10 minute read

« NOUS DEVONS ÊTRE PLUS INDULGENTS ENVERS NOUS-MÊMES ET LES AUTRES »

Next Article
SPORTS BON MARCHÉ

SPORTS BON MARCHÉ

Annelies travaille pour Select Projects depuis quatre ans et ce n’est pas un hasard. Avec un creux sur son CV et une perte de confiance en elle, Select Projects lui a donné la chance de retourner au travail après un burn-out. Comment a-t-elle réussi à atteindre cet objectif et surtout, comment s’en est-elle sortie?

« Si je peux aider quelqu’un, je partage volontiers mon histoire. » Annelies a fini par tomber dans un burn-out il y a quelques années. Pendant longtemps, elle en a cherché la cause, une solution et le courage de s’en sortir. Aujourd’hui, quatre ans après son redémarrage, elle peut regarder en arrière sur cette période de sa vie et partager son histoire avec d’autres.

Advertisement

Comment a débuté ton burn-out ?

Annelies: « C’est une question difficile car je ne peux pas pointer une seule cause. C’était certainement une combinaison de plusieurs choses. Le travail en était une grande partie, car nous passons beaucoup de temps à travailler. La personnalité joue également un rôle important - comment vous réagissez aux choses et ce que vous considérez comme important (par exemple, la tendance à faire plaisir aux autres, le perfectionnisme, la sensibilité aux stimuli, etc.). Et en plus de savoir si vous pouvez vous détendre suffisamment pendant votre temps libre.

Notre système de stress en est encore de l’âge de pierre, conçu pour nous permettre de survivre à une attaque de tigre à dents de sabre. Nous obtenons une réaction “fight or flight” courte et puissante, et ensuite ce système doit être en mesure de se calmer. Dans nos temps modernes, il n’y a plus de tigres à dents de sabre pour nous dévorer, mais nous avons une pression insidieuse et constante qui déclenche notre réaction de stress et si vous n’êtes pas en mesure de la laisser se calmer, vous allez alors droit vers des problèmes. Finalement, vos hormones de stress deviennent incontrôlables et vous n’êtes plus en mesure de contrôler votre propre corps. »

Quand as-tu compris qu’il y avait un problème ?

Annelies: « Dans la phase précédente, je ne l’ai pas remarqué. Après coup, j’ai vu, par exemple, sur des photos que j’étais pâle les jours précédents. Le moment où le burn-out a frappé est gravé dans ma mémoire. Je suis allée directement du travail à une répétition de danse (pour une comédie musicale à laquelle je participais à l’époque) et ensuite je suis rentrée à la maison pour continuer plus tard avec une autre répétition. Mais le détour à la maison ne s’est pas déroulé comme prévu. Mon corps réclamait du repos et je suis donc simplement tombée sur mon lit et j’ai entendu mon cœur battre comme un fou.

Je me sentais étouffer, comme si mon corps était devenu trop petit. Tous mes membres étaient mous comme du spaghetti. Mais je niais toujours et je suis quand même allée à la répétition suivante. Je me souviens que je me sentais très étourdie et que je chancelais sur mes jambes. Les jours suivants n’ont pas été en s’améliorant : je continuais à me sentir étouffer, mon cœur continuait à battre la chamade, mes membres continuaient à être mous. Je pensais que cela passerait avec quelques jours de repos, mais ce n’était pas le cas. Le sol s’est effondré sous moi, mon corps ne pouvait plus trouver de repos. Je n’étais soudainement plus que l’ombre de moi-même. »

Que pensait votre entourage de cela ?

Annelies : « Oui, l’entourage... c’est donc un double coup de massue que vous devez gérer. Il y avait des proches qui pensaient au début que j’exagérais ou qui pensaient que je devais demander « des bonnes pilules » chez le médecin. Je ne pouvais pas leur en vouloir, car je ne comprenais pas moi-même ce qui m’arrivait. D’une Annelies joyeuse et énergique, j’étais soudainement devenu quelqu’un qui ne faisait que trembler et pleurer sur le canapé. C’était vraiment misérable. Mon corps disait stop, c’était très effrayant.

Aussi, certains de mes collègues pensaient que je voulais simplement plus de temps libre. Ils ne croyaient pas que j’étais malade. Mais je ne pouvais rien faire, mon corps refusait simplement de travailler pour moi. Je n’ai donc plus assisté aux répétitions. Heureusement, il y a eu d’autres réactions plus positives. C’est un trop de stress. Alors je me suis mise à réfléchir : qu’est-ce qui me rend heureuse ? La réponse était la danse et les animaux. peu cliché, mais c’est vrai que vous apprenez à voir qui sont vos vrais amis en ces temps compliqués. »

Comment as-tu surmonté cela?

Annelies: « J’ai réalisé que je ne pouvais pas rester sur le canapé tous les jours et j’ai eu instinctivement le réflexe de chercher quelque chose pour me sentir plus vivante. Un psychologue n’a pas fonctionné pour moi. Ce rendez-vous, cette obligation de parler de sa misère à ce moment-là, m’a causé beaucoup trop de stress. Alors je me suis mise à réfléchir : qu’est-ce qui me rend heureuse ? La réponse était la danse et les animaux.

La danse était clairement impossible pour moi à ce moment-là, alors j’ai commencé le yoga. Et c’est un nouveau monde qui s’est ouvert à moi : vous apprenez vraiment à écouter votre corps et à fixer des limites au yoga. Chaque posture peut être adaptée instantanément. Vous n’avez pas à viser la posture parfaite, mais plutôt la posture qui est parfaite pour vous à ce moment-là. J’ai trouvé cela une leçon précieuse.

De plus, j’ai fait du bénévolat pendant un certain temps dans un centre d’accueil pour animaux sauvages. Je me suis toujours sentie plus à l’aise avec les animaux, donc ce choix était logique aussi. Ce n’était pas facile: j’ai dû faire face à une crise de panique pour commencer ma première heure là-bas, mais une fois que je l’ai surmontée, j’ai trouvé ça fantastique. L’espace silencieux pour les rapaces est rapidement devenu mon endroit préféré pour me détendre. Grâce au yoga et à de petits moments de bonheur juste pour moi, j’ai lentement retrouvé des morceaux de moi-même et je n’étais plus seulement un patient, mais également quelqu’un de plus humain. »

Quand as-tu pris la décision de retourner travailler?

Annelies: « Bien trop tôt dans mon processus de guérison, c’est certain, mais j’avais besoin de retrouver un peu de perspective. Entre-temps, je n’étais plus employée par mon employeur d’alors. Alors, je me suis fait accompagnée par un coach VDAB pour chercher quelque chose de nouveau. Ce n’était pas facile, car ma confiance en moi avait complètement disparu. »

Dans quelle mesure ton burn-out a-t-elle joué un rôle dans tes candidatures ?

Annelies: « Le burn-out était à l’époque encore assez tabou dans le processus de candidature. J’ai reçu le conseil d’être honnête à ce sujet et je l’ai été. Mais si un employeur devait choisir entre moi et quelqu’un qui n’a jamais eu de burn-out, il choisissait l’autre. Les gens craignaient qu’un patient sorti d’un burnout ne retombe vite dedans et je comprenais complètement cette incertitude. D’un autre côté, je pensais : choisissez quelqu’un qui a déjà eu un burn-out ! Cette personne peut mieux que quiconque reconnaître les signaux et tirer la sonnette d’alarme à temps ! Mais c’est l’incertitude qui gagne dans ce genre de décisions et pour moi, cela signifiait à chaque fois une brèche dans ma confiance en moi déjà si fragile. »

Comment es-tu arrivé chez Select Projects ?

Annelies: « Entre-temps, j’étais déjà occupée à me diriger moi-même vers le monde ‘normal’, avec des hauts et des bas. Mais quand j’ai commencé à perdre espoir et que j’avais déjà épuisé de nombreux prestataires d’intérim, j’ai finalement atterri chez Select HR. Ils ont vu mon profil, ont pris le temps de m’interviewer et l’ont transmis à Bénédicte de Select Projects. Elle m’a donné la confiance dont j’avais besoin : « Tu as toujours su le faire et tu pourras le faire à nouveau. »

Mon projet chez Estée Lauder m’a donné un énorme coup de pouce. J’étais sur le bord de la route depuis trop longtemps et cela n’était pas bon pour ma récupération, donc le fait que l’entreprise et Select m’aient accordé la confiance (que je n’avais plus moi-même) pour prouver mon retour, je trouve toujours ça fantastique. Je suis reconnaissante auprès de Select Projects d’avoir eu cette chance. »

Comment te sens-tu aujourd’hui ?

Annelies: « Je me sens bien. Je dois dire que je viens de vivre une période stressante. Ce n’est bien sûr pas un désastre. Je sais par exemple qu’il y a des périodes plus chargées et que je peux récupérer plus tard. Aujourd’hui, je suis plus sensible au stress qu’avant, mon système nerveux a été affecté. Je fais attention de ne pas rechuter en prenant soin de moi.

J’ai apporté des changements permanents dans mon mode de vie ; des outils provenant du yoga et d’autres courants que j’ai intégrés et qui sont devenus des automatismes pour moi. Je vérifie chaque jour comment se porte ma respiration, par exemple. Nous n’avons qu’un corps et rien n’est plus important que cela. Un travail est évidemment important, mais les emplois peuvent venir et partir, tandis que nous n’avons qu’un seul corps dans notre existence. »

Que pensez-vous de l’approche en matière de bien-être chez Select HR & Select Projects ?

Annelies : « En ce qui concerne les outils numériques comme Happy Care de Pulso, je suis quelque peu sceptique. Tout ce qui a un écran est un fardeau supplémentaire pour nos cerveaux. Mais pour beaucoup, c’est une bonne initiation à l’auto-soin de la santé et une manière efficace d’entrer en contact avec une aide directe comme l’EAP de Pulso. Vous n’avez pas besoin de prendre rendez-vous, vous pouvez simplement prendre contact avec Pulso 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Indépendamment de l’histoire de Pulso, je trouve que toutes les actions en matière de bien-être sont de belles initiatives. Cela peut être un bon point de départ pour commencer à parler, pour s’arrêter et souffler. C’est bon de se concentrer sur soi-même de temps en temps. »

Avez-vous un dernier conseil ?

Annelies : « Soyez indulgents avec vousmême et avec les autres. Personne ne veut montrer ses faiblesses et nous nous imposons parfois tant d’exigences. Nous devons être performants, nous devons être sociaux, nous devons montrer de l’ambition. Et si un jour, cela ne va pas aussi bien ? ‘Je ne peux pas m’asseoir dans le canapé maintenant, il faut que je fasse tellement de choses.’ Vraiment ? Le monde va-t-il s’effondrer si vous ne le faites pas immédiatement ? Est-ce grave de décliner une fête parce que vous n’en avez tout simplement pas envie ? Est-ce grave de pleurer au travail si quelque chose de triste s’est produit dans votre vie personnelle ? Vous êtes aussi un être humain.

Si nous sommes plus indulgents avec nousmêmes et que nous acceptons les jours moins bons, nous progresserons déjà beaucoup. Si vous le faites, vous serez automatiquement plus indulgents avec les autres. Et c’est au moins aussi important car vous ne savez pas ce qui se passe dans la vie d’une personne. La tolérance conduit au respect et c’est bon pour tout le monde. »

Merci de partager votre histoire avec nous !

This article is from: