Les Echos des jésuites de Belgique francophone et du Luxembourg

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• P 402014 • Trimestriel • No 4 • octobre – décembre 2016 • Bureau de dépôt : Namur 1 • Éd. resp. : Thierry Dobbelstein, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles •

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de la Compagnie de Jésus

Province belge méridionale et du Luxembourg

D 36e CONGRÉ OSSIER GATION GÉN ÉRALE


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Edito Dorénavant, dites « le Père Arturo Sosa », Tommy Scholtes, s.j.

Belgique méridionale & Luxembourg 90 jours dans la Province, Caroline Jeunechamps p. 3 Nos défunts p. 9 36e Congrégation générale, ierry Dobbelstein, s.j. p. 12 Père Arturo Sosa p. 14 Père François Boëdec p. 15 Lumen Vitae à Namur, Dominique Martens p. 2

Initiatives & Evénements p. 18 Contempler… et méditer, Robert Myle, s.j. p. 20 Portraits, Benoît Malvaux, s.j., et Frédéric Rottier p. 22 Réserve précieuse, Albert Evrard, s.j.

p. 24 p. 27 p. 30 p. 32 p. 34

Vie & Partenariat Marcher pour la 36e Congrégation générale, Natalie Lacroix Demandeurs d’asile, Vincent Klein, s.j., Albert Evrard, s.j. Quelques pas ignatiens, Brigitte Walkiers En route vers Bethléem, Nadège Guillaume RivEspérance, Charles Delhez, s.j.

Jésuites & Jeunes Avec 30 Syriens à Lourdes, Charles Delhez, s.j. p. 38 Les JMJ à Cracovie avec les jésuites, Benoît Willemaers, s.j. p. 39 Le CRIABD à la fête de la BD, Roland Francart, s.j. p. 36

p. 40

Nota bene

p. 44

Le billet d’humeur Roland Francart, s.j.

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En couverture : le pape François en visite à la Congrégation générale, le 24 octobre. À sa gauche, le P. Arturo Sosa, nouveau Préposé général de la Compagnie et à sa droite, le P. Orlando Torres, Secrétaire de la 36e CG.

Sommaire


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Editorial

Dorénavant, dites «le Père Arturo Sosa» D

orénavant, dites « le Père Arturo Sosa ». Entre compagnons jésuites, nous parlons du « Père général » ou « Supérieur général » quand nous parlons de notre grand patron. Saint Ignace, évoquant la personne amenée à diriger la Societatis Jesu, parlait du « Préposé général ». Ignace précisait toutefois que celui-ci, ainsi que tous les jésuites, vivront en communion profonde avec le successeur de Pierre, le pape. L’élection du Père général ne peut pas faire de bruit : réunis à Rome pour cette occasion, les délégués des Provinces jésuites du monde entier font silence, prient et se rencontrent deux par deux pour les fameux « murmurationes » ou « chuchotements ». Pas de candidat, pas de campagne électorale, mais une évocation, petit à petit, des qualités des uns et des autres, pour trouver parmi eux celui qui exercera au mieux la mission de Supérieur général, en étant à l’écoute du souffle de l’Esprit Saint. Et c’est ainsi que le Père Arturo Sosa a été élu, le 14 octobre dernier. Nous l’évoquons longuement dans ce numéro, en lui souhaitant la bienvenue. Chercher ensemble la volonté de Dieu, comme les électeurs l’ont fait à la Congrégation générale, nous pouvons, vous et moi, le mettre en pratique au quotidien. C’est même ce que le pape François a exprimé, lors de sa rencontre avec les compagnons de la Congrégation : « cherchez joyeusement », leur dit-il ! Entendant cela, je me suis même dit que cela pouvait être un thème d’Avent sympathique. Cherchez donc… et joyeusement ! Les longues soirées sont là… les bougies s’allument progressivement… et nous trouverons la Lumière, l’Étoile, Celui qui dans sa fragilité exprime sa grandeur… Cela pourrait être une belle image pour la Compagnie d’aujourd’hui, moins nombreuse certes, plus fragile et plus diverse sans doute, mais grande par la confiance qu’elle met dans son nouveau Supérieur général et dans le successeur de Pierre ! ? Tommy Scholtes, s.j. Rédacteur en chef

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90 jours dans la Province A

u Provincialat (Bruxelles). Trois jésuites de la Province de Belgique méridionale et du Luxembourg ont participé à la 36e Congrégation générale à Rome, du 2 octobre au 12 novembre : il s’agit des PP. Franck Janin, Provincial, ierry Dobbelstein, Socius (Assistant du Provincial), P. Franck Janin et Benoît Malvaux, Procureur en charge des affaires juridiques de la Compagnie, à Rome. C’est le 14 octobre que le P. Arturo Sosa Abascal a été élu 31e Supérieur général de la Compagnie, succédant au P. Adolfo Nicolás, qui était en charge depuis 2008. Ancien Conseiller général du P. Nicolás, le P. Arturo Sosa est le premier Supérieur général d’Amérique latine et le premier à ne pas être européen d’origine (lire son portrait p. 12-13). Le 10 novembre, le P. Général a communiqué sa décision de nommer le P. François Boëdec en tant que Provincial de la future Province d’Europe occidentale francophone (lire p.14). Durant la Congrégation générale, le P. Pierre Hupez, Supérieur de Liège, a été désigné Vice-Provincial et Socius de la Province. Septembre fut le mois des rentrées académiques : elle se déroula le 14 à l’Université de Namur, le 21 à l’école internationale Lumen

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Vitae — aujourd’hui installée à Namur (lire p. 15-17) — et le 26 septembre à l’Institut d’études théologiques (IET), à Bruxelles. Communauté du Bellarmin (Bruxelles). À l’IET, un cycle de cours sur la Miséricorde, accessible au public, P. Thierry Lievens se déroule tous les jeudis soir, de 20 h 30 à 21 h 30, jusqu’au 19 janvier, sous la coordination des PP. ierry Lievens, Président de l’IET, et Paul Favraux. Un cycle de conférences portant sur les questions de bioéthique, P. Alain Mattheeuws également ouvert à tous, a lieu tous les jeudis soir, de 18 h 00 à 19 h 30, jusqu’au 19 janvier, sous la direction du P. Alain Mattheeuws, et avec le P. Xavier Dijon. Le P. Bernard Pottier, déjà mem- P. Bernard Pottier


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Belgique méridionale & Luxembourg bre de la Commission théologique internationale, est devenu membre de la nouvelle Commission d’étude sur le diaconat féminin, instituée par le pape cet été. La Société des Bollandistes, l’institut jésuite spécialisé dans l’hagiographie, accueille le P. Marc Lindeijer (Province des Pays-Bas), membre de la communauté d’Heverlee, et le P. Jos Janssens (Province de Belgique septentrionale), professeur émérite de l’Université pontificale grégorienne. Le CRIABD, centre religieux d’information et d’analyse de la BD, dont le Fr. Roland Francart, de la maison SaintMichel, est le directeur, était présent à la 8e grande fête de la BD organisée début septembre au parc royal de Bruxelles et au rassemblement RivEspérance, à Namur, Fr. Roland Francart début novembre. Le 17 septembre dernier, la communauté Saint-Claude La Colombière (Bruxelles) et les équipes de la Communauté de vie chrétienne (CVX) de Bruxelles, dont plusieurs pères de la communauté sont les « parrains priants », ont effectué ensemble la démarche du pèlerinage de la Miséricorde à la basilique de Koekelberg. Le 31 octobre, les Frères de la Province se sont réunis à La Colombière pour fêter la Saint-Alphonse. Le P. Albert Lorent a effectué plusieurs séjours à Yaoundé (Cameroun) : il est en effet enseignant invité à l’Université catholique d’Afrique centrale. La communauté Saint-Pierre Favre (Bruxelles) a fêté les 50 ans de sacerdoce du P. Dominique Schiltz, animateur à La Poudrière. La Chapelle de la Résurrection - Chapelle

LE SEIGNEUR A ACCUEILLI DANS SA PAIX ◆ Le P. Claude Jeukens, de la maison Saint-Claude

La Colombière, né le 7 juillet 1943 à Lubumbashi, décédé le 2 septembre 2016 à Woluwe-SaintPierre. Il était entré dans la Compagnie le 7 septembre 1964 et il a été ordonné prêtre le 23 septembre 1974. ◆ Le P. Mathieu Schillings (Province de Calcutta), de la communauté Saint-Xavier (Calcutta), né le 4 juin 1933 à Fléron, décédé le 20 octobre 2016 à Konchowki (Bishnupur). Il était entré dans la Compagnie le 14 septembre 1951 et il a été ordonné prêtre le 16 juin 1963. ◆ Le P. Paul Detienne de la maison Saint-Claude La Colombière, né le 30 décembre 1924 à Rochefort, décédé le 31 octobre 2016 à Woluwe-StPierre. Il était entré dans la Compagnie le 14 septembre 1942 et il a été ordonné prêtre le 21 novembre 1955. ◆ Mme Suzette Pirlet-Erpicum, décédée le 14 juillet

2016, sœur du P. Richard Erpicum, de la maison Saint-Robert Bellarmin, Wépion. ◆ Mme Claire De Meester, décédée le 17 juillet 2016, sœur du P. Albert De Meester de la communauté Saint-Claude La Colombière et du F. Jacques De Meester de la communauté SaintMichel, Bruxelles. ◆ M. Pierre Tinant, décédé le 25 août 2016, frère du F. Gilbert Tinant, de la maison Saint-Claude La Colombière, Bruxelles.

pour l’Europe a fêté, le 28 septembre, le 15e anniversaire de son inauguration œcuménique, en présence de Mgr Jozef De Kesel. À Bruxelles, le jour de la Toussaint, les jésuites de

P. Dominique Schiltz

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Belgique méridionale & Luxembourg de Namur, a défendu sa thèse de théologie, le 12 octobre à l’UCL. Le mandat du P. Daniel Sonveaux en tant qu’Assistant ecclésiastique national de la Communauté de Vie chrétienne (CVX) a été renouvelé. Venant de la Province d’Afrique centrale, les Fr. Étienne Abdoulaye Gabatche (Tchad) et Roméo Cadis Agbodemakou (Bénin) ont rejoint la Toussaint à Bruxelles : action de grâce pour les jésuites décédés communauté mi-sepLa Colombière, de Saint-Michel, de Sainttembre. Ils suivront tous deux un cursus de Jean, du Bellarmin et de La Viale-Europe sont formation à Lumen Vitae (lire p. 17). allés prier sur les tombes de leurs aînés au La troisième édition du grand rassemblecimetière de Woluwe-Saint-Pierre. Ils étaient ment RivEspérance sur le thème « Habiter guidés dans la notre maison commune » s’est tenue dans les prière par le P. Jeanlocaux de l’Université de Namur, du 4 au 6 Louis Van novembre (lire p. 34-35). Le P. Charles Delhez, Wymeersch. Des membre de l’équipe porteuse, propose un amis de La Viale et compte rendu des conférences, ateliers-débats, de l’église Sainttemps de prière, de célébration et de fête qui Jean Berchmans se sont succédé durant trois jours et ont réuni étaient présents plus de 2 000 personnes. Le Centre spirituel également. La Pairelle, le Centre Avec, le Réseau Jeunesse, Namur. Coml’équipe des vocations jésuites, sans oublier le munauté Notre- P. Paul Malvaux CRIABD et le réseau mondial de prière du Dame de la Paix : pape y ont tenu des stands et animé des Le P. Paul Malvaux ateliers. a prononcé ses derÀ La Pairelle (Wépion), la rencontre niers vœux, le annuelle de la famille ignatienne a réuni 30 novembre, à la quelque 175 personnes — jésuites et laïcs de Chapelle Universitous âges —, pour « quelques pas ignatiens », taire de Namur. Le le 25 septembre (lire p. 30-31). En octobre et novembre, la messe dominicale célébrée à la P. Roland Cazalis, Chapellenie a été retransmise durant cinq chargé d’enseignesemaines sur les ondes radio de La Première. ment à l’Université P. Daniel Sonveaux

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Belgique méridionale & Luxembourg Les Pères François Philips, Bernard Peeters, Christophe Renders, Marcel Rémon et Philippe Robert se sont relayés pour célébrer les différents offices. Communauté de Louvain-laNeuve. Le P. Philippe Landenne, engagé durant de longues années dans l’aumônerie des prisons, a rejoint la Province du Canada anglais. Actif au centre spirituel Anishinabe à Espagnola, dans l’Ontario, il s’est mis au service de communautés amérindiennes de la région. Le P. Philippe Nzoimbengene, a défendu avec succès sa thèse de doctorat en sciences linguistiques et est reparti en République démo cratique du Congo. La communauté de Liège accueille un demandeur d’asile palestinien dans le cadre du projet de solidarité Up Toge-

P. François Philips

P. Bernard Peeters

P. Marcel Rémon

P. Philippe Landenne

ther du JRS-Belgium. Des soirées d’initiation à la prière ignatienne sont proposées depuis décembre par une équipe de jésuites et de laïcs. À Luxembourg, le P. Josy Birsens, supérieur de la communauté du Christ-Roi, est devenu responsable de la candidature, soit l’accueil des personnes en réflexion pour une entrée au noviciat. La communauté reste très engagée dans les projets de soutien aux migrants. À Charleroi, la communauté du SacréCœur a accueilli le 15 octobre un récital lecture-musique sur le thème de Marie-Madeleine et la Miséricorde divine. International : plusieurs jésuites belges ont séjourné dans la Province durant l’automne. Le P. Luc Duquenne, membre de la Province de Roumanie, est le supérieur de la communauté Claudianum de Bucarest depuis 1992. Il collabore à la pastorale des étrangers francophones et au JRSRoumanie. Le P. Gérard Triaille P. Luc Duquenne (Province d’Afrique centrale), ancien directeur du Centre spirituel Kipalu à Kinshasa, est aujourd’hui préfet de santé de la Communauté Saint-Pierre Claver de Kinshasa. Les PP. Jacques Bellière et Henri de la Kethulle, de la Province d’Afrique centrale, sont actuellement en Belgique pour un temps de repos et de convalescence. Une neuvaine de prière pour la P. Jacques Bellière

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Belgique méridionale & Luxembourg Compagnie de Jésus et les vocations s’est déroulée du 24 novembre au 2 décembre dans toute la Province, sous la coordination du P. JeanLouis Van Wymeersch et du service des vocations. Dans les églises et chapelles liées aux communautés, les compagnons et fidèles ont prié avec saint Alberto Hurtado, le jésuite chilien canonisé en 2005.

P. Henri de la Kéthulle

P. J.-Louis Van Wymeersch

? Caroline Jeunechamps

Le Père Claude Jeukens Issu d’une famille française, Claude Jeukens est né à Lubumbashi le 7 juillet 1943. Il effectue ses études primaires et secondaires à Kinshasa (collège Albert) jusqu’en 1960, date P. Claude Jeukens à laquelle sa famille quitte le Congo ; puis il poursuit sa scolarité au collège Saint-Michel à Bruxelles. Il entre au noviciat à Arlon le 7 septembre 1964 et prononce les premiers vœux le 25 décembre 1966.

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En 1967, il effectue l’équivalent du service militaire français dans la coopération en Algérie. C’est ensuite la philosophie, puis la théologie à partir de 1969. Il participe au passage de l’Institut d’études théologiques d’Eegenhoven à Bruxelles, en 1972. Claude Jeukens est ordonné prêtre le 23 septembre 1974. Après ses études, qu’il complète par une année en philosophie, il passe rapidement à Charleroi (1975-1976), puis à Erpent (1976-1977, année pendant laquelle il accomplit le troisième an). En 1977, il arrive à Verviers où il est préfet d’église, professeur de religion et préfet spirituel des aînés ; il y reste jusqu’en 1981. En 1981, il rejoint Arlon : il y donne les Exercices, accompagne des équipes CVX et est en charge de l’église. En 1984, il arrive à Charleroi, communauté où il reste treize ans. La liste des charges et ministères qu’il assume s’allonge d’année en année : d’abord confesseur à l’église et opéraire, puis accompagnateur et bientôt modérateur régional des CVX, donnant les Exercices, investi dans la pastorale des jeunes et est visiteur de prison… En 1997, il rejoint la communauté de Mons où il restera jusqu’en 2001, assurant les services de ministre et de préfet d’église. Lorsque cette communauté ferme ses portes, il rejoint la communauté Saint-Robert Bellarmin à Bruxelles ; il réside dans la maison Saint-Claude La Colombière, dont les professeurs de théologie du Bellarmin occupent alors un étage ; il est leur ministre. Quand les professeurs quittent ce bâtiment en 2003, il devient membre de la communauté Saint-Claude La Colombière. Pendant plusieurs années encore, Claude poursuit les apostolats d’accompagnement qui ont marqué sa vie : il fait découvrir à de nombreuses personnes les Exercices spirituels dans la vie courante et est actif dans la Communauté de Vie chrétienne (CVX). Il investit aussi ses forces et son intérêt dans la commu-


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Belgique méridionale & Luxembourg nauté, comme consulteur attentif au bien commun. Mais la maladie limite progressivement ses possibilités ; il perd progressivement toute mobilité. Son état s’affaiblit de plus en plus ; pourtant, jusqu’à la veille de sa mort, et malgré la grande difficulté qu’il avait à se nourrir, il a souhaité participer aux repas communs. Il nous a quittés brusquement dans une crise cardiaque, le 2 septembre dernier.

Le Père Matthieu Schillings Né à Fléron, le 4 juin 1933, Matthieu Schillings effectue ses humanités au collège Saint-Louis de Liège. Il entre au noviciat d’Arlon le 14 septembre 1951 et fait le juvénat clas- P. Matthieu Schillings sique à La Pairelle, de 1953 à 1955, avec en outre, pendant un semestre, le CIBE (Centre d’instruction des brancardiers ecclésiastiques) colonial à Leuven. De 1955 à 1958, il poursuit le cycle de philosophie au Congo, à l’Institut Saint-Pierre Canisius de Kimwenza. Il revient en Belgique pour deux années de régence, comme surveillant, d’abord à Godinne, puis à Mons. Pour favoriser un futur envoi espéré en Inde, il poursuit sa formation au Canada, pays du Commonwealth. Il étudie la théologie à Toronto, de 1959 à 1963. Il est ordonné prêtre le 16 juin 1963. Après le troisième an à Québec et quelques mois d’attente en divers ministères à New York et à Montréal, il peut enfin partir pour l’Inde où il arrive en février 1965. Il se plonge d’emblée dans l’étude du bengali qui devient la passion de sa vie. De 1966 à 1969, il

réside en plusieurs lieux, s’occupe de différentes paroisses et mène de front l’étude du bengali et l’enseignement du français à l’Université de Calcutta. En 1969, il arrive au centre Prabhu Jisu Girja, (église du Sacré-Cœur) au centre de Calcutta, dont il devient le premier supérieur jésuite et où il dirige le service des traductions et publications religieuses en bengali. Il exerce aussi un apostolat spirituel auprès de plusieurs communautés religieuses : récollections, accompagnement, formation des jeunes religieuses. En 1979, il prend en charge la maison de jeunes étudiants de Shanti Bhavan. Il traduit en bengali nombre de textes spirituels classiques. En 1992, il initie la publication Mohona, un journal littéraire en bengali, publié deux fois par an pour promouvoir l’écriture bengalie parmi les chrétiens. Il publie notamment Krist Adashe Sannyajibon, sorte de catéchisme de l’histoire et de la théologie de la vie religieuse qui fait écho à l’enseignement de la constitution conciliaire Vita consecrata. Il restera en Inde jusqu’à l’épuisement de ses forces. Selon les termes du père qui prononce l’homélie des funérailles, au collège Saint-Xavier de Calcutta, « on se souviendra du Père Schillings comme d’une forte personnalité, un prêtre zélé et un jésuite intellectuel, constamment consacré à son devoir, qui travaillait tenacement, constamment, avec persévérance et donnait toujours de son mieux ». Il a vécu ses derniers mois à l’infirmerie SaintFrançois-Xavier de Calcutta avec beaucoup de sérénité et d’abandon ; il s’est éteint paisiblement le 20 octobre.

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Le Père Paul Detienne Né à Rochefort le 30 décembre 1924, d’une famille de cinq fils, dont quatre sont devenus prêtres, Paul Detienne fait ses études secondaires au collège NotreDame de Bellevue P. Paul Detienne à Dinant. Il entre en 1942 au noviciat, alors retiré à Guirsch. Après ses premiers vœux, il passe à La Pairelle (Wépion), au juvénat indien qui préparait les jeunes jésuites destinés à la mission du Bengale. S’ensuivent trois années de philosophie à Eegenhoven, au terme desquelles, en 1949, il part pour le Bengale. Il consacre deux ans à l’étude du bengali, à Sérampore, puis à Calcutta et effectue ensuite une année de régence au village de Basanti. Viennent alors les quatre années de théologie à Kurseong (1952-1956) ; il est ordonné prêtre le 21 novembre 1955. Il consacre deux ans à l’étude de la littérature bengalie à l’université résidentielle fondée par Rabindranath Tagore à Santiniketan et termine sa formation par le troisième an à Hazaribagh (Bihar). Toute sa vie apostolique se passera désormais dans les milieux hindous de Calcutta. Rédacteur en chef de la revue bengalie Jivan, « revue littéraire de spiritualité d’inspiration chrétienne », éditeur de la collection bengalie « Prâcya-Jyoti », qui publia une vingtaine d’ouvrages, il est surtout connu par (et reconnu pour) ses articles parus dans diverses revues littéraires bengalies de Calcutta. Son premier ouvrage a obtenu le prix Narasingha Das attribué à la meilleure publication littéraire bengalie parue dans les années 1971-

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1972, distinction que la Belgique a entérinée en lui conférant en 1976 le Prix Christophe Plantin, qui couronne chaque année un Belge qui s’est distingué par ses activités culturelles à l’étranger. Bien plus tard, en 2010, il recevra, pour l’ensemble de son œuvre en bengali, le prix littéraire Rabindra Smriti Puraskar. Il quitte l’Inde en 1977. Dès son arrivée à Bruxelles, il est aumônier aux cliniques universitaires Saint-Luc jusqu’à sa retraite en 1989. Il retourne alors au Bengale pour une année sabbatique ; il en publiera le récit au jour le jour (Kolkata. Calcutta revisitée, Lessius, 2001). Paul Detienne est ensuite attaché à la communauté de la rue des Mégissiers, dans un quartier à forte présence immigrée ; il fonde et édite, pendant dix ans, une revue mensuelle pluriculturelle : Cureghem News. Il collabore aussi, comme recenseur de livres, à la Nouvelle revue théologique (NRT). En 2013, le Père Paul rejoint la communauté Saint-Claude La Colombière. Au retour d’un voyage particulièrement fatigant au Bangladesh, où il était l’invité d’honneur d’un Congrès de littérature bengalie, il apprend qu’il souffre d’un cancer. Dès ce moment, il se prépare au départ. Mais l’attente sera encore longue. Il l’a portée avec courage et sérénité dans une constante attention priante à son Seigneur. Il est entré dans la paix de Dieu le 31 octobre. ? Jean-Marie Faux, s.j. Robert Huet, s.j.


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36e Congrégation générale 215 jésuites réunis à Rome pour élire un nouveau Général Au printemps 2014, le P. Adolfo Nicolás, Préposé général de la Compagnie de Jésus, annonçait sa décision de présenter sa démission. Pour tous les jésuites, il était évident qu’une Congrégation générale — la 36e depuis la fondation de la Compagnie de Jésus — serait convoquée rapidement. L’ouverture solennelle de cette 36e Congrégation générale (CG36), le 2 octobre dernier, a fait suite à une intense préparation de plus de deux années.

Une préparation à l’échelle des Provinces Dans chaque Province jésuite, une Congrégation provinciale a été organisée. Il s’agissait, au niveau provincial, de choisir le ou les délégués qui participeraient à la CG36. Il convenait, plus fondamentalement, de discerner les questions à faire remonter vers la CG. Pour ce faire, une même question avait été posée à tous les jésuites : discerner les trois appels que le Seigneur adresse à toute la Compagnie aujourd’hui. Dans la Province de Belgique méridionale et du Luxembourg, cette Congrégation provinciale s’est tenue en juillet 2015, au Lycée

Sainte-Geneviève à Versailles. Organisée aux mêmes dates et sur le même site que la Congrégation provinciale française, elle a permis des échanges informels et des assemblées communes.

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Une préparation à l’échelle des Conférences de Provinces Ignace n’appréciait pas que les jésuites perdent trop de temps dans ces réunions, pourtant indispensables : il rappelait qu’il était plus important pour les jésuites de se livrer à l’apostolat que de se réunir et de débattre longuement. Comment résoudre cette tension : ne pas consacrer trop de temps à une assemblée de grande ampleur, tout en offrant à 215 jésuites du monde entier la possibilité de s’exprimer, de s’écouter et de discerner ensemble ? Pour tenter de résoudre ce dilemme, la CG36 a innové, en débutant ses travaux de manière décentralisée dès le mois d’octobre 2015, soit un an avant l’ouverture officielle. Les différents délégués du monde entier se sont réunis pendant quatre jours par grande zone géographique. Pour les 55 délégués européens, la rencontre a eu lieu à Arricia, dans la banlieue de Rome.

Une préparation décentralisée Ces premières assemblées continentales ont permis de choisir des « super délégués » qui

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composeraient cinq commissions. Pendant neuf mois, les membres de ces commissions ont rédigé des documents préparatoires. Les moyens de communication modernes ont permis à chacun des 215 délégués de la CG36 d’en prendre connaissance et de réagir personnellement.

Les objectifs de l’Assemblée à Rome Depuis le 2 octobre, les délégués sont enfin réunis. Leur première mission : élire un successeur au P. Adolfo Nicolás. Cela suppose d’abord d’accepter sa démission, ensuite de faire le point sur l’état de la Compagnie : quels sont les besoins actuels, au cœur de l’Église et du monde d’aujourd’hui ? Cette élection suit quatre jours de « murmurationes », quatre journées que les électeurs consacrent à des contacts individuels et à la prière. Au terme de ces journées, une heure de prière en silence est prévue dans la grande Aula, avant que l’élection ne commence. Si les électeurs se laissent influencer, ce doit être par l’Esprit Saint ! Le nouveau Préposé général se voit aussi désigner un conseil : on lui adjoint un certain nombre d’assistants qui le soutiennent dans son travail à la Curie.


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Belgique méridionale & Luxembourg Les travaux de la Congrégation générale durent ensuite aussi longtemps que nécessaire pour aborder les questions qui lui semblent essentielles. On y parle de gouvernement international : les frontières des Provinces jésuites actuelles doivent devenir de plus en plus perméables pour répondre aux défis qui s’internationalisent ; respect de l’environnement ; migrations ; rencontre des religions… Mais il s’agit

Cinq jésuites belges et cinq français participent à la CG 36, certains en vertu de leur fonction, d’autres parce qu’élus par leur Congrégation provinciale respective : + Province de Belgique méridionale et du Luxembourg : - P. Benoît Malvaux (56 ans), Procureur général de la Compagnie. - P. Franck Janin (58 ans), Provincial. - P. Thierry Dobbelstein (48 ans), délégué élu. + Province de Belgique septentrionale (Flandre) : - P. Johan Verschueren (56 ans), Provincial. - P. Nicolas Standaert (57 ans), délégué élu. + Province de France : - P. Antoine Kerhuel (59 ans), assistant général pour l’Europe occidentale. - P. Jean-Yves Grenet (59 ans), Provincial. - P. François-Xavier Dumortier (67 ans), délégué élu. - P. Étienne Grieu (54 ans), délégué élu. - P. Sylvain Cariou-Charton (51 ans), délégué élu.

www.gc36.org Jesuit General Congregation 36 1500 photos : www.flickr.com/photos/gc36/

aussi de renouveler sans cesse notre vie de compagnons : où et comment le Seigneur nous appelle-t-il ? ? P. ierry Dobbelstein, s.j.

P. Franck Janin, Provincial, saluant le pape François

P. Thierry Dobbelstein, Socius (Assistant du Provincial)

P. Benoît Malvaux, Procureur général de la Compagnie

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Père Arturo Sosa Nouveau Général Le 14 octobre dernier, le P. Arturo Sosa Escobal a été élu Préposé général de la Compagnie, succédant au P. Adolfo Nicolás. Voici le portrait du 31e Supérieur général des jésuites, le premier à ne pas être européen d’origine : il est en effet originaire d’Amérique latine.

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e P. Arturo Sosa est né à Caracas, au Venezuela, le 12 novembre 1948. Il était le délégué du Supérieur Général pour les maisons et les œuvres interprovinciales de la Compagnie de Jésus à Rome et Conseiller général. Il est docteur en sciences politiques de l’Universidad Central de Venezuela. Durant la 35e Congrégation générale, en 2008, il fut choisi par le Père Général Adolfo Nicolás comme Conseiller général. En 2014, il s’est joint à la Curie de la Compagnie de Jésus, à Rome, comme Délégué pour la Curie et pour les maisons et les œuvres interprovinciales de la Compagnie de Jésus à Rome. Il s’agit d’institutions qui dépendent directement du Supérieur général des jésuites et pour lesquelles ce

dernier nomme un délégué. Parmi celles-ci, on retrouve, en plus de la Curie générale, l’Université pontificale Grégorienne, l’Institut biblique pontifical, l’Institut oriental pontifical et l’Observatoire du Vatican ; il supervise aussi plusieurs collèges et résidences internationales. Le père Sosa est entré dans la Compagnie de Jésus en 1966, et il y a été ordonné prêtre en 1977. Entre 1996 et 2004, il fut le supérieur provincial des jésuites du Venezuela. Aupa-

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Belgique méridionale & Luxembourg ravant, il avait été le coordonnateur de l’apostolat social dans ce pays et le directeur du Centro Gumilla, un centre de recherche et d’action sociale des jésuites au Venezuela. Le P. Arturo Sosa a eu une longue carrière dans l’enseignement et la recherche. Il a occupé bon nombre de postes dans l’environnement universitaire. Il fut professeur et membre du Conseil de fondation de l’Université catholique Andrés Bello et recteur de l’université catholique de Táchira durant dix ans. Il a mené la plus grande partie de sa recherche et de son enseignement dans le domaine des sciences politiques, dans plusieurs institutions. En 2004, il a été invité par le Centre des études

latino-américaines de Georgetown University, aux États-Unis, et a été professeur de la Pensée politique vénézuélienne à l’Université catholique de Táchira. Il est l’auteur de plusieurs publications, principalement sur l’histoire et la politique du Venezuela. Le nouveau Père général parle l’espagnol, l’italien et l’anglais et comprend le français. Source : www.gc36.org A lire : l’interview du P. Arturo Sosa sur : www.gc36.org/fr/p-arturo-sosa-sj

Nominations à la Curie générale Début novembre, la Congrégation générale a élu les quatre assistants ad providentiam du nouveau Père général Arturo Sosa. Il s’agit des jésuites qui veillent directement sur la personne du Père général. - Le P. Vernon D’Cunha (60 ans) est membre de la Province indienne de Bombay et était Provincial de la Province de Bombay. - Le P. Douglas Marcouiller est membre de la Province du Centre-Sud des États-Unis (UCS) et était Assistant régional pour la Conférence du Canada et des États-Unis. Il a aussi été élu admoniteur du Père Général. - Le P. Fratern Masawe, de la Province d’Afrique de l’Est (AOR), était déjà Assistant régional pour l’Afrique et Madagascar. P. John Dardis - Le P. John Dardis, de la Province d’Irlande, était président de la Conférence des Provinciaux européens. Il a été nommé délégué pour le discernement et la planification apostolique. En outre, un nouveau Secrétaire a été nommé pour la Compagnie. Il s'agit du P. Antoine Kerhuel, qui était l’Assistant régional pour l’Europe de l’Ouest.

P. Antoine Kerhuel

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P. François Boëdec Futur Provincial d’Europe occidentale francophone Le P. François Boëdec, actuellement Président du Centre Sèvres à Paris, a été nommé Provincial de la future Province d’Europe occidentale francophone. Il entrera en fonction au moment de la création de la nouvelle Province, à l’été 2017. Il remplacera alors le P. Franck Janin (Belgique méridionale et Luxembourg) et le P. Jean-Yves Grenet (France).

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riginaire de Vannes (Morbihan), le P. François Boëdec, 54 ans, est entré dans la Compagnie en 1986 après des études de droit. Ordonné prêtre en 1996, il a travaillé dans le monde de l’édition et des revues chrétiennes, particulièrement à Bayard où il a été rédacteur en chef de la revue Croire aujourd’hui de 2003 à 2007. Chapelain de l’église Saint-Ignace à Paris et responsable du département d’éthique publique du Centre Sèvres de 2007 à 2014, il fut également Supérieur de la communauté jésuite Paris-Sèvres entre 2008 et 2014. Le P. François Boëdec est, depuis 2015, Président du Centre Sèvres, les facultés jésuites de Paris. Docteur en sciences politiques (Université Sorbonne - Paris I) avec une thèse en 2002 sur l’enjeu politique de l’eau au Moyen-Orient, le P. François Boëdec suit de près les évolutions géopolitiques de cette région. Il a enseigné les relations internationales à la Faculté des sciences sociales et économiques de l’Institut catholique de Paris, et à l’université Saint-Joseph de Beyrouth. Il est l’auteur avec le P. Henri Madelin s.j. de L’Evangile social, guide pour une lecture des encycliques sociales, Bayard, 1999. Communiqué des Provinces GAL et BML

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Une nouvelle Province jésuite Le 31 juillet 2017, la Province jésuite d’Europe occidentale francophone regroupera outre les territoires de l’actuelle Province de Belgique méridionale et du Luxembourg, la France, la Grèce, l’île de la Réunion et l’île Maurice. Elle comptera alors plus de 600 jésuites.


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Lumen Vitae à Namur Depuis le mois de septembre, le Centre international Lumen Vitae a établi ses quartiers à Namur, où il continue à offrir un programme de formation de qualité aux acteurs pastoraux du monde entier, et ce désormais en lien avec l’Université de Namur et le Grand Séminaire interdiocésain.

Rappel et perspectives Le Centre international Lumen Vitae assure une formation d’enseignement supérieur, de plein exercice. Cette formation s’adresse à des hommes et à des femmes – laïcs, prêtres, religieux, religieuses – qui assument une responsabilité d’Église à différents niveaux (paroisse, école, congrégation, diocèse, organisme de développement, médias…). Elle suppose que ces responsables ecclésiaux aient déjà une expérience d’animation dans la pastorale, la catéchèse ou le développement. Cette année, afin d’assurer la transition et le déménagement à Namur, le Centre a délibérément choisi de réduire à une vingtaine le nombre de nouveaux étudiants, provenant principalement d’Afrique, mais aussi d’Europe, d’Asie ou encore d’Haïti. Au total, le Centre compte désormais une cinquantaine d’étudiants pro-

venant de plus de 20 pays différents. La plupart de ses cours sont ouverts au public et tout qui désire approfondir sa foi peut librement y participer.

Projet et identité Le projet de l’Institut est de former à une capacité d’analyse des contextes sociaux et culturels, de réflexion théologique et de mise en œuvre de projets catéchétiques, pastoraux et de développement. Il s’appuie pour ce faire sur les acquis de la pensée théologique, de la

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pratique catéchétique et pastorale ainsi que des sciences humaines. L’Institut entend former des acteurs ecclésiaux qui soient à l’écoute du monde d’aujourd’hui, de ses joies et de ses espoirs, de ses difficultés comme de ses combats. De là, son souci de promouvoir l’inculturation de la foi, le dialogue interreligieux et le lien entre la foi et la justice. À cet égard, l’Institut fait siennes les grandes options de la Compagnie de Jésus. L’échange interculturel est intimement lié au projet de la formation à Lumen Vitae. Dans les cours, les séminaires, la vie quotidienne, les étudiants apprennent à confronter leur réalité sociale, culturelle et ecclésiale à d’autres réalités, et à s’enrichir de leurs différences. La dimension spirituelle est fondamentale. Des célébrations eucharistiques et d’autres temps de prière sont vécus régulièrement. Des groupes de partage de vie sont organisés pour les étudiants. Les relations fraternelles entre professeurs, membres du personnel et étudiants font de Lumen Vitae une véritable communauté édu-

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cative. Ces relations se fondent sur la personne du Christ, qui constitue la référence ultime du Centre. Au niveau académique, différents parcours sont possibles. La formation est idéalement pensée pour durer deux années, mais il est possible également de s’inscrire pour un an ou encore pour trois mois. Les étudiants détenteurs à leur inscription d’un baccalauréat en théologie peuvent obtenir, au terme de leur formation, un Master 60 en théologie, délivré par la KUL. Les autres étudiants ont la possibilité d’acquérir un certificat d’études en théologie pratique, qu’ils peuvent faire valoir s’ils désirent poursuivre des études théologiques. Soucieux d’aider toutes les Églises locales, avec une attention particulière aux plus pauvres d’entre elles, le Centre Lumen Vitae se réjouit de ce nouveau défi, sûr de la présence du Seigneur à ses côtés. On a démarré. N’hésitez pas à venir nous découvrir. ? Dominique Martens, Directeur de Lumen Vitae

Dominique Martens

Infos 4, rue Grafé, bte 2 5000 Namur www.lumenvitae.be Site de documentation à distance www.lumenonline.net


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Des étudiants jésuites Le Centre Lumen Vitae accueille en première année plusieurs étudiants jésuites. Le Frère Étienne Abdoulaye, Tchadien, né en 1979, a étudié la gestion commerciale. Depuis 2012, il occupe le poste d’administrateur et intendant de l’Institut de théologie de la Compagnie de Jésus (ITCJ) à Abidjan. Le Frère Roméo Cadis Agbodemakou, Béninois, né en 1978, financier de formation, a assuré diverses responsabilités comme comptable, et notamment au Centre de recherche et d’action pour la paix à Abidjan (anciennement INADES), où il est assistant comptable depuis 2013. Nous attendons encore le P. Pierre Vata Diambanza, 66 ans, originaire d’Angola et venant à Lumen Vitae pour un temps sabbatique. Ce gradué en philosophie et religions africaines, licencié en théologie morale, diplômé en communication, et journaliste de profession, est encore diplômé de l’Université de Santé publique.

Fr. Étienne Abdoulaye (Tchad)

Fr. Roméo Cadis Agbodemakou (Bénin)

Des bourses pour le Proche-Orient Dans le contexte international difficile que nous connaissons, le Centre a lancé une campagne de crowdfunding afin d’obtenir des fonds qui permettront de financer le montant d’une bourse pour un étudiant provenant du Proche-Orient. Il nous paraît en effet essentiel d’aider ces Églises à former leurs acteurs pastoraux, qui manquent cruellement de moyens et de ressources. Aidez-nous si vous le pouvez. Plus d’infos sur www.crowdin.be/projetcrowdfunding/lumenvitae

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Contempler…

Le lavement des pieds (Jn 13, 1-17), par le P. Robert De Coster

Robert De Coster Ancien professeur de rhétorique et éducateur chevronné, le P. Robert De Coster (°1918) invente une technique artistique originale : il crée des mosaïques d’émaux sur cuivre. Ce « lavement des pieds » est une interprétation d’une miniature arménienne du XIIIe siècle, largement marquée par l’art de l’icône.

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Initiatives & Evénements

… et méditer D

ans un décor roman à perspective étagée évoquant le Cénacle, le Christ à genoux lave les pieds de Pierre. Ce geste symbolique, fondateur de l’Église, annonce, actualise et souligne le discours suprême et l’institution de l’Eucharistie (que Jean ne rapporte pas). Par ce geste, Jésus livre son testament. Le mystère de Dieu s’y révèle dans la kénose (dépouillement, abaissement) du Fils. Jésus, le Maître, s’y fait serviteur. En posant ce geste réservé aux esclaves et socialement dégradant, il choisit de s’abaisser au plus bas dans l’attitude exemplative du service. Aussi, quoiqu’à genoux devant Pierre et les apôtres qui sont assis, le Christ est représenté à une échelle supérieure. Ces corps disproportionnés, de même que le peu d’intérêt manifesté pour les traits corporels, concentrent l’attention sur l’essentiel qui est l’attitude intérieure exprimée dans les regards. L’absence de naturalisme, la rusticité et la naïveté du trait rappellent que l’art de l’icône ne représente pas le monde charnel. Le regard, par contre y est primordial. Les yeux exorbités, démesurément agrandis, expriment physiquement la priorité accordée aux sentiments et à la vie intérieure : bonté, douceur, acuité spontanée, simplicité du langage visuel de Jésus. Dans les regards des apôtres, on pourrait déceler tantôt l’étonnement, tantôt l’attention, l’interrogation, la réprobation ou le scandale. Le regard peut être distrait, perplexe, séduit ou… éteint. L’artiste, en effet, a refusé à Judas l’auréole et le regard, dont les yeux clos cachent honte et remords anticipés. Quant à Pierre, il ne comprend pas la portée symbolique du

geste de Jésus. Il refuse la faiblesse apparente. Il se récrie maladroitement, comme plus tard, au reniement. Et Jésus de le prévenir : « Si je ne te lave pas les pieds, tu n’as pas de part avec moi. — Alors, répond Pierre, non pas seulement les pieds mais aussi les mains et la tête », le geste ponctuant le discours. Le pied, que Jésus lave, est un symbole de pouvoir. Jésus invite Pierre à se laisser conduire, à abandonner ses désirs de maîtrise de Dieu et des autres pour adopter une attitude d’humble service à laquelle est appelé tout disciple et surtout celui qui a autorité. La leçon a porté. Nous pouvons contempler le regard de chaque apôtre et y lire à la fois un désir d’humilité et l’attention d’hommes déjà transfigurés, devenus « ophthalmoi », « tout œil et tout regard », selon la belle formule d’un saint moine du désert. ? Robert Myle, s.j.

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Initiatives & Evénements

Portraits Benoît Malvaux, s.j. Procureur général de la Compagnie de Jésus Il est parfois des paroles prémonitoires. En dernière année d’études en droit civil, je confiai à un professeur que je pensais entrer dans la Compagnie de Jésus. Quelque peu décontenancé, il me répondit : « Au moins, vous pourrez poursuivre une carrière juridique en vous spécialisant en droit canon. » Au moment même, je trouvai sa réflexion incongrue. Ma vocation à la Compagnie était née de douze ans de contacts avec les jésuites du collège de ma ville natale, Verviers. Ce n’était pas pour « faire du droit » que j’entrais dans la Compagnie. Et pourtant… La question revint à l’ordre du jour durant les études de théologie, où je fus touché par la manière dont notre professeur de droit canon conjuguait rigueur juri-

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dique et souci pastoral. Ainsi compris, le droit canonique pouvait constituer un véritable service pour le Peuple de Dieu. Naquit alors ce que j’aime appeler ma seconde vocation. Après une licence à Rome et un doctorat à Ottawa, je revins en Belgique habité du désir que mon engagement de canoniste serve le « salut des âmes ». Ce désir se concrétisa dans la formation des agents pastoraux et des professeurs de religion à Lumen Vitae, des futurs prêtres à l’IET, mais il habita d’une manière ou d’une autre tous mes engagements, d’avocat ecclésiastique, de conseiller d’instituts religieux ou encore de prêtre impliqué en paroisse. Un jour, un jésuite avec qui j’étais resté en contact après mon troisième an au Venezuela me demanda : « Continues-tu à travailler à Lumen Vitae ? » Cette question apparemment anodine m’interpella. Après quinze ans passés à « creuser mon sillon », était-il temps de passer à autre chose ? Étonnamment (mais est-ce une coïncidence ?), peu de temps après, j’apprenais que le Père général envisageait de me nommer procureur général pour la Compagnie. Désormais, je ne « continuerais » plus à travailler à Lumen Vitae… Depuis 2014, je conseille le Père général dans le traitement des dossiers canoniques qui lui parviennent de toute la Compagnie. Un travail moins immédiatement pastoral, mais qui per-


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Initiatives & Evénements met de mieux saisir la richesse de l’engagement des jésuites de par le monde, avec ses difficultés également. La prédiction de mon professeur de droit s’est ainsi réalisée. Et ce n’est pas pour me déplaire… ? Benoît Malvaux, s.j. Curie générale, Rome

Frédéric Rottier, Directeur du Centre Avec Le père jésuite âgé qui accompagnait notre retraite de classe en primaires nous demandait un jour si nous priions le Notre Père. Une majorité de copains soupiraient. Je leur ai donc proposé de faire un exercice, de prendre un temps d’arrêt après chaque phrase et de redire cette prière avec les mots qui viennent à l’esprit. Ne sachant pas si l’idée serait bien reçue, mon étonnement fut grand en découvrant l’entrain du jésuite, qui, faisant des liens avec l’expérience de saint Ignace, nous a proposé d’autres exercices spirituels. Cela m’avait bouleversé. C’était mon premier contact conscient avec la spiritualité ignatienne. On pourrait me qualifier de produit jésuite par fréquentation : au collège à Alost, à l’Université de Namur (études de philosophie et d’économie), à mon kot namurois, accompagné par la CVX, à La Viale, à Quartier Gallet, à la ferme Béthanie — qui était le pôle jeunes du centre spirituel La Pairelle —, au camp Pèlerins en montagne, aux pèlerinages à Lourdes. De cette fréquentation a coulé de source une implication active : dans l’organisation de la « Fête de la Vie » puis dans la coordination et le conseil d’administration du Réseau Jeunesse ignatien. Une histoire que je

relis comme marquée d’amitiés et de quête de sens de vie et de transmission de la foi. Cette histoire connut une tournure inattendue en 2011. Me sachant insatisfait dans mon travail d’analyste financier au sein d’une entreprise américaine, un ami jésuite me suggère de postuler au poste de directeur du Centre Avec, le centre de réflexion sociale des jésuites en Belgique francophone. Quelle découverte d’un nouveau monde ! Aujourd’hui, je prends le temps de réfléchir avec mes collègues à l’identité ignatienne de notre association. Car, non, il ne suffit pas d’être un produit jésuite par fréquentation : assumer qui nous sommes demande de nous intéresser à la pédagogie et à la spiritualité qui sont nôtres. Chaque jour davantage. Pour nous-mêmes, pour y trouver du sens, personnellement et collectivement, comme pour nos publics. ? Frédéric Rottier

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Vous avez dit réserve précieuse ? En mai dernier était officiellement inaugurée, au sein de la bibliothèque universitaire de Namur, la nouvelle réserve précieuse. Celle-ci abrite un patrimoine exceptionnel de 35 000 livres anciens provenant de la bibliothèque du Collège philosophique des jésuites installé jadis à Egenhoven, dans le Brabant flamand. On y conserve de véritables joyaux comme des incunables ou encore des éditions originales de Galilée, de Newton, de Diderot et d’Alembert. Évocation par le P. Albert Evrard, du Service des Relations internationales de l’Université de Namur. ue représente pour moi la « réserve précieuse » constituée au sein de la bibliothèque universitaire Moretus Plantin à Namur, héritage de maisons de formation de la Compagnie de Jésus en Belgique et anciennement dénommée « Centre de documentation et de recherche en sciences religieuses » (CDRR) ? L’ayant visitée avec des amis imprimeurs, j’assistai ensuite, en mai 2016, à son inauguration officielle. Je pourrais aligner des considérations sur la définition de la réserve précieuse. Apparaissant au début du 20e siècle, dans la foulée des anciens cabinets de curiosité, elles rassemblent un ensemble d’ouvrages remarquables, confiés à un conservateur, et se distinguent par des qualités reconnues : unicité, beauté stupéfiante — notamment à travers leur reliure, leur contenu d’impressions ou de dessins —, le format, la typographie, l’état, le texte, le propriétaire ou encore le cours sur le marché. Et pourtant, il ne faut pas être expert pour comprendre qu’il y a autant de réserves précieuses universitaires que de manières de les constituer, fruit d’un héritage, d’une histoire ou d’une initiative propre à chaque université. Je pourrais aussi dire que ce qui pré-

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cieux n’est pas nécessairement ancien, ni rare. S’ajoute l’intérêt soit comme témoin, soit comme chef-d’œuvre ou tout simplement la valeur vénale. Je pourrais aussi vous parler des qualités techniques du système d’extinction d’un feu improbable par un système de raréfaction rapide de l’oxygène dans l’air, ou encore des

© Namur, CDRR, Rés.13D.4. Bernard de Clairvaux, Opuscula varia, avant 1478.

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Initiatives & Evénements

Associer temps anciens et à venir Le défi ne serait-il pas d’intégrer aux savoirs logico-techniques dispensés dans chaque faculté une approche anthropo-esthétique qui associe au savoir l’émerveillement ? Ou d’associer au savoir tourné vers l’action prochaine, celui que le passé nous montre ? La bibliothèque et, à moins de disparaître, l’ASBL Centre de documentation et de recherche en sciences religieuses (CDRR) relevant de la Compagnie de Jésus, auraient là une mission fondamentale à assurer au cœur de l’Université de Namur. Cela pourra se faire par différents moyens : des travaux de fin d’étude, mémoires ou doctorats utilisant comme source documentaire ou objet d’étude des fonds de la réserve ; des expositions thématiques ; des publications

© Namur, CDRR, Rés.7H.10. Pierre Moreau, Les sainctes prieres de l'ame chrestienne, 1656.

conditions de maintenance, de conservation et de la restauration des blessés programmée pour les prochaines décennies. Mais assez de prétérition. On sent bien, en entrant dans ce lieu perché dans les étages du silo de la bibliothèque que ce qui va se laisser montrer n’appartient pas à l’ordinaire. Bien rangés dans un lieu paraissant frais et éclairé de manière mesurée et indirecte, gardés par des expertes qui en connaissent un rayon et surtout aiment le bel ouvrage, là sont les livres constituant la réserve précieuse. Difficile d’être insensible à la beauté, la hardiesse de prouesses techniques permettant que certains volumes existent. Je pense, par exemple, aux planches anatomiques allemandes du 16e siècle permettant d’effeuiller le corps humain ou encore aux présentations de botanique ou de géographie des plantes et lieux connus d’une époque…

d’art de qualité, ou encore des mises en consortium de projets de recherche. Et pourquoi ne pas imaginer deux heures de cours amenant les étudiants à voir ce que leur matière a suscité dans les temps anciens ? Pourquoi encore ne pas privilégier, pour nos hôtes étrangers, une rencontre avec les livres, rencontre dont ils garderont souvenir plus heureux que celui offert par ce qui est vilainement appelé « cadeaux d’entreprise » — les mugs et autre styloà-bille à l’effigie du logo « Livre UNamur » ? C’est qu’apprendre ne se limite pas à emmagasiner des éléments les plus divers, le beau livre nous montre aussi, comme par analogie et en outil d’éducation plus que d’enseignement, combien il invite à l’émerveillement de chacun qui y trouve ce qu’il ne pensait pas y chercher. ? Albert Evrard, s.j.

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Marcher pour la 36e Congrégation générale De Venise à Rome, 600 km à pied… Cet été, cinq jésuites ont accompagné Natalie Lacroix, vierge consacrée et membre de la CVX, sur la route d’Ignace et des premiers compagnons entre Venise et Rome. Leur pèlerinage de 600 km les a conduits, sous une chaleur accablante, en des lieux fondateurs pour la Compagnie, avant de rencontrer, à Rome, le P. Adolfo Nicolás, alors Supérieur général de la Compagnie.

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près avoir parcouru, avec quelques comJoassart de Belgique. Ce fut un beau défi et pagnons jésuites et des membres de la une belle aventure humaine de réunir des perCVX, le chemin de Loyola à Manrèse en 2010, sonnes qui ne se connaissaient guère, pour la route de Paris au Villaret sur les pas de Pierre marcher et prier ensemble sur les pas Favre, en 2013, puis le Pays Basque et la Catad’Ignace ! logne avec 27 pèlerins en 2014, j’avais le désir En préparant le pèlerinage (recherche d’itide faire la route d’Ignace et des premiers comnéraires et de logements), je pris conscience pagnons entre Venise et Rome. que cette « dernière » route de saint Ignace est Durant les pèlerinages précédents, nous en fait la première qu’Ignace et tous les comavions porté différentes intentions de prière ; pagnons firent ensemble : cela a renforcé notre cette fois nous avions le désir de prier pour la Compagnie et plus particulièrement la 36e Congrégation générale. Cinq amis jésuites se sont joints à moi : le P. José Luis Iriberri de Catalogne, le P. Patrice Proulx du Québec et les PP. Étienne Vandeputte, Jean-Louis Van Wymeersch et Denis P. Étienne Vandeputte, P. Adolfo Nicolás, Natalie Lacroix et P. Denis Joassart

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Vie & Partenariat intention de prière. Venise, c’est là qu’Ignace et la plupart de ses compagnons ont reçu l’ordination sacerdotale, le 24 juin 1537. Ensuite, durant un an, ils attendirent qu’un bateau parte pour la Terre Sainte… Mais la guerre contre les Turcs faisant rage, ils décidèrent de partir pour P. Étienne Vandeputte, sous un soleil accablant Rome où ils se mirent à la disposition du pape. Nos journées commençaient vers 3 h 45. Nous parcourons le même itinéraire qu’eux. Nous nous mettions en route à la fin de la nuit, Vicenze, la ville où par groupe de trois, ils vers 5 h 00. Nous récitions la prière pour la effectuent un mois de retraite en silence et 36e Congrégation et marchions ensuite silenpuis, en se remettant en route pour Rome, ils cieusement en priant à cette intention. 2 h 30 décident de s’appeler « Compagnons de de marche sans pause pour profiter des heures Jésus ». La Storta, 15 km avant Rome, où Ignace « fraîches » (déjà 25° à 5 h 30 !). Puis longue voit le Père le mettre avec le Fils portant sa pause d’une heure, marquée par la lecture de croix et où il entend Jésus lui dire : « Je veux l’Évangile du jour et des extraits des Congréque tu nous serves ». Ce furent deux étapes gations générales. Avec l’aide du P. Jean-Marie importantes de notre pèlerinage. Et enfin, à Faux (La Colombière), j’avais réalisé des carRome, point final de notre route, nous nous nets reprenant, pour chaque jour, des extraits rendons dans la petite chambre où Ignace d’une des quatre dernières Congrégations. passe les 16 dernières années de sa vie à rédiger Reprise de la marche entrecoupée d’une les Constitutions de la Compagnie et une courte pause toutes les heures car, après 8 h 30, abondante correspondance. nous marchions sous une température de plus de 45 °C et une chaleur humide, extrêmement éprouvante. Cette chaleur accablante nous obligeait aussi à emporter beaucoup d’eau, « Partir en pèlerinage, c’est prendre la surtout quand il nous était impossible de nous route pour faire des rencontres, pour approvisionner en route. Nous terminions vivre dans l’émerveillement, pour goûter notre étape entre 11 h 00 et 13 h 30, selon le à la liberté, pour partager ce que nous nombre de km parcourus (entre 19 et 32 km sommes plus que ce que nous avons (de par jour). Repas, sieste, soins (surtout des fait nous n’avons pas grand-chose !), pour pieds) et lessive alternaient avec un temps de nous rendre disponibles à l’inattendu… » prière solitaire et une longue Eucharistie en fin d’après-midi pour prendre le temps de se Patrice Proulx, s.j. partager la relecture de notre journée et les Québec, La Pairelle depuis 2016 fruits de notre méditation du jour.

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Vie & Partenariat

« Un long chemin priant, sur les pas des premiers compagnons, à travers de beaux textes forts des quatre dernières Congrégations générales, soutenu par un solide — parfois rude — compagnonnage, qui m’a renouvelé dans ma vocation jésuite. » Étienne Vandeputte, s.j. La Pairelle, Wépion

« Le pélé pour moi ? Marcher, prier… mais surtout vivre tout ce qui me bouscule dans la vie comme une remise en route chaque matin avec le Seigneur ! » Jean-Louis Van Wymeersch, s.j. Saint-François Régis, La Viale

« La joie de vivre. La confiance en Dieu le Père et la gratitude d’être là. La joie de chemin des compagnons qui marchent sur un même chemin. Un seul but, un seul cœur. La grande valeur de la diversité avec aussi le besoin de vouloir comprendre pour bien s’entendre. »

La chaleur torride a transformé ce pèlerinage en une véritable épreuve mais la qualité du compagnonnage (la solidarité et les attentions mutuelles), l’accueil extraordinaire que nous avons reçu partout (communautés religieuses, refuges pour pèlerins, chambres d’hôtes), la prière (la nôtre mais surtout celle de tout notre « support team » priant dont la communauté de La Colombière, nos amis et famille…) nous ont permis d’arriver au but. À Rome, la rencontre avec le P. Adolfo Nicolás, 30e Père général, ainsi que la soirée très fraternelle partagée avec le P. Antoine Kerhuel, — alors assistant régional pour l’Europe occidentale, aujourd’hui secrétaire de la Compagnie —, puis l’Eucharistie célébrée ensemble et le repas qui a suivi, ont donné du poids à notre démarche. ? Natalie Lacroix CVX, Bruxelles

José Luis Iriberri, s.j. Catalogne

PP. Patrice Proulx, Jean-Louis Van Wymeersch, Étienne Vandeputte, Denis Joassart et Natalie Lacroix

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Vie & Partenariat

Demandeurs d’asile Actions dans la Province jésuite Si les médias se font peu à peu plus discrets sur la situation des réfugiés et des migrants, il n’en demeure pas moins que sur le terrain, les besoins se font toujours sentir. Logement, enseignement, intégration… les initiatives dans la Province de Belgique francophone et du Luxembourg se poursuivent, le plus souvent dans la discrétion, comme lorsque des communautés hébergent des réfugiés ou mettent une habitation à disposition de familles. D’autres actions et initiatives méritent votre attention et votre soutien…

JRS : Up Together a un an !

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epuis un an, les réseaux locaux de « Up Together » du JRS Belgium offrent un logement, un accompagnement ou des services ponctuels à des demandeurs d’asile déboutés… Ils témoignent d’une solidarité réelle et active. Le réseau bruxellois s’est élargi : six personnes isolées et une famille y sont accueillies ; à Tournai, une personne a intégré le réseau d’hospitalité local. Quinze foyers ou communautés ont accueilli des personnes et l’expérience est riche pour tous. Elle change les regards sur les personnes migrantes, sur le vivre ensemble, et permet des échanges au sein des familles, entre voisins… Parmi eux, trois foyers ont déjà renouvelé leur accueil. Nous cherchons encore des foyers pour faire grandir ces réseaux de solidarité dans toute la Belgique afin d’accueillir les personnes en demande. L’équipe de « Up Together » s’est également étoffée de plusieurs bénévoles. Nous cherchons encore des volontaires qui se chargent de l’accompagnement ponctuel ou hebdoma-

daire d’un migrant et du suivi des foyers et des communautés qui les accueillent. Nous proposons un accompagnement hebdomadaire des migrants pour créer un lien stable et de confiance pendant la période de prise en charge par le JRS. L’accompagnant de la personne accueillie l’aide également à se familiariser avec les transports en commun, les acteurs sociaux, à se rendre aux cours de langue, etc. L’accompagnant des familles offre une écoute et un lieu d’échange et de relecture aux familles, foyers ou communautés qui accueillent un migrant : l’accueil peut soulever des questions, faire naître des sentiments nouveaux et nous souhaitons que ce qui est vécu puisse être exprimé, partagé, et enrichisse l’expérience collective. N’hésitez pas à parler de « Up Together » autour de vous : vous ou vos proches pourriez y trouver une manière de concrétiser votre solidarité avec les migrants. www.jrsbelgium.org info@jrsbelgium.org

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Actions à Luxembourg

À

Luxembourg, la communauté jésuite du Christ-Roi a aussi développé, ces dernières années, la réflexion et l’action en faveur des demandeurs d’asile. Le groupe GIM (Groupe Ignatien des Migrations) est né d’un partenariat entre la Communauté de vie chrétienne (CVX), très dynamique au GrandDuché, et la communauté jésuite. C’est en septembre 2015, à la suite de l’appel de l’archevêque, Mgr Jean-Claude Hollerich (jésuite), relayé et soutenu par notre communauté jésuite que la communauté dominicale du Christ-Roi s’est engagée dans l’accueil des nombreux réfugiés venus d’Afghanistan, d’Irak et de Syrie. Dans un premier temps, une cinquantaine de bénévoles se sont engagés pour servir des repas dans un centre d’accueil de la CroixRouge. Pas moins de vingt bénévoles se sont ensuite investis dans l’animation de cours de français, qui sont donnés dans les locaux de la communauté en lien avec la Caritas. Pour la

Luxembourg : le groupe des volontaires ignatiens internationaux venus animer les activités dans les foyers Caritas, cet été.

nouvelle année scolaire, nous offrons également des cours pour les plus avancés. Nos partenaires de la Croix-Rouge et de Caritas apprécient particulièrement l’encadrement et la formation que nous apportons à nos bénévoles. Cet été, suite à l’appel du groupe GIM aux réseaux ignatiens en Europe et dans le monde, une dizaine de jeunes volontaires venus d’Europe, et même d’Egypte et du Mexique ont proposé et animé des activités pour les jeunes, les familles et les hommes seuls résidant dans différents foyers de Luxembourg : repas partagé entre les familles syriennes et celles du Christ-Roi à la Caritas. l’issue de la messe dominicale.

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Vie & Partenariat Une étape suivante sera l’accompagnement de mineurs, de familles et de personnes seules pour les écouter, leur offrir une présence et aussi les aider dans les démarches administratives. Pour les réfugiés reconnus, le dédale administratif continue et la recherche d’un logement et d’un travail devient une préoccupation centrale. Sortir de la dépendance sociale pour s’insérer dans la société est un enjeu fondamental pour les personnes réfugiées. Parmi les réfugiés, surtout les Syriens, on compte une centaine de chrétiens au Luxembourg. Nous veillons à ce qu’ils se sentent bien accueillis dans notre communauté dominicale, où les messes se déroulent en français. Nous lisons parfois l’Evangile en arabe et proposons des animations avec les enfants. Un prêtre maronite vient une fois par mois de Belgique présider, dans notre chapelle, une messe en arabe, pour ces Syriens et pour les Libanais qui résident depuis longtemps à Luxembourg. Une fois par mois, des familles de la communauté préparent un repas et le partagent avec des familles syriennes et des personnes seules. Lors de ces moments forts, nous pouvons ressentir que l’Evangile prend chair : il s’incarne dans les choses simples de la vie, dans le partage où les cœurs s’ouvrent et la rencontre devient possible. ? Vincent Klein, s.j. Christ-Roi, Luxembourg

www.christ-roi.lu www.youtube.com/watch?v=-l5CWnky_B4

À Namur : réflexion et action en faveur des migrants

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a migration et les exils touchent aussi les cœurs et les esprits des Namurois. Fidèle à ses valeurs, l’Université de Namur mène, depuis 2015 des réflexions et expériences d’hospitalité. Avril 2015 : réflexion. L’Université de Namur et le Forum universitaire pour la coopération internationale et le développement (FUCID) organisent conférences, rencontres et concert. Septembre 2015 : action. Cinq logements pour professeurs visiteurs sont attribués à des familles réfugiées avec enfants. Écoles, soutien scolaire, démarches : tout est à faire. La Chapelle universitaire (CHUN) participe ; avec une Haute école, des activités pour enfants sont organisées le mercredi en foyer de la Croix-Rouge ; des cours de français sont organisés pour des étudiants. En 2016 : reconduction. Arrivent mi-temps et volontaires de l’UNamur, des bienfaiteurs, des subsides et l’appui de bénévoles. L’avenir : remise à niveau en mathématique et en sciences pour des demandeurs d’asile. Que retenir ? Accueil : un élan engageant loin et longtemps quand la presse se tait. Générosité : donner son temps et de ses moyens est bon. Expériences : notre manière de procéder anime la mission de servir la société. Créativité : partir des besoins, observer, bâtir avec les bonnes volontés. Discrétion : propice aux personnes réfugiées accueillies et aux participants, à qui elle apporte la paix. ? Albert Evrard, s.j. N.-D. de la Paix, Namur www.unamur.be/anciens/newsletter/ nan3/refugies

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Quelques pas ignatiens L

e soleil est au rendez-vous à la fête de la Pairelle et à la rencontre de la Famille ignatienne sur la colline de La Pairelle, le 25 septembre dernier. Jeunes et aînés se mélangent joyeusement pour fêter leur attachement à la spiritualité ignatienne. Les aînés sont là, fidèles à leur engagement à la suite d’Ignace ; les jeunes apportent le dynamisme de leur découverte enthousiaste de ce chemin de vie en amitié avec Jésus. À l’apéro, c’est la joie des retrouvailles pour beaucoup. Certains se trouvent là un peu par hasard, invités par des amis, attirés par la fête et l’occasion de découvrir un visage moins silencieux du Centre spirituel. Les badges, préparés et distribués par l’équipe d’accueil rassemblée par Cécile Cazin, permettent d’aborder amicalement un visage inconnu et la conversation se noue bien vite hors des banalités mondaines. Toute une équipe est venue à l’avance pour organiser et dé corer les lieux avec les religieuses de SaintAndré. Les Éditions jésuites installent leurs dernières publications et le Centre Avec ses dépliants. Dans la cui-

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sine de Béthanie, Bernadette van Derton accueille les plats variés apportés par chacun et gère au mieux leur présentation. La petite chorale, souriante et dynamique, assure les intermèdes pour inviter à l’apéro, puis au rassemblement. Mais surtout, elle enchantera la célébration eucharistique. L’objectif de la rencontre de cette année est la convivialité. Le repas où chacun trouve place un peu au hasard est une bonne occasion de découvertes et de partages. Après le dessert, les enfants sont invités par sœur Françoise Schuermans à rejoindre les jeunes animatrices au Rondeau pour une animation spécifique. Les tables sont repliées, les chaises disposées pour le temps de la « Family News » où, comme dans toute bonne réunion de famille,


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Vie & Partenariat sont partagées les dernières nouvelles des membres. Le P. Christophe Renders donne des nouvelles de La Pairelle où le nouveau programme fait place à diverses collaborations : avec le Centre Avec, le Centre Manrèse de Paris, l’équipe ESDAC… Il nous parle aussi du projet de développer un pôle ignatien à Liège et encourage vivement les Belges à goûter aux Exercices spirituels, « trésor » des jésuites. C’est au tour de la toute nouvelle équipe d’animation du Réseau Jeunesse de se présenter : Élisabeth Stappaerts et le P. Benoît Willemaers nous partagent leur enthousiasme et nous invitent à leur faire des suggestions. P. Grégoire Le Bel, jésuite français, nous invite à découvrir Notre-Dame du Web (www.ndweb.org), fruit de la collaboration de plusieurs branches de la famille ignatienne, qui propose des pistes de prière et des retraites en ligne. Un moteur de recherche y permet de trouver toutes les retraites ignatiennes de l’ensemble de la future Province. Le P. Franck Janin, Provincial, nous annonce d’ailleurs que le rassemblement avec la France en une Province d’Europe occidentale francophone se fêtera à la Saint-Ignace

2017. Un nouveau Provincial (le P. François Boëdec, ndlr) sera désigné à la tête de l’EOF. Françoise Lempereur nous présente ensuite les outils d’animation pastorale mis en place dans les écoles jésuites de la Communauté française : affiche pour les classes, signets pour les élèves et dépliants pour les professeurs sur le thème « Foi et justice ». À découvrir sur le blog : www.reporters-esperance.be. Vincent Delcorps, un des dynamiques animateurs de la Famille ignatienne, clôture les échanges en faisant mémoire des trois précédentes rencontres. Il annonce la prochaine rencontre le 25 novembre 2017, qui aura lieu à Erpent. À noter dès maintenant dans nos agendas ! Un petit pas… de danse folklorique, entraîné par la pétillante Stéphanie Wéry, avant de nous rassembler tous ensemble autour de notre Seigneur pour l’Eucharistie. Ils sont dix compagnons à concélébrer, la présidence étant confiée au plus jeune, le P. Benoît Willemaers. ? Brigitte Walkiers, La Pairelle

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En route vers Bethléem L

es Éditions jésuites vous invitent à cheminer, en leur compagnie, vers la Fête de la Nativité… Les Pères André Fossion et Jean-Paul Laurent prennent appui sur l’analyse du discours afin de déployer quelques-unes des richesses toujours nouvelles des évangiles. Lire pour vivre. Soixantedix lectures de textes évangéliques inspirera ceux qui, personnellement ou en groupe, cherchent à comprendre l’Évangile, à le méditer, à le vivre et à en vivre. Cet ouvrage sera utile à tous ceux qui veulent partager leur intelligence de la Bonne Nouvelle. Et, aussi, plus largement, à ceux qui désirent la découvrir. Dans les Figures de Bethléem, Gabriel Miró présente bien entendu les grandes figures de Ruth et Noémi, Joseph et Marie, les rois mages et Jésus. Mais aussi tous les personnages connus ou moins connus, voire anonymes, qui jour après jour travaillent, se reposent, s’aiment, se combattent… C’est la foule de bêtes de somme (ânes, chevaux, dromadaires, mules) et de volailles, qui partagent le quotidien de cette population. Ce sont encore les maisons, auberges, ateliers,

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étables de la bourgade qui vibrent ici comme des êtres humains. Et c’est surtout le paysage, la terre palestinienne, décrite avec une qualité d’émotion et un réalisme tels que le lecteur se sent invité à entrer lui-même à Bethléem et à y exercer ses cinq sens. Noël est aussi le moment de prédilection pour faire connaître la Bible aux enfants… Les contes de Jocelyne Garric et Sébastien Chebret, illustrés avec humour, donnent la parole aux animaux et font découvrir aux petits les histoires les plus connues de la Bible. Milane est un âne comme les autres, ou presque… Sous son air ahuri et ses petites oreilles se cachent un cœur qui ne demande qu’à aimer. Il va être témoin d’une nouvelle bouleversante. Joseph vient l’arracher aux champs d’oliviers pour un voyage vers Bethléem, avec Marie… Aliber le dromadaire, ne cesse de bougonner… Son voyage dans le désert n’en finit pas ! Pourtant, cette étoile que suit son maître le mage l’intrigue, il aime la contempler, elle le rend serein. Où peut-elle le conduire ? À qui est destinée la mystérieuse boîte qu’il transporte ? Dans ses Petites et grandes histoires de Noël, publiées l’année dernière, le P. Charles Delhez


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Vie & Partenariat avait rassemblé trentetrois histoires, contes et beaux textes. Des histoires si touchantes qui pourront à nouveau être contées avec bonheur lors de la veillée de Noël.

Nous vous souhaitons une fin d’année scintillante ! ? Nadège Guillaume Communication & Promotion des Éditions jésuites

D’autres nouveautés à découvrir aux Éditions jésuites • Giovanni Cucci, Paradis virtuel ou enfer. net ? Risques et possibilités de la révolution digitale, Fidélité, coll. Béthanie, 2016. • Ghislain du Chéné, Moi, Marie, femme de Cléophas, Fidélité, coll. Béthanie, 2016. • Isabelle Éliat-Serck, De mosquées en églises. En marche vers Assise, Fidélité, coll. À la première personne, 2016. • Gérard Fomerand, Le christianisme intérieur, une nouvelle voie ? Fidélité, coll. Béthanie, 2016. • Alexandre Ganoczy, Vivre notre mort en chrétien. Éclairages théologiques pour la fin de vie, Lessius, coll. Donner raison, 2016. • Bertrand Hériard Dubreuil, s.j. (dir.), La pensée sociale du pape François, LessiusCERAS, 2016. • Martin Maier, s.j., Oscar Romero. Prophète d’une Église des pauvres, Éditions Vie chrétienne, 2016.

• Christophe Rouard, Marie, Mère de miséricorde à Beauraing, Fidélité, coll. Béthanie, 2016. • Willy Schaeken, Nelson Mandela. Une vision spirituelle, Fidélité, coll. Béthanie, 2016.

www.editionsjesuites.com

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RivEspérance Nouveau succès RivEspérance 2016, 48 heures pour reprendre souffle et passer du « À quoi bon ? » au « Et moi, que ferai-je ? » Le thème de cette année — Habiter notre maison commune —, rejoignait la préoccupation du pape François dans l’encyclique Laudato si’.

L

a mondialisation progresse, mais la violence frappe aveuglément. Quel monde voulons-nous demain ? Quelle écologie ? Quel dialogue des cultures et des religions ? Ces questions habitaient les 2000 participants au 3e Forum citoyen et chrétien RivEspérance, du 4 au 6 novembre, dans les locaux de l’Université de Namur. Un événement rendu possible grâce à une solide « équipe porteuse » de huit personnes attelées à la tâche depuis près de deux ans, et une centaine de bénévoles, dont certains durant plusieurs semaines. Un forum ne se résume pas. C’est une conversation sur une place publique où des centaines de personnes se croisent. Trente ateliers, animation pour les enfants et les ados, petit-déjeuner Oxfam, grande soirée conviviale, table ronde animée par Jean-Pierre Martin (RTL TVi), temps de prière, célébration d’envoi… faisaient partie du programme. Dans le contexte actuel, l’équipe porteuse avait voulu faire une place particulière aux réfugiés syriens. Le samedi après-midi, une rencontre en arabe et une messe bilingue présidée par

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un évêque syrien, Mgr Jeanbart, étaient organisées, ainsi qu’un verre de l’amitié. Lors de la conférence inaugurale du vendredi soir, Frédéric Lenoir, devant quelque 1100 personnes, a insisté : « Ce qui va sauver

du fanatisme religieux, c’est la spiritualité. » Selon l’écrivain best-seller, la spiritualité est l’antidote des deux principales menaces d’aujourd’hui : le fondamentalisme et le matérialisme. Le lendemain, Mgr De Kesel affirmait d’emblée : « Le christianisme n’est pas qu’une interprétation de la vie. Il vise aussi à changer la vie. » Et de rappeler que l’Église se doit d’être attentive aux problèmes de société, dont l’écologie et la place des religions que l’on a trop tendance à privatiser.


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La richesse de cette troisième édition tient certainement à la qualité des conférenciers : Émeline De Bouver, Bernard Feltz, Bichara Khader, Rik Torfs, la pasteure Laurence Flachon, Clotilde Nyssens, ou encore Rachid Benzine. Ce dernier, islamologue, a insisté : « Un texte ne peut être compris que dans son contexte de lieu et de temps. » Interrogé sur le lien entre l’islam et Daech, il a stigmatisé une double réduction, celle qui identifierait Daech avec l’islam et celle selon laquelle Daech n’aurait rien à voir avec l’islam. L’État islamique, a-t-il expliqué, rejoint les jeunes dans leur besoin de reconnaissance, de repères, de refuge, de pureté, il répond à leur quête de sens, à tout ce qu’ils n’ont pas trouvé dans une société mondialisée en crise… « Quels idéaux proposonsnous à la jeunesse ? »

Le samedi soir, avec 150 grandes caisses de carton, une maison a été construite à l’Arsenal (restaurant universitaire) tandis que des textes étaient proclamés et des messages étaient collés sur ses murs. Avant d’aller se coucher, les participants de RivEspérance étaient invités à partager une grande tartiflette tandis qu’un magicien et un club d’impro donnaient à cette soirée un accent plus détendu. La maison de carton, quant à elle, fut déplacée, le lendemain, à la cathédrale, pour la célébration d’envoi, où le P. Gilbert a prononcé une homélie musclée. L’art était aussi au rendez-vous, dès le premiers soir, avec la harpe et la flûte, et jusqu’à l’évocation gestuelle des enfants durant l’eucharistie finale, à la cathédrale, en passant par les quatre concerts du samedi. eo Mertens avait composé un chant qui a résonné tout au long de ce week-end : « C’est ma maison, c’est ta maison, notre maison ! Cadeau de Dieu pour nos enfants, entre nos mains ». Chacun est en effet invité à apporter le meilleur de lui-même et à se mettre au service de notre rêve d’humanité. Sur le parvis de la cathédrale, on parlait déjà de 2018… ? Charles Delhez, s.j.

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Avec 30 Syriens à Lourdes Six compagnons jésuites ont participé au pèlerinage des Équipes Saint-Michel à Lourdes. Pour cette 52e édition, 30 réfugiés syriens participaient à l’aventure. Habituées à vivre en amitié avec des personnes moins valides, qui parfois communiquent difficilement, les Équipes se sont ouvertes à une autre culture, une autre langue, d’autres souffrances. Le tout a donné un cocktail de joie détonnant !

L

a ville de Lourdes, cette année, jouait la sécurité, bloquant certaines rues. Des contrôles étaient organisés aux entrées du sanctuaire et le domaine, exceptionnellement fermé la nuit. Les personnes moins valides, particulièrement sensibles au terrorisme qui envahit notre actualité, l’évoquaient souvent dans leurs prières. C’est dans ce contexte que les Équipes Saint-Michel ont accueilli 30 réfugiés syriens à leur pèlerinage à Lourdes, du 17 au 24 août. Joseph était l’un d’eux. Il témoigne : « Au début, j’ai eu peur de venir avec vous, mais, dès le départ, j’ai été accueilli par tout le monde et immédiatement ces craintes sont parties. » Et, en effet, ces victimes du désordre de notre monde ont, malgré la barrière de la langue, rapidement trouvé leur place au sein de ce groupe de 300 pèlerins, dont 75 personnes moins valides, environ 150 jeunes, quelques familles et adultes. Grâce à cet accueil, ils ont pu découvrir une Europe différente de celle qu’ils avaient perçue. Et que n’auront-ils pas prié pour la paix dans leur pays, nous invitant à communier à leurs Ave Maria en arabe. « Leurs sourires radieux, leurs regards pétillants, leur extrême gentillesse et leur reconnaissance infinie ont illuminé notre semaine à Lourdes et ont donné

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un sens tout particulier à notre pèlerinage », se souvient Charline.

L’année de la miséricorde Lourdes proposait cette année le thème de la miséricorde, dans le cadre de l’année sainte lancée par le pape François. Un mot inhabituel dans le langage SMS ! Et pourtant jeunes et moins jeunes se le sont petit à petit approprié.


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Jésuites & Jeunes Ainsi Aude, Rwandaise, a pu évoquer le génocide où une grande partie de sa famille a péri. Ou Philippe, aveugle, déclarant : « Quand on voit avec le cœur, on ne peut être que miséricordieux. » Le miracle qu’il attendait, a-t-il ajouté, c’est précisément l’ouverture des yeux de son cœur. Quant à Louis, paralysé des jambes, il a confié qu’il vivait son handicap comme une source de dépassement. Accueillir la vie en soi-même et en l’autre, même si elle nous a réservé de mauvaises surprises, ou que l’autre me montre son moins beau visage, ne serait-ce pas cela le miracle de la miséricorde ? La miséricorde est en effet une manière de s’ouvrir à la vie en moi et en l’autre, avec gratitude. Chaque édition connaît ses moments forts. Ce 52e pèlerinage a été marqué par la messe à la grotte des apparitions, le dimanche 21 au matin, animée par les Équipes, pour les pèlerins. La démarche des « piscines » ainsi que le sacrement de réconciliation ont aussi été vécus profondément par de nombreux jeunes.

Une riche tradition Autre richesse de ce cru 2016 : des jeunes qui revenaient pour la deuxième, troisième ou quatrième fois ont souhaité se réunir à plusieurs reprises pour échanger et aller plus loin dans leur démarche spirituelle. « Une année de plus n’est jamais de trop », a lancé Grégoire, qui en est à son 4e pélé. De retour en Belgique,

Charline, après deux ans de coordination, tient à exprimer toute sa reconnaissance : « Si les Équipes ont répondu à ma soif de donner, de partager et de découvrir, elles m’ont aussi, et surtout, permis de grandir humainement et spirituellement, ce pour quoi je leur suis éternellement reconnaissante. Cette belle expérience me guidera toute ma vie et m’aidera à faire les bons choix pour contribuer à rendre ce monde encore plus beau. » Restons-en là. Heureusement, en effet, il n’y a pas moyen de résumer cette expérience d’autant que le pélé se joue dans une quantité de petits gestes, de petites attentions, de regards et de sourires qui rendent la vie si belle pour tous ! Une fois de plus, l’intuition des Équipes s’est montrée juste : les personnes moins valides nous tirent vers l’avant, au-delà de nousmêmes, tant au niveau humain que spirituel. Et dire que tout cela était animé et coordonné par une équipe de 23 jeunes de 17 à 23 ans ! Une riche tradition, initiée par le P. André Roberti, et qui se transmet aux jeunes — ils étaient plus de la moitié — par les jeunes. ? Charles Delhez, s.j.

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Les JMJ à Cracovie avec les jésuites C

et été, une quinzaine de jeunes Belges sont partis aux Journées mondiales de la jeunesse accompagnés par trois jésuites. Bernard Pottier a guidé un petit groupe dans le cadre de la formule « Magis », organisée par la Compagnie polonaise. Avant de rejoindre la foule des pèlerins à Cracovie, les 2 200 jeunes de Magis ont participé à un rassemblement ignatien à Łódź, puis sont partis pour plusieurs jours de chants à Vilnius (Lituanie), avec des jeunes venus du monde entier. De leur côté, Jean-Louis Van Wymeersch et Benoît Willemaers accompagnaient un autre groupe, intégré aux 350 jeunes Belges partant avec les diocèses francophones. Avant d’arriver à Cracovie, c’est par l’Est de la Pologne (Lublin

Un retour d’expérience Les JMJ, ç’a été une route de deux semaines qui nous a menés à travers la Pologne : de Lublin à Cracovie en passant par Chełm et Częstochowa pour aller à la rencontre du Seigneur, mais aussi de l’Église polonaise, de ses jeunes et de ses familles, du pape François et de chrétiens du monde entier. C’est une route qui a été jalonnée par des enseignements, des partages, des célébrations, des moments festifs, des chants, des découvertes culturelles, de grands rassemblements internationaux et bien d’autres choses

et Chełm) qu’ils sont passés. À Lublin, ils ont vécu quelques jours de récollection et le lancement entre Belges, tandis qu’à Chełm, ils ont passé une petite semaine d’accueil en paroisses. Ces journées de préparation ont été un temps riche en découvertes, en rencontres. Entre jeunes Belges d’abord, encouragés à réfléchir et à partager leur vie, leur foi. Cela a aussi été le temps de la découverte d’un pays, d’un accueil débordant de chaleur humaine. C’est peu à peu que les jeunes se sont préparés à entendre l’interpellation du pape : devenez de vrais acteurs de votre vie, pour vous et pour les autres. Un appel reçu en communion avec plus de deux millions de pèlerins. ? Benoît Willemaers, s.j.

encore. C’est une route qu’on a parcourue ensemble avec notre petite fraternité, avec un groupe venu de toute la Belgique francophone, avec des jeunes des cinq continents. Une route au cours de laquelle on a fait des rencontres, tissé des liens, vécu des moments forts au niveau spirituel… Une route dont les éléments les plus marquants ont été pour moi la joie présente à tout instant, l’accueil exceptionnel des Polonais et tout particulièrement des familles qui nous ont hébergés ainsi que la foule immense rassemblée à Cracovie. Bref, une superbe expérience ! Jérémie, étudiant à Louvain-la-Neuve

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Le CRIABD à la fête de la BD D

u 2 au 4 septembre avaient lieu la 7e Fête de la BD et le 3e Festival Spirou au parc Royal de Bruxelles. C’était aussi la 2e participation du CRIABD à cet événement, avec un stand de belles dimensions. Deux dessinateurs sur notre stand : Brunor (Bruno Rabourdin) et le Fr. ierry de Béthune, o.s.b. (Maredsous). Quatorze bénévoles se sont succédé pour assurer la permanence et la promotion durant les trois jours. Plus de 75 BD chrétiennes ont été diffusées. Une partie des 90 000 visiteurs sont passés devant notre stand, dont le vice-premier ministre et ministre des Affaires étrangères, Didier Reynders. Être une présence d’Église dans un tel festival du livre, essentiellement roman graphique, bande dessinée et illustration, nous semble dans la droite ligne de la vocation du CRIABD. En affichant « BD chrétiennes », en étant au service des chalands, en mettant en valeur deux albums sur Mère Teresa de Calcutta, déclarée sainte le 4 septembre, nous nous sentions « à la périphérie » selon l’expression du pape François, dans un milieu pluraliste et interculturel.

Des éditeurs et des dessinateurs « classiques » venaient nous saluer, preuve que nous sommes bien insérés dans le milieu. La couverture de la revue Gabriel parue pour l’occasion, avec un saint Vincent de Paul en profil (dessin Jamar, scénario Dufaux, chez Dargaud) attirait tous les regards. Les anciennes

revues Gabriel ainsi que le dépliant jaune du CRIABD partaient à toute vitesse. Moins de monde que l’année précédente, mais des gens intéressés et découvrant la BD chrétienne… même s’ils n’en achetaient pas. Nous avons assuré une présence chrétienne dans cette immense fête. Pour le CRIABD, c’est donc « mission accomplie ». ? Roland Francart, s.j.

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Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene LA PAIRELLE Centre spirituel ignatien 25, rue Marcel Lecomte 5100 Wépion 081 46 81 45 & 081 46 81 11 centre.spirituel@lapairelle.be www.lapairelle.be

◆ Du Lu 26 décembre 2016 au Di 8 janvier

2017. Temps de blocus pour les étudiants – S’encourager à étudier dans un lieu propice à l’étude à l’approche des examens. Au programme : étude, temps d’intériorité vécu ensemble chaque jour et repas pris ensemble dans un climat de détente. Avec : P. Philippe Robert, s.j. et une équipe. ◆ Du Ma 27 au Ve 30 décembre 2016. « Relire

l’année, reconnaître le vécu, renaître… » – À partir de textes bibliques, relire personnellement l’année écoulée pour y voir Dieu, partager en petits groupes et célébrer ensemble pour aller vers demain. Méthode ESDAC (Exercices spirituels pour un discernement apostolique communautaire). Avec : P. Pierre Meyers, s.j., et Françoise Uylenbroeck. JANVIER 2017 ◆ Du Ve 13 au Di 15 janvier 2017. « Ma vie spi-

DÉCEMBRE 2016 ◆ Sa 17 décembre 2016. « Comment faire des

choix dans la vie professionnelle ? » – Prendre le temps de relire et de discerner ce qui nous met sur les chemins de vie au travail. Avec : Eddy Vangansbek, Directeur du CFIP (Centre pour la formation et l’intervention psychosociologiques) et P. Étienne Vandeputte, s.j., Directeur de La Pairelle.

◆ Sa 14 janvier 2017. « Méditation de pleine

◆ Lu 19 décembre 2016. « Journée Oasis » –

◆ Sa 14 janvier 2017. « Une journée pour

Une journée de pause spirituelle dans un climat de silence : introduction à la journée et pistes pour la prière, eucharistie. Possibilité d’accompagnement personnel. Avec : Cécile Gillet.

nous deux sous le regard de Dieu » – Halte spirituelle pour couples. Prendre un temps de respiration pour notre couple et pour chacun de nous. Au début de la journée, introduction à la prière. Possibilité de rencontrer l’animateur, seul ou en couple, et de prolonger la halte jusqu’au dimanche. Avec : P. Charles Delhez, s.j.

◆ Du Me 21 au Di 25 décembre 2016. « Noël à

la Pairelle » – Dans un climat de convivialité et de fraternité, se préparer à Noël, vivre et célébrer ensemble la fête. Prière, jeux, activités (ré)créatives, cuisine… Bienvenue à tous, seul ou accompagné. Avec : Rita Dobbelstein, P. Christophe Renders, s.j., et une équipe.

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rituelle à l’heure d’internet ? » – Internet, SMS, Facebook, e-mail… Notre vie devient de plus en plus numérique, au risque de la saturation. Comment vivre cette mutation pour qu’elle soit une chance pour notre vie spirituelle ? Avec : P. Grégoire Le Bel, s.j., membre de l’équipe de Notre-Dame du Web (www.ndweb.org).

Echos • no 4 • octobre – décembre 2016 •

conscience et quête de Dieu » – Exercices de méditation de pleine conscience et lecture méditative de textes de grands mystiques chrétiens. Avec : Françoise Rassart, consacrée, formatrice en gestion du stress par la pleine conscience (certifiée ULB).

◆ Lu 16 janvier 2017. « Journée Oasis » – Une

journée de pause spirituelle dans un climat de silence : introduction à la journée et pistes

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Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene pour la prière, eucharistie. Possibilité d’accompagnement personnel. Avec : Isabel Lemaître-Coelho. ◆ Du Ve 20 au D. 22 janvier 2017. « Aimer,

c’est choisir » – S’arrêter seul et en couple. Aborder les questions qui font la réalité concrète de nos vies : familles, travail, argent, loisirs, amis, sexualité, tendresse, pardon, fidélité… Se parler de Dieu, de nos chemins de foi et du sacrement du mariage. Avec : Nicolas et Stéphanie Ykman et P. Éric Vollen, s.j. ◆ Du Ve 20 au Di 22 janvier 2017. « Week-

end en famille Jonas » – Les week-ends Jonas allient démarche individuelle et de couple. Les enfants font un cheminement proche de celui des parents. Avec : Sr Françoise Schuermans, s.s.m.n., et P. Christophe Renders, s.j. ◆ Sa 21 janvier 2017. « Quand la Bible nous

choque… Quelques lectures inconfortables » – Où est la morale dans la Bible, quand un tricheur réussit, quand un enfant meurt, quand Dieu frappe, etc. ? Nous lirons des pages dérangeantes des Écritures à la recherche de la vérité de Dieu et des hommes. Ce mois-ci : David et l’enfant du péché (2 S 12). Avec : P. Philippe Robert, s.j. FÉVRIER 2017 ◆ Du Ve 3 au Di 5 février 2017. « Etre jésuite

aujourd’hui. La Compagnie de Jésus se présente… » – Pour les hommes de 18 à 35 ans. Les jésuites : quelle spiritualité, quels apostolats ? Ce week-end de présentation de la Compagnie de Jésus offrira à celui qui s’interroge : temps spirituels, partages sur le concret de la vie jésuite et rencontres de différents compagnons. Avec : P. Josy Birsens, s.j., P. Sylvain Cariou-Charton, s.j., et P. Michel Joseph, s.j. ◆ Du Ve 3 au Di 5 février 2017. « Comment

faire des choix dans sa vie ? » – Pour les 18-35 ans. Des outils pratiques pour poser ses choix de vie : études et profession, relations amicales ou amoureuses, orientations de vie. Enseignements, témoignages, échanges. Accompagnement pour ses choix du moment. Avec : Marie-Pierre et Denis Latour, P. Eric Vollen, s.j.

◆ Du Sa 4 au Di 5 février 2017. « La joie de

l’Évangile pour les familles » – Une relecture du synode sur la famille et de l’exhortation La joie de l’amour : rapport familles et société, enjeux pastoraux et éthiques des réalités familiales d’aujourd’hui. Avec : Mgr. Johan Bonny, évêque d’Anvers, membre du synode sur la famille, et le P. Roger Burggraeve, salésien de Don Bosco, professeur à la KULeuven et à l’Institut Lumen Vitae. ◆ Du Di 5 au Ve 10 février 2017. « Écouter la

Parole à la suite du Christ. Initiation aux Exercices spirituels de saint Ignace » – Vivre une expérience spirituelle fondée sur de la pédagogie d’Ignace de Loyola : prier l’Écriture, relire sa prière et sa vie, entrer dans le discernement spirituel. Retraite en groupe avec enseignements et accompagnement personnel. Avec : une équipe d’accompagnateurs de La Pairelle. ◆ Du Ve 10 au Di 12 février 2017. « Comment

Notre Seigneur se conduisait avec lui » : Ignace de Loyola – Au long de son récit en 3e personne, sobrement intitulé Récit, Ignace se désigne comme « pèlerin ». Le premier, en Europe, à reproduire le geste d’Augustin dans les Confessions : laisser derrière lui le récit de sa vie, ou plutôt de la manière dont Dieu l’a conduit. Amorce pour relire la nôtre ? Avec : P. Pierre Ferrière, s.j., et Cécile Gillet. ◆ Du Ve 17 au Di 19 février 2017. « Aimer,

c’est choisir » – S’arrêter seul et en couple. Regarder vers l’avenir et le construire. Aborder ensemble les questions qui font et feront la réalité concrète de nos vies : les familles, le travail, l’argent, les loisirs, les amis, la sexualité, la tendresse, le pardon, la fidélité… Se parler de Dieu, de nos chemins de foi et du sacrement du mariage. Avec : Julien et Catherine Declairfayt et P. Xavier Léonard, s.j. ◆ Du Ve 17 au Di 19 février 2017. « Mieux

gérer nos conflits de tous les jours » – À partir d’outils de communication, travailler des situations concrètes pour de meilleures relations au quotidien, en conjuguant psychologie et spiritualité chrétienne. Avec : Étienne et Christine Chomé, époux et parents. Christine

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Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene est bio-ingénieure. Fondateur de l’école CommunicActions, Étienne est chercheur à l’UCL et professeur à l’Institut Lumen Vitae. ◆ Lu 20 février 2017. « Journée Oasis » – Une

journée de pause spirituelle dans un climat de silence : introduction à la journée et pistes pour la prière, eucharistie. Possibilité d’accompagnement personnel. Avec : Sr Sigrun Gross, r.s.a. ◆ Du Me 22 février au Je 2 mars 2017. « Re-

traites ignatiennes dans l’esprit du Renouveau » – Retraite en silence à l’écoute de la Parole. Chaque journée est ponctuée par un accompagnement personnel, un enseignement, la prière personnelle et communautaire et l’Eucharistie. Avec : P. Pierre Depelchin, s.j., et une équipe. ◆ Du Je 23 au Ve 24 février 2017. « La pa-

roisse a-t-elle un avenir ? » – Les défis de nos paroisses sont multiples… Nous sommes aujourd’hui face à un changement qui remet en cause cinq siècles d’histoire : la paroisse estelle condamnée ? Doit-elle évoluer ? Avec : Philippe Martin, université Lyon-2, directeur de l’Institut supérieur de l’Étude des religions et de la laïcité, et P. Pierre Ferrière, s.j. ◆ Du Ve 24 au Di 26 février 2017. « Les reli-

gions au défi de l’actualité » – Notre société est face à trois défis : de nouvelles religions, de nouvelles manifestations de la piété et la radicalisation. Trois phénomènes qui traduisent tous une soif de religion mais une difficulté d’intégrer les cadres traditionnels. Avec : Philippe Martin, université Lyon-2, directeur de l’Institut Supérieur de l’Étude des religions et de la laïcité, et P. Pierre Ferrière, s.j. ◆ Sa 25 février 2017. « L’Évangile comme

coach ? » – Puiser dans l’Évangile et le « coaching » pour se ressourcer. Pour rechercher l’harmonie entre les facettes de notre vie. Une démarche individuelle mais vécue au sein d’un groupe où chacun est invité à faire son propre chemin. Avec : Abbé Serge Maucq, prêtre, théologien et coach (certifié BAO). ◆ Du Lu 27 au Di 6 mars 2017. « Se nourrir de

silence et de parole » – Jeûner intégralement durant cinq jours. « Ouvrir un espace en soi

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Echos • no 4 • octobre – décembre 2016 •

pour être à l’écoute de Dieu, de soi-même, de notre monde. Jeûner en solidarité avec les exclus et par solidarité avec notre terre. » Avec : Natalie Lacroix et une équipe. MARS 2017 ◆ Di 5 mars 2017. Dimanche des familles :

« Donne-nous notre pain de ce jour » – Donnons de la saveur à notre début de Carême, en vivant une journée pleine de sens ! Messe des familles. Atelier cuisine et pétrissage du pain. Promenade au jardin à la découverte des mots du Notre Père. Activité ouverte à tous. Avec : une équipe de l’Arche Namur. ◆ Du Ve 10 au Di 12 mars 2017. « Week-end

ados Let’s go » – Deux jours de fête avec le Seigneur pour les jeunes de 12 à 17 ans : temps de prière, partage, jeux, réflexion et veillées seront au rendez-vous. Avec : P. Paul Malvaux, s.j., Yohan Maroye, Sr Françoise Schuermans ssmn et Lucie van Luchêne. ◆ Du Ve 10 au Di 12 mars 2017. « Quelqu’un

lutta avec Jacob jusqu’à la pointe de l’aurore » (Genèse 32) – Comment vivre Dieu sans rien d’extraordinaire mais sans biaiser avec soi-même, sans ruser, sans mentir… et se découvrir boiteux, certes, mais souple et fort à la fois ? Comme Jacob au Yabbok, comme Jésus à Gethsémani. Avec : P. Pierre Ferrière, s.j., et Isabelle Meeûs. ◆ Du Sa 11 au Di 12 mars 2017. « Chant et tra-

vail vocal, un chemin » – Travail et technique vocal ; aucune connaissance musicale ou vocale préalable n’est exigée. Avec : Elisabeth Goethals, soprano, professeur de chant diplômée du Conservatoire Royal de Bruxelles, formée en Anatomie pour la voix et cinétique respiratoire. ◆ Ma 14 mars 2017. « Brûler le Bonhomme

Hiver » – Grande fête de printemps pour tous : chants, danses, partages, rencontres, repas festif autour des feux… une soirée dans une ambiance chaleureuse avec la communauté de l’Arche-Namur de Jean Vanier… et ce, en solidarité avec l’Arche en Afrique.

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Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene NOTRE-DAME DE JUSTICE

COMMUNAUTÉ DU CHEMIN NEUF

9, avenue Pré-au-Bois 1640 Rhode-Saint-Genèse 02 358 24 60 www.ndjrhode.be

Carmel de Mehagne 27, chemin du Carmel 4053 Embourg 04 365 10 81 carmelmehagne@chemin-neuf.be 3, avenue Arthur Dezangré 1950 Kraainem 0472 435 425 info@chemin-neuf.be www.chemin-neuf.be

◆ Du Sa 31 décembre au Di 1er janvier. Vivre

un réveillon fraternel – Temps de prière et Eucharistie, animations diverses, convivialité, repas festif… avec la possibilité d’arriver dès le 30 au soir). Avec Sr Florence Lasnier, s.c.m., P. Xavier Dijon, s.j., et une équipe. ◆ Du Lu 27 février au Ve 3 mars. Retraite Art

et vie spirituelle – Descendre dans le silence de nos cœurs, y découvrir et contempler la Présence de Dieu : observation, Parole de Dieu, prière, atelier et partage. Avec M.-Paule Raigoso et P. Jean-Marie Glorieux, s.j. AU FIL DES SAISONS

GROUPE DE PRIÈRE 92, rue Saint-Gilles 4000 Liège

◆ Un lundi par mois, de 9 h 30 à 16 h 00 –

Laisser à Dieu la liberté de se dire dans un repos en Celui qui permet le repos. Prendre respiration et rester dans une présence tranquille pour s’unifier, repartir fort d’un vécu personnel et communautaire. La Parole de Dieu, la prière en solitude, un partage simple Le repas en silence, un environnement qui ouvre à la contemplation, tout cela en faveur d’une journée « anti-stress » ! 9 janvier, 30 janvier, 13 février, 6 mars, 27 mars, 15 mai 2017. Avec sœur Odile-M. Lambert, s.c.m.

◆ Groupe de prière tous les mardis à 20 h 30

– Se retrouver un soir par semaine pour une assemblée de louange et d’écoute commune de la Parole de Dieu.

Echos • no 4 • octobre – décembre 2016 •

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Le billet d’humeur

ROLAND FRANCART, S.J.

MARRE, MARRE, MARRE ! Marre de cette poubelle pleine qui dégage des odeurs nauséabondes de bananes avariées sur le trottoir où passent des centaines de passants et que personne ne revendique ! Que font les services de propreté publique ? Marre de ces escalators de métro continuellement en panne pour le grand désarroi des mamans promenant leur enfant en poussette et celui des personnes à mobilité réduite ! Que font les sociétés de transport public ? Marre de ces files ininterrompues de voitures à l’arrêt parce qu’un tunnel est en réparation et que, plus loin, un viaduc a été démoli ! Que font les services des travaux publics ? Marre qu’en raison de la construction d’une nouvelle gare à la côte belge, on oblige les voyageurs d’un train bondé à se faufiler, un par un, entre les grilles du chantier et les panneaux horaires… du train du retour ! Que fait le Service public concerné ? Mais… Bonheur de voir sourire les mendiants dans la rue si, croisant leur regard, on les salue et leur sourit le premier ! Bonheur de voir la caissière d’une grande surface patienter avec des clients âgés et plus lents. Bonheur de pouvoir communiquer par internet avec le monde entier. Bonheur de lire quelquefois, dans les journaux, de bonnes nouvelles, le récit d’actes généreux. Bonheur de partager à ma communauté les bandes dessinées d’un auteur venu loger une nuit et témoigner son expérience. La vita è bella… Et vous, lecteur, où décelez-vous la beauté de la Vie dans le quotidien des jours ?

Roland Francart, s.j.

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Éditeur responsable

Rédacteur en chef Secrétaire de rédaction

Comité de rédaction

Avec la collaboration de Maquette et mise en page

THIERRY DOBBELSTEIN, S.J. Rue Fauchille, 6 – 1150 Bruxelles Compte Missions-Œuvres des Jésuites BIC : GEBABEBB – IBAN : BE81 2100 9051 7624 avec la mention : « Soutien aux Échos » TOMMY SCHOLTES, S.J. CAROLINE JEUNECHAMPS Service Communication BML rue Fauchille, 6 – 1150 Bruxelles tél. : 02 775 85 70 – communication@jesuites.be JEAN BURTON, S.J., ROLAND FRANCART, S.J., PIERRE HUPEZ, S.J., CAROLINE JEUNECHAMPS, ROBERT MYLE, S.J., TOMMY SCHOLTES, S.J. XAVIER DIJON, S.J., JEAN-MARIE SCHWARTZ

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DIPROMÉDIA, 5000 Namur

Site internet Facebook

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Échos est une publication trimestrielle de la Province jésuite de Belgique méridionale et du Luxembourg. La revue est envoyée aux familles et amis des jésuites, ainsi qu’à toutes les personnes intéressées par la spiritualité et les activités de la Compagnie de Jésus. L’abonnement est gratuit. Tout soutien financier est le bienvenu sur le compte Missions-Œuvres des Jésuites, avec la mention « soutien aux Échos ». Les derniers numéros des Échos sont consultables sur le site www.jesuites.be. Ceux qui souhaitent déposer des informations dans les Échos ou sur le site peuvent le faire via communication@jesuites.be. © BML, MMXVI


fidélité Lessius lumen vitae

Maurice Giuliani Initiation aux Exercices spirituels de saint Ignace

Bernard Sesbouë, André Fossion, Michel Gourgues… Ciel, purgatoire, enfer : pourquoi et comment en parler aujourd’hui ?

256 p. • 13 × 20 cm • 20,00 € ISBN : 978-2-87299-312-3

120 p. • 16 × 24 cm • 15,00 € ISBN : 978-2-87324-548-1

Pape François Grandir dans l’amour

Jean-Paul Laurent et André Fossion Lire pour vivre. Soixante-dix lectures de textes évangéliques

48 p. • 10 × 17 cm • 2,95 € ISBN : 978-2-87356-748-4

272 p. • 15 × 22 cm • 24,00 € ISBN : 978-2-87324-539-9

www.editionsjesuites.com

Belgique : 7, rue Blondeau • 5000 Namur • tél. : +32 81 22 15 51 • fax : +32 81 22 08 97 France : 14, rue d’Assas • 75006 Paris • tél. : +33 1 44 39 48 38 info @ editionsjesuites.com • www.editionsjesuites.com • IBAN BE97 0688 9989 0649 • BIC GKCCBEBB • TVA BE 0547.869.757

• P 402014 • Trimestriel • No 4 • octobre – décembre 2016 • Bureau de dépôt : Namur 1 • Éd. resp. : Thierry Dobbelstein, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles •

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