FILM GUIDE #2025-5 – Juin 2025

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13 JOURS, 13 NUITS

Roschdy Zem s’en va-t-en guerre

LA VENUE DE L’AVENIR

Le chef-d’œuvre de Cédric Klapisch

28 ANS PLUS TARD

Le retour des zombies

De

l’univers

de John Wick :

BALLERINA

Ana de Armas en pleine forme

Juin #2025-05 filmguide.ch

Gagnez des entrées pour BALLERINA et des figurines de NE ZHA 2

LE CINÉMA À L’ÉTAT PUR !

Vous tenez entre vos mains l’édition de juin de « Film Guide », – et elle regorge une fois de plus de pur cinéma ! Cette fois-ci, Ana de Armas brille en tête d’affiche : l’ancienne James Bond Girl s’illustre désormais dans l’univers de « John Wick », et nous consacrons notre couverture à cette actrice cubaine aux multiples talents ainsi qu’à son film d’action « Ballerina ».

Tout aussi haletant : le réalisateur oscarisé de « Slumdog Millionaire » Danny Boyle signe avec « 28 ans plus tard » une suite palpitante à son thriller apocalyptique culte, ou encore « 13 jours, 13 nuits » où Roschdy Zem brille de tous ses feux en homme d’action.

À côté de ces blockbusters, plusieurs films d’animation suscitent aussi l’enthousiasme : parmi eux « Ne Zha 2 », le plus grand succès de l’histoire du genre, le merveilleux « Amélie et la métaphysique des tubes » présenté à Cannes ainsi que « Elio » des studios Disney/Pixar.

Bien à vous,

Éditeur

Directeur de publication

Philipp Portmann

Rédacteur en chef Bernard Achour

Maquette & couverture Romano Bassi

Design & Layout Huit Onze, Genève

Couverture : © Ascot Elite

Philipp Portmann Éditeur

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Vente d'annonces Patrick Knecht p.knecht@portmann-group.com

ISSN 2813-7353

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L’univers de John Wick s’enrichit aujourd’hui avec BALLERINA, où Ana de Armas incarne une jeune femme qui se lance dans une sanglante quête de vengeance après l’assassinat de ses parents.

Déjà remarquée cette année dans le thriller « Eden » de Ron Howard, Ana de Armas joue donc Rooney, une ballerine formée par un entraînement intensif à une tout autre forme de « représentation » : la vie de tueuse à gages. Brisée par la perte de ses parents, elle entreprend une dangereuse descente dans les bas-fonds de la pègre. Sur son chemin, elle devra aussi respecter les règles impitoyables qui régissent ce monde souterrain, comme celles du légendaire Hôtel Continental.

DES RETROUVAILLES EXPLOSIVES

Ce spin-off se situe chronologiquement entre « John Wick: Chapitre 3 – Parabellum » et le quatrième opus, comblant ainsi l’écart narratif entre les deux films. Les fans auront le plaisir de retrouver des visages familiers, dont celui de Keanu Reeves dans son rôle emblématique de John Wick. La réalisation de « Ballerina » a été confiée à Len Wiseman, connu pour ses films d’action musclés tels que « Underworld », « Die hard 4 – Retour en enfer » et le remake de « Total Recall ». . Grâce à son expertise du genre, il signe des scènes de combats ultra spectaculaires aux chorégraphies millimétrées, fidèles à l’esprit de l’univers « John Wick ».

PLUS QU’UN SPIN-OFF

Mais « Ballerina » est bien davantage qu’un simple produit dérivé : c’est une plongée approfondie dans l’univers fascinant imaginé par Chad Stahelski et Derek Kolstad. Le film y développe la mythologie des tueurs à gages et offre de nouveaux éclairages sur les règles et les organisations qui gouvernent cette société secrète. Avec une actrice principale de grand talent, un réalisateur chevronné et le retour de Keanu Reeves, « Ballerina » promet une expérience de cinéma palpitante et riche en action. Rideau levé sur une danse mortelle de haute volée !

BALLERINA EN SALLE LE 4 JUIN

Gagnez 5 x 2 places de cinéma !

Pour ce faire, envoyez avant le 30 juin un e-mail avec le mot-clé « Ballerina » à concours@filmguide.ch

ROSCHDY ZEM

Sous la caméra virtuose du réalisateur du diptyque « Les Trois

Mousquetaires », Roschdy Zem trouve dans 13 JOURS, 13 NUITS un rôle puissant d’homme d’action doté d’une conscience.

« Lorsque j’ai débuté, dans les années 1990, tout le monde me prédisait un échec, raconte Roschdy Zem. Moi-même j’en étais persuadé. » Pourtant, force est de constater qu’entre un César, un prix d’interprétation à Cannes, des dizaines de rôles où le drame cohabite avec l’action et la légèreté, sans oublier ses passages réussis derrière la caméra, les pronostics sont loin de s’être avérés.

SANS RÔLE ASSIGNÉ

Né en 1965 de parents marocains venus travailler dans les chantiers de Nanterre, placé petit en famille d’ac cueil flamande, Roschdy Zem grandit à Drancy entre les barres HLM, les solidarités d’époque et les plaies de la désindustrialisation. Le théâtre s’impose sur le tard, presque par hasard, au détour d’un cours pris comme une échappée. Il n’y croyait pas, vendait des fripes aux puces de Saint-Ouen, jusqu’à ce que Téchiné, Chéreau, Miller ou Bouchareb détectent ce magnétisme brut, cette intériorité à fleur de peau, cette diction si claire, si nue. Ce n’est pas une fonction d’Arabe qu’il cherchait une place sans étiquette. Il la conquiert film après film, de « N’oublie pas que tu vas mourir » à « Fred », de « entreprise » à « Chouchou quai des Orfèvres », « « Roubaix, une lumière ». Des rôles de mecs, mais pas que. De flics, de dealers, d’avocats, de prési dents. De Philippe autant que de Mourad.

DES FAILLES ET DES FILMS

Si on devait chercher un fil rouge, ce serait peut-être la blessure : celle qu’on cache,

celle qu’on surmonte, celle qu’on transmet malgré soi. Dans « Le Principal », il joue un éducateur en perdition. Dans « Le Prix du succès », un frère aimant et toxique. Chez Desplechin, il devient commissaire crépusculaire, « simenonien ». Autant de rôles qui creusent l’homme plutôt qu’ils ne le sculptent. Car Roschdy Zem ne joue pas les personnages, il les incarne de l’intérieur. « Pleurer au cinéma m’était longtemps difficile », confie-t-il. Il a appris. À ne plus tricher. À faire de la fragilité une force. À retirer un à un les éléments de l’armure. « Jouer, c’est se » Et quand il passe derrière la caméra, il Mauvaise foi », « Omar m’a ». Des histoires d’injustice, d’héritage, de mémoire collective, de transmission cabossée. Des films qui disent ce qu’on ne dit plus, ce qu’on ne veut plus entendre. Il s’y expose, avec gravité, avec humour parfois, sans jamais fuir.

RESTER EN MOUVEMENT

Roschdy Zem a tout joué. Mais il ne s’assagit pas. Il retourne au théâtre Fau, s’amuse de ses propres tics, casse son image. Il incarne dans « Elyas » un homme d’action aussi cérébral que cassé, Hiver à Sokcho », un possible père pétrifié de pudeur. Et jours, 13 nuits », le voilà ancien agent sous couverture qui replonge dans la violence du monde. Un film d’action spectaculairement réaliste, tendu, nerveux, à son image. Car Roschdy Zem, c’est l’acteur du mouvement, de la conscience en marche, de la virilité inquiète. Toujours debout. Toujours en JUIN

... ET TOUJOURS AUSSI FÉROCE ! 28 ANS PLUS TARD

Près de trente ans après l’éclosion du virus Rage, le réalisateur Danny Boyle et le scénariste

Alex Garland signent un retour fracassant à leur terrifiant univers avec 28 ANS PLUS TARD, premier volet d’une nouvelle trilogie qui prolonge le cauchemar de « 28 jours plus tard ».

Vingt-trois ans après le film culte « 28 jours plus tard » et dix-huit après « 28 semaines plus tard », les infectés aux allures de zombies sont de retour ! Initialement conçue sous le titre « 28 mois plus tard », cette suite a été retardée à plusieurs reprises, au point que le temps a fini par rattraper le scénario – d’où ce nouveau titre « 28 ans plus tard ». Oscarisé en 2024 pour « Oppenheimer », Cillian Murphy, l’interprète emblématique du premier film, reprend le rôle de Jim dans un rôle clé, assurant la continuité entre l’œuvre originelle et cette nouvelle trilogie.

SURPRISE SUR LE CONTINENT

L’action de ce premier volet se déroule dans un monde strictement placé en quarantaine. Certains survivants ont trouvé des moyens de vivre au milieu des infectés, comme ce groupe retranché sur une île isolée. Mais lorsqu’un des leurs décide de s’aventurer sur le continent, il y fait des découvertes glaçantes : des infectés, bien

sûr, mais aussi d’autres survivants profondément transformés. Des secrets enfouis et des horreurs insoupçonnées redéfinissent brutalement les limites de la survie.

UN CASTING DE HAUT VOL

Après avoir longtemps cherché un studio prêt à soutenir leur nouveau triptyque, Danny Boyle et Alex Garland ont trouvé refuge chez Sony Pictures. Et ils s’entourent d’un casting impressionnant : rien de moins que Jodie Comer, Aaron TaylorJohnson, Jack O’Connell, Alfie Williams et Ralph Fiennes s’opposent aujourd’hui à la déferlante des infectés. « 28 ans plus tard » marque ainsi le début d’une nouvelle ère. Le deuxième opus, « The Bone Temple », est d’ores et déjà prévu pour janvier 2026. Avec ce premier volet, les deux hommes repoussent encore une fois les frontières du genre et plongent les spectateurs dans une lutte pour la survie aussi haletante que désespérée.

28 ANS PLUS TARD

EN SALLE LE 18 JUIN

DE L’UNIVERS DE JOHN WICK

LE RÉPONDEUR

DENIS PODALYDÈS

Primé au Festival de l’Alpe d’Huez, le très original

LE RÉPONDEUR offre à Denis Podalydès un rôle aussi cocasse que profond.

Qu’est-ce qui vous a séduit dans le scénario du « Répondeur » ?

Denis Podalydès : Son argument complètement irréel : un écrivain qui confie sa voix à un imitateur pour se débarrasser de lui-même, de sa propre vie. J’ai trouvé ça culotté et gonflé, donc intéressant. Cette invention bizarre peut paraître puérile, mais elle est en fait un geste désespéré pour faire entrer quelqu’un dans son cercle, là où il avait fait le vide.

Comment percevez-vous Pierre, votre personnage ?

C’est un homme blessé, seul dans un appartement cossu, hanté par une séparation douloureuse et une quête d’approbation paternelle. Il y a chez lui de l’immaturité, cette idée saugrenue de vouloir se décharger de son existence. Ce grand enfant croit pouvoir tout résoudre en se retirant du monde, mais il ne s’agit que d’un fantasme.

Que dit le film sur notre époque ?

Il interroge notre dépendance aux portables. Pierre affirme que le téléphone l’aliénait comme une addiction. En confiant son « moi social » à son double Baptiste, il veut retrouver du silence, du temps, de la liberté. Mais cette solitude débouche sur une ouverture au monde.

Quel a été pour vous le principal enjeu artistique ?

La réalisatrice Fabienne Godet m’a demandé de garder une certaine sobriété. Le plus troublant a été le travail sur la voix : cette fusion entre la mienne et celle de Salif Cissé, qui incarne Baptiste. Je me perds moi-même à l’écouter. Ça ne s’était encore jamais fait au cinéma, et c’est ce qui m’a aussi décidé à plonger dans l’aventure.

AMÉLIE ET LA MÉTAPHYSIQUE DES TUBES

ESPRIT, ES-TU LÀ ?

Présenté à Cannes en séance spéciale, un bijou d’animation pas comme les autres qui transpose un des grands romans de la très populaire Amélie Nothomb.

Par Bernard Achour

Adapter « Métaphysique des tubes » d’Amélie Nothomb au cinéma relevait de la gageure. Comment traduire en images l’ironie spirituelle, la douce bizarrerie et la lucidité d’une enfant qui se croit Dieu avant de découvrir la perte ? Le pari est relevé avec brio par Maïlys Vallade et Liane-Cho Han, qui signent un premier long métrage d’animation aussi délicat que profond. Amélie, petite Belge née au Japon, découvre le monde à hauteur de tatami. Son amie Nishio-san devient son guide, son soleil. « Se fixer sur des détails comme le font les enfants a été notre fil conducteur », explique Maïlys Vallade. De là naît une grammaire visuelle très singulière, fluide, sensorielle, où « tout procède de sa subjectivité », où le réel bascule sans rupture dans l’imaginaire.

LE RÉPONDEUR

EN SALLE

LE 4 JUIN

Mais vient le temps du deuil, du manque, de la conscience. Une mer, un bocal vide, et des souvenirs qui s’échappent « comme au fil de la rivière », selon Liane-Cho Han. À travers ce face-à-face symbolique entre l’enfant et l’absence, se joue « une crise existentielle que nous traversons tous », dit-elle encore. Loin de la nostalgie figée, le film épouse le rythme des saisons et la voixoff de conteuse ajoute une profondeur poétique. Le grand défi ? Intéresser aussi les enfants à cette histoire initialement conçue pour des adultes. Mission accomplie. Résultat : une œuvre poignante et ludique, audacieuse et accessible, qui donne furieusement envie de relire Amélie Nothomb… Et de courir au cinéma.

AMÉLIE ET LA MÉTAPHYSIQUE DES TUBES EN SALLE LE 25 JUIN

ET LA MÉTAPHYSIQUE

DES TUBES DE Liane-Cho Han, Mailys Valla GENRE Animation (1h17)

DISTRIBUTEUR Agora M3GAN 2.0

DE Mo Harawe AVEC Ahmed Ali Farah, Anab Ahmed Ibrahim, Ahmed Mohamud Saleban GENRE Drame (2h13) DISTRIBUTEUR Trigon

LE RENDEZ-VOUS DE L’ÉTÉ

DE Valentine Cadic AVEC Blandine Madec, India Hair, Arcadi Radeff GENRE Comédie dramatique (1h17) DISTRIBUTEUR Adok Films

DE Gerard Johnstone AVEC Violet McGraw, Jemaine Clement, Allison Williams GENRE Horreur (1h45) DISTRIBUTEUR Universal

75 DE Ido Fluk AVEC Mala Emde, John Magaro, Michael Chernus GENRE Biopic musical (1h56) DISTRIBUTEUR Praesens

DE Martin Bourboulon AVEC Roschdy Zem, Lyna Khoudri, Sudse Bavett Knudssen GENRE Aventures (1h41) DISTRIBUTEUR LIFE OF CHUCK

DE Mike Flanagan AVEC Tom Hiddleston, Mark Hamill, Chiwetel Ejiofor GENRE Drame (1h51) DISTRIBUTEUR DCM FILMS LE GRAND DÉPLACEMENT

Co andez vos bonsmaintenant

DE Jean-Pascal Zadi AVEC Jean-Pascal Zadi, Reda Kateb, Fadily Camara GENRE Comédie (1h35) DISTRIBUTEUR Pathé

13 JOURS, 13 NUITS

27 JUIN NE ZHA 2 DE Yu Yang GENRE Animation (2h24) DISTRIBUTEUR Waldner F1 DE Joseph Kosinski AVEC Brad Pitt, Damson Idris, Javier Bardem GENRE Aventures (2h20) DISTRIBUTEUR Warner

Bientôt les vacances d‘été et rien de prévu ? Place au cinéma, aux glaces et aux frissons !

LA VENUE DE L’AVENIR

AUTANT EN EMPORTE LE TEMPS

Annoncé tardivement pour cause d’embargo cannois, c’est dans ce numéro de juin que le nouveau film de Cedric Klapisch trouve aujourd’hui sa place. Pourquoi un tel traitement de faveur ? Parce que c’est une merveille absolue.

Bernard Achour

Invité pour la première fois de sa carrière au Festival de Cannes, Cédric Klapisch ne pouvait pas rêver une plus belle occasion de monter les légendaires marches rouges qu’avec « La Venue de l’avenir », même si on regrette que, tout en lui assurant une très grande visibilité via une séance spéciale, le comité de sélection ne lui ait pas offert les honneurs de la compétition tant son exceptionnel impact émotionnel aurait pu lui valoir une place de choix, quelque chose comme la « Palme du cœur », à l’heure des récompenses.

UNE ENQUÊTE FAMILIALE

Aussi architecturé que totalement limpide, le scénario gravite autour d’une très ancienne maison promise à la destruction afin que le terrain boisé où elle fut jadis construite soit converti en un centre commercial. Mais il faut pour ça que les descendants de ses propriétaires, réunis pour l’occasion alors qu’ils ne s’étaient jusque-là jamais rencontrés, donnent leur accord ou

signifient leur refus. À partir de là, quatre d’entre eux décident de se rendre sur les lieux et d’explorer la vieille bâtisse normande avant de rendre leur verdict. Mais la découverte de vieilles photos sépia, de lettres oubliées et d’objets presque fossilisés les incite alors à mener une enquête sur le passé de leurs ancêtres, prélude à un extraordinaire ballet temporel entre le XIXe siècle et notre époque. Menée avec une grâce folle, ponctuée de séquences où le regard est autant ébloui que le cœur se serre, cette exploration des racines dont nous sommes tous les héritiers se découvre dans un état proche de l’addiction.

CE QUI NOUS LIE

Quinzième opus de son réalisateur, « La Venue de l’avenir » ne se contente pas d’être de la tête et des épaules un incontestable chef-d’œuvre. Son originalité, son élan romanesque, sa fluidité narrative et la splendeur de ses enjeux en font non seulement un pic majeur de cette année cinéma 2025 mais aussi, voire surtout, un de ces très rares films susceptibles

d’influer directement sur la vie des spectateurs les plus réceptifs à cet éloge éperdu de la famille, à cet hommage bouleversant à ceux auxquels nous devons notre passage sur Terre et aux liens qui, à notre insu, nous unissent à de parfaits inconnus. Encore jamais employé dans ces colonnes, l’adjectif « sublime » mérite amplement d’y faire son entrée.

LA VENUE DE L’AVENIR ACTUELLEMENT AU CINÉMA

DÈS

LE 4 JUIN AU CINÉMA

LE VILLAGE

AUX PORTES DU PARADIS

NATURE HUMAINE

Sous le soleil écrasant d’un village somalien nommé Paradis, le jeune cinéaste Mo Harawe (Photo) compose un premier long métrage bouleversant de grâce.

« Le Village aux portes du paradis » nous saisit d’entrée avec une séquence issue d’un journal télévisé annonçant un bombardement de drone. Mais très vite, le réalisateur déplace le regard : ce n’est pas celui de l’Occident qu’il filme, mais celui des gens. Mamargade, père célibataire, trime pour offrir un avenir à son fils Cigaal ; sa sœur Araweelo, fraîchement divorcée, tente de se réinventer. Autour d’eux, le vent souffle, comme un personnage à part entière, chargé de relier les êtres, de faire vibrer les

toiles, les âmes, les silences. « Ce que je veux souligner, c’est qu’il n’y a qu’ensemble qu’on peut avancer », dit Mo Harawe. Ensemble, ces trois-là forment une cellule fragile mais lumineuse qui nous emporte.

TOUT PRÈS DU RÉEL

Pour Mo Harawe, tourner en Somalie n’était pas négociable. Né à Mogadiscio, il raconte son pays sans filtres exotiques, mais avec un amour profond. « Il y a des coins fabuleux en Somalie, rappelle-t-il. Mais ce potentiel n’arrive pas à se concrétiser. » En résulte une œuvre somptueuse et habitée, tournée dans des décors naturels choisis parfois la veille, avec des acteurs non professionnels recrutés dans la rue. Malgré l’absence d’infrastructures, le tournage a été « une affaire de patience, de confiance et de débrouille ». La caméra de Mostafa el-Kashef, fidèle compagnon de route, capte les vibrations d’un monde en suspension : teintes chaudes, plans fixes, éclats de bleu, bruits de vent. Rien n’est souligné, tout est senti.

UNE SYMPHONIE INTIME

Ce qui émeut, au-delà de la beauté plastique, c’est l’attention que le film accorde à ses personnages. « Ils ne sont pas des victimes, insiste le cinéaste. Ils trouvent des moyens. » Mamargade ne sait pas dire non, Araweelo avance coûte que coûte, Cigaal apprend à rêver malgré l’école qui ferme et les drones qui rôdent. Ensemble, ils affrontent les vents contraires avec une dignité admirable. « J’ai voulu montrer que, même avec des problèmes, on peut encore rire, jouer, aimer », confie Mo Harawe. Le miracle est là : dans cette humanité sans pathos, cette tendresse qui irrigue chaque plan. Un grand film, qui regarde les siens droit dans les yeux.

LE VILLAGE AUX PORTES DU PARADIS EN SALLE LE 18 JUIN

LE

18 JUIN AU CINÉMA

THE VILLAGE NEXT TO PARADISE

UN FILM DE MO HARAWE · SOMALIE

«Chaque

plan semble former le vers parfait d’un poème.»

POSITIF

DÈSLE18.06 AUCINÉMA

DEMON SLAYER – INFINITY CASTLE

L’ART DU SABRE, ENTRE LAME ET FORCE

L’anime DEMON SLAYER – INFINITY CASTLE plonge les spectateurs dans l’interdimensionnel Château de l’Éternité, théâtre du combat décisif entre pourfendeurs de démons et créatures démoniaques. Après un démarrage phénoménal au Japon, où le film a dominé le box-office avec plus de 24 millions de dollars dès sa sortie, cette aventure épique s’apprête à envoûter dès la rentrée les salles suisses.

Le scénario poursuit la quête de Tanjiro Kamado, devenu pourfendeur de démons après la transformation de sa sœur en créature démoniaque. Accompagné de ses fidèles compagnons Zenitsu Agatsuma et Inosuke Hashibira, il a vaincu de nombreux démons et combattu aux côtés des redoutables Piliers, les plus puissants épéistes de la confrérie.

L’ULTIME AFFRONTEMENT

Alors que Pourfendeurs et Piliers se préparent à livrer leur dernier combat,

l’ennemi suprême Muzan Kibutsuji fait son apparition. Lorsque le chef des Pourfendeurs se retrouve en danger, Tanjiro et les siens sont projetés au cœur de la forteresse démoniaque : le Château de l’Éternité. C’est là que s’engage le combat final, aussi crucial que spectaculaire.

UNE AVENTURE ÉPIQUE

« Demon Slayer – Infinity Castle » promet des animations à couper le souffle, des scènes de combats haletantes et une grande intensité émotionnelle. Le parcours de Tanjiro, fait de pertes, de courage et de loyauté, atteint ici son paroxysme.

Après un lancement triomphal au Japon, ce nouveau chapitre confirme la force de frappe de la saga « Demon Slayer ». Avec « Infinity Castle », les spectateurs assisteront au duel ultime, celui qui pourrait bouleverser à jamais le destin du monde. Préparez-vous à un affrontement titanesque !

DEMON SLAYER – INFINITY CASTLE EN SALLE LE 17 SEPTEMBRE

Dans le prochain numéro double juillet/août de FILM GUIDE :

LES SCHTROUMPFS – LE FILM : La vie en bleu

SUPERMAN : Le grand retour

LES ORPHELINS : Un thriller explosif

Dès le 2 juillet dans votre cinéma préféré

LE FILM D ’ ANIMATION N º 1 AU BOX OFFICE

PLUS DE 2,2 MILLIARDS DE US$ AU BOX-OFFICE

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