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• P 402014 • Trimestriel • No 4 • octobre – décembre 2015 • Bureau de dépôt : Namur 1 • Éd. resp. : Pierre Hupez, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles •

Echos

de la Compagnie de Jésus

Province belge méridionale et du Luxembourg

Réfugiés : arité id l o s a l à l e p p a DOSSIER


Echos

• No 4 • OCTOBRE – D ÉCEMBRE 2 01 5 •

Sommaire

Belgique méridionale & Luxembourg 90 jours dans la Province, R. Francart, s.j. et J.-M. Faux, s.j. Nos défunts Année de la Vie consacrée, J.-P. Laurent, s.j., . Dobbelstein, s.j., P. Mourlon Beernaert, s.j. et C. Jeunechamps-ienpondt Dossier Accueil des réfugiés : un appel à la solidarité Initiatives & Evénements Sur les pas de saint Ignace, D. Joassart, s.j., Chr. Kremer-Hoffmann, M.-P. Hennekinne-Chauveau et G. ewes Fête de la BD, R. Francart, s.j. Journée nationale CVX, C. Jeunechamps-ienpondt Jubilé de la Miséricorde, T. Scholtes, s.j. et C. Jeunechamps-ienpondt Jésuites & Jeunes Loyola XXI, . Dobbelstein, s.j. Festival jeunes « Choose Life » Aux JMJ avec les Jésuites : MAGIS

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Si vous souhaitez vous abonner aux Échos en version classique ou électronique, si, à l’avenir, vous souhaitez recevoir les Échos uniquement par courrier électronique, faites-le savoir à l’adresse : communication@jesuites.be

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Vie & Partenariat Dernières parutions des Éditions jésuites, J. Hanotte

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Nota bene

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Le billet d’humeur R. Francart, s.j.

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En couverture : Groupe de migrants à la frontière gréco-macédonienne © UNHCR - Achilleas Zavallis

Edito Année, années…, T. Scholtes, s.j.


Editorial

Année, années… L

’hiver est à nos portes. Une année civile s’achève bientôt, et avec elle, se clôture « l’année de la Vie consacrée ». Et voilà que déjà s’ouvre une « Année de la Miséricorde », qui débute à Rome le 8 décembre et, dans les diocèses du monde, le 13 décembre 2015. Pourtant, les personnes ne parlent jamais de ces « années » si des activités précises ne sont pas organisées, et ces dernières touchent souvent celles qui sont déjà bien informés ! Ces années sont un temps d’approfondissement d’une thématique donnée. Mais il faut le dire, elles n’émeuvent pas… ou si peu. 2016 : une nouvelle « année » s’annonce. Avant cela, la fête de Noël sera célébrée comme le Nouvel An. Noël sera, pour beaucoup, une occasion d’approfondissement spirituel, même si cette fête religieuse de la naissance de l’Emmanuel est une des seules célébrations de l’année à laquelle ils participent. Les festivités du réveillon seront une manière d’entrer dans l’An neuf. A posteriori, j’ajouterais que nous avons pris davantage conscience que l’année qui s’achève aurait pu être appelée dramatiquement l’« Année des réfugiés » ou « des migrants ». Ils se sont invités dans nos pays d’Europe à partir des drames vécus dans leur pays, en raison de l’insécurité qui y règne, en raison de la guerre, en raison de l’image que nous représentons d’un certain bonheur. Les images vues dans nos médias sont devenues réalité dans nos pays d’Europe aussi. Pour synthétiser toutes « les années », ne dirions-nous pas que l’année se vit jour après jour, dans l’intensité du cœur accueillant, des yeux bienveillants, des paroles d’encouragement… Que notre quotidien soit plus riche d’humanité et d’espérance active. ? Tommy Scholtes, s.j. Rédacteur en chef

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90 jours dans la Province A

la Maison Provinciale, Caroline Jeunec h amp s -  ie n pondt est la nouvelle chargée de communication depuis le 28 septembre 2015. Elle remplace le Fr. Roland Francart comme secré- Caroline taire de rédaction Jeunechamps-Thienpondt des Échos. Elle assure également le secrétariat du Provincialat. Pour la contacter : communication@jesuites.be, tél. : 02 775 85 70, 6 rue Fauchille, 1150 Bruxelles. Le P. Franck Janin, Provincial, est allé en Italie du 13 au 25 octobre 2015 pour diverses rencontres. La Conférence des Provinciaux d’Europe, réunie à Ariccia, s’est penchée, entre autres, sur les défis P. Franck Janin présents de l’apostolat intellectuel. Elle a fait retour également sur l’engagement social dans les Provinces et a publié un « appel à la solidarité envers les réfugiés ».

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Se sont joints alors aux Provinciaux l’ensemble des délégués qui participeront à la 36e Congrégation Générale de l’automne prochain. Le P. ierry Dobbelstein était présent pour la Province BML, ainsi que le P. Benoît Malvaux, procureur général de la Compagnie de Jésus, qui a apporté toute son expertise canonique. Un compte rendu des travaux a également été publié. Enfin, un colloque international s’est tenu à l’université de la Grégorienne sur le thème de la protection des mineurs. Un témoignage poignant d’une victime et « survivante » d’abus sexuels a donné le ton à une série de réflexions tendant à promouvoir « a culture of safeguarding », une culture de protection des personnes vulnérables et en particulier des mineurs.

Réunion des délégués européens pour la 36e CG.

Au Noviciat de Lyon, rue Sala, est entré un novice belge, Martin Rondelet, et quatre novices français. Le P. Guy Vanhoomissen, de notre province, a remplacé le P. Hugues Delétraz comme assistant du Maître des novices.


Belgique méridionale & Luxembourg LE SEIGNEUR A ACCUEILLI DANS SA PAIX ◆ Le P. Philippe Deschuyteneer de la communauté

Martin Rondelet

P. Guy Vanhoomissen

Dans le cadre de « l’année de la Vie consacrée », à l’initiative de la Conférence des religieuses et religieux en Belgique (Coreb), cinq communautés jésuites ont ouvert leurs portes au public durant le week-end des 3 et 4 octobre 2015. Il s’agit de la maison Saint-Michel et de La Viale Europe à Bruxelles, de la communauté du Sacré-Cœur à Charleroi, de la maison Saint-Servais à Liège et de la communauté Notre-Dame-de-la-Paix à Namur. Vous pourrez en découvrir le compte rendu dans ces Échos, à la page 9. À la communauté Saint-Claude-La-Colombière, les deux derniers arrivants, apostoliquement actifs, sont les Pères Simon Decloux et Albert Lorent. Ce dernier retournera encore au Cameroun où il enseigne quelques mois par an. Le P. Claude Flipo, supérieur de la Communauté Notre-Dame (Lille Stations) a donné la retraite à P. Albert Lorent la communauté du 13 au 19 septembre. À Saint-Ignace, à Ixelles, le P. Philippe Bacq a donné, en octobre, une retraite de huit jours à dix diacres ignatiens (CVX) et leurs épouses, à l’île de Lérins (Cannes). Le Fr. Roland Fran-

Saint-Michel, né le 23 octobre 1924 à Mont-surMarchienne, est décédé le 9 août 2015 à Woluwe-Saint-Lambert. Il était entré dans la Compagnie le 7 septembre 1941 et il a été ordonné prêtre le 15 août 1954. ◆ Le P. Pierre Heusschen, de la communauté SaintClaude-La-Colombière, né le 23 octobre 1921 à Marchienne-au-Pont, est décédé le 13 août 2015 à Woluwe-Saint-Lambert. Il est entré dans la Compagnie le 6 août 1944 et a été ordonné prêtre le 15 août 1957. ◆ Le P. André Pirard, de la communauté Saint-Servais, né le 17 mai 1938 à Rocourt, est décédé le 16 août 2015 à Hermalle-sous-Argenteau. Il est entré dans la Compagnie le 7 septembre 1956 et a été ordonné prêtre le 28 juin 1969. ◆ Le P. Marc de Quirini (Afrique centrale), de la communauté Saint-Claude-La-Colombière, né le 23 septembre 1920 à Saint-Gilles, est décédé le 2 octobre 2015 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 7 septembre 1941 et a été ordonné prêtre le 15 août 1952. ◆ Le P. Maurice Pilette, de la communauté SaintClaude-La-Colombière, né le 3 juillet 1926 à Gilly, est décédé le 13 octobre 2015 à Woluwe-SaintPierre. Il est entré dans la Compagnie le 6 août 1944 et a été ordonné prêtre le 15 août 1957. ◆ Le P. Guy Frisch (Afrique centrale), de la communauté Saint-Claude-La-Colombière, né le 12 juin 1930 à Saint-Gilles, est décédé le 22 octobre 2015 à Woluwe-Saint-Pierre. Il était entré dans la Compagnie le 14 septembre 1948 et il a été ordonné prêtre le 10 août 1961. ◆ Mme Marie-Louise Vandeuren, décédée le 16 oc-

tobre 2015, tante du Fr. Roland Francart. ◆ Mme Myriam Simon, décédée le 5 novembre,

sœur du P. Stany Simon. ◆ M. Jean-Claude Massie, décédé le 12 novembre

2015, oncle du P. Alban Massie.

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Belgique méridionale & Luxembourg cart était l’invité du diocèse de Nice et de son nouvel évêque Mgr André Marceau, pour intervenir, avec le professeur René Nouailhat, lors de la Journée diocésaine de la jeunesse, début octobre, sur P. Philippe Bacq la BD chrétienne. A Liège, les Pères ierry Dobbelstein et Benoît Willemaers, s.j., et une équipe d’enseignants, ont accompagné un groupe de jeunes issus du collège Saint-Benoît Saint-Servais et du collège du Christ-Roi d’Ottignies au rassemblement ignatien Loyola XXI, qui se tenait à Lourdes, du 15 au 18 octobre. Près de quatre mille jeunes et adultes issus des collèges jésuites participaient à ce grand rassemblement. La situation des migrants et tout particulièrement celle des réfugiés, qui frappent actuellement à nos portes, interpelle les Jésuites au plan personnel et communautaire. Pour tenter de répondre à la question « Que faire ? », les Pères Provinciaux des Provinces BML (Belgique francophone et Luxembourg) et BSE/NER (Flandre et Pays-Bas), ont rencontré les représentants du JRS-Belgium. Par différents communiqués, des pistes d’interpellation et d’action ont été proposées aux Communautés. Deux communautés, Saint-Claude-LaColombière et le Christ-Roi (Luxembourg) ont accueilli des réfugiés et demandeurs d’asile. Vous pourrez lire les déclarations du P. Provincial Franck Janin, des Provinciaux jésuites d’Europe et du JRS-Belgium, de même que le témoignage des communautés dans le dossier central de ce numéro. ? Roland Francart, s.j.

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Nos défunts depuis juillet 2015 Le Père Philippe Deschuyteneer Philippe Deschuyteneer naquit à Mont-sur-Marchienne le 23 octobre 1924. Au terme de ses humanités au collège de Charleroi, il entra au noviciat d’Arlon le 7 septembre 1941. Outre la philoso- P. Philippe Deschuyteneer phie et la théologie, il étudia, jusqu’à la licence, la philologie classique. Ordonné prêtre le 15 août 1954, il fit son troisième an à Florence (1956-1957). Philippe fut professeur de rhétorique dans divers collèges : Tournai (1955-1956), Bujumbura (1957-1961), Liège (1962-1970) et Bruxelles (1970-1989). Doué d’un tempérament bouillonnant, il déploya ses talents dans de nombreux autres domaines. Il organisa quelque quatre-vingts voyages pour quantité d’élèves, les siens et celles de l’institut de la Vierge Fidèle (Bruxelles) et pour des groupes d’anciens et d’amis, en Italie, Grèce, Jordanie, Égypte, Espagne, Turquie, etc. Faire découvrir la richesse des civilisations anciennes et chrétienne lui tenait à cœur. La préparation de ces périples prenait parfois des allures homériques : que de « pépins », selon son expression, qui finissaient toujours par trouver une solution… simple ! Il fut aumônier des scouts (lui-même disait avoir passé trois ans de sa vie sous tente), d’une équipe ACI et d’une équipe Louis IX (étudiants universitaires en droit). Il fut chef de


Belgique méridionale & Luxembourg plaine AEP pendant des décennies, célébrant et prédicateur, tant dans les églises des communautés auxquelles il fut attaché, que dans des paroisses voisines, notamment à NotreDame-de-la-Cambre ou à la chapelle du Shopping Center de Woluwe. Et on ne peut oublier les nombreux mariages, baptêmes et funérailles célébrés pour des membres de familles amies. Il fut un grand lecteur, en particulier en théologie, domaine dans lequel il n’hésitait pas à aborder les questions les plus ardues. Sa santé en étonna toujours plus d’un : elle semblait à toute épreuve. Lors de son jubilé de soixante ans de prêtrise, il confia à ceux qui l’entouraient : « Je n’aurais jamais cru que je vivrais aussi longtemps, et finalement sans grand accroc de santé. » Les petites défaillances finirent toutefois par l’atteindre. Le 30 juillet 2015, il accepta d’être accueilli par la communauté Saint-Claude-La-Colombière. Quelques jours plus tard, il se brisa le col du fémur. Le 9 août, son Seigneur, qu’il souhaitait ardemment rencontrer face à face, l’accueillait en sa demeure. Jusqu’au dernier jour, il demeura parfaitement lucide, souriant, accueillant à ceux qui le visitaient, et surtout d’une très grande sérénité.

Le Père Pierre Heusschen Pierre Heusschen est né à Marchienne-auPont le 8 juin 1921. Après ses humanités au collège du Sacré-Cœur, à Charleroi et deux années de philosophie et lettres aux facultés de Namur, il entre au noviciat, alors à Guirsch, le 30 août 1943. Il fait ensuite la philosophie, de 1945 à 1948 à Eegenhoven et deux ans de régence comme surveillant à Godinne, de 1948 à 1950. Il revient à Eegenhoven pour la théologie, de 1950 à 1954 et est ordonné prêtre le 15 août 1953. Pendant deux ans (de 1954 à 1956), il sera préfet à Charleroi, avant de faire le Troisième

An à Münster, puis deux années d’étu des de Sciences politiques et sociales à Paris qui le préparent immédiatement à son apostolat futur. Dès 1959, son sort est lié à ce qui s’appelle encore à ce P. Pierre Heusschen moment l’APIC (Association des patrons et ingénieurs catholiques) et deviendra, trois ans plus tard, l’ADIC (Association chrétienne des dirigeants et cadres). Sa communauté de résidence est d’abord Fayt (1959-1966), puis Bruxelles SaintIgnace où il restera jusqu’au moment où, en 2014, son état de santé l’oblige à se retirer à Saint-Claude-La-Colombière. Son principal ministère fut donc l’aumônerie de l’ADIC, accompagnement spirituel et doctrinal de plusieurs équipes de cadres chrétiens à Bruxelles et dans la région de Charleroi. Il prit aussi en charge, dès 1967, des Équipes Notre-Dame. Il a aussi assumé divers enseignements : de philosophie sociale à l’Institut polytechnique de Charleroi, de religion et de sociologie au Parnasse, à Bruxelles. Mais c’était ses équipes qui lui tenaient surtout à cœur et pour lesquelles il a dépensé ses forces jusqu’au bout, malgré une santé précaire. Il avait le souci de susciter et de guider la réflexion sur les problèmes de société mais aussi, et même surtout, d’apporter à ces chrétiens engagés une formation scripturaire, théologique et morale la plus poussée possible. Jusqu’à la fin, malgré l’aggravation de son état de santé, il a été habité par ce souci apostolique. C’est au matin du jeudi 13 août que, pour citer un texte qu’il aimait, il s’est remis à la tendresse de Dieu.

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Le Père André Pirard

Le Père Marc de Quirini

Né à Liège en 1938, aîné d’une famille de douze enfants, André Pirard est entré dans la Compagnie de Jésus le 7 septembre 1956. Il vit son noviciat à Arlon et six années de formation philosophique P. André Pirard (1958-1960) et théo logique (1966-1970) à Eegenhoven (Louvain). Il passera aussi par les collèges de Godinne, de Mons et de Charleroi. Mais André est profondément liégeois ; il est aussi un homme du service humble et fidèle. C’est donc dans son cher Collège de Liège qu’il travaille comme éducateur pendant 46 ans ! De 1962 à 1966 et puis de 1973 à 2015. Sa présence a marqué trois générations d’élèves du collège Saint-Benoît Saint-Servais. Il rappelle à chacun : « Vous êtes ici chez vous, et vous ne serez jamais aussi bien ailleurs ! » Il est en outre l’âme de l’Association des Anciens de l’école. Sa retraite ne lui a pas fait changer ses habitudes : il est resté au service de l’école jusqu’à la fin. C’est la même fidélité qui caractérise son engagement, depuis 1978, comme vicaire dominical dans les paroisses d’Esneux, Tilff et Méry, puis finalement dans toute l’Unité pastorale de l’Ourthe. Au cours des cinq dernières années, André a lutté contre un cancer. Quand il a pris conscience qu’il ne vaincrait pas la maladie, il est demeuré un exemple de sérénité, voulant « aller de l’avant »… à la rencontre de Celui à qui il a consacré sa vie.

Marc de Quirini est né à Saint-Gilles (Bruxelles), le 23 septembre 1920. Après les humanités et deux ans de droit aux Facultés Saint-Louis, il entre dans la Compagnie de Jésus le 7 septembre 1941. Du P. Marc de Quirini noviciat fait à Arlon, Clairefontaine et Guirsch, il passe directement en philosophie, à Namur, puis à Godinne. Dès 1945, il part au Congo pour trois années de régence qui le conduiront d’abord à Kinshasa (collège Albert) puis à Kinzambi (séminaire). Il fait ensuite la théologie à Eegenhoven (Leuven) et est ordonné prêtre le 15 août 1952. Après le Troisième An à Paray-leMonial, il retourne au Congo dès 1954. Il y restera jusqu’en 1983. Après trois ans à Totshi comme missionnaire itinérant, il arrive à Kikwit où il travaillera jusqu’en 1971. Son affectation fondamentale de « missionnaire » est complétée par tout un éventail de responsabilités qui témoignent à la fois de la vitalité de la communauté chrétienne et de l’infatigable engagement du Père Marc : Ligues du Sacré-Cœur, congrégation de femmes, JOC, puis, après 1963, Légion de Marie, Foyers, Équipes Notre-Dame, Ligue de la Sainte Famille et Cercle Social. À toute cette activité d’accompagnement spirituel et d’animation pastorale, il joint encore l’enseignement de la religion dans diverses écoles. En 1971, il s’en va à Bukavu où il sera pendant deux ans adjoint au P. Xavier Dufour, missionnaire d’Afrique, directeur et fondateur du mouvement de jeunes « Xaveri ». Il passe

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Belgique méridionale & Luxembourg ensuite au collège Boboto de Kinshasa, où, pendant dix ans, il exercera un ministère spirituel et animera des retraites. En 1983, il rentre en Belgique et rejoint le centre spirituel de La Pairelle (Wépion). Il y collabore très activement, y amenant beaucoup de retraitants individuels de tous âges et de toutes conditions. Ici comme au Congo, on apprécie son charisme pour l’animation pastorale et l’accompagnement spirituel. Il s’engage aussi très activement dans le Renouveau charismatique où il apporte utilement son expérience du discernement ignatien et où sa collaboration est fort appréciée par les responsables du pays tout entier. Il collabore aussi aux éditions Fidélité. En 2012, ses forces diminuant, il se retire à la communauté Saint-Claude-La-Colombière. Il y mène une vie paisible où la prière garde une place prépondérante. Les derniers mois sont marqués par l’épreuve d’une forte altération de ses facultés. Il a rejoint son Seigneur dans la nuit du 1er au 2 octobre 2015.

Le Père Maurice Pilette Maurice Pilette est né à Gilly, le 3 juillet 1926. Après ses humanités au collège du SacréCœur à Charleroi, il entre au noviciat d’Arlon le 5 août 1944. Il rejoint dans la Compagnie son frère Raymond, entré deux ans plus P. Maurice Pilette tôt. Après le noviciat à Arlon, c’est dans la province flamande (Drongen, puis Leuven) qu’il fait la candida-

ture en philologie classique. Après la philosophie et un an de régence au collège SaintMichel, il étudie la théologie à Eegenhoven (Leuven) et est ordonné prêtre le 15 août 1957. Après le Troisième An à San Domenico, près de Florence, il arrive au collège Saint-Michel en 1960. Après un an à la tête d’une classe de 4e, il prend en charge une rhétorique : il sera titulaire de cette classe terminale pendant trente ans, de 1961 à 1991. À quelqu’un qui lui demandait, quelque vingt ans plus tard : « Quel style de professeur étiez-vous ? », il préfère ne pas répondre, renvoyant plutôt à ses anciens et anciennes élèves. Il ajoute qu’il reste en contact avec nombre d’entre eux, célébrant notamment mariages, baptêmes, funérailles. Il évoque aussi, comme ses meilleurs souvenirs de titulaire, les voyages de rhétorique, « moments privilégiés de vraie rencontre ». A l’approche des dernières années de son professorat, il devient aumônier de l’Association des anciens élèves de Saint-Michel et de la Fédération francophone des Collèges jésuites belges et même de la Conférence européenne des anciens élèves. Il contribue à l’édition de plusieurs ouvrages sur l’œuvre des Jésuites : « Les jésuites belges 1542-1992 », « Les collèges jésuites de Bruxelles » (2006) et il écrit de nombreux articles sur la pédagogie et la pastorale. À partir de 1992, il est rattaché à la communauté Saint-Ignace de Bruxelles mais réside à Wavre, où, avec le Père Pierre Maon, il crée un lieu de rencontre entre croyants et incroyants. « Une expérience merveilleuse d’amitié, de respect et d’échange des différences. » Un livre reflète cette expérience : publié en 2006, sous le titre « Le cœur a ses raisons… », il rassemble la correspondance échangée pendant un an entre lui et l’avocat Michel Graindorge « sur le cosmos, les dieux et les hommes ». En 2001, le Père rejoint la communauté de Louvain-la-Neuve où il

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Belgique méridionale & Luxembourg continue ses diverses activités et réflexions aussi longtemps que ses forces le permettent. Il rejoint la communauté Saint-Claude-LaColombière en juin 2014, au moment où son frère Raymond vient d’y mourir. Longue période d’affaiblissement progressif qu’éclaire son si fraternel sourire. Il est retourné à Dieu, le mardi 13 octobre.

Le Père Guy Frisch Guy Frisch est né à Saint-Gilles le 12 juin 1930. Après les humanités au collège Saint-Jean Berchmans, il entre dans la Compagnie le 14 septembre 1948. Il y rejoint son frère Jean, entré quatre ans plus tôt, P. Guy Frisch qui sera missionnaire au Japon où il est décédé en 2007. Après le noviciat à Arlon, le juvénat à La Pairelle et la philosophie à Eegenhoven, il part au Congo pour quatre ans de régence (1954-1958) pendant lesquels il enseigne les mathématiques au petit séminaire de Kinzambi. Il revient en Belgique pour la théologie qu’il commence à Eegenhoven avant de passer pour les trois dernières années à Heverlee au théologat de la Province septentrionale. Il est ordonné prêtre, le 10 août 1961. Après la théologie, il fait deux années de mathématiques supérieures à Malonne et achève sa formation par le troisième an à Paray-le-Monial. Il retourne alors au Congo où il passera quarante-trois ans, de 1965 à 2009 (avec l’interruption d’une année sabbatique en Belgique, en 1973-1974). Il est titulaire d’une 4e et surtout professeur de mathématiques et de

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sciences, au collège de Kiniati de 1966 à 1971 ; il enseigne aussi la chimie à l’école d’infirmiers de Bonga. Il passe ensuite à Mbansa Mboma, jusqu’en 1975, puis à Kinshasa, institut Bonsomi, jusqu’en 1978. Après un bref passage à Bado Lite et l’année sabbatique en Belgique, il rejoint Kikwit. en 1980. Il enseigne les mathématiques et les sciences à l’Institut Sadisana (collège technique) où il est aussi responsable de la technologie. À son enseignement, surtout scientifique, qu’il assure avec compétence et rigueur, il a toujours joint différentes charges administratives ou pastorales. En 1999, il rejoint le centre spirituel de Kimwenza où il est économe et bibliothécaire ; il y crée aussi et assurera jusqu’à son départ un service de reliure pour la Faculté de philosophie voisine. En 2009, le P. Guy rentre en Belgique ; il rejoint la communauté Saint-Claude-La-Colombière. Il y reconstitue un atelier de reliure et pendant plusieurs années encore il mettra son savoir-faire bénévole au service de nombreux « clients ». Tant que son état de santé le permet, il rend aussi de nombreux petits services à la communauté. Sous des abords un peu bourrus, Guy cachait une grande sensibilité et une attention très fraternelle à chacun. Depuis un an, sa santé s’était lentement détériorée. Il est retourné à son Seigneur, à l’aube de ce 22 octobre. ? Jean-Marie Faux, s.j. ierry Dobbelstein, s.j.


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Année de la Vie consacrée Nos communautés ont ouvert leurs portes au public les 3 et 4 octobre.

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e pape François a décrété l’année 2015, « Année de la Vie consacrée ». Dans ce cadre, à l’initiative de la Coreb, cinq communautés jésuites ont ouvert leurs portes au public durant le week-end des 3 et 4 octobre 2015. La maison Saint-Michel et La Viale Europe à Bruxelles, la communauté du Sacré-Cœur à Charleroi, la maison Saint-Servais à Liège et la communauté Notre-Dame-de-la-Paix à Namur ont répondu à l’appel. Une belle manière de faire découvrir le cœur de nos maisons, leur esprit, les hommes qui y vivent mais aussi les talents et qui s’y déploient. Les activités proposées étaient variées : visites guidées, audiovisuel, visite de la bibliothèque des Bollandistes, atelier papier mâché pour allier l’art et le sacré… Partout, chaleur et convivialité étaient au rendez-vous.

Portes ouvertes à Namur La journée « portes ouvertes » des deux communautés namuroises (communauté Saint-Jean Berchmans et communauté NotreDame de la Paix) s’est déroulée dans les murs de la maison Notre-Dame de la Paix, le 4 octobre. L’accueil des visiteurs avait été préparé de longue date. Dès l’été, en effet, l’idée avait germé de réaliser un film destiné à « faire voir » les Jésuites de Namur dans leur cadre de vie et à faire connaître leurs activités. A cet effet, de nombreuses photos ont été

prises et des scènes ont été filmées au gré des réunions, des rencontres festives, de la venue de nos nombreux hôtes, notamment étrangers. Cette présence jésuite a été exposée dans un contexte à la fois historique et géographique. Le passé de la Compagnie à Namur a été évoqué, en montrant, par exemple, l’église SaintLoup et les bâtiments de l’ancien collège datant du xviie siècle. L’environnement urbain de nos communautés a aussi été mis en valeur : par exemple, le foisonnement du marché qui se déploie chaque samedi sous nos fenêtres, rue de Bruxelles et rue Grafé. Un de nos visiteurs a dit avoir particulièrement apprécié cette mise en situation au sein de la cité namuroise. Les réponses à nos invitations — essentiellement lancées lors des liturgies dans la chapelle universitaire — ont été encourageantes : une cinquantaine de personnes se sont présentées, pour la projection cinématographique, sur grand écran. Le film, d’une durée d’une demi-heure, a suscité de nombreuses questions. La diversité des activités a étonné : enseignement, recherche, publications, prédications, paroisses, aumôneries… Les participants sont ensuite montés à l’étage où sont regroupés les locaux communautaires. Les visiteurs se sont promenés, biscuits et tasse de café à la main, tout en conversant avec les membres des deux communautés. Ce fut une rencontre très conviviale et même vraiment amicale. ? Jean-Paul Laurent, s.j.

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Belgique méridionale & Luxembourg Découvrez la vidéo de la communauté NotreDame de la Paix sur Youtube : youtu.be/ RWxoKP5pRTk ou sur le site web : www.jesuites.be.

A la communauté de Liège La communauté Saint-Servais a participé à la journée « portes ouvertes » le dimanche 4 octobre, aux mêmes heures que l’abbaye des Bénédictines, voisine, afin de permettre aux visiteurs de visiter les deux endroits. Cela fait vingt-cinq ans qu’à Liège, les jésuites et les « bénés » collaborent autour de leur école fusionnée : Saint-Benoît – Saint-Servais. Les visiteurs étaient accueillis dans l’espace

La communauté de Liège

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Loyola où un montage Power Point rappelait l’essentiel de l’histoire de la Compagnie et présentait des photos des compagnons jésuites d’aujourd’hui. Dès qu’un groupe de quatre ou cinq visiteurs s’était constitué, un compagnon se faisait guide au travers du bâtiment de la communauté. Au rez-de-chaussée, l’on évoqua la présence jésuite à Liège (les deux collèges — celui des jésuites wallons et celui des jésuites anglais — dans l’ancienne Compagnie ; puis le récit de la fondation du collège Saint-Servais). Rejoignant par l’ascenseur la salle de séjour au quatrième étage, la visite se déroulait ensuite dans le sens de la descente, agrémentée d’explications à chaque étage, en passant même dans la chambre d’un compagnon. De retour à l’espace Loyola, un film présentait le témoignage de quatre Jésuites liégeois. Un goûter a permis de prolonger la rencontre et d’échanger des souvenirs. Une quarantaine de personnes visiteurs se sont succédé de 14 h 00 à 18 h 00. Et l’une d’elle, venant de visiter le carmel de Cornillon et l’abbaye des bénédictines, de s’exclamer : « Pourquoi organisez-vous cela tous à la même date ? On n’a pas le temps de passer partout ! » Estce une invitation à reproduire l’expérience ? ? ierry Dobbelstein, s.j.


Belgique méridionale & Luxembourg

A Charleroi, à la communauté du Sacré-Cœur Dans notre communauté, qui compte douze Jésuites, nous avons fait les choses avec simplicité. Le collège du Sacré-Cœur, où nous sommes adossés, propose déjà des journées « portes ouvertes ». Malgré des essais de bonne communication, les visiteurs étaient peu nombreux le samedi après-midi mais venaient d’horizons très variés. Une visite de la maison des Pères était au programme ; des photos et des annuaires étaient rassemblés ; un petit goûter était proposé au fur et à mesure des visites. Un regard sur le jardin de ville (entre le collège et la maison de la communauté) a eu son succès… Les échanges ont été simples et fraternels, en petits groupes variés ; plusieurs ont remercié de l’accueil reçu et de l’ouverture de la maison pour cette visite des lieux communs. ? Pierre Mourlon Beernaert, s.j.

A La Viale Europe, Bruxelles C’est à l’initiative du P. Philippe Marbaix que se déroulait la journée « portes ouvertes », le dimanche 4 octobre. Facebook avait été mis à contribution pour annoncer cet événement. Les visiteurs présents ont participé avec intérêt à l’atelier sur le papier mâché animé par

le P. Xavier Dijon. Toutes étaient heureuses d’apprendre la technique et ont eu beaucoup de goût à la réalisation. L’atelier s’est poursuivi par un goûter avec la communauté de la Viale Europe puis une intéressante visite guidée des modelages de l’église. Si les visiteurs n’étaient pas venus en grand nombre, le Souffle, pourtant, était présent. ? Caroline Jeunechampsienpondt

La communauté de Charleroi

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Accueil des réfugiés : un appel à la solidarité Dossier réalisé par le comité De réDaction Des échos et le service Jésuite Des réfugiés (Jrs) - Belgique

© UNHCR (Hongrie)

L’arrivée massive de migrants sur notre continent n’a laissé personne indifférent. Émotion, sentiment d’impuissance ou offre d’aide spontanée : chacun a réagi différemment à cette situation historique. Les événements tragiques récents ne doivent pas occulter le drame vécu par des centaines de milliers de personnes fuyant leur pays en guerre. Dans ce dossier, vous pourrez découvrir différents articles offrant des pistes d’in-

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terpellation et d’action pour chacun : la déclaration des Provinciaux jésuites d’Europe appelant à la solidarité, la déclaration des Évêques belges encourageant l’ouverture des frontières et une politique d’accueil solide, le communiqué du P. Franck Janin, Provincial, adressé aux communautés jésuites, les pistes d’action proposées par le Jesuit Refugee Service (JRS) Belgique. Un article du JRS-B nous rappelle les différentes phases de l’accueil sur le territoire et les possibilités d’agir, notamment par le nouveau projet d’hospitalité « Up Together ». Enfin, les communautés Saint-Claude-La-Colombière (Bruxelles) et le Christ-Roi (Luxembourg) partagent leur expérience vécue. Une belle source d’inspiration qui incite à l’action en cette période troublée par la peur !


DOSSIER Appel à la solidarité aux réfugiés Déclaration des Provinciaux jésuites d’Europe Depuis janvier de cette année, des centaines de milliers de réfugiés sont arrivés en Europe par différents chemins. Les souffrances qu’ils ont endurées nous touchent profondément. Et apprendre la mort de centaines d’entre eux, noyés lors de la traversée de la Méditerranée ou étouffés dans des camions alors qu’ils essayaient d’atteindre d’Europe, nous a bouleversés.

Réfugiés

© UNHCR (Slovénie)

Ceux qui fuient ainsi viennent de pays déchirés par la guerre, comme la Syrie, la Somalie, l’Érythrée, en laissant souvent derrière eux maisons, amis et parents. Ils cherchent désespérément protection, au

prix de voyages difficiles et dangereux. La majorité d’entre eux viennent de pays qui sont clairement dans une situation de guerre. Ils méritent la protection qui est normalement octroyée aux réfugiés, et tout ce qui est lié à ce statut.

Hospitalité et générosité Nous sommes conscients du grand nombre de réfugiés qu’ont accueilli des pays comme le Liban et la Turquie, de la générosité de ces pays et de la pression que cela exerce sur les structures physiques et sociales. Nous rendons hommage à la générosité de très nombreux citoyens européens et de la société civile. Touchés par la situation critique des nouveaux arrivants, des gens ont ouvert leurs maisons et leurs cœurs.

Nouvelles politiques • Notre système actuel de contrôle des frontières ne fonctionne pas. Ces contrôles doivent être remplacés par des manières sûres et légales de rechercher protection en Europe. Ceci inclut les visas humanitaires, les procédures de réinstallation et le regroupement familial. • Nous avons besoin de plus de solidarité européenne. Les procédures d’asile et les conditions d’accueil ne devraient pas être laissées à la charge individuelle des pays situés en première ligne de l’arrivée de migrants, comme c’est largement le cas aujourd’hui. Un système d’asile plus efficace et plus juste est nécessaire. Sont vitaux, le sens de l’hospitalité et de bonnes politiques d’intégration.

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Réponse jésuite Nous encourageons nos compagnons jésuites et ceux qui travaillent avec eux au sein du Service jésuite aux réfugiés partout en Europe, en ces temps d’angoisse et de mise à l’épreuve. Nous exprimons notre reconnaissance particulière aux nouvelles initiatives JRS en Grèce et en Hongrie. Nous souhaitons faire une mention spéciale pour le travail accompli au cours de ces dernières décennies par des Jésuites et leurs collaborateurs, avec des communautés de migrants et de réfugiés. Ils ont œuvré sans répit pour les rencontrer, les accompagner, nouer des liens d’amitié, aider ces personnes à s’intégrer et à se construire de nouvelles vies. Ils ont travaillé sans faire de bruit, avec peu de ressources et loin des projecteurs. Mais ce travail est déjà un témoignage que l’intégration est possible, que nos peurs sont souvent sans fondement, que différentes cultures et religions peuvent effectivement se parler, que nous pouvons nous rejoindre au-delà de nos différences, que nous pouvons oser nous appeler l’un l’autre « ami ». Un tel témoignage est aujourd’hui plus nécessaire que jamais.

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Discernement ultérieur Comme Provinciaux et Supérieurs régionaux de la Compagnie de Jésus en Europe, nous continuerons à discerner comment nous pouvons, dans nos Provinces et Régions, mieux affronter ce défi actuel. Ceci inclut une réflexion : • sur la manière d’éduquer les jeunes, dans nos écoles et nos universités, vers une approche plus empreinte de compassion envers l’étranger, • sur la manière d’utiliser nos moyens de communication pour toucher l’opinion publique, • sur la manière de travailler mieux et de façon plus efficace, à côté d’autres, dans l’Église et la société civile. Saint Ignace de Loyola, notre fondateur, a dit que l’amour et le souci des autres se coule mieux dans les actes que dans les mots. Dans cette tradition, nous nous engageons à bâtir une Europe où la « solidarité » et « l’hospitalité » ne seront plus seulement des mots, mais seront vécues dans les faits et deviendront réalité.

? Assemblée Générale de la Conférence européenne des Provinciaux Rome, le 19 octobre 2015

© UNHCR (Slovénie)

• Nous sommes choqués que certaines personnalités politiques utilisent la situation à des fins électorales, attisant les peurs dans la population au lieu d’assumer courageusement leurs responsabilités et leur leadership, et d’élaborer de nouvelles politiques.


DOSSIER Les évêques belges appellent à l’ouverture des frontières et à une solide politique d’accueil tiens et de nombreux citoyens répondent à un tel engagement avec confiance. Ils demandent à la population de ne pas céder à la peur ou à l’incompréhension. L’évangile est exigeant, mais ensemble, nous pouvons porter cet engagement dans la durée. Les évêques souhaitent que les gouvernements et les citoyens engagent davantage de ressources financières ainsi que toutes les formes de connaissance pour lutter contre les causes de ces mi-

© UNHCR (Slovénie)

Suite à l’afflux de milliers de réfugiés et de migrants à nos portes, les évêques belges estiment qu’un pays ne peut refuser d’accueillir des personnes vraiment dans le besoin. Notre attitude doit toujours être faite d’accueil et de respect, indépendamment de nos différences. Sur ce point, les évêques ne veulent pas transiger. L’accueil ne peut être soumis à des conditions qui angoissent ces personnes. Les réfugiés et ceux qui ont été contraints de migrer n’ont pas le choix. Ils recherchent la sécurité. Ils ne peuvent se sentir obligés de mentir, d’inventer une histoire ou de changer de religion pour être mieux accueillis. Les plus vulnérables doivent être prioritaires, et non pas les personnes les plus rentables économiquement. Les évêques constatent quotidiennement que la population belge est prête à vivre avec les réfugiés et les migrants. Ils soutiennent avec force et souhaitent prolonger dans la durée ce climat généreux. Ils appellent les propriétaires, les paroisses et les associations à mettre à disposition les maisons, appartements vides ainsi que des ressources. Ils appellent à collaborer à la réception, au soutien, à l’éducation et à la formation professionnelle de ces personnes. Si ces réfugiés peuvent retourner plus tard chez eux, ils doivent pouvoir repartir avec de meilleures opportunités. Les évêques sont convaincus que les chré-

grations forcées dans les pays d’origine. Développement et paix exigent une collaboration et une concertation internationale. La Belgique doit être un leader dans ce domaine et doit aussi augmenter sensiblement sa contribution aux pays en développement : cette dernière n’est actuellement pas assez importante ni proportionnelle à la prospérité et à la capacité du pays.

? Les évêques de Belgique Bruxelles, le 13 octobre 2015

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Accueil des réfugiés : que pouvons-nous faire ? La situation des migrants et tout particulièrement celle des demandeurs d’asile et des réfugiés qui frappent actuellement à notre porte ne cesse de nous interpeller au plan personnel et communautaire. Beaucoup se demandent : « Que pouvonsnous faire ? » C’est pour répondre à cette question que le P. Provincial, Franck Janin, a publié ce communiqué, à la suite de sa rencontre avec le président et le directeur du JRS Belgique, en présence du Provincial de la BSE/NER.

Les « communautés d’hospitalité » L’action du JRS, dans la ligne de la Compagnie, souhaite se rendre présent auprès de ceux qui sont les plus exclus et ce, dans une dynamique d’accompagnement. C’est pourquoi le JRS a fait de la visite dans les centres fermés une priorité. Depuis peu, un nouveau projet encouragé par le JRS Europe se met sur pied avec la création d’un réseau de « communautés d’hospitalité » pour accueillir ceux qu’on appelle les « inéloignables » et pour lesquels aucune structure n’existe. J’invite toutes

Contribuer et accueillir autrement Dans les situations actuelles d’urgence, les besoins se font sentir. Des communautés jésuites accueillent des réfugiés. Des associations cherchent des logements pour des personnes qui se sont vu reconnaître le statut de réfugié. La maison qui abritait la communauté d’Hurtado sera ainsi mise à la disposition de Caritas, association dont le JRS est partenaire. Si vous souhaitez mettre un logement autonome à la disposition de réfugiés reconnus, le JRS recommande, non pas de s’adresser à lui, mais bien plutôt à la Caritas (www.caritas-int.be) ou, à Bruxelles, à Convivial (www.convivial.be). Puissions-nous nous laisser toucher et bousculer par tous ces hommes, femmes, enfants qui espèrent une vie tout simplement humaine et qui nous demandent l’hospitalité. Faire un bout de chemin avec eux — d’une manière ou d’une autre et en fonction de nos possibilités — est une grâce qui, je le crois, nous changera et nous rendra meilleurs.

? Franck Janin, s.j. Provincial

© UNHCR (Croatie)

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nos communautés jésuites à s’interroger sur la possibilité de se joindre à ce projet. Vous trouvez tous les renseignements sur le site du JRS : www.jrsbelgium.org

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DOSSIER Accueil des réfugiés Lettre du Jesuit Refugee Service (JRS) Belgique Les deux pères provinciaux de BML et BSE ont invité le JRS-Belgique à faire le point de la situation de la nouvelle « crise de l’asile » à laquelle est confrontée l’Europe et à leur faire des propositions de collaboration et d’action. A la suite de cette rencontre, les deux supérieurs majeurs ont écrit aux compagnons de leurs provinces respectives pour leur proposer des pistes d’action : réseau d’hospitalité, logement, financement, etc., en annonçant des précisions ultérieures de la part du JRS Belgium. Vous les trouverez dans cette lettre. Laissez-nous tout d’abord vous partager un cri, celui du P. Maurice Joyeux, s.j., après quatre jours et quatre nuits à Lesbos et au port de Mytilène, capitale de cette île en face de la Turquie, où il jette les bases d’un bureau JRS en Grèce : « Je vous confie une chose : ces pauvres, démunis, déterminés en leur dignité et liberté profonde m’apprennent à « aller en eaux profondes », celles de la solidarité, de la communion, des pleurs et de la joie. Ils passent. Notre Seigneur « passe » en eux, avec eux, par eux… Il frappe à notre porte et… qu’il est dommage de ne pas lui ouvrir ! Il est, ils sont plein de promesses… Ils ne pouvaient et ne devaient point mourir en leur pays ! Nous pouvons offrir une continuation vivante, incarnée en mille petits gestes accessibles à tous, à leur « life jacket » individuelle abandonnée sur les côtes grecques, italiennes, espagnoles… Dans leur traversée éperdue de l’Europe, ils peuvent être de nos gestes, de nos mots et dons, « tenus à flot » dans l’océan de nos indifférences, peurs ou violences nationa-

listes à visions restreintes… Engageons-nous à alléger le poids de leur marche comme de leur nage, allégeons-nous nous-mêmes de trop de « biens » encombrants et lourds comme des croix pesantes. Renflouons aussi du souffle de notre prière, de la brise légère de notre affection, les déjà morts en fond de mer. Non, nous ne les oublions pas. Vous voulez trier entre bon grain et ivraie parmi ces peuples et ces personnes ? Prenez garde, oui prenons garde de ne pas tout arracher… de nos arrogances de grands juges ! » Pour discerner au mieux l’appel à adresser aux communautés et œuvres jésuites, nous nous appuyons sur deux traditions : celle de la Compagnie d’abord, qui est d’aller vers les plus vulnérables et de préférence là où d’autres ne vont pas ; celle du JRS ensuite, dont la devise « Accompagner, Servir, Défendre » pose sans ambiguïté la primauté de l’accompagnement, de « l’être avec », comme préalable au « faire ». Nous vous proposons des pistes d’interpellation et d’action.

Une réflexion transversale Nous vous invitons prioritairement à une réflexion transversale : dans chaque province, dans chaque communauté, comment promouvoir un cheminement avec l’étranger ? Comment intégrer dans les multiples engagements de chaque compagnon ou collaborateur la dimension de l’hospitalité, le souci de l’ouver-

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ture à ces migrants qui frappent à notre porte ? Nous pensons ici d’abord à des initiatives individuelles d’ordre relationnel, qui pourraient naître, notamment, de la simple rencontre proposée dans notre projet d’hospitalité. Il vous est présenté sur le nouveau site du JRS www.jrsbelgium.org. Nous n’excluons pas pour autant des pistes structurelles dans le chef des institutions. Que mettre en œuvre, par exemple au sein des collèges, pour y favoriser l’intégration et l’apprentissage d’élèves primo-arrivants ou en situation irrégulière ?

la machine à enfermer et à expulser les migrants qui n’ont pas obtenu le sésame continue à tourner et combien cette politique sème, pour l’avenir, des germes de violence. Nous voulons redire notre solidarité avec ces milliers de déracinés qui ne trouvent de place ni chez nous ni ailleurs.

La conscientisation politique La conscientisation politique est essentielle. Nous vous invitons déjà à signer l’appel à la solidarité proposé sur www.refugees-welcome.be. Nous en appelons également à une prise de parole publique de la Compagnie de Jésus en Belgique.

La diffusion de notre message

© UNHCR (Slovénie)

Nous souhaitons vous impliquer dans la diffusion de notre message. Alors que les media n’ont d’yeux et d’oreilles que pour la situation humanitaire des demandeurs d’asile, nous voulons rappeler que

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Bénévoles et finances Le JRS a besoin de bénévoles et de finances pour développer son travail. Des bénévoles pour l’administration, les traductions (notamment vers des langues


DOSSIER peu parlées), le fundraising et la coordination de l’ensemble des volontaires. Des visiteurs bénévoles également pour renforcer notre présence dans les centres fermés. Quant aux finances, le JRS Belgium est largement subsidié par les deux provinces jésuites BML et BSE mais pour soutenir nos nouvelles activités, des sources extérieures de financement sont indispensables. Nous sommes notamment en demande de listings d’adresses nous permettant de développer notre réseau. Tous renseignements sur notre site www.jrsbelgium.org/Dons-129

Rester informé Pourquoi ne pas consulter régulièrement le site du JRS-Belgium et, pour obtenir une vue plus large, celui du JRS Europe (jrseurope. org) ou demander à recevoir (gratuitement) la lettre d’information trimestrielle du JRS Belgium (inscription sur le site ou via info@jrsbelgium.org) ? Nous tenons enfin à remercier les deux pères provinciaux et l’ensemble de la Compagnie pour le soutien qu’ils manifestent sans relâche au JRS Belgium et nous nous réjouissons de collaborer avec vous.

? Xavier Ortegat, Président du JRS-Belgium et Baudouin Van Overstraeten, Directeur du JRS-Belgium

Les différentes phases de l’accueil sur le territoire : qui fait quoi ? Au milieu de la déferlante médiatique actuelle, le JRS-Belgium reprécise utilement les différentes phases de l’accueil sur le territoire belge.

• Les nouveaux arrivants doivent introduire au World Trade Center (WTC) leur demande d’asile dans les 8 jours de leur arrivée au pays. L’Office des étrangers n’est cependant pas en mesure d’enregistrer leur demande au jour le jour. Devant les carences de l’État fédéral, c’est une initiative citoyenne aidée de quelques ONG qui s’est mobilisée pour éviter la rigueur des trottoirs bruxellois à un millier d’étrangers. Que faire ? Le JRS-B n’a aucune expérience en matière d’aide humanitaire urgente et n’a pas vocation à ce type d’intervention. Jusqu’à nouvel ordre, les personnes qui veulent apporter leur contribution peuvent s’adresser à la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés Bruxelles. • Dès que leur demande d’asile est enregistrée, les candidats sont reconnus comme demandeurs d’asile et sont envoyés pour le temps de la procédure dans un centre d’accueil ouvert ou une structure individuelle, gérés par Fedasil ou l’un de ses partenaires. Que faire ? Il est déconseillé aux particuliers d’héberger des demandeurs d’asile : outre que leurs hôtes risqueraient de perdre tous les droits afférents à leur statut, ils ont besoin d’un accompagnement professionnel. Si vous souhaitez soutenir des demandeurs d’asile, nous vous invitons à contacter le CIRE ou VWV, coupoles francophone et néerlandophone des associations actives auprès des demandeurs d’asile, dont le JRS-B est membre. • Les demandeurs d’asile seront ensuite convoqués pour audition au CGRA (Commissariat général aux réfugiés et aux apatrides) qui seul peut accorder un statut de protection internationale. Après quel ques mois, un pourcentage élevé (plus de 60 % au mois d’août) de demandeurs

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d’asile obtiendront soit le statut de réfugié, soit le statut de protection subsidiaire et devront alors quitter rapidement les structures d’accueil publiques. Il faut donc s’attendre à un appel au secours des associations d’aide aux réfugiés, dont le financement public a été drastiquement revu à la baisse ces derniers mois. Que faire ? Le besoin primordial qui se fait jour est celui d’un logement autonome qui permette l’intégration des réfugiés, doublé d’un accompagnement professionnel. Les spécialistes de l’aide aux réfugiés que sont Caritas (www.caritasint.be) et Convivial (www.convivial.be) déconseillent aux particuliers d’héberger

chez eux des réfugiés et recherchent des logements autonomes qui pourraient être mis à leur disposition. • Les étrangers qui auront échoué dans leur demande d’asile recevront un ordre de quitter le territoire dans les trente jours. A défaut d’obtempérer, ils seront en séjour illégal sur le territoire et risquent d’être arrêtés et détenus dans un des cinq centres fermés en vue de leur renvoi dans leur pays d’origine ou dans un pays de transit. Cette issue est d’autant plus probable que le gouvernement vient de marquer son accord pour augmenter la capacité des centres fermés de 452 à 605 places (+34 %) et pour l’engagement de 97

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membres de personnel supplémentaires. Que faire ? Il n’existe aucune aide publique et pour ainsi dire aucune structure de soutien pour ce groupe particulièrement vulnérable, condamné à un retour qui, dans la plupart des cas, ne fait plus sens… ou à la clandestinité. Le JRS-B a choisi d’accompagner ceux d’entre eux qui, malgré un séjour de plusieurs mois en centre fermé, n’ont pas pu être renvoyés dans leur pays et se retrouvent sur le trottoir, sans aucun droit. C’est notre projet Up Together développé sur notre site internet : www.jrsbelgium.org/L-hospitalite-en-Belgique-93 Des séances d’information sont organisées, depuis l’automne, à Bruxelles et en Wallonie. Si vous êtes intéressé à participer à une telle séance (sans engage-

ment de votre part), faites-le savoir au moyen du formulaire d’inscription sur le site du JRS-B. Informations : www.jrsbelgium.org info@jrsbelgium.org tél. : 02 738 08 18


DOSSIER Des communautés s’impliquent dans l’accueil Communauté Saint-Claude-LaColombière L’émotion sur les réfugiés bat son plein, à la télévision, dans les journaux. Les impressions ressenties ouvrent la parole dans la Communauté… Beaucoup d’interrogations et surtout de l’impuissance… Que pourrions-nous faire concrètement, nous, dans notre situation ? Nous avons accueilli avec beaucoup de joie quatre réfugiés syriens qui avaient quitté leur pays le 18 août et nous sont arrivés par le biais du JRS. Une dame du groupe a travaillé au JRS de Syrie où le P. Frans van der Lugt a été assassiné en avril 2014. Son frère est un musicien professionnel et virtuose du violon. Les deux autres étaient un couple, de la même famille dont le mari nous a servi une salade de fruit délicieuse le jour de leur arrivée. Les deux dames sont professeurs d’anglais. Après une nuit réparatrice vécue dans la paix et leur étonnement de rencontrer autant de jésuites âgés, le Père Supérieur les a conduits au centre des réfugiés pour l’enregistrement et ils sont rentrés le soir en ayant attendu très longtemps et passé un premier contrôle : empreintes, photos, radiographie. Rentrés fatigués mais sereins, ils sont partis à la Croix-Rouge qui leur a procuré un logement provisoire le lendemain matin. Nous devons les remercier pour la simplicité et le partage chaleureux de leurs soucis et de leurs joies dans la vie. Puisse le Seigneur leur procurer tant de joie pour qu’ils puissent à leur tour, ainsi que tous les autres réfugiés, répandre la joie et trouver une vie meilleure.

? Pierre Lecuit, s.j.

Communauté du Christ-Roi Depuis plusieurs mois, notre communauté jésuite accueille Pierre, un Iranien qui ne peut être renvoyé dans son pays où il a connu de mauvais traitements en prison et où la peine de mort l’attend. Toute la communauté est très heureuse de cette expérience. La communauté et les CVX ont activé leurs réseaux et Pierre fait des petits boulots chez les uns et chez les autres. Comme il travaille bien et s’y connaît dans beaucoup de domaines, les appels se multiplient, à tel point qu’il commence parfois à nous manquer ! Récemment, il a dû être opéré — séquelles des mauvais traitements dans son pays. La communauté s’est relayée tous les jours pour aller le visiter, comme elle le ferait pour un de ses membres. Oui, Pierre fait partie de notre famille, l’enrichissement est mutuel. Par ailleurs, la communauté dominicale du Christ-Roi, ainsi que les CVX et la communauté jésuite, accueillent Yara et ses enfants, Wajd et Victor. Yara est membre de la CVX de Syrie depuis une dizaine d’années, elle est une grande amie des Jésuites syriens et a travaillé pour le JRS à Damas. Malheureusement, elle a dû quitter son pays en toute hâte, car elle y était menacée. Elle a été exfiltrée avec ses enfants grâce à Caritas Luxembourg qui est partenaire du JRS à Damas. Un élan de solidarité hors du commun s’est organisé dans la CVX luxembourgeoise et même au-delà pour leur venir en aide, si bien qu’ils viennent d’emménager dans un presbytère qu’ont meublé de nombreux amis. Quelle joie de voir tant de solidarité dans notre petit pays et dans notre réseau ignatien ! Une per-

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sonne disait récemment, en voyant toute la solidarité qui s’organise autour de Yara et de ses enfants, qu’elle était fière d’être membre de la CVX ! Le Groupe ignatien des migrations (GIM), groupe issu de la CVX-Luxembourg, a démarré en collaboration avec la communauté jésuite et notre assemblée dominicale, différentes actions pour soutenir et aider les nombreux réfugiés qui affluent de Syrie, d’Irak et d’ailleurs. Elles s’inscrivent à l’intérieur du projet diocésain « Reech eng Hand/Tends la main ». Pour le moment, notre communauté dominicale assure la distribution de tous les repas dans un foyer d’hébergement d’urgence pour demandeurs d’asile, qui se trouve à proximité de notre communauté et qui compte 300 personnes accueillies. A raison de deux bénévoles par repas, cela nous fait plus de 40 bénévoles impliqués et d’autres bénévoles commençant également à aider sur un autre site, plus proche de leur lieu de travail, ce qui nous fait en tout une cinquantaine de bénévoles pour cette activité très concrète. Parallèlement à cela se met en place à raison d’un ou deux après-midi par semaine un programme d’activités, comme la bibliothèque, la distribution de vêtements ou un atelier de tricotage dans ce même foyer (anciennement le Centre de logopédie), tenu par la Croix-Rouge. Cette activité comprend une dizaine de bénévoles. Après la Toussaint commencera le projet sur lequel nous aimerions nous concentrer à plus long terme : l’enseignement du français à raison de trois matinées par semaine pour un groupe d’une vingtaine de réfugiés dans le cadre des programmes de la Caritas. Ces cours seront donnés chez nous, dans les locaux de la JEC et à la salle Saint-Ignace, derrière notre chapelle. Une bonne douzaine de volontaires, encadrés par 3 professeurs

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Wajd et Victor, les enfants de Yara, à la communauté jésuite, avec les PP Vincent Klein et Jacques Weisshaupt

de français diplômés et qui fréquentent également notre chapelle, sont volontaires pour démarrer l’aventure. Ce sera une contribution originale et forte au projet du diocèse. Mais c’est surtout pour nous l’occasion d’avoir des rencontres plus personnelles avec certains demandeurs d’asile. Par là, le groupe GIM aimerait étudier la manière de mettre en place un projet Welcome adapté à la réalité luxembourgeoise. Ce projet veut s’articuler sur celui du diocèse en envisageant d’accueillir des réfugiés dans les familles. Pour cela, nous resterons en lien avec le JRS-France et le JRS-Belgique. Notons enfin la demande d’un nombre de demandeurs d’asile Syriens et Irakiens de recevoir le baptême. Bien sûr, un long discernement et préparation seront nécessaires. Le catéchuménat des adultes pour le diocèse se tenant dans nos locaux, nous accueillons donc nos frères et sœurs réfugiés également par ce biais-là. Nous ne savons pas si nous aurons les forces pour tenir dans la durée, mais déjà, plusieurs paroisses et communautés se sont proposées pour nous aider dans différents services. Où tout cela nous mènera-t-il ? Nous n’en savons rien, ou plutôt nous savons une chose de manière sûre : cela nous mènera vers le Christ !

? Vincent Klein, s.j.


Initiatives & Evénements

Sur les pas de saint Ignace Chemin ignatien 2015 Cet été, 27 « ignatiens » belges, luxembourgeois et français sont allés à pied, de Loyola à Manresa, sur le chemin ignatien. Du 3 au 16 août 2015, ils ont parcouru près de 140 km, 5180 m de montée et 4630 m de descente, sur les pas de saint Ignace. Voici le témoignage de quelques pèlerins.

Le chemin ignatien Le plus grand défi dans la vie n’est pas d’atteindre résolument un objectif bien défini - ce qui n’est pas si mal en soi - mais d’avancer en rassemblant plusieurs projets parfois d’apparence opposée. C’est clairement la seconde op-

tion qui a animé Natalie Lacroix et P. Christophe Renders quand est née l’idée d’organiser au pays basque et en Catalogne un pèlerinage sur les pas de saint Ignace. Associer des desseins différents de personnes aux profils et aux motivations multiples. Le mot même pèlerinage résonnait différemment selon l’imagination d’un chacun. D’aucuns mettaient l’accent sur l’effort physique — ou le craignaient —, d’autres se sentaient principalement investis par la quête spirituelle… mais tous savaient que ces deux dimensions constitueraient, de par la nature même du concept, les piliers de l’aventure à laquelle ils étaient conviés. D’horizons divers de par leur âge (de la trentaine à la septantaine), aux performances physiques et aux santés variées, aux profils professionnels multiples — économistes et informaticiens, enseignants et soignants, artistes et mathématiciens… — aux nationalités diverses, de la France à la Belgique en passant, comme il se doit, par le Luxembourg… tous partageaient selon des engagements divers (CVX, jésuites, collaborateurs dans une œuvre ignatienne…) un même désir, voire une

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Initiatives & Evénements même passion, pour la personne du célèbre boiteux, lui-même conquis par le Christ. Mais la variété des couleurs ne procédait pas seulement des visages aux multiples traits, elle émanait aussi du singulier paradoxe qui nourrit notre foi chrétienne. Marcher sur les pas d’Ignace, ce n’est pas seulement découvrir les lieux qu’il a fréquentés mais c’est aussi goûter l’esprit dans lequel celui qui allait devenir un maître de la vie spirituelle les a parcourus. A l’instar de la Bible qui fut écrite dans une relecture croyante d’événements et de marches dans des déserts et en Terre Sainte, la lecture du Récit du pèlerin convoquait à la fois nos intelligences, nos affectivités, notre foi… et nos pieds. Chacun a pu découvrir, au terme de l’épreuve, ce qui en lui a été le plus « malmené » et le plus enrichi. « Tant de livres ont été écrits à partir seulement de la lecture d’autres livres, tant de

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livres sentent l’odeur du renfermé des bibliothèques. A quoi est-ce qu’on juge un livre ? A son odeur : beaucoup trop de livres sentent l’atmosphère épaisse des cabinets de lecture ou de bureaux. […] D’autres livres respirent un air vif : l’air vif du dehors, le vent des hautes montagnes, soit ce souffle glacé des hauteurs claquant le corps, ou bien, au matin l’air frais des sentiers du sud bordés de pin, traversés de parfums. Ces livres-là respirent. Ils ne sont pas surchargés, pas saturés d’éruditions morte et vaine » (Frédéric Gros, Marcher, une philosophie, Champs essais, 2009, no 1003, p. 3031). C’est assurément la beauté des paysages, du fond des vallées au sommet des montagnes, aux abords des cités ou en pleine campagne, qui nous a valu de goûter le souffle qui a animé Ignace sur les chemins, à la fois de l’Espagne et de sa vie intérieure. Un copieux bol d’air,


Initiatives & Evénements

généreusement donné par la nature ibérique et par la vie de notre fondateur. Ignace a rencontré nombre de visages, celui de ce maure qui risquait inconsciemment sa vie par ses propos irrespectueux envers Notre Dame, ceux d’autorités ecclésiastiques et inquisitoriales aux jugements redoutables, et ceux encore de dames pieuses et bienfaitrices… Quant à nous, nous avons marché dans ses pas à la rencontre de personnes les plus accueillantes les unes que les autres. Qui douterait encore de l’hospitalité généreuse des Espagnols, alors que nous tournions le dos à saint Jacques de Compostelle ? De la communauté âgée des Jésuites de Loyola à celle de Manrèse, majestueux centre spirituel ; des franciscains d’Aranzazu aux bénédictins de Monserrat, des religieuses de Cervera et d’Egino, pour ne citer que nos frères et sœurs dans la vie consacrée. La gardienne de l’hospice de la Magdalena aux limites de Loyola où Ignace prêchait aux plus pauvres de la ville était tellement heureuse de trouver d’autres passionnés par le protecteur de son pays, la

jeune Veronica au village de Verdu où naquit Pierre Claver, Inaki qui nous a préparé des repas et des pique-niques pantagruéliques, le P. Miguel Lop Sebastià, s.j. qui nous a guidés dans la Barcelone ignatienne et a osé rivaliser avec Natalie Lacroix dans sa passion pour notre père Ignace. Les jésuites français avaient également organisé un pèlerinage aux contours semblables mais pour des plus jeunes et surtout avec des moyens plus importants du fait de leur plus grand nombre. Quelle joie de célébrer l’eucharistie tous ensemble dans un même esprit ! Cette spiritualité nous l’avons approfondie selon la pure tradition ignatienne : enseignements, conversations spirituelles que notre père recommandait vivement à « ses fils », prière, silence, lectures personnelles ou en groupe, célébrations, et surtout compagnonnage. Nous n’étions pas des maîtres et des disciples, nous vivions simplement l’Évangile et chacun recevait des autres. Grâce aux moyens de communication modernes, nous n’avons pas dû attendre notre retour, comme les disciples d’Emmaüs, pour partager notre expérience, à nos familles et à nos amis. Chaque soir, des photos et commentaires de notre périple géographique et spirituel étaient envoyés à la CVX de Belgique francophone, pour être publiés sur le site internet. « Trouver Dieu en toutes choses », « Magis », « Pour la plus grande gloire de Dieu »… tous ces slogans avec lesquels nous étions familiers ont acquis pour chacun de nous une profondeur de vie, de la tête aux pieds, en nos intelligences et en nos cœurs. Ils nous rappellent que nous sommes des pèlerins sur le chemin de la vie. ? Denis Joassart, s.j.

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Un cheminement extérieur et intérieur C’était un rêve que je portais en moi depuis un certain temps déjà : après avoir cheminé depuis tant d’années avec la spiritualité ignatienne, je voulais découvrir les lieux où saint Ignace avait vécu. La proposition de la CVX de Belgique m’a d’emblée attirée : non seulement découvrir les lieux clés du cheminement extérieur et intérieur d’Ignace — Loyola, Pampelune, Manrèse, Montserrat, Barcelone —, mais encore découvrir ce pays « par les pieds », en marchant avec des compagnons de pèlerinage, tout en contemplant ces mêmes paysages qu’Ignace avait traversés il y a cinq cents ans ! Le Camino ignaciano nous mena vers les lieux où Ignace a vécu mais aussi vers les illuminations intérieures, telles qu’elles sont racontées dans le Récit du pèlerin. Chaque matin, nous emportions pour la route non seulement une gourde d’eau bien remplie mais encore une expérience marquante, une sentence, un exercice spirituel à méditer. Je sens Ignace avec nous ! Encore aujourd’hui, au-delà des siècles, il est un médiateur infatigable, qui a tellement désiré que les hommes et les femmes découvrent que leur Seigneur et Sauveur est à l’œuvre en eux, comme il a été à l’œuvre en Jésus, son Fils. ? Christiane Kremer-Hoffmann CVX Luxembourg

Souvenir de pèlerinage Durant deux belles semaines, par un temps humide au pays Basque, nous avons marché en partant du sanctuaire de Loyola, maison natale d’Ignace, traversant la Navarre. Nous sommes arrivés par une chaleur torride en Catalogne à Manresa (à côté de Montserrat),

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où Ignace a vécu son expérience spirituelle et a rédigé les exercices spirituels. Nous avons vécu au quotidien la fraternité, l’entraide et le partage. Sans perdre de temps, nous avons été initiés aux exercices spirituels grâce aux enseignements presque quotidiens. Nous avons vécu des temps de prières et des eucharisties animées par nos talentueux musiciens. La découverte de l’Espagne, la nature préservée, les lieux sacrés dans leur beauté architecturale et esthétique : tous ces bienfaits ont contribué à ouvrir notre cœur et nos sens. Je rends grâce au Seigneur pour la joie vécue avec mes « amis dans le Seigneur » durant ce pèlerinage, qui fut une complète réussite. ? M.-Pascale Hennekinne-Chauveau CVX Belgique

« Heureux, qui comme Ignace, a fait un long voyage… » Nous étions vingt-sept à nous lancer dans cette aventure pour vivre ensemble ce chemin qui nous a mené de Loyola à Manresa et même jusqu’à Barcelone. De tous les âges et de tous les horizons de la grande famille ignatienne. Malgré nos diversités, l’entente et la compréhension fut immédiate. Comme « nourriture » pour la route nous avons reçu toute une bibliothèque : le Récit du pèlerin, d’Ignace de Loyola, un carnet de pèlerin reprenant les étapes, l’évangile du jour et divers textes ignatiens, un carnet de chant ainsi qu’un psautier. Bref, les organisateurs nous avaient préparé un banquet gargantuesque : « … nous nous mettons en route pour vivre la route, le chemin. Nos pieds seuls ne seront pas seulement sollicités mais tout notre être, avec ses sens, son intelligence, sa mémoire, sa liberté, son cœur… Nous ne partons pas seulement vers


Initiatives & Evénements Manresa, nous partons vers nous-mêmes et vers Dieu qui est la source de toute chose. »

Le chemin D’un point de vue géographique, après une journée à Loyola, trois étapes pédestres basques (dont Loyola) et quatre étapes pédestres catalanes (Montserrat et Manresa) étaient au programme, entrecoupées par des transferts en bus et une journée de récollection à Javier. Pour terminer finalement avec la visite de Barcelone. Au fil des kilomètres nous sommes descendus au plus profond de nous et nous nous sommes rapprochés de Dieu. Les partages et les émotions éprouvées en sont les témoins. Marche en silence ou en binôme tels les disciples d’Emmaüs, nous avons pu nous laisser interroger.

Expériences Une expérience certaine est que la terminologie « famille ignatienne » n’est pas un vain mot. Nous avons les mêmes racines et vivons de la même source. Cela donne à notre vivre ensemble et nos partages un naturel et une compréhension immédiate. Loger en dortoirs d’auberges, avec des repas simples, et les pique-niques dans la nature m’ont fait savourer et rappelé l’importance d’un style de vie simple en toute humilité. Cheminer de si près sur les traces de saint Ignace, découvrir le récit du pèlerin, revisiter les incontournables de la spiritualité ignatienne était pour moi une plongée aux sources. Aller aux racines pour avoir la sève nécessaire pour aller aux frontières. ? Georges ewes CVX Luxembourg Plus d’infos et de photos sur le site : www.cvxbelgique.org. Une vidéo est également disponible sur www.jesuites.be.

UNE EXPÉRIENCE ESDAC DANS LA VIE COURANTE Cet été, le Père Provincial, Franck Janin, a animé une « expérience ESDAC — Exercices spirituels pour un discernement apostolique en commun — dans la vie courante » pour 105 jésuites issus d’Angleterre, d’Irlande, de Flandre et des PaysBas. Le projet avait pour but de répondre à la question du Père Général : “Is there a common mission for North West Europe?”, et préparait une collaboration future entre les quatre Provinces du nord-ouest de l’Europe. Le projet comportait trois phases. Durant les trois premiers jours à Heverlee, les Jésuites été invités à faire connaissance et ont été initiés au processus de discernement apostolique en commun. S’en sont suivis sept jours d’exercices dans 22 lieux répartis dans les quatre Provinces. Enfin, le parcours s’est achevé par trois jours en séance plénière au collège Clongowes Wood de Dublin. NEUF FRÈRES FÊTENT LA SAINT-ALPHONSE Le 31 octobre dans la Compagnie, ce n’est pas Halloween, mais la fête du patron des Frères, saint Alphonse Rodriguez (1533-1617). Dans la Province BML, il est de tradition que les frères se réunissent à cette date. Il y a onze frères en Belgique francophone, de 88 à 54 ans. Huit d’entre eux et le Fr. Alphonse Jacob d’Afrique Centrale ont célébré l’Eucharistie, présidée par le P. Provincial, Franck Janin, à la chapelle de la communauté La Colombière, à Bruxelles. DÉCÈS D’UN CARDINAL JÉSUITE L’archevêque de Nitra en Slovaquie, le cardinal jésuite Jan Chryzostom Korec, est décédé à 91 ans. Entré à 20 ans dans la Compagnie, il a été nommé secrètement évêque à 27 ans et il ordonna de nombreux séminaristes tout en travaillant comme transporteur de fûts d’essence, puis dans une usine chimique de Bratislava. Condamné à douze ans de prison en 1960, il profita du printemps de Prague pour rencontrer Paul VI en 1968. Il fut à la tête du diocèse de Nitra de 1990 à 2005.

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Fête de la BD Au Parc royal de Bruxelles

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u vendredi 4 au dimanche 6 septembre, le CRIABD, avec son équipe au complet, a tenu un stand « BD chrétiennes » avec des bibles et des vies de saints en BD. Le plus grand succès : François d’Assise, par le dessinateur belge Gaëtan Evrard (il était là en séance de dédicace) et le scénariste Jean-François Kieffer (diacre français qui viendra à Bruxelles le 22 novembre pour recevoir le Prix du 30e anniversaire pour l’ensemble de son œuvre). Autre livre bien vendu : Poverello (toujours saint François) du Français Robin, roman graphique de 600 pages (Prix Gabriel 2015). Enfin, grâce peut-être à un roller d’une page agrandie et de deux personnages en carton (Jésus enfant et adulte), le Manga le Messie et quatre autres de la collection ont intéressé les ados et leurs parents. Une communauté de religieuses était venue en nombre, avec tout

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son noviciat, et est repartie avec un Jésus en carton, au grand amusement du ministre des Affaires étrangères qui passait par là, et qui, du coup, a reçu le manga en cadeau ! Parmi les autres visiteurs, un pasteur, un prêtre orthodoxe, la dessinatrice Béatrice Beaumarais (Le joueur de flûte, Alix Le Clerc), le dessinateur Jean Torton (La fresque biblique, Yeshouah), Jean-Claude de la Royère (Centre belge de la BD), François Pernot (éditeur du Lombard), Jean-Jacques Procureur (photographe), le Père Christian Eeckhout, o.p., les Pères jésuites Pierre Lecuit, Jean-Marie Delanghe, Xavier Dijon, Jean-Marie Widart, Jorge Puig, Philippe Grégoire, Alban Massie et Alain Delville, et les abbés Zhao & Song. ? Roland Francart, s.j.


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Journée nationale CVX Écologie… Encore ? Et pour moi ? Le fascicule est téléchargeable sur le site du Centre Avec : www.centreavec.be/site/nospublications. Tous les documents (fiches pédagogiques, annexes, etc.) sont également téléchargeables séparément sur le site de la CVX : www.cvxbelgique.org/boite-a-outils/boite-a-outilsthematique-ecologie. ? Caroline Jeunechamps-ienpondt

© Charles Bokor

a journée nationale de la Communauté de Vie chrétienne (CVX), organisée en partenariat avec le Centre Avec et La Pairelle, a réuni plus de cent participants à Erpent, le 3 octobre dernier. Elle avait pour thème « Écologie… Encore ? Et pour moi ? » A cette occasion, une « boîte à outils » très complète a été développée. Elle s’adresse aux équipes CVX — plus généralement à toute personne intéressée par les liens entre écologie et foi —, et propose diverses ressources pour organiser des réunions de partage de vie autour de la thématique de l’écologie. Fiches pédagogiques, extraits vidéo, montages photos, chansons… aideront à découvrir comment les enjeux écologiques concernent la vie quotidienne mais aussi la vie de foi.

© Charles Bokor

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Jubilé de la Miséricorde D

u 8 décembre 2015 au 20 novembre 2016, l’Église catholique célébrera une Année sainte extraordinaire : « Dieu riche en miséricorde » (Éphésiens 2, 4). Durant le jubilé, un parcours extraordinaire vers le salut sera offert aux fidèles. Le rite du début du Jubilé sera l’ouverture de la Porte sainte, à Rome d’abord, et dans les diocèses du monde ensuite. Du 13 décembre 2015 au 13 novembre 2016, les cathédrales et les églises jubilaires désignées par les diocèses proposeront aux pèlerins une démarche pour faire l’expérience vivante de la Miséricorde divine.

Pourquoi cette Année sainte ? « L’Année sainte devra maintenir vivant le désir de savoir accueillir les nombreux signes de la tendresse que Dieu offre au monde entier et surtout à tous ceux qui sont dans la souffrance, qui sont seuls et abandonnés, et aussi sans espérance d’être pardonnés et de se sentir aimés du Père. Une Année sainte pour éprouver fortement en nous la joie d’avoir été retrouvés par Jésus, qui comme Bon Pasteur, est venu nous chercher parce que nous nous étions perdus. Un Jubilé pour percevoir la chaleur de son amour quand il nous charge sur ses épaules pour nous ramener à la maison du Père. Une Année pour être touchés par le Seigneur Jésus et transformés par sa miséricorde, pour devenir nous aussi témoins de miséricorde » (pape François, 11 avril 2015).

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Une libération et une ouverture du cœur Autrefois, les Juifs proclamaient, tous les cinquante ans, une Année sainte, appelée Jubilé. Pendant cette année, les dettes étaient remises et les esclaves pour dettes, libérés. L’Église catholique a donné une signification spirituelle au jubilé juif. Il consiste en une démarche de pardon généralisé, une indulgence ouverte à tous donnant la possibilité de renouer le lien avec Dieu et le prochain. L’Église a entamé la tradition de l’Année sainte, une fois par siècle avec le pape Boniface VIII, en 1300. A partir de 1475 — dans le but de permettre à toute génération de vivre au moins une Année sainte — le Jubilé ordinaire fut établi au rythme de vingt-cinq ans. Un Jubilé extraordinaire, en revanche, est convoqué à l’occasion d’un événement remarquable, comme c’est le cas pour le Jubilé 2015-2016, commémoration du concile Vatican II.

La miséricorde, c’est maintenant ! Au moment de son premier Angélus, le SaintPère disait : « Ressentir de la miséricorde, ce mot change tout. C’est le mieux que nous pouvons ressentir: cela change le monde. Un peu de miséricorde fait en sorte que le monde soit moins froid et plus juste. Nous avons besoin de bien comprendre cette miséricorde de Dieu, ce Père miséricordieux qui est tellement patient. » ? Tommy Scholtes, s.j. Caroline Jeunechamps-ienpondt


Jésuites & Jeunes

Loyola XXI Des jeunes des Collèges à Lourdes

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u 15 au 18 octobre 2015, ce fut le troisième rassemblement « Loyola XXI » à Lourdes. Deux mille cinq cents jeunes de 10 à 20 ans et un petit millier d’adultes de toutes les écoles jésuites de France s’y sont réunis sur le thème « Dépasse tes peurs, traverse les frontières ». Pour cette édition, les collèges jésuites de Belgique avaient reçu une invitation. Le collège du Christ-Roi (Ottignies) a répondu à l’invitation avec onze élèves de cinquième secondaire, et le collège Saint-Benoît – SaintServais (Liège) s’y est rendu avec trente-neuf rhétoriciens. Cela faisait donc cinquante jeunes belges accompagnés de neuf adultes. Il nous fallait du courage pour participer : plus d’une vingtaine d’heures de voyage en car. Mais c’était aussi l’occasion de passer deux heures dans la très belle ville de Bordeaux. Les trois Grâces qui surplombent la fontaine de

la place de la Bourse ont été étonnées de voir les cinquante jeunes danser à leurs pieds, le jeudi 15, à 9 heures du matin : c’était une gymnastique matinale bienvenue après la nuit dans le car ; c’était aussi l’occasion de nouer les amitiés belgobelges, les Liégeois apprenant aux Ottintois à danser la gigue ; c’était enfin une dernière occasion de s’entraîner pour la chorégraphie du flash mob sur la chanson du Rassemblement : « Dépasse tes peurs, traverse les frontières ». Ce même jeudi, en milieu d’après-midi, arrivée à Lourdes et installation à

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Jésuites & Jeunes l’hôtel. Nous partageons les lieux avec cent soixante Marseillais. Sur place, on repère facilement les participants du rassemblement et les collèges d’origine : chacun porte un chèche (foulard) de la couleur de son école. Pour Saint-Benoît – Saint-Servais, il était rouge et blanc ; pour Ottignies, il y avait les trois couleurs de l’école (bleu, jaune, orange). En soirée, un premier temps fort : les participants se retrouvent à l’église Sainte-Bernadette (pour ceux qui ne connaissent pas, cela ressemble davantage à une grande tribune de stade sportif qu’à une église). C’est la présentation de chaque école et le lancement du thème du rassemblement. Les collèges rivalisent pour se faire entendre et se mettre en évidence. L’animateur sera plusieurs fois dépassé par le bruit et par l’enthousiasme des jeunes, parfois par les rivalités entre les écoles. Les Belges n’étaient pas les plus nombreux, mais ils se sont fait entendre. Au cours de cette soirée, un immense portrait d’Ignace de Loyola (30 m2) s’est constitué, par un patchwork de morceaux d’images préparés dans les différents établissements français. Ce portrait composé de trente cubes, a évolué au cours de la veillée en mappemonde, puis finalement en visage du Christ : Ignace disparaissant pour laisser la place à celui qui nous rassemble réellement.

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Les journées suivantes commençaient par un temps de prière à l’église Sainte-Bernadette. Les adultes partaient ensuite vers des conférences et ateliers pédagogiques qui leur étaient propres. Les jeunes, de leur côté, constituaient des petits groupes animés par des jeunes des classes préparatoires (de Paris-Franklin le vendredi, et de Versailles-Ginette le samedi). La constitution de ces petits groupes devait permettre les rencontres, mais supposaient de dépasser ses peurs et donc de quitter les amis de son école. Certains y sont parvenus ; pour d’autres ce fut beaucoup plus ardu. La journée du vendredi consistait à vivre une forme d’olympiades : parcours d’épreuves en équipe… A la fin, tout le monde avait gagné, et pas seulement les trois équipes qui sont montées sur le podium, car il s’agissait de verser les bénéfices à un projet jésuite en Syrie (dans la ville de Homs). Cet après-midi du vendredi fut conclue par le témoignage de trois jeunes anciens de Collèges jésuites français partis pendant dix mois faire un tour du monde pour vivre une demi-douzaine d’insertions sociales dans trois continents différents. Leur témoignage en a captivé plus d’un parmi les deux mille cinq cents jeunes. Au moment des questions-réponses, une jeune fille leur demandait : « Êtes-vous toujours célibataires ? » Le vendredi soir était l’occasion de participer à la procession aux flambeaux. Quelle


Jésuites & Jeunes gageure ! Vivre une procession d’une heure avec des petites bougies à la main, en récitant un chapelet complet et en entonnant des cantiques d’un autre âge… Les Belges ont été gâtés : huit d’entre eux ont porté la statue de Marie sur leurs épaules, douze autres étaient porteurs de flambeaux aux angles du sanctuaire et voyaient défiler les pèlerins ; presque tous parmi ceux-ci ont mesuré leur chance d’être « aux premières loges » pour se laisser toucher par la magie des milliers de petites flammes, par la diversité extrême des pèlerins, par les langues et accents de chacun des « Je vous salue Marie ». Tous n’ont pas vécu l’événement avec la même intensité, mais l’un de nos rhétoriciens partage : « C’est à partir de la marche aux flambeaux que je n’ai pas regretté d’être venu ! » Qui l’eût cru ! ? Les équipes du samedi étaient composées en fonction des activités choisies par les jeunes : les unes plus spirituelles, les autres plus sportives, les autres encore centrées sur les rencontres ou bien la découverte des lieux de Lourdes. Enfin une veillée festive, pour la soirée. Adultes et jeunes étaient réunis pour un spectacle qui mettait en scène Bernadette

avec quatre figures jésuites du passé. C’était l’occasion de revisiter les petites vidéos produites par les différentes écoles présentes, mais aussi de découvrir les talents artistiques de cinq écoles qui avaient préparé cinq tableaux. Un moment à souligner, dans cette soirée explosive : quarante élèves de 10 ans, ont fait vivre à la foule un exercice de silence gestué. Ce sont les plus jeunes parmi nous qui ont relevé et réussi ce défi. Bravo pour ce moment d’intériorité et pour cet enseignement : les plus jeunes sont nos maîtres. Le dimanche matin c’était le moment de la célébration finale : deux heures pour remercier, pour rendre grâce et pour célébrer celui qui nous a invités à dépasser nos peurs et à traverser nos frontières. Alors que nous avons profité d’un soleil radieux pendant ces trois jours, le dimanche matin il pleuvait : les gouttes de pluie et les larmes d’émotion pouvaient donc se confondre. Nous voilà repartis pour la Belgique, et de nombreuses heures de voyage en car, suffisamment longues pour relire l’aventure et partager nos souvenirs. ? ierry Dobbelstein, s.j.

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Festival jeunes « Choose Life » Du 4 au 8 avril 2016

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u as entre 12 et 17 ans ? Viens vivre cinq super jours de festival dans une ambiance chrétienne, jeune et dynamique ! Seul, avec quelques copains ou en groupe, ce festival t’offre l’occasion de rencontrer une centaine de jeunes chrétiens de Bruxelles, de Wallonie et de Flandres et d’oser vivre des temps forts de prière, de fête, de musique et de concerts, des témoignages, des ateliers sportifs et artistiques, et des partages. Des petits groupes seront formés par tranche d’âge. Découvre tes talents de sportif, de musicien ou d’artiste en herbe. Pas besoin d’être pro, on apprend ensemble. Tu as entre 18 et 30 ans ? Rejoins-nous pour animer cinq super jours de festival ! Depuis treize ans, le Festival « Choose Life » rassemble une centaine d’adolescents de 12 à

17 ans animés par une quarantaine de jeunes étudiants ou travailleurs. Tu peux les rejoindre et faire découvrir aux ados un visage jeune et dynamique de Jésus et de Dieu, par la joie de vivre ensemble, les partages, la prière, la musique, le multimédia. Il te faudra seulement avoir l’envie de partager aux plus jeunes ce qui te fait vivre sur ton chemin de vie et de foi. Ainsi, tu pourras aussi les aider à cheminer. Une équipe de coordination faite de jeunes et de moins jeunes est là pour vous soutenir : Olivier Caignet, Christophe Cnockaert, Fanny Huygens, omas Kupper, Antonin Maniquet, Linda Santolin, Louis Waterkeyn, Xavier Léonard s.j., Éric Vollen s.j. (Réseau jeunesse). Avec le soutien des Pastorales des jeunes de Tournai, de Bruxelles et du Brabant wallon, et de la Liaison des pastorales des jeunes. Dates du festival « Choose Life » : du 4 au 8 avril 2016 Lieu : Soignies Infos : P. Éric Vollen s.j. Tél. : 0474 45 24 46 info@festivalchooselife.be www.festivalchooselife.be

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Jésuites & Jeunes

Aux JMJ avec les Jésuites : MAGIS T

rois formules pour participer aux Journées mondiales de la Jeunesse 2016.

MAGIS Une rencontre du Réseau jésuite international avec 2 000 jeunes du monde entier. Une semaine de partages, services, pèlerinage et célébrations. Une aventure humaine et spirituelle exceptionnelle ! ☛ du 14 juillet au 2 août 2016, pour les 18-30 ans

Avec les diocèses de Belgique francophone Des temps de rencontres et d’échanges. Des moments de vie en famille. Des services aux quatre coins du diocèse de Lublin. ☛ du 16 juillet au 2 août 2016, pour les 16-30 ans

La formule express à Cracovie Pour les jeunes au timing serré… ☛ du 28 juillet au 1er août 2016, pour les 18-30 ans

Contacts Benoît Willemaers, s.j. 0486 79 97 23 b_willemaers@hotmail.com Jean-Louis Van Wymeersch, s.j. 0472 496 457 jlvw@jesuits.net www.reseaujeunesse.be/jmj2016 www.facebook.com/jmj2016.sj.be

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Vie & Partenariat

Dernières parutions des Éditions jésuites F

idèles à leur tradition, les éditions Fidélité, Lessius et Lumen Vitae publient, ce trimestre, de nombreux ouvrages qui couvrent plusieurs champs de la réflexion chrétienne, en allant de la catéchèse au témoignage en passant par la biographie ou la réédition de textes essentiels.

Vivre l’Avent et le temps de Noël Le temps de l’Avent est toujours l’occasion, pour les éditions Fidélité, de proposer des signets de prière pour les adultes et les enfants, ainsi que leurs déclinaisons en posters. Cette année, les prières pour les signets adultes ont été composées par Gabriel Ringlet, avec des aquarelles d’Éric Monticolo, tandis que Nancy de Montpellier rédigeait les prières pour les enfants, qu’illustrent des dessins pleins de poésie de Dominique Mertens. Les couleurs de l’Avent illustrent des scènes de la vie du Christ à travers les peintures (huile sur toile) de Macha Chmakoff. L’artiste tente ici de suggérer, sans imposer, différentes visions de tel ou tel passage de l’évangile. Une sorte d’exégèse, modeste et libre, de la Parole, une exégèse com-

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préhensible par tous et si particulière puisque en une seule image peuvent se condenser plusieurs significations. Charles Delhez, dans ses Petites et grandes histoires de Noël, rassemble une trentaine d’histoires, contes et beaux textes qui « marchent », ceux qu’il a utilisés dans ses homélies, ses veillées scoutes, ses rassemblements de famille ou ses animations dans les collèges et lycées. Qui n’a jamais eu besoin de se replonger dans la fête de Noël par la magie de l’imagination, sans pour autant perdre la dimension profondément religieuse de cette fête où Dieu se loge à l’enseigne humaine ? *** Dans Pierre Teilhard de Chardin. Un homme de Dieu au cœur de la matière, Nicole Timbal dresse, à travers l’ensemble des écrits du célèbre jésuite, le portrait souvenir de celui qui a été pour elle un initiateur, un guide, un compagnon spirituel. Voici une approche simple


Vie & Partenariat et pleine de chaleur des points essentiels de la pensée teilhardienne concentrés dans un livre accessible et propre à toucher un public hésitant à le découvrir. Cette promenade méditative à travers les textes de Teilhard démontre quelle puissance de vie son œuvre recèle aujourd’hui encore. La boîte de Pandore, de René Stockman, est un livre de combat contre l’avortement et l’euthanasie au nom du caractère sacré de la vie et de la protection de toute forme d’existence. « Chaque compromis en serait un de trop, écrit-il, parce que sapant l’enceinte de la dignité et de la raison d’être absolue de toute forme de vie humaine, de la conception à la mort naturelle. » Un livre engagé, qui met en lumière la dérive en cours, mais surtout un plaidoyer pour une infinie dignité de l’homme, notamment par les soins palliatifs. La lettre encyclique Laudato sí a été très largement diffusée par de nombreux éditeurs catholiques. Mais seules les Éditions jésuites, par une coédition Fidélité-Lessius, proposent une édition critique présentée et commentée sous la direction du Ceras (Centre jésuite de recherche et d’action sociales, Paris). Cette édition, qui entend offrir des éléments pour une meilleure compréhension et intériorisation de cette encyclique, est préfacée par Mgr Brunin, président du conseil « Famille et société ? » de la Conférence épiscopale de France. Une introduction générale entame l’ouvrage, et chaque chapitre est présenté et annoté. Des questions pédagogiques les

concluent. En fin de volume, on trouvera un important glossaire, ainsi que trois index : thématique, biblique et onomastique. Dans l’ouvrage Yves Congar, pionnier de l’œcuménisme, Daniel Blaj démontre que Congar a développé une théologie de l’Église en la rendant intelligible à d’autres con fessions, notamment en intégrant d’emblée l’œcuménisme dans l’ecclésiologie. Il montre ainsi, dans ce livre publié par les éditions Lessius, combien l’œcuménisme fait partie intégrante d’une ecclésiologie vraiment, et résolument, catholique. La personne en Islam, de Mohamed Aziz Lahbabi, est une nouvelle édition, revue et corrigée à partir de la dernière édition en arabe, d’un ouvrage publié en français en 1964, avec pour titre Le personnalisme musulman. Il constitue l’un des premiers ouvrages philosophiques du xxe siècle écrit au Maghreb. L’un des intérêts majeurs de l’ouvrage est de poser la question suivante : pour qu’il y ait dialogue entre la culture occidentale judéo-chrétienne et la culture musulmane, il faut qu’il y ait des personnes pour incarner ces traditions. L’ouvrage explique dès lors ce qu’un musulman entend par personne, en dialogue avec ce qu’en contexte occidental on entend par cette notion. Stéphane Nicaise, dans son livre Les missions jésuites dans l’océan Indien, explique combien l’ouverture à l’« Indianocéanie » fait figure d’enjeu principal de la présence des jésuites dans les îles du sud-ouest de l’océan In-

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Vie & Partenariat dien. Cet enjeu s’inscrit dans la suite de la Mission de Madagascar qui, à sa manière, reliait les Iles Sœurs (Maurice et Réunion) à la Grande Ile. Maître d’ouvrage de la Mission de Madagascar, la Compagnie de Jésus a vécu au rythme de la colonisation, puis des décolonisations, en contribuant à redéfinir l’identité et le devenir de chaque territoire. Le Petit christianisme d’insolence, de Robert Scholtus, plaide pour un christianisme souple et allègre, ouvert et cordial, humble et pudique. Il entend préserver les jeunes chrétiens du raidissement et de l’orgueil qui de tous temps ont perverti les plus belles générosités. C’est à un christianisme d’insolence que l’auteur les appelle, c’est-à-dire à un christianisme qui manque d’habitude, qui ne se laisse pas intimider par l’idéologie religieuse. Ce livre est une refonte, entièrement revue et augmentée par des textes rares et inédits, de Petit christianisme d’insolence et Petit christianisme de tradition, publiés avec succès il y a dix ans. Dans Tikki te console, d’Ilse van Rossom, les éditions Lumen Vitae proposent un outil flexible et inventif pour accompagner le travail du deuil chez les jeunes enfants, où le besoin de protection et de consolation est particulièrement mis en avant.

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Également en coédition avec les éditions Averbode, Les selfies de Dieu, de Valérie Kabergs, présentent d’une manière originale et dynamique le Credo dans le cadre d’un parcours de confirmation. Avec le livre Un message d’espérance et de libération, dirigé par Luiz Martinez, l’équipe de la Pastorale biblique diocésaine de Luxembourg met à la disposition des communautés chrétiennes un outil de travail qui promeut la lecture de la Parole de Dieu, selon le souhait du concile Vatican II. Cette fois-ci, il s’agit d’une proposition de lecture communautaire de l’évangile de Luc, actualisée en dialogue avec l’exhortation Evangelii gaudium du pape François. Le choix des textes trouve sa logique dans la structure même de l’évangile, qui cherche à montrer l’œuvre libératrice de Jésus par ses actes et par ses paroles. ? Jean Hanotte Directeur administratif des Éditions jésuites


Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben LA PAIRELLE Centre spirituel ignatien 25, rue Marcel Lecomte 5100 Wépion 081 46 81 45 & 081 46 81 11 centre.spirituel@lapairelle.be www.lapairelle.be

DÉCEMBRE 2015 ◆ Du Ma. 22 au V. 25 décembre 2015. Noël à

la Pairelle – Dans un climat de convivialité et de fraternité, se préparer à Noël, vivre et célébrer ensemble la fête. Prière, jeux, activités (ré)créatives, cuisine… Bienvenue à tous, seul, avec des amis ou en famille. Avec Rita Dobbelstein, P. Christophe Renders, s.j. ◆ Du D. 27 au Me. 30 décembre 2015. Relire

l’année, reconnaître le vécu, renaître… – A partir de textes bibliques, relire personnellement l’année écoulée pour y voir Dieu présent et aimant, partager en petits groupes et célébrer tous ensemble pour aller vers demain. Avec Marie-Josée Bugugnani, Susanne Allermann, membres de l’équipe ESDAC. JANVIER 2016 ◆ Du 15 au 17 janvier 2016. « Aimer, c’est

choisir », week-end de préparation au mariage –S’arrêter chacun et ensemble. Écouter nos interrogations, nos désirs. Regarder vers l’avenir et commencer à le construire. Aborder ensemble les questions qui font et feront la réalité concrète de nos vies – les familles, le travail, l’argent, les loisirs, les amis, la sexualité, la tendresse, le pardon, la fidélité… Se parler de Dieu, de nos chemins de foi et du sacrement du mariage. Avec P. Éric Vollen, s.j. et un couple. ◆ S. 16 janvier 2016 de 9 h 30 à 17 h 00. Une

journée pour nous deux, sous le regard de Dieu – Halte spirituelle pour couples. Prendre un temps de respiration pour notre couple et pour chacun de nous. Au début de la journée, brève introduction à la prière. Possibilité de rencontrer l’animateur, seul ou en couple. Il est possible de prolonger la halte jusqu’au di-

manche pour les couples qui le souhaitent. Avec P. Charles Delhez, s.j. ◆ Du S. 16 au D. 17 janvier 2016. Fatigué de

devoir choisir ? – Entre l’embarras du choix éprouvé dans la sphère de la vie privée et la frustration engendrée par une multiplicité de normes et de contrôles dans la vie professionnelle, notre liberté est mise à l’épreuve. La spiritualité ignatienne peut-elle nous aider à dépasser ces fatigues ? avec P. Marc Desmet, s.j., médecin en soins palliatifs, auteur de L’autonomie en question (2012) et Vivre la gestion hospitalière – une question spirituelle ? (2015). ◆ Du V. 22 au D. 24 janvier 2016. Pèlerinages

et Chemin de Vie – Se mettre en marche alors que nous sommes en marche… Aujourd’hui, quête de sens oblige, les pèlerinages ont la cote ! Mais, prendre la route vers un autre lointain, quête égoïste ou altruiste, solitaire ou sociale ? Et Dieu dans tout ça ? Avec Jean-Louis Lieutenant, par deux fois pèlerin vers Compostelle au soir d’une carrière dans la recherche mathématique et l’industrie, et Pierre Genin, professeur de religion, auteur de Pèlerin de Saint-Jacques, lève-toi et marche (2007). ◆ Du S. 23 au D. 24 janvier 2016. Chant et

travail vocal, un chemin – Le plaisir de chanter nous guidera dans la découverte de notre voix propre, ce bel outil de communication et d’ouverture à soi et à l’Autre. Travail et technique vocale ; aucune connaissance musicale ou vocale préalable n’est exigée. Avec Élisabeth Goethals, soprano, Professeur de chant diplômée du Conservatoire royal de Bruxelles, formée en Anatomie pour la voix et Cinétique respiratoire. ◆ Du V. 29 au D. 31 janvier 2016. Week-end

en famille « Jonas » – Les week-ends Jonas allient démarche individuelle et de couple. Le cheminement proposé part de la vie et relit celle-ci comme une page d’Évangile. Prendre le temps, seul puis à deux, de se mettre sous le regard de Dieu pour porter ensemble notre projet et notre réalité. Et ainsi entrer plus profondément dans la grâce unique que le Seigneur donne à chaque couple et famille. Les enfants font un cheminement proche de celui

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Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene des parents. Avec Françoise Uylenbroeck, Geneviève Boyer, Sr Françoise Schúermans s.s.m.n. ◆ Du V. 29 au D. 31 janvier 2016. « Sur l’Évan-

gile des exclus se joue notre crédibilité » (pape François) – Le souci des plus pauvres est l’angoisse de l’Église. Comment y répondre, bâtir une Église pauvre et pour les pauvres, mais aussi avec eux et à partir d’eux ? Dans ce questionnement, le père Joseph Wresinski nous servira de guide. Avec Monique et Jean Tonglet, volontaires du Mouvement international ATD Quart Monde depuis plus de 30 ans, parents et grands-parents. FÉVRIER 2016 ◆ Du Me 3 au J. 11 février 2016. Retraites

ignatiennes dans l’esprit du Renouveau – Retraite en silence à l’écoute de la Parole, source de transformation et de guérison. Chaque journée est ponctuée par un accompagnement personnel, la prière personnelle de la Parole, un enseignement, la prière communautaire et l’Eucharistie. Avec P. Pierre Depelchin et une équipe. ◆ Du V. 5 au D. 7 février 2016 « Être jésuite

aujourd’hui. La Compagnie de Jésus se présente… » – Pour les 20-35 ans. Les Jésuites. Quelle spiritualité ? Quels apostolats ? Ce week-end de présentation de la Compagnie de Jésus offrira à celui qui s’interroge – temps spirituels, partages sur le concret de la vie jésuite et rencontres de différents compagnons. Avec P. Josy Birsens, s.j., P. Jean-Louis Van Wymeersch, s.j. ◆ Du V. 5 au D. 7 février 2016. « Aimer, c’est

choisir », Week-end de préparation au mariage – S’arrêter chacun et ensemble. Écouter nos interrogations, nos désirs. Regarder vers l’avenir et commencer à le construire. Aborder ensemble les questions qui font et feront la réalité concrète de nos vies – les familles, le travail, l’argent, les loisirs, les amis, la sexualité, la tendresse, le pardon, la fidélité… Se parler de Dieu, de nos chemins de foi et du sacrement du mariage. Avec Baudouin & Bernadette van Derton, P. Xavier Léonard, s.j.

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◆ Du L. 8 au D. 14 février 2016. Se nourrir de

silence et de parole – Jeûner intégralement durant 5 jours… Ouvrir un espace en soi, faire de la place pour être à l’écoute de Dieu, de soi-même, de notre monde. Découvrir une autre manière d’entrer en relation avec l’autre, avec la nourriture, avec la nature. Avec P. Philippe Marbaix, s.j., Natalie Lacroix. ◆ Du V. 12 au D. 14 février 2016 « La messe

sur le monde » du Père Teilhard de Chardin (1923). Texte court et bon. Et beau ! La Messe « dépliée » – de la liturgie aux extrémités du monde. Des mondes. Texte lu, enraciné dans son contexte, prié, partagé… Pour ouvrir nos eucharisties immensément. « Il est grand, le mystère de la foi » – ne l’avons-nous pas rétréci ? Avec P. Pierre Ferrière, s.j. ◆ Du V. 12 au D. 14 février 2016. « Pour moi,

vivre c’est le Christ » (Ph 1, 20) – Goûter et prier la Lettre aux Philippiens – Après quelques rappels sur Paul, nous parcourrons ce bel écrit. Cordial et profond, il nous ouvre à la contemplation du Christ humble et aux chemins de la vraie joie, toute pascale. avec P. Philippe Wargnies, s.j., professeur d’Écriture Sainte à l’Institut d’études théologiques (IET Bruxelles), co-auteur de Saint Paul (2008). ◆ Du Me. 17 au D. 21 février 2016. « Vraiment,

le Seigneur est en ce lieu, et je ne le savais pas ! » (Gn 28, 16) – La Parole de Dieu n’est pas tapageuse. Elle s’entend comme un « froissement de silence » qui rejoint et libère notre désir le plus profond. Apprendre à l’entendre en tout, dans les joies et les creux de nos vies, au cœur même de l’absurde parfois. Avec P. Daniel de Crombrugghe, s.j., Cécile Gillet, Chris Peloquin. ◆ Du V. 19 au D. 21 février 2016. L’argent

dans ma vie – Sujet délicat, personnel, voire tabou… Source de nombreux conflits intérieurs et extérieurs. Notre attitude par rapport à l’argent révèle notre capacité à aimer, nos peurs, notre vision de la vie. Prenons le temps de nous arrêter et de chercher du sens. Avec P. Guy Cossée de Maulde, s.j., et Frédéric Rottier, membres du Centre Avec, centre jésuite d’analyse sociale.


Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben ◆ Du L. 22 au V. 26 février 2016. Écouter la

Parole à la suite du Christ – Initiation aux Exercices spirituels de saint Ignace. Vivre une expérience spirituelle fondée sur l’apprentissage de la pédagogie d’Ignace de Loyola – prier l’Écriture, relire sa prière et sa vie, entrer dans le discernement spirituel. Retraite en groupe avec enseignements et accompagnement personnel. avec une équipe de La Pairelle. ◆ Du V. 26 au D. 28 février 2016. Week-end

ados « Let’s go » – Tu es jeune et dynamique ? Tu as envie de vivre 2 jours de fête avec le Seigneur ? Viens nous rejoindre avec une trentaine de jeunes de 12-17 ans – temps de prière, partage, jeux, réflexion et veillées seront au rendez-vous. Avec Antoine Beaudoint, Sr Françoise Schúermans, s.s.m.n., P. Paul Malvaux, s.j. ◆ S. 27 février 2016 de 9 h 30 à 17 h 00. Édu-

quer nos ados vers une autorité qui libère – Dans une période où les structures éducatives et familiales sont brouillées, le positionnement en tant qu’adulte, des parents et des éducateurs, apparaît comme une clef pour permettre au jeune d’accéder à l’autonomie et bâtir son insertion dans le monde réel. Avec Jean-Michel Longneaux, philosophe, professeur à l’Université de Namur, et P. Bernard Peeters, s.j., membre de la coordination des collèges jésuites en Belgique francophone. ◆ Du 26 au 28 février 2016. Avec Jésus non-

violent, apprendre à dialoguer en vérité – Week-end de retraite formation inspirés de la pédagogie de Jésus avec ses disciples, pour apprendre à traverser autrement nos conflits. Il ne faut pas grand-chose pour qu’une relation se ferme… Comment être à l’écoute sans s’écraser soi-même ? Comment s’affirmer et interpeller l’autre sans l’écraser ? Avec Ariane Thiran-Guibert, Françoise van Rijckevorsel, formatrices au sein de « Sortir de la Violence ». ◆ D. 28 février 2016 de 10 h 00 à 17 h 00.

« Passeurs de lumière ». Chanter avec les témoins de la Bible – Avec des personnalités aussi différentes qu’Abraham, Marie-Madeleine ou Pierre… comment Dieu vient à notre rencontre là où nous sommes, pour nous invi-

ter à le suivre vers la découverte de QUI nous sommes – ses enfants bien-aimés. Avec GPS Trio (Philippe Goeseels, Grazia Previdi et Béatrice Sepulchre). MARS 2016 1er

mars 2016 à 18 h 15. Brûler le Bonhomme Hiver – Grande fête de printemps pour tous, petits et grands, jeunes et moins jeunes – chants, danses, partages, rencontres, repas festif autour des feux… une soirée dans une ambiance chaleureuse avec la communauté de l’Arche-Namur de Jean Vanier… et ce, en solidarité avec l’Arche en Afrique. ◆ Ma.

◆ Du J. 3 au D. 6 mars 2016. Écouter la Parole

à la suite du Christ – Initiation aux Exercices spirituels de saint Ignace. Vivre une expérience spirituelle fondée sur l’apprentissage de la pédagogie d’Ignace de Loyola – prier l’Écriture, relire sa prière et sa vie, entrer dans le discernement spirituel. Retraite en groupe avec enseignements et accompagnement personnel. Avec une équipe de La Pairelle. ◆ Du 4 au 6 mars 2016. Dans un contexte

d’indifférence, l’étonnement de croire – De nombreux contemporains sont indifférents à la foi. Il nous faut inventer une autre forme de présence qui tienne compte de ce fait massif. La radicalité du message chrétien doit être un engagement de vie avant d’être un empilement de convictions. Avec Mgr Albert Rouet, archevêque émérite de Poitiers, auteur de L’étonnement de croire. ◆ S. 5 mars 2016. A l’écoute des spirituels de

l’Orient – Lecture méditative, prière, silence. Poètes et saints, penseurs et maîtres spirituels offrent aux chrétiens d’Occident un accès privilégié aux patrimoines de l’Asie – hindouisme, bouddhisme, taoïsme… Chaque journée proposera deux témoins d’une même tradition, la lecture commentée d’extraits de leur œuvre, des temps de silence et de méditation personnelle. Avec P. Jacques Scheuer, s.j., professeur émérite d’histoire des religions de l’Asie à l’UCL (Louvain-la-Neuve), membre de l’équipe des Voies de l’Orient (Bruxelles).

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Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene ◆ Du V. 11 au D. 13 mars 2016. « Aimer, c’est

choisir » – Week-end de préparation au mariage. S’arrêter chacun et ensemble. Écouter nos interrogations, nos désirs. Regarder vers l’avenir et commencer à le construire. Aborder ensemble les questions qui font et feront la réalité concrète de nos vies – les familles, le travail, l’argent, les loisirs, les amis, la sexualité, la tendresse, le pardon, la fidélité… Se parler de Dieu, de nos chemins de foi et du sacrement du mariage. Avec P. Éric Vollen, s.j. et un couple. ◆ Du V. 11 au D. 13 janvier 2016. Week-end en

famille « Jonas » – Les week-ends Jonas allient démarche individuelle et de couple. Le cheminement proposé part de la vie et relit celle-ci comme une page d’Évangile. Prendre le temps, seul puis à deux, de se mettre sous le regard de Dieu pour porter ensemble notre projet et notre réalité. Et ainsi entrer plus profondément dans la grâce unique que le Seigneur donne à chaque couple et famille. Les enfants font un cheminement proche de celui des parents. Avec l’abbé Jean-Marc Ista, P. Christophe Renders, s.j., Sr Françoise Schúermans, s.s.m.n. ◆ S. 12 mars 2016 de 9 h 30 à 17 h 00. La

science contemporaine a-t-elle évincé Dieu ? – Peut-on réellement être croyant tout en intégrant les acquis des sciences contemporaines ? Oui ! Un parcours thématique et historique nous le montrera. Plus encore, nous verrons comment la connaissance scientifique stimule l’émerveillement face à la création. Avec Dominique Lambert, philosophe des sciences, Professeur à l’Université de Namur, auteur de « Sciences et théologie. Les figures d’un dialogue » ◆ Ma. 15 mars 2016 de 14 h 00 à 17 h 30.

Après-midi « Pause arc-en-ciel » – Pendant l’Avent et le temps pascal, prendre un aprèsmidi de pause avec un texte de l’Écriture, vivre un moment d’intériorité et d’expression artistique. Se laisser rejoindre par le Christ, laisser la vie jaillir et déployer l’arc-en-ciel des couleurs de notre prière. Possibilité de participer à l’un ou l’autre après-midi. Avec Dominique

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Bokor-Rocq, aquarelliste ; Sr Renée Parent, s.s.m.n. ◆ Du 18 au 20 mars 2016. Comment faire des

choix dans sa vie ? – Pour les 18-35 ans. Des outils pratiques pour bien poser ses choix de vie – études et profession, relations amicales ou amoureuses, orientations de vie. Enseignements, témoignages, échanges. Accompagnement à propos de ses choix du moment. Avec Marie-Pierre et Denis Latour, P. Éric Vollen, s.j. ◆ Du V. 18 au D. 20 mars 2016. Bienheureux

Oscar Romero. Prophète et martyr d’une Église pour les pauvres – 35 ans après son assassinat à San Salvador, Oscar Romero vient d’être béatifié. Le pape François et l’évêquemartyr sont des frères d´esprit et des alliés dans l’option pour les pauvres. Découvrir une figure d’Église qui parle encore aujourd’hui. Avec P. Martin Maier, s.j., théologien ayant vécu plusieurs années au Salvador et auteur d’une biographie sur Oscar Romero. Depuis 2014, il est membre du Centre jésuite social européen (JESC) à Bruxelles. ◆ Du Me. 23 au D. 27 mars 2016. Resucito –

Semaine sainte pour les jeunes professionnels jusqu’à 35 ans. Vivre et célébrer ensemble le Triduum pascal – accueillir les signes de « l’amour jusqu’à la fin » le jeudi, marcher sur le chemin de la Croix le vendredi, demeurer près de la tombe le samedi, et vivre la joie du Ressuscité au cœur de la nuit de Pâques. Avec Sr Fiona Maguire, r.s.a. et une équipe. ◆ Du Me. 23 au D. 37 mars 2016. Triduum pas-

cal – célébrer les jours saints. « J’ai désiré d’un grand désir manger cette Pâque avec vous ». Les gestes, les mots, les silences du Seigneur expriment sa passion pour le Père et pour nous. Regarder ses gestes ; laisser descendre ses mots ; nous taire avec lui. Nous laisser impressionner, en Église, par le désir du Christ… Avec P. Xavier Dijon, s.j. et une équipe de La Pairelle.


Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben NOTRE-DAME DE JUSTICE

CENTRE SAINT-HUGUES-DE-BIVIERS

9, avenue Pré-au-Bois 1640 Rhode-Saint-Genèse 023582460 info@ndjrhode.be www.ndjrhode.be

313, chemin de Billerey FR-38330 Biviers (près de Grenoble) 00 33 4 76 90 35 97 www.st-hugues-de-biviers.org ◆ Du 15 au 24 juillet 2016. Exercices spiri-

◆ Jeudi 7 janvier (19 h 15-21 h 30). Chemin de

prière contemplative – accueillir la Parole de Dieu avec nos 5 sens intérieurs, participation ponctuelle possible. Avec Joëlle DesmaretsMariage, Yvan de Menten, Catherine Michiels et Christine Richir. ◆ Jeudi 14 janvier (13 h 30-16 h 30). « Vivre

tuels pour un discernement apostolique en commun (ESDAC) – Formation à la démarche ESDAC pour animateurs de groupes. Animateurs : Jacques Fremiot. Geneviève Boyer, Sr Jamilé Richa, P. Michel Bacq, s.j. Renseignements et inscriptions : 00 33 6 78 71 24 70 jacques-zabeth.fremiot@wanadoo.fr

sans l’autre » – traverser le deuil d’un être aimé. 1re rencontre d’une série de 12, en groupe de 5 à 7 personnes selon le cheminement de J. Monbourquette, prêtre et psychologue. Avec Marie-Camille Carton de Wiart, psychopédagogue. ◆ Lundi 18 janvier (9 h 30-16 h 00). Au fil des

saisons – 1 jour de pacification intérieure dans le repos, le silence ; trouver la source qui nous habite, se relier avec soi-même, les autres et Dieu. Avec Odile-M. Lambert, s.c.m. et Véronique Tempels. ◆ Samedi 23 janvier (10 h 00- 18 h 00). Ses-

sion – L’encyclique « Laudato si », appel du pape François à un style de vie nouveau et une nouvelle civilisation mondiale, inclusive des pauvres. Avec P. Edouard Herr, s.j. ◆ Dimanche 13 décembre (9 h 30-17 h 30). La

maison des familles – vivifier la grâce du sacrement de mariage pour fiancés ou couples mariés. Avec P. Alain Mattheeuws, s.j., Bénédicte Ligot et une équipe. ◆ Du vendredi 29 (10 h 00) au dimanche 31

janvier (17 h 00). Session pour solos et célibataires. « Célibataire, choisis la vie ! » pour personne seule cherchant du sens à sa vie – relire sous le regard bienveillant de Dieu sa situation de solo non choisie, y adhérer pleinement et librement, devenir davantage fécond, sans préjuger de l’avenir… Avec Claire Lesegretain, reporter à La Croix, auteur de « Être ou ne pas être célibataires ».

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Le billet d’humeur

ROLAND FRANCART, S.J.

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TOUT VU, TOUT SENTI, TOUT ENTENDU Flashes de la vie quotidienne. Un Italien résumait ainsi Bruxelles : des BD et des trous ! C’est vrai que la BD est omniprésente sur les murs, dans les journaux, dans le récent festival BD du Parc royal ou sa prolongation à l’hôtel de ville pour la remise des Prix Saint-Michel. Et des travaux, ce n’est pas ça qui manque. Conséquence : des trams sont détournés et le 94 de l’avenue Louise, direction « Musée du Tram », n’y arrivera jamais car il devient discrètement un 25 direction « Rogier ». Mais à « Legrand » il y a un bus intitulé « Tram 94 » qui remet les voyageurs sur le bon chemin. Dans un de ces trams, monte un SDF, abréviation qui, dans ce cas, pourrait signifier « sans douche fixe ». Quelques regards échangés. Des voyageurs descendent ou changent de place. D’autres se mettent une écharpe sur le nez. En visite dans un zoo, ou à la ferme, on peut trouver de puissantes odeurs animales, mais on n’est pas habitué en ville : une BA ne serait-il pas de lui ouvrir sa maison et de lui procurer des vêtements propres ? Un aéroport est un lieu non fumeur, mais souvent l’avion est en retard et tout le monde est plutôt en avance. Malheur à vous si vous devez passer aux toilettes, vous serez agressé par la fumée des cigarettes comme si on avait affaire à des garnements qui fumaient en cachette à l’école. Sur la terrasse de l’hôtel Saint-Paul à Nice (ancien grand séminaire), une mouette a réussi à fourrer dans son bec un croissant au fromage qu’un client distrait avait abandonné quelques minutes. Dans le cloître du couvent des franciscains de Cimiez, au cours d’un buffet, un serveur insiste pour faire goûter les spécialités niçoises : « Allez, petit père, mangez ça, c’est bon ! » Lui m’avait reconnu, moi pas… jusqu’à ce que je remarque sa croix pectorale : « Sapristi, c’est l’évêque » ! Des bouteilles de bière dans un sac plastique roulent en mouvement perpétuel avec grand bruit au pied d’un escalator qui n’est pourtant pas une poubelle. Un coucher de soleil éclabousse de lumière rouge tout Bruxelles Ouest. Dans le silence, le bruit de la chute d’une feuille morte peut surprendre.

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PIERRE HUPEZ, S.J. Rue Fauchille, 6 – 1150 Bruxelles Compte Missions-Œuvres des Jésuites 210-0905176-24 BIC : GEBABEBB – IBAN : BE81 2100 9051 7624 avec la mention : « Soutien aux Échos » TOMMY SCHOLTES, S.J. CAROLINE JEUNECHAMPS-THIENPONDT Service Communication BML rue Fauchille, 6 – 1150 Bruxelles tél. : 02 775 85 70 – communication@jesuites.be JEAN BURTON, S.J., ROLAND FRANCART, S.J., PIERRE HUPEZ, S.J., CAROLINE JEUNECHAMPS-THIENPONDT, ROBERT MYLE, S.J., TOMMY SCHOLTES, S.J. JEAN-MARIE SCHWARTZ MASSOZ, 4432 Alleur DIPROMÉDIA, 5000 Namur www.jesuites.be

Les derniers numéros des Échos sont consultables sur le site www.jesuites.be. Ceux qui souhaitent déposer des informations (sous forme d’article, nouvelle, récit, etc.) dans les Échos ou sur le site peuvent le faire via communication@jesuites.be. © BML, MMXV


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Nicole Timbal Pierre Teilhard de Chardin

• 14,5 × 21 cm • 256 p. • 12,00 ₏ ISBN 978-2-87356-674-6

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Belgique : 7, rue Blondeau • 5000 Namur • tÊl. : +32 81 22 15 51 • fax : +32 81 22 08 97 France : 14, rue d’Assas • 75006 Paris • tÊl. : +33 1 44 39 48 38 info @ editionsjesuites.com • www.editionsjesuites.com • IBAN BE97 0688 9989 0649 • BIC GKCCBEBB • TVA BE 0547.869.757


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