YOUTH OPINION - SPRING 2015
FREE / GRATUIT
EUROPE WITHOUT BORDERS? / UNE EUROPE SANS FRONTIÈRES ?
IN THIS ISSUE: INTERVIEWS WITH NEW EUROPEAN COMMISSIONER TIBOR NAVRACSICS AND THE YOUTH FORUM’S NEW PRESIDENT JOHANNA NYMAN. / DANS CETTE ÉDITION: ENTRETIENS AVEC LE COMMISSAIRE EUROPÉEN TIBOR NAVRACSICS ET LA NOUVELLE PRÉSIDENTE DU FORUM JEUNESSE, JOHANNA NYMAN.
EDITORIAL TEAM / EQUIPE ÉDITORIALE Allan Päll – Editor in Chief / Rédacteur en Chef Sarah Farndale – Editor / Rédactrice Johanna Nyman – Editor-at-Large/ Rédactrice régulière Gabriele Trapani – Art Director / Directeur artistique Anne Debradandere – Translator / Traductrice
CORRESPONDENTS / CORRESPONDANTS Margarida Azevedo - Conselho Nacional de Juventude (CNJ) Nozizwe Dube – Vlaamse Jeugdraad (VJR) Christos Zervas – ESN Ioana Petrescu – ESN EDITORIAL DESIGN AND ART DIRECTION / DESIGN EDITORIAL ET DIRECTION ARTISTIQUE : THE STUDIO WECROSSTHELINE - info@wecrosstheline.tv Cover graphics / Couverture graphique : Fuschia Macaree, www.phewsha.tumblr.com
INFO Join our Pool of Correspondents / Rejoins notre Equipe de Correspondants : Join our Pool of Artists / Rejoins notre Equipe d’Artistes : youthopinion@youthforum.org European Youth Forum 120, rue Joseph II 1000, Bruxelles Belgium – Belgique WWW.YOUTHFORUM.ORG with the support of / avec le soutien de: The European Commission / La Commission européenne The European Youth Foundation of the Council of Europe / le Fonds européen pour la Jeunesse du Conseil de l’Europe
2014 European Youth Forum
ISSN : 2032-9938
editorial Allan Päll
The simple truth is that borders are there to limit us: on paper, between territories, and in our imagination. These limits are mostly there to protect us – or at least, that is what we often think. But when it comes to national borders, we should remember that it is actually quite a modern invention. We might think of history as a history of states and empires, kingdoms and rulers, history of great people. We might automatically assume that those territories had borders. Sometimes that was indeed true, but moving from one place to another was then much simpler - border checks did not really exist, not to mention passports with a photo. Indeed, free movement was not always a reality in a positive way, and certainly not always accessible for everyone even if it was positive. Today, after postmodernity, we dream of a borderless Europe. While we might build a union where movement is truly free, based on equal promise, fostering a fusion of cultures, multicultural exchange and peace building, we still cannot let go of our external borders. Not to mention invisible borders, that capture our mind; but which also form communities and neighbourhoods; and sometimes also define our social class within our community. Real life borders can be cruel for people trying to cross them. Much like in colour by numbers, the borders are pre-drawn and crossing them is either exciting by making you feel like an eccentric that wants to travel or be sanctioned if you are looking for a better life somewhere else. We must never forget that we have a humanitarian crisis at the borders of the European Union and that hostility towards migration from outside is actually hostility towards the entire idea of a united Europe. Politics is omnipresent in discussions around borders; safety and immigration is a hotly debated
Young people have much to say about all of this, and I truly believe, most of it is actually in support of mobility, exchange of cultures and ideas, in support of freedom of movement. I hope that this issue of YO!Mag brings more light to what mobility means and how diversity should be continued to be cherished. And yes, if you hold a paper copy, feel free to add colour. And add it anywhere you like. Je suis sûr que l’on connaît tous le jeu de coloriage créatif “un chiffre une couleur”. Imaginons une image de bord de mer. Oseriez-vous dépasser les lignes ou utiliser d’autres couleurs que les couleurs naturelles des objets reels? Disons que vous confiez cette tâche à des enfants: leur diriez-vous que c’est mal de ne pas respecter les lignes et de faire des gribouillages? La vérité, c’est que les frontières sont là pour nous imposer des limites : sur le papier, entre les territoires, et au sein même de notre imagination. Ces limites sont là principalement pour nous protéger – ou du moins, c’est ce que nous pensons souvent. Par contre, pour ce qui est des frontières nationales, souvenons-nous qu’il s’agit d’une invention relativement moderne. On pourrait penser à l’histoire comme à une histoire d’états et d’empires, de royaumes et de souverains, une histoire de grands peuples. On pourrait automatiquement supposer que ces territoires avaient des frontières. Parfois c’était effectivement le cas, mais se déplacer d’un endroit à un autre était alors bien plus simple – les contrôles aux frontières n’existaient pas, sans parler des passeports avec une photo! C’est vrai, la libre circulation n’a pas toujours été une réalité positive, et elle n’était certainement pas toujours accessible pour tout le monde, même si elle était une bonne chose.
Aujourd’hui, après la post-modernité, nous rêvons d’une Europe sans frontières. Bien que nous puissions construire une union où la circulation est réellement libre, fondée sur une promesse égale, encourageant une fusion des cultures, l’échange multiculturel et la construction de la paix, nous n’arrivons toujours pas à nous débarrasser de nos frontières extérieures. Sans parler des frontières invisibles qui s’emparent de nos esprits, et qui forment aussi des communautés et des voisinages, et définissent même parfois notre classe sociale au sein de notre communauté. Les frontières de la vie réelle peuvent être cruelles pour celles et ceux qui tentent de les traverser. Un peu comme dans “un chiffre une couleur”, les frontières sont prédéssinées, et le fait de les traverser peut soit être excitant parce que l’on se sent un peu comme des personnes excentriques qui veulent voyager, soit pénalisant si l’on cherche à vivre une vie meilleure ailleurs. N’oublions jamais qu’une crise humanitaire se déroule aux frontières de l’Union européene et que l’hostilité envers la migration extérieure est véritablement de l’hostilité envers l’idée d’une Europe unie. La politique est omniprésente dans les discussions sur les frontières; la sécurité et l’immigration donnent lieu à des débats houleux. Cela influence également les votes aux élections, dirigeant les Européens vers une approche politique d’extrême droite qui apprécie les communautés conservatrices étroitement soudées et n’apprécie pas les enfants qui dépassent les lignes dans les livres de coloriage. Il n’est pas de question plus pertinente dans la politique européenne aujourd’hui, et nous devons en discuter ouvertement. Les partis d’extrême droite le font, bien que souvent à l’aide de mensonges éhontés, et nous devons affronter cette situation. Les jeunes ont énormément de choses à dire à ce propos, et je suis convaincu que la plupart d’entre eux soutiennent la mobilité, l’échange de cultures et d’idées, et donc la liberté de mouvement. J’espère que ce numéro du YO!Mag fera la lumière sur ce que représente la mobilité et sur la façon dont la diversité doit être poursuivie et vénérée. Et si vous avez une copie papier du YO!Mag dans les mains, n’hésitez pas à y ajouter de la couleur, et surtout, ajoutez-en là où vous voulez !
YOUTH OPINION
issue. That also drives votes at elections, steering Europeans towards a far right political approach that likes tightly knit conservative communities, and doesn’t like children who don’t respect the borders in their colouring book. There is no issue more relevant in European politics today and we must discuss it openly. Far right parties are doing so, although often through blatant lies, and we must confront that.
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I am sure we all know the common creative activity that is “colour by numbers”. Let’s say it is a picture of the seaside. Would you dare to colour over the borders, or use colours different to the most commonly known natural colour of the objects in real life? Let’s say you give the task to children: would you tell them they are wrong to not respect the borders, scribbling over them?
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YO!Mag Spring 2015 allan.pall@youthforum.org
Thomas Ruff
Mehtap Akgüç, research fellow at Centre for European Policy Studies, obtained her doctoral degree in economics from Toulouse School of Economics in France. Her main research interests include migration, labor market institutions, economic development, growth, and inequality focusing on various countries and regions (e.g. France, China, Europe, and cross-country). Before joining CEPS, she worked as a researcher at the Institute for Study of Labor (IZA), Germany and consultant at the World Bank, USA.
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Thomas Ruff is a German photographer who lives and works in Düsseldorf, Germany. For more than thirty years, photographer Thomas Ruff has investigated the grammar and structures of photography. After turning away from straight photography in the mid-1990s, Ruff has worked mainly with found imagery culled from a variety of sources—from print catalogs and scientific negatives to the Internet.
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Thomas Ruff est un photographe allemand qui vit et travaille à Düsseldorf en Allemagne. Depuis plus de trente ans, il scrute la grammaire et les structures de la photographie. Après s’être détourné de la Straight Photography au milieu des années 1990, Ruff a principalement travaillé avec de l’imagerie de seconde main sélectionnée dans des sources diverses – catalogues imprimés, négatifs scientifiques, Internet.
Alexandre Beddock / en
Mehtap Akgüç, chercheuse associée au Centre for European Policy Studies, a obtenu son doctorat en économie à l’Ecole d’Economie de Toulouse en France. Ses principaux centres d’intérêt comprennent la migration, les institutions du marché du travail, le développement économique, la croissance, et les inégalités, elle se concentre sur plusieurs pays et régions (notamment la France, la Chine, l’Europe, et d’autres pays). Avant de rejoindre le CEPS, elle faisait de la recherche à l’Institut d’Etudes du Travail (IZA) en Allemagne et était consultante auprès de la Banque mondiale aux Etats-Unis.
Alexandre is currently Communications Officer at the European Youth Forum. He previously worked in the field of social economy and at the European Parliament where he was following issues related to education and human rights. He holds a Masters in Political Sciences from Sciences Po Lyon, France, and a general university diploma in Sociology.
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Mehtap Akgüç
Alexandre est Chargé de Communication au Forum européen de la Jeunesse. Il a travaillé au Parlement européen où il suivait les questions liées à l’éducation et aux droits de l'Homme, ainsi que dans le domaine de l'Economie Sociale. Il est détenteur d'un Master en sciences politiques de Sciences Po Lyon, en France, et d'un diplôme général d’études universitaires en Sociologie.
Beat Streuli est un artiste visuel suisse qui travaille avec des médias photo et vidéo. Ses photographies, vidéos et installations murales ont été exposées dans des galeries et musées partout dans le monde, de Sydney à Tokyo en passant par Athènes, New York et Bruxelles. La population urbaine est son sujet de prédilection, tout comme les “flâneurs” contemporains vaquant à leurs occupations quotidiennes.
Adam Panczuk / en
Beat Streuli is a Swiss visual artist who works with photo and video based media. His photographs, videos and window installations have been exhibited in galleries and museums internationally. He is known for his street portraiture, which has documented the anonymous urban citizen in various cities all over the world, from Sydney and Tokyo to Athens, New York and Brussels. Streuli’s photographs focus systematically on ordinary street dwellers, and the contemporary ‘flaneurs’ going about their daily business.
Adam Panczuk was born in 1978 and lives in Warsaw. He studied at the University of Economics and photography at the Multimedia Communication Department of the Academy of Fine Arts in Poznan. With his projects Panczuk seems to be asking questions, at the same time directly and metaphorically, about identity, consciousness and attitude towards life of the people he meets along the way.
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Beat Streuli
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YOUTH OPINION
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CONTRIBUTORS
Adam Panczuk est né en 1978 et il vit à Varsovie. Il a étudié à l’Université d’Economie et de photographie au Département Communication Multimédia de l’Académie des BeauxArts de Poznan. Dans ses projets, Panczuk semble s’interroger, à la fois directement et métaphoriquement, sur l’identité, la conscience, et l’attitude envers la vie des personnes qu’il croise sur sa route.
NEWS .08
INFO FORUM News from our Members / Nouvelles de nos Membres
YOUTH RIGHTS .10
YOUTH POLICY WATCH
.21 FROM PAST TO PRESENT: RE-EMERGING MIGRATION PATTERNS IN EUROPE STRUCTURES AND POLICY LESSONS / D'HIER À AUJOURD'HUI, RÉAPPARITION DE MODÈLES DE MIGRATION: STRUCTURES ET LEÇONS POLITIQUES
DOSSIER .25 WHAT AND WHERE IS HOME ? / « CHEZ SOI », C'EST QUOI, ET C'EST OÙ ? .28 MOBILITY: A MATTER OF CHOICE? / LA MOBILITÉ: UNE QUESTION DE CHOIX? .32 BARRIERS TO MOBILITY AND INTEGRATION – ONE CITY, THREE PERSPECTIVES / ENTRAVES À LA MOBILITÉ ET À L’INTÉGRATION – UNE VILLE, TROIS PERSPECTIVES .35 EUROPEAN YOUTH FORUM AND MOBILITY / LE FORUM EUROPÉEN DE LA JEUNESSE ET LA MOBILITÉ
HOTPOT
.36 IDENTITY AND EUROPE’S YOUTH – WHAT DOES IT MEAN TO BE A YOUNG EUROPEAN? / IDENTITÉ ET JEUNES D’EUROPE – ÇA VEUT DIRE QUOI “ÊTRE UN JEUNE EUROPÉEN” ? .38 YOUTH@CLUJ-NAPOCA – A LESSON ABOUT THE TRUE MEANING OF SHARING / YOUTH@ CLUJ-NAPOCA – UNE LEÇON SUR LE VRAI SENS DU PARTAGE
GRAPHIC JOURNALISM .42
FACES NOW
Q&A .44
HELENA PAPARIZOU
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.12 FRESH LEADERSHIP FOR THE YOUTH FORUM / NOUVELLE DIRECTION POUR LE FORUM JEUNESSE .16 AN INTERVIEW WITH TIBOR NAVRACSICS / ENTREVUE AVEC TIBOR NAVRACSICS
YOUTH OPINION
News from youth policy in Europe / Nouvelles sur la politique jeunesse en Europe.
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YOUTH OPINION
INFO FORUM
News from our Members Nouvelles de nos Membres
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AEGEE - European Students’ Forum In 2014, AEGEE started a new project with a clear mission: empowering young Europeans to contribute to democracy as election observers. In times when democracy in Europe is under threat, it is more important than ever for young people to take responsibility. Missions have taken place to, among others, elections in Ukraine, Bosnia and Herzegovina and Moldova. In 2015 we will visit Estonia, the UK, Turkey, Poland and many more. Stay tuned on www.aegee.org ! En 2014, AEGEE a démarré un nouveau projet avec une mission bien précise : autonomiser les jeunes Européens pour qu’ils contribuent à la démocratie en tant qu’observateurs aux élections. Alors que la démocratie en Europe est menacée, il est absolument essentiel que les jeunes se responsabilisent. Des missions se sont déroulées, notamment auprès d’élections en Ukraine, en Bosnie Herzégovine et en Moldavie. En 2015, nous nous rendrons en Estonie, au Royaume Uni, en Turquie, en Pologne etc. Suivez-nous sur www.aegee.org !
Alliance of European Voluntary Service Organisations
EFIL - European Federation for Intercultural Learning
Alliance members from 12 countries, as well as research institutes from Germany and Finland have launched a two-year strategic partnership project ‘I have experienced’ (I’VE). The project aims to create an innovative recognition system and provide organisations and volunteers with tools to better evaluate the educational dimension of international volunteering experiences.
In November 2014 AFS Intercultural Programs hosted the 100 Years Young! AFS Youth Symposium. At the event, held under the patronage of UNESCO, 100 young people from all over the world presented the outcomes of their discussions on the challenges to global citizenship education. Their recommendations are available at www.symposium.afs.org/100yy
Des membres de l’Alliance issus de 12 pays, et des instituts de recherche d’Allemagne et de Finlande ont lancé un projet de partenariat stratégique de deux ans “I have experienced – (I’VE)”. Son but: créer un système innovant de reconnaissance et doter les organisations et les bénévoles des outils qui leur permettront de mieux évaluer la dimension pédagogique des expériences internationales de volontariat.
En novembre 2014, les programmes interculturels d’AFS ont organisé le Symposium AFS de la jeunesse “100 Years Young!” (100 ans et toujours jeunes!). Organisé sous le patronage de l’UNESCO, l’événement a accueilli 100 jeunes du monde entier pour présenter les résultats de leurs discussions sur les défis de l’éducation mondiale à la citoyenneté. Lire leurs recommandations ici: www.symposium.afs.org/100yy
news / YOUTH OPINION
.09
.04 .05 .06 OBESSU - Organising Bureau of European School Student Unions OBESSU is running a year-long project called “Welfare, Wellbeing and Social Autonomy of School Students” aiming to analyse, discuss and compare similarities and differences among European countries when ensuring the wellbeing and welfare of school students. The project, run and coordinated by a Working Group, includes a Convention in Cluj-Napoca (Romania) and is expected to produce recommendations from the school student perspective. OBESSU organise un projet s’étalant sur un an “Santé, bien-être et autonomie sociale des élèves” en vue d’analyser, de discuter et de comparer les similitudes et les différences entre les pays européens par rapport à la santé et au bien-être des élèves. Le projet dirigé et coordonné par un groupe de travail comprend une Convention à Cluj-Napoca (Roumanie) et il conduira à l’élaboration de recommandations inspirées des élèves.
SCI - Service Civil International World War 1 changed the course of history forever. After 100 years, it’s time to look back and learn from it. SCI thinks that the remembrance is missing the positive aspect of the story, the human stories and the connection with today. What’s beyond rhetoric? That’s what #Memoric is about, and this is the question SCI will try to answer from now until February 2016. Get involved on www.sciint.org/memoric La 1ère Guerre mondiale a changé le cours de l’histoire à tout jamais. Cent ans plus tard, il est temps de se souvenir et d’apprendre les leçons. SCI pense que l’aspect positif de l’histoire, les témoignages humains, et la connexion avec aujourd’hui manquent à la mémoire. Qu’y a-t-il au-delà de la réthorique? C’est ce que va aborder #Memoric, et c’est la question à laquelle le SCI va tenter de répondre dès aujourd’hui et jusqu’en février 2016. Rejoignez-nous sur www.sciint.org/memoric
TEJO - World Organisation of Young Esperantists TEJO's 2015 annual congress, the IJK (Internacia Junulara Kongreso - International Youth Congress), will take place in Wiesbaden, Germany, from Sunday 2nd August to Sunday 9th August 2015. This year's topic is "Global Justice". More information is available (in Esperanto and German) at www.ijk2015.tejo.org Le congrès annuel de TEJO 2015, l’IJK (Internacia Junulara Kongreso – Congrès international de la Jeunesse) va se dérouler à Wiesbaden, en Allemagne, du 2 au 9 août 2015. Le thème de cette année est “Justice mondiale”. Plus d’informations (en esperanto et en allemand) ici: www.jk2015.tejo.org
YPW
The YOUTH POLICY WATCH is a bi-weekly bulletin that provides the latest news in relation to youth policy in Europe. To receive it directly in your mailbox subscribe by sending an email to: Le YOUTH POLICY WATCH est un bulletin bimensuel sur la politique jeunesse en Europe. Pour le recevoir directement dans votre boîte, inscrivez-vous par e-mail à: SUBSCRIPTIONYPW@YOUTHFORUM.ORG
YOUTH OPINION
THE FACT .010
2015 is the ‘European Year for Development’, tying in with global efforts to define a development agenda for 2015-2030. This global ‘post2015’ agenda will succeed the anti-poverty Millennium Development Goals (MDGs), which have directed international development efforts since 2000 but expire this year. The UN has emphasised the key role for young people in this process, calling them the “torchbearers” that must carry international development forward.
THE PICTURE European Youth Forum President (2010-14) Peter Matjašicš in close discussion with newly-appointed European Commissioner for Youth, Tibor Navracsics, at the European Youth Forum’s General Assembly in Cluj-Napoca, Romania. Le Président du Forum Jeunesse š en (2010-2014), Peter Matjašic, concertation étroite avec le nouveau Commissaire européen désigné pour la Jeunesse, Tibor Navracsics, lors de l’Assemblée générale du Forum à ClujNapoca en Roumanie.
2015 est “L’année européenne pour le Développement”, en lien aux efforts mondiaux pour définir un programme en faveur du développement pour 2015-2030. Ce programme mondial de l’après 2015 succédera aux Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) qui ont orienté les efforts internationaux de développement depuis 2000 mais qui arrivent à terme cette année. L’ONU a souligné le rôle clé des jeunes dans ce processus, les considérant comme les porte-flambeaux qui doivent faire avancer le développement international.
THE QUOTE “We need an alliance, and I am deeply committed to working with you. Though we may have had disagreements, I would like all young people in the EU to know: I am your Commissioner”. Newly-appointed European Commissioner for Youth Tibor Navracsics, to over 250 young delegates at the European Youth Forum’s General Assembly in Cluj-Napoca, Romania. Commissioner Navracsics has faced criticism over his links to Hungary’s ruling Fidesz party, in light of crackdowns on Hungarian civil liberties. “Nous avons besoin d’une alliance, et j’ai vraiment à coeur de travailler avec vous. Nous avons peut-être eu des désaccords, mais je veux que tous les jeunes de l’UE sachent une chose: je suis leur Commissaire”. Le nouveau Commissaire européen désigné pour la Jeunesse, Tibor Navracsics, s’adressant à plus de 250 jeunes délégués lors de l’Assemblée générale du Forum Jeunesse à Cluj-Napoca en Roumanie. Le Commissaire Navracsics a essuyé des critiques par rapport à ses liens avec le parti hongrois au pouvoir, Fidesz, suite à des répressions des libertés civiles observées en Hongrie.
THE FIGURE € 315 BN/MLD YOUTH OPINION
€ 315BN – THE AMOUNT COMMITTED BY EUROPEAN COMMISSION PRESIDENT JEAN-CLAUDE JUNCKER IN HIS FLAGSHIP INVESTMENT PACKAGE, INTENDED TO BOOST THE EU ECONOMY OVER THE NEXT THREE YEARS.
THE EVENT EUROPEAN YOUTH EVENT HEARINGS
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€ 315 MILLIARDS D'EUROS - LE MONTANT PROMIS PAR LE PRÉSIDENT DE LA COMMISSION EUROPÉENNE JEANCLAUDE JUNCKER DANS SON PAQUET PHARE D’INVESTISSEMENT, EN VUE DE RELANCER L’ÉCONOMIE DE L’UE DANS LES TROIS PROCHAINES ANNÉES.
THE PERSON ALEXIS TSIPRAS,
Almost a year after 10,000 young people from across Europe met in Strasbourg for the European Youth Event (EYE), their ideas have been presented to MEPs at the European Parliament. The EYE was co-organised by the European Youth Forum in May 2014, and allowed young people to debate issues including youth unemployment, sustainability, and the future of the EU. At a series of hearings that ran from December 2014 to February 2015, these ideas were formally delivered to MEPs as input into EU policymaking.
40 YEARS OLD / 40 ANS
AUDITIONS DE LA RENCONTRE DES JEUNES EUROPÉENS
Le nouveau Premier Ministre grec Alexis Tsipras est le plus jeune dirigeant grec de ces 150 dernières années, et l’un des plus jeunes dirigeants d’Europe. Son parti, Syriza a remporté les récentes élections grecques sur une solide plate-forme anti-austérité, et il a promis de renégocier le renflouement de la Grèce.
Près d’un an après la rencontre à Strasbourg de 10.000 jeunes de partout en Europe à l’occasion de la Rencontre des Jeunes Européens (EYE), leurs idées ont été présentées aux MPE au Parlement européen. EYE a été co-organisé par le Forum européen de la Jeunesse en mai 2014, et il a permis aux jeunes de débattre de questions portant sur le chômage des jeunes, la durabilité, et l’avenir de l’UE. Lors d’une série d’auditions qui ont eu lieu de décembre 2014 à février 2015, ces idées ont été formellement exprimées aux MPE en guise de contribution à l’élaboration politique de l’UE.
Newly-elected Greek Prime Minister Alexis Tsipras is the youngest Greek leader in over 150 years, and one of the youngest leaders in Europe. His party, Syriza, won Greece’s recent elections on a strongly anti-austerity platform, and have promised to renegotiate the Greek bailout.
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YOUTH OPINION
YOUTH RIGHTS
Fresh leadership for the Youth Forum Nouvelle direction pour le Forum Jeunesse In January Johanna Nyman took up her mandate of presidency of the European Youth Forum. Just a few days into her mandate, YO!Mag had an exclusive interview with Johanna. En janvier, le YO!Mag a réalisé une interview exclusive avec Johanna Nyman, quelques jours seulement après qu’elle ait entamé son mandat de présidente du Forum Jeunesse.
WORDS BY
SARAH FARNDALE SARAH.FARNDALE@YOUTHFORUM.ORG
.013
YOUTH OPINION
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youth rights
YOUTH OPINION
Johanna is, of course, no newcomer to the Youth Forum, having already served a term in the board. It is no surprise then that, speaking to her just a few days into her mandate, she already has plans. “I want people to feel more included in the work of the Youth Forum”, Johanna comments. This she wants to do through clearer communication and enhanced advocacy: (I want our advocacy to be) “a little bit sharper and more to the point and that we can really measure the impact of what we are creating and doing with this work.” Talking about communication, Johanna elaborates that the Youth Forum’s communications with its members are absolutely vital to strengthening the platform, “if we don’t know what different parts of the Forum – our members – are doing, then it’s really difficult to cooperate,” she commented. When it comes to reaching out beyond our membership, Johanna is more circumspect: “We should encourage and strengthen our members so that they are capable of reaching out, as youth organisations, to more diverse groups of young people…. it’s also important for us to understand the different ways of “organising”, maybe it’s not actually
through organisations. There are different kinds of movements and different kinds of ad hoc participation and in order to represent young people it’s important that we understand this and sometimes use different and new methods to reach out. But we are of course a platform of youth organisations and so this is the core of our work and I believe that organisations are the strongest way of representing the voice of young people and in that way they can have democratic representation.”
the agenda would be a way of both getting more young people interested in politics, but also of getting more young people running for positions. I don’t mean necessarily sentences that contain the word “youth”, but issues that are interesting for young people – so employment, the environment, health, housing – these kind of things that are relevant to our daily lives.” When it comes to getting these youth issues onto the top table for discussion, YO! Mag is left in little doubt that Johanna will provide the political leadership to have our voice heard. When asked what her message to our readers would be, she replies: “We are talked about as a lost generation, but there is a lot of will, a lot of power and a lot of knowledge amongst young people in Europe and this should really be taken on board so that we can change our lives and claim our rights! We are not to be counted out of the game! And we hope to engage with decision makers to cooperate together to make life better for young people.”
Johanna is particularly passionate when asked about the plight of young people today. “It’s unfair! We haven’t chosen this reality and we haven’t chosen to have the lack of possibilities that we are facing at the moment. I don’t want to start having a fight between generations, but it is certainly something that the whole of society needs to work together on in order to ensure that there are opportunities for young people. This cannot be the Europe that we get to inherit!” The Youth Forum’s work over the next two years will reflect this reality with “a stronger focus on youth unemployment, as well as … advocating for more sustainable macro-economic policies.” Johanna emphasises that it is important to put youth policies in the context of the wider world. As a young leader herself YO! Mag is interested to know how she thinks we can get more such young role models in society. “I think it’s very important that those young politicians that are out there actually speak about youth issues. Having more youth issues on
So watch this space to see how Johanna and the Youth Forum work to improve young people’s lives over the next two years. A video interview with Johanna is available on the YO! Mag website (www.yomag.eu).
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.014 It is clear that Johanna is passionate about the organisation that she is now leading and its massive potential; when asked her motivation for becoming President of the Forum she responds “I believe that this is a really unique platform, and we have a lot of potential in really shaping and changing the lives of young people in Europe and I want to be a part of leading this platform.”
Cela ne fait aucun doute : Johanna est passionnée par l’organisation qu’elle dirige et par son énorme potentiel. Interrogée sur ses
YOUTH OPINION
.015 motivations à devenir Présidente du Forum, elle répond : « Je pense que cette plateforme est vraiment unique, que nous avons le pouvoir d'avoir une véritable action sur la vie des jeunes en Europe, et je veux à tout prix faire partie de cette aventure ! ». Johanna n’est pas nouvelle au Forum Jeunesse puisqu’elle a déjà effectué un mandat au sein du Conseil d’administration. Rien de surprenant donc de l’entendre dire qu’elle a déjà des plans quelques jours seulement après avoir commencé son mandat de présidente. « Je veux que les gens se sentent mieux intégrés dans le travail du Forum » commente-t-elle. Elle veut y parvenir grâce à une communication plus claire et à un meilleur plaidoyer : [Je veux que notre plaidoyer soit] « un peu plus ciblé, qu’il aille droit au but, et que nous puissions réellement mesurer l’impact de ce que nous créons et réalisons. » En parlant de communication, Johanna explique que la communication du Forum Jeunesse avec ses membres est absolument vitale pour renforcer la plate-forme, « si nous ignorons ce que différents éléments du Forum – nos membres- réalisent, il devient très difficile de coopérer », dit-elle. Lorsqu’il s’agit d’étendre notre portée au-delà de nos organisations membres, Johanna est plus hésitante : « Nous devons encourager et renforcer nos membres afin qu’ils soient capables d’atteindre des groupes de jeunes plus divers en tant qu’organisations de jeunesse… Il est également important que nous comprenions les différentes façons de « s’organiser », peut-être que finalement cela ne se
fait pas via les organisations. Il existe différents types de mouvements et de participation ad hoc. Pour représenter les jeunes, il faut que nous comprenions cela, et que nous utilisions parfois d’autres méthodes et de nouvelles méthodes aussi. Mais nous sommes bien sûr une plate-forme d’organisations de jeunesse et c’est donc le cœur de notre travail, et je pense que les organisations sont le moyen le plus puissant de représenter la voix des jeunes, pour qu’ils puissent bénéficier d’une représentation démocratique. » Johanna est particulièrement réactive lorsqu’il s’agit de commenter la situation déplorable que vivent les jeunes aujourd’hui. « C’est injuste ! Nous n’avons pas choisi cette réalité et nous ne sommes pas responsables de ce manque de possibilités qui nous mine actuellement. Je ne veux pas lancer de conflit entre les générations, mais une chose est sûre : c’est toute la société qui doit collaborer pour permettre de créer des possibilités pour les jeunes. Nous ne voulons pas de cette Europe-là en héritage ! » Le travail du Forum Jeunesse dans les deux prochaines années va refléter cette réalité via « un accent plus fort sur le chômage des jeunes, et aussi un plaidoyer en faveur de politiques macro-économiques plus durables. » Johanna souligne qu’il est important de placer les politiques de la jeunesse dans le contexte plus global du monde. Johanna est elle-même une animatrice de jeunes, et le YO!Mag voudrait savoir comment, selon elle, nous pouvons créer plus de jeunes modèles dans la société. « Je pense qu’il est primordial que tous ces jeunes politiciens du moment parlent des questions qui
touchent la jeunesse. Le fait d’avoir plus de ces questions à l’ordre du jour pourrait permettre d’intéresser un plus grand nombre de jeunes à la politique, mais aussi les pousser à se présenter aux élections. Je ne parle pas nécessairement de phrases qui contiennent le mot « jeunes », mais de questions qui intéressent les jeunes – notamment l’emploi, l’environnement, la santé, le logement- ce genre de choses qui nous concernent au quotidien. » Pour ce qui est de faire figurer ces questions de la jeunesse au sommet des discussions, le YO!Mag est tout à fait confiant que Johanna fera montre du leadership politique nécessaire pour faire entendre notre voix. Nous lui avons demandé quel serait son message à nos lectrices et lecteurs, et voici ce qu’elle a répondu : « On parle de nous comme d’une génération sacrifiée, mais il existe énormément de volonté, de pouvoir et de connaissances chez les jeunes d’Europe, et il faut vraiment en tenir compte pour changer nos vies et revendiquer nos droits ! Il est hors de question que l’on nous mette sur la touche ! Nous entendons bien collaborer avec les décideurs pour améliorer la vie des jeunes. » Nous vous invitons donc à nous suivre pour voir comment Johanna et le Forum Jeunesse vont s’y prendre pour améliorer la vie des jeunes dans les deux années à venir. Une interview vidéo réalisée avec Johanna Nyman est disponible sur le site web du YO!Mag (www.yomag.eu).
.016 YOUTH OPINION
An interview with Entrevue avec TIBOR NAVRACSICS
“Les jeunes n’ont pas seulement besoin d’un emploi, ils ont aussi besoin d’une voix politique plus percutante.” WORDS BY:
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SARAH FARNDALE sarah.farndale@youthforum.org 1. What are your core priorities during your mandate when it comes to Europe’s young people? Young people have been hit especially hard by the economic crisis. A shockingly high number of them are unemployed. The crisis has also raised difficult questions about young people's place in society. I want to help youth with both: to find their place in the labour market, but also in society as a whole. To this end, I want to encourage and help Member States to modernise and improve their education systems. Schools and universities must help young people acquire the skills they need for today's fast-changing and globalising job market. I also want to promote learning outside of the classroom or the lecture hall. Volunteering, for example, or being active in an NGO or youth organisation are great ways for young people to develop soft skills sought after in the workplace today.
But young people need more than jobs – they also need a stronger political voice. That is why I intend to expand and strengthen the dialogue we have with youth at European level. My aim is to reach out to at least one million young people and listen to their views, concerns and ideas. I want to engage in these talks through new platforms, social media and more informal debates with young people. In particular, I want to find a way of listening to the most disadvantaged youth – those who do not have the resources or tools to participate. 2. The European institutions and the decisions that they make seem a long way away from the every day lives of young people. How will you go about truly reaching out to young people? What we need to do is to show people that Commissioners are not faceless bureaucrats – they are humans, they are politicians and their job is to work for Europe's citizens. I believe in going out and meeting young people. My first official visit to a Member State, just a few weeks after taking office in November last year, was to the General Assembly of the European Youth Forum in Cluj.
And I will have many more opportunities to meet with and listen to young people – those who are part of youth organisations, but also those who are not. We may not always agree. But that is normal. What matters to me is that we keep talking…. Not every idea will be taken on board, I want to be clear on that. But I want to open up new ways for young people to share their ideas with politicians. We can benefit from your creativity. 3. The Youth Forum, as the voice of young people, hopes to work closely with you on this. How do you see the role of youth organisations in terms of reaching out to young people? Youth organisations such as the European Youth Forum are a vital partner for the Commission and for myself. We have already established a good dialogue, and I very much appreciate the role that the European Youth Forum has been playing in this process, notably in chairing the European Steering Committee of the Structured Dialogue. I want to continue this tradition and have an open and productive dialogue with youth organisations. However, we need to move our conversation beyond the EU level and engage
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“But young people need more than jobs – they also need a stronger political voice.”
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European Commissioner for Education, Culture, Youth and Sport Commissaire européen pour l’Education, la Culture, la Jeunesse et le Sport
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.018 with young people in the different countries around Europe. Here, the work done by the National Youth Councils in the National Working Groups of the Structured Dialogue is very valuable. I am keen on taking this work forward, using for example online platforms and social media and the existing networks of youth organisations. 4. Last summer, President Juncker talked about a 29th Member State with regard to the many young unemployed people in Europe. Will you remind him of the difficult situation of so many young people and what can you do to improve this situation? I do not need to remind him, because I know that fighting unemployment – especially youth unemployment – is still his top priority. The fact that the EU Investment Plan, a central pillar of our efforts to restore economic growth and job creation, was the first initiative launched by this Commission, illustrates this very clearly. All Members of the Commission are working hard to get the new plan up and running. 5. With regard to the tragic recent terrorist attacks in Paris – should we invest more in participation, citizenship education and
social inclusion of young people? We definitely need to invest more – and I am not only talking about money. What is at stake here is our ability to live together as a society. And that is why now more than ever is the time to use the European project to overcome alienation and division. We need to build communities, and the areas I am responsible for – Education, Culture, Youth and Sport – can play a central part in this. I do not have a masterplan. Right now, I am listening and gathering ideas. 6. There is increasing discussion about curbing privacy and freedom of speech, limiting migration, while young people are often referred to as in danger of radicalisation. How can we develop a more positive outlook for youth engagement? Our response to the threats of radicalisation and terror needs to be balanced. We need to take stock of what the EU and Member States have already done to enhance security and to assess if more is needed. But we must not overreact – we need to protect and strengthen our shared values and our way of living in a free, open society.
7. Turnout of young people at elections continues to decrease, do you see this as huge issue and what can be done to tackle it? This is a worrying trend. Young people need to make their voice heard in the democratic process. This is all the more true today, when many of the biggest challenges facing our society, such as chronic unemployment and an ageing population, affect them directly. It is essential that young people take an interest in politics and go out to vote. All politicians have the responsibility to make clear how important this is. The same goes for parents, teachers and youth organisations. Ultimately, young people have to take responsibility themselves. Elections are about what your future is going to look like! 8. Given the context of high youth unemployment and a worryingly weak EU economy, do you think that young people should be hopeful about their future? I sincerely hope they are. Many people in Europe are going through a tough time, and we still have big tasks ahead of us. But we need hope and optimism to tackle them and build a better Europe, with the right foundations for stable, long-term
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growth and prosperity as well as more democratic accountability to its citizens.
1. Quelles sont les principales priorités de votre mandat par rapport aux jeunes d’Europe? Les jeunes ont été particulièrement touchés par la crise économique. Un nombre effarant d’entre eux est au chômage. La crise a également soulevé le problème délicat de la place qu’occupent les jeunes dans la société. Je veux aider les jeunes sur ces deux plans, pour qu’ils trouvent leur place dans le marché de l’emploi mais aussi dans la société en général. Je veux donc encourager et aider les Etats membres à moderniser et améliorer leurs systèmes d’enseignement. Les écoles et les universités doivent aider les jeunes à acquérir les compétences requises pour le marché de l’emploi qui évolue très vite dans ce contexte de mondialisation. J’aimerais aussi promouvoir l’apprentissage en dehors de la classe ou de l’auditoire. Le volontariat par exemple, ou le fait de participer à une ONG ou à une organisation de jeunesse sont de formi-
dables moyens pour les jeunes de développer les compétences générales recherchées aujourd’hui sur le lieu de travail. Néanmoins, les jeunes n’ont pas seulement besoin d’un emploi, ils ont aussi besoin d’une voix politique plus perçante. C’est pourquoi j’ai l’intention d’étendre et de renforcer le dialogue que nous entretenons avec les jeunes au niveau européen. Mon but est d’atteindre au moins un million de jeunes et d’écouter leurs points de vue, préoccupations et idées. Je veux m’engager dans ces échanges au moyen de nouvelles platesformes, des médias sociaux, et de débats plus informels avec les jeunes. Surtout, je veux trouver une façon d’être à l’écoute des jeunes les plus défavorisés – ceux et celles qui n’ont ni les ressources ni les outils pour participer. 2. Les institutions européennes et les décisions qu’elles prennent peuvent sembler aux antipodes du quotidien des jeunes. Comment comptez-vous vous y prendre pour réellement les atteindre? Nous devons tout simplement leur montrer que les Commissaires ne sont pas des bureaucrates sans visage – ce sont des êtres
humains, des politiciens qui ont pour mission de travailler pour les citoyens d’Europe. Je veux aller à la rencontre des jeunes. Ma première visite officielle dans un Etat membre, quelques semaines après avoir pris mes fonctions en novembre l’an dernier a été l’Assemblée générale du Forum européen de la Jeunesse à Cluj. J’aurai d’ailleurs de nombreuses autres occasions de rencontrer et d’écouter des jeunes – ceux qui font partie d’organisations de jeunesse, mais aussi les autres. Nous pouvons ne pas toujours nous entendre, mais c’est normal. Ce qui compte pour moi, c’est que nous poursuivions le dialogue. Chaque idée ne sera pas forcément prise en compte, que cela soit clair, mais je veux créer de nouveaux canaux pour que les jeunes partagent leurs idées avec les politiciens. Nous pouvons bénéficier de votre créativité. 3. En tant que porte-parole des jeunes, le Forum Jeunesse veut collaborer avec vous sur ce point. Comment considérez-vous le rôle des organisations de jeunesse en terme d’ouverture aux jeunes? Les organisations de jeunesse comme le Forum européen de la Jeunesse sont des par-
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.020 tenaires essentiels pour la Commission et moi-même. Nous avons déjà instauré un bon dialogue, et j’apprécie beaucoup le rôle qu’a joué le Forum dans ce processus, notamment en présidant le Comité directeur européen du Dialogue structuré. Je veux perpétuer cette tradition et avoir un dialogue ouvert et productif avec les organisations de jeunesse. Cependant, nous devons déplacer notre conversation au-delà du niveau de l’UE et nous engager auprès de jeunes dans les différents pays voisins de l’Europe. D’ailleurs, le travail des Conseils nationaux de Jeunesse dans les groupes de travail nationaux du Dialogue structuré est d’une valeur inestimable. Je suis impatient de progresser, notamment à l’aide des plates-formes en ligne, des médias sociaux, et des réseaux d’organisations de jeunesse existants. 4. L’été dernier, le Président Juncker a mentionné un 29ème Etat membre par rapport aux nombreux jeunes chômeurs d’Europe. Allez-vous lui rappeler la situation délicate dans laquelle tant de jeunes se trouvent, et que pouvez-vous faire pour améliorer la situation? Pas besoin de lui rappeler car je sais que la lutte contre le chômage – en particulier celui des jeunes- est toujours au top de ses priorités. Le fait que le Plan d’investissement de l’UE, un pillier central de nos efforts pour restaurer la croissance économique et la création d’emplois, a été la première initiative lancée par la Commission l’illustre très clairement. Tous les membres de la Commission travaillent d’arrache pied pour que le nouveau plan soit en état de marche.
5. Par rapport aux récentes et tragiques attaques terroristes à Paris – pensez-vous que nous devions investir davantage dans la participation, l’éducation à la citoyenneté et l’inclusion sociale des jeunes? Nous devons certainement investir davantage – et je ne parle pas d’argent. Ce qui est en jeu ici, c’est notre capacité de cohabiter en tant que société. C’est pourquoi aujourd’hui plus que jamais il est temps d’utiliser le projet européen pour surmonter l’aliénation et la division. Nous devons ériger des communautés, et les domaines dont je suis responsable – l’éducation, la culture, la jeunesse et le sport- peuvent jouer un rôle central. Je n’ai pas de plan d’ensemble. Pour l’instant, j’écoute et je regroupe les idées. 6. Les discussions vont bon train sur la réduction de la vie privée et de la liberté d’expression, sur la limitation de l’immigration, alors qu’on parle des jeunes comme menacés de radicalisation. Comment faire pour redorer les perspectives pour que les jeunes s’engagent? Notre réponse aux menaces de radicalisation et de terreur doit être équilibrée. Nous devons dresser le bilan de ce que l’UE et les Etats membres ont déjà réalisé pour améliorer la sécurité et voir s’il faut en faire davantage. Nous ne pouvons réagir de manière exagérée – nous devons protéger et renforcer nos valeurs communes et notre manière devivre dans une société libre et ouverte.
7. La participation des jeunes aux élections continue de diminuer, le voyez-vous comme un grave problème et que peut-on faire selon vous pour l’aborder? C’est effectivement une tendance inquiétante. Les jeunes doivent faire valoir leur voix dans le processus démocratique. C’est d’autant plus vrai aujourd’hui que les plus gros problèmes de notre société, notamment le chômage chronique et le vieillissement de la population, les touchent directement. Il est essentiel que les jeunes s’intéressent à la politique et qu’ils aillent voter. Il incombe à chaque politicien d’insister sur l’importance du vote. Même chose pour les parents, les enseignants, et les organisations de jeunesse. Mais au bout du compte, c’est vous les jeunes qui devez assumer cette responsabilité car les élections façonnent le visage de votre propre avenir! 8. Vu le contexte de chômage élevé des jeunes et de la faiblesse inquiétante de l’économie de l’UE, pensez-vous que les jeunes doivent garder espoir en l’avenir? J’espère sincèrement qu’ils gardent espoir. Beaucoup de gens en Europe vivent des moments très difficiles et nous avons encore du pain sur la planche, mais il nous faut de l’espoir et de l’optimisme pour les surmonter et construire une Europe meilleure, une Europe dotée des bonnes fondations qui lui assureront une croissance de longue durée, la prospérité, et une plus grande responsabilité démocratique de ses citoyens.
WORDS BY
DR. MEHTAP AKGÜÇ
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Research Fellow with the Centre for European Policy Studies (CEPS) Mehtap Akgüç, examines present and past European migration flows. Universitaire et chercheur pour le Centre for European Policy Studies (CEPS), Mehtap Akgüç examine les flux migratoires européens du passé et du présent. Organised labour migration schemes (e.g. guest-worker programs) are not only indispensable to the subsequent growth of Western European countries, but also they relieve the source countries from the burden of unemployment and generate a regular stream of remittances. Every host country applies its own version of the program given its circumstances and needs and, therefore, institutional differences influence the profile of those migrant workers attracted, as well as their socioeconomic trajectories (e.g. low-skilled labor, colonial workers, as well as skilled personnel -- in small numbers -and political refugees). Finally, even though
recruitment of migrant labour stopped with oil crisis of the 1970s, the arrival of family members continued afterwards and these programs ended up leading to permanent migration. After recruitment ended in 1974, organised migration re-appeared about a decade later in Europe, albeit in various formats (much smaller in size with a more specific and limited purpose) and mostly temporary schemes and, unlike before, the composition of migrant workers constituted a more important element in migration policy agenda of host countries. In the meantime, the flow of political and family migrants also increased during 1980s and 1990s. Finally, the recent
recession of late 2000s also generated further economic migration in Europe, particularly from Eastern to Northern and Western Europe; however, together with accession of Eastern Europeans to the EU during this decade, migration mainly happened under "free movement" rather than under an organised scheme compared to past decades. The analysis highlights several important observations: nowadays non-EU migration is massive, yet intra-3(from Southern and Eastern Europe) is not negligible and stocks of migrants generally increase over time across almost all destinations. Emigration rates are
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From Past to Present: Re-emerging Migration Patterns in Europe Structures and Policy Lessons D'hier à aujourd'hui, réapparition de modèles de migration: structures et leçons politiques
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Native migrants from Eastern and Southern Europe display important differences in labour outcomes, such as employment, unemployment, and over-qualification at the occupation held, even after taking into account differences in their socio-economic characteristics. For example, migrants from all origins (except Southern Europe) have higher chances of being unemployed. Eastern European and non-EU migrants are more likely to be over-qualified than natives. The results suggest that young Southern European migrants are more likely to be self-employed than older natives and that young migrants from both Eastern and Southern Europe are particularly less likely to be correctly matched in the occupations held given their educational attainment.
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.022 substantially influenced by EU-accession (of Eastern Europe). Regarding gender-specific emigration rates, male emigration was generally higher than that of women until the 2000s, but the latter catches up afterwards, which is in line with the recent phenomenon of feminisation of migration. Last but not least, there are interesting trends in skills (e.g. a shift from low-skilled to medium- to high-skilled) and geographical origins, which points to a changing and dynamic migrant labor reservoir in Europe over time.
Les programmes organisés de migration des travailleurs (par exemple les programmes de travailleurs invités) sont non seulement indispensables pour la croissance des pays d’Europe occidentale, mais ils soulagent également les pays d’origine du fardeau du chômage et engendrent un apport régulier de revenus. Chaque pays d’accueil applique sa propre version du programme en fonction de ses circonstances et de ses besoins, et par conséquent, les différences institutionnelles influencent le profil des travailleurs migrants attirés, ainsi que leurs trajectoires socio-économiques (par exemple, la main d’œuvre à faible niveau de qualification, la main d’œuvre coloniale, et aussi le personnel qualifié – en petits nombres – et les réfugiés politiques). Enfin, même si le recrutement de migrants a cessé avec la crise pétrolière des années 1970, l’arrivée des membres des familles s’est poursuivie par la suite, et ces programmes ont fini par conduire à une migration permanente. Après la fin du recrutement en 1974, la migration organisée a fait sa réapparition près d’une décennie plus tard en Europe, quoique sous des formes différentes (de taille bien plus petite et pour des objectifs plus spécifiques et limités) et dans le cadre de programmes temporaires pour la plupart, et contrairement au passé, la composition des travailleurs migrants était deve-
nue un élément plus important du programme lié aux politiques de migration des pays d’accueil. Entretemps, le flux de migrants politiques et pour raisons familiales a également augmenté pendant les années 1980 et 1990. Finalement, la récente récession de la fin de l’an 2000 a également engendré une nouvelle migration économique en Europe, en particulier de l’Europe de l’Est à l’Europe du Nord et l’Europe de l’Ouest. Toutefois, avec l’adhésion de pays d’Europe de l’Est à l’UE pendant cette décennie, la migration s’est majoritairement produite sous forme de « libre circulation » plutôt que dans le cadre d’un programme organisé, par rapport aux décennies précédentes. L’analyse met plusieurs observations importantes en lumière : de nos jours, la migration non-UE est massive, pourtant la migration intra-UE (de l’Europe du Sud et de l’Est) n’est pas négligeable et les stocks de migrants augmentent habituellement avec le temps à travers quasi toutes les destinations. Les taux d’émigration sont considérablement influencés par l’adhésion à l’UE (de l’Europe de l’Est). Concernant les taux d’émigration spécifiques au genre, l’émigration masculine a généralement été plus élevée que la féminine jusqu’aux années 2000, mais cette dernière se rattrape ultérieurement, ce qui corres-
Les migrants originaux d’Europe de l’Est et du Sud affichent d’importantes différences dans les résultats sur le marché du travail tels que l’emploi, le chômage et la surqualification dans les poste occupés, même après avoir tenu compte des différences dans leurs caractéristiques socio-économiques. Par exemple, les migrants de toutes les origines (excepté l’Europe du Sud) ont plus de probabilités d’être sans emploi. Les migrants d’Europe de l’Est et non-UE sont plus susceptibles d’être surqualifiés que les natifs. Les résultats suggèrent que les jeunes migrants d’Europe du Sud sont plus susceptibles d’être indépendants que les natifs plus âgés, et que les jeunes migrants d’Europe de l’Est et du Sud sont particulièrement moins susceptibles d’avoir des occupations qui correspondent à leurs niveaux d’instruction.
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Le CEPS et le Forum européen de la Jeunesse participent à un projet de recherche, STYLE (Transition stratégique pour le travail des jeunes en Europe), financé par la Commission européenne dans le cadre du 7ème Programme Cadre de Recherche qui vient d’être inauguré. Dirigé par l’Université de Brighton, le projet STYLE inclut 25 partenaires de recherche, un réseau consultatif international et des conseils consultatifs locaux d’employeurs, des syndicats, des politiciens et des ONG de plus de 20 pays européens. Pendant les trois prochaines années, le projet va examiner les obstacles et possibilités qui caractérisent l’emploi des jeunes en Europe. L’analyse va permettre aux chercheurs d’identifier où les politiques fonctionnent et pourquoi, de fournir une compréhension détaillée des causes du chômage très élevé chez les jeunes, et d’évaluer l’efficacité des politiques du marché de l’emploi conçues pour atténuer ce phénomène. Le Forum Jeunesse participera au projet aux côtés d’une vaste série de parties prenantes de l’UE pour informer la recherche et disséminer ses résultats.
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/ en pond au récent phénomène de féminisation de la migration. Dernier point mais non des moindres, on observe des tendances intéressantes dans les compétences (notamment un déplacement d’un faible niveau de qualifications à un niveau moyen voire élevé de qualifications) et les origines géographiques, qui atteste de la présence d’un réservoir de main d’œuvre immigrée changeant et dynamique dans le temps en Europe.
CEPS, along with the European Youth Forum, are involved in a research project, STYLE (Strategic Transition for Youth Labour In Europe), financed by the European Commission under the 7th Research Framework programme, has just been launched. Led by Brighton University, the STYLE project includes 25 research partners, an international advisory network and local advisory boards of employers, unions, policy makers and NGOs from over 20 European countries. Over the next three years, the project will examine the obstacles and opportunities affecting youth employment in Europe. The analysis will enable researchers to both identify where policies are working and why and it will provide a comprehensive understanding of the causes of very high unemployment among young people and to assess the effectiveness of labour market policies designed to mitigate this phenomenon. The European Youth Forum will be involved in the project, together with a wide range of other EU stakeholders to inform the research and disseminate the results.
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INTRO DOSSIER
What we get to hear time after time is that young people today are the most mobile generation ever. This is great and we should be happy because of this progress. Nevertheless we still have to remember that the Europe we live in today seems to become more and more polarised and the question of mobility is constantly at the center of this debate. Who is allowed into a country? Who has the kind of economic situation that allows them to travel? And who is forced to move because of economic or political reasons? Where are jobs located? Where and how can we build a safe home? It is easy to think about mobility as something only focusing on passports and visas, which is indeed crucial, but mobility is about much more than that. Understanding the different aspects of mobility is a good start. This Dossier explores the idea of mobility from many angles. Starting with a piece on the emotions when moving to a new place and our ideas on what home is and what mobility can inspire in us. This is continued by a dive into the question of forced or voluntary mobility, looking closely at the situation in Portugal, focusing on the question of safety. The Dossier finishes with an analysis of the concept of mobility within a city, from technological literacy to how to move around a city in a wheelchair. Let’s explore all the notions of mobility... These are important questions and we should not forget that youth organisations play a key role, as facilitators, providers of inspiration and advocators for mobility. When speaking about mobility, there needs to be a focus on creating equal possibilities for all. Creating possibilities to either choose mobility or to choose to stay in the place where you were born, raised or in the place where our loved ones live. Because mobility should equal possibility. Let us all say YES to a Europe without borders!
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YO! MAG SPRING 2015 EDITION On entend régulièrement que les jeunes sont la génération la plus mobile de tous les temps. C’est formidable, et nous devrions nous réjouir de cette évolution! Cependant, nous ne pouvons pas oublier que l’Europe dans laquelle nous vivons aujourd’hui semble de plus en plus polarisée, et la question de la mobilité est constamment au coeur de ce débat. Qui peut pénétrer dans un pays? Qui bénéficie de la situation économique lui permettant de voyager? Qui est obligé de quitter son pays pour des raisons économiques ou politiques? Où trouve-t-on du travail? Où et comment se construire une maison en toute sécurité? Il est facile de penser à la mobilité comme à une chose uniquement axée sur les passeports ou les visas, qui sont effectivement essentiels, mais la mobilité englobe bien plus que cela. Comprendre les différents aspects de la mobilité est un bon début. Ce dossier explore le concept de mobilité sous des angles très divers. Il s’ouvre sur un article qui parle des émotions qui nous habitent lorsque l’on atterrit dans un nouvel endroit, et de nos idées sur ce que représente le "chez soi", ou encore ce que peut nous inspirer la mobilité. Il enchaîne sur une réflexion sur la mobilité forcée ou volontaire, examinant la situation au Portugal et plus précisément l’aspect sécuritaire. Il s’achève par une analyse du concept de mobilité au sein d’une ville, allant du savoir technologique à la façon de s’orienter dans une ville quand on se déplace en chaise roulante. Partons donc à la découverte de toutes ces notions de la mobilité… Ce sont là des questions fondamentales, et n’oublions pas que les organisations de jeunesse jouent un rôle central en tant qu’animatrices, sources d’inspiration, et défenseurs de la mobilité. Lorsque l’on parle de mobilité, il faut que l’on s’arrête sur la création de possibilités égales pour tous. Créer les possibilités de choisir la mobilité ou de rester là où l’on a vu le jour, où l’on a été élevé, ou là où vivent les êtres qui nous sont chers. Parce que mobilité doit rimer avec égalité des possibilités. Disons tous et toutes OUI à une Europe sans frontières !
WORDS BY
ALEXANDRE BEDDOCK / en
ALEXANDRE.BEDDOCK@YOUTHFORUM.ORG Over the past seven years, I have lived in five different cities either for volunteering, studying or work. “Is home the place in which I currently live at or the one from whence I have come?” ; “Do I have one or many homes?” ; “Do I need a home?” were among the many questions I have asked myself. This was why I decided to grab a pen, some paper and look for answers. The essentialists1 restrict the definition of home to your roots and origins: where you are born and where your kin are from. In fact, it takes some time to “make yourself feel at home”. Home usually refers to your childhood house: to where you took your first steps, spoke your first words, had your first laugh...your first times; with family and friends surrounding you with love, and who played a meaningful role in shaping yourself as an individual. These physical walls and emotional bonds are a secure place in which one has experienced life, grown up, and become a person. Grounded in these strong bonds, home structures the foundation of the self but also identity. Your address features on your official papers. It is also what you tell a stranger while introducing yourself: the place you are from. It has a significant weight in the way others perceive, or “label” you.2
Home is unique and essential to each person. During his Odyssey, Odysseus renounces many things such as the immortality offered by Circe, and says no to the most beautiful goddesses of Greek mythology. He simply wants to return to his “home sweet home“, with the people he loves: his parents and Penelope. The dramatic rise of poverty, the emergence of new conflicts, the apparition of new climatic catastrophes leave more and more people without a home3. Home being a reference point, homeless people and refugees of any kind lack space to build their self and would be considered as second-class citizens in our contemporary society. Of Bob Dylan sings the despair of not having a home, in his legendary Rolling stone: “how does it feel? To be on your own, with no direction home. A complete unknown, like a rolling stone”. A moving generation. Being home and “away”. All across Europe, young adults are moving, not always out of their own free will. 200,000 young Greeks have been forced into exodus because of the crisis and the accentuation of the austerity measures. In several other countries younger generations face a tough choice: a jobless future at home or going abroad to find work.
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WHAT AND WHERE IS HOME ? / « CHEZ SOI », C'EST QUOI, ET C'EST OÙ ?
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.026 Leaving home for another place can be a distressing experience. Homesickness: the feeling of nostalgia for your “home”, for the everyday existence with those you used to live with. Split between two places, attempting to recreate home as it used to be seems difficult: the “home” you knew no longer exists but in your mind it has become a utopia.
Fly the nest: you don’t need a home, you live in the world! Staying at home keeps you in your comfort zone, taking you away from challenges and discoveries. Home becomes a cloistered environment, an ivory tower. The only things you perceive from the world are filtered by your own customs and habits. They look like the amalgamation of shadows seen by the prisoners of Plato’s cave4.
Candide is raised in this beautiful castle where “everything is for the best in the best of all worlds”. Leaving the castle, he discovers people, wars, the Eldorado, new countries but also new continents... You do not need to be tied to any place. You can liberate yourself from the notion of home as a fixed place. Everywhere you go, you learn: from social interactions, from different people and from experiences that shape you. These experiences build on each other like bricks and create a solid shelter, a self, that you take around like a snail carrying its shell.
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Ces sept dernières années, j’ai vécu dans cinq villes différentes. Pour différentes raisons: volontariat, études ou travail. Après ces exils répétés, de nombreuses questions me sont venues à l’esprit : « Chez moi », est-ce l’endroit où je vis actuellement ou celui d’où je viens ? » ; « Ai-je un, ou plusieurs chez moi ? » ; « Aije besoin d’un chez moi ? ». J’ai tenté d'y voir plus clair en prenant un bic et du papier. Les essentialistes1 restreignent la définition du "chez soi" à nos racines et origines ; notre naissance, ou l'endroit d'où viennent nos proches. Mais cela prend temps du temps de se sentir comme chez soi. Chez soi désigne souvent la maison de son enfance : celle où l'on a fait ses premiers pas, prononcé ses premiers mots, fait retentir ses premiers rires… là où l’on vit ses premières fois. Famille et amis nous y entourent et, avec amour, jouent un rôle essentiel dans notre construction en tant qu’individu. C’est entre ces murs physiques et ces liens émotionnels, constituant un endroit sûr et protégé, que l’on a fait l’expérience de la vie, que l’on a grandi, et que l’on devient une personne à part entière. Enracinée dans ces liens solides, la maison structure notre propre fondation ainsi que notre identité. Notre adresse figure sur nos papiers officiels. On mentionne également toujours l'endroit d'où l'on vient à l’inconnu que l’on vient de rencontrer. Ceci influence la
Le chez soi est donc unique et essentiel pour chacune et chacun d’entre nous. Lors de son Odyssée, Ulysse renonce à un grand nombre de choses : il refuse l’immortalité offerte par Circé, il dit non aux plus belles femmes de la mythologie grecque. Il veut simplement retourner chez lui, auprès de ceux qu’il aime : ses parents et Pénélope.
Rester chez soi, se confiner à sa zone de confort, nous tient à l’écart de tous défis et de toutes découvertes. La maison devient un environnement clos ; une tour d’ivoire. Les seules choses que l’on perçoit de l’extérieur sont filtrées par nos propres codes et référenciels. Elles ressemblent à l’amoncellement d’ombres qui se meut sur le mur de la caverne de Platon.4
La montée inquiétante de la pauvreté, l’émergence de nouveaux conflits, et l’apparition de nouvelles catastrophes climatiques laissent de plus en plus de personnes sans toit3. Le chez soi étant un point d’ancrage essentiel au sein de notre société contemporaine, sans abri et réfugiés de toutes sortes sont privés d’espace pour se construire et sont souvent considérés comme citoyens de seconde zone. Dans son morceau légendaire Rolling Stone , Bob Dylan chante le désespoir de ne pas avoir de chez soi : « How does it feel ? To be on your own, with no direction home. A complete unknown, like a rolling stone. » (Qu’est ce que ça te fait? D’être seul, sans destination, un illustre inconnu, toujours en vadrouille ).
Candide, élevé dans un magnifique château où « tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes » quitte celui-ci. Il découvre alors la vie autour, les gens, les guerres, l’Eldorado, de nouveaux pays mais aussi de nouveaux continents…
Une génération qui bouge. Chez soi et « ailleurs ».
Avec tout ce que l’on a vécu et partagé, n’importe quel lieu où l’on s’installe peut devenir notre nouvelle maison, à chaque fois différente. On est désormais chez soi partout où l’on va.
Partout en Europe, les jeunes adultes partent, pas toujours de leur plein gré. Deux cent mille Grecs ont ainsi été forcés à l’exode à cause de la crise et de l’aggravation des mesures d’austérité. Dans plusieurs autres pays, les jeunes générations font face à un choix terrible: vivre un avenir sans emploi chez eux, ou partir à l’étranger pour trouver un travail. Quitter le nid familial peut être une expérience éprouvante. Le mal du pays : la nostalgie des siens, de son chez soi, du quotidien auprès de celles et ceux avec qui l'on vivait. Etre ballotté entre deux chez soi, et tenter de recréer le précédent s'avère compliqué : le chez soi d’avant n’existe plus, sinon dans notre esprit. C’est devenu une utopie.
On n’a pas à être attaché à tel ou tel endroit. On peut s’affranchir de cette notion de chez soi comme endroit fixe. Partout où l’on va, on apprend : de nos interactions avec autrui, de personnes venues d’horizons différents, ou d’expériences qui nous façonnent. L’ensemble de ces moments s’accumulent et s'imbriquent, créant un abri solide, un soi, que l’on emmène partout comme un escargot porte sa coquille.
Lire davantage: Goffman, Erving (1959) La présentation de soi Lire davantage: Beck, Ulrich (1986) La Société du Risque : Sur la voie d’une autre modernité. 3 Les essentialistes sont issus d’un mouvement de pensée qui croient en la philosophie de l’essentialisme. 4 Dans l’Allégorie de la Caverne présentée par le philosophe Platon, des personnes ont été emprisonnées dans une caverne depuis leur enfance. Les seules choses qu’elles peuvent voir de l’extérieur sont les ombres projetées ça et là. Ces ombres sont interprêtés comme la réalité par des prisonniers qui n’ont jamais rien vu d’autres 1 2
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Quitter le nid : plus besoin de maison, tu habites le monde!
YOUTH OPINION
Read more: Goffman, Erving (1959) The Presentation of the Self in Everyday Life 2 Read more: Beck, Ulrich (1986) Risk Society: Towards a New Modernity. 3 Essentialists are from a thinking movement believing in the philosophy essentialism 4 In The Allegory of the Cave presented by the philosopher Plato, people have been imprisoned in a cave since their childhood. The only things they are able to see from the outside are the shadows cast. These shadows constitute reality for the prisoners because they have never seen anything else. 1
façon dont autrui nous perçoit, ou nous « étiquette »2.
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Thanks to what you shared and experienced, everywhere that you settle can be your new beloved home, different each time. Home then becomes everywhere you can walk to.
DOSSIER
MOBILITY: A MATTER OF CHOICE? LA MOBILITÉ: UNE QUESTION DE CHOIX? WORDS BY
MARGARIDA AZEVEDO MARGARIDA.SOFIA.AZEVEDO@GMAIL.COM
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The main difference between forced and unforced migration is not the will... it is security. Some migrants are trying to improve their socio-economic conditions, whilst others want to study and many are forced to flee their country. Over the years we have seen regular migration, but the reasons why migrations take place are varied. Sometimes it’s voluntary and sometimes it’s forced and involves a difficult and long process. In Portugal, migrants tend to be voluntary rather than forced. “Forced mobility”, refers to people that need to leave their country for se-
curity reasons, for example refugees and Portugal is one of the countries with the lowest number of refugees. This is due, in large part, to its geographical location: it’s further from the Mediterranean routes, there are no direct flights from countries in unstable situations and the overland access is difficult. It is because of these geographical constraints that Spain and Italy have a much higher number of refugees than Portugal. Migrants are too often forgotten, misunderstood and the reasons for them seeking refuge is misinterpreted. Refugees come from contexts where there are serious violations
of human rights and are generally in violent situations. For example, in 2014 the statistics indicate that the number of Ukrainian refugees in Portugal increased reflecting, of course, the politically unstable situation in Ukraine. Refugees’ main concern is to find a safe place to live. Of course it is difficult to imagine ourselves in that situation, but the reality is that security is vital to any of us. What would we do if we felt that our country is not a safe place to live in? Other big issues that migrants face is to be assured that their family is safe, then learn
the language of the country where they are, so that they can begin the process of building a new life. The process of integration is complex and long-term from the often difficult administrative procedure; to their integration in the workplace - everything is a challenge! The CPR helps refugees’ integration with a team of lawyers accompanying the legal process, by providing housing, giving Portuguese classes and providing social support. It’s a two-way relationship in which the host community and the refugees are in constant interaction.
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The number of refugees worldwide currently stands at its highest ever point since World War II, with about 50 million refugees. This represents the difficult side of mobility. But there is, of course, another side; the CPR welcomes students under the Leonardo Da Vinci Programme for internships, promoting voluntary mobility and opening doors to students to see, understand and experience the reality of refugees in Portugal. Voluntary mobility is presented as the positive solution for a different life. The Erasmuslisboa, a platform supporting foreign students under the Erasmus program, talked to YO!Mag about how Portugal receives young people seeking to study in the country. Their priority is not security but to experience new cultures, absorb knowledge in different educational establishments and enjoy a period experiencing a new reality. They commented: “because it is a temporary situation, young people make the most of every moment. The integration is easier because they know they will be in this city with these people for a defined period. There is more openness and spontaneity. They learn a new way of seeing life.” Despite leaving voluntarily and for a short time, “these students are faced with monetary and domestic issues that sometimes lead to stress”. The Erasmuslisboa tries to help them in this integration.
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This is the positive side of being in another country, but we must never forget that mobility is not always voluntary and easy. Mobility is not always a matter of choice.
La principale différence entre la migration forcée et la migration volontaire n’est pas la volonté; c’est la sécurité. Certains migrants tentent d’améliorer leurs conditions socio-économiques tandis que d’autres veulent étudier, et beaucoup sont contraints de fuir leur pays. Au fil des ans, nous avons assisté à une migration régulière, mais les raisons qui l’expliquent sont très diverses. Elle est tantôt volontaire,
tantôt forcée, dans quel cas elle implique un processus interminable et difficile. Au Portugal, les migrants sont plutôt volontaires que forcés. On parle de “mobilité forcée” lorsque des personnes doivent quitter leur pays pour des raisons de sécurité, les réfugiés par exemple, et le Portugal est l’un des pays qui compte le nombre le plus faible de réfugiés. Cela est dû en grande partie à sa situation géographique: il est plus éloigné des routes méditerranéennes, il n’y a pas de vols directs depuis les pays en situation instable, et l’accès par voie terrestre y est difficile. Ce sont ces contraintes géographiques qui font que l’Espagne et l’Italie recensent par contre un nombre bien plus important de réfugiés que le Portugal. Les migrants sont trop souvent oubliés, incompris, et les raisons qui les poussent à chercher
refuge sont mal interprétées. Les réfugiés proviennent de contextes où de graves violations des droits humains sont perpétrées et ils vivent dans des situations de violence. Des statistiques de 2014 révèlent notamment une augmentation du nombre de réfugiés ukrainiens au Portugal, ce qui reflète bien évidemment la situation politique instable dans ce pays. Le principal souci des réfugiés consiste à trouver un endroit où vivre en sécurité. Evidemment, nous avons beaucoup de mal à nous imaginer dans pareille situation, mais en réalité, la sécurité est vitale pour chacun d’entre nous. Que ferions-nous si nous avions le sentiment que notre pays n’était pas un lieu sûr où vivre? D’autres gros problèmes auxquels les migrants sont confrontés consistent à s’assurer que leur famille est en sécurité, ensuite ils doivent
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.031 apprendre la langue du pays où ils se trouvent pour pouvoir commencer à se construire une nouvelle vie. Le processus d’intégration est complexe et très long, depuis les lourdes procédures administratives jusqu’à leur intégration dans le milieu du travail – tout, absolument tout relève du défi! Le CPR soutient l’intégration des réfugiés grâce à une équipe d’avocats qui accompagent les processus juridiques, les aident à trouver un logement, leur donnent des cours de portugais et leur offrent un soutien social. C’est une relation à double sens dans laquelle la communauté d’accueil et les réfugiés sont constamment en interaction. Le nombre de réfugiés à travers le monde a atteint son niveau le plus élevé jamais enregistré depuis la II Guerre mondiale, on recense près de 50 millions de réfugiés aujourd’hui.
C’est là le côté ardu de la mobilité, mais il en existe également un autre; le CPR accueille des étudiants dans le cadre du Programme Leonardo Da Vinci pour les stages, la promotion de la mobilité des volontaires, et il ouvre ses portes aux étudiants pour qu’ils voient, comprennent et fassent l’expérience de la réalité des réfugiés au Portugal. La mobilité volontaire est présentée comme la solution positive pour une vie différente. “Erasmuslisboa”, une plate-forme qui soutient les étudiants étrangers dans le cadre du programme Erasmus, a expliqué au YO!Mag comment le Portugal accueille les jeunes qui veulent faire des études dans le pays. Leur priorité n’est pas la sécurité; ils veulent faire l’expérience de nouvelles cultures, absorber des connaissances dans différents établissements pédagogiques et profiter d’une période où ils découvriront une nouvelle réalité. Ils
expliquent que “parce que c’est une situation temporaire, les jeunes profitent au maximum de chaque instant. L’intégration est plus facile parce qu’ils savent qu’ils seront dans cette ville avec ces personnes pour une période de temps bien définie. On y ressent une plus grande ouverture et plus de spontanéité. Ils apprennent une nouvelle façon d’appréhender la vie.” Même s’ils partent volontairement et pour une courte période, “ces étudiants sont confrontés à des problèmes financiers et domestiques qui peuvent parfois être stressants.” Erasmuslisboa essaie de les aider dans leur intégration. C’est l’avantage de se trouver dans un autre pays, mais nous ne devons jamais oublier que la mobilité n’est pas toujours volontaire et facile; la mobilité n’est pas toujours une question de choix.
BARRIERS TO MOBILITY AND INTEGRATION – ONE CITY, THREE PERSPECTIVES / ENTRAVES À LA MOBILITÉ ET À L’INTÉGRATION – UNE VILLE, TROIS PERSPECTIVES
Mobility is vital on many levels and means different things to different people. The ability to move easily matters for students moving from one country to another, but also on a local and everyday level for people moving around their city. YO!Mag correspondet Nozizwe Dube takes a look at the issue from three different perpectives. / La mobilité est vitale à de nombreux égards, et elle revêt une signification différente en fonction des personnes. La capacité de se déplacer facilement est importante pour les étudiants qui vont d’un pays à un autre, mais aussi au niveau local et au quotidien pour celles et ceux qui se déplacent dans leur ville. Notre correspondant du YO!Mag, Nozizwe Dube, se penche sur la question selon trois perspectives différentes. WORDS BY
WORDS BY NOZIZWE DUBE NOZIZWE.BEL@GMAIL.COM
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Limits to mobility mean limits of integration. Many young people, unfortunately, are still struggling to find access to mobility that suits their needs and budget. This barrier on its own, is one that can determine the lives of young people. Opportunities can be missed due to lack of means to mobility, leading to backlogs in other areas such as participation in cultural activities. Over the last few years, barriers to mobility and integration are mostly linked to the technological boost that is being witnessed in developed countries. In one of the student cities of Belgium,
Leuven, there is a very diverse community. Among the citizens of Leuven themselves, there are students who come from all over Belgium to study in this city. One also finds, inevitably, many immigrants in such a diverse community. Each group encounters different challenges and barriers to mobility and integrate. On moving to Belgium, most immigrants are faced with the question of which language they want to learn so as to integrate. Since Leuven is in Flanders, they choose Flemish. For young people between 12 and 18 years old, there is the option of going to a lan-
guage school incorporated with lessons of all subjects (Onthaalklas voor Anderstalige Nieuwkomers). Several of these youngsters need to partake in extra-curricular activities if they intend to learn a new language swiftly. But barriers such as high transport costs to attend extra-curricular activities such as sport and music clubs limit the possibilities to integration. Another barrier to mobility and integration is technology. In the world we live in today, everything is computerised. The internet is the ultimate place to search for any information that anyone requires. Amongst young
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people, IT know-how does not form a major obstacle. The big problem worth mentioning is again, that the less privileged have a significant disadvantage as they may not always be able to keep up with the pace of competitors who have access to the newest technologies. Mobility is also a very physical concept: getting about your city. Unfortunately, many people that use a wheelchair in Leuven still come across hindrances when moving about the city. Some shops only have stairs at their entrance, and no adapted slope for wheelchair users to use. When it comes to other public buildings such as museums and theatres, there isn’t usually a problem with finding a suitable entrance. It is an aspect that most people do not think of, until they are confronted with the situation very directly. But it lies in these small technical difficulties that most people in wheelchairs cannot always get around the city and participate in the activities they want to do. There is an initiative, however, that is aimed to helping the wheelchair users of Leuven. An app, www.onwheelsapp.com collects all the information on the wheelchair friendly places in Leuven, making it easier for the wheelchair users to get around the city.
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Mobility – on different levels – is not easy, even in a city that is used to a diverse population and to welcoming incomers. There are clearly several barriers that hinder mobility and integration. Often they are not so easily recognised, but that does not make them less important.
Qui dit entraves à la mobilité dit entraves à l’intégration. Malheureusement, de nombreux jeunes doivent encore se battre pour avoir accès à la mobilité qui correspondra le mieux
à leurs besoins et à leur budget. Cette barrière à elle seule peut déterminer la vie des jeunes. On peut facilement passer à côté de possibilités par manque de moyens, ce qui crée des retards dans d’autres domaines comme la participation à des activités culturelles. Ces dernières années, les entraves à la mobilité et à l’intégration sont principalement liées aux avancées technologiques que l’on peut observer dans les pays développés. A Louvain, l’une des cités étudiantes de Belgique, on peut trouver une communauté très diverse. Parmi les citoyens de Louvain euxmêmes, il y a des étudiants qui viennent de partout en Belgique pour étudier dans cette ville. Evidemment, on trouve également beaucoup d’immigrés dans une communauté aussi diverse. Chaque groupe est confronté à des défis et obstacles différents en matière de mobilité et d’intégration.
En s’installant en Belgique, la plupart des immigrés se demandent quelle langue ils vont apprendre pour pouvoir s’intégrer. Etant donné que Louvain est en Flandres, ils choisissent le flamand. Pour les jeunes de 12 à 18 ans, il est possible de fréquenter une école de langues qui propose également des cours dans toutes les autres matières (Onthaalklas voor Anderstalige Nieuwkomers). Parmi ces jeunes, certains doivent participer à des activités extrascolaires s’ils veulent apprendre une nouvelle langue plus facilement. Cependant, le coût élevé des transports en commun constitue une entrave à leur participation à des clubs de sport ou des académies de musique, et il limite donc leurs possibilités d’intégration. Une autre entrave à la mobilité et à l’intégration est la technologie. Dans le monde actuel, tout est informatisé. L’internet est le lieu par excellence où trouver les informations que l’on recherche. Pour les jeunes, le savoir-faire en IT n’est pas vraiment un obstacle. Le gros pro-
blème qu’il est bon de souligner une fois encore est que les personnes défavorisées ont un désavantage considérable car elles ne peuvent pas toujours suivre le rythme de concurrents qui ont accès aux toutes dernières technologies. La mobilité est aussi un concept très physique: il implique de pouvoir se balader dans sa ville. Hélas, beaucoup de personnes qui se déplacent en chaise roulante à Louvain se trouvent face à des obstacles ici et là dans la ville. Certains magasins ne sont accessibles que via des marches et ils ne disposent d’aucune pente adaptée pour les utilisateurs de chaises roulantes. Lorsqu’il s’agit d’autres bâtiments publics comme des musées ou des théâtres, il n’y a en principe aucun problème. Il s’agit d’un aspect auquel la plupart des gens ne pensent pas jusqu’à ce qu’ils soient directement confrontés à la situation. Ce sont donc toutes ces petites complications techniques qui font que la plupart des personnes en chaise roulante ne peuvent pas toujours se déplacer aisément en ville et participer aux activités de leur choix. Pourtant, à Louvain il existe une initiative qui veut aider les personnes en chaise roulante. Une application – www.onwheelsapp.com regroupe toutes les informations sur les espaces accessibles aux chaises roulantes dans la ville, rendant la vie bien plus facile à tous ces usagers particuliers. La mobilité – à différents niveaux- n’est pas facile, même dans une ville qui a l’habitude de côtoyer une population variée et d’accueillir de nouveaux arrivants. Il existe clairement des barrières qui entravent la mobilité et l’intégration. Bien souvent, elles ne sont pas si facilement reconnues, mais cela ne les rend pas moins importantes pour autant.
The Youth Forum, therefore, promotes the rights to mobility for young people through sustained advocacy on the topic of visa and residence permit liberalization. Negotiations continue for a better EU visa regime and, at the time of going to print, the European Council had recently taken a backwards step in its position on the proposal for a Directive on the conditions of entry and of residence for thirdcountry nationals. The Council’s position limits mobility to certain groups and, the Youth Forum believes, could mean that delays and barriers to moving into and within Europe will remain. The Council’s position is that EU Member States will only have to apply the directive to researchers and students and it will be only optional for volunteers, pupils, trainees and au pairs. The Youth Forum believes that this restriction unfairly discriminates against many young people who travel for, for example, student exchanges, youth work or to take part in volunteer projects and opportunities for training, which have a significant benefit for them in their personal development into active global citizens, and for wider society. According to the European Commission, 42% of mobility schemes target pupils whilst 28% of mobility schemes target young people, and volunteers in many countries represent 3-5% of the economically active population. These target groups need to be included in EU Visa legislation for the
Submit your story and check out the new section of our website on mobility here: www.youthforum.org/freedom-of-movement
The Youth Forum is collecting stories of young people that have faced issues in obtaining Visas and Residence Permits to show that youth mobility is being hindered by administrative obstacles that must be changed! If you are a young person that has faced such difficulties, share your story with us!
Want to write about mobility in general ? Send your piece at press@youthforum by the end of May. Your article will be published on The European Sting website www. europeansting.com
Le Forum Jeunesse lutte pour la libre circulation de tous les jeunes qu’il estime être une contribution vitale à la compréhension interculturelle, tant en Europe qu’au niveau international, et qui peut stimuler l’intégration européenne et la croissance. En cette ère de mondialisation, les jeunes de l’extérieur de l’Union européenne ont un rôle clé à jouer dans la création de liens sociaux, culturels et économiques entre leurs pays/régions et l’UE. Le Forum promeut donc le droit à la mobilité des jeunes au moyen d’actions de plaidoyer soutenues sur la libéralisation des visas et des titres de séjour. Les négociations se poursuivent pour un meilleur régime européen des visas, et au moment d’imprimer ce YO!Mag, le Conseil européen faisait marche arrière dans sa position sur la proposition relative à une Directive sur les conditions d’entrée et de résidence des
ressortissants des pays tiers. La position du Conseil limite la mobilité à certains groupes et selon le Forum Jeunesse cela pourrait impliquer que les retards et les entraves dans la circulation vers et au sein de l’Europe persistent. La position du Conseil est que les Etats membres de l’UE ne seront tenus d’appliquer la directive qu’aux chercheurs et aux étudiants, et que cela ne sera que facultatif pour les volontaires, les élèves, les stagiaires et les personnes au pair. Le Forum Jeunesse estime que cette restriction représente une discrimination injuste à l’égard de nombreux jeunes qui voyagent notamment pour faire des échanges étudiants, du travail socioéducatif, des projets de volontariat et des formations, qui sont particulièrement bénéfiques pour les aider à devenir des citoyens actifs du monde, et pour la société au sens plus large. Selon la Commission européenne, 42% des programmes de mobilité ciblent les élèves tandis que 28% de ces mêmes programmes ciblent les jeunes, et les volontaires dans de nombreux pays représentent de 3 à 5% de la population économiquement active. Ces groupes cibles doivent être inclus dans la législation de l’UE relative aux visas pour le bien de la société au sens plus large. Le Forum Jeunesse rassemble des anecdotes de jeunes qui ont été confrontés à l’un ou l’autre problème pour obtenir un visa ou un titre de séjour. Il souhaite montrer que la mobilité des jeunes est entravée par des obstacles administratifs qui doivent être éliminés! Si tu es jeune et que tu as vécu ce genre de difficultés, partage ton histoire avec nous! Soumets-nous ton histoire et jette un oeil à la nouvelle section de notre site web sur la mobilité: www.youthforum.org/freedom-of-movement
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benefit of wider society as a whole.
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The European Youth Forum strives for the free movement of all young people, which is a vital contribution to intercultural understanding both in Europe and internationally and can contribute to European integration and growth. At a time of global change, young people from outside the European Union have a key role in creating social, cultural and economic links between their countries/regions and the EU.
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European Youth Forum and mobility Le Forum européen de la Jeunesse et la mobilité
YOUTH OPINION
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Identity and Europe’s youth – what does it mean to be a young European? Identité et jeunes d’Europe – ça veut dire quoi “être un jeune Européen” ? WORDS BY
CHRISTOS ZERVAS
CHRISTOSZERVAS85@GMAIL.COM
HOTPOT Self-definition is probably the trickiest feature for our psychological stability. It is so difficult because we have to discover it on our own. A process, which may take until adulthood and well beyond. YO! Mag correspondent Christos Zervas explores the issue… L’auto-définition est probablement l’élément le plus compliqué de notre stabilité psychologique. C’est très difficile pour la simple raison que nous devons le découvrir par nous-mêmes et que c’est un processus qui peut durer jusqu’à l’âge adulte et parfois bien audelà. Notre correspondant YO!Mag, Christos Zervas, a étudié la question pour nous…
Pietro De Mateis, le Président du Parti fédéraliste européen, est convaincu que “Nos identités sont multiples, socialement construites, et qu’elles évoluent avec le temps. Je suis né à Monza (près de Milan), mais quand je partais en vacances dans le Sud, j’étais simplement le “gamin de Milan”. En étudiant à Cambridge ou à Paris, j’étais “l’Italien”, et lorsque je vivais aux USA ou en Chine, j’étais “l’Européen” ou “le Caucasien”. Le défi pour l’Europe aujourd’hui consiste à garantir que nos identités multiples (géographique, éthique, politique, sexuelle, ethnique, socio-économique, etc.) soient perçues comme pleinement compatibles, de la plus locale à la plus européenne. C’est une condition indispensable pour construire une Europe pleinement démocratique: une communauté d’intérêts et de responsabilités partagés à laquelle nous sommes tous attachés, et que nous pouvons modeler grâce à des actions politiques au niveau européen également.”
Enzo Nicolas Rossi, le fondateur de “L’Internationalista” et étudiant à l’Université d’Oslo, s’adonne à une autre réflexion: “Ce que représente le fait d’être un jeune Européen dépendra largement de la relation qu’il/elle entretient personnellement avec l’Europe. Bien que citoyen européen, je suis né en Amérique du Sud et j’y ai vécu la moitié de ma vie. Etre un jeune Européen aujourd’hui est selon moi une juxtaposition d’incertitude et d’espoir. En même temps, alors que l’austérité et la xénophobie augmentent, des mouvements égalitaires et solidaires naissent un peu partout pour les mettre au défi. Nous entrons dans une ère de changement, et ce changement est porteur d’opportunités. A nous d’en tirer profit un maximum. J’espère que les jeunes en Europe continueront d’aller dans le sens de pays plus interconnectés et de societés plus internationalisées.”
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Inigo Rivera, membre de la campagne “Pegasus International” pense quant à lui que “l’Europe est une énorme opportunité pour nous. Nous pouvons bénéficier de nombreux programmes européens pour acquérir une expérience professionnelle, acquérir des compétences, apprendre des langues, etc. De plus, malgré la situation économique actuelle, nous avons la chance de rencontrer des personnes d’autres pays européens et d’enrichir notre culture. Je crois donc en l’Europe pour mon avenir. Néanmoins, l’Europe a besoin de subir quelques transformations pour garantir que les 28 pays évoluent dans l’unité.”
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The opinion of Inigo Rivera, member of 'Pegasus International Campaign, is that: “Europe represents a great opportunity for us. We can take advantage of many European programs to gain some work experience, develop skills and learn languages among other things. Furthermore, despite the current economic situation, we have the chance to meet people from other European countries and enrich our culture. Therefore, I believed in Europe for my future. Nevertheless, Europe needs some transformation to ensure that the 28 countries grow as one, all united.”
YOUTH OPINION
Enzo Nicolas Rossi, the founder of “Internationalista” and student at the University of Oslo, reflects that: “What a young European is, will largely depend on his/her personal relationship with Europe. Despite being a European citizen, I was born in South America and I have lived there half of my life. Being a young European today, to me, means a juxtaposition of incertitude and hope. At the same time, as austerity and xenophobia are on the rise, egalitarian and solidarian movements are sprouting everywhere challenging them. It's a time of change, and with that change, comes opportunity. It's up to us to make the most of it. I hope that the youth in Europe will continue to work towards more interconnected countries and for more internationalised societies.”
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Pietro De Matteis, the President of the European Federalist Party, believes that: “Our identities are multiple, socially constructed and evolve over time. I was born in Monza (near Milan), but when on holiday in the South, I was simply the 'kid from Milan'. When studying in Paris or in Cambridge I was 'the Italian' and when I was living in in the USA or in China, I was 'the European' or 'the Caucasian'. The challenge for today's Europe is to ensure that our multiple identities (e.g. geographical, ethical, political, sexual, ethnic, socio-economical etc.) are seen as fully compatible, from the most local one to the European one. This is a necessary condition to build a fully democratic Europe: a community of shared interests and responsibilities of which everyone can feel part of, and that we can shape through political action also at the European level.”
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INIGO RIVERA
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ENZO NICOLAS ROSSI
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/ en / fr
PIETRO DE MATTEIS
HOTPOT
YOUTH@CLUJ-NAPOCA – A LESSON ABOUT THE TRUE MEANING OF SHARING YOUTH@ CLUJ-NAPOCA – UNE LEÇON SUR LE VRAI SENS DU PARTAGE WORDS BY
IOANA PETRESCU IOANAP28@GMAIL.COM
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2015 is going to be an eventful year in Romania, especially when it comes to sharing common goals. The people from Cluj-Napoca are planning to show Europe how they are sharing the title of European Youth Capital with all the community. The EU’s eastern border is becoming a popular attraction when it comes to international events. From student meetings, to conferences, to film and music festivals, organisers are doing their best to put Romania on the European map. And the trend has peaked in 2015, when Cluj-Napoca became the European Youth Capital.
Before talking about how the city is sharing its title with the community, a short introduction should be made. Cluj-Napoca is situated in Romania’s Western part, being named also the ‘heart of Transylvania’. The settlement itself dates back to the pre-Roman times, and since then it went from a Dacian settlement, to a municipium, a village, a small town to eventually become the city we know today. Nowadays it is Romania’s second economic power. Even though it has a population of only a bit over 300,000 citizens, this is the place where around 100,000 young people are studying
and living. In 2015 the organisers of Youth@ Cluj-Napoca are planning to involve all of them in countless projects to create the frame for future developments. The title of European Youth Capital is awarded to one city per year by the European Youth Forum based on criteria such as creativity and innovation when it comes to implementing the projects for and with young people. What drew attention to Cluj-Napoca was that the municipality decided the title does not belong only to itself, but to all who get in contact with the city. Thus the SHARE concept was born!
The main idea is that through sharing society gets the best opportunity to grow and develop itself. This has been one of central pillars since 2011, when the application was written. In 2012 the SHARE Federation that reunites 36 organisations, mostly student NGOs, was founded. All the participants firmly affirm that sharing runs through their veins. They are more than sure that every project could be covered by the SHARE umbrella under one of the concepts: Share Work, Share Space, Share Culture, Share Power, Share Joy, Share Vision, Share European and Share Responsibly.
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Sharing the opportunities does not only mean concentrating on certain areas of the city or a group. It also means getting the event to non-central neighbourhoods and involving the ones with less chances. Through “Cluj Never Sleeps” the teams created events held in the so-called bad places of the city. The projects built under the SHARE Europe pillar aim to support and empower young Roma people from Cluj-Napoca to be involved in the European Youth Capital 2015 Programme. And when it comes to the citizens themselves and how they adopted the sharing vision, they are more than thrilled about the idea. When it comes to the HORECA sector, visitors can find special Youth@Cluj-Napoca maps, and dedicated menus. NGO’s are already taking advantage of the conditions created. They concentrate their efforts on building sustainable projects and on showing the importance of volunteering activities. The members of SHARE Federation are doing their best to bring non-formal education closer to people, not only to the ones living in ClujNapoca, but also to the ones visiting the city. They are encouraging the citizens to take advantage of the title, especially since it is in their home town!
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As for EU’s citizens, Cluj-Napoca is a good destination when it comes to having a great adventure. It is a city full of history and lively people, willing to share their knowledge and welcome everybody in their community. So why you don’t come over to Europe’s Youth Capital of 2015?
2015 sera une année d'événements en Roumanie, surtout lorsqu’il s’agit de partager des objectifs communs. Les habitants de Cluj-Napoca ont l’intention de montrer à l’Europe comment ils partagent le titre de Capitale européenne de la Jeunesse avec l’ensemble de la communauté. La frontière orientale de l’UE devient une
attraction populaire lorsqu’il s’agit d’événements internationaux. Réunions d’étudiants, conférences, festivals de films et de musique, etc.: les organisateurs font le maximum pour placer la Roumanie sur la carte de l’Europe. La tendance a d’ailleurs atteint des sommets en 2015 lorsque ClujNapoca est devenue la Capitale européenne de la Jeunesse. Avant d’expliquer comment la ville partage son titre avec la communauté, il serait peutêtre judicieux de la présenter. Cluj-Napoca est située dans la partie occidentale de la Roumanie, également appelée “le Coeur de la Transylvanie”. Son implantation remonte à l’époque préromaine, et depuis elle est passée d’une colonie de Dacie à un municipe; un village, une petite ville, pour finalement devenir la ville que l’on connaît aujourd’hui. Elle occupe actuellement le rang
de deuxième puissance économique de la Roumanie. Elle a beau ne compter qu’un peu plus de 300.000 habitants, près de 100.000 jeunes y étudient et y vivent. En 2015, les organisateurs de Youth@Cluj-Napoca prévoient de tous les impliquer dans d’innombrables projets pour créer le cadre de futurs développements. Le titre de Capitale européenne de la Jeunesse est décerné chaque année par le Forum européen de la Jeunesse a une ville sélectionnée en fonction de critères de créativité et d’innovation dans la mise en place de projets pour et avec les jeunes. Ce qui a attiré l’attention sur Cluj-Napoca est que la municipalité a décidé que le titre ne lui appartenait pas à elle-seule mais bien à toute personne qui entrerait en contact avec
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.041 la ville. C’est ainsi que le concept SHARE (PARTAGE) a vu le jour! L’idée sous-jacente est que, grâce au partage, la société a absolument toutes ses chances de grandir et se développer. Cela a vraiment été l’un des pilliers centraux dès 2011 lorsque la candidature a été rédigée. C’est en 2012 qu’a été fondée la Fédération SHARE qui réunit 36 organisations, des ONG d’étudiants pour la plupart. Tous les participants affirment que le partage est comme le sang qui parcourt leurs veines. Ils sont persuadés que chaque projet sera imprégné du symbole du partage: qu’il s’agisse de travail, d’espace, de culture, de pouvoir, de joie, de vision, d’Europe ou de responsabilité. Partager les possibilités ne signifie pas uniquement se concentrer sur certaines zones de la ville ou sur un groupe en particulier.
Cela suppose également de transporter l’événement vers des voisinages non centraux et d’impliquer les plus défavorisés. Grâce au projet “Cluj Never Sleeps” (“Cluj ne dort jamais”), les équipes ont créé des événements organisés dans les lieux soi-disant malfamés de la ville. Les projets élaborés sous le pilier SHARE Europe (partager l’Europe) visent à soutenir et autonomiser les jeunes Roms de Cluj-Napoca pour qu’ils prennent part au programme de la Capitale européenne de la Jeunesse 2015. Quant aux citoyens eux-mêmes et à la manière dont ils ont adopté la vision du partage: ils sont aux anges! Pour ce qui est du secteur de l’HORECA, les visiteurs trouveront des plans spéciaux Youth@Cluj-Napoca, et des menus particuliers. Les ONG profitent déjà des conditions créées. Elles concentrent leurs efforts sur l’élaboration de projets
durables et veulent démontrer l’importance des activités de volontariat. Les membres de la fédération SHARE font l’impossible pour rapprocher l’éducation non formelle des personnes, et pas seulement celles qui vivent à Cluj-Napoca, mais aussi celles qui visitent la ville. Ils encouragent les citoyens à tirer profit de ce titre, d’autant plus que cela se passe dans leur ville natale! Quant aux citoyens de l’UE, Cluj-Napoca est une destination parfaite pour vivre une belle aventure. C’est une ville imprégnée d’histoire et pleine de gens dynamiques, prêts à partager leur savoir et à accueillir tout le monde au sein de leur communauté. Alors, pourquoi ne viendriez-vous pas faire un tour dans la Capitale européenne de la Jeunesse 2015?
GRAPHIC JOURNALISM
Faces Now, an exhibition at Brussels’ BOZAR examines the stratified and diverse identity of European citizens. It is the first exhibition to look back at European portrait photography since 1990 – a genre of art that has evolved against a backdrop of extreme change due to globalisation, migration, the advent of the internet and economic unification. The idea of identity is sharply under focus in the exhibition, as are questions of culture and history and what it means to be European. As the curator of the exhibition Frits Gierstberg puts it “we live in an era of portraits: the selfie! So this exhibition poses the question – can portraits still have meaning?” Most of the photographs featured in the exhibition are of “normal” citizens and attempt to showcase them as an individual and more broadly what it means to be human. Beat Streuli photographs subjects on the street, without their knowledge hoping to capture the “real person”. Whilst Adam Panczuk orchestrates scenes which hint at a mini drama that is ensuing, but which also indicate the strong link between a person’s identity and where they live. Thomas Ruff, meanwhile, determinedly presents a subject with no discernable facial expression, confronting the viewer with “the other”.
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Thomas Ruff (Portrat, 1987)
FACES NOW
Faces Now, une exposition au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (BOZAR), examine l’identité diverse et stratifiée des citoyens européens. C’est la première exposition qui jette un regard sur la photographie de portrait depuis 1990 – un genre artistique qui a évolué dans un contexte de changement extrême suite à la mondialisation, aux migrations, à l’arrivée de l’internet, et à l’unification économique. Le concept identitaire y est vraiment placé sous la loupe, tout comme les questions de culture et d’histoire, et ce que cela signifie d’être Européen. Comme l’explique le commissaire de l’exposition Frits Gierstberg: “nous vivons dans une ère de portraits: le selfie! C’est pourquoi cette exposition s’interroge et interpelle – les portraits peuvent-ils encore avoir du sens?” La plupart des photographies exposées sont des photographies de citoyens “normaux”. Elles tentent de les présenter comme des individus et de façon plus large ce que cela signifie d’être humain. Beat Streuli photographie les sujets dans la rue, sans les connaître, espérant capturer la “vraie personne”. Adam Panczuk orchestre quant à lui des scènes qui laissent présager d’un mini-feuilleton à venir, mais qui révèlent aussi le solide lien entre l’identité d’une personne et le lieu où elle vit. Un autre photographe, Thomas Ruff, présente volontairement un sujet dénué d’expression, confrontant le spectateur à “l’autre”.
graphic journalism / YOUTH OPINION
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Beat Streuli (Bruxelles 2007) Adam Panczuk (Karczeby, 2008 - 2010)
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YOUTH OPINION
Q&A HELENA PAPARIZOU HELENA PAPARIZOU, 33, A GREEK-SWEDISH MUSICIAN, WON THE EUROVISION SONG CONTEST IN 2005 REPRESENTING GREECE AND WAS VOTED AS THE 4TH BEST ENTRY EVER. SINCE 1999 AND HER BREAKTHROUGH IN THE SCANDINAVIAN & BALKAN MUSIC STAGE (AS A PART OF THE GROUP “ANTIQUE”), SHE HAS BECOME AN AMBASSADOR OF TWO DIFFERENT CULTURES WITHIN EUROPE. HELENA PAPARIZOU, 33 ANS, MUSICIENNE GRÉCO-SUÉDOISE, A REMPORTÉ LE CONCOURS DE L’EUROVISION EN 2005 OÙ ELLE REPRÉSENTAIT LA GRÈCE, ET LA MEILLEURE 4ÈME ENTRÉE JAMAIS VOTÉE. DEPUIS 1999 ET SA PERCÉE SUR LA SCÈNE MUSICALE EN SCANDINAVIE ET DANS LES BALKANS (AVEC SON GROUPE “ANTIQUE”), ELLE EST DEVENUE L’AMBASSADRICE DE DEUX CULTURES DIFFÉRENTES EN EUROPE.
4. Who are the three persons you would invite for an ideal dinner and why? Melina Merkouri for her temperament, Sophia Vergara for her humor and Annika Lantz for the way she sees everything in life. It would be an amazing girls night out with a lot of “in depth” discussions and a lot of laughs. What do you say, you want to join?
2. De quelle façon vos différentes origines vous influencent-elles? En tant que Suédoise, née grecque (née et élevée en Suède, de parents grecs), depuis toute petite j’ai toujours adoré la pop music. Mais à la maison, mes parents écoutaient aussi de la musique traditionnelle grecque. J’aurai donc toujours le folklore dans le sang. Et comme vous le savez sans doute, la musique n’est pas toujours ce que l’on préfère; c’est aussi un style de vie. 3. Si vous aviez l’occasion de changer quelque chose en Grèce et en Suède, que changeriez-vous? Je pourrais y répondre pendant des jours. La seule chose qui est sûre, c’est que j’aimerais éliminer les problèmes qu’ont ces deux pays. Et pourtant, j’aime la Suède et la Grèce comme mon pays natal et j’adore leurs habitants, surtout pour leurs différences. 4. Qui inviteriez-vous pour le dîner idéal et pourquoi? Melina Merkouri pour son tempérament, Sophia Vergara pour son humour, et Annika Lanz pour sa manière de tout considérer dans la vie. Ce serait une extraordinaire soirée entre filles, avec beaucoup de discussions approfondies et de rires. Qu’en dites-vous, voudriez-vous vous joindre à nous ? 5. Quel était votre plus beau rêve d’enfant ?
5. When you were a child, what was your biggest dream? To do what I am doing today. 6. Who/what is your inspiration? I get inspired with everything. And I like to be impulsive. I actually get inspired even from the sad things. I get inspired from people and life every day. 7. What is your worst fear? To die alone 8. Which is your favorite European city and why? I have a lot of different favorite places because I have experienced wonderful moments in every city… Athens for its pulse and history, Stockholm for its beauty and serenity, Barcelona for Gaudi, Berlin its culture, Copenhagen for its design, Milan for my shopping, Ascona for its breathtaking scenery. I have been in so many cities and I am sure that I have only experienced a very small percentage of Europe’s beauty. And I will continue to explore new places. I am European and I love Europe. 9. What is your worst habit? A bad habit is usually what disturbs other people about you. So, I guess I might have a few of them (laughs) usually I talk too much and laugh too loud! 10. What would be the main message you would like to give to Europe’s young generation? To love and respect others as much as they love and respect themselves. Have a big heart full of peace and ……. stay happy!
Faire ce que je fais aujourd’hui. 6. Qu’est-ce qui vous inspire? J’aime être impulsive. Je suis même inspirée par des choses tristes. Chaque jour, des personnes et la vie m’inspirent. 7. Quelle est votre plus grande crainte? Mourir seule. 8. Quelle est votre ville européenne préférée et pourquoi? J’aime beaucoup de villes, j’ai vécu des moments magiques dans chacune d’entre elles… Athènes pour son rythme et son histoire, Stockholm pour sa beauté et sa sérénité, Barcelone pour Gaudi, Berlin pour sa culture, Copenhague pour son design, Milan pour le shopping, Ascona pour ses paysages à couper le souffle. Je suis allée dans tellement de villes et pourtant je suis persuadée que je n’ai vécu qu’un infime pourcentage de la beauté de l’Europe. Je continuerai de voyager et d’explorer de nouveaux endroits. Je suis Européenne et j’aime l’Europe. 9. Quelle est votre pire habitude? Une mauvaise habitude est un trait de votre personnalité qui dérange les autres, non? Je pense donc en avoir quelques-unes (rires), en général je parle trop et je ris aux éclats ! 10. Quel serait votre principal message à la génération de jeunes Européens? Aimer et respecter les autres autant qu’ils s’aiment et se respectent eux-mêmes. Avoir un grand coeur rempli de paix et… rester heureux!
YOUTH OPINION
3. If you had the chance to change something in Greece and Sweden, what would these be? This is a very tricky and difficult question. I could go on for days. The only thing for sure, is that I would like to take away the troubles and problems each country has. But however I love both Sweden and Greece as my homeland and I adore the people especially for their differences.
1. Le Concours de l’Eurovision est-il une voie vers l’identité européenne? Je me suis toujours sentie très européenne – même avant le concours. Le Concours de l’Eurovision est un festival magnifique où l’on peut célébrer la musique européenne. Je pense que tous ceux qui y participent sont très fiers d’être Européens et de représenter leur pays. L’Europe est notre maison et notre amour commun.
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2. How much your different origins influence you? As a Swedish born Greek (born and raised in Sweden from Greek parents), ever since I was a kid, I was always into pop music. But in my home, my parents were listening also Greek traditional music. So the folklore will always be in my blood. And as you know, music is not only what you prefer, but also a lifestyle.
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1. Is Eurovision Song Contest a way towards a European Identity / to feel more European? I always felt very European – even before the contest. The Eurovision Song Contest is a beautiful festival, where we can celebrate European music. I believe that everybody in the contest participates as a very proud European, representing his/her country. Europe is our home and our common love.
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