Défendre les familles n°5 (juin 2023)

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Représentations

Portraits

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Le magazine des reprĂ©sentants familiaux ‱ Unaf ‱ Udaf ‱ Uraf n°5 06/2023
Défendre
Service public de la petite enfance : les propositions de l’Unaf Isabelle Saunier Marie-Anne Casagrande
ReprĂ©sentantes familiales en Conseils de famille des pupilles de l’État CCAS-CIAS ACCÈS AUX DROITS : EXPÉRIMENTATION « TERRITOIRE ZÉRO NON-RECOURS » HABITAT ORGANISMES HLM : VIGILANCE AUTOUR DE LA RÉFORME DE LA GOUVERNANCE CAF COG ÉTAT/CNAF 2023-2027

Pa no ra ma

Protection de l’Enfance

Le 5 janvier, l’Unaf, reprĂ©sentĂ©e par Isabelle Saunier, prĂ©sidente du dĂ©partement parentalitĂ©/enfance Ă  l’Unaf, a Ă©tĂ© réélue au Conseil d’administration du nouveau GIP France Enfance protĂ©gĂ©e pour reprĂ©senter les familles et dĂ©fendre les besoins des enfants. Florence Dabin a quant Ă  elle Ă©tĂ© réélue Ă  sa prĂ©sidence.

Retraites : jusqu’à 5 % de surcote pour les mùres

Le 10 mars, le SĂ©nat a adoptĂ© Ă  l’unanimitĂ© l’amendement de RenĂ©-Paul Savary et Elisabeth Doineau, demandĂ© par l’Unaf, pour compenser les carriĂšres hachĂ©es dues Ă  la maternitĂ© et Ă  l’éducation. La rĂ©forme des retraites prĂ©voit ainsi qu’afin que les mĂšres et pĂšres de familles conservent une part des avantages liĂ©s Ă  la majoration de la durĂ©e d’assurance (MDA), il sera accordĂ© une surcote de 1,25 % par trimestre supplĂ©mentaire de cotisation dans la limite de 5 %, Ă  celles et ceux qui dĂ©passeront les 43 annuitĂ©s (172 trimestres) un an avant l’ñge lĂ©gal de dĂ©part (63 ans), dĂšs lors qu'ils ont au moins un trimestre de MDA pour la maternitĂ© ou l’éducation des enfants.

La proposition de loi Santiago adoptĂ©e Ă  l’AssemblĂ©e nationale

Le 10 fĂ©vrier, la proposition de loi visant Ă  mieux protĂ©ger et accompagner les enfants victimes et covictimes de violences intrafamiliales, portĂ©e par la dĂ©putĂ©e Isabelle Santiago, a Ă©tĂ© adoptĂ©e Ă  l’unanimitĂ© Ă  l’AssemblĂ©e nationale. C’était l’une des 50 propositions de l’Unaf pour donner confiance aux familles, pour la mandature 2022-2027.

Proposition de l’Unaf

Suspendre temporairement l’autoritĂ© parentale d’un parent auteur de violences Ă  l’égard de l’autre parent

ADOPTÉE

2 Défendre les familles, le magazine des représentants familiaux I Juin 2023

Rencontre avec Jean-Christophe Combe

Le 10 mai, Marie-AndrĂ©e Blanc, PrĂ©sidente et Guillemette Leneveu, directrice gĂ©nĂ©rale de l’Unaf, ont Ă©tĂ© reçues par Jean-Christophe Combe, ministre des SolidaritĂ©s, de l’Autonomie et des Personnes handicapĂ©es pour Ă©changer sur les mesures attendues sur l’accueil de la petite enfance, et notamment le service public de la petite enfance dont l’Unaf est partie prenante. La politique de la branche Famille pour les 5 annĂ©es et l’accĂšs aux prestations familiales ont Ă©galement Ă©tĂ© discutĂ©s lors de cette rencontre. Une ConfĂ©rence des familles, rĂ©unissant les acteurs de la politique familiale, doit se tenir en fin d’annĂ©e « pour faire le point et tracer des perspectives pour l’avenir », a par ailleurs annoncĂ© le ministre.

Recherches familiales fĂȘte ses 20 ans

L’Unaf a publiĂ©, au mois de mars, le 20e numĂ©ro de sa revue scientifique « Recherches familiales ». L’occasion de valoriser son rĂŽle dans l’animation et la diffusion des travaux de recherche scientifique pluridisciplinaire sur la famille. Pour Marie-AndrĂ©e Blanc, PrĂ©sidente de l’Unaf, « il est essentiel que la recherche sur les familles soit vivante et que ses rĂ©sultats puissent ĂȘtre diffusĂ©s et discutĂ©s. Je suis donc Ă  la fois fiĂšre et heureuse de remercier tous ceux qui continuent de faire vivre cette revue et de souhaiter Ă  Recherches familiales un joyeux anniversaire. »

Edito

Marie-Andrée Blanc

Présidente

de l’Unaf

Pour des avancées concrÚtes pour les familles

L’actualitĂ© de l’Unaf a Ă©tĂ© marquĂ©e par de nombreux sujets qui reflĂštent les prĂ©occupations des familles. Face Ă  l’augmentation des prix qui entame le budget des familles dans tous les domaines et en particulier l’alimentation, nous sommes plus que jamais engagĂ©s pour dĂ©fendre leur pouvoir d’achat.

Dans le cadre de la réforme des retraites, qui a généré tant inquiétudes, nous avons bataillé pour que les mÚres de famille ne soient pas pénalisées et avons obtenu des améliorations du texte initial, grùce à un travail pointilleux auprÚs des parlementaires.

En matiĂšre de dĂ©fense des intĂ©rĂȘts des familles, il faut se rĂ©jouir que l’accueil de la petite enfance intĂšgre le projet de loi « plein emploi » : cette inscription dans la loi marque l’intĂ©gration de la conciliation entre vie familiale et professionnelle comme un enjeu et un levier Ă  part entiĂšre des questions liĂ©es au travail et Ă  l’accĂšs Ă  l’emploi. La PremiĂšre ministre a d’ailleurs donnĂ© plus de dĂ©tails, le 1er juin dernier, Ă  propos des moyens et de la mise en Ɠuvre du futur service public de la petite enfance, un projet dont l’Unaf est bien sĂ»r partie prenante. Nos propositions et positions sont Ă  retrouver dans le dossier central de ce numĂ©ro. Vous retrouverez Ă©galement dans votre magazine les autres propositions que nous dĂ©fendons avec Ă©nergie dans le cadre de la nĂ©gociation de la future Convention d’objectifs et de gestion (COG) État/Cnaf. Nous sommes pleinement mobilisĂ©s pour qu’elle soit synonyme d’avancĂ©es concrĂštes pour les familles.

Bonne lecture !

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SPPE : les propositions phares de l’Unaf

Pour la plupart des parents, accueillir un enfant reprĂ©sente une grande joie, mais aussi beaucoup d'incertitudes et de bricolage dans la recherche de solutions de conciliation avec leur emploi. Ils peuvent ĂȘtre confrontĂ©s Ă  des risques professionnels, donc financiers, et ils font face parfois Ă  des dĂ©penses considĂ©rables.

Depuis 10 ans la situation s’est dĂ©gradĂ©e : l’accueil devient plus cher sans qu’il soit pour autant plus disponible ou de meilleure qualitĂ©, et le congĂ© parental s’est effondrĂ©. La politique de la petite enfance connait une situation de blocage : les objectifs de crĂ©ation de place de la Convention d'objectifs et de gestion (COG) sont loin d’ĂȘtre atteints malgrĂ© des financements consĂ©quents disponibles. La concurrence entre modes d’accueil et la difficultĂ© d’investissement des collectivitĂ©s locales obligent Ă  rĂ©flĂ©chir Ă  une Ă©volution d’envergure des dispositifs et de la gouvernance.

L’engagement du PrĂ©sident de la RĂ©publique de mettre en place un service public de la petite enfance, reprĂ©sente une opportunitĂ© trĂšs forte de revoir en profondeur l’offre globale d’accueil, de s’adapter aux besoins des parents, mais aussi des enfants.

L’ensemble des rapports rĂ©cents - rapport Cyrulnik sur les 1 000 premiers jours, avis du CESE, rapport Heydeman Damon sur la conciliation, confĂ©rence des familles, enquĂȘtes de l’Unaf sur les attentes des familles - font tous consensus : on doit garantir Ă  tous les parents un parcours serein et fluide de la naissance Ă  la maternelle.

Défendre les familles, le magazine des représentants familiaux I Juin 2023 PETITE ENFANCE POLITIQUE FAMILIALE 4

ConcrĂštement pour l’Unaf, le SPPE doit se traduire par un parcours d’accueil serein et fluide pour tout enfant qui naĂźt, jusqu’à son entrĂ©e en maternelle ouvrant une possibilitĂ© aux parents de ralentir ou suspendre leurs activitĂ©s professionnelles dans de bonnes conditions et garantissant une solution d’accueil de qualitĂ© et accessible financiĂšrement.

Pour concrĂ©tiser ce parcours, l’Unaf a Ă©laborĂ© des propositions concrĂštes. Voici les trois propositions phares, indispensables selon l’Unaf.

Un congĂ© parental mieux indemnisĂ© jusqu’au 1 an de l’enfant

PROPOSITION

CrĂ©er un congĂ© parental accessible Ă  tous, mieux indemnisĂ© (75 % du revenu professionnel) jusqu’au 1 an de l’enfant, pour concentrer l’accueil non familial de la petite enfance sur les enfants de 2-3 ans.

En trois ans, pas moins de 6 rapports officiels et une directive europĂ©enne plaident pour une meilleure indemnisation des congĂ©s parentaux, lors de la premiĂšre annĂ©e de l’enfant. Instaurer un congĂ© court mieux indemnisĂ©, apporterait une rĂ©ponse correspondant aux besoins des parents et des jeunes enfants et permettrait aux deux parents, quelles que soient leurs diffĂ©rences de revenus, d’y avoir recours. La France se mettrait ainsi en conformitĂ© avec l’exigence europĂ©enne d’un congĂ© parental indemnisĂ© Ă  un montant permettant son recours par les deux parents. Il permettrait Ă©galement de concentrer les investissements pour la petite enfance sur les Ăąges les plus avancĂ©s, moins exigeants en termes de taux d’encadrement.

Il faudrait toutefois, parallĂšlement, permettre un congĂ© parental indemnisĂ© jusqu’aux 3 ans de l’enfant, Ă  temps partiel ou complet, notamment pour les parents dont les enfants requiĂšrent une prĂ©sence parentale renforcĂ©e (prĂ©maturitĂ©, naissances multiples, pathologies, handicap, adoption, famille nombreuse
) ou en cas de pĂ©nurie de modes de garde adaptĂ©s Ă  la situation professionnelle des parents ou simplement pour permettre Ă  un des parents de se consacrer Ă  l’éducation de leur(s) enfant(s).

PROPOSITION

Instaurer une compĂ©tence obligatoire des communes/intercommunalitĂ©s et confier aux Caisses des allocations familiales (Caf) un rĂŽle de garant de l’équitĂ© territoriale via un pilotage dĂ©partemental et un renforcement des outils de financement et de pĂ©rĂ©quation.

Le volontarisme et les incitations ne suffisent plus. Seule l’instauration d’une compĂ©tence obligatoire des communes/intercommunalitĂ©s en la matiĂšre est Ă  mĂȘme de dĂ©bloquer la crĂ©ation de modes d’accueil. C’est une condition nĂ©cessaire, mais pas suffisante. La Cnaf et les Caf doivent Ă©galement avoir un rĂŽle renforcĂ© pour concrĂ©tiser un vĂ©ritable service public de la petite enfance. La compĂ©tence obligatoire des communes pourrait se traduire par :

‱ Une obligation d’accompagnement des assistants maternels et de recensement de l’offre d’accueil ;

‱ La responsabilitĂ© de l’organisation et de la crĂ©ation des places en crĂšches sur leurs territoires ;

‱ L’instauration d’un guichet unique d’information et d’orientation des parents afin de comptabiliser les demandes et de s’assurer de la mise en place d’une solution adaptĂ©e aux besoins des parents avec l’appui de monenfant.fr ;

‱ Un engagement Ă  rĂ©duire la proportion de familles sans solution d’accueil.

Entre 2007 et 2016

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Renforcer la responsabilité et le pilotage aux niveaux communal et départemental
L’agence europĂ©enne Eurofound a rĂ©trogradĂ© la France de la 2e Ă  la 17e place en matiĂšre de conciliation. Depuis, la situation ne s’est probablement pas amĂ©liorĂ©e. 17 e
2e

L'Unaf plaide pour un reste Ă  charge de maximum

Les Caf joueraient un rĂŽle essentiel de pilotage dĂ©partemental, d’incitation, et de garant de l’équitĂ© territoriale en lien avec le schĂ©ma dĂ©partemental des services aux familles. Les Caf pourraient mettre en place dans le cadre des Conventions territoriales globale (CTG) des objectifs Ă  atteindre en matiĂšre de rĂ©duction de la proportion de familles sans solution d’accueil. Pour ce faire, les Caf devraient avoir la possibilitĂ© de renforcer les financements et d’utiliser davantage d’outils de pĂ©rĂ©quation.

À plus long terme, le service public de la petite enfance pourrait se traduire par l’instauration d’un “droit opposable” sous forme d’indemnisation, en cas de non-disponibilitĂ© de places. Cette indemnitĂ© serait financĂ©e par les collectivitĂ©s territoriales, afin de les inciter Ă  investir massivement dans la petite enfance. Il faudrait faire en sorte que, quel que soit le mode d’accueil, la collectivitĂ© ait Ă  investir financiĂšrement un montant quasi Ă©quivalent ; en d’autres termes que les familles aient recours Ă  un assistant maternel, une crĂšche, une micro-crĂšche, une Maison d'assistant(e)s maternel(le)s (MAM), ou qu’elles n’aient pas eu de places disponibles, le reste Ă  charge pour la collectivitĂ© resterait le mĂȘme.

Un reste à charge plafonné à 500 euros

PROPOSITION

Instaurer un plafond de 500 euros de reste Ă  charge maximum pour un temps plein d’accueil et rĂ©intĂ©grer le crĂ©dit d’impĂŽt pour frais de garde dans la Prestation de service unique (PSU) et le ComplĂ©ment mode de garde (CMG)

Pour les parents de jeunes enfants en emploi, le coĂ»t de l’accueil du jeune enfant joue comme un impĂŽt sur les revenus professionnels. Si ce coĂ»t est trop lourd, il incite les parents Ă  rĂ©duire leur activitĂ© professionnelle et souvent ce sont les mĂšres qui supportent ces arbitrages.

La France doit, sur ce point, suivre l’exemple de la SuĂšde et considĂ©rer comme repoussoir le modĂšle britannique oĂč les restes Ă  charge des familles dĂ©passent coutumiĂšrement les 1000 € mensuels. Il faut Ă©viter un systĂšme Ă  deux vitesses qui n’aiderait massivement pas l’accueil des enfants de niveau de vie modeste ou moyen, tout en amputant 15 ou 25 % des revenus des autres familles.

Plus gĂ©nĂ©ralement, les restes Ă  charge de l’accueil du jeune enfant ne sont pas de bons vĂ©hicules de redistribution verticale. C’est en grande partie le fait que les parents soient ou non en emploi Ă  temps plein (donc grands consommateurs d’accueil) – qui dĂ©termine leur niveau de vie. Une tarification trop progressive risque d’aboutir Ă  un systĂšme paradoxal, oĂč plus les parents utilisent d’heures, plus leur coĂ»t horaire d’accueil serait Ă©levĂ©.

Des taux d’effort excessifs

‱ Un accueil coĂ»teux

‱ En SuĂšde, le taux d’effort ne peut dĂ©passer 3 %, plafonnĂ© Ă  150 €

‱ En France, une assistante maternelle absorbe 12 % des ressources d’un couple dont chaque membre touche un SMIC

‱ Le coĂ»t de la garde reprĂ©sente le principal « coĂ»t du travail » des parents de jeunes enfants.

Défendre les familles, le magazine des représentants familiaux I Juin 2023
FAMILIALE 6
POLITIQUE
500 €

Actuellement, les taux d’effort appliquĂ©s en France, si on les rapporte aux salaires mĂ©dians, tant des mĂšres que des pĂšres, sont encore trĂšs Ă©levĂ©s. Le rapport de l’OCDE note que la France est proche de la moyenne europĂ©enne, tout en indiquant qu’un grand nombre de pays, dont l’Allemagne et la SuĂšde, ont fait des choix de reste Ă  charge faible pour les familles. À noter Ă©galement qu’au-delĂ  du taux d’effort, des pays tels que la SuĂšde ont fait le choix de plafonner Ă  150 euros maximum les restes Ă  charge des parents.*

Nous plaidons pour l’instauration d’un reste Ă  charge maximum de 500 euros pour un temps plein, quel que soit le mode d’accueil. De mĂȘme, les crĂ©dits d’impĂŽt pour frais de garde pourraient ĂȘtre rĂ©intĂ©grĂ©s Ă  la PSU et au CMG afin de diminuer les avances de trĂ©sorerie.

Conclusion

CongĂ© parental, compĂ©tence obligatoire englobant accueil collectif et individuel, reste Ă  charge plafonnĂ©, voilĂ , selon l’Unaf, les conditions de la rĂ©ussite de ce futur ser-

vice public de la petite enfance. Parce que cela prendra du temps, il faut donner une perspective, avec des traductions concrÚtes chaque année, et un engagement à garantir les moyens de la branche famille.

Les annonces de la PremiĂšre ministre

Le 1er juin, la PremiĂšre ministre Elisabeth Borne a donnĂ© des prĂ©cisions sur l’ambition du SPPE :

‱ 100 000 places d’accueil sur la durĂ©e de la COG

‱ 5,5 milliards sur 5 ans pour le dĂ©veloppement des crĂšches

‱ + de contrĂŽle qualitĂ© sur les Ă©tablissements

‱ Renforcement des formations au niveau rĂ©gional

L’adoption d’une stratĂ©gie nationale pour la petite enfance figure par ailleurs Ă  l’article 10 du projet de loi « plein emploi », qui confie au bloc communal le rĂŽle d’autoritĂ© organisatrice. Pour l’Unaf, si ces annonces, qui posent les premiĂšres pierres du SPPE, vont dans le bon sens, aucune mention d’un congĂ© parental mieux indemnisĂ© n’a Ă©tĂ© faite. Le PLFSS 2024 sera un nouveau rendez-vous de mobilisation sur ce sujet.

À terme : SPPE = un parcours d'accueil serein et fluide pour tout enfant qui naĂźt, jusqu'Ă  son entrĂ©e en maternelle.

Une possibilité de congé parental accessible pour les deux parents, mieux indemnisés (75% du salaire) jusqu'au 1 an de l'enfant avec une option plus longue à temps partiel

Une place d'accueil de qualitĂ© garantie par la commune et accessible financiĂšrement : taux horaire identique quel que soit le mode d'accueil, reste Ă  charge connu Ă  l'avance et sans avance de trĂ©sorerie, plafond garanti de reste Ă  charge (500€/mois pour un temps plein)

Un guichet unique d'orientation pour les parents assuré par les communes/intercommunes avec l'appui du site monenfant.fr

Instaurer une compétence « petite enfance » obligatoire des communes/ intercommunalités = un engagement à réduire le nombre de familles sans solutions d'accueil

ASSISTANTS MATERNELS

Obligation d'accompagnement

Confier aux Caf le rÎle de garant da l'équité territoriale via un pilotage départemental et un renforcement des outils de financement et de péréquation.

ACCUEIL COLLECTIF

Responsabilité de l'organisation et de la création des places en crÚches sur leur territoire

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Hors COG PérmiÚtre COG
CNAF / CAF CNAF / CAF COMMUNES / INTERCO
Légende :

Les propositions de l’Unaf pour donner confiance aux familles

La branche famille doit renĂ©gocier une nouvelle convention d’objectifs et de gestion (COG) avec l’État pour la pĂ©riode 2023-2027, ainsi que les modalitĂ©s d’utilisation du Fonds national d’action sociale (Fnas) et du Fonds national de gestion administrative (Fnga). L’Unaf a Ă©laborĂ© des propositions pour que les 5 annĂ©es Ă  venir soient synonymes d’amĂ©liorations significatives pour les familles.

Maintenir les moyens d’action des CAF

Afin de tenir compte des grandes variations actuelles des prix et des salaires, le Fnas devrait ĂȘtre revalorisĂ© de façon dynamique sur les cinq prochaines annĂ©es. Les ambitions du Gouvernement en matiĂšre de service public de la petite enfance et les enjeux de cohĂ©sion sociale nĂ©cessitent de tels investissements. Nous proposons d’investir dans la politique familiale en garantissant une augmentation annuelle du Fnas Ă©quivalente Ă  un indice mixte 20 % prix/ 80 % salaire, afin de solvabiliser les services aux familles, majorĂ© de 1 %, pour rĂ©pondre aux enjeux en matiĂšre de conciliation, de soutien Ă  la parentalitĂ© et de qualitĂ© de service aux allocataires.

Pour l’Unaf, ce Fnas doit Ă©galement garantir un maintien en euros constants des fonds locaux d’action sociale, pour soutenir les capacitĂ©s d’innovation et d’adaptation aux spĂ©cificitĂ©s territoriales des caisses locales d’allocations familiales.

Les fonds locaux ont une importance capitale dans l’histoire de l’action sociale de la branche famille. Ils ont notamment permis de prĂ©figurer au niveau local, des prestations qui ont ensuite Ă©tĂ© Ă©tendues Ă  l’ensemble des familles. C’est le cas rĂ©cemment encore de l’allocation pour dĂ©cĂšs d’enfant qui a Ă©tĂ© expĂ©rimentĂ©e dans certaines Caf avant d’ĂȘtre gĂ©nĂ©ralisĂ©e. On peut Ă©gale-

ment citer les aides Ă  l’investissement pour les ALSH (Accueil de loisir sans hĂ©bergement), qui ont d’abord Ă©tĂ© supportĂ©es par les fonds locaux, avant d’ĂȘtre Ă©tendues au niveau national.

Investir davantage dans le pĂ©riscolaire et l’extrascolaire Au-delĂ  de la petite enfance, le dĂ©veloppement de solutions d’accueil pĂ©riscolaire et extrascolaire doit ĂȘtre une prioritĂ© de la prochaine COG État/Cnaf.

Selon le baromĂštre de la Cnaf des temps et activitĂ©s pĂ©ri et extrascolaire de 2021, 22 % des familles justifient la non-inscription de leur enfant dans un centre de loisirs du fait du coĂ»t trop Ă©levĂ© et 51 % des familles considĂšrent qu’elles paient trop cher.

L’Unaf propose que soit expĂ©rimentĂ©e une PSU (Prestation de Service Unique)

« ALSH » imposant un barĂšme des participations familiales sur 13 dĂ©partements. Dans l’attente d’une gĂ©nĂ©ralisation de ce dispositif, l’Unaf prĂ©conise de simplifier, en instaurant une prestation socle de 1 € par heure, auquel on associerait trois bonus :

‱ un bonus territoire qui permette de mieux aider les communes en difficultĂ©,

‱ un bonus handicap pour continuer à encourager l’accueil des enfants en situation de handicap,

‱ un bonus extrascolaire pour tenir compte du surcoĂ»t pour ce type d’accueil.

Défendre les familles, le magazine des représentants familiaux I Juin 2023 8 Caisses d'allocations familiales
COG
ÉTAT/CNAF 2023-2027
CAF

Enclencher un changement d’échelle sur la politique parentalitĂ©

Les dispositifs de soutien Ă  la parentalitĂ©, gratuits pour la plupart, ne touchent que 10 Ă  15 % des familles. Pour les parents d'enfants ĂągĂ©s de 0 Ă  6 ans, ces financements sont estimĂ©s Ă  100 millions d'euros, soit 0,5 % du budget consacrĂ© aux crĂšches, assistants maternels et Ă©coles maternelles. Pour donner de l’ampleur Ă  cette politique, la Cnaf doit sĂ©curiser financiĂšrement les porteurs de projets, mieux structurer l’offre et apporter de la visibilitĂ© aux actions. Plusieurs propositions autour du fonds national parentalitĂ©, de l’animation territoriale, des LAEP, des TISF, sont prĂ©sentĂ©s plus en dĂ©tail dans le document global*.

Agir prĂ©cocement pour prĂ©server les liens familiaux notamment lors d’une sĂ©paration

Les politiques publiques ont considérablement renforcé, ces derniÚres années, les moyens dévolus aux politiques de soutien des parents séparés, notamment via une action proactive contre les impayés de pensions alimentaires, et en majorant les prestations légales pour les parents en situation de monoparentalité, via l'allocation de soutien familial.

Or, si l'action des Pouvoirs publics a été déterminée ces derniÚres années sur le volet du soutien financier apporté aux foyers monoparentaux, elle est restée encore trop peu engagée :

‱ sur la prĂ©vention des ruptures familiales (sujet mis en avant lors de la ConfĂ©rence des familles de 2021) ;

‱ sur la prĂ©servation des liens post-sĂ©paration entre parents (et grands-parents) et enfants. Les services dont c’est la vocation (mĂ©diation familiale, espaces de rencontre
) rencontrent de grandes difficultĂ©s d’ordre financier.

Pour l’Unaf, cela doit passer par un investissement dans l’apaisement des conflits familiaux, en crĂ©ant une prestation de service pour le conseil conjugal et familial afin de le rendre accessible financiĂšrement Ă  toutes les familles et en crĂ©ant les conditions d’un meilleur dĂ©ploiement des dispositifs de mĂ©diation familiale et d’espaces de rencontre, en offrant une prestation de service dĂ©livrĂ©e par les Caf Ă  100 % et en facilitant la crĂ©ation d’ETP au sein des services conventionnĂ©s.

Mieux prendre en compte les personnes vulnérables dans la délivrance des prestations

La dĂ©livrance des prestations pose des enjeux multiples. Le projet phare annoncĂ© pour la future COG est celui de la solidaritĂ© Ă  la source. L’Unaf est particuliĂšrement en alerte sur les impacts de cette rĂ©forme sur les allocataires. Ce projet doit ĂȘtre mis en Ɠuvre uniquement si des garanties en matiĂšre d’accompagnement sont prĂ©vues en cas d’erreur : circuit de modification des donnĂ©es Ă  la charge des Caf et non de l’allocataire et possibilitĂ© de versement en attente de rectification.

Au-delà de ce projet, d’autres sujets semblent importants à prendre en compte dans la future COG :

‱ Le tournant numĂ©rique et ses impacts Pour l’Unaf, les Caf devraient mieux repĂ©-

Seuls 10 Ă  15%

des parents sont touchés par les dispositifs de soutien à la parentalité

9

Caisses d'allocations familiales

rer et orienter les publics en difficultĂ© rencontrĂ©s par les professionnels Caf vers des lieux d’inclusion numĂ©rique. Les Caf pourraient Ă©galement conventionner avec les partenaires locaux pour mener des actions d’inclusion numĂ©rique pour l’utilisation du compte caf.fr et le recours Ă  ces droits auprĂšs des publics en difficultĂ©.

‱ L’accompagnement des difficultĂ©s budgĂ©taires

Pour amĂ©liorer cet accompagnement, l’Unaf suggĂšre de renforcer les liens entre les Caf et les Points conseil budget afin de favoriser le repĂ©rage et le traitement des situations budgĂ©taires fragiles.

A vous d’agir

Suite Ă  la signature de la COG entre la Cnaf et l’État, les Caf Ă©laboreront leur Contrat pluriannuel d’objectif et de gestion (CPOG). Ces contrats constituent la feuille de route stratĂ©gique et opĂ©rationnelle des Caisses jusqu’en 2027, en dĂ©clinant localement les grandes orientations de la nouvelle COG. Y seront prĂ©sentĂ©es les caractĂ©ristiques spĂ©cifiques du territoire en matiĂšre d’action sociale et de relation de services aux usagers. C’est Ă©galement dans ce document que sont prĂ©cisĂ©s les indicateurs de suivi de la qualitĂ© de service et de la performance de gestion.

Cette CPOG devra recevoir un avis favorable du conseil d’administration de la Caf pour ĂȘtre validĂ©e. C’est pourquoi, nous conseillons vivement aux reprĂ©sentants familiaux de demander qu’un travail de concertation ait lieu via un temps de bilan du CPOG prĂ©cĂ©dent et un temps d’élaboration du nouveau contrat. Cela peut donner lieu Ă  des sĂ©minaires spĂ©cifiques. C’est dans l’intĂ©rĂȘt du directeur et du prĂ©sident de la Caf d’associer l’ensemble des membres du CA Ă  l’élaboration de ce document stratĂ©gique. Pour respecter le calendrier, et si la COG est signĂ©e comme prĂ©cĂ©demment en juillet, le bilan devrait ĂȘtre fait durant le 1er semestre et la phase d’élaboration en dĂ©but de 2e semestre.

Afin d’avoir une bonne connaissance des spĂ©cificitĂ©s de votre territoire, vous pouvez vous appuyer sur le schĂ©ma dĂ©partemental des services aux familles et sur les bilans des CTG fait par votre Caf.

‱ Les spĂ©cificitĂ©s induites par les mesures de protection juridique et les mesures judiciaires d'aide Ă  la gestion du budget familial (MJAGBF)

L’effectivitĂ© des droits des personnes bĂ©nĂ©ficiant d’une mesure reste encore aujourd’hui limitĂ©e. Elles rencontrent encore aujourd’hui de trop nombreuses difficultĂ©s pour ĂȘtre considĂ©rĂ©es comme des citoyens Ă  part entiĂšre. Il est donc essentiel que la prochaine COG prĂ©voie une meilleure prise en compte des spĂ©cificitĂ©s induites par les mesures de protection juridique et les MJAGBF afin que, comme tout citoyen, les personnes en bĂ©nĂ©ficiant soient toujours en mesure d’exercer leurs droits.

PérimÚtre de la COG

Action sociale - Fnas

(Fonds national d'action sociale)

‱ La petite enfance* : la PSU, les bonus territoires, mixitĂ©, handicap, la PS Relais Petite Enfance, plan d'investissement crĂšches

‱ PĂ©riscolaire : PSO

‱ Jeunesse : PAEJ, PS Jeunes, aides BAFA...

‱ ParentalitĂ© : LAEP, PS MĂ©diation familiale, PS Espace de rencontre, Fonds National ParentalitĂ© (REAAP...)

‱ Animation sociale : Centre sociaux, EVS

‱ Fonds publics et territoire, les CTG

‱ Fonds locaux d'action sociale

Gestion administrative - Fnga (Fonds national de gestion administrative)

‱ DĂ©livrance des prestations, accĂšs aux droits

‱ Systùme informatique

‱ DĂ©penses de personnels et de fonctionnement pour assurer la mission de gestion des prestations

‱ DĂ©penses de personnels des CAF en charge de l'action sociale (travailleurs sociaux, conseillers techniques)

Hors COG

Les prestations familiales

En savoir + Retrouvez l’ensemble des propositions de l’Unaf sur le service public de la petite enfance et la future COG Etat/Cnaf sur :

Défendre les familles, le magazine des représentants familiaux I Juin 2023 10
CAF
*Lire le dossier "SPPE" page 4

EnquĂȘte Unaf sur l’opinion des parents

L’Unaf a rĂ©alisĂ© une enquĂȘte auprĂšs des familles, Ă  la demande de trois inspections qui souhaitaient connaĂźtre l’opinion des parents sur la mĂ©decine scolaire.

L’Inspection gĂ©nĂ©rale des affaires sociales (IGAS), l’Inspection gĂ©nĂ©rale de l’éducation, du sport et de la recherche (IGESR), et l’Inspection gĂ©nĂ©rale de l’administration (IGA) rĂ©digent en effet un rapport sur ce sujet, qui sera ensuite envoyĂ© aux parlementaires. MalgrĂ© une pĂ©riode d’enquĂȘte peu propice Ă  la mobilisation des parents (vacances de NoĂ«l), plus de 450 parents y ont rĂ©pondu. Ce nombre traduit l’intĂ©rĂȘt que portent les parents Ă  la mĂ©decine scolaire. Ces rĂ©sultats ont Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©s aux inspections lors d’une audition, le 4 janvier 2023, qui a permis de rappeler les positions de l’Unaf.

En synthĂšse, il ressort de cette enquĂȘte que les parents sont massivement favorables Ă  la prĂ©sence de professionnels de santĂ© au sein des Ă©tablissements scolaires (93 %), mĂȘme si certains dĂ©clarent mal connaitre les missions des diffĂ©rents professionnels.

Cette présence leur semble néanmoins indispensable pour :

‱ Participer Ă  la rĂ©duction des inĂ©galitĂ©s sociales et territoriales dans l’accĂšs aux soins et Ă  la prĂ©vention : Les actions de dĂ©pistage, de prĂ©vention, de repĂ©rage, d’éducation Ă  la santĂ© peuvent toucher tous les enfants d’une mĂȘme gĂ©nĂ©ration. La mĂ©decine scolaire agit ici comme un « filet de sĂ©curitĂ© » permettant de rĂ©cupĂ©rer des enfants invisibles des parcours de santĂ© habituels et rĂ©tablir ainsi une sorte « d’égalitĂ© des chances », d’autant plus que la prise en charge de la santĂ© de l’enfant est indispensable pour une bonne scolaritĂ©.

‱ Être un relais entre les parents et l’établissement, notamment pour les enfants ayant des besoins particuliers. Certains parents sont confrontĂ©s Ă  des lourdeurs administratives ou Ă  des organisations conduisant Ă  des pertes de chance pour leurs enfants. Les professionnels de la mĂ©decine scolaire peuvent ĂȘtre des « faci-

Santé

litateurs » et faire Ɠuvre de pĂ©dagogie auprĂšs des Ă©quipes Ă©ducatives pour expliquer certaines situations.

‱ Accompagner les parents et les orienter dans le dĂ©dale du systĂšme de santĂ©.

‱ Permettre aux enfants d’avoir un contact avec des adultes avec qui ils sont en proximitĂ© et en confiance, pouvoir poser des questions sans risque de jugement.

‱ Agir vite dans le cas d’un accident ou de petits maux au sein de l’établissement.

Les thĂ©matiques de la prĂ©vention du harcĂšlement (sexuel, scolaire, cyberharcĂšlement
) et des violences intra familiales ont pris de l’ampleur ces derniĂšres annĂ©es et ceci se traduit par de nombreux tĂ©moignages sur la nĂ©cessitĂ© de renforcer l’action et la formation de ces professionnels sur ces sujets.

Enfin, le dĂ©veloppement d’actions de prĂ©vention et de promotion de la santĂ© par les pairs doit aussi, de l’avis des parents, ĂȘtre encouragĂ©.

En chiffres

En savoir + Tous les résultats complets

1médecin/ 12 572 élÚves 1 512 élÚves assistant social / infirmier/ 1 300 élÚves

SANTÉ
MÉDECINE SCOLAIRE
11
Source : « Les médecins et les personnels de santé scolaire » Rapport de la cour des Comptes, Avril 2020

C2S

Complémentaire santé solidaire (C2S)

: Bilan 2022 et rÎle de notre réseau

Qu’est-ce que la C2S ?

Il s’agit d’une complĂ©mentaire santĂ© destinĂ©e aux personnes en situation de prĂ©caritĂ©. Elle regroupe l’ancienne CMU-C et l’ancienne ACS. Elle est gratuite pour les personnes ayant des ressources infĂ©rieures Ă  798 € par mois et payante, avec une cotisation qui augmente en fonction de l’ñge, pour les personnes ayant des ressources mensuelles comprises entre 798 € et 1077 €.

En savoir + Emission Consomag en partenariat avec l’Unaf « La complĂ©mentaire santĂ© solidaire »

Évolutions de la C2S en 2022

1. Attribution automatique de la C2S pour les personnes percevant le RSA (revenu de solidaritĂ© active) et transmission par l’assurance maladie d’une demande de C2S simplifiĂ©e pour les personnes percevant l’ASPA (allocation de solidaritĂ© aux personnes ĂągĂ©es)

2. Pour les bĂ©nĂ©ficiaires de la C2S avec contribution financiĂšre, dispense d’envoi du bulletin d’adhĂ©sion lors du renouvellement si sa situation financiĂšre n’a pas changĂ©.

3. Utilisation du dispositif de ressources mensuelles (DRM) qui transmet aux organismes de sĂ©curitĂ© sociale, dont les CPAM, les informations sur les revenus d’activitĂ© salariĂ©e et les prestations sociales versĂ©es.

4. IntĂ©gration d’un enfant majeur de moins de 25 ans possible au cours de l’annĂ©e oĂč est ouvert le droit pour une famille.

5. Ouverture de droit à la C2S uniquement pour certains membres du foyer (et pas l’ensemble), par exemple uniquement pour les enfants mineurs et non pour les parents.

Les garanties de la C2S

‱ Pas d’avance de frais chez les professionnels de santĂ© (PS)

‱ Les PS ne peuvent pas pratiquer de dĂ©passement d’honoraire

‱ BĂ©nĂ©ficie du 100 % santĂ©

‱ Pas de participation forfaitaire de 1 € lors d’une consultation chez un PS

‱ Pas de franchise mĂ©dicale sur les mĂ©dicaments, les actes paramĂ©dicaux et les transports sanitaires

‱ Prise en charge intĂ©grale de certains matĂ©riels et Ă©quipements mĂ©dicaux (pansements, cannes, dĂ©ambulateurs, produits pour diabĂ©tiques
)

‱ Prise en charge du forfait journalier hospitalier en cas d’hospitalisation de plus de 24h

Chiffres clés

5,73millions C2S gratuite

7,19 millions de bénéficiaires à fin mai 2022

1,46millions C2S contributive

Défendre les familles, le magazine des représentants familiaux I Juin 2023 12 Assurance Maladie
ASSURANCE MALADIE

Comment l’Assurance Maladie veut amĂ©liorer l’accompagnement des familles ?

L’assurance maladie met en place plusieurs actions afin de favoriser le recours et faciliter l’accùs à la C2S.

1. L’utilisation des missions accompagnement santĂ© (MAS) de la CPAM, avec notamment des dĂ©marches d’aller-vers, qui rĂ©alisent un bilan des droits auxquels peuvent prĂ©tendre les familles et les accompagnent dans leurs dĂ©marches si besoin.

2. La mobilisation de partenaires, notamment la signature d’une convention de partenariat entre nos rĂ©seaux (Assurance maladie et Unaf-Udaf). Cette convention nationale CNAM – Unaf signĂ©e en novembre 2021 et dĂ©clinable entre les CPAM et les Udaf vise notamment Ă  accompagner les publics cibles (familles monoparentales, Protection juridique des majeurs et aidants familiaux) dans leurs recours aux droits et aux soins.

3. La consommation des aides financiùres des services de l’action sanitaire et sociale (ASS) des CPAM. Pour 2021 par exemple c’est :

‱ 61 970 aides versĂ©es pour compenser l’effet de seuil induit par les plafonds de ressources de la C2S avec et sans participation (a concernĂ© 93 % des CPAM)

‱ 7 168 aides Ă  la prise en charge partielle ou totale de la C2S avec participation financiĂšre (a concernĂ© 68 % des CPAM)

‱ 2 528 aides Ă  la prise en charge du ticket modĂ©rateur sur la pĂ©riode rĂ©troactive entre la demande de C2S avec participation et l’ouverture des droits (66 % des CPAM)

60% 34,4%

des bénéficiaires de la C2S sans participation sont des familles de 3 personnes et plus des bénéficiaires de la C2S avec participation sont des personnes de 60 ans ou plus

Ce que l’Unaf dĂ©fend

‱ Que la cotisation à la C2S soit fonction des ressources du foyer et non de l’ñge.

‱ Qu’une cotisation familiale soit mise en place, et non comme c’est le cas aujourd’hui une cotisation par personne au sein du foyer.

A vous d’agir

‱ VĂ©rifier / proposer que la C2S soit inscrite dans l'action sociale de votre caisse.

‱ Encourager la mise en place d’une convention entre l’Udaf et votre caisse pour faciliter l’ouverture de droit à la C2S des publics accueillis par l’Udaf.

‱ Dans le cas oĂč les bĂ©nĂ©ficiaires de la C2S ont choisi la CPAM, interroger sur ce que propose votre caisse en tant que gestionnaire, ainsi que sur le taux de recours, les dĂ©lais de traitement des dossiers, la communication/ information qui est faite sur le dispositif


En bref

Traitement des indemnités journaliÚres selon le département

Depuis 2014, on constate une augmentation du nombre d’arrĂȘt de travail et donc des indemnitĂ©s journaliĂšres (IJ), et ce mĂȘme en ne prenant pas en compte les arrĂȘts liĂ©s au Covid. Par ailleurs, depuis 2020, les arrĂȘts supĂ©rieurs Ă  1 mois sont de plus en plus rĂ©currents.

Objectif de délai de paiement : 7 jours

Socle : 35 jours

Délai moyen de paiement : 33,45 jours

Les bénéficiaires de la C2S contributive demandent de plus en plus une gestion par la CPAM plutÎt que par un organisme complémentaire.

Pourcentage de bénéficiaires de la C2S contributive gérés par la CPAM : 38%

13
Fin 2020 54% Fin 2021 59% Mai 2022 9% Lancement C2S en 2019
Source : Conseil de la CNAM du 01/12/2022
Objectif atteint Entre objectif et socle Au dessus du socle

HABITAT

Vigilance autour de la réforme de la gouvernance

La loi Elan du 25 novembre 2018 a introduit une rĂ©forme de la gouvernance des organismes d’HLM.

GrĂące Ă  l’intervention de l’Unaf, la place des Udaf a pu ĂȘtre conservĂ©e au sein des CA des Offices publics de l’habitat (OPH), mais des nouveautĂ©s mobilisent de nouveau notre vigilance.

En effet, l’entrĂ©e au Conseil d’administration (CA) des OPH de reprĂ©sentants du personnel, prĂ©vue par la loi, est dĂ©sormais possible, depuis la publication du dĂ©cret d’application de cette disposition en avril 2022. DĂšs les prochains renouvellements de CA, cette nouveautĂ© va modifier leur composition. Si les Udaf ont toujours la possibilitĂ© de siĂ©ger au CA, au titre des Institutions socioprofessionnelles (Udaf, Caf, Action Logement et les organisations syndicales les plus reprĂ©sentatives dans le dĂ©partement), leur dĂ©signation n’est plus automatique. Le collĂšge socio-professionnel des CA d’OPH dans lequel siĂšge l’Udaf pourrait ne plus compter de reprĂ©sentant de l’Udaf.

Pour permettre d’intĂ©grer les nouveaux membres, des prĂ©cisions ont du ĂȘtre apportĂ©es. DĂ©sormais, l’Office n’est pas tenu de dĂ©signer un reprĂ©sentant de chacune des 4 Institutions, mais d’en choisir au minimum 2 parmi les 4.

Ces nouvelles rùgles s’appliqueront lors des renouvellements de CA dans les offices qui peuvent intervenir :

‱ En cas de fusion avec un autre OPH ou d’un changement de rattachement.

‱ A l’issue des Ă©lections municipales (2026) ou dĂ©partementales (2028), selon la collectivitĂ© de rattachement de l’Office concernĂ©.

Contact : Marilia Mendes, coordonnatrice du pĂŽle Habitat-cadre de vie mmendes@unaf.fr

A vous d’agir

Il nous faut donc dĂšs maintenant ĂȘtre attentifs Ă  ces Ă©volutions pour ne pas manquer l’occasion de faire valoir auprĂšs de l’Office notre souhait de continuer Ă  y siĂ©ger. Il s’agit de dĂ©fendre une reprĂ©sentation importante pour les familles, encore plus en temps de crises.

C’est l’occasion de rappeler la plus-value apportĂ©e par le reprĂ©sentant de l’Udaf :

‱ Une expertise des attentes et besoins des familles en matiĂšre de logement, Ă  chaque Ă©tape de la vie, avec une vision d’ensemble qui va au-delĂ  de la seule problĂ©matique logement, une vision en termes d’habitat (services, Ă©coles, transports...).

‱ La connaissance des familles en difficultĂ© Ă  travers leurs reprĂ©sentations (Ccapex, Commission DALO, Commission de surendettement, CCAS 
) et l’accompagnement de ces familles Ă  travers leurs services (d’Accompagnement social liĂ© au logement, d’Accompagnement budgĂ©taire, MJAGBF, Logements accompagnĂ©s et inclusifs
),

‱ La dĂ©fense de l’intĂ©rĂȘt de l’ensemble des familles : celles qui sont logĂ©es dans le parc HLM mais aussi celles qui sont en attente d’un logement.

En savoir + La fédération des OPH propose une cartographie des OPH et des regroupements par région :

Défendre les familles, le magazine des représentants familiaux I Mai 2023 Habitat
ORGANISMES HLM 14

PRÉVENTION DES EXPULSIONS

Loi Kasbarian dite « antisquat »

La loi Kasbarian dite « anti-squat », prĂ©sentĂ©e comme une loi visant Ă  durcir les pĂ©nalitĂ©s Ă  l’encontre des squatteurs, contient un deuxiĂšme volet qui vise Ă  accĂ©lĂ©rer les procĂ©dures d’expulsion des locataires en impayĂ©s de loyer.

Lors de son audition au SĂ©nat, l’Unaf a exprimĂ© ses vives inquiĂ©tudes quant aux mesures de ce chapitre 2, qui risquent d’augmenter de façon considĂ©rable le nombre d’expulsions fermes, sans solution de relogement pour les mĂ©nages concernĂ©s. Elle a fait des propositions d’amendements Ă  ce texte. Les Udaf et les reprĂ©sentants familiaux ont Ă©galement Ă©tĂ© nombreux Ă  les porter dans leurs territoires auprĂšs de leurs parlementaires.

L’Unaf a ainsi alertĂ© sur les consĂ©quences dramatiques de ce texte pour les familles de bonne foi, rencontrant des difficultĂ©s financiĂšres surtout dans un contexte de forte crise de l’inflation, de fragilisation de nombreux mĂ©nages et de tension sur le secteur locatif. Elle a dĂ©plorĂ© la rĂ©duction des dĂ©lais dans la procĂ©dure contentieuse qui complexifie le travail de prĂ©vention et de rĂ©sorption des dettes des locataires de bonne foi. Elle a enfin dĂ©noncĂ© l’assimilation des locataires de bonne foi, n’ayant pu trouver de solution alternative de relogement, Ă  des squatteurs ; ainsi que les peines encourues.

Pour l’Unaf, il s’agit de mieux prĂ©venir les impayĂ©s et les expulsions locatives en agissant le plus en amont possible afin d’éviter les expulsions et trouver des solutions.

VotĂ© en premiĂšre lecture Ă  l’AssemblĂ©e nationale en dĂ©cembre 2022, ce texte a Ă©tĂ© adoptĂ© au SĂ©nat le 2 fĂ©vrier puis par l’AssemblĂ©e nationale le 4 avril avant d'ĂȘtre dĂ©finitivement adoptĂ© par le SĂ©nat le 14 juin 2023. Les sĂ©nateurs ont largement amendĂ© ce texte, rĂ©pondant en partie aux prĂ©occupations de l’Unaf : l’obligation d’informer le locataire de son droit de demander des dĂ©lais de paiement ; le rĂ©tablissement de la possibilitĂ© du juge d’accorder d'office un dĂ©lai de paiement au locataire de bonne foi ; l’introduction d’un nouveau chapitre visant Ă  amĂ©liorer l’accompagnement social des locataires en difficultĂ© et Ă  donner aux CCAPEX les moyens d’agir. Concernant la pĂ©nalisation du locataire qui se maintiendrait dans les lieux Ă  la suite d'un jugement dĂ©finitif d'expulsion, le SĂ©nat a supprimĂ© la peine de six mois d’emprisonnement encourue en maintenant toutefois la peine d’amende.

InquiĂ©tude face au risque d’une forte reprise des expulsions

La fin de la trĂȘve hivernale est effective depuis le 31 mars 2023, ouvrant la reprise des expulsions locatives pour les mĂ©nages en situation d’impayĂ©s. Une instruction adressĂ©e aux prĂ©fets de rĂ©gions et de dĂ©partements prĂ©cise qu’aucune mise Ă  la rue de mĂ©nages vulnĂ©rables ne devra ĂȘtre rĂ©alisĂ©e cette annĂ©e et cible en prioritĂ©s les familles avec enfants mineurs et en bas Ăąge, les personnes ĂągĂ©es de plus de 65 ans, ou encore les personnes souffrant de maladies chroniques.

La circulaire incite par ailleurs les prĂ©fets Ă  renforcer la prĂ©vention des expulsions en utilisant les outils mis en place dans le cadre du 3Ăšme plan interministĂ©riel de prĂ©vention des expulsions locatives : Ă©viter toute expulsion sĂšche « dans la mesure du possible », mobiliser le fonds d’indemnisation des bailleurs en cas de refus de la force publique, travailler en lien avec les CCAPEX et les Ă©quipes mobiles de prĂ©vention des expulsions.

Toutefois, l’annĂ©e 2023 est annoncĂ©e comme une annĂ©e de transition pour sortir des dispositifs mis en place pendant la crise sanitaire pour « revenir Ă  une situation normale d’octroi du concours de la force publique » Ă  partir de 2024.

Cette annonce inquiĂšte l’Unaf, alors que les impayĂ©s de loyers augmentent, que de nombreuses expulsions ont Ă©tĂ© reportĂ©es du fait des mesures exceptionnelles mises en place pendant la crise sanitaire, et que le parc social n’a pas la capacitĂ© d’absorber l’ensemble des besoins.

Dans un contexte de forte inflation et de crise Ă©nergĂ©tique, l’Unaf appelle les pouvoirs publics Ă  agir face au risque d’expulsion de familles en difficultĂ©s, en particulier en amont, via des actions de prĂ©vention et d’accompagnement social et budgĂ©taire.

2,4millions

15
de mĂ©nages sont en attente d’un logement social

Expérimentation

« territoire zéro non-recours »

Faute d’information ou en difficultĂ© face aux complexitĂ©s des dĂ©marches administratives, de nombreuses personnes renoncent Ă  certains droits et prestations. Ce phĂ©nomĂšne, appelĂ© non-recours aux droits, est massif avec des consĂ©quences sociales importantes.

34% des personnes qui ont droit au RSA ne le demandent pas

Pour lutter contre ce phĂ©nomĂšne, « l’une des prioritĂ©s des prochaines annĂ©es en matiĂšre de politique de solidaritĂ©s », un appel Ă  projets a Ă©tĂ© lancĂ© fin mars par le ministre des SolidaritĂ©s, de l’Autonomie et des Personnes handicapĂ©es, Jean-Christophe Combe. Dix territoires pilotes rejoindront l’expĂ©rimentation « Territoires zĂ©ro non-recours » qui vise Ă  repĂ©rer, informer et accompagner les personnes qui ont des droits, mais ne les demandent pas, vers une sortie concrĂšte de la pauvretĂ©. Les territoires sĂ©lectionnĂ©s lanceront des initiatives de lutte contre le nonrecours aux droits sociaux et mobiliseront diffĂ©rents acteurs : collectivitĂ©s, associations, caisses de sĂ©curitĂ© sociale, bailleurs sociaux, etc. L’objectif de l’ensemble des projets sera de dĂ©velopper des dĂ©marches ciblĂ©es pour

Le regard des Français sur l’action sociale

QUESTION : Selon vous Ă  quel public l’action sociale doit-elle s’adresser en prioritĂ©, en premier, en second ?

informer et accompagner les personnes sur leurs droits : accĂšs aux RSA, prime d’activitĂ©, mais aussi chĂšque Ă©nergie, APL, ainsi que l’accĂšs aux services publics.

L’expĂ©rimentation durera 3 ans, sera dotĂ©e d’un budget de 2 millions d’euros par an et sera suivie par le ComitĂ© de coordination pour l’accĂšs aux droits et par un comitĂ© scientifique, animĂ© par Nicolas Duvoux, prĂ©sident du comitĂ© scientifique du Conseil national de la lutte contre l’exclusion (CNLE). Selon le cahier des charges de l’expĂ©rimentation, les expĂ©rimentations dĂ©marreront en juillet.

Selon Jean-Christophe Combe, ces actions de proximitĂ© sont un complĂ©ment indispensable Ă  un autre grand chantier, la solidaritĂ© Ă  la source : « La lutte contre le non-recours ne peut se faire sans accompagnement humain. Les algorithmes les plus performants pour repĂ©rer les non recourants potentiels, ne nous dispenseront pas par la suite de devoir contacter ces personnes ni de les accompagner dans le processus d’accĂšs Ă  leurs droits. »

Ces initiatives doivent permettre d’agir pour un meilleur accĂšs aux droits sans attendre la mise en Ɠuvre de la solidaritĂ© Ă  la source, qui doit s’étaler sur plusieurs annĂ©es. Une premiĂšre Ă©tape, programmĂ©e au second semestre 2024, consistera Ă  simplifier massivement les dĂ©marches pour accĂ©der au RSA et Ă  la prime d’activitĂ© par un systĂšme de prĂ©remplissage Ă  valider par les bĂ©nĂ©ficiaires — sur le modĂšle de la dĂ©claration d’impĂŽt sur le revenu.

16 Défendre les familles, le magazine des représentants familiaux I Juin 2023 CCAS-CIAS
ACCÈS AUX DROITS
CCAS-CIAS
Source : Sondage Ifop/Unccas/Accéo (mars 2023)
24% 16% 14% 15% 9% 7% 5% 5% 4% 1% 40% 33% 27% 25% 22% 17% 11% 11% 9% 4% Les personnes vulnĂ©rables Les personnes ĂągĂ©es Les personnes sans domicile ïŹxe Les familles Les personnes isolĂ©es Les personnes handicapĂ©es L’enfance Les Ă©tudiants Les jeunes ac fs Les lycĂ©ens Total des citations*

PORTRAITS CROISÉS

Siéger dans un Conseil de famille

Dans les Conseils de famille des pupilles de l’État, Isabelle Saunier et Marie-Anne Casagrande sont chargĂ©es de participer Ă  la construction du projet de vie des enfants pupille. Un rĂŽle passionnant dont elles ont bien voulu tĂ©moigner.

Isabelle Saunier,(1)

siĂšge au Conseil de famille du Tarn depuis 9 ans

Au Conseil de famille, notre rĂŽle n’est pas seulement de confier les enfants Ă  l’adoption : presque 70 % des dĂ©cisions du conseil concernent la mise en Ɠuvre du suivi des pupilles jusqu’à leurs 18 ans. Les trajectoires des enfants sont trĂšs diverses : certains peuvent devenir pupille Ă  2 mois, Ă  la suite d’une naissance sous le secret, d’autres plus tard. Nous nous mobilisons autour du projet de vie de chaque enfant. Leur profil Ă©tant diffĂ©rent, nous faisons appel, pour chacun, Ă  des compĂ©tences diffĂ©rentes (psychologiques, juridiques, humaines
) pour les suivre et les orienter au mieux, comme le feraient des parents. Notre premiĂšre boussole, c’est l’intĂ©rĂȘt supĂ©rieur de l’enfant et la prise en compte de ses besoins. Par exemple, quand il s'agit d'un bĂ©bĂ© nĂ© sous le secret, nous essayons d’avoir un maximum d’information sur son histoire, celle de sa mĂšre, dans la limite de ce que nous offre la loi. Il s’agit vraiment de trouver la meilleure famille pour cet enfant-lĂ , et non l’inverse.

Entre les membres du Conseil, il faut Ă©tablir de la confiance. Bien se connaĂźtre permet de travailler en transparence, d’exprimer en toute libertĂ© ce qui nous semble le meilleur pour l’enfant. En gĂ©nĂ©ral, les dĂ©cisions sont trĂšs collĂ©giales. Mais parfois elles ne le sont pas et il faut savoir accepter la dĂ©cision du Conseil de famille. Globalement, nous avons une vision commune de ce qu’est l’intĂ©rĂȘt d’un enfant. Certains membres apportent une compĂ©tence juridique ou mĂ©dicale
 En tant que reprĂ©sentante familiale, j’ai un regard plus global, plus gĂ©nĂ©raliste sur la famille. Cette reprĂ©sentation est vraiment « Ă  part » : construire un projet d’avenir pour un enfant , exercer Ă  son Ă©gard les responsabilitĂ©s liĂ©es Ă  l’autoritĂ© parentale tout en apprĂ©hendant son vĂ©cu et ses souhaits sont des missions importantes . Il y a un mois, j’ai annoncĂ© Ă  un enfant qu’il allait ĂȘtre adoptĂ© par l’assistant familial chez qui il vit depuis sa naissance. C’était trĂšs Ă©mouvant, c’était un grand moment.

Marie-Anne Casagrande, siĂšge au Conseil de famille de Paris depuis 18 mois

Au conseil, nous « portons » les enfants que nous suivons. Le travail sur leurs dossiers, en amont des rĂ©unions, est consĂ©quent. Il faut vraiment entrer dans l’histoire particuliĂšre de chaque enfant : impossible de les prendre Ă  la lĂ©gĂšre, d’autant plus qu’il s’agit d’enfants au vĂ©cu difficile, qui n’ont plus de parent. On les porte aussi aprĂšs, on rentre chez soi avec leur histoire.

Les Ă©changes au sein du Conseil sont riches et passionnants, car venant d’horizons divers, nous apportons tous quelque chose de diffĂ©rent : moi, en tant que reprĂ©sentante des familles, la reprĂ©sentante des associations d’adoption, les psychologues... Rester humble nous permet de dĂ©passer nos points de vue personnels. Il y a une confiance mutuelle pour dĂ©terminer ensemble ce qui est le mieux pour l’avenir des enfants.

(1) Isabelle Saunier est aussi PrĂ©sidente du dĂ©partement ParentalitĂ©-Enfance Ă  l’Unaf et PrĂ©sidente de l’Udaf du Tarn

En tant que mĂšre de 6 enfants, j’apporte un certain recul. Mes enfants sont grands, j’ai pu consolider ma vision de l’éducation. Ayant eu 5 filles, je suis particuliĂšrement sensible aux Ă©tapes vĂ©cues par des filles, Ă  la vie affective et sexuelle. Je porte aussi attention aux variations de notes, aux dĂ©tails qui peuvent alerter. Durant 2 ans, j’ai accueilli un petit garçon autiste avec sa sƓur. Cette responsabilitĂ© m’a permis de mesurer la charge du handicap pour les familles. Je suis donc trĂšs attentive Ă  cet aspect quand il s’agit de choisir une famille pour un enfant porteur de handicap.

Cette reprĂ©sentation m’apporte beaucoup. Nous sommes au service de la construction d’un enfant, d’un avenir. C’est grand, un enfant ! La qualitĂ© du travail autour des pupilles me rĂ©jouit Ă©normĂ©ment. C’est beau, c’est une fiertĂ©.

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Du cÎté des autres représentations

Sécurité routiÚre

Une nouvelle conventioncadre signée avec la Délégation interministérielle à la sécurité routiÚre

Le 13 avril 2023, Marie-AndrĂ©e Blanc, prĂ©sidente de l'Unaf, et Florence Guillaume, DĂ©lĂ©guĂ©e interministĂ©rielle Ă  la SĂ©curitĂ© routiĂšre (DISR), ont signĂ© pour la pĂ©riode 2023-2025, la convention-cadre entre l’Unaf et La DISR, afin de promouvoir la sĂ©curitĂ© routiĂšre auprĂšs des familles. La signature de cette nouvelle convention marque la poursuite des engagements conclus auparavant et la mise en place de nouveaux, de part et d’autre, pour une pĂ©riode de 3 ans. Ces engagements prennent en compte les attentes des rĂ©fĂ©rents Transports/SĂ©curitĂ© routiĂšre des Udaf, Uraf et Mouvements familiaux. Pour les Udaf, Uraf et Mouvements familiaux impliquĂ©s en matiĂšre de sĂ©curitĂ© routiĂšre, les principes et engagements se dĂ©clinent autour de diffĂ©rents axes :

‱ sensibiliser les familles, les enfants, et les jeunes ;

‱ favoriser l'Ă©ducation routiĂšre ;

‱ dĂ©velopper des supports d'information en lien avec la sĂ©curitĂ© routiĂšre ;

‱ promouvoir l'usage des mobilitĂ©s alternatives ;

‱ encourager le travail partenarial avec les acteurs locaux. De son cĂŽtĂ©, la DISR s’engage notamment Ă  associer les Udaf et Uraf aux diffĂ©rentes concertations locales, ainsi qu’au travers de la formation, et Ă  intervenir lors des journĂ©es nationales Udaf et Uraf pour prĂ©senter la politique de sĂ©curitĂ© routiĂšre

S’agissant des actions inscrites aux Plans dĂ©partementaux de sĂ©curitĂ© routiĂšre (PDASR) issus des politiques locales, les unions sont invitĂ©es Ă  se rĂ©fĂ©rer aux sites des prĂ©fectures invitant Ă  rĂ©pondre aux appels Ă  projets, ou Ă  se mettre en contact avec les coordinateurs locaux : le directeur de cabinet du prĂ©fet qui anime et coordonne la politique de sĂ©curitĂ© routiĂšre et/ou le coordinateur SĂ©curitĂ© routiĂšre lui Ă©tant rattachĂ©.

Contact :

HélÚne Marchal, chargée de mission

Transports – SĂ©curitĂ© routiĂšre hmarchal@unaf.fr

Conseils de famille des pupilles de l’État

Des nouvelles rÚgles attendues cette année

La loi du 21 fĂ©vrier 2022 visant Ă  rĂ©former l’adoption modifie les rĂšgles relatives Ă  l’adoption.

Deux dĂ©crets d’application sont particuliĂšrement attendus. Le premier concerne le fonctionnement des conseils de famille des pupilles de l’État. Il devrait ĂȘtre publiĂ© au moment oĂč vous lirez ces lignes. Le second porte sur les commissions d’agrĂ©ment et n’est pas attendu avant la fin de l’étĂ©. Afin d’accompagner les reprĂ©sentants familiaux dans leur mission, l’Unaf organisera, aprĂšs la publication des dĂ©crets prĂ©citĂ©s, des visioconfĂ©rences sur le fonctionnement de ces instances, en partenariat avec EFA, et en collaboration avec la FNADEPAPE.

La DGCS nous prĂ©sentera Ă  cette occasion les apports de la loi et pourra rĂ©pondre Ă  vos questions. Nous vous informons en outre de la crĂ©ation d’un espace dĂ©diĂ© Ă  cette mission sur le site internet pour les reprĂ©sentants familiaux « dĂ©fendre les familles », oĂč figurent les informations indispensables, ainsi que la crĂ©ation d’un groupe de travail sur l’espace REZO au sein duquel seront invitĂ©s les reprĂ©sentants siĂ©geant dans les CFPE qui souhaiteraient ĂȘtre conviĂ©s Ă  des temps d’échanges, ou poser des questions Ă  leurs homologues (dans le respect de la confidentialitĂ© et du secret professionnel).

Contact : David Pioli, coordonnateur du pĂŽle Droit de la famille, enfance, parentalitĂ© Ă  l’Unaf dpioli@unaf.fr

Défendre les familles, le magazine des représentants familiaux I Juin 2023
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Le compte rendu de mandat

Le compte rendu de mandat présente une synthÚse annuelle de votre engagement pour les familles. Découvrez « Contributions », votre nouvel outil numérique de gestion et de valorisation de votre action au sein du réseau Unaf,Udaf, Uraf !

« Quels sont les avantages de l'outil ? »

En utilisant « Contributions », vous valorisez votre engagement pour les familles et l’impact de votre action avec :

‱ facilitĂ© : en quelques minutes,

‱ sĂ©curitĂ© : l’ensemble de vos dĂ©clarations sont accessibles et conservĂ©es au mĂȘme endroit,

En qualitĂ© de reprĂ©sentant familial, vous devez Ă©galement adresser une fois par an un compte rendu de mandat Ă  l’Union qui vous mandate. Cette synthĂšse annuelle prĂ©sente notamment les principaux sujets sur lesquels vous ĂȘtes intervenu/avez participĂ© au cours de ces reprĂ©sentations pour la dĂ©fense des familles.

‱ libertĂ© et autonomie : c’est vous qui choisissez votre rythme : 1 fois par mois, 1 fois par trimestre, 1 fois par semestre ou 1 fois par an !

« Comment y accéder ? »

L’outil est accessible uniquement via votre compte RĂ©zo (la base de connaissances), Ă  l’aide de votre e-mail et mot de passe personnel. Vous devriez recevoir vos identifiants par mail prochainement. Si ce n’est pas le cas, rapprochez-vous de votre Udaf !

Rézo Contributions Rézo

« Que contient « Contributions » ? »

Votre espace est créé et personnalisé en fonction de votre représentation par le référent de votre Union !

« Contributions », c’est votre nouvel outil numĂ©rique de gestion et de valorisation de votre action au sein du rĂ©seau Unaf,Udaf,Uraf : que vous soyez bĂ©nĂ©vole au sein d’instance(s) interne(s) et/ou reprĂ©sentant familial.

Vous y retrouvez :

‱ vos comptes rendus de mandats numĂ©riques : une liste de(s) (l)’instance(s) de reprĂ©sentations dans lesquelles vous siĂ©gez pour l’Union,

‱ vos contacts utiles : un interlocuteur à votre disposition si besoin,

‱ votre module de rappel : un mail automatique envoyĂ© directement par mail pour ne pas oublier (un rappel mensuel, trimestriel, semestriel ou annuel),

‱ votre historique : une synthĂšse des rĂ©sultats prĂ©cĂ©dents des campagnes de votre Union, ainsi que vos prĂ©cĂ©dentes contributions !

Notes de frais

« Notes de frais », accessible uniquement via « Contributions », facilite la saisie et le traitement des notes de frais prises en charge par votre Union.

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Vos droits
Rapprochez-vous de votre Union pour connaĂźtre son utilisation. NOUVEAU
Pour aller plus loin :
Depuis le 1er janvier 2020, la valorisation du temps bĂ©nĂ©vole est devenue obligatoire. Cette valorisation contribue Ă  donner une meilleure visibilitĂ© des ressources que nous mobilisons, Ă  confirmer le dynamisme, l’activitĂ© et le volume d’heures bĂ©nĂ©voles consacrĂ©es Ă  la dĂ©fense des familles.

Ressources

Réalités Familiales n°140/141 : Naßtre

Entre choix intime, bouleversement existentiel, et responsabilitĂ© collective, le nouveau numĂ©ro de RĂ©alitĂ©s familiales, intitulĂ© « NaĂźtre », s’intĂ©resse au moment unique de l’arrivĂ©e Ă  la vie. PrĂ©facĂ©e par Jean-Christophe Combe, ministre des SolidaritĂ©s, de l’Autonomie et des Personnes handicapĂ©es, la revue plaide, Ă  travers les Ă©clairages de contributeurs de tous horizons, pour un meilleur accompagnement des bĂ©bĂ©s et de leur famille.

Commandes auprùs du service communication de l’Unaf : realitesfamiliales@unaf.fr ou en ligne sur : www.unaf.fr/boutique

Observatoire des familles

« Comment les familles réussissentelles à concilier leur vie familiale avec leur vie professionnelle ?

Besoins et aspirations »

L’Unaf a publiĂ©, dans le cadre de son Observatoire des familles, une enquĂȘte thĂ©matique inĂ©dite rĂ©alisĂ©e auprĂšs de 2500 parents sur l’ensemble du territoire mĂ©tropolitain Ă  l’automne 2022 sur la conciliation vie familiale-vie professionnelle. RĂ©alisĂ©e par l’institut Opinion Way, elle a Ă©tĂ© complĂ©tĂ©e par des Ă©chantillons de parents dans 39 dĂ©partements et 9 rĂ©gions afin de dĂ©gager les spĂ©cificitĂ©s ou les ressemblances entre territoires.

Ecrivez-nous !

Défendre

Conseils de famille des pupilles de l’État : nouvelles ressources en ligne

‱ Un espace collaboratif en ligne sur REZO (la base de connaissance de l’Unaf) : les inscrits seront conviĂ©s Ă  des temps d’échanges, et pourront poser des questions Ă  leurs homologues (dans le respect de la confidentialitĂ© et du secret professionnel auxquels les membres des CFPE sont tenus).

‱ Une nouvelle rubrique dĂ©diĂ©e Ă  la mission est dĂ©sormais disponible sur le site www.dĂ©fendre les familles.fr, sur lequel figurent des informations indispensables.

Formations

Le catalogue de formations de l’Unafor propose de nombreuses formation dĂ©diĂ©es aux reprĂ©sentants familiaux :

‱ La fonction de reprĂ©sentation

‱ Administrateurs CCAS ou CIAS : premiers pas/approfondissement

‱ ConnaĂźtre son territoire pour mieux reprĂ©senter les familles dans une CAF

‱ Prendre la parole ou participer aux rĂ©union

‱ Animer et rĂ©ussir une rĂ©union

‱ Savoir argumenter

‱ Pratiquer l’écoute active, etc.

En tant que reprĂ©sentant familial, votre expertise, votre expĂ©rience, vos rĂ©ussites mais aussi vos difficultĂ©s peuvent aider les autres reprĂ©sentants. Si vous souhaitez la partager, ĂȘtre interviewĂ©, n’hĂ©sitez pas Ă  nous Ă©crire pour partager votre expĂ©rience avec les autres lecteurs.

N°5 - Juin 2023

Magazine Ă©ditĂ© par L’Union nationale des associations familiales 28, place Saint-Georges - 75009 PARIS

www.unaf.fr - Contact : defendrelesfamilles@unaf.fr

Direction de la publication : Marie-Andrée Blanc

Directrice générale : Guillemette Leneveu

Besoin d’information sur un point particulier, remarque, suggestion ? Ce magazine est le vĂŽtre : participez Ă  l’amĂ©liorer en nous Ă©crivant.

Contact : defendrelesfamilles@unaf.fr

DépÎt légal : Juin 2023 / N°ISSN : 2781-9248

Périodicité : Semestriel - n° 5 - Juin 2023

Responsable de la communication : Laure Mondet RĂ©daction en chef : Jean-Philippe Vallat Coordination Ă©ditoriale : Élise SĂ©aume Chefs de rubrique : Servane Martin (CAF), Élise SĂ©aume (CCAS-CIAS), CĂ©line Bouillot (Assurance maladie), Nicolas Brun (SantĂ©), Marilia Mendes (Habitat), Lucie Fillon (Vos droits) Diffusion et abonnement : CĂ©cile Chappe CrĂ©dits photos : X, Shutterstock

Création et Impression : Agence Hawaii Communication 78310 CoigniÚres - Tél. : 01 30 05 31 51

Diffusion et abonnements : Abonnement annuel (2 numĂ©ros) 10 € / an

Respectueux de l’environnement, ce document est imprimĂ© sur du papier utilisant la certification forestiĂšre PEFC (Programme europĂ©en de certification forestiĂšre). La certification PEFC donne l’assurance que le papier que nous utilisons est issu de pĂątes produites Ă  partir de forĂȘts gĂ©rĂ©es durablement.

Reproduction interdite sauf autorisation de l’Unaf

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Défendre les familles n°5 (juin 2023) by unaf - Issuu