WAS Magazine 06 / We are Strasbourg

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ル 日本 の

Was that ? / Japon / Les relations Alsace-Japon

アルザス と 日本 の 関係 Les relations alsace - japon

9500 kilomètres à vol d’oiseau. C’est la distance qui sépare Strasbourg de Tokyo. Difficile de faire plus éloigné ! Cela n’a pas empêché l’Alsace d’être l’une des premières régions d’Europe à développer des liens avec le Japon, dont le 150ème anniversaire sera célébré cette année. Petit retour dans le passé avec André Klein, président du Centre européen d’études japonaises (CEEJA).

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Il y a deux siècles, le Japon était complètement fermé et n’avait aucun échange avec l’étranger, explique-t-il. Il a décidé de s’ouvrir au monde après la révolution Meiji, en 1867. Très rapidement, des entrepreneurs japonais ont souhaité importer des tissus car le pays était faiblement industrialisé. Ils ont pris contact avec des industries alsaciennes, à l’époque leaders mondiales de l’impression textile. » L’Alsace découvre à cette occasion la mode nipponne : les Japonais envoyaient des dessins et des croquis spécifiques, qui étaient imprimés sur tissu par les industries mulhousiennes avant d’être renvoyées vers l’archipel. La région deviendra par la suite l’un des premiers centres de diffusion des formes japonaises en Europe. L’Alsace intéresse aussi les entreprises nipponnes en raison de son savoir-faire en matière de viticulture et d’orgue. Aujourd’hui une vingtaine de sociétés –Sony et Mitsubishi pour les plus importantes- y sont encore présentes. Du côté culturel et académique, les liens se développent un peu plus tard, dans la seconde moitié du 19ème siècle. « L’Allemagne était le lieu de prédilection de formation des Japonais et l’université de Strasbourg en a beaucoup profité. Cette relation n’a cessé de s’intensifier. Les années 80 et 90 voient la création de nombreuses structures économiques et culturelles : l’agence de développement à Tokyo, la Maison

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Alsacienne au Little World Museum of Man près de Nagoya, le lycée Seijô à Kientzheim et le centre culturel Seijô à Colmar, puis le consulat et le département d’études japonaises à l’université de Strasbourg… » énumère André Klein. Tout comme les dessins animés japonais et les mangas popularisent leur pays à travers le monde, les Japonais découvrent l’Alsace grâce au petit écran. En 1985, une série télévisée au doux nom de « Sous le ciel bleu d’Alsace » est diffusée sur Fuji TV, la plus grosse chaîne de télévision nippone. Tournée à Niedermorschwihr, près de Colmar, elle connaît un énorme succès. Quelques années plus tard, c’est au tour du célèbre Miyazaki de mettre la région à l’honneur, dans l’un de ses films d’animation les plus célèbres, Le château ambulant. Impossible de ne pas reconnaître l’architecture typique des maisons à colombages et des paysages alsaciens. « On y retrouve même la maison Pfister de Colmar, » glisse André Klein. Les plus curieux peuvent vérifier, c’est à la 6ème minute du film. Ces dernières années, les Japonais se familiarisent avec nos bretzels, bredeles et autres classiques de la culture alsacienne via le marché de Noël. En 2009, 2010 et 2012, Strasbourg délocalise une vingtaine de chalets à Tokyo et les habitants sont conquis : d’après l’office du tourisme, le nombre de Japonais en visite dans la capitale régionale a augmenté de 58 % en deux ans.


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