L' Éduc'Mag n°176

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176 4,60 € Octobre 2023 CPPAP N° 0716 S 06569 l’Enseignement Public La fédération UNSA des métiers de l’ É ducation, de la Recherche et de la Culture
Comme nous, rejoignez la casden, la banque de la Fonction publique ! CASDEN Banque Populaire –Société Anonyme Coopérative de Banque Populaire à capital variable –Siège social : 1 bis rue Jean Wi ener 77420 Champs-sur-Marne –Siren n° 784 275 778 –RCS Meaux –Immatriculation ORIAS n°07 027 138 • BPCE –Société anonyme à directoire et conseil de surveillanceau capital de 180 478 270 € –Siège social : 7, promenade Germaine Sablon 75013 PARIS –Siren n° 493 455 042 –RCS Paris –Immatriculation ORIAS n° 08 045 100 • Cré dit photo : © Roman Jehanno • Conception : Insign 2022 • Merci à Marie-Elisabeth, In昀rmière anesthésisteIADE, Mark, Professeur d’EPS, Marie-Elisabeth, In昀rmière anesthésiste, Pierrick, Responsable énergie, Aurélie, Commandant de police d’avoir prêté leur visag e à notre campagne de communication. casden.fr Retrouvez-nous chez La banque coopérative de la Fonction publique

Directeur de la rédaction

Frédéric Marchand

Directeur de la publication

Pierre Chateau

Rédactrice en Chef

Aline Boussaroque

Ont participé à ce numéro : Denis Adam, Nicolas Anoto, Karine Autissier, Steve Blanchard, Aline Boussaroque, Willie Charbonnier, Pierre Chateau, Olivia Corbel, Julien Danglard, Véronique De Aguiar, Moïna Fauchier-Delavigne

Crystéle Ferjou, Jérôme Giordano, Benoît Kermoal, Anne Lasne, Béatrice Laurent, Stéphanie Le Guillou, Gilles Leluc, Frédéric Marchand, Tony martin, Yves Paploray, Jean-François Rolland, Gilles Tena, Solenn Texier

Illustration couverture

Aline Boussaroque

Réalisation

Yellowstone-design Publicité

Anat Régie • 01 43 12 38 15

Impression Imprimerie IPS

Pour les personnes souhaitant s’abonner, le prix du numéro est de 4,60 €, l’abonnement annuel de 18,40 €.

C.P.P.A.P.

0716 S 06569

Dépôt légal : Octobre 2023

Lettre ouverte au nouveau ministre de l’ É ducation nationale

onsieur le ministre

En cette rentrée, pour l’UNSA Éducation, les priorités sont d’agir pour l’attractivité de tous les métiers et donc pour la revalorisation et l’amélioration de la qualité de vie au travail. De s’engager pour la mixité sociale et scolaire sur tout le territoire, et de lutter contre la ségrégation scolaire. De valoriser l’École publique et de se donner les moyens de la réussite de l’inclusion scolaire.

Nous voulons aussi vous transmettre un message important : laissez-nous faire notre métier, comme personnel du service public d’éducation, dans la diversité des métiers qui concourent à la réussite de chaque élève.

En janvier 2022, un mouvement social au sein de notre ministère, parmi les plus suivis dans l’histoire sociale, s’était opposé à la gestion hasardeuse de la crise sanitaire, quand les personnels apprenaient dans un journal hebdomadaire les modalités du nouveau protocole sanitaire. Ne reproduisez pas les erreurs de vos prédécesseurs. Toutes les études ont démontré que les politiques éducatives sont efficaces uniquement quand elles sont appropriées par les principaux acteurs du système éducatif.

Ce n’est plus le cas aujourd’hui quand 9 1 % des personnels ne sont pas d’accord avec les choix politiques de leur ministère, dans le dernier baromètre des métiers de l’UNSA Éducation.

Alors impliquez-nous, faites confiance au dialogue social, mobilisez les différentes instances nationales et locales où tous les partenaires et les acteurs de l’Éducation débattent ensemble du pilotage de notre système éducatif !

Laissez-nous faire notre métier. C’est aussi faire confiance au terrain, reconnaître l’expertise des professionnels, cesser les injonctions, et les annonces sans lendemain qui désespèrent les élèves, les parents et les citoyennes et citoyens qui attendent tant du service public. Quand une mesure est annoncée, on ne peut demander aux corps d’encadrement de la mettre en œuvre alors qu’aucun texte réglementaire n’a été publié. Quand une mesure est annoncée, on ne peut mettre au boisseau la précédente mesure sur le même sujet qui n’a même pas eu le temps d’être appliquée (…)

Frédéric Marchand

Secrétaire général de l’UNSA Éducation

@FMarchandfred

UNSA Éducation

87 bis, Avenue Georges Gosnat 94853 IVRY-SUR-SEINE CÉDEX

Tél. : 01 56 20 29 50 national@unsa-education.org

unsa-education.com

3 Internationale de l’Éducation - n° 176 - Octobre 2023
Retrouvez les éditoriaux de Frédéric Marchand sur unsa-education.com
L’intégralité de la lettre ouverte de Frédéric Marchand à Gabriel Attal est à retrouver sur notre site

N° 1 7 6

6-7 • Les b rèves d’ a ctu

10 • Urgence climatique, Crise démocratique, Mutation numérique. Sommes-nous prêt·es ?

14 • GIPA 2023, y avez-vous droit ? Prime exceptionnelle pouvoir d’achat

15

• Retraite progressive : entrée en vigueur au 1er septembre 2023

16

• Congé bonifié : des modalités modifiées

20-21 • Rentrée 2023 : un sentiment de déjà vu

24 • Quelle laïcité pour l’École ? Retour sur le colloque et le sondage du CNAL

26 • L’UNSA Éducation s’engage contre les violences sexistes et sexuelles

Mieux apprendre à vivre la démocratie

Il existe une profonde insatisfaction à l’égard de la démocratie en France. Des signes ne trompent pas : hausse sans fin de l’abstention, défiance envers les élites et les politiques, renforcement des partis populistes, succès du complotisme, assentiment en augmentation des phénomènes black blocs. Lorsque le pouvoir reste sourd à des millions de manifestant·es pacifistes s’opposant à une loi jugée injuste, la crise de la démocratie s’enkyste.

Cette situation de crise est complexe et a sans nul doute de nombreuses explications. Pour autant, la démocratie s’apprend dès le plus jeune âge. Vivre ensemble, apprendre à « se rassembler sans se ressembler » ne va pas de soi. Trouver un équilibre entre les classes sociales pour faire patrie, ou cohésion redevient un enjeu crucial dans une société de plus en plus fragmentée. L’éducation et les professionnels qui s’y engagent doivent y prendre leur part, mais certainement aussi en changeant leurs pratiques et en renforçant l’exercice de la démocratie. Elle ne doit pas se restreindre à un objet d’étude. Questions d’Educ #49 est allé à la rencontre de nombreuses sources d’inspirations pour réfléchir et enclencher l’action vers une démocratie revivifiée.

4 - n° 176 - Octobre 2023

Une convention a été signée par le MENJ, France Universités et l’INRIA. Le programme consiste à faire se rencontrer une classe de seconde et un scientifique en sciences du numérique, qu’il soit chercheur, enseignant-chercheur, doctorant ou ingénieur. Tout l’enjeu de cette initiative est de permettre aux élèves d’échanger, sans intermédiaire, avec des scientifiques, pour éveiller les curiosités scientifiques et éclairer des choix d’orientation.

350 000 enfants par an de 3 à 18 ans

Autant de jeunes spectateurs et spectatrices : c’est le chiffre annoncé par Jeunesses Musicales de France qui chaque année avec 150 musiciennes et musiciens professionnels arpentent les territoires pour offrir des concerts et de la pédagogie autour de la musique vivante.

Une démarche originale afin de sensibiliser à toutes les musiques (actuelles, classiques, du monde).

> https://www.jmfrance.org

Pass COLO, promesse de l’été

Ce 27 juillet 2023, le gouvernement a annoncé la mise en place du Pass-Colo. Il permettra à 80 % des enfants en CM2 (pour les familles ayant jusqu’à 4000 euros de revenus) de bénéficier d’une expérience de vacances enrichissante et inoubliable. Ce dispositif représente entre 200 et 350 euros par enfant pour faciliter le départ en colo. L’école est un droit, les vacances aussi ! Depuis plus de 80 ans, Jeunesse au Plein Air, à l’origine de cette idée, milite pour le départ de tous les enfants en vacances. Chaque année, grâce à JPA, plus de 20000 enfants peuvent partir en colonies de vacances, centres de loisirs et classes de découverte.

> https://jpa.asso.fr/pass-colo/

6 - n° 176 - Octobre 2023
« 1 scientifique, 1 classe : chiche ! »

SURICATE

Sport et pratique éco-responsable

36 millions de français pratiquent une activité physique ou sportive dans la nature.

SURICATE est une plateforme qui permet à chacun, chacune de signaler des problèmes de nature diverse : panneau signalétique défectueux, absent, erreur de balisage, pollution, déchets, présence d’un obstacle, besoin de sécurisation, conflit d’usage avec un propriétaire… Plus de 5000 signalements ont été traités en 2022 par un réseau de personnels issus des collectivités territoriales, des fédérations sportives, des services de l'État et des gestionnaires d'espaces naturels.

PODCAST : Être et Savoir

L’émission hebdomadaire de Louise Tourret sur France Culture a fait sa rentrée. Unique rendezvous régulier sur l’Éducation, elle traite des questions relatives à l’éducation et à la transmission des savoirs sous toutes ses formes : à l’école mais aussi au sein de la famille, dans l’éducation populaire, voire l’éducation par la culture, entendue au sens large du terme.

Elle débute la saison 20232024 avec un titre des plus pertinents : « L’école saisie par le politique ».

> www.radiofrance.fr/ franceculture/podcasts/etre-et-savoir/ l-ecole-saisie-par-le-politique-6287572

L’autorité par la confiance

À l’agenda du nouveau ministre de l’Éducation nationale et de la jeunesse, la question de l’autorité.

Et si on sortait du sempiternel discours sur les uniformes à l’école, le manque de respect des jeunesses, les « en rang par deux ! » ou autre « on se lève par respect ! », les discours rétros ? Réfléchir à la relation éducative n’est pas passéiste, c’est toujours un des fondamentaux des métiers de l’éducation, auquel nous invite Marie Beretti, MCF à l’université de Saint Etienne et Réseau Canopé, son éditeur.

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Le SNAPS UNSA

Première force syndicale du ministère des Sports

Le SNAPS syndique les Personnels Techniques et Pédagogiques (PTP) du ministère de la Jeunesse et des Sports.

De par ses résultats électoraux et son nombre d’adhérent·es, le SNAPS occupe une position majeure auprès de tous les partenaires, dans toutes les instances de débat et de décisions.

Il représente les Professeurs de Sport (PS, équivalent certifiés) et les Conseillers Techniques et Pédagogiques Supérieurs (CTPS, équivalent agrégés). Ces agents exercent des missions de Conseillers d’Animation Sportive (CAS), Formateurs (FO) ou Conseillers Techniques Sportifs (CTS). Ils œuvrent respectivement dans les services déconcentrés (DRAJES, SDJES) et en centrale, au sein des CREPS et établissements nationaux et auprès des fédérations, nationaux.

Renforcer « Jeunesse et Sports » pour faire face aux défis de la société

Les Jeux Olympiques et paralympiques arrivent, profitons-en !

Pour inscrire les politiques publiques du sport et de la jeunesse dans des dynamiques éducatives durables

En améliorant les collectifs de travail : plus d’agents titulaires, des administrations renforcées, une expertise de formation protégée

L’UNSA Éducation, 1ère organisation représentative chez « Jeunesse et sports », auprès de chaque collègue pour améliorer carrières et rémunérations, œuvrer au bienêtre professionnel et dynamiser l’avenir de nos métiers

Le SNAPS défend au quotidien des mandats essentiels pour les corps de PTP Sport et leur métier.

Notamment :

la préservation et le développement de leurs missions techniques et pédagogiques ; le développement de leurs modalités d’intervention ; la préservation et l’amélioration de leur statut de fonctionnaires de l’ É tat ; la préservation de l’existence d’un secteur ministériel chargé des sports ;

l’unicité du métier de PTP Sport dont les fonctions de Conseillers d’Animation Sportive (CAS)/formateur/ Conseillers Techniques Sportifs (CTS) sont trois facettes d’un seul et même métier.

Enfin, le SNAPS conseille, accompagne et représente les Personnels Techniques et Pédagogiques Sport dans leur défense individuelle.

Au SNAPS, nous croyons profondément à la nécessité d’un service public du sport. Syndicat historique de Jeunesse & Sports, créé par des conseillers sport, pour les conseillers sport, notre action est essentiellement concentrée sur la défense des intérêts de notre secteur et de ses personnels. Le SNAPS s’organise en coordination avec les autres syndicats Jeunesse & Sports de l’UNSA Éducation.

snaps@unsa-education.org

8 - n° 176 - Octobre 2023
@SNAPS_UNSAEDUC

En

direct de

l’UNSA Éducation

Pays de la Loire

La section régionale de l’UNSA Éducation compte cinq départements sur lesquels sont présents 15 syndicats de métiers. For te de cette diversité, notre région entend faire du soutien aux territoires et aux syndicats sa priorité. Une fédération n’est rien sans des syndicats forts, et nos syndicats ne sont forts qu’avec une fédération active, dynamique, cohérente.

C’

est pour cela que nous avons défini des priorités à notre activité régionale :

La formation pour être forts ensembles : Nous offrons une palette d’animation et de formation afin de donner des outils à nos militant·es. Ces moments sont uniques car ils donnent du corps à l’action, de la cohérence aux équipes et permettent de mutualiser nos expériences et compétences. Cette offre de formation est complétée par celle de l’UNSA interpro où des militants de l’UNSA Éducation participent activement.

Assister et accompagner pour ne pas être isolé : Sur des sujets techniques ou politiques, l’UNSA Éducation Pays de la Loire, à la demande, agit en soutien de ses syndicats par du conseil, de l’assistance, de l’accompagnement. Cette activité vient en complément des dossiers traités en propre par la fédération sur ses domaines de compétence.

Travailler en bande organisée : La bonne ambiance de l’équipe des militants est essentielle. Nous y travaillons donc pour que nos synergies,

nos amitiés, nos respects mutuels servent l’UNSA Éducation en diffusant un état d’esprit positif et attirant. Le syndicalisme triste est mortifère.

À cette activité, s’ajoute évidemment l’organisation du congrès national 2024 à Nantes. Nous voulons vous étonner, vous chérir, vous accueillir, vous enthousiasmer ! Et que la barre est haute pour faire aussi bien ou mieux que les différents congrès organisés précédemment ...

OUI à une mixité sociale et scolaire

C’est la position de l’UNSA Éducation qui soutient le projet de fermeture de trois collèges à Nantes, dont un en zone défavorisée, pour regrouper les élèves dans un collège neuf et à la population scolaire réellement mixte.

Le conseil départemental de Loire Atlantique qui mène ce projet a entendu nos exigences et nos propositions pour la réussite de cette expérience en rupture avec les politiques passées. En effet, dans le cas présent il s’agit non pas d’amener les classes favorisées dans des secteurs défavorisés mais l’inverse. Comme à son habitude, l’UNSA Éducation est précise et force de propositions pour réussir cette expérience.

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Pages UNSA Éducation coordonnées par :

Urgence climatique, Crise démocratique, Mutation numérique sommes-nous prêt·es ?

Pour nous, personnels d’ É ducation et de recherche, les défis sont déjà là

La mutation numérique n’est pas réductible à son aspect technique mais elle bouleverse l’ensemble des dimensions du travail. Elle crée de profonds clivages, notamment générationnels, chez les personnels, majoritairement réticents face à de nouvelles dématérialisations qui ont souvent entraîné une surcharge de travail. Dans la dernière édition de notre baromètre UNSA des métiers de l’Éducation, les personnels nous font remonter que le virage écologique, dans leur école, leur établissement ou leur service, est largement plus le fait de « petits gestes » individuels que d’une véritable stratégie collective. De même, ils sont majoritaires à avoir placé la crise démocratique comme le sujet numéro 1 de leurs préoccupations. Dans leurs réponses, elles et ils mettent en avant leur engouement, notamment chez les plus jeunes, pour les nouvelles formes de participation citoyenne et de démocratie sociale.

Alors les mutations, parlons-en et agissons ensemble

C’est ce que l’UNSA Éducation vous propose le jeudi 16 novembre à l’occasion de la 3e édition du rendez-vous des métiers de l’ É ducation. Ensemble, interrogeons le rôle de l’ É ducation, de la formation et de la recherche pour faire face aux grandes transitions.

Pensé comme une bulle d’air à proposer à nos collègues, l’évènement se veut participatif et interactif. Pour l'avenir des sociétés que nous préparons, ainsi que dans nos métiers, les changements majeurs que sont la crise démocratique, l'urgence écologique et la mutation numérique ont un impact sur nos métiers que l'UNSA Éducation veut interroger, mettre en débat pour être force de propositions.

Un syndicalisme qui pense le monde qui l’entoure

Penser l’évolution de notre société n’est pas nouveau pour notre syndicalisme. Parce que les jeunes d’aujourd’hui sont les citoyens de demain, ils doivent pouvoir comprendre et appréhender les transformations et les enjeux sociétales qui les entourent. Tel est le sens du projet fédéral 2001 de l’UNSA Éducation revendiquant une « société éducative », capable d’« affirmer haut et fort ses principes et ses valeurs et revendiquer qu'elles soient prises au sérieux par la société tout entière. » C’est aussi la démarche, 15 ans plus tard, du Manifeste Oxygène(s) pour une nouvelle société éducative et solidaire, qui posait au congrès de Grenoble les bases d’une réflexion prospective, de recherche et d’imagination sur les évolutions d’un monde en mutations et les interactions indispensables avec l’action éducative. Dans ce prolongement, le Congrès fédéral de mars 2024 à Nantes se fixe comme objectif de travailler les trois transitions majeures de notre époque : écologiques, numériques et démocratiques, de les inscrire dans cette double approche sociétale et éducative.

Rendez-vous le 16 novembre, partout en France

Le rendez-vous annuel des métiers de l’Éducation, le 16 novembre prochain s’inscrit dans cette continuité de penser le monde et de construire les leviers éducatifs de sa transformation. Soyons nombreux à y participer partout en France hexagonale et ultra-marine, en utilisant le droit à la formation syndicale.

10 - n° 176 - Octobre 2023
Morgane Verviers @MorganeVerviers morgane.verviers @unsa-education.org

Journée Enseignement supérieur et recherche UNSA : un succès qui se confirme

Vendredi 15 septembre, l’UNSA Éducation organisait sa journée annuelle dédiée à l’Enseignement supérieur et la recherche en présence de plus d’une centaine de militant·es et cadres militant·es issus des organisations syndicales de l’Enseignement supérieur et de la recherche (ESR) ainsi que ses Secrétaires régionaux et académiques.

Cette journée qui vise à favoriser les échanges entre les militant·es et à concourir à leur formation s’est déroulée avec deux temps forts.

Tout d’abord, une table ronde sur la thématique des évolutions de l’écosystème de la recherche française et qui faisait suite au rapport de Philippe Gillet, missionné par la Ministre sur cette problématique.

Autour de Jean-Michel Catin (journaliste) venu animer les débats étaient présents Christine Musselin (directrice de recherche, CNRS), Claire Mathieu (directrice de recherche, CNRS), Philippe Gillet et Jérome Giordano (chargé de mission UNSA Éducation). Les participant·es ont pu échanger leurs points de vue sur l’organisation de la recherche et ses possibles évolutions, son financement, jugé unanimement bien trop faible, notamment sur le financement de base, ainsi que sur la place des sciences humaines et sociales (SHS), notablement absentes du rapport de Philippe Gillet.

L’après-midi, animée par Véronique De Aguiar (Secrétaire Nationale UNSA Éducation) et Frédéric Marchand (Secré- taire Général UNSA Éducation), était consacrée à des échanges autour des enjeux d’une véritable démarche QVCT . Basée sur une approche collective, continue, cette démarche réaffirme la nécessité de travailler sur le sens, sur les modalités et sur l’organisation du travail, pour une meilleure articulation entre prévention santé et performance et pour redonner une perception positive de leur travail à l’ensemble des acteurs.

La table ronde sur l' É cosystème recherche

Cette table ronde sur l'écosystème recherche était aussi l’occasion pour l’UNSA Éducation de confronter ses propositions sur ce thème afin d’en accroître la pertinence et la solidité.

11 - n° 176 - Octobre 2023
(1)
(1) QVCT : Qualité de vie et des conditions de travail > Retrouvez les Propositions de l’UNSA Éducation sur ce thème

Des outils de communication pour multiplier les adhésions !

Comme des dizaines de milliers de travailleuses et de travailleurs, vous avez adhéré à l’UNSA. Quelle bonne idée ! Car en rejoignant l’UNSA, vous avez intégré le syndicat qui monte, le syndicat qui progresse.

Vous avez aussi eu l’assurance de trouver à vos côtés des responsables qui vous ressemblent et qui agissent avant tout pour vous.

Alors, en cette rentrée, faites savoir que l’UNSA c’est 22 fédérations et plus de 1 000 syndicats regroupant tous les secteurs d’activité du privé comme du public. Une présence interprofessionnelle sur l’ensemble du territoire. Et que par conséquent, il y a forcément à l’UNSA, un syndicat pour vos amis, voisins, familles…

Par ailleurs, le conflit des retraites, en dépit de « l'adoption » de la loi, a renforcé la confiance des travailleurs envers les organisations syndicales.

De nombreuses adhésions dans nos syndicats et fédérations en font la démonstration.

Pour accompagner et amplifier cette tendance, l'UNSA a préparé plusieurs outils de communication.

Ils sont utilisables à volonté... Vous pouvez en personnaliser certains en y ajoutant votre logo, vos coordonnées, un lien vers un espace d’adhésion qui vous est propre. Retrouver sur ce lien https://lien.unsa.org/adhesion : Les bandeaux de sites, les affiches personnalisables, les déclinaisons en visuels pour les réseaux sociaux. Quelques précautions sont à prendre pour les utiliser le plus efficacement sur les réseaux sociaux. N'oubliez pas d'indiquer le lien renvoyant vers les pages de pré-adhésion de vos sites ou du site national dans les messages accompagnant le visuel.

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AGRÉÉE PAR LE MINISTÈRE DE L’ÉDUCATION NATIONALE, DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS

Notre accompagnement

La MAE peut intervenir au sein de votre établissement pour mener des actions de prévention : auprès des élèves de la maternelle au lycée, des parents, avec des rencontres-débats, et de vos équipes pédagogiques à l’aide de formations et d’outils réalisés par la MAE.

THÉMATIQUES

ACCIDENTS DE LA VIE COURANTE ET GESTES DE PREMIERS SECOURS

Le club des enquêteurs

3-11 ans • Support interactif en téléchargement

• Jeu pédagogique en ligne

VIOLENCES ENTRE PAIRS

Jeux de l’Oie ‘’Non au harcèlement’’

9-11 ans et 12-15 ans • Mallettes de jeux

Nouveau • • Version dématérialisée interactive

Maël le roi des bêtises

Dès 3 ans • Album

SÉCURITÉ SUR LE CHEMIN DE L’ÉCOLE

Maëva sur le chemin de l’école

Dès 3 ans • Album

SENSIBILISATION AUX ÉCRANS

Maël et Maëva, les écrans en toute tranquillité

Dès 3 ans • Album

ÉDUCATION À LA SANTÉ

Maël et Maëva, bien dormir pour bien grandir

Nouveau Dès 3 ans • Album

Pour toute information, contactez la MAE au 02 32 83 60 00.

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Toutes nos ressources pédagogiques et nos actions sur .fr

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PREV 05-23 - Fédération
L’expertise MAE au service de la prévention. SOLIDARITÉ, association à but non lucratif régie par la loi de 1901, sise 14 rue Moncey - 75009 Paris - Crédit photo : MAE
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LA PRÉVENTION MAE À L’ÉCOLE

GIPA 2023, y avez-vous droit ?

En 2023, l’inflation continue sa course avec des conséquences importantes sur votre pouvoir d’achat. Il existe cependant une indemnité que vous pouvez toucher : la GIPA.

Qu’est-ce que la GIPA ?

La GIPA (Garantie individuelle de pouvoir d’achat) est une indemnité qui vous est versée si votre pouvoir d’achat a trop baissé depuis les 4 dernières années civiles.

À quelles conditions percevoir la GIPA ?

Votre employeur compare l’évolution de votre rémunération indiciaire brute du 31 décembre 2018 au 31 décembre 2022 (sans prime, indemnité, supplément familial de traitement) avec l’inflation sur la même période.

Si votre rémunération a augmenté moins vite que l’inflation alors vous allez percevoir la GIPA !

Quel montant allez-vous percevoir ?

Une calculette est à votre disposition à l’adresse :

https://www.unsa-fp.org/archives/ calculette-gipa-2023.php

Prenez vos fiches de paie de décembre 2018 et 2022, saisissez vos indices de traitement majorés et vous connaîtrez le montant que vous percevrez.

L’UNSA a demandé et obtenu que la GIPA soit reconduite pour 2023.

Besoin d’aide ?

Adressez un couriel à l’adresse suivante :

fp@unsa-education.org

Prime exceptionnelle pouvoir d’achat

Le 12 juin le ministre Guérini annonçait une prime exceptionnelle de pouvoir d'achat pour certain·es agent·es public·ques.

Quelles conditions pour en bénéficier ?

Pour en bénéficier , vous devez avoir perçu un revenu brut mensuel inférieur à 3 250 € par mois sur l’année écoulée (1er juillet 2022 au 30 juin 2023)

Les 7 niveaux de prime : Le gouvernement a déterminé 7 niveaux de prime qui s’échelonnent de 30 0 € à 80 0 € selon vos revenus. Pour le détail de chaque niveau, consultez l’adresse : https://urlr.me/4wtMv

Les éléments de rémunération pris en compte : Pour déterminer votre éligibilité, il convient de déduire de votre rémunération brute : Le montant éventuel perçu au titre de la GIPA ; Les montants perçus au titre des heures supplémentaires. Cette déduction était une revendication de l’UNSA. Si vous exercez à temps partiel, le montant de la prime sera proportionnel à votre quotité travaillée. Cette prime « one-shot » apporte une petite aide aux collègues les moins rémunéré·es dans une période où l’inflation reste élevée. Mais elle ne compense pas la perte de pouvoir d’achat malgré la hausse minime de 1, 5 % du point d’indice annoncée en juillet.

Véronique

14 - n° 176 - Octobre 2023
De Aguiar @v_de_aguiar
veronique.deaguiar @unsa-education.org

Retraite progressive : une entrée en vigueur au 1er septembre 2023

La retraite progressive est mise en œuvre dans la fonction publique depuis le 1er septembre 2023, sur autorisation. Ce dispositif permet dorénavant à un·e fonctionnaire de diminuer progressivement sa quotité de travail tout en percevant une partie de sa retraite et en continuant de cotiser.

Comment demander la retraite progressive ?

3 conditions cumulatives sont nécessaires :

Comptabiliser au moins 150 trimestres de durée d’assurance dans un ou plusieurs régimes.

Être à 2 ans ou moins de l’âge d’ouverture des droits.

Bénéficier d’une autorisation de travail à temps partiel entre 50 % et 90 % d’un temps complet. Attention : cette autorisation peut vous être refusée compte tenu des nécessités de service.

Quel montant de retraite partielle ?

Les services vont d’abord calculer à combien s’élèverait votre pension complète à la date où vous obtenez votre retraite progressive. Ensuite, ce montant est réduit pour correspondre à la quotité de travail que vous n’effectuerez plus.

Prise en charge à 75 % des frais d’abonnement de transport en commun

Bonne nouvelle : la prise en charge financière par l’employeur est passée de 50 % à 75 % depuis le 1er septembre (limite de 1 156,38 €/an).

Pour l'UNSA Éducation, cette mesure contribue à l'amélioration du pouvoir d’achat tout en favorisant l'utilisation des transports en commun. Couplée avec le forfait mobilités durables, elle incite à un mode de transport qu’il convient d’encourager au vu des changements climatiques.

Vous pourrez demander à modifier cette quotité par la suite. Vous pourrez également mettre fin à votre pension partielle, soit en retravaillant à temps plein, soit en prenant votre retraite définitive.

Si, au cours de votre carrière, vous avez cotisé à plusieurs régimes de retraites différents, vous devez liquider l’ensemble de vos pensions relevant d’un régime de base obligatoire qui se verront appliquer le même coefficient que celui retenu pour la pension partielle.

Quel montant de retraite définitive ?

Votre pension définitive sera calculée à la date de votre départ en retraite. Son montant tient compte de la période de votre retraite progressive :

Le temps passé en retraite progressive compte comme du temps plein de durée d’assurance

Concernant la durée de services (qui permet le calcul du taux de pension) la période de retraite progressive compte au prorata de votre quotité de travail.

Votre demande peut être déposée dès à présent.

L'UNSA demande que la retraite progressive soit accordée à tout·e collègue qui en fait la demande.

Pour toute question : fp@unsa-education.org

15 - n° 176 - Octobre 2023 Véronique De Aguiar @v_de_aguiar veronique.deaguiar
@unsa-education.org

Congé bonifié : des modalités modifiées

Le congé bonifié est un droit pour le s fonctionnaires originaires d’Outre-mer et affectés dans l’hexagone de bénéficier d’une prise en charge de leurs frais de voyage pendant la durée du congé.

Une circulaire modificative

En août 2023, une circulaire est venue modifier certains critères liés aux congés bonifiés et aux mutations en Outre-mer.

Prime de fidélisation revalorisée en Seine-Saint-Denis

Le montant de la prime de fidélisation en Seine-SaintDenis sera revalorisé de 20 % au 1er janvier 2024, passant de 1 0 000€ à 1 2 000€ pour les personnels restant au moins 5 ans en poste.

Cette prime n’est qu’un élément dans la réflexion indispensable et urgente autour de l’attractivité de nos métiers. Pour l’UNSA Éducation, la compensation financière ne suffit pas, les conditions d’exercice restent une préoccupation majeure.

Pour bénéficier d’un congé bonifié, un ou une collègue doit prouver son attachement à la collectivité où se situent se s centre s d’intérêts moraux et matériels (CIMM) sur la base d’un faisceau d’indices : lieu de naissance ou de celui de ses enfants, lieu de résidence de sa famille proche, lieu où il·elle détient des biens fonciers, des comptes bancaires, d’épargne, où il·elle s’acquitte d’impôts, a étudié ou a travaillé, ... en s’appuyant sur 2 critères minimum pouvant être choisis parmi 16 fixés par la circulaire.

Ces critères n’ont pas de caractère exhaustif ni nécessairement cumulatif ; plusieurs d’entre eux, qui ne seraient pas à eux seuls déterminants, peuvent se combiner.

La nouveauté liée à cette circulaire tient au fait que certains CIMM sont dorénavant reconnus comme irréversibles et n’auront plus à être justifiés à chaque demande. Les autres critère s- ceux qui peuvent évolue r- sont reconnus pour une durée minimale de 6 ans : charge à l’agent·e de déclarer sur l’honneur que sa situation n’a pas changé à chaque demande de congé bonifié ou de mobilité.

En cas de mobilité vers un autre service, le ou la collègue conserve ses droits à congé bonifié : on parle alors de « portabilité » du droit.

16 - n° 176 - Octobre 2023

Chaque jour, quatre millions d'élèves u�lisent le transport collec�f pour se rendre à leur établissement scolaire. Leur cheminement au bord des chaussées présente un risque sur lequel il convient de les alerter, tout comme les angles morts aux abords du car ou du bus. Le slogan "Fais-toi voir" a pour but de faire prendre conscience aux élèves de l'importance d'être bien vus pour ne pas courir de risques. À l’image de l'automobiliste en panne au bord de la route et du cycliste à la tombée de la nuit, le piéton doit aussi être visible des autres usagers de la route.

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Jeunesse et sports : un plan d’action en adéquation missions-moyens

Les difficultés de fonctionnement dans les services académiques JS sont multifactorielles : baisse drastique des effectifs avant le transfert à l’Éducation nationale, mise en place d’un SNU très chronophage, réforme du sport de haut niveau, création de l’ANS . L’UNSA Éducation n’a pas cessé de remonter ces écueils auprès du ministère, suite à quoi celui-ci a engagé un plan d’action pour permettre une meilleure adéquation entre missions et moyens.

Les missions Jeunesse et sports ont ainsi été analysées dans 3 régions : Bourgogne Franche Comté, Hauts de France et Pays de la Loire. Le constat est sans surprise : les effectifs sont insuffisants pour mener à bien correctement un trop grand nombre de missions.

Le plan ministériel prévoit de recentrer l’action sur les missions prioritaires, d’ajuster le fonctionnement et l’organisation des services, d’interroger la répartition des effectifs et de mobiliser les compétences nécessaires à la mise en œuvre des missions. Pour l’UNSA Éducation il est nécessaire de travailler sur ces analyses en lien avec le travail fourni par l’ANACT .

(1) SNU : Service national universel

(2) ANS : Agence nationale du sport

(3) ANACT : Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail

L’UNSA É ducation sera très attentive à la mise en œuvre de ce plan d’action :

Les missions prioritaires doivent être préservées pour maintenir un service public jeunesse et sports au service de toutes et tous.

Le SNU ne doit pas entrainer la disparition de missions historiques et nécessaires auxquelles nos concitoyen·nes sont très attaché·es.

L’acculturation des services académiques au fonctionnement et aux missions JS est indispensable

La vraie solution passe par le recrutement et non par le redéploiement des personnels.

L’attractivité de nos métiers est un élément essentiel, notamment à travers la formation.

18 - n° 176 - Octobre 2023
(1) (2)
@unsa-education.org
(3) @YvesPaploray Yves Paploray yves.paploray

Les aires éducatives pour apprendre l’éco-responsabilité

Qu’elles soient marines ou terrestres, les aires éducatives permettent de reconnecter les élèves à leur environnement naturel, de leur faire prendre conscience des écosystèmes de leur territoire et de l’importance de veiller à leurs évolutions.

Les années 2010 ont fait émerger une nouvelle pratique pédagogique de la classe hors-les-murs, celle qui consiste à rendre les élèves acteurs de leur environnement naturel. Pas seulement donc une classe « dans la nature » mais un temps scolaire dédié à faire émerger progressivement chez les élèves le sentiment d’une responsabilité vis-à-vis des grands enjeux écologiques. Les aires éducatives sont ainsi des espaces naturels sensibles et protégés, délimités géographiquement, confiés à la bienveillance d’une école et de ses élèves dans le cadre des activités pédagogiques annuelles. Ces espaces sont autant des champs de découverte que d’étude pour les élèves ; les projets convoquent le plus souvent l’interdisciplinarité, avec le français, les mathématiques, les sciences de la vie et de la terre, la géographie ou l’histoire, mais aussi un apprentissage à la citoyenneté et à la prise de décision collective à travers la tenue régulière d’un conseil des élèves dédié. Les aires éducatives sont aussi ouvertes à des acteurs extérieurs, partenaires indispensables ; collectivité, très souvent la commune, experts scientifiques, parents d’élèves, résidents et usagers du territoire, financeurs publics ou privés.

Une leçon concrète...

À Tahiti, en Polynésie française, Stéphanie Le Guillou, enseignante en charge d’une aire marine éducative avec les CM 1 et CM 2 de son école de Papara, au sud de l’île, commente son expérience qui concerne une zone de près de 50 000 m².

Dernier projet en date, la réintroduction d’un corail plus résistant dans les eaux turquoises du lagon. « La plupart des idées viennent des élèves eux-mêmes. L’aire éducative apporte des notions beaucoup plus concrètes qui les aident à bien comprendre l’importance de la sauvegarde du milieu » . Le corail ? « Ils croyaient que ça n’était qu’un caillou au fond de l’eau ; ils ont vu que c’était un véritable être vivant qui se développe »

... et communicative

Une leçon in situ si passionnante que les élèves ne peuvent résister à l’envie de la faire partager à leur famille et de « demander à leurs parents de ne plus aller se baigner », s’amuse l’enseignante, qui prévient qu’il s’agit seulement d’un acte de sensibilisation à la protection de l’espace marin et aux enjeux climatiques. « Il ne nous revient pas d’interdire la pêche ou la baignade »

Ce sont 78 élèves et 3 enseignantes engagés dans l’aire marine éducative de Papara alors qu’elles sont plus de 1 000 écoles engagées au niveau national dans un projet de ce type, terrestre ou marin.

Tout savoir sur les aires éducatives

> Éduscol : https://eduscol.education.fr/ 3851/les-aires-educatives

> Office français de la biodiversité : https://www.ofb.gouv.fr/aires-educatives

19 - n° 176 - Octobre 2023
Les CM1-CM2 de l’ É cole Ape’a de Papara (Tahiti) collaborent désormais avec les 6è du collège voisin. Séance de bouturage du corail et de réimplantation en mer Lutte contre la pollution marine

Rentrée 2023 : un sentiment de déjà v u

Le nouveau ministre Gabriel Attal a présenté les grands dossiers de la rentrée sans trop de surprises. On serait tenté de dire : « On prend les mêmes et on recommence » . Avec de-ci de-là quelques aménagements pour sortir de certaines impasses (épreuves de spécialité du Bac, SNU…). Nous avons passé en revue quelques-uns de ces dossiers. Dans l’attente de voir ces mesures confro ntées à la réalité crue du terrain.

Le climat social

Moins de textes à l’oral du bac de français, suppression des 5 minutes du projet d’orientation au Grand oral, retour à l’ancien calendrier des épreuves de spécialité, avec un examen en juin et non plus en mars : le bac général et technologique a fait l’objet de mesures décidées sur le fil de cette rentrée, mesures allant dans le sens d’un retour au modèle pré-Blanquer.

Certains de nos syndicats les réclamaient, d’autres étaient plus mesurés quant à juin, concédant toutefois l’impasse d’un examen en mars.

Côté « voie professionnelle » , l’UNSA Éducation a soutenu une partie de la réforme quand elle allait dans le sens d’une meilleure réussite des élèves sauf que... le Pacte a tout gâché.

Au-delà de la question d’une vraie revalorisation des traitements qui perdure, nous nous interrogeons sur les inégalités qu’il produit et ses effets potentiellement néfastes quant à la cohésion des équipes éducatives. Comment faire réussir les élèves sans y associer pleinement l’ensemble des enseignant.es censé.es les accompagner ?

« Une école qui émancipe passe nécessairement par le bonheur des professeurs et des élèves », a dit le ministre. Ce n’est malheureusement pas le seul objectif de la communauté éducative. Les résultats de notre dernier baromètre où se mêlent perte de sens de nos métiers et défiance vis-à-vis des politiques mises en œuvre, le révèlent clairement. De même, lutter contre le harcèlement scolaire est indispensable. Cela ne saurait pourtant être un remède miracle effaçant d’un trait les autres difficultés. Et ce n’est pas en martelant le retour à l’autorité que l’on concourt à l'apaisement d'un climat scolaire tendu. Pour l’UNSA Éducation, un bon climat scolaire passe nécessairement par un respect mutuel des différents acteurs, socle indispensable à l’établissement d’une relation de confiance sur la durée.

L’engagement

L’engagement est proclamé comme un mantra pour une citoyenneté pleinement assumée, et c’est le SNU, le Service national universel, qui en serait le meilleur vecteur. Non ! D’abord, parce qu’un engagement ne peut être que volontaire.

L’UNSA Éducation s’oppose à l’arrivée du SNU sur le temps de la scolarité obligatoire.

Le SNU peut être un dispositif du parcours citoyen de chaque jeune, à condition que soient revus ses contenus, ses modalités d’organisation qui essorent et vampirisent les services Jeunesse (SDJS et DRAJES) au détriment de toutes les autres politiques jeunesse (soutien associatif, lutte contre les addictions, les discriminations, …).

20 - n° 176 - Octobre 2023
Le baccalauréat

L’évaluation

Si la volonté d’une élévation du niveau des élèves passe par la limitation des effectifs classe jusqu’au CE1 et un renforcement de la maîtrise du français et des mathématiques, selon le ministre, il convient que cet effort soit évalué ; de nouvelles évaluations auront donc lieu en CM1 et en 4e. On peut bien sûr s’interroger sur ces énièmes évaluations qui s’ajoutent encore à celles de CP, de CE1 et de 6e.

Pour l’UNSA Éducation, si le principe d’évaluer les élèves ne peut pas être d’emblée récusé, c’est la question de leur pertinence pédagogique avec retour aux enseignant·es pour qu’elles et ils puissent s’en emparer et engager des pistes de remédiation, comme du caractère souvent chronophage de ce travail supplémentaire qui est posée.

L’inclusion

Pas une priorité pour le nouveau ministre mais LA priorité pour les personnels. Les difficultés liées à l’ É cole inclusive sont réelles, récurrentes et persistantes

L’UNSA Éducation revendique : Des moyens humains et matériels pour sortir du bla-bla. L’École ne peut pas tout, toute seule, les enseignant·es ne sont pas des soignant·es.

Une approche plurielle, souple et protectrice : la coopération avec le secteur médico-social est la clé de la réussite pour l’inclusion.

Plus de personnels spécialisés : les personnels de soutien ont un regard complémentaire indispensable pour accompagner les élèves : enseignant·es spécialisé·es, médecins, infirmièr·es, assistant·es de service social et psychologues de l’ É ducation nationale doivent être recrutés en plus grand nombre avec un plan d’attractivité pour faciliter les diagnostics précoces. Revaloriser le statut des Accompagnant·es d’Élèves en Situation de Handicap.

La mixité

La volonté politique d'œuvrer pour davantage de mixité semble à l’arrêt. C’est pourtant une solution a beaucoup des maux contre lesquels le ministère annonce vouloir lutter. Amélioration du climat scolaire, des résultats académiques, de la cohésion sociale, régression du prosélytisme en sont autant de corollaires vertueux. Le protocole d’accord signé avec le secteur privé sous contrat catholique et la « boîte à outils » mise à disposition des recteurs ne sont pas à la hauteur des enjeux. Ce que prône l’UNSA Éducation ? Il faut franchir le pas : envisager que, pour chaque établissement, la moyenne des IPS et son écart type soient au cœur de la répartition des moyens et contraindre l’enseignement privé sous contrat.

Béatrice Laurent beatrice.laurent @unsa-education.org

Gilles Leluc gilles.leluc @unsa-education.org

Willie Charbonnier willie.charbonnier @unsa-education.org

21 - n° 176 - Octobre 2023
@Gileduc69 @Beaunsaeduc

Accès au supérieur : un chantier permanent

L’UNSA Éducation a été auditionnée à l'occasion d’une commission parlementaire sur les enjeux de l’accès aux études supérieures, par les députés Hendrik Davi et Thomas Cazenave, et dont le rapport a été publié en juin 2023. À cette occasion, nous avons ainsi pu rappeler que la réussite de l’accès au supérieur repose selon nous sur trois principaux piliers qui sont : la réussite de l’orientation des lycéennes et lycéens, la construction d’une continuité entre le pré-bac et le post-bac et l’accompagnement des étudiantes et étudiants les plus en difficulté scolairement et socialement. N’oublions pas que ce sont toujours ces dernièr·es qui pâtissent le plus des manquements des politiques publiques.

Or, l’UNSA Éducation dénonce les faiblesses actuelles de l’éducation à l’orientation durant le parcours des élèves.

L’orientation reste le parent pauvre de notre système éducatif, à la fois pour l’accès à l’Enseignement supérieur, mais aussi avant, pour celle aux filières générales, technologiques, ou professionnelles du bac. Ce constat appelle à refonder en totalité notre système d’orientation en lui adjoignant des personnels dédiés à temps plein et des moyens, notamment à travers l’abondement des dotations horaires globales (DHG) des lycées concernant les 5 4 h annuelles prévues par élève mais toujours non financées à ce jour. Cette nouvelle politique doit être articulée en coordination avec les établissements de l’enseignement scolaire et du supérieur mais aussi du territoire (entreprises et collectivités) et, bien évidemment, les familles.

L'UNSA Éducation préconise également la mise en place d'espaces de dialogue renforcés entre les établissements du secondaire et du supérieur Cela humaniserait davantage le processus de choix et d’orientation qu’à travers la seule plateforme dématérialisée Parcoursup.

Pour cela, il est nécessaire de se doter de lieux et de possibilités nouvelles de rencontres régulières entre les communautés et de donner les moyens aux personnels, aux élèves et aux familles d’y participer.

Enfin, la réussite de l’accès à l’enseignement supérieur doit aussi se mesurer à la réussite au diplôme des étudiantes et étudiants, notamment celles et ceux les plus en difficulté sociale et-ou d’apprentissage .

L’UNSA Éducation revendique que des moyens supplémentaires soient donc octroyés aux universités afin que celles-ci puissent mettre en place des parcours aménagés à la hauteur des besoins des étudiant·es les plus fragiles ou aux profils atypiques. Les actuels parcours « oui, si » peuvent être une bonne stratégie pour ce type d’adaptation de cursus, ce qui devra cependant être confirmé par de futures études.

> Pour aller plus loin : bit.ly/3P2je6A

@J_Giordan0

jerome.giordano

22 - n° 176 - Octobre 2023

Quelle laïcité pour l’École ?

Retour sur le colloque et le sondage du CNAL

Le Comité national d’action laïque a organisé un colloque national en juin dernier à Montpellier. Intitulé « La laïcité à l’École : état des lieux et moyens d’agir » , il a connu un franc succès, avec le soutien du ministère de l’éducation et du maire de la ville Michaël Delafosse. Cela fut l’occasion de la présentation d’un nouveau sondage IFOP qui s’est intéressé concrètement à la laïcité à l’École et aux questions de formation. L’UNSA Éducation, membre du CNAL, y a participé activement.

Le CNAL est un collectif de cinq organisations (UNSA Éducation, SE- UNSA , Ligue de l’enseignement, DDEN et FCPE) qui assure la défense et l’illustration des positions laïques à l’École.

Présidé l’année dernière par la Ligue de l’enseignement, il est traditionnellement dirigé par le SE-UNSA . Jean François Chanet pour la première organisation, Rémy Sirvent pour la seconde, ont veillé au bon déroulement du colloque avec le soutien de toutes les organisations membres et la présence de membres du Conseil des sages de laïcité, des représentant.es du MENJ, des journalistes et des militantes et militants laïques.

Cette rencontre a été l’occasion de la présentation d’un sondage IFOP sur les questions de laïcité. 650 enseignants et enseignantes du public ont répondu à de nombreuses questions qui permettent d’avoir un état des lieux complet sur la perception de la laïcité dans le monde éducatif, sur les attentes des personnels, la formation ou encore les remises en question.

www.cnal.info/ wordpress/wpcontent/ uploads/2023/06/ IFOP-Rapport-integral.pdf

> Le sondage du CNAL : > Les différentes interventions en vidéo : www.youtube.com/channel/ UCrU_Powklc_ZQgq_BeJxOeA

Ce sondage contient des éléments très positifs sur ce sujet, d’autres sont néanmoins plus inquiétants : ainsi, il y a un consensus sur l’acceptation de la laïcité à l’École et sur sa valeur cardinale. Une très large majorité considère que les questions autour de ce principe s’expriment dans un climat apaisé (82 %). En revanche, le contenu de la laïcité demande encore des explications, et on perçoit la montée en puissance des remises en question tout comme les effets de l’assassinat de Samuel Paty. C’est pourquoi les questions liées à la formation sont ici essentielles : on constate qu’une minorité des personnes interrogées a eu une formation initiale sur la laïcité (29 %) mais que la satisfaction à ce sujet est réelle. C’est également le cas pour les personnels ayant reçu une formation continue dans le cadre des récentes actions du MENJ.

Les enseignements de cette enquête sont donc très riches. C’est aussi ce qu’ont montré les différentes tables rondes consacrées aux contours de la laïcité à l’École. Outre les questions de formation, le sujet de la mixité sociale et son intérêt essentiel pour la cohésion sociale et la défense de l’École publique ont été rappelés.

Loin des polémiques habituelles et des effets de manche, ce colloque a aussi rappelé notre attachement à ce principe essentiel. Il faut mieux former pour mieux expliquer, en privilégiant ainsi la pédagogie et le dialogue, ce qui renforcera le partage de valeurs communes et l’unité de notre Nation.

24 - n° 176 - Octobre 2023

s’essaie pas, la preuve avec l’Italie

Avec l’Italie de Giorgia Meloni, élue en octobre 2022, on voit ce qui pourrait arriver en France en 2027. Comment cette droite qui se veut « conservatrice » et « sociale » , que l’on n’ose plus qualifier de fasciste, s’en prend-elle aux pauvres et aux minorités : c’est ce

Lhomoparentalité dans le viseur

Giorgia Meloni a axé sa campagne sur la « famille naturelle » et « contre les lobbys LGBT » . Elle a progressivement mis cet axiome en pratique.

Ainsi, une circulaire du début de 2023 a exigé des édiles italiens qu’ils effacent le nom de la mère biologique sur les actes de naissances des enfants de couples lesbiens. La seconde mère devenant, « mère sociale » sans aucun droit légal sur l’enfant. Si la mère biologique meurt, l’enfant sera donc orphelin·e et sa mère « sociale » ne pourra changer la situation qu’en l’adoptant, procédure longue et coûteuse en Italie. Plus globalement, la communauté LGBTQI + s’inquiète fortement du recul de ses droits : « Ce gouvernement pense que nos familles ne devraient pas exister ». Pour preuve : la volonté de faire de la GPA (pourtant illégale en Italie), un « crime universel » passible de peine d’emprisonnement (jusqu’à 2 ans) et/ou d’amende (jusqu’à 1 million d’euros) pour celles et ceux qui y auraient recours.

Un recul brutal du droit des femmes

Les femmes ne sont pas épargnées par la vision très conservatrice de Madame « le » président du conseil (elle refuse la féminisation des fonctions). En effet même si elle ne s’attaque pas frontalement à l’IVG, ses discours se musclent et des actes suivent. Ainsi, sous couvert de relancer la natalité du pays et de préserver « l’italianité » de la population, le gouvernement soutient les associations pro-vie alors qu’il diminue les financements de la « multinationale de l’avortement » que seraient les plannings familiaux. On voit enfin se multiplier des initiatives telles que l’écoute du battement du cœur du fœtus, l’octroi de fonds aux mères qui renoncent à avorter et même la volonté d’introduire dans la loi, la notion de « personnalité juridique du fœtus ». Dans ce climat, 7 0 % des médecins refusent de pratiquer l’avortement en mettant en avant leur clause de conscience, rendant l’accès à l’IVG presque impossible.

Des mesures « anti-pauvres » et contre les réfugié·es

Elle en avait fait une promesse de campagne : Giorgia Meloni libérale, à l’instar de ses homologues d’extrême droite, a donc entériné la suppression du revenu de citoyenneté (équivalent du RSA français) au 1er janvier 2024. Ce dispositif avait pourtant permis à un million de personnes de sortir de la pauvreté. Les arguments avancés sont un coût trop important et la lutte contre l’assistanat. Or cette mesure très antisociale risque d’aggraver la pauvreté et les inégalités. L’opposition annonce déjà un « désastre social » et dénonce « une guerre contre les pauvres plutôt que contre la pauvreté ».

Enfin, fidèle à ses idées d'extrême droite, Giorgia Meloni s'active pour limiter fortement l'immigration dans son pays, ce qui entraîne bien souvent des drames dans la Méditerranée car l'Italie refuse d'accueillir celles et ceux qui souhaitent arriver en Europe par la mer.

On aurait aussi pu développer la criminalisation des ONG qui aident les migrant.es, ou bien encore la main mise sur les institutions culturelles. Finalement, on retrouve ici tous les marqueurs de l’extrême-droite que l’UNSA Éducation combat avec force. N’oublions pas comme le rappelle la féministe italienne Costanza Spina citée récemment dans Libération que « le meilleur allié du fascisme a toujours été le conformisme : pourquoi sortirait-on de son confort, (...), pour défendre les minorités ». Alors, agissons !

25 - n° 176 - Octobre 2023
L’extrême droite, ça ne
que l’UNSA Éducation vous explique.
Solenn Texier solenn.texier

L’UNSA Éducation s’engage contre les violences sexistes et sexuelles

Lors du Conseil national des 13 et 14 septembre a été présenté le fonctionnement de la cellule interne de prévention et de prise en charge des violences sexistes et sexuelles. Destiné à protéger, informer et former à l’intérieur de notre organisation, ce dispositif s’accompagne d’une charte de 9 engagements qui illustre l’action de notre fédération.

La promotion de l’égalité femmes-hommes appartient aux mandats forts défendus par l’UNSA Éducation. Ainsi, pour poursuivre notre action contre les violences sexistes et sexuelles (VSS), la fédération a élaboré une charte composée de 9 engagements. Celle-ci vise à prévenir, sensibiliser, et traiter de tels faits lorsqu’ils existent. Les syndicats et territoires avaient été invités à participer collectivement à son élaboration durant l’année dernière. Ce dispositif contient également une équipe plus spécifiquement dédiée à la prévention et à la prise en charge d’actes de VSS à l’intérieur de notre organisation.

La cellule interne est composée de 5 personnes dont les coordonnées sont disponibles pour les militantes et militants : Il s’agit de Nadia Alram, Adrien Guinemer, Frédérique Hannequin, Magali Leclaire, et Christine Roland-Levy.

L’équipe a suivi plusieurs sessions de formation afin d’être le plus opérationnel possible dans le traitement de ce sujet.

L’adresse de contact est la suivante : stopharcelement@unsa-education.org

C’est le premier moyen de saisir cette cellule qui ensuite s’occupera des signalements dans le respect des règles et procédures.

Un dossier complémentaire comprenant plusieurs documents est disponible en ligne.

https://nuage.unsa.org/ index.php/s/QydWfMStJ6Dd7jE

Une fiche contact des membres de la cellule (avec leur numéro de téléphone)

La Charte de l’UNSA Éducation

Le document annexé de prévention et de prise en charge des violences sexistes et sexuelles

Un livret explicatif de 4 pages

Une affiche de communication

Un mémento juridique

Cette charte et ce dispositif interne nécessitent d’être accompagnés et expliqués. Des modules de sensibilisation, de prévention et de formation sur les violences sexistes et sexuelles sont nécessaires afin de construire une vraie culture de l’égalité entre les femmes et les hommes dans notre organisation.

L’UNSA Éducation mène une politique volontariste de sensibilisation, de prévention et de formation de l’ensemble de ses militants et militantes pour forger une égalité réelle entre les femmes et les hommes.

26 - n° 176 - Octobre 2023
La Charte de l’UNSA Éducation La fiche contact de la cellule

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La nature, élément essentiel au développement des enfants et des jeunes

Les écrans, la peur du risque, l’urbanisation, la diminution des espaces verts... Les enfants sont toujours plus coupés de la nature. Pour cause : en France, celle-ci n’est pas pensée comme prioritaire dans l’éducation. Partout dans le monde, des chercheurs affirment pourtant le contraire. L’accès régulier à la nature pourrait bien être une réponse à la situation alarmante que nous traversons, au mal-être infantile qui augmente, aux capacités de concentration qui déclinent, aux difficultés liées à la motivation, au rapport à la connaissance. Les autrices en font le pari, par le témoignage d’expérience et des travaux de recherche.

Entretien avec Crystèle Ferjou.

Béatrice Laurent : « Emmenez les enfants dehors ! » : votre invitation s’adresse à tous les enfants ?

Pourquoi ?

Crystèle Ferjou : Nous savons aujourd’hui que la majorité des enfants occidentaux vivent de moins en moins de temps dehors « en compagnie des vivants » pour citer Michel Serres dans Petite Poucette. Qu’ils grandissent en ville ou en milieu rural, le constat est le même. Pourtant, la nature favorise un bon développement psychique et cérébral dès le plus jeune âge. Les enfants en contact régulier avec la nature ont moins de problème de concentration et sont moins victimes de maladies mentales plus tard dans leur vie. Alors que 70 % de la population planétaire vivra en milieu urbain en 2050, ces résultats sont un signal d’alarme sans équivoque. Il est donc devenu aujourd’hui primordial de développer la relation de l’enfant à la nature dans son quotidien de vie, dans la cité comme dans le village, en famille mais aussi à l’école. Ces dernières décennies, les modes de vie et d’organisation des sociétés industrielles ont favorisé la sédentarité et l’appauvrissement des expériences de nature. Nos relations intimes à l’environnement diminuent de génération en génération et le souci porté à la nature s’amenuise.

BL : la France est-elle à la traîne pour éduquer dans et avec la nature ?

CF : L’idée de nature est très présente chez les réformateurs de l’ É ducation qu’il s’agisse de Rousseau ou de tous les pédagogues de l’éducation nouvelle du début du XXe siècle. Dans notre histoire de l’ É ducation, l’enseignement en plein air apparaît dès le début du XXe siècle avec le mouvement international des écoles de plein air. On retrouve dans les IO de 1882 un grand effort fait en direction de l’enseignement concret notamment par les leçons de choses, les musées de classe et la promenade scolaire. Edmond Blanguernon inspecteur de Haute-Marne, initie la classe promenade en 1909 en prenant appui sur les programmes officiels pour légitimer son innovation pédagogique. « Il ne s'agit bien sûr pas d'une simple promenade, mais bien d'une classe, aussi sérieuse que les autres, bien que plus agréable car faite en plein air. » Son objectif est de mettre « l'enfant en contact direct avec la terre et la vie », ce qui va lui permettre d'apprendre à voir, observer, réfléchir, sentir. Elle sera reprise par la suite par Célestin Freinet. Au travers de ces expériences éducatives du XXe siècle, nous voyons comment s'organisent et se mettent en place des méthodes actives, attachées à une certaine liberté de l'enfant à l'école. Aujourd’hui, le développement des pratiques de classe dehors en France s’inspirent autant de notre histoire de l’éducation formelle que de celle de l’éducation à l’environnement. Les premières rencontres internationales de la classe dehors qui se sont tenues à Poitiers en juin 2023 attestent de la pluralité des approches et de la dynamique en marche.

28 - n° 176 - Octobre 2023

BL : Quel lien faites-vous entre une séance dehors et la faculté d’apprendre ?

CF : Apprendre dehors stimule davantage et plus facilement la créativité, la coopération, la résolution de problèmes, la communication que l'enseignement classique en salle, sans compter le renforcement de l'autonomie, l'autodiscipline, de la concentration et des compétences langagières. Selon une recherche publiée en 2008 dans la revue Psychological science par Marc Berman, professeur de psychologie à l’université de Chicago, 50 minutes de promenade à pied en nature augmentent de 2 0 % la mémoire et la concentration.

En classe dehors, l’enfant est pleinement engagé sensoriellement, émotionnellement, corporellement, intellectuellement. L’enseignement dehors permet à l’enfant d’apprendre en mouvement. De nombreuses recherches montrent l’intérêt de la motricité pour apprendre et faciliter la mémorisation. Je pense notamment aux travaux de Nathalie BonnetonBotté (université de Rennes) sur le développement moteur et les apprentissages scolaires.

En favorisant les pratiques éducatives dehors, près de la nature, nous créons les conditions favorables pour mieux apprendre.

> Version complète et enrichie de cet entretien sur le blog UNSA Éducation : Questions d’Educ.

Les autrices

Crystèle Ferjou est conseillère pédagogique dans l’académie de Poitiers. Elle est devenue professeure des écoles après avoir été animatrice en éducation à l’environnement.

Moïna Fauchier-Delavigne est journaliste, auteure de « L’enfant dans la nature » (2019) et membre active de la Fabrique des Communs Pédagogiques (co-organisatrice des Premières Rencontres de la classe dehors à Poitiers en juin 2023).

Emmenez les enfants dehors ! (Éditions Robert Laffont).

29 - n° 176 - Octobre 2023
Béatrice Laurent @Beaunsaeduc beatrice.laurent @unsa-education.org Crystèle Ferjou Moïna Fauchier-Delavigne

La parole des enfants sur leurs loisirs

De manière intuitive, lorsqu’on évoque les loisirs des enfants, deux conceptions peuvent paraître s’imposer :

celle d’un effet générationnel conduisant à penser que majoritairement les enfants d’un même âge sont attirés par les mêmes types d’activités et produisent pour l’essentiel un comportement similaire dans les temps où ils ne sont pas à l’école ; inversement, une distinction sociologique pouvant amener à envisager des pratiques différenciées selon le sexe, le milieu familial, le territoire de vie.

Cette recherche est financée par la CNAF et le ministère de la Culture

Dès que le rapport final sera validé, il sera disponible ainsi que sa synthèse sur le site du Centre Henri Aigueperse, dans la rubrique « nos travaux » : https://centrehenriaigueperse.wordpress.com/ tag/nos-travaux/

Souvent appréhendés par la vision qu’en ont les adultes, parents et professionnels, les loisirs des enfants souffrent d’un manque d’éclairage par les premiers concernés, les enfants eux-mêmes. En leur donnant la parole et en les faisant parler sur ce qu’ils font quand ils ne sont pas à l’école, l’étude conduite par le laboratoire EXPERICE à laquelle le Centre Henri Aigueperse s’est associé vient apporter des éléments de compréhension et d’analyse qui évite un regard binaire trop simpliste sur cette question. Il y a en effet des tendances qui semblent communes à une majorité d’enfants parmi lesquelles on peut noter la participation, mais sur un temps finalement assez réduit dans des activités encadrées, peu de jeu, assez peu d’activités libres de plein air, pas mal de temps passé seul dans sa chambre.

Pour autant, ces dominantes doivent être nuancées par le fait qu’il n’y a pas d’unanimisme des enfants dans leur pratique des loisirs. Certaines activités sont genrées (foot pour les garçons, danse pour les filles…), d’autres correspondent davantage aux catégories socio-professionnelles (jouer dehors avec ses copains et copines en milieu populaire…) ou à des réalités territoriales (fréquentation de la médiathèque à Saint-Denis comme à Gif-sur-Yvette).

Les choix familiaux apparaissent comme structurant : passer du temps en famille, jouer avec ses frères et sœurs, aller chez les grands-parents, être limité dans son temps d’utilisation des écrans… sont des « obligations » qui semblent marquer davantage le rapport aux loisirs au-delà des catégories sociologiques classiques. C’est à ce titre que l’approche des loisirs s’apparente à une démarche éducative.

30 - n° 176 - Octobre 2023
Centre de Recherche Interuniversitaire Expérience Ressources Culturelles Éducation

Make teaching attractive, est le slogan du Comité Syndical Européen de l’Éducation (CSEE) dont l’UNSA Éducation est membre, pour cette année 2023. Alors que plusieurs pays connaissent une pénurie d’enseignants, souvent encore plus marquée qu’en France, cette problématique entre enfin dans le débat éducatif européen.

La semaine européenne des enseignants lancée par le CSEE du 2 au 6 octobre 2023 a pour objectif de mettre en avant 10 demandes-clés élaborées par les organisations syndicales de l’éducation : Promouvoir l’autonomie professionnelle, proposer des salaires compétitifs, soutenir les débuts de carrière, assurer un développement professionnel, mettre en œuvre l’égalité et la diversité dans le corps enseignant, assurer de bonnes conditions de travail, limiter la charge de travail et assurer l’équilibre vie pro/vie perso, construire une culture démocratique à l’école, renforcer le dialogue social et valoriser la profession enseignante.

Ces demandes clés, présentées lors du séminaire européen de Varsovie de janvier 2023 où l’UNSA Éducation était présente, doivent s’imposer dans la concertation ministérielle en cours sur le métier enseignant. L’UNSA Éducation porte une vision et un projet global pour cette revalorisation, pour que la crise grave du recrutement constatée dans d’autres pays européens ne se répercute pas en France (un quart des enseignants britanniques quittent le métier avant leur cinquième année de carrière). Plus largement, l’UNSA Éducation s’investit pour la revalorisation de TOUS les métiers de l’éducation, en matière de rémunération et de qualité de vie au travail. Cette campagne sera menée début octobre par la fédération et ses syndicats, avec une boite à outils de campagne à retrouver sur le site du CSEE : www.csee-etuce.org . À destination des 11 millions d’éducatrices et d’éducateurs, représentés par le CSEE, qui construisent au quotidien l'Europe de demain, quel que soit leur métier.

31 - n° 176 - Octobre 2023
L’UNSA Éducation s’engage pour la semaine européenne de l’attractivité du métier enseignant
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