VSD 1992

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Exclusif Djibril Cissé

BEL : 3,20 € - CH : 5,50 CHF - CAN : 8 CAD – A : 3,60 € - D : 4,20 € - ESP : 3,50 € – GR : 3,50 € - ITA : 3,50 € – LUX : 3,20 € – NL : 3,50 € - PORT.CONT. : 3,50 € – DOM : Avion : 4 € – MAY : 5.50€ - Maroc : 32 DH – Tunisie : 5 TND - Zone CFA Avion : 3 400 XAF - Zone CFP Avion : 1 000 XPF

LL’EX-FOOTBALLEUR NOUS SORT LE GRAND JEU !

DÉCRYPTAGE IMMORTALITE

L’HOMME QUI VIVRA 1000 ANS

EST DEJA NE

ALAIN

Reportage

PETIT- PALAIS

VILLAGE MARTYR M 01713 - 1992 - F: 2,70 E

’:HIKLRB=XUW\UX:?b@j@t@c@k"

2,70 € N°1992 - DU 29 OCTOBRE AU 4 NOVEMBRE 2015

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DELON

LE RECLUS

Le 8 novembre, il aura 80 ans. Vivant par choix dans la solitude, il n’accepte de voir que de rares proches. TÉMOIGNAGES

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EN COUVERTURE CINÉMA

Le loup solitaire fait ses courses tout seul (ici en avril 2015), à Douchy, un village d’un millier d’habitants. Il se serait séparé de tout son personnel, hormis son majordome.

ALAIN DELON

D. R.

LE RECLUS Alors qu’il s’apprête à passer le cap des 80 ans, ce 8 novembre, l’acteur vit retiré du monde avec ses chiens, son chat et ses souvenirs, dans sa forteresse de Douchy, dans le Loiret. Ses amis et ses proches témoignent.

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EN COUVERTURE CINÉMA

Le loup solitaire fait ses courses tout seul (ici en avril 2015), à Douchy, un village d’un millier d’habitants. Il se serait séparé de tout son personnel, hormis son majordome.

ALAIN DELON

D. R.

LE RECLUS Alors qu’il s’apprête à passer le cap des 80 ans, ce 8 novembre, l’acteur vit retiré du monde avec ses chiens, son chat et ses souvenirs, dans sa forteresse de Douchy, dans le Loiret. Ses amis et ses proches témoignent.

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DRAME REPORTAGE CHAPELLE ARDENTE Le lendemain du drame, une femme se recueille devant les 43 cadres barrés de noir, que les photos des défunts viennent garnir au fur et à mesure. À droite, un nounours « Théo », en mémoire du petit garçon décédé.

Petit-Palais

ORPHELIN DE SES ANCIENS Dans le village de Gironde, durement frappé par l’accident de Puisseguin, les proches des disparus oscillent entre désespoir et hébétude. Certains ont perdu jusqu’à six personnes dans une même famille. PHOTOS : CYRIL BITTON /FRENCH POLITICS POUR VSD

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L

e plastique du plafond se met à fondre sous la chaleur. Des gouttes incandescentes qui blessent le cuir chevelu de Jean-Claude Léonardet, ancien charpentier de 73 ans et brûle sa femme Josette au deuxième degré. Ce couple fait partie des rares miraculés d’une journée d’enfer. Ce 23 octobre à 7 h 15, la joyeuse troupe de retraités du club Le Petit Palaisien était partie en car de PetitPalais-et-Cornemps, un joli village libournais de 750 habitants, au milieu des vignes. Ils devaient rejoindre Jurançon, dans le Béarn, pour visiter la région et déguster les produits locaux. « Le papy était tout content, se souvient avec émotion Sylvie MilhardBessard, dont la famille est installée à PetitPalais depuis cinq générations. Mon oncle a dit à mon fils Jérémy : “Demain, je prends le bus !” C’est la dernière personne qu’il a vue avant de mourir. » Dans le drame, la viticultrice a aussi perdu des amis d’enfance et « plein de souvenirs » avec eux.

UNE COMMUNE EN DEUIL C’est le club du troisième âge de Petit-Palais, 750 habitants, qui avait organisé l’excursion.

L’effroyable s’est produit à 7 kilomètres de là, sur la D17, juste à la sortie de Puisseguin. Durant trois jours, la carcasse calcinée de l’autocar qui transportait 49 personnes ainsi que celle du camion et de sa remorque vide sont restées en travers de la route, sous le contrôle des experts de la police technique et scientifique de la gendarmerie. Ils sont venus en renfort des 60 pompiers et 200 gendarmes dépêchés sur place pour boucler la zone. Parmi les 43 morts, des personnes du troisième âge pour la plupart, Petit-Palais et ses environs paient l’un des plus lourds tributs. Camps-sur-l’Isle, Saint-Médard-deGuizières, Porchères, en tout, une dizaine de communes du

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DRAME REPORTAGE CHAPELLE ARDENTE Le lendemain du drame, une femme se recueille devant les 43 cadres barrés de noir, que les photos des défunts viennent garnir au fur et à mesure. À droite, un nounours « Théo », en mémoire du petit garçon décédé.

Petit-Palais

ORPHELIN DE SES ANCIENS Dans le village de Gironde, durement frappé par l’accident de Puisseguin, les proches des disparus oscillent entre désespoir et hébétude. Certains ont perdu jusqu’à six personnes dans une même famille. PHOTOS : CYRIL BITTON /FRENCH POLITICS POUR VSD

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e plastique du plafond se met à fondre sous la chaleur. Des gouttes incandescentes qui blessent le cuir chevelu de Jean-Claude Léonardet, ancien charpentier de 73 ans et brûle sa femme Josette au deuxième degré. Ce couple fait partie des rares miraculés d’une journée d’enfer. Ce 23 octobre à 7 h 15, la joyeuse troupe de retraités du club Le Petit Palaisien était partie en car de PetitPalais-et-Cornemps, un joli village libournais de 750 habitants, au milieu des vignes. Ils devaient rejoindre Jurançon, dans le Béarn, pour visiter la région et déguster les produits locaux. « Le papy était tout content, se souvient avec émotion Sylvie MilhardBessard, dont la famille est installée à PetitPalais depuis cinq générations. Mon oncle a dit à mon fils Jérémy : “Demain, je prends le bus !” C’est la dernière personne qu’il a vue avant de mourir. » Dans le drame, la viticultrice a aussi perdu des amis d’enfance et « plein de souvenirs » avec eux.

UNE COMMUNE EN DEUIL C’est le club du troisième âge de Petit-Palais, 750 habitants, qui avait organisé l’excursion.

L’effroyable s’est produit à 7 kilomètres de là, sur la D17, juste à la sortie de Puisseguin. Durant trois jours, la carcasse calcinée de l’autocar qui transportait 49 personnes ainsi que celle du camion et de sa remorque vide sont restées en travers de la route, sous le contrôle des experts de la police technique et scientifique de la gendarmerie. Ils sont venus en renfort des 60 pompiers et 200 gendarmes dépêchés sur place pour boucler la zone. Parmi les 43 morts, des personnes du troisième âge pour la plupart, Petit-Palais et ses environs paient l’un des plus lourds tributs. Camps-sur-l’Isle, Saint-Médard-deGuizières, Porchères, en tout, une dizaine de communes du

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REPORTAGE SANTÉ

Ce jeune enfant est atteint d’épidermolyse bulleuse, une grave affection de la peau qui fait apparaître des cloques très douloureuses. En attendant un hypothétique traitement, ses parents tentent d’alléger ses souffrances. TEXTE : SYLVIE LOTIRON

Fière de la frimousse du bébé, sa maman le surnomme « boucles d’or ». Après le bain, Émilien joue avec les bulles de savon. Mais il sait que l’heure approche de recevoir ses soins, très douloureux.

SON QUOTIDIEN AVEC UNE ÉMILIEN 23 MOIS

MALADIE RARE PHOTOS : CONSTANT FORMÉ-BÈCHER AT

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23/10/15 07:02


REPORTAGE SANTÉ

Ce jeune enfant est atteint d’épidermolyse bulleuse, une grave affection de la peau qui fait apparaître des cloques très douloureuses. En attendant un hypothétique traitement, ses parents tentent d’alléger ses souffrances. TEXTE : SYLVIE LOTIRON

Fière de la frimousse du bébé, sa maman le surnomme « boucles d’or ». Après le bain, Émilien joue avec les bulles de savon. Mais il sait que l’heure approche de recevoir ses soins, très douloureux.

SON QUOTIDIEN AVEC UNE ÉMILIEN 23 MOIS

MALADIE RARE PHOTOS : CONSTANT FORMÉ-BÈCHER AT

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« La machine cérébrale ultime », selon Forbes , est l’un des grands maîtres du « transhumanisme » — un corps libéré de ses problèmes et connecté en permanence — et de la « singularité » — un cerveau biomécanique qui s’autoaméliore.

Cet Américain de 67 ans, directeur de l’ingénierie chez Google, est un gourou des théories qui veulent ‘‘tuer la mort’’. Considéré comme un immense génie, il table sur des progrès significatifs d’ici quinze à trente ans.

Raymond C. Kurzweil

G. SEGAL/OUTLINE/CORBIS

L’HOMME QUI VIVRA 1 000 ANS

EST-IL DEJA NE ?

VSD151992_DOSSIER.indd 46-47

L’IMMORTALITE

LE DECRYPTAGE DE LA SEMAINE

TAKASHI MURAI

LA QUETE DE Depuis toujours, l’homme rêve de vivre éternellement. Aujourd’hui, un scientifique nous promet de prolonger notre espérance de mille ans ou plus ; un autre tente de percer le secret de la méduse invulnérable pour l’appliquer aux humains. Utopie ? Sur les réseaux sociaux, l’immortalité existe déjà.

DOSSIER RÉALISÉ PAR CHRISTOPHE GAUTIER

VSD151992_DOSSIER COUV.indd 45

23/10/15 19:00

U

n génie, c'est ainsi que Raymond C. Kurzweil, 67 ans, est considéré Outre-Atlantique. En 1999, Bill Clinton l’a reçu à la MaisonBlanche pour lui remettre la médaille nationale de la Technologie et de l’Innovation. Soit la plus haute distinction américaine qui récompense des travaux permettant « des progrès dans les nouvelles technologies ». En 2002, il a été intronisé au National Inventors Hall Of Fame. Le magazine Forbes le considère comme « la machine cérébrale ultime ». Et PBS, un réseau de télévision publique des États-Unis, l’a placé sur la liste des « quinze plus grands cerveaux qui ont fait l’Amérique ». Depuis 2012, il dirige l’ingénierie chez Google. Son but : créer dans les prochaines décennies un homme nouveau, capable de vivre cinq siècles, peut-être même le double. Délire ? En septembre 2014, le très sérieux Time Magazine se demandait si Google pouvait « tuer la mort ». Les dirigeants de la firme de Mountain View, en Californie, en sont persuadés. Ils viennent de débloquer 380 millions d’euros pour des start-up qui travaillent sur la prolongation de la vie humaine. Kurzweil, gourou du « transhumanisme » et de la « singularité », supervise le tout. Inconnu en France, excepté de quelques initiés, Raymond Kurzweil est, aujourd’hui, dans la Silicon Valley, sans doute plus écouté que le président des États-Unis. Cet enfant du Queens, quartier populaire de New York, fils d’un couple autrichien qui a fui le nazisme en 1938, commence à concevoir à l’âge de 5 ans ses

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« La machine cérébrale ultime », selon Forbes , est l’un des grands maîtres du « transhumanisme » — un corps libéré de ses problèmes et connecté en permanence — et de la « singularité » — un cerveau biomécanique qui s’autoaméliore.

Cet Américain de 67 ans, directeur de l’ingénierie chez Google, est un gourou des théories qui veulent ‘‘tuer la mort’’. Considéré comme un immense génie, il table sur des progrès significatifs d’ici quinze à trente ans.

Raymond C. Kurzweil

G. SEGAL/OUTLINE/CORBIS

L’HOMME QUI VIVRA 1 000 ANS

EST-IL DEJA NE ?

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L’IMMORTALITE

LE DECRYPTAGE DE LA SEMAINE

TAKASHI MURAI

LA QUETE DE Depuis toujours, l’homme rêve de vivre éternellement. Aujourd’hui, un scientifique nous promet de prolonger notre espérance de mille ans ou plus ; un autre tente de percer le secret de la méduse invulnérable pour l’appliquer aux humains. Utopie ? Sur les réseaux sociaux, l’immortalité existe déjà.

DOSSIER RÉALISÉ PAR CHRISTOPHE GAUTIER

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n génie, c'est ainsi que Raymond C. Kurzweil, 67 ans, est considéré Outre-Atlantique. En 1999, Bill Clinton l’a reçu à la MaisonBlanche pour lui remettre la médaille nationale de la Technologie et de l’Innovation. Soit la plus haute distinction américaine qui récompense des travaux permettant « des progrès dans les nouvelles technologies ». En 2002, il a été intronisé au National Inventors Hall Of Fame. Le magazine Forbes le considère comme « la machine cérébrale ultime ». Et PBS, un réseau de télévision publique des États-Unis, l’a placé sur la liste des « quinze plus grands cerveaux qui ont fait l’Amérique ». Depuis 2012, il dirige l’ingénierie chez Google. Son but : créer dans les prochaines décennies un homme nouveau, capable de vivre cinq siècles, peut-être même le double. Délire ? En septembre 2014, le très sérieux Time Magazine se demandait si Google pouvait « tuer la mort ». Les dirigeants de la firme de Mountain View, en Californie, en sont persuadés. Ils viennent de débloquer 380 millions d’euros pour des start-up qui travaillent sur la prolongation de la vie humaine. Kurzweil, gourou du « transhumanisme » et de la « singularité », supervise le tout. Inconnu en France, excepté de quelques initiés, Raymond Kurzweil est, aujourd’hui, dans la Silicon Valley, sans doute plus écouté que le président des États-Unis. Cet enfant du Queens, quartier populaire de New York, fils d’un couple autrichien qui a fui le nazisme en 1938, commence à concevoir à l’âge de 5 ans ses

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GRAND ANGLE

1

2

3

Hu m

JOURS DE FÊTE

4

5

6

7

8

9

Les Hulis Wigmen, ou « hommes à perruque », de Papouasie-NouvelleGuinée (1, 2 et 9) portent une coiffe faite de leurs cheveux, de plumes et de coquillages. Chez les Maoris néo-zélandais (6), les tatouages indiquent la hiérarchie au sein du clan. Les Masai de Tanzanie (3, 4, 5) constituent une des dernières communautés guerrières. En Inde, au pied de l’Himalaya, les femmes du Ladakh (7) se parent d’énormes turquoises. Nomades, les Samburu du Kenya (8) sillonnent encore la vallée du Rift.

Pendant près de quatre ans, sur les cinq continents, le photographe britannique Jimmy Nelson est parti à la recherche des peuples indigènes. Il en a trouvé et immortalisé trente et un, qui risquent tous de s’éteindre, happés par la modernité. Séquence émotion.

PHOTOS : JIMMY NELSON/COURTESY OF A. GALERIE

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GRAND ANGLE

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JOURS DE FÊTE

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Les Hulis Wigmen, ou « hommes à perruque », de Papouasie-NouvelleGuinée (1, 2 et 9) portent une coiffe faite de leurs cheveux, de plumes et de coquillages. Chez les Maoris néo-zélandais (6), les tatouages indiquent la hiérarchie au sein du clan. Les Masai de Tanzanie (3, 4, 5) constituent une des dernières communautés guerrières. En Inde, au pied de l’Himalaya, les femmes du Ladakh (7) se parent d’énormes turquoises. Nomades, les Samburu du Kenya (8) sillonnent encore la vallée du Rift.

Pendant près de quatre ans, sur les cinq continents, le photographe britannique Jimmy Nelson est parti à la recherche des peuples indigènes. Il en a trouvé et immortalisé trente et un, qui risquent tous de s’éteindre, happés par la modernité. Séquence émotion.

PHOTOS : JIMMY NELSON/COURTESY OF A. GALERIE

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POP CULTURE Scorsese et De Niro sur le tournage de “Taxi Driver”, l’une des images fortes de l’expo consacrée au cinéaste.

C

e devait être une simple exposition de ses storyboards, ces dessins où chaque case représente les plans à tourner. À la demande de la Cinémathèque de Berlin, Martin Scorsese a donc ouvert ses archives. Le résultat fait étape à la Cinémathèque de Paris1 dans une version modifiée. De larges extraits des plus grands films du cinéaste sont diffusés au gré des thèmes abordés (la famille, la religion, New York…). Comme toute rétrospective sise dans cette institution, le fan fétichiste se verra caressé dans le sens du poil : lettres, costumes, scénarios annotés… Une superbe maquette de Manhattan permet de visualiser les décors d’After Hours et du Temps de l’innocence. Si elle n’est pas exempte de failles (Hitchcock y est la seule référence ; et Welles ?), la plongée dans les eaux noires d’une telle œuvre est hautement recommandée. Avec, en bande-son, le coffret de quatre CD2 qui lui est consacré. O. B.

D. R.

(1) Jusqu’au 14 février, Paris 12e. cinematheque.fr (2) Decca/Universal, 24 euros.

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POP CULTURE Scorsese et De Niro sur le tournage de “Taxi Driver”, l’une des images fortes de l’expo consacrée au cinéaste.

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e devait être une simple exposition de ses storyboards, ces dessins où chaque case représente les plans à tourner. À la demande de la Cinémathèque de Berlin, Martin Scorsese a donc ouvert ses archives. Le résultat fait étape à la Cinémathèque de Paris1 dans une version modifiée. De larges extraits des plus grands films du cinéaste sont diffusés au gré des thèmes abordés (la famille, la religion, New York…). Comme toute rétrospective sise dans cette institution, le fan fétichiste se verra caressé dans le sens du poil : lettres, costumes, scénarios annotés… Une superbe maquette de Manhattan permet de visualiser les décors d’After Hours et du Temps de l’innocence. Si elle n’est pas exempte de failles (Hitchcock y est la seule référence ; et Welles ?), la plongée dans les eaux noires d’une telle œuvre est hautement recommandée. Avec, en bande-son, le coffret de quatre CD2 qui lui est consacré. O. B.

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(1) Jusqu’au 14 février, Paris 12e. cinematheque.fr (2) Decca/Universal, 24 euros.

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PURE ADRÉNALINE

Tanguy Le Turquais

LE JEUNE HOMME ET LA MER

À 26 ans, ce Breton, champion de France, part pour sa seconde Mini Transat, une traversée de l’Atlantique en solitaire, sans assistance ni communication. La dernière grande aventure partira des Canaries le 31 octobre. PHOTOS : PIERRE BOURAS POUR VSD

« JE SUIS SUR UN RADEAU DE SURVIE ! » Plutôt que dans sa cabine, Tanguy dort généralement là où son poids est le moins gênant (à g.). Il s’est bricolé des installations de fortune, dont ce réchaud suspendu à l’intérieur. Alors que le soleil se couche sur l’Atlantique (ci-dessus), plus de vingt nuits le séparent encore de Pointe-à-Pitre.

T

anguy a les yeux clos. Il s’est assoupi, assis, calé tant bien que mal contre le balcon arrière de son embarcation de 6,50 mètres : « Je suis sur un radeau de survie ! » Oubliez les formule 1 de la mer du Vendée Globe Challenge ou autres, son voilier semble dérisoire à côté de ces engins gigantesques. C’est pourtant la Mini Transat, course confidentielle mais voie royale dans le monde de la voile, qui confère ses lettres de noblesse à tout grand navigateur. Les trois quarts des participants à la Route du Rhum l’ont disputée. Pour l’heure, Tanguy Le Turquais tente de tout oublier. Il est parti pour vingt minutes de sommeil. Le maximum qu’il puisse s’autoriser. Puis il se réveillera cinq minutes et replongera vingt minutes, le tout pour un cycle de deux heures si les conditions le lui permettent. Il s’est installé au point le plus reculé, là où son poids, le plus lourd à bord – « aucun sac ne fait 70 kilos comme moi » – pèsera le moins sur sa

N° 1992 - 73

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PURE ADRÉNALINE

Tanguy Le Turquais

LE JEUNE HOMME ET LA MER

À 26 ans, ce Breton, champion de France, part pour sa seconde Mini Transat, une traversée de l’Atlantique en solitaire, sans assistance ni communication. La dernière grande aventure partira des Canaries le 31 octobre. PHOTOS : PIERRE BOURAS POUR VSD

« JE SUIS SUR UN RADEAU DE SURVIE ! » Plutôt que dans sa cabine, Tanguy dort généralement là où son poids est le moins gênant (à g.). Il s’est bricolé des installations de fortune, dont ce réchaud suspendu à l’intérieur. Alors que le soleil se couche sur l’Atlantique (ci-dessus), plus de vingt nuits le séparent encore de Pointe-à-Pitre.

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anguy a les yeux clos. Il s’est assoupi, assis, calé tant bien que mal contre le balcon arrière de son embarcation de 6,50 mètres : « Je suis sur un radeau de survie ! » Oubliez les formule 1 de la mer du Vendée Globe Challenge ou autres, son voilier semble dérisoire à côté de ces engins gigantesques. C’est pourtant la Mini Transat, course confidentielle mais voie royale dans le monde de la voile, qui confère ses lettres de noblesse à tout grand navigateur. Les trois quarts des participants à la Route du Rhum l’ont disputée. Pour l’heure, Tanguy Le Turquais tente de tout oublier. Il est parti pour vingt minutes de sommeil. Le maximum qu’il puisse s’autoriser. Puis il se réveillera cinq minutes et replongera vingt minutes, le tout pour un cycle de deux heures si les conditions le lui permettent. Il s’est installé au point le plus reculé, là où son poids, le plus lourd à bord – « aucun sac ne fait 70 kilos comme moi » – pèsera le moins sur sa

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