Décembre #2025-10 filmguide.ch

Le cinéma à l’état pur entre vos mains
LE CHANT DES FORÊTS
Écoutez voir
ANACONDA
La comédie qui fait peur
KOKUHO –
LE MAÎTRE DU KABUKI
Le dernier chef-d’œuvre de 2025
![]()
Décembre #2025-10 filmguide.ch

Le cinéma à l’état pur entre vos mains
Écoutez voir
La comédie qui fait peur
Le dernier chef-d’œuvre de 2025
Retour sur Pandora



Gagnez de superbes goodies
« AVATAR : DE FEU ET DE CENDRES »


Éditeur
Rédacteur en chef
Bernard Achour
Maquette & couverture
Romano Bassi
Directeur de publication
Philipp Portmann
Design & Layout
Huit Onze, Genève
Couverture : © Disney / © Ascot Elite
PORTMANN GROUP




COUPABLE
11 — PORTRAIT
Wagner Moura L’AGENT SECRET
13 — COMÉDIE DRAMATIQUE FATHER MOTHER SISTER BROTHER
15 — PORTRAIT
Sara Giraudeau L’AFFAIRE BOJARSKI
Etzelmatt 5 - 5430 Wettingen +41 56 426 88 55 info@portmann-group.com www.portmann-group.com
Vente d'annonces
Patrick Knecht p.knecht@portmann-group.com

ISSN 2813-7353
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© PORTMANN GROUP 2025
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Le moment est enfin arrivé : le troisième volet de la légendaire saga AVATAR conquiert les écrans avec des effets révolutionnaires, une histoire déchirante et l’introduction d’un nouveau peuple, les Na’vi du Feu !
Par Carmine Carpenito
Trois ans se sont écoulés depuis « La Voie de l’eau », qui avait rapporté plus de 2,3 milliards de dollars dans le monde. Il était donc grand temps de retourner sur Pandora !
SOIF DE JUSTICE
Jake Sully et Neytiri, campés une fois encore par Sam Worthington et Zoe Saldana, portent toujours le poids immense de la perte de leur fils. Mais la famille n’a guère le temps de faire son deuil : Miles Quaritch a survécu, sauvé in extremis par Spider. Pour Neytiri, la situation est d’autant plus douloureuse que le général sans scrupules est directement responsable de la mort de son enfant adoré.
NOUVEAUX CONFLITS
Et comme si une nouvelle confrontation avec Miles Quaritch ne suffisait pas, la famille croise dans ce troisième volet la route du peuple des Na’vi du Feu – une rencontre au cours de laquelle Jake et les siens doivent accepter une vérité brutale : sur Pandora, tout le monde n’a ni les mêmes intérêts, ni, a fortiori, de bonnes intentions…

CAMERON AU SOMMET
Nul autre que le cinéaste culte James Cameron, auquel nous consacrons un portrait en page suivante, reprend les commandes pour captiver le public avec des effets jamais vus. Le conteur, d’un talent et d’une détermination exceptionnels, signe le plus ambitieux et le plus monumental épisode de la franchise, éclipsant même les précédents volets en offrant un déluge de scènes d’action inédites, d’émotions fortes et de splendeurs visuelles. On ne se lasse décidément jamais de Pandora.
AVATAR – DE FEU ET DE CENDRES EN SALLE LE 17 DÉCEMBRE
Gagnez des goodies AVATAR !
Envoyez simplement un e-mail avec le mot-clé AVATAR à concours@filmguide.ch Date limite de participation : 31 janvier




Aucun réalisateur n’attire autant de passionnés dans les salles que lui : le Canadien James Cameron sait exactement ce que le public veut voir, et il parvient film après film à se surpasser.
Par Carmine Carpenito
En 1997, il faisait de Leonardo DiCaprio le roi du monde dans « Titanic » – et de luimême le roi du cinéma à grand spectacle. Dès ses débuts avec « Terminator » (1984), « Aliens – Le Retour » (1986) et « Abyss » (1989), James Cameron, prodige fasciné par la technologie, affiche un même credo : offrir au public un cinéma spectaculaire. Et il y parvient encore aujourd’hui.
LE MAÎTRE DU BOX-OFFICE
Depuis l’invention du cinéma, seuls dix films ont vendu plus d’un million de billets en Suisse – et trois sont signés James Cameron : « Titanic » (1997), « Avatar » (2009) et « Avatar – La Voie de

l’eau » (2022). À l’échelle mondiale, ces productions dominent également le classement des plus gros succès de tous les temps : tous trois ont rapporté plus de 2 milliards de dollars chacun et occupent aujourd’hui les première, troisième et quatrième places. « Avatar – De feu et de cendres » deviendra-t-il son quatrième film à réaliser cet exploit ?
OBJECTIF : PERFECTION
Encore plus remarquable : James Cameron n’a tourné qu’une poignée de films en plusieurs décennies, et a il pourtant marqué l’Histoire du cinéma. Douze ans séparent « Titanic » d’« Avatar », treize séparent celui-ci de « La Voie de l’eau ». La raison ? Une quête obsessionnelle de perfection,

notamment technique. Cameron pousse l’innovation plus loin que quiconque et ne dévoile ses œuvres que lorsqu’elles correspondent exactement à sa vision – un luxe dont la plupart des cinéastes ne peuvent que rêver. Là où les Studios imposent d’ordinaire des dates butoirs, Cameron laisse la seule qualité déterminer la sortie. Et le box-office lui donne raison.
Aujourd’hui, « Avatar – De feu et de cendres » étant prêt à déferler, il ne reste plus qu’à dire : direction Pandora !



Ou quand petit classique de l’horreur devient… une comédie !
Par Bernard Achour
Quand on repense à la fin des années 90, il suffit d’une image pour tout faire revenir : la jaquette VHS saturée de vert, Jennifer Lopez, Ice Cube et Jon Voight aux prises avec un serpent géant en Amazonie. Anaconda (1997) n’était ni un chef-d’œuvre ni un simple nanar : un film de studio ulttra efficace, sincère jusque dans son ridicule, devenu plaisir coupable et totem d’une époque. Près de trente ans et quatre suites plus tard, Hollywood rouvre le coffre des reliques et décide d’en rire. Pas de reboot au sens classique, mais un virage comique assumé, confié à Tom Gormican, l’auteur de The Unbearable Weight of Massive Talent. Lui évoque « un film aussi conscient de luimême que de son héritage, une aventure qui rit autant qu’elle mord ».
Le scénario imaginé avec Kevin Etten repose sur une idée limpide : deux amis d’enfance, Doug et Griff, décident de tourner leur propre remake d’« Anaconda »
(dont ils sont fans) dans la jungle amazonienne. Mais ce qui devait être une farce entre copains devient un cauchemar quand un véritable serpent géant fait son apparition. Paul Rudd tient à souligner : « Ce n’est pas un remake. C’est une chose totalement unique, drôle, et inspirée par l’amour qu’on porte au film original. » Le ton est clair : méta, absurde et tendre avec la mémoire du cinéma d’exploitation. Jack Black renchérit : « C’est beaucoup plus rigolo que l’original, mais ça garde les mêmes vibrations. C’est un film d’horreur pour de vrai, avec une bonne dose de clowneries. » Une ligne de crête que Tom Gormican connaît par cœur : jongler entre la peur et le rire, entre le clin d’œil et la passion, sans jamais écraser le mythe qu’on ressuscite.
Le tournage s’est déroulé en Australie, sous une chaleur tropicale que les acteurs ont décrite comme une épreuve burlesque. « Il faisait cent cinquante degrés à huit heures du matin ! », plaisante Jack Black.

Jamais en reste, Paul Rudd enfonce le clou : « Le département costumes nous détestait parce que cette sueur, ce n’était pas du maquillage : c’était de la vraie transpiration. » L’ambiance était donc à la camaraderie, presque à la colonie de vacances cinéphile : « J’adore Jack, travailler avec lui sur plusieurs mois, c’était fantastique. Le scénario était intelligent, et le côté “film dans le film” m’a immédiatement séduit. » Cet « Anaconda » nouvelle mue s’annonce donc comme une jungle d’autodérision, un hommage délirant à nos frayeurs d’hier. Ou comment transformer la nostalgie VHS en serpent qui se mord la queue – et qui le fait avec panache.
ANACONDA EN SALLE LE 24 DÉCEMBRE

AU CINÉMA

Trois ans après son magnifique film « La Panthère des neiges », Vincent Munier a tourné dans sa région natale, les Vosges, l′hypnotique LE CHANT DES FORÊTS. Il a été présenté en première suisse au ZFF.
Propos recueillis par Bernard Achour
Film Guide : Quel a été le déclic pour « Le Chant des forêts » ?
Vincent Munier : Après « La Panthère des neiges », il y a eu comme une évidence. J’avais envie de revenir chez moi, dans les Vosges, de montrer que la beauté n’est pas réservée à l’autre bout du monde. J’avais accumulé des images, des émotions, une forme de dette aussi envers ce que mon père m’avait transmis. Le moment était venu de partager tout ça.
Comment vous situezvous par rapport aux documentaires animaliers traditionnels ?
Je les regarde avec respect, ils sont souvent axés sur le spectaculaire, la prédation, la musique qui dramatise tout. Moi, ce n’est pas ça. Ce que je cherche, c’est l’authenticité : des
visions réelles de la nature telles qu’on les vit quand on attend, quand on se tait. J’aime les fantômes, les apparitions. On ne voit pas tout, on devine, on écoute. C’est une autre façon d’être au monde.
Votre film ressemble à un poème sensoriel et intimiste…
Complètement. On a cassé quelque chose dans notre rapport au sensible. Ce film, c’est une tentative de raviver ça. J’ai l’impression qu’on traverse une crise de sensibilité : les gens ne sont plus touchés par ce qui disparaît parce qu’ils ne le connaissent plus.

Quelle a été votre approche narrative et visuelle ?
Le scénario s’est imposé naturellement : un grand-père transmet son savoir à son petit-fils. Leur cabane devient le squelette du film. Moi, je suis entre les deux : le trait d’union, celui qui regarde et qui filme. Sur le plan visuel, tout a été tourné autour de ma ferme. Je fonctionne comme un photographe : j’attends la lumière, j’épie la brume. Dans la forêt, on entend avant de voir.


Avez-vous été surpris par certaines images ?
Toujours. Parfois, je filme une fougère en contre-jour et une petite mouche vient se poser dessus : c’est magnifique. Une buse traverse un plan de nuages : c’est un cadeau. Ces instants ne s’anticipent pas. On provoque la chance en étant là, sur le terrain, mais après, il faut se laisser surprendre.
Comment définiriez-vous la beauté que vous avez captée ?
Je dirais : ordinaire et extraordinaire à la fois. Accessible. Elle est là, devant nous, il suffit de la regarder. Pendant le Covid, les gens ont redécouvert les oiseaux, les feuilles qui poussaient. C’est dommage qu’il faille un confinement pour ça ! Ma beauté à moi, c’est celle du quotidien, de la proximité, pas celle qu’on consomme à coups de billets d’avion.
LE CHANT DES FORÊTS EN SALLE LE 17 DÉCEMBRE





Deux ans se sont écoulés à Saint-Hubert. Pour Adélaïde et Simon, la vie est devenue trop calme ; les amis de leur âge leur manquent. Mais les choses vont bientôt changer.
Par Philipp Portmann
Quand Stanislas, le fils de l’ancien président de la société de chasse, vient s’installer au village avec sa famille, la communauté assoupie se remet en mouvement. Jeune, sympathique et charismatique, il apporte un vent de fraîcheur – mais il est aussi un fervent défenseur de la chasse à courre traditionnelle.
Ce qui ressemble d’abord à un enrichissement tourne vite au baril de poudre : les lignes de front se déplacent, les voisinages vacillent et l’idylle supposée commence à se fissurer. Adélaïde et Simon doivent se demander jusqu’où un village peut supporter le changement – et quelle place eux-mêmes veulent occuper dans ce conflit.
REGARD SOUS LA SURFACE
Dirigés par Antonin Fourlon et Frédéric Forestier, qui dissèquent la communauté villageoise avec un sens aigu des dynamiques rurales, Didier Bourdon, Camille Lou et Hakim Jemili donnent aux tensions sous-jacentes à la fois humour et vulnérabilité.

EVA’S SANDWICH HOUSE Avenue Sainte-Luce 2 1003 Lausanne
Téléphone 021 311 99 05
HORAIRES D’OUVERTURE
Lundi à vendredi 07:00-19:00
Samedi 08:00-19:00
CHASSE GARDÉE 2
EN SALLE LE 10 DÉCEMBRE
Tentez de gagner 3 x 2 billets pour cette comédie déjantée
Envoyez simplement un e-mail avec le mot-clé CHASSE GARDÉE 2 à concours@filmguide.ch
Date limite de participation : 31 décembre 2025


Il n’est pas nécessaire de vivre à Paris pour être aussi captivé que réjoui par le formidable film qu’est L’INCONNU DE LA GRANDE ARCHE.
Par Bernard Achour
Adapté du livre de Laurence Cossé, « L’Inconnu de la Grande Arche » retrace la folle épopée de la Grande Arche de la Défense, ce cube monumental voulu par François Mitterrand et confié, en 1983, à un inconnu : l’architecte danois Johan Otto von Spreckelsen. « Je voulais approcher son mystère et lui rendre hommage », confie le réalisateur Stéphane Demoustier. À travers ce créateur obstiné, le cinéaste raconte le passage du rêve au désenchantement, l’effondrement d’un idéal humaniste sous le poids du réel et des calculs politiques. Dès la scène d’ouverture, où Michel Fau campe un Mitterrand à la fois hautain, curieux et espiègle, la comédie se double d’une réflexion sur le pouvoir et la création. L’architecture devient drame, le cube symbole de la pureté impossible.
PUISSANCE CUBE
Xavier Dolan et le déjà cité Michel Fau, tous parfaits. Le cinéaste déploie son talent pour la mise en scène de groupe, sa capacité à faire dialoguer comédie de cour et tragédie politique. Mitterrand et l’architecte se reflètent comme deux faces d’un même miroir, avant que la cohabitation de 1986 ne scelle la fin du rêve socialiste.
Stéphane Demoustier, qui a longtemps filmé des bâtiments pour la Cité de l’architecture, trouve ici son sujet idéal : « L’architecture et le cinéma sont deux arts du prototype ». La reconstitution des années 1980, d’une précision jamais fétichiste, s’appuie sur un prodigieux travail d’effets spéciaux indiscernables, conçus pour donner au chantier une présence physique. Les images animées à partir d’archives produisent un effet de réel d’autant plus fascinant qu’il passe inaperçu. « Je voulais qu’on sente la matière, la boue, la monumentalité de l’ouvrage », dit encore le cinéaste. C’est chose faite : entre marbre de Carrare, pluie et métal, le film célèbre l’élan créateur autant qu’il en montre la ruine. Il brille par sa malice, sa rigueur et sa grâce politique, un modèle d’intelligence et de cinéma sensible. En 2024, Hollywood a eu « The Brutalist ». Cette année, la France nous offre « L’Inconnu de la Grande Arche ». Et la comparaison n’a rien d’usurpé.

Stéphane Demoustier filme la rencontre de deux egos : un président bâtisseur et un artiste qui destine son œuvre « à l’humanité ». « Spreckelsen se bat pour ses idées, il défend ce qu’il estime essentiel, mais il ne parvient pas à composer avec le réel », explique le réalisateur. L’Arche incarne cette tension entre inspiration et contrainte, entre collectif et individuel. En adoptant le format carré de projection, le film traduit visuellement l’obsession géométrique de son héros. Autour de Claes Bang, prodigieux d’intensité nordique, gravitent Sidse Babett Knudsen, Swann Arlaud,

L’INCONNU DE LA GRANDE ARCHE EN SALLE LE 24 DECEMBRE










Quoi de plus beau que de conclure l’année sur un des plus grands films qu’elle nous aura offerts ?
Par Bernard Achour
Dans « Kokuho – Le Maître du Kabuki », le réalisateur Sang-il Lee ne filme pas seulement un art : il capte la passion qui le consume. Porté par un souffle épique et une émotion à fleur de peau, ce diamant de 2 h 54, plus grand succès japonais en prises de vues réelles depuis vingt-deux ans, emporte tout sur son passage.
LE FEU SUR LES PLANCHES
Dans un Japon en mutation, deux destins se confondent : celui d’un orphelin de yakuzas recueilli par un acteur légendaire, et celui du fils de ce dernier, promis à la gloire mais prisonnier de son héritage. Cinquante ans d’amitié, de rivalité et de sacrifices pour un seul but : atteindre la vérité du kabuki, cette forme traditionnelle de théâtre où tous les rôles, même féminins, sont tenus par des hommes. « Le kabuki est un art de filiation, mais aussi une malédiction », confie Sang-il Lee. Son film épouse cette dualité : privilège et fardeau se mêlent au sein d’un monde clos où les fils succèdent aux pères comme les acteurs aux rôles. Orphelin marqué au fer du crime, Kikuo s’y fraie une place par la force du travail et l’éclat du talent.
Sous l’œil sévère de son maître Hanjiro, il apprend que « maîtriser le kabuki peut être une douce revanche ». À ses côtés, Shunsuke, fils de Hanjiro, avance sur le même chemin, habité d’une douceur qui contraste avec la rage de son frère d’art. Leur fraternité, fragile et ardente, fonde la tension émotionnelle d’un récit où l’artiste se dissout dans la perfection de son geste.
Pour filmer cet art ancestral, le réalisateur refuse la distance muséale : « Je voulais que le spectateur se sente sur scène. » Avec son chef opérateur, il invente un dispositif où les corps, les étoffes et la lumière deviennent langage. Les gros plans, rares dans le kabuki traditionnel, révèlent la fièvre intérieure des acteurs. Le montage rythme les ellipses comme des respirations tragiques. Quant aux deux interprètes principaux, Ryõ Yoshizawa et Ryusei Yokohama, leur grâce, leur discipline et leur puissance incarnent la fusion entre cinéma et théâtre, entre chair et poudre de riz.


À la fois hommage et mélodrame, « Kokuho – Le Maître du Kabuki » déploie la somptuosité d’un art séculaire avec la ferveur d’un film moderne. On pense à « Adieu ma concubine » : même ampleur, même dévotion, même vertige. Quand le rideau se referme, il ne reste que la poussière d’or des projecteurs et l’envie irrépressible de s’y replonger. Un filmmonde, un chef-d’œuvre, un miracle.
KOKUHO – LE MAÎTRE DU KABUKI EN SALLE LE 24 DÉCEMBRE

DÈS LE 3 DÉCEMBRE AU CINÉMA

Satellisé par « Top Gun – Maverick », Miles Teller fait preuve d’une émotion inattendue dans l’original et sensible ETERNITY.
Par Bernard Achour
« Mon implication a toujours eu quelque chose de psychotique, entre l’envie de réussir et le pur masochisme. » Cette phrase de Miles Teller résume tout : un acteur instinctif et méthodique, intense et joueur, mû par une soif d’authenticité.
LES
Né en Pennsylvanie en 1987, il passe du baseball et de la musique au théâtre, puis choisit le jeu. À la Tisch School of the Arts, il apprend la discipline du plateau. Première scène dans « Footloose » qu’il reprendra plus tard au cinéma. Un accident de voiture à vingt ans, dont il garde des cicatrices, renforce sa détermination. Repéré par Nicole Kidman

pour « Rabbit Hole » (« Elle m’a vu rougir pendant l’audition ») – il enchaîne « The Spectacular now », « Divergente » et surtout « Whiplash » en 2014. Cinq semaines d’entraînement à la batterie, les mains en sang : Oscar pour J.K. Simmons, révélation pour lui. Derrière le visage poupin, un monstre de travail.
De comédies en blockbusters (dont « Les Quatre Fantastiques »), il alterne succès et désillusions. « Je boucle un cycle avant de passer aux choses sérieuses », dit-il. Elles arrivent avec « Bleed for this », où il devient le boxeur Vinny Pazienza, puis le triomphal « Top Gun – Maverick » parce que Tom Cruise en personne insistera pour le convaincre d’entrer dans le cockpit.

Dans « Eternity », il s’initie au romantisme métaphysique en mari sexagénaire qui attend sa femme dans l’au-delà avant de découvrir qu’elle y retrouve son premier amour. Rajeuni dans un corps de trente ans, il affronte un rival de jeunesse et la question ultime : qui mérite qu’on l’aime pour toujours ? Pour y répondre, le réalisateur imagine un purgatoire bureaucratique où on choisit son éternité comme une destination. « Ce film pousse à penser à ceux qu’on aimerait retrouver », confie Miles Teller. Son jeu, d’une douceur inédite, donne à ce conte sur la mort la légèreté d’une danse.
ETERNITY EN SALLE LE 3 DÉCEMBRE


Trailer et infos
Suivez nos coups de cœur filmcoopi_romandie filmcoopidistribution
MUSIQUE ORIGINALE : WARREN ELLIS - DOM LA NENA & ROSEMARY STANDLEY AVEC LE GRAND TÉTRAS, LE CERF ÉLAPHE, MICHEL MUNIER, LE LYNX BORÉAL, SIMON MUNIER, LE TROGLODYTE MIGNON
Après « La Panthère des neiges », Vincent Munier nous invite au cœur des forêts des Vosges. C’est ici qu’il a tout appris grâce à son père Michel, naturaliste, ayant passé sa vie à l’affût dans les bois. Il est l’heure pour eux de transmettre ce savoir à Simon, le fils de Vincent. Trois regards, trois générations, une même fascination pour la vie sauvage. Nous découvrirons avec eux cerfs, oiseaux rares, renards et lynx… et parfois, le battement d’ailes d’un animal légendaire : le Grand Tétras.


Biopic lumineux, dépaysant et gorgé de sens, le premier long métrage de Damien Dorsaz est une belle surprise.
Comment présenteriez-vous votre film ?
Damien Dorsaz : Comme l’histoire d’une jeune femme qui cherche sa place dans le monde et finit par trouver son chemin particulier en découvrant un vestige millénaire au milieu du désert péruvien, très loin de chez elle. Il ne s’agit en rien d’un biopic, encore moins d’une reconstitution historique. Il s’agit d’une quête existentielle, un récit initiatique. Je pourrais aussi résumer mon film ainsi : « Un être trouve ce qu’il veut faire de sa vie et trouve sa connexion profonde avec le monde. »
Il s’inspire librement de faits réels… Oui, de la vie de Maria Reiche qui a découvert et travaillé sur les lignes de Nazca toute sa vie. Je l’ai rencontrée lors de mon premier
voyage au Pérou en 1996. Cette rencontre a très fortement marqué le jeune homme que j’étais. Voici ce que j’écrivais dans mon journal de bord à l’époque : « Maria Reiche restera pour les Péruviens la femme qui a découvert et aimé leur culture ; pour le monde, elle restera la pionnière de Nazca ; pour moi, elle restera cette femme qui m’a fait prendre conscience de la force de ma vie et de ce que je pouvais en faire. »
Qu’est-ce qui vous a intéressé dans son destin ?
Le fait qu’elle trouve sa ligne de vie en découvrant des lignes millénaires au milieu du désert. Ce qui m’a touché, c’est la force et le souffle qui se dégagent de cette femme, sa capacité à écouter intimement son intuition. Et ce qui m’a intéressé, c’est d’emmener les spectateurs vers l’état de grâce que le personnage touche du
doigt à un moment du film. Cet état très rare dans nos vies où l’on se sent complètement en adéquation, littéralement aligné, en osmose avec le monde et avec nous-mêmes.
Peut-on voir dans « Lady Nazca » une réflexion écologique ?
Oui et elle est très importante pour moi. Tout d’abord, l’héroïne va passer sa vie à restaurer et protéger un vestige millénaire qui est aujourd’hui patrimoine mondial de l’UNESCO. Ensuite, elle quitte sa zone de confort, sa vie douillette à Lima pour une existence plus simple, plus minimaliste dans le désert de Nazca. Et il y a l’image de cette silhouette qui balaie le désert, l’image d’un petit être qui, seul au milieu de l’immensité sableuse, semble prendre soin de la croûte terrestre tout entière. C’est cette image qui m’a toujours guidé
LADY NAZCA EN SALLE LE 10 DÉCEMBRE


UN FILM DE LEE SANG-IL
DÈS LE 24 DÉCEMBRE AU CINÉMA
Un art spectaculaire, une rivalité sans merci

Un film d’animation unique en son genre qui initiera les plus jeunes aux délices de la peur et de la tolérance.
Par Bernard Achour
Ici, les réalisateurs Steve Hudson et Toby Genkel réinventent le mythe de Frankenstein à hauteur d’enfant. Leur créature n’est pas un monstre terrifiant mais un petit être cousu de bric et de broc, timide et rêveur, né dans un château perché sur les hauteurs de Grotteskew. Doux, mélancolique, il veille sur toute une communauté de chimères maladroites que leur créateur, un savant distrait, a aussitôt oubliées. Steve Hudson résume l’esprit de son film : « L’opposé de l’amour, ce n’est pas la haine, c’est la peur. » La peur est ici l’ennemie à vaincre, et le rire, la tendresse, les meilleurs outils pour y parvenir.
LE CONTE EST BON
Baptisé P'tit Cousu, le premier né du Professeur, joue les grands frères attentionnés pour des créatures faites de morceaux hétéroclites : mi-requins, mi-poulets, parfois simplement incomplets. Leur existence tient de l’expérimentation et du gag visuel, mais aussi de l’éducation sentimentale : apprendre à ne pas effrayer les humains, ces êtres prompts à brandir torches et fourches. Steve Hudson précise : « Je voulais que mon film contienne juste
ce qu’il faut d’éléments effrayants pour divertir à la fois les jeunes et les adultes. » Le résultat tient du conte initiatique : un apprentissage de la différence où l’épouvante s’efface devant l’émotion.
QUEL CIRQUE !
Ignoré par son créateur, P'tit Cousu cède un jour à la tentation du cirque ambulant de Fulbert Freakfinder, Monsieur Loyal grotesque persuadé que « les monstres font vendre ». Le contraste entre ce carnaval bariolé et le château gothique donne lieu à des trouées visuelles d’une grande richesse : décors de bois tordus, couleurs lunaires, animation au rendu à la fois artisanal et numé-
nos failles : maladroits, émotifs, profondément humains. L’humour burlesque n’annule jamais la tendresse. Hudson et Genkel dirigent leur équipe d’animateurs comme un orchestre, trouvant, selon leurs mots, « le bon équilibre entre l’étrange et le familier ». Et lorsque P'tit Cousu découvre qu’« être différent, c’est ce qui rend chacun unique », la morale s’impose sans lourdeur : la différence n’est pas une malédiction, mais une lumière. Ni parodie ni fable moralisante, « La Fabrique des monstres » offre aux enfants leurs premiers frissons de cinéma, un laboratoire d’émotions où on apprend à aimer ce qui nous effraie.


Mario Martone
Valeria Golino, Matilda De Angelis, Elodie
Drame (1 h 57)

Antonin Fourlon, Frédéric Forestier
Didier Bourdon, Camille Lou, Hakim Jemili
Comédie (durée NC)

Gabriel Mascaro
Denise Weinberg, Rodrigo Santoro, Miriam Soccaras
Drame (1 h 27)

Tammi
Hutcherson, Elizabeth Lail, Matthew Lillard



ETERNITY
David Freyne
Elizabeth Olsen, Miles Teller, Callum Turner
Comédie romantique (1 h 52)
Praesens THE VOICE OF HIND RAJAB

VELAZQUEZ
Stéphane Sorlat
Documentaire (1 h 31)
Filmcoopi

LES ENFANTS VONT BIEN
Nathan Ambrosini
Camille Cottin, Monia Chokri, Juliette Armanet
Drame (1 h 51)
Kaouther Ben Hania
Amel Hlelel, Clara Khoury, Motaz Malhees
Drame (1 h 29)
Praesens

Teona Strugar Mitevska
Noomi Rapace, Sylvia Hoeks, Nikola Ristanovsk
Drame (1 h 44)
Trigon

Frenetic MEKTOUB MY LOVE
CANTO DUE
Abdellatif Kechiche
Shaïn Boumedine, Ophélie Bau, Jessica Pennington


Vincent Munier
Documentaire (1 h 33)
Filmcoop

Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver
Fantastique (3 h 12)

Damien Dorsaz Devrim Lingnau, Guillaume Gallienne, Olivia Ross
Drame (1 h 48)
Praesens


(1 h 30)
LA
James Huth
Patrick Timsit, Isabelle Nanty, Théa de Boeck
Comédie (1 h 34)
Pathé


Com. dramatique (2 h 19)
Pathé DREAMERS
Joy Garoro-Akpojotor
Aiysha Hart, Luyanda Unati Lewis-Nyawo, Kerry Howard
Drame (1 h 18)
First Hand Films WYLD

Drymon
Praesens LE CHANT DES FORÊTS
Ralph Etter
Nina Brack, Tim Rohrbach, Lia Rémy
Drame (1 h 34)
Animation (1 h 36)

Gennaro Nuziante
Checco Zalone, Beatriz Arjona, Martina Colombari
Comédie (1 h 30)
Morandini

Gormican


David Mckenzie Riz Ahmed, Lily James, Sam Worthington Thriller (1 h 52) Ascot Elite

Max Walker-Silverman
Josh O’Connor, Meghann Fahy, Kali Reis
Drame (1 h 35)
Cineworx

Royal Film LA FABRIQUE DES MONSTRES

Steve Hudson, Toby Genkel
Animation (1 h 32)

DU KABUKI

Lee Sang-il
Ryô Yoshizawa, Ryûsei Yokohama
Drame (2 h 55)

Trigon
DE LA GRANDE ARCHE
Stéphane Demoustier
Claes Bang, Xavier Dolan, Sidse Babett Knudsen
Drame (1 h 44)

Filmcoopi
FEMME DE MÉNAGE
Paul Feig
Sydney Sweeney, Amanda Seyfried, Brandon Sklenar
Thriller (2 h 11)
Ascot Elite

Jérôme Clément-Wilz

Ciné-Doc ROOFMAN

Derek Cianfrance
Channing Tatum, Kirstedn Dunst, Ben Mendelsohn
Thriller (2 h 06)

Markus Welter
Orell Bergkraut, Alma Büchenbacher, Carlos Leal
Aventure (durée NC)

Olivier Assayas
Paul Dano, Jude Law, Alicia Vikander
Thriller (2 h 36)
Pathé

Erige Sehiri
Aïssa Maïga, Deborat Christelle Naney, Laetitia Ky Drame (1 h 32)
Trigon


Akota, Romane Gueret
Fanta Kebe, Shirel Nataf, Amel Bent


50)
Joséphine Japy Mélanie Laurent, Pierre-Yves Cardinal, Sarah Pachoud


Filmcoopi



Kleber Mendonça Filho
Wagner Moura, Gabriel Leone, Maria Fernanda Cândido
Drame d’espion. (2 h 41)

POILU AUTOUR DU MONDE
Pierre Baiily, Céline Fraipont
Animation (0 h 48)
Outside the Box

Tamara Stepanyan
Camille Cottin, Zar Amir Ebrahimi, Denis Lavant
Drame (1 h 44)
Adok Films

ELLA MCCAY
James L. Brooks Emma Mackey, Jamie Lee Curtis, Jack Lowden
Comédie dram. (durée NC)
Disney

Mascha Schilinski
Hanna Heckt, Lena Urzendowsky, Laeni Geiseler
Drame (2 h 29)
Cineworx

ANS PLUS TARD
TEMPLE DES MORTS
Nia Da Costa
Ralph Fiennes, Alfi e Williams, Jack O’Connell
Horreur (durée NC)

Sony Pictures HAMNET
Chloé Zhao Paul Mescal, Jessie Buckley, Emily Watson
Drame (2 h 05)
Universal GOUROU

Ferzan Özpetek
Luisa Ranieri, Jasmine Trinca, Stefano Accorsi
Comédie dram. (2 h 15)
Morandini

Kate Dolan
Claudia Doumit, David Rysdahi, Lily Sullivan
Horreur (durée NC)
Universal


Yann Gozlan
Pierre Niney, Holt McCallany, Anthony Bajon
Thriller (2 h 06)
Pathé SEND HELP

Jean-Paul Salomé
Reda Kateb, Sara Giraudeau, Bastien Bouillon
Drame (2 h 08)
Sam Raimi
Rachel McAdams, Dylan O’Brien, Dennis Haysbert
Thriller (durée NC)
Disney

Filmcoopi RECONNU COUPABLE

Timur Bekmambetov
Chris Pratt, Rebecca Ferguson, Annabelle Wallis
Thriller (durée NC)
Sony Pictures

Réalisateur
Acteurs Genre/Durée Distributeur
Situation au moment de la clôture de la rédaction. Toutes les données sont fournies sans garantie.
Eros Puglielli
Paolo Cala bresi, Maccio Capatonda
Com. policière (durée NC)

Morandini
Johannes Roberts Troy Kutsur, Johnny Sequoyah, Kevin McNally
Horreur (1 h 29)
Warner

Nicolas Wadimoff
Documentaire (1 h 54)
First Hand Films



Par Philipp Portmann
Pour sauver son emploi, David accepte un plan aussi douteux que risqué : ramener d’Amérique du Sud un colis mystérieux. Rien ne devait attirer l’attention, mais le destin en décide autrement.


À bord d’une croisière familiale, David retrouve son ex Tess, leur fils Léo, ainsi que son collègue Stéphane, aussi benêt que maladroit. Profitant de sa naïveté, David lui confie le colis… Jusqu’au moment où Stéphane l’ouvre par erreur. À l’intérieur, une créature inattendue : un bébé Marsupilami, adorable, vif et totalement incontrôlable.

PASSAGER CLANDESTIN
Dès cet instant, les ennuis s’enchaînent. Le paquebot se transforme en terrain de jeu chaotique, les passagers s’affolent et David doit jongler entre sa famille, son job et cette petite boule d’énergie qui déclenche
catastrophe sur catastrophe. Entre gags, poursuites et malentendus, le voyage promet une tempête de rires.
UN CASTING PLEIN DE RESSORT
Mise en scène par Philippe Lacheau, cette aventure haute en couleur réunit un casting de choc : Philippe Lacheau, Jean Reno, Didier Bourdon, Élodie Fontan, Gérard Jugnot et Jamel Debbouze. Un cocktail explosif où la Bande à Fifi prouve une fois encore son talent pour pousser le chaos jusqu’à l’absurde… Tout en restant irrésistible.
MARSUPILAMI EN SALLE LE 4 FÉVRIER

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Envoyez simplement MARSUPILAMI par e-mail à concours@filmguide.ch
Date limite de participation : 31 janvier 2026






Triomphalement accueilli au Festival de Venise, un film aussi novateur dans sa forme que déchirant dans son propos.
Par Bernard Achour
Inspiré d’un enregistrement audio authentique, « The Voice of Hind Rajab » retrace, par le prisme d’un centre d’appels de secours, les dernières heures d’une fillette palestinienne de six ans coincée à Gaza dans une voiture cernée par l’armée israélienne le 29 janvier 2024 ainsi que et la tentative désespérée des bénévoles pour la sauver.
La réalisatrice Kaouther Ben Hania raconte avoir découvert par hasard l’extrait sonore où la voix tremblante d’une enfant implorait qu’on ne la laisse pas seule. « Ce n’était pas intellectuel, mais physique », dit-elle. De ce choc est né un projet mû par la conviction que le cinéma ne commente pas l’actualité : il la transforme en mémoire immédiate. Déjà célébrée pour « Les Filles d’Olfa », elle a construit son film à partir des 70 minutes réelles d’échanges entre la petite Hind et les bénévoles du Croissant-Rouge. « Je voulais créer un espace de dignité, pas de
spectacle », confie-t-elle, plaçant la voix, et non les images de l’horreur, au centre du récit.
La mise en scène adopte la forme d’un huis clos hypertendu où des acteurs palestiniens rejouent la longue attente vécue par les sauveteurs. Dans leurs casques, ils entendent la véritable voix de l’enfant. Cette porosité entre documentaire et fiction produit un trouble singulier : celui d’un cinéma où l’émotion n’est plus simulée mais transmise. L’équipe, raconte Kaouther Ben Hania, travaillait dans un silence de recueillement, « comme si la frontière entre le jeu et le témoignage avait disparu ». En filmant les visages, les respirations, les gestes impuissants, elle signe un film sur l’écoute : écouter la peur, l’endurance, l’humanité.
À LA TRANSMISSION
Présenté au Festival de Venise, le film a bouleversé le public par sa retenue et sa
force, et le jury de la compétition qui lui a accordé son Grand prix, la principale des huit récompenses additionnelles qu’il a par ailleurs reçu. Ni reportage ni reconstitution, « The Voice of Hind Rajab » interroge ce que peut encore le cinéma face à l’irreprésentable : non pas expliquer, mais faire ressentir. La cinéaste rappelle que le projet n’aurait jamais vu le jour sans le consentement de la mère de Hind, dont la confiance demeure « le socle du film ». Ce geste de mémoire, soutenu par une production internationale d’une ampleur rare, dépasse toute frontière.
Kaouther Ben Hania fait de la voix de la malheureuse Hind un écho persistant, une présence fragile qui défie l’oubli. Au-delà du cauchemar qu’il vient de traverser en temps quasi réel, le spectateur ressort du film chamboulé par la conviction intime qu’un murmure peut encore traverser le vacarme du monde.
THE VOICE OF HIND RAJAB EN SALLE LE 3 DÉCEMBRE