Petits Sésames - Français - Extrait

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française
Martine De Clerck La grammaire

La grammaire

française

Martine De Clerck

Auteur : Martine De Clerck

Couverture et maquette : Nor production

Mise en page : Softwin

Dans la même collection :

La grammaire néerlandaise

La grammaire anglaise

Les photocopieuses sont d’un usage très répandu et beaucoup y recourent de façon constante et machinale. Mais la production de livres ne se réalise pas aussi facilement qu’une simple photocopie. Elle demande bien plus d’énergie, de temps et d’argent. La rémunération des auteurs, et de toutes les personnes participant au processus de création et de distribution des livres, provient exclusivement de la vente de ces ouvrages.

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L’éditeur s’est efforcé d’identifier tous les détenteurs de droits. Si, malgré cela, quelqu’un estime entrer en ligne de compte en tant qu’ayant droit, il est invité à s’adresser à l’éditeur.

© Éditions Van In, Mont-Saint-Guibert – Wommelgem, 2024

2e édition, 2024

ISBN 978-94-647-0523-2

D/2024/0078/59

Art. 606176/01

Tous droits réservés.

En dehors des exceptions définies par la loi, cet ouvrage ne peut être reproduit, enregistré dans un fichier informatisé ou rendu public, même partiellement, par quelque moyen que ce soit, sans l’autorisation écrite de l’éditeur.

La grammaire française (Collection Petits Sésames)

Table des matières

3 Table des maT ières
Introduction, mode d’emploi 7 1. Adapter le message à la situation de communication 9 1. 1. Les niveaux de langue 9 A. Construction des phrases 10 B. Vocabulaire 10 2. Assurer l’organisation et la cohérence du texte 12 2. 1. La ponctuation 12 A. La ponctuation forte 12 B. La ponctuation faible 13 2. 2. Les connecteurs et les organisateurs textuels 16 A. Les connecteurs 17 B. Les organisateurs textuels 18 1. Les nuances des organisateurs textuels 18 2. 3. La mise en page 20 A. Organiser des paragraphes pour donner plus de sens au texte 20 B. Veiller à la mise en page du texte pour mieux le mettre en valeur 20 C. Écrire lisiblement et avec soin 21 3. Reconnaitre, former et transformer une phrase 23 3. 1. La phrase 23 3. 2. La phrase verbale et la phrase non verbale 23 3. 3. La phrase simple, la phrase multiple et la phrase complexe 24 A. La phrase simple (PS) 24 B. La phrase multiple (PM) 24 C. La phrase complexe (PC) 25 3. 4. La phrase de base et la phrase dérivée 28 3. 5. Les types de phrases 28 A. La phrase déclarative (ou énonciative) 28 B. La phrase impérative 29 C. La phrase interrogative 30 3. 6. Les formes de phrases 31 A. Phrase affirmative / phrase négative 31 B. Phrase active / phrase passive 32 C. Phrase neutre / phrase emphatique 32 4. Classer les mots selon leur nature 37 4. 1. Comment les reconnaitre ? 37 A. Les mots variables 39
4 Table des maT ières 1. Le verbe 39 2. Le nom 40 3. Le déterminant 42 4. L’adjectif 43 5. Le pronom 43 B. Les mots invariables 44 1. L’adverbe 44 2. Le mot lien (connecteur : voir le chapitre 2, point 2.2.) 45 4. 2. Comment ne pas confondre certaines d’entre elles ? 45 5. Déterminer la nature d’un groupe de mots 48 5. 1. Le groupe verbal (GV) 48 5. 2. Le groupe nominal (GN) 49 5. 3. Le groupe nominal prépositionnel (GNP) 49 5. 4. Le groupe de l’adjectif ou adjectival (Gadj.) 49 5. 5. Le groupe de l’adverbe ou adverbial (Gadv.) 49 6. Trouver la fonction d’un mot ou d’un groupe de mots 51 6. 1. Les fonctions dans la phrase 51 A. Le groupe sujet 51 B. Le groupe prédicat 52 C. Le complément circonstanciel de phrase 56 D. Le complément du présentatif et du verbe impersonnel 57 1. Le complément du présentatif 57 2. Le complément du verbe impersonnel 57 E. Le complément d’agent ou complément du verbe passif 58 6. 2. Les fonctions dans les groupes 59 A. Les expansions du nom 59 1. L’épithète (détachée) 59 2. L’apposition (détachée) 60 3. Le groupe complément du nom 61 B. Le complément de l’adjectif et de l’adverbe 63 7. Identifier le verbe. Utiliser les modes et les temps 65 7. 1. Le verbe 65 A. Le radical et la terminaison 65 B. Les groupes de verbes 66 C. Les modes 68 D. Les temps simples et les temps composés 68 E. Les voix (voir le chapitre 3, point 3.6.B.) 69 7. 2. Les modes et les temps 70 A. L’indicatif présent et le futur simple 70 1. Indicatif présent 71 2. Indicatif futur simple 71 3. Tableau des terminaisons 71 B. L’indicatif imparfait et l’indicatif passé simple 72 1. Indicatif imparfait 72 2. Indicatif passé simple 72 3. Tableau des terminaisons 72
5 Table des maT ières C. L’indicatif conditionnel présent 73 1. Tableau des terminaisons 73 D. L’impératif présent 74 1. Tableaux des terminaisons 75 E. Le subjonctif présent 75 1. Tableau des terminaisons 76 F. L’infinitif présent et le participe passé 76 1. L’infinitif présent 76 2. Le participe passé 76 7. 3. Remarques générales sur la présence de l’accent circonflexe dans la conjugaison 77 8. Maitriser la concordance des temps 80 8. 1. Le verbe de la prop. subordonnée (P2 enchâssée) est à l’indicatif OU à l’impératif 81 8. 2. Le verbe de la proposition subordonnée (P2 enchâssée) est au subjonctif 82 A. Généralités 82 B. L’emploi du mode subjonctif dans les subordonnées 83 1. Dans la subordonnée complétive conjonctive 83 2. L’emploi du mode subjonctif dans la subordonnée relative (P2 relative) 84 3. L’emploi du mode subjonctif dans la proposition circonstancielle 84 9. Respecter les accords 87 9. 1. L’accord du verbe 87 9. 2. L’accord de l’adjectif 89 9. 3. L’accord du participe passé 92 10. Rapporter des paroles : le discours direct et le discours indirect 95 10. 1. Reconnaitre le discours direct et le discours indirect 95 10. 2. Utiliser la ponctuation dans le discours direct 96 10. 3. Passer du discours direct au discours indirect 96 A. Les marqueurs ou mots de liaison 96 B. Les modes et les temps 97 C. Les pronoms personnels 97 D. Les pronoms démonstratifs 97 E. Les pronoms possessifs 97 F. Les déterminants possessifs 97 G. Les organisateurs de lieu et de temps 98 Index alphabétique 99 Foire aux questions (FAQ) 103

Mode d’emploi

Toi qui vas utiliser ce Petit Sésame, considère-le comme un outil indispensable que tu garderas toujours avec toi. Il ne remplacera ni le cours ni les explications de ton professeur, mais il te sera très utile dans la préparation et/ou l’écriture de tes travaux.

La grammaire, c’est comme un jeu. Et, comme dans n’importe quel jeu, elle comporte des règles qu’il faut respecter. Mais quand on connait ces règles, le jeu devient facile et amusant. On peut même y devenir très performant !

Imagine-toi donc dans un jeu policier où tu joues le rôle d’un détective qui doit retrouver, par exemple, le coupable d’un -s à la fin d’un nom dans un texte. Il te faudra découvrir son alibi (le pourquoi, la règle), ses complices (le ou les mots qui vont commander son accord), les autres empreintes qu’il a laissées dans le texte (terminaisons des verbes, adjectifs, etc.).

Passionnant, non ? Un vrai travail de Sherlock Holmes !

De même, dans tes productions écrites, tu veilleras à laisser les bonnes traces grammaticales afin d’éviter d’entrainer le lecteur sur une mauvaise piste. Il pourrait se perdre !

Trois pistes de recherche te sont proposées pour utiliser au mieux ce petit manuel : – la table des matières : tu y trouveras les grandes compétences développées au cours de grammaire, les savoirs et les savoir-faire que tu dois mettre en œuvre pour devenir le plus efficace possible ;

– l’index alphabétique : il t’aidera quand tu chercheras une information qui concerne un mot, une notion précise et pas forcément un chapitre entier ;

– la foire aux questions (FAQ) : elle te permettra de trouver directement la réponse à des questions concrètes que tu te poses fréquemment et qui concernent le plus souvent l’orthographe et la ponctuation.

À toi maintenant, prends ta loupe et bonne enquête !

Pour t’aider dans ton enquête, voici les pictogrammes que tu rencontreras le plus souvent.

Utiliser Introduction

Indique quelque chose d’important que tu dois lire

Indique une information à ne pas manquer

7 m ode d’emploi

Comprendre

Retenir

Conseil d’écriture

Communication aux professeurs

Ce Petit Sésame se veut être un outil de référence pour l’élève, une aide à la lecture ou à l’écriture. Il aborde donc des savoirs liés à des tâches de lecture et d’écriture. Il s’adresse aux élèves de 1re, 2e et 3e année du tronc commun.

À ce titre, il se veut fidèle au Référentiel de français1, à savoir, entre autres : – viser l’essentiel, ce qu’il n’est pas permis d’ignorer ; – assurer une progression fluide année après année (compétences abordées plusieurs fois, mais renforcées et complétées au fil des années).

Il applique les rectifications orthographiques de 1990.

1 Fédération Wallonie-Bruxelles (enseignement.be), Pacte pour un enseignement d’excellence, Référentiel de français et langues anciennes – Tronc commun, juin 2022.

8 m ode d’emploi

7. Identifier le verbe –Utiliser les modes et les temps

ÉditionsVANIN

Le verbe forme le noyau de la phrase (verbale) et est un mot variable « par excellence » : en fonction de la situation de communication, il change de forme (mode, temps, nombre, personne du sujet et voix). L’ensemble de ces formes s’appelle la conjugaison.

Dans une phrase ou un texte, reconnaitre le verbe, c’est donc reconnaitre : − celui qui parle ou qui écrit ; − le mode, le temps et la voix qu’il utilise.

CONSEILSD’ÉCRITURE UTILISER

De la même manière, lorsque tu écris un texte, tu dois être capable : – de conjuguer ; – et d’orthographier correctement les verbes selon la situation de communication où tu te trouves.

7. 1. Le verbe

A. Le radical et la terminaison

COMPRENDRE

• Un verbe se compose de deux parties : le radical et la terminaison.

Radical Terminaison

Partie du verbe qui ne varie jamais. On l’obtient en enlevant la terminaison.

REMARQUE

Il est parfois symbolisé par le signe « √ »

Partie du verbe que l’on ajoute au radical et qui varie en fonction du mode, du temps, de la personne et du nombre.

On l’obtient en enlevant le radical.

65 ideNTiFier le Verbe – UTiliser les modes eT les Temps

Exemple : marcher

PersonneRadicalTerminaison

je tu il, elle nous vous ils, elles march march march march march march e ais a erions erez ent

• Un verbe peut parfois utiliser plusieurs radicaux différents au cours de sa conjugaison.

Exemple : recevoir

PersonneRadicalTerminaison

je tu il, elle nous vous ils, elles reçoi reçoi reçoi recev recev recev recev reçoiv s s t ons ions ez iez ent

je tu il, elle ils, elles reç reç reç reç us us ut urent

ÉditionsVANIN

REMARQUE

Si les radicaux peuvent parfois changer, les terminaisons, elles, restent toujours les mêmes pour chaque groupe de verbes. Si tu connais bien les tableaux de terminaisons, tu éviteras beaucoup d’erreurs !

B. Les groupes de verbes

On classe les verbes en trois groupes, selon leur terminaison à l’infinitif :

• premier groupe : verbes terminés par -er, sauf le verbe aller. C’est le groupe qui compte le plus de verbes : marcher, penser, étudier, demander, chanter…

• deuxième groupe : verbes terminés par -ir dont le participe présent a une forme en -issant : finir  finissant grossir  grossissant réfléchir  réfléchissant

66 ideNTiFier le Verbe – UTiliser les modes eT les Temps

• troisième groupe :tous les autres verbes, c’est-à-dire : – verbes terminés par -ir dont le participe présent a une forme en -ant : – verbes terminés par -oir : – verbes terminés par -re :

– verbe aller : partir  partant obtenir  obtenant

recevoir, apercevoir, devoir… prendre, écrire, conduire, connaitre…

ÉditionsVANIN

REMARQUES

Certains verbes du premier groupe (-er) présentent des particularités dans leur conjugaison.

– Verbes en -ger : ajouter un -e- après le -g- devant les voyelles -a- et -o- : manger : tu mangeais, nous mangeons

– Verbes en -cer : ajouter une cédille sous le -c- devant les voyelles -a- et -o(certains verbes du 3e groupe prennent aussi une cédille sous le -c- devant la voyelle -u-) : placer : je plaçais, tu plaças, nous plaçonsv j’ai reçu nous reçûmes

– Verbes en -eler et en -eter : le -e- devient -è- devant un -e- muet. Sauf jeter et appeler (et les verbes de la même famille) qui doublent leur consonne devant un -e- muet2

peler : je pèle

racheter : tu rachèteras

jeter : je jette, vous jetteriez

appeler : tu appelles, ils appelleront

– Verbes en -ayer, -oyer et -uyer : le -y- devient -i- devant un -e- muet3 : payer : il paie, vous paierez

nettoyer : je nettoie, nous nettoierions

essuyer : tu essuies, qu’ils essuient

– Verbes en -é.er : le -é- devient -è- devant un -e- muet : repérer : je repèrerai, ils repèreront

– Verbes en -ier : doubler le -i- aux deux premières personnes du pluriel de l’indicatif imparfait et du subjonctif présent : crier : nous criions, vous criiez, que nous criions, que vous criiez

Dans la vie courante, certains verbes sont plus souvent utilisés que d’autres. Raison de plus pour bien les connaitre et les utiliser correctement !

Verbes les plus fréquents Être, avoir, faire, pouvoir, dire, aller, savoir, vouloir, venir, devoir, donner, falloir (3e pers.), prendre, finir, partir, etc.

2 Dans ce cas précis, le désir d’éviter les confusions justifie le choix des propositions de rectification orthographique de 1990.

3 Dans ce cas précis, le désir d’éviter les confusions justifie le choix des propositions de rectification orthographique de 1992 (alignement de l’écriture sur la prononciation).

67 ideNTiFier le Verbe – UTiliser les modes eT les Temps

C. Les modes

Les modes sont des manières différentes de présenter l’action

La langue française en compte cinq, qu’on peut regrouper en deux catégories :

• les modes personnels qui se conjuguent à différentes personnes : l’indicatif (y compris le conditionnel),

− le subjonctif, l’impératif ;

• les modes non personnels qui ne se conjuguent pas : l’infinitif,

− le par ticipe.

D. Les temps simples et les temps composés

Les modes se divisent en temps, classés de la façon suivante :

• les temps simples qui sont formés d’un seul élément : le verbe conjugué qui prend lui-même les marques de la terminaison : je pense, je pensais

• les temps composés qui sont formés de deux éléments : l’auxiliaire être ou avoir et le participe passé du verbe. Dans ce cas, c’est l’auxiliaire qui prend les marques de la terminaison.

Le participe passé s’accorde en fonction de l’auxiliaire employé : Exemple : j’ai pensé, j’avais pensé

Dans tous les modes, chaque temps simple correspond à un temps composé et inversement.

Mode personnel

Indicatif

ÉditionsVANIN

Subjonctif

Impératif

Présent

je pense

Imparfait

tu pensais

Passé simple

il pensa

Futur simple

nous penserons

Conditionnel présent vous penseriez

Passé composé j’ai pensé

Plus-que-parfait

tu avais pensé

Passé antérieur

il eut pensé

Futur antérieur

nous aurons pensé

Conditionnel passé vous auriez pensé

Présent qu’ils pensent Passé qu’ils aient pensé

68 ide NT i F ier le V erbe – UT iliser les modes e T les T emps
Temps simple Temps composé
pensant Passé pensé
penser
Présent pense Passé aie pensé Participe Présent
Infinitif Présent
Passé avoir pensé

Pour conjuguer un verbe à un temps composé, procède de la manière suivante.

Exemple : Pouvoir à conjuguer à l’indicatif passé composé, 2e pers. du sing.

• Forme le participe passé du verbe à conjuguer (1) : pouvoir  participe passé = pu

• Place l’auxiliaire être ou avoir devant le participe passé du verbe pour choisir correctement l’auxiliaire (2) : être pu ou avoir pu ?

avoir = auxiliaire correct

• Conjugue l’auxiliaire choisi au temps simple correspondant (voir le tableau ci-dessus) (3) : temps simple correspondant à l’indicatif passé composé = indicatif présent auxiliaire choisi = avoir  tu as

• Ajoute le par ticipe passé du verbe derrière l’auxiliaire (4) : participe passé du verbe pouvoir = pu

Donc, pouvoir à l’indicatif passé composé, 2e pers. sing = tu as pu

 Auxiliaire choisi conjugué au temps simple correspondant + participe passé du verbe.

E. Les voix (voir le chapitre 3, point 3.6.B.)

La voix indique la relation entre le verbe et le sujet.

Voix active

Le sujet fait l’action exprimée par le verbe.

La forme verbale ne peut contenir l’auxiliaire être que dans un temps composé.

J’aperçois : indicatif présent = temps simple actif

J’ai aperçu : indicatif passé composé = temps composé passif

ÉditionsVANIN

Voix passive

Le sujet subit l’action exprimée par le verbe.

La forme verbale contient toujours l’auxiliaire être.

Je suis aperçu : indicatif présent = temps simple passif

J’ai été aperçu : indicatif passé composé = temps composé actif

69 ide NT i F ier le V erbe – UT iliser les modes e T les T emps

REMARQUES

– Le temps de l’auxiliaire être à la voix passive correspond toujours à celui du verbe à lavoix active + participe passé du verbe.

Voix active

J’aperçois = verbe à l’indicatif présent

J’ai aperçu

= verbe à l’indicatif passé composé

ÉditionsVANIN

Voix passive

Je suis aperçu = être à l’indicatif présent + participe passé

J’ai été aperçu = être à l’indicatif passé composé + participe passé

– Le temps simple à la voix passive compte donc deux mots : être au temps simple correspondant de la voix active + participe passé.

Exemple : indicatif présent du passif

Je suisaperçu

être : indicatif présent + participe passé du verbe

– Le temps composé à la voix passive compte donc trois mots : être au temps composé correspondant de la voix active + participe passé du verbe.

Exemple : indicatif passé composé du passif

J’ai étéaperçu

être : indicatif passé composé + participe passé du verbe

7. 2. Les modes et les temps

A. L’ indicatif présent et le futur simple

Ces deux temps (et leurs correspondants au temps composé : l’indicatif passé composé et le futur antérieur) sont très utilisés dans la conversation de tous les jours, dans les récits de registre courant, dans le fait divers, les textes argumentatifs, les textes explicatifs, mais aussi parfois dans les textes injonctifs. Ils peuvent contribuer à donner un ordre ou une consigne, mais de manière moins autoritaire, plus adoucie que le mode impératif.

70 ideNTiFier le Verbe – UTiliser les modes eT les Temps

Mode impératif

Mathys, souligne en rouge les mots importants.

Notez ce devoir au journal de classe.

1. Indicatif présent

Mode indicatif (présent ou futur simple)

Mathys, tu soulignes les mots importants. Mathys, tu souligneras les mots importants.

Vous notez ce devoir au journal de classe.

Vous noterez ce devoir au journal de classe.

ÉditionsVANIN

• Il exprime une action qui se déroule au moment où l’on parle : aujourd’hui, maintenant, etc. : Ce matin, je prends mon petit déjeuner très tôt.

• Il exprime une habitude, un fait qui se répète : Tous les matins, je prends mon petit déjeuner très tôt.

2. Indicatif futur simple

• Il exprime une action qui se situe après le moment où l’on parle : demain, la semaine prochaine, dans quelques années, etc. : Demain matin, je prendrai mon petit déjeuner très tôt.

• Il exprime un ordre qui devra être exécuté dans le futur : Demain matin, tu prendras ton petit déjeuner très tôt.

3. Tableau des terminaisons

• Indicatif présent

• Indicatif futur simple Personnes

71 ide NT i F ier le V erbe – UT iliser les modes e T les T emps
PersonnesTerminaisons groupe 1Terminaisons groupes 2 et 3
-e -es -e -ons -ez -ent -s -s -t -ons -ez -ent
je tu elle, il, on nous vous elles, ils
Terminaisons
-rai -ras -ra -rons -rez -ront
groupes 1, 2 et 3 je tu elle, il, on nous vous elles, ils

B. L’ indicatif imparfait et l’ indicatif passé simple

Ce sont deux temps du passé (et leurs correspondants au temps composé : l’indicatif plus-que-parfait et le passé antérieur) que l’on retrouve associés dans les récits de registre soutenu (les contes, par exemple).

1. Indicatif imparfait

Dans un récit, on l’utilise pour :

• décrire les lieux et les personnages ;

• évoquer les circonstances, la situation ;

• exprimer une action qui dure ou se répète : Tous les matins, je prenais mon petit déjeuner très tôt.

2. Indicatif passé simple

Dans un récit, on l’utilise pour :

• rapporter les principaux évènements qui surviennent dans l’histoire ;

• rapporter une action bien délimitée et soudaine (présence d’un indicateur : soudain, mais, ce jour-là…) : Je prenais mon petit déjeuner comme tous les matins quand, soudain, quelqu’un sonna à la porte.

Le passé simple s’utilise rarement à l’oral.

3. Tableau des terminaisons

• Indicatif imparfait

tu

il, on nous vous elles, ils

• Indicatif passé simple

REMARQUE

72 ideNTiFier le Verbe – UTiliser les modes eT les Temps
Personnes Terminaisons groupes 1, 2 et 3 je
-ais -ais -ait -ions -iez -aient
elle,
PersonnesTerminaisons
1Terminaisons groupes 2
3 je
-ai -as -a -âmes -âtes -èrent -is/-us -is/-us -it/ut -îmes/ûmes -îtes/ûtes -irent/urent
groupe
et
tu elle, il, on nous vous elles, ils
ÉditionsVANIN

C. L’ indicatif conditionnel présent

C’est le mode de l’imaginaire, des hypothèses, des suppositions : Je donnerais tout ce que j’ai pour le revoir.

D’après ce qu’on m’a raconté, il vivrait aux États-Unis.

Il s’emploie particulièrement après une subordonnée (enchâssée) de condition introduite par si : Si j’avais plus de temps, je lirais plus souvent.

Il est relativement facile à conjuguer, car il reprend le R de l’indicatif futur simple auquel on ajoute les terminaisons de l’indicatif imparfait.

1. Tableau des terminaisons

Personnes Terminaisons groupes 1, 2 et 3 je tu

elle, il, on nous vous elles, ils -rais -rais -rait -rions -riez -raient

ÉditionsVANIN

REMARQUES

Le mode indicatif compte trois temps particuliers qui s’utilisent fréquemment, mais essentiellement dans le langage parlé. Ces temps du mode indicatif ne figurent pas dans la liste des conjugaisons, car ce ne sont pas des temps à part entière. Ce sont des « tournures de phrases » qu’on appelle des « périphrases verbales ». Il s’agit :

– du présent continu (ou progressif) : o il exprime une action actuelle qui se déroule au moment où on parle, une action qui dure, une continuité de l’action, o il se compose de trois parties : le verbe être conjugué à l’indicatif présent + en train de + infinitif :

Je lis une BD. = présent normal

Je suis en train de lire une BD. = présent progressif

– du passé récent : o il exprime une action qui vient de se passer, o il se compose de deux parties : l’expression venir de à l’indicatif présent

+ infinitif :

Je lisais une BD. = passé normal

Je venais de lire une BD. = passé récent

– du futur proche (ou rapproché) : o il exprime une action à venir immédiate, juste après le présent, dans les prochaines minutes :

Rentre vite, il va pleuvoir !

Attention, ta tasse va tomber !

o il met l’accent sur la certitude qu’un fait ou une action va se produire : Il va neiger demain. = Il est sûr et certain qu’il neigera demain.

Il neigera demain. = Il est moins sûr qu’il neigera demain.

73 ideNTiFier le Verbe – UTiliser les modes eT les Temps

o il se compose de deux mots : verbe aller conjugué à l’indicatif présent + infinitif : Je lirai une BD. = futur normal

Je vais lire une BD. = futur proche

Le futur proche exprime donc un avenir proche, immédiat, tandis que l’indicatif futur simple exprime un futur plus lointain et plus hypothétique.

ÉditionsVANIN

D. L’ impératif présent

Il s’emploie pour faire agir ou réagir le récepteur. Les verbes utilisés dans ce cas précis sont appelés des « verbes opérateurs » parce qu’ils donnent une tâche à réaliser. Ils précisent :

• ce qu’il faut faire ;

• et comment le faire.

Il permet d’exprimer une volonté, un ordre, un conseil, etc. Le mode impératif se retrouve donc dans les textes injonctifs :

• de la vie courante : recette, mode d’emploi, règlement, règles de jeu, notices de montage, manuels d’utilisation, tutoriels, etc. ;

• de la vie scolaire : les consignes : complète, recopie, résous, décris, justifie, construis, relève…

Dans les consignes, les verbes opérateurs :

− peuvent présenter un sens différent selon les disciplines : Résoudre une équation en mathématique ne sous-entend pas la même démarche que résoudre une énigme policière dans un texte au cours de français.

− peuvent exiger : o une réponse courte et peu construite : citer, souligner, nommer, entourer, donner, etc. o ou une réponse longue et construite : expliquer, justifier, décrire, résumer, argumenter, etc.

− se conjuguent le plus souvent à l’impératif (2e sing., 1re et 2e pluriel). Dans ce cas, ils expriment un ordre plus personnel, proche du lecteur.

Voir également les remarques (types de phrases, la phrase impérative, à la page 29).

Pour rédiger toi-même des consignes, veille à :

− tenir compte de la situation de communication et utiliser les verbes opérateurs adéquats ;

− identifier le(s) destinataire(s), adapter les niveaux de langue et ajuster les personnes et les déterminants possessifs ;

− éviter la répétition des mêmes verbes ;

− respecter les règles d’orthographe et les marques de conjugaison.

74 ideNTiFier le Verbe – UTiliser les modes eT les Temps
CONSEILSD’ÉCRITURE IMPORTANT

REMARQUES

− L’impératif présent n’existe qu’à trois personnes (2e singulier et 1re et 2e pluriel) qui ne sont pas exprimées mais sous-entendues.

− Les verbes en -er ne prennent jamais de -s à la 2e pers. sing., sauf s’ils sont suivis de en ou y (précédés d’un trait d’union) : Chante, danse, mange, arrête... Parles-en à ton titulaire. Regardes-y à deux fois.

− Le verbe aller ne prend pas de -s à la 2e pers. sing., Va dans ta chambre ! sauf :

o s’il est suivi de y (précédé d’un trait d’union) ; Vas-y tout de suite !

o s’il est suivi de en, il prendra un -t’ : Va-t’en d’ici !

1. Tableaux des terminaisons

PersonnesTerminaisons groupe 1Terminaisons groupes 2 et 3

2e sing.

1re plur.

2e plur. -e -ons -ez -s -ons -ez

E. Le subjonctif présent

On l’utilise fréquemment, à l’écrit comme à l’oral.

Le subjonctif présent :

• exprime des actions présentées comme possibles, mais non certaines : Mon plus grand souhait est qu’il revienne vite.

• marque aussi un ordre, un souhait à la 3e pers. sing : Qu’il aille au diable !

• s’emploie très souvent pour former des phrases complexes :

− dans les propositions subordonnées (enchâssées) complétives, après des verbes de volonté ou de sentiment (vouloir, souhaiter, désirer, craindre, falloir…) :

Il faut qu’il revienne le voir.

ÉditionsVANIN

− dans les propositions subordonnées (enchâssées) circonstancielles, après les conjonctions de subordination telles que : avant … que, bien … que, pour … que, quoique… (voir la page 84) :

Il lui rendra visite avant qu’il ne parte.

Il est donc important de se familiariser et de maitriser :

• ce temps que l’on rencontre fréquemment (mémoriser sa conjugaison) ;

• les constructions qui entrainent son emploi (ordre, subordonnées enchâssées complétives et circonstancielles).

75 ideNTiFier le Verbe – UTiliser les modes eT les Temps

1. Tableau des terminaisons

Personnes

je tu elle, il, on nous vous elles, ils

F. L’ infinitif présent et le par ticipe passé

Ce sont :

• deux modes non personnels ;

Terminaisons groupes 1, 2 et 3

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• ils ne donnent donc aucune indication de personne.

1. L’infinitif présent

L’infinitif présent :

• présente l’action en soi ; selon les groupes, il se termine par -er, -ir, -oir, -re : Classer des feuilles.

Finir son assiette.

Apercevoir de la lumière.

Prendre son temps.

• peut devenir un nom ; il sera donc précédé d’un déterminant, prendra les marques du pluriel et occupera toutes les fonctions d’un nom : Les savoirs de cet élève sont très étendus.

• peut s’employer pour marquer un ordre (ou une défense) de manière générale, plus impersonnelle, plus distante, moins brutale que le mode impératif : Solliciter l’avis de son médecin.

Ne pas utiliser en cas de grossesse.

Ne pas déranger.

Fermer les fenêtres avant de quitter la classe.

• s’emploie pour marquer une interrogation ou une exclamation : Que faire ? Où aller ?

Il faudra marcher dix kilomètres !

2. Le participe passé

Le participe passé :

• peut être utilisé à la place d’un adjectif (employé seul, sans auxiliaire) et s’accorde comme tel :

Des feuilles classées

• peut être une par tie d’une forme verbale conjuguée à un temps composé : On a classé les feuilles.

Les feuilles sont classées.

Les feuilles ont été classées.

Attention à l’accord du participe passé selon l’auxiliaire employé.

76 ide NT i F ier le V erbe – UT iliser les modes e T les T emps
-e -es -e -ions -iez -ent

Les verbes du premier groupe se terminent :

– en -er à l’infinitif ;

– en -é au participe passé (voir « Ne pas confondre certaines natures entre elles »).

7. 3. Remarques générales sur la présence de l’accent circonflexe dans la conjugaison

On maintient l’accent circonflexe sur a, i et u dans les cas suivants.

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1er cas

Dans les terminaisons verbales : − de l’indicatif passé simple aux 1re et 2e personnes du pluriel ; − du subjonctif imparfait à la 3e personne du singulier.

Même si son usage se fait très rare dans le langage courant, on le rencontre encore parfois dans les textes de niveau soutenu ou dans les œuvres littéraires.

Dans ce cas, on garde l’accent circonflexe pour ne pas le confondre avec l’indicatif passé simple.

2e cas

Pour éviter une confusion de sens entre : − le verbe croire (« accepter, admettre, penser ») et le verbe croître (« grandir, se développer ») : on garde l’accent circonflexe dans toute la conjugaison ; − du, article partitif, et dû, participe passé du verbe devoir : on garde l’accent circonflexe uniquement au participe passé masculin singulier du verbe devoir.

nous aimâmes, vous aimâtes nous dîmes, vous dîtes nous chantâmes, vous chantâtes nous vîmes, vous vîtes nous reçûmes, vous reçûtes

elle chanta : indicatif passé simple qu’elle chantât : subjonctif imparfait

il fut : indicatif passé simple qu’il fût : subjonctif imparfait

il fit : indicatif passé simple qu’il fît : subjonctif imparfait

il voulut : indicatif passé simple qu’il voulût : subjonctif imparfait

tu crois (V. croire), tu croîs (V. croître) elle crut (V. croire), elle crût (V. croître) j’ai cru (V. croire), j’ai crû (V. croître)

Je mange du pain tous les matins. (art. partitif)

Il avait dû refaire tous ses exercices de math.

(P. passé du verbe devoir)

77 ideNTiFier le Verbe – UTiliser les modes eT les Temps
REMARQUE

LE VERBE

Radical et terminaison

le verbe = radical + terminaison

Jou + -er/-ais/-era…

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Radical = partie du verbe qui ne varie jamais

Formation = verbe moins terminaison

Terminaison= partie du verbe qui varie

Formation = verbe moins radical

Groupes de verbes

1er groupeVerbes en -er

2e groupeVerbes en -ir (participe présent en -issant)

3e groupeVerbes en -ir (participe présent en -ant)

Verbes en -oir

Verbes en -re

Verbe aller

Modes

– Personnels : indicatif (conditionnel), subjonctif, impératif

– Non personnels : infinitif, participe

Voix active et voix passive

– Voix active : le sujet fait l’action

Présence possible de être uniquement aux temps composés (donc 2 mots)

– Voix passive : le sujet subit l’action

Présence de être aux temps simples (donc 2 mots) et composés (donc 3 mots)

LES MODES ET LES TEMPS

Les modes

Les modes personnels : se conjuguent à différentes personnes

− Indicatif (y compris le conditionnel)

− Subjonctif

− Impératif (3 personnes)

Les modes non personnels : ne se conjuguent pas

− Infinitif présent

− Participe passé

78 ideNTiFier le Verbe – UTiliser les modes eT les Temps
RETENIR

Les modes personnels

Les modes et les temps

Indicatif présent (+ présent progressif) : aujourd’hui, maintenant…

Indicatif futur simple (+ futur proche) : tantôt, demain, la semaine prochaine…

Temps de la conversation courante, des récits de registre familier, du fait divers, de l’argumentation, de l’explication, de l’ordre adouci

Indicatif imparfait (+ passé récent)

Les modes et leurs temps

Ils se conjuguent à différentes personnes. Les modes non personnels

Descriptions, portraits, circonstances, actions qui durent dans le passé

Indicatif passé simple Évènements soudains, actions bien délimitées

Indicatif conditionnel présent

Temps de l’imaginaire, des hypothèses, des suppositions, souvent employé après une subordonnée de condition introduite par si

Impératif présent (3 personnes non exprimées) : volonté, ordre, conseil (= faire agir ou réagir le récepteur)

Temps des textes injonctifs (verbes opérateurs de la vie courante et de la vie scolaire = les consignes)

Subjonctif présent

Temps des actions possibles, mais incertaines, de l’ordre ou du souhait à la 3e  pers. sing., des propositions subordonnées (enchâssées) complétives ou circonstancielles  phrase complexe

Temps qui expriment le temps qui passe et utilisés dans les récits, les textes narratifs, les contes

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Ils ne se conjuguent pas.

Infinitif présent

Action en soi, mais peut aussi devenir un nom, marquer un ordre (ou une défense) général, une interrogation ou une exclamation (terminaison en -er, -ir, -oir ou -re selon les groupes)

Participe passé

Action à la manière d’un adjectif, employé seul ou partie d’une forme verbale conjuguée à un temps composé (accord selon l’auxiliaire)

79 ideNTiFier le Verbe – UTiliser les modes eT les Temps
                  

Maitriser la concordance des temps

Dans la phrase complexe, la concordance des temps est la relation, la correspondance, d’après le sens et la chronologie des actions, entre le verbe de la proposition principale et celui de la proposition subordonnée (P2 enchâssée).

COMPRENDRE UTILISER

Les temps employés dans les deux propositions permettent de savoir si l’évènement de la proposition subordonnée (P2 enchâssée) a lieu :

• avant celui de la proposition principale : antériorité ;

• pendant, en même temps que celui de la  proposition principale : simultanéité ;

• après celui de la proposition principale : postériorité.

Devant une proposition subordonnée (P2 enchâssée), il faut donc se poser la question suivante :

L’action exprimée (verbe) dans la proposition subordonnée se passe-t-elle avant (antériorité), pendant (simultanéité) ou après (postériorité) l’action exprimée (verbe) dans la proposition principale ?

 On part donc toujours de la proposition subordonnée (P2 enchâssée) par rapport à la proposition principale.

Deux possibilités :

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80 maiTriser la CoNCordaNCe des Temps 8.

8. 1.

Le verbe de la prop. subordonnée (P2 enchâssée) est à l’ indicatif OU à l’ impératif

Temps de la proposition principale

Temps du présent OU du futur

Exemples

Indicatif présent P1 = Je pense quelque chose. (= P2)

P2 = Il dort

 Si dort se passe :

– en même temps que je pense (simultanéité)

– avant que je pense (antériorité)

Temps de la proposition subordonnée (P2 enchâssée)

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Indicatif futur simple

– après que je pense (postériorité)

Exceptions

– L’indicatif présent dans la proposition subordonnée peut exprimer un fait intemporel, même s’il est antérieur à celui de la proposition principale.

– Parfois, le temps de l’indicatif dans la proposition subordonnée dépend du sens plutôt que du temps de la proposition principale. Néanmoins, la concordance des temps n’est pas exclue dans ces cas.

P1 = On annoncera quelque chose. (= P2)

P2 = Le train arrive.

 si arrive se passe :

– en même temps que annoncera (simultanéité)

– avant annoncera (antériorité)

– après annoncera (postériorité)

 Indicatif présent

PC = Je pense qu’il dort.

 Indicatif passé composé

PC = Je pense qu’il a dormi.

 Indicatif imparfait

PC = Je pense qu’il dormait

 Indicatif futur simple

PC = Je pense qu’il dormira

– Ma grand-mère disait toujours que tout travail mérite salaire.

– Ma grand-mère disait toujours que l’habit ne fait pas le moine.

– J’ai estimé que vous êtes l’homme de la situation.

– Je vous avais promis que je donnerai le meilleur de moi-même.

 Indicatif présent

PC = On annoncera que le train arrive.

 Indicatif passé composé

PC = On annoncera que le train est arrivé.

 Indicatif futur simple

PC = On annoncera que le train arrivera.

81 mai T riser la Co NCorda NC e des T emps

Temps du passé

Indicatif imparfait

Toujours selon la même démarche :

P1 = Je pensais quelque chose. (= P2)

P2 = Il dort

– Simultanéité

– Antériorité

– Postériorité

Indicatif passé composé

P1 = On a annoncé quelque chose. (= P2)

P2 = Le train arrive.

– Simultanéité

– Antériorité

Indicatif imparfait

PC = Je pensais qu’il dormait.

Ind. plus-que-parfait

PC = Je pensais qu’il avait dormi.

 (Ind.) Cond. présent

PC = Je pensais qu’il dormirait.

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– Postériorité

8. 2. Le verbe de la proposition

A. Généralités

Indicatif imparfait

PC = On a annoncé que le train arrivait.

 Ind. plus-que-parfait

PC = On a annoncé que le train était arrivé.

 (Ind.) Cond. présent

PC = On a annoncé que le train arriverait.

subordonnée (P2 enchâssée) est au subjonctif

• La concordance des temps vue précédemment reste valable pour le mode subjonctif, à savoir :

– avant (antériorité)

– pendant (simultanéité)

– après (postériorité)

l’action exprimée (verbe) dans la proposition principale

• L’emploi de l’imparfait ou du plus-que-parfait du subjonctif : – est aujourd’hui réservé à la langue soutenue (et encore…) ; – ou littéraire.

On emploie plus couramment le présent ou le passé du subjonctif même lorsque le verbe de la proposition principale est à un temps du passé (ind. passé simple, ind. imparfait, [ind.] cond. passé].

Exemple : Il aurait fallu que tu viennes. plutôt que : Il aurait fallu que tu vinsses.

82 mai T riser la Co NCorda NC e des T emps

Temps de la proposition principale

Temps du présent

OU du futur

Indicatif présent

Indicatif futur simple

Indicatif conditionnel présent

Temps du passé

Indicatif imparfait

Indicatif passé simple

Indicatif conditionnel passé

Exemple

P1 = Il faut quelque chose. (= P2)

P2 = Tu connais ton poème.

– Simultanéité

– Antériorité

– Postériorité

– Simultanéité

– Antériorité

– Postériorité

– Simultanéité

– Antériorité

– Postériorité

– Simultanéité

– Antériorité

– Postériorité

– Simultanéité

– Antériorité

– Postériorité

– Simultanéité

– Antériorité

– Postériorité

Temps de la proposition subordonnée (P2 enchâssée)

PC = Il faut que :  tu connaisses.  subj. présent  tu aies connu.  subj. passé

 tu connaisses.  subj. présent

PC = Il faudra que :  tu connaisses.  subj. présent  tu aies connu.  subj. passé

tu connaisses.  subj. présent

PC = Il faudrait que :  tu connaisses.  Subj. présent  tu aies connu.  Subj. passé  tu connaisses.  Subj. présent

PC = Il fallait que :  tu connaisses.  Subj. présent  tu aies connu.  Subj. passé  tu connaisses.  Subj. présent

PC = Il fallut que :  tu connaisses.  Subj. présent  tu aies connu.  Subj. passé

tu connaisses.  Subj. présent

PC = Il aurait fallu que :  tu connaisses.  Subj. présent  tu aies connu.  Subj. passé  tu connaisses.  Subj. présent

B. L’emploi du mode subjonctif dans les subordonnées

1. Dans la subordonnée complétive conjonctive

Le verbe de la proposition subordonnée (P2 enchâssée) se met au subjonctif (en tenant toujours compte de la concordance des temps)

– Quand le verbe de la proposition exprime :

o un ordre, un souhait, un désir, une obligation, une défense, une exigence ;

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o un sentiment ;

Exemples

Vouloir, demander, interdire, souhaiter, falloir, défendre, empêcher, exiger, avoir envie, etc. : Il faut que vous soyez à l’heure. J’ai envie que l’on devienne amis.

Craindre, s’étonner, se réjouir, regretter, aimer, etc. : Le professeur aurait aimé que tous les élèves réussissent.

83 mai T riser la Co NCorda NC e des T emps

o un doute, une négation, une opinion négative.

– Quand le verbe de la proposition principale est un verbe impersonnel : o à la forme affirmative ; o à la forme négative.

– Quand la proposition complétive conjonctive se trouve en tête de phrase.

Nier, craindre, douter, ne pas croire, ne pas estimer, etc. :

Vous ne croyez donc pas qu’il soit coupable.

Il est utile, il importe, il est probable, il est possible, il est impossible, etc. : Il est probable qu’il ne vienne pas demain.

Il n’est pas certain, il n’est pas dit, il n’est pas impossible, etc. : Il n’est pas dit qu’il vienne demain.

Que tu sois la meilleure en sciences ne fait aucun doute.

2. L’emploi du mode subjonctif dans la subordonnée relative (P2 relative)

Le verbe de la proposition subordonnée se met au subjonctif Exemples

– Quand le verbe de la proposition principale marque l’incertitude.

– Quand le verbe de la proposition principale est à la forme négative.

– Quand le verbe de la proposition principale contient un superlatif.

Je veux une voiture qui ait cinq portes. = ce n’est pas certain que j’en trouve une

Je ne trouve aucune paire de baskets qui me plaise.

Cette année scolaire fut la pire que j’aie connue.

3. L’emploi du mode subjonctif dans la proposition circonstancielle

P2 circonstancielle

– De temps

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– De condition

Le cas de la condition, introduite par si : La proposition subordonnée circonstancielle introduit une hypothèse.

Elle ne se mettra jamais au futur simple ni au conditionnel, mais bien à l’imparfait !

Exemples

Après les conjonctions de subordination avant que, en attendant que, jusqu’à ce que, etc. : Je lis en attendant que tu reviennes.

Dans les autres cas, on utilise le mode indicatif : Je prends le bus lorsque le temps est trop mauvais.

Après à condition que, à supposer que, en admettant que, à moins que : Il veut bien m’accompagner à condition qu’il fasse beau.

Avec quand bien même on emploie uniquement le conditionnel.

On ne dira donc jamais :

« Si j’aurais su, je ne serais pas venu » mais bien :

« Si j’avais su, je ne serais pas venu ».

84 mai T riser la Co NCorda NC e des T emps

Retiens que les si n’aiment pas les -rais.

À ne pas confondre avec la subordonnée complétive interrogative indirecte introduite par si (voir la page 96).

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– De but, de concession, de conséquence

Toujours au mode subjonctif.

Nous avons ralenti l’allure afin que vous puissiez nous suivre (but).

Aussi beau qu’il soit, je trouve ce garçon très impoli (concession).

Après les conjonctions de subordination (assez) … pour que, trop … pour que, sans que, afin que : Autres cas : on utilise le mode indicatif.

RETENIR

Le verbe de la proposition subordonnée (P2 enchâssée) est à l’indicatif
85 maiTriser la CoNCordaNCe des Temps
Temps de la principale Un temps du présent OU du futur Un temps du passé Type de relation – Simultanéité – Antériorité – Postériorité – Simultanéité – Antériorité – Postériorité Temps de la subordonnée  Indicatif présent  Indicatif passé composé  Indicatif imparfait
Indicatif passé composé
Indicatif plus-que-parfait
Indicatif cond. présent  Indicatif futur simple  Indicatif imparfait
Indicatif plus-que-parfait  Indicatif futur simple
Indicatif cond. présent

Le verbe de la proposition subordonnée (P2 enchâssée) est au subjonctif

Temps de la principale

Un temps du présent OU du futur

Un temps du passé

Type de relation

– Simultanéité

– Antériorité

– Postériorité

– Simultanéité

– Antériorité

– Postériorité

Temps de la subordonnée 

Subjonctif présent 

Subjonctif passé 

Subjonctif présent 

Subjonctif présent 

Subjonctif passé 

Subjonctif présent

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L’emploi du mode subjonctif dans les subordonnées

Subordonnée complétive conjonctive

– Quand le verbe de la principale exprime :

o une volonté, un ordre ; o un souhait, une demande ; o une exigence, etc. ; o une obligation ; o un sentiment ;

o un doute, une négation ; o une opinion négative

– Quand le verbe de la principale est un verbe impersonnel à la forme affirmative

OU négative

Subordonnée relative

– Quand la proposition principale : oest négative ; o contient un superlatif ;

o marque l’incertitude

Subordonnée circonstancielle

– De temps : après les conjonctions de subordination avant … que, en attendant que, jusqu’à ce que

– De condition : après les conjonctions de subordination à moins que, à condition que, à supposer que, en admettant que

– De but : dans tous les cas

– De concession : dans tous les cas

– De conséquence : après les conjonctions de subordination pour que, trop … pour que, sans que, afin que

86 maiTriser la CoNCordaNCe des Temps
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