YOUTH OPINION - SPECIAL EDITION 2016
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EDITORIAL TEAM / EQUIPE DE REDACTION Allan Päll – Editor in Chief / Rédacteur en Chef Sarah Farndale – Editor / Rédactrice Johanna Nyman – Editor-at-Large / Rédactrice régulière Gabriele Trapani – Art Director / Directeur artistique Anne Debradandere – Translator / Traductrice
CORRESPONDENTS / CORRESPONDANTS Julia Preinerstorfer Liliia Zviagintceva Marie Cucurella Marion Duboquet Pitt Sietzen ART DIRECTION & GRAPHIC DESIGN / DIRECTION ARTISTIQUE & GRAPHISME THE STUDIO WECROSSTHELINE - info@wecrosstheline.tv Cover graphics / Graphiques Couverture : Francesco Tagliavia - www.cutway.it YO! MAG EDITORIAL CONCEPT / CONCEPT DU MAGAZINE Vincenzo Onnembo - www.aspecialperson.com
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Erasmus+
2016 European Youth Forum
ISSN : 2032-9938
EDITORIAL & INTRO YO! MAG 2016 SPECIAL EDITION
LET'S ORGANISE! ORGANISONS-NOUS! YOUTH OPINION
WORDS BY
JOHANNA NYMAN,
The question I keep asking myself is, “where are we going”? Over recent months we have been hit by one horrible event after another. Hundreds of thousands of refugees are seeking refuge in Europe because of unbearable living conditions, the further rise of extremism, populism and racism and an on-going decline in people’s access to rights and wellbeing. And then Brexit, of course: I do respect that democracy has spoken, but the campaign was built on such misleading facts by the leave campaign that they, at times, seemed to make a mockery of democracy itself. My intention here is not to share with you my thoughts on the “cross roads which Europe stands at”, but to express some thoughts about the society I would want to see and to live in. I think it is crucial that all Europeans get to know each other and they do not isolate themselves in old ways of thinking and small bubbles. I don’t only mean people meeting across national borders, but the borders that exist within our communities, cities and between different groups in society. Seeing the person, not the stereotype and the prejudice, and learning to know this other person, is crucial to combatting so much of the hatred, fear and racism that we face today. A great way of doing this is engaging in civil society organisations, reaching beyond our normal spheres and interacting with people from different backgrounds. But for this to work, civil society organisations always need to find new strategies to reach out to ever more young people and make sure they do not isolate themselves in a cosy atmosphere of sameness. The second element that is oh-so crucial is to start paying real attention to the wellbeing of all people living in Europe. Our ac-
cess to social, economic, civil, cultural and political rights - our human rights - must be ensured. And here I deliberately include everyone in Europe, not only the people that are European citizens, because we are in this together. A society where people, not least young people, are increasingly shut out of the democratic processes and our access to employment, education, housing and healthcare is constantly under threat, will not function in the long run. Policies creating division, misery and harming wellbeing will also create hatred, isolation and aggression and this is something we are already witnessing today. I want to scream at the top of my lungs: do something about it! Live up to our supposed European values, honour our commitments to human rights, solidarity and equality! In this special, annual edition of YO!Mag you can read about the main events of the year and some reflections on the big changes happening in our society. It addresses the situation of young refugees entering Europe and how these young people coming to Europe can be a resource for and have a positive impact on society. In an interview with the MEP Brando Benifei the issue of unpaid internships and how these should be banned is addressed. Unpaid internships directly link to autonomy of young people and how inequality is spread through this practice where only the people who can afford to work for free will get the necessary experience to get the sought-after jobs. There is also a reflection life after Brexit and how to ensure young people's rights in the aftermath of the referendum. This is indeed a question relevant not only to young people from the UK, but to our entire generation. This is a question about how we are heard and represented in society and the Brexit negotiation and young
people’s role in it might set a precedent for the future involvement of young people, I hope this will be a positive precedent! In short, this is a YO!Mag about a Europe that is changing around us. But one thing is sure and that is if we do not shout, ask, write letters and force our way into meetings and vote and write petitions and boycott and meet decision makers and organise ourselves and make our voice heard, these changes will continue to happen in a direction that is not positive for our generation and neither for Europe as a whole. So: let’s organise!
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PRESIDENT OF THE EUROPEAN YOUTH FORUM
La question que je n’arrête pas de me poser, c’est « où allons-nous ? ». Ces derniers mois, nous avons été touchés par des événements horribles, se succédant à un rythme effréné, l’un après l’autre: des centaines de milliers de migrants cherchent refuge en Europe à cause de conditions de vie insoutenables; la nouvelle montée de l’extrémisme, du populisme et du racisme; et un déclin constant de l’accès des jeunes à leurs droits et leur bien-être. Puis il y a eu le Brexit. Bien sûr, je respecte le fait que la démocratie ait parlé, mais la campagne du camp Leave reposait sur des faits tellement erronés que parfois on avait l’impression que la démocratie était tournée en dérision. Mon intention ici n’est pas de partager mes sentiments sur le carrefour où se trouve l’Europe actuellement, mais d’exprimer certaines pensées sur la société dans laquelle j’aimerais vivre. Je pense qu’il est essentiel que tous les Européens apprennent à se connaître et qu’ils ne s’isolent pas dans de vieilles façons de penser ni dans leurs petites bulles. Je ne parle pas seulement de rencontres par delà
YOUTH OPINION
.05 les frontières nationales, mais au sein des frontières qui existent dans nos communautés, dans nos villes et entre différents groupes au sein de la société. Voir l’autre et non pas le stéréotype ni le préjugé, et apprendre à le connaître est crucial pour combattre toute cette haine, toute cette peur et tout ce racisme que nous connaissons aujourd’hui. Un bon moyen de procéder consiste à s’engager dans des organisations de la société civile, à dépasser nos sphères normales et à interagir avec des personnes de milieux différents. Or, pour que cela fonctionne, les organisations de la société civile doivent trouver de nouvelles stratégies pour atteindre chaque fois plus de jeunes et veiller à ce qu’ils ne s’isolent pas dans une atmosphère confortable de similarité. Le deuxième élément vraiment essentiel est de commencer à accorder une réelle attention au bien-être de toutes les personnes qui vivent en Europe. Notre accès aux droits sociaux, économiques, civils, culturels et politiques – nos droits humains- doit être garanti. Et ici j’inclus délibérément tout le monde en Europe, pas uniquement les individus qui sont des citoyens européens, parce que nous sommes tous et toutes concernés par ce qui se passe. Une société où les individus, surtout les
jeunes, sont de plus en plus exclus des processus démocratiques et où notre accès à l’emploi, l’éducation, au logement et aux soins de santé est constamment menacé ne fonctionnera pas dans le long terme. Les politiques qui créent la division et la misère et qui nuisent au bien-être engendreront aussi la haine, l’isolement et les agressions. C'est d’ailleurs une chose que nous observons déjà aujourd’hui. J'ai envie de crier à pleins poumons : il faut faire quelque chose ! Respectons nos soi-disant valeurs européennes, honorons nos engagements envers les droits humains, la solidarité et l’égalité ! Dans ce numéro annuel spécial du YO!Mag, vous lirez des articles sur les principaux événements de l’année et certaines réflexions sur les grands changements qui marquent notre société. On y aborde la situation des jeunes réfugiés qui entrent en Europe et comment ces jeunes peuvent être une ressource pour notre société et y avoir un impact positif. Dans un entretien avec le parlementaire Brando Benifei, nous abordons la question des stages non rémunérés et comment les interdire. Les stages non rémunérés sont directement associés à l’autonomie des jeunes et à la façon dont l’inégalité se répand via cette pratique où seuls les individus qui peuvent se permettre
de travailler gratuitement acquièrent l’expérience nécessaire pour décrocher les emplois tant prisés. On y trouve aussi une réflexion sur la vie après le Brexit et comment garantir les droits des jeunes après le référendum. C’est en effet une question qui concerne non seulement les jeunes du Royaume Uni mais notre génération entière. C’est la question de savoir comment nous sommes entendus et représentés dans la société, et les négociations autour du Brexit et le rôle qu’y ont joué les jeunes pourraient constituer un précédent pour la future participation des jeunes, et sincèrement j’espère qu’il s’agira d’un précédent positif ! En bref, ce YO!Mag parle d'une Europe qui change tout autour de nous. Mais une chose est sûre : si nous ne crions pas, si nous ne posons pas de questions, si nous n’écrivons pas de lettres ou nous ne nous imposons pas dans telle ou telle réunion, si nous ne votons pas, si nous ne rédigeons pas de pétitions, si nous ne boycottons pas, si nous ne rencontrons pas les décideurs, si nous ne nous organisons pas pour nous faire entendre, ces changements continueront de se produire dans un sens qui n’est pas positif pour notre génération ni pour l’Europe dans son ensemble. Alors, organisons-nous !
“WE ARE THE MUSIC MAKERS, AND WE ARE THE DREAMERS OF DREAMS”
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YOUTH OPINION
“NOUS SOMMES LES FAISEURS DE MUSIQUE, ET NOUS SOMMES LES RÊVEURS DE RÊVES” WORDS BY
ALLAN PÄLL,
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SECRETARY GENERAL OF THE EUROPEAN YOUTH FORUM
Belgians know how to poke fun at themselves. Especially to laugh at the creativity that results from having only inappropriate tools to fix a problem. Hence a title for a compilation of photos from the streets of Belgium: “not every solution is the answer to a problem”. Isn’t that especially poignant in an age where everyone in power seems to act the opposite? Staring at those pictures of unworkable solutions, I can’t help but think of our political leaders. For them, any solution can be the answer. More so, if they are the populist kind, driven by short-termism. It might seem we are living at a time when the border between hope for a better future and fear for the years to come seems eternally blurred. It is though very likely that the generation following us will point to this decade as world-changing. On climate change, Naomi Klein said, “we are out of non-radical solutions”. Yet, in many ways, one can wonder – who are the real radicals in our society? Those, aiming to build a sustainable future and thinking of the rights of future generations? I would argue real radicals to be those supporting short-sighted policies, built on eternal optimism and ignorance.The kind of optimism that assumes that the greatest of our challenges in making the planet sustainable for human life, can all be solved by some mysterious future technology.
And that we will have that technology because we are smart. We are so smart, in fact, that while getting to the future, we will just continue having policies and the kind of politics that not only destroys our environment, but also destroys relations, creates inequality, leaves most on this planet behind and excludes people from decision-making. And traditionally, youth should be full of hope built on confidence of a glorious future, which many generations before us have indeed seen. The blinding belief of a better future, which asserts that no matter what, we have earned that future. Perhaps we should be grateful that we are, albeit too slowly, coming to realise that it is not about creating hope, but creating desire for action. Huge change is happening around us at every level already. And quite a lot of that is for the better. But most is not. Change is driven by globalisation of the kind where power and wealth is concentrating in the hands of too few. While technology offers opportunity to change, and some great disruptors are led by our own generation, they are currently only exacerbating negative trends. In the short term, the change coming with the fourth industrial revolution will tear every seam in our social fabric. And young people will be caught up in the
negative trends first. We are unprepared to think beyond current dogmas and policies. We have a broken macro-economic system, where record levels of bond buying and monetary stimulus combined with record low interest rates have failed to spur investment and growth of quality jobs that would benefit young people. We know also that demographic change and eroding middle classes will lead to a strong need to reform welfare. The annual act of balancing the government books at the expense of young people that we see today will not cut it in the long term. This is scary and it should not surprise us that there is a backlash. Yes, Europe is moving on a dangerous path towards nationalism, led by fear mongering. Globalisation and the kind of technological disruption is a source of anxiety for all of us. And populism easily takes hold if we crave quick fixes where any answer will do! In a world of social and economic exclusion, such desire should also not be surprising. If we did not know better, we might be fooled to think that European leaders, running from one crisis management summit to another, are drug addicts, looking for that post-summit high. Another summit saved the day! Or at least that is what we are told. Oh, such fools! Without our generation, they have no chance to get off the hamster wheel. If only they dared to involve young people…
Les Belges savent se moquer d’eux-mêmes. Ils se moquent surtout de la créativité qui émane de l’absence d’outils appropriés pour régler un problème. D’où le titre d’une compilation de photos des rues de Belgique « toute solution n’est pas la réponse à un problème ». N’est-ce pas particulièrement bouleversant dans une ère où toute personne au pouvoir semble agir dans le sens contraire ? En fixant ces images de solutions irréalisables, je ne peux m’empêcher de penser à nos responsables politiques. Pour eux, n’importe quelle solution peut être la réponse. D'autant plus lorsqu'ils sont du genre populiste, et guidés par le court-termisme. Il semblerait que nous vivions dans une époque où la frontière entre l’espoir d’un avenir meilleur et la crainte des années à venir soit éternellement floue. Il est pourtant très probable que la génération qui nous suivra parle de cette décennie comme de celle qui aura changé le monde. A propos du changement climatique, Naomi Klein disait « nous manquons de solutions non radicales ». Pourtant, de nombreuses façons, on peut se demander - qui sont les véritables radicaux dans notre société ? Ceux qui veulent construire un avenir durable et qui pensent aux droits des générations futures ? Je dirais que les vrais radicaux sont ceux qui soutiennent les politiques qui manquent de vision, fondées sur un optimisme et une ignorance éternels. Le type d’optimisme qui suppose que les plus grands de nos défis à relever pour que la planète soit durable pour la vie humaine pourront tous être résolus grâce à une mystérieuse technolo-
gie future. Et que nous disposerons de cette technologie parce que nous sommes intelligents. Nous sommes tellement intelligents en fait que, tout en nous dirigeant vers l’avenir, nous continuerons simplement d’avoir des politiques et le type de politiques qui détruit non seulement notre environnement mais qui détruit également les relations, engendre des inégalités, laisse pour compte la majeure partie des habitants de cette planète, et exclut les individus de la prise de décisions. Normalement, les jeunes devraient être pleins d’espoir, confiants dans un avenir glorieux que de nombreuses générations avant eux ont effectivement connu. La conviction aveuglante d’un avenir meilleur qui affirme que, quoi qu’il arrive, nous avons mérité cet avenir. Peut-être devrionsnous être reconnaissants du fait que peu à peu, quoique trop lentement, nous commencions à réaliser qu’il ne s’agit pas de créer de l’espoir mais de provoquer un engouement pour l’action. D’énormes changements s’opèrent déjà autour de nous à tous les niveaux. Beaucoup d’entre eux sont pour un mieux, mais la plupart ne le sont pas. Les changements sont guidés par la mondialisation, celle où pouvoir et richesses sont concentrés entre les mains d’une poignée d’individus. Alors que la technologie offre l’opportunité du changement, et que certaines des grandes perturbations sont dirigées par notre propre génération, elles ne font en fait qu’exacerber des tendances négatives. A court terme, les changements qui surviendront avec la quatrième révolution industrielle déchireront toutes les trames de notre tissu social. Et ce sont les jeunes qui seront les premiers à se retrouver coincés dans ces tendances négatives. Nous ne sommes pas prêts à penser plus
loin que les dogmes et politiques actuels. Notre système macro-économique est brisé ; les taux record d’achat d’obligations et de stimulation monétaire combinés aux faibles taux record d’intérêt n’ont pas réussi à encourager l’investissement et la création d’emplois de qualité en faveur des jeunes. Nous savons également que le changement démographique et l’érosion des classes moyennes conduiront à la nécessité radicale de réformer le système d’aide sociale. L’équilibrage annuel des comptes du gouvernement au détriment des jeunes que nous connaissons aujourd’hui ne le coupera pas dans le long terme. C’est effrayant, et nous ne devrions pas être surpris qu’il y ait un retour de flamme. Oui, l’Europe évolue sur une voie dangereuse vers le nationalisme, influencée par les propos alarmistes. La mondialisation et les bouleversements technologiques sont une source d’inquiétude pour nous tous. Et le populisme prend facilement le contrôle si nous sommes avides de réparations rapides où n’importe quelle réponse fera l’affaire ! Dans un monde d’exclusion sociale et économique, un tel désir ne devrait pas non plus être surprenant. Si on n’en savait pas davantage, on pourrait être tenté de croire que les dirigeants européens, courant d’un sommet de gestion de crise à un autre, sont des toxicomanes, à la recherche de cet effet planant post-sommet. Un autre sommet a sauvé la mise ! Ou du moins, c’est ce qu’on nous dit. Oh, quels fous ! Sans notre génération, ils n’ont pas la moindre chance de descendre de leur roue dans la cage à hamsters. Si seulement ils osaient engager les jeunes… … parce que « Il semble, que de ce monde, pour toujours, nous soyons les moteurs et agitateurs. » (traduction de Ode par Arthur O’Shaughnessy)
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…because “We are the movers and shakers. Of the world for ever, it seems” (Ode by Arthur O'Shaughnessy)
Julia Preinerstorfer
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Sarah lives in Brussels and is communications coordinator at the European Youth Forum where she also edits YO!Mag. Sarah was previously working in the UK dealing with media relations for a large NGO and in the civil service.
Julia works as a communications and press officer at the Austrian Youth Council (ÖJV). She has been writing and researching articles for ÖJV’s blog on young refugees for the last couple of months. Prior to her work for the Austrian Youth Council, Julia worked as a freelance journalist.
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Sarah vit à Bruxelles et elle coordonne les communications au Forum européen de la Jeunesse où elle supervise également la rédaction du YO!Mag. Avant cela, Sarah travaillait au Royaume Uni où elle s'occupait des relations de presse pour une grande ONG et dans la fonction publique.
Alexandre Beddock
Liam Beattie
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Alex currently works as Communications Officer at the European Youth Forum and volunteers in several organisations supporting migrants in Belgium. He is director of the documentary Voices of Refugees. He is passionate about travelling, sports, and social justice.
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Alex est chargé des communications au Forum européen de la Jeunesse et bénévole dans plusieurs organisations soutenant les migrants en Belgique. Il est réalisateur du documentaire vidéo "Voices of Refugees" Il est passionné de voyages, de sport et de justice sociale.
Liam is originally from the south of Scotland and now lives in Edinburgh. He previously lived in Brussels and was an intern for the European Youth Forum, before becoming a stagiaire at the European Parliament. Liam now works for a sexual health NGO and regularly contributes to UK-wide media platforms, including the BBC and the Huffington Post.
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Julia est chargée de la presse et des communications au Conseil de la Jeunesse d'Autriche (ÖJV). Ces derniers mois, elle a rédigé et recherché des articles pour le blog d'ÖJV sur les jeunes réfugiés. Avant de travailler pour ÖJV, Julia travaillait comme journaliste indépendante.
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Sarah Farndale
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YOUTH OPINION
CONTRIBUTORS
Liam est né dans le sud de l'Ecosse et vit aujourd'hui à Edimbourg. Avant cela il vivait à Bruxelles où il a effectué un stage au Forum Jeunesse avant de devenir stagiaire au Parlement européen. Liam travaille aujourd'hui pour une ONG de santé sexuelle et il contribue régulièrement à des plates-formes média britanniques, y compris la BBC et le Huffington Post.
YOUTH RIGHTS .12 INTERVIEW BRANDO BENIFEI .18 2016: LOTS OF TALK ABOUT YOUTH, BUT LITTLE ACTION! 2016: UNE ANNÉE DE BLABLA SUR LA JEUNESSE, MAIS DE PEU D’ACTION! .22 WE MILLENNIALS MUST NOT BE LEFT BEHIND IN BREXIT BRITAIN NE NOUS LAISSEZ PAS TOMBER DANS LES MEANDRES DU BREXIT
.30 YOUNG CONSUMERS AND THE ETHICS OF THE CLOTHING INDUSTRY LES JEUNES CONSOMMATEURS ET L’ÉTHIQUE DE L’INDUSTRIE DU VÊTEMENT .34 POST-ERASMUS DEPRESSION: HELP, I’M GOING BACK HOME! DÉPRESSION POST-ERASMUS: AU SECOURS, JE RENTRE CHEZ MOI!
HOTPOT
.36 HOW CLICHÉS INFLUENCE OUR BEHAVIOUR COMMENT LES STÉRÉOTYPES NOUS AFFECTENT-ILS
.40 IT MAY SEEM DANGEROUS AND RISKY - THE PROS AND CONS OF COUCHSURFING
CELA PEUT SEMBLER DANGEREUX ET RISQUÉ - LE POUR ET LE CONTRE DU COUCHSURFING
GRAPHIC JOURNALISM .44
CROSSINGS: A PHOTO ESSAY ON REFUGEES’ JOURNEYS POINTS DE PASSAGE
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DOSSIER
YOUTH OPINION
.26 PLACE MORE TRUST IN REFUGEES FAITES DAVANTAGE CONFIANCE AUX RÉFUGIÉS
YPW
The latest YOUTH POLICY NEWS is included in the the Youth Forum's weekly e-newsletter, YO!News. To sign up email: Les dernières nouvelles en matière de politique de jeunesse sont intégrées dans le bulletin hebdomadaire du Forum Jeunesse, le YO!News. Pour s'y abonner : YONEWS@YOUTHFORUM.ORG
YOUTH OPINION
THE FACT .010
Over the last ten years we have produced more plastic than during the whole of the last century causing death to one million sea birds and 100,000 marine mammals annually from plastic in our oceans. Now France has become the first country in the world to ban plastic plates, cups and utensils, passing a law that will go into effect in 2020. This may be the beginning of a new era.
THE PICTURE YO!Fest took place in Strasbourg at the European Parliament on 20-21 May 2016 as part of the European Youth Event. The Youth Forum's annual political youth festival unleashed young people’s creativity by combining politics, culture, education and fun in a multicultural festival atmosphere. Le YO!Fest s'est déroulé à Strasbourg au Parlement européen les 2021 mai 2016 dans le cadre de la Rencontre des Jeunes européens. Le festival politique annuel de la jeunesse a libéré la créativité des jeunes en combinant politique, culture, éducation et amusement dans une atmosphère festivalière multiculturelle.
Ces dix dernières années, nous avons produit plus de plastique que pendant l'ensemble du siècle dernier, provoquant la mort d'un million d'oiseaux marins et de 100.000 mammifères marins par an à cause du plastique dans nos océans. La France est devenue le premier pays du monde à interdire les assiettes, tasses et ustensiles en plastique après avoir adopté une loi qui entrera en vigueur en 2020. Il se peut que cela marque le début d'une nouvelle ère.
THE QUOTE “I cannot and will not accept that the millennials, Generation Y, might be the first generation in 70 years to be poorer than their parents.” European Commission President Jean-Claude Juncker delivered his 2016 State of the Union address on the 14th of September, before the Members of the European Parliament in Strasbourg.
"Je ne peux accepter et je n'accepterai pas que la génération du millénaire ou Génération Y soit la première génération en 70 ans à être plus pauvre que leurs parents." Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne, lors de son discours sur l'état de l'Union 2016, le 14 septembre, face aux Membres du Parlement européen à Strasbourg.
THE FIGURE 25 €
YOUTH OPINION
In the current Multiannual Financial Framework 2014-2020 (MFF), 25 € is spent per young person per year, and the budget for education,training and youth accounts only for 0.8% of the EU budget.
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Dans le Cadre financier pluriannuel actuel 2014-2020, 25 € sont dépensés par jeune par an, et le budget pour l'éducation, la formation et la jeunesse ne représente que 0,8% du budget de l'UE.
THE EVENT YO!FEST 2017 The 8th Edition of YO!Fest (Youth Opinion Festival), the annual political youth-led festival organised by the European Youth Forum, will be held in Maastricht, in the Netherlands as part of a year of celebrations – Europe Calling – to mark the 25th anniversary of the signing of the Maastricht Treaty. YO!Fest, taking place on 7th February, will see thousands of young people debating with each other and politicians about how to change Europe for the better.
La 8ème édition du YO!Fest (Festival sur l'Opinion des Jeunes), le festival politique annuel de la jeunesse organisé par le Forum européen de la Jeunesse, sera organisé à Maastricht, aux Pays-Bas, dans le cadre d'une année de célébrations - Europe Calling- pour marquer le 25ème anniversaire de la signature du Traité de Maastricht. Le YO!Fest qui se déroulera le 7 février réunira des milliers de jeunes qui débattront entre eux et avec des politiques sur la façon de changer l'Europe au mieux.
THE PEOPLE From Europe and beyond, young people are at the forefront of the solidarity chains supporting and welcoming migrants. While EU member states show their lack of political willingness and sense of solidarity in tackling the so-called refugee crisis, volunteers, citizen-organisations and youth organisations are standing together to help welcome and integrate refugees.
A partir de l'Europe et au-delà, les jeunes sont en première ligne des chaînes de solidarité pour aider et accueillir les migrants. Tandis que les Etats membres de l'UE affichent leur manque de volonté politique et de sens de solidarité pour aborder la soi-disant crise des réfugiés, des volontaires, des organisations citoyennes et de jeunesse s'associent pour aider à accueillir et intégrer les réfugiés.
YOUTH RIGHTS
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YOUTH OPINION
Interview
BRANDO BENIFEI MEP
T
HERE ARE STILL AP P R O X IMAT E LY 4.3 MILLION YOUNG PEOPLE UNEMPLOYED (UNDER 25) IN THE EU TODAY. THE SUCCESS OF THE YOUTH GUARANTEE SO FAR HAS BEEN PATCHY AND IT HAS NOT YET BEEN SUCCESSFUL IN REACHING OUT TO THOSE YOUNG PEOPLE FAR FROM THE LABOUR MARKET. DO YOU THINK THE YOUTH GUARANTEE CAN REALLY MAKE A DIFFERENCE WHEN IT COMES TO YOUTH UNEMPLOYMENT? WHAT MORE COULD THIS EU DO TO TACKLE YOUTH UNEMPLOYMENT? The youth unemployment rate that many European countries are now facing is the result of a long series of political mistakes and inappropriate responses to the economic and social crises that have affected the continent in the last years. The Youth Guarantee (YG) has been an example of a concrete answer with a clear political objective: to provide young people below the age of 25, with qualitatively good jobs, further education, an apprenticeship or a traineeship within four months of unemployment or after leaving the formal education system.
It is true, however, that the program has received some criticism from the point of view of the final results, although one should be very careful where to address such criticism: to the programme itself, or rather to the way it has been implemented? The answer, in my view, is the latter. There have been limits due to the huge discrepancies between regions, the excessively bureaucratic mechanism and the inadequate capacity of job centres to absorb young people's demands. However, all these aspects should be seen in a positive way because they outline the areas in which we still need to invest. Major flexibility in project design, streamlined administrative procedures and operational programs, improvement of the quality and inclusiveness of the projects themselves would facilitate the strengthening of the scheme. Europe can do more, but as the European Commission showed in its Annual Growth survey, the YG has become a driving force to improve the transition from school to work, reducing youth unemployment. Besides the Youth Employment Initiative (YEI) and YG, structural measures need to be taken to improve the functioning of the labour market at a European level. One of these has been proposed a few months ago by the Italian Minister Pier Carlo Padoan that launched the idea of a common unemployment insurance scheme for the
Eurozone. It is an important project, not just a measure of social equality but also a positive stimulus that could have strong macroeconomic effects, allowing the containment of the severity of the crisis, exerting a powerful anti-cyclical function and stabilizing the economy. In the long run the most effective response will be a deeper integration between European countries starting from the Eurozone. Only a common economic policy could prevent future crises. THE TRANSITION FROM EDUCATION TO EMPLOYMENT IS INCREASINGLY DIFFICULT FOR YOUNG PEOPLE, WITH MANY TAKING UP UNPAID INTERNSHIPS WITH LITTLE LEARNING CONTENT. MANY INSTITUTIONS HERE IN BRUSSELS, ESPECIALLY THE EUROPEAN PARLIAMENT, ARE GUILTY OF OFFERING SUCH INTERNSHIPS. WHAT DO YOU THINK CAN BE DONE TO STOP THIS? Data from the European Commission shows that every year in Europe 4.5 million students and graduates are involved in internships. 59% of these interns are unpaid, and 40% are without a contract and social protection. About 30% of the internships do not have any learning content and others consist in a replacement of permanent workers with a cheaper labour force. It is a big and complex issue that requires higher political attention, which is why I’m pro-
youth rights / YOUTH OPINION
.013 moting with other MEPs a Written Declaration on unpaid and low-quality internships. As Co-Chair of the Youth Intergroup, I am also working together with my colleagues in order to re-launch also for this mandate the campaign that was run - together with the Youth Forum - in the last legislature on Quality and Paid Internships in the European Parliament. We should be leading the fight and be a virtuous example for companies outside EU institutions. From a broader perspective, we need to introduce a common and binding set of rules, making unpaid internships for graduates illegal and improving the quality of internships and the working conditions of interns. Only a strong action with a legislative proposal from the European Commission could tackle this serious and pressing European issue, the European Quality Charter for Internships and Apprenticeships is a fundamental tool to start but not enough. THE QUALITY OF JOB OFFERS FOR YOUNG PEOPLE IS OFTEN POOR: WITH UNSTABLE WORK, DE-STANDARDISED FORMS OF CONTRACTS – SUCH AS ZERO HOURS CONTRACTS- WITH LITTLE SOCIAL PROTECTION. THIS EXACERBATES IN WORK POVERTY OF YOUNG PEOPLE AND INCREASES THE RISK OF
SOCIAL EXCLUSION. HOW CAN BETTER QUALITY WORK OFFERS BE ENSURED? One of the clearest effects of the crisis has been the rise of inequalities and the creation of new divisions, at all levels. Recent studies such as the one presented by OECD (“Rising inequality: youth and poor fall further behind”) demonstrate that young people have suffered more than other age groups. Precarious jobs, lower level of social security, the worrying situation of NEETs generates a negative spiral towards social exclusion that makes it very difficult for them to achieve financial and personal independence. Changing our labour policies by investing in structural measures must be a priority. Mobility is one keyword. According to a 2014 study, the probability of mobile youngsters becoming long-term unemployed is reduced by half as compared to non-mobile ones; yet in 2016, 88% of young Europeans never went abroad in order to engage in an exchange program. Opportunities, like Erasmus+ and the EURES platform, do actually exist but they are not used to their full potential. Recently, together with other colleagues, I proposed a pilot project: the Erasmus for Apprenticeships, based on the idea that a mid-term
period of experience abroad would be stimulating and valuable even for youngsters engaged in VET. I hope it will be successful enough to become a structural program of the Union. In a complementary way, looking at the labour offer and therefore willing to implement strategies to broaden employability of youngsters, changes and harmonisation within education systems are also needed. Overall, we still do not notice proper teaching on digital skills and on foreign languages, a clear inadequacy in the education system. Luckily, across Europe best practices are already put in place, as we learned while running preparatory work on Parliament’s dossiers. Just to mention a few examples, we can consider the strategies to promote youth entrepreneurship through education and training, as well as plans to tap into the job creation potential of green economy and social innovation. However, there are some topics where we could act more effectively. More effort could be put into formalising recognition of skills acquired through non-formal education and volunteering, creating proper paths of personal development that could easily integrate and complement skills acquired through formal education, with a
"Make unpaid internships for graduates illegal"
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YOUTH OPINION
«Rendre illégaux les stages non rémunérés pour les diplômés»
more precise acknowledgement of both goals and an overall more labour-oriented approach. REFUGEES ARE PARTICULARLY VULNERABLE WHEN IT COMES TO ACCESSING THE LABOUR MARKET. AS THE RAPPORTEUR FOR A REPORT ON INTEGRATION OF REFUGEES INTO THE LABOUR MARKET, WHAT MEASURES WOULD YOU LIKE TO SEE PUT IN PLACE TO HELP TACKLE THIS? My report clearly outlines how refugees’ integration into society is both a challenge and an opportunity, and that one cannot properly deploy effective programmes without taking the matter of funding and resources into serious account. The main point to understand is whether there are, at the moment, the economic, social and legislative conditions to make that happen. The answer is: not entirely, actually. One of the main problems I see, today, aside from the lack of cooperation – or even hostility – of certain countries to work out a common, effective solution, is the dire macroeconomic condition of our Continent following years of crisis and recession. Whatever measure we take to integrate refugees into our economies is urgent, needed and must be wel-
comed, but must imperatively be accompanied by serious investments into society as a whole, through job-creation policies and ambitious investment strategies. Otherwise I fear it will not work and it will make labour markets more segmented, societies poorer, and the rich-poor divide wider. Refugees are confronted with many problems even after their asylum request is accepted: language, recognition of their qualification, skills assessment; they face discrimination; they often struggle to integrate in a country that is sometimes very different from the one they come from. All these problems need answers, which should arrive at an early stage, in order to increase the chances for durable, full and successful integration. In the report, we call for modifications to the present legislation on access to the labour market, in particular the Reception Conditions Directive, including for refugees and asylum seekers to be guaranteed labour market access in six months rather than the current nine. We also call for the ESF allocations to be raised up to 25% of the cohesion policy in the process of revision of the Multiannual Financial Framework. We also request additional public investments and resources to grant local authorities,
civil society and volunteer organisations with direct financial support for the deployment of social inclusion and integration programmes for refugees. MORE GENERALLY ON REFUGEES, DO YOU FEEL THAT EU LEADERS HAVE THE RIGHT APPROACH TO THE TOPIC AND PUT FORWARD THE RIGHTS POLICIES WITH REGARD TO THE INDIVIDUAL HUMAN TRAGEDIES AND TAPPING INTO THE PEOPLE’S POTENTIALS ? WHAT DO YOU THINK ABOUT SOCIALIST COLLEAGUES IN AUSTRIA AND SLOVAKIA, FOLLOWING THE DISCOURSE OF RIGHT-WING POPULISTS BELIEVING IT WILL HELP THEIR POPULARITY? You know way too well how difficult and unpopular discussing migration is for politicians, not only today. The management of the refugee crisis is probably one of the main challenges the European Union and its society are facing today, because of its size, its pace and the complexity of its social, political and economic implications. Unfortunately, I have the feeling we are getting more and more used to the instrumental use of a certain populist rhetoric, which is widespread in the media. Political leaders tend to adapt
DURING THE YO!FEST AT THE EUROPEAN YOUTH EVENT, ALL THESE ISSUES AND MORE WERE DEBATED BY YOUNG PEOPLE AND DECISION MAKERS. HOW IMPORTANT ARE SUCH OPPORTUNITIES FOR YOUTH PARTICIPATION?
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Opportunities like the YO!Fest and European Youth Event are important because they offer an excellent opportunity to create and improve dialogue between young people and institutions. The fact that many young people, from all over Europe, can gather and discuss topics such as unemployment, internships, integration of refugees and democratic participation is a significant step forward to create a common awareness of the great challenges that our continent is facing today. The ideas that have emerged from the debate can positively influence policy makers and strengthen the sense of community of the European youth. The Yo!Fest is an important arena of public debate and I hope that it will continue its activities in the years to come!
4.3 MILLIONS DE JEUNES (DE MOINS DE 25 ANS) SONT AU CHÔMAGE DANS L’UE AUJOURD’HUI. LE SUCCÈS DE LA GARANTIE POUR LA JEUNESSE A ÉTÉ IRRÉGULIER ET CELLE-CI N’EST PAS ENCORE PARVENUE À TOUCHER LES JEUNES ÉLOIGNÉS DU MARCHÉ DU TRAVAIL. PENSEZ-VOUS QUE LA GARANTIE POUR LA JEUNESSE PUISSE RÉELLEMENT CHANGER LES CHOSES PAR RAPPORT AU CHÔMAGE DES JEUNES ? QUE POURRAIT FAIRE DE PLUS CETTE UE POUR S’ATTAQUER AU CHÔMAGE DES JEUNES ? Le taux de chômage des jeunes auquel de nombreux pays européens sont actuellement confrontés est le résultat d’une longue série
LA TRANSITION DE L’ÉDUCATION À L’EMPLOI EST DE PLUS EN PLUS DIFFICILE POUR LES JEUNES. ILS SONT NOMBREUX À SUIVRE DES STAGES NON RÉMUNÉRÉS DÉPOURVUS OU PRESQUE
DE TOUT CONTENU D’APPRENTISSAGE. DE NOMBREUSES INSTITUTIONS ICI À BRUXELLES, SURTOUT LE PARLEMENT EUROPÉEN, PEUVENT ÊTRE POINTÉES DU DOIGT POUR PROPOSER DE TELS STAGES. SELON VOUS, QUE PEUT-ON FAIRE POUR METTRE UN TERME À CELA ? Des données de la Commission européenne démontrent que chaque année en Europe 4,5 millions d’étudiants et de diplômés suivent des stages. 59% de ces stagiaires ne sont pas rémunérés, et 40% n’ont pas de contrat ni de protection sociale. Près de 30% des stages sont dépourvus de contenu d’apprentissage et les autres sont en fait un remplacement de travailleurs permanents par de la main d’œuvre bon marché. Il s’agit d’un problème énorme et complexe qui requiert une plus grande attention politique. C’est pourquoi, aux côtés d’autres eurodéputés, je soutiens une Déclaration écrite du Parlement européen sur les stages non rémunérés et de faible qualité. En tant que co-président de l’Intergroupe Jeunesse, je collabore également avec mes collègues pour relancer pour ce mandat également la campagne qui était dirigée –avec le YFJ- au sein du Parlement sur des stages rémunérés et de qualité. Nous devons mener le combat et représenter un exemple vertueux pour les entreprises en dehors des institutions de l’UE. Dans une perspective plus vaste, nous devons introduire des lois communes et contraignantes, rendant illégaux les stages non rémunérés pour les diplômés, et améliorant la qualité des stages et les conditions de travail des stagiaires. Seule une action puissante appuyée par une proposition législative de la Commission européenne pourra s’attaquer à ce problème sérieux et urgent. La Charte européenne sur la qualité des stages et des apprentissages est un outil fondamental pour démarrer, mais il ne suffit pas. LA QUALITÉ DES OFFRES D’EMPLOI POUR LES JEUNES EST SOUVENT PAUVRE : UN TRAVAIL INSTABLE, DES FORMES ATYPIQUES DE CONTRATS (TELS QUE LES CONTRATS ZÉRO HEURE) ET UNE TRÈS FAIBLE PROTECTION SOCIALE. CELA EXACERBE LA PAUVRETÉ AU TRAVAIL DES JEUNES ET AUGMENTE LE RISQUE D’EXCLUSION SOCIALE. COMMENT DES OFFRES D’EMPLOI DE MEILLEURE QUALITÉ PEUVENT-ELLES ÊTRE ASSURÉES ? L’un des effets les plus tangible de la crise a été l’augmentation des inégalités et la création de nouvelles divisions à tous les niveaux. De récentes études telles que celle présentée par l’OCDE (« Rising inequality : youth and poor fall further behind ») démontrent que les jeunes ont plus souffert que les autres groupes de population. Des emplois précaires, un niveau inférieur de
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d’erreurs politiques et de réponses inappropriées aux crises sociale et économique qui frappent le continent depuis ces dernières années. La Garantie pour la Jeunesse a été un exemple de réponse concrète dotée d’un objectif politique précis : offrir aux jeunes de moins de 25 ans des emplois de qualité, une formation complémentaire, un apprentissage ou un stage quatre mois après leur inscription au chômage ou après avoir quitté le système d’éducation formelle. Il est vrai cependant que le programme a essuyé quelques critiques par rapport aux résultats finaux, bien qu’il faille être extrêmement prudent quant à savoir à qui adresser ces critiques : le programme en soi, ou plutôt la manière dont il a été mis en œuvre ? Selon moi, c’est plutôt cette dernière. On a observé des limites en raison d’énormes divergences entre les régions, du mécanisme excessivement bureaucratique, et de la capacité inadéquate des centres pour l’emploi de répondre à toutes les demandes des jeunes. Cependant, tous ces aspects doivent être considérés de façon positive car ils pointent du doigt les domaines dans lesquels nous devons encore investir. Une grande flexibilité dans la conception du projet, des procédures administratives intégrées et des programmes opérationnels, l’amélioration de la qualité et de l’inclusivité des projets eux-mêmes faciliteraient la consolidation du programme. L’Europe peut en faire davantage mais comme l’a illustré la Commission européenne dans son enquête annuelle sur la croissance, la Garantie pour la Jeunesse est devenue une force motrice pour améliorer la transition de l’école au travail en réduisant le chômage des jeunes. En plus de l’Initiative pour l’Emploi des Jeunes et de la Garantie pour la Jeunesse, des mesures structurelles doivent être prises pour améliorer le fonctionnement du marché du travail au niveau européen. L’une d’entre elles a été proposée il y a quelques mois par le mi-nistre italien Pier Carlo Padoan qui a lancé l’idée d’un régime commun d’assurance chômage pour la zone euro. Il s’agit d’un projet important, pas uniquement une mesure d’égalité sociale mais aussi un stimulus positif qui pourrait avoir de solides effets macroéconomiques, permettant de contenir la sévérité de la crise, exerçant une fonction anticyclique puissante et stabilisant l’économie. A long terme, la réponse la plus efficace sera une intégration plus profonde entre les pays européens à partir de la zone euro. Seule une politique économique commune pourrait empêcher une future crise.
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their communication along these lines, and this is seriously detrimental to a well-informed, balanced and fair discussion. What is happening in Austria and Slovakia, two rather different situations I would say, is the result of an incomplete path towards the integration of the European Union. The attempt of finding national solutions to common European problems is a stubborn, silly and anachronistic reaction, resulting from a political and cultural maturity which is yet to be achieved in the EU public opinion as well as in the governing elites. Closing borders, building walls or rejecting asylum seekers, therefore escaping from precise international and humanitarian commitments, for the sake of mere electoral purposes, is not only a failed mix of policies but, above all, a shameful act which will receive the severe judgement of history in the future.
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sécurité sociale, ou encore la situation inquiétante des NEET engendrent une spirale négative vers l’exclusion sociale qui les empêche d'accéder à l'indépendance financière et personnelle. Changer nos politiques sur le marché du travail en investissant dans les mesures structurelles doit être une priorité. La mobilité peut être l’un des mots clés. Selon une étude de 2014, la probabilité que des jeunes mobiles deviennent des chômeurs de longue durée est deux fois moins importante que chez les non mobiles : pourtant en 2016, 88% des jeunes Européens n’étaient jamais allés à l’étranger pour participer à un programme d’échange. Des possibilités comme Erasmus+ et la plate-forme EURES existent effectivement, mais elles ne sont pas utilisées au maximum de leur potentiel. Récemment, en collaboration avec d’autres collègues, j’ai proposé un projet pilote : Erasmus pour les Apprentissages, basé sur l’idée qu’une période à moyen terme d’expérience à l’étranger serait stimulante et valable, même pour les jeunes engagés dans l’EFP. J’espère qu’il remportera suffisamment de succès pour devenir un programme structurel de l’Union. De manière complémentaire, en analysant l’offre d’emploi et si l’on veut mettre en place des stratégies qui élargissent l’employabilité des jeunes, des changements et une harmonisation au sein des systèmes d’éducation sont également nécessaires. D’une manière générale, nous n’observons toujours pas d’enseignement adéquat sur les compétences numériques et les langues étrangères, une inadéquation explicite qui marque le système pédagogique. Heureusement, à travers l’Europe, de bonnes pratiques sont déjà mises en place comme nous l’avons appris en faisant le travail préparatoire sur les dossiers du Parlement. Pour ne citer que quelques exemples, nous pouvons considérer les stratégies pour promouvoir l’entrepreneuriat des jeunes via l’éducation et la formation, ainsi que des plans pour puiser dans le potentiel de la création d’emplois de l’économie verte et l’innovation sociale. Cependant, il est des sujets où nous pourrions agir de manière plus efficace. Plus d’efforts pourraient être consacrés à la formalisation de la reconnaissance des compétences acquises grâce à l’éducation non formelle et le volontariat, créant des parcours adéquats de développement personnel qui pourraient facilement intégrer et compléter les compétences acquises grâce à l’éducation formelle, avec une reconnaissance plus explicite des objectifs et une approche globale davantage orientée sur le travail. LES RÉFUGIÉS SONT PARTICULIÈREMENT VULNÉRABLES LORSQU’IL S’AGIT D’ACCÉDER AU MARCHÉ DU TRAVAIL. EN TANT QUE
RAPPORTEUR POUR UN RAPPORT SUR L’INTÉGRATION DES RÉFUGIÉS DANS LE MARCHÉ DU TRAVAIL, QUELLES MESURES SOUHAITERIEZ-VOUS VOIR MISES EN PLACE POUR Y CONTRIBUER ? Mon rapport expose clairement comment l’intégration des réfugiés dans la société représente à la fois un défi et une opportunité, et que l’on ne peut correctement déployer des programmes efficaces sans sérieusement tenir compte du financement et des ressources.Le principal point à comprendre est de voir si pour l’instant les conditions économiques, sociales et législatives sont réunies pour que cela se réalise. La réponse est : pas entièrement pour le moment. L’un des problèmes majeur que je vois aujourd’hui est qu’en plus du manque de coopération – voire de l’hostilité- de certains pays pour trouver une solution commune et
efficace, se trouve la condition macroéconomique désastreuse de notre continent après des années de crise et de récession. Quelle que soit la mesure que nous prenions pour intégrer les réfugiés dans nos économies, elle est urgente, indispensable et elle doit être accueillie positivement, mais elle doit impérativement être accompagnée de sérieux investissements dans la société dans son ensemble, via des politiques de création d’emplois et d’ambitieuses stratégies d’investissement. Autrement, je crains que cela ne fonctionnera pas et que cela fragmentera encore davantage les marchés du travail, cela appauvrira les sociétés et cela agrandira l’écart entre les riches et les pauvres. Les réfugiés sont confrontés à de nombreux problèmes, même après l’acceptation de leur demande d’asile : la langue, la reconnaissance de leur qualification, l’évaluation de leurs compétences ; ils sont victimes de discrimination
PENDANT LE YO!FEST ET LA RENCONTRE DES JEUNES EUROPÉENS, TOUTES CES QUESTIONS ET D’AUTRES ONT ÉTÉ DÉBATTUES PAR LES JEUNES ET LES RESPONSABLES POLITIQUES. QUELLE IMPORTANCE REVÊTENT DE TELLES OPPORTUNITÉS POUR LA PARTICIPATION DES JEUNES ? ; ils luttent souvent pour intégrer un pays qui est parfois très différent de celui d’où ils viennent. Tous ces problèmes nécessitent des réponses qui doivent arriver dès le départ pour pouvoir accroître les chances d’une intégration durable, complète et réussie. Dans le rapport, nous demandons des modifications à la législation actuelle sur l’accès au marché du travail, en particulier la direction sur les conditions de réception, y compris que les réfugiés et les demandeurs d’asile se voient garantir l’accès au marché du travail dans les six mois plutôt que la période actuelle. Nous demandons aussi que les allocations du Fond Social Européen (FSE) soient augmentées jusqu’à 25% dans la politique de cohésion lors du processus de révision du Cadre financier pluriannuel. Nous demandons également des investissements publics
et des ressources supplémentaires pour allouer un soutien financier direct aux pouvoirs locaux, à la société civile et aux organisations volontaires pour le déploiement de programmes d’inclusion sociale et d’intégration pour les réfugiés. PLUS GÉNÉRALEMENT, PAR RAPPORT AUX RÉFUGIÉS, SENTEZ-VOUS QUE LES DIRIGEANTS DE L’UE ADOPTENT LA BONNE APPROCHE PAR RAPPORT AU SUJET ET QU’ILS AVANCENT LES BONNES POLITIQUES PAR RAPPORT AUX TRAGÉDIES HUMAINES ET À L’EXPLOITATION DU POTENTIEL DES INDIVIDUS ? QUE PENSEZ-VOUS DES COLLÈGUES SOCIALISTES EN AUTRICHE ET EN SLOVAQUIE, SUITE AU DISCOURS DES POPULISTES D’EXTRÊME DROITE QUI PENSENT QUE CELA AUGMENTERA LEUR POPULARITÉ ? Vous savez pertinemment bien combien il est difficile et impopulaire de
Des occasions comme le YO!Fest et la Rencontre des Jeunes européens sont importantes parce qu’elles permettent d’instaurer et d’améliorer le dialogue entre les jeunes et les institutions. Le fait que de nombreux jeunes de partout en Europe puissent se rassembler et discuter de sujets comme le chômage, les stages, l’intégration des réfugiés et la participation démocratique est un grand pas en avant pour créer une prise de conscience commune des gros problèmes auxquels notre continent est confronté aujourd’hui. Les idées qui ont émergé du débat peuvent positivement influencer les responsables politiques et renforcer le sens de communauté de la jeunesse européenne. Le YO!Fest est un espace important de débat public et j’espère qu’il poursuivra ses activités dans les années à venir !
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discuter de migration pour les politiques, et pas uniquement aujourd’hui. La gestion de la crise des réfugiés est probablement l’un des principaux problèmes auquel l’Union européenne et sa société sont confrontées aujourd’hui, à cause de son ampleur, de son rythme et de la complexité de ses implications sociales, politiques et économiques. Malheureusement, j’ai le sentiment que nous nous rapprochons de plus en plus de l’instrumentalisation d’un discours populiste qui est répandu dans les médias. Les dirigeants politiques tendent à adapter leur communication dans ce sens, et cela nuit sérieusement à une discussion bien informée, équilibrée et juste. Ce qui se passe en Autriche et en Slovaquie, deux situations assez différentes dirais-je, est le résultat d’un processus incomplet vers l’intégration de l’Union européenne. La tentative de trouver des solutions nationales aux problèmes communs de l’Europe est une réaction entêtée, stupide et anachronique émanant d’une immaturité politique et culturelle au sein de l’opinion publique de l’UE et des élites au pouvoir. Fermer les frontières, ériger des murs ou rejeter les demandeurs d’asile ; fuyant ainsi des engagements internationaux et humanitaires précis, à des fins purement électorales, n’est pas uniquement une combinaison ratée de politiques mais avant tout un acte honteux qui sera sévèrement jugé par l’histoire à l’avenir.
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2016: lots of talk about youth, but little action! 2016: une année de blabla sur la jeunesse, mais de peu d’action! Words by
Sarah Farndale
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With the adoption of the Sustainable Development Goals at the end of 2015, countries agreed a vision and a plan for ensuring a sustainable future for our planet and its young people. The Paris Agreement on climate change was also agreed. The objective of a peaceful, fair and sustainable society seemed ever closer. However, around a year later, not nearly enough countries have ratified the Paris agreement and Europe seems to consider sustainable development as a strategy for others to implement. Meanwhile, when it comes to young people in Europe their situation remains largely unchanged. Youth unemployment is still stubbornly high at almost 20%, with some countries suffering much higher rates. This is despite the various positive words spoken by our leaders. Angela Merkel, for example, has said that youth unemployment is a top priority. President of the European Commission, Jean-Claude Juncker in his State of the Union address to the European Parliament this year was clear in his desire to improve things, “we need to invest in our young people. I cannot and will not accept that Europe is and remains the continent of youth unemployment”, he said. And yet, that very same day, came the announcement that the Youth Guarantee, a scheme to ensure that every young person is not out of education, training or a job for more than four months, would see its yearly
funding effectively cut by three-quarters (from €6 billion over 2014-16 to €2 billion for the next four years). Some priority! Other perhaps unseen and unexpected issues have arisen over the course of the year, seeming to bring Europe to crisis point. Firstly, the increasing numbers of migrants coming to our shores seeking refuge from hardship and war at home. Europe’s so far lacklustre response at the political level and in-fighting between EU member states, has done little to welcome and integrate these people who are desperately in need. It is, however, often young volunteers and youth organisations that have been at the core of the humanitarian response and the welcome given to refugees. More terrorist attacks in Europe and around the world, lead to suspicion and young people being further stigmatised and alienated. A decision from UK voters to leave the EU has led to further soul-searching across the Union. And there’s a big risk that young people’s voice and rights are not heard in the negotiations about the UK’s leaving the EU. With young people’s future at stake – both British and those Europeans living there – they should be at the heart of decision-marking!
But in this seemingly bleak picture, there have been some glimmers of hope for young people. We have seen significant steps, especially at the lofty level of the United Nations. In the summer, the Human Rights Council of the UN adopted a resolution on youth and human rights, which was followed by an unprecedented panel debate featuring civil society and youth organisations, including the European Youth Forum. Youth was in the spotlight in another area of the United Nations too this year, with the Security Council agreeing a resolution on Youth, Peace and Security. When it comes to youth rights they were also on the agenda at the Council of Europe, which adopted a Recommendation on Young People’s Access to Rights. What we sorely lack is concrete action, following these nice speeches and resolutions! The Youth Forum continued to raise these issues throughout 2016, a milestone year for us, marking 20 years since the founding of the European Youth Forum in 1996. We took the opportunity of the European Youth Event, to which we brought our YO!Fest, to raise young people’s voice to decision makers. And 2017 for the Youth Forum will be no different! EU leaders promise a hopeful future and we will shout even more loudly to enable young people to be part of the decision making about their future and let them be a part of the solution.
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.020 En adoptant les objectifs pour le développement durable fin 2015, les pays convenaient d'une vision et d’un plan pour garantir un avenir durable à notre planète et à ses jeunes habitants. L’accord de Paris voyait aussi le jour. L’objectif d’une société pacifique, équitable et durable semblait donc plus proche que jamais. Or, près d’un an plus tard, trop peu de pays ont ratifié cet accord de Paris, et l’Europe semble considérer le développement durable comme une stratégie que d’autres doivent mettre en œuvre. En attendant, la situation des jeunes en Europe reste majoritairement inchangée. Le chômage des jeunes demeure résolument
élevé, à quasi 20%, et certains pays enregistrent des taux bien plus élevés. Tout cela en dépit des différents discours optimistes de nos dirigeants. Angela Merkel, par exemple, a déclaré que le chômage des jeunes est une priorité absolue. Le Président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, dans son discours sur l’état de l’Union au Parlement européen cette année, était très explicite dans son désir d’améliorer les choses : « nous devons investir en faveur de nos jeunes. Je ne peux accepter et je n’accepterai pas que l’Europe soit et reste le continent du chômage des jeunes ». Pourtant, le même jour on apprenait que la Garantie pour la jeunesse -ce programme qui voulait
garantir qu’aucun jeune ne soit sans études, sans formation ni sans emploi pendant plus de quatre mois- allait voir son financement annuel coupé de trois quarts (de 6 milliards d'euros pour 2014-2016 à 2 milliards d'euros pour les quatre prochaines années). Question de priorité évidemment ! D’autres problèmes peut-être invisibles et imprévus sont apparus dans le courant de l’année, semblant amener l’Europe à un niveau critique. D’abord, le nombre croissant de migrants arrivant sur nos côtes pour trouver refuge après avoir fui la misère et la guerre chez eux. La réponse médiocre des politiques en Europe et les querelles internes
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.021 entre les Etats membres de l’UE font que jusqu’à présent pas grand chose n’a été fait pour accueillir et intégrer toutes ces personnes qui en ont désespérément besoin. D’ailleurs, bien souvent ce sont de jeunes volontaires et des organisations de jeunesse qui ont été au cœur des réponses humanitaires et de l’accueil donné aux réfugiés. Un plus grand nombre d’attaques terroristes en Europe et dans le monde a conduit à la suspicion et à une plus grande stigmatisation et aliénation des jeunes. Une décision des électeurs du Royaume Uni de quitter l’UE a engendré de nouvelles introspections à travers l’Union. En plus, il est fort probable que la voix et les droits des jeunes ne soient pas entendus dans les négociations sur la sortie du Royaume Uni de l’UE. L’avenir des jeunes étant en jeu – tant celui
des Britanniques que des Européens qui y vivent- ils doivent être au cœur des prises de décisions. Malgré tout, malgré ce contexte apparemment austère, on a pu apercevoir quelques lueurs d’espoir pour les jeunes. Nous avons assisté à des étapes majeures, surtout à un noble niveau comme celui des Nations Unies. Cet été, le Conseil des Droits de l’homme de l’ONU a adopté une résolution sur les jeunes et les droits humains qui a été suivie d’un débat en panel sans précédent auquel assistaient des organisations de la société civile et de jeunesse, y compris le Forum européen de la Jeunesse. Les jeunes étaient sous les projecteurs dans un autre domaine des Nations Unies cette année également ; le Conseil de Sécurité ayant adopté une résolution sur la jeunesse, la paix et la
sécurité. Les droits des jeunes figuraient également à l’ordre du jour du Conseil de l’Europe qui a adopté une recommandation sur l’accès des jeunes à leurs droits. Après ces beaux discours et ces belles résolutions, ce qui fait cruellement défaut ce sont des actions concrètes. Le Forum Jeunesse a continué de soulever ces questions pendant toute l’année 2016, une année charnière pour nous puisque nous avons célébré le 20ème anniversaire de notre création en 1996. Nous avons profité de la Rencontre des Jeunes européens où nous avons amené notre YO!Fest pour permettre aux jeunes de se faire entendre auprès des décideurs. Nous n’aborderons pas l’année 2017 différemment : les dirigeants de l’UE nous ont promis un avenir plein d’espoir alors nous crierons encore plus fort pour que les jeunes prennent part aux décisions qui concernent leur avenir et pour qu’ils puissent faire partie de la solution.
WE MILLENNIALS MUST NOT BE LEFT BEHIND IN BREXIT BRITAIN NOUS, LES JEUNES DE LA GÉNÉRATION DU MILLÉNAIRE, NE NOUS LAISSEZ PAS TOMBER DANS LES MÉANDRES DU BREXIT WORDS BY
LIAM BEATTIE
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.024 During the small hours of the 24th June 2016 voters across the UK voted to wave goodbye to the European Union, and with it an entire generation become even further alienated from a political system that continues to work at the expense of the views of young people. With nearly two-thirds of under 24s voting to remain in the EU and many expressing their deep anger by taking to the streets, the health of our democracy is now at stake – the solution: engage and empower. “Brexit means Brexit” – these were the hollow words uttered by British Prime Minister, Theresa May, in her first speech as the head of the UK Government. This offered very little insight into what the future of the UK will look like, nor did it give any insight into the role young people will have within this likely long and drawn out process. As the country enters these unchartered waters young peo-
ple, who will have to live with the consequences for the longest, must have a clear and defined means of shaping what the UK’s place within the world will look like in the years and decades to come. This is a significant challenge and relies upon two important elements. Firstly, young people need to continue to mobilise themselves in the wake of the referendum result. Throughout the summer young people in the UK became organised, they demonstrated and marched waving pro-EU banners in cities across the country. Given the UK has been home to some of the lowest rates of turnout in European Parliamentary elections among young people in the EU, these very same people are now engaged and energised. This must continue. Secondly, there is a big role for formal youth organisations, in particular those bodies who work directly with some of
the most excluded young people, to provide a platform for our generation to make its voice heard by decision makers. Going forward, concerns shared among young people are to do with their ability to have the opportunity to live, work and study elsewhere in the EU, free from the burden of excessive bureaucracy, in other words youth rights. These rights do not only concern young Brits, but the thousands of EU citizens who have chosen to come to the UK and make it their home, who now face years of uncertainty over whether they can continue to live here. These rights and concerns were aired throughout the referendum campaign, primarily through those advocating to remain in the EU. Following the vote, the fight to protect these rights continues. The warnings issued by EU leaders that the UK will simply not have access to the Single Market,
for example, without maintaining existing rights, is a sobering reminder of how youth rights now find themselves on the political bargaining table. A recent poll published by the BBC found that two in five (43%) young people admitted they have thought about emigrating from the UK following the Brexit vote. These findings should come as a wakeup call for the UK Gov-
Brexit) – ce sont là les mots creux prononcés par la Première Ministre britannique, Theresa May, lors de son premier discours à la tête du gouvernement britannique. Cela ne donnait qu’une très faible idée de ce à quoi l’avenir du Royaume Uni va ressembler, ou encore du rôle que les jeunes vont tenir dans ce processus plus que probablement long et interminable. Tandis que le pays pénètre dans ces eaux inconnues, les jeunes, qui devront subir
quant à savoir s’ils pourront continuer à vivre ici. Ces droits et préoccupations ont été diffusés pendant toute la durée de la campagne autour du référendum, principalement via les partisans du maintien dans l’UE. Après le vote, la lutte pour protéger ces droits se poursuit. Les avertissements prononcés par les dirigeants de l’UE selon lesquels le Royaume
ernment that its current strategy to primarily focus on Brexit through an economic lens, risks pushing away a large number of young people. Therefore structures must be put in place that give younger citizens a space to set out what Brexit means for them and the role they want the UK to have in the world. Over the course of 15 hours on 23rd June 2016, voters in the UK not only dealt the EU a bloody blow but also placed fundamental youth rights in a position of grave uncertainty, by potentially degrading them to a mere bargaining chip in negotiations. The task ahead for young citizens is stark: we must continue to be vocal, we must continue to engage and most crucially, we must work to ensure that no politician dismantles our rights.
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We only have one opportunity at this. Let’s seize it with both hands.
Au petit matin du 24 juin 2016, les électeurs de tout le Royaume-Uni avaient voté pour dire adieu à l’Union européenne, isolant davantage une génération entière d’un système politique qui continue d’œuvrer au détriment des opinions des jeunes. Vu que près de deux tiers des jeunes de moins de 24 ans ont voté pour rester dans l’UE et que beaucoup ont exprimé leur profonde colère en descendant dans les rues, c’est la santé de notre démocratie qui est maintenant en jeu – la solution : engager et responsabiliser. « Brexit means Brexit » (le Brexit, c’est le
les conséquences le plus longtemps, doivent avoir un moyen clair et précis de définir à quoi ressemblera la place du Royaume Uni dans le monde dans les années voire les décennies à venir. Il s’agit d’un défi considérable à relever, qui repose sur deux éléments importants. Tout d’abord, les jeunes doivent continuer à se mobiliser après ce référendum. Pendant tout l’été, les jeunes du Royaume Uni se sont organisés, ils ont manifesté et organisé des marches en brandissant des drapeaux pro-UE dans les villes à travers le pays. Etant donné que le Royaume Uni a enregistré les niveaux les plus bas de jeunes électeurs dans l’UE lors des élections parlementaires européennes, ces mêmes jeunes sont à présent engagés et débordants d’énergie. Il faut que cela continue. Ensuite, les organisations formelles de la jeunesse ont un grand rôle à jouer, en particulier ces organismes qui travaillent directement avec certains des jeunes les plus exclus, en fournissant une plate-forme pour que notre génération puisse se faire entendre auprès des responsables politiques. A partir de maintenant, les préoccupations que partagent les jeunes ont à voir avec leur capacité de pouvoir vivre, travailler et étudier ailleurs dans l’UE, libérés du fardeau de la bureaucratie excessive, en d’autres termes avec leurs droits, les droits des jeunes. Ces droits ne concernent pas uniquement les jeunes Britanniques mais bien les milliers de citoyens de l’UE qui ont choisi de venir au Royaume Uni et d’y habiter, qui sont à présent confrontés à des années d’incertitude
Uni n’aura simplement pas accès au marché unique, par exemple, sans conserver les droits existants, sont un triste rappel du fait que les droits des jeunes se retrouvent aujourd’hui sur la table des négociations politiques. Un récent sondage publié par la BBC a révélé que deux jeunes sur cinq (43%) ont admis avoir envisagé d’émigrer du Royaume Uni après le vote Brexit. Ces résultats devraient faire office de sonnette d’alarme pour le gouvernement britannique, lui indiquant que sa stratégie actuelle qui consiste à d’abord se concentrer sur le Brexit à travers une lorgnette économique risque de repousser un grand nombre de jeunes. C’est pourquoi des structures doivent être mises en place qui offrent aux plus jeunes citoyens un espace où concevoir ce que le Brexit signifie pour eux et le rôle qu’ils veulent que le Royaume Uni ait dans le monde. Pendant 15 heures le 23 juin 2016, les électeurs au Royaume Uni ont non seulement porté un coup fatal à l’UE mais ils ont également placé les droits des jeunes dans une position de sérieuse incertitude, en les déconsidérant, jusqu’à en faire une simple monnaie d’échange dans les négociations. La tâche qui attend les jeunes citoyens est ardue : nous devons continuer à nous exprimer, à nous engager, et plus important encore, nous devons tout faire pour qu’aucun politique ne détruise nos droits. Nous n’avons qu’une seule occasion de le faire. Il faut la saisir à deux mains.
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«Après le vote, la lutte pour protéger ces droits se poursuit»
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"Following the vote, the fight to protect these rights continues"
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Place more trust in refugees Faites davantage confiance aux réfugiés WORDS BY
JULIA PREINERSTORFER
Originally from Afghanistan, Mostafa Noori came to Austria on his own at the age of 16. He has now built a life in Vienna and has been working with the Austrian Youth Council on refugee issues for the last couple of months. “Let refugees show what they are able to do,” he says. D’origine afghane, Mostafa Noori est arrivé seul en Autriche à l’âge de 16 ans. Il a construit sa vie en Autriche et depuis quelques mois il travaille au Conseil de la jeunesse d’Autriche sur les questions des réfugiés. « Laissez les réfugiés montrer de quoi ils sont capables » dit-il.
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In Afghanistan, Mostafa’s family was wealthy and even owned a business. However, they belonged to a minority, which ultimately became their undoing. Persistent extortion and threats forced the family to escape from their home city of Herat to the capital Kabul. On the way to Kabul, the Taliban abducted them. Only a large sum of money freed the family from captivity. However, Mostafa’s father still remained in the hands of the Taliban. The rest of the family had no other option but to flee the country. Alone on a boat Although the Noori family had an Afghan family passport with them, they mostly had to travel illegally from Pakistan to Iran and then on to Turkey. There, the family was faced with a tough decision. To move further to Europe or not? They had already heard stories about the risky journey across the sea. Mostafa, now the eldest in the family, decided that further flight would be too dangerous for his family. While his mother and two younger
siblings returned to relatives back in Iran, Mostafa decided to take the risk. Like so many young refugees he went on the journey alone by boat. But his desire to get to Europe was stronger than his fear. In Afghanistan, he had learned several languages and had started a business already by the age of 14. He wanted a better life for himself, one that he could not possibly have in Iran, where he would have to stay mostly undercover. The hell of doing nothing Eventually, Mostafa arrived in Innsbruck, a city in Western Austria, where he applied for asylum but was first taken into custody for two days. He was only 16 by then. Like many other asylum-seekers, Mostafa made his way on to Traiskirchen, which is a reception centre for refugees located south of Vienna. He now refers to the two months he spent there as “hell.” Hell, because he was doomed to wait with nothing to do. There were no German cours-
es and no leisure facilities or activities. To keep himself at least somehow occupied, Mostafa studied German on his own. He had also to go through a long procedure of determining his age. Finally, Mostafa got lucky as he was moved from Traiskirchen to the Noemi House of Don Bosco Refugee Foundation. He was amongst 10 people in a flat with 24/7 support and compulsory German language classes. The move also meant that Mostafa could attend school again. Due to problems with the recognition of education obtained abroad, he had to re-start high school, which he completed after one year. At the moment he is about to finish his studies at a business school. Active volunteer But just going to school wasn’t enough for Mostafa. In addition to spending time with his newly-found friends, he got very interested in politics. He worked as a volunteer in a retirement home in Vienna for nine months, and now helps as a translator in Traiskirchen and other refugee facilities, is active for the Children’s Friends,
the "asylkoordination" – an Austrian NGO focused on refugee rights, the Austrian Youth Council and the Network for Children’s Rights.
With good experiences come several downsides. In addition to Mostafa’s endless asylum procedure, he says that getting insulted with racist comments on the street for no reason is painful. Yet despite the racism and the horror of a three-year asylum procedure, Mostafa wants to stay in Austria. Because of the climate, and because there are also open, friendly people and because of a school system that he could only dream of for his brothers and sisters in Iran. New home, Austria Ten years from now, Mostafa would like to have a good job and to be an Austrian citizen.
the policy paper on the “Protection and integration of young refugees in Europe” and they are now promoting it within the European Institutions.
“Why did I study German after all? Nobody is doing that just for fun, it’s really hard,” he says. Mostafa plans to continue his studies at the university, most likely in political science and social work. Maybe then he could fight for what he wishes for refugees in Austria: namely less bureaucracy and more integration. “I really wish that people would place more trust in refugees. Let them show what they are able to do,” he says. “They used to have a completely normal life, just like everyone else here. That’s just what they want to have back again.”
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One of the highlights of Mostafa’s volunteer commitment was a speech he gave at the Austrian Parliament on children’s rights. He says being politically active is the best thing that has happened to him in Austria, in addition to his apartment, that he has been sharing with two Austrians for 14 months now.
En Afghanistan, la famille de Mostafa était riche, elle avait même une entreprise. Pourtant, ils appartenaient à une minorité, ce qui a finalement causé leur perte. Le racket permanent et les menaces ont forcé la famille à fuir leur ville de Herat pour se rendre à Kaboul, la capitale. En route vers Kaboul, les Talibans les ont enlevés. Ce n’est qu’en payant une large somme d’argent qu’ils ont été libérés, sauf le père de Mostafa qui est resté entre les mains des Talibans. Le reste de la famille n’a pas eu d’autre option que de fuir le pays.
All photos: Austrian Youth Council / BJV Seul sur un bateau This text was translated from German by Pegah Moulana, Carina Autengruber and Julia Preinerstorfer. The Migration and Human Rights network is a European Youth Forum member organisation-led network to develop and discuss policies related especially to young migrants and their needs. Many of the organisations active in the network put forward
Bien que la famille Noori avait un passeport afghan, ils ont dû voyager presque illégalement du Pakistan à l’Iran pour ensuite rejoindre la Turquie. Là, la famille s’est trouvée face à une décision délicate. Aller jusqu’en Europe ou non ? Ils avaient déjà entendu des histoires sur les dangers de la traversée en mer. Mostafa,
aujourd’hui l’aîné de la famille, a décidé qu’un voyage de plus serait trop dangereux pour sa famille. Bien que sa mère et deux de ses jeunes frères et sœurs soient allés rejoindre de la famille en Iran, Mostafa a décidé de tenter l’aventure. Comme de nombreux autres réfugiés, il a fait le voyage seul sur un bateau. Son désir d’atteindre l’Europe était plus fort que sa peur. En Afghanistan, il avait appris plusieurs langues et il avait lancé une entreprise à l’âge de 14 ans à peine. Il voulait une vie meilleure, une vie qu’il n’aurait sans doute pas eue en Iran où il aurait dû rester caché. L’enfer de ne rien faire Finalement, Mostafa est arrivé à Innsbruck, une ville à l’ouest de l’Autriche, où il a demandé l’asile mais où il a été maintenu en détention pendant deux jours. Il n’avait que 16 ans à l’époque. Comme beaucoup d’autres demandeurs d’asile, Mostafa est arrivé à Traiskirchen, un centre d’accueil pour réfugiés situé dans le sud de Vienne. Aujourd’hui, quand il parle des deux mois qu’il a passés là-bas, il parle de « l’enfer ».
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.029 L’enfer, parce qu’il était condamné à attendre sans rien faire. Il n’y avait pas de cours d’allemand, pas d’infrastructures de loisirs, pas d’activités, rien. Pour se maintenir quelque peu occupé, Mostafa s’est mis à apprendre l’allemand tout seul. Il a également dû passer par une longue procédure pour déterminer son âge. Finalement, Mostafa a eu de la chance ; il a été transféré de Traiskirchen à la Noemi House de la Fondation Don Bosco pour les Réfugiés. Il partageait un appartement avec 10 personnes où il avait une assistance 24/7 et où les cours d’allemand étaient obligatoires. Ce transfert a également signifié que Mostafa pouvait de nouveau fréquenter l’école. Vu les problèmes de reconnaissance de ses études effectuées à l’étranger, il a dû recommencer l’école supérieure et a terminé après un an. Il est aujourd’hui sur le point de terminer ses études dans une école de commerce. Un volontaire actif Le simple fait d’aller à l’école n’était cependant pas suffisant pour Mostafa. En plus de passer du temps avec ses nouveaux amis, il a commencé à s’intéresser énormément à la politique.
Il a travaillé comme bénévole dans une maison de retraite à Vienne pendant neuf mois, et aujourd’hui il apporte son aide comme interprète à Traiskirchen et dans d’autres centres pour réfugiés, il est actif au sein de Children’s Friends, une ONG autrichienne axée sur les droits des réfugiés, le Conseil autrichien de la Jeunesse, et le Réseau pour les Droits des Enfants. L’un des moments forts de l’engagement bénévole de Mostafa a été un discours qu’il a prononcé au Parlement autrichien sur les droits de l’enfant. Il dit que le fait d’être politiquement actif est la meilleure chose qui lui soit arrivée en Autriche, en plus de l’appartement qu’il partage avec deux Autrichiens depuis 14 mois à présent. Bien sûr, la vie n’est pas que rose. En plus de sa procédure d’asile interminable, Mostafa nous explique que se faire insulter de propos racistes dans la rue sans raison peut être très douloureux. Pourtant, malgré le racisme et l’horreur d’une procédure d’asile de trois ans, Mostafa veut rester en Autriche : à cause du climat, et aussi parce qu’il y a des gens ouverts et amicaux – et à cause du système scolaire qu’il ne peut que souhaiter à ses frères et sœurs en Iran.
L’Autriche, son nouveau pays Dans dix ans, Mostafa souhaiterait avoir un bon travail et être un citoyen autrichien. « Pourquoi ai-je étudié l’allemand finalement ? Personne ne fait ça que pour s’amuser, c’est vraiment difficile » nous dit-il. Mostafa prévoit de poursuivre ses études à l’université, plus que probablement en sciences politiques et sociales. Peut-être qu’alors il pourra se battre pour ce qu’il souhaite pour les réfugiés en Autriche : moins de bureaucratie et plus d’intégration. « J’aimerais vraiment que les gens fassent davantage confiance aux réfugiés. Laissezleur montrer ce dont ils sont capables » dit-il. « Ils avaient une vie tout à fait normale, comme n’importe qui d’autre ici. C’est exactement ça qu’ils veulent retrouver. » Photos : ÖJV/BJV
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YOUNG CONSUMERS AND THE ETHICS OF THE CLOTHING INDUSTRY LES JEUNES CONSOMMATEURS ET L’ÉTHIQUE DE L’INDUSTRIE DU VÊTEMENT WORDS BY
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MARIE CUCURELLA
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DOSSIER Fashion. “Personality you can buy”, as the English humourist John Oliver would describe it. You can change clothes as you change your mood, and we can do that because clothes are incredibly cheap. And this is great. But is it really?
These findings made noise, and people started wonder about the working conditions at the bottom of the supply chain. It was the first time that us western consumers could see a more direct consequence of getting cheap articles of clothing.
Over the years, clothes have got less and less expensive. According to US government statistics, in 1950, 12% of a household's outgoings were spent on clothing. By 2003, it was 4%, and by 2010 a mere 2.8%! “Cheap no longer mean nasty, it means affordable”.
It hasn’t been proven if these labels were real or not – meaning coming directly from the workers in the sweatshop – or if it was a scam to denounce the terrible working conditions. What is certain is that these labels – if they didn’t have a clear impact on our habits – raised awareness and made us think about our ways of consumption.
Indeed. And it seems hard to look at any of these cheap articles of clothing without wondering how the selling companies still make profit. But deep down, or not, all of us know the answer… There comes the point where we cannot say that we simply didn’t know. The scandal of the Primark labels, in the UK, is striking. For those who might not remember, in June 2014, three shoppers found labels on some of the clothes they had bought in Primark, most probably sewn by workers crying for help. On some was written “Forced to work exhausting hours”; on some others “Degrading sweatshop conditions”.
One of the young women who found the label, Miss Jones, told The Mirror: “I used to shop a lot at Primark but not so much now. The label has made me think about how my clothes are made. I have no idea who made the label or how it got there – but it does make you think.” This scandal was even more striking as it had happened just one year after the Rana Plaza disaster, of which Primark was one of the brands getting its supply from. The Rana Plaza was a factory in Bangladesh – a sweatshop – that collapsed in April 2013, due to poor safety conditions, killing more than 1100 workers. It was known that the building was not safe anymore (if it had ever been). It had even been evacuated the day
before the disaster, when cracks on the walls were found and the building was officially declared unsafe. But, this did not last and workers had to go back to work the day after, with no safety measures… One of the problems here is the pressure under which the sweatshop owners are put under: if an order is delivered late, accepted practice is for the buyer to deduct 5% for each week of delay. The production capacity is already very stretched and the Bangladesh employers cannot afford any interruption. In spite of all that, it seems hard to do anything here. Indeed, any article of clothing produced in countries such as Bangladesh, Pakistan, etc. Is likely to be made under terrible working conditions; long working hours, incredibly low wages, no sick leave, health issues etc. It is so hard to have a “conscious consumption”! Most young people know about the issues and are concerned, but how to make the difference between an ethically produced article and one that is not? It is possible to choose free-range over factory-produced eggs even in grocery stores for example, but much harder to do so for clothes. Clara, a 21 year-old English girl told Yo!Mag: “When I go shopping, I decide between coun-
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.031 tries such as Bangladesh, Sri Lanka and China. And I have no clue what kind of difference this makes. As the consumer I don’t have the choice, since almost everything is produced in Asia. I cannot buy a product that doesn’t come with any ethical issues. Even if I do check the ‘Made in’ sign sometimes, it still doesn’t tell me anything about how ethically it was produced”. One might think that buying more expensive clothes could be an alternative. Unfortunately it isn’t, as high prices do not guarantee ethical means of production nor more awareness in the supply chain. Not at all. Therefore, it is hard to think about viable options. When some young people do not feel concerned by the issue, others try to consume less in order to have a smaller impact. This is the case of Edward, a young English guy living in Germany. “When I buy clothes, what disturbs me is having to deeply research each shop or product line to be sure it’s alright. I can’t really be bothered and I would say this is the case for most young people. However, I try to buy responsibly in the sense that I only buy what I need, and don’t throw away old clothes. I know I still buy from unethical shops, but I do so in a limited way and I think that if everyone would do that it would already be a good start”.
What other solutions could be conceivable? This is what Yo!Mag has asked some non-governmental organisations working on the subject. Maria Munoz Maraver, from the Women’s International League for Peace and Freedom, answered us.
launching such initiatives. Some try to have an influence by publishing reports denouncing the human rights violations, such as the Clean Clothes Campaign, or Labour Behind the Label. Others, such as Buy Nothing Project call for boycott of unethical fashion brands.
“We are advocating to the United Nations so that States are pressured to pass some laws on their extraterritorial responsibilities. We want transnational corporations to be accountable for their entire supply chain, especially concerning human rights and women’s human rights. They have the means to do so. In France, such a law on Due Diligence had almost passed before being rejected by the Senate. Such rules would leave no choice for the corporations but to produce more ethically”.
We live in a consumerist society, where we are constantly buying new goods and throwing them away. This is not only about clothes, but everything else (phones, computers, food…). We can wonder to what extent this way of life is sustainable on the long run.
Do you think the price of clothes would ‘dramatically’ increase, and what consequences would this have? “I don’t think the price of clothing would increase this much, corporations will simply have to find different ways to stay competitive. However, I truly hope that most young people, but not only them, would be ready to pay €1 or €2 more per article if this would mean decent working conditions”. WILPF is of course just one of numerous NGOs trying to exert such pressure on countries, even though no youth organisations are
Melissa, an American young woman, found her own solution, which seems to be developing: “I buy most of my clothes in second hand shops. I often buy dresses that I sew again later on. It both looks great and makes me feel good about myself. Of course it happens that I don’t find what I need and I buy it from a big shop, but at least it isn’t common and I feel both happy and proud to limit my personal impact on the world.” This alternative seems to be developing in Western countries and is adopted by more and more young people, with the vintage trend coming back in to fashion. Consuming ethically is not synonymous with buying incredibly expensive clothing, nor with buying only ethical brands, of which many young people have raised the unattrac-
tiveness of available articles. Consuming ethically comes close to consuming responsibly. It doesn’t apply exclusively to clothes but to shopping more globally. Buying what we need, without excess, and finding ways to re-use things. This way we can limit our impact and may find more sustainable ways of living. What can I do on my own? We can do a lot together.
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Header Image: Photo credit from Martin Brookes, Flikr
La mode. « Une personnalité que l’on peut acheter », comme le décrirait l’humoriste anglais John Oliver. On peut changer de vêtements comme on change d’humeur, et on peut le faire parce que les vêtements sont incroyablement bon marché. C’est super, mais est-ce la réalité ? Année après année, les vêtements sont devenus de moins en moins chers. D’après des statistiques du gouvernement des Etats-Unis et une étude que l’on peut lire dansThe Guardian, en 1950 12% des revenus d’un ménage étaient dépensés en vêtements. En 2003, ce pourcentage était de 4% et en 2010 de 2,8% à peine ! « Bon marché ne veut plus dire moche ; cela veut dire abordable. » En effet, et il est assez difficile de regarder l’un ou l’autre de ces articles bon marché sans se demander comment les entreprises qui les vendent parviennent encore à engranger des bénéfices. Or, au fond de nous, ou pas, nous connaissons tous et toutes la réponse… Arrive un moment où nous ne pouvons pas dire que nous ne savions tout simplement pas. Le scandale des étiquettes Primark au Royaume-Uni est frappant. Pour ceux qui ne s’en souviendraient pas, en juin 2012, trois clients avaient trouvé des étiquettes sur certains des vêtements qu’ils avaient achetés chez Primark ; des étiquettes plus que probablement cousues par des travailleurs appelant à l’aide. Sur certaines on pouvait lire « Obligé de travailler des heures exténuantes » ; sur d’autres « conditions humiliantes en atelier clandestin ». Ces découvertes ont fait du bruit, et les gens ont commencé à s’interroger sur les conditions de travail au bas de la chaîne de production. C’était la première fois que les consommateurs occidentaux que nous sommes pouvions observer une conséquence plus directe de l’achat de vêtements bon marché. Il n’a pas été prouvé si ces étiquettes étaient
réelles ou non – c-à-d si elles venaient directement des travailleurs des ateliers clandestins- ou s’il s’agissait d’une combine pour dénoncer les conditions de travail misérables. Ce qui est sûr, c’est que ces étiquettes – à défaut d’avoir eu un impact précis sur nos habitudesnous ont sensibilisés et nous ont fait réfléchir à nos modes de consommation. L’une des jeunes femmes qui avait trouvé une étiquette, Miss Jones, a révélé à The Mirror : « Je faisais souvent des achats chez Primark, mais plus autant aujourd’hui. L’étiquette m’a fait réfléchir à la façon dont mes vêtements sont fabriqués. Je n’ai pas la moindre idée de qui a fait l’étiquette ni de comment elle s’est retrouvée là – mais une chose est sûre, ça fait réfléchir. » Ce scandale est encore plus frappant car il s’est produit juste un an après la catastrophe du Rana Plaza, et Primark était l’une des marques à s’approvisionner dans cet endroit. Le Rana Plaza était une usine au Bangladesh – un atelier clandestin – qui s’est effondrée en avril 2013 suite à de mauvaises conditions de sécurité, causant la mort de plus de 1.100 travailleurs. Tout le monde savait que le bâtiment n’était plus sûr (s’il l’avait jamais été). Il avait même été évacué la veille de la catastrophe, lorsque des fissures avaient été observées dans les murs et le bâtiment officiellement déclaré dangereux. Mais cela n’a pas duré et les travailleurs ont dû reprendre le travail le lendemain, sans que la sécurité ait été renforcée… L’un des problèmes qui se pose est la pression que subissent les propriétaires de l’atelier clandestin : si une commande n’est pas livrée dans les délais, la pratique traditionnelle veut que l’acheteur déduise 5% pour chaque semaine de retard. La capacité de production est déjà très tendue et les employeurs bangladais ne peuvent se permettre aucune interruption. En dépit de tout cela, il semble compliqué de faire quoi que ce soit à partir d’ici. En effet, chaque article produit dans des pays comme le Bangladesh, le Pakistan etc. sera donc produit dans des conditions de travail extrêmes. Des heures de travail interminables, des salaires incroyablement bas, pas de congé maladie, des problèmes de santé causés par les conditions de travail… Est-ce si difficile d’avoir une « consommation consciente ! » La plupart des jeunes connaissent les problèmes et se sentent concernés, mais comment faire la différence entre un article produit éthiquement et un autre ? Il est possible de choisir des œufs biologiques plutôt que produits en usine dans des supermarchés par exemple, mais c’est bien
plus difficile pour les vêtements. Clara, une jeune Anglaise de 21 ans s’est confiée au YO!Mag : « Lorsque je fais du shopping, je choisis entre des pays comme le Bangladesh, le Sri Lanka et la Chine. Mais je n’ai pas la moindre idée de la différence que cela fait. En tant que consommatrice je n’ai pas le choix puisque presque tout est produit en Asie. Impossible d’acheter un produit sans le moindre problème éthique. Même si je vérifie parfois l’étiquette « Fabriqué en », cela ne me donne absolument aucune information sur le côté éthique de la production. » On pourrait penser que le fait d’acheter des vêtements plus chers soit une alternative. Malheureusement ce n’est pas le cas car des prix élevés ne garantissent pas des moyens éthiques de production ni plus de vigilance dans la chaîne de production. Pas du tout. Il est donc difficile d’envisager des options viables. Alors que certains jeunes ne se sentent pas concernés par le problème, d’autres tentent de consommer moins pour réduire leur impact. C’est le cas d’Edward, un jeune Anglais vivant en Allemagne. « Lorsque j’achète des vêtements, ce qui me dérange surtout c’est de devoir chercher dans tel magasin ou telle
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.033 gamme de produits pour être certain que tout est OK. Je ne m’en soucie pas réellement et je dirais que c’est le cas de la plupart des jeunes. J’essaie toutefois d’acheter responsable, dans le sens où je n’achète que ce dont j’ai vraiment besoin, et je ne jette pas mes vieux vêtements. Je sais que j’achète encore des articles dans des magasins contraires à l’éthique, mais je le fais de manière limitée et je pense que si tout le monde faisait pareil ce serait déjà un bon début. » Quelles autres solutions pourraient être concevables ? C’est ce que le YO!Mag a demandé à certaines organisations non gouvernementales travaillant sur le sujet. Maria Munoz Maraver, de la Ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF) nous a répondu. « Nous faisons un plaidoyer auprès des Nations Unies pour que les Etats soient incités à adopter certaines lois sur leurs responsabilités extraterritoriales. Nous voulons que les sociétés transnationales soient responsables de la totalité de leur chaîne de production, surtout par rapport aux droits humains et aux droits des femmes. Ils en ont les moyens. En France, ce genre de loi sur la diligence raisonnable était sur le point de passer avant d’être rejetée par le Sénat. Ce type de loi obligerait les entreprises à produire de façon plus éthique. » Pensez-vous que le prix des vêtements augmenterait « de façon spectaculaire » et
quelles conséquences cela aurait-il ? « Je ne pense pas que le prix des vêtements augmenterait énormément, les sociétés devraient simplement trouver d’autres moyens de rester compétitives. Cependant, j’espère réellement que la plupart des jeunes, mais pas uniquement eux, seraient prêts à payer 1€ ou 2€ de plus par article si cela impliquait des conditions de travail décentes. » WILPF n’est bien sûr qu’une ONG parmi tant d’autres qui tentent d’exercer ce type de pression sur les états, même si aucune organisation de jeunesse ne lance ce genre d’initiatives. Il y en a qui essaient d’avoir une certaine influence en publiant des rapports qui dénoncent les violations des droits humains, comme la Campagne Vêtements propres, ou Labour Behind the Label. D’autres comme le Buy Nothing Project invitent au boycott des marques de mode qui ne sont pas éthiques. Nous vivons dans une société consumériste où nous achetons constamment de nouvelles choses pour les jeter ensuite. Cela ne concerne pas uniquement les vêtements mais n’importe quoi d’autre (téléphones, ordinateurs, nourriture, etc.). On peut se demander dans quelle mesure ce mode de vie est durable à long terme. Melissa, une jeune femme américaine, a trouvé sa propre solution qui semble se développer : « J’achète la plupart de mes vêtements dans des magasins de seconde main. J’achète
souvent des robes que je recouds par la suite. C’est à la fois joli et puis ça me réconforte de faire ce genre de choses. Bien sûr, il arrive que je ne trouve pas ce dont j’ai besoin et je l’achète dans un grand magasin, mais au moins ce n’est pas commun et je suis à la fois heureuse et fière de limiter mon impact personnel sur la planète. » Cette alternative semble se développer dans les pays occidentaux et elle est adoptée par de plus en plus de jeunes, surtout maintenant que la tendance vintage revient à la mode. Consommer éthique ne veut pas dire acheter des vêtements incroyablement chers ni acheter uniquement des marques éthiques que les jeunes ne trouvent d’ailleurs pas très attrayantes. Consommer éthique, c’est plutôt consommer de façon responsable. Cela ne s’applique pas exclusivement aux vêtements mais aux achats de façon plus globale. Acheter ce qu’il nous faut, sans excès, et trouver des moyens de réutiliser. De cette manière nous pouvons limiter notre impact et trouver des modes de vie plus durables. Que puis-je faire de mon côté ? Nous pouvons faire beaucoup ensemble. Header Image: Photo par Martin Brookes, Flickr
POST-ERASMUS DEPRESSION: HELP, I’M GOING BACK HOME! DÉPRESSION POST-ERASMUS: AU SECOURS, JE RENTRE CHEZ MOI! MARION DUBOQUET
To prepare yourself for a departure abroad, whether as a student, a trainee or an employee, you can find tons of articles on the topic, but what about the return? There the documentation is missing, however it is equally important to prepare for it.
with, all the more if one adds to it the boredom that may accompany the return after months of constant novelty and fascinating encounters.
“Once back home I felt totally depressed. Not only could I not find a job, but absolutely nothing had changed during these months when I was living a fabulous experience,” says Ana (who wished to remain anonymous) when remembering her return to Croatia after a traineeship of several months in Vienna.
For workers who chose to try the adventure abroad, the return may turn out to be even more difficult, this time not only from a psychological point of view, but also from an administrative one.
This depression phenomenon, which can follow an experience abroad, is what Fiorella de Nicola calls the post-Erasmus syndrome. She even devoted a thesis on the topic that was published in 2004, followed by a book: Erasmus’s Anthropology. In her book she explains that when abroad the students don’t realise yet that once back home “their house will seem very ugly, their city very cold (or unbearably hot), university very boring, TV very dodgy, their friends rubbish (…). They will reject everything that is not Erasmus. They all experience the syndrome although with a different intensity and length.” Indeed, for some the depression tends to lessen after a few weeks and habits come back to the fore. For others, another syndrome replaces the first one: the traveller’s syndrome that incites them to leave again and again. After several months or years spent abroad, the travellers may end up feeling stateless, or rather both from their hometown and from this new home that welcomed them for a while. This duality is not always easy to deal
return conditions that apply after having worked abroad. Which documents will you need? Will you have access to unemployment benefits? In the case of France for example, all the information is available on the website of CLEISS (Centre of European and international liaisons for social security).
Administration, help!
In the context of a traineeship, you have to make sure that you have all the contracts so that the experience can be an asset to point out on your CV. Don’t hesitate either to ask your employer to write a reference letter or a report of your stay – preferably in English – if not already included in your traineeship report.
If badly prepared or badly informed, when one returns the consequences may turn out to be quite serious. This is what Marie explains to us, after working for two years in Budapest, she chose to go back to France, her native country.
When it comes to the post-Erasmus depression Fiorella de Nicola mentions, soon it will be described as a real generational phenomenon because the Erasmus programme is so attractive to Europe’s young people. According to the latest statistics from the European Commission, about 270,000 students will have benefited from European Union grants to study or attend a training course abroad in 2012-2013.
“At Pôle Emploi (Public Employment Service in France) they asked me for U2 forms I had never heard about in order to have access to unemployment benefits. Of course I had attestations of employment that my employers in Budapest have given me but they were written in Hungarian and without any official European form, these documents were null and void.”
Today, Ana, the Croatian trainee is smiling again: “This period was difficult and lasted several months before I got my head together and realised that if I could not find a job at home, nothing prevented me from travelling again, and not necessarily abroad. I am now working for a cultural association in Zagreb and I regularly apply to European projects or workshops abroad. It enables me to travel for some days and to continue meeting young people from all over the world.”
The only solution in that case would have been for Marie to go back to Budapest to ask for these documents or to contact the Hungarian employment office. She went for the second option but never got any answer from them. She preferred to work abroad again, this time ensuring that she would get the right documents to ease a possible return to France. Return, instruction manual It is indeed crucial to get information beforehand in your country of origin on the
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Pour se préparer à un départ à l’étranger, que l’on soit étudiant, stagiaire ou employé, on peut trouver des tonnes d’articles sur le su-
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Ce phénomène de dépression qui peut suivre une expérience à l’étranger est ce que Fiorella de Nicola appelle le syndrome post-Erasmus. Elle a même consacré une thèse à ce sujet, qui a été publiée en 2004, suivie d’un livre intitulé « L’anthropologie d’Erasmus ». Dans son livre, elle explique que lorsqu’ils sont à l’étranger les étudiants ne réalisent pas encore qu’une fois rentrés chez eux « leur maison leur semblera très laide, leur ville très froide (ou beaucoup trop chaude), l’université super ennuyante, la télé très douteuse, leurs amis inintéressants (…). Ils vont rejeter tout ce qui n’est pas Erasmus. Ils font tous l’expérience du syndrome, quoique selon une intensité différente et plus ou moins longtemps. » En effet, pour certains la dépression tend à diminuer après quelques semaines pour laisser la place aux anciennes habitudes. Pour d’autres, un nouveau syndrome remplace le premier : le syndrome du voyageur qui les incite à repartir encore et encore. Après plusieurs mois ou années passés à l’étranger, les voyageurs peuvent finir par se sentir apatrides, ou plutôt à la fois de chez eux et de cette nouvelle maison qui les a accueillis pour un certain temps. Donc, cette dualité n’est pas toujours facile à gérer, d’autant plus si l’on y ajoute l’ennui qui
peut accompagner le retour après des mois de nouveautés constantes et de rencontres fascinantes. Administration, à l’aide ! Pour les travailleurs qui choisissent de tenter l’aventure à l’étranger, le retour peut s’avérer encore plus difficile, cette fois pas uniquement d’un point de vue psychologique, mais aussi d’un point de vue administratif. Pour peu que l’on soit mal préparé ou mal informé, au retour les conséquences peuvent s’avérer assez désastreuses. C’est ce que nous explique Marie qui, après avoir travaillé deux ans à Budapest, a choisi de retourner en France, son pays natal. « Au Pôle Emploi (service public pour l’emploi en France), ils m’ont demandé des formulaires U2 -dont je n’avais jamais entendu parler- pour pouvoir avoir accès aux allocations de chômage. Evidemment, j’avais des attestations d’emploi que mes employeurs de Budapest m’avaient données, mais elles étaient rédigées en hongrois, et sans formulaire officiel européen ces documents étaient nuls et non avenus. » La seule solution pour Marie dans ce cas aurait été de retourner à Budapest pour demander ces documents ou de contacter l’office hongrois pour l’emploi. Elle a opté pour la deuxième solution mais n’a jamais obtenu de réponse de leur part. Elle a préféré retravailler à l’étranger, en s’assurant cette fois qu’elle obtiendrait les bons documents pour faciliter un éventuel retour en France. Retour, mode d’emploi Il est en effet crucial d’obtenir les informations au préalable dans votre pays d’origine
sur les conditions de retour qui sont d’application après avoir travaillé à l’étranger. De quels documents aurez-vous besoin ? Aurezvous accès aux allocations de chômage ? Dans le cas de la France par exemple, toutes les informations sont disponibles sur le site web du CLEISS (centre de liaisons européennes et internationales pour la sécurité sociale). Dans le cadre d’un stage, vous devez vous assurer d’avoir tous les contrats pour que l’expérience puisse être un atout à mentionner dans votre CV. N’hésitez pas non plus à demander à votre employeur de rédiger une lettre de référence ou un rapport de votre séjour – de préférence en anglais- s’il n’est pas déjà inclus dans votre rapport de stage. Lorsqu’il s’agit de la dépression post-Erasmus, Fiorella de Nicola mentionne qu’elle sera un jour décrite comme un véritable phénomène générationnel parce que le programme Erasmus est très attrayant pour les jeunes d’Europe. Selon les dernières statistiques de la Commission européenne, près de 270.000 étudiants auront bénéficié de subventions de l’Union européenne pour étudier ou suivre un stage de formation à l’étranger en 2012-2013. Aujourd’hui, Ana, la stagiaire croate sourit de nouveau : « Cette période a été difficile et il a fallu quelques mois avant que je me reprenne et que je réalise que si je ne trouvais pas de travail rien ne m’empêchait de repartir, et pas nécessairement à l’étranger. Je travaille aujourd’hui pour une association culturelle à Zagreb et je postule régulièrement pour des projets européens ou des ateliers à l’étranger. Cela me permet de voyager pendant quelques jours et de continuer à rencontrer des gens de partout dans le monde. »
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jet. Par contre, pour ce qui est du retour, les infos sont aux abonnés absents alors qu’il est tout aussi important de s’y préparer. «De retour à la maison, j’étais totalement déprimée. Non seulement je ne trouvais pas de travail, mais en plus absolument rien n’avait changé pendant ces mois où je vivais une expérience fabuleuse », nous raconte Ana (qui a souhaité rester anonyme) de retour en Croatie après un stage de plusieurs mois à Vienne.
HOTPOT
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YOUTH OPINION
HOW CLICHÉS INFLUENCE OUR BEHAVIOUR COMMENT LES STÉRÉOTYPES NOUS AFFECTENT-ILS WORDS BY
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PITT SIETZEN “Europe has made the mistake in the past of distinguishing between Jews, Christians, Muslims. There is no religion, no belief, no philosophy when it comes to refugees,” Jean-Claude Juncker, President of the European Commission stated last year. Juncker made his point clear about not distinguishing between humans when it comes to fleeing their homes. Clichés are frequently the source of cultural misunderstanding. They can even lead to the marginalisation of people based on their origins or physical appearance.
In what ways, then, do stereotypes affect us?
or reinforces the idea they have of the country they are in.
In some ways, stereotypes can be positive. For example, they can be part of our national identity. What would Belgium be without chocolate, or Austria without yodelling shepherds?! At best, stereotypes can be something that citizens are proud of and that contribute to their self-perception.
Exploring the truth behind “well-known” facts, transmitted from generation to generation, can be a pleasant way of getting to know people from other cultures. When talking to a stranger abroad, often the focus of the conversation revolves around whether these clichés are accurate or not.
When travelling people are confronted the most by clichés. Every border they cross and every person they meet either crushes
As a Luxembourger, I have noticed this many times. During my first discussions with foreigners, I always find myself re-
/ hotpot YOUTH OPINION
.037 peating the same things: “Yes, we have our own language. No, I don’t own a bank or a car.” And my personal favourite: “No, Luxembourg is not a town in Germany.” The art lies in discovering the true stereotypes without making generalisations about a whole population. Sometimes preconceptions can even be useful in guiding our behaviour in another country. For instance, in a religious region, one should abstain from making inappropriate comments on the locals’ beliefs.
On the other hand, stereotypes can have a completely different impact. A Muslim looking for a job in France is 2.5 times less likely to get a job interview than a Christian, according to a study from Stanford University, Paris I Pantheon – Sorbonne University and University of California-San Diego. In this case the word “cliché” has a racist connotation. Especially in the job market prejudices can have an important impact on the success of an applicant. Zuzanna Lewandowska, a young Polish student
told YO! Mag she was once discriminated against due to her nationality. “A woman of my age coming from Sweden was selected as a junior assistant for an international office, despite having no professional experience whatsoever,” she said. “Since the project had an international background, her country of origin would be mentioned next to her name in all media coverage. It was vaguely suggested that a Swedish representative would give the office a more “Western” and “innovative” appeal (whatever that means).”
People of other religions face prejudices too. “Even though I have never been discriminated in my home country (Israel), I have already been treated differently abroad,” Tal Rozenboim, a Jewish youth who has been travelling a lot across Europe, told YO! Mag. Even within the same country, prejudices sometimes define the interaction between people.
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YOUTH OPINION
Luxembourg, for instance, is a small country in Western Europe with about 560,000 inhabitants, 46% of them foreigners. The state has adopted French, German and Luxembourgish as its official languages. Here, rapid judgments define everyday communication between citizens. Before even saying moien, bonjour, hello, or guten tag, people have to guess the correct way to address others based on their working place and appearance. Also in many other European countries, locals are used to categorising people before even talking to them. In brief, clichés influence our overall behaviour. Stereotypes have become so omnipresent and accepted in our everyday lives that, not only in Luxembourg, people take quick and sometimes long lasting decisions based on superficial appearances. The results of prejudices and misinformation in Europe are clear. Nationalist rallies all over the continent are the consequence of stigmatisation and fear spread by far-right populists. For example, during the French regional elections last December, the far-right party Front National received 27.1% of the votes and has now become the third most popular party in France. We should not rely too much on the images we pick up from movies, books and the reports from others. Clichés may allow us to get an idea about another country, but they can also represent a barrier to personal development and cultural understanding.
/ fr
In the words of President Juncker: “If I had to summarise the message of my State of the Union speech, it would be: Europe needs more solidarity and courage.”
« Dans le passé, l’Europe a commis l’erreur d’opérer une distinction entre Juifs, Chrétiens et Musulmans. Il n’est ni religion, ni croyance, ni philosophie lorsqu’il
s’agit des réfugiés » déclarait Jean-Claude Juncker, Président de la Commission européenne au début de l’automne de cette année. Juncker a fermement insisté sur le fait qu’il ne fallait pas opérer de distinctions entre les humains lorsqu’ils fuient leurs chez-eux. Les clichés sont souvent source de malentendu culturel. Ils peuvent même engendrer la marginalisation d’individus à cause de leurs origines ou de leur apparence physique. Alors, comment les stéréotypes nous affectent-ils? D’une certaine manière, les stéréotypes peuvent être positifs. Par exemple, ils peuvent faire partie de notre identité nationale. Que serait la Belgique sans le chocolat, ou l’Autriche sans ses bergers et leur yodel ? Au mieux, les stéréotypes peuvent être une chose dont les citoyens sont fiers et qui contribuent à leur perception personnelle. Les voyageurs sont ceux qui sont le plus confrontés aux clichés. Chaque frontière qu’ils traversent et chaque personne qu’ils rencontrent détruit ou renforce l’idée qu’ils ont du pays où ils se trouvent.
Explorer la vérité derrière des faits « bien connus », transmis de génération en génération, peut même s’avérer un moyen agréable d’apprendre à connaître d’autres cultures. En parlant à un inconnu à l’étranger, le sujet de conversation tourne souvent autour de ces clichés ; sont-ils vrais ou non ? En tant que Luxembourgeois j’ai pu le vérifier à maintes reprises. Lors de mes premières discussions avec des étrangers, je me surprends toujours à répéter les mêmes choses : « Oui, nous avons notre propre langue. Non, je ne possède ni banque ni voiture ». Et mon cliché favori : « Non, Luxembourg n’est pas une ville en Allemagne. » L’art réside dans la découverte des vrais clichés sans ensuite généraliser toute une population. Parfois, les idées préconçues peuvent même servir à guider notre comportement dans un autre pays. Par exemple, dans une région religieuse, il faut s’abstenir de faire des commentaires inappropriés sur les croyances des autochtones. D’autre part, les stéréotypes peuvent avoir un impact totalement différent.
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.039 Un Musulman qui cherche du travail en France est 2,5 fois moins susceptible de décrocher un entretien d’embauche qu’un Chrétien, d’après une étude des Universités de Stanford, Paris I Pantheon-la Sorbonne, et Californie-San Diego. Dans ce cas, le mot « cliché » a une connotation raciste. Dans le marché du travail en particulier, les préjugés peuvent avoir un impact considérable sur le succès d’un(e) candidat(e). Zuzanna Lewandowska, une jeune étudiante polonaise a confié au YO!Mag qu’elle avait un jour fait l’objet de discrimination à cause de sa nationalité. « Une femme de mon âge originaire de Suède a été sélectionnée comme assistante junior pour un bureau international, malgré qu’elle n’ait absolument aucune expérience » nous dit-elle. « Vu que le projet était de nature internationale, son pays d’origine serait mentionné à côté de son nom dans tous les articles de presse. On m’a vaguement suggéré qu’une représentante suédoise donnerait un attrait plus « occidental » et « novateur » (quoi que cela signifie). »
Les personnes d’autres confessions sont elles aussi confrontées à des préjugés. « Même si je n’ai jamais connu de discrimination dans mon pays natal (Israël), j’ai déjà été traité différemment à l’étranger » nous a raconté Tal Rozenboim, un jeune juif qui a beaucoup voyagé en Europe. Même dans un même pays, les préjugés définissent parfois l’interaction entre les habitants. Le Luxembourg par exemple est un petit pays d’Europe occidentale qui compte près de 560.000 habitants, dont 46% sont des étrangers. L’Etat a adopté le français, l’allemand et le luxembourgeois comme langues officielles. Ici, les jugements rapides définissent la communication quotidienne entre les citoyens. Avant même de dire moien, bonjour, hello ou guten Tag, les gens doivent deviner la bonne façon de s’adresser aux autres en se basant sur leur lieu de travail ou leur apparence. Dans de nombreux autres pays européens également, les locaux ont l’habitude de catégoriser les gens avant même de leur parler. En bref, les clichés influencent notre comportement général. Les stéréotypes sont
devenus tellement omniprésents et acceptés au quotidien que, pas seulement au Luxembourg, les gens prennent des décisions rapides et parfois définitives basées sur des apparences superficielles. Les résultats des préjugés et de la mésinformation en Europe sont clairs. Les rallyes nationalistes partout sur le continent sont la conséquence de la stigmatisation et de la crainte répandue par les populistes d’extrême droite. Par exemple, pendant les élections régionales françaises en décembre dernier, le parti d’extrême droite Front national a récolté 27,1% des voix et il est ainsi devenu le 3ème parti le plus populaire en France. On ne devrait pas trop se fier aux images qu’on trouve dans les films, les livres et les rapports des autres. Les clichés peuvent nous aider à nous faire une idée d’un autre pays, mais ils peuvent aussi constituer une barrière au développement personnel et à la compréhension culturelle. Selon les mots du Président Juncker : « Si je devais résumer le message de mon discours sur l’Etat de l’Union, je dirais que l’Europe doit faire montre de plus de solidarité et de courage ».
WORDS BY
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YOUTH OPINION
LILIIA ZVIAGINTCEVA
IT MAY SEEM DANGEROUS AND RISKY THE PROS AND CONS OF COUCHSURFING
CELA PEUT SEMBLER DANGEREUX ET RISQUÉ LE POUR ET LE CONTRE DU COUCHSURFING
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A few years ago I Couchsurfed for the first time, and since then it’s become a normal aspect of my life. I welcome foreigners to my home and visit other people around Europe. This was not always so; in 2006 I had barely heard of Couchsurfing. I have used it to not pay and now I’m ready to pay for using it. Couchsurfing, founded in 2004 by an independent American traveler Casey Fenton, is the largest international community of travelers that connects people whose common goals are hospitality exchange and strengthening of mutual respect throughout the world. “You have friends all over the world, you just haven’t met them yet” is the motto of the network. On Couchsurfing you can find accommodation (a room or a bed) for a few days, meet up with new people, explore new places with the locals, find companions for travelling or just chat. The community members indicate if they are ready to host guests and what living conditions they can offer.
Perhaps it may seem strange that all participants provide accommodation free of charge. But this is the system’s trick – to exchange experiences on a voluntary basis, learning about different cultures and lifestyles in an informal environment. Many people like this method of travelling. It’s easy, fun and unusual and there are a lot of avid Couchsurfers for whom this travelling platform has become an important aspect of their lives. The world “after Couchsurfing” began to look different for me too. I found true friends, learned to cook risotto and made a couple of excursions through Berlin. On the other hand, this type of tourism may seem dangerous and risky. Nevertheless, Couchsurfing gains more and more supporters every year, especially among young people. Two of them talked to YO!Mag about their experiences, sharing some pros and cons.
Couchsurfing- the upside Elina Rohde has been on Couchsurfing since 2010. During this time she has managed to find free “couches” in 5 countries – the Czech Republic, the Netherlands, Iceland, the USA and Indonesia. And there are plenty of people who wish to visit her. She receives more than 20 hosting requests a week. “The first and unquestionable advantage; I still find savings. Money is the key element of a journey. You have to decide where to go, where to eat and sleep with a low budget. Hotels or hostels take most of the finances allocated for the journey and you have to deny something else for yourself. The second advantage is in the cultural component. Let’s say you take a tour to Paris. You look at the Louvre, climb the Eiffel tower. Like everyone before you. But to find out what it really means to be French, to visit a French family celebration, to get into the hidden places of the city, to be
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.042 “inside” of this culture – all this is only possible with Couchsurfing.
and your host, wanting to show and tell you everything, says: “Let’s go to the party, I’ve already bought the tickets. Tonight we’re going to the concert. Tomorrow my sister’s birthday, be sure to come.” But you are exhausted and need some rest. I often faced such a disaster. Or your host has to get up early tomorrow. So you have to adapt.
Another advantage of Couchsurfing is language practicing. For me, communicating with native speakers is very important. The best way to speak in a foreign language is immersion in a new environment”. When Couchsurfing is not so great
Even if it goes well – sadness of parting is another disadvantage. You communicate with people for three or four days, spend almost all your time together, and suddenly it’s time to go home. And you realise that you will never see these new friends again. It’s very sad.”
Matthias Bruns, a student from Hannover, Germany, shares some of his negative experiences.
Once I scheduled the great Eurotour and arranged overnight accommodation in Rome. But a few hours before arrival in the city I received a message from my host: “Sorry, I cannot host you, I’m getting married tomorrow”. It was funny and sad at the same time. Alone with a backpack in a big city and no place to sleep. Just imagine how it felt. Another problem is lack of freedom. For example, you arrive tired after two flights
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“Get ready for the deceived expectations. You should be a great adventurer to go live with a stranger in a foreign country with unfamiliar traditions.
J’ai fait du Couchsurfing pour la première fois il y a quelques années, et depuis c’est devenu un aspect normal de ma vie. J’accueille des inconnus chez moi et j’en visite d’autres partout en Europe. Ca n’a pas toujours été le cas ; en 2006 j’avais à peine entendu parler du Couchsurfing. J’en ai profité pour ne rien payer et aujourd’hui je suis prêt à payer pour en profiter. Le Couchsurfing, fondé en 2004 par un voyageur américain indépendant nommé Casey Fenton, est la plus grande commu-
nauté internationale de voyageurs qui connecte les individus dont les buts premiers sont l’échange d’hospitalité et le renforcement du respect mutuel à travers le monde. « Tu as des amis dans le monde entier, tu ne les as simplement pas encore rencontrés » est le slogan du réseau. Sur Couchsurfing on peut trouver un logement (une chambre ou un lit) pour quelques jours, rencontrer de nouvelles personnes, découvrir de nouveaux endroits avec les gens du coin, trouver des compagnons de voyage ou simplement discuter. Les membres de la communauté signalent s’ils sont prêts à accueillir des hôtes, et quelles conditions de logement ils peuvent offrir. Cela peut sembler étrange que tous les participants fournissent gratuitement un logement. Or c’est là que réside le truc du système – échanger des expériences volontairement, découvrir d’autres cultures et modes de vie, et tout cela dans un environnement informel. Beaucoup aiment cette méthode de voyage. C’est facile, amusant, inhabituel et il existe énormément de fervents Couchsurfers pour qui cette plate-forme de voyage est devenue un élément important de leur vie. Le monde « post-Couchsurfing » a commencé
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.043 à me sembler différent à moi aussi. J’ai découvert de véritables amis, j’ai appris à préparer un risotto, et j’ai fait quelques excursions dans Berlin. D’autre part, ce type de tourisme peut sembler dangereux et risqué. Pourtant, le Couchsurfing se fait de plus en plus d’adeptes chaque année, surtout parmi les jeunes. Deux d’entre eux se sont entretenus avec le YO!Mag à propos de leurs expériences, du pour et du contre. Couchsurfing – les avantages Elina Rohde est inscrite sur Couchsurfing depuis 2010. Elle a réussi à se dénicher des « canapés » dans 5 pays – la République tchèque, les Pays-Bas, l’Islande, les EtatsUnis et l’Indonésie. Il y a aussi plein de gens qui souhaitent lui rendre visite. Elle reçoit plus de 20 demandes par semaine. « Le premier avantage évident : l’économie. L’argent est l’élément clé d’un voyage. Il faut décider où aller, où manger et où dormir avec un petit budget.Les hôtels ou les auberges accaparent la majorité des finances consacrées au voyage au détriment d’autres choses. Le deuxième avantage est l’aspect culturel.
Disons que vous faites un tour à Paris. Vous visitez le Louvre, vous montez au sommet de la Tour Eiffel, comme plein de monde avant vous. Mais pour savoir ce que cela signifie vraiment d’être Français, d’assister à une fête de famille en France, de découvrir les recoins cachés de la ville et s’immiscer dans cette culture, rien de tel que le Couchsurfing. Un autre avantage du Couchsurfing est la pratique de la langue. Pour moi, le fait de communiquer avec les autochtones est super important. Le meilleur moyen de parler une langue étrangère, c’est de s’immerger dans un nouvel environnement. » Lorsque le Couchsurfing n’est pas si chouette Matthias Bruns, un étudiant d’Hanovre en Allemagne nous fait part de quelques-unes de ses expériences négatives. « Préparez-vous à être déçus. Il faut avoir l’âme d’un grand aventurier pour partir vivre chez un inconnu dans un pays étranger aux traditions insolites. Un jour j’avais prévu le grand tour de l’Europe et j’avais convenu d’une nuitée à Rome. Seulement, une heure avant mon arrivée en ville j’ai reçu un message de mon hôte qui me di-
sait : « Désolé, je ne peux pas t’accueillir. Je me marie demain. » C’était drôle et triste à la fois. Seul avec un sac à dos, dans une grande ville, sans endroit où dormir. Imaginez-vous un instant comment je me sentais. Un autre problème est le manque de liberté. Par exemple, vous arrivez exténué après deux vols et votre hôte qui veut tout vous montrer et tout vous raconter vous dit : « Allons à la soirée. J’ai déjà acheté les billets. Ce soir on va au concert. Demain, c’est l’anniversaire de ma sœur, il faut venir. » Mais vous êtes fatigué et vous avez besoin d’un peu de répit. J’ai souvent été confronté à ce genre de situation. Il arrive aussi que votre hôte doive se lever tôt le lendemain et donc il faut s’adapter. Même si tout se passe bien – la tristesse du départ est un autre désavantage. Vous êtes en relation avec des gens pendant trois ou quatre jours, vous passez le plus clair de votre temps ensemble et soudain il est temps de rentrer à la maison. Vous réalisez tout à coup que vous ne reverrez plus jamais ces amis. C’est très triste. »
GRAPHIC JOURNALISM
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YOUTH OPINION
CROSSINGS: A PHOTO ESSAY ON REFUGEES’ JOURNEYS POINTS DE PASSAGE WORDS BY
The Balkan route and the Greek islands are currently the main ‘crossing points’ to Europe. Hundreds of thousands of people fleeing from wars, oppression and starvation are crossing there. Over recent months, Alexandre Beddock approached them camera in hand with Ieva Kuneviciute, Monica Tiberi et Alkiviadis Ermofilos to film Voices of Refugees, a video documentary sharing refugees’ stories produced with the support of the European Youth Forum staff grant. He shares here a few photos and impressions about this experience on the route that the refugees are taking from Greece to Brussels.
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ALEXANDRE BEDDOCK La route des Balkans et les îles grecques sont les principaux « points de passage » du moment en Europe. Des centaines de milliers de personnes, fuyant les guerres, traversent ces endroits. Ces derniers mois, Alexandre Beddock s’est rendu à leur rencontre caméra au poing avec Ieva Kuneviciute, Monica Tiberi et Alkiviadis Ermofilos pour réaliser "Voices of Refugees", un projet documentaire recueillant leurs histoires. Il partage avec nous quelques photos et impressions sur cette expérience montrant la route que prennent les réfugiés de la Grèce jusqu’à Bruxelles.
journalism / graphic YOUTH OPINION
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IN FRONT OF THE SEA, NORTHERN LESBOS ISLAND, GREECE. TURKEY IN THE BACKGROUND
Sea, you are so blue under the December sun. Sea, you are so beautiful for those who were born on the right side. But so cruel to all the others.
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FACE À LA MER, NORD DE L’ÎLE DE LESBOS, GRÈCE. EN ARRIÈRE-PLAN, LA TURQUIE. SUD DE L’ÎLE DE LESBOS, GRÈCE
Mer, que tu es bleue sous le soleil de décembre. Mer, que tu es belle pour ceux qui sont nés du bon côté. Mais que tu es cruelle pour tous les autres.
Turkey is in front of me. So near. One can see the houses on the hillside and the boats that are riding along the coast.
La Turquie se dresse face à moi. Si proche. On en distingue les maisons à flanc de colline, on aperçoit les bâteaux qui longent les côtes.
There are only six kilometres between the Greek island and the Turkish coast. Yet, these six tiny kilometres have witnessed so many drowned men, women or children. Thousands of broken lives we pretend not to see.
Seuls six kilomètres séparent l’île grecque des côtes turques. Six petits kilomètres qui ont pourtant vu tant de noyés, hommes, femmes ou enfants. Des milliers de vies brisées que nous prétendons ne pas voir. La Méditerranée, le berceau de la civilisation ou son linceul ?
Is the Mediterranean Sea the cradle of human civilisation or its shroud?
YOUTH OPINION
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PHOTO CREDIT: ALKIVIADIS ERMOFILOS
MYTILENE BEACH, SOUTHERN LESBOS ISLAND, GREECE
We were on the beach at 7 a.m. when this boat arrived near Mytilène. The 45 courageous travelers – men, women and children – were warmly welcomed by the volunteers and lifeguards of Proactiva Open Arms. We welcome them and hope they find a place where they can feel at home soon.
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PLAGE DE MYTILÈNE, SUD DE L’ÎLE DE LESBOS, GRÈCE
Nous étions sur la plage à sept heures du matin lorsque ce bateau est arrivé près de Mytilène. Les 45 courageux voyageurs – hommes, femmes et enfants – sont accueillis chaleureusement par les bénévoles et les secouristes de Proactiva Open Arms. Nous leur souhaitons la bienvenue, et surtout de trouver au plus vite un endroit où ils se sentiront enfin chez eux.
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CLASSROOM, KARA TEPE CAMP, LESBOS ISLAND, GREECE
‘Children have no past, and that is the whole secret of the magical innocence of their smiles’ (Milan Kundera) I am a child. My first journey was neither for holidays nor for recreational purposes. It was a journey of emergency, fear and distress. My first journey was a one-way-trip, a rupture, a life-altering exodus. A prefabricated building, the school of Kara Tepe camp. Dozens of drawings cover the walls. An almost game-like catharsis. Traumas are at their pencils’ tips for these children who, not long ago, ceased to be children. There are many drawings of boats, the sea, but also planes…
Houses also, houses everywhere. Powerful images for these very young uprooted people who left their houses behind and are desperately and urgently looking for a new home. ‘Home’, an abstract but essential landmark in order to settle, rebuild one’s life and become someone.
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SALLE DE CLASSE, CAMP DE KARA TEPE, ÎLE DE LESBOS, GRÈCE
"Les enfants sont sans passé et c’est tout le mystère de l’innocence magique de leur sourire" (Milan Kundera) Je suis un enfant. Mon premier voyage n’est pas synonyme de vacances ni de découverte récréative. Mais d’urgence, de peur et de détresse. Mon premier voyage est un voyage sans retour, une déchirure, un exode qui me
marquera pour la vie. Dans un préfabriqué, l’école du camp de Kara Tepe. Des dizaines de dessins recouvrent les murs. Catharsis presque ludique. Les traumatismes sont au bout du crayon pour ces enfants qui ont cessé d’être enfants. Nombreux sont les dessins de bateaux, de mer, mais aussi d’avions… Et aussi, des maisons, des maisons partout. Des images fortes pour ces très jeunes déracinés qui ont laissé la leur derrière eux et sont désespérément et urgemment à la recherche d’un nouveau chez soi. “Chez soi” repère abstrait mais essentiel pour s’établir, se reconstruire en tant qu’individu et devenir quelqu’un.
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By far one of the most absorbing places I have seen on Lesbos Island. No soul within sight, no one to talk to. However the story tells itself. This place is called ‘The Dump’. After the arrivals, the life jackets are collected on the coast and gathered on that beach.
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‘THE DUMP’, LESBOS, GREECE ‘THE DUMP’, ÎLE DE LESBOS, GRÈCE
PHOTO CREDIT: IEVA KUNEVICIUTE
"MUSIC AROUND BONFIRE" MORIA CAMP, LESBOS GARE FERROVIAIRE, ŠID, SERBIE
De loin l’un des lieux les plus prenants où je me suis rendu sur l’île de Lesbos. Aucune âme en vue, personne à qui parler. Pourtant l’histoire se raconte d’elle-même. Cet endroit est appelé the Dump (en français: la décharge). Après les arrivées, les gilets de sauvetage sont collectés sur la côte et rassemblés sur cette plage.
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Ce n’est pas seulement un gigantesque cimetière de vestes de sauvetage que je vois ici. Chaque gilet renferme une histoire, celle de celui qui l’a porté. Ce patchwork qui envahit les collines d’oliviers c’est la vie de centaines de milliers de personnes qui ont dû fuir leur pays dans l’espoir de vivre libres et en sécurité.
It is cold tonight in Moria camp. In the mud and the dark, hope remains around an improvised fire, with a guitar and a few darbukas. Furia, from Iran, is playing with Hicham, from Morocco. A magical moment. Music warms the hearts and gathers people together.
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It is not only a life jackets cemetery that I can see there. Each jacket has a story to tell; the story of the person who was wearing it. This colourful patchwork that is invading the olive-tree hills is the lives of hundreds of thousands of people who fled their country in the hope of living safely and freely.
Il fait froid ce soir sur le camp de Moria. Dans la boue et la nuit, on garde espoir autour d’un feu improvisé, d’une guitare et quelques derboukas. Furia, Iranien, joue avec Hicham du Maroc. Instant magique. La musique réchauffe les coeurs et rassemble les Hommes.
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Plus de 1000 personnes par train, plus de sept trains par jour. Durant les quatre jours que nous avons passés en Serbie, c’est près de 30 000 personnes qui ont transité par la modeste ville de Šid. Parfois dans le froid, le vent et la pluie, mais toujours dans l’attente.
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Flee from war, sleep in mud, burn one’s shoes to keep warm, share a piece of bread among five people, in general indifference. How can human beings live like this?
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Fuir les guerres, dormir dans la boue, brûler ses chaussures pour se tenir chaud, partager une galette de pain entre cinq personnes… Dans l’indifférence des autres. Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
YOUTH OPINION
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More than 1,000 people per train, more than seven trains per day. During the four days we spent in Serbia, more than 30,000 people transited through the modest city of Šid. Sometimes in the cold, the wind and the rain, but always waiting.
PHOTO CREDIT: IEVA KUNEVICIUTE
PHOTO CREDIT: IEVA KUNEVICIUTE
‘REST AREA’, HIGHWAY LEADING TO ŠID, SERBIA “AIRE DE REPOS”, AUTOROUTE QUI MÈNE À ŠID, SERBIE
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TRAIN STATION, ŠID, SERBIA GARE FERROVIAIRE, ŠID, SERBIE
PHOTO CREDIT: IEVA KUNEVICIUTE
‘WAITING’, IMAGES AND IMPRESSIONS FROM ŠID, SERBIA “ATTENDRE”, IMAGES ET IMPRESSIONS DE ŠID, SERBIE
Waiting, always waiting.
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Waiting to get on the bus. Waiting to go down to the train. Attendre, Attendre. Attendre pour monter dans les bus. Attendre pour descendre des trains.
Waiting, always waiting. Waiting to drink. Waiting to eat. Waiting, always waiting. Waiting to register. Waiting to cross the border. Attendre, toujours attendre. Attendre pour boire. Attendre pour manger. Attendre, toujours attendre. Attendre pour s’enregistrer. Attendre pour passer la frontière.
Waiting, always waiting. Waiting in line. Waiting behind barriers. Waiting, always waiting. Attendre, toujours attendre. Attendre en file. Attendre derrière des barrières. Attendre, toujours attendre.
YOUTH OPINION
.051 PHOTO CREDIT: MONICA TIBERI
Brussels, capital of the European Union, October 2015. Many asylum seekers are still sleeping outside each night while a few hundred meters away more and more summits are taking place to solve the ‘migrants’ crisis’. The refugee camp of Maximilien Park, where several thousands of refugees were welcomed from September until October, shows the citizens’ wonderful capacity to organise themselves, to create and to reinvent so that one or the other may again smile, have a full stomach, feel safe, and finally enjoy a moment of rest in the middle of the chaos. To me the place is synonymous with tiredness, stress and emergency, but also with emotions, encounters and genuine friendships. In a present characterised by fear, war, misery and hatred, a lot remains to be done to enable the conditions for a life in dignity for all. The Camp of Maximilien Park is a tissue of hope in a world that is bleeding. Let’s continue to commit together and refuse the wait-and-see policy to make other worlds possible. Refuse the wait and see
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PARC MAXIMILIEN, BRUSSELS, BELGIUM PARC MAXIMILIEN, BRUXELLES, BELGIQ
Bruxelles, capitale de l’Union européenne, de nombreux demandeurs d’asile dorment encore dehors chaque nuit pendant qu’à quelques centaines de mètres se multiplient les sommets pour résoudre la “crise des migrants” Le camp de réfugiés du Parc Maximilien, où ont été accueillis plusieurs milliers de personnes de septembre à octobre montre la formidable capacité des citoyens à s’organiser, à créer, et à réinventer pour que l’un ou l’autre puisse à nouveau sourire, avoir le ventre plein, se sentir en sécurité, et profiter enfin d’un instant de repos au milieu du tumulte.
Cet endroit m’est synonyme de fatigue, de stress et d’urgences, mais aussi d’émotions, de rencontres et d’amitiés sincères. Dans un présent construit par les peurs, les guerres, la misère et la haine, beaucoup reste à faire pour permettre les conditions d’une vie digne pour tous. Le Camp du Parc Maximilien est un mouchoir d’espoir dans un monde qui saigne. Ensemble, continuons à nous engager et à refuser l’attentisme pour rendre d’autres mondes possibles.
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YOUTH OPINION
THE MEMBER ORGANISATIONS OF THE EUROPEAN YOUTH FORUM
ACTIVE (ACTIVE - Sobriety, Friendship and Peace) AEGEE Europe (Association des Etats Généraux des Etudiants de l'Europe) ALLIANCE (Alliance of European Voluntary Service Organisations) ALLIANSI (NYC Finland) ATD-Quart Monde (International ATD Fourth World Movement) BEST (Board of European Students of Technology) BYC (NYC United Kingdom) CEJA (European Council of Young Farmers) CESIYouth (European Confederation of Independent Trade Unions - Youth) CGJL (NYC Luxembourg) CISV (Children's International Summer Village) CJ (NYC Belgium (FR)) CJE (NYC Spain) CNAJEP (NYC France) CNJ (NYC Portugal) CNJC (NYC Catalonia) CNTM (NYC Moldova) CRDM (NYC Czech Republic) CTR (NYC Romania) CYC (NYC Cyprus) DBYN (Don Bosco Youth Net) DEMYC (Democrat Youth Community of Europe) DNK (NYC Germany) DNYC (NYC Netherlands) DUF (NYC Denmark) EBCO/BECO (European Bureau of Conscientious Objection) ECYC (European Confederation of Youth Clubs) EDS (European Democrat Students) EEE-YFU (European Educational Exchanges - Youth For Understanding) EFAY (European Free Alliance Youth) EFIL (European Federation of Intercultural Learning)
ENGSO Youth (European Non-Governmental Sports Organisation Youth Committee) ENL (NYC Estonia) ESIB (The National Unions of Students in Europe) ESN (Erasmus Students Network) ESYN (NYC Greece) ETUC Youth (European Trade Union Confederation - Youth) EUDY (European Union of Deaf Youth) EUJS/UEEJ (European Union of Jewish Students) EYCE (Ecumenical Youth Council in Europe) EYP (European Youth Press) FICEMEA (International Federation of Training Centres for the Promotion of Progressive Education) FIMCAP (International Federation of Catholical Parochial Youth Movements) FLARE (Freedom, Legality and Rights in Europe) FNG (NYC Italy) FYEG (Federation of the Young European Greens) ICYCW/CIJOC (International Coordination of Young Christian Workers) IDEA NL (International Debate Education Association Netherlands) IFHOHYP (International Federation of Hard of Hearing Young People) IFLRY (International Federation of Liberal Youth) IFM/SEI (International Falcon Movement - Socialist Educational International) IFMSA (International Federation of Medical Students' Association) IGLYO (International Lesbian, Gay, Bisexual and Transgender Youth and Students
YOUTH OPINION
.053 Organisations) IUSY (International Union of Socialist Youth) IYNF (International Young Naturefriends) JECI-MIEC (International Young Catholic Students - International Movement of Catholic Students) JEF (Young European Federalists) JMI (Jeunesses Musicales International) KNZ (NYC Malta) KOMS (NYC Serbia) LÆF (NYC Iceland) LIJOT (NYC Lithuania) LJP (NYC Latvia) LNU (NYC Norway) LSU (NYC Sweden) LYMEC (European Liberal Youth) MIJARC-Europe (International Movement of Catholic Agricultural and Rural Youth) MMH (NYC Croatia) MSS (NYC Slovenia) NAYORA (NYC Azerbaijan) NCYOG (NYC Georgia) NYCA (NYC Armenia) NYCI (NYC Ireland) NYCMFYROM (NYC Macedonia-FYROM) NYCR (NYC Russia) NYF (NYC Bulgaria) OBESSU (Organising Bureau of European School Students Union) ÖJV (NYC Austria) Pax Christi (Pax Christi International) PROM (NYC Poland) RADA (NYC Belarus) RCY (Red Cross Youth) RDJ (NYC Belgium (DE)) RMS (NYC Slovakia) RYE (Rural Youth Europe) SAJV/CSAJ (NYC Switzerland) SCI (Service Civil International) TEJO (World Organisation of Young Esperantists) VJR (NYC Belgium (NL)) WAGGGS (World Association of Girl Guides and Girl Scouts) WOSM
(World Organisation of the Scout Movement (European Region)) Y-E-N (Youth Express Network) YDE (Jeunes Démocrates Européens - Young Democrats for Europe) YEE (Youth and Environment Europe) YEN (Youth of European Nationalities) YEPP (Youth of the European People's Party) YES (Young European Socialists) YEU (Youth for Exchange and Understanding) YMCA (Young Men's Christian Association) YWCA (Young Women's Christian Association)
recycled paper