Les Echos des jésuites de Belgique francophone et du Luxembourg

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• P 402014 • Trimestriel • No 2 • avril – juin 2016 • Bureau de dépôt : Namur 1 • Éd. resp. : Pierre Hupez, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles •

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de la Compagnie de Jésus Province belge méridionale et du Luxembourg

DOSSIER BELGIQUE M COMMUN É LUXEMBOUR RIDIONALE G – FRANCE


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No 2

AVRIL

JUIN

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Sommaire

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p. 14 p. 16 p. 21 p. 22 p. 26

Edito Franchir les frontières, bâtir des ponts, Franck Janin, s.j. (BML) et Jean-Yves Grenet, s.j. (GAL) Belgique méridionale & Luxembourg 90 jours dans la Province, Caroline Jeunechamps et Pierre Hupez, s.j. Nos défunts Nouvelles ordinations jésuites, Albert Evrard, s.j., Benoît Willemaers, s.j. et Caroline Jeunechamps Initiatives & Evénements Au service des vocations jésuites, Josy Birsens, s.j. (BML) et l’équipe des vocations (GAL) Portraits, Guy Vanhoomissen, s.j. (BML), Philippe Robert, s.j. (GAL), Arlette Dister (BML) et Marie-érèse Michel (GAL) Contempler et méditer, Macha Chmakoff Vivre ensemble, Violette Hortal, Lucile Froitier et Arnaud Ors Écologie et foi, Isabelle Gaspard (BML) et l’équipe des fiches Ecojesuit (GAL)

Jésuites & Jeunes Messe des jeunes à La Viale Europe, Caroline Jeunechamps p. 32 L’école à l’ère du numérique, Stéphan de Brabant p. 30

Vie & Partenariat p. 34 Florilège aux Éditions jésuites, Nadège Guillaume p. 36

Nota bene

p. 40

Le billet d’humeur Tommy Scholtes, s.j.

Si vous souhaitez vous abonner aux Échos en version classique ou électronique, si, à l’avenir, vous souhaitez recevoir les Échos uniquement par courrier électronique, faites-le savoir à l’adresse : communication@jesuites.be La revue est disponible en format digital sur : www.jesuites.be

En couverture : messe d’ordination de Benoît Willemaers, s.j., et Albert Evrard, s.j., le samedi 2 avril 2016

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Editorial

Franchir les frontières, bâtir des ponts Chères Amies, Chers Amis, Pour la deuxième année consécutive, vous tenez entre vos mains un numéro spécial, réalisé conjointement par les équipes de la revue Échos et de la revue Jésuites (Province de France). Seize pages communes rassemblent des portraits, des pistes de contemplation, des réflexions sur les vocations, sur l’environnement et sur le vivre ensemble. Sur tous ces sujets, les compagnons jésuites sont heureux de ressentir les proximités qui se manifestent tant dans leurs préoccupations que dans leurs volontés et manières d’avancer. Ainsi, des balises de plus en plus concrètes sont posées sur le chemin qui nous mènera, dans notre espace francophone, vers la création d’une nouvelle Province jésuite au 31 juillet 2017. A ce moment-là, les territoires de nos deux Provinces actuelles (Belgique francophone, Luxembourg, France métropolitaine et Outre-Mer avec actuellement La Réunion, Grèce, Ile Maurice) formeront une seule Province avec un Provincial aidé de jésuites originaires de nos Provinces actuelles. Entretemps, les rencontres et les échanges continueront à se multiplier afin d’approfondir notre fraternité et notre désir de créer ensemble l’avenir. Alors qu’en Europe et dans le monde, de multiples forces de repli tendent à diviser et à opposer, il nous faut plus que jamais contribuer à une mission qui cherche davantage à franchir les frontières, à bâtir des ponts, à être acteurs de dialogue et de communion. L’Europe jésuite reconnaît comme défis particuliers le souci de l’évangélisation dans un monde sécularisé et le dialogue entre les cultures et les religions. L’été se profile. Temps de pause, de ressourcement et aussi, moment opportun pour un discernement en profondeur sur nos modes de vie et nos valeurs. Temps pour retrouver l’essentiel, un espace pour Dieu. ? Franck Janin, s.j. Provincial de Belgique francophone et du Luxembourg

? Jean-Yves Grenet, s.j. Provincial de France

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Belgique méridionale & Luxembourg

90 jours dans la Province À

Bruxelles, à l’église Saint-Jean Berchmans, les Pères Benoît Willemaers et Albert Evrard ont été ordonnés prêtres par Mgr Jozef De Kesel, le 2 avril 2016. Temps de joie et de grâce pour tous les membres de la Province, leurs familles et leurs amis, réunis en nombre (à lire p. 8 à 12).

Rencontre des jésuites en mission auprès des jeunes (Toulouse)

Mgr De Kesel entouré des deux nouveaux prêtres, Benoît Willemaers, à gauche, et Albert Evrard, à droite

A Bruxelles, au Provincialat, le rythme des consultes communes entre la Province de Belgique méridionale et du Luxembourg (BML) et la Province de France (GAL), a été intensifié en vue de la constitution de la nouvelle Province à l’été 2017. Succédant au P. ierry Dobbelstein, le P. Christophe Renders a été nommé consulteur de Province par le Père Général, en janvier dernier. Le P. Antoine Kerhuel, Assistant régional pour l’Europe occidentale (EOC) a visité la Province début avril. Les rencontres entre les membres des Provinces BML et GAL favorisent la cohésion et

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les échanges d’expériences. Une cinquantaine de jésuites en mission auprès des jeunes se sont réunis du 4 au 6 mars, à Toulouse. Une rencontre des supérieurs jésuites des Provinces BML et GAL s’est déroulée à Clamart (Ile-de-France) du 11 au 13 mars. Au niveau européen, les Provinciaux européens se sont rassemblés à Drongen (Gand) début mai pour un temps de retraite et de rencontre.

Rencontre des Provinciaux européens à Drongen


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Belgique méridionale & Luxembourg Sur le thème « Vers une nouvelle Province », la journée annuelle de la Province BML a réuni le 16 mai, au centre scolaire SaintMichel de Bruxelles, plus de 150 jésuites et laïcs responsables d’œuvres jésuites, venus de la Province et de France. Cette journée a permis d’exposer les synergies et la créativité sur différents thèmes : enseignement, apostolat social, centres spirituels, jeunesse, éditions, etc. Le P. John Dardis, président de la Conférence des Provinciaux d’Europe, a pris la parole à cette occasion.

LE SEIGNEUR A ACCUEILLI DANS SA PAIX

Journée annuelle de la Province à Bruxelles

◆ Mme Brigitte Cossée de Maulde, décédée le 24 fé-

Le Centre religieux d’information et d’analyse de la BD (CRIABD) a décerné son prix annuel le 19 mars et inauguré ses nouveaux locaux le 17 mai, au 24 boulevard SaintMichel à Etterbeek. Le Prix Gabriel « Valeurs humaines » a été attribué à l’œuvre Etenesh, l’odyssée d’une migrante, de Paolo Castaldi, tandis que le Prix Gabriel « BD chrétienne » revient à L’Abbaye de Clairvaux, le corps et l’âme, de Didier Convard, Éric Adam et Denis Béchu. International. Le P. Étienne Ganty, venant de la République dominicaine (Province des Antilles) a rejoint la communauté Saint-Ignace, au Centre Sèvres à Paris. Le P. Alphonse Jacob, de Kigali (Province du Rwanda), a rejoint la Province. Plusieurs jésuites belges ont séjourné dans la Province ces derniers mois : le P. André

◆ le P. Jean Meeûs, de la communauté Saint-Ser-

vais à Liège, né le 14 août 1929 à Uccle, décédé le 9 février 2016 à Liège. Il était entré dans la Compagnie le 14 septembre 1948 et il a été ordonné prêtre le 7 septembre 1960. ◆ le P. Jean-Mathieu Lochten, de la communauté de la Diaspora, né le 6 mai 1936 à Etterbeek, décédé le 13 février à Schaerbeek. Il était entré dans la Compagnie le 14 septembre 1954 et il a été ordonné prêtre le 6 août 1964. ◆ le P. Jacques Denis de la communauté SaintClaude La Colombière à Bruxelles, né le 6 juin 1922 à Charleroi, décédé le 15 avril 2016 à Woluwe-St-Pierre. Il était entré dans la Compagnie le 21 juin 1940 et il a été ordonné prêtre le 15 août 1952. ◆ le P. Georges Davin, de la communauté NotreDame de la Paix à Namur, né le 17 septembre 1930 à Sclayn, décédé le 20 avril 2016 à Namur. Il était entré dans la Compagnie le 14 septembre 1948 et il a été ordonné prêtre le 5 août 1961.

vrier 2016, belle-sœur du P. Guy Cossée de Maulde, de la communauté Saint-Jean (Bruxelles). ◆ M. Étienne Mols, décédé le 4 avril 2016, frère du P. Christian Mols de la communauté NotreDame de la Paix (Namur). ◆ Mme Marie-Claire Laurenti-Berleur, décédée le 8 avril 2016, sœur du P. Jacques Berleur de la communauté de la Diaspora.

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Belgique méridionale & Luxembourg Bouillot de Kigali (Province du Rwanda), le P. Guy Brichard, de Kinshasa (Province d’Afrique Centrale), le P. ierry Linard de Guertechin (Province du Brésil), le P. André Hubert (Province du Chili), les Pères Etienne Degrez, venant de Katmandou (Népal, Province de Calcutta) et Pierre Jacob, venant de Calcutta (Province de Calcutta). À la maison Saint-Ignace (Bruxelles), la communauté vit les préparatifs du déménagement : la moitié des compagnons auront rejoint leur nouvelle destination communautaire pour la fin du mois de juin. Le P. Antoine Alimasi (Province d’Afrique centrale), le P. Jorge Puig Ruiz (Espagne), et le F. Roland Francart sont devenus membres de la communauté Saint-Michel, tandis que le P. JeanMarie Widart (Province d’Afrique centrale) et le P. Paul Dehove ont rejoint la communauté Saint-Claude La Colombière. Pour rendre grâce pour ces soixante-deux ans de présence en ce lieu, une fête a rassemblé, le 11 juin, des compagnons jésuites et des proches de la communauté et des instituts Lumen Vitae. Certains membres demeureront sur place pour achever la fermeture de la communauté dans le courant de l’été. L’institut international Lumen Vitae quitte également la rue Washington pour Namur en ce mois de juin.

La communauté Saint-Ignace

A Bruxelles, la communauté Saint-Claude La Colombière a accueilli six nouveaux membres, parmi lesquels les Pères Jean van

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den Eynde et Albert Huart (Province de Calcutta) venant de la communauté Notre-Dame de la Paix à Namur, et Jacques Vande Gucht, de la maison Saint-Michel. À Haine-Saint-Paul, après discernement, il a été décidé de fermer la communauté Notre-Dame della Strada. Les Pères Emmanuel Servais et André van Vlasselaer (qui demeurait à Ghlin) rejoignent la communauté Saint-Claude La Colombière, le P. Guy de

La communauté de Haine-Saint-Paul

Marneffe, celle de Charleroi. Le P. Marc Cortembos, Vice-supérieur de la communauté, sera basé à Namur pour la durée d’un temps sabbatique. Pendant presque trente ans, après la fermeture du Centre spirituel Notre-Dame de la Justice à Fayt-Lez-Manage, les jésuites installés dans la maison de Haine-Saint-Paul ont rayonné dans la région, au service des paroisses et de la pastorale hospitalière. Lors d’une soirée d’adieu, le 24 mars, leurs paroissiens leur ont adressé leurs plus vifs remerciements. À Bruxelles, à l’Institut d’études théologiques (IET), deux cycles de conférences, ouverts à un large public, ont été organisés durant le printemps 2016. P. Philippe Wargnies


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Belgique méridionale & Luxembourg Le P. Philippe Wargnies anime un cycle de treize cours pour « Mieux compren dre l’Écriture ». Co ordonné par le P. Edouard Herr, un cycle de sept conférences aborde le P. Edouard Herr thème de « l’avenir de l’Europe, à l’heure de défis décisifs ». À Namur, les communautés locales ont accueilli des jésuites de Marseille début février. Mi-février, des jésuites et laïcs ont P. André Fossion collaboré au colloque consacré à l’apocalypse et au Manuscrit de  Namur (xive siècle), organisé conjointement par l’Institut d’études théologiques (IET), l’Université de Namur et le Séminaire de Namur. Une exposition et un livre d’art, aux Éditions jésuites, ont permis de découvrir ce chef d’œuvre. En hommage aux recherches du P. André Fossion, un colloque a été organisé à Namur le 14 mars et des Mélanges ont été publiés aux Éditions jésuites. Le 20 mai, le P. Franck Janin, Provincial, et d’autres compagnons jésuites assistaient à l’inauguration de la nouvelle Réserve précieuse de la Bibliothèque universitaire Moretus Plantin de l’Université de Namur, un projet rendu possible grâce au soutien de la Province. La communauté du Christ-Roi, à Luxembourg, poursuit son engagement en faveur des migrants et des réfugiés. Un DVD a été réalisé sur l’engagement de la communauté dominicale. Durant le carême, le P. Maurice Gilbert a donné cinq conférences publiques

La communauté du Christ-Roi accueille celle de Lille

sur « la figure de la Sagesse » dans l’Ancien Testament. Du 11 au 13 mars, les compagnons de Luxembourg ont accueilli la communauté de Montebello (Lille). Les Éditions jésuites, regroupant Fidélité, Lessius et Lumen Vitae, ont participé à la Foire du Livre de Bruxelles, du 18 au 22 février, et au Salon du Livre à Paris, du 17 au 20 mars, où plusieurs de leurs auteurs prirent part à six conférences et tables rondes. Sous la conduite des Pères Bernard Pottier, Jean-Louis Van Wymeersch et Benoît Willemaers, des jeunes partiront aux JMJ à Cracovie, en juillet prochain. Des activités sont régulièrement organisées pour préparer ce grand rassemblement : retraites, présentations, marches, repas et veillées de prière. Le Service jésuite aux réfugiés(JRS Belgium) poursuit son projet d’accueil Up Together : plusieurs soirées de présentation sont organisées chaque mois tandis que le réseau de solidarité et d’accueil prend progressivement forme. Le Centre Avec, centre d’étude et d’action sociale jésuite, a participé à la Grande Parade de « Tout autre chose » et « Hart boven Hard » du 20 mars dernier. Cette manifestation a rassemblé plusieurs milliers de participants à Bruxelles. Le Centre Avec a également entièrement renouvelé sa revue En question, dont le dernier numéro porte sur « naviguer à l’ère numérique ».

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Belgique méridionale & Luxembourg Il fut également question du numérique lors de la session de formation qui rassembla à Lyon les directions des collèges de France et de Belgique francophone à la fin du mois de janvier. Dans le domaine de l’enseignement toujours, Arlette Dister-Jacquemotte a succédé à Marc Bourdoux, en tant que déléguée du Père Provincial à la Coordination des collèges et instituts jésuites, le 21 mars dernier. Différents événements initiés ou organisés en collaboration avec des membres de la Province ont rassemblé des amis et sympathisants en nombre. Citons notamment la célébration musicale et artistique « Ouvrir l’Évangile de Jean », avec le P. Jean Radermarkers, à l’église Saint-Jean-Berchmans (Bruxelles) et la conférence sur l’écologie intégrale, en préparation à RivEspérance, avec le P. Charles Delhez, à Namur le 17 mars. Du 4 au 8 avril, le Festival Choose Life, avec les Pères Eric Vollen et Xavier Léonard, a rassemblé plus de 150 jeunes à Soignies. La première rencontre islamochrétienne « Ensemble avec Marie » a rassemblé plus de 600 personnes à l’église Saint-Jean Berchmans (Bruxelles), le 23 avril, pour une belle rencontre prônant le vivre-ensemble entre communautés et confessions. ? Caroline Jeunechamps et Pierre Hupez, s.j.

Rencontre islamo-chrétienne à l’église St-Jean Berchmans

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Ceux qui nous ont quittés Le Père Jean Meeûs Né à Uccle la veille de l’Assomption 1929, deuxième d’une famille de quatre enfants, Jean Meeûs entre dans la Compagnie de Jésus le 14 septembre 1948. Il vit son noviciat à P. Jean Meeûs Arlon, ses études philosophiques (1951-1954) à Eegenhoven et théologiques (1957-1961) à Chantilly. Il passe aussi par le collège de Liège pour sa régence et par celui de Verviers comme jeune prêtre. Dès la fin de son troisième An (1964), il est à nouveau envoyé à Liège. Pendant vingt années, il est préfet spirituel des élèves du Collège SaintServais, mais aussi aumônier des scouts et accompagnateur d’équipes Notre-Dame. Dans le courant des années 1970, Jean voit dans le Renouveau charismatique une chance pour l’Église. Il est le modérateur diocésain des groupes du Renouveau pendant plusieurs années. Il apporte à ce « courant spirituel » tout ce que sa formation aux Exercices de saint Ignace lui a donné. C’est ainsi que le cardinal Suenens remarque ses talents au point d’en faire un de ses collaborateurs. À Liège toujours, il participe, avec l’abbé Henri Bastin, les Filles de la Croix et des jeunes, à la fondation en 1985 du Centre l’Annonciation, lieu d’évangélisation et de vie communautaire chrétienne. Jean est un pilier de cette communauté jusqu’à son dernier jour. Avec l’Annonciation, il contribue à faire vivre de 1991 à 2001 un projet apostolique innovant, « Le café chrétien ». C’est en équipe, dans la complémentarité des états de vie, qu’il anime


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Belgique méridionale & Luxembourg de nombreuses retraites, conférences et sessions en Europe, et quelquefois au-delà, aidant tant de personnes à devenir sources, par la rencontre de Jésus Christ, son Seigneur et ami. ? ierry Dobbelstein, s.j.

Le Père Jean-Mathieu Lochten Jean-Mathieu Lochten est né à Schaerbeek, cadet de trois, dans une famille de commerçants bien connue dans le quartier. Humanités comme interne à Godinne, puis le P. Jean-Mathieu Lochten noviciat jésuite d’Arlon et un parcours classique jusqu’à l’ordination à la prêtrise en 1964. Destiné à enseigner la théologie morale, il amorce un doctorat, ce qui le mène à Paris en 1966-68 — notons la date. Il est invité à donner cours sur la morale sociale et la morale des affaires, au théologat d’Eegenhoven (19701971), à Lumen Vitae (1973-1975) puis, jusqu’à la fin de sa trajectoire, à l’IHECS (Institut des hautes études en communication sociale (1992-2012). Durant ces années, il s’engage de multiples façons dans des entreprises au service des gens en difficulté, surtout des jeunes. Direction d’une maison d’« enfants du juge », animation d’un service de mise « au boulot », sans compter de multiples cas individuels. Sa position l’y aide. À la mort accidentelle de son frère aîné, qui avait repris les affaires paternelles, il obtient des supérieurs de lui succéder (1992) : le voilà patron d’une petite entreprise, jusqu’à ce qu’il remette les affaires à un collaborateur. De 1993 à 1997, il est directeur puis colla-

borateur de l’OCIPE (Office catholique d’information et d’initiative pour l’Europe). En 2001, il est nommé curé de Saint-Jean-Baptiste au Béguinage, au centre-ville — son rêve — jusqu’à l’âge de la pension. En 2004, avec quelques intellectuels de convictions variées, il fonde le groupe de dialogue interconvictionnel Avicenne. Jean-Mat’nous a quittés sans prévenir, ce weekend du 14 février. On l’attendait pour une eucharistie. Il s’apprêtait à fêter ses 80 ans. ? Paul Tihon, s.j.

Le Père Jacques Denis Jacques Denis est né à Charleroi le 6 juin 1922. Après ses humanités au collège du SacréCœur, c’est en France, à Mons (Var) qu’il frappe à la porte du noviciat en exode, le 21 juin P. Jacques Denis 1940 et qu’il est reçu dans la Compagnie. Après le noviciat (Arlon, Clairefontaine, Guirsch), il accomplit le cursus ordinaire : juvénat à La Pairelle, philosophie à Eegenhoven et une dernière année à Montréal (Canada), régence comme surveillant à Saint-Servais à Liège. Mais il y est aussi professeur de géographie et c’est sans doute là que s’enracine son intérêt pour le champ d’étude qui va occuper toute sa vie. Après la théologie à Eegenhoven, où il est ordonné prêtre, le 15 août 1952, il poursuit à Paris les études de géographie qui, cinq ans plus tard, après deux années passées en Afrique (Léopoldville et Usumbura), aboutiront au doctorat. Après le 3e an et un an d’enseignement au Lovanium de Kalina, il devient professeur de géographie

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Belgique méridionale & Luxembourg aux Facultés Notre-Dame de la Paix à Namur. Il le sera de 1960 à 1987. De 1962 à 1969, il enseigne aussi à Bujumbura. Sa spécialité est la géographie humaine, avec une attention particulière pour l’urbanisation en Belgique, en Afrique et en Asie orientale. Ses travaux sur le développement urbain en Afrique lui valent de devenir membre titulaire de l’Académie royale des Sciences d’Outremer. Son activité de recherche ne s’arrête pas avec son éméritat : c’est en 1992 qu’est publié un imposant volume Géographie de la Belgique. Et en 2005 paraîtront des Carnets géographiques. De l’aventure à la découverte où ont été réunis des souvenirs de découvertes aux quatre coins du monde. Mais à côté de ce travail scientifique, Jacques Denis assume bien d’autres tâches. De 1969 à 1975, il est recteur des Facultés Notre-Dame de la Paix. Ses qualités amènent aussi les supérieurs à lui demander divers services d’organisation : départements universitaires, bibliothèques, direction administrative de l’œuvre des Bollandistes, conception et construction du bâtiment de La Colombière, commission économique de la Province, etc. En 2013, son état de santé l’oblige à quitter Namur pour rejoindre la communauté de La Colombière. Longue période d’affaiblissement progressif qu’il a vécue avec beaucoup de courage et de dignité, restant lucide et fraternel jusqu’au bout. Il nous a quittés au milieu du jour, ce vendredi 15 avril 2016. ? Jean-Marie Faux, s.j.

Le Père Georges Davin Je me souviens que, dans les années 1970, dans la vieille église du collège Notre-Dame de la Paix, on venait de loin pour écouter le P. Davin. Je me souviens que, dans les années quatrevingt, ici, dans cette chapelle universitaire, le

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P. Davin, inlassablement, annonçait la Parole. Je me souviens que le 9 avril, le P. Davin, penché sur son ordinateur, consultait le site jésuite croire.com : il préparait sa dernière P. Georges Davin homélie. Je me souviens que chaque vendredi midi, le P. Davin mangeait seul. Avant la communauté. Ce jour-là, Il partait au foyer Saint-François. Moment sacré. Je me souviens que le 19 avril, une dame était au chevet du P. Davin à la clinique. Elle ne le quittait pas. Elle disait : « Si vous saviez ce qu’il a fait pour mon père à Saint-François. » Je me souviens que ce même 19 avril, quelqu’un m’a dit : « Le P. Davin, quelle personnalité ! » Je me souviens que le marchand de radis, du marché du samedi, cette semaine, était triste. Je me souviens que le P. Davin cultivait l’art de se faire proche de chacun. Je me souviens que, quotidiennement, le P. Davin allait remercier chaque membre du personnel de la communauté. Je me souviens qu’en communauté, lorsqu’il demandait un service, le P. Davin disait toujours : « Mais ce n’est pas urgent. Et si ce n’est pas possible, ce n’est pas grave. » Je me souviens qu’en communauté, le P. Davin disait souvent, doucement et doublement : « Merci beaucoup. » Je me souviens qu’au moment de recevoir le sacrement des malades, le P. Davin a dit : « Je prie pour la paix et la réconciliation du monde. » Je me souviens que le 18 avril, à 18 h 00, à la clinique, le P. Davin m’a serré la main longtemps, longtemps. ? Jean-Paul Laurent, s.j.


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Nouvelles ordinations jésuites Albert Evrard et Benoît Willemaers Le 2 avril dernier, en l’église Saint-Jean-Berchmans (Bruxelles), Albert Evrard, s.j., et Benoît Willemaers, s.j., ont été ordonnés prêtres par Monseigneur Joseph De Kesel. Nous vous présentons les deux nouveaux ordonnés de la Province de Belgique méridionale et du Luxembourg.

«C

’est une grande joie pour la Compagnie de Jésus et pour l’Église de Belgique. Cela montre aussi que devenir religieux et prêtre demeure un beau choix de vie pour des jeunes chrétiens désireux de suivre le Christ en se mettant au service d’un monde plus juste », s’est réjoui Franck Janin, s.j., Provincial. Plusieurs centaines de personnes, familles et amis, ont assisté à la célébration, tandis que, grâce à la technologie, les Pères âgés assistaient à la célébration en direct depuis La Colombière.

Benoît Willemaers et Albert Evrard

Albert Evrard Né à Tournai en 1967, Albert Evrard poursuit des études de droit, puis exerce la fonction d’avocat et mène des recherches dans le

domaine du droit des personnes âgées. Il entre dans la Compagnie de Jésus en 2006. Au terme de deux années de noviciat à Lyon, il entame des études de philosophie à Namur, puis effectue trois années de théologie aux facultés jésuites de Paris, qu’il complète par deux années à Toronto. Aujourd’hui, il continue

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Belgique méridionale & Luxembourg ses recherches sur le vieillissement à l’Université de Namur et est actif dans l’accueil des réfugiés. « Devenir prêtre est pour moi un moyen de servir davantage des hommes et des femmes que la Providence met sur ma route, là où je suis. La vie religieuse, c’est embrasser le monde et s’y donner totalement », explique Albert Evrard.

Benoît Willemaers Né en 1981 à Verviers, où il a grandi, aîné d’une famille de quatre enfants, Benoît Willemaers est licencié en sciences politiques de l’ULg. Il complète cette formation par une année de droit européen au Collège d’Europe (Varsovie). Il entre dans la Compagnie de Jésus en 2006. Après deux années de noviciat à Lyon, il rejoint Bruxelles où il collabore au Service jésuite des réfugiés (JRS-Belgium)

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comme visiteur de centres fermés. Viennent ensuite cinq années d’études en philosophie et théologie aux facultés jésuites de Paris, de 2010 à 2015, années durant lesquelles il est aumônier d’étudiants. Aujourd’hui, il est au service de l’Unité pastorale Saint-Martin à Liège. Il est aussi engagé dans la pastorale de la jeunesse, notamment dans les Journées mondiales de la jeunesse (JMJ, Cracovie) et dans la pastorale scolaire. « Par mes engagements, je souhaite aider ma génération et l’Eglise à entrer en dialogue dans un a priori de bienveillance, comme l’a enseigné Ignace de Loyola », témoigne Benoît Willemaers.


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Interview d’Albert Evrard — Tu as été ordonné prêtre dans la Compagnie de Jésus. Qu’est-ce que cela représente pour toi ? — Pour moi, cette ordination est à la fois aboutissement et commencement. Elle représente un moyen de servir davantage des hommes et des femmes que la Providence met sur ma route, à quelque endroit que je sois, une fois envoyé quelque part, pour y accomplir une mission choisie par le Supérieur Provincial. Quelle liberté à vivre ! — Qui es-tu ? — Je dirais qu’un imaginaire m’a longtemps poussé à la recherche d’une vie facile faite de plaisirs et d’honneurs, et de grands rêves, que des capacités intellectuelles et relationnelles ont mis au service de certaines causes, en particulier celle des personnes âgées. Et dans le même temps, au cœur même de ces vanités mêlées de bien, j’ai reconnu la main du Seigneur qui me tirait vers la Vie. Ceci, à partir de difficultés personnelles localisables dans le temps. Il y a ensuite eu la demande d’entrer dans la Compagnie et puis les étapes qui ont mené jusqu’ici, non sans de grandes joies, des errements et des avancées. — Qu’est-ce qui t’a donné envie de suivre les pas du Christ ? — Pour moi, la manière dont l’Esprit travaille dans le monde et en moi reste un grand mystère. « Pourquoi moi ? », me dis-je souvent. Tant que je suis à même de vivre heureux avec cette question, malgré des tribulations ou errements, je continue à rendre grâce à la Compagnie de m’aider à vivre l’un ou l’autre rêve davantage dans un « tout aux autres » qu’un « tout à l’ego ».

— Qu’est-ce qui est important pour toi dans la vie religieuse ? — La gratitude pour remercier, le temps pour écouter, le silence pour entendre le plus intérieur à moi-même, tout aussi présent dans la création et les autres qui l’habitent. Savoir que quoi qu’il arrive, je ne suis seul : ni pour décider, ni pour agir, ni pour prier. Cela va très bien avec mon caractère. Et tout cela se résume dans le caractère absolu de la vie chrétienne, c’est-à-dire orienté au service des autres, non de soi, et du Seigneur dans les autres. — Quels sont tes engagements professionnels, apostoliques ? — Le jésuite que je suis entend la question en termes de mission reçue du Provincial. La mission est l’insertion à l’Université de Namur. Actuellement, il s’agit jusqu’ici d’une mission intellectuelle dans le domaine de la gérontologie et du vieillissement. Ainsi se profile à l’horizon de l’automne 2017, une réunion jésuite internationale à Namur qui rassemblera des jésuites et des laïcs travaillant dans les institutions jésuites en lien avec les personnes âgées. Pour le reste, mon rêve est d’ancrer le local de l’Université de Namur davantage dans l’international du monde qui l’entoure. Ce serait un privilège pour moi que d’apporter mon expérience à la croissance de ce développement. — Que voudrais-tu apporter au monde et à l’Église ? — Chaque jour donne une occasion de remercier quelqu’un, et le Seigneur aussi, pour cette vie bonne vers laquelle tendre. S’il y a cela, c’est déjà magnifique. Je suis très sensible à la miséricorde dont parle le pape François. Si j’arrive à l’être davantage, miséricordieux, avec les autres et avec moi-même, c’est un beau cadeau pour le monde.

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Belgique méridionale & Luxembourg — Comment guiderais-tu un jeune hésitant à entrer dans la vie religieuse ? — Guider est un grand mot. L’Esprit guide. Ecouter beaucoup, et laisser sa porte ouverte tout en faisant présent un principe de réalité : la vie religieuse ce n’est pas la fuite en avant, le refus du monde, c’est au contraire embrasser le monde et s’y donner totalement. Et aussi : conseiller de terminer ce qui est commencé avant de se lancer : études, travail en cours. Il s’agit de terminer avec élégance ce qui est en cours pour aller vers ce qui est tant désiré. — Quelle pourrait-être ta devise ? — Je préfère une pensée qui guide plutôt qu’une devise. Dans un parc, à Namur, se dresse la statue d’un peintre, prêt à travailler la beauté avec habilité. La statue de bronze donne un mouvement : le peintre a un pied en avant et un en arrière : il est en chemin. Voilà ce que je retiens. Et je vérifie régulièrement que je suis dans ce mouvement, c’est-àdire, non le pied dans le moule prétendu du pied du Christ, comme Ignace de Loyola à Jérusalem, dans le Récit du Pèlerin, mais avec mon pas dans le pas du Christ, à l’aide de l’imagination et des Écritures, et à l’image de compagnons jésuites qui m’ont précédé et de tant de laïcs qui vivent des Exercices spirituels dans leur vie.

Interview de Benoît Willemaers — Devenir prêtre : qu’est-ce que cela représente pour toi ? — Une nouvelle façon de rendre service aux gens auprès de qui je suis envoyé. En tant que religieux, cela fait déjà près de dix ans que je suis envoyé en mission, de manière variée, suivant les moments. Être ordonné prêtre,

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c’est pour moi pouvoir témoigner d’une façon nouvelle, notamment à travers les sacrements, de la présence aimante du Christ aux hommes et femmes d’aujourd’hui. — Comment est née et a grandi ta vocation ? — Il y la famille, d’abord. J’ai eu la chance de grandir dans une famille où la foi tenait une réelle place. À travers la pratique et la prière mais aussi grâce à des parents impliqués dans les œuvres pastorales et de charité de la paroisse. Puis, il y a eu la figure d’un professeur de religion au collège, nous invitant à nous engager auprès d’enfants du quart-monde. Par la suite, lors d’un échange étudiant au Colorado, j’ai été très marqué par la communauté paroissiale, très vivante. J’évoquerai encore les longues discussions autour d’un verre avec des amis protestants, qui m’ont forcé à articuler plus en profondeur ma foi. Enfin, le déclencheur de ma vocation a été un voyage d’étude en Bosnie-Herzégovine avec le Collège d’Europe, durant lequel nous avons été interpellés par l’Évêque du lieu. A la fin de la rencontre, il était très clair pour moi que ma place n’était pas dans l’administration européenne ou la diplomatie (mon rêve d’alors) mais dans un autre type de service. — Pourquoi la Compagnie de Jésus ? Parce que je la connaissais un peu. Je suis moi-même un élève des jésuites puisque j’ai suivi des humanités gréco-latines au collège Saint-François-Xavier I (Verviers) et une année de « math spéciale » à Bruxelles. Mes parents recevaient à la maison la visite de quelques amis jésuites. Je ne me voyais pas entrer dans une abbaye ou intégrer une paroisse. Dans la Compagnie de Jésus, j’étais et je reste frappé par la diversité des personnes et des apostolats.


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Belgique méridionale & Luxembourg de Loyola. Sans fausses facilités mais en aidant chacun à trouver la part de vérité qu’apporte l’autre.

Première messe de Benoît à Saint-Martin, à Liège

— Qu’est-ce qui est important pour toi dans la vie religieuse ? — Que la vie religieuse soit un lieu où l’on cherche ensemble comment mieux se mettre à la suite et au service du Christ. C’est bien beau de vouloir se donner mais comment agir ? Avoir des compagnons avec qui se mettre en route et avoir des supérieurs qui me poussent là où je n’imaginais pas aller (ou là où je n’avais pas envie d’aller) est une chance incroyable. — Quels sont tes engagements professionnels et apostoliques ? — À Paris, j’étais surtout engagé dans la pastorale étudiante. Depuis septembre 2015, j’accomplis à Liège un stage « de terrain » à l’unité pastorale Saint-Martin. Je donne aussi quelques coups de pouce en pastorale scolaire. Demain se définit petit à petit et m’oriente vers la pastorale des médias et de la jeunesse. Autant en profiter, tant que je n’ai pas de cheveux blancs. — Que voudrais-tu apporter au monde et à l’Eglise d’aujourd’hui ? — Soyons ambitieux ! Je voudrais aider ma génération et l’Église à entrer en dialogue selon l’a priori de bienveillance dont parle Ignace

— Qu’as-tu envie de dire à un jeune, amené à prendre une décision de vie importante ? — Je lui dirais avant tout de ne pas s’enfermer dans une alternative simpliste de « faire ou pas ». C’est le meilleur moyen de se braquer. Au contraire, il est bon de confronter la décision possible à une autre possibilité, parfois tout aussi sérieuse. Ensuite, vivre un peu de temps avec les deux possibilités, les porter dans la prière, en parler avec des personnes de confiance. Et faire le choix qui promet le plus de bonheur, même si c’est le plus difficile. Et pourquoi pas la vie religieuse ? En arrivant au noviciat, j’ai été frappé par le fait que les appels des uns et des autres avaient été très différents, du parcours graduel au coup de foudre. Dès lors, la seule réponse que je puisse proposer est d’oser en parler et d’entrer dans un accompagnement spirituel. L’appel est trop singulier pour ne pas se discerner singulièrement. — Qu’est-ce qui fait ta joie aujourd’hui ? — Être appelé à prononcer une bénédiction. C’est-à-dire à être témoin d’une chose bonne et pouvoir dire que Dieu y est présent, s’y fait présent par son amour. Et c’est une chose extraordinaire à entendre. Propos recueillis par Caroline Jeunechamps

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Initiatives & Evénements

Au service des vocations jésuites En France comme en Belgique et au Luxembourg, des équipes de jésuites sont au service des vocations. Cet article présente les coulisses du Service jésuite des vocations, en France, et le Service de la pastorale des vocations de la Province de Belgique méridionale et du Luxembourg. Aider des plus jeunes à discerner leur vocation, unique et personnelle, voilà une façon de définir la caractéristique commune des promoteurs des vocations.

En Belgique francophone et au Luxembourg Découvrir ce pour quoi nous sommes faits Cette question-choc « Qu’y a-t-il de plus important que de découvrir ce pour quoi nous sommes faits ? » accueille l’internaute dès la page d’accueil du site www.vocation-jesuites.be. Elle entend bien attirer l’attention sur l’appel de Dieu dans la vie d’un chacun, sujet oublié dans nos sociétés sécularisées, s’il en est ! La toile étant la première référence des jeunes (adultes) d’aujourd’hui, il nous a paru important d’y être présent comme jésuites de la Province de Belgique francophone et du Luxembourg. Informer sur des activités spécifiques concernant le choix de vie, présenter la vie des membres et des communautés, répondre à quelques questions essentielles (Comment discerner ? Prier à la manière d’Ignace. Quels sont les signes d’une vocation ? Qui contacter dans ma région ?), tel est l’objectif de ce site. Le Service de la pastorale des vocations se compose de six compagnons, engagés auprès des étudiants ou jeunes professionnels. Nous nous réunissons quatre à cinq fois par an pour prier, coordonner les activités et stimuler tous

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les jésuites de la province à prendre à cœur la question des vocations : Jean-Louis Van Wymeersch (Bruxelles, La Viale Europe), Xavier Léonard (Namur), Tommy Scholtes (Bruxelles), Benoît Willemaers (Liège), Eric Vollen (Bruxelles) et moi-même, coordinateur (Luxembourg). Nos activités spécifiques : proposer chaque mois une prière pour les vocations et une fois par an, en novembre, une neuvaine de prière qui s’inspire d’une figure de saint jésuite. Un weekend pour les jeunes intéressés est organisé chaque année au centre spirituel de La Pairelle (Namur) au mois de février : nous y présentons notre vie et la spiritualité jésuite, nous rendons visite à un jésuite sur son lieu de travail et à une


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Initiatives & Evénements communauté de Namur. Et nous nous laissons entraîner par nos confrères français pour rêver et mettre en œuvre des petits projets communs (flyers, tee-shirts, etc.). Sans oublier les réunions européennes annuelles, très stimulantes. C’est très peu, mais une semence plantée avec foi et amour ne peut que germer et porter des fruits ! ? Josy Birsens, s.j. www.vocation-jesuites.be

En Province de France Comment Dieu peut être « désirable » pour les jeunes

Depuis quatre ans, le Service jésuite des vocations de la province de France se compose de quelques jésuites en lien avec les jeunes ou désireux de porter cette question : il s’agit actuellement de ierry Lamboley (Marseille), Pierre Molinié (Lille), Pascal Gauderon (Lyon), Benoît Ferré (Saint-Denis) et Manuel Grandin (Paris). L’équipe se réunit trois ou quatre fois par an pour prier et réfléchir sur son action et sur les attentes des compagnons comme des jeunes proches de nous. Nos tâches : - soutenir la prière de la province (prière du 5 de chaque mois, désormais en lien avec la Province de Belgique méridionale et du Luxembourg) ; - visiter les communautés et participer aux événements de la province, comme Loyola XXI qui rassemble 2 500 jeunes et un petit millier d’adultes venant de toutes les écoles jésuites ;

- proposer des supports de communication : tracts (« les signes d’une vocation religieuse », « prier avec la Bible » ou la prière d’alliance), tee-shirts « Jesuits and friends » et bientôt une croix « jésuite » ; - échanger avec les responsables de la candidature (Michel Joseph et Sylvain CarriouCharton) et le maître des novices (ierry Anne) ; - représenter la province dans des rencontres au niveau français (à la Conférence des religieux et religieuses de France ou au Service national pour l’évangélisation des jeunes et des vocations), européen (réunion des promoteurs) ou international (stand vocationnel aux JMJ). Notre mission est à la frontière de la pastorale des jeunes, des questions de communication et du service du Corps apostolique. C’est un très beau challenge même si nous avons trop peu de temps, les uns et les autres, à y consacrer. « Le Christ ne te vend pas d’illusions » est le titre d’un discours que le pape aurait dû prononcer au Paraguay, lors d’une rencontre avec des jeunes. Ce texte rejoint nos manières de faire : il redit comment Dieu peut être « désirable » pour un jeune, combien donner sa vie a de la valeur et du poids dans un monde en quête de sens et de beauté. Il redit avec force que notre Dieu ne manipule pas et ne vend pas d’illusions, toujours respectueux qu’il est de notre liberté et de nos tatônnements. À chacun de nous de porter ce message et de faire de son mieux pour appeler et accueillir avec joie les nouveaux serviteurs de la Mission du Christ. ? L’équipe des vocations

www.jesuites.com/category/devenir

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Initiatives & Evénements

Portraits Guy Vanhoomissen, s.j.

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lève au collège jésuite Saint-Stanislas à Mons (Hainaut), je n’envisageais pas de rentrer chez les jésuites. À cette époque, je ne connaissais pas Ignace de Loyola et étais fasciné par la figure de Charles de Foucauld. Quand s’est posée la question d’une vocation religieuse, c’est pourtant chez les jésuites que je me suis présenté. La Compagnie compte des personnalités fort différentes. J’y trouverais ma place. En 1971, je suis parti à Calcutta, avec Étienne Degrez, s.j., (maintenant à Katmandu) et Charles Pollet, s.j., (aujourd’hui à Dacca), rejoindre la mission du Bengale. Le contact avec l’Inde m’a marqué plus qu’il ne paraît. Il fallait tout recommencer à zéro : style de vie, langue, alimentation, etc. Ce fut aussi la joie de rencontrer une communauté chrétienne minoritaire, dans un pays en croissance, au contact d’une religion immémoriale. Retour en Belgique en 1984, heureux de retrouver mes deux sœurs et mon frère qui avaient accepté mon départ. Il me semblait que je serais plus efficace d’un point de vue apostolique dans « le plat pays qui est le mien ». Le supérieur provincial m’envoie « pour un an » au Centre Lumen Vitae… où je suis resté jusqu’en 2015 ! J’ai pu y mettre à profit mon expérience indienne : rencontre des cultures, adaptation pastorale, fréquentation de l’hindouisme et de l’islam. J’ai pu également partager mon goût pour la Bible. Comme pour beaucoup de jésuites, n’ont pas manqué d’autres engagements tels que le

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ministère paroissial, l’accompagnement spirituel et « Foi et Lumière ». Né sur le sol flamand, avec du sang wallon dans les veines, me voici dans la capitale des Trois Gaules. Quand on m’a demandé de partir à Lyon participer à la formation des candidats à la Compagnie, j’ai dit OUI. C’était une manière de transmettre ce que j’avais reçu. Une dernière question : On vous envoie non pas dans la presqu’île lyonnaise mais sur une île déserte et vous ne pouvez emporter qu’un seul objet ? Sans hésitation, La Passion selon saint Matthieu de Jean-Sébastien Bach ! ? Guy Vanhoomissen, s.j. (BML) Lyon, communauté Saint-Ignace


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Initiatives & Evénements

Philippe Robert, s.j.

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e nom de « compagnon de Jésus » m’a tout de suite conquis. Même si, je le crains, mon désir de frapper à la porte du noviciat jésuite a davantage été nourri par la raison que par la rencontre du Christ. Pourtant - c’est un émerveillement qui m’habite encore - la Compagnie m’a ouvert cette porte, et bien d’autres ensuite, dont celle de l’expérience spirituelle. Celle des études aussi, paraît-il. Je ne garde pas un souvenir impérissable de ce qu’on m’a fait lire, mais je n’oublie pas ces maîtres qui n’oubliaient pas d’être des frères … Les portes de la vie communautaire ont été franchies avec plus de détermination. En 38 ans, j’ai déjà connu huit communautés de jésuites rieurs ou très sérieux, poètes ou paysans, spécialistes d’Homère ou des chaudières à gaz. J’ai aimé tisser avec eux un art de vivre qui aide chacun à être un apôtre libre et accueillant. La vie communautaire permet de s’ouvrir à la plus grande diversité de caractères et d’opinions. Que voulez-vous, tout le monde ne savoure pas les fruits pourris, et ne range pas forcément Claudel dans la catégorie « music-hall pour archevêque ». Va pour la vie fraternelle comme un lieu de mission et de conversion ! C’est celui, je pense, qui me rend le plus créatif. Et le plus heureux. N’ayant pas de compétence particulière, à chaque nouvelle affectation, je suis toujours déconcerté, puis ravi par l’imagination — et la confiance — du Provincial. Collèges, lycées (14 ans), services diocésains (17 ans) : pourquoi pas ? Chaque été, depuis 2008, accompagnement des jésuites qui se préparent à l’ordination : Oh oui ! Et me voici maintenant hors de France, participant à la naissance d’une nouvelle Province. Bon, Namur n’est pas en Chine, mais tout de même : découvrir un autre secteur aposto-

lique, être confié à des compagnons inconnus… Il n’y a vraiment que la Compagnie pour offrir à un sexagénaire bedonnant l’occasion de se renouveler, d’ajuster à une autre culture son désir de servir. Et toujours ce nom de « compagnon de Jésus »… ? Philippe Robert, s.j. (GAL) Wépion, Maison Saint-Robert Bellarmin

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Initiatives & Evénements

Arlette Dister, Coordination des écoles jésuites belges francophones

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e portrait est accompagné de ma dernière photo d’école qui rejoindra toutes les précédentes, certaines datant du temps du sépia. En quittant ma fonction de directrice au centre scolaire Saint-Benoît Saint-Servais à Liège pour reprendre la coordination des collèges et instituts jésuites de Belgique francophone, je quitte la vie quotidienne d’une école tout en restant au service de l’éducation. J’ai emprunté comme beaucoup le chemin de l’école à l’âge de trois ans. Le démarrage fut pénible : ma mère dut se battre contre sa tendresse profonde pour m’emmener de force vers la petite école du village. Mes pleurs faisaient inexorablement partie du voyage. L’école n’était pour moi à ce moment-là que séparation affective et affrontement dur avec une religieuse désemparée par ce chagrin d’enfant. Je ne cessais de répéter avec insistance que j’accepterais de venir à l’école si elle troquait sa longue robe noire et sa cornette pour des habits semblables à ceux de ma mère. Mon entêtement fut long mais la chaleur humaine de la religieuse l’emporta… La suite de mon parcours me fit rencontrer d’autres religieuses ou religieux. Beaucoup d’entre eux me marquèrent par leur sens du service, l’attention qu’ils portaient aux autres, leur dévouement. Je retrouvai les mêmes caractéristiques chez des laïcs qui avaient décidé de consacrer leur vie à l’enseignement. C’est une œuvre sans profit mais profitable et riche d’humanité… Les jésuites se distinguent à mes yeux par leur ouverture au monde et à la diversité de leurs semblables. Peut-être parce qu’ils tiennent plus que d’autres à être respectés dans leur singularité… Ils n’hésitèrent pas à attribuer à la germaniste que j’étais un cours de

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religion, confiants dans ma capacité à relire mon parcours de vie à la lumière des Évangiles. Ils réitérèrent ce geste de confiance en me désignant à la direction du centre scolaire Saint-Benoît Saint-Servais, une école secondaire d’enseignement général comptant quelque 1600 élèves. Bien plus qu’un métier administratif, j’y ai vu une fonction de « pasteur », d’« éveilleur » de talents… et de « souffleur » d’un art de vivre ignatien. Le portrait ne serait pas complet si je n’y intégrais pas ce que m’a appris la maternité, elle aussi une école de vie. De mes quatre enfants âgés de 32 à 14 ans, j’ai appris bien plus encore que de tout mon parcours professionnel. Le personnel et le professionnel se conjuguent à l’infini quand il s’agit d’apprendre à respecter, à partager, à servir et à aimer… ? Arlette Dister www.educationjesuite.info


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Initiatives & Evénements

Marie-Thérèse Michel, directrice du JECSE*

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’ai découvert la Compagnie de Jésus en même temps que l’enseignement. Après des études de langues et une année à New York, je rêvais d’être interprète dans une organisation internationale. Rentrée en France, j’ai bien été interprète quelque temps, mais j’ai dû arrêter pour « suivre mon mari » ! Arrivée à Lyon en 1978, j’ai trouvé, un peu par hasard, un poste de professeur d’anglais à Saint-Louis de la Guillotière (établissement jésuite du centre Saint-Marc). Et là, j’ai découvert un monde passionnant, une liberté et une recherche pédagogique extraordinaires. Cette période fût fondatrice et, de cette époque, date ma passion pour la pédagogie…. C’est aussi à Saint-Louis que j’ai fait la connaissance « des jésuites ». Je garde un souvenir ému quand, très peu de temps après mon arrivée, attendant un deuxième enfant, je l’ai annoncé au Père jésuite directeur du centre Saint-Marc. Devant sa moue, du haut de mes 30 ans, je lui ai dit : « Mon père, si les femmes ne font plus d’enfants, vous n’aurez plus d’élèves ! » Il m’a regardée avec bienveillance et, tirant sur sa pipe, m’a dit : « Vous avez raison. » J’ai toujours pu garder cette liberté de parole avec les jésuites et j’en suis heureuse. C’est aussi à Lyon, un peu plus tard, que mon mari et moi sommes entrés dans la Communauté de Vie chrétienne (CVX) ; vingthuit ans plus tard, nous y sommes toujours. Et puis, en 2000, alors que j’avais quitté le réseau des écoles jésuites, le téléphone a sonné et je me suis retrouvée directrice du CEP-Ignatien ! J’ai pu alors continuer dans la formation ce que le terrain m’avait appris, et œuvrer avec une équipe dynamique de jésuites et de laïcs. Depuis 2010, je suis directrice du JECSE *. Convaincue que l’Europe est notre avenir

(cela, je l’ai compris dès mon séjour à New York), mon « rêve de jeunesse » de travailler pour une organisation internationale est ainsi comblé ! C’est en travaillant avec des jésuites et des laïcs engagés partout en Europe, que j’ai compris ce qui est au cœur de mon parcours, à savoir que l’Europe n’est pas une affaire de frontières mais de ponts à construire, comme le dit le P. Nicolas : « Build and be bridges in the Church. » ? Marie-érèse Michel *JECSE : Jesuit european committee for primary and secondary education — le JECSE coordonne 160 établissements répartis dans 20 Provinces jésuites européennes, y compris en Égypte et au Liban.

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Contempler

Macha Chmakoff, Les Sept Jours de la Création, Troisième jour, huile sur toile (2 m × 1,30 m)

Troisième jour « Dieu dit : « Que les eaux qui sont au-dessous du ciel se rassemblent en un seul lieu et que le sec paraisse. » Et cela fut ainsi. Dieu appela le sec Terre et il appela Mer l’amas des eaux. Et Dieu vit que cela était bon. Puis Dieu dit : « Que la terre fasse pousser des herbes, des plantes portant semence, des arbres à fruit […] ». Et cela fut ainsi […]. Et Dieu vit que cela était bon. Et il y eut un soir et il y eut un matin, ce fut le troisième jour.

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et méditer

Troisième Jour (détail)

Méditation Dieu créa la Terre et le Ciel. Et Dieu vit que cela était bon. Je répète cette phrase, inlassablement. Quels sentiments m’habitent en cet instant ? Quel lien m’unit, moi, personne unique créée par Dieu, à la Terre et au Ciel ? Cette œuvre est extraite de la série les Sept Jours de la Création qui, avec les Sept Paroles du Christ en Croix, a été rassemblée en un ouvrage d’art paru chez Fidélité (Éditions jésuites, 2016, 19,50 EUR).

L’artiste Après des études de langues et de théologie, Macha Chmakoff a obtenu le diplôme de l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris et un DESS en psychologie. Elle exerce à parts égales ses deux métiers de peintre et de psychologue clinicienne-psychanalyste. Elle expose en France, en Belgique et à l’étranger. Sa peinture, figurative ou à la limite de la figuration, prend pour thèmes des scènes bibliques mais aussi des personnages, des horizons et la « vie silencieuse » des objets.

www.chmakoff.com

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Initiatives & Evénements

Vivre ensemble De part et d’autre de la frontière de nos Provinces de France et de Belgique méridionale et Luxembourg, le « Vivre ensemble » entre les religions et les cultures se construit. Découvrez-en deux exemples, le premier à Bruxelles, à travers la pièce de théâtre tragi-comique Djihad présentée au théâtre du collège Saint-Michel, le second à Paris, grâce aux soirées de rencontre organisées par WelcomeJeunes, la branche jeune du Service jésuite des Réfugiés. Deux belles expériences impliquant les jeunes… et qui ne demandent qu’à essaimer !

« Djihad », odyssée tragicomique au théâtre du collège Saint-Michel (Bruxelles)

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e théâtre du collège Saint-Michel, à Bruxelles, a accueilli, l’an dernier, six représentations de la pièce de théâtre tragicomique Djihad d’Ismaël Saidi. Dénonçant les dangers du radicalisme, le spectacle a été déclaré d’utilité publique. Au total, plus de 45 000 spectateurs, dont 20 000 élèves, ont déjà vu la pièce en Belgique. Depuis peu, le spectacle est également joué en France. En huit tableaux, Djihad présente l’odyssée tragi-comique de trois Bruxellois qui, face à l’oisiveté de leur vie, décident de partir combattre aux côtés des djihadistes en Syrie. Sauver leurs frères musulmans au nom de leur religion, ne jurant que par Allah…, même si aucun d’eux n’a lu le Coran. De Bruxelles à Homs, en passant par Istanbul, ils découvri-

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ront les raisons qui les ont poussés à partir. Mais le périple tourne rapidement au chaos… L’équipe du théâtre SaintMichel a organisé cinq représentations scolaires de la pièce Djihad, entre mars et mai 2015. Ce sont ainsi plus de 3 500 étudiants, venus de toutes les communes de Bruxelles, qui ont bénéficié de cette initiative. Cette organisation


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Initiatives & Evénements faisait suite à la demande du cabinet de la ministre de l’Enseignement d’accueillir des représentations scolaires. Une demande à laquelle le directeur du collège Saint-Michel, Paul-Benoît de Monge, a immédiatement souscrit. Chaque représentation était suivie d’un débat sous forme de questions-réponses entre les élèves, d’une part, et l’auteur Ismaël Saidi et des acteurs de la société civile (islamologues, journalistes, juristes…), d’autre part. Cela a donné lieu à des échanges passionnants durant lesquels Ismaël Saidi et les autres intervenants ont réussi à se mettre au niveau de leurs interlocuteurs, cherchant toujours à apporter une réponse, même aux questions les plus difficiles ou chargées d’a priori. Les élèves, issus d’écoles très diverses, se sont témoigné beaucoup de respect durant les débats. La troupe de Djihad, heureuse de l’accueil reçu au théâtre Saint-Michel, a souhaité prolonger l’aventure en y organisant la captation de la pièce. Les équipes de la chaîne RTL-TVI ont filmé une des représentations scolaires, ainsi qu’une représentation supplémentaire en soirée. Cela a donné lieu à plusieurs diffusions télévisées, suivies d’un débat. En octobre 2015, à l’initiative d’Ismaël Saidi, le théâtre Saint-Michel a organisé une ultime représentation de Djihad au profit du Samu social, pour le soutien des réfugiés présents à Bruxelles. Pour cette cause, les 1 200 places du théâtre ont été mises gratuitement à dis-

position et le personnel a travaillé bénévolement, offrant ainsi l’entièreté de la recette de la soirée au Samu social. Enfin, des élèves du collège Saint-Michel, sous la direction de leur professeur de philosophie, Christophe Jambers, ont travaillé à la rédaction d’un dossier pédagogique. Ismaël Saidi, conquis par la qualité du travail, a décidé de le joindre à la publication du texte de la pièce. La conférence de presse pour le lancement du livre s’est tenue au théâtre SaintMichel en décembre dernier. ? Violette Hortal Directrice générale du théâtre Saint-Michel

www.theatresaintmichel.be/Djihad http://djihadspectacle.com/ Djihad, tournée de concerts

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Initiatives & Evénements

Vivre ensemble « Raconte-moi ton pays », les soirées de rencontre du JRS (Paris) Le centre Saint-Guillaume, aumônerie catholique des étudiants de l’Institut de sciences politiques de Paris, s’anime certains lundis soirs, à l’initiative de Welcome Jeunes, la branche jeunes du JRS (Jesuit Refugee Service).

O

n peut être surpris de voir, un lundi soir par mois, à Paris, une fête plutôt originale se dérouler au centre Saint-Guillaume (CSG). Derrière la buée qui envahit les vitres, on distingue les visages de personnes de différents coins du monde ; des parfums d’ailleurs s’échappent, ainsi que des musiques et chants traditionnels de Syrie, d’Afghanistan ou du Tibet. Ce sont les membres du JRS qui préparent une soirée tous ensemble et partagent avec ceux qui le souhaitent, une rencontre différente avec des réfugiés. Dans la continuité des autres missions du JRS, ces soirées sont une occasion de transformer les idées reçues autour des étrangers, de

Le buffet tibétain

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promouvoir une application respectueuse du droit d’asile et de faciliter l’intégration des demandeurs d’asile et réfugiés. C’est surtout un moment de détente, festif et joyeux entre jeunes de différentes nationalités et l’occasion de s’enrichir mutuellement. Comme la plupart des actions de Welcome-Jeunes, ces soirées sont imaginées et mises en place par les membres eux-mêmes. C’est une équipe, composée de demandeurs d’asile d’une même nationalité et de facilitateurs français, qui décide ensemble du programme de la soirée : menu, musique, thème. Après avoir dévalisé les supermarchés pour trouver les ingrédients nécessaires à un repas guinéen, iranien ou bengali, c’est parti pour une journée de préparation ! Les étudiants du CSG vont et viennent, certains donnent même un petit coup de main. Chacun aide à décorer la salle, en fonction du pays mis à l’honneur. Ces soirées « Raconte-moi ton pays », organisées à 18 reprises déjà depuis mars 2014, réunissent


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Initiatives & Evénements

À l’heure de la danse

chaque fois plus de 80 personnes. Elles sont l’occasion pour les membres de JRS de parler de leur culture et de retrouver le plaisir de goûter aux spécialités de leur pays, pour ne pas oublier et pour partager ce qui leur manque. Ces fêtes sont des temps forts et permettent de valoriser chacun, d’encourager les initiatives en considérant chaque personne comme capable et pleine de ressources. Un prétexte aussi pour être ensemble et donner envie aux étudiants français de s’engager pour devenir répétiteur de français, accompagnateur, tuteur, ou simplement pour animer avec des demandeurs d’asile d’autres temps collectifs ! ? Lucile Froitier, Welcome-Jeunes (JRS France)

Témoignage d’un jeune étudiant de Sciences Po Que faire un lundi soir à Paris ? Ni exposé, ni sortie entre amis, mais plutôt commencer la semaine « avec et pour les autres », au centre Saint-Guillaume ! Curieux et désireux de partager des moments avec les réfugiés, si « lointains », exposés sur la scène médiatique, mais trop peu

considérés dans notre vie « proche », je me suis donc rendu à la soirée Afrique de l’Ouest proposé par le JRS - Welcome-Jeunes. En entrant au CSG, les effluves de cuisine africaine viennent nous égayer. Premier temps de partage avec la préparation du repas, moment convivial sous la direction des chefs cuisiniers et de leurs recettes inconnues. Puis, pendant la soirée, certains réfugiés nous ont partagé une passion, leur pays… à travers leur regard passionné et passionnant. J’ai été particulièrement touché par l’attention de l’auditoire, le plaisir qu’avaient les réfugiés à être écoutés et à transmettre l’amour d’un pays, la passion pour un sport ou une musique. Cette même musique a pris le relais, avec un guitariste lançant en guise d’introduction : « Combien y-a-t-il de couleurs dans cette salle ? » et, après plusieurs réponses, celui-ci de conclure : « Il n’y a qu’une seule couleur, la couleur rouge de notre sang d’Hommes et de Frères. » Le décor est planté et les maîtres-mots de la soirée aussi : joie, partage, solidarité, découvertes, humanité. Enfin, après les musiques traditionnelles, comment ne pas se laisser emporter par le rythme ? Les plus belles danses s’expriment alors, entre lesquelles des discussions se lancent, toujours avec chaleur, formant ainsi des îlots de partage, pour la plus grande joie de tous. ? Arnaud Ors Pour plus d’informations, www.jrsfrance.org/welcome-jeunes Jrs Welcome-Jeunes

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Initiatives & Evénements

Écologie et foi un chemin en communion Comment, concrètement, allier écologie et foi dans sa vie quotidienne ? Isabelle Gaspard, présidente de la Communauté belge de Vie chrétienne (CVX) et du Centre Avec, nous livre quelques clés.

L

’assemblée mondiale de la CVX invita, en 2013, l’ensemble de la communauté à se tourner résolument vers les frontières et identifia, parmi les questions importantes pour notre temps, l’écologie. L’écologie : le sujet est vaste et les manières de l’aborder, nombreuses. À l’évidence, il ne s’agit pas seulement d’informer, de conscientiser mais plus fondamentalement d’interpeller chaque membre et la CVX tout entière, et de l’engager dans la voie d’une mise ou d’une remise en question.

Trois partenaires Pour se doter des méthodes et des outils adéquats, un travail en partenariat avec d’autres acteurs de la famille ignatienne s’imposait. Les

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partenaires de la CVX furent le Centre Avec, centre jésuite de recherche et d’action sociale ainsi que le centre spirituel ignatien de La Pairelle qui a une grande expérience de travail formatif avec les adultes. Cette équipe reçut mission de préparer une journée de rencontre pour la CVX ainsi qu’un outil pour aider les communautés locales à s’approprier la question. Malgré la parenté « spirituelle » des organisations partenaires et une certaine connaissance mutuelle des personnes autour de la table, un temps d’approfondissement de la spécificité de chacun fut nécessaire. Il fallut se redire son identité, ses habitudes de travail, ses objectifs pour cheminer vers un projet commun. Le Centre Avec est centré sur un travail d’éducation permanente et de sensibilisation à des questions de fond ; la CVX pratique la relecture de vie et son partage mais pas nécessairement sur une thématique particulière. Chacun a son vocabulaire, ses pratiques : il fallut donc faire œuvre de traducteur et se doter d’un langage commun pour mieux dialoguer. La préparation elle-même fut


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Initiatives & Evénements donc expérience et réalisation, cheminement des organisations comme des personnes, invitation à aller plus loin, à oser porter un regard critique et bienveillant sur l’apport de l’autre pour vérifier sa réception par les destinataires.

Une « Boîte à outils » Le premier résultat de ce cheminement fut une publication intitulée « L’écologie dans ma vie ». Cette « boîte à outils » pour les équipes CVX rassemble des propositions méthodologiques issues de l’expérience CVX et des fiches thématiques ancrées dans la pratique du Centre Avec, ainsi que des supports pour susciter l’échange. À chaque communauté locale d’assembler des pièces de cet outil ou de prendre l’initiative d’aller plus loin. La publication est disponible sur le site du Centre Avec (sous forme de carnet) et sur celui de la CVX (sous forme de fiches à télécharger séparément).

Un temps fort, celui de la rencontre La journée de la communauté, le samedi 3 octobre 2015, fut un moment porteur, inséré entre un « avant » (la préparation et l’histoire personnelle des membres) et un « après » (la vie en communauté locale et l’appel à l’engagement communautaire). La rencontre allia temps personnels d’intériorisation et temps de partage. Elle permit une sensibilisation à la question écologique et une mise en lumière du fondement véritablement chrétien de la question écologique, qu’il faut situer non pas à la périphérie mais bien au centre : Dieu créateur et incarné. L’envoi de la journée se déroula avec la remise de la publication L’écologie dans ma vie. Boîte à outils à destination des équipes CVX et la célébration de l’eucharistie.

Une communauté en chemin Depuis cette journée, les communautés

locales ont cheminé. Des rencontres avec les animateurs ou les accompagnateurs, dans les différents lieux d’implantation de la CVX, ont permis d’apprécier la réception des propositions. Certaines communauté locales ont réfléchi à des actions concrètes, d’autres ont affiné leur image de Dieu et la place de l’homme comme créature au sein de la création. Pour les unes, l’invitation a confirmé des évidences, pour les autres, elle a mis en avant la difficulté de faire le lien entre la foi et l’engagement pour la planète. Celle-ci doit encore devenir notre « maison commune ». ? Isabelle Gaspard, Présidente de la CVX Belgique Présidente du Centre Avec

La publication L’écologie dans ma vie. Boîte à outils à destination des équipes est disponible en ligne : - sur www.centreavec.be, sous l’onglet Publications, choisir le thème écologie (en ligne le 8 oct. 2015) - ou sur www.cvx-belgique.org/boite-aoutils/boite-a-outils-thematique-ecologie www.lapairelle.be

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Initiatives & Evénements

Fiches Ecojesuit Du green coach au Pink Floyd Mais qui se cache derrière les fiches Ecojesuit ? Un groupe d’activistes d’une ONG environnementaliste a-t-il pris d’assaut la maison provinciale de France ? Voilà que, chaque mois, depuis octobre 2015, une fiche de conseils et de bonnes pratiques écologiques arrive dans la boîte de courriel des compagnons. Il paraît même que ces fiches circulent dans d’autres communautés religieuses ou des groupes CVX. Et pourtant le mystère plane toujours sur leur rédaction…

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du modèle de l’équipe des vocations, qui stimule notre prière par l’envoi d’une newsletter mensuelle. Le nom Ecojesuit vient, lui, du site

Photo : C. Devitt

out est parti de l’assemblée des jésuites qui s’est tenue en juillet dernier au lycée Sainte-Geneviève (Versailles). Pendant une semaine, des compagnons de France et de Belgique méridionale et Luxembourg étaient réunis, chacun de leur côté, en Congrégation Provinciale. L’actuel préposé général, le P. Adolfo Nicolás, les avait invités à réfléchir aux appels du monde d’aujourd’hui pour approfondir leur discernement. L’écologie est très vite apparue à tous comme un défi essentiel pour notre temps — il faut dire que l’encyclique Laudato si’ du Pape François venait tout juste de sortir — défi auquel la Compagnie de Jésus devait apporter sa contribution à travers ses missions, notamment d’éducation. Mais il semblait clair aussi que les compagnons devaient commencer par réformer leur propre style de vie et celui de leur communauté. En 2013 déjà, une rencontre s’était tenue au Châtelard pour sensibiliser les jésuites français aux défis écologiques. Des outils concrets manquaient pour accompagner cette conversion. C’est ainsi que quatre compagnons présents, Jérôme Gué, Franck Delorme, François Euvé et Sébastien Carcelle, sensibles à ces questions, ont proposé au P. Provincial de France de mettre en place des fiches mensuelles thématiques qui pourraient aider à des actions concrètes, en s’inspirant


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web, basé à Bruxelles et Manille, «  Ecojesuit. Ecology and Jesuits in communication », qui rassemble toutes les initiatives des œuvres de la Compagnie. Comment l’équipe fonctionne-t-elle ? Une fois par trimestre, réunion à Paris — par Skype pour certains — pour définir ensemble les thèmes qui nous semblent pertinents. Ensuite, les fiches sont rédigées à tour de rôle, puis relues par tous avant d’être diffusées par la Communication de la Province. Chaque mois, un thème est traité : alimentation, énergie, transports, déchets, consommation d’eau, etc. Un bref encart rappelle les enjeux, suivi de pistes d’actions concrètes : une journée végétarienne par semaine dans les communautés ou la mise en place d’un compost pour les déchets organiques. Le « coup de pouce du pape François » est généralement une citation stimulante de Laudato si’. Enfin, des liens vers des vidéos en ligne ou des sites sont proposés pour « ceux qui veulent aller plus loin ». Même si les fiches sont standardisées, il est bon de surprendre nos lecteurs par quelques originalités ! Ainsi la fiche spéciale « Deux mois après la COP 21 », en février dernier, reprenait les grandes lignes de cet événement marquant. Durant le Carême, propice aux bonnes résolutions, des sessions et des retraites estivales en lien avec l’écologie ont été proposées. Enfin, pour accompagner le temps pascal, un petit livret de prières de bénédiction de la table à partir de Laudato si’, confectionné pour l’occasion par un scolastique, fut envoyé à tous. Ainsi, les rédacteurs des fiches Ecojesuit ne sont pas des green coaches spécialistes du changement, ou des consultants en stratégie, mais des compagnons parmi d’autres, qui vont puiser dans les ressources disponibles pour offrir un outil simple et didactique. Mais il leur faudra diversifier leurs propositions et veiller à un renouvellement régulier de l’équipe — bénévole

Photo : C. Devitt

Initiatives & Evénements

et volontaire dans cette aventure — pour apporter des idées neuves ! Le modèle à suivre est donc plutôt celui de Pink Floyd, dont le groupe s’est maintenu à travers les âges alors même que les musiciens changeaient régulièrement. Avis aux amateurs… ? L’équipe des fiches Ecojesuit

www.ecojesuit.com Fiches Ecojesuit : www.jesuites.com, puis recherchez le terme « Ecojesuit »

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Jésuites & Jeunes

Messe des jeunes à La Viale Europe Allier beauté, foi et joie Tous les dimanches soirs, une messe « pour et par les jeunes » est célébrée à l’église de La Viale Europe, à Bruxelles. Une célébration qui fait la part belle à la musique et à la convivialité. Rencontre avec le P. Jean-Louis Van Wymeersch, s.j.

Une messe en musique Cette célébration eucharistique à l’attention des étudiants et jeunes professionnels est née voici sept ans, de la rencontre entre le Père Guy Martinot, s.j., et une jeune musicienne professionnelle française. L’intuition initiale étaitde toucher les jeunes par la beauté de la musique. Cette idée convainc toujours le P. Jean-Louis Van Wymeersch, coordinateur actuel de la messe des jeunes. Tous les dimanches soirs, durant l’année scolaire, une trentaine de jeunes, parfois plus, de 18 à 35 ans, se réunissent à la chapelle de La VialeEurope (église du Saint-Sacrement). Ce lieu intimiste, à l’acoustique idéale, convient parfaitement pour ce genre de célébration. La chorale et les instrumentistes y répètent dès 18 h. Quelques habitants de la communauté de la Viale Europe forment le noyau des participants. Des amis et « anciens » de la Communauté les y rejoignent. A la recherche d’une messe spécifique, d’autres jeunes ont trouvé ce lieu où nourrir leur foi grâce à internet et aux réseaux sociaux (sur Facebook : Messe des jeunes La Viale Europe). Depuis le mois de septembre, deux groupes du Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ) se réunissent à la Viale et, après

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leur rencontre, retrouvent les autres jeunes à la messe.

Une messe qui prend son temps La messe, essayant de répondre à ce que vivent et désirent les jeunes, se déploie un peu plus longuement, telle une messe « qui prend son temps ». Quelquefois, des partages en petits groupes sont proposés mais l’assemblée tient à l’homélie. De temps en temps, quelques jeunes se retrouvent pour préparer la messe. « Les jeunes trouvent ici un temps de ressourcement en communauté, vivent une expérience forte et profonde », exprime le P. Jean-Louis.


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Jésuites & Jeunes

Lieu de vie La messe est suivie d’un temps d’échange et de convivialité. Un bol de potage est partagé à l’issue de la rencontre. Très souvent, les gens restent parler et ces échanges fraternels se prolongent parfois dans des lieux extérieurs, l’église étant à un jet de pierre à peine de la très animée place Jourdan. « Pour moi, ajoute le P. JeanLouis, outre la beauté de la célébration, il est important que la messe soit un temps de joie, et l’église, un lieu de vie, un lieu où l’on se sent bien, où l’on se rencontre… et où l’on se détend ! »

Lieu et temps d’envoi Des temps d’approfondissement et autres activités sont proposés aux jeunes au cours de l’année, surtout durant les temps forts de l’Avent et du Carême. Ainsi, cette année, durant chaque weekend du Carême, les jeunes de La Viale et ceux du MEJ ont rejoint les Sœurs missionnaires de la Charité (Mère Teresa) à Saint-Gilles, pour

Des messes « ignatiennes » pour les jeunes BRUXELLES : chapelle de la Résurrection — chapelle pour l’Europe Sunday European Youth Mass Les 1ers et 3es dim. de chaque mois, à 19 h. www.resurrection.be Chapel for Europe BRUXELLES : église Saint-Jean-Berchmans (collège Saint-Michel) Tous les dimanches à 18 h 30 Animation par un groupe de jeunes les dimanches à 18 h 30, aux dates impaires (hors congés scolaires) www.eglisecsm.org NAMUR : Centre religieux univ. (CRU) Le mercredi à 19 h, à la chapelle du CRU www.unamur.be/cru

servir les repas dans leur maison pour sansabris, et visiter les homes pour personnes âgées, proposant, à chaque fois, une animation avec des chants. Un ou deux week-ends de chants ont lieu par an, tandis qu’un cinéforum est proposé à l’occasion, comme récemment, La Passion du Christ de Mel Gibson. Certaines années, des conférences sont organisées. A ce titre, la messe constitue vraiment un envoi vers d’autres temps forts, vers d’autres lieux de vie.

Une messe ignatienne ? Cette messe est-elle d’inspiration ignatienne ? Jean-Louis Van Wymeersch répond : « il s’agit d’une messe classique, avant tout. Mais par ses célébrants, à savoir moi-même et quelques compagnons jésuites, la marque d’Ignace est bien présente au cœur de la célébration. La spiritualité ignatienne est distillée en permanence auprès des jeunes, toujours dans l’attention de ce qu’ils vivent ». L’expérience vous tente ? N’hésitez pas à vous y associer. ? Caroline Jeunechamps

La Viale Europe Église du Saint-Sacrement (Ixelles) 205, chaussée de Wavre 1050 Bruxelles Messe des jeunes tous les dimanches à 18 h 30, hors vacances scolaires Répétition des chants à 18 h Messe des jeunes La Viale Europe www.laviale.be et www.jeunescathos-bxl.org Jean-Louis Van Wymeersch jlvw@jesuits.net

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Jésuites & Jeunes

L’école à l’ère du numérique Une chance pour nous faire grandir en humanité Une session réunissant les chefs d’établissement français et belges du réseau ignatien s’est déroulée du 19 au 22 janvier 2016, au centre Valpré près de Lyon. Le thème de cette formation « Le numérique, une chance pour nous faire grandir en humanité » a amené chaque participant à s’interroger sur le sens à donner aux outils numériques, à la lumière de la pédagogie ignatienne. Voilà pour chacun l’opportunité d’approfondir les questions technologiques et anthropologiques soulevées par le numérique dans des conférences et des temps d’atelier.

Un constat commun Le P. ierry Lamboley, s.j., délégué du Père Provincial aux établissements scolaires jésuites français, a expliqué à quel point la société d’aujourd’hui était différente de celle d’hier. En se basant sur les travaux du sociologue Zygmunt Bauman, il a démontré l’évolution de toutes nos relations et dans quelle mesure la société solide d’hier, qui privilégiait les institutions, le prévisible et la stabilité, s’était transformée en société liquide caractérisée par le primat de la relation, de la communication et de la logique des réseaux. Milad Doueihi, historien des religions et titulaire de P. Thierry Lamboley la chaire d’humanisme numérique à l’Université de Paris-Sorbonne, a interpellé chacun sur le thème de l’hu-

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main, de l’intelligence et du numérique. Il a rappelé, comme le fit d’ailleurs le P. Lamboley, s.j., combien, en termes d’éducation, l’humanisme avait toute son importance. « Il Milad Doueihi faut, malgré le numérique, conserver une humanité à la relation pédagogique », a-t-il martelé ! Xavier Aragay, économiste et directeur général de la fondation « Jesuitas Educación », a témoigné d’une expérience catalane où l’objectif est de préparer les personnes à un monde global. Son dia- Xavier Aragay


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Jésuites & Jeunes gnostic est tranché ! Il importe, selon lui, de modifier le monde scolaire qui apparaît comme épuisé et saturé. Les élèves ont de plus en plus de difficultés à s’épanouir dans le système actuel. Il parle « d’échec vital » pour le monde de l’école. « Nous préparons nos élèves à réussir de brillantes études mais aidons-nous ces élèves à réussir leur vie ? »

Remettre l’humain au centre de l’éducation Le projet « Horizon 2020 » des écoles catalanes est de mettre la personne — et non plus les contenus - au centre du système pédagogique. L’école devient un lieu de rencontre et de collaboration. L’objectif, former des personnes non seulement compétentes mais aussi des personnes qui Communiquent, qui Collaborent, qui sont Connectées et capables de Créativité. C’est la génération « C ». Selon Xavier Aragay, toujours, les compétences numériques doivent être enseignées au même titre que les maths ou l’histoire. C’est le plus grand défi des prochaines années si l’on veut éviter un accroissement des inégalités (la fameuse fracture numérique !). Il est également nécessaire de s’adapter à la jeunesse d’aujourd’hui si l’on veut sauver l’école. Xavier Aragay insiste encore sur la nécessité d’un nouveau système scolaire vu l’évolution brutale de notre monde. L’adaptation de l’enseignement (outils, pédagogie, infrastructure, contenus) constitue un incontournable pour ne pas rater le train de la révolution numérique. Cette révolution numérique n’est pas optionnelle, elle est déjà en marche et bouscule complètement notre rapport au savoir, à l’autorité. La transformation numérique de l’enseignement

passera par de nouveaux outils, par une relation pédagogique complètement transformée, par des infrastructures scolaires repensées. Aujourd’hui, le numérique dans les écoles peut apparaître comme un corps étranger venant perturber un ordre établi de longue date. Le détenteur de savoir qu’est le professeur, l’espace de la classe et le temps de cours sont en effet remis en question. Accueillons ce nouveau monde, accompagnons son émergence avec bienveillance… et lucidité. ? Stéphan de Brabant Directeur de l’école secondaire du collège Notre-Dame de la Paix (Erpent)

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Vie & Partenariat

Florilège aux Éditions jésuites M

oquez-vous  des  jésuites… Voici une belle invitation à plonger dans l’univers des jésuites. La plume malicieuse du P. Nikolaas Sintobin et les dessins de Serdu nous les font voir vivre, prier et travailler. L’auteur, lui-même jésuite bien sûr, propose, en 20 chapitres qui décapent, une véritable analyse de la spiritualité ignatienne. Accessible et recommandé à tous, voici une jolie manière d’acquérir des connaissances, loin des idées reçues et avec beaucoup d’humour ! Cet ouvrage a fait le délice de nombreux lecteurs à la Foire du Livre de Bruxelles… Le magnifique ouvrage Lueurs et tremblements. Un  commentaire  de l’Apocalypse de Jean illustré par le Manuscrit de Namur (xive siècle), de Joël Rochette, fut, lui aussi, mis à l’honneur de la Foire du Livre. Si le grand public n’avait jamais entendu parler de ce manuscrit, quelques spécialistes en connaissaient l’existence, mais bien peu l’avaient vu. Gardé précieusement par les prêtres du Séminaire de Namur pendant des siècles, enfoui parmi les manuscrits anciens de leur bibliothèque, le Manuscrit de l’Apocalypse de Namur — dont

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l’auteur est un artiste anonyme, probablement normand ou anglais, vers les années 1320-1330 — est aujourd’hui accessible à tous ! Le lecteur ne peut qu’être séduit par ses 85 miniatures peintes et enluminées, d’une facture exceptionnelle, qui illustrent le texte latin de l’Apocalypse de Jean. Pour accompagner et situer ces miniatures, l’exégète Joël Rochette propose une analyse et un commentaire biblique de l’Apocalypse, enrichi d’un glossaire des termes essentiels ouvrant vers des analyses très actuelles de ce thème, que ce soit à travers le cinéma, la musique ou la littérature… Comme vous le savez, les Éditions jésuites traitent aussi des questions brûlantes d’actualité et sujettes à controverses. Les Réfugiés, du P. Xavier Dijon, nous propose ainsi de faire le point sur ce qui se joue vraiment au cœur de cette douloureuse question. Ces dernières années, les médias nous ont rapporté, images à l’appui, les tragiques péripéties de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants qui fuient l’Afghanistan, le Congo, la Guinée, l’Irak, le Kosovo, la Lybie, le Mali, la Somalie, la Syrie et tant d’autres pays en proie à la violence. Radio et télévision parlent fréquemment de Calais, de Ceuta et Melilla, de Lampedusa, des réseaux de passeurs, et des murs


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Vie & Partenariat dressés aux frontières… On nous cite consciencieusement le nombre de morts, retrouvés dans des camions hermétiques ou engloutis dans la Méditerranée… Pour assurer un accueil décent aux personnes qui fuient le danger, les partisans du Refugees welcome invoquent les droits de l’homme dont ces réfugiés sont titulaires, puisque les « droits humains » sont valables toujours et partout ; de l’autre côté, les pays occidentaux revendiquent leur souveraineté en affirmant qu’ils ne peuvent pas accueillir toute la misère du monde… Deux logiques diamétralement opposées s’affrontent… Deux logiques portées par des visions bien différentes de notre place au sein de la Terre, notre terre… Pour réfléchir à notre responsabilité dans sa dimension écologique, mais aussi sociale et spirituelle, nous vous invitons à lire Qu’as-tu fait de ta terre ? Il s’agit d’une série de conférences de Carême, données à la cathédrale de Metz en 2016 et présentées par le P. Robert Scholtus. Comme nous le rappelle le pape François, « la culture écologique ne peut pas se réduire à une série de réponses urgentes et partielles aux problèmes qui sont en train d’apparaître par rapport à la dégradation de l’environnement, à l’épuisement des réserves naturelles et à la pollution. Elle devrait être un regard différent, une pensée, une politique, un programme éducatif, un style de vie et une spiritualité qui constitueraient une résistance face à l’avancée du paradigme technocratique. » Pour initier les plus jeunes et leur faire prendre conscience de leur responsabilité dans ce monde, nous venons de publier la

deuxième édition d’un ouvrage plein d’espoir du P. Charles Delhez, Tu peux changer le monde. Aidé en cela par une équipe de jeunes et d’adultes, il a rassemblé des témoignages, des chansons, des textes d’auteur, des paroles de psy, des citations bibliques pour éclairer les grandes questions que tout jeune se pose quand l’envie lui prend de repeindre le monde aux couleurs de l’espérance. Un trésor qui l’accompagnera longtemps… Nous voudrions pour finir vous présenter Aux portes du soir. Vieillir avec splendeur, de Dolores Aleixandre. La « théologienne du pape », comme de nombreux journalistes l’appellent, ébauche ici un modèle chrétien de vieillissement. L’Évangile élargit en effet nos perspectives si étroites et nous convie à une splendeur, à une « vieillesse abondante ». ? Nadège Guillaume Communication & Promotion des Éditions jésuites

www.editionsjesuites.com Echos • no 2 • avril – juin 2016 •

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Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene LA PAIRELLE Centre spirituel ignatien 25, rue Marcel Lecomte 5100 Wépion 081 46 81 45 & 081 46 81 11 centre.spirituel@lapairelle.be www.lapairelle.be

◆ Du Ve 1er au Me 6 juillet. Écouter la Parole

à la suite du Christ. Initiation aux Exercices spirituels de saint Ignace – Vivre une expérience spirituelle fondée sur l’apprentissage de la pédagogie d’Ignace de Loyola : prier l’Écriture, relire sa prière et sa vie, entrer dans le discernement spirituel. Retraite en groupe avec enseignements et accompagnement personnel. Avec : une équipe d’accompagnateurs et d’accompagnatrices de La Pairelle. ◆ Du Lu 4 au Me 13 juillet. « La Parole est

tout près de toi… » (Dt 30, 14) – La Parole, comme la Présence, n’est jamais loin. Fidèle, à nos côtés, alors même que nous la croyons absente ou que nous lui reprochons de nous faire défaut. Huit jours pour toucher et nous laisser toucher par cette proximité étonnante de Dieu, tenir notre âme égale et silencieuse et nous mettre à son écoute, en toute simplicité… Avec : P. Paul Malvaux, s.j., Bernadette van Derton. ◆ Du Ve 8 au Lu 11 juillet. « Tu seras comme

JUIN 2016 ◆ Du Ve 17 au Di 19 juin. « Il la cherche

jusqu’à ce que… » (Lc 15,4) – Au moment où l’Église universelle se dispose à accueillir la Miséricorde du Seigneur, nous prierons ce mystère, à la manière des Exercices spirituels. Avec : P. Étienne Vandeputte, s.j., et des membres de la Communauté de Vie chrétienne (CVX). JUILLET 2016

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un jardin bien irrigué où les eaux ne manquent jamais » (Is. 58,11) – Entrer dans la prière contemplative telle qu’elle est proposée par saint Ignace dans les Exercices spirituels : mettre en jeu tous nos sens pour entrer en relation avec Dieu. Avec : P. Philippe Marbaix, s.j., Cécile Gillet, Régine Marchand, Brigitte Walckiers ◆ Du Ve 15 au Di 24 juillet. « Rabbi, où de-

meures-tu ? » (Jn 1, 38) – Au fil de rencontres du Christ émaillant l’évangile de Jean, et dans la dynamique des Exercices de saint Ignace, nous laisserons au Seigneur le temps du dialogue par lequel il nous rejoint en profondeur. Avec : P. Philippe Wargnies, s.j., Milly Hellers.

◆ Du Ve 1er au Me 6 juillet. Marcher et prier

◆ Du Lu 25 au Sa 30 juillet. Chanter et prier

– Retraite résidentielle de 5 jours : 3 jours de marche douce (± 15 km par jour) entrecoupés de 2 jours de retraite à La Pairelle. Les jours de marche, après une mise en route commune, nous marchons en silence et seuls jusqu’à la célébration et au partage qui clôturent la journée. Avec : P. Philippe Marbaix, s.j., Geneviève Materne.

– Cinq jours pour chanter ensemble. Découverte du chant en chœur : s’écouter, chanter et travailler ensemble des musiques à une et à plusieurs voix. Chaque jour de la retraite sera rythmé par des moments de travail en chœur, de silence, d’écoute de la Parole, et de prière. Avec : Sr Sigrun Gross, r.s.a. et Sr Fiona Maguire, r.s.a.

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Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene ◆ Du Lu 25 au Sa 30 juillet. Écouter la Parole

à la suite du Christ. Initiation aux Exercices spirituels de saint Ignace – Vivre une expérience spirituelle fondée sur l’apprentissage de la pédagogie d’Ignace de Loyola : prier l’Écriture, relire sa prière et sa vie, entrer dans le discernement spirituel. Retraite en groupe avec enseignements et accompagnement personnel. Avec : une équipe d’accompagnateurs et d’accompagnatrices de La Pairelle. AOÛT 2016 1er

au Di 7 août. Suivre Jésus nonviolent, un défi quotidien – Découvrir dans l’Évangile selon Marc le chemin de non-violence que Jésus nous a ouvert. Poser nos pas dans ceux des disciples pour découvrir un nouveau regard sur la relation à soi-même, à l’autre et à Dieu. Tout un chemin de croissance ! Avec : Benoît et Ariane Thiran. ◆ Du Lu

◆ Du Lu 8 au Sa 13 août. Marcher et prier –

Retraite résidentielle de 5 jours : 3 jours de marche douce (± 15 km par jour) entrecoupés de 2 jours de retraite à La Pairelle. Les jours de marche, après une mise en route commune,

nous marchons en silence et seuls jusqu’à la célébration et au partage qui clôturent la journée. Avec : Cécile Gillet, P. Christophe Renders, s.j. ◆ Du Lu 8 au Di 13 août. Écouter la Parole à

la suite du Christ. Initiation aux Exercices spirituels de saint Ignace – Vivre une expérience spirituelle fondée sur l’apprentissage de la pédagogie d’Ignace de Loyola : prier l’Écriture, relire sa prière et sa vie, entrer dans le discernement spirituel. Retraite en groupe avec enseignements et accompagnement personnel. Avec : une équipe d’accompagnateurs et d’accompagnatrices de La Pairelle. ◆ Du Ma 16 au Di 21 août. Quand le regard

de Dieu croise le nôtre – Retraite et art plastique. Contempler et se laisser toucher par la Parole ; permettre au « regard de l’imagination » d’émerger à travers le geste, la couleur et la forme (peinture, pastels, terre…). La démarche ne demande aucune compétence préalable. Un accompagnement personnel est possible. Avec : Françoise Lempereur, professeure d’expression plastique ; P. Bernard Peeters, s.j.

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◆ Du Ma 16 au Je 25 août. Moïse, figure du

Christ, figure du chrétien – Mettons nos pas dans ceux de celui qui est, jusque dans sa mort mystérieuse, une figure annonciatrice du Christ. Et découvrons pourquoi saint Grégoire de Nysse nous invite à « devenir Moïse, serviteur de Dieu ». Avec : P. Philippe Robert, s.j., Rita Dobbelstein. ◆ Du Lu 22 au Sa 27 août. En cette année de

la miséricorde, mettre le feu au monde – Avec sainte Catherine de Sienne (laïque dominicaine, XIVe s., docteur de l’Église), entrer dans la connaissance de soi en Dieu, vivre dans l’intimité avec le Christ et « mettre le feu au monde ». Avec : Chantal van der Plancke. ◆ Entre le Ve 26 août et le Di 4 septembre.

Souffler… prier… mûrir un choix… – Retraite à la carte – Pour les 18-35 ans. Pour une durée laissée à ton choix, en étant individuellement guidé, tu peux vivre une recherche personnelle, dans le silence et la prière. Ou simplement te poser, souffler et faire le point sur l’année écoulée. Avec : P. Xavier Léonard, s.j., Sr Fiona Maguire, r.s.a., et une équipe de la Pairelle.

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SEPTEMBRE 2016 ◆ Du Ma 6 au Je 15 septembre. « Cherchez

d’abord le Royaume de Dieu » (Mt 6,33) – Nous suivrons l’Évangile de saint Matthieu, aidés par la lecture spirituelle conjointe du petit livre du cardinal Martini, Et moi, je suis avec vous » (Coll. Vie chrétienne). Avec : P. Claude Flipo, s.j., Michel Danckaert.

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Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene NOTRE-DAME DE JUSTICE 9, avenue Pré-au-Bois 1640 Rhode-Saint-Genèse 023582460 info@ndjrhode.be www.ndjrhode.be

◆ Du Ma 19 au Je 28 juillet. Retraite de 8

jours « Nous voulons voir Jésus », Évangile de saint Jean au rythme des Exercices spirituels – Méditer la Parole, prier, partager. Ouvert à tous et pour le temps qui convient. Avec : Florence Lasnier, s.c.m. ◆ Du Ma 19 au Je 28 juillet. Retraite de 8 jours

« La vie comme une parabole » – Relire sa vie à la lumière du Royaume, selon la pédagogie des Exercices spirituels. Avec : Xavier Dijon, s.j. AOÛT 2016 ◆ Du Jeu 28 juillet au Di 28 août. Exercices

spirituels de 30 jours et de 8 jours – Accompagnement individuel. Avec : Roger Tardy, diocèse de Paris. ◆ Du Me 3 au Ma 9 août. Retraite de 5 jours

« Avec l’Évangile de saint Marc sur les chemins vers une foi adulte » – Avec : Mgr Aloys Jousten, évêque émérite de Liège. ◆ Du Je 4 août au Ve 12 août. Exercices spiri-

tuels de 8 jours – Accompagnement individuel. Avec : Marie-Christine Hausman, s.c.m. ◆ Du Me 10 au Ve 19 août. Retraite de 8

JUILLET 2016 ◆ Du Je 30 juin au Sa 30 juillet. Exercices spiri-

tuels de 30 jours et de 8 jours – Accompagnement individuel. Avec : Noëlle Hausman, s.c.m. ◆ Du Je 30 juin au Sa 30 juillet. Exercices spi-

rituels de 30 jours et de 8 jours – Accompagnement individuel. Avec : P. Alban Massie, s.j. ◆ Du Lu 4 au Me 13 juillet. Retraite de 8

jours « Lecture de l’Évangile selon saint Marc » – En suivant quelques intuitions de la mystique Adrienne von Speyr. Avec : P. Bernard Pottier, s.j.

jours : « Mystère de Jésus, Messie, Fils de Dieu » selon la pédagogie de saint Ignace – Avec : Edouard Herr, s.j. ◆ Du Ve 12 au Me 17 août. Quatre jours au

vert « Marcher, prier, respirer » – Marche de 17 km par jour sur les sentiers du Brabant Wallon avec méditation silencieuse, temps de prière, partage et beaucoup de convivialité. Avec : Béatrice Petit et Paule Berghmans, s.c.m. ◆ Du Di 21 au Sa 27 août. Retraite de 5 jours

« Être aimé pour aimer » – Avec : Sébastien Falque, o.f.m.

◆ Du Ma 5 au Lu 11 juillet. Retraite de 5 jours

◆ Du Lu 22 au Ve 26 août. Retraite de 5 jours

« Se laisser rencontrer par le Christ » selon la spiritualité de st Ignace – Le groupe reçoit des indications pour la prière et chacun est accompagné individuellement. Avec : MarieClaire Berthelin, Sœur de la retraite, et Paule Berghmans, s.c.m.

« Les anges dans le plan de Dieu » – Présents du début à la fin de la Bible, qui sont-ils et quelle est leur mission ? Parcours de l’Ecriture, magistère, témoignages des saints. Avec : Abbé Thierry Moser de Malines-Bruxelles.

◆ Du Ma 12 au Ma 19 juillet. Retraite de 6

mation sur un Père de l’Église – « À la rencontre de Jésus avec Origène. Avec : Dominique van Wessem.

jours « Suivre Jésus, un chemin avec St Marc » – Avec : Sr Moïsa, fmj.

◆ Du Sa 27 au Me 31 août. Trois jours de for-

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Le billet d’humeur

TOMMY SCHOLTES, S.J.

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BRUXELLES, CAPITALE DE L’EUROPE ! Bruxelles, Capitale de l’Europe ! Parfois, les journalistes étrangers disent simplement « Bruxelles » sans même encore préciser qu’ils parlent de la capitale européenne. Vivre proche du Quartier européen ouvre nos yeux et nos oreilles à toutes les problématiques de l’Europe. Il y a quelques semaines, c’était le bruit assourdissant des attentats. L’accueil des réfugiés, la crise de la Grèce ou l’hypothétique entrée de la Turquie dans l’Europe, ou encore simplement une ferme installée au rond-point Schuman tant les agriculteurs sont lassés de travailler à perte. En fait, un concert de klaxons, de sirènes, et des bouchons interminables dans les rues environnantes. « Le bruit ne fait pas de bien et le bien ne fait pas de bruit », citation attribuée à saint François de Sales. Je m’y retrouve bien. Tant on peut aspirer au calme de temps en temps. Et pourtant, le monde ne cesse de crier son désarroi et son angoisse, sa déception. Les milliers de réfugiés bloqués aux portes de l’Europe hurlent leur sentiment d’abandon. Marchant dans le Quartier européen, il m’arrive de m’arrêter à la chapelle de la Résurrection, cœur de la « Ville européenne ». Et de me taire et de redire dans le silence mes questions et interrogations sur le comment faire ? Le comment vivre ? Et d’oser aussi faire confiance. Mais il faut de l’audace ! Croire que les milliers de personnes qui y sont à l’œuvre font le bien, veillent au bien, et sans bruit. Herman van Rompuy, président émérite du Conseil européen, dit que nous ne sommes sans doute pas préparés à vivre dans une société qui ne soit plus homogène, à vivre la diversité des convictions, y compris religieuses et philosophiques. Et pourtant, la Belgique elle-même pourrait être un laboratoire dans ce domaine. La diversité culturelle y est de plus en plus affirmée, mais faut-il pour autant s’exclure les uns les autres, parler de « eux et de moi » au lieu de parler de « nous » ? Une rencontre récente en l’église du collège Saint-Michel entre chrétiens et musulmans autour de Marie a montré qu’il était possible de vivre ensemble. Faire le bien implique un travail de chacun, individuellement et collectivement. Dans la solidarité des couples, des communautés, des familles, chez soi, au boulot, à l’école, en donnant la place qui revient au plus fragile. Je ne sais si la révolution qui est devant nous est plus copernicienne que d’autres, mais je sens que là où je suis, je suis appelé à faire le bien, et en nous y mettant ensemble, le bien triomphera. D’autant plus que la mort et le mal ont été vaincus un beau matin de Pâques et qu’un matin de Pentecôte, nous avons reçu son Esprit.

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Éditeur responsable

Rédacteur en chef Secrétaire de rédaction

Comité de rédaction

Avec la collaboration de Maquette et mise en page Impression Routage Site internet Facebook

PIERRE HUPEZ, S.J. Rue Fauchille, 6 – 1150 Bruxelles Compte Missions-Œuvres des Jésuites BIC : GEBABEBB – IBAN : BE81 2100 9051 7624 avec la mention : « Soutien aux Échos » TOMMY SCHOLTES, S.J. CAROLINE JEUNECHAMPS Service Communication BML rue Fauchille, 6 – 1150 Bruxelles tél. : 02 775 85 70 – communication@jesuites.be JEAN BURTON, S.J., ROLAND FRANCART, S.J., PIERRE HUPEZ, S.J., CAROLINE JEUNECHAMPS, ROBERT MYLE, S.J., TOMMY SCHOLTES, S.J. XAVIER DIJON, S.J., JEAN-MARIE SCHWARTZ MASSOZ, 4432 Alleur DIPROMÉDIA, 5000 Namur www.jesuites.be www.facebook.com/jesuites.be

Échos est une publication trimestrielle de la Province jésuite de Belgique méridionale et du Luxembourg. La revue est envoyée aux familles et amis des jésuites, ainsi qu’à toutes les personnes intéressées par la spiritualité et les activités de la Compagnie de Jésus. L’abonnement est gratuit. Tout soutien financier est le bienvenu sur le compte Missions-Œuvres des Jésuites, avec la mention « soutien aux Échos ». Les derniers numéros des Échos sont consultables sur le site www.jesuites.be. Ceux qui souhaitent déposer des informations dans les Échos ou sur le site peuvent le faire via communication@jesuites.be. © BML, MMXVI


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John O’Malley Une histoire des papes

Charles Delhez En vacances avec le pape François

• 14,5 × 20,5 cm • 398 p. • 29,00 € ISBN 978-2-87299-298-0

• 14,5 × 21 cm • 128 p. • 9,50 € ISBN 978-2-87356-710-1

Xavier Dijon Les réfugiés

René Lafontaine L’originalité des Exercices d’Ignace de Loyola

• 12 × 19 cm • 128 p. • 9,50 € ISBN 978-2-87356-699-9

• 15,5 × 23 cm • 592 p. • 45,00 € ISBN 978-2-87299-284-3

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• P 402014 • Trimestriel • No 2 • avril – juin 2016 • Bureau de dépôt : Namur 1 • Éd. resp. : Pierre Hupez, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles •

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