« Malgré l’attitude toujours plus stricte de l’administration fiscale, l’EIP reste une des méthodes les plus avantageuses pour rémunérer un dirigeant d’entreprise » Quiconque prend sa pension dans notre pays a droit à une pension légale et plus personne n’ignore aujourd’hui que celle-ci est dans la plupart des cas insuffisante pour maintenir son niveau de vie. Beaucoup de Belges préfèrent dès lors assurer leurs arrières en se constituant eux-mêmes une pension complémentaire. Les dirigeants d’entreprise indépendants, eux, apprécient plus particulièrement l’EIP (Engagement Individuel de Pension), une formule fiscalement intéressante pour se constituer une poire pour la soif. Mais cela est-il encore le cas depuis que le fisc a annoncé vouloir renforcer les contrôles sur le respect de la règle des 80 % ? Ou existe-t-il aujourd’hui d’autres solutions plus intéressantes ? C’est ce que nous avons demandé à Axel Jano, Financial Planner spécialisé en pensions complémentaires chez Wilink.
Pouvez-vous rappeler brièvement le principe de la règle des 80 % ? « Pour pouvoir maintenir le même niveau de vie à la retraite qu’avant, il faudrait recevoir 80 % de son dernier salaire sous forme de pension. Or, la pension légale que nous recevons de l’État est bien souvent inférieure. La règle des 80 % permet, grâce aux différents plans d’épargne du deuxième pilier de la pension, dont la PLCI et l’EIP, de compléter la pension légale pour atteindre ces 80 %. » Ce n’est un secret pour personne que la pension légale des indépendants n’est pas très élevée. En juin 2021, le législateur a toutefois décidé de porter la pension légale des indépendants au même niveau que la pension légale des travailleurs salariés. Une bonne nouvelle pour les indépendants ?
« En théorie, oui. Mais si la pension légale augmente, cela veut aussi dire que la marge de manœuvre pour un indépendant à se constituer un capital pension par le biais des plans de pension complémentaires diminuera. À première vue, cela ne devrait pas poser de problème. Peu importe en effet la manière dont on arrive à ces 80 %. Mais je ne pense pas que je recevrai une pension aussi élevée, et encore moins plus élevée, qu’aujourd’hui dans trente ans par exemple. » Pourquoi donc ? « Avec le vieillissement de la population, il y aura de moins en moins de personnes actives pour le nombre de pensions à payer. Il n’y aura ainsi plus que 2,43 actifs pour un retraité en 2040 contre sept en 1967. J’ai donc beaucoup de mal à croire que les pensions légales vont augmenter. Honnêtement, je
pense même je ne recevrai plus de pension légale quand j’aurai l’âge de la pension. C’est donc à moi de prévoir un capital pension complémentaire pour assurer mon avenir. Seulement, la nouvelle attitude de l’administration fiscale limite fortement les possibilités de le faire d’une manière fiscalement avantageuse. » Quel est l’impact de l’attitude plus sévère du fisc sur les clients de Wilink ? « Nous calculons chaque année le montant de la prime EIP sans dépasser la limite des 80 % pour nos clients. Pour le calcul de cette limite des 80 %, nous utilisons quelques paramètres, dont la pension légale estimée. Fin mars, l’administration fiscale a annoncé qu’il faudrait désormais tenir compte pour le calcul de la limite des 80 % d’une pension légale estimée égale à 50 % de la dernière rémunération annuelle brute au