FOCUS INTERNATIONAL TRADE
AUTOMNE 2025 - N° 10
COMMERCE
SOUS TENSION : ENTRE SOULAGEMENT ET MALAISE
TENSIONS COMMERCIALES
TRANSATLANTIQUES EN 2025 : DE LA MENACE À L’ACCORD COMMERCIAL


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AUTOMNE 2025 - N° 10
COMMERCE
SOUS TENSION : ENTRE SOULAGEMENT ET MALAISE
TENSIONS COMMERCIALES
TRANSATLANTIQUES EN 2025 : DE LA MENACE À L’ACCORD COMMERCIAL


ÉDITO
COMMERCE INTERNATIONAL : ENTRE SOULAGEMENT ET MALAISE 04
FACTS & FIGURES
LE COMMERCE BELGE 06
12
ABC DU COMMERCE INTERNATIONAL BANQUE NATIONALE DE BELGIQUE : SUPPLY CHAINS IN FLUX



Focus International Trade paraît deux fois par an Son lancement fait suite à un double constat. Premièrement, le commerce international est crucial pour notre économie très ouverte et pour nos entreprises de toutes tailles. Deuxièmement, cette réalité n’est pas assez soulignée de façon objective et n’est donc peut-être pas rendue suffisamment concrète pour nombre de nos dirigeants et chefs d’entreprise.

SIMPLIFICATION DU CBAM
ACCORDS COMMERCIAUX DE L’UE : ÉVOLUTIONS RÉCENTES
LE CONFLIT RUSSIE-UKRAINE 26 YTiA Xplorer Award EN ROUTE POUR LE JAPON AVEC CINQ ÉTUDIANTSENTREPRENEURS
20 CONSEIL À L’EXPORTATEUR
MEET THE MINISTER 16 FIL INFO
WHITE PAPER ‘ENTREPRENDRE À L’INTERNATIONAL’

LE MINISTRE DE LA DÉFENSE THEO FRANCKEN 30
LA FEB EN ACTION 22

MEMBRES FÉDÉRATIONS SECTORIELLES
MEMBRES DE LA FEB P 32
LE CENTRE DE COMPÉTENCE EUROPE & INTERNATIONAL P 33

Un an après la réélection de Donald Trump et d’Ursula von der Leyen, et neuf mois après la constitution du gouvernement Arizona, le paysage du commerce international est tout sauf stable. Si les plus fortes secousses semblent derrière nous, les tensions sous-jacentes, elles, demeurent palpables. Le monde n’est pas revenu à la normale, et il ne le fera sans doute pas de sitôt.
Certes, un certain soulagement se fait sentir. L’accord entre l’UE et les États-Unis a apporté un début de stabilité à l’issue d’une année marquée par les tensions et les menaces d’escalade. Le succès de la mission économique belge vers San Francisco et Los Angeles a également mis en lumière l’importance d’une relation transatlantique fructueuse. L’accord avec le Mercosur, bloqué durant des années, semble enfin progresser. Pourtant, ces avancées restent fragiles : elles ne sont pas le fruit d’un nouvel élan multilatéral, mais bien d’une réalité géopolitique versatile. À l’heure actuelle, le commerce international consiste davantage à « limiter les dégâts » qu’à nourrir de nouvelles ambitions.
LA BELGIQUE ET L’EUROPE
DOIVENT REDÉFINIR LEUR PLACE
DANS LE COMMERCE MONDIAL
En Europe, un an après la publication du rapport Draghi, les problèmes structurels restent tenaces. La simplification de la législation européenne risque de s’enliser dans une complexité technocratique, alors que la rapidité est ici primordiale. Le marché intérieur, jadis fleuron de l’intégration européenne, montre de plus en plus de signes de fragilité. Les réflexes nationaux et les tendances protectionnistes en affaiblissent le plein potentiel.
Pour la Belgique, en tant qu’économie ouverte, il s’agit d’une source d’inquiétude majeure. Dans notre pays, un emploi sur cinq dépend du commerce international. Nous ne pouvons nous permettre de vivre dans un monde fermé. Mais nous ne pouvons pas non plus ignorer naïvement les risques. La politique commerciale doit être à la fois ouverte, mais aussi stratégique, résolue dans la création de conditions de concurrence équitables, et tournée vers l’avenir.
Je ne livre donc pas ici un bilan triomphal, mais un appel au réalisme. La Belgique et l’Europe doivent redéfinir leur place dans le commerce mondial, en tenant compte des intérêts économiques mutuels. Cela implique de faire des choix : oser réformer, oser simplifier, oser défendre nos entreprises dans un monde toujours plus compétitif et imprévisible.
Le commerce international n’est plus une évidence. C’est une lutte pour la légitimité, l’accès et l’influence. Un combat que nous devons mener avec lucidité et dynamisme.
Pieter Timmermans
CEO VBO FEB

BELGIQUE
€
LES ÉCHANGES COMMERCIAUX AU FIL DES ANS
Source : BNB Commerce extérieur - synthèse – selon concept communautaire
225.000 COMMERCE ET EMPLOIS
emplois en Belgique sont soutenus par les exportations vers des pays en dehors de l’Union européenne.
574.000 travailleurs belges supplémentaires occupent, en outre, des postes liés aux exportations d’autres pays de l’Union européenne vers le reste du monde.
512 Md €
C’est la valeur des exportations belges de biens en 2024. Soit l’équivalent de du PIB belge en 2024 (614 milliards €).
83,11 %
330.000 PLUS DE EST LIÉ AU COMMERCE EXTÉRIEUR 1 EMPLOI SUR 3
emplois dans d’autres pays de l’Union européenne sont soutenus par les exportations belges vers des destinations en dehors de l’UE.
32,9 % des exportations vont vers des pays hors-UE. des exportations vont vers des pays de l’UE.

provient d’autres États membres de l’UE. provient de pays non membres de l’UE.
Environ un 1/3 de nos exportations et importations est destiné à des pays situés au sein de l’Union européenne.
Exportations – Clients (en millions €)
140.000 €
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Source : ACE, pays et statistiques
Importations – Fournisseurs (en millions €)



Début 2025, les tensions commerciales entre les États-Unis et l’UE ont connu une recrudescence. La réélection du président Trump s’est accompagnée d’un retour à une politique commerciale dure, avec de nouveaux droits d’importation et des menaces de représailles. Les exportateurs belges, actifs dans des secteurs tels que l’acier, la chimie et les pièces automobiles, en ont notamment ressenti l’impact. Voici un aperçu chronologique des principaux événements survenus entre février et août 2025.
En février, la Maison-Blanche a annoncé ses premiers projets de droits de douane dits réciproques. Les États-Unis imposeraient des droits d’importation reflétant ce qu’ils perçoivent comme des barrières commerciales de la part de leurs partenaires. Le président Trump a eu tôt fait d’invoquer la section 232 de la loi sur l’expansion du commerce, déclarant que les importations étaient une question de sécurité nationale. La première mesure concrète a suivi le 12 mars : des droits d’importation de 25 % sur l’acier et l’aluminium, ainsi que leurs dérivés, en provenance de l’UE. Fin mars, ce sont les voitures particulières qui ont été ciblées : à partir d’avril, elles ont été soumises à des droits de douane de 25 % (en plus du taux existant de 2,5 % de l’OMC, soit 27,5 % en réalité), qui ont été étendus aux pièces automobiles à partir de mai. L’UE n’a pas caché son indignation et a lancé des consultations avec les États membres et l’industrie afin d’établir une liste de représailles. Même si elle espérait éviter l’escalade, elle s’est ainsi préparée à l’adoption de contre-mesures. Pour l’acier et l’aluminium, les États-Unis ont même porté les droits de douane à 50 %.
Le 2 avril, journée symbolique qu’il a baptisée le « Liberation Day », le président Trump a annoncé des droits de douane généraux de 10 % sur toutes les importations, ainsi que des droits additionnels « réciproques » par pays. Pour l’UE, le pourcentage est passé à 20 %. Celui-ci a cependant été calculé de manière beaucoup trop simple, en considérant uniquement le déficit commercial des États-Unis avec l’UE en termes de marchandises.
Cette mesure radicale a provoqué une grande agitation sur les marchés financiers. Finalement, le président Trump a décidé de reporter l’augmentation de 90 jours, maintenant les droits de douane généraux de 10 %. Des exceptions se sont appliquées à certains secteurs, tels que les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs et les produits énergétiques.
L’UE, qui avait préparé un ensemble de mesures de rétorsion en réponse aux taxes sur l’acier et l’aluminium, a également suspendu leur mise en œuvre pendant 90 jours en signe de bonne volonté. Cette suspension a donné aux deux parties un répit pour entamer un processus diplomatique.
Le « cessez-le-feu » de 90 jours a ouvert la voie à des négociations, mais l’incertitude est restée forte. Les exportateurs européens ont payé un supplément de 10 % sur presque tous les produits, ainsi que des droits de douane sectoriels sur les métaux et les voitures. Les enquêtes concernant d’autres secteurs, tels que les produits pharmaceutiques, le bois et les semi-conducteurs, menées en vertu de la section 232, ont semé un trouble supplémentaire et ont été utilisées par les États-Unis comme moyen de pression.
1
D’intenses négociations ont eu lieu en coulisses. Le président Trump a menacé d’imposer des droits de douane allant jusqu’à 50 % sur toutes les importations européennes si aucun accord n’était conclu. L’UE a continué d’envisager plusieurs scénarios, y compris de vastes mesures de rétorsion. En juin, un compromis semblait possible : des droits de douane uniformes de 10 % sur de nombreux produits, des exceptions pour les secteurs stratégiques et des plafonds pour l’acier et l’aluminium. L’incertitude économique a en effet freiné l’élan d’investissement et provoqué la nervosité des marchés.
Début juillet 2025, la pause de 90 jours s’est achevée sans accord. Le président Trump a indiqué dans une lettre son intention d’imposer des droits d’importation de 30 % sur les produits européens à partir du 1er août si aucun accord n’était trouvé. De son côté, l’Union européenne avait préparé un ensemble complet de contre-mesures dans l’éventualité d’un « no deal ».
Une avancée a eu lieu le 27 juillet à Turnberry, en Écosse, lors de la concertation entre le président Trump et la présidente von der Leyen. Ensemble, ils sont parvenus à un accord politique, qui constituera la base des relations commerciales futures entre l’UE et les États-Unis. Les principaux éléments de cet accord sont les suivants :
Des droits de douane généraux et uniformes de 15 % sur les exportations de l’UE vers les États-Unis, incluant le taux MFN (« Most Favoured Nation »1) américain ;
Des exceptions pour l’aéronautique, les produits pharmaceutiques génériques et certains minéraux et produits chimiques (MFN uniquement) ;
Des droits de douane maximums de 15 % (contre 27,5 % auparavant) s’appliquent désormais aux voitures et aux pièces automobiles. En échange, l’UE réduit ses droits de douane sur les produits industriels et certains produits agricoles ;
Un plafond de 15 % sera également appliqué pour le bois, les semi-conducteurs et les produits pharmaceutiques après la clôture de l’enquête sectorielle ;
Pour l’acier et l’aluminium, les droits de douane restent de 50 % - pour l’instant - l’objectif étant de passer à un futur système de quotas ;
Les droits de douane européens de rétorsion sont suspendus.
La première mise en œuvre de l’accord-cadre a été réalisée le 31 juillet, lorsque le président Trump a instauré de nouveaux droits d’importation américains sur les marchandises de l’UE par le biais d’un décret. Cette mesure permet d’adapter les droits de douane réciproques appliqués par les États-Unis depuis le mois d’avril aux importations en provenance de divers pays, dont l’UE.
Les pourcentages définitifs des droits de douane sectoriels dépendront des résultats des enquêtes en cours sur les produits pharmaceutiques, les semi-conducteurs et le bois. À l’issue de celles-ci, l’UE sera soumise à des droits de douane de 15 %, quel que soit le taux initialement envisagé.
Le 21 août, l’accord a été officiellement ratifié par le biais d’une déclaration commune, dans laquelle les différents points ont été développés. En ce qui concerne les véhicules et les pièces automobiles, la Commission a présenté le 28 août les propositions législatives visant à mettre en œuvre les réductions de droits de douane convenues. Les deux propositions de loi doivent encore être soumises à l’approbation du Conseil et du Parlement européen. L’UE ayant introduit ces propositions, les États-Unis ont ramené les droits de douane actuels de 27,5 % (composés d’un taux sectoriel de 25 % et d’un supplément MFN de 2,5 %) à 15 %.
L’accord marque la fin d’une crise aiguë et le point de départ de nouvelles négociations. Outre les considérations économiques, des motifs géopolitiques ont également joué un rôle, comme le maintien de la stabilité transatlantique, essentielle à la lumière des tensions sur la scène internationale.
L’accord de juillet 2025 a reçu un accueil mitigé de la part des décideurs politiques européens et des parties prenantes. D’une part, le fait qu’une guerre commerciale soit évitée a suscité un certain soulagement ; d’autre part, des droits de douane uniformes de 15 % s’appliquent désormais à la majorité des exportations, là où il n’y en avait pratiquement aucun auparavant. Même si cet accord apparaît
comme un gage de stabilité et de prévisibilité, des incertitudes subsistent en ce qui concerne l’acier et les enquêtes en cours.
Pour les exportateurs belges, l’accord signifie que des droits de douane fixes s’appliqueront à la plupart des produits. Ainsi, les choses sont claires, mais la compétitivité reste sous pression. En d’autres termes, cet accord
Droits de douane réciproques après l’accord
commercial est un compromis qui, compte tenu des turbulences géopolitiques, ne peut être dissocié d’évolutions plus importantes. Il s’inscrit dans le cadre plus large du maintien des relations transatlantiques. Parallèlement, il souligne la nécessité pour l’UE de renforcer ses relations commerciales et de continuer à se concentrer sur les diversifications nécessaires, mais aussi de renforcer le marché intérieur européen.
l’accord
Semi-conducteurs
Produits pharmaceutiques 0 % MFN

© 2025 SPF Affaires étrangères, Commerce extérieur et Coopération au Développement
Enquête en cours 15 % après clôture de l’enquête
Enquête en cours 15 % après clôture de l’enquête

La FEB joue un rôle actif dans l’information de ses secteurs sur l’évolution des relations entre l’UE et les États-Unis. Cela se fait notamment par le biais de réunions stratégiques et de moments de concertation. En avril par exemple, peu après le « Liberation Day », la FEB a organisé une entrevue avec l’ambassadeur de Belgique à Washington D.C., M. Frédéric Bernard.
Le Comité stratégique a également accueilli M. Tomas Baert, conseiller commercial de la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen. En outre, la FEB reçoit régulièrement des intervenants de la Direction générale Affaires européennes et Coordination (DGE), qui partagent des informations précieuses sur la politique commerciale européenne.




La « démondialisation » n’est pas encore une réalité, mais les chaînes d’approvisionnement internationales n’en sont pas moins mises sous pression, en raison des tensions géopolitiques. Les décideurs politiques et les entreprises doivent procéder à des arbitrages difficiles dans cette nouvelle réalité.1
La mondialisation a été source de croissance et de prospérité pendant des décennies, mais le modèle se heurte aujourd’hui à ses limites. Il y a plusieurs explications à cela. Les coûts salariaux ont convergé, réduisant les gains d’efficacité des processus de production géographiquement dispersés. Le développement rapide de la Chine et d’autres pays émergents a modifié les rapports de force au niveau mondial. Cela a amené les économies occidentales, ainsi que la Chine elle-même, à réfléchir aux dépendances stratégiques. L’« hypermondialisation » n’a pas profité à tout le monde : les délocalisations et, plus encore, les progrès technologiques, tels que l’automatisation, ont coûté des emplois à l’Occident, ce qui a réduit le soutien au libreéchange et alimenté le protectionnisme.
Outre ces tendances plus progressives, les chaînes d’approvisionnement mondiales ont subi une série de chocs majeurs ces dernières années : le Brexit, les tensions commerciales et technologiques entre les États-Unis et la Chine, le Covid-19, l’invasion russe de l’Ukraine... et, en 2025, une nouvelle vague de politiques protectionnistes avec le retour du président Trump. Après plusieurs séries d’augmentations des droits de douane, les États-Unis ont annoncé un certain nombre d’accords, notamment avec l’UE. Toutefois, les droits de douane américains restent bien supérieurs au niveau de 2024 et l’incertitude concernant les futures restrictions commerciales demeure élevée.
Malgré tout, le commerce mondial a stagné plutôt que diminué depuis 2008 ; en d’autres termes, il est plutôt question d’une « slowbalisation » (ralentissement de la mondialisation) que d’une « démondialisation » (voir le graphique page suivante). Nous constatons cependant une fragmentation : le commerce se fait de plus en plus entre des pays géopolitiquement alignés plutôt qu’entre des blocs rivaux. La Chine exporte moins vers les États-Unis, mais davantage vers l’Asie du Sud-Est. Quant à l’UE, elle s’est largement découplée de la Russie depuis 2022.
L’UE reste très dépendante des importations chinoises, y compris pour les produits dits « stratégiques », essentiels à la transition verte et numérique, tels que les matières premières critiques et les aimants permanents, les panneaux solaires, les batteries au lithium, les voitures électriques et les ordinateurs portables (voir graphique page suivante).2 Il est à craindre que les barrières croissantes que les ÉtatsUnis érigent contre la Chine ne poussent ces produits et d’autres encore vers l’Europe.
Outre ces relations commerciales directes, les dépendances indirectes sont également importantes. Par exemple, une partie de la production européenne peut dépendre de produits importés de pays tiers qui ont incorporé des composants chinois à un stade antérieur. Ces liens indirects sont beaucoup plus difficiles à quantifier avec précision, bien que l’OCDE et Eurostat publient des chiffres sur le commerce à valeur ajoutée au niveau sectoriel.
En outre, des recherches récentes basées sur des données commerciales confidentielles au niveau des entreprises dans plusieurs pays européens - dont la Belgique -
2 Buysse, Essers et Marchand (2024) utilisent une approche ascendante pour examiner systématiquement les dépendances à l’importation « les plus stratégiques » de l’Europe (et de la Belgique). Les produits individuels sont d’abord classés en fonction d’indicateurs mesurant l’importance et la concentration des sources d’importation hors UE (pour la période 2017-2022). Parmi les produits classés en premier sont sélectionnés ceux qui concernent la sécurité nationale, la santé, l’énergie et la transition verte et numérique, sur la base d’informations supplémentaires recueillies par la Commission européenne. Un tel exercice montre que la Chine est effectivement le principal fournisseur de produits stratégiques pour lesquels l’UE dépend fortement de sources extracommunautaires, en termes à la fois de nombre de produits (67) et de valeur totale des importations stratégiques (33 %).
3
montrent que l’exposition à des perturbations potentielles de l’approvisionnement en intrants stratégiques varie considérablement d’un pays à l’autre, d’un sous-secteur à l’autre, et même d’une entreprise à l’autre au sein d’un même sous-secteur.3 Les grandes entreprises possèdent toutefois généralement des chaînes d’approvisionnement plus diversifiées.
Commerce mondial par rapport à la production mondiale (%, biens et services, (importations + exportations)/2*pib)
Slowbalisation
Slowbalisation
1972 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004 2008 2012 2016 2020 2024 Hypermondialisation
1972 1976 1980 1984 1988 1992 1996 2000 2004 2008 2012 2016 2020 2024
Source : Banque mondiale
Les décideurs européens sont confrontés à des choix compliqués dans ce nouveau contexte international complexe. Faut-il laisser jouer pleinement les forces du marché ou essayer d’orienter les entreprises, avec ou sans règles plus strictes ? La création de prospérité va-t-elle demeurer la priorité ou va-t-on accorder davantage d’attention à la sécurité nationale ? Comment équilibrer les intérêts des producteurs et ceux des consommateurs ? Les producteurs européens veulent être protégés de la concurrence déloyale de la Chine, mais cela fait augmenter les prix pour les consommateurs. Il est nécessaire de parvenir à une plus grande unanimité au niveau européen sur les secteurs et les produits qui sont « stratégiques » et sur les partenaires commerciaux qui présentent des risques.
L’Europe doit aussi oser se regarder dans le miroir et ne pas rejeter toute la responsabilité sur des facteurs ou des partenaires extérieurs. Des atouts internes - tels que le niveau élevé de l’enseignement, la recherche et le développement, les normes de qualité élevées - et des entre-
prises européennes prometteuses dans certains secteurs de pointe pourraient être davantage exploités. Le principal atout, c’est le marché unique européen, qu’il convient de renforcer et d’approfondir par l’harmonisation des règles nationales. L’énergie, la digitalisation et la défense sont des domaines clés pour une plus grande intégration européenne. Une diversification plus poussée des échanges
Importations de biens stratégiques de l’UE27 (%, part par pays, total sur 2017-2022)
Chine (67 produits)
Chine (67 produits)
Norvège
Norvège
Russie
Russie
États-Unis (20 produits)
États-Unis (20 produits)
Royaume-Uni
Royaume-Uni
Suisse
Suisse
Algérie
Algérie
Corée du Sud
Corée du Sud
Brésil
Brésil
Japon
Japon
Singapour
Singapour
Malaisie
Malaisie
Vietnam
Azerbaïdjan
Vietnam Azerbaïdjan
Autres
Autres
Hormones, coke métallurgique, engins spatiaux, molybdène
Hormones, coke métallurgique, engins spatiaux, molybdène
Ordinateurs portables, moniteurs, cellules solaires, textiles médicaux, LED, aimants permanents, graphite synthétique
Ordinateurs portables, moniteurs, cellules solaires, textiles médicaux, LED, aimants permanents, graphite synthétique
Source : Buysse, Essers en Marchand (2024)
commerciaux au moyen d’accords de libre-échange et un cadre politique prévisible revêtent également une importance cruciale.
Les entreprises sont également confrontées à des choix difficiles : priorité à la rentabilité ou à une résilience et une flexibilité accrues ? Agir rapidement sur la base d’informations limitées ou attendre un cadre politique certain ? S’affranchir des marchés lointains réduit certes l’exposition aux risques externes, mais rend l’entreprise plus vulnérable aux perturbations nationales. Les entreprises doivent décider elles-mêmes quels fournisseurs et intrants ne sont pas ou sont difficilement substituables, quels marchés elles ne peuvent pas ignorer et comment naviguer au mieux entre les questions géopolitiques épineuses dans le cadre réglementaire existant. Parmi les mesures qu’elles peuvent prendre, citons, par exemple, une meilleure cartographie de leurs chaînes d’approvisionnement au-delà de leurs fournisseurs et clients de première ligne, une analyse des risques et une planification des scénarios adaptées au nouveau contexte international, ainsi que l’adoption de nouvelles technologies et l’innovation.


Aujourd’hui plus que jamais, le commerce international est soumis à des tensions géopolitiques, à de nouveaux accords commerciaux et à une réglementation complexe. Si vous êtes actif dans la politique commerciale ou l’exportation, la connaissance du bon jargon est essentielle. Vous trouverez ci-dessous un aperçu des termes couramment utilisés en droit commercial international, regroupés de manière logique et expliqués clairement.
Tarif
Une taxe sur les marchandises importées. Les tarifs peuvent être fixes (par ex. 50 EUR par tonne) ou un pourcentage de la valeur des marchandises (voir tarif ad valorem).
Tarif ad valorem
Taxe à l’importation calculée en pourcentage de la valeur du produit. Exemple : 10 % sur une machine de 1000 EUR représente une taxe d’importation de 100 EUR.
Quota et contingent tarifaire (Tariff-Rate Quota, TRQ)
Un quota limite la quantité d’un produit qui peut être importée. Un contingent tarifaire autorise une certaine quantité d’un produit à un tarif inférieur ; au-delà, un tarif plus élevé s’applique.
Principe de la nation la plus favorisée (Most Favoured Nation, MFN)
Les pays membres de l’OMC (Organisation mondiale du commerce) doivent se traiter mutuellement sur un pied d’égalité. Une réduction tarifaire pour un membre s’applique à tous les autres, à moins qu’un accord de libre-échange ne prévoie une exception.
Règles d’origine (Rules of Origin, RoO)
Les RoO déterminent quel pays est considéré comme le pays d’origine d’un produit. Elles sont essentielles pour l’application de tarifs préférentiels dans le cadre d’accords commerciaux. Exemple : un vêtement produit en partie au Vietnam et en partie en Belgique se voit attribuer une origine sur la base de critères de transformation.
Entraves non tarifaires (Non-Tariff Barriers, NTB)
Obstacles commerciaux qui ne sont pas des tarifs, tels que les permis d’importation, les quotas, les procédures douanières ou des certificats obligatoires.
Obstacles techniques au commerce (Technical Barriers to Trade, TBT)
Règles nationales sur les caractéristiques des produits, telles que l’étiquetage, l’emballage ou la sécurité. Elles ne devraient pas constituer un obstacle inutile pour les produits étrangers, mais dans la pratique, c’est souvent le cas.
Mesures sanitaires et phytosanitaires (Sanitary and Phytosanitary Standards, SPS)
Règles relatives à la sécurité alimentaire, à la santé animale et à la protection des plantes. Elles protègent les consommateurs, mais peuvent également constituer une barrière commerciale.
Incoterms®
Normes internationales déterminant qui est responsable du transport, de l’assurance et des formalités douanières lors d’une transaction commerciale.

L’actualité commerciale internationale est incessante, dense et souvent volatile. Cette rubrique propose aux entreprises belges et acteurs intéressés un décryptage succinct des derniers faits et développements qui touchent de près ou de loin leurs activités à l’international. Dernière mise à jour : octobre 2025


Le Conseil et le Parlement européen sont parvenus à un accord plus tôt cette année pour modifier la limite inférieure du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (CBAM). Les entreprises et les particuliers qui importent moins de 50 tonnes de marchandises CBAM par an sont désormais exclus de son champ d’application.
Le CBAM est le mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières. Il cible des produits tels que le fer, l’acier, le ciment, les engrais, l’aluminium, l’électricité et l’hydrogène. À travers cette taxe carbone aux frontières, l’Union européenne souhaite instaurer des conditions de concurrence équitables au sein de l’industrie européenne.
Pour l’instant, les entreprises européennes paient pour leurs émissions de CO2 via le système d’échange de quotas d’émission (ETS), alors que les entreprises actives en dehors de l’Europe ne doivent pas toujours supporter ces coûts. Cela peut conduire à un désavantage concurrentiel pour l’industrie européenne par rapport aux importations en provenance de pays hors de l’UE. Pour réduire cet écart de compétitivité, l’UE a introduit le CBAM, dans le but de prévenir les fuites de carbone, c’est-à-dire le déplacement d’activités vers des pays où le CO2 n’est pas taxé.
Dans le cadre du paquet de simplification « Omnibus I », la Commission européenne a proposé fin février de simplifier le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières. Le but est de réduire les charges administratives pour les entreprises tout en préservant le fonctionnement du CBAM.
La modification la plus importante concerne l’ajustement du seuil d’exemption : les importateurs qui importent moins de cinquante tonnes de marchandises CBAM par an sont exclus du mécanisme. Cette disposition remplace la précédente exemption fixée à 150 EUR par envoi. Ainsi, ce sont principalement les petites entreprises et les particuliers qui sont exemptés. Ce nouveau seuil implique que près de 90 % des importateurs sont exemptés, tout en maintenant dans le système 99 % des émissions.
Par ailleurs, la proposition prévoit des simplifications pour les importateurs qui restent soumis au CBAM, notamment des modifications concernant les procédures d’autorisation, la collecte de données et le calcul des émissions.
La simplification actuelle constitue une première étape. Une révision plus étendue du CBAM est prévue plus tard dans l’année afin d’élargir son champ d’application, de manière à inclure davantage de produits plus loin dans la chaîne et à rendre la taxe plus difficile à contourner.
Le CBAM entrera pleinement en vigueur le 1er octobre 2026. L’efficacité du mécanisme reste à démontrer. Les mesures supplémentaires prises par la Commission viseront à protéger les exportateurs européens contre d’éventuels désavantages concurrentiels lorsqu’ils exportent vers des pays tiers. En effet, ils sont en concurrence avec des acteurs qui doivent payer moins, voire pas du tout, pour leurs émissions.

L’Union européenne dispose d’un vaste réseau d’accords commerciaux (accords de libre-échange ou ALE) : plus de quarante traités conclus avec plus de septante pays dans le monde. Au cours des dernières années, l’UE a réalisé des avancées notables dans les négociations avec des partenaires tels que le Mercosur, l’Inde et les pays de l’ASEAN. Voici un récapitulatif des principales négociations bilatérales en cours par région.
Mercosur : En septembre 2025, la Commission européenne a formellement soumis l’accord de libre-échange avec le Mercosur à l’approbation des États membres et du Parlement européen. Le processus de ratification sera probablement complexe, notamment en raison de débats persistants sur les questions environnementales et agricoles. Pourtant, l’accord revêt une grande importance compte tenu de son poids géopolitique et économique. En effet, il aboutira à la création de l’une des plus grandes zones de libre-échange au monde.
Mexique : L’accord existant entre l’Union européenne et le Mexique, initialement conclu en 2000, est modernisé. L’accord actualisé offre un accès élargi au marché et intègre des dispositions étendues en matière de développement durable. En septembre 2025, cet accord renouvelé a été présenté aux États membres et au Parlement européen.
Chili : Fin 2022, l’UE et le Chili ont conclu un accord-cadre avancé (Advanced Framework Agreement) qui se substitue au traité de 2003. Le pilier commercial du pacte est entré en vigueur le 1er février 2025, ouvrant pratiquement tous les marchés directement, y compris celui des matières premières stratégiques, comme le lithium. Le pacte renouvelé renforce également des normes contraignantes en matière de climat et d’emploi.
Inde : Les négociations entre l’UE et l’Inde à propos d’un accord de libre-échange ont été relancées en 2022 après une interruption de huit ans. En 2025, les deux parties ont affiché leur détermination à parvenir à un accord global avant la fin de l’année. Les négociations progressent de manière ininterrompue, avec des cycles organisés chaque mois. Des dossiers complexes, parmi lesquels la réduction des droits de douane sur les voitures et les boissons alcoolisées, mais aussi la protection des indications géographiques européennes, doivent cependant encore faire l’objet de discussions plus poussées. L’Inde cherche par ail-
2025
EUROPEAN UNION
CUSTOMS UNION, EEA & OCT
leurs à éliminer les barrières commerciales non tarifaires. Les deux parties soulignent l’importance stratégique d’un accord, étant donné que l’Inde est actuellement l’une des plus grandes économies au monde sans traité commercial avec l’UE. Un accord fructueux pourrait considérablement élargir les flux commerciaux existants.
Indonésie : Fin septembre, l’UE et l’Indonésie ont finalisé les négociations relatives à un accord de partenariat économique (CEPA) et à un accord de protection des investissements (IPA) dans le but de renforcer le commerce, les investissements et le développement durable. L’accord est supposé ouvrir de nouveaux marchés, promouvoir une concurrence loyale et soutenir la transition énergétique de l’Indonésie. Il prévoit en outre un assouplissement des procédures en matière de visas et une coopération autour des matières premières critiques essentielles à la technologie verte.
Thaïlande : Les négociations avec la Thaïlande ont repris en 2023. À l’issue de six cycles de discussions, les négociateurs ont enregistré des avancées significatives et ont notamment parachevé des chapitres sur les procédures douanières et les systèmes alimentaires durables. Les discussions se déroulent sans accroc et l’objectif consiste à finaliser l’accord au plus tard fin 2025. Tant Bangkok que Bruxelles affichent déjà un état d’esprit positif compte tenu de leurs intérêts communs. L’UE est le quatrième principal partenaire commercial de la Thaïlande.

ADOPTION / RATIFICATION ON-GOING
BEING NEGOTIATED IN PLACE
NO AGREEMENT ON HOLD
Updated 30/06/2025
* European Economic Area (EEA) / Overseas Countries and Territories (OCT).
* * Free Trade Agreement (FTA) Deep and Comprehensive Free Trade Agreement (DCFTA) Enhanced Partnership and Cooperation Agreement (EPCA) Partnership and Co-operation Agreement with preferential element (PCA).
+ The updated agreements with Tunisia, and Eastern and Southern Africa are currently being updated; the updated agreement with Chile is under ratification. The DCFTA with Georgia does not apply in South Ossetia and Abkhazia.
Source : Commission européenne, DG Trade
Philippines : Les négociations entre l’UE et les Philippines ont été relancées en mars 2024, après une phase de stagnation qui a débuté en 2017. Les deux parties souhaitent accélérer le rythme des négociations afin de valoriser le potentiel inexploité. Les discussions portent autant sur les biens et services que sur les investissements, avec l’ambition de parvenir à un accord dans les prochaines années.
Malaisie : Le 20 janvier 2025, l’UE et la Malaisie ont décidé de reprendre leurs discussions dans l’optique d’un ALE après une décennie de pause. Le premier cycle formel de négociations s’est tenu fin juin 2025. 21 chapitres ont été abordés, parmi lesquels l’approvisionnement alimentaire durable, ainsi que le commerce et le développement durable. Un deuxième cycle est prévu pour novembre 2025. Les deux partenaires voient ces négociations comme une opportunité de continuer à consolider leurs relations économiques.
Les accords commerciaux bilatéraux en Asie illustrent le glissement de la politique commerciale de l’UE vers l’Indo-Pacifique : après des accords avec Singapour et le Vietnam, l’UE souhaite renforcer sa position économique dans cette région dynamique par le biais d’accords avec les pays plus étendus de l’ASEAN et l’Inde.
Émirats arabes unis : En avril 2025, l’UE a annoncé entamer un processus de libre-échange complet avec un État du Golfe. Les négociations à venir sur l’accord de partenariat économique global (Comprehensive Economic Partnership Agreement, CEPA) porteront sur le commerce de biens et services, les investissements et la coopération dans des secteurs tels que l’énergie renouvelable, l’hydrogène vert et les minéraux critiques. L’initiative est également considérée comme un socle potentiel pour des relations commerciales futures entre l’UE et la région du Golfe.
En 2025, l’Union européenne poursuit ses efforts pour adapter et étendre son réseau commercial. La diversification est essentielle puisque la majeure partie de l’économie mondiale se déploie en dehors de l’Europe. Les nouveaux accords ont pour objectif de fournir un accès à des marchés émergents aux entreprises européennes et belges, et de renforcer les chaînes de valeur mondiales.


Le conflit entre la Russie et l’Ukraine a des répercussions considérables pour les entreprises. Entre sanctions économiques, perturbation des chaînes d’approvisionnement et incertitude géopolitique, les entreprises doivent naviguer dans un environnement commercial complexe et volatile. Les sanctions économiques de l’Union européenne visent à affaiblir l’économie russe tout en minimisant les effets sur les entreprises. Pour les entreprises belges, cela signifie des défis supplémentaires, tels que la recherche de nouveaux fournisseurs, l’adaptation à des perturbations logistiques et la gestion de l’incertitude du marché.
Pour rester informé, découvrez sur notre site web la page dédiée aux sanctions européennes contre la Russie et leurs répercussions pour les entreprises belges1, une référence pour suivre les évolutions de ce cadre complexe et en constante adaptation.
En savoir plus ? https://www.vbo-feb.be/fr/ nouvelles/conflit-russie-ukraineles-repercussions-pour-lesentreprises-belges/
1 Conflit Russie-Ukraine : les répercussions pour les entreprises belges





La Russie est exclue, la Chine est compliquée et les États-Unis sont instables. Aujourd’hui, les entrepreneurs internationaux cherchent leur salut en Europe, en Amérique latine et en Asie. Et vous ?
Faites-vous partie de ces entrepreneurs pour qui l’internationalisation n’est plus une opportunité sans engagement, mais une condition de croissance ? Dans le White Paper Entreprendre à l’international – De l’essentiel au meilleur, des experts analysent les risques et les possibilités. Et partagent une foule de conseils et astuces pratiques.
Les marchés étrangers sont bien plus vastes que le marché intérieur. Ils offrent une multitude d’opportunités pour ceux qui les abordent de manière intelligente et réfléchie. Car, n’est-il pas suicidaire d’exporter 98 % de son activité vers la Grande-Bretagne et de se retrouver soudainement avec le Brexit sur les bras ? Ce n’est là qu’un exemple des nombreux enseignements dispensés par les experts dans ce White Paper, une publication conjointe de la FEB et d’Ageas.
Ces dernières décennies, le commerce international est passé à la vitesse supérieure. Désormais, le cadre de référence n’est plus le territoire national, mais le monde entier. Malheureusement, tout le « disque dur » de ce monde – qui était jusqu’à récemment un univers relativement stable et « sûr » grâce aux accords internationaux et au principe du libre-échange – est en passe d’être réinitialisé.
Dans ce contexte, les entreprises actives à l’international se concentrent plus que jamais sur la maîtrise des risques liés à cette nouvelle réalité. Ceux-ci ont un impact direct sur le commerce international, perturbent les chaînes de valeur et sont source de grande incertitude pour les acteurs économiques sur les marchés internationaux.
Et pourtant... une entreprise qui souhaite optimiser son développement et sa croissance doit oser porter le regard au-delà des frontières nationales et envisager une dimension mondiale pour ses activités.
Sachez que ce sont précisément ces périodes de changement incertaines et complexes qui offrent les plus belles opportunités pour ceux qui sont préparés et déterminés à conquérir le monde. Entreprendre à l’international n’est pas un choix évident, mais c’est un choix intelligent qui, de plus en plus, s’avère nécessaire. Le marché mondial reste un défi, mais il est surtout extrêmement prometteur pour ceux qui s’y aventurent.
Bien sûr, il n’existe pas de méthode universelle. Chaque entreprise ou secteur est soumis à des règles spécifiques. Et ce qui s’applique en Belgique peut rarement être simplement transposé et déployé sur le marché étranger, même au sein de l’Union européenne.
La bonne nouvelle, c’est que face à la multitude de règles et d’obstacles, il existe un éventail de solutions qui peuvent être adaptées aux objectifs.
Vous découvrirez tout cela dans le White Paper Entreprendre à l’international – De l’essentiel au meilleur. Des experts partagent leurs expériences et bonnes pratiques. Une lecture incontournable tant pour les entreprises ayant déjà bien développé leurs activités à l’étranger que pour les entrepreneurs désireux de faire leurs premiers pas à l’international.

Vous pourrez consulter le White Paper via notre site web : www.feb.be > Publications

La FEB est très active dans le domaine de la diplomatie économique, tant à l’étranger (dans le cadre de visites d’État et de missions économiques) qu’en Belgique. Elle favorise ainsi les contacts entre les entreprises belges et les pouvoirs publics étrangers, et entretient des liens étroits avec le monde diplomatique à Bruxelles et à l’étranger.


au 8 mars 2025, la Princesse Astrid a emmené une mission économique en Inde, avec au programme une visite de New Delhi et de Mumbai. Plus de 330 participants issus de divers secteurs, dont le président de la FEB René Branders, ont pris part à cette mission. Des séminaires, des visites d’entreprises et des événements de réseautage ont permis de renforcer les relations économiques bilatérales. La FEB a également organisé deux activités clés : un « Power Lunch » avec la « Confederation of Indian Industry », où le ministre d’État Jitin Prasada est intervenu en tant qu’orateur invité, et le « Success Stories Breakfast », où des entrepreneurs belges ont présenté à la Princesse Astrid et aux ministres leurs collaborations fructueuses avec des partenaires indiens.

Durant la visite d’État du Roi Philippe et de la Reine Mathilde au Vietnam, la FEB a organisé, en collaboration avec BeLuxCham et la VCCI, le « Belgium-Vietnam CEO Dialogue ». Cet événement de réseautage a mis en contact les chefs d’entreprise belges de la délégation officielle avec le top des entreprises vietnamiennes. Il a fait office de plateforme pour explorer les opportunités commerciales, partager des expériences et approfondir la coopération économique, avec une attention particulière pour des secteurs tels que l’économie verte, les soins de santé et l’alimentation. Notre CEO Pieter Timmermans a représenté la FEB lors de cet important moment de diplomatie économique.

En octobre 2025, une mission économique belge s’est rendue sur la côte ouest des États-Unis, avec une visite de San Francisco et de Los Angeles. Plus de 500 participants belges ont pris part à cette mission à destination du quatrième plus grand partenaire commercial de notre pays. En collaboration avec le consulat général de Belgique à Los Angeles et la Chambre de commerce de San Francisco, la FEB a organisé un « Power Lunch », durant lequel les chefs d’entreprise ont pu discuter avec des décideurs cali-

PLATFORM INTERNATIONAL –AMBASSADEUR BRUNO ANGELET
forniens et des entreprises de la région de la « Bay Area ». En tant qu’oratrice invitée, nous avons accueilli Madame Eleni Kounalakis, Lieutenant-Gouverneur de Californie. Au cours du traditionnel « Success Stories Breakfast », plusieurs entrepreneurs belges ayant réussi sur le marché américain ont partagé leurs expériences et mis en lumière la collaboration qu’ils ont nouée avec des partenaires locaux.

RENCONTRE AVEC LE PRÉSIDENT DE SINGAPOUR

La FEB et les membres de sa Platform International ont reçu l’ambassadeur de Belgique en Chine, Bruno Angelet, l’occasion d’aborder les dynamiques du marché chinois ainsi que des opportunités et défis qu’il présente, tant pour la Belgique que pour l’Union européenne. Les échanges ont également permis de revenir sur les relations commerciales entre la Chine et l’Europe, marquées par des excédents croissants et des tensions liées aux surcapacités industrielles. Nous entretenons également des contacts avec la mission chinoise auprès de l’UE, où nous avons rencontré M. Suo Peng, ministre du Commerce et de l’Économie auprès de la mission chinoise auprès de l’UE.
Le 26 mars, la FEB a accueilli le président de Singapour, M. Tharman Shanmugaratnam, lors de sa visite d’État en Belgique. Le Roi Philippe et le président singapourien ont participé à une table ronde avec des entrepreneurs belges actifs à Singapour, mettant en lumière l’innovation et le savoir-faire belge. Cette rencontre a permis de présenter des champions belges sur le marché singapourien et d’identifier de nouvelles opportunités de coopération économique entre les deux pays. Singapour, partenaire commercial clé pour la Belgique, offre un accès privilégié au marché asiatique, avec des échanges bilatéraux totalisant 4,5 milliards d’euros, principalement dans les secteurs de la chimie et des machines et équipements.


Invité par la FEB, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot a partagé sa vision des défis internationaux actuels. Il a souligné l’importance d’un équilibre entre ouverture et vigilance, ainsi que du dialogue entre l’UE et les États-Unis face aux tensions commerciales. Le ministre a également plaidé pour renforcer la diplomatie économique au service des entreprises belges. Les échanges avec les chefs d’entreprise ont permis de clarifier leurs attentes dans un contexte géopolitique en pleine mutation.
Le 16 juin, lors de la soirée de remise des diplômes du Fonds Prince Albert (PAF), Pieter Timmermans, CEO de la FEB, a remis le deuxième « FEB NextGen Leadership Award » à Germain Boutte. Créé l’an dernier pour les 40 ans du PAF, ce prix a pour objectif de soutenir les jeunes professionnels dans leur développement de carrière en leur offrant un budget de formation destiné à renforcer leurs compétences et leur croissance personnelle et professionnelle. Ce prix récompense un lauréat du PAF ayant mené une mission à l’étranger et s’inscrit dans une logique d’apprentissage continu promue par la FEB.


PLATFORM INTERNATIONAL
En septembre 2025, la FEB et des membres de ses plateformes International et Mobilité ont visité le Port d’Anvers-Bruges. Ce fut l’occasion de souligner le rôle crucial du port dans la logistique mondiale et l’impact du contexte géopolitique. Dans l’emblématique Maison du Port, les participants ont débattu de thèmes tels que la durabilité, la digitalisation et la transition énergétique. Un tour en bateau autour du Deurganckdok a permis de découvrir le fonctionnement du port. Il est ressorti de cette visite une ambition commune de rendre le port plus durable et de renforcer son rôle de porte d’entrée internationale.
La FEB et ICC Belgium ont organisé cette année la 10e édition de leur « Conference on Export Controls & Economic Sanctions », sur le thème : « A decade of sanctions ». Les contrôles des exportations et les sanctions ont subi de profondes transformations au cours des dix dernières années, en raison d’importantes évolutions géopolitiques comme la crise en Crimée en 2014, le conflit persistant en Ukraine et les changements dans les rapports de force à l’échelle internationale. Avec l’augmentation de la complexité et de l’étendue des régimes de sanctions, les entreprises doivent constamment adapter leurs stratégies de conformité.
Le séminaire a permis de discuter des récentes évolutions de la politique de sanctions de l’UE et à l’international, des tendances en matière d’application et des enjeux pratiques de la conformité dans différents secteurs. D’éminents experts des institutions européennes (dont David O’Sullivan, « EU Sanctions Envoy »), des gouvernements nationaux et du monde des entreprises ont partagé leurs perspectives sur la façon de naviguer dans ce paysage réglementaire instable et la manière dont les entreprises peuvent se préparer pour l’avenir.


En début d’année 2025, la FEB a lancé le « YTiA Xplorer Award », un concours destiné aux étudiants-entrepreneurs. L’objectif ? Préparer de jeunes entrepreneurs aux ambitions débordantes à un avenir international. Dans un monde où 85 % de la croissance économique se déploie en dehors des frontières européennes, penser international et mener des activités à l’international ne relève désormais plus de la simple opportunité, mais d’une nécessité absolue pour une croissance durable.
La Belgique compte plus de 8.000 étudiants-entrepreneurs. Chacun d’eux nourrit le rêve de développer sa propre entreprise avec succès. Mais quiconque souhaite réellement évoluer doit oser se projeter au-delà des frontières nationales. Dans un pays comme la Belgique, une économie ouverte qui vit des exportations, il est plus que jamais essentiel de promouvoir l’importance du commerce et de la coopération à l’international.
Grâce au YTiA Xplorer Award, une initiative qui s’inscrit dans le cadre de la plateforme dédiée aux jeunes « Young Talent in Action » (YTiA)1, cinq étudiants-entrepreneurs bénéficient d’une plateforme unique. Celle-ci leur permet d’élargir leurs horizons, d’approfondir leurs connaissances et de puiser leur inspiration auprès de personnalités fortes d’une solide expérience. Et ce, lors d’un voyage organisé à l’étranger à l’occasion d’un événement professionnel prestigieux.
Pour cette première édition, les cinq lauréats se sont envolés vers le Japon pour un voyage d’étude et de réseautage, avec comme point d’orgue la visite de l’Expo universelle d’Osaka. Mais ce n’est pas tout : ils ont également remporté un parcours de croissance intensif, incluant un accompagnement par des CEO expérimentés et des ateliers spécialisés visant à propulser leur entreprise sur une trajectoire de croissance.
1 https://www.youngtalentinaction.be/fr


Avec cet award, la FEB ne se contente pas de récompenser de jeunes entrepreneurs, elle souhaite avant tout les encourager. En étant mis en relation avec des experts et immergés dans un nouvel environnement, ils acquièrent des connaissances et tissent des liens qui boostent leur croissance (internationale).
Le jury, composé de cinq CEO et dirigé par Pieter Timmermans, CEO de la FEB, n’a pas fait sa sélection à la légère. En avril 2025, il avait retenu dix finalistes parmi une série de candidatures. Ces derniers ont ensuite eu l’occasion de présenter leur entreprise devant ce jury qui, le jour même, a désigné les cinq lauréats de la première édition du YTiA Xplorer Award.
YTiA
L’ENTREPRENEURIAT DES JEUNES ET VISE À METTRE EN LUMIÈRE L’IMPORTANCE DE L’ENTREPRENEURIAT
Début juillet, le « vrai » travail a commencé lors du « KickOff Day » officiel. La journée a débuté avec un aperçu du programme de l’année à venir, suivi d’une masterclass sur l’entrepreneuriat international animée par BNP Paribas Fortis. Pendant le lunch, les membres du jury ont rejoint les lauréats, marquant ainsi le lancement du programme de mentorat. L’après-midi a été encore plus riche en contenu et en inspiration : se sont succédé une interview de groupe avec la revue hebdomadaire Trends/Trends-Tendances, un avant-goût de l’Expo 2025 par l’ambassade du Japon et un atelier sur le marketing créatif assuré par Kwin Agency. Une table ronde avec Eléonore Simonet, ministre des Classes moyennes, des Indépendants et des PME, a approfondi la question des opportunités et des défis de l’entrepreneuriat pendant les études.
Bien plus qu’un simple concours, le YTiA Xplorer Award est un réel investissement dans l’entrepreneuriat des jeunes et une campagne visant à mettre en lumière l’importance de l’entrepreneuriat international. À travers ce prix, la FEB souhaite mettre à l’honneur le vaste vivier de jeunes talents dont dispose la Belgique. Il incombe à la FEB et à tous les entrepreneurs de donner des ailes à ces talents, au-delà des frontières nationales.
Cette première édition a d’ores et déjà donné le ton : l’avenir de notre économie repose entre les mains des jeunes entrepreneurs. La deuxième édition du concours se profile à l’horizon. Plus d’informations concrètes seront publiées prochainement sur www.youngtalentinaction.be !
1. Olivier Dufrasne, président d’Ecosteryl
2. Emmanuel Flaam, CEO et fondateur de Netalux
3. Davio Larnout, CEO et cofondateur de Superlinear
4. Sara Oualad, CEO de MolenGeek
5. Marie Van den Broeck, fondatrice et CEO de My Add On
Du 9 au 16 septembre, les cinq lauréats du Xplorer Award se sont retrouvés à Tokyo et Osaka dans le cadre d’un voyage d’étude et de réseautage intensif. Cette semaine leur a offert une immersion unique dans le monde de l’entrepreneuriat international. Ils ont eu l’opportunité de rencontrer des acteurs clés qui soutiennent l’esprit d’entreprise et la croissance internationale, tels que l’ambassade de Belgique, les agences régionales de commerce, la Chambre de commerce belgo-luxembourgeoise au Japon (BLCCJ) et Keidanren, l’équivalent japonais de la FEB. Ce voyage a également été marqué par des échanges inspirants avec des personnalités influentes du monde économique et de la sphère politique. Le point d’orgue du programme fut la visite de l’Expo 2025 à Osaka, où les Xplorers ont littéralement pu « découvrir le monde ».
1. Un voyage d’étude et de réseautage au Japon en septembre, rythmé par des rencontres inspirantes à Tokyo et couronné par la visite de l’Expo 2025 d’Osaka.
2. Une masterclass sur l’entrepreneuriat international dispensée par des experts de BNP Paribas Fortis. Au cœur du programme : analyse de risque, croissance internationale et financement.
3. Un atelier sur le marketing et la communication en ligne animé par Kwin Agency. Sont abordés : le branding, la stratégie et la création de contenu.
4. Le mentorat par un CEO qui endossera le rôle d’interlocuteur stratégique pendant un an, chaque membre du jury accompagnant un lauréat tout au long de son parcours de croissance (internationale).
5. Des rencontres prestigieuses et des connexions (internationales) avec des personnalités clés issues du monde des entreprises et de la sphère politique.
Jade Daems NoLobster
Avec son brumisateur de crème solaire, Jade offre une protection solaire rapide et facile d’application lors d’événements et de festivals. En combinant un produit innovant et une identité visuelle forte, NoLobster affiche clairement son ambition : s’imposer à l’international.
« Lors du voyage d’étude et de réseautage avec la FEB au Japon, les réunions officielles, notamment au Keidanren et à l’ambassade de Belgique, m’ont fait forte impression. En même temps, les entretiens informels avec de nombreux entrepreneurs ont été une source tout aussi importante d’inspiration et de nouvelles idées pour le prochain été NoLobster. De plus, les liens privilégiés tissés avec les (étudiants-)entrepreneurs ont donné naissance à des amitiés qui rendent cette expérience inoubliable. »
Laure De Schoenmacker
Equtrade
Avec Equtrade, Laure développe une plateforme innovante qui ouvre le marché traditionnellement fermé du commerce de chevaux. Dans un secteur qui fonctionne généralement par l’intermédiaire de réseaux exclusifs, Equtrade centralise des contacts fiables du monde entier au sein d’un système unique et transparent, sans compromis sur la discrétion et le contrôle.
« Notre voyage d’étude au Japon a été une véritable révélation. Grâce à des visites d’entreprises et à des rencontres avec la population locale, nous avons pu constater à quel point la culture et la manière de faire des affaires peuvent être différentes. J’ai appris qu’au Japon, une fois la confiance établie, les relations durent souvent toute une vie. Grâce au soutien de FIT et d’Agoria, j’ai eu la chance de rencontrer la Fédération équestre japonaise, et nous préparons ensemble une collaboration dans le cadre des Jeux olympiques de 2028. Durant ce voyage, nous avons également rencontré des responsables inspirants tels que le vice-Premier ministre David Clarinval et le commissaire général de BelExpo, Pieter De Crem, qui nous ont permis de comprendre à quel point un bon réseau peut être utile pour créer des opportunités durables. »
Gui
4
JustSayInnovate
Ruben, grand passionné de BMX, a conçu le KidReach Adjustable Lever : un levier de frein réglable pensé pour les jeunes pilotes de BMX. La sécurité et l’ergonomie sont au cœur de sa mission, avec un but précis : rendre l’industrie du vélo plus adaptée aux enfants.
« Ce qui m’a le plus marqué, ce sont les outils pratiques que nous avons acquis et les contacts que nous avons noués avec des organisations opérant à l’échelle mondiale. Celles-ci peuvent nous aider à nous développer à l’international dans de nombreux endroits. Acquérir des connaissances pratiques sur ces organisations, telles que FIT, l’AWEX, hub.brussels, Keidanren et l’ambassade, a été d’une grande aide. Après ce voyage, un développement à l’international me paraît beaucoup plus accessible. »
« Les réunions avec l’ambassade de Belgique, FIT et l’AWEX m’ont été très utiles et m’ont ouvert les yeux sur l’importance de leur soutien pour entreprendre à l’international. Grâce à leurs connaissances et aux nombreux moments de réseautage, j’ai non seulement noué des liens précieux, mais j’ai également beaucoup appris sur la manière dont la culture et la législation locales influencent le commerce international. Pour moi, c’est clair : les partenaires adéquats et un bon réseau font la différence lorsqu’on se développe à l’international. » 3
Jeroen a créé JustGuard, une plateforme en ligne spécialisée dans la détection et la neutralisation de campagnes de phishing. À l’aide d’algorithmes intelligents, JustGuard identifie les URL malveillantes et les tentatives de phishing, souvent avant même que les sites web ne deviennent actifs.
Basile Midrez Instructo
Basile est le fondateur d’Instructo, un assistant éducatif basé sur l’IA qui aide les étudiants à utiliser l’intelligence artificielle de manière structurée, raisonnable et personnalisée. L’objectif ? Rendre les étudiants plus intelligents, pas plus paresseux.
« Ce qui m’a le plus marqué, ce sont les échanges humains et professionnels avec des personnalités issues des milieux politique et entrepreneurial, dans un contexte international. Rencontrer ces acteurs au Japon m’a permis de mieux comprendre comment les visions du leadership et du développement économique varient selon les cultures. Ces moments de networking m’ont montré à quel point les connexions interpersonnelles, au-delà des frontières, peuvent enrichir notre réflexion et ouvrir de nouvelles perspectives pour l’avenir. »


Dans cette nouvelle rubrique
« Meet the ... », nous vous présentons une personnalité qui joue un rôle de premier plan pour le commerce belge. Dans cette édition, nous nous entretenons avec le ministre de la Défense, en charge du Commerce extérieur, Theo Francken.
COMMENT LA BELGIQUE PEUT-ELLE CONTINUER À MISER SUR L’OUVERTURE DU COMMERCE ET LA COOPÉRATION
INTERNATIONALE DANS UN CONTEXTE DE CHANGEMENTS GÉOPOLITIQUES RAPIDES ?
« Avec un ratio commerce/PIB de près de 158 %1 en 2024, notre économie dépend fortement de relations commerciales stables et d’un libre accès aux marchés. Plus que pour d’autres États membres européens, il est important pour la Belgique et la Flandre que les droits de douane restent bas. Cette priorité est au cœur de notre diplomatie économique au sein de l’Union européenne. Ainsi la Belgique a-t-elle toujours défendu les accords commerciaux entre l’UE et de grands acteurs non économiques, du CETA au traité du Mercosur en passant par le TTIP. Tous n’ont pas abouti car tous les États membres n’étaient pas sur la même longueur d’onde.
Mais miser sur le libre-échange sera toujours un axe fort de la diplomatie belge.
Mener une politique favorable au commerce va toutefois plus loin que cela. Nous devons également miser activement sur la diversification de nos partenaires commerciaux. Il s’agit d’une priorité pour l’Agence du commerce extérieur et les agences régionales. Prenons l’exemple de la mission commerciale en Inde au début de l’année 2025.
Bien entendu, nous ne devons pas non plus être naïfs et ouvrir toutes grandes les portes de notre économie. Il faudra toujours nous protéger contre le dumping et l’espionnage industriel. Les sanctions économiques constituent aussi un élément indispensable de la diplomatie de l’Europe en faveur de la paix. Si cela entraîne une diminution des échanges, comme avec la Russie, c’est un prix que nous devons être prêts à payer. La préservation de la paix et de notre liberté reste l’objectif suprême. Nous avons donc besoin d’une combinaison saine entre le libre-échange et la résilience stratégique. »
COMMENT LES ENTREPRISES BELGES
PEUVENT-ELLES MIEUX SE PRÉMUNIR CONTRE LES RISQUES GÉOPOLITIQUES, TELS QUE LES CONFLITS COMMERCIAUX, LES SANCTIONS OU L’INSTABILITÉ DES CHAÎNES D’APPROVISIONNEMENT ?
« En diversifiant aussi bien leurs chaînes d’approvisionnement que leurs marchés et en ne restant pas dépendantes d’une seule région ou d’un seul fournisseur. Ces dernières années ont montré à quel point la production en flux tendu peut être fragile et à quel point les chocs subis par une région ont des conséquences globales. À cela s’ajoute l’incertitude liée aux droits de douane. Par rapport à la période 1990-2014, l’incerti-
tude est presque devenue la nouvelle norme. Avec la montée des tensions avec la Russie et la Chine, la fin de cette situation n’est pas encore en vue.
L’analyse des risques devient dès lors de plus en plus importante pour les entreprises : Qui sont mes fournisseurs critiques ? Quelles sont mes alternatives ? En outre, l’Europe doit de toute urgence investir dans les nouvelles technologies afin de réduire sa propre dépendance à l’égard d’acteurs tels que la Chine. Par exemple, des mesures peuvent être prises au niveau du recyclage des batteries et des appareils électroniques pour récupérer les terres rares qu’ils contiennent. La Belgique dispose de technologies de pointe dans ce domaine. Enfin, l’investissement politique dans la relation transatlantique demeure essentiel, même si cela n’est pas toujours facile avec l’actuelle administration américaine. L’économie européenne ne peut être que plus résiliente si elle a les ÉtatsUnis et le Canada de son côté »
POURQUOI UNE COLLABORATION PLUS ÉTROITE ENTRE LA DÉFENSE ET LE COMMERCE EXTÉRIEUR EST-ELLE SI IMPORTANTE AUJOURD’HUI ?
« Notre industrie de la défense n’est pas seulement un secteur d’importance stratégique. Il s’agit également d’un secteur économique majeur, doté d’un énorme potentiel d’exportation. Les gens sous-estiment l’importance de ce secteur en Belgique. Les 80 entreprises qui fournissent directement la Défense représentent à elles seules un chiffre d’affaires annuel de 2 milliards EUR et occupent plus de 5.000 personnes. Si l’on y ajoute leurs sous-traitants, le nombre d’entreprises s’élève à 892, représentant 16.300 emplois directs et 5 milliards EUR de chiffre d’affaires. Selon la fédération sectorielle Agoria, ce secteur peut au moins doubler au cours des huit prochaines années, et créer ainsi 8.000 emplois supplémentaires.
Que faut-il faire pour réaliser ce potentiel ? Exporter un maximum. Tous les pays européens, et de nombreux pays non européens, renforcent actuellement leurs capacités militaires. Le marché est énorme et continue de croître chaque année. Aujourd’hui, l’industrie belge de la défense exporte déjà 71,3 % de sa production totale. Ce chiffre pourrait augmenter considérablement dans les années à venir. Son importance ne peut être sous-estimée. Chaque commande à l’exportation garantit un coût de production unitaire inférieur, renforçant ainsi la compétitivité internationale de l’industrie belge de la défense.
Jusqu’à récemment, cette industrie était exclue de l’aide du gouvernement fédéral. Credendo n’était pas autorisé à se

porter garant. Lors de ses missions, l’Agence du commerce extérieur n’était pas autorisée à se faire accompagner par ces entreprises. Tout cela a changé depuis le premier jour où j’ai pris mes fonctions. L’industrie de la défense est l’un des joyaux industriels de la Belgique. Désormais, comme les autres joyaux, elle sera choyée et mise en valeur dans le cadre de missions commerciales.
Le fait que j’ai également le Commerce extérieur dans mes attributions s’avère une combinaison particulièrement fructueuse. Celle-ci offre des opportunités de travailler de manière intégrée à la croissance économique et à la sécurité. Lors de missions économiques, nous pouvons ouvrir aux entreprises belges du secteur de la défense des portes qui autrement resteraient fermées. »
COMMENT LES ENTREPRISES PEUVENTELLES
SI ELLES VEULENT CONCOURIR POUR
DES CONTRATS OU INTERVENIR EN TANT QUE SOUS-TRAITANTS ?
« Suivez les marchés publics. Les marchés de la défense belges sont publiés via e-Notification et TED. Inscrivez-vous aux bulletins d’information. La Défense fixe des normes élevées (certifications ISO, normes de l’OTAN, habilitation de sécurité...). Une fois qu’elle y répond, l’entreprise s’ouvre aux marchés internationaux. Affiliez-vous également aux fédérations sectorielles, comme Agoria/BSDI2. Autre point important : gardez un œil sur les projets de R&D pour les technologies militaires et à double usage du Fonds européen de la défense et de notre propre fonds ODIN. Cela permet aux entreprises de réunir les capitaux nécessaires pour développer et tester des prototypes.
La clé du succès pour les PME belges du secteur de la défense ? Positionnez votre entreprise comme un acteur de niche disposant d’une expertise unique. C’est aussi le meilleur moyen d’obtenir des contrats de sous-traitance auprès de grands acteurs belges comme la FN Herstal, Thales Belgium et la Sabca. Enfin, les entreprises qui disposent en interne de solutions innovantes dans des niches où le besoin est important peuvent toujours contacter directement la Défense. Je pense notamment aux drones, à la cybersécurité, à la fabrication additive, à l’IA, etc. La Défense n’est pas un club fermé. »

En collaboration avec ses fédérations sectorielles membres, la FEB met tout en œuvre pour défendre les intérêts de nos entreprises actives à l’international. Elle s’attelle également à informer le monde entrepreneurial belge de la dynamique géopolitique, des nouvelles réglementations européennes et supranationales, des traités bilatéraux et multilatéraux… ayant un impact majeur sur nos activités commerciales internationales.
MEMBRES EFFECTIFS













MEMBRES ADHÉRENTS











Le centre de compétence (CC) Europe & International de la FEB assure le contenu rédactionnel du Focus International Trade.



LA FEB EST TRÈS ACTIVE DANS DE MULTIPLES FACETTES DU COMMERCE INTERNATIONAL. CITONS, DE MANIÈRE NON EXHAUSTIVE :
• La veille permanente quant au bon fonctionnement du marché intérieur européen ;
• Le suivi de la politique commerciale européenne ;
• La promotion des accords de libre-échange auprès des entreprises ;
• Le suivi des tensions commerciales et de leur impact ;
Monteyne
Olivier Joris Executive Manager Benoit
Premier conseiller
Torre Van de Walle Attaché
• La protection des investissements de nos entreprises à l’étranger et, inversement, des investissements étrangers en Belgique ;
• L’organisation de multiples activités en lien avec la ‘diplomatie économique’, dont la participation aux visites d’État et missions économiques.
The Federation of Enterprises in Belgium (FEB) has set up a state-of-the-art webcast and video studio in the heart of Europe. We offer a cost-effective way to create impactful video content and increase your communication reach.
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RÉDACTION
Olivier Joris, Torre Van de Walle, Benoit Monteyne
RÉDACTION FINALE
Johan Van Praet, Anne Michiels, Charlotte Jonné
TRADUCTION
Service de traduction FEB
RESPONSABLE DES PUBLICATIONS
Stefan Maes
ÉDITEUR RESPONSABLE
Stefan Maes, Rue Ravenstein 4, 1000 Bruxelles
Date de publication : 4 novembre 2025
Deze brochure is ook verkrijgbaar in het Nederlands. Cette publication peut être lue en ligne sur www.feb.be > Publications
ISSN 2736-4437

Porte-parole des entreprises de Belgique, la FEB représente – au travers d’une cinquantaine de fédérations sectorielles membres – plus de 50.000 petites, moyennes et grandes entreprises. Ensemble, elles assurent 75 % de l’emploi dans le secteur privé, 80 % des exportations et 2/3 de la valeur ajoutée créée en Belgique. Seule coupole d’employeurs au niveau interprofessionnel, la FEB représente les entreprises des trois Régions du pays.

+50.000
petites, moyennes et grandes entreprises 75 % de l’emploi dans le secteur privé 2/3 de la valeur ajoutée 80 % des exportations
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