Yomag#2 2014

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YOUTH OPINION - #.02 / 2014

FREE / GRATUIT


EDITORIAL TEAM / EQUIPE ÉDITORIALE Allan Päll – Editor in Chief / Rédacteur en Chef ˇ Sarah Farndale – Editor / Rédactrice Peter Matjašic – Editor-at-Large / Rédacteur régulier Gabriele Trapani – Art Director / Directeur artistique Anne Debradandere – Translator / Traductrice

CORRESPONDENTS / CORRESPONDANTS Fani Rules Hannah Marshall Editorial Design and Art Direction / Design Editorial et Direction Artistique : wecrosstheline, info@wecrosstheline.tv Cover graphics / Couverture graphique : Sarah Tanat Jones, www.sarahtanatjones.com

INFO Join our Pool of Correspondents / Rejoins notre Equipe de Correspondants : Join our Pool of Artists / Rejoins notre Equipe d’Artistes : youthopinion@youthforum.org European Youth Forum 120, rue Joseph II 1000, Bruxelles Belgium – Belgique WWW.YOUTHFORUM.ORG

with the support of / avec le soutien de: The European Commission / La Commission européenne The European Youth Foundation of the Council of Europe / le Fonds européen pour la Jeunesse du Conseil de l’Europe

2014 European Youth Forum

ISSN : 2032-9938


editorial Allan Päll

Stepping in to my new role as the Secretary General of the European Youth Forum thus comes with the motto that we live in interesting times. But I don’t want to be a hostage of this curse. I want to use the opportunity to draw a narrative that young people are actually influential. YO!Mag will continue to grow in this perspective as we aim to highlight and inspire while our team will keep on growing the magazine.

Reflecting on this has made me realise that the young generation faces a great paradox. On the one hand, in an ageing Europe, we are fewer and much more depends on us for the future, including big questions like what will happen to the welfare state. We are living in an environment that is more open and conversational, guided by everything digital. Not to mention that our generation is the most educated ever. But on the other hand, the economy and politics just do not seem to work for our benefit. Politics is dominated by too much convention that does not engage the new generations of digital natives. There is also a gulf between youth and decision makers about ideas to do with education, citizenship and career development, where too often politicians lack the courage to look beyond the electoral cycle. I believe that young people expect a positive vision of Europe, but there is little of that when we look in front of us. For a regular politician, it is easier to depend on the electoral influence of generations that are larger and, arguably, more complacent. Youth organisations and youth everywhere have been banging the drum harder to get the youth perspective into the political discussion about democracy and management of our countries and of Europe. As a result, youth has indeed become a buzzword for politicians everywhere. Many promises have been made, including in the European elections, and the most prominent of these was investment in jobs for young people. But buzzwords tend to wander off and die, especially when something flashier shows up. The paradox of our generation where our potential is too often undervalued, despite the

« I’M MAD AS HELL AND I’M NOT GOING TO TAKE THIS ANYMORE ! » (qui pourrait être traduit en français par « Je n’en peux plus, j’en ai ras-le-bol ! ») est une phrase culte tirée du film « Network, main basse sur la télévision » de Sidney Lumet, un film sur la corruption dans les médias et la société. Malheureusement, cette phrase pourrait résumer la frustration que ressentent beaucoup de jeunes aujourd’hui. C’est en y réfléchissant que j’ai pris conscience que la jeune génération se trouve face à un terrible paradoxe. D’une part, nous vivons dans une Europe vieillissante ; nous sommes moins nombreux et beaucoup plus de choses dépendent de nous pour l’avenir, y compris de grandes questions comme qu’adviendra-til de l’Etat Providence ? Nous vivons dans un environnement plus ouvert et décontracté, guidé par tout ce qui est numérique, sans compter que notre génération est la plus instruite de tous les temps. D’autre part, l’économie et la politique ne semblent tout bonnement pas fonctionner à notre avantage. La politique est trop conventionnelle, et elle ne collabore pas avec les nouvelles générations de natifs du numérique.

Il y a aussi ce gouffre entre les jeunes et les décideurs à propos des idées liées à l’éducation, à la citoyenneté et au développement de carrières. Trop souvent, les politiciens manquent de courage pour regarder plus loin que le cycle électoral. Je pense que les jeunes s’attendent à une vision positive de l’Europe, or l’horizon semble bouché… Pour un politicien normal, il est plus facile de dépendre de l’influence électorale des générations plus larges, et probablement aussi plus complaisantes. Partout, les organisations de jeunesse et les jeunes ont mené des tas d’actions pour que la perspective des jeunes soit prise en considération dans les discussions politiques sur la démocratie et la gestion de nos pays et de l’Europe. Résultat : les jeunes sont devenus « tendance » pour les politiciens de tous bords. Beaucoup de promesses ont été faites, y compris aux élections européennes, et la plus marquante aura sans doute été celle de l’investissement dans l’emploi pour les jeunes. Toutefois, les mots à la mode ont tendance à s’estomper pour finalement disparaître, surtout lorsque quelque chose de plus voyant surgit. Le paradoxe de notre génération qui renferme un potentiel trop souvent sous-estimé en dépit de l’investissement déjà réalisé dans l’éducation est le fil conducteur de ce nouveau numéro du YO!Mag. On n’en est peut-être pas encore au stade du ras-le-bol total, mais la perspective que les jeunes de 20 ans sont perçus comme les nouveaux ados est loin d’être réjouissante. Le fait que j’endosse mon nouveau rôle de Secrétaire général du Forum européen de la Jeunesse s’accompagne donc de la devise que nous vivons une époque intéressante, même si je ne veux pas être pris en otage par cette malédiction ; je veux profiter de l’occasion pour écrire une histoire de jeunes qui ont une réelle influence. Le YO!Mag continuera de grandir dans cette perspective car notre but est d’attirer l’attention et d’inspirer, et notre équipe est là pour veiller au grain !

YOUTH OPINION

investment already made through education, is the key issue for this edition of YO!Mag. We are not mad quite yet, but the prospects of looking at 20s being the new teens certainly aren’t pretty either.

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“I'M AS MAD AS HELL, AND I'M NOT GOING TO TAKE THIS ANYMORE!" said the crazy news anchor from Sidney Lumet’s “Network”, a film about corruption of the media and society. Unfortunately, that might indeed sum up the frustration that many youth feel today.

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allan.pall@youthforum.org


Joan Manuel Lanfranco Pari

Daša Koribanicová

Joan is Policy and Communications Manager at VoteWatch Europe. He works on research, fundraising, communications, outreach, social media and events. He has worked on the development of VoteWatch's special projects aimed at raising awareness of, and interest in, the European elections of 2014, namely Electio2014. eu and PollWatch2014.eu, and also MyVote2014. eu, in partnership with the League of Young Voters/European Youth Forum. Before he worked in the European Parliament, at panEuropean NGOs and in EU public affairs.

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Daša Koribanicová is a board member of the Organising Bureau of European School Student Unions. Previously, she was a chairperson of Slovak secondary school student union. She represents OBESSU in the European Youth Forum’s working group on Education. She holds a bachelor’s degree in English language for European institutions and economics from Pavol Jozef Šafárik University in Košice, Slovakia.

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Daša Koribanicová est membre du CA du Bureau d'Organisation des Syndicats Lycéens d'Europe. Elle a présidé le syndicat slovaque des élèves du secondaire. Elle représente OBESSU au sein du groupe de travail du Forum Jeunesse sur l'éducation. Elle possède une licence anglaise en institutions européennes et économie obtenue à l'Université Pavol Jozef Šafárik à Košice en Slovaquie.

Mariell Raisma / en

Joan est directeur de la Politique et des Communications chez VoteWatch Europe. Il travaille sur la recherche, la récolte de fonds, les communications, la promotion, les médias sociaux et les événements. Il a oeuvré au développement des projets spéciaux de VoteWatch sur la sensibilisation aux élections européennes de 2014, notamment Electio2014. eu, PollWatch2014.eu, et aussi MyVote2014.eu, en partenariat avec la Ligue des Jeunes Electeurs/ le Forum européen de la Jeunesse. Avant cela, il a travaillé au Parlement européen, dans des ONG paneuropéennes, et dans les affaires publiques de l'UE.

Mariell, 24, lives in Estonia and studies journalism in Tallinn University. She works as a journalist and multimedia editor in Estonian National Broadcast. Last year she helped to organise European Youth Media Days, held in European Parliament. Mariell is very interested in politics and international relations, as well as in opera and art.

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YOUTH OPINION

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CONTRIBUTORS

Mariell, 24 ans, vit en Estonie et étudie le journalisme à l'Université de Tallinn. Journaliste et rédactrice multimédia chez Estonian National Broadcast. L'an dernier, elle a aidé à organiser les Journées européennes des Médias de Jeunesse au Parlement européen. Ce qui l'intéresse : la politique et les relations internationales, mais aussi l'opéra et l'art en général.

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Anna Saraste, 24, is a Finnish Journalism university graduate who has lived half her life abroad. She has worked both as a reporter and news anchor at the Finnish Broadcasting Company YLE. Inside the European Youth Press she coordinates the Middle East and North Africa committee. Currently she lives in Berlin, Germany.

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Anna Saraste

Anna Saraste, 24 ans, Finlandaise diplômée universitaire en journalisme. A passé la moitié de sa vie à l'étranger. A travaillé comme reporter et présentatrice à la Finnish Broadcasting Company YLE. Chez European Youth Press, elle coordonne le comité Moyen-Orient et Afrique du nord. Elle vit actuellement à Berlin en Allemagne.


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INFO FORUM News from our Members / Nouvelles de nos Membres

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YOUTH POLICY WATCH

News from youth policy in Europe / Nouvelles sur la politique jeunesse en Europe.

DOSSIER .18 ARE THE LOST BOYS BECOMING A LOST GENERATION? LES ENFANTS PERDUS EN PASSE DE DEVENIR UNE GÉNÉRATION SACRIFIÉE? .20 ARE THE TWENTIES THE NEW TEENS? / LES JEUNES DE 20 ANS SONT-ILS LES NOUVEAUX ADOS? .22 A MORE YOUTH-FRIENDLY EUROPEAN PARLIAMENT? UN PARLEMENT EUROPÉEN PLUS OUVERT AUX JEUNES? .28 ARE YOU A PETER PAN? / ES-TU UN(E) PETER PAN?

HOTPOT

.32 AT EYE, 120 YOUNG REPORTERS SEARCHED FOR HIGHLIGHTS AND SOLUTIONS TO THE BIG ISSUES / EYE2014, 120 JEUNES REPORTERS EN QUÊTE DE MOMENTS FORTS ET DE SOLUTIONS AUX MAUX DE NOTRE ÈRE .35 FIVE YEARS OF YO!FEST / CINQ ANS DE YO!FEST .38 PEOPLE, PROSPERITY AND PEACE: AFRICAN AND EUROPEAN YOUNG LEADERS WORKING TOGETHER / PEUPLES, PROSPÉRITÉ ET PAIX : LES JEUNES LEADERS AFRICAINS ET EUROPÉENS S’ASSOCIENT .42 YOUTH WORK THROUGH ART / LE TRAVAIL ASSOCIATIF À TRAVERS L’ART

GRAPHIC JOURNALISM .46

MANOLIS ANASTASAKOS

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Q&A STEVE CHANDRA SAVALE

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.14 AN INTERVIEW WITH TERRY REINTKE“ - IF YOU HAVE A GRANDPA, SEND HIM TO EUROPE!” / "SI TU AS UN PAPY, ENVOIE-LE EN EUROPE!"

YOUTH OPINION

.10 DOES THE YOUTH GUARANTEE GUARANTEE A FOOTHOLD IN THE LABOUR MARKET? / LA GARANTIE POUR LA JEUNESSE GARANTIT-ELLE UN PIED DANS LE MARCHÉ DU TRAVAIL ?


News from our Members Nouvelles de nos Membres

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YOUTH OPINION

INFO FORUM

.01 .02 .03 CEJA

EEE-YFU & AEGEE

SCI

The European Young Farmers, CEJA, are launching a new visual identity including a brand new website to celebrate the start of the EU’s new “greener, fairer, younger” Common Agricultural Policy (CAP) 2014-2020. Visit www.CEJA.eu and learn about young farmers and agricultural policy in your own Member State, information about your agricultural sector and the age balance of your farming population. To find out more, support our cause or get in touch, visit the new CEJA website on:

EEE-YFU and AEGEE are proud to present their training course on creative expression, taking place at the 15th University on Youth and Development (21-28 September 2014, in Mollina, Spain). The aim is to empower young people to communicate better by stimulating not only a creative expression of thoughts, emotions and beliefs but also a creative approach to life. By offering them powerful tools for expression, the activities of the training course will increase youth opportunities and help them to fit better in the job market. More information about the University and its activities can be found on:

This year, under the banner of the Create a Climate for Peace Campaign Service Civil International (SCI) is organising 40 Climate4Peace camps. The camps will take place in Africa, Asia, Europe and Latin America. Aimed at providing a holistic experience of sustainability; socially, environmentally and economically, all Climate4Peace camps are a combination of practical work (with local communities) and a strong learning dimension. For more information see www.workcamps.info, where you can register and apply directly.

Le Conseil européen des Jeunes Agriculteurs (CEJA) se pare d'une nouvelle identité visuelle et d'un tout nouveau site web pour célébrer le début d'une nouvelle Politique agricole commune (PAC) 2914-2020 "plus verte, plus équitable, plus jeune". Surfez sur www.CEJA.eu pour en savoir plus sur les jeunes agriculteurs et la politique agricole dans votre Etat membre, obtenir des informations sur votre secteur agricole ou sur la répartition en âge de votre population agricole. Pour en savoir plus, soutenir notre cause ou nous contacter, ça se passe sur notre nouveau site: WWW.CEJA.EU

EEE-YFU et AEGEE sont heureux de vous présenter leur stage de formation en expression créative qui se déroulera lors de la 15ème Université sur les Jeunes et le Développement (21-28 septembre à Mollina, Espagne). Le stage vise une meilleure communication par la stimulation de l'expression créative des pensées, émotions et opinions, mais aussi d'une approche créative de la vie. Il dotera les jeunes de puissants outils d'expression qui décupleront leurs possibilités de mieux s'adapter au marché de l'emploi. Plus d'informations sur l'Université et ses activités sur: WWW.UYD.ME

Cette année, dans le cadre de sa campagne "Créer un Climat pour la Paix", Service Civil International (SCI) organise 40 Camps Climate4Peace. Ils se dérouleront en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique latine. Offrant une expérience holistique de la durabilité sociale, environnementale et économique, tous les camps Climate4Peace conjugent travaux pratiques (auprès des communautés locales) et apprentissage. Pour plus d'informations et pour vous inscrire : WWW.SCIINT.ORG/ CLIMATE-JUSTICE-CAMPAIGN


news / YOUTH OPINION

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.04 .05 .06 WOSM

YEU & AEGEE

OBESSU

Are youth organisations able to provide a safe environment to the young people that are taking part in their activities? This was one of the driving questions addressed by the Safe from Harm! project, which involved eight European national Scout organisations, coordinated by WOSM. Best practices developed by the partners were showcased at the final conference in Brussels in July: they include training modules, manuals, games, campaigning material and other tools that can help youth organisations in developing child/youth protection policies.

‘Certification of the qualifications of the Youth Workers in NGOs – road to a greater recognition of youth work’ is a European project by, among others, YEU and AEGEE, that aims to develop a certification process so that youth workers can assess and validate learning outcomes and so that the qualifications are recognised across Europe. Currently, the Pilot phase of the tool is starting, involving 50 participants from 5 different EU Countries.

As part of the campaign “Education, we have a problem!”, OBESSU conducted a case study on how hidden costs affect access to education. These costs may go beyond what the school student can afford which is against school students’ rights to education and participation. To see how school students are affected and what these costs are, we invite you to read it!

Les organisations de jeunesse sont-elles à même de fournir un environnement sécurisé aux jeunes qui participent à leurs activités? C'était là l'une des questions motrices du projet Safe from Harm! coordonné par l'Organisation mondiale du Mouvement Scout et impliquant huit organisations européennes de scoutisme. Les bonnes pratiques élaborées par les partenaires ont été illustrées lors de la conférence de clôture à Bruxelles en juillet. Parmi celles-ci: des modules de formation, des manuels, des jeux, du matériel de sensibilisation et d'autres outils pouvant aider les organisations de jeunesse à développer des politiques de protection des enfants et des jeunes. WWW.SAFEFROMHARM.EU

"Certification des qualifications des animateurs socio-éducatifs en ONG - vers une plus grande reconnaissance du travail socioéducatif" est un projet européen dirigé entre autres par YEU et AEGEE, dont le but est de mettre sur pied un processus de certification pour que les animateurs socio-éducatifs puissent évaluer et valider les résultats de l'apprentissage, et pour que les qualifications soient reconnues à travers l'Europe. La phase pilote vient de démarrer, impliquant 50 participants de 5 pays différents de l'UE. WWW.YOUTHWORKERS.EU

Dans le cadre de la campagne "Education, we have a problem!", OBESSU a réalisé une étude de cas sur comment des frais dissimulés affectent l'accès à l'éducation. Ces frais peuvent aller au-delà de ce que l'élève peut se permettre, ce qui va à l'encontre des droits des élèves à l'éducation et à la participation. Pour voir comment les élèves sont affectés et quels sont ces frais, nous vous invitons à consulter l'étude: WWW.ISSUU.COM/OBESSU/DOCS/CASE_ STUDY_HIDDEN_COSTS_IN_EDUCATIO


YPW

The YOUTH POLICY WATCH is a bi-weekly bulletin that provides the latest news in relation to youth policy in Europe. To receive it directly in your mailbox subscribe by sending an email to: Le YOUTH POLICY WATCH est un bulletin bimensuel sur la politique jeunesse en Europe. Pour le recevoir directement dans votre boîte, inscrivez-vous par e-mail à:

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YOUTH OPINION

SUBSCRIPTIONYPW@YOUTHFORUM.ORG

THE FACT THE PICTURE We all know that selfies are having a “moment”. But this picture highlights something else. For the first time in Europe, the four main leading candidates for the European Commission presidency met in Maastricht for the first ever-televised presidential debate in European elections history. Co-organised by the European Youth Forum, this debate was directly focused on youth issues. On the picture (from left to right): Guy Verhofstadt (ALDE), Martin Schulz (PES), Jean-Claude Juncker (EPP) & Ska Keller (Greens), with the Youth Forum’s Johanna Nyman, Giuseppe Porcaro and Sergio Vinay. Nous savons tous et toutes que les selfies ont "la cote" pour le moment. Pourtant, cette photo met autre chose en avant. Pour la première fois en Europe, les quatre principaux candidats à la présidence de la Commission européenne se sont rencontrés à Maastricht pour le tout premier débat présidentiel télévisé de l'histoire des élections européennes. Co-organisé par le Forum européen de la Jeunesse, ce débat portait directement sur les questions qui touchent les jeunes. Sur la photo (de gauche à droite) : Guy Verhofstadt (ADLE), Martin Schulz (PSE), Jean-Claude Juncker (PPE) & Ska Keller (Verts), et des représentants du Forum : Johanna Nyman, Giuseppe Porcaro et Sergio Vinay.

In May, delegates from all over the world adopted the “Colombo Declaration on Youth”, following the World Conference on Youth, which took place in Sri Lanka. The Declaration calls for clear targets and indicators focused on youth as a transversal issue throughout the post-2015 development agenda. It also calls for an enhanced and more active role of youth representatives in the decision-making process. En mai, des délégués du monde entier ont adopté la "Déclaration de Colombo sur la Jeunesse" suite à la Conférence mondiale de la Jeunesse au Sri Lanka. La Déclaration demande des cibles et indicateurs précis axés sur la jeunesse qui doit être une question transversale dans le programme pour le développement après 2015. Elle demande aussi qu'un rôle plus actif des jeunes soit encouragé dans les processus décisionnels.

THE QUOTE Organising youth/student/pupil exchanges is one super efficient way to bring Europeans together. If you live in a border region you can establish cross-border partnerships with young people on the other side of the border. Organiser des échanges de jeunes/d'étudiants/d'élèves est un moyen super efficace de rassembler les Européens. Si vous vivez dans une région frontalière, vous pouvez établir des partenariats transfrontaliers avec les jeunes qui vivent de l'autre côté de la frontière. SKA KELLER, MPE VERTS (ALLEMAGNE)


THE FIGURE 10,000 From 9th to 11th May 2014, 10,000 young people from all across Europe met in Strasbourg for the European Youth Event (EYE2014) to make their voices heard! These three days were dedicated to discussing ideas for a better Europe around five themes: digital

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YOUTH OPINION

revolution, youth unemployment, the future of Europe, sustainable development and European values. EYE2014 was co-organised by the European Youth Forum which also brought the 5th edition of the YO!Fest, the youth festival mixing political debates with artistic performances, to the event. Dix mille jeunes de toute l'Europe se sont retrouvés à Strasbourg pour la Rencontre des Jeunes Européens (EYE2014) du 9 au 11 mai 2014. Ces trois jours ont été consacrés à des discussions sur des idées pour une meilleure Europe autour de cinq thèmes : la révolution numérique, le chômage des jeunes, l'avenir de l'Europe, le développement durable, et les valeurs européennes. EYE2014 était co-organisé par le Forum Jeunesse qui avait également déplacé jusqu'à Strasbourg la 5ème édition de sa YO!Fest; son festival de débats politiques et performances artistiques pour les jeunes.

THE EVENT THE EUROPEAN ELECTIONS From 22nd to 25th May, the 2014 European Parliament elections took place. Many issues effecting young people were high on the agenda. Indeed, it could be argued that this is the first European elections campaign in which young people’s voices have really been heard, in particular due to the high level of youth unemployment. There have been many campaigns and initiatives, at national and European level, aimed at getting young people to vote. The League of Young Voters in particular ran some high profile campaigns.

LES ÉLECTIONS EUROPÉENNES Les élections parlementaires européennes 2014 se sont déroulées du 22 au 25 mai. Enormément de problèmes touchant les jeunes ont occupé une place importante dans les différents programmes. On peut dire en effet que c'est la première campagne électorale européenne où la voix des jeunes aura réellement été entendue, en particulier en lien au chômage des jeunes. De nombreuses campagnes et initiatives ont été menées aux niveaux national et européen pour encourager les jeunes à aller voter. Parmi elles, on remarquera certaines campagnes de haut profil dirigées par la Ligue des Jeunes Electeurs.

THE PERSON TERRY REINTKE, 27

GREENS MEP (GERMANY) / MPE VERTS (ALLEMAGNE). Since the 25th May, Terry is one of the youngest members of the European Parliament Depuis le 25 mai, Terry est une des plus jeunes membres du Parlement Européen.


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YOUTH OPINION

YOUTH RIGHTS

Does the Youth Guarantee guarantee a foothold in the labour market? La Garantie pour la Jeunesse garantit-elle un pied dans le marchĂŠ du travail ?


youth rights / YOUTH OPINION

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MARIELL RAISMA

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raismamariell@gmail.com The problem of youth unemployment varies across European Union member states, but it’s fair to say that it exists in all of them. Towards the end of 2012, the European Commission proposed a package of measures to tackle youth unemployment and part of this was an initiative called the Youth Guarantee. “The idea behind the Youth Guarantee is very simple: that every young European up to the age of 25 receives a good-quality offer of employment, continued education, an apprenticeship or a traineeship within four months of leaving formal education or becoming unemployed,” Jonathan Todd, European Commission Spokesman for Employment, Social Affairs and Inclusion, said. It is not a new concept as it was discussed previously in 1981 and indeed in some countries there has been a similar version of such a scheme for many years, but now it is actually being rolled out across Europe. Jonathan Todd continues: “This way young people will have the chance to get a foothold in the labour market.” Economic crises hit youth very hard. “It is

increasingly difficult and costly for young people in our societies today to become independent,“ Dennis Abbott, European Commission Spokesman for Education, Culture, Multilingualism and Youth, said. According to the latest Eurostat figures, in March 2014 the youth unemployment rate reached 22.8% in the EU. The figures are even more alarming in Southern countries such as Greece and Spain, where more than half of young jobseekers are unable to find a job. Croatia, with youth unemployment rates of 49%, Italy and Cyprus, both over 40%, and Portugal and Slovakia, with more than 30%, are also significantly above the EU average. “Around 14 million young Europeans under 30 are not in employment, education or training,” Jonathan Todd said. The number of young people, aged between 15 and 24, who are living with their parents across Europe has grown from 44% to 48% between 2007 and 2011, according to recent research on the social situation of young people in Europe by Eurofound. Of course these figures may be even higher now. Big variations can be seen across the EU, ranging from fewer than 30% living with their parents in 2011 in Finland, Austria, Denmark, France, Germany and the UK, to

around 80% in Slovenia and Italy. University students interviewed by YO!Mag affirmed these statistics about the youth independence in their countries. “When it comes to so-called economic independence – it's almost non existent,” Ziemowit Józwik, Polish student, said. “Young people either stay with their parents or take on credit for a flat that they pay back for the next 30-40 years, which means they're almost slaves and any job changes mean a deadly financial risk,” he said. In order to make the Youth Guarantee work in all EU countries, public employment services are essential, as national policies play a big – if not the biggest – role. In the Netherlands, for example, they concentrate on the first four weeks that young people are unemployed in order to help set them quickly on the right track. However, public employment services are not working well in many EU countries, for example in France, Spain, Italy. “They have to give individual attention to young people to find a job, training or education opportunity best suited to their particular situation and abilities, and to the real needs of employers,” Jonathan Todd, who has urged states to reform their public employ-


YOUTH OPINION

.012 ment services, said.

euros, explaining: “considering the high and short-term costs of youth unemployment and inactivity for individuals and the society, the benefits of youth guarantees can potentially outweigh the costs.”

The Finnish model of the Youth Guarantee, implemented from 2013, is the one that comes closest to what is outlined in the Commission proposal. Finnish student Pehr Tammelander confirms that young people in his country are very independent. “The main reason why they are independent is that students get allocations from the state, which pays for their most basic living costs. It's not much, but it's enough for young people to get a place of their own at the age of 18,” he said.

Young people interviewed by YO!Mag were quite optimistic about the Youth Guarantee. “This is a very good project, because a lot of young people need some help to get a good job, after their studies they don't know where to start to get a job – they are too lazy to think on their own, to ask more and get information about how to get a job,” Mindaugas Valkavicius, Lithuanian student, said. Meanwhile, Pehr Tammelander was concerned that it may not guarantee that the job that is secured is related to what people actually studied.

Besides the Finnish case, a variety of initiatives exist in other states that would support the success of a fully implemented Youth Guarantee, for example in Czech Republic, Denmark and France.

Thus, although there are many questions about the Youth Guarantee that are not yet answered, it is clear that greater cooperation and commitment on a national level is needed in order to fully implement the Youth Guarantee.

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The European Commission has also proposed to foster closer cooperation between public employment services from all member states. “This way, they would be able to compare their performance, identify best practices and learn from each other,” Todd continued. However, many have raised concerns about the level of investment and also political commitment to implement the Youth Guarantee. The EU has committed six billion euros through the Youth Employment Initiative; however, the International Labour Organisation (ILO) stated that the cost of implementing the Youth Guarantee would be 21 billion

Bien que le problème du chômage des jeunes varie à travers les Etats membres de l'Union européenne, il faut reconnaître qu'il existe bel et bien dans chacun d'entre eux. Vers la fin de 2012, la Commission européenne proposait un train de mesures pour aborder le chômage des jeunes, et la Garantie pour la

Jeunesse en faisait partie. "L'idée de la Garantie pour la Jeunesse est très simple: que chaque jeune Européen de moins de 25 ans se voie offrir un emploi, un apprentissage, un stage ou une formation continue de qualité quatre mois après la fin de leur scolarité ou la perte de leur emploi", déclare Jonathan Todd, porte-parole de la Commission européenne pour l'Emploi, les Affaires sociales et l'Inclusion. Il ne s'agit pas d'un nouveau concept. Il avait déjà fait l'objet de discussions en 1981 et dans certains pays il existe une version similaire de ce programme depuis de nombreuses années. La seule chose, c'est qu'à présent il se déploie à travers toute l'Europe. Jonathan Todd de poursuivre : "De cette façon, les jeunes auront la chance de mettre un pied dans le marché du travail." Les crises économiques ont touché les jeunes de plein fouet. "Il est de plus en plus difficile et onéreux pour les jeunes d'aujourd'hui d'être autonomes" selon Dennis Abbott, porte-parole de la Commission européenne pour l'Education, la Culture, le Multilinguisme et la Jeunesse. Si l'on en croit les derniers chiffres d'Eurostat, en mars 2014 le taux de chômage des jeunes atteignait 22,8% dans l'UE. Les chiffres sont encore plus alarmants dans les pays du sud comme la Grèce et l'Espagne où


Le nombre de jeunes de 15 à 24 ans qui vivent avec leurs parents en Europe est passé de 44% à 48% entre 2007 et 2011 d'après une récente étude d'Eurofound sur la situation sociale des jeunes en Europe. Il va de soi que ces chiffres doivent être encore plus élevés aujourd'hui. D'importantes variations peuvent être observées à travers l'UE, allant de moins de 30% de jeunes vivant avec leurs parents en 2011 en Finlande, en Autriche, au Danemark, en France, en Allemagne et au Royaume Uni, à près de 80% en Slovénie et en Italie. Les étudiants universitaires inverviewés par le YO!Mag ont corroboré ces statistiques à propos de l'autonomie des jeunes dans leurs pays. "Lorsque l'on parle d'indépendance économique - elle est quasi non existante" déclare Ziemowit Józwik, étudiant polonais. Soit les jeunes restent avec leurs parents, soit ils empruntent pour un flat qu'ils vont devoir rembourser pendant les prochaines 30-40 années, ce qui signifie qu'ils sont quasi des esclaves et que le moindre changement de statut professionnel peut conduire à un risque financier mortel" poursuit-il. Pour que la Garantie pour la Jeunesse fonctionne dans tous les pays de l'UE, les services publics pour l'emploi sont indispensables car les politiques nationales jouent un grand - si pas le plus grand - rôle. Aux Pays-Bas par exemple, elles se concentrent sur les quatre premières semaines où les jeunes n'ont pas de travail pour les aider à se mettre rapidement sur les rails. Mallheureusement, les services publics pour l'emploi présentent des dysfonctionnements dans de nombreux pays de l'UE, notamment en France, en Espagne ou en Italie. "Ils doivent accorder une attention individuelle aux jeunes pour qu'ils trouvent un travail, une formation ou une possibilité d'étude qui corresponde le mieux à leur situation, à leurs capacités particulières, et aux besoins réels des employeurs", ajoute Jonathan Todd qui a invité les Etats à réformer leurs services publics pour l'emploi.

STYLE (Strategic Transition for Youth Labour In Europe), a research project financed by the European Commission under the 7th Research Framework programme, has just been launched. Led by Brighton University, the STYLE project includes 25 research partners, an international advisory network and local advisory boards of employers, unions, policy makers and NGOs from over 20 European countries. Over the next three years, the project will examine the obstacles and opportunities affecting youth employment in Europe. The analysis will enable researchers to both identify where policies are working and why and it will provide a comprehensive understanding of the causes of very high unemployment among young people and to assess the effectiveness of labour market policies designed to mitigate this phenomenon. The European Youth Forum will be involved in the project, together with a wide range of other EU stakeholders to inform the research and disseminate the results.

STYLE (Strategic Transition for Youth Labour In Europe/ Transition stratégique pour le travail des jeunes en Europe), un projet de recherche financé par la Commission européenne dans le cadre du 7ème Programme Cadre de Recherche vient d'être lancé. Dirigé par l'Université de Brighton, STYLE inclut 25 partenaires de recherche, un réseau consultatif international, et des bureaux consultatifs locaux d'employeurs, de syndicats, de décideurs et d'ONG de plus de 20 pays européens. Pendant les trois prochaines années, le projet examinera les obstacles et les possibilités liés à l'emploi des jeunes en Europe. L'analyse permettra aux experts d'identifier où et pourquoi les politiques fonctionnent, de comprendre les causes du chômage excessivement élevé chez les jeunes, et d'évaluer l'efficacité des politiques du marché de l'emploi conçues pour atténuer le phénomène. Le Forum prendra part au projet aux côtés d'un large éventail d'autres parties prenantes de l'UE pour alimenter la recherche et disséminer les résultats.

Le modèle finlandais de Garantie pour la Jeunesse mis en place dès 2013 est celui qui se rapproche le plus de la proposition de la Commission. L'étudiant finlandais Pehr Tammelander confirme que les jeunes de son pays sont très autonomes. "La principale raison de notre autonomie est que nous obtenons des bourses de l'Etat qui couvrent la plupart de nos frais de subsistance. Ce n'est pas grand chose, mais c'est suffisant pour trouver un endroit où vivre à l'âge de 18 ans" nous raconte-t-il.

a déclaré que le coût de la mise en oeuvre de la garantie pour la jeunesse serait de 21 milliards d'euros, et d'expliquer "compte tenu des coûts élevés et à court terme que représentent le chômage des jeunes et l'inactivité pour les individus et la société, les bénéfices de garanties pour la jeunesse pourraient potentiellement l'emporter sur les coûts".

En plus du cas finlandais, une variété d'initiatives existent dans d'autres Etats qui étayeraient le succès d'une garantie pour la jeunesse pleinement mise en oeuvre, notamment en République tchèque, au Danemark et en France. La Commission européenne a également proposé d'encourager une coopération plus étroite entre les services publics pour l'emploi de tous les Etats membres. "De la sorte, ils pourront comparer leurs performances, identifier de bonnes pratiques et apprendre les uns des autres" poursuit Todd. Cependant, beaucoup ont soulevé des préoccupations quant au niveau d'investissement et d'engagement politique pour mettre la garantie pour la jeunesse en oeuvre. L'UE a engagé six milliards d'euros par le biais de l'Initiative en faveur de l'emploi des jeunes, or l'Organisation inernationale du travail (OIT)

Les jeunes interviewés par le YO!Mag étaient plutôt optimistes par rapport à la garantie pour la jeunesse. "C'est un très beau projet parce que beaucoup de jeunes ont besoin d'aide pour trouver un bon emploi, après leurs études ils ne savent pas par où commencer pour trouver un travail - ils sont trop fainéants pour penser par eux-mêmes, pour en demander plus et obtenir des informations sur comment trouver un travail" déclare Mindaugas Valkavicius, étudiant lituanien. Entre-temps, Pehr Tammelander s'inquiète que cela ne puisse pas garantir que l'emploi fourni soit lié à ce que les personnes ont réellement étudié. Par conséquent, bien qu'il reste des tas de questions ouvertes sur la garantie pour la jeunesse, il est évident qu'une plus grande coopération et un plus grand engagement au niveau national s'imposent pour pleinement la mettre en oeuvre.

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La Croatie, où les taux de chômage des jeunes atteignent 49%, l'Italie et Chypre, tous deux au-dessus des 40%, et le Portugal et la Slovaquie au-dessus des 30%, dépassent aussi considérablement la moyenne de l'UE. "Environ 14 millions de jeunes de moins de 30 ans n'ont ni travail, ni études ni formation", a ajouté Todd.

YOUTH OPINION

STYLE

plus de la moitié des chercheurs d'emploi est incapable de trouver un travail.


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YOUTH OPINION

An interview with Terry Reintke

“IF YOU HAVE A GRANDPA, SEND HIM TO EUROPE!” "SI TU AS UN PAPY, ENVOIE-LE EN EUROPE!" Terry Reintke, aged 27, has recently won a seat in the European elections and is now one of the youngest members of the European Parliament. Terry Reintke, 27 ans, vient de remporter un siège aux élections européennes et elle est une des plus jeunes membre du Parlement européen. WORDS BY

SARAH FARNDALE

Sarah.Farndale@youthforum.org @SarahFarni


YOUTH OPINION

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/ en

First of all, many congratulations on being elected as an MEP! My first question is: why did you want to become an MEP?

they go to Brussels. We have to change this and this is one of the reasons I stood as an MEP.

I was a spokesperson for FYEG for two years and during this time I learnt a lot about European politics, whilst lobbying for our demands. It was then that I realised that there is a very low representation of young people in European politics. We have a saying “Hast du einen Opa, schick ihn nach Europa“ (if you have a grandpa, send him to Europe). It’s a stereotype, but it’s often true – when people retire from politics in their country,

You have just touched on the importance of being a young MEP, so do you think that being young gives you a different perspective and, perhaps, even an advantage? Being young in itself is not an asset. However, it of course gives you insight into other young people’s minds. Being young myself, knowing many young people and having been very active in youth organisa-

tions means that I am closer to the problems that young people face and, therefore, I am at an advantage when representing their needs and interests. It is important to have democratic renewal in politics. Young people have a new perspective of the past and they are motivated to change things; that is the advantage I have. What are your main priorities during your mandate?


It is a task for the whole of society to get young people to vote. Civil society should be strengthened in this regard, but the media, institutions and national parties also have an important role to play. Did any of the campaigns to raise the profile of the elections and get young people to vote really catch your eye?

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YOUTH OPINION

I thought the Youth Forum and FYEG campaigns were great (laughs)! There was also a German campaign, a poster competition inciting young people to vote. Some of the submissions were fun and provocative; one made fun of the “cucumber debate” (that the EU supposedly dictates that cucumbers must be a certain shape), with a picture of an oddly shaped cucumber and the slogan “nobody’s perfect”! These kinds of campaigns make people laugh and are also thought provoking. OK, so just one final question: in some countries, for example in France, early indications are that young people have come out in large numbers to support euro-sceptic parties. What do you make of this?

Another key area for me is strengthening the democratic process and involving young people in it. The European Parliament is not the worst in this respect, but more can be done to ensure that young people have a voice. What other areas of youth policy do you see as important? For me, youth policy is not one field; youth issues should run through all policy making. From a Green perspective we think that the EP should invest more in sustainability. Young people are the ones who will be around in 20, 30, 40 years time and will see the consequences of what we are doing to the planet. The European Parliament is very much the place for young people to make their demands and young people do want political change; therefore the shaping of the Euro-

pean Union is something that young people should have a strong voice in.

It is very worrying for the future of the EU. The democratic parties didn’t deliver; they didn’t show people what they want to change. Young people want Europe but if the main parties don’t show them what they want to do differently, it gives space to the Eurosceptics.

Would you support the re-establishment of a Youth Intergroup in the new Parliament? Yes I would definitely support a Youth Intergroup. If you have a group of people working on an issue, it’s a platform where policy can be discussed and debates started. Although we do not yet have the figures, it is not clear that young people came out in force at the ballot box at the European elections; why do you think that young people don’t – generally -vote? It has improved, but campaigns of the mainstream parties didn’t show enough political differences. Young people vote when they can see they have a choice. In Germany for example, the two main parties (CDU and SPD) had very similar slogans and campaigns, and young people don’t see the difference between them. We need to show them the difference between the parties, so they know who and what they are voting for. The Greens, for example, is taking a strong stance against the US-EU trade agreement (TTIP); such differences should be better highlighted. You’ve mentioned some ways this low turnout amongst young people could be tackled, but whose responsibility is it? Just politicians, or wider society?

/ fr

My main priority is the social situation of young people – particularly unemployment – across Europe, but especially in the south. Europe needs to do more! The youth guarantee is a step in the right direction, but it is not enough, especially when it comes to financing. The European Parliament needs to push for more ambitious steps to tackle youth unemployment. If what has been done so far does not work, then the situation will only get worse in terms of the frustrated young people who have been told that something would be done to help them.

Tout d'abord, félicitations pour ton élection en tant que MPE! Ma première question : pourquoi souhaitais-tu devenir MPE ? J'ai été porte-parole de FYEG pendant deux ans et j'ai pu apprendre beaucoup de choses sur la politique européenne en faisant du lobby pour nos revendications. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé que les jeunes étaient très faiblement représentés dans la politique européenne. Chez nous, nous avons un dicton qui dit “Hast du einen Opa, schick ihn nach Europa“ (si tu as un papy, envoie-le en Europe). Il s'agit d'un stéréotype mais il se vérifie bien souvent - lorsque les gens se retirent de la politique dans leur pays, ils vont à Bruxelles. Il faut renverser cette tendance et c'est l'une des raisons qui m'a poussée à me présenter comme MPE. Tu viens d'aborder l'importance d'être une jeune MPE. Penses-tu que le fait d'être jeune te donne une autre perspective, et peut-être même un avantage ? Etre jeune en soi n'est pas un atout, mais


cela te permet de savoir ce que pensent les autres jeunes. Parce que je suis jeune, que je connais beaucoup de jeunes, et que j'ai été très active dans des organisations de jeunesse, je suis plus proche des problèmes auxquels les jeunes sont confrontés et je suis donc en position de force quand je représente leurs besoins et intérêts. Le renouveau démocratique en politique est très important. Les jeunes ont une nouvelle perspective du passé et ils sont motivés pour faire bouger les choses; c'est ça mon avantage.

Un autre domaine important à mes yeux est le renforcement du processus démocratique et la participation des jeunes. Le Parlement européen n'est pas le pire à cet égard, mais plus de choses peuvent être réalisées pour garantir que les jeunes aient droit au chapitre. Quels autres domaines de la politique jeunesse considères-tu comme importants ? Pour moi, la politique jeunesse n'est pas un domaine; les questions relatives à la jeunesse doivent être omniprésentes. Chez les Verts, nous pensons que le PE doit investir davantage en faveur de la durabilité. Ce sont les jeunes qui seront dans les parages dans 20, 30, 40 ans qui verront les conséquences de ce que nous faisons subir à la planète. Le Parlement européen est l'endroit idéal où les jeunes peuvent émettre leurs revendications, et les jeunes veulent un changement politique; ils devraient donc pouvoir s'exprimer fermement sur la construction de l'Union européenne. Serais-tu favorable au rétablissement d'un Intergroupe Jeunesse au sein du nouveau Parlement ?

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Ma première priorité est la situation sociale des jeunes - en particulier le chômage - à travers l'Europe mais surtout dans le sud. L'Europe doit en faire plus! La garantie pour la jeunesse est un pas dans la bonne direction mais elle ne suffit pas, surtout lorsqu'il s'agit de financement. Le Parlement européen doit encourager des démarches bien plus ambitieuses pour résoudre le chômage des jeunes. Si tout ce qui a été accompli jusqu'à aujourd'hui ne fonctionne pas, la situation ne fera que s'aggraver tout comme la frustration des jeunes à qui l'on a promis que l'on ferait quelque chose pour les aider.

YOUTH OPINION

Quelles sont les principales priorités de ton mandat ?

Oui absolument. Si un groupe de personnes travaillent sur un sujet, c'est une plateforme où la politique peut être discutée et des débats instaurés. Bien que nous ne disposions pas encore des chiffres, il est clair que les jeunes sont sortis en force pour aller voter aux élections européennes; pourquoi penses-tu que les jeunes ne votent généralement pas ? La situation s'est améliorée, mais les campagnes des principaux partis n'ont pas affiché suffisamment de différences politiques. Les jeunes votent s'ils sentent qu'ils ont le choix. En Allemagne par exemple, les deux principaux partis (CDU et SPD) avaient des slogans et des campagnes très similaires, et les jeunes ne perçoivent pas la différence entre eux. Nous devons leur montrer la diffférence entre les partis, pour qu'ils sachent pour qui et pour quoi ils votent. Les Verts par exemple adoptent une solide position contre l'accord en matière de commerce et d'investissement entre les Etats-Unis et l'UE (TTIP); ce type de différences doit être davantage mis en évidence. Tu as mentionné certains moyens d'aborder ce faible taux de vote chez les jeunes, mais qui doit en assumerr la responsabilité selon toi? Uniquement les politiciens, ou la société au sens plus large ? C'est toute la société qui doit se mobiliser pour encourager les jeunes à voter. La société civile doit être renforcée à cet égard,

mais les médias, les institutions et les partis nationaux ont également un rôle important à jouer. Y a-t-il l'une ou l'autre campagne pour rehausser le profil des élections et inciter les jeunes à voter qui a attiré ton attention ? Je pense que les campagnes du Forum Jeunesse et de FYEG étaient géniales (rires) ! Il y avait aussi une campagne allemande, un concours de posters pour inciter les jeunes à voter. Certaines des contributions étaient amusantes et "provoquantes"; il y en a une qui se moquait du "débat sur le concombre" (comme quoi l'UE impose une certaine forme de concombre à commercialiser), avec la photo d'un concombre à la forme bizarroïde et le slogan "personne n'est parfait!". Des campagnes de ce genre font rire les gens mais elles les font aussi réfléchir. OK, une dernière question : dans certains pays comme la France, les premiers chiffres indiquent que les jeunes ont voté en masse en faveur de partis eurosceptiques. Qu'en penses-tu ? C'est très inquiétant pour l'avenir de l'UE. Les partis démocratiques n'ont pas fait correctement leur travail; ils n'ont pas montré ce qu'ils voulaient changer. Les jeunes veulent bien de l'Europe, mais si les principaux partis ne montrent pas ce qu'ils veulent faire autrement, les eurosceptiques ont le champ libre.


ARE THE LOST BOYS BECOMING A LOST GENERATION? LES ENFANTS PERDUS EN PASSE DE DEVENIR UNE GÉNÉRATION SACRIFIÉE? WORDS BY

INTRODUCTION BY PETER MATJAŠIC peter.matjasic@youthforum.org @curlyP

/ en

DOSSIER INTRO

We live in interesting and, often, paradoxical times. This year’s European elections saw a power shift in the European Parliament, which – at the time of writing – is only just beginning to play out and it is still unclear, when the dust settles, what the make-up of the Parliament will be. In this issue’s Dossier, Joan Manuel Lanfranco Pari from VoteWatch, analyses what the elections might mean for youth policy. The last Parliament was pretty pro-youth, when looking at how MEPs voted. Now the Parliament is likely to be more polarised. And, whilst certain potential coalitions and the rise of the centre left may well be positive for more coordinated action in certain areas related to youth policy, financial support for specific initiatives is likely to be harder to come by. This backdrop does not bode well for Europe’s young people, who are struggling to live the independent lives of their predecessors. In this YO!Mag’s Dossier we have two pieces looking at this issue. In one we examine the issue of delayed adulthood. A young Belgian, in her mid twenties, says that her life feels postponed and her experience reflects the situation of young people across Europe. It highlights the great paradox that the economic crisis has magnified: we are the most educated and qualified generation and yet too many of us cannot find jobs which match our skills (or a job at all). This delay for young people reaching a truly autonomous life means that, for many young people in their twenties, they


are living the lives of teenagers: relying on mum and dad for a roof over the heads and financial support. But, what Daša Koribanicová from OBESSU goes on to examine is whether this is in fact the case. Are we a Peter Pan generation or is this just an easy label and a synonym for perceived laziness? Perhaps, this is neither laziness, or indeed circumstances beyond young people’s control, but a conscious decision to break down the norms of how society wants us to live. We have a set path, prescribed by the generations before us and by their expectations, but the Peter Pan generation phenomenon could indeed be a symptom of young people breaking free of this set path.

/ fr

From the perspective of the European Youth Forum, it all comes down to choice and opportunity; if young people are not taking a traditional path because they want something different, then, fantastic, go for it! If it is in fact down to the economic reasons: they can’t get a job, they can’t travel to study or find work and they are not getting the support that they need to do these things, then that, for us, is the worry. That is when Peter Pan’s “Lost Boys” become a Lost Generation…

Nous vivons une époque intéressante mais souvent paradoxale. Les élections européennes de cette année ont donné lieu à un changement de pouvoir au Parlement euro-

péen qui - au moment de rédiger ces lignes - ne fait que commencer, et nous ignorons toujours, une fois la poussière retombée, de quoi sera fait le Parlement. Dans le Dossier de ce numéro, Joan Manuel Lanfranco Pari de VoteWatch analyse les conséquences que les élections pourraient avoir pour la politique jeunesse. Le dernier Parlement était plutôt favorable aux jeunes, si l'on analyse comment les MPE ont voté. Aujourd'hui, le Parlement pourrait être plus polarisé, et même si certaines potentielles coalitions et la montée du centre gauche s'avéraient positives pour une action plus coordonnée dans certains domaines liés à la politique jeunesse, le soutien financier destiné à des initiatives spécifiques pourrait être plus difficile à obtenir. Cette toile de fond n'augure rien de bon pour les jeunes d'Europe qui galèrent pour vivre la vie autonome de leurs prédécesseurs. Dans le Dossier de ce YO!Mag, deux articles abordent la chose. L'un aborde la question du report de l'âge adulte. Une jeune Belge d'une vingtaine d'années nous raconte qu'elle a l'impression que sa vie est en suspens, et son expérience reflète la situation des jeunes à travers l'Europe. Elle souligne le grand paradoxe que la crise économique a amplifié : nous sommes la génération la plus instruite et la plus qualifiée, et pourtant nous sommes trop nombreux à ne pas trouver un emploi qui corresponde à nos compétences (ou à ne pas trouver de travail du tout). Le retard qu'accusent les jeunes pour vivre une vie autonome signifie que

beaucoup de jeunes dans la vingtaine vivent comme des adolescents, à compter sur papa et maman pour avoir un toit au-dessus de leur tête et un soutien financier. D'un autre côté, Daša Koribanicová de OBESSU examine si c'est le cas ou non. Sommes-nous une génération Peter Pan ou est-ce simplement une étiquette facile à nous coller, et un synonyme d'une certaine paresse palpable? Peut-être que ce n'est pas de la paresse, ni des circonstances qui dépassent notre contrôle absolu; peut-être bien que c'est une décision consciente que nous prenons de dérouter les normes selon lesquelles la société veut que nous vivions. Nous avons un chemin tout tracé, prescrit par les générations qui nous ont précédés et par leurs attentes, mais le phénomène de la génération Peter Pan pourrait effectivement être le symptome des jeunes qui se libèrent de ce chemin. Pour le Forum européen de la Jeunesse, tout est affaire de choix et de possibilités; si les jeunes n'empruntent pas une voie traditionnelle parce qu'ils veulent quelque chose de différent, alors, fantastique, qu'ils y aillent! Si par contre, tout découle de raisons économiques: ils ne trouvent pas de travail, ils ne peuvent pas voyager pour étudier ou travailler, et ils ne bénéficient pas du soutien nécessaire pour faire ces choses, alors là, pour nous c'est l'angoisse. C'est à ce moment-là que les Enfants Perdus de Peter Pan risquent de devenir une génération sacrifiée.


.020

YOUTH OPINION

ARE THE TWENTIES THE NEW TEENS? LES JEUNES DE 20 ANS SONT-ILS LES NOUVEAUX ADOS?

WORDS BY

FANI RULES

flowide@hotmail.com

/ en

DOSSIER

Things have been changing for young people since the Millenium, but it seems that they took a dramatic turn for the worse after the economic crisis hit in 2008. Young people now are forced to study for longer and longer, struggle to find a job, may have to live at home with their parents whilst have trouble settling down into an adult relationship. YO!Mag correspondent, Fani Rules, explores this phenomenon and asks if the twenties have become the new teens…. First of all, let’s go back in time to see how life used to be for a young person…. Well, first they finished high school; then they continued with their university studies in their chosen field and had four to five good years of enjoying themselves, whilst at the same time passing their university courses in order to get their degree. After that, most of them at least, had the opportunity to find jobs quickly enough, and actually work in their field of study, whilst getting paid and having the opportunity to contribute to society, invest in their ideas, improve their way of living and eventually, if they wanted to, settle down and start a family. Perhaps all this was achieved by their mid-thirties. Now the situation is different. During the decade of our 20s we are trying to figure out what to do with our lives, trying to find out who we really are, what we like the most and how to be the perfect adults we dreamed of. All of a sudden, without our realising it, time passes by and we find ourselves stuck in a rut, not having achieved half of the things previous generations had by our age. For example, Sofie Coemans, a 25 year-old from Belgium, still she does not have a steady job despite her age, something that she finds really depressing: “I can't live on my own, marry,.. My life feels postponed”, she claims. “Other generations find us lazy, incapable and weak. Although, it has nothing to do with our skills, but with the opportunities that are missing,” she concludes. And that is the new reality. A reality with no job prospects for the younger generation of our society. Therefore, despite the fact that young people today are more qualified, more educated, with degrees as well as masters (that most probably their parents pay for in the end) than previous generations, they do not have the (steady) jobs that would provide them with the opportunities to “grow up” at the same rate of previous generations. This is linked to another problem which 20-something’s are facing today. Most of the time, a single degree – which once would have qualified you for many types of career is not enough to get them where they want


Last but certainly not least, relationships between young people appear to be different now. Guys and girls want to “have fun” and enjoy themselves and thus they tend to have more casual relationships because by many it is perceived as “cooler” to have sexual relationships with as many people as they can and try new things while they are still young. And, of course, this is linked to the delay in settling down with a partner and, perhaps, starting a family; if you don’t have a stable job and a regular income, then starting a family is not necessarily a top priority!

/ fr

It’s clear that the delayed adulthood that we are witnessing amongst a generation is not down to laziness on young people’s parts. Indeed, they are ready and keen to fly the parental nest and lead the autonomous, independent lives of their predecessors, but complicated circumstances beyond their control limit their ability to do so.

Les choses ont changé pour les jeunes depuis l'an 2000, et il semble qu'elles aient pris un tournant catastrophique après le début de la crise en 2008. Aujourd'hui, les

A présent, la situation est tout autre. Pendant la décennie de nos 20 ans, nous essayons de savoir ce que nous allons faire de nos vies, de découvrir qui nous sommes réellement, ce que nous aimons le plus, et comment devenir les adultes parfaits dont nous rêvions. Soudain, sans que l'on s'en aperçoive, le temps passe et nous nous retrouvons coincés dans une ornière, n'ayant pas réalisé la moitié des choses qu'avaient réalisées les générations passées à notre âge. Prenons l'exemple de Sofie Coemans, une Belge de 25 ans qui n'a toujours pas d'emploi stable malgré son âge; chose qu'elle trouve vraiment déprimante : "Je ne peux pas avoir mon chez moi, j'ai l'impression que ma vie est en suspens" nous avoue-t-elle. "Les autres générations nous trouvent paresseux, incapables et faibles. Pourtant cela n'a rien à voir avec nos compétences; ce sont les occasions qui manquent", conclut-elle. Telle est la réalité actuelle. Une réalité sans perspectives d'emploi pour la génération des plus jeunes. Par conséquent, malgré que les jeunes d'aujourd'hui soient plus qualifiés, mieux éduqués, bardés de plus de diplômes et de maîtrises (pour lesquels ce sont les parents qui paient en fin de compte) que les générations précédentes, ils n'ont pas les emplois (stables) qui leur permettraient de "grandir" au même rythme que les générations passées. Tout cela est lié à un autre problème que les 20 ans et plus doivent affronter aujourd'hui. La plupart du temps, un seul diplôme - qui aurait jadis permis de se qualifier pour

La similitude avec un style de vie ado s'observe aussi dans la vie de tous les jours. Beaucoup de jeunes de 20 ans et plus comptent toujours sur leurs parents pour les tâches ménagères comme nettoyer leur chambre ou laver leur linge. Ils n'ont pas de chez eux et n'ont donc jamais dû s'occuper de ménage etc Ils ne le font que si leurs parents le leur demandent, en traînant les pieds, un peu comme des ados râleurs. “Aujourd'hui, les ados mûrissent plus tard", dit Lina Andruškaite “Je ne suis pas pressée de quitter la maison de mes parents. J'ai 20 ans et je suis heureuse de pouvoir vivre à leurs côtés. Je ne me sens pas encore autonome." Enfin et surtout, les relations entres les jeunes semblent différentes aujourd'hui. Les gars et les filles veulent s'amuser et ils ont tendance à avoir plus de relations occasionnelles parce que beaucoup pensent que c'est "plus cool" d'avoir des rapports sexuels avec le maximum de personnes possible et d'essayer de nouvelles choses pendant qu'ils sont encore jeunes. Tout cela engendre bien sûr un retard dans le fait de s'installer avec un(e) partenaire, voire de fonder une famille. Cela peut se comprendre : sans emploi stable ni salaire régulier, fonder une famille n'est pas nécessairement une top priorité! Il est évident que le retard pour atteindre l'âge adulte que nous observons au sein d'une génération aujourd'hui n'est pas dû à la paresse des jeunes. Ils sont prêts et ont même envie de quitter le nid parental, et de voler de leurs propres ailes comme leurs prédécesseurs, mais des circonstances difficiles qui dépassent leur contrôle les limitent dans leurs capacités de le faire.

/dossier

Un petit retour en arrière s'impose pour voir comment les jeunes vivaient avant. Ils finissaient d'abord l'école supérieure; puis ils faisaient des études universitaires dans le domaine qu'ils avaient choisi et prenaient du bon temps pendant quatre ou cinq ans tout en étudiant pour obtenir leurs diplômes. Après, quasi la plupart avait la chance de décrocher un emploi relativement vite, de travailler dans leur domaine de prédilection tout en étant rémunérés et en pouvant contribuer à la société, de s'investir dans leurs idées, d'améliorer leur mode de vie et enfin, s'ils le voulaient, de s'installer et de fonder une famille. Tout cela était sans doute réalisé à la mi-trentaine.

des tas de carrières différentes - ne suffit plus à les mener là où ils le souhaitent. Ils doivent constamment étudier, apprendre de nouvelles langues, s'informer et avoir une opinion sur absolument tout pour être compétitifs. A côté de ça, ils doivent essayer de trouver un emploi, sans mentionner les problèmes qu'ils sont susceptibles de rencontrer dans leur vie personnelle. Résultat: les jeunes peuvent littéralement devenir fous à cause de toute cette pression subie, et ils sont de plus en plus nombreux à aller consulter un psy, ou pire, et c'est tragique, à se suicider. En effet, "nous mettons beaucoup trop de pression sur les jeunes de nos jours" déclare Ieva Navardauskait “le jour où nous nous soucierons moins d'économie et où nous nous attarderons sur l'esprit de coopération, de communauté et de créativité dont débordent les jeunes, nous n'aurons plus besoin de poser ces questions et de mettre les jeunes sous pression. Il n'y aura plus de problèmes de santé mentale.”

YOUTH OPINION

The resemblance with a teenage lifestyle can also be spotted in the everyday life with many in their 20s still relying on their parents for daily chores such as cleaning their rooms and washing their clothes. They do not live on their own, so they have never had to maintain a household and they do chores only if they are asked to by their parents, rather like sulky teenagers. “Nowadays teens mature later,” says Lina Andruškaite “I am not in a hurry to live separately from my parents. Because I am 20 years old and I am happy that I can live with them. I don't feel independent, yet.”

jeunes sont obligés de faire des études de plus en plus longues, de se battre pour trouver un travail, de vivre avec leurs parents, et ils éprouvent des difficultés à s'établir dans une relation adulte. Notre correspondante pour le YO!Mag, Fani Rules, étudie le phénomène et cherche à savoir si les jeunes de 20 ans sont devenus les nouveaux ados.

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to go. They have to continuously study, to learn new languages, to be informed and have an opinion about everything in order to be competitive. Meanwhile they need to try to look for a job and that is without mentioning any problems they might face in their personal life. As a result, young people can, literally, go crazy over the pressure they face and more and more of them are starting to go and talk about their problems to psychologists, or even worse, tragically, they commit suicide. Indeed; “we put way too much pressure on young people nowadays,” says Ieva Navardauskait “when we will shift our attention from economy to cooperation, community and creativity that all young people have, we will have no need to ask those questions and pressure the youth. We will have no mental health issues.”


European Parliament

A MORE YOUTH-FRIENDLY EUROPEAN PARLIAMENT? UN PARLEMENT EUROPテ右N PLUS OUVERT AUX JEUNES?

Implications of the 2014 European elections for EU youth policy / Implications des europテゥennes de 2014 pour la politique jeunesse de l'UE WORDS BY

JOAN MANUEL LANFRANCO PARI VoteWatch Europe

joan@votewatcheurope.eu @jmlanfranco


YOUTH OPINION

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/ en

A new European Parliament resumed business on 1 July 2014, after the 22-25 May 2014 European elections, which have considerably changed the balance of power in this chamber. The shrinking of the centre parties and the expansion of the extremes – both left and right – will have an impact on several EU policies, also youth policy. 2009-2014 EUROPEAN PARLIAMENT AND YOUTH POLICY In October 2013 VoteWatch Europe and the European Youth Forum published the joint report “10 votes that shaped youth policy in the

2009-2014 European Parliament: Positions of the European political groups”1. It looked at key votes cast during the 7th legislative term of the European Parliament (2009-2014) in the area of youth policy, and in particular on issues concerning education and measures to reduce youth unemployment. The key findings showed that an overwhelming majority in the 7th EP favoured special policies to address youth issues. Also, a sizeable majority of MEPs belonging to groups which support further EU integration also believed that the EU should get involved in coordinating these policies, with a minority considering that education and employment policies should

be adopted only at national level. The report also showed that a clear leftright ideological divide emerged from EP votes, particularly on employment policies. The centre-left defended that governments should invest more money in creating jobs for young people, and that these investments should be excluded from rules on fiscal discipline. The centre-right took the position that governments should maintain their budget discipline and focus on measures to stimulate economic growth in general, which in turn would generate more jobs for young people.


YOUTH OPINION

.024 2014 EP ELECTIONS RESULT AND ITS IMPACT ON YOUTH POLICY The results of the 2014 European elections confirm the different forecasts published by VoteWatch Europe2. The new European Parliament will be more polarised than the previous one, as centre and mainstream parties have lost ground, and extreme and radical parties to the left and right of the political spectrum have increased their representation. The sum of extreme-right, Eurosceptic, Euro realist and EU-critical parties could represent around 30% of the new EP. In comparison to the 7th EP, the centreleft and the centre-right will not manage to gather a majority on their own. The most likely scenario is a grand coalition between the winning EPP and the Socialists, with support of the Liberals and occasional support from the Greens. This new correlation of forces will have an impact on economic and employment policies, also for youth.

On the one side, the configuration of the new EP will mean less support for strengthening the EU’s powers. That means, in practice, lower support for making the EU institutions and agencies more powerful, and the EU budget bigger. Taking into account the outcome of the 2014-2020 Multiannual Financial Framework, we could already foresee tougher negotiations in regards to providing the EU institutions with a consistent, flexible budget. Thus, youth policies, programmes and actions may encounter difficulties in the coming years. However, a sizeable majority of new MEPs still come from EP groups which support further EU integration. Therefore more coordination of youth policies at EU level should not be ruled out, though, not always accompanied by EU financial support.

if we take into account MEP voting records from 2009-2014, we can predict the position of the new EP. Second, the EPP must soften its positions and find common ground with the Socialists in order to make the grand coalition work. In practical terms, this could mean fewer constraints for the EU’s troubled economies to invest more in jobs for the youth.

On the other side, a more than likely grand coalition between EPP and Socialists could result in an EP less favourable to budget consolidation and more prone to public spending as a means of investment and growth. This presumption has two explanations. First,

In conclusion, the new balance of power could result in a more youth-friendly EP, though it is not sure that efforts for further coordination and upgrade of youth policies at EU level will be accompanied by more funding.

The increased influence of the centre-left in the new EP could also mean more support for measures to stimulate youth employment, while at the same time providing job security for existing employees. On the other hand, the centre-right´s calls for more flexible labour legislation may have to be parked or softened.


ELECTION RESULTS / RÉSULTATS DES ÉLECTIONS

PPE

PPE 213 28.36%

S&D

MEPs / députés

ADLE Group of the Progressive Alliance of Socialists and Democrats in the European Parliament / Alliance des Démocrates et Libéraux pour l'Europe

ALDE 64 8.52%

MEPs / députés

GUE / NGL Gauche Unitaire Européenne / Gauche Verte Nordique

VERTS / ALE 52 6.92%

MEPs / députés

Verts/ALE The Greens/European Free Alliance Les Verts/Alliance libre européenne

EFD Europe of Freedom and Democracy Group Groupe Europe Libertés Démocratie /

ECR 46 6.13%

MEPs / députés

GUE / NGL 42 5.59%

MEPs / députés

NI Non-attached Members – Members not belonging to any political group Non-alignés – Membres apparentés à aucun groupe politique

Others / Autres Newly elected Members not allied to any of the political groups set up in the outgoing Parliament /Nouveaux élus sans appartenance à un groupe politique du Parlement sortant

EFD 41 5.06%

MEPs / députés

EVERY POLITICAL GROUP MUST BE MADE UP OF 25 MEPS FROM AT LEAST 7 MEMBER STATES.

OTHERS 9 1.20%

MEPs / députés

WITHOUT PREJUDICE TO THE COMPOSITION OF THE EP AT THE OPENING SESSION ON 1 JULY 2014 SOURCE: TNS/SCYTL IN COOPERATION WITH THE EUROPEAN PARLIAMENT

YOUTH OPINION

European Conservatives and Reformists / Conservateurs et Réformistes européens

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MEPs / députés

MEPs / députés

Group of the Progressive Alliance of Socialists and Democrats in the European Parliament / Groupe de l'Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen

ECR

S&D 191 25.43%

NI 41 5.46%

Group of the European People's Party (Christian Democrats) Groupe du Parti Populaire Européen (Démocrates-Chrétiens)


YOUTH OPINION

.026

/ fr

European Parliament

2009-2014 PARLEMENT EUROPÉEN ET POLITIQUE JEUNESSE

chômage des jeunes. Les principaux résultats ont révélé qu'une majorité écrasante du 7ème PE était en faveur de politiques spéciales pour aborder les questions jeunesse. Une majorité importante de MPE appartenant à des groupes qui soutiennent une plus grande intégration à l'UE estime également que l'UE doit être impliquée dans la coordination de ces politiques; une minorité considérant que les politiques relatives à l'emploi et à l'éducation doivent uniquement être adoptées au niveau national.

En octobre 2013 VoteWatch Europe et le Forum Jeunesse publiaient un rapport conjoint intitulé “Dix votes qui ont façonné la politique jeunesse au Parlement européen 20092014 : positions des groupes politiques européens”1. Il analyse les principaux votes du 7ème mandat législatif du PE (2009-2014) dans le domaine de la politique jeunesse, et en particulier les questions relatives à l'éducation et les mesures pour réduire le

Le rapport démontre aussi clairement qu'une division idéologique entre la gauche et la droite a émergé des votes du PE, en particulier sur les politiques sur l'emploi. Le centregauche préconisait que les gouvernements investissent plus d'argent dans la création d'emplois pour les jeunes, et que ces investissements soient exclus des règles sur la discipline fiscale. Le centre-droit voulait que les gouvernements maintiennent leur discipline

Un nouveau Parlement européen s'est mis au travail le 1 juillet 2014 après les élections du 22-25 mai 2014 qui ont considérablement modifié l'équilibre du pouvoir dans cette chambre. La réduction des partis du centre et l'expansion des partis extrêmes (tant de gauche que de droite) auront un impact sur plusieurs politiques de l'UE, la politique jeunesse y compris.

budgétaire et se concentrent sur des mesures pour stimuler la croissance économique en général, qui à leur tour engendreraient plus d'emplois pour les jeunes. RÉSULTAT DES ÉLECTIONS PE 2014 ET LEUR IMPACT SUR LA POLITIQUE JEUNESSE Les résultats des élections parlementaires européennes de 2014 confirment les différentes prévisions publiées par VoteWatch Europe2. Le nouveau Parlement européen sera plus polarisé que le précédent parce que les partis du centre et les partis traditionnels ont perdu pied, et que les partis extrêmes et radicaux à gauche et à droite du spectre politique ont accru leur représentation. La somme des partis d'extrême droite, des eurosceptiques, des euro réalistes et des partis critiques vis-à-vis de l'UE pourrait représenter près de 30% du nouveau PE.


Par rapport au 7ème PE, le centre-gauche et le centre-droit ne parviendront pas à obtenir une majorité propre. Le scénario le plus probable est une grande coalition entre le PPE vainqueur et les socialistes, avec le soutien des Libéraux et l'appui occasionnel des Verts. Ce nouveau rapport de forces aura un impact sur les politiques économiques et de l'emploi, aussi pour les jeunes. D'une part, la configuration du nouveau PE impliquera un soutien moins important en faveur du renforcement des pouvoirs de l'UE. Cela signifie en pratique un soutien moins important pour accroître le pouvoir des institutions et agences de l'UE, et pour augmenter le budget de l'UE. Si l'on tient compte des résultats du Cadre financier multiannuel 2014-2020, nous pourrions déjà prévoir des négociations plus tendues autour du fait de fournir un budget cohérent et flexible aux institutions de l'UE. Par conséquent, il se peut que les politiques, programmes et

actions en faveur de la jeunesse rencontrent des difficultés dans les années à venir. Cependant, une majorité non négligeable de nouveaux MPE provient toujours de groupes du PE qui soutiennent une plus grande intégration de l'UE. Une plus grande coordination des politiques de jeunesse au niveau de l'UE ne doit donc pas être écartée, bien qu'elle ne sera pas toujours accompagnée d'un soutien financier de l'UE. D'autre part, une plus que probablement grande coalition entre le PPE et les socialistes pourrait donner lieu à un PE moins favorable à une consolidation budgétaire et plus enclin à des dépenses publiques comme moyen d'investissement et de croissance. Cette présomption s'explique de deux manières. D'abord, si nous tenons compte des scores électoraux des MPE de 2009-2014, nous pouvons prédire la position du nouveau PE. Ensuite, le PPE doit adoucir ses positions et trouver un terrain d'entente avec les socialistes pour que la grande coalition puisse

fonctionner. Dans la pratique, cela impliquerait moins de contraintes pour les économies compromises de l'UE d'investir davantage en faveur de l'emploi pour les jeunes. L'influence accrue du centre-gauche dans le nouveau PE pourrait également engendrer un plus grand soutien à des mesures qui encouragent l'emploi des jeunes tout en apportant une sécurité d'emploi aux employés existants. D'autre part, les appels du centredroit pour une législation du travail plus flexible devraient être arrêtés ou adoucis. En conclusion, le nouvel équilibre des pouvoirs pourrait donner lieu à un PE plus convivial et ouvert aux jeunes, bien qu'il ne soit pas certain que les efforts de plus grande coordination et de revalorisation des politiques jeunesse au niveau de l'UE seront accompagnés de plus de financement.

NOTES 1 10 votes that shaped youth policy in the 2009-2014 European Parliament: Positions of the European political groups, 15 October 2013, VoteWatch Europe and European Youth Forum. Available here: www.votewatch.eu/blog/wp-content/ uploads/2013/10/10-votes-that-shapedyouth-policy-in-the-2009-2014-ep.pdf

2 See PollWatch2014.eu, a project by VoteWatch Europe in Partnership with Burson-Marsteller/Europe Decides, which provided regular predictions of the outcome of the 2014 European Parliament elections between 29 February and 20 May 2014 www.pollwatch2014eu

European Parliament

1 10 votes that shaped youth policy in the 2009-2014 European Parliament: Positions of the European political groups, 15 October 2013, VoteWatch Europe and European Youth Forum. Available here: http://www.votewatch.eu/blog/wp-content/ uploads/2013/10/10-votes-that-shapedyouth-policy-in-the-2009-2014-ep.pdf

2 Voir PollWatch2014.eu, un projet de VoteWatch Europe en Partenariat avec Burson-Marsteller/Europe Decides, qui a régulièrement fourni des prédictions sur les résultats des élections parlementaires européennes 2014 entre le 29 février et le 20 mai 2014 : www.pollwatch2014eu


YOUTH OPINION

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ARE YOU A PETER PAN? ES-TU UN(E) PETER PAN?

DAŠA KORIBANICOVÁ, BOARD MEMBER OF OBESSU, EXAMINES THE PHENOMENON OF A GENERATION WHO CAN’T OR WON’T GROW UP. DAŠA KORIBANICOVÁ, MEMBRE DU CA CHEZ OBESSU, EXAMINE LE PHÉNOMÈNE D'UNE GÉNÉRATION QUI NE PEUT PAS OU NE VEUT PAS GRANDIR.

WORDS BY

DAŠA KORIBANICOVÁ dasa@obessu.org


YOUTH OPINION

.029

/ en

I am sure you are familiar with this path: Secondary school, university, getting a job which pays the bills, having a family and living like this forever more? This might be a formula which you could easily apply to your grandparents and parents, but the pathway that a high percentage of our generation seems to be following is quite different. And that is an issue for some. In face, it has become such an issue that it has been given a name: the Peter Pan Syndrome (PPS). I decided to do a bit of googling in order to be precise with explanation of this term, so I questioned the almighty internet which said: “The 'Peter Pan Syndrome' affects people who do not want or feel unable to grow up, people with the body of an adult but the mind of a child. The syndrome is not currently considered a psychopathology. However, an increasingly larger number of adults are presenting emotionally immature behaviors in Western society.” WWW.SCIENCEDAILY.COM/ RELEASES/2007/05/070501112023.HTM And my question is: Are we really refusing to grow up or is it the society that is refu-

sing to accept our way of growing up? Are we breaking some norms? Or is it just another way of calling us, the younger generation, lazy (without using that word)? Is this what the ‘emotionally immature behaviour’ really is”?

The 'Peter Pan Syndrome' affects people who do not want or feel unable to grow up, people with the body of an adult but the mind of a child. Le syndrome de Peter Pan st une expression utilisée pour désigner l'angoisse liée à l'idée de devenir adulte et le désir associé de rester enfant et plus généralement pour caractériser un adulte immature.

We cannot fight the fact that Europe is in crisis; the cost of living is getting higher and higher, the percentage of unemployed young people is alarming and therefore, becoming independent might not only be difficult, but perhaps even impossible. Yes, I must agree, some of us are forced ‘’not to grow up” because of an unfortunate situation that actually is not something we can be blamed for. On the other hand, I see a shift in priorities and I see us breaking stereotypes. We no longer want to just get on with life and live it in a kind of average way. We want to find what makes us happy, what fulfils us and time is not the main indicator of our happiness. Many of us don’t have the need to rush to settle down and we don’t mind spending extra months or years studying abroad, taking a gap year, volunteering, travelling or studying for the sake of our personal development. We are not content to just fill a gap in the market, instead we want to explore what this world has to offer. Of course, I am not talking on behalf of the whole young European population, but looking around me, this is what I see. To get a broader perspective and to get some objectivity on this topic, I have dis-


YOUTH OPINION

.030 This May, I took part in the European Youth Event together with over 8,000 young Europeans, who could be considered as the generation we are talking about. Many of them have chosen to spend years of their lives volunteering for a cause. They were not afraid to present their ideas, not afraid to speak up and disagree with politicians, not afraid to take actions and not afraid to set a direction in which we should be going and that is how they decided to use their time. And that to me is far from not growing up. It is just growing up in a different way. Maybe growing up slower, but growing up making sure our future is the future we want and our lives are something we were happy

to live and we will always be glad to look back at. And what is the future like, for us, the Peter Pan generation? I wish I knew. The only thing I know is that our society is changing faster than ever, and what we might be questioning today could be history within just a few years. So let’s embrace this and let everyone be happy in a way they want to be, Peter Pans or not.

/ fr

cussed it with a few of my friends. What I found interesting was that some felt stuck in the middle, meaning, according to the description they felt like they could be diagnosed with PPS but their ‘responsible self’ was thinking about their future and about how to get serious quickly. They also said that they don’t think it is wrong or bad that some people want to live one way or another, just that sometimes, there is the peer pressure and judging of others who decide to settle down quite young. These days, they are very often seen as old fashioned and boring, even “lame”, according to one friend.

Je suis sûre que vous connaissez ce qui suit : école secondaire, unif, trouver un travail qui paie les factures, fonder une famille etc? C'est une formule que l'on applique facilement aux parents et aux grand-parents, mais le parcours que quasi la majorité de notre génération semble suivre est assez différent. Pour certains, il s'agit d'un vrai problème. En fait, c'est devenu un problème d'une telle ampleur qu'il s'est vu baptiser le Syndrome de Peter Pan (SPP). J'ai décidé de surfer un peu sur google pour rendre le terme plus explicite, j'ai donc questionné internet le tout puissant et voici ce qu'il m'a répondu : "Le syndrome de Peter Pan (parfois nommé complexe de Peter Pan ou puer aeternus et abrégée SPP) est une expression utilisée

pour désigner l'angoisse liée à l'idée de devenir adulte et le désir associé de rester enfant et plus généralement pour caractériser un adulte immature. Bien que largement popularisée par un psychanalyste, […] la notion ne constitue pour autant pas un syndrome reconnu en psychologie clinique. Toutefois, selon l'analyse littéraire, la figure de l'enfant qui ne veut pas grandir, dite puer aeternus (le « garçon éternel » en latin), est au centre de nombreux mythes et œuvres de fiction. Elle peut aussi être rapprochée du concept d'enfant intérieur développé dans la théorie psychanalytique jungienne." HT TP://FR .WIK IPEDIA .ORG/WIK I/SYN DROME_DE_PETER_PAN Alors ma question est : Refusons-nous véritablement de grandir, ou est-ce la société qui refuse notre façon de grandir ? Enfreignons-nous certaines règles ? Ou est-ce simplement une autre manière de nous cataloguer, nous, la génération plus jeune, de paresseux (sans utiliser ce terme) ? Est-ce réellement ce que sous-entend le comportement dit "émotionnellement immature" ? Impossible de lutter contre le fait que l'Europe est en crise. Le coût de la vie est de plus en plus élevé, le pourcentage de jeunes chômeurs est alarmant et le fait de devenir


En mai, j'ai participé à la Rencontre des Jeunes Européens aux côtés de 8.000 autres jeunes Européens qui pourraient être considérés comme la génération qui nous préoccupe dans cet article. Parmi eux, beaucoup ont choisi de passer quelques années de leur vie à faire du volontariat pour telle ou telle cause. Ils n'avaient pas peur de présenter leurs

idées, ni de s'exprimer face à des politiciens et de leur dire leur désaccord, ni d'agir ou encore de donner une direction vers laquelle s'orienter, et c'est comme ça qu'ils ont décidé d'utiliser leur temps. Pour moi, ce comportement est loin de pouvoir être assimilé à celui de ne pas vouloir grandir. C'est peut-être grandir plus lentement, mais c'est grandir pour s'assurer que notre avenir sera l'avenir que nous souhaitons et que nos vies seront celles que nous aurons choisi de vivre et que nous serons toujours heureux de contempler par la suite. A quoi ressemble notre futur à nous, la génération Peter Pan? Si seulement je le savais... La seule chose que je sais, c'est que notre société évolue plus vite que jamais auparavant, et que ce sur quoi nous nous interrogeons aujourd'hui pourrait être classé au rang d'histoire dans quelques années à peine. Alors, vivons avec notre temps, et laissons chacun et chacune être heureux et heureuse comme il ou elle l'entend, Peter Pan ou pas.

YOUTH OPINION

D'autre part, j'observe un changement dans les priorités et je nous vois abattre des stéréotypes. On ne veut plus simplement accepter la vie qu'on mène et la vivre de façon moyenne. On veut trouver ce qui nous rend heureux, ce qui nous épanouit, et le temps n'est pas le principal indicateur de notre bonheur. Beaucoup d'entre nous ne sommes pas pressés de nous installer et peu nous importe de passer plus de mois ou plus d'années à étudier à l'étranger, de prendre une année sabbatique, de faire du volontariat, de voyager ou d'étudier pour le bien de notre épanouissement personnel. Nous ne nous contentons pas simplement de combler un vide dans le marché, au lieu de cela nous voulons explorer ce que le monde a à nous offrir. Bien sûr, je ne parle pas au nom de toute la jeune population d'Europe, mais quand je regarde autour de moi, c'est ce que je vois.

Pour élargir ma perspective et être un peu plus objective sur le sujet, j'en ai discuté avec quelques-uns de mes amis. Ce qui est intéressant est que certains se sentent coincés "au milieu", c-à-d qu'ils ont le sentiment qu'on pourrait leur diagnostiquer le fameux syndrome du SPP, mais leur "moi responsable" pense à leur avenir et au moyen de rapidement devenir sérieux. Ils disent aussi qu'ils ne pensent pas que ce soit mal ou faux que certains veuillent vivre comme ceci ou comme cela, c'est juste que parfois il y a la pression des pairs ou le jugement des autres qui ont décidé de s'installer relativement jeunes. De nos jours, ils sont souvent perçus comme "vieux jeu" et ennuyants, même "bidon" pour un de mes amis.

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indépendant peut donc s'avérer difficile, voire impossible. D'accord, je ne peux le nier, certains d'entre nous sont obligés de "ne pas grandir" à cause d'une situation malencontreuse dont nous ne pouvons en fait être jugés pour responsables.


At EYE, 120 Young Reporters Searched for Highlights and Solutions to the Big Issues

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YOUTH OPINION

EYE2014, 120 jeunes reporters en quête de moments forts et de solutions aux maux de notre ère WORDS BY

ANNA SARASTE a.saraste@youthpress.org

/ en

HOTPOT How do you document the biggest gathering of young Europeans with over 7,000 participants? This was the task for the European Youth Media Days that reported on the European Youth Event or “EYE” which took place on the eve of the European elections in May. We invited 120 young journalists from all over Europe to cover EYE and gather Europe's future generation's thoughts about five burning topics of our time. The coverage will be turned into a report that communicates these issues to the newly elected Parliament. After having worked in the news section of the biggest Finnish radio station and having covered a wide range of topics from party politics to the strawberry season, the European Youth Event is one of the coolest things you can imagine to report on as a young journalist. You get to interview people that are actually your age and not 50-something officials. You hear statements that you don’t have to decrypt first to understand what the opinion of the interviewee actually is (which, unfortu-

nately, is the case many times with seasoned older politicians, except maybe for populists). Also you get to talk and listen to people who are very serious about the future, their future, since they will be around for at least some time to see it with their own eyes. For our generation, digital revolution stands for an opportunity for increased democratic participation, not only as a threat to state security. The phrase “youth unemployment” calls to our minds the faces of friends and colleagues from high school or university. European values mean nights of sharing opinions with people from different backgrounds over a beer in Berlin or Barcelona, the dialogue and mobility that we are used to in both our free time but also studies and work. In turn, sustainability means awareness about climate change and factory workers in sweatshops in Asia which lead us to recycle and buy your clothes at flea markets - or at least have a bad conscience about flying to Asia once in a decade. And the future of the EU? Well,

it’s definitely a topic that we have a right to elaborate on. When we at the European Youth Press were tasked with reporting about EYE, we wanted to divide our reporters into groups according to those five themes. Already before the event team members had reported, for example, on youth unemployment, European values and digital revolution-related topics from their home countries. José Ramirez wrote about tackling youth unemployment in his city Malaga in Southern Spain. Dmitri Romanovski interviewed Ukrainian journalist Anastasia Magazova about the role of European youth movements for Ukrainian civil society. And then in May we arrived in Strasbourg: 20 team members, 100 participants from all over Europe with the addition of one Serbian, one Moldovan, one Taiwanese and one Ukrainian participant. Recorders and cameras on standby, we immersed ourselves in the many happenings, discussions, and workshops of EYE


/ hotpot YOUTH OPINION

.033 The biggest challenge proved indeed to be the workload. Journalists are used to working with deadlines, but this time the hectic schedule and the immensity of the event put extra pressure on us. In addition, some happenings and discussions of EYE were lead by or featured companies like Angry Birds, Microsoft and Positive Gaming, which was viewed as “business opportunities” by some participants, including Klara Sommerova from Czech Republic. “Still, one cannot forget the positive effects of the game, namely that it promotes an active life style and group activity that supports social awareness”, she says. Despite the tight time frame the results pro-

duced by our participants covered the whole event in a journalistic, comprehensive manner. The reports ranged from videos to podcasts, from articles to multimedia pieces. You can view the reports on the website of Orange magazine here (www.orangemagazine.eu). In addition, a final report containing summaries of all of EYE’s happenings will be given out to the newly elected Members of Parliament this summer and carries the messages of EYE’s participants to the level of the European leaders. The European Youth Media Days (EYMD) is an annual event organised by the European Youth Press together with the European Parliament. Aspiring young journalists from EU member states are selected to participate in the largest international event in Europe targeted at young media makers every year. This year the EYMD were held simultaneously with the European Youth Event in Strasbourg from May 8 - 11th, 2014.

/ fr

and the YO!Fest, organised by the European Youth Forum. We tweeted, shared, reported and published. In pairs of two, our participants spent their days going from session to session, writing down the best quotes and evaluating the results of the discussions in their articles. Often the writing of these articles could start only in evening and working days could easily last for 12 hours.

Comment couvrir l’un des plus grands rassemblements de jeunes Européens, accueillant plus de 7.000 participants ? Les Journées européennes des Médias de Jeunesse ont dû assumer cette tâche en couvrant la Rencontre des Jeunes Européens ou « EYE » qui s’est tenue juste avant les élections européennes en mai. Nous avions invité 120 journalistes de toute l’Europe pour couvrir le EYE et récolter les opinions de la future génération de l’Europe sur cinq sujets d’actualité. Tout cela fera l’objet d’un rapport qui sera transmis au nouveau Parlement élu. Après avoir travaillé dans la section infos de la plus grande station de radio finlandaise et couvert toute une série de sujets allant des partis politiques à la saison des fraises, la Rencontre des Jeunes Européens est l’un des plus cool sujets que l’on puisse imaginer couvrir en tant que jeune journaliste. En fait, tu as l’occasion d’interviewer des gens qui ont ton âge, et non pas des fonctionnaires de 50 ans et quelques, et puis surtout tu entends des paroles que tu ne dois pas d’abord déchiffrer avant de vraiment comprendre l’opinion


YOUTH OPINION

.034 de ton interlocuteur (ce qui est malheureusement le cas de politiciens chevronnés, sauf peut-être pour les populistes). Ce qui est bien aussi, c’est que tu as la chance de parler et d’écouter des personnes qui sont très sérieuses quant à l’avenir, leur avenir, étant donné qu’elles seront dans les parages pour encore un bon bout de temps pour le vivre en chair et en os. Pour notre génération, la révolution numérique est une occasion de participation démocratique accrue, et pas uniquement une menace pour la sécurité de l’Etat. Les mots « chômage des jeunes » nous font venir à l’esprit le visage d’amis et de collègues du lycée ou de l’université. Les valeurs européennes riment avec des nuits entières à échanger des opinions autour d’une bière avec des gens de milieux différents à Berlin ou à Barcelone, ou avec le dialogue et la mobilité dont nous avons coutume tant dans nos temps libres que pendant les études ou le travail. La durabilité aussi, qui signifie être conscient du changement climatique et des ouvriers qui bossent dans des ateliers de misère en Asie ; ce qui nous incite à recycler et acheter nos vêtements sur des marchés aux puces – ou tout au moins à avoir mauvaise conscience en prenant l’avion pour l’Asie une fois tous les dix ans. Et l’avenir de l’UE ? C’est certainement un sujet sur lequel nous avons le droit d’épiloguer. Chez European Youth Press, lorsque l’on nous a demandé de faire un reportage sur le EYE, nous voulions diviser nos reporters en

groupes en fonction de ces cinq thèmes. Déjà avant l’événement, des membres de l’équipe avaient fait des reportages, notamment sur des sujets liés au chômage des jeunes, aux valeurs européennes et à la révolution numérique dans leur pays natal. José Ramirez avait écrit sur le chômage des jeunes à Málaga, sa ville dans le sud de l’Espagne. Dmitri Romanovski avait interviewé la journaliste ukrainienne Anastasia Magazova sur le rôle des mouvements européens de la jeunesse pour la société civile ukrainienne. Et puis en mai, nous débarquions à Strasbourg : 20 membres d’équipe, 100 participants de toute l’Europe plus un Serbe, un Moldave, un Taïwanais et un Ukrainien. Enregistreurs et caméras en mode veille, nous nous sommes plongés dans les différents événements, discussions et ateliers de l’EYE et de la YO!Fest organisée par le Forum Jeunesse. Nous avons tweeté, partagé, exposé et publié. En groupes de deux, nos participants passaient leur journée d’une session à une autre, prenant note des meilleures citations et évaluant les résultats des discussions dans leurs articles. Souvent, la rédaction de ces articles ne pouvait se faire qu’en soirée et les journées de travail pouvaient facilement durer 12 heures. Le plus gros défi s’est en effet avéré être la charge de travail. Les journalistes ont l’habitude des échéances, mais cette fois le programme super chargé et l’immensité de l’événement étaient pour nous une pression supplémentaire. De plus, certains événements ou discussions du EYE étaient dirigés

ou affichaient des entreprises comme Angry Birds, Microsoft et Positive Gaming, que certains participants considéraient comme des « opportunités de faire du business », y compris Klara Sommerova de la République tchèque. « On ne peut oublier les effets positifs du jeu, notamment qu’il promeut un style de vie actif et une activité de groupe qui soutient l’ouverture sociale » dit-elle. Malgré le calendrier serré, le travail assidu de nos participants a couvert tout l’événement de manière journalistique et détaillée. Les rapports comprennent toute une panoplie de vidéos, de podcasts, d’articles et d’éléments multimédia. Vous pouvez les consulter sur le site web du magazine Orange (www. orangemagazine.eu). En outre, un rapport final contenant des résumés de tous les événements du EYE sera distribué aux nouveaux membres élus du Parlement européen cet été, amenant ainsi les messages des participants au niveau des dirigeants européens. Les Journées européennes des Médias de Jeunesse (JEMJ) sont un événement annuel organisé par European Youth Press en collaboration avec le Parlement européen. Chaque année, de jeunes journalistes en herbe sont sélectionnés dans les différents Etats membres de l’UE pour participer au plus grand événement international en Europe adressé aux jeunes confectionneurs de médias. Cette année, les JEMJ se tenaient en même temps que la Rencontre des Jeunes Européens du 8 au 11 mai 2014.


YOUTH OPINION

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Five years of YO!Fest Cinq ans de YO!Fest

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YO!Mag interviews outgoing secretary general Giuseppe Porcaro on the evolution of YO!Fest The YO!Fest that took over the area around the European Parliament in Strasbourg in May has not always been the huge festival with thousands of young people getting together for a mixture of music, dance, art and political debate, as Giuseppe Porcaro, former Secretary General of the European Youth Forum and the person who started the YO!Fest explains: “YO!Fest actually started out as a small reception in our office built upon the experience of the open doors day we traditionally organised at the Forum. In 2009 we included for the first time a space for members to display their work to our partners and visitors of the office. This proved so popular that we took it outside the

Le YO!Mag interviewe le Secrétaire général sortant, Giuseppe Porcaro, sur l’évolution de la YO!Fest

office and it has just grown and grown!” In 2010, the first YO!Fest took place in the park outside the Youth Forum’s office and we started experimenting with having some music at the event, through a collaboration with Jeunesses Musicales International, which has continued through to today. This first incarnation of YO!Fest welcomed 100 young people and was sponsored by the Belgian Presidency of the Council of the European Union. It took place at the very start of the structured dialogue process and, according to Giuseppe, although the YO!Fest was still in embryonic stages, it had already started to have a real advocacy impact.

Each year the YO!Fest has had a specific policy aim and in that way, uniquely combines politics with art, music and a fun-festival vibe. In 2011, it was both the 15th anniversary of the Youth Forum, as well as the Year of Volunteering and a Convention on Volunteering was signed during the YO!Fest. In that year YO!Fest took place on the Esplanade of the European Parliament in Brussels and already it had grown exponentially from the first year, with 10,000 attendees. As Giuseppe recalls: “this was a steep learning curve for us”. He remembers a huge storm the night before the YO!Fest started, which blew down a lot of the stands and tents.


For 2012, YO!Fest was slightly scaled back and was just one day focused on internships. Despite its smaller scale, yet again the YO!Fest attracted high level political interest with Martin Schulz signing the Youth Forum’s Charter on Internships. But again the common thread was music, fun and a great atmosphere with a final concert by Babylon Circus that attracted more than 3,000 people. Last year, in 2013, there were more landmark moments: the League of Young Voters was inaugurated with a hot air balloon in Place Luxembourg, launched by José Manuel Barroso. There were the usual mix of famous politicians and even royalty, with Princess Mathilde of Belgium, as well as an astronaut attending! 5,000 young people danced the night away outside the European Parliament listening to the legendary Reggae Idol Alpha Blondy, with 3,000 the next night listening to Belgium rock band “I’m from Barcelona”. It was also the first year that saw the winners of the Emerging Bands Contest organised with Jeunesses Musicales International performing on the YO!Fest stage. When summarising how the YO!Fest has developed over the last five years, Giuseppe says: “it has evolved into a truly political festival where we bring together young people who wouldn’t usually be involved in politics, along with high level politicians, as well as our member organisations, showing what youth work is really about. It has proved to be an amazing instrument for making advocacy through different means: art, music, graffiti, dance…” The key, according to Giuseppe, has been the ability to combine important political messages with other forms of expression, plus, for the Youth Forum itself, it has brought the platform to a wider audience as well as raising awareness of the key issues that it campaigns on. The reason why the YO!Fest has continued to go from strength to strength is the fantastic, fun and relaxed vibe. Of course, there is a lot going on and, according to Giuseppe “for the organisers, it is not indeed so relaxed! But for participants the atmosphere is a chilled one”. Last year saw a “chill out” space and picnic area. And the vibe was so catching that Com-

missioner Androulla Vassiliou and MEP Doris Pack attending the debates joined the young people at the event and sat on the grass in an improvised spontaneous youth work activity “This was just the effect we wanted”, said Giuseppe. His last YO!Fest, an integral part of the European Youth Event in Strasbourg (9th-11th May), at a key moment just before the European elections, was “the first time that we have a truly pan-European YO!Fest with young

people traveling from all over Europe to attend. The YO!Fest has yet again evolved.”

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“It was a hugely challenging,” says Giuseppe “but we learnt a lot! And the visibility that we gained through the YO!Fest was incredible. We were able to showcase the fantastic work of volunteers to many people.” In 2011, for the first time there were two concerts, one of them developed around the unique concept of the “vertical stage”. Among the artists were Al Doyle from Hot Chip and LCD Sound System played from the balcony of the old station in Place Luxembourg.

La YO!Fest qui a envahi l’espace autour du Parlement européen à Strasbourg en mai cette année n’a pas toujours été cet énorme festival accueillant des milliers de jeunes pour un mix de musique, de danse, d’art et de débats politiques. Comme l’explique Giuseppe Porcaro, ancien Secrétaire général du


En 2010, la première YO!Fest se déroulait dans le parc en face des bureaux du Forum Jeunesse, et nous avons commencé à y ajouter un peu de musique, en collaboration avec Jeunesses Musicales International ; collaboration toujours d’actualité aujourd’hui. La première incarnation de la YO!Fest accueillait 100 jeunes et était sponsorisée par la Présidence belge du Conseil de l’Union européenne. Elle s’est déroulée au tout début du processus de dialogue structuré et, selon Giuseppe, bien que la YO!Fest n’en était qu’à un stade embryonnaire, elle avait déjà commencé à avoir un véritable effet de plaidoyer.

En 2012, la YO!Fest a été revue à la baisse, et seule une journée a été consacrée aux stages. Malgré cela, elle a engendré un intérêt politique de haut niveau, et Martin Schulz y a signé la Charte du Forum Jeunesse sur les stages. Cette fois encore, le fil conducteur était la musique, l’amusement et une super ambiance avec un concert final de Babylon Circus qui avait attiré plus de 3.000 spectateurs.

Chaque année, la YO!Fest a un objectif politique spécifique et elle combine donc de manière unique la politique avec l’art, la musique et le divertissement. En 2011, c’était le 15ème anniversaire du Forum Jeunesse et l’Année du Volontariat. Une Convention sur le Volontariat y a même été signée. Cette année-là, la YO!Fest s’était déroulée sur l’Esplanade du Parlement européen à Bruxelles, et elle avait déjà grandi de manière exponentielle depuis la première édition, accueillant 10.000 participants. Comme le rappelle Giuseppe « cela a été un virage abrupt d’apprentissage pour chacun et chacune d’entre nous ». Il se rappelle de la violente tempête la nuit avant la YO!Fest qui avait soufflé beaucoup de tentes et de stands. « C’était un défi gigantesque » poursuit Giuseppe, « mais

En 2013, nous avons connu plus de moments marquants : la Ligue des Jeunes Electeurs a été inaugurée par l’envol d’une montgolfière depuis la Place du Luxembourg en présence de José Manuel Barroso. Nous avons eu droit au mélange habituel de politiciens célèbres et même de royauté, en présence de la Princesse Mathilde de Belgique, et aussi d’un astronaute ! Cinq mille jeunes ont dansé tout au long de la nuit en face du Parlement européen sur les rythmes reggae du légendaire Alpha Blondy, et 3.000 la nuit d’après sur du rock belge et « I’m from Barcelona ». C’était la première fois que les gagnants du concours Jeunes Talents organisé avec Jeunesses Musicales International se produisaient sur la scène de la YO!Fest. En résumant comment la YO!Fest s’est développée ces 5 dernières années, Giuseppe Porcaro déclare « elle est devenue un véritable festival politique où l’on regroupe des jeunes

qui ne participeraient autrement pas à la politique avec des politiciens de haut rang et nos organisations membres pour montrer ce qu’est réellement le travail socio-éducatif. La YO!Fest s’est avérée un instrument extraordinaire pour faire du plaidoyer via divers canaux : la musique, les graffiti, la danse etc. Selon Giuseppe, la clé a été la capacité de combiner d’importants messages politiques à d’autres formes d’expression, et pour le Forum Jeunesse lui-même, cela a permis de rapprocher notre plate-forme d’un public plus vaste et de le sensibiliser à nos principaux sujets de campagne. La raison pour laquelle la YO!Fest a continué de se renforcer, c’est cette vibration fantastique, amusante et relax. Bien sûr, beaucoup de choses se passent et selon Giuseppe « pour les organisateurs ce n’est pas du tout aussi relax ! Mais pour les participants, l’atmosphère est super détendue. » L’année dernière nous avions installé un espace détente et une aire de pique-nique. Les bonnes vibrations étaient d’ailleurs si fortes que la Commissaire Androulla Vassiliou et la MPE Doris Pack qui avaient assisté aux débats ont rejoint les jeunes à l’événement et se sont assises sur la pelouse pour une activité improvisée de travail jeunesse. « C’est exactement ce que nous recherchions comme effet » poursuit Giuseppe. Sa dernière YO!Fest, faisant partie intégrante de la Rencontre des Jeunes Européens à Strasbourg (9-11 mai), à un moment crucial juste avant les élections européennes, était la toute première édition d’une YO!Fest véritablement paneuropéenne, avec tous ces jeunes qui s’étaient déplacés de toute l’Europe pour y assister. La YO!Fest est allée encore un peu plus loin.

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nous avons appris énormément de choses, et la visibilité que nous avons obtenue grâce à la YO!Fest a été absolument incroyable. Nous avons pu montrer le travail fantastique que réalisent les volontaires à beaucoup de monde. » En 2011, pour la première fois nous avons organisé deux concerts, l’un d’eux développé autour du concept unique de « scène verticale ». Parmi les artistes, Al Doyle de Hot Chip et LCD Sound System, qui ont joué depuis le balcon de l’ancienne gare de la Place du Luxembourg.

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Forum Jeunesse et instigateur de la YO!Fest : « La YO!Fest a vu le jour sous forme de petite réception donnée dans nos bureaux, donnant suite à la traditionnelle journée Portes Ouvertes organisée au Forum. En 2009, nous avons pour la première fois intégré nos membres au processus, et nous leur avons offert un espace pour qu’ils puissent exposer leur travail à nos partenaires et visiteurs. Cela s’est avéré tellement populaire que nous avons décidé de sortir du bureau et depuis cela n’a pas cessé de grandir ! ».


People, Prosperity and Peace: African and European young leaders working together

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Peuples, prospérité et paix : les jeunes leaders africains et européens s’associent WORDS BY

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VANIA FREITAS & SARAH FARNDALE

From 31 March to 1 April the 3rd AfricaEurope Youth Leaders' Summit took place in Brussels, under the theme "People, Prosperity and Peace". The event brought together more than 100 young representatives of African and European youth organisations and gave them the opportunity to address some of the key issues which were to be discussed at the Summit of Heads of State and Government, which took place immediately afterwards. The aim of the Youth Leaders’ Summit is to propose and obtain a space for young people in the Africa-EU Partnership. One of the main achievements of the summit was the recommendation to establish an Africa-EU Youth Facility in the frame of the Africa-EU Partnership. This will ensure that the future Africa-EU partnership will include an access to young people and their organisations. The Youth Facility would target joint actions on these areas: youth leadership, youth entrepreneurship and youth for peace. There was a strong sense at the Summit that African and European youth organisations want to make sure that youth civil society has the opportunity to address the core common challenges concerning them.

And, in doing this they will contribute to the further development of answers to the challenges faced by young people in Africa and in Europe and consequently in finding solutions within the Africa-EU strategic partnership. However, it was felt that further political and financial support is needed in order for them to undertake an active role in the dialogue and cooperation between the two continents. The proposed Africa-EU Youth Facility would be an instrument to facilitate and support this dialogue and cooperation between African and European young people and youth organisations. The overall aim is to strengthen their engagement in the inter-continental partnership, leading to a more inclusive partnership with improved results. The mechanism would also support a wide variety of initiatives in the context of the Africa-EU partnership and focused on the three key priority issues. The Youth Leaders’ Summit is an important opportunity for the voice of youth across the two continents to be heard, because the key messages and conclusions from the Summit were then presented at the EU-Africa Summit of Heads of State and Government by the Presidents of the Eu-

ropean Youth Forum and the Pan-African Youth Union. It was also an excellent opportunity to bring common youth issues to the forefront and to a very high-level audience. Opening the Summit, Herman van Rompuy, President of the European Council, encouraged the cooperation between the continents and that young people are at the forefront of that. He commented: “I am a great believer in the difference that young people can make to their countries.” He acknowledged that the recent crisis has hit young people in Europe particularly hard and that they face a huge problem of youth unemployment and growing poverty. But he also discussed ways that this can be tackled, in order to stimulate growth and make life better for young people both in the EU and Africa. Peter Matjašic, President of the European Youth Forum, was positive going into the Summit and in advance of addressing the Heads of State: “We relish this opportunity to get together with our counterparts from African youth movements, policy makers and Heads of State and to discuss and jointly tackle many of the common issues young people face across our two


Dr. Carlos Lopes, Executive Secretary of the United Nations Commission for Africa,

L’un des principaux aboutissements du sommet est d’ailleurs la recommandation qui prône l’établissement d’une Facilité pour la Jeunesse Afrique-UE dans le cadre

La Facilité pour la Jeunesse AfriqueUE aura pour fonction de faciliter et de soutenir ce dialogue et cette coopération entre les jeunes et les organisations de jeunesse des deux continents. Le but premier est de renforcer leur engagement

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Le 3ème Sommet Afrique-UE des jeunes leaders s’est déroulé à Bruxelles du 31 mars au 1 avril sous le thème « Peuples, prospérité et paix ». L’événement a réuni plus de 100 jeunes représentants d’organisations de jeunesse africaines et européennes, et il leur a permis d’aborder certains des points clés du Sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement qui se déroulait immédiatement après. Le Sommet des jeunes leaders voulait proposer et obtenir un espace dédié aux jeunes au sein du Partenariat Afrique-UE.

Lors du sommet, il est clairement apparu que les organisations africaines et européennes de jeunesse veulent que la jeune société civile ait l’occasion d’aborder les grands défis communs qui les concernent, de continuer à élaborer des réponses aux problèmes que connaissent les jeunes en Afrique et en Europe, et d’y trouver des solutions dans le cadre du partenariat stratégique Afrique-UE. Il a toutefois été estimé que le soutien politique et financier devra être accru pour qu’elles puissent jouer un rôle actif dans le dialogue et la coopération entre les deux continents.

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Many speakers drew parallels between youth of Africa and Europe, but pertinent differences were also highlighted. Mrs Zuma, chairperson of the African Union, commented: “Africans are very enthusiastic about democracy, in Europe I am not so sure!” She also discussed the huge innovation and growth that is going on across Africa and stated that we are living through on “age of communication” with huge opportunities. But she also challenged youth, whilst utilising the vast resources at their disposal, to ensure the proper use of these resources so that they are preserved for generations to come.

de ce Partenariat. A l’avenir, celui-ci garantira donc l’accès aux jeunes et à leurs organisations. La Facilité pour la Jeunesse ciblera des actions conjointes dans les domaines suivants : le leadership des jeunes, l’entrepreneuriat des jeunes, et les jeunes pour la paix.

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urged youth leaders to come to the fore; he said that there is a perception that in politics, youth is relegated to the sidelines and to youth wings of parties. “Africa’s youth need to show that, given the opportunity, they will push forward the political agenda; they are politically-savvy and can be a real catalyst for change!”

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continents. Although young people in Africa and Europe in many ways lead very different day-to-day lives, there are also many issues in common that we struggle with such as unemployment, the opportunity to lead and the strive for peace. We are confident that this Youth Leaders’ Summit will lead to strong recommendations for us to address to the Heads of State Summit.”


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.040 dans le partenariat intercontinental, pour aboutir à un partenariat plus inclusif, produisant de meilleurs résultats. Le mécanisme en question soutiendra également une grande variété d’initiatives dans le cadre du partenariat Afrique-UE et il sera axé sur trois priorités. Le Sommet des Jeunes Leaders a été l’occasion pour les jeunes des deux continents de se faire entendre car les messages et conclusions du Sommet ont ensuite été présentés au Sommet UE-Afrique des Chefs d’Etat et de gouvernement par les Présidents du Forum européen de la Jeunesse et de l’Union panafricaine de la Jeunesse. C’est aussi une excellente occasion de mettre les problèmes communs des jeunes en avant face à une audience de très haut niveau. Ouvrant le Sommet, le Président du Conseil européen, Herman Van Rompuy, a encouragé la coopération entre les continents et la position primordiale des jeunes à cet égard. Il a ainsi déclaré : « Je suis fermement convaincu que les jeunes peuvent faire la différence dans leurs pays. » Il a reconnu que la récente crise a particulièrement affecté les jeunes en Eu-

rope et qu’ils connaissent un énorme problème de chômage et de pauvreté croissante. Il a également discuté des moyens de résoudre ces problèmes pour stimuler la croissance et améliorer la vie des jeunes de l’UE et de l’Afrique. Peter Matjašic, Président du Forum Jeunesse était optimiste par rapport au sommet, avant de s’adresser aux Chefs d’Etat : « Nous sommes ravis de cette occasion de retrouver nos homologues des mouvements de jeunesse, les décideurs et les Chefs d’Etat africains pour discuter et aborder ensemble les nombreux problèmes auxquels les jeunes des deux continents sont confrontés. Bien que les jeunes en Afrique et en Europe vivent leur quotidien de manières très différentes, nous connaissons aussi de nombreux problèmes communs face auxquels nous nous battons tels que le chômage, l’occasion de montrer la voie et tenter de construire la paix. Nous sommes certains que ce Sommet des jeunes leaders produira de solides recommandations qui seront adressées au Sommet des Chefs d’Etat ». De nombreux orateurs ont établi des parallèles entre les jeunes d’Afrique et

d’Europe, mais des différences pertinentes ont également été soulignées. Mme Zuma, présidente de l’Union africaine, a commenté : « les Africains sont très enthousiastes par rapport à la démocratie, je ne suis pas sûre que cela soit le cas en Europe ! ». Elle a également abordé la croissance et les innovations qui marquent l’Afrique actuellement, indiquant qu’ils vivent dans une ère de la communication qui offre d’énormes possibilités. Elle a également mis les jeunes en garde de veiller à l’utilisation adéquate de la flopée de ressources à leur disposition afin qu’elles soient préservées pour les générations à venir. Dr Carlos Lopes, Secrétaire exécutif de la Commission des Nations Unies pour l’Afrique, a invité les jeunes leaders à passer au premier plan. Il a déclaré qu’en politique il existe la perception que les jeunes sont mis sur la touche ou dans les sections jeunesse des différents partis. « Les jeunes d’Afrique doivent montrer que, s’ils en ont l’occasion, ils feront progresser l’agenda politique car ils sont calés en politique et ils peuvent être de véritables instigateurs de changement ! »


For Yershan Pillay it is his passion to serve that has led him to his position as president of the Pan-African Youth Union. He believes that real progress has been made in the Africa-EU relationship, but that we still need to collaborate more. As was the case across the Summit, Yershan discusses a lot switching the paradigm from an aid-based approach. He talks of young Africans helping Africa, where issues that affect young Europeans are present, but often worse. He cites youth unemployment at a staggering 60% across Africa and that much more needs to be done on issues such as job creation, access to education and skills development for young people, to name just a few.

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Ce qui était surprenant en parlant aux délégués des organisations de jeunesse des deux continents, c’était la passion et les récits personnels qui les avaient amenés à faire le travail qu’ils font. Francine Furaha Muyumba, la vingtaine, représentante du Forum national de la Jeunesse de la République démocratique du Congo, a mentionné l’importance de solides modèles féminins. Pour elle, sa mère en était un; elle a dû subvenir aux besoins de toute la famille – son mari étant mort quand Francine était petite. Elle souligne le besoin pour les jeunes d’être exposés à des jeunes leaders, quoiqu’elle n’ait pas eu ce type d’inspiration au-delà de sa famille : « ce qui m’a poussée à agir, c’était le fait que nous étions moins bien nantis. Je pensais que je pouvais devenir quelqu’un ! Le fait d’être ici aujourd’hui me rend fière de ce que j’ai accompli. » Francine a déjà eu un énorme impact en RDC où elle a organisé le tout premier Forum de la Jeunesse depuis l’indépendance du pays. Pour Yershan Pillay, c’est sa passion du service à autrui qui l’a conduit à son poste de président de l’Union panafricaine de la Jeunesse. Il estime que de véritables progrès ont été réalisés dans la relation UE-Afrique, mais que nous devons collaborer davantage. Comme pendant le Sommet, Yershan parle beaucoup de renverser le paradigme et de passer à une approche fondée sur l’aide. Il parle des jeunes Africains qui aident l’Afrique, là où des problèmes qui touchent les jeunes Européens sont présents mais souvent bien pires. Il cite le chômage des jeunes qui s’élève à 60 % à travers le continent africain et déclare qu’il faut en faire bien plus pour créer de l’emploi, améliorer l’accès à l’éducation, et développer les compétences des jeunes.

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What was striking when speaking to delegates from youth organisations from across the two continents was the personal stories and passion that had brought them to the work that they do. Francine Furaha Muyumba, in her twenties and representing the National Youth Forum of Democratic Republic of Congo, mentioned the importance of strong female role models. For Francine, it was her mother that inspired her; she had to provide for and lead the whole family - her husband having died when Francine was small. Francine highlights the need for young people to be exposed to young leaders, but Francine didn’t have that kind of inspiration beyond her family: “what drove me was the fact that we were less fortunate. I believed that I could be someone! Being here today makes me proud of what I have done.” Francine has already had a big impact in the DRC, where she organised the first Youth Forum since independence.

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NOTES


WORDS BY Hannah Marshall

hannah2anna@yahoo.co.uk

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YOUTH WORK THROUGH ART LE TRAVAIL ASSOCIATIF À TRAVERS L’ART Youth work is often perceived as being little more than a recreational activity – good fun but with no deeper meaning or goals. In reality, this cliché couldn’t be further from the truth. To prove the point the European Youth Forum commissioned INI Create, a team of young multicultural audio visual activists, to produce a web series featuring youth workers from the Youth Forum’s member organisations across Europe. The result is ‘Youth Work Through Art’. So far a theme song and four videos and have been produced and the plan is to build an online archive to showcase the work of other artists, like INI Create, whose work highlights what youth work involves at grassroots level. This will provide the Youth Forum with evidence they can present to policy makers to convince them that youth work is worth the investment of time, effort and money. Lorena Spülbeck (LS), from INI Create, coordinated and produced the existing videos and song. YO!Mag spoke to her to find out what went on behind the scenes. Why did you choose to make films about youth work?

LS: "Because it pays my bill aaaand [sic] brings out positive values to young people. Teaches to enjoy learning and life skills that are getting more and more lost in the burning Babylon*. So brings some colour and light into some grey days of young people." Have you and your team ever been involved with youth work yourselves? LS: "Yes we were all youth workers in our earlier lives. We later became full time artists and now we can combine our arts with what we want to support." From your experience during this project what would you say is the value of youth work? LS: "At the beginning of the project we were thinking about what the devastating result of a society without youth work would be, without the knowledge of non-formal education, without a culture of activism etc.? Imagining the development of a person during the crucial stage of young adulthood with the absence of informal knowledge and youth work inputs; what kind of people does society want to create?"

Were you involved with the song in any way? LS: "We conceptualised the song all together as a team. The sound designer, Trav Nines, the writer, Hailuu Netsiyanwa and us, the planer and video makers Evelyn Fey and Lorena Spülbeck. The song expresses our stand as young people in society. Young people are the energy, fire, driver of societies; the ones who dare to challenge perspectives that are outdated and bring progress and movement into stagnant societies." The ‘Youth Work Through Art’ project takes viewers on a geographic tour of Europe, and a thematic tour of youth work, from student activism in Finland to the work of youth councils in Portugal via non-formal education initiatives in Estonia and Belgium. Along the way we meet Heleri, Matilda, Filip and Igor who speak with a mix of seriousness and enthusiasm for the work they do to empower young people, improve their lives and make sure their voices are heard. Heleri has attended many youth camps in her native Estonia. Aged 18 she is now organising her own events. She describes how com-


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.043 Matilda is vice-president of the Swedishspeaking School Student Union of Finland (In Swedish, "Finlands Svenska Skolungdomsförbund"). In this role she is involved with youth rights, representing a linguistic and cultural minority. In Belgium, Filip works within the scouting movement. He takes part in outreach activities to show children what the organisation can offer and increase diversity. He believes in learning by doing, driving from place to place in a van filled with toys and games. He says all his hard work is worth it when he sees ‘the smiles on the children’s faces and they ask, hopefully, ‘are you coming back next week?’ Igor from the National Youth Council of Portugal is responsible for employment and communication. Elected in January 2014, he recognises that his role is a challenging one

due to the devastating effects of the economic crisis on youth employment. He hopes one day more young people will get involved with the Portuguese Youth Council and have their say. The participants’ energy, dedication and desire to improve society shine through, as do the underlying values of youth work: openness, diversity, empowerment and fun. The project highlights that, with a little help, young people can instigate the change they want to see in the world. The theme song’s lyrics capture the true spirit of youth work and sum up what it’s all about: ‘Let us be what we wanna, let us learn what we wanna learn, let us go where we wanna go, to progress and achieve our goals!’ You can see the videos and the listen to the song here: HTTP://I17062.WIX.COM/YOUTHWORK-IN-EUROPE

*LS: ‘Babylon is a biblical term and now often used by Rastafari People. Describing the West, the destructive civilization. The unnatural things in our life, the system that is silently destroying societies.’

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munication activities, peer-to-peer learning, social skills and dance classes have brought young people together allowing them to enjoy themselves whilst building connections. She feels this has had an impact on the local community making it a friendlier place to grow up.

Le travail associatif est souvent perçu comme un peu plus qu’une activité récréative – de l’amusement, mais on ne lui prête aucun sens ni objectif plus profond. En réalité, ce cliché ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Pour le prouver, le Forum européen de la Jeunesse a confié la mission à INI Create, une équipe multiculturelle de jeunes militants de l’audiovisuel, de produire une série web qui présente des animateurs socio-éducatifs d’organisations membres du Forum Jeunesse réparties à travers l’Europe. Le résultat s’appelle « Le travail associatif à travers l’art ». Jusqu’à présent, une chanson à thème et quatre vidéos ont été produites, et le plan est de créer une archive en ligne pour illustrer le travail d’autres artistes, comme INI Create, qui met en lumière ce qu’implique le travail associatif au niveau local. Le Forum Jeunesse disposera dès lors de preuves qu’il pourra présenter aux politiques pour les convaincre que le travail de la jeunesse vaut tous les investissements de temps, d’effort et d’argent du monde. Lorena Spülbeck (LS), de INI Create, a coordonné et produit les vidéos et la chanson ����� existantes. Le YO!Mag l’a rencontrée pour tenter de découvrir ce qui se passait en coulisses.


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.044 Pourquoi avoir choisi de faire des films sur le travail associatif ? LS : « Parce que ça paie mes factures eeeeet [sic] parce que ça fait naître des valeurs positives chez les jeunes. Ce type de travail apprend comment aimer apprendre, et se forger des valeurs de vie qui sont de plus en plus rares dans Babylone *. Il apporte un peu de couleur et de lumière dans le ciel parfois très gris des jeunes. » Est-ce que toi et ton équipe avez déjà fait du travail associatif vous-mêmes ? LS : « Oui, nous avons tous été animateurs un jour dans notre vie. Après, on est devenus des artistes à temps plein, et maintenant on peut combiner notre art avec ce que nous voulons soutenir. » D’après ton expérience du projet, quelle serait pour toi la valeur du travail associatif ?

LS : « Au début du projet, on pensait à ce que pourrait être le résultat catastrophique d’une société sans travail associatif, sans les connaissances de l’éducation non formelle, sans aucune culture de militantisme, etc. On imaginait le développement d’une personne pendant la phase cruciale du passage à l’âge adulte sans aucune connaissance informelle ni apports du travail associatif ; quelle sorte de gens la société veut-elle créer ?

ceux qui osent défier les perspectives périmées et amener le progrès et le mouvement dans des sociétés qui stagnent. » « Le travail associatif à travers l’art » nous emmène faire un petit tour d’horizon à travers l’Europe et différents thèmes du travail associatif; du militantisme étudiant en Finlande au travail du conseil de la jeunesse du Portugal en passant par des initiatives d’éducation non formelle en Estonie et en Belgique.

As-tu été impliquée dans la chanson ? LS : « Nous avons travaillé sur son concept tous ensemble en équipe. L’ingénieur du son Trav Nines, le compositeur Hailuu Netsiyanwa, l’organisatrice Evelyn Fey, et moimême, la réalisatrice, Lorena Spülbeck.

En chemin, nous rencontrons Heleri, Matilda, Filip et Igor qui parlent avec un mélange de sérieux et d’enthousiasme du travail qu’ils accomplissent pour renforcer le pouvoir des jeunes, améliorer leur vie et veiller à ce que leur voix soit entendue.

La chanson exprime notre position en tant que jeunes dans la société. Les jeunes sont l’énergie, le feu, le moteur de la société ;

Heleri a participé à de nombreux camps de jeunes dans son Estonie natale. A 18 ans, elle organise à présent ses propres événe-


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.045 ments. Elle décrit comment des activités de communication, un apprentissage par les pairs, des compétences sociales et des cours de danse ont réuni des jeunes et leur ont permis de s’amuser tout en établissant des connexions. Elle a le sentiment que tout cela a eu un impact sur la communauté locale ; en en faisant un endroit où il fait bon grandir. Matilda est vice-présidente de l’Union des Etudiants suédois de Finlande (en suédois, « Finlands Svenska Skolungdomsförbund »). Elle est donc concernée par les droits des jeunes car elle représente une minorité linguistique et culturelle. En Belgique, Filip travaille pour les Scouts. Il participe à des activités de promotion pour montrer aux enfants ce que son organisation peut offrir et comment elle accroît la diversité. C’est un fervent adepte de l’apprentissage par la pratique, il conduit

sa camionnette remplie de jeux et jouets d’une ville à l’autre. Il dit que son travail en vaut la peine lorsqu’il voit le sourire illuminer le visage des enfants et qu’ils lui demandent, pleins d’espoir, s’il reviendra la semaine prochaine. Igor du Conseil national de la Jeunesse du Portugal est chargé de l’emploi et de la communication. Elu en janvier 2014, il reconnaît que son rôle est difficile vu les effets dévastateurs de la crise économique sur l’emploi des jeunes. Il espère qu’un jour plus de jeunes participeront au Conseil de la Jeunesse du Portugal et s’exprimeront. L’énergie, le dévouement et le souhait des participants d’améliorer la société éclatent au grand jour, tout comme les valeurs sousjacentes du travail associatif que sont l’ouverture, la diversité, l’émancipation et l’amusement. Le projet illustre qu’avec un peu d’aide les jeunes peuvent être les

instigateurs du changement qu’ils veulent observer dans le monde. Les paroles de la chanson s’imprègnent du véritable esprit du travail associatif et résument de quoi il s’agit : « Soyons ce que nous voulons être, apprenons ce que nous voulons apprendre, allons là où nous voulons aller pour progresser et réaliser nos objectifs ! ». Vous pouvez voir la vidéo et écouter la chanson ici : HTTP://I17062.WIX.COM/ YOUTHWORK-IN-EUROPE * LS : « Babylone est un terme biblique, souvent utilisé par les Rastafari. Il décrit l’Occident, la civilisation destructrice, les choses artificielles dans notre vie, le système qui détruit silencieusement les sociétés. »


GRAPHIC JOURNALISM

MANOLIS ANASTASAKOS

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He who stays home when the fight starts and leaves others to fight for his hypothesis must be careful: because anyone who did not share his fight will share his defeat. Brecht

Manolis Anastasakos is a young Greek artist whose work was recently shown at BOZAR’s “no Country for young Men” – exhibition showing contemporary Greek art in times of crisis. According to Manolis: “During 2010, Greece came under the supervision of IMF and EU. The fear of poverty and financial recession has built up a feeling of social unrest. Memories of the Greek riots, according to the media, have created the expectation in Greece and abroad, of new, more violent riots. Influenced by this atmosphere, I am trying to create artworks and series of actions with social profile. My interest is for the behaviors, inner thoughts and the emotions of the people.

“My artwork is a metaphor for all the financially devastated countries all over the world. I try to find why, we are looking for happiness, but the certainty has bigger importance for us. Essentially I haven’t found anything yet, however, I enjoy searching.”

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Celui qui reste chez lui lorsque le combat commence et laisse les autres lutter pour son hypothèse se doit d'être prudent, car quiconque n'ayant pas partagé son combat partagera sa défaite. Brecht

Manolis Anastasakos est un jeune artiste grec dont le travail a été exposé au BOZAR dans le cadre de l'exposition "No Country for Young Men" - sur l'art grec contemporain en période de crise. Selon Manolis, "en 2010 la Grèce a été supervisée par le FMI et l'UE. La crainte de

la pauvreté et de la récession financière a vu naître l'agitation sociale. Les souvenirs des émeutes grecques, selon les médias, ont créé l'attente en Grèce et à l'étranger de nouvelles émeutes, plus violentes. Sous l'emprise de cette atmosphère, j'essaie de créer des oeuvres d'art et des séries d'actions au profil social. Mon intérêt se porte sur les comportements, les pensées et les émotions des gens. Mon oeuvre est une métaphore de tous les pays dévastés financièrement à travers le monde. Je tente de découvrir pourquoi nous sommes à la recherche du bonheur mais la certitude a plus d'importance à nos yeux. Je n'ai encore rien trouvé d'essentiel, mais j'apprécie cette recherche."


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.049 OUR OLD SHOES ARTWORK : MANOLIS ANASTASAKOS We inherited these shoes from unknown relatives. [Evergreen shoes.] Worn out by Banquettes, receptions and idyllic strolls. That's what we were told. [We did not participate in those events.] However, they hid away the other shoes. [They do not want us to be aware of them.] Of the shoes that have been worn while chasing a dream. Those worn at the streets. [While running, chasing, kicking injustice.] Those that bled during an unknown square. Shoes that were worn at the altar of labour, of hopeless exploitation. And also those that cried [sweating] Looking towards the end and a new beginning.

NOS VIEILLES CHAUSSURES On a hérité de ces chaussures de parents inconnus. [des chaussures Evergreen] Usées par les banquettes, réceptions et balades idylliques. C'est ce qu'on nous a dit. [On n'était pas présent à ces événements]. Pourtant, ils ont caché les autres chaussures. [Ils ne veulent pas qu'on sache]. Celles qui se sont usées en chassant un rêve. Usées dans la rue. [En courant, pourchassant et frappant l'injustice]. Celles qui ont saigné sur une place inconnue. Celles qui se sont usées sur l'autel du labeur, de l'exploitation désespérée. Et aussi celles qui ont pleuré [tout en sueur] Scrutant la fin et un nouveau commencement.

TEXT : IOANNIS TRIANTAFILLIDIS


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Q&A STEVE CHANDRA SAVALE YO!MAG INTERVIEWED ASIAN DUB FOUNDATION'S STEVE CHANDRA SAVALE ASIAN DUB FOUNDATION WERE HEADLINERS OF THIS YEAR’S YO!FEST IN STRASBOURG. LE YO!MAG A INTERVIEWÉ STEVE CHANDRA SAVALE D'ASIAN DUB FOUNDATION EN TÊTE D'AFFICHE DE LA YO!FEST À STRASBOURG CETTE ANNÉE.


Don't be fooled by anyone peddling easy answers, especially those that blame immigrants and minorities for everyone's problems. 3. What are your ideas for creating a better Europe?

Much greater transparency and accountability at every level, accompanied with the political destruction of the Far Right. 4. Who is the most impressive politician in Europe?

Caroline Lucas who was a Green MEP from '992010 and is now the only Green MP in the (UK) House of Commons. She has made many brave and principled stands. 5. Will you vote in the European elections?

I want to though I've just found out I'm in Brazil on polling day - a problem! 6. Favourite European city?

There are so many I love; Paris, Berlin, Madrid and Prague are vying for first place in my mind. 7. Who would you invite to your dream dinner party?

Tony Benn, Sun Ra, Walter White and Caroline Lucas.

Nous adorons jouer dans des événements internationaux lourds de sens. Le projet européen est en phase de test pour le moment, et il est intéressant d'y jouer en plein coeur. 2. Quel serait ton principal message aux jeunes d'Europe ? Ne vous faites pas avoir par ceux qui vous donnent des réponses faciles, surtout ceux qui accusent les immigrants et les minorités de tous les maux. 3. Quelles sont tes idées pour créer une meilleure Europe ? Une plus grande transparence et responsabilité à tous les niveaux, et la destruction politique de l'extrême droite. 4. Quel politicien t'impressionne le plus en Europe ? Caroline Lucas qui était une MPE Verts de 1999 à 2010 et qui est aujourd'hui la seule MPE qui représente les Verts à la Chambre des Communes au Royaume Uni. Elle a pris de nombreuses braves positions de principe. 5. Iras-tu voter aux élections européennes? J'aimerais bien mais je viens de réaliser que je serai au Brésil ce jour là - ce qui pose problème! 6. Ta ville européenne préférée? Il y en a tellement; Paris, Berlin, Madrid et Prague rivalisent pour la première place dans mon esprit. 7. Qui inviterais-tu pour le dîner de tes rêves ? Tonny Benn, Sun Ra, Walter White, et Caroline Lucas. 8. Qui te donne l'inspiration? Ma femme et mes deux fils.

8. Who/what is your inspiration?

My wife and my two sons.

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2. What would be your main message to Europe’s youth?

1. Qu'est-ce que tu as le plus apprécié dans la YO!Fest?

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We love playing international events with a larger significance. These are testing times for the European project and it's interesting to perform right at the heart of it right now.

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1. What have you enjoyed most about YO!Fest?


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