Jaming. De l’huile 100% « made » in Outre-Forêt ! — 13 Pfaffenbronn à Lembach 06 20 21 15 40

Ferme Suss Depuis cet été, Thibaut et Floriane Suss ont ouvert un magasin de produits laitiers dans l’enceinte de leur ferme. On y trouve des fromages frais nature ou aromatisés, de la tomme, des fromages blancs aux confitures de fruits de nos vergers et jardins, entre autres gourmandises ! — 2 rue des champs à Mattstall 06 43 81 31 69

Les ruines des châteaux forts À travers les saisons, j’adore (re)découvrir en VTT é ­ lectrique les ruines des châteaux Wasigenstein, Froensbourg, Loewenstein… avec une vue imprenable sur les environs !

Où ? Au Gries, sur les hauteurs de Lembach C’est l’endroit où je vais me promener après le travail. Un paysage à travers prairies et forêts, avec vue sur les Vosges du Nord. Ressourçant !

Actu Accompagner les gens à se substituer des énergies fossiles et à trouver une certaine autonomie à travers les énergies renouvelables et le chauffage écologique. bolidum.fr

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR LEONOR ANSTETT — PHOTO CHRISTOPH DE BARRY

Wingen vu par Véronique Brumm Directrice du Musée Lalique

Bonnes adresses La boutique du Château de la Petite-Pierre C’est un lieu lié aux savoir-faire, à la diversité des créations des artistes et artisans de notre territoire. Les matériaux comme le grès ou le bois de nos forêts ont été privilégiés et tous sont liés de près ou de loin aux Vosges du Nord. Idéal pour les idées cadeaux ! — Le château à La Petite-Pierre 03 88 01 49 64

Le Château Hochberg J’aime ici le cadre reposant, la cuisine à la fois simple et r­ affinée du chef Arnaud Barberis. On vient déjeuner entre collègues et on profite du menu de la semaine aux multiples influences… — 2, rue du Château Teutsch à Wingen-sur-Moder chateauhochberg.com

Le Théâtre du Marché aux Grains C’est un lieu aux activités multiples, un « atelier de fabrique artistique » qui m’a sensibilisé notamment à la danse contemporaine. C’est un lieu unique tant par la qualité de sa programmation que par son implantation en milieu rural. — 5, place du Château, à Bouxwiller theaboux.eu

Où ? Le patio du Musée

Actu

C’est un endroit où je me sens bien. Ce jardin paysager aux allures de cloître est bucolique et graphique à la fois, le minéral dialogue avec le végétal. D’ici, on peut voir le parcours scénographique du musée, la toiture végétalisée. C’est une source d’inspiration !

En décembre, l’exposition Happy Cristal invite à découvrir des univers poétiques qui racontent les saisons dans des mises en scène où le cristal rayonne, et où les objets du quotidien prennent vie ! musee-lalique.com

Le Château de Lichtenberg C’est un château fort médiéval qui a traversé les siècles, pour être tour à tour, lieu de ­résidence, forteresse, garnison, et aujourd’hui lieu culturel et touristique. J’y vais pour me ressourcer et profiter de la vue époustouflante sur les Vosges du Nord depuis la terrasse d’artillerie. — chateaudelichtenberg.alsace


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR CORINNE MAIX — PHOTOS JOËLLE SCHLICK

FOCUS

Voyage vers le futur Inauguré en grande pompe le 28 septembre, le tiers-lieu Paddock Académy, imaginé par Claude Casterot dans les anciennes écuries de Haguenau, a fait le plein de start-ups et d’énergies positives. Avec un tiercé gagnant à l'arrivée : mêler entrepreneuriat, innovation et audace.

L

es anciennes écuries construites en 1788 au sein de l’hôpital civil et militaire de Haguenau ont changé d’époque. Après 18 mois de travaux et 3,2 millions d’euros d’investissement, ce patrimoine chargé d’histoire, attaque sa nouvelle existence, centrée sur le business et l’intelligence collective. Claude Casterot, qui fête les 35 ans de son cabinet d’assurance haguenovien, avait une vision pour ce bâtiment, laissé à l’abandon depuis 1986. Après une rénovation complète du bâti, il y a installé son siège et a su attirer d’autres entreprises à la recherche de locaux high-tech, au cœur de la ville et à deux pas du nouvel espace gare et services. Les élus applaudissent « ce nouveau réseau d’entrepreneurs, témoin de l’inventivité de l’Alsace du Nord et de sa capacité à se ré-industrialiser autour d’activités innovantes ».

La brasserie Le Box, avec sa grande table d’hôtes, sa cave à vins et ses petits-déj’ servis dès 7 h 30, une salle de sport-santé, une crèche privée, une agence bancaire du CIC et un cabinet d’expertise-comptable ont déjà investi les lieux. Œuvres d’art contemporain, accessoires de sport vintage et maximes inspirantes décorent un espace de 1 600 m2 et une trentaine de bureaux. Des postes de travail nomades et une vaste salle de réunion ou de formation permettent un partage des lieux à géométrie variable, et promettent des espaces de travail mis gratuitement à disposition de jeunes start-up à la recherche de locaux et de partage de compétences. « Ce lieu est ouvert et il a vocation à travailler avec tout le monde ! » annonce son fondateur Claude Casterot, toujours à la recherche d’un nouveau défi.

Start-ups rencontrées sur place eIndoor Santé Installée au rez-de-chaussée des Ecuries, cette salle de sport propose une remise en forme aux personnes atteintes d’affections longues durée. Hugo, éducateur sportif, chapeaute des programmes dosés pour chaque pathologie. Certaines mutuelles prennent en charge ces séances. WWW.INDOOR-SANTE.FR

Calinescence Cette start-up messine a créé un boitier en forme de cœur qui permet aux enfants hospitalisés de maintenir le lien avec leurs parents à travers quatre sens. Le système est aussi adapté aux seniors pour les aider à retrouver des repères cognitifs. WWW.CALINESCENCE.FR

Bumpair Ce casque de vélo ultra compact utilise l’air comme une matière solide pour créer le premier casque qui se dégonfle, mais huit fois plus protecteur pour le cerveau en cas de choc. Une adaptation est en cours pour les casques de moto. WWW.BUMPAIR.CO

Vertu Du design d’intérieur végétal et écoresponsable qui améliore le bien-être au travail. Les plantes sont cultivées en France, les cache-pots réalisés par des artisans locaux à partir de matériaux recyclés. Le tout nécessite très peu d’entretien. WWW.VERTUPOURVOUS.COM

De gauche à droite : – Claude Casterot – Hall d'entrée du Paddock ­Académy – Les anciennes écuries réhabilitées

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NOVEMBRE 2021

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Nouvelle vague pour Nautiland PAR FABRICE VONÉ

Malek Boukerchi et sa vision de l'audace Pour lancer ce nouveau tiers-lieu, Claude Casterot, assureur la semaine, mais aussi sportif et aventurier qui parcourt le monde à pied, à VTT ou à ski, a invité Malek Boukerchi, philo-conteur, ultra-marathonien des extrêmes et anthropologue, à venir partager sa vision de l’audace. Il a couru des milliers de kilomètres en autonomie dans des déserts de sable, de pierre, en haute altitude, par 55 degrés et bientôt en Antarctique par -50 degrés. Avec une paire de baskets et son enthousiasme, comme énergie renouvelable, Malek incarne une parole inspirante. « Il faut transformer les pépins en pépites, ne jamais rien lâcher par rapport à ses envies et ses projets », martèle pendant une heure, sans reprendre son souffle, celui qui a fait de l’effort, de la patience et de la persévérance ses valeurs fortes. « Mes expériences extrêmes ont développé mon adaptance face aux imprévus et m’ont convaincu de l’importance de la préparation pour atteindre son but. » Une leçon de vie qu’il a appris de ses rencontres avec les peuples racines et qu’il partage avec bonheur pour faire face à un « monde volatile, incertain, complexe et aléatoire. » Infatigable coureur, il met tous ses efforts au bénéfice de courses solidaires et transmet de belles leçons de vie.

Après seize mois de travaux, Nautiland vient de rouvrir ses portes. Le centre aquatique, inauguré en 1984, s’est offert un sérieux lifting moyennant 17,5 millions d’euros. Les travaux de rénovation et d’extension ont été conduits par l’agence d’architecture strasbourgeoise Rey + de Crécy. Rivière sauvage, parcours sensoriel, espaces extérieurs, aires aquatiques de jeux pour les enfants, espace wellness, espace détente, salle événementielle, toboggan avec tunnel LED et compteur de vitesse, l’équipement regorge de nouveautés à l’intérieur comme à l’extérieur pour faire le plein d’émotions à destination de toutes les générations. L’espace de loisirs et de bien-être se présente comme un poumon vert idéalement situé en centre-ville. II se distingue encore par son atmosphère lumineuse et apaisée, des vestiaires désormais mixtes, ainsi que par sa facilité d’accès. Sans parler de la digitalisation des moyens de paiement (avec bracelets) pour des tarifs inchangés. Il ne reste plus qu’à se jeter à l’eau ! CENTRE AQUATIQUE NAUTILAND 8, RUE DES DOMINICAINS À HAGUENAU NAUTILAND.NET


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR CORINNE MAIX — PHOTO ESTELLE HOFFERT

LA SÉLECTION

Maison

De tous bois Nicolas Haag perpétue la tradition familiale à Haguenau dans un show-room de plus de 2 000 m2 dédié à l’univers de la maison. Avec Nicolas, c’est la troisième génération Haag qui a repris les rênes de l’incontournable magasin de ceux qui recherchent du beau, du haut de gamme et des meubles qu’on ne voit pas partout. Design, Atelier, Héritage… les univers cohabitent dans un show-room de plus de 2 000 m2 dédié à l’univers de la maison. Après des études de gestion et une année en Australie, Nicolas Haag a repris la direction de l’affaire familiale. Son grand-père, Alfred, avait créé en 1974 une petite ébénisterie pour produire des armoires alsaciennes sur-mesure. Ses parents, Michel et Katia, ont développé l’activité dès le début des années 80, pour proposer plus de collections avec des créations maison et des fabricants sélectionnés pour la qualité de leur travail. Nicolas a grandi ici, au milieu des séjours et des salles à manger. «À force de parcourir les salons professionnels plusieurs fois par an, j’ai aussi acquis un savoir-faire de décorateur. Il est

là mon diplôme ! » dit-il, en désignant les lieux qui marquent le renouveau du style Haag. À l’étage, sous la large charpente en bois, on y présente les collections en bois recyclé, les buffets dans l’esprit des meubles de métiers, les confortables fauteuils club ou la superbe sélection de luminaires… Le rayon outdoor, boosté par les confinements, occupe une belle place, avec des salons, bains de soleil, planchas et cuisines d’été, dignes des pages des plus beaux magazines de décoration. Au rez-de-chaussée, place aux salons et salles à manger. On passe d’un style à l’autre : façades en pierre, façades laquées ou colorées… les compositions contemporaines Presotto s’adaptent exactement aux volumes ou aux usages d’une pièce. Avec ses crayons et ses feutres, Nicolas dessine en fonction des besoins de ses clients des aménagements toujours différents et personnalisés.

Grâce à l’atelier d’ébénisterie qui jouxte le magasin, les Meubles Haag ont aussi conservé la capacité de créer des meubles sur-mesure. Les armoires traditionnelles marient les jeux de matière, avec du bois, du cuir, du métal… Les bois issus de nos régions ou les bois exotiques proviennent de forêts gérées durablement, certains sont même recyclés. « Nous avons la même exigence avec nos fabricants : Vincent Sheppard, Dialma Brown, Eno… que tout soit personnalisable, en dimensions, en coloris, en matières ». Une sélection dictée par l’esprit du beau, l’amour du bois et des belles matières pour un style résolument unique. MEUBLES HAAG 86, ROUTE DE BISCHWILLER, ZONE DE L’AÉRODROME À HAGUENAU WWW.MEUBLES-HAAG.COM


NOVEMBRE 2021

PAR CORINNE MAIX — PHOTO CHRISTOPH DE BARRY

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LA SÉLECTION

Maison

Cuisines et dépendances Depuis septembre, cette nouvelle enseigne met le design italien à l’honneur. Sabrina Brassel est tombée amoureuse de la marque de cuisines Lube après avoir parcouru de nombreux salons en Italie. « Nous avions trouvé le fournisseur de nos cuisines, avant même d’avoir les locaux ! » confie la nouvelle gérante de Cuisines & Nous. Ce grand fabricant italien les a séduits pour ses designs contemporains ou plus classiques, mais surtout pour la qualité de ses fabrications et pour les valeurs de l’entreprise, installée près de Macerata, dans la région des Marches. Le magnifique modèle Flavour, avec ses éléments cuivrés et gris et son plan de travail en quartz traduit bien l’esprit de ce cuisiniste, attaché au beau, au fonctionnel et aux détails qui font les grandes cuisines. C’est le 17 septembre, après plusieurs mois de travaux, que le show-room de la nouvelle enseigne a ouvert ses portes dans la zone commerciale de Schweighouse. Pour Sabrina Brassel, c’est l’aboutissement d’un projet de reconversion professionnelle

qui l’a menée d’une carrière juridique au monde de la décoration. Durant deux ans, elle s’est formée à la décoration et l’aménagement d’intérieur en école d’art pour devenir une pro dans l’art d’aménager une cuisine. « Ici, pas de cuisine conçue en un seul rendezvous ! Je prends le temps de comprendre les habitudes de vie de mes clients. Quand on fait un achat qui va durer 20 ans, il faut être sûr de ses choix et être bien accompagné. » Cette philosophie lui vient aussi de son compagnon, Alexandre Schuller, connu dans le coin depuis près de 30 ans, pour ses réalisations dans le domaine de la salle de bain et du chauffage. « Lors de rénovations, on me demandait souvent si je ne pouvais pas aussi aménager une cuisine » confie l’artisan. En s’associant dans ce nouveau concept, ils proposent une prestation complète, qui va du déplacement d’une conduite d’eau ou d’une cloison, jusqu’à la pose finale de la cuisine, en passant par le carrelage, l’électricité…

Côté mobilier, tout est réalisé sur mesure pour s’adapter parfaitement aux contraintes des lieux. Les modèles se déclinent en multiples teintes et matériaux, que l’on sélectionne dans des nuanciers. Et pour aller au bout du concept de cuisine clé en main, l’électroménager, les tables et les chaises peuvent aussi se trouver ici, pour viser la cohérence totale. Enfin, tous ceux qui ont rêvé d’un plan de travail ou d’une crédence en marbre, craqueront pour le Dekton, une céramique haut de gamme, dont l’aspect se confond en tous points avec du marbre, la résistance et la simplicité d’entretien en plus. CUISINES ET NOUS 1C, RUE DE NIEDERBRONN À SCHWEIGHOUSE-SUR-MODER FACEBOOK : CUISINESETNOUS


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTO GRÉGORY MASSAT

LA SÉLECTION

Maison

Perles rares

Touche finale

À la faveur de la pandémie, Pascal Jacob, passionné de décoration depuis toujours, a fini par faire le grand saut et ouvrir sa boutique au centre-ville de Haguenau, en juin 2021. Pour satisfaire les goûts très variés d’une clientèle qui l’est tout autant, Pascal Jacob multiplie les styles et les tendances dans sa boutique meublée et décorée exclusivement de pièces uniques. Lui, qui tient à choisir personnellement toutes les pièces qui ornent son magasin, a participé à quelques salons spécialisés, mais chine principalement… en ligne ! « J’ai découvert beaucoup de créateurs en surfant sur Internet, je fouine, je cherche, j’essaie de trouver des objets pour tous les goûts ». Ainsi, cadres ou objets en bois du Guatemala côtoient des créations en matériaux recyclés d’un artiste hollandais, ou encore de la vaisselle et des poteries traditionnelles et colorées des célèbres Jeannala & Seppala. Et les tendances du moment ? « Entre les confinements et le télétravail qui s’est développé, nombreux sont ceux qui ont décidé de refaire leur intérieur. Il y a une forte demande pour la déco en général, mais ce qu’on me demande le plus, c’est de la couleur, beaucoup de couleur ! Ce qui marche vraiment bien en ce moment, ce sont par exemple les tableaux ou les objets à l’effigie de Frida Kahlo. » En choisissant le nom de son magasin, Pascal Jacob a souhaité rendre hommage à Dora, sa belle-mère, qui était elle aussi une férue de décoration. Dans sa boutique aux trésors, Pascal a mis un peu de tout ça : du beau, de l’authentique, un mélange de modernité et de tradition, un brin de nostalgie et surtout toute sa passion.

Chez DH Décoration, la décoration d’intérieur et plus particulièrement des fenêtres est une histoire de transmission. Ancrée depuis plus de 25 ans à Haguenau, l’entreprise familiale ne cesse d’évoluer portée par une passion restée intacte au fil des générations. Qu’il soit en lin, en maille, en soie, irisé ou à motifs, le rideau a le pouvoir de changer l’atmosphère d’une pièce, Marion Hoffarth le sait bien. Tombée dans le tissu dès son enfance, elle a d’abord passé quelques années dans la communication événementielle, avant de revenir au cœur du métier de ses aïeux. Un domaine passion à travers lequel elle met ses talents créatifs au service de particuliers venus chercher un accompagnement sur-mesure pour l’harmonisation de leur intérieur. Elle se rend au domicile des clients pour visualiser le volume de la pièce, la décoration déjà existante, leur aménagement, discuter de leurs envies et ensuite en magasin pour leur faire part de propositions personnalisées. « C’est tellement particulier une fenêtre, il y a tellement de formes et de contraintes techniques que c’est un domaine où le sur-mesure apporte des solutions qu’on ne peut pas trouver ailleurs », confie Marion. Initialement spécialisée dans le textile à travers la confection de rideaux et la réalisation de tapis et de coussins sur-mesure, l’entreprise s’est développée dans l’habillage des murs et fournit désormais une gamme de revêtements nouveaux, un corner de peinture de la marque Farrow & Ball et un éventail de papiers peints. La tendance du moment ? Retour au cocooning. Que l’on opte pour de lourds rideaux en velours ou de fins voilages en transparence, les nouvelles matières et les beaux tombés apportent une touche chaleureuse aux décorations les plus contemporaines.

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

LA SÉLECTION

LA SÉLECTION

Immo

Lifestyle

Éco-habitable

Secondes vies

Au départ, ils sont trois associés, animés par l’envie d’aider leurs clients à trouver le bien de leurs rêves. Avec un terrain de jeu qui s’étend sur une soixantaine de kilomètres autour de Haguenau, ce nouveau venu est déjà très bien placé pour répondre à la demande de ceux qui rêvent d’un jardin ou rez-de-jardin, de verdure, d’intimité et d’un habitat qui leur ressemble. « Avec Onder Keles et Kevin Hebel, on se côtoie depuis plus de 10 ans sur des chantiers d’électricité, de chauffage et de sanitaire. Nous avons la même vision et le même sérieux dans nos métiers ! » Michaël, carreleur céramiste de formation, a multiplié durant 20 ans les expériences dans le secteur du bâtiment et de ses matériaux, jusqu’à développer un solide savoir-faire en rénovation complète d’habitat et en relations commerciales. Eco’mélior porte trois casquettes : celle du promoteur qui construit ses programmes sur un segment moyen-haut de gamme, celle du maître d’œuvre capable de construire ou rénover un bien de A à Z et celle du dénicheur de biens prêts à habiter. « 9 clients sur 10 ont déjà un projet immobilier bien précis, que ce soit dans le neuf ou en rénovation. Ce qu’ils cherchent c’est un interlocuteur unique, qui peut suivre un chantier de A à Z, choisir des artisans de confiance, apporter des conseils de pro, tout en restant attentif à concevoir un projet qui leur ressemble ! » Actuellement, la pénurie de foncier et de matériaux constituent de vraies difficultés pour faire avancer les projets, mais Eco’mélior n’a pas renoncé au positionnement éco-responsable qui lui vaut son nom. « C’est parfois compliqué à gérer en rénovation, mais nous mettons un point d’honneur à sourcer des matériaux locaux, à faire travailler des entreprises locales, à gérer et recycler les déchets de chantier. » Pour sensibiliser ses futurs clients et phases d’un chantier, Michaël n’hésite pas à endosser le rôle de « Stéphane Plaza de la construction ». Chaque semaine, il se met en scène devant la caméra, puis sur les réseaux sociaux, pour diverses visites de chantier, qui pourraient bien donner des idées à ceux qui se rêvent propriétaires dans le secteur de Haguenau.

Dans sa boutique où tout est de seconde main, Mireille Rieffel offre une nouvelle vie aux vêtements, accessoires, bijoux et même objets de décoration. « Si les gens n’ont pas encore vraiment le réflexe de s’orienter vers des objets de décoration de seconde main, en revanche, pour les vêtements, sacs et chaussures, c’est entré dans leurs habitudes de consommation. » Loin de la friperie en fouillis, le Dépôt Déco Mimi ressemble à s’y méprendre à une boutique traditionnelle, avec des vêtements soignés, rangés, étiquetés, accrochés sur des portants par ordre de taille, dans tous les styles et dans toutes les tailles. La vitrine est réagencée tous les 15 jours et le stock est renouvelé tous les trois mois, pour que la boutique reste attractive et dynamique. Quant aux vendeurs potentiels, il leur suffit de présenter leur cabas, de 15 articles maximum, à Mireille, qui leur reverse 50 % du prix si leurs articles trouvent preneur. Motivée par l’envie de revenir à une consommation plus raisonnée d’une manière générale, et dans le domaine du textile en particulier, Mireille Rieffel a réussi son pari !

PAR CORINNE MAIX — PHOTO CHRISTOPH DE BARRY

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PAR ANNE SCHILLING — PHOTO GRÉGORY MASSAT

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

LA SÉLECTION

Lifestyle

À l’unisson Au centre-ville de Haguenau, Anne et Thierry Michel ont lancé leur « Bouclard », un concept-store alliant avec brio la décoration d’intérieur et le prêt-à-porter. À travers ce projet longuement mûri, ils mêlent leurs domaines respectifs mettant à profit le talent, les compétences et la passion qui les animent. Deux univers et savoir-faire distincts mais complémentaires, dont leur boutique se fait la vitrine. Diplômée d’un master en histoire de l’art, Anne travaille dans le domaine de la décoration d’intérieur depuis 2005 en tant qu’agent commercial, tandis que Thierry, styliste de formation est spécialisé dans le domaine de l’habillement. D’abord propriétaire pendant 17 ans d’un commerce à Marlenheim, il cède sa boutique de robes de mariées afin d’ouvrir un showroom de costumes pour hommes sur-mesure. Un de ses fabricants le démarche dans le but de représenter et former à la mesure les pros sur la France et la Suisse, mais il y a deux ans le siège ferme et Thierry décide de revenir à ses premiers amours : le commerce. Anne, quant à elle, souhaite se détacher de son emploi pour faire de la prescription, accompagner ses clients, se rendre à domicile, être à l’écoute et offrir des conseils personnalisés. Thierry raconte : « Ouvrir notre concept store est un projet qui nous trotte dans la tête depuis très longtemps. On est fan de l’émission La Maison France 5, et à un moment on s’est dit qu’on allait se lancer. C’est un projet sur lequel Anne travaille depuis au moins deux ans et demi entre le prévisionnel, faire du sourcing, trouver le lieu. Nos métiers se rejoignent, se goupillent, on partage nos univers, nos passions. Je pense que le client le ressent et il nous le rend bien, on a un réel échange. Ici je ne travaille pas, je m’éclate, je m’amuse, c’est une passion. » Cette passion, Thierry la décline en proposant un large choix de collections originales, mixant vêtements, maroquinerie et bijoux, dont sa propre marque « Les Enfants Sauvages », créée aux côtés d’une jeune diplômée en graphisme, sous forme de petites séries. Au Bouclard, il met au service de la clientèle ses acquis dans le domaine à travers un conseil en image pointu et un service de costumes sur-mesure. Quant à Anne, soucieuse elle aussi d’offrir un véritable accompagnement à ses clients, elle s’entoure

d’une décoratrice formée en arts appliqués avec qui elle aborde des chantiers personnalisés et à domicile. Des marques choisies au coup de cœur Côté déco, tout un pan de la boutique présente la collection signée Mathilde M. Sur les étagères se côtoient une myriade d’objets incarnant un art de vivre français délicat et romantique. Photophores, parfums d’ambiance, miroirs sur pied, boîtes à bijoux, savons parfumés et belle porcelaine invitent au raffinement et à la poésie dans un style classique chic et intemporel. Au niveau du mobilier et des luminaires, la collection Light & Living se décline sous forme d’éclairages de tous styles, de la lampe robuste en métal à la douceur d’abat-jours en velours. Coup de cœur pour Luci’Fer, un artiste local qui crée des objets de décoration et luminaires à base de ferrailles et de pièces mécaniques détournées, recyclées et transformées. Côté vêtements, on retrouve notamment la marque française et engagée Hero Seven. Inspirée des icônes des 50’s, elle possède une ligne Steve McQueen transmettant l’élégance du King of Cool. Au milieu de la boutique, plusieurs collections de bijoux de marques françaises dont les créations uniques réalisées en terre émaillée et retravaillés à l’or fin 24 carats par l’artiste alsacienne Anne Brucker. Thierry ajoute : « On essaye de cibler nos achats avec beaucoup d’attention. Chaque produit nous lie à quelque chose ou à un vécu. Lucifer, par exemple, je l’ai repéré sur les réseaux sociaux, on est allé découvrir son atelier et

on a eu un super contact. On n’achète jamais de grandes quantités, que des petites séries et on essaye d’adapter. Lorsqu’un agent nous présente sa meilleure vente, on n’en a pas forcément envie. Que ce soit dans la déco ou dans les vêtements, il y a une tendance mais on ne suit pas tout à la lettre. » Un lieu convivial où l’on se sent bichonnés Mués par la même passion, le souci de bien faire et le désir d’établir de véritables échanges avec leurs clients (la Stammtisch conviviale au fond du magasin en témoigne), Anne et Thierry travaillent chacun dans leur univers tout en s’intéressant à celui de l’autre et en effectuant les achats et les sélections ensemble. À ce duo complémentaire s’ajoute un apprenti à qui Thierry prend soin d’apprendre toutes les ficelles du métier, comme il a eu lui-même la chance d’en bénéficier étant jeune. Car la passion passe aussi par la transmission. LE BOUCLARD 128, GRAND RUE À HAGUENAU FACEBOOK : LEBOUCLARDSTORE


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR ANNE SCHILLING — PHOTO ESTELLE HOFFERT

LA SÉLECTION

Lifestyle

Balayage minceur Pouvez-vous nous parler de votre méthode ? Je pratique l’amincissement par la digitopuncture. C’est une technique dont le principe est simple : il consiste à travailler des points d’acupuncture par digitopression. Il n’y a aucun appareil, ni de petites aiguilles. Je travaille uniquement avec mes doigts. Cela permet de stimuler les organes, de réveiller certaines zones du corps ou encore de travailler sur des blocages qui peuvent être à l’origine d’une importante prise de poids. Vous aidez les femmes à mincir en apposant simplement vos doigts ? Il s’agit d’un travail global : je pratique des « balayages énergétiques » mais je fais office à la fois de réflexologue, de confidente et de psychothérapeute. Les personnes que j’accompagne ont besoin de parler, ça

Laurence Turlot-Gambier, passionnée de médecine chinoise et de diététique énergétique, a créé Digivital il y a vingt ans. D’une générosité débordante, elle transmet son énergie pour aider les femmes à se sentir bien dans leur corps, à retrouver une jolie silhouette, grâce à des soins « douillets et réconfortants ». fait partie de leur cheminement. Il n’y a rien de miraculeux, mais les femmes – car ce sont essentiellement des femmes – que je reçois, ont en elles des blocages qui les empêchent de mincir. Qu’en est-il du régime alimentaire ? Ce travail en profondeur se fait sous forme de cures. Il doit bien sûr être accompagné d’une meilleure hygiène alimentaire qui n’est pas stricte pour autant. Ce serait contre-productif. J’encourage mes curistes : si elles font un écart ou que les conseils alimentaires n’ont pas été suivis à la lettre, peu importe. Je les félicite pour les efforts faits, mais en aucun cas je ne les culpabilise pour leurs petits craquages. C’est une méthode complète qui demande de l’assiduité et une implication personnelle mais qui fonctionne : toutes arrivent à mincir.

Comptez-vous transmettre vos savoir-faire ? Oui, j’ai le feu sacré ! J’ai toujours proposé des formations et aujourd’hui, je souhaite que mon lieu devienne un centre pilote pour le futur réseau Digivital à développer au niveau national. Un beau challenge ! DIGIVITAL 3, RUE DU BOUC À HAGUENAU 06 18 500 791 WWW.DIGIVITAL.FR


PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTO GRÉGORY MASSAT

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LA SÉLECTION

Lifestyle

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Les vertus du chanvre Il y a un an, une petite boutique est venue éclore à Haguenau, intriguant les passants. Depuis la vitrine, on aperçoit un comptoir en bois clair, quelques plantes ainsi que des murs blancs agrémentés d’étagères sur lesquelles trônent des bocaux à l’ancienne et des petits sachets en papier kraft. La boutique offre un cadre épuré aux allures de lieu de bien-être style spa finlandais ou magasin bio et pourtant aux 1001 Herbes le produit phare est le cannabidiol plus communément appelé CBD. Légalisée en France, cette molécule provient certes du chanvre tout comme le cannabis, mais elle contient pour sa part moins de 0,2 pour cent de THC, la substance psychoactive aux effets euphorisants que l’on trouve chez son cousin. Elle n’est donc pas considérée comme une drogue puisqu’elle ne modifie pas l’état de conscience et n’a pas d’effets nocifs sur le corps ou l’esprit. Bien au contraire, depuis trois ans, les boutiques fleurissent en France, le CBD suscitant un vaste engouement pour ses vertus anxiolytiques, anti-­inflammatoires, antioxydantes ou encore anti-douleurs. Aux 1001 herbes, le cannabidiol est vendu sous des formes variées référencées en plusieurs gammes : cosmétiques, bonbons, huiles de massage, fleurs de CBD, crèmes spécifiques pour traiter l’eczéma, l’acné ou le psoriasis, tablettes de chocolat, infusions, gélules et même une gamme animale pour nos compagnons poilus. Certifiés 100% naturels, sans dépendance et sans accoutumance, les produits sont fabriqués à Marseille à partir de chanvre provenant d’Italie. Familière du CBD qu’elle utilise pour soulager ses migraines, Melody Andres a ouvert cette franchise après avoir travaillé plusieurs années dans le domaine du thé. Sur place, des clients de tout âge viennent se fournir, notamment pour apaiser leurs douleurs, appréhender le stress et l’anxiété ou améliorer leur sommeil. 1001 HERBES 6, RUE DU CHÂTEAU À HAGUENAU CBD-HAGUENAU.FR

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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR JIBÉ MATTHIEU – PHOTOS GRÉGORY MASSAT

À TABLE Adresses

Le Cheval blanc Une « maison de famille » deux étoiles Michelin à la décontraction chaleureuse. Bienvenue chez Carole et Pascal Bastian.

Qu’est-ce qui distingue un deux étoiles Michelin d’un autre, quand on y songe ? Un cadre, une manière de sublimer les produits mais surtout des femmes et des hommes. Celles et ceux qui vous ouvrent la porte et vous accueillent, toujours attentifs, détendus et souriants, travaillant dans l’ombre d’immenses cuisines, conjuguant leurs efforts pour faire d’un séjour bref ou prolongé un moment inoubliable qui donne envie de revenir, voire de partager cette expérience via un bon cadeau. Ainsi de Carole et Pascal Bastian, duo de quadras ayant su donner à cette maison aussi imposante qu’une place forte une décontraction chaleureuse sans contrevenir aux codes de l’hospitalité de haute volée. Au cœur de Lembach la bâtisse en impose dès la façade et son porche. À l’intérieur, de hauts murs de moellons larges et sûrs, des poutres qui composent l’ossature, les dimensions de chaque pièce, jusqu’à la monumentale cheminée de grès qui orne la salle à manger nimbée de lumière chaude s’infiltrant par flots à travers une baie aux carreaux à l’ancienne, tout

pourrait, de prime abord, intimider le visiteur. « Les bâtiments datent de 1720 », explique Pascal Bastian, sourire juvénile et carrure imposante ceinte d’un tablier aux armes de la maison. « À l’origine, il s’agissait d’un relais de poste. » Univers étoilé Moins loin dans le temps mais pendant longtemps quand même et jusqu’au début des années 2000, Le Cheval Blanc est associé au nom de la famille Mischler qui l’exploite depuis quatre générations. Fernand Mischler, ancien président des maîtres cuisiniers de France, cofondateur des Étoiles d’Alsace, avait repris l’affaire en 1964 et élevé sa table jusqu’aux deux macarons Michelin, imprégnant déjà les lieux de cet esprit d’exigence propre aux grandes maisons. Au point même qu’il fallut au couple revenir à cinq reprises avant de s’en porter acquéreur. Carole et Pascal travaillent alors à l’Arnsbourg, en Moselle, le « trois étoiles » de Jean-Georges Klein. Lui en qualité de second de cuisine, elle à l’hôtel attenant.


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À TABLE Adresses De retour en Alsace, le couple l’est depuis un an et demi à peine, après avoir enchaîné les expériences formatrices en solo, puis à deux… De Cannes au château des Reynats, où Philippe Etchebest embarque Pascal, mais aussi Carole en salle, jusqu’à Saint-Emilion où le cuisinier télégénique au gabarit de rugbyman décroche ses deux étoiles à leurs côtés. C’était en 2008. « Nous devions rester un an, on en aura fait six. Humainement, on s’entendait bien. Avec lui, nous avons beaucoup appris, il nous faisait confiance. » Depuis leur retour, le couple a en projet de reprendre « un petit restaurant » s’amuse rétrospectivement Pascal. « Mais bon, là, c’était trop grand, cela faisait peur… », assure Carole en écho. Surtout qu’ils n’ont pas un sou vaillant et que Pascal, malgré un parcours bien étoffé, n’a jamais été chef. Mais Fernand Mischler qui cherche un repreneur sait se montrer persuasif. Et patient. « Il a beaucoup fait pour nous faciliter la reprise ». Si bien qu’en mai 2008, le Cheval Blanc change de main et décroche sa première étoile en mars dès l’année suivante. La deuxième arrive en 2015. « C’était le 31 janvier, se souvient Carole. Ce jour-là, on inaugurait le spa. À 22 heures, le Michelin appelle… » Imaginez la liesse. La fierté qui s’empare des équipes. « Je ne me lève pas tous les matins en pensant aux étoiles, assure Pascal. Nous sommes animés du souci de bien faire. Et puis de faire encore mieux… » Maison de famille « Nous ne voulons pas décevoir les clients, complète Carole. D’autant plus qu’ils sont fidèles ». Car le Cheval Blanc est une maison familiale. À n’en pas douter. Les gens viennent ici fêter leur communion, leur mariage et leur anniversaire. Ils viennent en famille le dimanche, par tablées de douze à Noël. Certains depuis 30 ans. Cela dit, reconnaissent les maîtres des lieux, la deuxième étoile leur a apporté une clientèle nouvelle. Plus internationale. « Avant, nous avions des Allemands, des Belges, des Luxembourgeois… Depuis, il y aussi des Italiens, des Anglais, même des Américains

et des Asiatiques qui jusque-là s’aventuraient rarement au nord. » Ce nord alsacien, pays de sombres forêts au point que dans les années 80, l’association des Etoiles d’Alsace, dont le Cheval Blanc est membre, est précisément née de ce besoin d’alimenter en beaux produits ces terres reculées. À l’heure du recentrage sur le local, le paradigme s’est inversé. Si cela fait sens au yeux de Pascal Bastian, le chef prévient : « Tout ce qui est local n’est pas forcément bon. Et puis, se limiter à un périmètre de 30 km autour du restaurant reviendrait à priver les Alsaciens… de homard et de bar ». Bibliothèque de saveurs Alors bien sûr, il y a le décorum qui à ce niveau d’exigence pourra en déconcerter certains : les services en cinq plats, la vaisselle adaptée à chaque bouchée, les émulsions, bouillons, infusions et sauces, beaucoup de belles sauces… « C’est un marqueur que les gens apprécient ! » Mais la cuisine de Pascal Bastian, malgré les codes, a conservé du peps, lui-même reconnait d’ailleurs s’amuser un peu, beaucoup, passionnément en cuisinant… « Je crois qu’on a trouvé nos marques » assure-t-il. Ce que confirme cette habituée : « En cinq ans, là où d’autres se seraient laissés entraîner à la facilité, eux se sont affûtés. » « J’ai une bibliothèque de saveurs dans la tête », explique le chef. Les associer relève du jeu. Parfois ça marche, parfois pas. » Et si certaines nouveautés sont abouties dès le premier essai, d’autres nécessitent de s’y reprendre. Encore et encore. « Pascal et moi sommes les premiers à tester, si ça ne passe pas… on en reste là », assure Carole. Au rang des mariages heureux récemment goûtés, il y a ce combo amandes, feta, abricots associés au thon rouge ou bien encore le maïs et les trompettes de la mort alliés à la poitrine de pigeon rôtie. Insoupçonnables et réussis. Pour escorter ces équipages, le chef sommelier fera chanter à la manière d’un chef de chœur les quelques 12 000 bouteilles et 750 références de la cave, dont une quinzaine avancent en éclaireuses, servies au verre.

Restaurant, hôtel et spa Si la déco du restaurant est cossue, encore affinée en 2012 avec dans l’idée de mettre les belles pièces comme la cheminée en valeur, l’établissement est aussi passé de six chambres à douze, puis à 21 en 2015. Date aussi de l’adjonction d’un spa aux teintes chaudes et boisées comprenant piscine, sauna, hammam, jacuzzi et salles de soins servies par deux esthéticiennes autour de la gamme Pure Altitude de grande qualité. « Le restaurant restera toujours notre produit d’appel. Les clients viennent d’abord pour la cuisine », rappelle Carole. Même s’ils sont de plus en plus nombreux à vouloir rester pour le week-end ou en court séjour, afin de profiter des chambres spacieuses et confortables alliant modernité et tradition. De l’aveu même de Carole Bastian, le spa est aussi là pour rassurer la clientèle exigeante qui s’inquièterait de savoir quoi faire à Lembach un jour de pluie ! « C’est surtout la piscine qui constitue un critère de choix, même si beaucoup n’en profitent pas ». Alors ne faites pas comme eux : lâchez prise et profitez. Vu du Cheval Blanc, ce coin d’Alsace est si enchanteur qu’on aimerait presque en préserver le secret. CHEVAL BLANC 4, RUE DE WISSEMBOURG À LEMBACH AU-CHEVAL-BLANC.FR


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR CORINNE MAIX — PHOTOS ESTELLE HOFFERT

À TABLE Adresses

Grains de Sel Cet « œuf parfait à la truffe d’été » était vraiment parfait. Un plat signature qui traduit toute la maîtrise du chef Gilles Schnoering pour les cuissons au degré près !

Formé par Fernand Mischler au Cheval Blanc à Lembach dès son apprentissage, le jeune chef transmet depuis 2013, dans chacun de ses plats toute la finesse et le goût de la gastronomie d’aujourd’hui. Inventive, fraîche, osant les associations surprenantes. Son filet de daurade, patate douce, fruit de la passion et betterave parle pour lui. « La première passion du cuisinier, c’est de manger, de goûter, d’oser des choses uniques. J’ai fait plusieurs essais avant d’aboutir à cet accord parfait entre le côté terreux d’une betterave et l’acidité du fruit de la passion. Je ne peux plus enlever ce plat de la carte sans décevoir ses fans », s’amuse ce chef de 38 ans, déjà récompensé par le Gault & Millau et le Michelin, qui ont très vite décelé le potentiel et la créativité de ce restaurant gastronomique haguenovien.

Originaire de Lembach, il trouve dans le terroir local des produits qui l’inspirent. Thibaut de la ferme Suss à Mattstall lui fournit ses produits laitiers et de magnifiques fromages. Jean-Marc Steinmetz cultive ses petits légumes à Wittersheim. Et parce que Gilles Schnoering aime cuisiner le poisson, il s’approvisionne auprès de Stéphane et René de la poissonnerie du Cap d’Hag. Produits de saison, circuits courts et cuisine responsable préoccupent ce jeune papa, qui cultive lui-même quelques pépites exotiques dans une mini-serre. « J’adore les agrumes et depuis quelques années, j’arrive à produire main de Bouddha, combava et citron vert, directement utilisés dans mes assiettes. » L’élevage de daims de son beau-père, nourris des épluchures et restes de pain du restaurant, lui souffle

même l’idée de produits d’élevage, qui pourraient un jour inspirer de nouvelles spécialités zéro kilomètre. Depuis la réouverture des restaurants, la salle se limite à 20 couverts, dans une ambiance toujours chic et cosy. « Les clients apprécient beaucoup ce supplément d’intimité et le service très attentionné mené par Elen. Nous ne reviendrons pas à plus de couverts. Car l’essentiel, c’est d’amener un pur moment de plaisir à nos clients. » Très à l’écoute des chuchotis de la salle, il vient d’ailleurs systématiquement humer l’humeur de ses convives en fin de service. Avec ses desserts très travaillés, il sait que les dernières bouchées auront laissé une forte impression. « Rares sont les chefs qui aiment la pâtisserie, mais j’ai beaucoup travaillé pour amener à mes desserts une touche de cuisinier. » Là encore la finesse du dressage de son merveilleux café — demi-sphère de meringue, garnie d’une crème café mascarpone, d’un sorbet café, d’un crispy de grains de café, et arrosée en salle d’une crème anglaise au café — tient du grand art. À deux pas de la Halle aux Houblons qui héberge le marché local, les amateurs de cuisine raffinée et de caractère, n’ont que quelques pas à franchir pour succomber à leur péché de gourmandise. GRAINS DE SEL 113 GRAND’RUE À HAGUENAU 03 88 90 83 82 WWW.RESTAURANT-GRAINSDESEL.FR


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS ESTELLE HOFFERT

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Gino Lamberti avec son associée Joëlle Silva

Il Giardino d’Italia Après Haguenau, Gino Lamberti vient d’ouvrir à Morsbronn-lesBains une nouvelle table destinée aux amoureux de la cuisine italienne. À peine le pas de la porte franchi, la Vespa installée à l’entrée, le portrait de la mamma accroché au mur, les accents chantants, les effluves de pizzas et les délicates saveurs qui chatouillent le nez nous emmènent pour un aller simple en Italie. Dans une ambiance familiale où les paroles s’accompagnent de gestes, un chef piémontais de parents calabrais et un pizzaïolo né dans les Pouilles, préparent une cuisine simple et gourmande garante de traditions « transmises par les mères et grands-mères ». Tous les plats sont réalisés sur place à base de produits frais et haut de gamme sélectionnés avec soin chez les meilleurs producteurs d’Italie. À la carte, la charcuterie, coupée très fine, se saisit avec les doigts : jambon de Parme, coppa, salami milano, pancetta, tandis que les aubergines alla parmiggiana mettent en effervescence les papilles. Les secondi piatti dévoilent la richesse de la gastronomie italienne, entre spaghettis aux palourdes et traditionnelles bolognaises, carbonaras et lasagnes. C’est sans compter la délicatesse d’une saltimbocca alla romana ou d’un fritto misto sauce aïoli. Pas besoin d’en faire des tonnes pour déguster une délicieuse

pizza : une bonne pâte à base d’une farine d’exception, une sauce tomate savoureuse, une mozzarella qui dépote et un filet d’huile d’olive, what else ? Pour clôturer en beauté ce voyage gustatif, les dolci de la tradition italienne sont réalisés quotidiennement dans les règles de l’art : tiramisu, panacotta ou glaces artisanales du glacier italien Alba se dégustent sans complexes. Un petit limoncello pour digérer l’ensemble et le tour est joué. Avec cette adresse, Gino Lamberti rend hommage à ses racines, de la même manière que son restaurant éponyme situé à Haguenau, récemment réinstallé à une nouvelle adresse. Pour encore plus de plaisir. IL GIARDINO D’ITALIA MORSBRONN 50, RTE DE HAGUENAU À MORSBRONN-LES-BAINS IL-GIARDINO-DITALIA-MORSBRONN.COM IL GIARDINO D’ITALIA HAGUENAU (CI-CONTRE) 19, RUE SAINT-EXUPÉRY À HAGUENAU IL-GIARDINO-DITALIA.COM


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

À TABLE Adresses

PUR etc. Avec une cuisine certifiée 100% bio, locale et flexitarienne associée à une politique zéro déchet, le concept PUR etc. a fait du chemin. Créée en 2011 par un couple de Strasbourgeois, l’enseigne engagée rassemble aujourd’hui une dizaine de cafés-restaurants et un food-truck dispersés en Alsace et en Île-de-France. Dernière ouverture en date, PUR etc. Haguenau compte bien rallier les Haguenoviens à ses valeurs. Le lieu est vaste et lumineux, un espace aux allures de loft agrémenté d’une immense baie vitrée. Au sol, du béton armé ajoute au côté moderne et industriel, tandis que des palettes en bois et des structures en liège cloisonnent sobrement des espaces intimes dans cette grande surface ouverte. La décoration vintage, le piano surmonté d’une pancarte « Joue avec moi, je ne mords pas », les luminaires chaleureux et la présence de nombreuses plantes vertes apportent les touches cocooning et convivialité. À la carte se décline une cuisine artisanale à base de produits frais, locaux, de saison et 100% bio servie dans des bocaux en verre consignés. Le choix s’annonce difficile entre les intemporels proposés toute l’année et les éphémères qui changent à chaque saison. En effet si le hachis parmentier, les lasagnes végétariennes façon bolognaise ou le filet de lieu à l’estragon et quinoa aux carottes sont disponibles en permanence, l’estival aztèque bowl, la salade de pâtes à l’italienne et les rafraîchissantes courgettes à la menthe, boulghour et crumble de falafels laissent désormais place aux suggestions automnales. Pour les plus pressés, des encas à déguster sur le pouce sous forme de quiches, pizzas, salades et sandwichs de saison, offrent une alternative bien plus saine au jambon-beurre industriel. Et pourquoi ne pas clore le repas par une touche sucrée ? Une grande partie des desserts sont réalisés sans gluten et sont vegan : brownie fondant au chocolat surmonté d’un marbrage au beurre de cacahuètes, cake au citron et au pavot ou pudding de graines de chia au lait de coco et vanille, autant de propositions gourmandes et alléchantes qui invitent à découvrir de nouvelles saveurs. Ne manque plus que le chaï latte, le kombucha ou un des multiples jus frais pressés pour accompagner. Ouverte en semaine de 8 h à 17 h, l’enseigne prolonge ses horaires tous les vendredis soir jusqu’à 22 h à travers une soirée Pur’Tapas durant laquelle des plateaux apéritifs sont proposés. Les premiers vendredis du mois, l’association Jeux m’éclate s’invite avec un éventail de jeux de société. Enfin, les premiers dimanches du mois, le P’tit Brunch, un brunch salé et sucré, décliné en deux formules au choix, végétarienne ou végétalienne. Purée ! PUR ETC 25, RUE DE LA REDOUTE À HAGUENAU WWW.PUR-ETC.FR


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

À TABLE Entretien

Saveurs de partage Ouvert en septembre 2020, le restaurant l’Initiative a été créé par l’ESAT de Haguenau afin de permettre à des personnes en situation de handicap d’apprendre un métier. Avec pour objectif l’inclusion et l’emploi dans le milieu ordinaire. Un espace solidaire et chaleureux, une fourmilière de vie, dans laquelle tout le monde est bienvenu pour partager un moment convivial autour de plats faits maison conçus à partir de produits frais et locaux. La première chose qui frappe à notre arrivée : la bienveillance, le sourire, le souci de l’autre... Ici l’enthousiasme est palpable, la fierté aussi et ils ont de quoi l’être. En cuisine ou en salle, sept moniteurs coachent, encadrent et forment une équipe de 22 travailleurs en situation de handicap à des tâches aussi diverses que le bar, le service, la caisse ou l’accueil de manière à les rendre le plus autonomes et polyvalents possible. Une Initiative humaine qui fait un joli pied de nez à l’individualisme. Rencontre avec Nicolas Weiss, responsable de salle, Suely Martins, monitrice de cuisine, et Christophe Lerminet, responsable de la restauration.

Vous avez tous travaillé dans la restauration traditionnelle avant de rejoindre l’Initiative. Quel est votre ressenti par rapport à cette nouvelle aventure ? Nicolas Weiss :  Nous considérons les travailleurs comme des professionnels. Ce qui nous a frappé dès le départ, c’est qu’ils sont très ouverts à la formation, à l’écoute, au partage, ils ont la volonté d’apprendre. C’est rare dans le monde actuel et d’autant plus dans la restauration. Avant l’ouverture de l’Initiative j’ai « peaufiné » avec eux à travers des jeux de rôle, tout ce qui touchait à l’accueil, à la « barrière » du client afin qu’ils soient le plus à l’aise possible le jour J. Christophe Lerminet :  Tout ce qu’on leur demande est sur la base du volontariat. Ils ont eu des formations professionnelles au niveau du service, de l’accueil, du

dressage… Pour préparer ce grand changement dans leur métier, puisque leur profession avant l’ouverture du restaurant n’était pas le service, mais uniquement la cuisine. On voit le résultat aujourd’hui, ça s’est merveilleusement bien passé. Ceux qui voulaient essayer la salle ont au final entraîné les plus réticents. Comment se déroule l’intégration d’un travailleur dans l’équipe ? N.W.  Avant de les intégrer à notre équipe, on accueille les personnes intéressées en stage. Ce qui leur permet de voir ce qu’est la cuisine et tout ce que cela englobe, de la légumerie jusqu’au poste froid, le poste chaud et également la plonge et le nettoyage. Suely Martins :  L’hôtellerie, la cuisine ce sont des métiers de passionnés, il n’y a pas forcément besoin


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À TABLE Entretien

d’avoir fait 10 ans d’études, il faut juste le vouloir et aimer travailler. Cuisiner ça s’apprend sur le tas avec des chefs qui nous montrent, c’est tellement multiple, chacun a sa propre façon de faire, c’est un métier qu’on découvre, qu’on aime et quand on aime, on s’accroche et on fonce. Ils sont tous volontaires et ils sont fiers. C’est ce qui compte le plus pour nous. On peut recommencer quand ça ne marche pas, ce n’est pas grave. Quand ils n’y arrivent pas, c’est parce que nous n’avons pas su trouver le chemin pour les emmener et on finira par le trouver. Comment gère-t-on une équipe de personnes en situation de handicap ? N.W.  Chaque handicap est différent, notre action varie vis à vis de chacun. Il y a des travailleurs à qui vous allez dire quelque chose un jour, et si trois semaines après vous dites le contraire, ils vous rappellent à l’ordre (rires). Et après il y en a d’autres qu’il faut vraiment accompagner. Ça implique de prendre un peu plus de temps, mais ce qu’on remarque c’est qu’ils ont tous le même point commun : ils sont volontaires. Comme tout professionnel, ils ont des règles à respecter. Le matin, ils commencent à 8h et quand ils arrivent, ils ont la pêche, ils sont heureux de venir travailler. Comme dans tout restaurant, on a des moments de stress et ils y sont très sensibles, donc c’est à nous de faire en sorte que ça se passe bien. Dans l’équipe, il y a des personnes qui sont plus timides, qui ont plus d’appréhension, mais ils s’entraident et c’est ça qui est formidable. S.M.  Ce que je trouve chouette, c’est qu’ils nous apprennent autant qu’on leur apprend. On se remet souvent en question parce qu’on le doit aussi, ce n’est pas forcément évident. Ce sont des personnes qui sont très vraies, qui vont nous dire ce qu’elles pensent sans passer par quatre chemins. Que trouve-t-on à la carte de l’Initiative ? C.L.  Du lundi au vendredi, au déjeuner, nous proposons sur place ou à emporter, un plat du jour à 7 euros,

un menu affaire à 8 euros, une suggestion à 10 euros, un plat végétarien et un burger dont la recette change tous les 15 jours. Le mercredi, c’est barbecue à volonté. Nous proposons également des entrées à 2 et 3 euros et des desserts à 3 et 4 euros. On ne fait pas de carte parce que tout est frais, le matin on travaille avec les produits qu’on a. Ça permet de titiller la créativité de nos travailleurs. S.M.  La cuisine est centrale, on travaille pour le restaurant, le self et les différents foyers dans lesquels certains de nos travailleurs vivent. Ça revient à plus de 300 repas par jour. L’idée c’est que nos travailleurs apprennent à découvrir le plaisir de la vraie cuisine, on les forme à utiliser des produits frais, à tout faire maison. Quel est le retour du client ? N.W.  Je ne considère pas notre restaurant comme un restaurant différent des autres. Si le rapport qualité prix, la cuisine et le service n’étaient pas présents, le restaurant ne fonctionnerait pas. Les gens reviennent et nous disent souvent qu’ils n’ont pas l’impression d’être servis par des personnes en situation de handicap. C’est le meilleur des retours. Y a t-il des travailleurs formés ici qui évoluent ailleurs ensuite ? C.L.  C’est notre but, leur apprendre à travailler pour qu’ils puissent évoluer dans le monde professionnel traditionnel. François, par exemple, est allé travailler à l’extérieur, mais bon il faut de la patience, il faut savoir les accompagner et malheureusement dans la restauration traditionnelle, on ne prend pas souvent le temps. En tous les cas, on ne les lâche pas, ils sont toujours suivis par leur moniteur référent. Dernièrement, un restaurant souhaitait employer deux de nos cuisiniers pour faire de l’épluchage, nous avons refusé parce que ce n’est pas dans l’intérêt de nos travailleurs. À l’Initiative, ils font de tout, ils font de la plonge et de l’épluchure mais aussi de la cuisine et du service. Dans un resto traditionnel, si vous

demandez au serveur quel est le plat du jour, il ne sait même pas réellement ce qu’il y a dedans, à l’Initiative ce sont eux qui l’ont fait. On les intéresse à tout. Parlez-nous de l’aménagement du restaurant. C.L.  L’Initiative c’est la réussite de tout l’ESAT, tout le monde a mis la main à la pâte. Tous les ateliers sont représentés dans le restaurant, le bar a été réalisé par notre atelier menuiserie, tout ce qui est plantes vertes par notre atelier espace vert, on a également un présentoir de thés réalisé par notre atelier agro-­ alimentaire, et les pieds de tables ainsi que les dessus de tables ont été fabriqués par l’ESAT de Duttlenheim et l’ESAT de Sélestat. Tout le concept de l’Initiative est une belle vitrine pour montrer le savoir-faire des travailleurs. Un peu plus d’un an après l’ouverture de l’Initiative, quel est votre ressenti sur cette première année ? C.L.  Il y a un an, les travailleurs n’avaient jamais porté une assiette de leur vie et, pour certains, ils n’avaient même jamais mis les pieds dans un restaurant. C’est pour vous dire le boulot qu’il y a eu. Ils se sont dépassés, c’est ça la réussite. Par exemple, au départ Julianne était très réservée, elle murmurait à peine un bonjour le matin, aujourd’hui elle accueille les gens, les accompagne, les sert, leur demande comment s’est déroulé leur repas. L’évolution est extraordinaire. N.W.  On pourrait parler de dizaines de situations de ce genre. Le plus important, c’est qu’ils dépassent leur peur et qu’on puisse les amener plus loin. L’INITIATIVE 16, RUE SAINT-EXUPÉRY À HAGUENAU RESTAURANTLINITIATIVE.FR


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR CORINNE MAIX — PHOTOS CHRISTOPH DE BARRY

À TABLE Reportage

Du local dans le bocal Alélor fêtera bientôt ses 150 ans, mais la PME sait se réinventer sans cesse pour rester dans l’air du temps avec ses moutardes, son raifort et ses cornichons. Ses nouveaux produits, naturels et bios, sont la partie visible d’un engagement fort pour le local et pour le goût. Alain Trautmann, directeur d’Alélor.


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À TABLE Reportage

« Nos 1 100 tonnes de moutarde produites annuellement proviennent à 75% d’Alsace. Notre objectif est d’atteindre 100%. »

De la moutarderie des frères Stumpf créée en 1873, en passant par la fondation de Raifalsa à Mietesheim en 1956, jusqu’à la fusion des deux marques en 2009 sous le nom d’Alélor… L’histoire de cette PME d’Alsace du Nord s’est ancrée autour de trois produits : la moutarde douce, le raifort et le cornichon. À la tête de l’entreprise, rachetée par son père en 1997, Alain Trautmann, l’actuel directeur, n’a eu de cesse de défendre l’origine de ses produits et un savoir-faire traditionnel alsacien. «La moutarde dans une région viticole, c’est assez classique, pour valoriser le vinaigre. Mais l’héritage germanique de l’Alsace a fait pencher la balance vers l’aigre-doux », explique le gérant de la dernière fabrique de moutarde douce en Alsace. C’est aussi l’unique entreprise de transformation du raifort en France. Autant dire que ses récentes démarches de labellisation ne manquent pas de légitimité. Positionnée entre savoir-faire artisanal et souci permanent d’amélioration, la petite entreprise a été reconnue « Entreprise du Patrimoine Vivant » par l’Etat en 2020 pour l’excellence de ses savoir-faire en matière de production de raifort. En 2021, elle est la 167e entreprise à avoir obtenu le label PME+, comme entreprise indépendante française à taille humaine, ayant des pratiques éthiques et responsables. « Nous avons engagé notre démarche RSE (responsabilité sociale et sociétale) il y a cinq ans, avec des engagements en faveur de l’emploi local en zone rurale, avec le soutien des filières d’approvisionnement courtes, avec des choix très concrets en faveur du tri des déchets, de la réduction, de nos consommations d’énergie, du bien-être des salariés » se réjouit Alain Trautmann. Ces labels donnent de la visibilité à des valeurs qui animent cette entreprise depuis belle lurette. Naturellement douce Terre de gastronomie et terroir de moutarde, l’Alsace comptait une centaine de moutardiers en 1900, qui ont totalement disparu entre les deux guerres. Il a fallu beaucoup de détermination pour relancer dès 2008, une filière agricole locale, quand 90% des graines utilisées au niveau mondial proviennent du Canada. Aujourd’hui, quinze agriculteurs locaux, dont deux bio, cultivent exclusivement les graines blanches, utilisées dans la fabrication des moutardes douces. « Nos 1 100 tonnes de moutarde produites annuellement proviennent à 75% d’Alsace. Notre objectif, en

Alélor à la reconquête de la production de cornichons d’Alsace

partenariat avec la Chambre d’Agriculture d’Alsace et le Comptoir Agricole, est d’atteindre 100%.» Depuis 2019, la filière s’essaie aussi au bio, avec des rendements moindres liés à la fragilité de la plante. La production reste confidentielle avec 5 à 10 tonnes de moutarde bio produite en 2021, mais elle montera en puissance chaque année, grâce à l’achat d’une nouvelle ligne de production dédiée aux petites séries. L’actualité d’Alélor, sur le marché de la moutarde douce, c’est surtout le lancement, en avril 2021, de six moutardes aromatiques 100% naturelles, sans additifs, ni colorants, ni conservateurs, avec des graines de moutarde cultivées en France. Un nouveau packaging — avec un couvercle noir et des étiquettes qui se détachent au lavage afin que le consommateur puisse recycler les bocaux — permet d’identifier ces nouvelles venues en rayons. Après l’ail et fines herbes, le piment d’Espelette et le raifort, trois nouveaux assaisonnements promettent de réveiller un peu les vinaigrettes : avec le miel, le basilic et l’ail des ours. Des cornichons dans les champs d’Alsace Après avoir préservé la culture des racines de raifort et réimplanté celle des graines de moutarde en Alsace, Alélor s’attaque désormais à une nouvelle bataille : la reconquête de la production de cornichons d’Alsace. « Le dernier producteur alsacien a arrêté en 1994. La situation est la même dans le Val de Loire qui était une importante zone de production. Aujourd’hui 90% de la production mondiale vient d’Inde ou d’Europe de l’Est », regrette Alain Trautmann. La France s’est complètement désengagée de cette culture, qui nécessite sept semaines de pousse, très gourmande en main d’œuvre (3 400 heures de travail par hectare) quand vient l’heure de la récolte. « Il faut cueillir tous les jours, pour éviter aux cornichons de devenir trop gros. L’idéal, ce sont des usines au pied des champs pour un conditionnement immédiat », explique l’industriel. Portée par Pierre Maurer de la ferme du même nom à Dorlisheim, la relance de la production de cornichons alsaciens est en cours d’expérimentation. « Nous avons réservé 15% de cette production de cornichons bio et locaux pour produire 50 000 bocaux cette année. » Pour produire ces cornichons d’Alsace bio aigres-doux, Alélor a exporté son savoir-faire chez un partenaire allemand à moins de 400 kilomètres, ce qui relève déjà de l’exploit. À nous d’ouvrir l’œil sur les rayons pour

dénicher ses raretés piquantes et croquantes. Pour être sûrs de ne pas les rater, le plus sûr est encore une visite au magasin d’usine Alélor de Mietesheim, qui propose toute la gamme des condiments et pickles en version zéro kilomètre. 4, RUE DE LA GARE À MIETESHEIM WWW.ALELOR.FR

Production annuelle 1 100 tonnes de moutarde 150 tonnes de raifort 500 tonnes de cornichons 20 salariés 4 millions d’euros de chiffre d’affaires


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR JIBÉ MATHIEU — PHOTOS CHRISTOPH DE BARRY

À TABLE Reportage

Sautter, le jardin d’Eden

Depuis plus de 130 ans, la marque Sautter propose ses jus pressés dans toute l’Alsace mais aussi à l’étranger. Si vous faites un tant soit peu attention à ce que vous consommez, vous détournant des produits industriels marketés et que vous avez récemment trempé vos lèvres dans un jus, qu’il soit de pommes, de poires ou de raisins, mélangés peut-être à des cassis, des mirabelles ou des coings, bu un jus de tomate, d’orange ou d’ananas, alors il y a de fortes chances pour que vous ayez consommé l’un des produits de la marque Sautter de Sessenheim, tant l’entreprise est ancrée dans le paysage et ses jus pressés disponibles du nord au sud de l’Alsace depuis plus de 130 ans. On pourrait presque arguer que c’est l’absence de vignes, dans ce nord Alsace mésestimé, qui est à l’origine de la création, par Eugène Sautter en 1888, de l’entreprise de négoce en vins et production de cidre à l’emplacement du site actuel. Car à défaut de vignes, la plaine du Rhin regorge de vergers. Des pommes, il y en a même tant qu’on aurait beau croquer dedans à toute heure du jour et de la nuit, qu’il en resterait encore... Seule option : les presser ! Et laisser la nature opérer, afin de transformer le jus en cidre à une époque où le recours à la pasteurisation, fraîchement brevetée quelques années plus tôt, n’a pas encore intégré les process industriels, pas plus que la consommation des jus celle des ménages. « C’est dans les années 1950 qu’une campagne du ministère de la Santé en faveur de la consommation des jus de fruits va modifier la donne », explique Nathalie Sautter-Schutz, arrière-arrière petite fille du fondateur à la tête de l’entreprise avec son mari JeanBaptiste depuis cinq ans. Ses grands-parents Ernest et Yvonne attrapent donc la balle au bond et créent aussitôt la marque Pom’or qui se spécialise d’abord dans la production de jus de pommes, puis rapidement étend son activité aux fruits rouges avant d’élargir sa gamme aux jus plus exotiques. Tant et si bien que l’entreprise finira par fusionner avec la cidrerie pour s’appeler en toute logique Sautter-Pom’or. Un filon suivi à son tour par Frédéric, père de l’actuelle dirigeante qui reprend l’entreprise en 1986 avec sa sœur Anne-Lise et son épouse Anne-Marie. « Mes parents ont modernisé l’outil de production », assure Nathalie. Sautter produit aujourd’hui quelques 2,5 millions de bouteilles par an ce qui représente pas moins de 1 500 à 2 000 tonnes de pommes. Toutes en provenance d’arboriculteurs amateurs ou professionnels des environs. Des pommes d’Alsace vendues au poids ou rétrocédées à tarif préférentiel à raison de 63 bouteilles pour 100 kilos.


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À TABLE Reportage 200 variétés de pommes, au moins… Dès leur arrivée, les fruits sont pesés, mis en commun, lavés, pressés et stockés dans d’immenses cuves en inox qui ressemblent à s’y méprendre à celles que l’on trouve dans les caves coopératives du sud de la région. « Nous pressons les pommes quand c’est la saison. Ensuite, nous embouteillons au fur et à mesure des besoins et pics de consommation, comme autour de Noël ou en été », explique la dirigeante. Ce sont ainsi près de 200 variétés de pommes, dont certaines typiques de la région, qui entrent dans la composition des jus Sautter. Une diversité qui fait leur richesse et permet d’obtenir un équilibre dans le goût, quels que soient l’année et l’ensoleillement. Au-delà des jus de pommes filtrés ou troubles – un des favoris, tant il conserve intacte la saveur du fruit – Sautter presse et commercialise une cinquantaine de variétés en jus, nectars, sirops, boissons. Fruits locaux ou exotiques, jus de légumes…. Même le cidre poursuit sa lancée depuis que son image modernisée s’est échappée de la crêperie. « Notre cidre est très différent du breton », détaille d’ailleurs Nathalie Sautter formée à l’école hôtelière puis en marketing. « Aujourd’hui, nous en exportons même en Allemagne et en Russie ». Autre corde à leur arc, la prestation à façon qui s’est développée en même temps qu’a explosé le nombre de magasins de vente à la ferme : « Nous pressons leurs pommes et y apposons leurs étiquettes. » Chez Sautter, l’essentiel de la production est toutefois écoulée dans la région en grandes surfaces, au

sein des dépôts de Gresswiller et Schaeffersheim ou dans le magasin de vente de l’entreprise qui réunit autour des jus maison un certain nombre de produits amis, essentiellement alsaciens, mais aussi du jus de pruneaux en provenance du Sud-Ouest. À la pointe, Sautter l’est aussi en matière de développement durable. Impliquée de longue date dans la consigne — celle-ci représente 70% de sa production — l’entreprise est équipée de sa propre station d’épuration tandis que le marc, résidu de peau et de pépins, est valorisé auprès d’un agriculteur du coin. Comment distinguer un jus, d’un nectar ou d’un sirop ? « Tout ceci est parfaitement codifié », explique Nathalie Sautter-Schutz. Ainsi les « purs jus » n’ont le droit de porter ce nom que s’ils sont « sans ajout de sucre ni d’eau.» Le fruit à l’état pur, donc. Simplement pasteurisé pour en garantir la conservation. Les nectars, au contraire, nécessitent l’ajout d’eau car après pressage : « on obtient une purée plutôt qu’un jus, à l’instar de l’abricot. » Quant aux jus à base de concentrés, ceux-ci s’expliquent par la provenance lointaine des fruits pressés sur leurs lieux de production. Déshydratés une fois cueillis, ils sont alors simplement réhydratés sans ajout d’additifs lors la mise en bouteille, comme pour l’orange ou l’ananas.

Avec ses 18 employés, Sautter est aujourd’hui à plus de 80% de sa capacité de production. Un projet d’agrandissement des lieux de stockage permettant par effet de vases communicants d’accroître les lignes de production est d’ores et déjà en projet. Presque une nécessité à l’heure où l’entreprise historique, par ailleurs très présente chez de nombreux restaurateurs, vient de lancer une nouvelle gamme de jus d’exceptions baptisée Apfel. Des jus tranquilles ou pétillants imaginés pour accorder les palais en quête d’associations nouvelles aux plaisirs gastronomiques. Jolis flacons de 25 cl aux contenus subtilement classiques (pomme-coing, pomme-mirabelle de Lorraine, pomme Golden, etc.) à marier avec un foie gras, des crustacés, une viande rouge ou un camembert, selon l’envie ! Sautter l’a compris depuis longtemps, la pomme est assurément un produit d’avenir. Ne dit-on pas d’ailleurs que d’en consommer régulièrement serait gage de bonne santé ? Ce n’est assurément pas Ernest, 102 ans, grand-père de Nathalie qui vous soutiendra le contraire ! SAUTTER POM’OR 13, RTE DE STRASBOURG À SESSENHEIM SAUTTER-POMOR.FR

Une nouvelle gamme de jus d’exceptions : Apfel Rançon du succès due à l’augmentation progressive de la demande : le manque de place. Nathalie Sautter, dirigeante


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

À TABLE Les produits

Raphaël Gillet, dirigeant de la brasserie

Valeurs refuge Depuis quelques mois à Haguenau, une microbrasserie engagée est venue s’installer dans la Zone d’Activité de l’Aérodrome. Prônant le local, l’artisanal ainsi qu’une démarche respectueuse de l’environnement, le Refuge ne porte pas ce nom par hasard. Rien ne prédestinait Raphaël Gillet à brasser de la bière, le rêve a germé lors d’une année de césure aux Pays-Bas lorsque le jeune homme, alors étudiant en école d’ingénieurs en chimie, a mis les pieds pour la première fois dans un bar servant des bières artisanales du monde. Quelques années plus tard, après de multiples expériences brassicoles amateures et un doctorat en chimie en poche, Raphaël délaisse la recherche pour se lancer dans son projet de microbrasserie. C’est associé à ses frères et sœurs ainsi qu’à ses meilleures amis, qu’il donne forme au lieu. « Le Refuge c’est parce que je voulais que ce projet ait un lien avec une identité et des valeurs qui me sont propres, on y trouve toute une notion de convivialité et de partage. Nous avons notamment tenu à avoir cet espace d’accueil du public, de dégustation, pour partager nos valeurs, rencontrer la clientèle, créer le contact. Le fait de ne pas avoir installé de séparation physique avec les cuves permet aux clients de voir les coulisses, le cœur du métier. » Un fort engagement sociétal À travers le Refuge, Raphaël et son équipe revendiquent leur engagement sociétal et souhaitent mettre en avant des valeurs de solidarité et d’échange. Si l’organisation de soirées en soutien à des associations ne saurait tarder, la consigne est d’ores et déjà instaurée grâce à une campagne de crowdfunding réussie qui a permis à la microbrasserie d’acquérir une laveuse de bouteilles efficace.

« La préservation de l’environnement nous tient à cœur, explique Raphaël, c’est pour cela qu’on a instauré la consigne et que nous privilégions les matières premières d’origine biologique. À la brasserie, toutes les bouteilles sont réutilisées ainsi que l’eau pour le refroidissement, qui sert ensuite aux différents lavages, notamment pour décoller les étiquettes. Nous limitons au maximum nos déchets, nos produits de lavage sont biosourcés et biodégradables. Nous sommes également en train de travailler sur un projet afin de récupérer les drêches, ce sont les déchets de l’enveloppe de l’orge qui restent à la fin du brassage. L’idée serait de les sécher et d’en faire de la farine puis du pain. » Des bières permanentes et des Tempor’ale Quoi de mieux que de déguster des bières au plus proche de la production ? Au Refuge, Raphaël a mis au point quatre recettes artisanales proposées à la vente. À la carte, des bières permanentes et éphémères, avec tout d’abord trois classiques revisités au goût du brasseur et une Tempor’ale, disponibles en pression au bar ou en bouteilles dans l’espace-vente. Pour son Ale Blonde, Raphaël a misé sur deux houblons alsaciens Le Strisselspalt, qui apporte en bouche une petite amertume herbacée et le Barbe Rouge, beaucoup plus aromatique avec ses notes de fraises au nez. Les amateurs de caractère et de puissance, seront comblés par l’Ale Ambrée et son intense goût de malt grillé, semblable à celui du biscuit, tandis que la Sweet Stout révèle de belles notes de chocolat et de café.

Enfin, la Witbier à 30% composée de blé présente un caractère épicé et des saveurs citronnées rafraîchissantes. Mais Raphaël ne compte pas s’arrêter là : « La suite du projet c’est de communiquer sur notre bel espace privatisable et d’étendre la gamme de bières, notamment avec les incontournables Triple Belge et IPA. J’essaye de m’inspirer un peu de ce qui se fait, tout en apportant ma touche personnelle, ma propre recette. Mes parents n’étaient pas des buveurs de bière. J’ai été attiré d’un coup par le brassage. Pour le chimiste que je suis, c’est un milieu qui se trouve entre l’expérimentation et la science. » Ouvert le jeudi et le vendredi de 17h à 21h en afterwork, l’espace dégustation du Refuge permet de goûter les différentes bières en pression à des tarifs très raisonnables puisqu’il n’y a pas d’intermédiaire (3,30 € la 25 cl et 6 € la pinte) et d’échanger directement avec le brasseur. Limonade et jus de fruits locaux étoffent la carte de softs, tandis que des planchettes de charcuterie et de fromages de chèvre frais sont proposées en collaboration avec la boucherie Hoffmann à Haguenau et la Chèvrerie du Meunier à Sessenheim. BRASSERIE LE REFUGE 1, RUE MAURICE KOECHLIN À HAGUENAU BRASSERIE-LEREFUGE.FR


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTOS GRÉGORY MASSAT

À TABLE Les produits

Qui ne pétrit, bon pain ne mange Artisan de l’aube, passionné et attaché à l’authenticité, Jérémy Kraemer a ouvert il y a bientôt deux ans sa boulangerie dont les effluves de pain chaud nous ramènent à l’enfance. Installé à Val-de-Moder, il y façonne des pains au levain naturel, soucieux de retrouver la qualité d’antan, de transmettre un savoir-faire qui s’est perdu.

Utilisé depuis des millénaires mais éclipsé au XXe siècle par la levure, le levain dispose de qualités indéniables tant au niveau gustatif que nutritionnel. À une époque où tout doit aller vite, le jeune trentenaire fait le choix de travailler un produit qui demande patience, passion et précision. « Le retour au pain d’antan, c’est vraiment ce que je voulais mettre en avant , travailler sur du vrai levain comme à l’époque et laisser le temps à la pâte de fermenter, aux arômes de se développer afin de proposer le meilleur aux clients », explique Jérémy Kraemer. Le plaisir de transmettre « Bon comme du bon pain » dit-on des personnes bienveillantes, un sentiment que l'on retrouve dès que l'on passe l'entrée de La Boulangerie JK, un lieu qui s'attache à proposer à sa clientèle des produits de qualité. À travers toute une gamme de pains spéciaux, vendus au poids comme à l’époque, Jérémy utilise des farines anciennes, un peu oubliées, bios et 100% françaises, il remet le levain au goût du jour et en rappelle tous ses bienfaits. Le pain au levain subit une fermentation de 48 heures lors de sa fabrication, un procédé très ancien issu d’un processus naturel qui conserve et empêche les bactéries pathogènes de se développer. Aussi, les aliments fermentés possèdent


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À TABLE Les produits

une réelle richesse probiotique et agissent de manière déterminante sur notre santé. « En boulangerie, si le pain complet n’a pas été travaillé avec du levain, il n’a aucun intérêt nutritif car notre organisme n’assimile pas les sons de blés, explique Jérémy. Alors que si on travaille avec du levain, ce dernier va aider l’enveloppe à se dissoudre, à faire en sorte que l’organisme en assimile tous les bienfaits et cela de manière beaucoup plus digeste. De plus, le pain au levain favorise la sensation de satiété car il améliore le transit grâce aux acides et aux fibres qu’il contient. » Le pain qui fait du bien Recette ancestrale pour un produit qui l’est tout autant. Jérémy le proclame, faire du pain pour faire du pain ne l’intéresse pas. Ce métier, il l’a choisi par envie de transmettre, alors autant le faire bien. Avec Jérémy, le levain est pouponné comme un bébé, cultiver cette levure naturelle prend du temps et impose de respecter un processus millimétré. La qualité demande de la patience, le résultat est là, pains au petit épeautre, au khorasan ou au seigle, les saveurs sont nettement plus agréables que celles d’un pain à la levure. La croûte se révèle plus croustillante, le goût plus authentique, la valeur nutritionnelle et la capacité de conservation bien plus importante. Prendre soin de sa santé passe par l’alimentation, Jérémy sélectionne ses farines avec soin et pétrit les pâtes en première vitesse afin de ne pas trop travailler le gluten qui s’y trouve naturellement et de le rendre plus digeste. « Les agriculteurs quand ils veulent faire du rendement vont traiter les champs de blé pour qu’ils poussent plus vite, les grains seront ainsi plus gros et ils pourront en extraire plus de farine. Sauf que le grain de blé ne sera pas forcément en très bonne santé et il leur faudra ajouter du gluten dans les farines pour pouvoir les booster et faire du pain. Pour ma part, j’ai choisi de collaborer avec un meunier qui travaille avec des agriculteurs investis dans la Culture Raisonnée Contrôlée (CRC) et ne s’engage qu’avec des artisans boulangers. Il propose des farines qui sont sélectionnées et qui ne sont pas traitées. Je me retrouve ainsi avec un produit pur et naturel et c’est à nous, boulangers, d’amener ensuite la fermentation, de bien pétrir la pâte, de la façonner et la rabattre... C’est plus compliqué de travailler sur ces farines, parce qu’on n’y ajoute pas de poudre de perlimpinpin pour faire croire que le pain est toujours beau, bien gros, bien gonflé. Ce n’est pas du tout ce que je revendique. » Une approche raisonnée Hormis sa gamme de pains spéciaux et l’utilisation de farines CRC et 100% françaises, depuis le 29 juin, Jérémy propose la Bagatelle, l’unique baguette de tradition certifiée Label Rouge en France. Gage de qualité, elle est fabriquée avec une farine également Label Rouge, sans gluten ajouté, sans malt torréfié et respecte tout un processus de fabrication et un cahier des charges. Travailler de manière raisonnée et artisanale avec des matières bio et locales afin de manger plus sainement. Des valeurs que Jérémy transmet dans sa boulangerie mais aussi sur les marchés de Niederbronn, Haguenau, Brumath et Reichshoffen. Prochain objectif : la certification bio. BOULANGERIE JK 5, RUE PRINCIPALE À VAL-DE-MODER LABOULANGERIEJK.FR

Filles de vignes PAR ANNE SCHILLING — PHOTO GRÉGORY MASSAT

On ne présente plus Pépites de vin, qui porte décidément bien son nom et regorge de bouteilles de toutes origines et pour tous les palais. Anne Cochepin, propriétaire du lieu qui choisit ses vins avec attention, ne manque pas d’ajouter une petite touche personnelle à chaque passage dans sa boutique pour évoquer l’histoire de ces vignerons. Mais ce qui l’émeut sans doute le plus, ce sont ces parcours de femmes, aux histoires atypiques et remarquables qui les ont conduites dans le domaine du vin, pourtant encore largement réservé aux hommes. Ce sont elles qu’Anne souhaite aujourd’hui mettre à l’honneur. Elle s’enthousiasme en racontant l’histoire de toutes ces vigneronnes. Comme Isabelle Mangeart et son Clos des Nines, qui a commencé sa carrière chez Mars Alimentaire avant de se reconvertir dans la production de vins de l’Hérault. Armelle Taffoiry, de son côté, était déjà dans le commerce du vin avant de se lancer à son tour dans la production sur Les Terres d’Armelle et ses vins dont l’initiale est toujours un A : Amazone, Audace, ADN et Affranchie. Quant à Laura Aillaud, jeune vigneronne dans le Luberon, elle « fait des vins qui sont des émotions », avec des bouteilles aux étiquettes extrêmement soignées et artistiques. Son « Libre comme l’air », un vin blanc aux saveurs de pommes est une belle découverte. Anne Cochepin raconte aussi les soeurs Courselle, Marie et Sylvie, qui ont repris le domaine de leur père et cassent les codes du vin bordelais avec leurs bouteilles des Copains et des Copines, tandis que dans le Gard, Claire Clavel, issue d’une famille qui travaille la vigne depuis 1640, a repris elle aussi le domaine familial. À Vacqueyras, Cécile Dusserre et sa fille Amélie tiennent aujourd’hui le domaine de Montvac, transmis de mère en fille depuis six générations ! Et pour finir sur une touche alsacienne, Josiane Griss, qui a repris en 2004 l’exploitation de sa famille à Ammerschwihr, assurant la succession de sa mère, Marguerite. Elle produit notamment un gewurtzraminer grand cru Kaefferkopf. En matière de vigneronnes, Anne Cochepin est intarissable, mais rien de tel que de venir en discuter autour d’un bon verre de vin, à l’occasion des soirées dégustation entre filles, qui ont repris cet automne. En gardant toujours en mémoire cette jolie phrase, affichée dans la boutique : « N’oublions pas que les verres vides restent remplis de souvenirs. » PÉPITES DE VIN 8, RUE RAYMOND POINCARÉ À BISCHWILLER 03 88 07 16 95


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HAGUENAU ET ALENTOURS – Alsace du Nord

À TABLE Les produits

L’affinage, tout un art PAR EMMA SCHNEIDER — PHOTO ESTELLE HOFFERT

Au milieu des barriques PAR CORINNE MAIX — PHOTO CHRISTOPH DE BARRY

Depuis bientôt un an, les habitants de Neubourg peuvent se targuer de posséder une vraie fromagerie au sein de leur commune. Bien plus qu’un simple fromager, Mathieu Sturtzer perpétue un savoir-faire rare et ancestral, celui d’affineur. Inspiré par les fruitières à comté du Doubs, il est le seul en Alsace à maîtriser toute la chaîne de la fabrication à l’affinage, transformant le lait de vache en fromages de type camembert, munster, tomme ou comté. Un travail de patience où tous les gestes comptent, puisque chaque type de fromage exige un processus bien particulier dans lequel l’eau, l’air et la température jouent un rôle déterminant. Cette mécanique complexe, Mathieu la maîtrise sur le bout des doigts : pâtes dures, fromage frais, fromage blanc, crème, beurre cru de baratte à l’ancienne, rien ne lui échappe. Dans la petite boutique attenante à son atelier de production, seuls les fromages de chèvre frais proviennent de la ferme de son oncle à Obersteinbach. Derrière la vitrine remplie de produits alléchants, Émilie partage la passion de son mari et s’occupe de présenter les diverses saveurs de fromages uniques. On découvre le bi-fort, sorte d’époisse qui a été affiné à une bière Uberach spéciale, elle-même affinée dans des fûts de whisky, tandis que la Meule a été affinée dans le foin. Soucieux d’offrir à leurs clients une gamme alliant les grands classiques à des saveurs inédites, le couple crée ses propres assemblages en partenariat avec l’entreprise d’épices Colin à Mittelhausen. Ainsi, les traditionnelles tommes ou briques du monastère côtoient des fromages frais aux saveurs qui interpellent telles que citron-poivre vert, figues, épices orientales ou flammekueche. Au fil des saisons, les parfums changent, les fromages frais tomates basilic ou mojito laissent place aux saveurs champignons et épices de Noël. Depuis quelques semaines, les étals regorgent de Mont d’Or et raclettes variées : nature, au poivre, à l’ail des ours ou au piment fumé, et s’accompagnent d’un plateau de charcuterie composé par le traiteur Romann à Ohlungen. En quelques mois, le bouche à oreille a fait son œuvre et aujourd’hui, les Fromages de Mathieu fournissent également de grandes tables locales, telles La Source des Sens à Morsbronn-les-Bains, le Cheval Blanc à Lembach ou Anthon à Obersteinbach. Le secret ? De la passion, du savoir-faire et beaucoup de travail !

À mi-chemin entre la grande distribution et le caviste traditionnel, la Vignery collectionne les bonnes notes. Premier argument, et non des moindres, tous les flacons sont vendus aux prix des domaines viticoles ou des brasseurs. La signalétique en magasin est très pédagogique et complétée de suggestions d’accords parfaits, mais il est aussi possible de se faire conseiller par Jonathan, Valentin et Colin pour se rassurer, si nécessaire, sur le choix d’une bouteille. L’étendue de la sélection en vins, bières et spiritueux invite à panacher ses achats pour multiplier les découvertes, mais l’organisation de fréquents ateliers œnologiques aide aussi les amateurs à passer maîtres en dégustation pour se constituer une cave très personnelle. « Nos ateliers plaisent à tous ceux qui ont envie d’apprendre dans une ambiance ludique et sans pression. L’idée, c’est d’abord de pouvoir dire ce qu’on aime », explique Jonathan, le sommelier de la Vignery. Toutes les occasions sont bonnes pour partager sa passion et animer la boutique. Qu’il organise une foire aux vins, un repas œnologique, une séance autour du rhum ou des grands crus, il met toute son énergie à conseiller, guider, donner les mots justes et apporter une émotion. Amoureuse de sa région, l’équipe propose aussi une belle sélection de produits locaux : des vins d’Alsace — y compris des vins nature — des bières artisanales (Sainte Cru, La Mercière, Bendorf), des spiritueux distillés à deux pas. Ses coups de cœur du moment : la vodka de la Distillerie de Strasbourg, préparée avec l’orge de Bendorf et les aromates des Jardins de la Montagne Verte, le gin forestier de Miclo dans un esprit Forêt-Noire et le whisky Hepp d’Uberach. « Pour se faire plaisir ou pour offrir un cadeau du cru, notre sélection laisse une large place à l’Alsace. D’ailleurs, pour Noël, les produits d’épicerie fine comme les escargots, les terrines et foies gras de Lucien Donath, les chocolats ou sirops artisanaux permettent de composer de beaux paniers garnis. » Pour patienter jusqu’aux fêtes, l’équipe de la Vignery prépare un moment d’exception : le repas du Vigneron du 3 décembre. Au milieu des barriques, autour d’un repas bistronomique cuisiné par le chef du Soleil à Soultz-sous-Forêt, six viticulteurs feront sauter les bouchons de leur production, pour recueillir leurs commentaires de dégustation.

LES FROMAGES DE MATHIEU 2, RUE DE LA GARE À DAUENDORF WWW.LESFROMAGESDEMATHIEU.FR

LA VIGNERY 30, RUE DE NIEDERBRONN À SCHWEIGHOUSE-SUR-MODER 07 55 54 66 27


Illustration : Christophe Lavergne

À l’occasion des 40 ans de la sortie de Mythomane, le premier album d’Étienne Daho

Dahovision(s) Sébastien Monod

Hôtel des infidèles

40 pages 29x39 cm

52 pages 37 photos 23,5x33,5 cm

Christophe Lavergne

388 pages 14,5x21 cm Co-édité avec Médiapop En librairie le 19 novembre Un univers de références musicales, littéraires, artistiques et cinématographiques, plongée dans l’œuvre d’Etienne Daho

32€

Variations Daho

Nicolas Comment

17 créations graphiques librement inspirées de la discographie de l’icône pop

26€

Déambulation photographique à l’Hôtel la Louisiane en compagnie d’Etienne Daho

29€

1 artiste, 3 livres / chicmedias éditions / shop.chicmedias.com


Le pays de Haguenau en fête ! LES MARCHÉS DE NOËL

SAINT NICOLAS

LES CONCERTS

▶ 27 nov | Batzendorf

▶ 3 déc – Défilé de Saint-Nicolas | Bischwiller

▶ 26 nov – Concert inaugural des festivités de Noël avec Jumble | Haguenau

▶ 5 déc – Sur les traces de Saint-Nicolas | Ohlungen

▶ 27 nov – La fanfare lumineuse Schweighouse-sur-Moder

▶ 6 déc – Rencontre de Saint-Nicolas | Haguenau

▶ 28 nov – Concert de l’Avent | Bischwiller

▶ 27 → 28 nov | Ohlungen ▶ 27 nov → 30 déc | Haguenau ▶ 28 nov | Mommenheim ▶ 3 → 12 déc | Bischwiller ▶ 4 → 5 déc | Brumath et Bilwisheim ▶ 5 déc | Pfaffenhoffen

LES EXPOSITIONS ▶ 27 nov → 30 déc – Haguenau , berceau des crèches en Alsace | Haguenau

LE CALENDRIER DE L’AVENT GÉANT ▶ 1 → 24 déc | Brumath

▶ 27 nov → 2 janv – Les images populaires de Noël | Pfaffenhoffen

▶ 3 déc – Concert en présence de Luc Arbogast | Haguenau ▶ 4 déc – Concert des Noëls du Monde de la Maîtrise Ste Philomène | Marienthal ▶ 5 déc – Chorale de chants de Noël | Schweighouse-sur-Moder Concert des Rhinwagges | Haguenau Concert de Noël | Engwiller ▶ 11 déc – Chorale de chants de Noël | Schweighouse-sur-Moder Concert des Noëlies « Ensemble adastra » Oratorio de Camille SaintSaëns | Haguenau ▶ 12 déc – Concert Veillée de Noël | Marienthal

Mais aussi des visites guidées, des contes et des ateliers pour petits et grands.

Retrouvez le programme sur www.agglo-haguenau.fr | www.visithaguenau.alsace

▶ 19 déc – Concert en attendant Noël de la Maîtrise Ste Philomène et la Philharmonie de Poche, Concert « Les Messagers » ▶ 30 déc – Concert des Harzwuet de Surbourg | Marienthal Concert de clôture des festivités avec Les Brünettes | Haguenau


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