BELGIQUE-BELGIE P. P. CHARLEROI X 6-32 Mars 2015 / Mensuel
Une réalisation du Service des Aînés
Dans ce numéro ... CinéPointCom : Les souvenirs Nos coups de pouce du mois Programme “Les belles années du Music-Hall” Notre Dîner de printemps Séjour à Marcinelle en Montagne
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Editorial Chers Aînés, Le 12 mars aura lieu le premier spectacle de la saison 2015, je suis heureux de vous présenter « Les Tubes à Gogo » mis en scène par les « Alain’s ». Cette année encore, 4 spectacles vous seront proposés avec des artistes de renommée tels que notamment Carlo Di Angelo. Il me semble également important de consacrer quelques lignes de cet édito aux émeutes ouvrières de mars 1886 qui ont marqué l’histoire carolo : A l’époque, la classe ouvrière est particulièrement oppressée dans nos régions. Travaillant sans cadre social ou presque, elle est touchée par une misère profonde et est délaissée. Les salaires sont bas, les horaires de travail sont pénibles et les conditions de travail médiocres. Le contexte économique du début des années 1 880 n'améliore pas la situation. La technologie améliore les outils, se traduisant par des licenciements alors que les salaires ne cessent de diminuer. La classe ouvrière commence à se regrouper et à s'organiser. Quelques mouvements de grève naissent et des associations de travailleurs voient le jour : Union verrière (1 882), Le mouvement des Chevaliers du Travail (1 882), Parti Ouvrier Belge (1 884), Union des mineurs (1 885). Le 18 mars, plusieurs milliers d'ouvriers se rassemblent à Liège, la manifestation tourne en émeute lors de la trav ersée des quartiers bourgeois de la ville. Dès le lendemain, des émeutes éclatent aux quatre coins du bassin. Le 25 mars 1886, les mineurs du charbonnage du Bois Communal de Fleurus sont en grève, le patronat refuse une augmentation salariale. Les mineurs grévistes se dirigent vers d'autres charbonnages de la région de Charleroi. Rapidement, les rangs sont importants, et des premiers heurts entre les forces de l'ordre et des ouvriers ont lieu. Le 26 mars, un peu moins d'un millier de mineurs se rassemblent aux Quatre-Bras de Gilly. Les rangs des grévistes ne font que croître. Ce ne sont plus seulement les charbonnages qui sont en grève mais également les verreries, les laminoirs, les aciéries et les fonderies. Il ne faudra qu'une demi-journée pour que l'entièreté du bassin de Charleroi ne
soit en grève. Ce seront au total des dizaines d'usines et propriétés d'industriels qui seront pillées, détruites et incendiées. Au soir, le feu est bouté aux bureaux des charbonnages du Martinet. La foule continue en direction des Verreries et Glaceries du Hainaut qui sont également mises à sac et incendiées. Des militaires arrivent vers 22 h 30, les premiers morts sont comptés. Entre le 18 mars et la mi-avril, la grève se répand aux quatre coins de la Wallonie. Les ouvriers grévistes se comptent par milliers. Après les émeutes commencent les procès. Les deux syndicalistes à la tête de l'Union Verrière, Oscar Falleur et Xavier Schmidt, sont pointés du doigt par les autorités comme faisant partie des responsables des événements. Ils seront défendus par un jeune avocat sensibilisé par la cause ouvrière, Jules Destrée et seront condamnés à vingt ans de travaux forcés. Si les émeutes de mars 1886 sont à la base de la législation sociale. Les deux années qui suivent verront plusieurs textes de loi publiés, relatifs au travail des femmes et des enfants, aux salaires, à la sécurité et la santé des ouvriers, à la création des conventions collectives,... Il me semblait primordial de revenir sur l’histoire des premières fondations de la législation sociale actuelle. Nos aïeuls carolos se sont battus pour que nous bénéficions d’un cadre professionnel décent. Il est important de se souvenir et de leur rendre hommage. Sur ces quelques lignes d’histoire, je vous souhaite un excellent mois de mars qui nous apportera, je l’espère, un printemps doux et agréable. Votre Echevin, Serge
Votre Echevin
Serge Beghin